:
Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole en cette dernière journée de l'opposition de l'année. Je suis aussi très heureux de partager mon temps de parole avec le député de .
Les Canadiens sont plongés dans une crise du logement. Il y a des endroits partout au pays où un couple à deux revenus ne peut tout simplement plus se permettre d'habiter, où des aînés n'ont pas les moyens de payer leurs mensualités et où les étudiants des collèges et des universités ont complètement abandonné l'idée de devenir un jour propriétaires.
Le prix moyen d'une maison au Canada est de 717 000 $. Les députés veulent-ils savoir quel était ce prix l'an dernier? Il était de 606 000 $. On parle donc d'une augmentation de 18,2 %. Pour mettre les choses en perspective, lorsque le est entré en fonction, le prix moyen était de 450 000 $. Le prix des maisons a augmenté de 20 % par rapport à l'année dernière. Le nombre de maisons neuves a chuté de 5,2 %. Nous avons l'offre de logements la plus faible des pays du G7, mais la hausse la plus rapide du prix des maisons. La situation est tout simplement intenable.
Je veux donner l’exemple d’un jeune couple ici même à Ottawa, qui m’a contacté pour me raconter son histoire. Tony et Amanda vivent dans un appartement de 667 pieds carrés. Ils viennent d’avoir un bébé, Clara. Un appartement de 667 pieds carrés, c’est petit pour élever un bébé, alors Tony et Amanda sont à la recherche d’une maison. Ils cherchent depuis des mois et ils ont fait 26 offres sur 26 maisons différentes. Toutes leurs offres étaient supérieures au prix demandé. Les députés savent-ils combien de maisons ils ont obtenues? Aucune.
Je veux aussi raconter l’histoire de Samy, un infirmier de Calgary, en Alberta. Depuis qu’il est à l’école secondaire, Samy économise pour son avenir. Il m’a dit qu’il avait grandi dans une famille où les valeurs étaient de travailler fort, de faire de bonnes études et de devenir un jour propriétaire d’une maison. Samy consulte realtor.ca presque tous les jours. Il dit qu’il est tout simplement anéanti en voyant les prix. Dans un quartier de la ville où il pensait pouvoir se permettre d’acheter une maison il y a cinq ans, les maisons se vendent maintenant régulièrement au-dessus du prix demandé. À ce jour, Samy est toujours locataire, il consulte toujours realtor.ca quotidiennement et il perd lentement espoir.
Permettez-moi de vous parler d’un autre couple, originaire de Burnaby, en Colombie-Britannique. Ryan et Sarah ont tous deux obtenu leur diplôme universitaire au cours des trois dernières années et ils ont un bon emploi. Ryan est analyste financier et Sarah est enseignante. Tous deux ont grandi en rêvant qu'un jour, s’ils étudiaient assidûment et travaillaient fort, ils auraient les moyens d'acheter une maison. Or, ils ont passé les deux dernières années à chercher et ils ont fait quelques offres, mais aucune n’a été acceptée. Ils ne veulent pas être locataires éternellement, et ce que Sarah m’a dit est déchirant. Elle dit avoir tout simplement renoncé. Ce sont deux jeunes à l’aube de leur avenir commun. Ils ont la majorité de la vie devant eux, mais ils ont renoncé à leur rêve.
Ce ne sont là que trois des nombreux témoignages que nous avons entendus dans tout le pays depuis les élections. Cela nous amène à ce que le gouvernement libéral compte faire. Les libéraux nous ont dit qu’ils allaient construire 100 000 maisons neuves d’ici 2025. Les députés savent-ils de combien de maisons le Canada a besoin, selon les prédictions de la Banque Scotia? La Banque a dit qu'il nous faut 1,8 million de maisons neuves, pas dans quatre ans, mais dès aujourd’hui. Un simple calcul nous indique que les libéraux sont à court de 1,7 million de maisons, car ils ont promis 100 000 maisons neuves. Ce serait presque risible si la situation de Ryan et Sarah, de Samy, et de Tony et Amanda n'était pas aussi triste.
Ce que le gouvernement ne semble pas comprendre avec cette promesse, c’est que nous avons besoin de logements. Nous pouvons offrir tous les incitatifs fiscaux du monde, il faut d’abord qu'il y ait des logements où les gens peuvent emménager. Ce que font les libéraux, c’est inviter les gens à entrer dans leur magasin, où tout est à 100 % de rabais, mais où les rayons sont vides. Il n’y a rien en stock. Voilà le problème que les libéraux n’ont pas réussi à régler, le vrai problème de l’offre de logements, et c’est là que notre motion entre en jeu aujourd’hui.
Au cours des dernières semaines, pendant la période des questions, un certain nombre de députés conservateurs ont proposé des solutions très judicieuses, comme examiner le nombre considérable d’immeubles et de terrains dont le gouvernement fédéral est propriétaire. En effet, le gouvernement possède 37 246 immeubles et près de 41 millions d’hectares de terres. C’est une quantité considérable de propriétés et d’immeubles qu’il pourrait immédiatement fournir aux municipalités et aux provinces pour contribuer à l’offre. Dans le rapport sur les biens immobiliers du Conseil du Trésor, on peut voir le nombre incalculable d’immeubles qui sont dans un état critique, ou les terrains situés dans des régions où ils pourraient vraiment aider des familles canadiennes à trouver un logement. Il s’agit d’une solution stratégique concrète que les libéraux pourraient nous emprunter aujourd’hui même.
Une autre suggestion stratégique consiste à lier les fonds d’infrastructure du gouvernement fédéral à l’offre de nouveaux logements. Nous savons que le gouvernement a eu beaucoup de mal à faire bouger les fonds pour les infrastructures, mais nous espérons que cela va changer. Nous avons proposé une solution stratégique qui a été largement soutenue par un grand nombre d’intervenants et de collectivités. Il s’agissait de s’assurer que nous travaillons avec les municipalités qui reçoivent des fonds fédéraux pour le transport en commun afin d’augmenter la densité près des projets financés. On annonce sans cesse des projets dont la construction n'a pas encore commencé, et qui n'ont aucun lien avec la crise du logement qui sévit au Canada. Notre motion contribue à corriger cela.
Notre motion aborde également les problèmes relatifs à la propriété étrangère. Il y a 1,3 million de maisons inhabitées au Canada. La solution proposée par les libéraux consiste à imposer une taxe de 1 % à ces propriétés. S'il n’était pas aussi navrant d’imposer une taxe de 1 % à un milliardaire étranger, ce serait presque ridicule. Je suis sûr que ces milliardaires tremblent de peur. Dans cette motion, nous offrons généreusement une autre solution, qui consiste à mettre en œuvre une politique d’interdiction de la propriété étrangère. Imaginez quelques-unes des 1,3 million de maisons dont j’ai parlé dans des endroits comme Vancouver, où un jeune couple pourrait alors se permettre d’acheter une de ces maisons, ou à Montréal, où l’on pourrait à nouveau rêver de devenir propriétaire. Il n'y a tout simplement pas de maisons disponibles et l’absence de plan des libéraux n’a fait que rendre l’achat d'une maison plus difficile pour les Canadiens.
Un récent sondage publié hier par Sotheby’s International Realty indique que la majorité des jeunes Canadiens ont complètement renoncé à devenir propriétaires. Selon le sondage, plus de 80 % des jeunes Canadiens âgés de 18 à 28 ans ont déclaré que la possibilité d’accéder à la propriété au Canada est complètement hors de leur portée. Ce sont des Canadiens qui ont l’avenir devant eux et qui renoncent tout simplement à devenir un jour propriétaires. Cela est non seulement triste, mais témoigne de l’échec du gouvernement au cours des six dernières années à résoudre la crise du logement. Ce n’est pas comme si la crise l’avait pris de court; c’est une chose contre laquelle les experts nous mettent en garde depuis que le gouvernement est arrivé au pouvoir en 2015.
L’Association canadienne de l’immeuble a rédigé une série de mémoires budgétaires, offrant des solutions au problème de l’offre. L’Institut canadien des évaluateurs a présenté des solutions qui permettraient de mettre plus de maisons sur le marché. D’autres groupes, comme Inclusion Canada, ont proposé au gouvernement des solutions qui permettraient non seulement de régler le problème de l’abordabilité, mais aussi de l'offre de logements abordables. Ce sont des organisations formidables qui font leur part pour offrir des solutions à ce que tant de Canadiens ont déclaré être une crise. C’est ce que nous faisons ici aujourd’hui: offrir au gouvernement des solutions.
Le nombre de logements disponibles ne suffit pas à répondre à la demande et le gouvernement a simplement espéré que la situation se réglerait d’elle-même. Il a toujours dit qu’il avait un plan, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Des agents immobiliers, des constructeurs de résidences et des organismes sans but lucratif nous font part de leurs commentaires. Ils disent tous que le plan ne fera pas grand-chose pour atténuer l’insuffisance de l'offre. Qui plus est, nous entendons de jeunes Canadiens qui ne savent tout simplement pas quoi faire d’autre.
Je terminerai par ceci. Nous sommes en mesure d’offrir un plan détaillé pour nous attaquer au problème du prix des maisons pour les Canadiens. Nous sommes ici pour offrir des solutions aux Canadiens. Nous sommes ici pour rendre la vie abordable aux Canadiens. Les libéraux se joindront-ils à nous et adopteront-ils ces mesures pour les Canadiens?
:
Madame la Présidente, aujourd’hui, je parlerai de la crise de l’abordabilité du logement à Saskatoon et de notre motion, qui tente de faire bouger les choses dans le domaine du logement, après six ans d’inaction libérale.
Il s’agit de mon premier discours de la 44e législature, et j'ai quelques remerciements à faire rapidement.
J’aimerais remercier les résidants de Saskatoon-Ouest de m’avoir choisi pour les représenter ici à Ottawa. C’est un honneur et un privilège pour moi de le faire. Je veux remercier les gens qui vivent dans nos divers quartiers, comme Riversdale, Hampton Village, Downtown, Caswell Hill, Blairmore, Confederation, Montgomery et les nombreux autres secteurs de la circonscription. C’est un honneur pour moi de servir tous ces gens.
Je tiens à remercier ma famille et mes amis, notamment mon épouse, Cheryl, mes fils, Kyle et Eric, mes parents, Alvin et Irene, ainsi que ma famille élargie et mes amis. J’aimerais également remercier la députée de et son mari Milton Block de leur soutien et de leur encouragement au fil des ans. Bien sûr, je remercie aussi mon équipe de campagne qui m’a permis d’arriver jusqu’ici, notamment Steven, Daniel, Lisa, Jared, Sam, Carol et Oliver, et toutes les autres personnes qui ont fait des dons et travaillé sans relâche pour me faire élire.
Je tiens également à remercier le de m’avoir nommé ministre adjoint du cabinet fantôme pour la citoyenneté et l’immigration.
Le dernier discours que j’ai prononcé à la Chambre remonte à juin, il y a six mois. Au lieu de revenir après la pause estivale, nous avons eu des élections inutiles, et cela m’attriste de dire que le 15 août, alors que Kaboul tombait aux mains des talibans et que les interprètes afghans, qui avaient risqué leur vie pour nos troupes, craignaient pour leur vie, le complotait avec son parti pour déclencher des élections. Nous connaissons le résultat de ces élections: 600 millions de dollars dépensés pour maintenir le statu quo et le silence du Parlement pendant cinq mois. Aujourd’hui, nous avons encore droit à la même histoire: les néo-démocrates soutiennent les libéraux. Ce qui est triste, c’est que ce n’était pas nécessaire.
Avant les élections, le chef du NPD a promis son soutien indéfectible au . En février, il a déclaré: « Nous voterons pour que le gouvernement reste en place. » En août, dans un gazouillis, il a supplié le de ne pas tenir d’élections, disant que les néo-démocrates souhaitaient aider à accélérer le travail législatif. En novembre, il a déclaré que, si le gouvernement voulait faire adopter une mesure législative, il pouvait compter sur eux. Pendant ce temps, des dizaines de milliers d’Afghans attendent.
Parlant d’élections, le s’est empressé de déformer notre programme électoral en matière de logement. Cela me donne l’occasion de lui rappeler, ainsi qu’à l’ensemble du caucus libéral, notre véritable plan.
Les conservateurs du Canada se sont engagés à construire un million de maisons au cours des trois prochaines années; à s’attaquer aux pratiques corrompues, comme le blanchiment d’argent, qui ont fait grimper les prix; à faciliter l’obtention d’un prêt hypothécaire pour un plus grand nombre de familles; à construire plus de maisons près des transports en commun financés par l’État; à interdire aux investisseurs étrangers d’acheter des maisons s’ils n’ont pas l’intention de déménager au Canada; à établir des partenariats avec les municipalités et le secteur privé pour construire de nouveaux logements locatifs; à encourager les investissements étrangers dans des logements locatifs abordables construits spécialement pour les Canadiens; à répondre, dans un esprit de réconciliation, aux besoins en logement des collectivités autochtones; et à réaménager les immeubles gouvernementaux sous-utilisés pour en faire des logements. Voilà le plan d’action conservateur pour le logement.
Un jour prochain, nous serons au pouvoir. Lorsque nous le serons, le Parlement siégera et les ministres auront des lettres de mandat. Nous mettrons en œuvre des lois judicieuses qui renforceront le Canada au lieu de le déchirer. En attendant, nous ferons de notre mieux pour demander des comptes au gouvernement. La motion que nous présentons aujourd’hui n’est qu’une des façons dont nous pouvons le faire.
Nous savons que le gouvernement, avec plus de 37 000 bâtiments, est le plus grand propriétaire immobilier du pays. Nous savons également qu’une grande partie de cet espace est sous-utilisée. Les conservateurs veulent transformer au moins 15 % de cet espace en logements.
À Saskatoon, le gouvernement fédéral possède 37 propriétés et plus de 1 000 hectares de terrain. On y trouve 98 bâtiments d’une superficie combinée de 146 000 mètres carrés, donc 15 % de cette superficie représente 22 000 mètres carrés, soit environ 75 000 pieds carrés de logements. À raison de 750 pieds carrés par maison, cela représente 100 nouvelles maisons dans la seule ville de Saskatoon. Voilà le plan d’action conservateur pour le logement.
Je demande également au gouvernement libéral de s’engager à ne jamais imposer un impôt sur les gains en capital à la vente d’une résidence principale. Le plan de campagne des libéraux, à la page 16, promettait de commencer à taxer la vente des résidences principales. Au départ, seules les résidences primaires possédées depuis moins d’un an seraient soumises à cet impôt; cependant, nous savons tous que les règles changent avec le temps.
La frénésie de dépenses des libéraux les obligera finalement à étendre cet impôt. C’est une pente glissante que je veux arrêter avant même qu’elle ne s’amorce. Je sais que les gens de Saskatoon seraient très contrariés par un tel impôt, et c’est pourquoi je demande aux libéraux de mettre fin à leur projet de taxer les résidences principales.
J’aimerais faire le point sur la situation du logement à Saskatoon. On se concentre surtout sur les grands centres urbains, comme Toronto et Vancouver, mais nous avons les mêmes problèmes d’accessibilité au logement à Saskatoon. J’ai tenu une assemblée publique sur ce sujet au printemps et j’ai reçu beaucoup de commentaires. Les participants ont parlé des répercussions sur les travailleurs en général, des répercussions sur les aînés, et surtout des répercussions sur les personnes qui gagnent le salaire minimum et de l’aide gouvernementale.
D’abord, ils ont parlé du prix des maisons qui continue d’augmenter. À Saskatoon, il n’est pas aussi élevé que dans les plus grands centres, mais il a pourtant augmenté de 6 % en un an. Même à ce rythme, le prix d’une maison augmentera de 70 % en 10 ans. Pour un jeune couple, il semble impossible d’économiser assez pour un premier versement, et cela oblige presque tout le monde à opter pour le premier versement de 5 %. Le problème, c’est que les droits d’assurance de la SCHL absorbent presque tout le versement initial, de sorte qu’en général, les acheteurs d'une première maison épargnent autant qu’ils peuvent pour finir par donner ce premier versement au gouvernement.
Au moins, les taux d’intérêt sont faibles, mais ils ne le seront plus longtemps. Leur faiblesse historique touche à sa fin, ce qui veut dire que les propriétaires vont avoir de grosses surprises au renouvellement de leur hypothèque. Pour donner une idée, mon premier prêt hypothécaire, il y a 30 ans, était à 13 %. Est-ce que les députés savent pourquoi les taux étaient aussi élevés? S’ils écoutent encore, j’en parlerai dans quelques instants.
Ensuite, j’ai entendu dire que les loyers continuent d’augmenter. Un logement bon marché coûte maintenant 1 000 $ par mois à Saskatoon. C’est loin d’être abordable pour beaucoup de citoyens à faible revenu. Les gens sont obligés d’être en colocation, de coucher sur le divan chez des connaissances ou, tout bonnement, de vivre dans la rue. Beaucoup d'immigrants me disent qu’ils sont venus à Saskatoon parce que les loyers et le prix des maisons étaient faibles. Ce n’est plus le cas, et cela en incite certains à partir vivre dans de plus grands centres.
Enfin, les participants ont parlé des répercussions directes sur la population itinérante. De plus en plus de personnes dorment dans la rue. En plus de la COVID, de la toxicomanie et des problèmes de santé mentale, le coût du logement vient compliquer encore la vie de nos itinérants. Pas plus tard que ce matin, le conseil municipal de Saskatoon a dû approuver, comme mesure d’urgence, un plan pour un refuge temporaire afin de loger 50 personnes durant l’hiver.
Que devient l’Initiative pour la création rapide de logements des libéraux? Comme le dit notre journal local, « Saskatoon a été éliminée de la première ronde de [...] 1 milliard de dollars ». Apparemment, Saskatoon ne faisait pas partie des régions ciblées pour les dépenses des libéraux. Enfin, la semaine dernière, le gouvernement a effectivement promis 7,5 millions de dollars pour construire 34 logements, mais c’est un très modeste début et, selon moi, le gouvernement devrait être embarrassé, étant donné que Saskatoon fait partie des 20 plus grandes villes du Canada.
J’ai mentionné qu’il y a 30 ans, mon premier prêt hypothécaire était à 13 % de taux d'intérêt. Est-ce que les députés savent pourquoi les taux étaient aussi élevés à l’époque? Des dépenses publiques effrénées ont fait grimper l’inflation. Qui était au gouvernement pendant la majeure partie des années qui ont abouti à cette crise? Les libéraux. Quel premier ministre a commencé à engager toutes ces dépenses excessives? Pierre Elliott Trudeau. Il y a un lien direct entre des dépenses publiques excessives et l’inflation. Des dépenses excessives font augmenter l’inflation, ce qui fait monter les taux d’intérêt. Ce n’est qu’une question de temps, et on dirait que nous y sommes.
Nous ne pouvons pas tout mettre sur le dos de la COVID. La folie dépensière des libéraux a commencé bien avant la COVID, comme le mentionnait le directeur parlementaire du budget cette semaine. Les libéraux se sont mis à ajouter des programmes et à embaucher des fonctionnaires dès leur élection. Ils ont pour philosophie que le gouvernement est la solution à tous les problèmes. Plus l’État est gros et tentaculaire, mieux c’est. La a déclaré qu’il serait irresponsable de ne pas emprunter, vu que les taux d’intérêt sont si faibles. Le , on s'en souvient, a quant à lui déclaré qu’il ne pense pas à la politique monétaire, ce qui veut dire qu’il n’est pas préoccupé par l’inflation ou par l’économie.
Les libéraux ont pris un pari à 1 billion de dollars que les taux d’intérêt resteraient faibles. Il semble qu’ils avaient tort, et les propriétaires en paieront le prix. Les prix de l’alimentation ont augmenté de 15 % et celui du logement, de plus de 20 %. Les salaires moyens augmentent à peine. Voilà les conséquences concrètes quand le et la déclarent clairement que peu leur importe les conséquences économiques de leurs actions. L’inflation s’emballe et les taux d’intérêt suivront certainement.
Nous pouvons comparer avec le plan des conservateurs, qui repose sur deux idées majeures. La première est que les dépenses excessives et l’endettement massif nuiront à notre prospérité à long terme. Tout Canadien qui s’est beaucoup endetté sur des cartes de crédit connaît cette réalité. Il arrive un moment où la situation devient incontrôlable. La deuxième idée est que la réalité macroéconomique actuelle signifie que l’inflation n’est plus maîtrisée. Les salaires stagnent et les prix augmentent. Le pouvoir d’achat baisse et les citoyens s’appauvrissent.
Le Parti conservateur a toujours été le parti vers lequel les Canadiens se tournent quand il faut redresser l’économie. Nous sommes là pour fournir des solutions à la crise du logement que connaît le Canada. Les conservateurs ont toujours réparé les gâchis créés par les libéraux, et nous le ferons encore.
:
Madame la Présidente, aujourd'hui, je suis très heureuse de pouvoir m'adresser à la Chambre en tant que secrétaire parlementaire du tout premier du Canada.
Ce nouveau portefeuille reconnaît que ces trois enjeux sont étroitement liés. Le logement abordable est essentiel pour soutenir la diversité et créer des collectivités inclusives qui permettront à tout le monde de s'épanouir.
L'honorable député de et les autres collègues de l'autre côté de la Chambre aiment parler d'un impôt sur les gains en capital sur les résidences principales des Canadiens. D'emblée, je tiens à préciser qu'ils sont les seuls à en parler. Ils en parlent depuis des mois, même après que nous avons dit clairement, à maintes reprises, que notre gouvernement ne lèvera pas un tel impôt. Cela n'arrivera tout simplement pas.
Les Canadiens peuvent voir clairement à travers un narratif politique partisan sans fondement. Notre approche en matière de logement est visionnaire et vise à réparer un manque flagrant d'investissements par le Parti conservateur qui a laissé un lourd passé d'inaction.
Nous avons confirmé dans le discours du Trône que notre gouvernement veut continuer d'investir pour rendre les logements plus abordables. Le nouveau fonds pour accélérer la construction de logements et les autres engagements énoncés dans le discours du Trône ne sont que les mesures les plus récentes parmi une série de mesures que notre gouvernement a prises pour soutenir l'abordabilité du logement depuis 2015.
En fait, les investissements dans le logement abordable sont au cœur des efforts de notre gouvernement pour bâtir des collectivités diversifiées et inclusives qui renforcent notre économie et soutiennent notre prospérité.
Plus tôt cette année, la a déposé le cinquième budget consécutif dans lequel notre gouvernement reconnaît l'importance du logement pour les Canadiens. Nous proposons des investissements concrets pour améliorer les résultats en matière de logement pour la population canadienne. Nous faisons ces investissements parce que nous croyons que tout le monde mérite un foyer.
Quand j'étais très jeune, je me rappelle que ma mère a cherché un logement pendant longtemps. Nous nous sommes retrouvés au troisième étage dans un tout petit logement de quatre pièces et demie avec mon frère handicapé en fauteuil roulant dans un appartement non adapté aux besoins. Je pense à Mohammed, je pense à Johanne et je pense à tous ces gens, même dans ma circonscription, qui cherchent un logement. Il faut des logements stables et abordables qui offrent non seulement un refuge en période d'incertitude comme celle qu'on vit en ce moment depuis deux ans, mais qui donne à chaque Canadien et Canadienne la chance de réussir, à chaque enfant le bon départ dans la vie qu'il mérite et à chaque famille la possibilité de prospérer.
Le logement est un moteur clé de l'activité économique et contribue à créer des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne. La construction et la réparation des maisons permettent plus d'emplois pour un grand nombre de travailleurs qualifiés partout au pays. Les investissements dans le logement augmentent également la demande des produits et services offerts au Canada, générant des retombées importantes dans les collectivités.
Au cours des six dernières années, notre gouvernement a investi près de 30 milliards de dollars dans le logement. En collaboration avec les provinces et les territoires, les municipalités et les organismes à but non lucratif, les promoteurs, les institutions financières et de nombreux autres partenaires, nous avons contribué à la création de plus de 110 000 logements partout au pays. Les investissements fédéraux ont également contribué à rénover et à réparer environ 370 000 logements abordables existants, à les rendre conformes aux normes modernes et à faire en sorte qu'ils demeurent disponibles pour les générations futures.
Plus de 1 million de personnes ont bénéficié de ces investissements. Plus de 35 000 personnes en situation d'itinérance ou à risque de le devenir vivent maintenant dans un logement plus sûr grâce aux investissements fédéraux et à notre engagement à éliminer l'itinérance chronique au Canada.
Comme mes collègues le savent, la majeure partie de ce financement fédéral a été versée dans le cadre de la toute première Stratégie nationale sur le logement du Canada. Présenté par notre gouvernement en 2017, ce plan et plus de 72 milliards de dollars sur dix ans continuent de prendre de l'ampleur et de produire des résultats chaque année. Notre gouvernement a également franchi l'importante étape de légiférer sur l'obligation pour les futurs gouvernements de maintenir une stratégie nationale en matière de logement et de rendre des comptes régulièrement de ses résultats.
En ce qui concerne la Stratégie nationale sur le logement elle-même, l'un de ses programmes les plus récents et les plus réussis est l'Initiative pour la création rapide de logements, ou ICRL.
La phase 1 de l'ICRL a été introduite par le gouvernement, il y a tout juste un an, dans le but de créer rapidement des logements pour les Canadiens ayant des besoins en matière de logement en raison de la COVID‑19.
Après un investissement de 2,5 milliards de dollars, nous assistons maintenant à la création de plus de 9 200 unités pour soutenir les personnes les plus vulnérables d’un océan à l’autre. Une fois le financement fourni, ces logements indispensables sont conçus pour accueillir les nouveaux résidants en moins de 12 mois. Je suis heureuse de constater qu’au moins 25 % du financement restant, au titre de l'ICRL, ira à des projets de logement axés sur les femmes.
Une autre pierre angulaire de la Stratégie nationale sur le logement est le Fonds national de co-investissement pour le logement, qui s’attaque directement au problème principal à l’origine de l’inabordabilité du logement au Canada, soit l’insuffisance de l’offre. Le fonds de co-investissement vise à aider à résoudre ce problème, en créant jusqu’à 60 000 nouveaux logements et en revitalisant jusqu’à 240 000 logements abordables existants. Cela se fera, bien sûr, en partenariat avec d’autres gouvernements, des organismes à but non lucratif, le secteur privé et d’autres intervenants, afin de maximiser les investissements.
Ce programme atteint largement ses objectifs. À la fin de septembre, près de 300 demandes avaient été approuvées, ce qui représente un engagement de plus de 4,6 milliards de dollars en fonds fédéraux pour la construction et la réparation de plus de 118 000 logements au Canada.
Reconnaissant la valeur et les retombées du fonds de co-investissement, le gouvernement a affecté dans le budget de 2021 750 millions de dollars en financement existant dans ce programme pour accélérer la création de 3 400 nouvelles unités et la réparation de 13 700 unités au cours des deux prochaines années.
Un autre montant de 250 millions de dollars sera réaffecté pour soutenir les coûts de construction, de réparation et de fonctionnement de plus de 500 logements de transition et d’abris pour les femmes et les enfants fuyant la violence. L’augmentation de ces fonds aidera notre gouvernement à lutter contre la violence fondée sur le sexe, ce qui, je le sais, est un objectif partagé par tous les partis à la Chambre.
L’initiative Financement de la construction de logements locatifs offre des prix à faible coût aux municipalités, aux organismes à but non lucratif et aux promoteurs privés, afin d’encourager la construction de logements locatifs dans les collectivités partout au Canada, où ils en ont le plus besoin.
Plus de 12 milliards de dollars ont été engagés, à ce jour, pour soutenir la création de plus de 34 600 unités dont la plupart seront abordables, et 300 millions de dollars en financement de la construction de logements locatifs ont été réaffectés pour aider à convertir des propriétés commerciales vacantes en logements locatifs fondés sur le marché, ce qui permettra de libérer des logements abordables pour d’autres ménages.
Nous avons également pris des mesures pour renouveler et élargir le Fonds d’innovation pour le logement abordable, qui encourage de nouveaux modèles de financement et des techniques de construction novatrices dans le secteur du logement abordable. Plus de 19 000 logements ont déjà été approuvés par le financement de cette initiative dont 85 % ont été désignés comme logements abordables.
Nous avons également amélioré l’Allocation canadienne pour le logement, qui fournit un soutien financier direct pour aider les ménages admissibles à payer leur loyer. Plus précisément, nous investirons plus de 315 millions de dollars au cours des sept prochaines années pour accroître l’aide financière directe aux femmes et aux enfants à faible revenu qui fuient la violence.
L’Initiative fédérale de logement communautaire a également reçu une augmentation importante de son financement. Cette initiative appuie les fournisseurs de logements communautaires qui offrent des logements à long terme à bon nombre des personnes les plus vulnérables au Canada.
Notre gouvernement reconnaît également les défis uniques associés à la construction et à l’entretien de logements durables dans le Nord. Dans cette optique, nous fournissons 25 millions de dollars en nouveaux fonds au gouvernement des Territoires du Nord‑Ouest pour appuyer la construction de 30 nouveaux logements sociaux sur l’ensemble du territoire.
Un montant supplémentaire de 25 millions de dollars sera fourni au gouvernement du Nunavut pour répondre aux besoins à court terme du territoire en matière de logement et d’infrastructure, y compris des projets prioritaires de réaménagement et de remise en état impliquant environ 100 unités de logement.
Plus tôt cette année, nous avons pris des mesures pour élargir l’incitatif à l’achat d’une première propriété, afin d’améliorer l’admissibilité sur les marchés où les coûts sont élevés, en particulier les régions métropolitaines de recensement de Toronto, de Vancouver et de Victoria.
Pour les personnes qui achètent une première propriété dans ces régions, le seuil de revenu admissible est passé de 120 000 $ à 150 000 $. De plus, le plafond du montant du prêt hypothécaire assuré et de l'incitatif passera de quatre fois à quatre fois et demie le revenu annuel admissible.
En bref, avec une mise de fonds minimale, cet élargissement ciblé fera augmenter de plus de 200 000 $ le prix maximal des logements pour les accédants à la propriété admissibles dans ces villes. Il passera d'un peu plus de 500 000 $ selon les paramètres actuels à environ 722 000 $.
Nous avons pris des mesures pour nous assurer que les étrangers non‑résidants qui investissent passivement dans un logement au Canada, faisant ainsi augmenter le prix d'achat d'une propriété pour les Canadiens, paient leur juste part. Dès le 1er janvier, une nouvelle taxe de 1 % sera prélevée sur la valeur des biens immobiliers résidentiels qui appartiennent à des non‑résidants ou des non‑Canadiens et qui sont considérés comme vacants ou sous‑utilisés. Cette nouvelle taxe devrait faire augmenter les revenus fédéraux de 700 millions de dollars sur 4 ans, à compter de l'exercice 2022‑2023. Ces revenus permettront de soutenir les investissements importants que nous faisons dans le logement.
Tous ces investissements dont j'ai parlé aujourd'hui contribuent à rendre le logement plus abordable pour les Canadiens, en particulier pour les personnes vulnérables, rendant notre reprise économique inclusive et résiliente et évitant à quiconque de passer entre les mailles du filet.
Notre gouvernement est déterminé à poursuivre ce travail important en prenant de nouveaux engagements et en innovant dans nos approches pour maîtriser la pandémie. Il est déterminé à faire croître une économie qui fonctionne pour tout le monde et à réaliser des progrès en matière de réconciliation avec les peuples autochtones, de racisme et de discrimination, de changements climatiques et de garde d'enfants.
Je sais que ces objectifs reçoivent l'appui de mes honorables collègues des deux côtés de la Chambre, ainsi que de la population canadienne, et qu'ils nous feront progresser en tant que société diversifiée, équitable et inclusive. J'ai hâte de collaborer avec mes collègues dans nos efforts pour accomplir le travail difficile qui nous attend.
:
Madame la Présidente, je suis très content de ne pas partager mon temps de parole pour ce discours. Je vais essayer de parler pendant 20 minutes de la question du logement. Je suis très content qu'on parle de cet enjeu aujourd'hui. Je remercie mes amis conservateurs d'avoir présenté une motion sur cette question aujourd'hui.
J'ai remarqué, et je leur envoie le signal, que ce sujet est très présent depuis la reprise des travaux, il y a deux semaines. Je suis content de cela. Les conservateurs ont posé beaucoup de questions, et les libéraux ont même planté des questions sur cet enjeu pour faire semblant qu'ils s'en occupaient. D'ailleurs, une des affaires que je déteste le plus à la Chambre, c'est quand je vois un député d'arrière‑ban libéral lire une question à un ministre, qui le remercie de la pertinence de la question et de son merveilleux travail. Je trouve que c'est du mauvais théâtre et une perte de temps épouvantable pour tout le monde.
Nous en sommes là aujourd'hui. Six mois plus tard, nous allons parler de logement. Je me rappelle avoir fait un discours sur le logement en juin dernier. Malheureusement, la situation n'a pas changé; elle est même pire.
Ce n'est pas la moindre des contradictions; il faut que je la souligne, parce que cela n'a aucun bon sens. On vient de tenir une élection totalement inutile. On a perdu beaucoup de temps et d'énergie, mais surtout d'argent. On vient de dépenser 600 millions de dollars pour une élection qui a mené aux mêmes résultats qu'avant. Sait-on combien de logements sociaux on aurait pu construire avec 600 millions de dollars? On aurait pu aider 3 000 personnes, comme des femmes qui sont victimes de violence conjugale, des gens ayant des problèmes de santé mentale et des aînés fragilisés pendant la pandémie. On aurait pu loger ces personnes avec cet argent.
La perte de temps n'a aucun bon sens. Tout cela pour en arriver aux mêmes résultats. On a le même Parlement: les conservateurs sont à la même place, les libéraux sont à la même place, le NPD est à la même place, près de la porte. C'est la même affaire et c'est le même Parlement. C'est un scandale.
Pendant la campagne électorale, il y a une chose qu'on a beaucoup entendu; du moins, les gens du Bloc québécois l'ont beaucoup entendue, et je ne peux m'empêcher de le noter aujourd'hui tellement je trouve que c'est important. On a beaucoup entendu que le Bloc québécois ne sera jamais au pouvoir, ce qui fait que sur plein d'enjeux, il ne peut rien faire ou décider, et que ce n'est pas le Bloc qui va prendre les décisions. On nous disait cela pendant la campagne électorale.
Prenons l'exemple de Montréal. En ce moment, 23 000 personnes sont en attente de HLM. Depuis que les libéraux ont pris le pouvoir, en 2015, cela n'a fait qu'augmenter. Si on regarde la carte électorale, le rouge est partout à Montréal. Environ 25 députés libéraux, dont neuf ministres, sont censés être assis quelque part pour prendre des décisions. Il y a neuf ministres du gouvernement canadien sur l'île de Montréal, dont le . On leur a dit qu'ils devaient être assis à la table des pouvoirs. J'imagine que le premier ministre l'est aussi et qu'il peut décider quelque chose. Sa propre circonscription, , est l'une des pires en ce qui a trait à la crise du logement sur l'île. C'est quand même quelque chose. De quoi notre premier ministre s'occupe-t-il? À quoi passe-t-il ses journées?
On va se le dire, en ce moment, on vit une période difficile. Il y a une crise du logement, mais ce n'est pas la seule. En fait, en ce moment, il y a quatre grandes crises au Canada.
Il y a évidemment la crise sanitaire, dont on espère sortir le plus rapidement possible. Il y a aussi la crise climatique, pour laquelle les libéraux ne font absolument rien. Ils ont l'un des pires bilans du G7. Ce n'est pas parce qu'on a nommé un ancien militant environnementaliste que nous pensons que les choses vont avancer rapidement. C'est l'une des pires crises de notre époque.
Au Québec, il y a aussi une crise linguistique qui se pointe, et nous attendons encore. En effet, il y a six mois, on devait légiférer pour transformer la Loi sur les langues officielles, mais nous attendons encore. Il faut dire qu'on a tout arrêté pendant cinq semaines. Il y a eu une élection et, six mois plus tard, il n'y a toujours rien. Le français est en recul partout à Montréal et partout au Québec, mais on n'a pas légiféré, à cause de l'élection.
Finalement, le gouvernement ne peut pas faire grand-chose pour améliorer la situation, mais il peut faire beaucoup de choses pour y nuire. Nous, au Bloc, nous voulons l'empêcher de nuire.
Il y a la crise du logement. Le bilan libéral dans ce domaine est catastrophique.
Parlons de la situation actuelle au Québec, où 450 000 ménages ont un besoin impérieux de se loger. Cela fait beaucoup de gens, des gens qui paient 30 % de leur revenu pour se loger ou qui sont dans un logement inadéquat ou insalubre. On peut payer un bon prix pour son logement, mais, si on est huit personnes dans un appartement d'une chambre à coucher, ça ne marche pas. Près de 200 000 ménages paient plus de 50 % de leurs revenus pour se loger: ça commence à être quelque chose, c’est de l’anxiété profonde.
Je me réfère ici aux chiffres prépandémiques, mais je rappelle que tous ces chiffres ont augmenté pendant la pandémie.
Environ 82 000 ménages au Québec paient plus de 80 % de leurs revenus pour se loger. J'ai bien dit 80 %. Sur un revenu de 20 000 $, 16 000 $ vont au logement et il reste 4 000 $ pour les 12 mois, ce qui équivaut à la grosse misère noire, comme disait ma mère. On peut imaginer l’anxiété et les problèmes qui en découlent, ce qui n’a aucun bon sens.
Cette situation demeure après six ans de gouvernement libéral, dont la secrétaire parlementaire du ministre du Logement vient de nous tartiner de chiffres. Je pense qu’elle a de la bonne volonté, mais elle n’a pas tout à fait les yeux en face des trous par rapport à la réalité sur le terrain.
L’itinérance a augmenté. D’ailleurs, ce dossier a été l'un des plus importants de la campagne municipale au Québec, sinon le plus important à Longueuil, à Montréal, à Laval, à Gatineau, à Québec et pour tous les maires de toutes les grandes villes du Québec. D'ailleurs, j’ai une rencontre demain avec la nouvelle mairesse de Longueuil qui en a fait un de ses chevaux de bataille et qui veut établir une table de concertation avec Montréal et Laval pour trouver des solutions.
Le problème, c’est que le municipal a des moyens limités pour faire face à ce défi. Ça prend des investissements massifs. Or, où est l’argent? Il est à Ottawa. On s’entend que le logement est une compétence provinciale, mais qu'avec le temps, le fédéral s’est arrogé un pouvoir de dépenser qu’il utilise à mauvais escient. Mon collègue en a parlé tantôt.
Il y a eu une stratégie nationale sur le logement. Faisons un peu son historique, sans remonter à Mathusalem. D’où venait-elle? Pourquoi en a-t-on tant parlé? C’est parce qu’avant, il n’y en avait pas. Avant, il ne se passait rien en logement.
Dans les années 1930, 1940 et 1950, le gouvernement s’est dit qu’il fallait s’impliquer pour loger les plus vulnérables, qui n'y parvenaient pas. Le gouvernement fédéral a donc fait des investissements pendant les années 1960, 1970 et 1980 et des logements ont été construits pour les plus vulnérables au Québec et partout au pays.
Puis, au début des années 1990, le gouvernement conservateur de l'époque a arrêté sous prétexte de restrictions budgétaires. Il a mis la hache là‑dedans et il ne s’est rien passé.
En 1993, les libéraux de Jean Chrétien ont repris le pouvoir. En campagne électorale, ce dernier avait promis qu’il recommencerait à construire, que tout allait bien se passer, qu’il s’occuperait des gens des plus vulnérables. Pourtant, que s’est-il passé? Il ne l’a pas fait, il ne s'est pas mis à réinvestir.
Selon une étude du FRAPRU, si le gouvernement avait réinvesti depuis 1993 au même rythme que durant les années 1960, 1970 et 1980, près de 80 000 logements sociaux auraient pu être construits au Québec. On aurait donc pu loger un tas de monde, toutes sortes de gens qui ont toutes sortes de problèmes, comme on le voit en ce moment dans la rue.
Pourtant, pendant 30 ans, il ne s'est rien passé.
Il y a trois ou quatre ans, le Parti libéral a décidé de lancer un programme. Or, comme ma collègue l'a si bien dit tout à l'heure, la Stratégie nationale sur le logement contient de gros chiffres, notamment 70 milliards de dollars. Cependant, ce sont des chiffres gonflés à l'hélium, car, d'une part, les investissements seront faits sur 10 ans, et, d'autre part, ils comprennent les investissements des municipalités, des organismes et des provinces. Voilà où on en est.
D'ailleurs, la stratégie nationale a occasionné de gros problèmes au Québec, parce que, pendant trois ans, rien ne s'est passé. En effet, comme il s'agit d'une compétence provinciale et que le gouvernement fédéral tardait à s'entendre avec Québec, pendant trois ans, on n'a pas dépensé d'argent pour loger les gens les plus vulnérables.
D'ailleurs, au mois de mai dernier, une mère de Longueuil victime de violence conjugale a fait la première page du Journal de Montréal, car elle ne pouvait pas trouver de logement pour elle et ses trois enfants. Elle était prise dans une relation difficile et toxique, mais ne trouvait pas de logement et elle était très anxieuse. Cette femme habite à Longueuil.
Or, si l'entente avec le Québec avait été conclue au moment où on a lancé la stratégie nationale en 2017, on aurait pu lui trouver un logement. Cette dame a besoin d'un appartement adéquat pour elle et ses trois enfants. Un 5 et demi à Longueuil coûte 1 500 $ par mois, et c'est considéré comme abordable. Il s'agit en ce moment du prix moyen des 5 et demi à Longueuil. Qui peut se payer cela? Cela n'a aucun bon sens. Bref, si cette entente avait été signée, on aurait pu loger les gens.
Parlons de la Stratégie nationale sur le logement. Au-delà du fait qu'il a fallu attendre trois ans avant qu'une entente soit signée, et que cela a occasionné toutes sortes de problèmes au Québec, il existe un autre problème. Comme mon collègue l'a mentionné tantôt, l'ensemble des programmes pour créer de l'abordabilité dans la Stratégie nationale sur le logement fait que, par exemple, à Montréal, un logement qui coûte 2 200 $ par mois est considéré comme abordable. Cela n'a absolument pas de bon sens.
Pendant la campagne électorale, le Bloc québécois a proposé de rebrasser tous les programmes, de prendre cet argent et de l'injecter là où sont les besoins, en le versant par exemple aux organismes sur le terrain et aux groupes de ressources techniques. Ainsi, les groupes qui sont conscients des besoins des gens pourraient prendre cet argent et s'occuper des vrais besoins des gens. Ce sont ces groupes qui travaillent sur le terrain qui ont l'expertise nécessaire. Voilà ce que nous avons proposé pendant la campagne électorale.
En ce moment, on dépense beaucoup d'argent pour rien parce qu'on rate la cible. Cela n'a aucun bon sens.
Parlons maintenant de l'Initiative pour la création rapide de logements, l'ICRL, qui est intéressante. Il y a deux ans, le gouvernement s'est un peu réveillé. Il s'est rendu compte que la situation n'avait pas de sens, qu'il devait investir pour loger les plus vulnérables, pas seulement ceux qui ont des moyens financiers. C'est pour cette raison que le gouvernement a lancé l'ICRL. Ce programme n'est pas mauvais, mais il est largement sous-financé.
On a annoncé qu'un montant de 1 milliard de dollars serait investi pour construire des logements. On allait rapidement rénover des HLM en décrépitude et des petits motels sur le bord des autoroutes pour en faire des 1 et demi pour loger les gens en situation d'itinérance, par exemple. C'est un bon programme.
Cependant, il y avait un gros problème dans ce programme de 1 milliard de dollars, qui comportait un volet de 500 millions de dollars pour les grandes villes. Dans le volet pour les grandes villes, 200 millions de dollars étaient versés à Toronto, alors que 57 millions de dollars étaient versés à Montréal. Nous n'avons pas du tout compris cela.
En tout, 63 millions de dollars étaient versés au Québec dans le volet pour les grandes villes, ce qui représente à peu près 13 % des sommes, alors que le Québec représente 23 % de la population canadienne. Les décisions se prennent à Ottawa et le ministre responsable de ce dossier est à Toronto. Je ne sais pas si c'est relié, mais quelque chose ne fonctionne pas du tout. Cela n'a aucun sens que le Québec verse 50 milliards de dollars par année en impôts et qu'une partie de ce montant serve à aider des gens qui ont des problèmes de logement à Toronto. Cela n'a aucun sens.
Cette initiative de 1 milliard de dollars n'était pas mauvaise, mais elle ne versait pas assez d'argent. Sait-on combien de demandes pour des projets servant à loger les plus vulnérables le gouvernement a reçues quand il a lancé ce programme?
D'ailleurs, il s'agissait d'un bon programme; les gens avaient trois mois pour déposer leur demande et il fallait que les locataires puissent rentrer dans le logement un an après. En soi, c'était très bon. En fait, c'était quasiment trop rapide, parce que les organismes qui n'ont pas les moyens de déposer les projets avaient seulement trois mois pour le faire. Il y a même des organismes qui ont demandé des subventions à la SCHL, soit la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
J'ai parlé au représentant d'un organisme de la Montérégie qui a demandé un financement de 40 000 $ à la SCHL pour l'aider à déposer le projet. Finalement, il s'est vu refuser le projet. C'est complètement ridicule.
Le gouvernement a reçu pour 4 milliards de dollars en demandes pour des projets, alors qu'il n'y avait que 1 milliard de dollars dans l'enveloppe.
C'est bien connu: les gens ne s'amusent pas le samedi soir ou le dimanche matin. Comme ils n'ont rien à faire, ils se disent qu'ils pourraient fricoter une demande pour un logement destiné aux personnes en situation d'itinérance. Ce n'est pas le cas. Ces gens sont impliqués dans leur communauté et connaissent les besoins de leur communauté. Ils savent où sont les besoins.
La Fédération canadienne des municipalités demandait 7 milliards de dollars dans le même programme. Elle a vu la manne et s'est dit que c'est un bon programme pour demander 7 milliards de dollars.
C'est un bon programme, mais il ne comprend pas assez d'argent. Le gouvernement l'a lancé pour un montant de 1,5 milliard de dollars, mais, encore une fois, cela ne va pas régler les problèmes.
Sur 10 ans, la Stratégie nationale sur le logement propose de construire 4 000 logements au Québec. Or, au Québec, il y a 40 000 personnes en attente d'un HLM. Bref, sur 10 ans, on n'arrivera pas à combler les besoins.
Nous parlons de chiffres, et nous allons en parler toute la journée. C'est correct, parce qu'il s'agit d'un enjeu important. Derrière l'enjeu du logement, il y a des gens. Depuis deux ans, une des choses les plus agréables que j'ai vécues a été de rencontrer tous les gens qui travaillent sur le terrain à Longueuil. Des gens impliqués en itinérance, il y en a partout, que ce soit à Montréal ou ailleurs sur le territoire. D'ailleurs, aujourd'hui, je tiens à saluer leur travail extraordinaire.
Plus tôt, j'ai parlé de l'enjeu de l'itinérance à la secrétaire parlementaire.
Pendant la pandémie, un organisme a vu le jour. Il s'agit de La Halte du coin, à Longueuil. C'est un organisme extraordinaire qui offre des ressources 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. De plus, le seuil d'acceptabilité est haut, c'est-à-dire qu'on accepte tout le monde.
Au début de la pandémie, on s'est rendu compte que plusieurs personnes en situation d'itinérance se sont dirigées vers le métro Longueuil pour fuir Montréal et qu'il y avait d'importants risques d'éclosion. Tous les organismes qui s'occupent de l'itinérance se sont immédiatement rassemblés et ont rapidement élaboré un projet extraordinaire, soit la Halte du coin. D'ailleurs, ils ont hâte de savoir s'ils obtiendront le financement.
Parmi les gens qui ont travaillé sur ce projet, il y a Danielle Leblanc, une femme extraordinaire impliquée dans l'itinérance. Dans ma circonscription, il y a eu le Repas du passant, une ressource qui offre des repas à quatre dollars pour les gens en situation d'itinérance, et ce, cinq jours par semaine. Mme Leblanc est une femme extraordinaire. Il y a aussi Danielle Goulet, de Macadam Sud, qui se promène en autobus pour parler aux jeunes de Longueuil; Lucie Latulippe, de l'Abri de la Rive‑Sud; Marlène Harvey, de La Casa Bernard‑Hubert, une ressource de transition pour hommes; Nicholas Gildersleeve, le nouveau directeur de la Halte du coin; Sonia Jurado, un pilier du logement à Longueuil qui a construit la résidence Paul‑Pratt pour les aînés; Marie‑Claire McLeod, qui travaille en itinérance depuis des années et qui réclame des investissements du fédéral; et Chrismene Lesperance, qui a une ressource en itinérance dans ma circonscription.
Ces gens sont là et ils sont prêts. Maintenant, c'est à nous de prendre des décisions et de leur envoyer des chèques. Ce sont eux qui vont s'occuper des gens, car ils savent comment le faire et comment faire leur travail. Or ils ont envie que nous fassions le nôtre, c'est-à-dire leur envoyer un chèque pour que les besoins des personnes plus vulnérables soient comblés. C'est ce qu'ils demandent, et je suis certain qu'ils nous écoutent en ce moment.
Gilles Beauregard et Hélène Bordeleau, de la Table Itinérance Rive‑Sud, sont des gens fascinants, tout comme Lazard Vertus, ainsi que Sonia Langlois, de L'Antre‑Temps, qui dirige une ressource pour les jeunes itinérants.
On peut s'imaginer à quel point il n'est pas drôle de se retrouver en situation d'itinérance dans les rues de Montréal, à 50 ou 60 ans...
:
Madame la Présidente, je tiens à préciser tout de suite que je vais partager mon temps de parole avec ma fantastique collègue de .
Je ne peux pas m’empêcher de faire suite aux propos de mon collègue de Longueuil qui représente très fièrement la succursale québécoise du Parti conservateur en votant pour une motion qui est pleine de trous. Je vais corriger quand même un propos qu’il a tenu en disant que toute l’île de Montréal était occupée par les libéraux. Toutes? Non: il y a un petit point orange qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Une voix: Il y a un petit point bleu aussi.
M. Alexandre Boulerice: Il y a un petit point bleu aussi, madame la Présidente.
Nous débattons d'une motion du Parti conservateur qui cerne un problème réel, mais qui amène une mauvaise solution. Je pense que c’est important d’avoir cette discussion pour justement voir quelles sont les vraies solutions pour résoudre cette crise du logement.
Cette crise du logement est catastrophique dans plusieurs villes québécoises et canadiennes, particulièrement à Montréal où le prix des logements a explosé depuis les dernières années. Les gens ont de la difficulté à se loger et doivent changer de quartier, parce qu’ils ne sont pas capables de payer un loyer de 1 400, 1 500 ou 1 750 $ par mois. Depuis six ans qu'ils sont là, les libéraux nous promettent des stratégies, mais concrètement sur le terrain, on n’a pas vu de changement ni de résultat. Au contraire, la situation s’est détériorée. C’est de la négligence conservatrice et libérale depuis des années.
Les gens qui dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour leur loyer sont des gens qui sont en situation de pauvreté ou de fragilité. Au Canada, il est question de 1,7 million de ménages. Cela représente encore plus de personnes. C’est 1,7 million de familles, de couples ou d’individus qui dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour se loger. C’est grave. C’est catastrophique. Au Québec, 38 000 personnes sont en attente de logement social, de logement véritablement abordable. À Montréal, c’est 23 000 personnes, et cela ne fait qu’augmenter.
Récemment, j’ai eu la chance de participer à un événement qui était organisé par le Front d'action populaire en réaménagement urbain, ou FRAPRU, qui est bien connu au Québec, mais également par une coalition qui s’appelle The National Right to Housing Network.
Pendant un bon bout de journée, nous avons recueilli les témoignages de gens qui vivent dans des logements insalubres, qui ont été victimes de « rénovictions », qui vivent dans des logements trop petits, mal adaptés, mal éclairés et cela nuit à leur santé mentale et parfois même à leur santé physique. C’était assez déchirant d’écouter cela dans un pays aussi riche que le Canada, un pays membre du G7 où on pourrait faire tellement mieux.
Les gens nous disaient qu’ils habitaient à cinq dans un trois pièces et demie, parce que c’était la seule chose qu’ils étaient capables de se payer. Chaque soir, les parents ouvrent le sofa qui devient leur lit. Ils dorment là et sont au milieu du chemin quand les enfants doivent aller aux toilettes pendant la nuit. Ils sont cinq personnes dans un trois pièces et demi. Ce sont aussi des gens qui ont des enfants en situation de handicap qui n’ont pas les ressources et les moyens d’avoir une entrée adaptée à la situation de leur enfant qui doit rentrer par l’arrière. C’est dangereux et ce n’est pas bien éclairé. Ce sont des gens qui vivent avec des moisissures, avec des champignons et dont la santé est affectée. Cela surcharge par la suite notre système de santé, parce que les gens vivent dans des conditions insalubres, dans des logements inadéquats. C’est un véritable problème.
On parlait des 1,7 million de ménages qui dépensent plus de 30 % de leur revenu pour se loger au pays. Dans Rosemont—La Petite Patrie, il y a des gens qui dépensent plus de 40 ou 50 % de leurs revenus pour leur logement. Après cela, quand le prix de l’épicerie augmente, ils sont pris à la gorge. Cela n’a aucun sens. Ce sont 3 000 ménages dans Rosemont—La Petite Patrie qui doivent dépenser plus de la moitié de leur revenu pour se loger. C’est complètement inacceptable. C’est un constat d’échec de la stratégie libérale depuis des années.
La motion à l'étude parle de ce réel problème de logement et de celui des jeunes familles et des jeunes couples qui voudraient acheter une première propriété. C’est de plus en plus difficile. Les condos et les maisons se vendent souvent à un prix supérieur à celui qui a été annoncé sur le marché. Cela crée une espèce de bulle spéculative complètement folle.
Si les conservateurs mettent le doigt sur un problème réel, ils semblent être incapables de prononcer certains mots. Par exemple, ils ne peuvent pas dire le mot « logement » suivi de « social ». On dirait que le logement social leur brûle les lèvres. Ils ne sont pas capables de le dire.
La motion qui est à l'étude est extrêmement idéologique quant aux solutions qu'elle propose.
Cela dit, certains aspects de la motion ont du bon sens. Le NDP est lui aussi contre le fait de taxer le gain en capital de la vente d'une propriété principale, mais la motion n'offre pas de réelle solution à ce problème. Tout ce qui est présenté dans la motion de l'opposition est fortement idéologique et est lié aux forces du marché. S'il y a une très grande demande, on n'a qu'à simplement augmenter l'offre, et, automatiquement, comme par magie, les prix vont baisser.
Pourtant, tous ceux qui connaissent ce dossier et qui travaillent sur le terrain, dont les groupes et les organismes, savent très bien que, bien qu'une partie du problème puisse être réglée par le marché lucratif, c'est-à-dire l'offre de produits dans le but de faire des profits, la solution la plus efficace, qui est incontournable, c'est l'offre de logements hors marché.
Lesdits logements ne servent pas à engendrer des profits. Ce sont des logements communautaires, des HLM, des coopératives et des logements sociaux. Il faut que ces logements sociaux soient intégrés dans les projets. Lorsqu'un promoteur présente un projet, on doit l'obliger à construire des logements sociaux et il faut que le fédéral et Québec versent de l'argent afin que ces logements sociaux soient construits.
Il n'existe pas de solution qui n'inclut pas des logements en dehors du marché du profit. Il faut absolument des logements sociaux. C'est en effet à cet égard que la solution des conservateurs est bancale et passe à côté de ce qu'il faut faire réellement. En effet, les conservateurs ont des œillères idéologiques: pour eux, c'est le capitalisme à tout prix et rien d'autre ne peut fonctionner.
En ce qui touche les solutions hors marché, on a parlé un peu du fait qu'on ne construit pas de nouvelles coopératives. C'est fondamental. J'ai eu la chance d'assister, à Montréal, à la première du documentaire La coop de ma mère, qui a été réalisé par la cinéaste de Rosemont Ève Lamont. Ce documentaire montre à quel point ces solutions ont fait leurs preuves. Les coopératives qui ont été construites dans les années 1970, 1980 et 1990 sont encore là aujourd'hui et ce sont des milieux de vie intéressants. Ce qui est considéré comme un profit est réinvesti dans l'entretien et dans l'amélioration des lieux pour les gens qui vivent dans les coopératives d'habitation.
Il s'agit aussi d'un enseignement sur le fait de travailler ensemble, sur la démocratie participative et la responsabilisation collective. Les habitants des coopératives deviennent collectivement propriétaires de la coopérative et cela change leur vie. Sans l'existence de ces coopératives, ces gens ne pourraient pas vivre dans ces quartiers et dans ces milieux. C'est une chose que le NPD met en avant.
J'aimerais tout de même dire à mes collègues du Bloc québécois, qui semblent vouloir voter pour la motion des conservateurs, que le NPD va proposer un amendement, qui, selon moi, va dans le sens des discours qui ont été entendus. Nous voulons ajouter à la motion les éléments suivants: des investissements pour des logements abordables en dehors du marché, qui ne visent pas à engendrer des profits; des investissements pour la création de coopératives; la construction de 500 000 nouvelles maisons, logements abordables et logements sociaux dans les 10 prochaines années. Les libéraux promettent 160 000 logements sociaux, mais le NPD en propose un demi-million. De plus, nous proposons la création d'une stratégie de logement autochtone pour et par les Autochtones, ce qui ne se retrouve pas dans la motion des conservateurs ni dans le plan d'action de la Stratégie nationale sur le logement du Canada des libéraux, même s'ils l'ont promis depuis des années.
Ce sont donc des choses concrètes que le NPD met en avant pour corriger les lacunes de ce qui est présenté par les conservateurs. J'espère vraiment qu'il y aura une cohérence entre le discours et les actions et que nous pourrons compter sur l'appui des députés du Bloc québécois. Ces amendements du NPD rendraient la motion beaucoup plus intéressante et plus logique en ce qui concerne les solutions réelles à mettre en œuvre.
À cet égard, comme j'en ai parlé un peu plus tôt avec la et députée d', les règles en vigueur, qui ont été fixées par les libéraux, font que les logements considérés comme abordables ne le sont pas du tout. On a récemment appris que, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL, un logement à Montréal qui coûte 2 200 $ par mois est considéré comme abordable. On rit des gens.
Nous allons devoir réfléchir collectivement et considérer le droit au logement comme un droit fondamental pour lequel il est possible d'aller en cour lorsqu'un logement n'est pas adéquat. C'est une chose qui change la vie des gens, et je pense que, en tant que parlementaires, nous devons faire un effort considérable pour investir dans des logements sociaux et des logements véritablement abordables. C'est une priorité du NPD.
:
Madame la Présidente, je suis ravie de participer à ce débat. Comme les députés le savent peut-être, le logement est l’une de mes plus grandes passions.
Je me suis lancée dans la politique électorale en 1993. Pourquoi? Parce que le gouvernement fédéral libéral avait annulé le programme national de logement abordable à l’époque. Je travaillais comme avocate communautaire dans le quartier Downtown Eastside. J’étais absolument dévastée parce que j’ai vu de mes propres yeux ce que vivaient les personnes qui ne pouvaient pas avoir accès à un logement sûr et abordable. J’ai travaillé jour et nuit pour trouver aux gens des logements, parfois inadéquats.
C’était en 1993. Aujourd’hui, les choses sont encore pires. Je n’ai jamais vu une situation aussi terrible que celle d’aujourd’hui. Pendant la campagne électorale, le candidat libéral s’est attaqué à moi, me demandant ce que j’avais fait au cours des six dernières années, après avoir été élue députée. C'est à peine croyable. J’ai dit au candidat libéral de demander au , le chef de son parti, ce qu’il avait fait ou n’avait pas fait pour fournir des logements à ceux qui en avaient le plus besoin.
Vancouver-Est avait le plus grand campement de sans-abri du pays. Cela a duré des mois. De l’été à l’automne et à l’hiver, cela a persisté. J’ai supplié le ministre du Logement de venir dans ma collectivité et de voir lui-même ce qui se passait. J’ai offert des solutions chaque fois que je voyais le ministre. Parfois, c’était à l’aéroport, alors que nous attendions notre vol. Parfois, je traversais le parquet de la Chambre. J’ai écrit d’innombrables lettres au gouvernement. J’ai même écrit une lettre conjointe avec le maire Kennedy Stewart et la députée provinciale locale, l’honorable Melanie Mark, pour supplier le gouvernement de s’asseoir à la table.
Le gouvernement provincial néo-démocrate de la Colombie‑Britannique avait déclaré qu’il allait verser une somme égale à celle du gouvernement fédéral pour résoudre cette crise. Le gouvernement fédéral s’est-il présenté à la table des négociations? Non, il ne l’a pas fait, et pourtant les libéraux sont ici aujourd’hui et parlent de l’excellent travail qu’ils font avec leur initiative nationale sur le logement abordable. Soyons clairs sur ce qui se passe avec cette initiative. La réalité est qu'elle ne produit pas les logements dont ont le plus besoin ceux qui ne sont pas logés et ceux qui vivent dans des conditions précaires.
Le fonds de co-investissement dont le a parlé est effectivement un excellent programme, à l’exception du fait qu’il comporte tellement de formalités administratives qu’il est presque impossible pour les organisations à but non lucratif de faire des demandes. Elles doivent littéralement engager des consultants pour passer à travers la tonne de pages et la multitude de questions. Pire encore, une fois qu’elles ont pu répondre à toutes les questions et soumettre leurs demandes, la SCHL est à peine capable de les traiter rapidement, et nous nous demandons pourquoi les logements ne sont pas construits. Nous nous demandons pourquoi les choses ne changent pas dans les rues.
En ce qui concerne le fonds de co-investissement, je dois aussi prendre un moment pour dire quels sont les problèmes auxquels se heurtent les petites collectivités, les collectivités rurales et des collectivités du Nord. Ces collectivités n’ont pas la grande infrastructure d'un centre urbain, comme ma ville, pour faire ces demandes compliquées. Elles sont laissées pour compte. C'est ce qui se passe en réalité.
Avant et pendant la campagne, les libéraux se sont vantés du plus grand programme de la Stratégie nationale sur le logement, l’initiative Financement de la construction de logements locatifs. Dans le cadre de cette initiative, on a construit des logements qui ne sont tout simplement pas abordables. Des experts en logement se sont penchés sur ce programme et ont constaté que le prix des logements est nettement supérieur aux prix du marché, entre 30 et 130 % supérieur aux prix du marché. C’est le genre de logements qu’ils construisent. Comment cela va-t-il aider les gens?
On pourrait penser que le gouvernement voudrait mettre en place un programme pour aider les promoteurs privés à construire des logements à des prix inférieurs à ceux du marché, mais non, pas ce gouvernement, pas les libéraux. Les libéraux continuent à se vanter de l’excellent travail qu’ils font, et ils envoient des tonnes et des tonnes de communiqués de presse pour le chanter sur tous les toits. Seigneur, j’ai failli tomber de ma chaise. Dans quel monde vit-on pour trouver acceptable que le prix de ces logements soit 100 % supérieur aux prix du marché? Même un prix 30 % supérieur à celui du marché n’est pas acceptable.
De plus, il y a eu un projet au Québec que les libéraux ont annoncé, mais les journalistes ont ensuite découvert que le projet n'avait pas été réalisé. L’argent n’avait même pas été versé. Les libéraux ne sont pas du tout gênés par cette situation et ils envoient des communiqués de presse pour s’en vanter. Mon Dieu, je ne sais pas de quelle planète viennent ces gens. Pour ma part, la vérité compte, et ce qui compte encore plus, c’est l’action, car les gens sur le terrain ont besoin de ces logements. J’en ai les larmes aux yeux.
À mon arrivée à Ottawa cette semaine, notre vol a été retardé à cause de la neige. Il était environ trois heures du matin, je ne me souviens pas exactement maintenant, mais j’étais dans un taxi. Lorsque le taxi s’est approché de mon appartement, j’ai vu qu’il y avait un sans-abri dehors à trois heures du matin à Ottawa, dans un froid glacial. J’ai dit au chauffeur de taxi: « Oh mon Dieu. Cet homme est sans abri, en plein milieu de la nuit ». Je me suis approchée de lui, et il n’avait même pas un morceau de carton entre lui et le sol du trottoir. Je ne peux tout simplement pas imaginer cette situation. Il n’y a pas que dans le Downtown Eastside que nous avons une crise des sans-abri; nous en avons partout au pays. Le gouvernement libéral pourrait-il, de grâce, cesser de parler de l’excellent travail que font ses députés et faire réellement son travail en fournissant des logements aux personnes qui en ont le plus besoin?
À nos amis conservateurs, je dirai que la motion en soi pourrait être bonne, sauf que les conservateurs ne pensent qu’à l’offre et à la façon de prendre en défaut le gouvernement.
La motion propose de mettre à disposition des terres fédérales sans aucune condition exigeant que le projet domiciliaire soit lié de façon permanente à des logements abordables, à but non lucratif, sociaux et coopératifs. C’est inacceptable. C’est exactement ainsi que les libéraux s’en tirent en ayant des échappatoires grosses comme un camion avec leurs arguments sur l’excellent travail qu’ils accomplissent, c’est-à-dire construire des logements dont le prix est bien au-dessus de ceux du marché en disant qu’ils construisent des logements abordables. Nous devons faire mieux, et nous devons le faire, car la vie des gens en dépend.
J’appuie les autres aspects de la motion, comme le fait de demander au gouvernement de ne jamais prélever d’impôt sur les gains en capital provenant de la vente d’une résidence principale. Je suis absolument d’accord sur ce plan, sans aucun doute. J’appuie également le deuxième volet de la motion, qui consiste à interdire les investissements étrangers. Nous devons certainement le faire, et nous devons faire plus que cela. Nous devons mettre fin à la financiarisation du logement et cesser de traiter le logement comme s’il s’agissait d’un marché boursier. Nous devons nous occuper des sociétés de placement immobilier et prendre des mesures pour mettre un terme à ce type d’investissement, car cela ne fait qu’augmenter le coût du logement pour ceux qui ont besoin de logements locatifs abordables. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de place pour les loyers du marché; il y en a, mais il doit y avoir une certaine limite, et cela ne peut pas être à un taux tel que les gens ne peuvent pas se permettre d’y vivre.
Je propose que l'alinéa a) de la motion soit modifié par adjonction, après les mots « au moins 15 % pour la construction résidentielle », de ce qui suit: « coopérative, sans but lucratif et abordable en permanence », et par adjonction, après les mots « résidence principale », de ce qui suit: « d) de s'engager à fournir un financement réservé dans l'énoncé économique de l’automne qui sera présenté le 14 décembre 2021 pour l'élaboration de la stratégie de logement autochtone urbaine, rurale et nordique promise en 2017, y compris la création d'un centre national du logement « pour les Autochtones, par les Autochtones » entièrement subventionné, et e) de construire 500 000 nouveaux logements abordables, y compris des coopératives d'habitation. »
Si les conservateurs acceptent cette motion d'amendement, cela compléterait la motion présentée et nous pourrions améliorer les choses. Faisons‑le.
:
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
[Traduction]
C’est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre, surtout au sujet de l’importante motion dont nous sommes saisis aujourd’hui, soit la motion de l’opposition. Avant de commencer, j’aimerais féliciter quelques personnes. Je suis une ardente partisane du travail d’équipe. J’aime cette équipe. Je ne cesserai de le répéter. Je tiens à rendre hommage au député de pour l'excellent travail qu’il a accompli dans ce dossier au cours de la dernière législature. En fait, son travail a servi de base à l’élaboration d’une grande partie de notre plateforme. Il a été félicité par de nombreux groupes du pays pour les bonnes idées sur le logement qui figurent dans notre plateforme. Je lui souhaite la meilleure des chances pour la suite dans le dossier du développement pour l’Asie‑Pacifique. Je souhaite également bonne chance aux résidents de la Colombie‑Britannique tandis qu’ils sortent de la période difficile qu’ils ont traversée.
J’aimerais également saluer le merveilleux député d’, qui m’a fait l’honneur de prendre la parole ici aujourd’hui. Je ne sais pas si les députés le savent, mais il est père de trois enfants, dont Hugh, un beau bébé. Il connaît très bien ce dossier, car c’est un homme qui a le sens de la famille. J’ai des proches qui habitent dans sa circonscription. Je le lui ai déjà dit. Ce dossier le touche, lui et sa famille, ainsi que tous les membres de sa collectivité. Je suis donc très heureuse qu'il prenne en charge cette motion et la discussion d’aujourd’hui.
J’ai m'occupais de ce dossier lorsque j’étais ministre du cabinet fantôme responsable de la famille, des enfants et du développement social. J'en profite d'ailleurs pour saluer la nouvelle députée de . Quelle femme dynamique! Je l’adore. Elle vient de devenir maman et elle défend avec vigueur les habitants de sa circonscription et les Albertains. Lorsqu’elle a obtenu ce rôle, je lui ai dit que ce dossier était difficile. Je vais dire aux députés ce que j’ai vu lorsque j’occupais le poste de porte-parole responsable du dossier de la famille, des enfants et du développement social lorsque le logement en faisait encore partie.
J’ai vu des députés ministériels se promener d'un bout à l'autre du pays, annoncer de nouvelles initiatives en matière de logement, se féliciter et s’arrêter là. Ils faisaient des déclarations choquantes. En fait, le continue d'en faire. Par exemple, le 29 novembre dernier, il a déclaré: « Monsieur le Président, chaque Canadien mérite de pouvoir se loger de façon sécuritaire et abordable. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons aidé plus de 1 million de familles à avoir accès à un logement. » Il a également déclaré, le 2 décembre 2021: « Nous continuerons à travailler pour que chaque Canadien ait un chez-soi abordable. »
Ce n’est pas ce que j’ai constaté dans le rôle que j'occupais. J’ai lu les dossiers. J’ai regardé autour de moi, dans ma collectivité, et j’ai vu deux choses. J’ai vu un gouvernement qui détruisait allégrement l’économie locale et qui forçait les entreprises et les résidents à quitter les immeubles, parce que tous les clients avaient disparu et que tous les emplois avaient été perdus. Ces bâtiments ont été achetés par le gouvernement pour une bouchée de pain et transformés en logements subventionnés, puis le gouvernement criait victoire. C’est ce que j’ai vu à maintes reprises.
Je vais le répéter. Le gouvernement détruisait l’économie, forçait les entreprises à fermer, éliminait tous les bons emplois, achetait les immeubles pour une bouchée de pain, les transformait en logements subventionnés et se félicitait de son bon travail. C’était terrible. Personne ne gagne dans un tel modèle.
Pendant que le gouvernement adoptait le projet de loi anti-pipelines , le projet de loi sur le moratoire relatif aux pétroliers et la norme sur les carburants propres, trépignant d’enthousiasme, applaudissant à tout rompre et sirotant avec ses pailles en papier détrempées, les gens de ma circonscription souffraient. Ils se demandaient s’ils allaient pouvoir garder leur maison ou s’ils allaient devoir emménager chez leurs sœurs. Ils se demandaient comment ils allaient pouvoir payer leur loyer du mois, mais le gouvernement s’en fichait. Les députés ministériels continuaient de se présenter dans cette enceinte semaine après semaine criant victoire.
La deuxième chose que j’ai constatée, c’est que tous ces programmes pour lesquels le gouvernement se tapait dans le dos étaient le fruit de deux choses: une économie faible et des augmentations d’impôts.
Dans le cas de toutes les prestations et de tous les programmes sur lesquels je me suis penchée, la raison pour laquelle les Canadiens en avaient besoin était toujours la même, soit l’absence d’emplois ou de bons emplois. Pendant que le gouvernement détruisait l’économie, éliminait les bons emplois et taxait les Canadiens d’une main, il distribuait de l’autre des miettes de ce qu’il avait détruit et collecté. Quels choix avaient les Canadiens? Pouvaient-ils dire non à la pitance qui leur était offerte? Il n’y avait pas d’emplois, et certainement pas de bons emplois, où ils pouvaient retourner.
J’ai la meilleure circonscription du Canada. Calgary Midnapore a été bâtie par la génération qui a contribué à construire notre pays pendant des décennies. Des communautés bâties autour de lacs et de parcs y ont prospéré, motivées par l’amour de ce qu’elles faisaient et de ce que cela signifiait pour le Canada. Cependant, tout cela a commencé à changer il y a six ans. Les emplois sont alors devenus rares. Les entreprises ont quitté la province et le pays, et les gens ont dû se tourner vers ces prestations. Ils n’avaient pas le choix, et ils étaient reconnaissants pour celles-ci, car ils avaient perdu leur emploi. Je commence à craindre que certaines personnes soient devenues conditionnées à croire qu’elles ne méritent pas mieux.
Maintenant, nous ajoutons à cela les problèmes d’abordabilité et l’inflation.
L’accessibilité au logement au Canada s’est détériorée pour un troisième trimestre consécutif au troisième trimestre de 2021. Le paiement hypothécaire sur une maison représentative en pourcentage du revenu a augmenté de 1,7 point après une augmentation de 3,2 points au deuxième trimestre de 2021. Le prix des maisons corrigé des variations saisonnières a augmenté de 4,6 % au troisième trimestre de 2021 par rapport au deuxième trimestre de 2021, tandis que le revenu médian des ménages n’a augmenté que de 0,8 %. L’accessibilité financière s’est détériorée dans les 10 marchés couverts au troisième trimestre. Sur une échelle de la pire détérioration à la moins pire, on trouvait les marchés de Vancouver, de Victoria, de Toronto, d’Ottawa-Gatineau, d’Hamilton, de Montréal, de Calgary, de Québec, de Winnipeg et d’Edmonton. Il s’agit du troisième trimestre consécutif avec une détérioration dans tous ces marchés. À l’échelle nationale, l’accessibilité s’est détériorée de 0,7 % dans le segment des copropriétés, contre une détérioration de 2,3 % dans le segment des autres logements. Les prix ont poursuivi une trajectoire ascendante ininterrompue, augmentant de 4,6 % au cours du trimestre et de 18,6 % sur une période d’un an. Ce chiffre annuel est le plus élevé depuis 1989, c’est-à-dire depuis avant que je ne termine mes études secondaires dans Calgary Midnapore.
Parlons de l'inflation. Il n'y a pratiquement aucun produit de base qui n'a pas été touché. Le gaz naturel a augmenté de 18,7 %. L'essence a augmenté de 41,7 %, et il est clair que j'y réfléchis à deux fois avant de décider qu'il est temps de faire le plein. Le bœuf haché a augmenté de 8,2 %. Les saucisses ont augmenté de 11,3 %. Le steak a augmenté de 13,6 %. J'examine les coupes beaucoup plus attentivement maintenant avant de faire mes choix à l'épicerie. Les œufs, qui ne sont même pas un produit carné direct, ont augmenté de 7,4 %. Le beurre, un autre produit de base canadien, a augmenté de 5,5 %. Le sirop a augmenté de 11,6 %. Le café a augmenté de 3,7 %. Le poulet a augmenté de 8,3 %. Il y a un an, je pouvais acheter la volaille entière, et rien que la volaille entière, pour 10 $. Maintenant, il m'en coûte 14 $ quand je vais à l'épicerie.
Le gouvernement actuel veut crier victoire dans ce dossier, mais je ne le laisserai pas faire. Les libéraux ont détruit notre économie, supprimé les bons emplois et augmenté les impôts, et ils veulent se féliciter. Je ne les laisserai pas faire, et les Canadiens non plus.
:
Madame la Présidente, l’incapacité du gouvernement à superviser et à réglementer adéquatement le système bancaire canadien et à gérer adéquatement la politique budgétaire sont les deux raisons pour lesquelles les familles canadiennes sont aux prises avec une montée en flèche du prix des maisons et accablées par des niveaux records d’endettement. Le gouvernement met également en péril la stabilité de notre système financier. Il évalue mal le prix du risque, ce qui donne lieu à une mauvaise répartition des capitaux vers l’immobilier résidentiel. Comme l’a dit David Rosenberg, l’économie canadienne dépend trop « du crédit, du cannabis et des condos ».
Le prix moyen des maisons au Canada est monté en flèche au cours des six années depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement. Selon l’Association canadienne de l’immeuble, le prix de référence réel d’une maison au Canada est passé de 430 000 $ en novembre 2015, lorsque le gouvernement actuel a été nommé au pouvoir, à 726 000 $ en octobre de cette année, le dernier mois pour lequel nous avons des données. Il s’agit d’une augmentation massive de 77 % au cours des six dernières années. C’est un taux d’augmentation annuel composé d’environ 10 % par an, bien supérieur à la croissance nominale du PIB. Cela met le coût du logement hors de portée pour de nombreuses jeunes familles et personnes qui cherchent à démarrer dans la vie.
Le prix moyen d’une maison unifamiliale est maintenant de 1,8 million de dollars à Toronto et de 2,9 millions de dollars à Vancouver. À Fergus et à Elora, deux petites villes de la partie rurale de ma circonscription, Wellington—Halton Hills, le prix moyen des maisons a triplé au cours des cinq dernières années. Il est passé d’environ 325 000 $ en 2015 à 950 000 $ en 2020.
Ces prix sont très, très supérieurs à la moyenne à long terme de trois fois et demie le revenu des ménages. Dans de nombreuses collectivités canadiennes, les prix sont maintenant huit, neuf ou dix fois supérieurs au revenu des ménages. Nous sommes une aberration parmi les économies avancées de l’OCDE. En fait, les prix de nos logements sont parmi les plus élevés au monde.
La montée en flèche du prix des logements s’est accompagnée d’une augmentation de la dette des ménages. La dette hypothécaire constitue la grande majorité de la dette des ménages. Elle représente deux tiers de la dette globale de ceux-ci, et le tiers restant de la dette des ménages est aussi étroitement lié à l’immobilier dans des instruments comme les marges de crédit hypothécaire et d’autres formes de crédit.
En 2016, la première année complète où le gouvernement était au pouvoir, la dette des ménages s’élevait à 1 900 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle s’élève à 2 600 milliards de dollars, soit une augmentation de près de 40 % et un taux d’augmentation annuel composé de près de 6 %, loin devant le taux d’augmentation nominal de notre PIB. Ce montant de la dette des ménages se reflète dans le fait que la dette des ménages en pourcentage de leur revenu a également augmenté depuis que le gouvernement est au pouvoir. Elle s’élève maintenant à 173 %.
Le gouvernement n’a rien fait pour empêcher que cela arrive. Nous avons une crise du logement dans ce pays, et tout cela parce que le gouvernement n’a pas correctement supervisé et réglementé le système bancaire et qu'il a mal géré la politique financière.
Les signaux d’alarme ont été nombreux, mais avant que je dise qui a alerté le gouvernement de ce problème, je me permets de mentionner aux députés une des conséquences imprévues de cette flambée du prix des maisons et de l’endettement des ménages qui monte en flèche.
Les petites et moyennes entreprises ont du mal à obtenir des fonds. L’investissement des entreprises est faible au Canada par rapport à nombre de ses pairs économiques. Ce faible investissement des entreprises est ce qui explique en partie le faible taux de croissance de la productivité. Or, ce faible taux de croissance de la productivité est particulièrement préoccupant parce qu’il s’agit du seul déterminant à long terme de la richesse et de la prospérité.
Ces deux problèmes, à savoir celui de la hausse fulgurante de l’endettement des ménages et celui des petites et moyennes entreprises qui ont du mal à obtenir du financement pour investir dans les usines, l'équipement et le matériel, sont les deux faces d’une même médaille. Le gouvernement doit examiner de près les politiques macroéconomiques qu’il a adoptées, qui rendent le coût de la vie moins abordable pour les familles canadiennes, et les politiques qui font qu’il est difficile pour les entreprises d’investir, de prospérer et de créer des emplois.
Le gouvernement est, au bout du compte, responsable de la réglementation du secteur bancaire par l’intermédiaire du Bureau du surintendant des institutions financières. Il est également responsable du financement hypothécaire par l’intermédiaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, des dépenses fiscales, des programmes gouvernementaux et de Finances Canada. Il a laissé le crédit hypothécaire atteindre des niveaux insoutenables. Or, il a pour responsabilité de surveiller le crédit hypothécaire par l’intermédiaire du BSIF et de la SCHL.
Le FMI a mis en garde le Canada à plusieurs reprises au cours des dernières années au sujet de sa surveillance du financement du logement. De plus, le FMI a constaté, dans ses études, que l’intervention gouvernementale dans le financement du logement a accentué les fluctuations du prix des maisons et amplifié la croissance du crédit hypothécaire dans les économies avancées, dans les années précédant la crise financière mondiale. En outre, les études du FMI concluent aussi que l'intervention du gouvernement ne protège pas contre les crises économiques, et les pays où l’État intervient davantage dans le financement hypothécaire ont vu un fléchissement plus marqué du prix des maisons.
Dans une analyse de 2011, le FMI concluait que la croissance rapide du crédit hypothécaire et les fortes augmentations du prix des maisons vont de pair. Il ajoutait ceci: « La participation du gouvernement au financement du logement a accentué les fluctuations du prix des maisons et amplifié la croissance du crédit hypothécaire à l’approche de la récente crise, notamment dans les économies avancées. » Il concluait en disant que « les pays où l’État intervient davantage ont vu également un fléchissement plus marqué du prix des maisons ».
Les représentants de Finances Canada et de la SCHL ont prévenu le gouvernement. Par exemple, en septembre de l'an dernier, des représentants de Finances Canada ont envisagé la possibilité d’obliger les assureurs hypothécaires privés à resserrer les règles d’admissibilité, mais ils ont laissé la SCHL essayer de gérer seule le risque sur les marchés du crédit hypothécaire. Evan Siddall, alors président et premier dirigeant de la SCHL, a dit: « Nous avons eu cette conversation et vous devrez demander au [gouvernement] pourquoi cela n’a pas été fait. » Parlant du rejet du durcissement des règles pour réduire les risques, il a ajouté: « La ministre des Finances aurait pu le faire. »
Le BSFI lui-même a fait une mise en garde contre la hausse vertigineuse du crédit hypothécaire et la croissance du crédit hypothécaire, mais quand il a proposé des tests de résistance hypothécaire plus serrés en 2018, autrement appelés ligne directrice B‑20, le ministre des Finances s’y est opposé. En mars 2020, quand le BSFI a annoncé des changements aux exigences en matière de fonds propres des banques d’importance pour le système du Canada, le gouvernement n’a pas veillé à ce que les liquidités supplémentaires, mesurées en centaines de milliards de dollars, n’accentuent pas la croissance du crédit hypothécaire. Résultat, l’endettement des ménages, principalement le crédit hypothécaire, a augmenté de 4 % au cours de l’année écoulée, avec une forte hausse au milieu de l’an dernier, après les changements apportés par le BSFI en mars 2020.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a prévenu plus tôt cette année que les ménages canadiens s’endettaient trop. Autrement dit, le gouverneur prévenait le gouvernement qu’il n’utilise pas les outils dont il dispose pour encadrer comme il convient la croissance du crédit hypothécaire au Canada.
Les familles canadiennes ont plus de mal à joindre les deux bouts. Elles subissent durement l’augmentation du coût de la vie et du coût du logement, tout cela parce que le gouvernement n’a pas bien supervisé et réglementé le secteur bancaire canadien et a mal géré la politique financière.
:
Madame la Présidente, je vais développer la question que j’ai posée au député d’en face. Cette motion présente de graves lacunes fondamentales. Au fil des ans, j’ai vu beaucoup de motions de l’opposition. Quand je regarde celle-ci, je ne comprends pas d’où elle vient. Je ne sais pas comment le député de , qui en est probablement l’un des auteurs, a fait ses calculs.
Je tiens à être très précis au sujet du point a), qui est ainsi libellé: « faire l’examen et la consolidation de toutes les propriétés immobilières et de tous les terrains au Canada appartenant au gouvernement fédéral dans le but d’en débloquer au moins », et je soulignerai cette partie, « au moins 15 % pour la construction résidentielle ». Le député qui a présenté la motion a dit qu’il y a 41 millions d’hectares. Ce serait donc 15 % de ces 41 millions d’hectares. Un simple calcul me dit que nous parlons de plus de 6 millions d’hectares.
Une voix: C’est ridicule.
M. Kevin Lamoureux: Le député conservateur dit que c’est ridicule. Il s’agit d’une motion des conservateurs. Je suis d’accord que c’est ridicule.
Réfléchissons-y un instant. Parcs Canada a 35,7 millions d’hectares, Environnement Canada en a 2,3 millions et la Défense nationale, 2,2 millions. Si nous additionnons les trois, nous arrivons à 40 millions d’hectares. Les conservateurs disent 15 % de 41 millions. Proposent-ils donc de se débarrasser des parcs nationaux? Oui, d’après leurs propres chiffres. Je ne sais pas d’où les conservateurs sortent leurs chiffres. Quand nous lisons la motion, nous voyons que ce n’est qu’un exemple.
La plupart prennent la question du logement très au sérieux. Certains comprennent que le gouvernement national a un rôle à jouer. Je suis parlementaire depuis assez longtemps pour avoir vu les conservateurs s’opposer à toute sorte d’investissement dans le logement par le gouvernement national. Quand j’ai été élu pour la première fois à l’Assemblée législative du Manitoba en 1988, j’ai hérité de deux titres: whip adjoint et porte-parole en matière de logement. Les provinces jouent un rôle essentiel dans le logement. Les municipalités sont créées par des lois provinciales adoptées dans les assemblées législatives provinciales. Les administrations municipales et les gouvernements provinciaux jouent majoritairement un rôle de premier plan dans le logement au Canada.
Je me souviens d’un débat avec le député du NPD Bill Blaikie en 1993 où j’ai dit que le gouvernement national devait jouer un rôle plus important dans le logement, mais Bill Blaikie était d’avis contraire. Je représente la circonscription de Winnipeg-Nord, où on a besoin de logements sociaux depuis des décennies. On s'est à peine attaqué à ce problème en 15 ans d’administration provinciale néo-démocrate. Tous les partis politiques doivent réfléchir un peu et proposer des solutions, mais dire que le gouvernement ne se préoccupe pas du logement est tellement tendancieux.
Il faudrait revenir des générations en arrière, à il y a plus de 50 ans, pour trouver un premier ministre ou un gouvernement qui a fait plus en matière de logement au niveau national. L’opposition n’a pas pu nommer un premier ministre qui a consacré plus de ressources financières au logement au Canada au cours des 50 ou 60 dernières années. Je peux citer de vrais chiffres et de vrais engagements. Il est facile pour le NPD de claquer des talons et de dire qu’il construira 500 000 logements.
Adam Vaughan me manque. Il savait dire à quel point le Parti libéral et le gouvernement comprennent la question du logement et il savait parler des nombreuses façons dont nous nous attaquons à ce problème.
Cependant, je peux dire aux députés que le gouvernement fédéral ne pourra pas régler ce problème à lui seul. Oui, le gouvernement fédéral a un rôle à jouer. Depuis 2015, nous avons vu des centaines de millions à des milliards de dollars investis dans la toute première Stratégie nationale sur le logement, qui a été mise en place par le , par le gouvernement, ce qu’aucun autre parti d’opposition au cours des six dernières années, ou avant, n’avait proposé. Des plans existent et ils sont réels, des sommes tangibles sont investies. Nous reconnaissons, toutefois, que nous devons trouver des partenaires. Nous devons redoubler d’efforts pour que les provinces et les municipalités fassent ce qu’elles peuvent et jouent le rôle qu’elles doivent jouer.
Nous avons un qui est très proactif et qui se déplace dans les collectivités presque tous les jours. En voyant son intérêt pour le Manitoba et sa présence dans la province, nous avons pensé à en faire un membre honoraire de l’Assemblée législative. Il se soucie vraiment de toutes les régions du pays et il comprend le problème du logement, que ce soit à Vancouver, à Montréal, à Halifax ou dans les nombreuses municipalités rurales du Canada.
Nous comprenons, que ce soit le ou la , combien il est important que nous nous battions pour que tous les Canadiens aient des logements convenables où ils se sentent bien. Nous pouvons donner cet espoir. Non seulement nous tendons vers ce but, mais nous pouvons aussi citer des exemples allant dans ce sens. Cependant, si nous mentionnons ces exemples, les députés de l’opposition diront que nous nous autocongratulons.
Le gouvernement a probablement plus accompli en matière de logement que le gouvernement Harper avant lui. Je ne connais pas le chiffre exact, mais il me semble que nous approchons les 100 000 logements au cours des dernières années sous cette administration. Le gouvernement a, par ailleurs, aidé à réparer environ 300 000 logements. Il y a aussi le soutien continu à des dizaines de milliers de logements à but non lucratif, auquel le gouvernement fédéral reste attaché et qu’il cherche à élargir.
J’entends parler, surtout de la part de mes amis néo-démocrates, de l’importance des coopératives d’habitation et je suis d’accord. Les coopératives d’habitation sont importantes, et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous étions là, peu après notre élection en 2015, pour soutenir les coopératives d’habitation qui avaient de grandes difficultés à cause des hypothèques et des problèmes connexes. Nous avons soutenu un certain nombre de coopératives d’habitation, et le ministre est très ouvert à l’idée d’examiner comment nous pouvons étendre les coopératives d’habitation.
Nous voulons parler d’une résolution, et les députés néo-démocrates ne sont pas très loin à ce sujet. Ils parlent de leaders autochtones qui se présenteraient à la table avec des plans de logement autochtones. Nous devons évaluer les besoins des autochtones en matière de logement et la façon dont nous pouvons contribuer à soutenir le logement.
Cependant, il y a de nombreux autres types de programmes de logement. Si nous jetons un coup d’œil au parc de logements du Canada, nous en avons une meilleure idée. Nous devons nous assurer de maintenir ce parc de logements.
L’année dernière, nous avons mis en place un programme appelé la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes. Il s’agit d’une subvention de 5 000 $ qui permet aux gens d’améliorer leur maison. Quelques centaines de milliers de personnes pourraient être admissibles à cette subvention particulière. Cela améliore la qualité des maisons de notre parc immobilier actuel, ce qui est très utile. C’est meilleur pour notre environnement. Cela crée des emplois. Cela améliore le parc de logements.
Je crois beaucoup qu'il est bien d'encourager nos concitoyens à s’engager dans des coopératives d’habitation. Les coopératives d’habitation et les condominiums sont d’excellents moyens d’inciter les gens à s’engager pour qu’ils puissent être propriétaires, car il y a une grande différence entre être locataire et être résident d’une coopérative. Un résident d’une coopérative a un intérêt direct. Il s’agit de sa communauté de manière très concrète. C’est une grande différence par rapport à un locataire, et j’en suis un ardent défenseur, comme beaucoup de mes collègues, je le sais.
Nous avons des organisations dans nos collectivités, et je tire mon chapeau tout particulièrement à Habitat pour l’humanité Canada, surtout ici, dans ma ville de Winnipeg. Habitat pour l’humanité a fait plus que trois ordres de gouvernement pour la construction de nouvelles maisons dans nos collectivités. Cet organisme a certainement fait un travail fantastique dans Winnipeg-Nord. Que ce soit à Point Douglas, le long de l’avenue Selkirk, dans le quartier des Maples ou partout ailleurs, de nouvelles maisons ont vu le jour dans Winnipeg-Nord, et c’est grâce à Habitat pour l’humanité. Le travail qu’elle accomplit regroupe des gens de sorte que des personnes qui n’auraient normalement pas la possibilité d’acheter une maison deviennent propriétaires.
J’ai élevé cette organisme au rang d’organisation modèle que le gouvernement devrait soutenir, et je suis heureux que le gouvernement fédéral apporte aujourd’hui un certain soutien. Je demande au actuel de maintenir ce soutien. Habitat pour l’humanité est une organisation qui, selon moi, a un rôle très important à jouer dans la gestion de la crise du logement que nous connaissons. Les personnes qui s'impliquent dans des organismes comme Habitat, car il y a d’autres organismes, doivent également être prises en considération.
Il y a des groupes de résidents, par exemple, dans nos collectivités. Il y a des porte-parole pour les personnes qui ont des difficultés financières. Il y a des gens qui n’ont pas de maison. Il y a tellement de gens qui sont dans toutes sortes de situations. L’idée de tenir ce débat sur le parquet de la Chambre est bien meilleure que ce qui est proposé aujourd’hui, même si j’ai encore le droit d’en parler, mais ce n’est pas ce sur quoi nous votons.
La motion sur laquelle nous allons nous prononcer comporte des lacunes importantes. J’ai mentionné l’utilisation des terres, et nous avons effectivement besoin de plus de terres et plus de maisons. Ce n’est pas nouveau. Nous le savons tous, mais le gouvernement fédéral ne va pas libérer 41 millions d’hectares et fermer nos parcs, etc. Ce n’est pas en déliant les cordons de la bourse du gouvernement qu'on arrivera à construire toutes les maisons nécessaires.
Ottawa doit continuer à faire ce qu’il a toujours fait, c’est-à-dire participer aux discussions en offrant des ressources financières considérables, travailler avec les différents organismes et ordres de gouvernement et essayer d’élaborer une stratégie qui permettra de construire plus de maisons dans nos collectivités. C’est pourquoi la motion dont nous sommes saisis rate sa cible.
Les principales recommandations que j’aurais formulées dans une résolution portant sur le logement au Canada seraient globales. Elles porteraient sur l'aspect financier, mais je ne crois pas qu’il y ait un seul député à la Chambre qui puisse dire que le gouvernement n’a pas engagé suffisamment de ressources financières. Si des députés tentent de le faire, je leur demanderais de réfléchir à leur propre programme électoral.
Nous participons aux négociations. Nous voulons travailler avec les différents intervenants pour parvenir à une résolution qui encourage non seulement Ottawa, mais aussi les administrations provinciales de toutes les allégeances politiques et les municipalités de toutes les tailles, à reconnaître qu'il y a partout au pays une situation à laquelle les Canadiens veulent que nous nous attaquions. Nous voulons établir un consensus. Nous voulons que les différents ordres de gouvernement fassent avancer le dossier. Nous voulons donner aux nombreux intervenants qui ont la capacité d'apporter leur contribution les moyens de le faire.
La circonscription de Winnipeg‑Nord comprend bien des choses qui pourraient servir de modèle à l’échelle du pays, comme la composition démographique et le tissu économique de la collectivité. Amber Trails, par exemple, a de magnifiques maisons flambant neuves, dans la fourchette des 600 000 $ à 700 000 $, et même plus. Tyndall Park offre des maisons plus modestes, dans les 300 000 $. Certaines des maisons plus anciennes et bien établies qui présentent beaucoup de caractère se trouvent dans le quartier nord traditionnel, et se vendent entre 150 000 $ et 200 000 $ dans Point Douglas. Je pourrais me tromper un peu dans mes prix, mais le fait est que nous devons adopter une approche holistique à l'égard du logement au Canada.
Pour la première fois depuis des générations, le , le et le caucus libéral se sont engagés à venir à la table pour changer les choses dans le domaine du logement. Nous invitons tous les députés à se joindre à nous, à prendre conscience de ce qui est vraiment envisagé et à se mettre au travail avec les différents ordres de gouvernement. Ils peuvent parler à leurs homologues provinciaux, aux conseillers municipaux, aux préfets et aux maires des municipalités rurales, et communiquer avec des organismes comme Habitat pour l’humanité et de nombreux autres organismes sociaux progressistes sans but lucratif, entre autres, pour voir comment ils pourraient contribuer à un plan de logement, un plan que le premier ministre et nous tous voulons voir.
Les Canadiens ont droit à un logement. Nous devons continuer d’en parler et de le dire. C’est important.
:
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de participer au débat d’aujourd’hui sur la motion de l’opposition. Avant 2015, j’étais dans le secteur du courtage hypothécaire. J’ai passé 21 ans dans le secteur du courtage hypothécaire résidentiel, alors l’accès au logement, l’accession à la propriété et le crédit hypothécaire sont des questions qui me sont chères depuis de nombreuses années et qui sont également chères aux gens de ma circonscription.
Il y a clairement une crise du logement abordable et de l’abordabilité en général au Canada. Le prix moyen d’une maison est maintenant de 717 000 $, une somme astronomique. Même si on soustrait Vancouver et Toronto, la moyenne se situe tout de même à 561 000 $ à l’échelle du Canada. Pendant longtemps, bien des gens ont pensé que le problème se limitait à deux marchés, et peut-être même surtout à celui de Vancouver. Ce n’est plus le cas. Nous assistons à une crise de l’abordabilité partout au Canada.
Le salaire hebdomadaire moyen est d’un peu plus de 1 000 $, de sorte que si le travailleur moyen épargnait dix pour cent de son salaire, il lui faudrait près de 10 ans simplement pour économiser suffisamment d’argent pour faire une mise de fonds sur une maison moyenne au Canada. Même un tel niveau d’épargne serait futile, puisqu’à ce niveau de revenu, ce travailleur ne serait même pas admissible au prêt hypothécaire de près de 700 000 $ dont il aurait besoin pour acheter cette maison moyenne avec ce salaire hebdomadaire moyen.
Des générations de Canadiens ont atteint un certain degré d’indépendance et de sécurité financière grâce à l’accession à la propriété, en achetant probablement une maison au moment de fonder une famille, puis en finissant de la payer de leur vivant. Les jeunes d’aujourd’hui ont tout simplement abandonné ce rêve. Comme pour tout ce qui concerne les désirs et les besoins illimités des gens, l’offre et la demande font foi de tout.
L’augmentation de la population canadienne a toujours stimulé la demande de logements, mais depuis le début de l’actuelle pandémie, l’on a artificiellement jugulé la hausse des taux d’intérêt canadiens grâce à un assouplissement quantitatif, en vertu duquel la Banque du Canada achète des titres du gouvernement fédéral afin de contenir les déficits nationaux faramineux qui déclenchent l’inflation. Or, cette inflation n’est nulle part plus évidente que sur notre marché de l’habitation, où nous avons assisté à une augmentation spectaculaire des prix de l’immobilier dans une conjoncture de contraction économique.
Pensons-y un instant. Au cours d’une période de contraction économique du genre qui n’arrive qu’une fois dans une vie, le prix des maisons a augmenté. Pendant une crise où l’activité économique s’effondre massivement, les prix de l’immobilier ont augmenté. La suppression artificielle de la hausse des taux d’intérêt a clairement eu pour effet de faire gonfler la demande de logements sans jamais faire augmenter l’offre.
Alors, où en est l’offre de logements? Selon un récent rapport, il manque au Canada 1,8 million de logements; voilà quel est le déficit de l’offre de logement. Des promoteurs se sont plaints des retards de l’aménagement de nouveaux terrains. La réglementation et les formalités administratives des trois ordres de gouvernement causent des retards et de l’incertitude qui limitent le développement. Ces problèmes ne sont pas nouveaux, et cette crise nous menaçait bien avant l’éclosion de la COVID.
Le gouvernement se félicite maintenant haut et fort pour sa Stratégie nationale sur le logement, qui comprend son programme phare, l’Incitatif à l’achat d’une première propriété, annoncé juste avant les élections de 2019. Je tiens à parler de ce programme, car il y a à peine deux semaines, au début de la présente législature, le a cité ce programme à la période des questions en répondant à celles de l’opposition sur l’inflation et sur l’abordabilité des logements.
Ce programme a été conçu pour aider les acheteurs d’une première maison qui auraient du mal à obtenir du crédit dans le cadre de ce qu’on appelle le test de stress hypothécaire. Ce test a été instauré pour tenter de refroidir le marché immobilier en limitant l’accès aux prêts hypothécaires. Lorsque le gouvernement s’est aperçu que les personnes les plus pénalisées par ce test de stress étaient les acheteurs d’une première propriété ailleurs qu’à Vancouver et à Toronto, il a lancé ce programme, qu’il qualifiait de « transformationnel », affirmant qu’il permettrait à 100 000 familles canadiennes de réaliser leur rêve en accédant à la propriété.
Pour tirer parti de ce programme, les acheteurs éventuels doivent être des emprunteurs de premier rang en respectant les critères d’admissibilité au crédit, de l’emploi et autres. Ils doivent avoir économisé 5 % du prix de la propriété par eux-mêmes afin de pouvoir demander au gouvernement d’y ajouter ce même montant. Cela aurait pour effet de réduire très légèrement le montant à emprunter à la banque et, par conséquent, de réduire légèrement leurs paiements mensuels. L’emprunteur peut rembourser le gouvernement plus tard, soit lorsqu’il vend la maison, soit en payant et en déchargeant l’intérêt du gouvernement dans la propriété en fonction d’une valeur estimative future. C’était la solution qu’offrait le gouvernement en 2019 pour faciliter l’accès à la propriété.
Cette solution ne profite qu’à des acheteurs qui auraient de toute façon accès à du crédit hypothécaire. En invitant le gouvernement à participer à l’achat de leur propre maison, ils lui permettent de retirer la moitié des profits qu’ils feront lorsqu’ils la vendront. Cependant, si la propriété perd de sa valeur, les contribuables en assumeront la perte. C’était la solution des libéraux pour accéder à la propriété avant les élections de 2019. Ils en parlent encore aujourd’hui comme si cela faisait partie de leur solution à la crise actuelle. Ce programme a été lancé juste avant les élections, et il en est maintenant à sa troisième année. En juillet, 9 000 Canadiens seulement avaient eu accès à ce programme, un programme que les libéraux qualifiaient de « transformationnel ».
Hier soir, en comité plénier, j’ai demandé au un nombre à jour, parce que ce chiffre de 9 000 bénéficiaires date du mois de juillet. Il y avait autour de la table plusieurs fonctionnaires très compétents du ministère des Finances, mais il a choisi de ne pas tenir compte de ma question, alors le chiffre de juillet est le plus récent que nous ayons. Toutefois, il ne fait aucun doute que ce programme se solde par un échec total. Il n’a vraiment rien accompli. Il est loin d’être « transformationnel ». En fait, le problème de l’abordabilité des logements et de l’accès à la propriété, qui est hors de portée de tant de Canadiens, s’est aggravé depuis le lancement de ce programme.
Aujourd’hui, les conservateurs proposent des solutions concrètes qui permettront de régler une partie du problème de la pénurie de logements, tout en garantissant aux propriétaires actuels et futurs que le fait de posséder une résidence principale, et c’est ce que nous croyons et la Chambre le confirme, est une condition essentielle pour assurer la stabilité des familles et des collectivités, et que le gouvernement ne prélèvera pas d’impôt sur la vente d’une résidence principale.
Les conservateurs proposent que le gouvernement fédéral fasse l’examen et la consolidation du parc immobilier fédéral et en débloque 15 % pour le développement résidentiel. Nous avons appris aujourd’hui que le gouvernement fédéral possède des dizaines de milliers d’immeubles. Ces bâtiments se trouvent à divers stades de réparation ou de détérioration et leur état de fonctionnalité ou d’obsolescence varie grandement. Bon nombre de ces immeubles n’ont pas une grande valeur et il n’est probablement pas dans l’intérêt public que l’État continue à les détenir. Les bâtiments commerciaux ont un cycle de vie déterminé et l’utilisation optimale des terrains varie au fil du temps. Nous demandons au gouvernement de se demander sérieusement s’il est dans l’intérêt public de continuer à détenir bon nombre de ces biens. Compte tenu de la grande superficie de terrains et des milliers d’immeubles, le gouvernement fédéral peut certainement en utiliser une partie pour accroître l’offre de logements afin de mettre un terme à cette inflation hors de contrôle et persistante dans le secteur immobilier.
Un autre facteur qui restreint l’offre de logements est l’existence d’un grand nombre de logements inoccupés au Canada. Les conservateurs proposent d’interdire aux investisseurs étrangers de placer leur argent au Canada dans une propriété inoccupée. Depuis de nombreuses années, tout le monde sait que le marché immobilier canadien est une destination de choix pour de riches étrangers qui souhaitent, dans le meilleur des cas, profiter de la stabilité relative et de la primauté du droit pour mettre leur richesse à l’abri et, dans le pire des cas, pour des kleptocrates étrangers qui considèrent notre pays comme un refuge pour blanchir leur argent. Le moment est venu de prendre des mesures concrètes. Aucun ressortissant étranger ne devrait avoir le droit d’acquérir une maison au Canada et de la laisser inoccupée, alors que des familles canadiennes doivent renoncer à leur rêve d’avoir leur propre maison.
En terminant, j’ajoute que les libéraux ont envoyé des signaux contradictoires au sujet de l’imposition des gains en capital. Dans une entrevue accordée récemment, un ancien PDG de la SCHL a abordé la question et a affirmé son appui à ce type d’impôt. Nous savons qu’Adam Vaughan, qui était le principal porte-parole du gouvernement en matière de logement, était en faveur de cet impôt. Nous savons également que le gouvernement devra finir par s’attaquer à la dette et aux déficits accumulés, et qui ont commencé à s’accumuler bien avant la pandémie de COVID. Son réflexe naturel sera toujours de refiler ces coûts aux contribuables sous forme de nouveaux impôts.
:
Madame la Présidente, pourquoi? C’est la question la plus fondamentale que l’on se pose lorsque quelque chose d’étrange se produit n’importe où dans la nature. Comment se fait-il qu’une famille de Riverside Sud, une banlieue située à 25 minutes d’ici, ait fait huit offres, sans succès, pour acquérir une propriété et que, tout récemment, une maison normale destinée à la classe moyenne ait coûté 400 000 $ de plus que le prix demandé et soit passée de 800 000 $ à 1,2 million de dollars? Pourquoi? Pourquoi le prix des maisons a-t-il augmenté de 32 % en un an et demi seulement, alors que l’économie s’est contractée?
Pourquoi le prix des maisons augmente-t-il alors que les salaires réels, rajustés en fonction de l’inflation, diminuent? Pourquoi cette bulle incroyable ne cesse de se gonfler? Passons en revue les raisons qui nous ont été données pour expliquer la récente bulle immobilière. Certains attribuent à tort la hausse du prix des maisons au Canada à l’immigration. Nous savons que ce n’est pas vrai, parce que pendant l’épidémie de COVID, il n’y a presque pas eu d’immigration, et pourtant le prix des maisons a augmenté. Le flux normal d’environ 300 000 nouveaux arrivants à la recherche d’un logement a presque complètement cessé. L’immigration ne peut donc pas expliquer la flambée des prix des maisons.
Certains ont attribué l’inflation en général aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement, mais bien sûr, cela ne s’applique pas dans le domaine foncier. Les terrains sont déjà là sous nos pieds. Nous ne les importons pas par bateau. Ils ne restent pas coincés dans un port. Ils sont le résultat de milliards d’années de développement géologique. Nous ne pouvons pas mettre l’explosion du prix du logement sur le compte des chaînes d’approvisionnement étrangères.
Nous ne pouvons pas non plus jeter le blâme sur des facteurs mondiaux, parce que l’inflation dans le domaine du logement est bien pire ici que dans tout autre pays, à l’exception de la Nouvelle-Zélande. Selon Bloomberg, le Canada se classe au deuxième rang des pays ayant la bulle immobilière la plus importante. Dans le même ordre d’idées, le magazine The Economist a désigné le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie comme étant des pays qui, selon lui, pourraient connaître une crise majeure de l’ordre de celle qui a sévi en 2008 aux États-Unis. Si c’était un problème mondial, notre bulle immobilière ne serait pas aussi différente de celle des autres pays du monde.
Certains commentateurs à la mode ont dit que c’est simplement que les préférences des Canadiens ont changé. Par suite de l’impression d’étroitesse qui a accompagné les confinements, les gens veulent vivre à la campagne et avoir plus d’espace; par conséquent, ils paient plus cher pour l’immobilier. Si c’était vrai, nous pourrions le vérifier simplement en constatant une baisse du prix des logements en copropriété au centre-ville. Si les gens quittaient tous ces condos pour aller vivre à la campagne, les prix de ces derniers baisseraient, alors que dans les faits, ils ont eux aussi augmenté de 15 %.
Enfin, et c’est plus plausible, certaines personnes ont souligné qu’il est très difficile de construire quoi que ce soit ici au Canada. C’est la vérité, et c’est l’une des raisons structurelles pour lesquelles les prix de l’immobilier sont excessivement élevés au Canada depuis longtemps. Nous connaissons tous des administrations municipales et provinciales incompétentes qui font monter le prix des maisons avec leurs bureaucraties et de riches snobs qui vivent en ville et qui s’emploient à empêcher les gens de vivre dans leur quartier en faisant pression sur leurs conseillers municipaux pour nuire au développement.
Tout cela est vrai, mais cela n’explique pas la montée en flèche des prix qui a commencé au printemps 2020, parce que, bien sûr, le zonage qui favorise l'embourgeoisement et les bureaucraties incompétentes ne datent pas d’hier. Ils ne sont pas apparus d’un seul coup au Canada. On n’a pas parachuté un million d'urbains snobs au Canada lorsque la COVID a frappé. Ils sont ici depuis longtemps et reçoivent l’appui des bureaucraties, ce qui nous empêche depuis très longtemps de construire des logements pour d’autres communautés.
Cela n'a rien de nouveau, alors qu’y a-t-il de nouveau? Pourquoi tout à coup, alors que l’économie s’est effondrée, le prix des logements a-t-il soudainement monté en flèche? Si nous examinons les données de plus près, nous constatons qu’en mars et avril 2020, le prix des maisons a commencé à baisser. Nous avons oublié cela, mais c’est exactement ce que notre principal organisme responsable du logement avait prédit.
Selon la SCHL, le prix des maisons devait baisser de 10 à 14 %, puis soudainement, il y a eu un changement de cap. Les prix n’ont cessé d’augmenter, jusqu’à rendre inaccessibles les propriétés pour les gens ordinaires de la classe moyenne. Qu’est ce qui s’est passé au printemps 2020 pour que s'enclenche ce phénomène inexplicable? La réponse, c’est qu’à la fin de mars, et jusqu’à il y a environ un mois, le gouvernement fédéral a demandé à la banque centrale d’injecter 400 milliards de dollars dans les marchés financiers pour qu’il soit moins coûteux pour lui d’enregistrer des déficits. L’idée était que, si la banque centrale imprimait de l’argent pour acheter des obligations, cela ferait baisser les taux d’intérêt suffisamment pour que le gouvernement du Canada puisse enregistrer des déficits sans conséquence, du moins à court terme. Le problème, c’est qu’une grande partie de cet argent a débordé sur le marché hypothécaire. Pas plus tard que cette semaine, nous avons appris que les emprunts hypothécaires ont totalisé 193 milliards de dollars au cours de cette période.
Cela représente près d’un quart de billion de dollars de prêts hypothécaires. Alors, qu’arrive-t-il? Lorsque les marchés financiers et hypothécaires sont inondés de liquidités, cela fait augmenter le prix des maisons. En fait, l’effet multiplicateur d’un dollar injecté dans le logement et le système financier est vraiment puissant. Pour simplifier, disons que nous avons 10 maisons dans un pays donné et que chacune vaut 100 $. La valeur marchande totale de ces 10 maisons est de 1 000 $. Si une personne réussit à obtenir une partie de l’argent nécessaire de la banque centrale et à faire monter le prix de l’une de ces 10 maisons à 200 $, cette maison a alors une valeur marchande de 200 $. Qu’arrive-t-il aux autres maisons de la même rue? La valeur marchande de toutes ces propriétés double, de sorte que 100 $ de pouvoir d’achat supplémentaire ajoute 1 000 $ au prix du marché. C’est la puissance de multiplication incroyable qui conduit à des bulles immobilières. Ces 400 milliards de dollars ont entraîné une nouvelle demande de logements de 200 milliards de dollars, ce qui a donné lieu à de nombreuses autres augmentations de la valeur marchande.
Qu'arrive-t-il alors? Les gens souscrivent des emprunts sur la base de la nouvelle valeur nette de leur maison. Ils contractent davantage de dettes pour acheter de nouveaux actifs en donnant en garantie des gains non réalisés dans leurs propriétés, ce qui gonfle les bulles spéculatives. Nous avons vu une augmentation massive de la valeur marchande des propriétés partout au Canada depuis que la banque centrale a commencé à imprimer de l’argent.
Le problème est le suivant: ce qui monte peut retomber. Les gens fondent leurs décisions économiques sur des actifs qui trônent au sommet d’une bulle. Lorsque cette bulle éclate, les actifs concernés et les gens qui en dépendent, s’effondrent à leur tour. Pendant ce temps, les pauvres et les travailleurs de la classe moyenne n’ont plus les moyens d’acheter des propriétés. Le fossé entre les riches et les pauvres s’élargit alors de façon gigantesque.
L’économie du ruissellement n’a jamais fonctionné. Donner de l’argent à de grandes institutions financières et s’attendre à ce qu’il rejaillisse sur la classe moyenne en-dessous est une invention tirée de l’imagination du gouvernement. Les travailleurs paieront le prix de cette crise, sans avoir aucunement profité de la bulle. Il faut donc cesser d’imprimer de l’argent, dégager davantage de terres et commencer à construire des habitations. Il faut inciter les municipalités à éliminer les tracasseries administratives et à créer du travail pour les menuisiers, les charpentiers et d’autres corps de métier. Il faut dégager plus de terrains pour permettre aux jeunes d’avoir une maison et faire revivre le grand rêve canadien d’avoir un toit et un endroit où vivre dans un pays axé sur la méritocratie et non sur l’aristocratie.
:
Madame la Présidente, je tiens moi aussi à remercier toutes les personnes qui, peu importe leur allégeance politique, ont donné de leur temps, posé des questions difficiles, travaillé sans relâche, contribué de bien des manières, voté et participé à la démocratie de notre pays. Je suis fière de continuer à être leur députée.
Je dis souvent qu’autant le monde a besoin de plus de Canada, autant le Canada a besoin de plus de Waterloo. Le mois dernier, j’ai participé virtuellement aux célébrations de la 20e Journée nationale de l’habitation dans la région de Waterloo. J’y ai entendu des histoires formidables. Je crois que tous les Canadiens méritent d’avoir un logement sûr et abordable où ils peuvent élever des enfants en santé et profiter des possibilités de bâtir une vie meilleure pour eux mêmes et leur famille et, du même coup, d’apporter leur contribution à nos collectivités, à notre pays et à notre économie.
Comme nous l’avons appris durant la pandémie, le foyer est un refuge où nous nous sentons en sécurité et à l’abri. Ce devrait être le cas, mais ce ne l’est pas pour tout le monde. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les inégalités qui existent au sein de notre société. La pandémie a eu des répercussions dans le monde entier, sur l’ensemble des Canadiens et, d’une manière disproportionnée, sur certains segments de notre population et certains secteurs de notre économie. Nous savons qu’en restant à la maison et en respectant une distance physique, nous avons contribué à aplanir la courbe et à réduire la propagation de COVID-19 dans les collectivités. De plus, en nous faisant vacciner, nous contribuons encore davantage à réduire la propagation, en dépit de la découverte de nouveaux variants.
Je tiens à remercier les Canadiens qui se sont fait vacciner. J’encourage ceux qui hésitent à parler de leurs inquiétudes avec des professionnels et à faire ce qu’il faut pour protéger leurs amis, leur famille et leurs voisins. Quant à moi, j’avais une raison personnelle de me faire vacciner. Mon père, qui était mon soutien, a subi une grave crise cardiaque en octobre 2020. Notre pharmacien, qui est décédé depuis et qui nous manque, ainsi que le médecin de famille de mon père lui ont dit d’aller à l’hôpital et ma mère l’y a conduit.
Je serai éternellement reconnaissante envers le médecin urgentiste de garde qui a appelé le cardiologue. Ils ont dû ranimer mon père qui a subi des dommages irréparables. Je vais donc faire tout ce qu’il faut pour assurer la sécurité de mon père, de ma famille et de mes proches. Permettez-moi d’exprimer mes plus sincères remerciements aux extraordinaires professionnels de la santé de l’Hôpital général St. Mary’s de Kitchener d’avoir sauvé la vie de mon père.
Je m’écarte du sujet. Revenons au logement.
C’est une question qui revient très souvent, surtout dans la région de Waterloo. Encore le 22 novembre dernier, la région de Waterloo a tenu la 20e édition de la Journée nationale de l’habitation. Je félicite les nombreux défenseurs et champions du logement, et je félicite les lauréats. Le grand nombre de personnes qui ont assisté à l’événement, et même des anges qui, je crois, veillaient sur nous d’en haut, ont contribué à l’élaboration du plan de logement de notre gouvernement.
La Stratégie nationale sur le logement de notre gouvernement, la première stratégie nationale sur le logement au Canada, prévoit des investissements de plus de 72 milliards de dollars sur 10 ans. Elle aidera un plus grand nombre de Canadiens à avoir un chez-soi, tout en veillant à ce que les Canadiens de partout au pays aient accès à des logements abordables qui répondent à leurs besoins. Nous avons également lancé Vers un chez-soi, la stratégie canadienne de lutte contre l’itinérance, qui appuie les objectifs de la Stratégie nationale sur le logement. Le programme de lutte contre l’itinérance du gouvernement du Canada représente maintenant un investissement de 3,1 milliards de dollars sur 10 ans.
Vers un chez-soi est un programme communautaire qui appuie les efforts locaux visant à prévenir et à éliminer l’itinérance en simplifiant l’accès au logement et aux soutiens pour les personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir. Cette approche axée sur les résultats permet non seulement de maintenir la prise de décisions à l’échelle locale, mais donne aussi aux collectivités une plus grande souplesse pour répondre à leurs priorités locales, notamment en investissant dans la prévention de l’itinérance et dans des programmes conçus pour répondre aux besoins des collectivités mal desservies ou sous représentées. Il s’agit notamment des femmes et des enfants qui fuient la violence familiale, des aînés, des jeunes, des Autochtones, des personnes handicapées, des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, des anciens combattants, des membres de la communauté LGBTQ2, des Canadiens racialisés et de race noire, et des nouveaux immigrants ou réfugiés.
Bien que l’itinérance soit souvent plus visible dans les grands centres urbains, c’est aussi un problème dans les collectivités rurales, notamment celles de la région de Waterloo. Notre gouvernement s’est donné comme priorité de concevoir des programmes et des mesures de soutien qui répondent aux besoins des petites collectivités. Par exemple, l’Initiative pour la création rapide de logements a permis d’investir environ 2,5 milliards de dollars pour aider à répondre aux besoins urgents en matière de logement des Canadiens vulnérables en incluant la construction de logements modulaires, ainsi que l’acquisition de terrains et la conversion de bâtiments existants en logements abordables.
L’Initiative pour la création rapide de logements, dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, permet de construire, dans la région de Waterloo, des logements dont bénéficieront certaines des personnes les plus vulnérables de notre collectivité. Nous savons que la pandémie a exercé des pressions financières considérables sur le secteur venant en aide aux itinérants au Canada; ce secteur, comme tous les autres, a dû transformer la façon dont il fournit ses services pour éviter des éclosions, tout particulièrement chez ceux qui présentent un risque accru de contracter ou de transmettre la COVID‑19 parce qu’ils ont des problèmes de santé ou parce qu’il leur est difficile de s’isoler.
Le gouvernement a donc investi une somme supplémentaire de 400 millions de dollars dans le programme Vers un chez-soi, afin d'appuyer le secteur qui vient en aide aux itinérants dans ses efforts pour réduire la transmission et les répercussions de la COVID‑19, et d'aider les collectivités à mettre en œuvre des solutions d’hébergement à long terme.
Comme gouvernement et comme députés, nous avons prêté l’oreille et nous avons pris des engagements. Voilà pourquoi nous savions que nous devions adapter notre programme en ces temps très particuliers. Outre ces investissements, nous avons mis à jour les directives du programme pour donner davantage de marge de manœuvre aux collectivités qui veulent investir des fonds fédéraux dans leur lutte contre la COVID‑19. Toutefois, nous ne nous sommes pas arrêtés là. Dans le budget de 2021, le gouvernement a proposé un certain nombre de nouveaux investissements clés afin que chaque Canadien ait un endroit où vivre.
Cela comprend un investissement supplémentaire de 567 millions de dollars dans le programme Vers un chez-soi, qui change les choses pour le mieux. Le gouvernement a aussi accordé 45 millions de dollars à un programme pilote visant à réduire l'itinérance chez les anciens combattants, ainsi que 480 millions de dollars pour combler les besoins de l'itinérance autochtone dans les régions urbaines, rurales et nordiques. Cela comprend des investissements de 157 millions de dollars pour des priorités fondées sur les distinctions avec des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi qu'avec des gouvernements autochtones.
Pour s'attaquer aux enjeux liés à l'itinérance et au logement, il nous faut une collaboration continue. Le gouvernement continuera à travailler avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, de même qu'avec tous les députés, espérons-le, afin d'y arriver. En Ontario, le gouvernement conservateur provincial ne s'est malheureusement pas prononcé à propos de deux enjeux clés qui contribueraient à atténuer la hausse du coût de la vie: le logement et les services de garde d'enfants.
J'aimerais comparer cette situation aux priorités du gouvernement en citant le récent discours du Trône.
[N]ous devons continuer à lutter contre l’augmentation du coût de la vie. Le plan du gouvernement à cet égard inclut deux priorités: le logement et les services de garde d’enfants.
Qu’il s’agisse de construire davantage de logements chaque année, d’augmenter le nombre de logements abordables ou d’éliminer l’itinérance chronique, le gouvernement s’engage à travailler avec ses partenaires pour obtenir des résultats concrets.
Le discours du Trône dit ensuite ceci:
Le gouvernement continuera de travailler avec les deux autres provinces pour conclure des ententes qui donneront des services de garde à dix dollars par jour pour les familles qui en ont tant besoin. Investir dans des services de garde abordables, ou dans le logement, ne profite pas uniquement aux familles. Cela fait croître toute l’économie.
L'Ontario est l'une des deux provinces dont il est question. De toute évidence, les conservateurs font de beaux discours quand ils sont dans l'opposition mais, lorsqu'ils sont au pouvoir, leurs actes en disent plus long que leurs paroles. La pandémie a mis en évidence l'effet des coupes budgétaires faites par les conservateurs au détriment des Canadiens.
Depuis le début, notre gouvernement se concentre sur les Canadiens et sur les personnes les plus vulnérables. Quand nous avons réduit l'impôt de la classe moyenne et augmenté celui du 1 % le plus riche du Canada, les conservateurs ont voté contre ces changements. Quand nous avons offert l'Allocation canadienne pour enfants, une allocation non imposable, aux familles avec enfants qui en avaient le plus besoin et demandé aux familles les mieux nanties de ne pas y avoir accès, les conservateurs ont voté contre ce programme. Chaque fois que nous avons consacré des fonds à la Stratégie nationale sur le logement, les conservateurs ont voté contre ces efforts. Les conservateurs savent très bien que le gouvernement n'imposera pas les résidences principales mais, dans leur motion de l'opposition, ils répètent encore cette idée fallacieuse.
Les temps sont si durs pour tant de personnes, et les conservateurs ajoutent à cette insécurité. La pandémie a mis au jour certains des meilleurs traits de l’être humain et, de toute évidence, certains des pires. Tout le monde mérite d’avoir un endroit sûr et abordable où vivre, et le gouvernement poursuivra ses efforts pour mettre en œuvre une vision commune à long terme afin d'atteindre cet objectif.