:
Monsieur le Président, avec la montée du variant Omicron, il est absolument essentiel d'adopter le projet de loi afin de mettre en place les mesures de soutien dont les entreprises et les travailleurs canadiens ont besoin.
Ce que nous avons appris au cours des 12 derniers mois, c'est que la politique économique la plus importante et la plus efficace est une politique qui protège la santé des Canadiens.
Je me permets de rappeler aux conservateurs et aux néo‑démocrates, qui ont voté contre le projet de loi, que nous sommes toujours en pandémie et que nos entrepreneurs et nos travailleurs continuent à faire face à des difficultés importantes. Ce n'est certainement pas le moment de les laisser tomber.
En cette période troublante où les cas du variant Omicron augmentent rapidement, le gouvernement fédéral est prêt à agir, et nous avons les ressources nécessaires pour le faire.
Dans la mise à jour économique et budgétaire présentée cette semaine, notre gouvernement a annoncé les investissements suivants: 2 milliards de dollars pour acheter des médicaments thérapeutiques qui permettront de sauver des vies et d'éviter des hospitalisations; 1,7 milliard de dollars pour acheter des tests rapides, afin de détecter les infections plus rapidement et briser les chaînes de transmission; et 7,3 milliards de dollars pour acheter des doses de rappel du vaccin.
Nous sommes confrontés à une menace sérieuse, mais nous sommes prêts. Réagir à cette menace va évidemment être la priorité du gouvernement fédéral.
[Traduction]
Prenons du recul pour examiner la situation. Au début de la crise, le gouvernement a rapidement mis en place une vaste gamme de programmes généraux efficaces pour aider les Canadiens à surmonter le plus grave choc économique que notre pays ait connu depuis la Grande Dépression. Les mesures que nous avons prises étaient nécessaires et sans précédent.
Quelques semaines après le début de la crise sanitaire liée à la COVID‑19 au Canada, nous avons mis en place la Prestation canadienne d'urgence pour que les Canadiens qui avaient perdu leur emploi puissent continuer à se nourrir et à avoir un toit. Nous avons également mis en place la Subvention salariale d'urgence pour soutenir les entreprises, particulièrement les petites, ainsi que leurs employés et l'ensemble des travailleurs.
Ces mesures de soutien ont été absolument cruciales tant sur le plan économique que sanitaire. Comme l'ont récemment indiqué les responsables du FMI, les mesures de soutien budgétaire gouvernementales pendant la pandémie de COVID‑19 ont sauvé des vies et des emplois.
Ce n'est pas une coïncidence si parmi les pays du G7, le Canada se classe au deuxième rang pour ce qui est du faible nombre de décès liés à la COVID et encore une fois au deuxième rang pour ce qui est de la récupération d'emplois. C'est une conséquence directe de la résilience des Canadiens, mais également la preuve de l'incidence que peut avoir le gouvernement fédéral quand il priorise la population.
Les députés conservateurs de cette Chambre ne semblent pas être du même avis et choisissent plutôt de dénigrer les Canadiens qui ont eu besoin d'aide au plus fort de la pandémie. Le porte-parole conservateur en matière de finances a par exemple déclaré hier que les bénéficiaires de la PCU étaient des fraudeurs qui se remplissaient les poches.
Ce programme a aidé près de 9 millions de Canadiens et a été une véritable bouée de sauvetage pour un grand nombre d'entre eux, notamment des personnes âgées vulnérables et des travailleurs qui avaient perdu leur emploi et qui devaient nourrir leur famille. Il s'agit de nos voisins et de nos concitoyens. Ils ne devraient pas être dénigrés.
Je crois aux mesures de soutien que nous avons mises en place. Je soutiens également la décision qu'a prise le gouvernement de mettre fin à la PCU lorsque l'économie a repris et que des emplois étaient à nouveau disponibles. Nous pouvons prendre les bonnes décisions au bon moment, et nous le faisons, afin d'aider les personnes dans le besoin et de soutenir la croissance économique.
[Français]
D'un bout à l'autre du pays, nos programmes ont servi de bouée de sauvetage pour les travailleurs et les entreprises. Ils ont permis de protéger des millions d'emplois et d'aider des centaines de milliers d'entreprises canadiennes à traverser les pires jours de la pandémie.
Toutefois, soyons clairs, ces mesures d'urgence ont toujours été conçues pour être temporaires et pour nous aider à traverser la crise. Heureusement, nous sommes aujourd'hui dans une nouvelle phase, très différente des chapitres les plus sombres de notre lutte contre la COVID‑19. Non seulement nous avons récupéré 106 % des emplois perdus durant la COVID‑19, mais notre économie connaît une reprise très robuste. Lors du dernier trimestre, le taux de croissance était de 5,4 %, ce qui équivaut à deux fois plus que les attentes.
Nous avons aussi une des campagnes de vaccination les plus efficaces et réussies au monde. En effet, 64 millions de doses ont déjà été administrées et plus de 80 % des Canadiens de 5 ans et plus ont reçu deux doses du vaccin.
Nous avons conclu des ententes afin de recevoir des millions de doses supplémentaires, afin de nous assurer que tous les Canadiens et toutes les Canadiennes auront accès à la troisième dose du vaccin.
[Traduction]
Grâce à l'une des campagnes de vaccination les plus efficaces du monde, la plupart des entreprises canadiennes ont pu rouvrir leurs portes de façon sécuritaire. De plus, le taux d'emploi du Canada a pu être rétabli et dépasse même de beaucoup ce qu'il était avant la pandémie. Nous sommes toutefois conscients qu'il y a encore des travailleurs et des entreprises qui souffrent des mesures sanitaires. C'est la raison pour laquelle il est important d'adopter des mesures ciblées qui aideront les gens et les entreprises qui en ont le plus besoin, et de continuer à favoriser l'emploi et la croissance économique, tout en administrant prudemment les dépenses publiques.
Certains se demandent peut-être ce qui nous permet de dire que nous avons atteint un tournant dans la reprise économique d'après la récession causée par la COVID‑19. Qu'on me permette de mentionner quelques-uns des signes qui prouvent l'efficacité du plan d'intervention économique qui nous a permis d'être là où nous sommes aujourd'hui.
L'an dernier, le gouvernement avait promis, dans le discours du Trône, de créer 1 million d'emplois. Nous avons atteint cet objectif en septembre dernier lorsque le Canada a récupéré tous les emplois qu'il avait perdus au pire moment de la récession. Depuis le printemps 2020, nous avons récupéré 3 millions d'emplois, ce qui est très impressionnant. Notre plan fonctionne. Nous avons maintenant dépassé cet objectif puisque, dans les faits, nous avons récupéré 106 % des emplois perdus au pire de la pandémie. Nous avons ainsi dépassé de beaucoup les États‑Unis, où à peine 83 % des emplois perdus ont été récupérés jusqu'à présent.
En mettant en œuvre d’importantes mesures fiscales pour soutenir l’économie et en évitant les politiques d’austérité néfastes proposées par les conservateurs à la suite de la récession de 2008, le gouvernement libéral a favorisé une relance beaucoup plus rapide et résiliente. En fait, notre économie est maintenant revenue au niveau de rendement d’avant la pandémie, alors que cela s’était produit de nombreux mois plus tard lors de la récession de 2008, bien que la récession liée à la COVID ait été quatre fois plus sévère.
Cependant, aussi opportuns que puissent être ces indicateurs économiques et ces signes de relance, le gouvernement est conscient que tous les secteurs de l’économie n’ont pas encore retrouvé leur plein rendement. Certaines des mesures de santé et de sécurité qui continuent à sauver des vies imposent encore des restrictions à nos entreprises et à certains secteurs de l’économie et, avec la menace que représente le variant Omicron, nous devons continuer à offrir des mesures d’aide là où elles sont requises. Pour le gouvernement, cela signifie que nous entrons dans ce qui, je crois et j’espère sincèrement, constituera le dernier tournant dans la prestation de l’aide requise pour assurer une relance forte, durable et inclusive pour notre pays.
[Français]
L'industrie du service continue de stimuler la relance, mais les gains réalisés dans le secteur du commerce de détail ont été effacés en partie par les pertes connues dans d'autres secteurs, notamment le secteur des services d'hébergement et de restauration.
Comme la l'a indiqué plus tôt, en octobre, plusieurs programmes de soutien financier aux entreprises ont pris fin avec la réouverture de notre économie. Or nous savons que le travail n'est pas terminé. Le gouvernement fédéral doit continuer d'être là pour soutenir les Canadiens. C'est exactement ce que nous faisons au moyen du projet de loi , qui est devant nous aujourd'hui. Nous passons d'un appui large et général, qui était approprié au plus fort de la crise, à des mesures plus ciblées qui apporteront une aide là où elle est encore nécessaire.
[Traduction]
Ces mesures comprennent la prolongation du Programme d’embauche pour la relance économique du Canada jusqu’en mai 2022, ce qui devrait nous aider à finir la lutte contre la COVID et à veiller à ce que les emplois perdus soient retrouvés le plus rapidement possible. Pour les employeurs admissibles affichant des pertes courantes de revenus de plus de 10 %, le gouvernement offrirait un taux de subvention de 50 % afin d’aider les employeurs à embaucher les employés dont ils ont besoin pour faire croître leur entreprise. En outre, le gouvernement propose d’offrir une aide ciblée aux entreprises toujours aux prises avec d’importantes difficultés découlant de la pandémie.
En tant que secrétaire parlementaire du ministre du Tourisme et ministre associé des Finances, je m’intéresse tout particulièrement aux difficultés que rencontrent l’industrie du tourisme et ceux qui en dépendent. Ne nous cachons pas la réalité: l’industrie vient de traverser une période dévastatrice de 21 mois. Les revenus du tourisme ont chuté de près de 50 % entre 2019 et 2020, passant de 104 milliards à tout juste 53 milliards de dollars, tandis que le nombre d’emplois directement attribuables au tourisme a diminué de 41 %. Ces chiffres sont renversants. Il faut savoir que des centaines de milliers de travailleurs de l’industrie du tourisme ont perdu leur emploi et que, même si de nombreuses industries connaissent une reprise vigoureuse et soutenue, ce n’est pas le cas du secteur du tourisme qui a encore du mal à s’en sortir.
Nous devons faire quelque chose pour aider ce secteur, et c’est la raison pour laquelle nous proposons le projet de loi et le nouveau Programme de relance pour le tourisme et l’accueil. Ce nouveau programme offrira des subventions salariales et des subventions pour le loyer aux entreprises de ce secteur qui continuent d’être durement touchées par la pandémie. Parmi les organisations admissibles figurent les hôtels, les agences de voyages, les aéroports et les entreprises directement liées au tourisme. Nous sommes toutefois bien conscients qu’il y a beaucoup d’autres entreprises qui dépendent indirectement du tourisme. En fait, environ 10 % de tous les emplois du Canada dépendent directement ou indirectement du tourisme. C’est la raison pour laquelle nous avons élargi la liste des organisations admissibles aux restaurants, parcs, complexes sportifs, théâtres, festivals, et cetera.
Je sais que ce soutien est vital. J’ai discuté avec des centaines de gérants de restaurants indépendants et de voyagistes, et j’ai compris la détresse et l’angoisse qu’ils éprouvaient à la perspective de fermer leur entreprise, qui, dans bien des cas, représente le travail de toute une vie. Les commerces locaux, comme le restaurant de proximité qu’on aime bien, sont la source de vitalité de nos collectivités et de nos rues. Nous ne pouvons pas les abandonner. C’est la raison pour laquelle nous proposons le projet de loi , que je vous invite à adopter rapidement.
[Français]
Afin de soutenir ces entreprises qui font encore face à d'importantes difficultés, notre gouvernement propose d'apporter un soutien par l'entremise de trois nouveaux volets aux entreprises qui sont encore aux prises avec d'importants défis liés à la pandémie.
Premièrement, cela comprend le Programme de relance pour le tourisme et l'accueil, qui offrirait un soutien, par exemple, aux hôtels, aux organisateurs de voyages, aux agences de voyages et aux restaurants, par l'entremise de programmes de subvention salariale et de subvention pour le loyer, dont le taux de subvention pourrait atteindre 75 %.
Deuxièmement, le Programme de relance pour les entreprises les plus durement touchées offrirait, par l'entremise de programmes de subvention salariale et de subvention pour le loyer, un soutien à d'autres entreprises ayant enregistré de lourdes pertes, et ce, avec un taux de subvention pouvant atteindre 50 %.
Troisièmement, le Programme en cas de confinement local fournirait aux entreprises qui font face à de nouveaux confinements locaux temporaires du soutien jusqu'à un montant maximal disponible dans le cadre des programmes de subvention salariale et de subvention pour le loyer.
Enfin, pour nous assurer que les travailleurs qui doivent s'isoler pour cause de maladie ou que ceux qui doivent rester à la maison pour prendre soin d'un proche puissent continuer de recevoir un appui financier, nous prolongeons les prestations de relance de maladie et pour les proches aidants.
Ce sont des mesures essentielles pour notre économie et pour protéger la santé des Canadiens. Elles devraient recevoir l'appui de tous les partis à la Chambre.
[Traduction]
Puisqu’il ne me reste plus beaucoup de temps de parole dans ce débat sur le projet de loi , j’aimerais profiter de l’occasion, avant l’ajournement des Fêtes, pour encourager les Canadiens à prendre rendez-vous pour la troisième dose du vaccin contre la COVID‑19. Ce rappel est très important. En tant que mère d’un enfant en bas âge, je profite également de l’occasion pour inviter les parents canadiens de tout le pays à faire vacciner leurs enfants.
Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour aider les provinces et les territoires à éviter d’autres mesures de confinement. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour éviter de surcharger le système de santé et nos hôpitaux. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour assurer la santé et la sécurité d’autrui.
Comme c’est peut-être la dernière occasion que j’aurai de prendre la parole avant les Fêtes, je tiens à vous souhaiter, à vous monsieur le Président, à mes collègues et à tous les Canadiens, de passer de très joyeuses Fêtes en toute sécurité et de rester en bonne santé en 2022.
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Monsieur le Président, hier, on apprenait que le Canada a le taux d’inflation le plus élevé depuis 30 ans et que le taux d’inflation de 4,7 % augmentait environ 2 % plus rapidement que les salaires des Canadiens. Pour le Canadien moyen, cela équivaut à une réduction de la paie.
On a parlé de « justinflation »; on a dit que le gouvernement avait causé cette inflation. Ce que les libéraux ont dit pour se défendre était pire que l'allégation. Je m'explique: ils ont dit que l’inflation était le résultat de l'interruption des chaînes internationales d’approvisionnement en raison de la COVID‑19 et que c’était ce qui avait mené à l'augmentation des prix. Cette explication est bizarre, puisque les produits dont les prix augmentent le plus sont les produits canadiens. Par exemple, le coût du chauffage domestique a augmenté de 26 %.
Au Canada, nous avons 1,3 mille milliards de pieds cubes de gaz naturel. Cette énergie domestique permet de fournir du chauffage aux familles canadiennes. Cela n’a rien à voir avec les chaînes d’approvisionnement internationales.
De plus, le coût de l'essence a augmenté de 43 %. Qu’avons-nous ici, au Canada? Le Canada a les deuxièmes réserves de pétrole en importance au monde. Dans ce cas, pourquoi dépendons-nous des chaînes d’approvisionnement internationales?
Hier, le a dit que c’était pour sauver la planète que nous dépendions du pétrole provenant d’ailleurs. Il s’est même moqué en anglais du Parti conservateur en disant que ceux qui veulent produire du pétrole ici veulent simplement « drill, baby, drill ». Or c’est lui qui veut « drill, baby, drill », mais n'importe où ailleurs dans le monde, pas au Canada.
L'autre jour, j’étais à Saint John, au Nouveau‑Brunswick. Alors que je contemplais l’océan, j'ai vu un grand navire qui transportait du pétrole du Moyen‑Orient au Canada. Le pétrole provenait de l’Égypte. Sur la côte nord de l’Égypte, sur la Méditerranée, ce navire a été rempli de pétrole qui provient de la mer Rouge. Comment les Égyptiens ont-ils fait pour transporter ce pétrole de la mer Rouge à la Méditerranée? Ils l'ont fait à l'aide d'un oléoduc.
Le gouvernement est en faveur des oléoducs construits en Égypte pour transporter le pétrole du Moyen‑Orient dans un navire qui traverse tout l’océan Atlantique. Ironiquement, ce navire brûle du diesel et augmente le risque de fuite de pétrole dans l’océan, afin d’apporter ce pétrole dans l’est du Canada à un prix plus élevé. Les Canadiens de l’Est paient plus cher pour l'essence et pour d’autres produits pétroliers. Pourquoi? C'est parce que le gouvernement du Canada a empêché la prolongation d'un oléoduc de l’Ouest canadien vers Saint John, au Nouveau‑Brunswick.
Le dit que le coût de l'essence est trop élevé à cause des problèmes dans les chaînes d'approvisionnement internationales. Or, cette politique est encore plus condamnable quand on sait que, s'il avait permis la construction d'un oléoduc et l'augmentation de la production du pétrole — écologique — de l'Ouest au lieu d'importer davantage du Moyen-Orient, notre pétrole aurait pu être livré aux Canadiens du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et d'ailleurs dans l'Est du Canada.
Troisièmement, le coût de la nourriture va augmenter de 1 000 $ l'année prochaine pour une famille de la classe moyenne, selon le laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie. Une mère monoparentale devra donc payer 1 000 $ de plus pour nourrir ses enfants.
Pourtant, le Canada occupe le troisième rang mondial pour la superficie des terres agricoles par habitant. Pourquoi est-ce que le gouvernement dit que les chaînes d'approvisionnement internationales sont responsables de la hausse des prix de la nourriture au Canada alors que nous avons la capacité de produire notre propre nourriture? Nous avons les fermiers et les terres pour produire notre propre nourriture: profitons-en.
En fait, si cette superficie était répartie également entre tous les Canadiens, chacun disposerait de l'équivalent de 33 terrains de football. Le Canada possède donc assez de terres pour produire sa propre nourriture et devrait pouvoir y arriver. Il n'y parvient pas, cependant, parce que les taxes sur le carbone, la paperasse et les autres règlements empêchent nos fermiers de produire davantage et de façon abordable.
Hier, l’Association canadienne de l’immeuble a annoncé que le coût des maisons avait augmenté de 20 à 25 % depuis l'année dernière. Pourtant, le Canada est le deuxième pays en superficie au monde après la Russie. Le Canada a assez de bois d'œuvre pour produire davantage de maisons. On ne peut donc pas blâmer les chaînes d'approvisionnement internationales pour la hausse du prix des terres canadiennes, puisque la Terre a été créée il y a des milliers d'années, bien avant notre arrivée. Ces terres sont déjà ici et ne dépendent pas des chaînes d'approvisionnement internationales. Le problème se trouve donc ici.
Au Canada, on ne produit pas assez d'énergie pour se chauffer et pour de l'essence, on ne produit pas assez de nourriture pour nourrir la population, et on ne produit pas assez de maisons pour fournir un abri aux gens. En effet, 85 % des jeunes Canadiens disent vouloir acheter une maison, mais n'en ont pas les moyens. Pendant ce temps, les gens très riches qui ont de grands chalets et de grands châteaux voient la valeur de leurs propriétés augmenter, alors que les gens qui doivent louer un logement deviennent plus pauvres parce que la valeur du dollar diminue chaque jour.
Que produisons-nous ici, au Canada? Nous produisons de la monnaie. Nous imprimons davantage de monnaie. Peut-être que la seule façon que le gouvernement a trouvée pour appuyer le secteur de la foresterie est de produire davantage de monnaie papier. La réalité est que, quand 400 milliards de dollars de plus courent après le même nombre de produits, cela gonfle les prix.
Il y a une autre façon de faire. Par exemple, en Suisse, ils ont un taux d'inflation de 1,5 %, ce qui représente le tiers de notre taux d'inflation. Pourquoi y a-t-il moins d'inflation en Suisse? C'est parce qu'elle n'imprime pas de l'argent. En Suisse, l'augmentation de l'approvisionnement en monnaie a été de 6 %, comparativement à 23 % au Canada. Nous créons quatre fois plus d'argent ici, au Canada. Nous avons donc quatre fois plus d'inflation, quand on se compare à la Suisse.
Les gens diront que, les produits que nous produisons au Canada, nous ne pouvons pas tous les consommer. C'est vrai que nous ne pouvons pas consommer tout le pétrole, tout le gaz naturel, toute la nourriture et tous les autres produits que nous produisons. Cependant, l'une des façons de combattre l'inflation est de vendre davantage de produits dans le monde afin d'augmenter la valeur de notre dollar. Si nous exportons davantage de nos produits de valeur, cela augmente nécessairement la valeur du dollar, et cela nous permet d'acheter davantage sur les marchés mondiaux.
C'est ce que nous observons en Suisse. Puisque le franc suisse vaut 8 % de plus que le dollar américain, la Suisse possède l'avantage quand il y a concurrence pour acheter un produit sur les marchés internationaux. Leur franc a beaucoup plus de pouvoir, parce qu'il vaut plus. Le dollar canadien vaut 20 % de moins, comparativement aux États‑Unis. Nous avons donc moins de pouvoir d'achat sur les marchés internationaux.
Ainsi, utiliser nos propres ressources et les produire davantage ne vise pas qu'à fournir des produits à notre propre population. Cela sert à augmenter la valeur et le pouvoir d'achat de notre dollar à l'échelle internationale.
Avant que les gens nous avertissent que l'augmentation du dollar nuirait à nos exportations, je tiens à dire que cela ne s'est pas produit en Suisse. En fait, les Suisses ont un surplus en termes d'échange international. Ils vendent plus au reste du monde qu'ils achètent. Pourquoi? C'est parce qu'ils donnent la liberté aux entreprises de produire davantage. La Suisse crée des produits, tandis que le Canada crée de l'argent. Voilà ce que nous devrions changer.
La politique du Parti conservateur est de permettre la construction d'oléoducs afin de pouvoir fournir une énergie propre et abordable à nos propres citoyens et de l'exporter dans le monde; de permettre à nos entreprises énergétiques de produire du gaz naturel afin de fournir un chauffage plus abordable à notre population; de permettre à nos fermiers de vendre davantage de produits alimentaires à un coût plus raisonnable; et de vendre 15 % des 37 000 édifices du gouvernement fédéral qui sont sous-utilisés — surtout depuis la COVID‑19 et l'arrivée du télétravail —, permettant ainsi davantage de construction et de transformation pour en faire des logements habitables.
Au lieu de créer de l'argent, nous allons créer davantage de produits, que l'argent achète. Telle est notre approche: produire davantage, dépenser moins, et le faire avec des chèques de paie, non pas avec la dette.
[Traduction]
Statistique Canada a annoncé que le taux d’inflation a atteint un sommet depuis 30 ans. Lorsque le taux d’inflation augmente de 2 % de plus que les salaires, cela se traduit par une baisse réelle de ces salaires, mais les arguments avancés par le gouvernement pour se défendre sont pires que l’accusation. Il a invoqué les perturbations des chaînes d’approvisionnement internationales dues à la COVID‑19. Mais j’aimerais poser la question suivante: pourquoi avons-nous besoin des chaînes d’approvisionnement internationales pour les produits dont le prix augmente le plus rapidement, alors que ces mêmes produits sont fabriqués au Canada?
Les prix de l’énergie, des aliments et de l’immobilier ont augmenté plus que presque tous les autres produits du panier de biens que se procurent les Canadiens. Or, nous avons des ressources énergétiques, nous avons des terres agricoles, et nous avons de l’espace et du bois pour nous loger. Dans ce cas, pourquoi notre pays est-il si dépendant du reste du monde pour des produits que nous avons ici, chez nous?
Passons-les en revue.
Le coût du chauffage domestique a augmenté de 26 % en un an. Or, le Canada dispose de 1 300 billions de pieds cubes de gaz naturel. Pourquoi donc sommes-nous si dépendants du reste de la planète pour chauffer nos maisons, puisque nous disposons des ressources énergétiques nécessaires dans notre propre sol?
L’essence a augmenté de 43 %, mais nous disposons de la deuxième réserve de pétrole en importance au monde, ce qui n’empêche pas le d’affirmer que nous ne devons pas produire d'essence ici. Il a même essayé de se moquer des autres en les accusant d'encourager les forages tous azimuts, alors que c'est la politique qu'il préconise lui-même. En effet, il encourage le forage de puits de pétrole partout dans le monde, mais surtout pas au Canada, où les travailleurs d'ici profiteraient des salaires provenant de ces projets.
Il y a deux semaines, j’étais à la baie de Fundy face à l’océan Atlantique et je regardais un pétrolier qui avait fait tout le chemin depuis la côte nord de l’Égypte, en passant par la Méditerranée, jusqu’à Saint John, pour y décharger son pétrole à la raffinerie Irving. Les députés savent-ils comment le pétrole a été acheminé jusqu'à ce pétrolier? Au moyen d’un oléoduc qui reliait la mer Rouge à la Méditerranée, en passant par le Nord de l’Égypte. Qu'on ne vienne pas me dire que le est contre les pipelines. Il est en faveur de tous les pipelines qui peuvent être construits à l’extérieur du Canada, à condition que le projet n'utilise pas d’acier canadien, ne verse pas de salaires au Canada, n'embauche pas de travailleurs canadiens du secteur de l’énergie et n'offre pas d'emplois aux travailleurs des raffineries de l’Est du Canada. Tant que les chèques de paie sont destinés à des travailleurs d’autres pays, il est tout à fait en faveur des pipelines.
Pour revenir à l’inflation, demandons-nous pourquoi nous payons un supplément pour nous procurer du pétrole de l’Arabie saoudite, du Moyen‑Orient, de l’Afrique et des États‑Unis, alors que nous possédons ici, au Canada, la deuxième source d’approvisionnement en importance? Ce ne devrait pas être une question de chaîne d’approvisionnement internationale, mais une question d’autosuffisance nationale.
Je passe maintenant au prix des aliments. Selon l’institut de l’alimentation de l’Université Dalhousie, le prix des aliments augmentera d’environ 1 000 $ au cours de la prochaine année. En effet, l’institut prévoit qu’une famille moyenne dépensera 1 000 $ de plus pour se nourrir l’année prochaine. Pourquoi? Si notre superficie de terres agricoles par habitant est la troisième plus grande au monde et si nous avons les meilleurs agriculteurs, pourquoi ne pouvons-nous pas produire nos propres aliments nutritifs? C’est parce que nos compétiteurs étrangers n’imposent pas de taxe sur le carbone au même taux que nous aux agriculteurs qui produisent leurs aliments et qu’ils n’ont pas à surmonter les mêmes obstacles réglementaires et administratifs qui freinent la production alimentaire. Par conséquent, nos agriculteurs doivent refiler ces coûts aux consommateurs sous forme d’inflation et nos consommateurs n’ont d’autre choix que de se tourner vers les chaînes d’approvisionnement étrangères pour se nourrir, ce qui est gênant et humiliant, et ce, même si nous possédons les meilleures terres agricoles et la troisième superficie agricole en importance au monde.
Parlons maintenant du logement. Pas plus tard qu’hier, l’Association canadienne de l’immeuble a fait savoir que les prix réels ont augmenté de 20 à 25 % au Canada, la plus forte hausse jamais enregistrée à ce jour. Sans tenir compte de la variation saisonnière des prix, la maison moyenne coûte aujourd’hui 720 000 $ et à Toronto, la métropole du Canada, elle coûte plus de 1 million de dollars.
Nous sommes en train de créer dans notre pays une aristocratie de gens extrêmement riches qui gagnent plus d’argent grâce à la hausse de la valeur de leurs biens immobiliers que par leur travail, alors que nous avons une classe croissante de travailleurs de la génération du millénaire qui n’ont plus aucun espoir de devenir propriétaires.
Selon un sondage Ipsos, 85 % des personnes de la génération du millénaire disent vouloir acquérir une maison, mais ne pas en avoir les moyens. Cela n'a rien de surprenant si cette maison coûte 1 million de dollars. À Toronto, aujourd’hui, il faudrait avoir économisé jusqu’à 100 000 $ pour faire une mise de fonds de 10 % sur une maison moyenne. Si une personne économise 500 $ par mois, il lui faudra 200 mois pour épargner le montant requis pour faire une mise de fonds et se retrouver avec une hypothèque de 900 000 $.
Selon Bloomberg, le Canada est aux prises avec la deuxième bulle immobilière en importance dans le monde. Comment peut‑on blâmer les chaînes d’approvisionnement étrangères? Par définition, la terre n’a pas de chaînes d’approvisionnement. Elle est déjà là sous nos pieds, et nous nous classons au deuxième rang mondial pour la superficie de notre territoire. Si nous répartissions également ce territoire entre les Canadiens, chacun d’eux aurait à sa disposition 33 terrains de football de dimensions réglementaires de la Ligue canadienne de football. Nous ne pourrions pas voir une autre personne au Canada si nous étions répartis également. Nous avons plus d’endroits inhabités au Canada que nous en avons d'habités, et pourtant nous ne trouvons pas à loger notre monde. C’est ridicule.
Vancouver et Toronto sont les deuxième et cinquième marchés de l’habitation les plus inabordables au monde lorsqu’on compare le revenu médian avec le prix médian des maisons; ils sont plus inabordables que Manhattan; San Francisco; Londres; Singapour et d’innombrables autres endroits ayant moins de terres, plus d’argent et plus de monde. Pourquoi? On ne peut pas en blâmer les chaînes d’approvisionnement internationales ni la COVID. En fait, toutes les terres et presque tous les logements sur le marché aujourd’hui datent d’avant le jour où la COVID a fait son entrée au pays. Par conséquent, on ne peut blâmer aucun de ces facteurs-là. C’est par définition un problème fait maison.
Ironiquement, la défense du gouvernement pour justifier le taux d’inflation le plus élevé en 30 ans est pire que l’allégation en soi. Il a créé une économie où nous ne pouvons pas avoir accès aux choses dont Dieu a comblé notre pays avant même notre venue. Nous avons quantité de terres, et pourtant nous ne pouvons pas cultiver nos propres aliments. Nous avons quantité de bois d’œuvre, mais nous ne pouvons pas construire nos propres maisons. Nous avons quantité d’énergie, mais nous ne pouvons pas nous chauffer ou nous alimenter en énergie. Nous sommes désespérément tributaires du reste du monde. Voilà pourquoi, lorsque les prix augmentent, nous arrivons si mal à nous tirer d’affaire.
Certains diront que ce n’est pas si simple et que nous ne pouvons pas simplement fournir à chaque Canadien des biens produits au Canada. Ce que nous pouvons faire, là où nous devons acheter à l’international, c’est d’avoir un meilleur pouvoir d’achat avec un dollar plus fort. Lorsque nous sommes en concurrence pour des biens rares à l’échelle mondiale, c’est avec des pays qui ont un vrai pouvoir d’achat.
Je donne l’exemple de la Suisse. Elle a augmenté sa masse monétaire de 6 % depuis l’éclosion de la COVID. Nous avons augmenté la nôtre de 23 %. Résultat? Son inflation est de 1,5 % et la nôtre de 4,7 %, soit plus de trois fois plus.
Cela s’explique en partie par le fait que le franc suisse a un véritable pouvoir d’achat. Avec leur argent, les Suisses peuvent obtenir sur les marchés mondiaux des articles que nous ne pouvons pas acheter. Leur franc vaut 8 % de plus que le dollar américain; en comparaison, la valeur de notre dollar est 20 % moindre. Par conséquent, si un Canadien et un Suisse ont besoin d’un bidule et qu’ils se présentent, l’un avec son huard et l’autre avec une pièce d’un franc suisse, devinez-vous qui obtiendra le bidule? Le Suisse l’aura parce qu’il le paiera avec une monnaie saine. Les Suisses produisent des marchandises, alors que nous produisons de l’argent liquide. Leur argent a donc plus de valeur.
Les libéraux pleurnichent en disant que nous ne pourrions pas exporter nos marchandises si notre dollar était fort sur les marchés internationaux. Or, les Suisses enregistrent un excédent commercial, parce qu’ils ne comptent pas sur des liquidités bon marché pour vendre leurs produits. Pour vendre leurs produits, ils comptent sur une économie productive qui génère de la valeur.
Voilà comment rehausser le bien-être de la population. Voilà comment sortir les gens de la pauvreté et leur donner une chance de réussir. Ce n’est pas en produisant de l’argent comptant, mais en produisant davantage de ce que l’argent comptant permet d’acheter.
Appliquons donc le système de la libre entreprise pour produire des aliments plus abordables et nutritifs, pour fournir des logements plus abordables à notre population et pour apporter à nos consommateurs l’énergie prodigieuse dont nos terres ont été bénies. Autrement dit, gagnons plus et coûtons moins. Produisons des chèques de paie et non une dette.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est imparti avec ma collègue et amie la députée de .
Le projet de loi est revenu à la Chambre après avoir été étudié, et même bonifié, en comité parlementaire. Je tiens à expliquer à la Chambre pourquoi le Bloc québécois appuyait le principe du projet de loi et a voté en sa faveur. On est toujours en pandémie, comme le rappelle malheureusement le variant Omicron, et plusieurs secteurs demeurent en difficulté. Or, depuis le début, on a décidé collectivement de les soutenir en sachant qu'on aurait besoin de ces travailleuses et travailleurs et de ces entreprises au lendemain de la pandémie.
Le projet de loi C‑2 prolonge la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence pour le loyer du Canada, mais de façon plus ciblée, visant des secteurs en difficulté comme le tourisme et l'hôtellerie. Je pense ici aux difficultés que vivent les grands groupes hôteliers alors que les conférences internationales, entre autres, sont mises sur pause. Le projet de loi cible aussi un secteur qui nous tient particulièrement à cœur, celui des arts et de la culture, et contient des mesures pour les entreprises d'autres secteurs qui vivent de grandes difficultés. Le projet de loi propose aussi un soutien aux gens qui doivent aider un malade confiné à domicile en raison de la COVID‑19, ainsi que des mesures de soutien si une province ou une région retombe en confinement. Nous sommes donc en faveur de tout cela.
En lisant la première version du projet de loi, nous avions, ainsi que plusieurs collègues à la Chambre, remarqué que les travailleuses et travailleurs autonomes y étaient laissés pour compte puisque le projet de loi ne prévoyait rien pour elles et eux après la fin de la Prestation canadienne de la relance économique. Nous étions favorables à l'idée de soutenir ces personnes dans ces secteurs en difficulté.
La première question que j'avais posée à la portait donc sur l'absence de mécanismes de soutien pour ces personnes dans les secteurs ciblés. Elle nous a dit et redit publiquement — ce que les fonctionnaires sont venus confirmer au Comité permanent des finances — que le programme, le gouvernement et le ministère n'étaient pas en mesure d'apporter un soutien ciblé dans ces secteurs. Mon collègue d' a lui aussi soulevé cette question au Comité, tout comme ma collègue de Shefford.
Tout cela est donc très décevant. Après presque deux ans de pandémie, le gouvernement et les ministères n'ont pas été capables d'évoluer, d'adopter une nouvelle direction, d'être plus flexibles et de mieux adapter les outils existants, notamment en ciblant les secteurs. On l'a fait pour la Subvention salariale, mais pas pour les travailleuses et travailleurs autonomes de ces mêmes secteurs. Cela n'a pas de bon sens.
Néanmoins, nous avons négocié et réussi à obtenir une garantie qu'il y aurait un programme de soutien pour les travailleuses et travailleurs autonomes du secteur de la culture. La ministre des Finances est venue nous en informer au Comité et le nous a expliqué avec beaucoup de détails à quoi cela allait ressembler, évoquant notamment le modèle québécois. Au Québec, le gouvernement soutient des fondations, qui appuient à leur tour les travailleuses et travailleurs autonomes du secteur. Puisqu'il nous était inacceptable d'abandonner les travailleuses et travailleurs autonomes du secteur de la culture, les garanties que nous avons eues nous conviennent et c'est parfait pour ce point.
Le Bloc québécois avait une autre demande pour le gouvernement et la ministre des Finances. La version initiale du projet de loi accordait un immense pouvoir à la ministre et au gouverneur en conseil — dans le jargon législatif — pour modifier toutes les modalités du projet de loi afin de répondre à tout nouveau besoin qui pourrait se faire sentir. Selon les critères, une entreprise devait avoir perdu 50 % de son chiffre d'affaires — 40 % si l'entreprise est dans un secteur ciblé — durant les périodes de référence pour être admissible. Sont-ce de bons pourcentages? Nous n'avons malheureusement pas eu le temps d'étudier ces questions en profondeur à cause des courts délais que nous avons eus.
La et les fonctionnaires nous ont confirmé que, avec le projet de loi tel que rédigé, la ministre avait le pouvoir d'apporter des modifications par règlement. C'est la même chose en ce qui concerne le niveau de soutien et les secteurs ciblés.
Il s'agit de quelque chose de fondamental pour le Bloc québécois. En effet, en temps de pandémie, la situation et la conjoncture changent vite. Certains secteurs, que nous jugeons devoir soutenir parce qu'ils sont cruciaux et stratégiques pour notre économie, peuvent se retrouver en grande difficulté. Il faut donc agir en ce sens. Nous avons d'ailleurs reçu une confirmation à cet égard, grâce à une certaine ouverture de la ministre des Finances.
Le Bloc québécois sera là pour le lui rappeler. En effet, le secteur manufacturier au Québec nous a interpellés à ce sujet. La pandémie a entraîné une grande pénurie de semi‑conducteurs, et d'importantes entreprises québécoises qui utilisent des semi‑conducteurs ont vu leur production varier considérablement et être ralentie. La ministre des Finances nous a dit que les chiffres montraient que la situation était moins mauvaise qu'on le craignait, et elle s'est engagée à nous transmettre les chiffres. Je lui rappellerai que nous les attendons toujours et que, une semaine après cette discussion, nous n'avons rien reçu. Cela pourrait certainement être corrigé.
Ce que le Bloc québécois aime du projet de loi , c'est que, si la ministre des Finances devait soutenir et mieux épauler ce secteur, elle aurait le pouvoir de le faire par règlement. Cela pourrait se faire rapidement. C'est la même chose en ce qui concerne l'industrie aérospatiale. Nous nous sommes engagés à en discuter en profondeur dès notre retour à la Chambre, afin de voir quelle est la conjoncture et comment les besoins ont évolué. Encore une fois, le Bloc québécois sera là pour rappeler à la ministre des Finances le pouvoir dont elle dispose et pour lui rappeler de l'utiliser au besoin pour le bien‑être de l'économie.
J'aborderai un point qui ne figure pas dans le projet de loi C‑2. Cela est d'une injustice sans nom, car il s'agit d'une grave crise. Je veux parler de la situation des aînés qui ont eu recours à diverses formes de prestations d'urgence pendant la pandémie et qui se voient maintenant amputés d'une partie de leur Supplément de revenu garanti, parce que la Prestation canadienne d'urgence n'est finalement pas considérée comme un revenu de travail, parce que leur dossier était traité par Service Canada, ce qui les empêchait de procéder à un nouveau calcul pour l'année en cours, ou parce qu'on a exigé un remboursement de dette dans l'année même au lieu d'un étalement sur quelques années.
Je suis certain que ma collègue de en parlera en profondeur dans son discours. Le Bloc québécois considère qu'il s'agit d'un grave problème. Pendant et après la campagne électorale, nous avons contacté la ministre des Finances et les ministres québécois respectifs à ce sujet en leur disant qu'il fallait agir, car c'était important. Ensuite, en lien avec le projet de loi , nous le lui avons demandé. La ministre des Finances s'est engagée à régler la situation et nous disait que ce serait fait dans les prochains jours. Nous avons compris que ce serait dans la mise à jour économique. Nous avons finalement obtenu 742 millions de dollars. Ce n'est pas la formule que nous préconisions, mais cela semble intéressant. Nous attendons de voir tous les détails pour pouvoir nous faire vraiment une tête.
Cependant, il y a un gros problème. En effet, cela ne serait disponible qu'en mai 2022. Les aînés vivent depuis plusieurs mois avec des revenus réduits. Les aînés les plus pauvres, qui touchent le Supplément de revenu garanti, n'ont déjà pas un grand pouvoir d'achat. De plus, alors que nous sommes aux prises avec l'inflation, la correction arriverait seulement en mai prochain. C'est inacceptable. Le Bloc québécois sera assurément là pour rappeler au gouvernement l'importance d'accélérer ces délais.
Nous aurions eu besoin de plus de temps en comité. Nous avons été très pressés et le gouvernement a mis deux mois avant de convier de nouveau la Chambre, à la suite d'une élection qui n'était pas nécessaire. Cela fait que nous n'avons pas pu bonifier le projet de loi comme nous aurions pu le faire.
Je tiens toutefois à rappeler que nous avons adopté un amendement proposé par mon collègue d'. Cet amendement vient bonifier le projet de loi . J'imagine que mon collègue pourra en parler plus en détail lors de sa présentation. Un amendement proposé par le député de a également été adopté. Cependant, l'étude d'un projet de loi requiert davantage de temps.
En conclusion, je tiens à remercier mes collègues qui m'ont épaulé au Comité permanent des finances. Je pense au député de concernant les arts et la culture, à la députée de , qui s'intéresse aux programmes d'aide en période de pandémie, à ma collègue de , qui s'intéresse aux aînés, et à mon collègue d', qui est également venu m'épauler.
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Monsieur le Président, je remercie mon excellent collègue de , qui est aussi porte-parole en matière de finances. Il gère ce dossier à merveille, et je tiens à saluer son travail.
C’est sur un ton très collaborateur que je prends la parole dans le cadre de la deuxième lecture du projet de loi . Comme l'a fait mon collègue, j'affirme d'entrée de jeu que le Bloc québécois appuie le projet de loi C‑2, qui introduit de nouveaux programmes d'aide ciblée dans le contexte de la pandémie de la COVID‑19. Comme on le sait, la pandémie est loin d'être terminée.
Ayant été élue en 2019, juste avant la pandémie, j’ai été témoin de la collaboration. Depuis le début de la crise, mes collègues du Bloc québécois et moi avons proposé des dizaines d’améliorations aux programmes d’aide fédéraux, notamment en ce qui concerne les prêts offerts aux entreprises et la Subvention salariale d'urgence. Cette dernière a été très utile aux entreprises de Shefford. En effet, cette subvention leur a permis de traverser la crise. Par exemple, 70 % des entreprises du parc industriel de Granby l'ont utilisée.
Nous avons toujours fait en sorte que les mesures déployées répondent de mieux en mieux aux besoins variés des particuliers et des secteurs économiques et qu'elles soient adaptées à l'évolution de la pandémie. Nous allons continuer à le faire.
Nous avons toujours martelé qu’on devrait apporter une aide aux secteurs qui ressentent plus longuement les contrecoups de la pandémie, tant et aussi longtemps que leurs activités ne seront pas revenues à la normale. C’est le cas des secteurs du tourisme, de la culture, de la restauration et de l'événementiel, pour ne nommer que ceux-là. D’ailleurs, ces secteurs sont des vecteurs économiques très importants qui font la renommée de Shefford.
Nous avons fait cette demande à plusieurs reprises, et nous l'avons réitérée lors de la récente campagne électorale. Cette demande est plus urgente que jamais, vu la situation épidémiologique actuelle, qui force l’annulation de plusieurs réservations. Depuis hier, les annulations s’accumulent chez les restaurateurs, chez les hôteliers et en tourisme.
Nous sommes d’avis que le projet de loi C‑2 doit être adopté dans les meilleurs délais, puisqu’il assure la continuité de la Subvention salariale d’urgence et de la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer. Certaines entreprises sont encore fragiles, mais elles pourront traverser la crise grâce au Programme de relance pour le tourisme et l’accueil, au Programme de relance pour les entreprises les plus durement touchées et à la mesure de soutien en cas de confinement. Le problème, c'est que ces programmes sont un peu moins faciles d’accès et moins généreux que les versions précédentes. Toutefois, ces trois nouveaux programmes assurent un soutien minimum nécessaire aux PME qui subissent toujours les effets de la pandémie.
Je rappelle que de nombreuses PME continuent à en arracher, même si l'économie de toutes les régions redécolle. Il faudra suivre l'évolution du variant Omicron. En effet, selon un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 58 % des propriétaires de PME ont déclaré avoir des ventes bien inférieures à la normale. Comme l'a fait mon collègue de Joliette, on ne peut que déplorer que des élections inutiles aient retardé la mise en œuvre de ces nouveaux programmes.
Soyons bien clairs: le gouvernement n’avait aucune raison valable de déclencher des élections. Prétendre que le Parlement ne roulait pas rondement n’était qu’un prétexte. C’était complètement faux. Comme je l’ai déjà mentionné, le Bloc québécois a collaboré avec le gouvernement. Les libéraux nous ont plongés en élection pour une raison purement égoïste: obtenir la majorité. C’est un échec complet, puisque le gouvernement est encore minoritaire. L’adoption rapide de projets de loi de mise en œuvre de programmes d’aide dans le contexte de la pandémie démontre à quel point les parlementaires ont collaboré lors de la 43e législature, soit la précédente législature.
La priorité absolue de tout un chacun aurait dû être la suivante: être là, cet automne, pour répondre à la pandémie. Les libéraux ont choisi de déclencher des élections. La conséquence a été de retarder les discussions et les travaux qui menaient à la nouvelle mouture de ces programmes. Ces derniers auraient déjà dû être adoptés. Les seuls responsables de ces retards sont les libéraux.
Je tiens à rappeler les trois conditions mises en avant par le Bloc québécois relativement au projet de loi C‑2.
Premièrement, le gouvernement doit immédiatement s'engager à contribuer à la Fondation des artistes, afin de soutenir les travailleurs autonomes du milieu des arts et de la culture, ce qui aurait eu une certaine écoute de la part du gouvernement. Nous allons surveiller cette question de près. Dans ma circonscription, il y a des artistes qui demandent de l’aide. Comme je l'ai déjà dit, il s'agit d'un secteur très important dans ma circonscription, Shefford. Il faudra aussi continuer de surveiller certaines définitions dans le secteur du tourisme, afin de s’assurer que l’on n’oublie personne. En effet, même les fournisseurs de biens et de services liés à l’industrie touristique devront avoir accès à du soutien.
Deuxièmement, nous demandions, avant la campagne électorale, qu’Ottawa cesse de pénaliser les travailleurs aînés prestataires du Supplément de revenu garanti, le SRG, en considérant la PCU comme un revenu d’emploi dans le calcul du SRG. À mon avis, il s'agit d'un élément essentiel. Une des solutions à laquelle nous avons réfléchi était de permettre le recalcul du SRG, peu importe que la demande ait été faite par Service Canada ou par l’Agence du revenu du Canada, en plus d'offrir la possibilité de s’acquitter d’une dette sur trois ans plutôt que sur une année. Nous avons proposé des solutions.
En tant que porte-parole en matière d'aînés, je me suis souvent levée à la Chambre pour demander ces solutions. Je peux souligner le fait que la ministre a annoncé cette semaine dans sa mise à jour économique qu'elle réglerait la situation en mai prochain. C'est peut-être bien, mais, à l'aube de Noël, les aînés sont appauvris plus que jamais. Leur situation financière était déjà précaire avant la pandémie, et, depuis juillet, c'est encore pire. Ils n'auront pas non plus de cadeaux pour le Nouvel An, pour la Saint-Valentin ou pour Pâques. Le mois de mai, c'est beaucoup trop loin.
D'ailleurs, en réaction à la mise à jour économique, mon collègue de a déjà annoncé que nous continuerions de travailler à accélérer ce règlement. Bien évidemment, nous ne pouvons que constater que les pressions que notre formation politique a exercées depuis plusieurs mois ont eu certaines retombées et qu'il n'y aurait pas eu d'indemnisation si nous n'avions pas été là. Rappelons que ce sont les travailleurs aînés qui subissent ces baisses de Supplément de revenu garanti alors qu'ils avaient le droit de légitime de toucher la PCU durant la première vague.
Il faut aussi rappeler que ceux qui touchent le SRG sont les aînés les moins nantis et que le fédéral les prive de centaines de dollars chaque mois depuis juillet. Ils n'ont plus la marge de manœuvre nécessaire pour traverser les cinq prochains mois sans devoir faire des choix difficiles, comme délaisser certains médicaments ou vendre leurs biens, alors que l'inflation fait grimper le prix du panier d'épicerie actuel de 7 %.
C'est pourquoi il faut que le gouvernement accélère ce processus. Nous continuerons de marteler le message selon lequel il doit revenir sur sa décision absurde de créer deux classes d'aînés, car la situation financière actuelle des aînés nous démontre que la pauvreté ne survient pas qu'à partir de 75 ans, que les problèmes de santé ne surviennent pas qu'à 75 ans et qu'il faut absolument que la pension de la Sécurité de vieillesse soit haussée de 110 $ par mois dès l'âge de 65 ans, parce que les aînés de 65 à 74 ans sont complètement oubliés.
La semaine dernière, je remplaçais un membre du Comité permanent des finances. Alors que nous interrogions les fonctionnaires de l'Agence du revenu du Canada, j'ai été étonnée de constater que, en 2021, un pays comme le Canada ne peut trouver des solutions technologiques plus rapidement. L'ARC était au courant depuis l'été 2020 des problèmes qui surviendraient. On nous a répondu qu'il y avait encore trop de défis technologiques, autant pour la question des aînés que pour celle des travailleurs du secteur de la culture.
Notre troisième condition est que la ministre confirme qu'elle compte utiliser le pouvoir d'adapter les mesures d'aide qui se retrouvent dans le projet de loi par voie réglementaire afin de répondre aux besoins des autres industries actuellement écartées du soutien fédéral, notamment l'aérospatiale, si la nécessité en est démontrée. L'évolution de la crise risque de causer encore beaucoup de soubresauts.
En terminant, il faut tout de même surveiller l'évolution de la situation et les programmes devront faire preuve de flexibilité. Le projet de loi C‑2 permet d'apporter une aide nécessaire à certains secteurs dans le contexte actuel de la crise en reprenant la mécanique de la Subvention salariale d'urgence du Canada et de la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer. Cependant, comme l'a mentionné mon collègue de , on élude d'autres problèmes qui touchent durement certaines de nos entreprises en raison des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement. On peut penser à la pénurie des microprocesseurs, entre autres. Ce bris dans la chaîne d'approvisionnement est à l'origine d'arrêts dans plusieurs chaînes de production québécoises.
J'aimerais parler d'un dernier aspect. Le gouvernement ne peut utiliser l'argument de l'urgence alors qu'il a lui-même retardé les travaux liés à l'adoption des nouveaux programmes en déclenchant les élections les plus coûteuses de l'histoire au tout début de la quatrième vague. Nous aurions déjà dû nous pencher sur ces questions pour les PME et les entreprises.
L'adoption du projet de loi est nécessaire, car une chose est certaine: dans la situation actuelle, nous ne pouvons pas partir en congé des Fêtes l'esprit tranquille sans avoir adopté cet important projet de loi. Travaillons tous en collaboration pour les entrepreneurs et les travailleurs. Agissons.
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Madame la Présidente, nous discutons d’une motion visant à faire adopter rapidement le projet de loi à la Chambre. Au nom des néo-démocrates, nous reconnaissons que, dans le contexte de la pandémie, de nombreuses personnes ont un urgent besoin d'aide. Il est vrai que certaines de ces personnes recevront de l’aide grâce au projet de loi C‑2. Voilà pourquoi les néo-démocrates n’ont pas essayé de faire de l’obstruction ou de faire obstacle à l’adoption du projet de loi, mais nous n’avons pas non plus essayé de le précipiter. Nous avons expliqué très clairement la voie que le NPD entend suivre pour tenter d’accélérer l’adoption du projet de loi.
Nous avons parlé du problème de la récupération des prestations, non seulement en ce qui concerne le Supplément de revenu garanti, mais aussi l’Allocation canadienne pour enfants et l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Nous avons parlé de la nécessité d'exempter les personnes à faible revenu du remboursement de la PCU. Nous avons parlé de certaines personnes qui ont été gravement touchées lorsque le gouvernement les a poursuivies pour des dettes qu’elles avaient contractées, parfois sans en avoir vraiment le choix, comme les enfants en famille d’accueil au Manitoba. Le gouvernement provincial leur avait dit qu’ils devaient faire une demande de PCU, à défaut de quoi ils ne seraient pas admissibles à l’aide sociale dans la province du Manitoba.
D’autres personnes ont pris le gouvernement au mot lorsqu’il leur a dit de faire une demande si elles avaient vraiment besoin d’aide pour lutter contre la pandémie, non seulement parce qu’elles avaient perdu leur emploi, mais aussi en raison de l’augmentation soudaine des coûts, comme le recours à un service de buanderie ou la livraison à domicile de l'épicerie, parce que les membres de la famille ou leur réseau de soutien ne pouvaient pas se rendre à leur lieu de résidence pour se charger de ces tâches. Il y avait un certain nombre d’autres coûts.
Lorsque nous avons soulevé les problèmes liés à la PCU et au fait que les gens ne pouvaient pas avoir accès à une aide financière parce qu’ils n’avaient pas nécessairement perdu leur emploi, les députés libéraux ont exhorté les gens à faire une demande de PCU, soulignant qu’il s’agissait d’un processus de demande sans refus. Des motions de consentement unanime ont été adoptées ici même, ce qui signifie qu’aucun député ne s’y est opposé, disant que si les gens avaient vraiment besoin d’aide et faisaient une demande de bonne foi, ils ne devraient pas être punis ou persécutés. Voilà pourquoi nous avons estimé qu’il était très important que les personnes à faible revenu n'aient pas à rembourser la PCU.
Nous avons aussi évoqué le fait que si le gouvernement était prêt à récupérer les prestations des personnes les plus vulnérables de la société canadienne parce qu’elles n’y avaient pas droit, nous voulions le voir prendre des mesures pour récupérer les prestations des plus grandes entreprises, qui étaient manifestement dans une bonne situation financière parce qu’elles étaient en mesure de verser des dividendes à leurs actionnaires. Si de nombreuses entreprises ont éprouvé des difficultés, nous savons que certaines ont tiré exceptionnellement bien leur épingle du jeu, qu’elles sont en bien meilleure posture financière que dans les années précédant la pandémie. Voilà pourquoi nous avons demandé que des mesures soient prises à cet égard.
Le gouvernement a choisi de ne pas négocier avec nous l’adoption de ce projet de loi. C’est son choix. N’y voyez pas de rancœur de notre part. Il a choisi de négocier avec le Bloc québécois. Nous sommes ici pour défendre les intérêts des citoyens oubliés dans le projet de loi . Le gouvernement avait un choix. Il aurait pu travailler avec le NPD, au nom des citoyens pour lesquels nous nous battons ici. Il aurait pu travailler avec le Bloc québécois en ce qui concerne les préoccupations soulevées par ses députés, ou il aurait pu travailler avec nos deux partis. Ce n’étaient pas des options mutuellement exclusives. Le gouvernement a choisi de ne pas travailler ou négocier avec nous. Il nous est donc difficile d’adopter rapidement un projet de loi qui laisse de côté trop de citoyens, et le gouvernement n’a pas travaillé avec nous pour essayer de répondre à ces préoccupations légitimes.
À mon avis, pendant la dernière législature, le gouvernement avait l’impression que, comme nous sommes un parti responsable et que nous savions que les Canadiens ne voulaient pas d’élections pendant la pandémie, il pouvait tenir notre appui pour acquis. Or, cela n’a jamais été le cas, et il ne faudrait pas tenir notre appui pour acquis. Il est vrai que nous voulions éviter des élections. Le chef du Parti conservateur ne pensait pas qu’il devrait y en avoir pendant une pandémie et il n’avait pas l’intention d’en provoquer. Les députés du Bloc québécois n’en voulaient pas non plus pendant une pandémie, car cela aurait été à leur sens irresponsable, et ils n’allaient pas non plus en provoquer. Les néo-démocrates ont voté en conséquence et le a manqué à sa parole envers nous tous à la Chambre qui avions dit qu’il ne devrait pas y avoir d’élections.
Le s'est rendu jusqu'en juin 2021 sans que la Chambre adopte une motion de défiance. Nous voulions passer l’été sans avoir d’élections, de sorte que le Parlement puisse de nouveau siéger en temps voulu en septembre afin de se pencher sur les questions très réelles que le projet de loi est censé régler. Il traite bien de certaines, mais pas suffisamment.
Au lieu de respecter le véritable effort consenti par les partis, malgré les nombreuses lacunes du gouvernement, afin de préserver le Parlement, en août, le a décidé de déclencher quand même des élections dont personne ne voulait et que la Chambre des communes n’avait pas réclamées. Il l’a fait en prétextant un enjeu qui n'avait pas émergé en plein été.
Si le pensait que le gouvernement avait des décisions importantes à prendre, ce n’était pas nouveau au début du mois d’août. Il le savait probablement en juin déjà et il aurait pu être franc avec nous à ce sujet. Au lieu de cela, il a nié vouloir des élections. Les députés de tous les partis s’en sont réjouis. Nous avons agi en conséquence, et il a trahi la confiance de la Chambre et des Canadiens en déclenchant des élections inutiles dont personne ne voulait.
J’ai dit « en prétextant ». Pourquoi est-ce que je pense que le a trouvé un prétexte pour déclencher des élections? Parce qu’il a déclaré qu’il fallait prendre des décisions sur des questions importantes et que le gouvernement aurait peut-être à mettre en œuvre de nouvelles initiatives majeures. Or, il a pris tout son temps, et nous sommes revenus bien après les élections. Ensuite, quand nous sommes revenus, nous avons eu un discours du Trône qui n’offrait rien de nouveau, pas de modification ou de nouvelle orientation stratégique majeure du gouvernement face à la pandémie.
Le projet de loi n’est pas une grande mesure audacieuse, mais il abandonne des centaines de milliers de Canadiens en pleine pandémie doublée d’une période économique difficile. Cependant, le premier ministre n’a pas demandé de mandat pour cela. Pendant la campagne électorale, il a déclaré qu’il soutiendrait les Canadiens. Il ne s’est pas adressé à eux et il ne s’est jamais montré honnête avec eux à propos du virage qu’il voulait prendre.
Il se trouve que le s'est servi d'un prétexte pour déclencher des élections. Alors que, pendant la campagne, il cherchait à se démarquer des conservateurs au sujet de la relance après la pandémie, le 21 octobre, un mois à peine après le scrutin, il a suivi leur conseil et annulé la Prestation canadienne de relance économique avec un préavis de deux jours seulement aux quelque 900 000 personnes inscrites au programme.
Il n’y avait rien de vraiment nouveau dans le discours du Trône. Le grand défi, soit de s'entendre avec les conservateurs sur la façon d'assurer la relance après la pandémie, avait déjà été relevé en octobre, avant que le ait même la décence de convoquer la Chambre. Ce n’est pas dans le discours du Trône qu’il allait tenir parole et annoncer aux Canadiens la nouvelle orientation pour laquelle il avait besoin d’un nouveau mandat.
Peut-être que ce serait dans l’énoncé économique de l’automne qui a été présenté cette semaine. Je suis désolé de dire que je n’y vois rien qui soit particulièrement nouveau, audacieux ou excitant. En fait, nous n’avons même pas vu d’engagement à mettre en œuvre d’urgence certaines promesses de campagne des libéraux.
En revanche, la veille, nous avons vu le , qui a déclenché des élections afin d’obtenir un mandat pour se démarquer des conservateurs, suivre leur conseil de renouveler le mandat de la Banque du Canada, sans qu’il y ait de plus large débat, comme c'est le cas dans certains autres pays.
Nous savons qu’aux États‑Unis, il y a un double mandat, l’emploi et l’inflation. Nous savons que la Nouvelle‑Zélande a parlé dernièrement de sa préoccupation au sujet du prix des logements dans le mandat de sa banque centrale. Nous savons que le Royaume‑Uni a demandé récemment à sa banque centrale de tenir compte de l’incidence de la politique monétaire sur la lutte contre les changements climatiques.
Nos alliés, qui sont eux-mêmes des gestionnaires financiers compétents, parlent de différentes façons de rebâtir leur économie au sortir de la pandémie. Cependant, les libéraux ont décidé de suivre les conseils de l’opposition officielle après avoir provoqué des élections, parce qu’ils ont dit qu’il y avait une énorme différence dans la façon dont ils allaient gérer les choses.
Nous nous trouvons ici en face d’un qui a brisé sa promesse de ne pas déclencher des élections pendant une pandémie. En face d’un premier ministre qui s’est adressé aux Canadiens en disant qu’il avait besoin d’un mandat aux différences très marquées par rapport aux objectifs de l’opposition conservatrice. Ensuite, il a essentiellement suivi leurs conseils sur les éléments fondamentaux de la reprise post-pandémie, et ce projet de loi en est le reflet.
Nous sommes devant un gouvernement qui a décidé de ne pas collaborer étroitement avec le NPD pour régler certains de ces problèmes. Cependant, nous savons que le projet de loi sera adopté rapidement et que les gens qui peuvent obtenir de l’aide grâce à ce petit projet de loi l’obtiendront, parce que le gouvernement a choisi de travailler avec quelqu’un d’autre, comme il en a le droit. Toutefois, si le gouvernement veut obtenir notre appui dans des dossiers comme celui-ci, ses députés doivent s’asseoir avec nous et nous parler. Ils doivent nous parler des gens que nous représentons et que nous défendons ici, c’est-à-dire les aînés.
Nous avons beaucoup parlé du Supplément de revenu garanti. Le gouvernement a fait une annonce mardi. Nous demandions depuis longtemps ce qu’il comptait faire. Les libéraux nous l’ont dit, en même temps qu’à tout le monde, dans l’énoncé économique de l’automne, et il y a beaucoup de questions à poser sur la pertinence de cette solution. De ce côté-ci de la Chambre, nous aurions été très heureux de faire part de nos commentaires avant l’annonce afin de nous assurer que le programme profitera à un plus grand nombre de personnes.
Nous n’obtiendrons pas tout ce que nous voulons tant que nous ne serons pas au pouvoir, mais je vais donner un exemple, celui du paiement versé aux personnes handicapées. Il s’agit d’un paiement unique, mais il devrait représenter une augmentation de la prestation régulière, comme les libéraux l’avaient promis. Ils n’ont toutefois rien dit au sujet des modalités. Les libéraux ont d’abord annoncé que le paiement s’appliquerait aux personnes qui reçoivent le crédit d’impôt pour personnes handicapées. Nous aurions aimé négocier les modalités de cette mesure, parce que nous savions qu’elle n’était pas suffisante.
Ce ne sont pas toutes les personnes handicapées qui reçoivent le crédit d’impôt pour personnes handicapées, et cela pour toutes sortes de raisons. Premièrement, il est coûteux et difficile d’obtenir une certification au titre de ce crédit d’impôt. Beaucoup de personnes handicapées vivent dans la pauvreté. Elles n’ont tout simplement pas les 20 $ à 40 $ de frais administratifs à payer au cabinet du médecin afin de faire approuver une demande de crédit d’impôt pour personnes handicapées.
Au-delà de cela, un grand nombre d’entre eux n’ont pas un revenu suffisant pour bénéficier d’un crédit d’impôt. Leur revenu doit être assez élevé pour payer de l'impôt s’ils veulent tirer parti d’un crédit d’impôt. Malheureusement, trop de personnes handicapées n’ont pas un revenu suffisant. C’était donc un mauvais moyen d’aider les gens qui en ont le plus besoin.
Le deuxième problème était que le paiement unique allait être versé de façon disproportionnée aux personnes handicapées qui ont les revenus les plus élevés. Cette politique n’a aucun sens, parce que l’argent ne va pas là où il est vraiment nécessaire et n’est pas versé assez rapidement. De plus, ce paiement tardait à être versé. Je tiens à souligner ici que nous avons réussi à faire augmenter le nombre de personnes qui ont reçu ce paiement et à aider un plus grand nombre de personnes qui en avaient vraiment besoin.
Maintenant, le gouvernement a annoncé un autre paiement ponctuel pour régler le problème du Supplément de revenu garanti. Il semble qu’il faudra encore beaucoup de temps avant que les gens reçoivent de l’aide. Ces gens sont déjà sans-abri et ils ne peuvent pas attendre pendant des mois. Nous aurions pu en discuter pour trouver une solution à ce problème afin que tout fonctionne bien et rapidement, mais nous n’avons pas été invités à le faire.
Je suis heureux que le gouvernement ait réagi à la pression du public. Je suis fier du rôle que le NPD a joué en exerçant des pressions sur le gouvernement. Je suis également heureux que le gouvernement ait senti le besoin d’agir, mais répondre à la pression du public et à l’insistance d’un parti politique à la Chambre n’équivaut pas à négocier une solution dans le contexte d’un projet de loi.
Nous ne sommes pas ici seulement pour les personnes âgées, mais aussi pour les travailleurs. À l’heure actuelle, de nombreux travailleurs sont laissés pour compte par le régime d’assurance-emploi. Les libéraux ont dit qu’ils allaient régler le problème, mais nous ne savons pas quand il le fera. Personne ne nous a dit clairement quand on va régler ce problème. Nos bureaux de circonscription reçoivent des appels de gens qui demandent des prestations d’assurance-emploi, mais en vain. Le système est incapable de suivre l’évolution de l’économie. Voilà pourquoi il a fallu créer des prestations exceptionnelles face à la pandémie, des prestations que le gouvernement a tout simplement annulées sans avoir réformé le régime d’assurance-emploi.
Je discutais tout à l’heure avec ma collègue d’ de ce que lui disent les habitants de sa circonscription, en Alberta. Ils ne reçoivent pas d’aide financière par le biais de l'assurance-emploi, même s’ils ont travaillé fort et payé leurs cotisations au régime. Ils n’y ont pas accès quand ils en ont besoin.
Nous sommes ici pour les personnes handicapées qui sont traitées sans ménagement par le gouvernement. Les libéraux parlent beaucoup, mais ils ne font pas grand-chose pour aider concrètement les gens dans le besoin.
Nous sommes ici pour défendre les intérêts des étudiants. Le gouvernement n’aurait jamais créé la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants si le NPD n’avait pas insisté pour la négocier.
Les députés se souviendront peut-être que la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants était moins élevée que la Prestation canadienne d’urgence, la PCU. Nous proposions que les étudiants soient admissibles à la PCU comme tout le monde. Les étudiants devaient payer leurs frais de scolarité à l’automne 2020, mais ils ne pouvaient pas trouver d’emploi pendant l’été. Le gouvernement estimait que les étudiants étaient naturellement paresseux et il ne pouvait simplement pas se résoudre à les payer à ne rien faire. Il a donc décidé de leur accorder une prestation moins élevée que la PCU, mais de créer un programme d’emplois phénoménal qui allait leur permettre d’être embauchés pendant l’été.
Quelqu’un se souvient-il du programme d’emplois que les libéraux envisageaient à l’approche de l’été 2020? Ce programme allait être plus tard connu sous le nom du scandale de l'organisme UNIS. L’argent n’a jamais été versé, ce qui est une bonne chose en rétrospective, parce que nous n’avions aucune idée de la façon dont le programme allait être mis en œuvre. Le fait est que ce programme pour les étudiants n’a jamais vu le jour. Les emplois n’ont jamais été créés, mais les étudiants, eux, ont continué de recevoir des prestations réduites sous prétexte que des emplois les aideraient à combler la différence et à payer leurs frais de scolarité à l’automne. Cela ne s’est toutefois jamais produit.
Il y a eu des moments de collaboration au Parlement, et nous sommes toujours prêts à coopérer pour accélérer l'adoption d'une mesure législative lorsque celle-ci reflète les priorités des gens que nous représentons ici. Pour les membres de la communauté LGBTQ2S, nous avons travaillé de concert avec le gouvernement afin d'accélérer l’adoption du projet de loi interdisant les thérapies de conversion. C’est un dossier que Sheri Benson, qui a été élue à Saskatoon en même temps que moi en 2015, a été la première à soulever à la Chambre. Mon collègue d’ a fait de l’excellent travail pour faire avancer ce dossier. Lorsqu’une mesure profite aux gens que nous représentons, et que le gouvernement la conçoit d’une bonne façon sans laisser de côté une foule d’autres personnes, nous sommes heureux de collaborer, tout comme nous avons été heureux de collaborer pour faire adopter un projet de loi qui allait enfin permettre aux travailleurs de tout le pays de bénéficier de 10 jours de congé de maladie payé.
Encore une fois, ce n’est pas un projet de loi parfait. Nous estimons que les travailleurs de tout le pays devraient avoir 10 jours de congé de maladie payé, mais le projet de loi précise qu’une personne obtient un jour de congé de maladie par mois travaillé, de sorte qu’elle doit attendre 10 mois pour obtenir les 10 jours en question. Nous sommes en pleine pandémie. Si nous avons plaidé en faveur des congés de maladie, c’était pour que les gens qui ne se sentent pas bien n’aient pas à se présenter au travail. Nous ne pensions pas qu’il fallait les obliger à travailler en étant malades pendant 10 mois en attendant qu’ils accumulent le temps nécessaire pour se protéger et protéger tous les employés de leur lieu de travail contre la COVID‑19. Nous voulions leur accorder ces congés pour qu’ils puissent faire ce qui s’impose et protéger tout le monde dans leur milieu de travail et dans leur collectivité.
Néanmoins, nous avons collaboré avec le gouvernement pour faire adopter rapidement ce projet de loi, parce que nous reconnaissons que, même si ce n’est pas la meilleure façon de procéder, c’est ce qu’on peut faire de mieux pour l’instant et nous nous sommes battus pour l’améliorer. Lors de l'étude en comité, nous avons présenté des amendements qui auraient permis de trouver un compromis afin d’éviter cette longue attente de 10 mois et d'accorder travailleurs au moins quatre jours dès le départ pour faire ce qui s’imposait. Cependant, comme les amendements ont été rejetés par les libéraux, nous savons que c’est tout ce que nous allons obtenir pour l’instant et nous reconnaissons que cette solution doit être mise en place rapidement. Au moins, il y a eu des discussions et des négociations à ce sujet.
Tout cela pour dire que les néo-démocrates sont là pour se battre pour les gens qu’ils représentent. Nous sommes ici pour nous battre pour les personnes âgées. Nous sommes ici pour nous battre pour les étudiants. Nous sommes ici pour prêter notre voix aux personnes handicapées de tout le pays en cette Chambre. Nous nous sommes battus pour les femmes, comme les femmes de l’industrie du voyage que le projet de loi a laissées de côté. Nous sommes ici pour les agents de voyages indépendants qui travaillent pour eux-mêmes et qui travaillent pour leurs clients: tout d’abord, au début de la pandémie, ils les ont aidés à s'y retrouver dans les voyages annulés, les bons et les remises, et maintenant, ils font des réservations, car les gens, dans un élan d’optimisme, commencent à réserver des voyages. Cependant, ils ne seront payés que lorsque les gens feront ces voyages, et bien sûr, Omicron remet cela en question. Nous sommes ici pour parler en leur nom.
Lorsque le gouvernement sera prêt à travailler avec nous pour s’assurer que ces personnes ne sont pas laissées pour compte dans les projets de loi qu’il présente, nous serons là pour essayer de faire avancer rapidement l'étude des mesures législatives. Lorsque le gouvernement choisit d’autres partenaires, c’est son affaire, mais il y a beaucoup de laissés-pour-compte dans le projet de loi . J’aimerais avoir plus de temps pour le corriger pour qu'il y ait moins de gens laissés pour compte, raison pour laquelle nous ne votons pas pour accélérer l'adoption du projet de loi, sachant très bien que son étude sera accélérée selon ce qu'a prévu le gouvernement en sélectionnant ses partenaires. Nous invitons le gouvernement à travailler avec nous à l’avenir pour créer de meilleures lois et laisser moins de gens pour compte, mais cela ne semble pas être l’approche qu’il a adoptée jusqu’à présent en cette nouvelle législature.
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Madame la Présidente, quel moment je vis! Quelle expérience de prendre la parole à la Chambre des communes! Je remercie les électeurs de Peterborough—Kawartha. C’est grâce à leur appui que je suis là. Je suis là parce qu’ils ont cru en moi. Je promets de faire de mon mieux et de faire ce que j’ai appris dans ma jeunesse à Douro, en Ontario: travailler fort. Comme le dit la chanson Journey, je ne suis qu’une fille de petite ville, et je crois fermement aux leçons qu’une petite ville enseigne: aider les autres en servant véritablement.
Remontons donc à juin 2021. J’ai reçu un appel d’une maman très désemparée du nom de Kim, dont la fille Cassy était portée disparue. Cassy souffrait de schizophrénie, et Kim était d’avis que les médias n’accordaient pas à sa disparition l’attention qu’elle méritait, parce que Cassy vivait dans la rue. Dans une entrevue qu’elle m’a accordée sur les médias sociaux, Kim a imploré les gens de lui ramener Cassy. Dans les 72 heures qui ont suivi, Cassy a été retracée dans le commerce du sexe à Toronto, et ramenée à Peterborough—Kawartha, grâce aux internautes qui ont parlé de son cas.
Je n’ai jamais rencontré Cassy. J’ai tout au plus causé avec sa mère. Mais je reviens au mois d’août 2021, pendant la campagne électorale. Juste à l’extérieur de ma permanence électorale, il y avait une femme en détresse. Je lui ai demandé comment je pouvais l’aider. Elle m’a regardé dans les yeux et m’a dit qu’elle avait peur. Elle m’a confié qu’elle n’avait nulle part où vivre et que les gens de la rue lui faisaient du mal. J’ai remarqué des ailes tatouées sur sa poitrine, le même tatouage que sa mère Kim m’avait décrit lorsque nous avons appelé à l’aide pour la retrouver. Soupçonnant que ce pouvait être elle, je lui ai donc demandé si elle s’appelait Cassy. Elle m’a répondu oui.
Comme beaucoup de personnes qui sont forcées de vivre dans la rue et de mener un combat contre la maladie mentale et la toxicomanie, Cassy avait une mère et une famille qui l’aimaient, mais ce n’est pas toujours assez. Des traumatismes et les circonstances l’ont amenée là. Elle n’a pas choisi cette vie.
Je signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Cassy n’avait pas choisi cette vie. Je ne voyais pas Cassy tous les jours, mais lorsque je la voyais, elle était désemparée, épuisée, affamée et effrayée. Elle n’avait pas de chez-soi, et elle ne bénéficiait pas de l'aide nécessaire pour obtenir le traitement dont elle avait besoin. Le 20 septembre 2021, oui, le jour de l’élection, pendant que je faisais des visites avec mon équipe, j’ai reçu un texto qui m’a coupé les jambes. C’était sa mère qui m’annonçait: « Cassy est morte. C’est son corps que l’on a trouvé derrière le magasin de musique. La famille n’est pas encore avisée, et je ne pense pas qu’on ait déjà dévoilé son nom aux médias ». J’étais complètement bouleversée. J’étais anéantie émotivement; j’avais le cœur déchiré. J’avais l’impression d’avoir personnellement abandonné Cassy.
Comment le système a-t-il trahi Cassy? Combien d’autres personnes, comme Cassy, seront-elles laissées pour compte? À ce moment-là, je me suis demandé pourquoi je m’étais lancée en politique et pourquoi c’était important. Mon partenaire, Ryan, était avec moi, et comme tout excellent partenaire, il m’a aidé à me recentrer et m’a remonté le moral. Il m’a pris la main et m’a dit qu’en acceptant cette fonction de députée, je pouvais faire partie du changement qui était nécessaire pour les gens comme Cassy.
Je me suis portée candidate à ce poste parce que je sais que nous pouvons faire mieux. Nous devons changer la façon dont nous parlons de la santé mentale, nous devons mieux comprendre les complexités de la dépendance et nous devons modifier les politiques qui s'appliquent lorsque des personnes comme Cassy sont incapables de prendre soin d’elles-mêmes. Nous avons besoin d'infrastructures et nous devons consacrer des ressources à la construction d’établissements de traitement de la santé mentale tournés vers l’avenir. La santé mentale a une incidence sur chacun d’entre nous.
Nous avons entendu parler de tant de programmes et de tant d’argent consacrés à la santé mentale, mais les choses ne s’améliorent pas. Elles semblent empirer. L’argent ne règle pas tout. Si nous ne dirigeons pas l’argent au bon endroit ou si nous ne disposons pas d’un calendrier raisonnable pour l’affectation des fonds, d’une vision ou d’un plan novateur de partenariat, nous ne pouvons pas espérer un changement. Nous devons changer notre façon de percevoir la santé mentale et d'en parler. C’est ce qui nous aidera à changer la façon dont nous la traitons. Les êtres humains ont la fâcheuse réputation de ne pas comprendre une chose tant qu'ils ne l’ont pas vécue.
Heureusement, et malheureusement aussi, la plupart d’entre nous ont été confrontés aux ravages de la maladie mentale. La plupart d’entre nous savent que la santé mentale contribue au bonheur, à la créativité et à la productivité, qui sont des facteurs directement liés à l'économie. La crise économique actuelle est une crise de santé mentale. Comment pouvons-nous espérer que des personnes qui n’ont pas les moyens de se nourrir ou de se loger sortent du cycle de la pauvreté? Nous devons réduire le coût de la vie si nous voulons nous attaquer sérieusement au dossier de la santé mentale. Nous devons créer un environnement qui favorise l’indépendance et la confiance.
J’ai été nommée ministre du Tourisme du cabinet fantôme, et je sais de première main à quel point ce secteur souffre. Bon nombre de ceux qui ont été dévastés par la pandémie ne veulent pas d’autres prêts; ils veulent travailler. L’une de mes solutions économiques préférées vient du député de , qui a dit que les programmes et les subventions doivent être trois choses: opportuns, ciblés et temporaires.
Comme je l’ai dit plus tôt, la présente crise économique est une crise de santé mentale, et je travaillerai avec diligence pour aider à la récupération des emplois perdus. Nous devons retrouver nos amis et notre famille. Nous avons plus que jamais besoin les uns des autres. Nous devons accepter et respecter les directives de santé publique, mais nous devons aussi être mieux préparés à faire face à la nouvelle normalité. Nous devons faire la transition pour apprendre à vivre avec la COVID.
Cette pandémie a amplifié la crise des opioïdes. Ma circonscription, Peterborough—Kawartha, affiche l’un des taux les plus élevés de décès imputables aux opioïdes au pays. Nous affichons le deuxième taux de surdose le plus élevé de l’Ontario. Chez nous, des gens meurent dans la rue et à la maison. J’ai moi-même perdu des amis et des membres de ma famille à cause de surdoses et de suicides.
En me levant ici aujourd’hui, je veux laisser ce message pour moi-même et pour tous les résidants de ma circonscription, Peterborough—Kawartha: nous ne pouvons pas baiser les bras; nous ne pouvons pas nous arrêter. Nous devons travailler chaque jour pour trouver ce qui fonctionne, mais surtout, ce qui ne fonctionne pas. Je travaillerai pour Peterborough—Kawartha et pour toutes les personnes comme Cassy qui sont laissées pour compte par le système, car je crois que lorsque nous prenons soin de nos voisins, nous prenons soin du pays tout entier. Nous ne pouvons pas cesser d’y croire.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi . Ces deux dernières semaines, en tant que député et membre du comité des finances, j’ai appris quelque chose de très intéressant. Une des premières questions posées au comité était la suivante: « D’où vient l’argent? »
Le gouvernement libéral va affecter 7,4 milliards de dollars à des programmes semblables à la PCU et aux autres programmes de la première série de mesures qu’il a mises en place pendant la pandémie. Cependant, nous avons depuis appris qu’une partie de cet argent a, en fait, fini dans les poches d’organisations criminelles. Des personnes ont pu frauder et obtenir des fonds publics à des fins criminelles, mais cela ne dérange pas les libéraux, puisque, tout récemment, ils ont réduit les peines pour certaines infractions, notamment celles liées aux armes à feu.
Nous savons que le gouvernement libéral est laxiste face au crime et aux criminels. Les Canadiens le savent. Cependant, si nous regardons ce qu’ils font en ce moment même, ils vont dépenser 7,4 milliards de dollars, et ce, sans qu'on exerce la moindre surveillance. L’Agence du revenu du Canada ne surveille aucunement l'utilisation de ces fonds. Le rapport du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada, le CANAFE, montre que des millions de dollars, de l’argent durement gagné par les contribuables, finissent dans les poches de criminels. D’autres fonds sont allés à des détenus. S’il y avait la moindre possibilité que l’argent des contribuables canadiens remplisse les coffres d’organisations terroristes, les députés peuvent-ils croire que le gouvernement du Canada permettrait qu'une telle chose se produise, mais surtout, qu’il ne réagirait pas?
Les citoyens de Miramichi-Grand Lake ne veulent pas financer des organisations terroristes. Ils ne veulent pas verser d’argent à des détenus. Ils ne veulent pas financer le crime organisé. Ils ne veulent pas financer des criminels dans quelque activité que ce soit, et ils ne veulent certainement pas que les peines imposées pour des infractions liées aux armes à feu soient revues à la baisse.
Le gouvernement libéral fait reculer le Canada à bien des égards en ce moment. Parlons de cette première question, que le député de a posée au comité: « D’où vient l’argent? » Le gouvernement du Canada n’a aucune idée d’où viennent ces 7,4 milliards de dollars. Il a fini par dire qu’ils viennent du fonds de réserve. Très bien, mais d’où venait cet argent?
J’insiste sur le fait que cet argent proviendrait des recettes énergétiques. Notre pays est un chef de file du secteur de l’énergie. Qu’il s’agisse de pétrole, de gaz, de minéraux ou de mines, nous sommes des chefs de file dans le développement de ces secteurs qui génèrent une part importante des revenus pour notre pays et ses contribuables. Les libéraux financent la PCU et d’autres programmes sans exercer la moindre surveillance, en utilisant les recettes provenant des industries mêmes qu’il cherche à éliminer face au reste du monde.
Actuellement, ils sont incapables de résoudre le problème des droits de douane sur le bois d’œuvre. Les États-Unis ont besoin de plus de pétrole et doivent se tourner vers l’OPEP et d’autres pays pour répondre à leurs besoins en matière de pétrole et de pipelines. Le gouvernement canadien ne pourrait-il pas dire aux Américains: « Nous allons vous fournir du pétrole. Construisons un oléoduc ensemble. En passant, ne pourriez-vous pas supprimer les droits de douane sur notre bois d’œuvre? »
C’est un argument plutôt général, un argument de base, mais je parie que les libéraux ne l’ont jamais formulé. Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils n’ont aucun plan pour notre pays. Ils n’ont aucun plan pour Miramichi—Grand Lake. Tout ce qu’ils veulent faire, c’est parler de la crise climatique et avoir l’appui de tout le monde. Ils avaient le soutien massif des Premières Nations du pays à tel point qu’ils n’ont même pas assisté à la première Journée de la vérité et de la réconciliation. Ils ont mis le drapeau en berne durant six mois.
Nous parlons d’un gouvernement qui n’a aucun respect pour la population canadienne, aucun respect pour l’argent durement gagné par les contribuables de Miramichi—Grand Lake, du Nouveau-Brunswick et des autres provinces et territoires. Nous parlons du gouvernement de ce pays, qui affiche le deuxième taux d'inflation en importance au monde.
J’ai 43 ans. J’ai eu la chance d’acheter une maison construite en 1919 dans une région rurale du Nouveau-Brunswick. Elle n’était pas en très bon état et au fil des années, j’ai fait beaucoup de travaux pour la retaper. Il y a des gens de mon âge et même plus jeunes que moi qui n’auront jamais la chance de devenir propriétaires dans ce pays.
En 2006, j’ai acheté ma maison pour 40 000 $. Aujourd’hui, je pourrais la vendre 160 000 $ ou 170 000 $. J’habite dans une petite localité rurale du Nouveau-Brunswick où la connexion Internet est très mauvaise et dont la seule ressource est la forêt. Au fil du temps, j’ai vu disparaître cette industrie. Si la valeur de ma maison a autant augmenté, imaginez ce que vaut aujourd’hui une maison payée 300 000 $ en 2005. Probablement des millions de dollars.
Les Canadiens n’auront pas les moyens d’acheter une maison. Ils n’auront pas d’enfants. Nous devons favoriser la croissance démographique. J’ai quatre enfants. Je peux dire qu’aujourd’hui, élever quatre enfants, cela coûte très cher. Si c’était à refaire, j’en aurais encore quatre. J’adore les enfants.
Cependant, prenons une personne qui a 28 ou 29 ans aujourd’hui. Cette personne veut acheter une maison, une maison qui devrait valoir 250 000 $, mais qui coûte maintenant 800 000 $. Elle a un conjoint qui veut avoir des enfants, mais ces deux personnes n’ont même pas les moyens d’en avoir un. Voilà le pays que le gouvernement laisse à nos enfants et à nos petits-enfants à venir. C’est inacceptable.
En tant que membre de l’équipe conservatrice, je crois qu'il faut demander au comité d'inviter l’Agence du revenu du Canada pour assurer un suivi de l’argent durement gagné par les contribuables canadiens ainsi que la vérificatrice générale, pour l'interroger sur ces questions sérieuses. Cela nous permettra aussi de leur demander pourquoi ils ne soumettent pas à une vérification les personnes qui ont escroqué les Canadiens de leur argent durement gagné.
Pourquoi cela se produit-il? Comment le du Canada peut-il soutenir cette entreprise? Comment peut‑il dire qu’il défend l’intérêt des Canadiens alors que des gens dans la vingtaine et la trentaine ne pourront jamais posséder une maison dans ce pays? Comment peut-il dire qu’il défend leur intérêt? Il est à l’origine de l’inflation du coût du logement. Le coût du bacon a augmenté de 30 à 35 % rien qu’au cours des deux dernières années. Les gens ne peuvent même plus se payer du bacon.
Je pense qu'il y a abus de pouvoir. Nous avons un qui est déconnecté de tous les Canadiens. Il a assurément perdu contact avec la réalité du Canada rural. Il est déconnecté des gens de Miramichi—Grand Lake.
J’ai ici le rapport du Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada. Je suis éberlué qu’on y dise que les fraudes liées au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ont été commises de façon analogue, c'est‑à‑dire que le prêt était transféré du compte d’entreprise du demandeur à son compte personnel, puis retiré en espèces. Nous avons dans ce pays des gens qui s'approprient l’argent des contribuables. Nous avons 1 million d’emplois non pourvus, des maisons que personne ne peut se payer et de la nourriture que personne ne peut se payer.
C’est la beauté d’être à la Chambre aujourd’hui. J’ai à mes côtés un bon ami de la Nouvelle-Écosse. Mon père est de la Nouvelle-Écosse. J’ai un autre ami ici, de Terre-Neuve, et ils sont ici à travailler pour la population canadienne qui les a envoyés ici. Ils travaillent ici pour s'assurer que l’argent que les contribuables ont gagné à la sueur de leur front fasse l'objet d'un contrôle.
Le Parti conservateur du Canada est le seul parti qui a jamais exercé une surveillance sur l’argent que les contribuables canadiens gagnent à la sueur de leur front. Nous devons tenir le gouvernement responsable parce que le est déconnecté, non seulement du Canada rural et de Miramichi—Grand Lake, mais de toute la population canadienne.
Nous devons nous assurer que l’argent des contribuables canadiens ne finance pas des organisations terroristes, des organisations criminelles, des escrocs et des petits criminels. Nous ne pouvons pas nous permettre que l’argent durement gagné par les Canadiens soit versé à ces organisations.
Nous avons présenté une motion au comité. Le Parti conservateur, les membres de ce comité et tous les députés de ce côté‑ci de la Chambre veulent une surveillance du , parce que les Canadiens en valent la peine, parce que l’argent de leurs impôts en vaut la peine et parce que la population du pays doit passer en premier.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
La demande contenue dans le projet de loi s’élève à 7,4 milliards de dollars, et le projet de loi est adopté à la hâte à la Chambre, sans que l’on ait le temps de se pencher sur une autre dépense de 7,4 milliards de dollars en comité. Beaucoup de situations de ce genre se sont produites au cours des deux dernières années, depuis le début de la pandémie. Je me souviens qu’au début de 2021, il y avait un projet de loi représentant 52 milliards de dollars de dépenses, et le gouvernement voulait que le Parlement l’approuve en quatre heures, littéralement, avec peu de possibilités de surveillance et peu de possibilités d'assurer un tant soit peu de transparence ou de responsabilité quant à ces dépenses. Maintenant, avec le projet de loi , on nous demande d’approuver 7,4 milliards de dollars.
Je veux me concentrer sur quelques points aujourd’hui. Le premier est de savoir qui est laissé pour compte dans le projet de loi . Je pense qu’il est très important que nous reconnaissions qui est laissé pour compte dans le projet de loi. Deuxièmement, je veux me concentrer sur la question de la responsabilité, de la transparence et de la surveillance, des éléments qui font gravement défaut dans le projet de loi. Le député de a demandé aux fonctionnaires du ministère des Finances d’où venait cet argent, et tout ce que nous avons entendu en retour, c'est un silence total. Il a suggéré qu’il y avait peut-être un arbre dans lequel pousse de l'argent dans notre pays, mais il n’y a pas eu de réponse. C’est le genre de questions dont nous pourrions traiter si nous avions plus de temps.
J’ai vraiment la chance de venir de la circonscription de Barrie—Innisfil, qui est aussi connue sous le nom de « Terminal 4 ». Beaucoup d’employés de l’aéroport Pearson et de compagnies aériennes, de voyages et de tourisme vivent dans ma circonscription. Bon nombre d’entre eux ont ressenti de l’anxiété, non seulement au cours des 18 derniers mois, en essayant de recoller les morceaux de leur vie alors que l’industrie du voyage et du tourisme a été décimée, mais aussi en raison du fait qu’au cours des derniers jours, nous avons vu des avis du gouvernement du Canada sur les voyages. Ils freinent vraiment certaines des décisions que les Canadiens ont prises de voyager pendant les Fêtes, d'aller à l’étranger dans des pays chauds, ce que font généralement les Canadiens, ou de voyager simplement pour rendre visite à leur famille aux États‑Unis. Beaucoup de ces voyages ne se font pas, et cela a un impact sérieux sur notre industrie du voyage et du tourisme, en particulier sur le secteur aérien, qui a été durement touché au cours des 21 derniers mois, et sur les conseillers en voyages, comme les agents de voyages, dont bon nombre ont été exclus au cours des 21 derniers mois des nombreux avantages offerts par le gouvernement. Aujourd’hui, ils sont à nouveau laissés pour compte.
J’ai entendu la dire qu’ils devront présenter une demande comme tout le monde, mais d’après les discussions que j’ai eues avec l’Association canadienne des conseillers en voyages indépendants, présenter une demande n’est tout simplement pas une option. Ils ne se sont pas admissibles parce que beaucoup d’entre eux sont des conseillers en voyages indépendants. Ils n’ont pas pignon sur rue et n’ont pas de locaux commerciaux. Ils travaillent à partir de chez eux. Cependant, ils génèrent 2,4 milliards de dollars de revenus, du moins ils le faisaient en 2019, avant que la pandémie ne frappe.
Un grand nombre des 12 000 conseillers en voyages indépendants du pays, comme Heather Kearns et Charlene Caldwell dans ma circonscription, n’étaient admissibles à aucune des prestations liées à la pandémie. Par conséquent, elles ont vu leur chiffre d’affaires chuter de façon vertigineuse. Souvent, ces personnes ne sont payées pour des réservations que lorsque les voyages ont lieu, alors les députés peuvent imaginer la situation, si nous réservions un voyage et que ce voyage était annulé et remboursé et que nous ne nous faisions pas payer pour les réservations pour lesquelles nous avions travaillé.
Les 20 derniers mois ont été terriblement difficiles pour les conseillers en voyages, et la situation va perdurer. Le projet de loi n’aborde pas directement la demande de l’Association canadienne des conseillers en voyages indépendants, qui réclame une sorte de financement provisoire pour permettre aux conseillers en voyages d’accéder plus facilement aux programmes gouvernementaux. Je pense que c’est un échec du projet de loi .
L’autre élément, dont nous ont parlé les aînés, est la récupération du Supplément de revenu garanti. De nombreux aînés souffrent en ce moment. Le Canada est aux prises avec une crise de l’abordabilité et les hausses du coût du chauffage, de l’essence, de l’épicerie et de l’électricité touchent de façon disproportionnée les aînés, non seulement dans ma circonscription, mais partout au pays. De nombreuses personnes âgées ont demandé la PCU, et maintenant, parce qu’elles l’ont reçue, elles voient l’argent récupéré sur le montant de leur Supplément de revenu garanti. Le gouvernement s’attaque à ce problème, mais n’agira pas avant mai 2022, et par conséquent bon nombre de ces aînés continueront de souffrir de la crise de l’accessibilité financière et de la crise de l’inflation qui sévit actuellement.
Ce ne sont là que quelques-unes des graves lacunes de ce projet de loi.
Au cours des derniers jours, j’ai entendu, comme beaucoup de mes collègues à la Chambre, des conseillers en voyages et d’autres personnes de l’industrie du voyage et du tourisme dire à quel point ils sont inquiets des derniers avis aux voyageurs, surtout à l’approche du temps de l’année où le Canada connaît sa période de voyage la plus achalandée. Bon nombre de ces conseillers en voyages vont tout simplement perdre encore une fois des revenus, et nous devrions donc prévoir dans le projet de loi des mesures de soutien plus larges pour le secteur des voyages et du tourisme. De telles mesures ne sont pas abordées dans ce projet de loi, et les conseillers en voyages indépendants en subiront les conséquences.
Ce que nous voulons également voir dans le projet de loi , et ce point me semble extrêmement préoccupant, est le niveau de responsabilité et de transparence qui a été demandé par les députés conservateurs au comité des finances, en particulier pour ce qui est de la surveillance. Le CANAFE a publié un rapport, et je rappelle aux Canadiens que CANAFE est l'acronyme du Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada. Son travail consiste à surveiller littéralement toutes les opérations financières effectuées dans notre pays. Il a publié un rapport, et ce n'est qu'après la réception d'une demande d'AIPRP présentée par M. Rubin, un chercheur d'Ottawa, que l'on a découvert l'étendue, la portée et l'ampleur des fraudes liées à la PCU commises au Canada. Les conservateurs ont proposé des amendements au projet de loi , mais ceux-ci n'ont pas été intégrés à la dernière version du projet de loi. Ces amendements visaient à inclure dans le projet de loi une vérification, fondée sur le rapport du CANAFE, effectuée par la vérificatrice générale, ainsi qu'un examen de certaines des mesures prises par l'ARC pour enquêter sur ce problème et poursuivre les fraudeurs.
Voici quelques exemples de ce que contient ce rapport du CANAFE. C'est vraiment troublant, et cela devrait aussi troubler les Canadiens compte tenu de l'étendue, de la portée et du montant de la fraude. Il est aussi important de souligner qui est impliqué dans cette fraude.
Le CANAFE a publié ce rapport pour la première fois en 2020. Les députés savent-ils combien d'enquêtes l'Agence du revenu du Canada a lancées depuis? Aucune en 21 mois. Ce fait à lui seul est troublant. Les conservateurs ont tenté de faire amender le projet de loi afin qu’on puisse enquêter au nom des Canadiens, ou au moins permettre aux organismes chargés d'enquêter d'examiner la question de la fraude.
Le rapport du CANAFE est intéressant à lire, et j'invite tout le monde à le faire. Je vais certainement l'afficher sur certains réseaux sociaux. Il contient un excellent sommaire, mais beaucoup de données ont été caviardées. Comme je sais que je n'ai pas beaucoup de temps, je vais rapidement résumer certains des défis liés à ce rapport du CANAFE et expliquer pourquoi il est important qu'ils fassent l'objet d'une enquête. En voici un extrait:
Des entités déclarantes ont indiqué que des organisations criminelles utilisant des identités volées ainsi que des particuliers recrutés dans les médias sociaux effectuent des « fraudes à la PCU » dans certaines villes...
C'était en 2020, et rédigé au présent. Le rapport se poursuit ainsi:
...les cartes prépayées sont chargées avec des allocations de la PCU et d'autres fonds blanchis.
Des entités déclarantes ont mentionné que des clients qui ne sont pas admissibles, ou qui travaillent à temps plein, ont demandé la PCU et l'ont reçue.
De plus, selon une entité déclarante, des fraudeurs se servent de renseignements d'identification personnelle volés pour demander en ligne la PCU ou des remboursements de la TPS et s'arrangent pour faire déposer les fonds sur des cartes prépayées ou rechargeables.
Nous avons aussi entendu parler des gangs et des organisations criminelles qui ont utilisé la PCU pour financer l'achat d'armes.
C'est un enjeu très important pour les Canadiens. Le gouvernement a distribué des milliards de dollars sans contrôle, sans reddition de comptes et sans transparence. Les conservateurs sont donc d'avis qu'il est important de faire enquête dans ce dossier.
J'ajouterai une dernière chose. L'autre jour, au comité de l'éthique, j'ai demandé aux membres d'étudier une motion dans laquelle il était proposé d'examiner les dépenses de plus de 600 milliards de dollars liées à la pandémie qui n'ont pas fait l'objet d'une reddition de comptes du gouvernement, et la motion a été rejetée par les députés libéraux.
Nous devons aller au fond des choses pour que les Canadiens puissent faire confiance au gouvernement et pour que nous nous assurions de bien comprendre où va l'argent. Je trouve décevant de voir que les amendements proposés concernant la reddition de comptes et la transparence n'étaient pas au nombre des amendements qui ont été acceptés pour le projet de loi , et il est difficile de comprendre pourquoi.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole après le député de Barrie—Innisfil, qui a parlé avec tant d’éloquence des difficultés qu’éprouvent les conseillers en voyages indépendants. J’en ai rencontré beaucoup également, et il est indéniable qu’ils se sentent exclus de l’aide gouvernementale.
Le gouvernement demande essentiellement dans le projet de loi que nous lui donnions tout l’argent dont il a besoin maintenant et de régler plus tard les questions de reddition de comptes et de transparence. Je crois que le député a passé en revue certains des problèmes signalés par le CANAFE ainsi que les problèmes de fraude qui s’aggravent. Je reviendrai au CANAFE dans un instant pour aborder certaines de ses autres préoccupations.
De ce côté-ci de la Chambre, nous avons appuyé les Canadiens à qui on a interdit de retourner au travail en raison de diverses restrictions sanitaires. Nous nous sommes opposés à ce que les libéraux remettent des chèques de COVID à des prisonniers, à des membres du crime organisé, à des fraudeurs présumés et à des sociétés qui versent des primes et des dividendes à leurs cadres supérieurs. Nous n’étions pas d’accord pour payer des gens pour qu’ils ne travaillent pas pendant que l’économie était ouverte et qu’il y avait un demi-million d’emplois vacants. Dans ma province, l’Alberta, il y a eu une brève reprise de l’économie.
Je viens de parler avec un hôtelier qui m’a dit qu’ils ne peuvent rouvrir leur cuisine que trois jours par semaine parce qu’ils ne trouvent pas de personnel. Ils nettoient les chambres toute la journée et jusqu’à n’importe quelle heure parce qu’ils n’arrivent pas à trouver suffisamment de personnes pour travailler pendant les heures cruciales de la matinée, lorsqu’ils essaient de remettre en état une chambre pour le client suivant. La cuisine d’un grand hôtel ouverte trois jours par semaine n’est pas une façon de gérer une entreprise. Elle va perdre des clients. Les gens ne voyageront tout simplement pas. Les hôtels perdent également les revenus nécessaires pour continuer à payer leurs employés. C’est une lutte des deux côtés, pour les employés et les employeurs, mais nous, du côté des conservateurs, nous sommes là pour eux.
Je pense que le principe que nous devrions retenir est que, si un gouvernement provincial ou fédéral enlève à quelqu’un la capacité de gagner sa vie, il lui doit une indemnité, que j’appellerais une appropriation réglementaire. Il a enlevé quelque chose à une personne sans qu’elle en soit responsable et il doit donc l’indemniser, mais cette indemnisation ne doit pas s’étendre aux périodes où la personne a choisi de ne pas travailler; c'était son choix. De même, si une personne se livre à une activité criminelle, il va de soi qu’elle ne devrait pas recevoir de prestations du gouvernement pour faciliter son activité criminelle.
Nous voulons aider les entreprises de tourisme et d’hôtellerie touchées par les restrictions sur les voyages, mais nous nous opposons à une loi comme celle-ci qui ouvre les vannes pour faire tout ce que le gouvernement juge nécessaire. Il s’agit de 7,4 milliards de dollars de nouvelles dépenses qui s’ajoutent à toutes les autres dépenses qu’il a effectuées.
La Chambre a déjà entendu deux de mes collègues dire qu’ils avaient essayé de régler ce problème en comité. Nous avons proposé des idées pour améliorer les choses. Nous avons énoncé quatre conditions qui, selon nous, amélioreraient radicalement ce projet de loi.
J’étais ici lors de la dernière législature et nous avons vu le gouvernement faire des pieds et des mains pour faire adopter des projets de loi à la hâte et ne revenir que plus tard pour corriger les erreurs. En général, ces erreurs se traduisaient par des milliards de dollars de l’argent des contribuables qui étaient soit dépensés de manière imprudente, soit impossibles à dépenser parce que le programme ne fonctionnait tout simplement pas pour les personnes pour lesquelles il avait été conçu. Toutes ces choses sont généralement corrigées par un comité de la Chambre. C’est là que des témoins viennent dire si les programmes fonctionneront comme prévu et que des fonctionnaires fédéraux viennent expliquer les programmes.
Nous avons vu au Comité permanent des finances que les représentants du ministère étaient totalement incapables d’expliquer d’où viendrait l’argent. Je pensais que la question était très simple et qu’il suffisait de consulter le budget des dépenses pour y répondre. J’ai un proverbe yiddish, comme beaucoup de députés doivent s’y attendre. Le voici: « Ce n'est pas dans votre sommeil que se cachent vos péchés, mais dans vos rêves. » Je me souviens du débat sur un autre projet de loi à la Chambre, il y a quelques jours à peine. J’ai mentionné que, généralement, dans les projets de loi d’initiative ministérielle, il y a une différence entre ce que dit le projet de loi et les intentions que cache le gouvernement. Les deux sont en général complètement distincts. Le péché dans ce projet de loi, c'est qu’il n’y a pas suffisamment de reddition de comptes et de transparence envers les contribuables à qui l’on demande de régler une énorme facture pour remettre le pays sur les rails.
Le député qui m'a précédé a parlé du CANAFE. Je me permets donc de continuer de lire quelques-unes des préoccupations résumées dans son rapport. « Des entités déclarantes ont mentionné que des clients ont demandé et reçu la PCU, alors qu’ils ne vivent pas au Canada et qu’ils résident dans un “territoire soulevant des préoccupations”. » Nous payons des gens à l’étranger qui obtiennent des fonds publics, alors que nous n’avons aucun moyen de vérifier s’ils ont droit à ces fonds et qu’ils ne sont pas au Canada. Quand je rencontre mes concitoyens, que je communique avec eux par courriel ou par téléphone, il m’est difficile d’expliquer pourquoi nous versons des prestations à des personnes qui se trouvent à l’étranger. « Des entités déclarantes ont souligné que des clients ont reçu plusieurs dépôts au titre de la PCU au cours d’une même semaine, qu’ils ont présenté plusieurs demandes de PCU en utilisant une ou plusieurs identités, ou qu’ils ont fait des opérations pour toucher des chèques de PCU à plusieurs endroits. »
Normalement, ce serait considéré comme de la fraude. Ce serait jugé très préoccupant et nous chercherions à limiter, à endiguer et à arrêter ce phénomène dès que possible.
« Des entités déclarantes ont mentionné que des clients qui se livraient à des activités financières douteuses ou illégales ont reçu des versements au titre de la PCU ainsi qu'un revenu d’emploi. » Enfin, « des entités déclarantes ont mentionné que des clients semblaient recevoir des versements au titre de la PCU, alors qu’ils percevaient un revenu de leur entreprise et/ou qu’ils recevaient des fonds du CUEC, tout en se livrant à des activités douteuses ou frauduleuses ». C'est un acte d'accusation. Le député qui s’est exprimé avant moi a abordé ce sujet. Nous nous appuyons sur le CANAFE. Je siégeais au Comité permanent des finances et j’ai suivi des séances d’information à huis clos où le CANAFE l’expliquait. Il s’agit d’un service exceptionnel qui est offert au gouvernement du Canada pour s'assurer que le versement des prestations est effectué avec une diligence raisonnable. Les prestations doivent être versées aux personnes qui en ont le plus besoin et la confiance à l'égard du gouvernement est sapée quand celui-ci se contente de dire qu’il va ouvrir les vannes et qu'il trouvera une solution par la suite.
La vérificatrice générale a publié un rapport concernant les contrôles aux frontières, les tests de dépistage des personnes aux frontières et le suivi de celles-ci pour vérifier qu'elles ont bien fait la quarantaine. C'est un rapport accablant. Madame la Présidente, je sais que vous avez déjà siégé à ce comité et que vous appréciez, probablement autant que moi, les rapports des vérificateurs généraux. Il s'agit d'un rapport accablant qui montre que, dans une situation où le gouvernement a instauré un programme comme celui des paiements en espèces versés aux personnes dans le besoin, un petit groupe de personnes a, comme c'est toujours le cas, commis des fraudes. Le système devrait être conçu pour éviter que cela se produise et pour que les contribuables et les citoyens aient confiance dans le système ainsi que dans la capacité du gouvernement de maîtriser la situation et de sévir contre les fraudeurs. Il est raisonnable pour les contribuables et les citoyens de s'attendre à ce que nous agissions ainsi.
Nous avons dépensé une somme d'argent prodigieuse, et on nous demande d'approuver encore plus de dépenses dans ce projet de loi. Nous avons proposé des amendements qui amélioreraient radicalement cette mesure législative afin de nous assurer que nous disposons de ce mécanisme de reddition de comptes et de transparence. Nous venons de voir l'énoncé économique de l'automne qui prévoit encore plus de dépenses. Les recettes et les dépenses augmentent, et les résidents de ma circonscription se demandent qui va payer toutes ces factures.
En définitive, la pandémie se terminera un jour. Je dis toujours aux gens qu'elle prendra fin. J'ignore quand, car je ne suis ni médecin ni scientifique, mais la pandémie prendra fin, et, à un moment donné, il faudra payer les comptes. Il faudra reporter une partie de la dette. Qui paiera pour toutes ces dépenses? La dette s'élève maintenant à plus d'un billion de dollars.
Cela me fait penser à John Diefenbaker. En discutant avec mon caucus, je me suis souvenu des propos que le grand John Diefenbaker a tenus à la Chambre dans les années 1960 lorsqu'il débattait avec un libéral d'en face, M. Pickersgill, et qu'il décrivait certaines des mesures financières adoptées à l'époque par les libéraux. L'énoncé économique de l'automne me fait penser à cela. M. Diefenbaker a déclaré que c'était comme une soupe homéopathique préparée à partir de l'ombre d'un pigeon mort d'inanition. Je ne pourrais imaginer de meilleure analogie pour décrire ce que je vois. M. Diefenbaker a dit cela il y a 50 ou 60 ans, et rien n'a vraiment changé avec le gouvernement libéral. C'est du pareil au même. Il dépense d'énormes sommes d'argent et s'impose très peu de limites et de contrôles.
Voici un autre exemple. Un rapport du directeur parlementaire du budget sur le projet de brise-glace a été publié pas plus tard qu'aujourd'hui. En 2013, le montant pour deux brise-glace devait se chiffrer à 1,3 milliard de dollars. Le coût a gonflé pour atteindre 7,25 milliards de dollars. On ne fait pas l'acquisition d'un plus grand nombre de brise-glace; il n'y en a que deux. Il s'agit de contrôle des coûts et de gestion de projet. Le gouvernement actuel est au pouvoir depuis six ans et c'est complètement de sa faute. Les libéraux ne peuvent jeter le blâme sur personne.
En 2015, ils ont hérité d'excellents bilans financiers et de budgets équilibrés. À maintes reprises, nous avons dit aux libéraux de se préparer à une situation désastreuse ou à un ralentissement. Jamais nous n'aurions pu prévoir une pandémie comme celle-ci ni une crise financière soudaine, où les gens se feraient dire de demeurer chez eux et qu'ils ne pourraient se rendre au travail, au point de risquer de perdre leur gagne-pain. Dans de telles circonstances, il est tout à fait légitime pour le gouvernement d'intervenir afin d'aider les gens. Certains exploitent la situation indûment et il faut faire les suivis nécessaires pour que les prestations obtenues frauduleusement soient remboursées aux contribuables. Dans des situations comme celles-là, je comprends qu'il faille soutenir les gens.
Toutefois, les contribuables se demandent: « Quand est-ce que ça va cesser? » Ils se demandent quand le gouvernement fera preuve de la transparence et de la reddition de comptes auxquelles on s'attend lorsqu'il emprunte avec la carte de crédit du pays dont tous les contribuables sont responsables.
Comme le dit mon proverbe: « Ce n'est pas dans votre sommeil que se cachent vos péchés, mais dans vos rêves ». Le gouvernement rêve qu'avec l'énoncé économique de l'automne ou un projet de loi comme celui à l'étude, il regagnera la confiance des Canadiens.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet de ce projet de loi et d'exprimer nos préoccupations quant à la demande d'approbation de plus de 7 milliards de dollars supplémentaires. Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue le député de . J'apprécie ses interventions et j'ai hâte d'entendre son discours.
Les libéraux affirment souvent qu'ils ont un plan pour l'économie, mais je pense que nous savons tous ce que cela veut vraiment dire: des politiciens et des bureaucrates réunis autour d'une table qui créent un énième programme gouvernemental pour lequel ils pourront dépenser de l'argent.
On nous demande d'examiner un projet de loi qui prévoit plus de 7 milliards de dollars en fonds supplémentaires. Nous avons dit à maintes reprises à la Chambre que l'impression de tous ces billets, les 400 milliards de dollars, cause d'énormes problèmes d'inflation partout au pays. Ainsi, le prix d'à peu près tout a augmenté, ce qui a rendu bien des choses plus chères, y compris des biens du quotidien, et cette situation touche de plein fouet les gens qui vivent d'un chèque de paie à l'autre et qui peinent à joindre les deux bouts tous les jours.
Comme nous le savons tous, chaque fois qu'un nouveau plan est établi, il finit par échouer. Puis, le gouvernement explique que quelque chose ne va pas et qu'il doit présenter un nouveau programme pour corriger celui qu'il vient de mettre en œuvre. Pensons à quelqu'un qui va chez le médecin pour un problème d'hypertension artérielle et à qui on prescrit un médicament. Ensuite, il se plaint d'avoir la bouche sèche, et le médecin lui prescrit un autre médicament. Le problème d'hypertension artérielle revient, et il doit prendre encore un autre médicament. La liste s'allonge encore et encore. Nous nous trouvons exactement dans le même type de situation.
Dans ce cas-ci, le gouvernement parle d'un nouveau programme de garderies, un programme qui semble objectivement s'appuyer sur un financement déficitaire pendant longtemps. Ce programme causera d'importants problèmes pour les parents qui tentent d'accéder aux places déjà limitées. Ce que le gouvernement fait lorsqu'il s'ingère dans le marché, comme nous le savons tous, c'est d'oblitérer la concurrence. Il crée des règles du jeu inéquitables pour les autres fournisseurs.
Nous parlons de personnes qui exploitent une garderie dans leur sous-sol. Ces garderies sont réglementées et elles sont dans le voisinage. En injectant de l'argent et en altérant la valeur marchande de ces services, le gouvernement cause la disparition de ces places en garderie qui seraient autrement offertes sur le libre marché. Cela entraîne d'autres problèmes et encore des listes d'attente. Ceux qui pensent que les services de garde coûtent cher maintenant auront une surprise lorsque le gouvernement en aura obtenu la mainmise.
Il semble que le gouvernement ait deux modes d'action: interventionniste et très interventionniste. Nous parlons ici des garderies, mais il est question de l'élargissement de nombreux autres programmes.
Comme nous l'affirmons depuis le début et comme mes amis l'ont déjà souligné, quand le gouvernement a demandé aux Canadiens de rester à la maison et aux entreprises de fermer leurs portes en raison de la pandémie, et que personne ne savait vraiment ce qui était en train de se passer, il fallait aider tous ces gens, et nous avons appuyé les programmes en question. Or, ces programmes, comme la subvention salariale, l'aide pour le loyer et beaucoup d'autres, comportaient des lacunes que nous, députés de l'opposition, avons portées à l'attention du gouvernement. Dans certains cas, des changements ont été apportés, et dans d'autres, non. Malgré toute l'attention portée à ces programmes, beaucoup d'entreprises n'y ont pas eu droit.
Voilà que nous apprenons qu'il se pourrait que la PCU ait été versée à des membres du crime organisé, contribuant peut-être ainsi à la criminalité déjà croissante dans certaines grandes villes du pays. Cela mérite un examen. Cela mérite que les parlementaires fassent leur travail pour découvrir ce qui se passe avec ce programme, de même que ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Comme nous le savons, le gouvernement ne dispose pas de ressources divines. Tout ce qu'il a à sa disposition, c'est l'impôt que nous payons et, s'il fait un emprunt, nous nous retrouvons endettés. S'il imprime de l'argent, c'est une façon détournée de faire payer des impôts à la population. C'est une taxe sur l'épargne, et les économies de beaucoup de gens de la classe moyenne perdent ainsi de la valeur.
Comme on l'a souligné à maintes reprises à la Chambre, les personnes qui vivent dans de beaux manoirs ou qui disposent d'actifs imposants se sont enrichies. Toutefois, il y a aussi les personnes qui ont du mal à joindre les deux bouts, à se trouver une maison, voire à accéder au marché immobilier, qui peinent à payer leurs factures ou qui, lorsqu'elles font leur épicerie, se rendent compte que leur panier n'est pas aussi plein qu'avant, mais que les prix à la caisse sont les mêmes. Le gouvernement a tiré tout cet argent de son chapeau, puis refuse de changer d'approche, et voilà le résultat.
Au pire de la pandémie, la première chose que le gouvernement a faite a été d'essayer de s'approprier le pouvoir absolu de taxation et de dépenser sans compter pendant deux ans.