La Chambre reprend l'étude, interrompue le 22 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissant d'avoir la possibilité de débattre du projet de loi et je vais reprendre là où je m'étais interrompu.
Le projet de loi répondrait au besoin de longue date de soumettre l'Agence des services frontaliers du Canada à un examen indépendant et d'améliorer l'examen de la GRC. Il s'appuierait sur les propositions précédentes visant à créer un organisme d'examen pour la GRC et l'Agence. Par exemple, les projets de loi et de 2020 ont été présentés, mais ils n'ont jamais franchi toutes les étapes du processus législatif.
Le projet de loi donnerait suite également à la récente décision de la Cour fédérale selon laquelle la GRC doit fournir une réponse au rapport provisoire de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes dans un délai de six mois. J'aimerais souligner que le projet de loi irait également dans le sens des engagements suivants, énoncés dans la lettre de mandat du : créer un organisme d'examen de l'Agence; établir des échéances pour donner suite aux plaintes et aux recommandations de la GRC et de l'Agence; assurer la conformité continue avec les organismes de reddition de comptes et de surveillance; combattre la discrimination et le racisme systémiques dans le système de justice pénale; continuer à faire progresser la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis; et veiller à ce que la GRC et l'Agence poursuivent la transformation qu’elles ont entamée pour que leur culture soit axée sur la responsabilisation, l’équité, la diversité et l’inclusion.
Ce projet de loi ajouterait aux pouvoirs actuels de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes en fournissant des outils améliorés en matière de reddition de comptes et de transparence, y compris la loi distincte, qui renforce son indépendance par rapport à la GRC et à l'Agence des services frontaliers du Canada.
La GRC et l'Agence disposeraient d'un délai de six mois suivant toute plainte pour répondre au rapport provisoire de la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public. Les réponses aux examens d'activités précises et aux recommandations seraient attendues dans les 60 jours.
Le projet de loi comprendrait d'importantes dispositions relatives à la collecte et à la publication de données fondées sur la race par la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public, en collaboration avec la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada, afin d'accroître les connaissances sur le racisme systémique dans l'application de la loi et d'éclairer les réponses à ce chapitre.
Le programme d'éducation et d'information du public obligatoire de la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public permettrait d'accroître les connaissances et la sensibilisation du public à l'égard du mandat de la Commission et des droits de recours des plaignants. Ce projet de loi prévoit des infractions et des peines en cas d'obstruction du travail de la Commission et de non-respect de ses décisions.
Les personnes détenues par l'Agence des services frontaliers du Canada doivent savoir comment déposer une plainte. Ce projet de loi conférerait également à la Commission des pouvoirs supplémentaires pour qu'elle puisse recommander aux directeurs généraux de la GRC et de l'Agence d'entamer des processus disciplinaires ou d'imposer des mesures disciplinaires dans certaines circonstances. Les directeurs généraux seraient tenus d'informer le ministre et le président de la Commission du déclenchement d'un tel processus ou de l'imposition de mesures disciplinaires.
La nouvelle Commission d'examen et de traitement des plaintes du public serait également en mesure de tenir une enquête, une révision ou une audience sur une plainte conjointement avec les autorités compétentes de toute autre entité publique, au besoin. La Commission renverrait les questions de sécurité nationale à l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement et elle coopérerait avec celui-ci pour éviter de faire double emploi.
La Commission d’examen et de traitement des plaintes du public serait mandatée pour examiner des activités précises parmi les activités de l’Agence des services frontaliers du Canada non liées à la sécurité nationale, que ce soit à l'initiative de la Commission ou à la suite d'une demande du ministre.
Le projet de loi établirait un cadre réglementaire enchâssé dans la Loi sur l'Agence des services frontaliers du Canada pour orienter la réponse de l'Agence en cas d'incident grave. À l'heure actuelle, tout repose sur des politiques internes. L'Agence aurait la possibilité de mener des enquêtes internes sur les incidents graves allégués. De plus, dans cette situation, elle serait tenue d'en aviser les pouvoirs policiers ayant compétence ainsi que la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public.
L'Agence aurait par ailleurs l'obligation de fournir à la Commission des rapports ou toute autre information relative aux incidents graves. La Commission aurait le pouvoir d'envoyer un observateur vérifier l'impartialité de l'enquête de l'Agence sur tout incident grave. Finalement, la Commission serait tenue de signaler le nombre et le type d'incidents graves ainsi que leurs répercussions au moyen du système prévu pour préparer le rapport annuel.
J'aimerais aussi parler un instant du fonctionnement de la Commission. Cette dernière serait dirigée par un président et jusqu'à quatre autres membres, dont un vice-président nommé par le gouverneur en conseil. Le projet de loi accorderait au gouverneur en conseil des pouvoirs réglementaires sur l'échange de renseignements et les procédures connexes.
Nous comptons tous sur l'Agence des services frontaliers du Canada et la GRC. Nous interagissons avec l'Agence et la GRC, et ces entités sont responsables de protéger nos mécanismes de sécurité. Toutefois, nous devons avoir la certitude qu'elles assurent un traitement efficace, juste et équitable.
Le projet de loi marquerait un grand pas en avant pour le Canada, puisqu'il procurerait aux Canadiens un organisme d'examen amélioré et l'assurance d'être traité de manière cohérente, juste et équitable lors d'interactions avec la GRC ou l'Agence des services frontaliers du Canada. J'encourage vivement les députés à appuyer comme moi le projet de loi , une mesure législative importante.
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Monsieur le Président, nous avons entendu de nombreux députés nous faire part de leur mécontentement et de certaines des difficultés qu'ils rencontrent au comité dans les interventions précédentes. Quant à moi, je prends la parole pour appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.
Le projet de loi remplacerait la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC et établirait une commission autonome, la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public, pour la GRC et l’Agence des services frontaliers du Canada. Comme nous le savons, cette agence est le seul organisme d'application de la loi d'importance au Canada qui ne dispose pas d'un mécanisme d'examen indépendant portant sur la majeure partie de ses activités.
Il s'agit d'une lacune importante qui n'a pas été comblée, malgré les demandes répétées du NPD depuis l'époque du gouvernement Harper. Nous espérons que le projet de loi permettra de rendre des comptes, d'accroître la confiance du public à la frontière et de fournir un mécanisme indépendant de règlement des différends qui pourra également être utilisé par les agents de l’Agence des services frontaliers du Canada.
Nous avons entendu des commentaires sur le fait que les projets de loi s'écartent parfois de façon importante de leur esprit initial après avoir été renvoyés au comité. Selon moi, l'étude en comité est justement l'étape où l'opposition et le gouvernement ont l'occasion de réfléchir aux commentaires du comité et de peut-être améliorer les projets de loi afin de combler certaines des lacunes qui ont pu être repérées.
Je tiens à parler plus précisément du bon travail effectué par le Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Lors de la 43e législature, il a présenté un rapport intitulé « Racisme systémique au sein des services policiers au Canada ». Les députés ministériels et les députés de l'opposition ont travaillé ensemble sur ce rapport, qui a été adopté par le comité. Dans le cadre de son étude sur la question, le comité a tenu, je crois, 19 réunions et accueilli plus de 53 témoins. Des experts en la matière sont venus témoigner devant le comité. Tout cela a donné un rapport très détaillé comprenant environ 42 recommandations sur la façon de lutter contre le racisme systémique au sein des services policiers du Canada.
Toutefois, même quand le gouvernement peut profiter du bon travail du Parlement et, par extension, des citoyens canadiens, il présente des projets de loi tout à fait inadéquats pour aborder les enjeux soulevés durant les législatures antérieures et qui continuent d'être problématiques ici, aujourd'hui.
Le projet de loi pourrait apporter les changements qui s'imposent à la surveillance civile de la Gendarmerie royale du Canada et de l'Agence des services frontaliers du Canada. Cependant, il ne va pas assez loin parce qu'il ne donne pas suite à plusieurs recommandations importantes du rapport. Je pense aux recommandations d'inclure des structures autochtones de surveillance, d'intégrer des enquêteurs et des décideurs autochtones, et de nommer des Canadiens noirs et racialisés.
Pour ceux qui ne connaissent peut-être pas bien ces processus, je tiens à expliquer ce qu'on ressent quand on interagit personnellement avec la police, qu'il s'agisse de la GRC, de la Police provinciale de l'Ontario, des services de police locaux ou de l'Agence des services frontaliers du Canada, à savoir toute personne qui a un pouvoir et un contrôle sur les droits inhérents des gens et sur leur sentiment d'appartenance à leur collectivité.
J'ai vécu ce genre d'expérience dans ma ville quand j'étais conseillé municipal. J'ai été intercepté et questionné par la police locale simplement parce que j'attendais l'autobus dans mon quartier. Lorsque nous participions aux discussions sur le racisme systémique dans les services de police, quand j'étais conseiller municipal, je disais aux habitants qu'il était très important de déposer une plainte officielle en cas de problème.
En effet, si aucune plainte officielle n'est déposée, aucune donnée quantitative n'existe pour montrer une tendance problématique de racisme structurel et institutionnel dans les services de police. J'ai déposé une plainte en vertu de la Loi sur les services policiers en raison de mon interaction très problématique avec l'agent Andrew Pfeifer à l'époque parce que c'est la procédure qui avait été mise à ma disposition.
J'aurais bien aimé savoir à l'époque ce que je sais maintenant, c'est-à-dire que, de par sa culture, la surveillance civile des services de police est fondamentalement inepte et elle dénuée de toute perspective lorsqu'il s'agit de tenir compte des diverses expériences vécues par les gens qui n'appartiennent pas au milieu policier.
En fait, la culture a toujours été que la police devait surveiller la police: d'anciens policiers sont nommés à des conseils ayant le mandat d'enquêter sur d'anciens policiers, puis des tribunaux quasi judiciaires tiennent des simulacres de procès soit pour absoudre ces policiers si c'est politiquement avantageux à ce moment-là, soit pour leur donner une leçon.
Je peux dire aux députés que, lorsque j'étais un dirigeant politique au sein de ma collectivité, des hauts gradés de notre service de police local, en sortant de l'audience, m'ont dit explicitement qu'ils étaient sur le point de me donner une leçon. Dès le début, dans les cinq premières minutes de mon expérience à une audience sur la Loi sur les services policiers, en tant que Canadien d'origine africaine, en tant que conseiller municipal, en tant que personne à qui l'on avait accordé pouvoir et privilège, il est devenu évident que l'agent d'audience, un ancien chef adjoint de la région de Peel, Terence Kelly, ne voulait pas et ne pouvait pas entendre parler de racisme envers les Noirs au sein de la police.
C'était un exemple classique de profilage racial. Or, dans les cinq premières minutes, il a dit qu'il n'entendrait pas l'affaire. En termes juridiques, c'est ce qu'on appelle une « présomption raisonnable de partialité », qui a entaché l'ensemble du processus. L'affaire s'est retrouvée devant les tribunaux pendant plus de deux ans et a nécessité plus d'une semaine d'audiences, au cours desquelles je suis devenu, en tant que plaignant, la cible de l'enquête.
L'expérience s'est révélée très humiliante et déshumanisante. Si d'autres personnes dans la même situation me demandaient si elles devaient passer par le même processus, je leur dirais « absolument pas ». Je leur dirais de s'épargner cette expérience, d'embaucher les meilleurs avocats spécialisés en droit civil possible et d'intenter un procès, car c'est le seul langage que la police comprend. C'est le seul endroit où l'on peut être sur un pied d'égalité pour une divulgation correcte, car comme nous l'avons entendu, à tous les niveaux d'examen de la police, on refuse tout simplement de coopérer.
Durant les 19 réunions, où 53 témoins ont comparu, nous avons entendu le témoignage d'experts comme Robyn Maynard, une femme brillante, qui ont expliqué à quoi ressemblent le racisme structurel et le racisme institutionnel, ainsi que le racisme envers les Noirs. Parmi ces témoins, il y avait des agents de la GRC, comme Alain Babineau, qui a une compréhension interne et pratique du problème de racisme envers les Noirs, tant d'un point de vue disciplinaire que communautaire. Le comité a aussi accueilli des professeurs éminents, comme Akwasi Owusu-Bempah, qui ont détaillé toutes les formes de racisme systémique, institutionnel et structurel.
Les recommandations que le gouvernement actuel a, de toute évidence, ignorées sont claires, et elles auraient pu permettre de corriger ces problèmes.
Nous avons un gouvernement libéral qui aime jouer la carte de la politique identitaire sans prendre le moindre engagement à l'égard de la justice. Les libéraux vont sortir dans les rues pour le mouvement Black Lives Matter. Ils vont mettre un genou par terre et dire tout ce qui convient, mais lorsqu'est venu le moment de vraiment présenter une mesure législative que tous les membres du comité auraient appuyée, ils ont refusé.
Le gouvernement a notamment refusé de veiller à ce que la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC permette la participation significative et engagée des Autochtones et exige que la GRC soit tenue responsable de comportements fautifs, négligents, imprudents ou discriminatoires à l'égard d'Autochtones. Il existe de nombreuses bandes vidéo montrant des agents de la GRC brutaliser des Autochtones d'un bout à l'autre du pays.
Quand la coupe sera-t-elle suffisamment pleine pour que le gouvernement se décide enfin à tenir compte des rapports et à mettre ces mesures en œuvre?
Selon la quatrième recommandation, le gouvernement devrait nommer des Autochtones, des Noirs, des membres d'autres groupes racialisés et des habitants du Nord à la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes, ainsi que dans des enquêtes et des postes de cadre supérieur au sein de l’organisation. Je m'excuse, mais lorsque l'agent Terrence Kelly examine mon dossier et que, après à peine trois minutes, il déclare qu'il refuse et est incapable d'écouter le moindre argument lié à la race, il fait alors preuve de négligence et de discrimination et ne fait que renforcer le racisme institutionnel, structurel et systémique au sein des services de police.
En conclusion, je demande au gouvernement actuel de faire mieux pour les Canadiens, de tenir compte des travaux de la Chambre lorsque les députés s'unissent de manière non partisane pour aborder ces questions, de cesser de ramener des projets de loi vides et superficiels qui sont dépourvus de tout ce qu'ils prétendent défendre au sein de nos communautés, et, plus précisément, d'écouter la voix des Noirs, des Autochtones et des personnes racialisées du pays.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour parler du projet de loi , Loi établissant la Commission d’examen et de traitement des plaintes du public et modifiant certaines lois et textes réglementaires.
Les agences qui ont pour tâche d'assurer la sécurité des Canadiens doivent avoir la confiance de ceux-ci. Que ce soit au sein de nos collectivités ou à la frontière, la Gendarmerie royale du Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada ont absolument besoin de la confiance du public pour faire leur travail. La mesure proposée vise à combler une lacune de longue date en fournissant à l'ASFC un organisme d'examen indépendant qui serait source de transparence et de reddition de comptes pour les Canadiens. Du côté de la GRC, le projet de loi moderniserait et améliorerait l'organisme civil de reddition de comptes déjà en place, la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes.
Je profiterai de mon temps de parole pour parler de quelques éléments du projet de loi.
Le projet de loi créerait un nouvel organisme, la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public, qui s'occuperait à la fois de la GRC et de l'ASFC. Comme les Canadiens s'attendent à ce que les institutions publiques leur répondent dans des délais raisonnables et qu'on a déjà reproché à la GRC la lenteur avec laquelle elle répond aux rapports de l'actuelle Commission civile d’examen et de traitement des plaintes, le projet de loi établit des normes concernant le temps dont disposent la GRC et l'ASFC pour répondre aux plaintes et aux recommandations.
La GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada auraient 60 jours civils pour répondre aux conclusions et aux recommandations découlant d'un examen qui serait effectué par la commission d'examen et de traitement des plaintes du public et qui porterait sur des activités précises. Les réponses aux rapports provisoires concernant des plaintes seraient attendues dans les six mois. De plus, la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada présenteraient chaque année un rapport au ministre de la Sécurité publique sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de la commission d'examen et de traitement des plaintes du public.
Cependant, l'établissement de normes strictes en matière de rapports n'est qu'un élément du projet de loi. Le gouvernement reconnaît que, pour que la commission d'examen et de traitement des plaintes du public dispose des outils pour assurer la reddition de comptes, elle doit se voir conférer les responsabilités et les pouvoirs appropriés en matière d'examen. C'est exactement ce que vise le projet de loi. Il établirait un mandat clair pour la commission d'examen et de traitement des plaintes du public en lui accordant le pouvoir d'effectuer, de sa propre initiative ou à la demande du ministre, l'examen d'activités précises de la GRC ou de l'Agence des services frontaliers du Canada qui ne sont pas liées à la sécurité nationale.
La commission d'examen et de traitement des plaintes du public serait aussi habilitée à recevoir et à examiner des plaintes du public concernant le niveau de service offert par la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada, de même que la conduite des employés de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada. Les conclusions et les recommandations issues de ces examens seraient transmises à la GRC ou à l'Agence des services frontaliers du Canada ainsi qu'au ministre.
En outre, la commission d’examen et de traitement des plaintes du public serait en mesure de: recommander aux administrateurs généraux de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada d'entamer des processus disciplinaires ou d'imposer une mesure disciplinaire dans certaines circonstances; mener une enquête, un examen ou une audience conjointe sur les plaintes avec les autorités compétentes d'autres administrations, au besoin; renvoyer les questions de sécurité nationale à l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement et de coopérer avec ce dernier pour éviter de faire double emploi; consulter toute information que possèdent la GRC ou l'Agence et qui est pertinente dans un examen ou dans le traitement d'une plainte.
Un autre aspect clé de ce projet de loi consiste à faire en sorte que la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada poursuivent leur travail de transformation de leur culture en améliorant la responsabilisation. Ce travail contribuerait aux efforts du gouvernement pour combattre le racisme systémique et la discrimination dans le système de justice pénale et il favoriserait le cheminement vers la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Le projet de loi prévoit que la commission d’examen et de traitement des plaintes du public serait tenue de recueillir et de publier des données désagrégées basées sur la race, en consultation avec la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada, afin d'accroître nos connaissances sur le racisme systémique dans l'application de la loi et d'éclairer les solutions pour mieux lutter contre ce phénomène. Les Canadiens ont clairement indiqué que la lutte contre le racisme systémique dans l'application de la loi est une priorité urgente. Cela inclut le travail du Comité permanent de la sécurité publique et nationale, qui a publié un rapport intitulé « Racisme systémique au sein des services policiers au Canada ». Le gouvernement comprend que la collecte et la publication de données basées sur la race des plaignants constituent une façon de combler les lacunes dans nos connaissances sur le racisme systémique.
Je suis ravie de dire que ce projet de loi répond à la recommandation du comité voulant que le gouvernement clarifie et renforce les dispositions concernant le mandat, l'indépendance et l'efficacité de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes. En outre, le projet de loi enjoint à la commission d'examen et de traitement des plaintes du public de mettre en œuvre des programmes d'éducation et d'information à l'intention du public pour mieux faire connaître son mandat.
En informant et en sensibilisant davantage le public grâce à ce type de mécanismes, le projet de loi vise à gagner la confiance des Autochtones, des Noirs et de tous les Canadiens racialisés. Le gouvernement s'est engagé à financer cette initiative très importante à hauteur de 112,3 millions de dollars sur six ans, et de 19,4 millions de dollars par année en permanence pour établir la commission d'examen et de traitement des plaintes du public et lui fournir les fonds nécessaires pour faire son travail.
C'est un projet de loi essentiel, et je crois que nous pouvons tous convenir qu'il se fait attendre depuis trop longtemps. C'est un grand pas en avant pour accroître la reddition de comptes et la transparence au sein de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada. En prévoyant des mécanismes d'examen robustes et efficaces, nous veillerons à ce que les services frontaliers et les organismes nationaux d'application de la loi demeurent des organismes de calibre mondial dignes de la confiance des Canadiens.
J'exhorte les députés à se joindre à moi pour appuyer cet important projet de loi.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole au nom des gens de Flamborough—Glanbrook et c'est certainement le cas aujourd'hui alors que je parlerai du projet de loi , Loi établissant la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public. Cependant, si les députés me le permettent, je vais laisser de côté le projet de loi C‑20 un instant pour souligner que mes parents célèbrent aujourd'hui leur 56
e anniversaire de mariage.
Un mariage qui dure depuis 56 ans est en soi une incroyable réussite, mais je dois dire que l'année a été difficile pour mes parents, puisque mon père a reçu un diagnostic de cancer du poumon en début d'année, au mois de janvier. La bonne nouvelle, c'est qu'il a été possible de retirer la masse cancéreuse et que mon père a suivi des traitements de chimiothérapie. Ma mère qui est infirmière à la retraite a été aux côtés de mon père à toutes les étapes et lui a prodigué les soins nécessaires pour qu'il recouvre la santé et des forces. Le rétablissement de mon père est maintenant complet. C'est un naturaliste qui possède une propriété pittoresque en région rurale et il peut maintenant sortir pour admirer les fontaines dans son jardin et voir les oiseaux. Cela le rend très heureux. En 56 ans, mes parents ont connu des hauts et des bas, c'est certain, mais ils arrivent encore à s'épauler l'un l'autre. Papa, maman, je vous souhaite un bon anniversaire de mariage.
Je remercie les députés de m'avoir permis de m'écarter du projet de loi . Revenons maintenant à la question qui nous occupe. Nous savons que le projet de loi vise à remplacer la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC par la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public, ou CETPP.
Sous ce nouveau nom, la Commission serait chargée d'étudier les plaintes civiles contre l'Agence des services frontaliers du Canada et la GRC. La commission civile d'examen assurerait une meilleure surveillance de la GRC et de l'ASFC, leur permettant ainsi de s'acquitter plus efficacement de leur mandat.
Les Canadiens s'attendent à une surveillance efficace des organismes fédéraux d'application de la loi, et c'est pourquoi nous appuyons ce projet de loi. Je rappellerai certains des éléments qui ont été évoqués et que le projet de loi vise à réaliser, ainsi que la façon dont la Commission permettrait d'assurer cette surveillance.
Le projet de loi prescrit des délais pour les réponses de la GRC et de l'ASFC aux rapports provisoires, aux examens et aux enquêtes de la CETPP. Il prévoit l'échange de renseignements entre la GRC, l'ASFC et la CETPP. Le projet de loi exige également que la GRC et l'ASFC produisent des rapports annuels sur les mesures qu'elles doivent prendre pour mettre en œuvre les recommandations de la CETPP.
Comme il en a déjà été question ici, le projet de loi propose également de rendre obligatoire la transmission de données fondées sur la race, afin de donner davantage de contexte. Bien entendu, le projet de loi prévoit également des mesures de sensibilisation du public ainsi qu'un cadre législatif pour encadrer les interventions de l'ASFC en cas d'incidents graves.
Tous ces éléments tombent sous le sens et ils devraient contribuer à améliorer la transparence que les Canadiens attendent de la part de leurs institutions publiques, augmentant par le fait même l'efficacité des opérations des organismes fédéraux d'application de la loi. Il ne fait aucun doute que la GRC a à cœur de préserver la sécurité des Canadiens et d'offrir les services policiers dans le respect des lois.
Il incombe à l'ASFC de préserver l'intégrité de nos frontières. Pour ce faire, il est primordial qu'elle dispose des ressources et de l'équipement adéquats. Nous croyons que ces organes de surveillance pourraient aider à atteindre cet objectif. Si je comprends bien, le gouvernement envisage d'investir 122 millions de dollars sur six ans, y compris une tranche de financement continu, pour la création de ces organes indépendants d'examen et de suivi des plaintes. Nous souscrivons à toutes ces mesures.
Néanmoins, nous nous demandons pourquoi le gouvernement a mis tant de temps à remplir cette promesse annoncée durant la campagne électorale qui a précédé son arrivée au pouvoir en 2015. Toutefois, nous savons aussi que les Canadiens sont vraiment habitués au mode de fonctionnement des libéraux axé sur l'inaction, les retards et les mauvais choix de priorités.
Tandis que nous abordons le thème de la sécurité publique, je suis fortement motivé à défendre les intérêts des habitants de Flamborough—Glanbrook et, parallèlement, de toute la population d'Hamilton, de l'Ontario et du Canada, en attirant l'attention de la Chambre sur l'augmentation alarmante des crimes violents liés aux gangs qui sont un fléau dans nos rues.
Statistique Canada a récemment publié des données sur les homicides commis par des individus liés à des gangs. Ces statistiques montrent que les meurtres liés aux gangs ont augmenté de 92 % depuis que les libéraux sont arrivés au pouvoir.
Une voix: Wow.
M. Dan Muys: Monsieur le Président, wow est le bon mot. C'est un chiffre alarmant. Nous savons aussi que les crimes violents ont augmenté de 32 %.
Ces chiffres sont ahurissants en eux-mêmes. Il est encore plus horrifiant d'imaginer les visages des victimes, des femmes, des enfants et des aînés des collectivités qui sont touchés par cette augmentation des crimes violents et de la violence liée aux gangs. Il est atroce de savoir que tout cela est si proche.
Les collectivités que je représente font partie de la région du Grand Toronto et d'Hamilton. L'intensification des activités des gangs dans la région du Grand Toronto se fait donc sentir. Nous voyons les manchettes, les reportages et les images sanglantes aux nouvelles. Nous savons que nos collectivités ne sont pas à l'abri, car nous constatons l'accroissement des violations de domicile, des fusillades et j'en passe.
En fait, un chef de la mafia a été tué lors d'une fusillade très sanglante survenue en plein jour, dans l'entrée d'une résidence de Waterdown, une localité située dans ma circonscription et voisine de Burlington. Dans cette localité de 15 000 habitants, en plein jour, un chef mafieux a été abattu. L'incident a fait les manchettes au pays et à l'étranger. Nous savons qu'il y a une recrudescence des crimes violents dans la région de Niagara également. La police de l'endroit en a parlé et les statistiques publiées récemment le confirment.
À mon avis, tout cela est dû à l'approche laxiste du gouvernement à l'égard de la criminalité que nous avons vu dans le projet de loi , qui met fin aux peines minimales obligatoires pour une foule de crimes violents. Le message du gouvernement libéral aux gangs et aux criminels violents a été très clair: s'ils commettent un crime, ils n'iront pas en prison. Ils devront peut-être purger leur peine à domicile. Or, nous parlons de crimes très graves comme le viol, les agressions, les attaques au couteau, les fusillades au volant et la violence liée aux armes à feu. Il n'est pas étonnant que de plus en plus de concitoyens me parlent de la criminalité qui sévit dans la collectivité et de ce qui se passe autour de nous.
Selon le rapport de Statistique Canada sur les homicides dont j'ai fait mention, en 2021, on a enregistré le plus grand nombre de meurtres liés à des gangs. Il s'agit du taux le plus élevé jamais enregistré au Canada. C'est très alarmant. Dans l'ensemble, les homicides ont augmenté de 3 % sur 12 mois depuis 2020. Il s'agit du taux d'homicide national le plus élevé depuis 2005, ce qui signifie que les sept années de politiques laxistes des libéraux en matière de criminalité ont anéanti tout le travail du gouvernement conservateur qui l'a précédé, qui avait rendu les rues beaucoup plus sûres.
Dans ma ville, Hamilton, le taux d'homicides, qui s'élève à 2,57 pour 100 000 personnes, est supérieur à la fois à la moyenne nationale et à la moyenne ontarienne. C'est une conséquence de l'augmentation de la violence liée aux gangs. La police de la région voisine de Niagara a récemment estimé que 32 gangs mènent leurs activités dans la région, principalement entre la région du Grand Toronto, Niagara et Hamilton, et les environs. La police dit qu'en conséquence, elle constate une augmentation du trafic de drogue, de la traite des personnes, des vols, des violations de domicile et des fusillades.
Pour conclure mes observations sur le projet de loi , à notre avis, le projet de loi lui-même, et la surveillance nécessaire qu'il créerait pour la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada, sont appropriés, bien que nous l'attendions depuis longtemps. Dans le contexte plus large de l'état de la sécurité publique au Canada, la situation s'aggrave. Les collectivités de ma circonscription et de tout le Canada sont beaucoup moins sûres. La présence des gangs et les crimes violents s'intensifient à un rythme alarmant. C'est une préoccupation quotidienne bien réelle pour beaucoup trop de Canadiens. Sept années de politiques libérales de tolérance à l'égard de la criminalité ont fait des ravages.
Après les prochaines élections, les Canadiens pourront compter sur un nouveau gouvernement conservateur pour renverser la vapeur et inverser les tendances et les statistiques horribles concernant la criminalité afin de rétablir la sécurité dans nos collectivités.