:
Monsieur le Président, je tiens à saluer tous les députés ici présents.
[Traduction]
Avant de commencer, je tiens à offrir mes condoléances aux familles des nombreuses personnes qui ont été tuées cette fin de semaine en Nouvelle-Écosse. Cette violence insensée nous a tous choqués, et elle nous a affligés. Nos pensées accompagnent les familles et les amis des personnes qui ont été assassinées. Nous sommes de tout cœur avec les Néo-Écossais et tous les Canadiens éplorés en cette horrible journée.
[Français]
J’offre mes plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes de cet acte absolument insensé qui s’est déroulé en Nouvelle-Écosse. Nous sommes de tout cœur avec eux.
L’horrible et incompréhensible tragédie survenue en Nouvelle-Écosse s’ajoute à la tragédie du coronavirus, vécue par l’ensemble des citoyens canadiens et de la planète. La pandémie est une situation unique qui touche toutes les populations, les gens de tous les pays et, plus particulièrement, les gens plus âgés, soit nos aînés. Ces derniers ont tout donné au cours de leur vie pour bâtir la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui; nous leur devons tant. C’est une situation difficile pour eux, pour leurs amis et pour leurs familles.
C’est aussi une situation très difficile pour une personne qui vient de perdre un être cher. Je peux en témoigner, car j’ai perdu un ami très proche il y a deux jours. Ce qui est difficile, c’est de ne jamais pouvoir dire adieu à cette personne, de ne pas pouvoir la serrer dans nos bras avant son départ et de ne pas pouvoir être présent auprès des proches, des amis et de la famille. Tout cela s’ajoute à l’aspect horrible et difficile de la crise que nous traversons.
J’ai parlé assez longtemps de la motion. J’aimerais maintenant entendre ce que mes collègues ont à dire à ce sujet. À mon avis, au moyen de la motion, nous avons trouvé un équilibre entre le fait de permettre au Parlement de jouer le rôle fondamental que tous les députés de la Chambre chérissent et le respect des consignes de santé publique, tout en respectant ce que nous disons nous-mêmes à la population de faire, soit s’isoler autant que possible et limiter les déplacements.
Je tiens à remercier les députés du Bloc québécois et du NPD de leur appui à la motion. Je tiens aussi à souligner l’appui du Parti vert au concept de séance virtuelle. Nous avons une entente qui regroupe le gouvernement, le Bloc québécois et le NPD. Le Parti conservateur aura toujours la main tendue, pour que nous puissions nous unir et travailler ensemble.
Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il n’y a pas une seule seconde à perdre en partisanerie, particulièrement aujourd’hui, à cause de cette double crise que traverse notre nation, soit ce qui s’est passé en Nouvelle-Écosse et ce qui continue de se passer tous les jours.
Encore une fois, je tends la main à mes collègues conservateurs pour qu’ils se joignent au consensus entre le gouvernement, le Bloc québécois et le NPD. Ensemble, nous pouvons continuer à permettre au Parlement de jouer son rôle absolument fondamental dans le respect des consignes de Santé Canada, en tenant compte de la santé et de la sécurité des gens qui sont à l’intérieur de la Chambre et de tous ceux qui sont là pour nous, à l’extérieur de la Chambre.
:
Monsieur le Président, je voudrais d'abord commencer par exprimer mes sincères condoléances au nom de tout mon caucus à la famille et aux amis de l'agente Heidi Stevenson et de tous ceux qui ont perdu la vie lors de l'attaque gratuite survenue pendant la fin de semaine en Nouvelle-Écosse. À mesure que les détails filtrent quant à l'ampleur de la tragédie, je sais que l'inquiétude pèse lourd pour tous les Canadiens, y compris l'ensemble des députés. Je veux souligner à tous les habitants de la Nouvelle-Écosse, par l'entremise de leurs députés, que nous sommes solidaires avec eux. Je sais que tout le pays est en deuil avec eux. Nous prions aussi pour le prompt rétablissement de l'agent de la GRC blessé dans l'exercice de ses fonctions. Chacune des victimes laisse derrière elle une famille, des amis et une collectivité ébranlés par cet acte insensé.
[Français]
Je voudrais exprimer mes sincères condoléances à la famille et aux amis de l'agente Heidi Stevenson et de tous ceux qui ont perdu la vie lors d'une attaque insensée en Nouvelle-Écosse le week-end dernier. Je souhaite également un prompt rétablissement à l'agent de la GRC qui a été blessé dans l'exercice de ses fonctions. Chaque victime laisse derrière elle une famille, des amis et une communauté déchirée par un acte aussi important.
[Traduction]
Ce qui complique encore plus les choses, c'est que, à ce moment-ci, le réconfort devra être apporté à distance. Le pays tout entier partage la peine des personnes endeuillées, et j'espère que les familles et les collectivités touchées savent que, partout au pays, les Canadiens sont de tout cœur avec elles.
Les temps sont difficiles. Depuis un mois, le pays vit plus que sa part de chagrin et de tristesse. Plus de 1 600 Canadiens ont maintenant perdu la vie à cause de la COVID-19, et plus de 36 000 Canadiens sont tombés malades. La vie et le gagne-pain des Canadiens dépendent littéralement des mesures prises par le gouvernement en réaction à la pandémie. Compte tenu de ce qui est en jeu, les conservateurs souhaitent la tenue de plus d'une séance de responsabilisation par semaine, ce qui semble être la solution préconisée par les autres partis.
[Français]
Nous croyons aussi que les séances de responsabilisation virtuelles devraient fonctionner selon le forum de tous les partis qui travaillent déjà sur cet enjeu.
Le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a tenu sa première séance la semaine dernière et devrait pouvoir faire le travail qui lui a été confié. Si le NPD et le Bloc québécois s'unissent aux libéraux pour limiter la responsabilisation, ils vont devoir donner des explications aux Canadiens et aux Canadiennes au cours des prochaines semaines.
[Traduction]
Les conservateurs croient à l'efficacité des mécanismes de surveillance et de reddition de comptes. Des millions de Canadiens vont travailler tous les jours pour aider leurs voisins à traverser la pandémie. Les parlementaires devraient faire de même. Ici, sur la Colline du Parlement, des travailleurs de la construction poursuivent les travaux de rénovation de l'édifice du Centre, un projet qui devrait durer au moins 10 ans. Si ces ouvriers peuvent en toute sécurité rénover l'édifice qui abrite les deux Chambres du Parlement, alors nous pouvons certainement assumer notre responsabilité, qui consiste à préserver le fondement de notre démocratie.
[Français]
La question est là. La démocratie, c'est le droit des Canadiens et des Canadiennes d'être représentés par leur gouvernement. Leurs préoccupations doivent être entendues et ils doivent obtenir des réponses à leurs questions.
[Traduction]
Cette pandémie suscite un grand nombre de questions depuis le début, et les conservateurs soulèvent ces questions. Nous n'obtenons pas toujours de réponses, mais nous allons continuer de les exiger. Le besoin de tenir des séances de responsabilisation est évident, chaque jour.
Pourquoi le ne peut-il pas dire aux Canadiens quand les nouveaux respirateurs seront livrés? C'était ici même, le 12 mars dernier, que j'ai demandé à la quelles mesures le gouvernement avait entreprises afin de se procurer de nouveaux respirateurs. À ce moment, elle a déclaré que le gouvernement avait lancé une stratégie nationale d'approvisionnement. Trente jours plus tard, le , devant la Chambre, déclarait que les premiers respirateurs seraient prêts dans quelques semaines. C'est inacceptable.
Pourquoi des millions de masques et de pièces d'équipement de protection ont-ils été détruits sans être remplacés? Pourquoi les programmes du gouvernement changent-ils d'un jour à l'autre? Ce sont là des questions que les Canadiens se posent et ils méritent d'obtenir des réponses de la part de leur gouvernement, parce que les Canadiens vulnérables ne peuvent pas attendre un mois de plus avant de recevoir de l'aide.
[Français]
La vie et le gagne-pain des Canadiens et des Canadiennes dépendent littéralement d'une réponse adéquate du gouvernement à la pandémie.
[Traduction]
Le ne cesse de dire que ce processus sera long et difficile, mais il n'est pas uniquement question de réagir à la pandémie; il faut aussi prendre des décisions. Nous devons aux Canadiens de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour bien faire les choses.
Depuis le début de la présente crise, c'est souvent l'opposition qui a été l'instigatrice de mesures utiles et pratiques visant à protéger les Canadiens. Nous avons réclamé des mesures plus sévères concernant les déplacements et les frontières. Nous avons demandé que la subvention salariale passe de 10 % à 75 %. Nous avons réclamé que les travailleurs saisonniers et à revenu limité soient admissibles à la Prestation canadienne d'urgence. Le a dit vouloir une approche de type « Équipe Canada », ce que nous avons fait en présentant chaque jour des solutions constructives afin d'aider les Canadiens touchés par cette crise.
Pendant ce temps, le et ses ministres ont choisi d'essayer de faire cavalier seul, avec pour résultat que presque pas un jour ne passe sans qu'ils doivent modifier leurs politiques. Si nous élaborions ces politiques ensemble, chaque partie misant sur ses forces et chaque région du pays étant représentée comme il se doit, le gouvernement ferait les choses correctement du premier coup plus souvent.
Les députés du caucus conservateur sont déterminés à faire ce pour quoi ils ont été élus, c'est-à-dire être les porte-parole des Canadiens d'un océan à l'autre et assurer leur santé et leur sécurité dans la mesure du possible. Nous sommes ici parce que nous savons que les Canadiens comptent sur nous, et c'est pourquoi nous, les députés conservateurs, ne baisserons pas les bras.
[Français]
Le a dit que la main du gouvernement était toujours tendue. Je tiens à dire que la nôtre l’est également.
[Traduction]
Le leader du gouvernement à la Chambre a dit qu'il ne s'agit pas d'une question partisane. Je lui rappelle que c'est son chef, le , qui a dit quelque chose aux Canadiens hier qu'il savait faux. Il a déclaré qu'il y aurait 338 députés à la Chambre aujourd'hui. J'invite les députés à regarder autour d'eux. Nous avons fait exactement ce que nous avons dit aux Canadiens que nous ferions, soit représenter les Canadiens à la Chambre de façon responsable en respectant les lignes directrices de santé publique.
Le fait que le ait tenté d'attiser la peur alors qu'il savait qu'une telle chose ne se produirait jamais était non seulement malhonnête, mais a aussi miné sa crédibilité. À un moment où les Canadiens s'attendent à ce qu'il soit ouvert et franc, le fait qu'il agisse de la sorte ébranle la confiance des Canadiens, qui doutent qu'il ait dit la vérité dans d'autres dossiers. Hier, nous avons été témoins d'un exemple scandaleux de partisanerie.
J'ai entendu beaucoup d'observations de la part de députés qui montrent, à mon avis, que ces derniers laissent le mieux être l'ennemi du bien. Il est évident que les séances en personne seront problématiques. Nous aurions pu passer les deux dernières semaines à discuter de la meilleure façon de régler ces problèmes, de limiter les répercussions sur la Chambre des communes et de permettre à des députés de tous les caucus de participer aux débats.
Par défaut, le Parlement doit siéger, et c'est au gouvernement d'expliquer pourquoi il devrait s'abstenir en temps de crise. Le gouvernement s'est déjà servi de la crise à son avantage. Les députés se rappellent-ils la première fois qu'ils ont été convoqués? Je sais que le s'en souvient, lui, parce que nous sommes restés tous les deux ici jusqu'à très tôt le lendemain matin. Quand on nous a demandé de venir à Ottawa pour adopter une loi afin que les Canadiens aient plus aisément accès aux prestations d'urgence, le gouvernement libéral s'est attribué des pouvoirs inédits d'une ampleur incroyable, sans égard pour les pouvoirs du Parlement en matière de taxation et de dépenses. C'est parce que les conservateurs ont refusé de jouer le jeu que nous avons pu protéger nos institutions démocratiques.
La deuxième fois que nous avons été convoqués, un samedi, on nous a prévenus que le projet de loi à l'étude devait être adopté d'ici la fin de la journée. Nous nous sommes retroussé les manches.
[Français]
D’autres partis, comme le Bloc québécois, ont donné carte blanche au gouvernement, en disant être d’accord avec lui sur le projet de loi. Par contre, notre équipe a fait son travail, la semaine passée. Nous avons trouvé des faiblesses dans le projet de loi du gouvernement, mais le travail que nous avons accompli a permis de l’améliorer. Si les autres partis ne veulent pas faire leur travail, nous sommes prêts à faire le travail que les Canadiens nous ont confié.
[Traduction]
Au nom des millions de Canadiens que nous représentons ici, je propose:
Que la motion soit modifiée, au paragraphe (h),
a) par substitution des alinéas (iv) et (v) de ce qui suit: « (iv) pendant la période où la Chambre est ajournée conformément à cet ordre, le Comité se réunisse à midi à la Chambre tous les mardis et mercredis, pourvu que le Comité ne se réunisse pas lors d’une journée mentionnée à l’article 28(1) du Règlement, »;
b) par suppression, à l’alinéa (x), des mots « et le jeudi »;
c) par suppression, à l’alinéa (xi), des mots « et les jeudis »;
d) par substitution de l’alinéa (xviii) de ce qui suit: « (xviii) à la suite de la présentation du rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre conformément à l’ordre de renvoi du samedi 11 avril 2020, si ce comité recommande la tenue de séances virtuelles, et si le greffier de la Chambre indique que celles-ci sont réalisables sur le plan technologique, les leaders à la Chambre des quatre partis reconnus puissent donner avis au Président qu’il y a accord entre les partis visant la tenue d’une réunion de plus du Comité chaque semaine, par vidéoconférence, nonobstant l’alinéa (iv), avec la participation des membres par vidéoconférence, et le Président doive donner suite à cet accord; »
:
Madame la Présidente, je voudrais d'abord signifier que je vais partager mon temps avec la très honorable députée de .
Il est absolument nécessaire de prendre la mesure du drame qui s'ajoute, celui que vivent les gens de la Nouvelle-Écosse aujourd'hui. J'ai peine à fermer les yeux et à imaginer ce que doit être cette traînée de violence insensée sur quelque 120 km. Cette violence, quelle qu'en soit la raison, ne peut pas se justifier et nous devons faire appel à toute notre intelligence pour comprendre comment de telles choses peuvent se produire et comment les prévenir. Nos pensées et notre cœur sont avec les gens de la Nouvelle-Écosse.
Nous avons passé les derniers jours et les dernières heures et sacrifié beaucoup d'espace média à une discussion — qui, à bien des égards, fait figure de tergiversations — sur la manière dont nous allions nous réunir ici aujourd'hui. Je doute sincèrement que les citoyens et les citoyennes du Canada et du Québec s'intéressent beaucoup à des parlementaires qui se parlent en parlementaires de questions de parlementaires pour voir comment ils vont les résoudre comme parlementaires. Même moi, cela m'intéressait assez peu. Cependant, une fois rendus ici, nous avons un travail à faire et nous devons régler un certain nombre de choses.
Même si elles ne se veulent pas partisanes, des questions comme qui va parler le plus ou le moins, qui va poser trois questions de plus le mercredi ou le mardi après-midi, ou s'il faut siéger deux jours et demi au lieu de deux jours, en ont Dieu sait toutes les apparences.
J'aurais pu dire que je n'ai pas grande envie de cela ni beaucoup de respect pour quelqu'un qui prétend que le Bloc ne parle pas au nom de ses électeurs. C'est presque de l'humour et je me familiarise avec celui de la Saskatchewan. Les gens se sont déjà exprimés et, à un moment donné, ils vont avoir l'occasion de s'exprimer de nouveau pour désigner la personne qui parlera le mieux en leur nom. Ce jour-là, on prendra la mesure de ce genre de propos passablement stériles.
Je me suis permis devant les médias de parler de « tataouinage ». Au Canada anglais, il y a eu tout un débat pour savoir ce que voulait dire « tataouinage ». Les gens au nom desquels nous parlons savent tous ce que c'est du « tataouinage ». Les dictionnaires s'en enrichiront peut-être un jour: il s'agit de maudites niaiseries.
À un moment donné, on en arrive à la troisième période de ce genre d'activité. On veut négocier et on veut passer à la télévision. Je comprends qu'il faut nourrir sa base électorale, mais pas au détriment des intérêts de ceux qui souffrent. On dit que le Parlement est un service essentiel. Pourtant, j'aimerais que l'on me nomme quelque chose de plus essentiel que la santé et les banques pour bien des gens. J'imagine qu'un conservateur normalement constitué trouve que les banques sont essentielles, et j'aimerais que l'on m'en trouve une qui ne soit pas virtuelle.
Nous sommes capables de travailler de façon virtuelle et de siéger à distance, même si nous comprenons que le Règlement exige que nous soyons physiquement présents lors des votes. Nous allons vivre avec cette exigence. Nous aurions pu dire que nous ne viendrions que lorsqu’il y aurait des votes, mais cela aurait été chaque fois un « ReFeLeMeLe », pour reprendre une autre expression difficile à traduire, celle-là du groupe Rock et Belles Oreilles. Chaque fois, nous nous serions interrogés sur la nature des négociations, le besoin de notre vote, le fait que nous ne sommes pas d'accord ou que nous allons faire semblant de ne pas être d'accord, et le fait que nous allons voter quand même. J'aimerais mieux que l'on s'attarde à mettre en place les règles d'un Parlement virtuel, une transition par laquelle il va falloir passer.
Je veux surtout que l'on s'attarde à nos aînés. Cela fait deux semaines que j'ai formulé des demandes. Je ne m'attends évidemment pas à ce que le gouvernement se dise que le député de Belœil—Chambly a formulé des demandes et qu'il faut donc toutes les satisfaire.
À ce jour, les exemples démontrent que cela s'est assez bien passé. Le gouvernement a discuté avec à peu près tout le monde, et tout le monde a un sentiment d'urgence et un sentiment de nécessité.
Je ne veux pas dire que lorsque l'été va arriver, ce sera grâce à moi, mais le Bloc québécois a contribué à la subvention salariale, à l'ajout des frais fixes, à la reconnaissance des entreprises de l'économie sociale et aux changements apportés aux entreprises en forte émergence.
Malheureusement, lorsqu'il est question des aînés, il n'y a pas de son, pas d'image, c'est-à-dire que nous n'avons pas de réponses à nos questions. Pourtant, lors d'une pandémie, il n'y a pas plus fragiles que les aînés, surtout sur le plan de la santé, évidemment. Lorsqu'il s'agit des aînés, on peut dire que les chiffres ne parlent pas, mais qu'ils crient, qu'ils hurlent.
De plus, les aînés sont également très fragiles sur le plan économique. Ainsi, nous avons fait un certain nombre de demandes. Ces dernières ne sont pas parfaites, mais nous pouvons en discuter. Nous pouvons les étudier, les moduler et les étaler. Nous pouvons faire beaucoup de choses. La seule chose que nous ne pouvons pas faire, c'est ne rien faire. Il faut faire quelque chose pour les aînés.
Je me permets de profiter de notre présence à la Chambre pour insister fortement sur les enjeux avec lesquels les aînés sont aux prises.
Nos demandes concernent la pension de la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le prix des médicaments et l'accès à Internet. Tout cela est expliqué clairement, et je suis convaincu que le gouvernement en a pris connaissance.
Je me permets de donner quelques chiffres. Le total des liquidités déployées par le gouvernement dans le cadre de la crise atteint 250 milliards de dollars. Les dépenses directes sont d'environ 107 milliards de dollars. Augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse de 110 $ par mois pour les aînés du Canada et du Québec, pour une période de 3 mois, coûterait 1 milliard de dollars. C'est une proportion de 1/250 de ce qui a déjà été engagé pour des gens qui sont très nombreux, en plus d'être les plus vulnérables de la population. Comment peut-on ne pas l'avoir fait?
On aurait pu retourner le coup de fil et proposer d'en parler. Cependant, la dernière fois que nous avons fait cela, nous avons eu droit à un breffage. Lors d'un breffage, quelqu'un nous parle de ce qui a déjà été décidé, sans que nous ayons notre mot à dire. Nous aimerions être davantage impliqués lorsque cela concerne les aînés.
La semaine dernière, j'ai fait, de façon très amicale, une comparaison avec l'industrie pétrolière. À mon avis, les travailleurs de l'industrie pétrolière de l'Alberta n'ont pas à souffrir davantage que ceux de n'importe quelle autre industrie. Ce sont des employés, et ils travaillent pour une entreprise.
Selon moi, le statu quo ante voulant que les employés retrouvent leur travail est correct. Je ne suis pas en train de dire que je ne suis pas méfiant, mais je suis certain que mon collègue de veille au grain.
À priori, investir dans la restauration de sites orphelins n'est pas une mauvaise idée. Allons-nous soutenir des entreprises qui auraient dû assumer leur part des responsabilités? Peut-être, mais, au moins, il y a quelque chose là.
Je me méfie de la suite des choses. Il ne faudrait pas que cela devienne le cheval de Troie qui va servir à lancer de l'argent à l'industrie pétrolière. Les aînés ne devraient-ils pas passer au moins en même temps que le pétrole? C'est une question qui m'est venue à l'esprit, mais la réponse me paraît évidente.
Je veux soulever deux autres cas, et j'aimerais qu'on en discute.
La plupart des étudiants n'ont pas accès à la Prestation canadienne d'urgence. Il y a probablement plusieurs personnes parmi nous qui ont étudié assez longtemps. Rappelons-nous que l'anxiété économique pendant les études, ce n'est pas drôle.
Ces jeunes vivent de l'anxiété économique, et il n'y a rien de précis pour eux. À mon avis, il ne s'agit pas de faire intervenir le gouvernement fédéral dans les champs de compétence des provinces, mais plutôt de retourner aux étudiants du Québec et d'ailleurs l'argent payé par leurs parents. Cela pourrait être fait au moyen d'une mesure. La Prestation canadienne d'urgence devrait faire cela. J'y reviendrai.
Comme je l'ai déjà mentionné, ce sont les connaissances et la science qui nous permettront de sortir de la crise que nous vivons actuellement. Il faut reconnaître les apports de la recherche. Il faut aussi offrir de l'aide supplémentaire en matière de recherche.
Je terminerai mon discours en paraphrasant Jean Gabin. On pense tout savoir, mais le lendemain, ce que l'on disait, on ne le sait plus. En effet, chaque fois que l'on pense savoir une chose et que l'on pense avoir trouvé une solution à quelque chose, ce n'est pas nécessairement le cas.
Nous ne sommes pas sortis de la crise, et j'espère que nous travaillerons en collaboration et, surtout, de bonne foi.
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Madame la Présidente, je remercie le chef du Bloc québécois de partager son temps de parole avec moi. Avant d'aller plus loin, j'aimerais aussi offrir mes condoléances aux gens de la Nouvelle-Écosse.
En tant que porte-parole du Bloc québécois en matière d'aînés, je tiens à dire que c'est un privilège d'être ici, à la Chambre, aujourd'hui. Nous nous réunissons dans des circonstances exceptionnelles et dramatiques. La pandémie de la COVID-19 submerge le Québec et sévit sinistrement dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée, les CHSLD. On a appris que 99 % des gens décédés au Québec avaient plus de 60 ans et que la moitié d'entre eux provenaient des CHSLD.
La maladie est particulièrement dévastatrice chez les personnes qui ont déjà une santé fragile, mais cette réalité vient révéler un problème qui devrait nous affliger depuis longtemps, celui de la précarité des conditions de vie de nos aînés. Plusieurs aînés ont dû mourir seuls, sans même que leurs proches en soient avisés.
Les enfants et les petits-enfants, pour qui les liens sont encore importants, vont voir leur papa, leur maman, leur papi ou leur mamie au travers des fenêtres de leur chambre de résidence. Ils doivent se contenter de crier des « je t'aime » ou des « prenez soin de vous » du bas des balcons, pour ceux qui ont cette chance.
Il y a des histoires d'horreur, et même si c'est difficile, il ne faut pas généraliser et blâmer le personnel exténué et dépassé par la situation. Je salue et remercie du fond du cœur tout le personnel de la santé et le personnel de soutien qui viennent en aide à nos aînés malgré la souffrance et la peur, que les gens qu'ils accompagnent ressentent également. S'il y a vraiment eu des cas de négligence, je souhaite que des sanctions exemplaires soient infligées.
Ces gens sont ceux et celles qui ont façonné la société prospère qui nous permettra de traverser la crise. Pourtant, plusieurs d'entre eux ne s'en sortiront probablement pas. Ce serait indigne de notre part de les laisser tomber, en tant que parlementaires et législateurs, mais aussi en tant que citoyens et êtres humains.
L'amélioration des conditions de vie de nos aînés aurait dû être une priorité bien avant cette crise. Personnellement, c'est un combat que je mène depuis longtemps. Avant d'être élue, j'étais chargée de projet pour la sensibilisation à la maltraitance et à l'intimidation envers les aînés. Je travaillais avec des gens qui offraient du soutien à domicile et des organismes communautaires dévoués à nos aînés. Malgré tout cela, des histoires d'horreur, j'en ai entendu.
À cet égard, comme le répète notre chef depuis plusieurs jours déjà, le Bloc québécois a toujours fait du droit des aînés son cheval de bataille. Lorsque j'étais adjointe, il y a longtemps de cela, soit de 2007 à 2011, le Bloc québécois avait déjà la réputation d'être le défenseur des aînés. Récemment, nous avons fait plusieurs propositions qui auraient probablement changé considérablement les choses si elles avaient été appliquées à temps. Nous en avons parlé pendant les élections, d'ailleurs.
Dès le début, lorsque je suis arrivée à la Chambre, j'ai eu l'occasion de poser une question à la au sujet de la bonification de la pension de vieillesse à 65 ans plutôt qu'à 75 ans, pour éviter de créer deux classes d'aînés. Elle m'a même dit que c'était une bonne question. Prévoir et prévenir, plutôt que de réagir une fois que le mal est fait, c'est une attitude essentielle qu'un gouvernement devrait avoir. Voilà pourquoi il ne faut pas diviser les aînés en deux catégories.
Notre gouvernement devrait en appeler à cette force du Bloc québécois, mais la situation est maintenant trop urgente pour parler de ce qu'on aurait dû faire. Il faut agir immédiatement. Afin que la santé de nos aînés ne soit jamais compromise pour des raisons financières, nous suggérons une augmentation de la pension de vieillesse de 110 $ par mois et une bonification du Supplément de revenu garanti, le fameux SRG. Comme le chef du Bloc québécois l'a si bien démontré, c'est minime par rapport à tous les investissements. Cela représente 1 milliard de dollars. Cependant, il est encore difficile de comprendre pourquoi le gouvernement voudrait limiter cette augmentation aux aînés de 75 ans et plus. J'en ai parlé et je le répète: les aînés ont besoin de cette aide, et ce, à partir de 65 ans.
Les aînés s'endettent. En 20 ans, leur endettement a presque doublé: la proportion d'aînés qui ont des dettes importantes au Canada est passée de 27 à 42 %. Plusieurs d'entre eux ont besoin de travailler pour boucler leur fin de mois. Le pourcentage des personnes âgées ayant déclaré avoir travaillé a presque doublé entre 1995 et 2015. La majeure partie de l'augmentation est le résultat du travail pendant une partie de l'année ou du travail à temps partiel.
En 2015, un Canadien sur cinq âgés de 65 ans et plus, soit près de 1,1 million de personnes âgées, a déclaré avoir travaillé pendant l'année. Il s'agit de la plus forte proportion enregistrée depuis le Recensement de 1981. Le revenu d'emploi était la principale source de revenus pour 43,8 % des personnes âgées qui ont travaillé en 2015, ce qui représente une hausse par rapport aux proportions de 40,4 % enregistrées en 2005 et de 38,8 % enregistrées en 1995. Deuils, séparations, maladies, régimes de retraite privés insuffisants, hausse du coût de la vie, de nombreux facteurs expliquent la détresse financière des aînés. Ce sont plus de 200 000 aînés qui vivent dans la pauvreté au Canada et qui, chaque mois, doivent se demander s'ils vont avoir à faire un choix entre le loyer, l'épicerie ou les médicaments. Cela ne devrait pas arriver.
Les propositions du Bloc québécois permettraient aux personnes âgées de conserver un certain pouvoir d'achat et de continuer de faire rouler l'économie, une économie que ces générations ont contribué à bâtir. Il s'agit de mesures stabilisatrices parce qu'il faut voir les aînés non pas comme un poids, mais comme une force grise.
Les inquiétudes ont donc été vives lorsqu'on les a exclus de la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU. Cependant, nous saluons l'humilité du gouvernement d'avoir modifié les critères pour leur venir en aide en excluant les prestations de vieillesse de leur revenu et en permettant aux personnes travaillant à temps partiel d'avoir accès à l'aide d'urgence.
Il faut également mentionner qu'il y a un fossé entre les aînés qui habitent en milieu urbain et ceux qui résident en milieu rural. En effet, ces derniers sont plus enclins à travailler. Grâce aux régimes publics de pension, le taux de faible revenu passe de 14 % chez les 55-64 ans et à 6,7 % chez les plus de 65 ans.
La crise actuelle révèle aussi que le fait de considérer Internet comme un service essentiel aurait pu briser l'isolement dont souffrent les aînés, particulièrement ces temps-ci. Pour certains aînés, l'appel vidéo était la seule manière de dire adieu à leurs proches. Il faut aussi augmenter les soins de santé encore une fois, et après on continuera de parler du transfert canadien en matière de santé. Il faut aussi augmenter la période des prestations de l'assurance-emploi pour les proches aidants et offrir un crédit d'impôt pour l'aménagement de résidences intergénérationnelles. Nous aurons d'autres occasions pour apporter de nouvelles idées dans le but de toujours améliorer la situation de nos aînés. La pertinence de ces mesures apparaît évidente aujourd'hui et montre bien que le Bloc voyait juste.
Concernant les fonds de retraite, la situation financière de nos aînés est aggravée par la chute de la valeur des placements de retraite. Ce sont les épargnes d'une vie qui ont fondu en un mois. Espérons que cette situation soit temporaire et que la valeur de ces placements remontera. À cet égard, nous proposons de suspendre l'obligation de retirer une portion des placements dans les régimes de retraite dont les rendements sont présentement négatifs. La bonification du Supplément de revenu garanti les aidera en attendant la reprise.
Une autre proposition sur laquelle nous planchons — et sur laquelle nous planchions avant le début de cette crise — et qui s'avère très pertinente aujourd'hui est la désignation des régimes privés de pension à titre de créanciers privilégiés en cas de faillite. Depuis le début de cette législature, le Bloc a toujours été constructif et collaboratif et souhaite continuer à l'être. Nos aînés ont besoin de solutions à la mesure de leurs problèmes. C'est notre devoir de les apporter et le Bloc québécois est disposé à le faire immédiatement.
En terminant, j'ai reçu des témoignages, notamment celui de la FADOQ qui disait que nous étions un parti qui, enfin, ne voyait pas les aînés comme étant déjà morts, mais plutôt comme des personnes bien vivantes qui peuvent encore contribuer à la société. On dit qu'un aîné, c'est une bibliothèque. Il faut se rappeler aussi qu'ils ne font pas seulement partie du passé, mais qu'ils feront partie du futur après la crise, et nous aurons besoin de leur présence.
:
Madame la Présidente, je tiens d'abord à exprimer toute la tristesse des néo-démocrates et de la population canadienne en général. Aujourd'hui, c'est toute la nation qui pleure la terrible perte subie par les Néo-Écossais. Cet acte de violence est insensé. Ces pertes de vie seront d'autant plus douloureuses que toutes les précautions et les mesures de sécurité qui doivent être prises à cause de la COVID-19 vont empêcher les gens de pleurer leur perte avec leurs proches comme ils auraient pu le faire normalement.
Je tiens à souligner le courage de l'agente de la GRC Heidi Stevenson, qui a perdu la vie en tentant d'aider et de sauver d'autres personnes. Encore une fois, je veux transmettre un message aux gens de la Nouvelle-Écosse, leur dire qu'ils ne sont pas seuls. C'est toute une nation qui pleure avec eux. Nous partageons leur douleur.
Aujourd'hui, nous débattons d'une motion qui porte sur les travaux du Parlement. Alors qu'une pandémie sévit et qu'elle a de graves répercussions sur de nombreux Canadiens, sur les emplois et sur les entreprises, nous devons d'abord et avant tout faire tout ce qui est possible pour aider les Canadiens.
J'aimerais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Nos travaux doivent avoir pour objectif premier d'assurer la sécurité des familles, des travailleurs et des petites entreprises et de sauver des vies. Il y a encore des gens qui ont désespérément besoin d'aide. Il y a encore beaucoup trop de gens qui passent entre les mailles du filet.
Notre position demeure très claire. D'abord, à notre avis, au lieu d'imposer des critères compliqués à respecter, nous devrions envoyer une aide financière directe à tous les Canadiens, immédiatement et tout au long de la crise. Ensuite, la Prestation canadienne d'urgence devrait être universelle. Le devrait prendre la parole à la Chambre et dire très clairement que toute personne au pays qui a besoin d'aide peut demander cette prestation.
De plus, nous nous devons de reconnaître la valeur du dévouement des personnes dont la sécurité est en jeu, ces travailleurs de première ligne qui assurent les services essentiels à leurs risques et périls — et qui mettent potentiellement leur famille à risque —, en leur donnant accès non seulement à de l'équipement adéquat pour préserver leur sécurité, mais aussi à une prime de courage pour refléter le danger auquel ils s'exposent. Les Canadiens qui occupent un emploi faiblement rémunéré ont besoin d'un supplément de revenu. Ils ont besoin d'une aide financière additionnelle pour compenser les risques qu'ils courent dans l'intérêt de toute la population.
Nous savons qu'il y a encore des citoyens qui sont laissés pour compte. Même si nous sommes fiers du travail remarquable qui a été accompli lors de la plus récente séance d'urgence, où nous avons obtenu des engagements pour combler les lacunes qui affectaient un si grand nombre de Canadiens non admissibles à la Prestation canadienne d'urgence, nous savons qu'il y a encore trop de citoyens qui sont laissés à eux-mêmes. Une catégorie de Canadiens est particulièrement exclue des programmes mis en place, et le gouvernement ne fait rien pour lui venir en aide. Ce sont les étudiants.
Dans les faits, les initiatives proposées par le gouvernement à propos des emplois d'été au Canada, y compris le financement additionnel pour les emplois d'été, sont insuffisantes. Les étudiants n'ont plus la possibilité de travailler. Les emplois qu'ils espéraient occuper l'été prochain n'existent plus. Au cours de la prochaine saison estivale, ces emplois ne seront pas offerts.
Pour résoudre ce problème et nous assurer que les étudiants ne sont pas ignorés et laissés pour compte, nous pouvons apporter quelques changements simples. Nous pourrions par exemple modifier le libellé de la législation actuelle de façon à ce qu'elle englobe non seulement les personnes qui ont cessé de travailler en raison de la COVID-19, mais également les personnes qui sont incapables de travailler en raison de la COVID-19. Cela permettrait d'aider les étudiants qui sont laissés pour compte. De nombreux étudiants espéraient travailler cet été, mais ils ne trouveront tout simplement pas d'emploi. C'est pourquoi nous devons veiller à ce qu'ils ne soient pas oubliés.
J'ai écrit une lettre au pour lui présenter l'amendement et lui demander de veiller à ce que les étudiants ne soient pas oubliés et laissés pour compte. Bien que nous n'ayons pas reçu de réponse adéquate, nous n'abandonnerons pas les étudiants. Nous continuerons à nous battre pour qu'ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin.
Les gens se disent également inquiets de ne pas pouvoir payer leur loyer. Ils sont toujours tenus de le payer même s'ils ont perdu leurs revenus, et beaucoup craignent de se retrouver sans logement. De nombreuses familles s'inquiètent aussi de ne pas pouvoir payer leur hypothèque. Il en va de même pour les petites entreprises, qui doivent payer leur loyer commercial ou leur hypothèque. Nous soutenons que la solution la plus simple est d'utiliser les pouvoirs dont nous disposons à l'échelon fédéral pour suspendre les paiements hypothécaires, puis de collaborer avec les gouvernements provinciaux afin de suspendre le paiement des loyers.
Même si nous sommes ravis que le gouvernement ait déclaré qu'il prendrait certaines mesures pour aider les personnes et les entreprises à payer leurs loyers, ces mesures ne sont pas suffisantes. Le gouvernement fédéral dispose de pouvoirs importants. Nous devons les utiliser.
[Français]
Nous devons également nous engager à aider les personnes qui sont locataires. La crise du logement rendait déjà difficile pour les gens de trouver un endroit sûr où ils se sentaient chez soi. C'est encore plus difficile lorsqu'on risque de perdre son logement parce qu'on ne peut pas payer le loyer.
[Traduction]
Nous devons offrir plus d'aide à davantage de gens, et ce, plus rapidement. C'est exactement ce que permet d'accomplir notre proposition. Nous proposons de nous réunir ici, au Parlement, de manière régulière et planifiée, afin de nous donner la possibilité de voter sur la mesure législative que nous devons modifier pour aider davantage de gens.
Deux jours de séances virtuelles permettraient aux gens des régions de l'ensemble du pays d'être représentés, et leurs députés pourraient poser des questions en leur nom. Au Parlement, nous sommes limités à un petit nombre, et c'est souvent les députés près d'Ottawa qui participent. En tenant une séance virtuelle, nous pouvons nous assurer que les députés qui représentent des collectivités situées loin d'Ottawa peuvent continuer d'être entendus, d'exprimer l'opinion de leurs concitoyens et de faire part à la Chambre de ce que vivent les électeurs de leur circonscription, notamment les travailleurs de la santé qui ne disposent pas d'équipement de protection individuelle adéquat pour assurer leur sécurité.
Ceux qui sont exposés au danger, qui mettent leur vie en péril pour nous, n'ont pas l'équipement nécessaire pour rester en bonne santé. Par ailleurs, nous entendons des histoires de travailleurs de la santé qui sont obligés de dormir dans leur voiture parce qu'ils ne veulent pas rentrer chez eux et mettre leur famille en danger. Ce n'est pas la façon dont les travailleurs de la santé devraient être traités dans notre pays. Nous ne devons pas nous contenter de les remercier. Nous devons veiller à ce qu'ils disposent de l'équipement approprié et qu'ils travaillent dans des conditions sécuritaires.
Les petites entreprises se disent préoccupées du fait qu'elles doivent attendre plusieurs semaines pour recevoir du soutien et qu'elles ne savent pas si elles seront en mesure de continuer à assurer leur subsistance et à payer leurs employés et si elles resteront ouvertes. Elles attendent de l'aide.
Nous avons entendu parler de gens qui s'inquiètent pour leurs parents, qui sont dans des foyers de soins de longue durée. Dans certains cas, ces gens vivent dans des conditions déplorables. Cela brise le cœur de penser aux aînés qui ont travaillé toute leur vie et qui ont tant sacrifié, mais qui se retrouvent dans des foyers de soins de longue durée où les conditions sont médiocres. Voilà le résultat de plusieurs années de négligence de la part des gouvernements libéraux et conservateurs, fédéraux et provinciaux. Dans les foyers de soins de longue durée, nous constatons les conséquences horribles de cette négligence.
Nous avons écouté des dirigeants autochtones nous faire part de leurs craintes et de leurs inquiétudes concernant la sécurité de leurs collectivités. Ils craignent de ne pas pouvoir garder leurs collectivités en sécurité dans un contexte où elles n'ont pas accès à des choses qui relèvent des droits fondamentaux, comme de l'eau potable et des logements convenables.
Au cours des dernières semaines, les Canadiens ont relevé un défi que personne parmi nous n'aurait pu imaginer il y a quelques mois. Ils ont montré, à maintes reprises, qu'ils veulent prendre soin les uns des autres et qu'ils tiennent à ce que le gouvernement accorde une priorité à cette valeur que nous partageons tous. Voilà qui devrait permettre de juger de notre travail comme parlementaires. Le gouvernement doit prendre des décisions en fonction de la mesure dans laquelle elles permettent de mieux répondre aux besoins des gens.
N'espérons pas que les choses reviennent à la normale. Définissons plutôt une nouvelle normalité, où nous évaluons les décisions prises et la richesse de notre pays en fonction de notre capacité à prendre soin les uns des autres.
:
Madame la Présidente, comme l'ensemble des parlementaires l'ont fait ici à la Chambre, mes premières paroles iront évidemment vers les victimes de cette épouvantable fusillade qui a eu lieu en Nouvelle-Écosse et leurs familles. Nous vivions déjà des moments difficiles comme communauté et comme société. J'ose à peine imaginer à quel point cela peut être pénible en ce moment pour les gens de cette communauté de la Nouvelle-Écosse. Je pense particulièrement à l'agente de la GRC Heidi Stevenson, qui a malheureusement trouvé la mort dans cette fusillade, cette tuerie qu'on peine à s'expliquer. Je pense que nous devrons réfléchir collectivement à plusieurs problèmes, qu'il s'agisse de santé mentale ou d'accès aux armes à feu.
Dans la même veine, par rapport aux condoléances à offrir, je tiens à souligner ici le travail d'une préposée aux bénéficiaires, la première préposée aux bénéficiaires à mourir de la COVID-19 au Québec. Il s'agit de Mme Victoria Salvan, qui travaillait au CHSLD Grace Dart, à Montréal. Après 25 années de loyaux services et beaucoup de dévouement envers ses patients et beaucoup de temps passé avec eux, elle a malheureusement trouvé la mort, en fin de semaine, dans cette épouvantable pandémie.
Je tiens à souligner l'énorme travail qu'ont effectué certains de ses collègues. Ces derniers sont aujourd'hui anxieux, et ils ont peur. On les comprend. En fin de semaine, j'entendais une de ses collègues dire qu'elle avait pris la décision de se séparer de ses enfants et de ne plus les voir pendant qu'elle continuait de travailler auprès des aînés de ce CHSLD. Elle n'est pas la seule à faire ce sacrifice. Je pense que c'est un sacrifice important et qu'il faut le souligner.
Je presse encore une fois le gouvernement de prendre toutes les mesures disponibles pour leur fournir le meilleur équipement médical de protection et assurer leur santé et leur sécurité. Je tiens également à souligner le travail récent des représentants syndicaux, le président du syndicat local, Jonathan Deschamps, et le conseiller syndical Alexandre Prégent.
Cela étant dit, je veux dire quelques mots sur la motion qui nous est présentée ici, au Parlement. C'est une motion intéressante. Comme je l'ai dit précédemment, elle vient nous rappeler comment fonctionne notre démocratie, quel est le rôle d'un Parlement et quel est le rôle des députés et des parlementaires en général. Évidemment, notre rôle est de trouver des solutions et de faire des propositions, mais il est également de forcer le gouvernement à rendre des comptes. En effet, parfois, il prend de mauvaises décisions, parfois, les décisions à prendre ne sont pas prises et, parfois, les décisions prises ont besoin d'être modifiées et améliorées. C'est le rôle des 338 personnes de cette salle — aujourd'hui, nous ne sommes pas 338 — de pousser le gouvernement à prendre les meilleures décisions possible pour notre société et pour notre communauté.
Nous vivons des temps exceptionnels. Je trouve que la proposition qui est sur la table est tout à fait raisonnable et s'inscrit dans les consignes que la santé publique nous demande tous de respecter. Je pense que, comme parlementaires et comme élus, nous devons montrer l'exemple et dire à nos concitoyens et concitoyennes que la situation est sérieuse et que nous devons tout faire pour essayer d'en minimiser les répercussions, alors que des dizaines de milliers de personnes sont déjà infectées et que de centaines de personnes sont malheureusement décédées de ce virus.
L'idée de nous réunir plusieurs fois par semaine, même en nombre limité, n'est pas nécessairement la meilleure chose. On représente les gens de 10 provinces, de certains territoires et des régions éloignées. L'idée de venir ici et de forcer ainsi les employés de la Chambre des communes à se mettre à risque, parce qu'ils doivent offrir des services pendant que nous sommes là, fait en sorte qu’on multiplie les possibilités de contagion et d'infection dans nos maisons, dans nos circonscriptions et dans nos communautés lorsqu'on y retourne. Il faut trouver un équilibre entre le respect des consignes de santé publique et la possibilité pour les parlementaires de représenter leurs concitoyens et de poser des questions, parce que certaines choses doivent être améliorées rapidement.
Le gouvernement libéral nous avait proposé qu'il y ait une séance en personne et une séance virtuelle chaque semaine. Le NPD trouvait qu'une seule séance virtuelle de 90 minutes était insuffisante, car cela ne permettrait qu'à 18 députés, sans compter ceux qui sont à Ottawa, de poser des questions au gouvernement chaque semaine. Nous trouvions que c'était bien peu. Nous avons alors proposé qu'il y ait une deuxième séance virtuelle de 90 minutes, ce qui porterait à 36 le nombre de députés qui auraient la possibilité de poser des questions aux ministres et au chaque semaine sans être présents à Ottawa. Notre proposition a été acceptée par le Parti libéral, et je pense que le Bloc québécois et le Parti vert sont également d'accord.
Quant au Parti conservateur, il affirme que sa première préoccupation est que les parlementaires puissent faire leur travail et poser des questions au moins trois fois par semaine. Or la motion qui est devant nous permet de faire exactement cela. Elle nous permet de tenir une rencontre en personne et deux rencontres virtuelles pour poser des questions. Nous savons que quatre comités parlementaires fonctionnent en ce moment. La technologie leur permet de poser des questions à des témoins par vidéoconférence. Je pense que nous pourrions tout simplement aller de l'avant et trouver cet équilibre entre la nécessité de nous protéger nous-mêmes et nos concitoyens et celle de demander des comptes au gouvernement.
Puisqu'on parle de reddition de comptes, je vais parler de certaines choses qui se passent en ce moment et dont nous avons parlé, tout comme le chef du NPD. Tout d'abord, les étudiants et les étudiantes font partie du groupe des grands oubliés, puisque ceux qui n'ont pas gagné 5 000 $ au cours des 12 derniers mois ne peuvent pas bénéficier de la Prestation canadienne d'urgence. Ce sont des milliers de personnes qui vivent beaucoup d'anxiété et qui ne reçoivent aucune aide. Nous faisons pression sur le gouvernement pour qu'il trouve une solution.
Évidemment, si le gouvernement avait accepté dès le départ la proposition du NPD visant à ce que la prestation soit universelle, les étudiants auraient été couverts, tout comme les personnes âgées. En ce moment, ce n'est pas le cas. Nous devons donc collectivement poser des questions au gouvernement et faire pression sur lui pour trouver une solution.
Les gens écrivent à nos bureaux parce qu'ils sont impatients, anxieux et stressés. Ils ne savent pas comment ils arriveront à payer leur loyer et leurs factures. Je vais citer deux témoignages. Le premier est celui d'un couple d'étudiants de l'Université du Québec à Trois-Rivières. Ils m'ont dit qu'ils avaient des contrats de recherche à l'université qui leur permettaient de payer leur loyer, mais que ces contrats ont été suspendus. Comme ils ne gagnent pas 5 000 $ par année, ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas admissibles à l'aide d'urgence. Ils m'ont demandé s'il y avait quelque chose de prévu dans un futur proche pour eux.
J'espère qu'à force de poser des questions au gouvernement, je pourrai leur répondre que quelque chose s'en vient. C'est notre travail en tant que parlementaires. Je pense que nous sommes tous capables de le faire de manière virtuelle, par vidéoconférence ou en ligne.
L'autre témoignage est celui de Camille, une étudiante en psychoéducation à l'Université de Montréal. Elle reçoit des prêts et bourses pour la période scolaire, mais elle n'a pas accumulé assez d'heures de travail pour accéder à l'assurance-emploi. Elle avait des contrats d'animatrice dans le cadre d'activités parascolaires, mais celles-ci ont toutes été annulées à cause de la pandémie. Comme son revenu était inférieur à 5 000 $ par année, à cause de ses prêts et bourses, elle ne reçoit rien. Cet été, elle comptait travailler comme animatrice dans un camp de jour, et elle ne sait toujours pas si ce travail aura lieu. Elle ne peut pas non plus toucher de l'aide sociale, à cause de ses prêts et bourses. Dans son message, elle disait qu'elle avait peur de se faire dire de ne pas s'inquiéter et qu'on ne l'a pas oubliée, alors qu'on l'a oubliée. Elle disait vouloir du concret, qu'elle avait peur et qu'elle était triste et déçue. Elle a toujours tout fait pour s'en sortir et s'assurer le meilleur des avenirs, disait-elle.
Il y a des centaines, voire des milliers de personnes comme Camille qui frappent à notre porte. Ils nous demandent d'agir et de trouver des solutions concrètes. Oui, nous devons faire pression sur le gouvernement pour qu'il aide ces gens. C'est notre travail en tant que parlementaires. Cependant, nous devons également donner l'exemple en évitant de nous rendre à la Chambre en personne plusieurs fois par semaine.
J'aimerais maintenant parler d'un autre problème. La plus grande banque alimentaire de Rosemont—La Petite-Patrie n'a pas accès au programme fédéral d'aide aux banques alimentaires, parce qu'elle aurait reçu un tout petit montant d'argent de la part de Centraide. Il y a donc des incohérences et des améliorations à apporter aux programmes qui sont mis sur pied.
Je comprends qu'il y ait des erreurs, parce que tout le monde essaie de travailler rapidement. C'est le genre d'exemple où, comme député de l'opposition, je veux pouvoir poser des questions, mais je ne veux pas le faire en compromettant la sécurité de mes concitoyens.
:
Monsieur le Président, comme d'autres députés, je ferai écho aux observations du député de , le chef de l'opposition officielle de Sa Majesté, en disant que nos pensées et nos prières accompagnent les victimes de la fusillade de cette fin de semaine. Cette tragédie rappelle aux députés à quel point la vie sur Terre est précieuse et brève.
Les membres de mon caucus m'ont chargé de parler en leur nom durant cette période de questions, de faire part de leurs réflexions et de rapporter ce que nos concitoyens nous disent sur les divers programmes de subventions visant à compenser une partie des coûts liés aux fermetures et les politiques à l'intention des Canadiens qui souffrent parce qu'ils ne peuvent pas travailler ou être avec leur famille parce qu'on leur a demandé de s'isoler.
Depuis des semaines, je me penche sur le cas d'électeurs cherchant à être rapatriés, plus particulièrement du Pérou. Je veux m'assurer de remercier le de son travail dans ce dossier, qui a permis le rapatriement de ces nombreux Canadiens. Ce n'était pas une tâche facile.
Avant de parler de certaines des remarques que j'ai entendues au sein de mon caucus dernièrement, je mentionnerai les Parlements virtuels. En tant que président d'un des plus grands caucus de cette enceinte, caucus qui inclut les sénateurs conservateurs, c'est une question que je dois aborder. Je peux dire à la Chambre la forme que prendra un Parlement virtuel et les problèmes et les difficultés qui découleront de la tenue d'une séance comptant plus de 150 participants, y compris les très rares membres du personnel qui seront autorisés par notre caucus à y participer.
Dans ma circonscription, il y a un foyer pour personnes âgées qui a été touché par la propagation de la COVID-19: le McKenzie Towne Continuing Care Centre. Je souhaite remercier le personnel et dire aux aînés vivant dans cet établissement que nos pensées les accompagnent pendant cette période.
De nombreux aînés de cette résidence sont décédés. Je voudrais toutefois prendre quelques minutes pour parler de Keith Earl van Vliet, qui est âgé de 93 ans. Après avoir reçu un résultat positif au test de la COVID-19, il a recouvré la santé aujourd'hui même. Je tenais donc à le saluer. J'en parle aussi parce qu'il vient d'une longue lignée de loyalistes qui ont traversé la frontière vers le Canada il y a des siècles. Même si le nom van Vliet n'est pas typiquement québécois, les membres de sa famille ont été des loyalistes du Québec pendant plusieurs générations avant de déménager dans l'Ouest. Ils sont très fiers de leurs origines. Ces loyalistes anglophones ont décidé de s'exprimer en français. Keith Earl van Vliet est le descendant de cette longue lignée. Je tenais à parler de cette famille et à souligner que son patriarche est maintenant guéri.
Tous les jours, à 15 heures, des gens de ma circonscription se rendent devant la résidence. Tout en respectant l'éloignement physique, ils encouragent les résidants pour leur remonter le moral. Vendredi, ils ont organisé un spectacle de camions monstres. Samedi, quelques gentils dinosaures ont défilé à l'extérieur. C'est important de parler de ces initiatives. Elles font plaisir aux aînés et au dirigeant de la résidence, tout comme aux membres du personnel touchés.
On dit que le fait de présider le caucus conservateur à la Chambre équivaut à porter une couronne d'épines. Je confirme que c'est bel et bien le cas. Ce n'est pas une sinécure. Le pays vit actuellement une situation sans précédent — une pandémie virale. Par le passé, le Parlement a continué de siéger au cours de nombreuses périodes difficiles, dont des guerres mondiales, de grandes dépressions, des récessions très graves, ainsi que des pandémies.
Les députés ont un devoir à remplir. Nous nous sommes tous portés candidats à une charge publique en sachant que, à l'occasion, nous devrions prendre la décision difficile d'être séparés de notre famille et de demander aux membres de notre personnel d'en faire parfois plus que ce à quoi ils s'attendaient au départ. Je sais que je dépends du travail des employés de mon bureau pour que le caucus conservateur puisse continuer de se réunir virtuellement. Ce n'est toutefois pas la même chose que de se réunir en personne. C'est totalement différent.
Tous les programmes annoncés jusqu'ici par le gouvernement ont été modifiés à un moment ou à un autre, que ce soit à l'occasion de la conférence de presse que le tient le matin ou au cours de séances d'information techniques. Nous sommes toujours informés après coup, qu'il s'agisse du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, de la Subvention salariale d'urgence du Canada ou de la Prestation canadienne d'urgence, programmes dont profitent bon nombre de nos concitoyens.
Ces changements ont souvent été proposés par les partis de l'opposition, autant par notre caucus que par les autres, et l'objectif n'était pas de critiquer les différentes mesures, mais bien d'y apporter des améliorations afin qu'elles soient réellement adaptées aux personnes qui communiquent avec nous. Au quotidien, le volume d'appels à mon bureau a doublé, et je reçois environ trois fois plus de courriels que d'habitude. Dans la plupart des cas, s'il s'agissait de problèmes faciles à régler, les gens communiqueraient avec Service Canada, à condition d'arriver à obtenir la ligne. S'il s'agissait de problèmes faciles à régler, les gens iraient en ligne se connecter à leur compte MonARC. Or, il s'agit chaque fois de cas particuliers, de personnes qui passent entre les mailles du filet ou de problèmes inhabituels. Il s'agit du genre de problèmes que les députés doivent régler pour les Canadiens et qu'ils doivent présenter à la Chambre, celle que de nombreux députés, actuels et passés, ont appelée la « cathédrale de la démocratie ». Dans la période actuelle, peut-être que cette description semble immatérielle et que certains pourraient penser qu'il ne s'agit que de belles paroles, mais la démocratie est un service essentiel et c'est ici qu'elle se déroule.
J'ai regardé ce que d'autres pays font. Les Parlements du Japon, de l'Italie, de la France, de l'Allemagne, de la Grèce, de la Suède, de la Finlande et de l'Union européenne se réunissent tous de façon limitée. On nous a accusés de vouloir réunir les 338 députés du Parlement. On voit bien que ce n'est absolument pas le cas. Nous siégeons à une distance respectable les uns des autres. Nous suivons les directives des organismes de santé publique.
J'ai discuté avec le Président de l'Assemblée législative de l'Alberta, qui se réunit trois fois par semaine. Évidemment, un nombre restreint de députés sont présents, mais il y a tout de même une période des questions, des discours et des périodes pour les commentaires et observations. D'ailleurs, le premier ministre de l'Alberta et le chef de l'opposition de Sa Majesté ont débattu pendant une heure de la situation en Alberta et des mesures mises en place par la province. Plusieurs Parlements au pays continuent de se réunir; nous pouvons aussi le faire.
Nos propositions ont été faites de bonne foi. La date de retour a toujours été aujourd'hui; c'est ce que nous avions convenu dès le départ. Ce n'est pas la première fois. Le 13 mars, la Chambre a convenu de se réunir de nouveau le 20 avril. Nous sommes revenus deux fois déjà pour voter des lois importantes que le gouvernement souhaitait faire adopter. Maintenant, j'espère que les députés nous pardonneront si nous ne faisons pas entièrement confiance au gouvernement, car il a tendance, quand il rédige ses projets de loi, à aller beaucoup plus loin que ce qui a été convenu entre les leaders parlementaires puis communiqué aux caucus. Nous nous attendons à ce que l'on poursuive les négociations de bonne foi, comme nous l'avons fait jusqu'ici. Notre intention a toujours été de faire valoir les droits des habitants de nos circonscriptions et les enjeux dont ils nous parlent.
Je viens de l'Ouest, mais il est question de nombreuses autres régions du pays dans les conférences téléphoniques organisées par notre caucus. Nous parlons aussi des agriculteurs, des éleveurs, des chefs de petite entreprise et des propriétaires de clubs de golf. Les temps sont durs pour tous ces entrepreneurs, et il est temps que le gouvernement découvre tout ce qu'ils font pour gagner leur vie.
Je me suis entretenu avec un propriétaire de petite entreprise de ma circonscription, un franchisé de la chaîne de restaurants OPA! of Greece. Il y a justement une fête orthodoxe. Ce monsieur, Raj Chahal, qui n'est de toute évidence pas grec, possède des restaurants. Il a perdu 60 % de son personnel, et ce, pas seulement à cause de la COVID-19, mais aussi parce que le programme de la Prestation canadienne d'urgence du gouvernement est tellement généreux que les employés choisissent de rester à la maison. Il a réussi à s'entendre avec certains d'entre eux qui sont prêts à venir travailler pour qu'il puisse continuer de servir des clients. Il y a d'autres gens qui livrent des repas à nos portes avec les services Uber Eats et DoorDash, par exemple. Je pense que tout le monde utilise ces services à l'heure actuelle. Ces services sont essentiels, tout comme la démocratie.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais remercier nos interprètes, qui font, à n'en pas douter, un excellent travail. Je veux remercier les greffiers, les agents de sécurité et les responsables de la sécurité de la TI. Certaines de ces personnes seraient dans cet édifice, que la Chambre siège ou non.
En ce qui concerne les Parlements virtuels, nous tenons des réunions de caucus virtuelles tous les mercredis, comme d'habitude, et plus souvent au besoin. C'est l'usage. Nous avons des services d'interprétation pour ces réunions.
[Français]
Nous avons des services d'interprétation lors de nos rencontres de caucus. Les députés de mon caucus ont voulu que je sois leur président. Nous sommes un pays bilingue et je veux m'assurer que nous pouvons faire notre travail à la Chambre des communes dans les deux langues officielles de notre pays.
Cependant, je ne peux pas y parvenir tout seul et je dépends des interprètes à la Chambre. Chaque mercredi, je leur demande de venir à la Colline du Parlement. En effet, je viens de comprendre de leur directeur que les interprètes sont obligés de se présenter sur place, à la Chambre ou en comité, pour faire leur travail. Chaque mercredi, notre caucus se réunit et nous bénéficions donc de services d'interprétation. Je demande à mon personnel et aux membres des Services informatiques de se présenter à la Colline pour nous aider à faire notre travail. Nous respectons bien sûr les consignes de distanciation sociale et physique, mais il faudra que des membres du personnel de la Chambre soient ici, et ce, que nous siégions en personne ou virtuellement.
Je préside un caucus conservateur de 150 personnes, qui regroupe 121 députés, plus de 20 sénateurs et certains membres de notre personnel politique que notre caucus a autorisés à assister à nos appels. Il n'est pas facile de tenir de telles rencontres et il n'y a qu'à voir comment se déroulent jusqu'ici les réunions virtuelles du Comité permanent de la santé et du Comité permanent des finances pour constater les grandes difficultés que soulèvent ces rencontres.
Il n'est pas évident de faire un rappel au Règlement lors d'une réunion virtuelle de comité. Au-delà de la question de l'interprétation vers l'anglais ou le français, il y a plusieurs boutons à manipuler afin d'être compris par les autres députés. Je ne pense pas ici seulement aux députés unilingues francophones, mais aussi aux députés unilingues anglophones. Parfois, je dois servir d'interprète pour mes députés, ce qui ralentit nos rencontres: une rencontre qui devrait durer de une à deux heures peut durer entre quatre et cinq heures. Personne ne veut participer à un appel pendant quatre ou cinq heures, et je constate que le hoche la tête pour signifier qu'il est d'accord avec moi.
Dans le cas d'un Parlement virtuel regroupant 338 députés de partout au pays, dans leur maison ou leur bureau de circonscription, nous aurons des problèmes de décalage et nous perdrons des appels. Certains députés ne pourront pas se connecter, alors que d'autres ne comprendront pas ce qui se dira. Ces problèmes surviennent déjà lors de nos propres réunions de caucus, durant lesquelles même certains députés de grandes villes au Canada ont de la difficulté à entendre ce que leurs collègues disent. Il y a tellement de choses qui peuvent aller mal durant une rencontre virtuelle et qui feront que cela ne fonctionnera pas. Cependant, j'entends le dire que nous allons en pratique ignorer le travail réalisé par le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et passer directement à un Parlement virtuel.
Parfois, un député veut poser une question au greffier. Dans un Parlement virtuel, comment pourrons-nous le faire sans interrompre les discussions de la Chambre? Il m'a fallu près de quatre ans pour apprendre toutes les procédures de la Chambre suffisamment bien pour pouvoir défendre mes droits de député et les privilèges de mes concitoyens. Comment les députés sont-ils censés y parvenir dans le cadre d'un Parlement virtuel?
[Traduction]
Dans une Chambre virtuelle, rien n'empêche les ministres ou les députés de se faire donner des réponses ou des informations par des personnes qui seraient à côté d'eux. Nous nous attendons à ce qu'absolument tous les ministres se soient un tant soit peu préparés à répondre à nos questions. Nous n'essayons pas de satisfaire notre curiosité personnelle. Nous tentons d'obtenir des réponses au nom de nos concitoyens, qui veulent savoir pourquoi leur entreprise est oubliée par certains programmes gouvernementaux. Ils nous demandent pourquoi, à titre de propriétaires uniques, ils tombent entre les mailles du programme.
J'ai reçu un appel, auquel je compte bien répondre, au sujet du régime enregistré d'épargne-invalidité. Personne ne répond aux appels à ce sujet en ce moment. Les bureaux sont fermés, mais le régime fonctionne toujours. Les gens doivent appeler pour confirmer que toutes les transactions ont bien été effectuées, mais il n'y a personne pour leur répondre en ce moment.
Nous ne demandons pas l'impossible. Je remercie les membres du personnel qui sont ici pour veiller au bon fonctionnement de notre démocratie et permettre aux députés d'être présents. Nous nous acquittons de nos tâches et nous réagissons aux enjeux de santé publique de façon responsable. Nous aurions peut-être pu négocier un séjour d'un mois pour les députés, afin que ceux qui viennent à Ottawa puissent y rester et ne pas avoir à retourner dans leur circonscription.
Le Parlement, c'est le lieu important où nous obtenons des réponses du gouvernement, où nous effectuons des travaux qui ne peuvent pas être faits sur Twitter ou Facebook, et où différentes personnes échangent des idées. Une bonne partie de nos débats politiques prennent maintenant place dans les médias sociaux, mais il y a des travaux qui ne peuvent être menés que dans cette enceinte, et au nom des habitants de nos circonscriptions.
C'est un honneur et un privilège pour nous d'avoir été choisis par les habitants de nos circonscriptions pour venir ici effectuer ces travaux en leur nom. C'est ce qu'ils attendent de nous. D'ailleurs, depuis le début de la séance d'aujourd'hui, j'ai reçu plusieurs messages textes et courriels d'habitants de ma circonscription qui m'ont dit qu'ils voulaient que je sois présent dans cette enceinte. J'entends un député d'en face dire que non, mais je suis bel et bien en possession de ces messages, de ces courriels. Mes concitoyens s'attendaient à ce que je vienne ici et que je m'exprime en leur nom. Je suis également conscient que je dois parler au nom des autres députés de mon caucus qui ne sont pas présents pour représenter leurs électeurs et soulever les problèmes concernant de nombreux programmes gouvernementaux.
Nous sommes nombreux à cultiver nos relations avec les ministres et à faire tout notre possible pour attirer leur attention sur un dossier en particulier, lorsqu'un citoyen est passé entre toutes les mailles du filet. Nous avons voté pour les projets de loi contenant les vastes mesures proposées par le gouvernement. Nous les avons adoptés rapidement. En fait, si le débat actuel peut se tenir aujourd'hui, c'est que nous avons accepté le dépôt immédiat de la motion. Nous avons dit au gouvernement qu'il n'avait pas besoin de nous donner un préavis et que nous étions prêts à débattre immédiatement de la motion et des mesures qu'elle contient. Nous convenons que nous nous trouvons dans une situation inhabituelle, mais les leaders parlementaires n'ont pas pu parvenir à un consensus au préalable.
Notre caucus est très actif et tient à être entendu. Nous souhaitons avoir l'occasion de vérifier si les ministres sont bien renseignés. Par nos questions, nous voulons nous assurer qu'ils réfléchissent et qu'ils ne sombrent pas dans le panurgisme.
Au Royaume-Uni, le leader parlementaire du gouvernement conservateur, Jacob Rees-Mogg, a déclaré qu'il appréciait le fait que la Chambre continuait de siéger. Maintenant, la Chambre siégera de manière virtuelle, une option que nous devrions envisager. Des écrans seront installés. Le premier ministre et le conseil des ministres devront être à la Chambre.
Je ne sais pas comment nous pourrions appliquer cette option ici, et si cela serait possible du point de vue des TI, ni combien de personnes seraient nécessaires pour y parvenir, mais Jacob Rees-Mogg a indiqué qu'il voulait éviter la pensée unique de la part de ses ministres ou de son parti. C'est le but que nous visons. Nous essayons d'améliorer le processus décisionnel et les mécanismes stratégiques utilisés par le gouvernement à l'heure actuelle et qui ont une incidence sur certains secteurs industriels et toutes les pertes d'emploi. Cela concerne les habitants de nos circonscriptions qui se retrouvent au chômage tout en tombant entre les mailles du filet des divers programmes du gouvernement. Cela concerne les propriétaires, dans le secteur autant résidentiel que commercial, qui tombent entre les mailles du filet.
[Français]
Je vais passer au français pour m'assurer que tout le monde comprend. Nous sommes un pays bilingue. Nous sommes censés travailler dans les deux langues officielles à la Chambre et dans le cadre de tous les travaux parlementaires et des comités.
Je veux que le gouvernement, comme vous, monsieur le Président, défende nos droits et nos privilèges, pas seulement pour nous, mais aussi pour les futurs députés, afin que nous puissions travailler dans les deux langues officielles, proposer des motions et des amendements et faire tous les travaux parlementaires que nos concitoyens veulent que nous fassions. C'est d'une grande importance.
Comme je l'ai dit, je préside un caucus de près de 150 personnes lors de rencontres virtuelles chaque semaine. Ce n'est pas facile de faire en sorte que 150 personnes puissent suivre l'ordre du jour, poser des questions et faire des commentaires pour contribuer aux travaux parlementaires. Je pense donc que ce sera un énorme défi. Le gouvernement dit qu'on va immédiatement passer à un Parlement virtuel, sans laisser la chance au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre de décider comment cela devrait fonctionner et si cela devrait fonctionner de cette façon.
En conclusion, il est important de souligner que nous sommes ici pour travailler pour nos concitoyens. Ce n'est pas du tout pour faire avancer nos carrières politiques ni pour faire des sondages. Nous sommes ici pour nous assurer que toutes les politiques et tous les programmes du gouvernement aident vraiment les gens qui en ont besoin durant cette pandémie, alors que le gouvernement a forcé la majorité des entreprises du secteur privé à fermer leurs portes.
Je vous remercie, monsieur le Présdient, de cette occasion de m'adresser à la Chambre.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de me retrouver aujourd'hui à la Chambre des communes dans un Parlement restreint, considérant le fait que nous vivons une période de crise où nous faisons face à la COVID-19. Nous sommes en train de définir les procédures. Nous sommes conscients que c'est la première fois que le gouvernement canadien est confronté à ce genre de situation. Nous, les conservateurs, comprenons la situation et collaborons avec le gouvernement afin que les Canadiens et les Canadiennes, ainsi que les entreprises, puissent avoir les outils nécessaires pour traverser cette situation.
Ce matin j'ai assisté au dépôt de la motion du , qui voulait tout simplement museler les parlementaires. Cette motion demande que nous soyons ici une fois par semaine. Poser la question, c'est y répondre.
Le décide de limiter les périodes de questions. Tous les jours, ce premier ministre est devant les journalistes pour répondre à des questions. Le travail des journalistes est de rapporter les nouvelles. Le travail des parlementaires est de poser des questions afin d'améliorer les choses. Je ne dis pas que le gouvernement n'a fait que de mauvaises choses dans cette situation exceptionnelle. Je suis capable de reconnaître qu'il n'avait pas de référence. Le gouvernement a dû intervenir, réajuster le tir et je dirais même improviser. Ce que je dis n'est pas négatif.
Il faut comprendre que la Prestation canadienne d'urgence amalgame deux programmes: le programme de soutien aux personnes victimes de la COVID-19 et le programme d'aide. Il y a le soutien et l'aide. En résumé, ils ont mis les deux programmes ensemble et ils ont créé la Prestation canadienne d'urgence. C'est correct, car il y a eu des modifications. Nous avons fait des suggestions dans ce cas et dans bien d'autres cas.
J'ai une liste, qui n'est pas exhaustive, de certaines choses que notre parti a suggérées. Le Parti conservateur, l'opposition officielle à la Chambre des communes, a fait progresser les mesures et les programmes que le gouvernement a mis en place. On nous accuse d'être méchants, et on nous accuse de ne pas collaborer.
Voyons les faits. Nos suggestions ont permis aux pompiers volontaires de répondre aux besoins de leur municipalité dans ce contexte de crise sans que ne soit réduite leur PCU. C'est une question de sécurité publique. Le gouvernement nous a entendus et il a ajusté le tir. C'est notre travail d'opposition.
Ce matin, le leader du gouvernement à la Chambre, appuyé par ses amis du Bloc, a dit que ce n'était pas responsable d'être ici à la Chambre des communes pour faire notre travail et trouver ensemble les outils qui permettront aux Canadiens et aux Canadiennes ainsi qu'aux entreprises d'être soutenus dans cette situation exceptionnelle.
Regardons du côté de notre parti et de celui de l'autre côté également. Nous respectons la distanciation sociale. Si nous n'avions pas voulu collaborer, les banquettes de l'opposition seraient remplies. Ce n'est pas ce que nous avons fait. Nous avons collaboré. Notre chef est en négociation. Au début, il proposait quatre séances par semaine. Les deux autres partis de l'opposition, les indépendants et le gouvernement n'ont pas accepté cette proposition. Nous avons donc proposé trois jours et on nous accuse encore d'être méchants.
Le Parti conservateur est responsable et les parlementaires sont importants. Défendre la démocratie est une notion de base pour les parlementaires. Bien sûr, le Bloc québécois décrit les procédures parlementaires du Canada par un seul mot: le « tataouinage ». C'est ce que le chef du Bloc a dit ce matin en faisant son spectacle. L'on connaît ses antécédents et on sait d'où il vient. Cela a probablement transpiré ce matin lorsqu'il a parlé de « tataouinage ». Cela dit, le Bloc, c’est un autre problème.
Pour notre part, nous sommes là pour construire ensemble. Nous voulons aider, mais nous voulons poser des questions. Quel intérêt ce gouvernement minoritaire — j'insiste sur « gouvernement minoritaire » — a-t-il de ne pas venir à la Chambre afin de limiter le plus possible les occasions durant lesquelles l'opposition va le contester? Serait-ce qu'il ne se sent pas à l'aise?
C'est un gouvernement minoritaire qui a été élu. Comme parlementaire, comme député élu, ma lecture du mot « minoritaire » est que l'efficacité du gouvernement et la confiance que l'on a envers lui suscitent des interrogations. On a accepté qu'il prenne le pouvoir, mais en l'assortissant d'une opposition forte qui veillera à protéger les deniers publics et à rappeler de la façon la plus exacte possible ce à quoi nos citoyens s'attendent. Dans mon cas, il s'agit des citoyens de Portneuf—Jacques-Cartier, mais je parle pour tous les députés, ceux de ce côté-ci comme ceux d'en face, c'est-à-dire du gouvernement.
Notre travail est de rapporter les préoccupations de nos citoyens et nous devons pouvoir le faire ici, au Parlement canadien, où se décide l'avenir et où nous mettons en place des programmes qui vont améliorer le sort des Canadiens.
Cela m'agace lorsqu'une nouvelle est rapportée et que l'on fait porter l'odieux aux conservateurs en les accusant d'être les méchants. C'est totalement faux, et j'aimerais que cela soit corrigé. Ce sont des faits. Personne ne peut contredire ce que je viens de dire. Nous faisons preuve d'un esprit de collaboration, mais cela ne veut pas dire que nous marchons main dans la main avec le Parti libéral. Nous ne sommes pas le Bloc québécois; nous sommes le Parti conservateur du Canada. Nous souhaitons, nous, protéger la fédération canadienne. Je suis heureux, comme Québécois, de faire partie du Canada, puisque le Canada aide aujourd'hui le Québec. Je remercie le gouvernement de sa collaboration.
C'est à cela que sert la fédération canadienne. Son principe est que, parfois, on a besoin de quelque chose et que, parfois, on donne quelque chose. Je suis fier de me lever aujourd'hui à la Chambre des communes à titre de député québécois pour dire « merci » à notre Canada d'être là pour nous aider. Maintenant, cependant, nous voulons qu'il nous aide encore mieux et ce que nous voulons faire, c'est de permettre au gouvernement de nous entendre. Par contre, il est sûr que de ne nous entendre qu'une fois par semaine a moins de portée.
Nous sommes fiers, car les bureaux de circonscription des 338 députés sont comme des bureaux de Service Canada. Les gens sont inquiets, les gens sont mêlés. Comme je le disais tout à l'heure, c'est parce que la situation est nouvelle. Nous faisons la guerre contre un microbe, un virus. Les gens sont donc un peu perdus et même le gouvernement est perdu.
Je souligne le fait que si le gouvernement réagit, c'est parce que l'opposition l'amène à réfléchir. Cependant, tout le crédit ne nous en revient pas, car le gouvernement travaille probablement, lui aussi, pour améliorer les choses. J'ai d'ailleurs une pensée pour les fonctionnaires, dont nous avons conscience qu'ils sont bousculés, et je les remercie de faire ce qu'ils font dans ces circonstances particulières.
Ce matin, j'entendais le Parti vert, le NPD et le Bloc québécois dire qu'il est dramatique que les Québécois viennent ici, à la Chambre des communes, siéger en nombre restreint au Parlement. Je voudrais cependant rappeler que les chantiers de construction reprennent aujourd'hui, que les garagistes sont retournés dans leurs ateliers depuis mercredi dernier pour changer les pneus d'hiver et, mieux encore, que les centres de jardin ont rouvert. La population adapte ses pratiques et fait de la distanciation sociale, elle se conforme et elle est résiliente.
Je suis très fier de représenter les citoyens de Portneuf—Jacques-Cartier. Ce sont des gens résilients, fiers, solidaires et respectueux des instructions de la santé publique.
Je suis allé voir des organisations qui viennent en aide à des gens qui ne peuvent pas aller chercher leur épicerie. En tant que député, je suis personnellement allé livrer des paniers. Je suis allé chercher des commandes à l'épicerie et je suis allé les livrer à la porte de citoyens de Portneuf—Jacques-Cartier. Nous sommes solidaires et nous pouvons en être fiers. Maintenant, j'invite le gouvernement à nous permettre de travailler avec lui pour renforcer ses programmes afin qu'ils répondent aux besoins des Canadiens et des Canadiennes et des entrepreneurs.
Par ailleurs, on parle d'un Parlement virtuel. Nous sommes dans un nouvel édifice. J'ai eu la chance de voyager à l'étranger, et dans plusieurs parlements, il y a des écrans intégrés aux pupitres et les députés votent de façon électronique. Or nous n'en sommes pas là.
Monsieur le Président, notre chef vous a demandé clairement si nous avions la technologie nécessaire pour tenir un Parlement virtuel tout en respectant les droits de tous les parlementaires. Quelle a été votre réponse? À ma connaissance, c'est que nous ne sommes pas prêts.
Comme notre chef l'a dit, quand nous aurons la confirmation que c'est possible de le faire de façon efficace tout en respectant les droits des parlementaires, nous rouvrirons la discussion. Aujourd'hui, jusqu'à nouvel ordre, nous demandons au gouvernement de nous permettre de tenir une séance tous les jours. Il était d'abord question de quatre séances, puis de trois séances. Peut-être pourrions-nous nous entendre sur deux séances et demie.
Nous sommes de bonne foi et nous travaillons dans l'intérêt des Canadiens et des Canadiennes. Nous voulons aussi redémarrer nos entreprises et leur donner les moyens, lorsque ce sera possible, de relancer l'économie et de recréer de la prospérité au Canada.