La Chambre reprend l'étude, interrompue le 31 mai, du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
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Monsieur le Président, comme toujours, c'est un honneur pour moi de représenter les gens formidables de Bruce—Grey—Owen Sound et de prendre la parole au sujet d'un projet de loi très important.
Ma première question est la suivante: pourquoi débattons-nous de ce projet de loi aujourd'hui? Je rappelle à tous les députés que des ententes de financement sont déjà en vigueur et ont été signées par toutes les provinces et tous les territoires. L'argent circule déjà, et je dirais que nous devrions débattre d'une multitude d'autres questions prioritaires qui concernent l'abordabilité et dont le gouvernement libéral ne s'est pas encore occupé. En outre, je voudrais souligner que le projet de loi n'est pas une stratégie en matière de garde d'enfants. Il s'agit d'un plan de marketing médiatique.
Encore une fois, les libéraux font des promesses qu'ils ne peuvent pas réaliser. Les garderies à dix dollars par jour ne corrigent pas les problèmes de pénurie de main-d'œuvre et de manque de places. Je vous garantis aujourd'hui que si jamais cette stratégie échoue et ne permet pas d'offrir des services de garde d'enfants abordables à tous ceux qui en ont besoin, partout au Canada, le gouvernement libéral blâmera les provinces et les territoires pour cet échec.
Je souligne qu'en janvier, pendant la période des questions, le leader du gouvernement à la Chambre a eu l'audace de qualifier les accords actuels d'universels, comme l'ont fait d'autres députés libéraux. Comment ces députés peuvent-ils prétendre que le programme est universel alors qu'il manque des centaines de milliers de places en garderie? Un programme n'est pas universel si des centaines de milliers de Canadiens n'y ont pas accès.
Ces dernières années, nous avons constaté qu'il est de plus en plus difficile pour les parents d'obtenir des services de garde, sans parler de services de garde abordables. C'est pourquoi je peux apprécier les efforts qui sous-tendent le projet de loi et l'idée de faire avancer un plan pour des services de garde d'enfants abordables. Cependant, s'il n'y a pas de places, cela ne fonctionnera toujours pas. En outre, je souligne que la situation touche de nombreuses familles dans ma circonscription, mais qu'elle affecte les femmes de manière disproportionnée. Au Canada, la réalité actuelle, qui a été exacerbé par les dépenses inflationnistes en forte hausse du gouvernement actuel, est que le coût de la vie est monté en flèche, ce qui rend les nécessités de la vie inaccessibles pour de nombreuses familles, comme nous pouvons maintenant le constater. Dans la plupart des cas, les deux parents doivent travailler pour joindre les deux bouts.
Selon les commentaires que j'ai reçus de plus d'une vingtaine de garderies de ma circonscription, je vais me concentrer sur trois points clés du projet de loi. Le premier, comme on l'a déjà indiqué, porte sur l'accès aux programmes, en particulier dans les régions rurales du pays. Le deuxième concerne la pénurie de main-d'œuvre, qui est un problème dans de nombreux secteurs. Enfin, il y a la hausse des coûts.
Je sais que des ministériels vont probablement me poser une question au sujet des amendements. Je note que mes collègues conservateurs, en particulier notre , ont proposé de nombreux amendements forts valables au comité et à l'étape du rapport, mais ils ont malheureusement tous été rejetés.
Revenons à mon premier point concernant l'accès, en particulier dans les collectivités rurales, comme dans Bruce—Grey—Owen Sound. Je vais laisser la parole aux travailleurs des garderies de ma circonscription. Je rapporte leur point de vue sur ce programme.
Ils disent que la demande pour les services de garde a augmenté énormément. Chaque famille veut avoir accès à une place en garderie à 10 $ par jour. Cependant, ils n'hésitent pas à dire que des enfants sur la liste d'attente auront l'âge d'aller à l'école avant qu'une place se libère. Ils ajoutent que les parents ne peuvent pas aller travailler si leurs enfants n'ont pas une place en garderie. L'absence de services de garde d'enfants entraîne des répercussions pour les collectivités locales, mais l'impact est encore plus grand sur toutes les collectivités des régions rurales.
Donc, comme je l'ai mentionné, même si le gouvernement réussit à réduire artificiellement certains coûts au moyen de ses ententes de financement avec les provinces, le principal problème de ce programme est que la demande est si grande que d'innombrables familles n'obtiendront pas une place subventionnée ou n'y auront pas accès.
J'aimerais vous donner un exemple qui montre bien les limites du programme. Mon frère et son épouse occupent tous les deux un emploi. Lui travaille pour Bruce Power, tandis que ma belle-sœur est une employée dans le système de santé. Ils doivent parcourir 30, 40 ou 50 kilomètres juste pour se rendre au travail. Ils ont deux jeunes enfants à l'école primaire qui pratiquent des sports et qui aiment faire plein d'activités. Ils n'ont pas accès à un programme de services de garde et doivent demander de l'aide à des proches ou à des garderies privées afin d'obtenir les services dont ils ont besoin.
Le deuxième point que je souhaite aborder est celui de la pénurie de main-d'œuvre. Depuis un certain temps, toutes les garderies de ma circonscription tirent la sonnette d'alarme au sujet de la pénurie de main-d'œuvre. Alors que la réduction du coût des services de garde aiderait certainement les familles qui peuvent accéder au programme, il devient impossible d'élargir le programme à cause de la pénurie de personnel. Un centre de ma circonscription a indiqué qu'il lui était impossible d'élargir ses activités sans personnel qualifié. Les éducateurs de la petite enfance sont très rares. Par ailleurs, le programme de garde d'enfants est très lourd sur le plan administratif. En plus du travail supplémentaire requis dans les centres, de nombreux fonctionnaires ont pour tâche de surveiller et de gérer le programme.
Ce programme est entravé non seulement par la pénurie d'éducateurs en garderie, mais aussi par le fardeau bureaucratique que crée les tâches administratives supplémentaires requise pour se conformer aux critères et aux normes.
Voici un autre enjeu crucial dont j'ai une expérience personnelle: la diminution des programmes offerts avant et après l'école. D'après ce qu'on m'a dit au YMCA de ma région, les pénuries de main-d'œuvre ont entraîné une réduction du nombre de programmes pour enfants d'âge scolaire qu'il est possible d'offrir, ce qui a entraîné une baisse des revenus d'inscription dans les services de garde pour enfants d'âge scolaire, c'est-à-dire avant et après l'école. En plus des pénuries de main-d'œuvre pour ce groupe d'âge, il y a également eu des réductions de programmes en raison des fermetures d'écoles, du passage à l'apprentissage en ligne et du nombre accru de parents qui travaillent à la maison et gèrent différemment la garde des enfants avant et après l'école.
C'est un sujet qui me préoccupe en tant que père célibataire. Au fur et à mesure que ce programme se développe, l'accès aux services de garde avant et après l'école pour de nombreux parents célibataires de ma circonscription posera problème en raison du manque de main-d'œuvre, une fois de plus.
La nature même des emplois pose également problème, car elle rend la vie beaucoup plus difficile aux employés actuels alors qu'il y a déjà une pénurie de main-d'œuvre. Une autre garderie nous signale que, de surcroît, il s'agit d'un travail très altruiste et épuisant, souvent sans pauses. Le taux d'épuisement professionnel est élevé. Il s'agit d'un domaine dominé par les femmes, et le paradoxe est qu'il s'agit d'un service essentiel aux parents qui veulent pouvoir réintégrer le marché du travail tout en ayant une jeune famille.
Mon dernier grand argument concerne l'augmentation des coûts de fonctionnement. Beaucoup des garderies m'ont confirmé que le financement prévu par le programme de garderies actuel ne suffit pas à compenser les dépenses, et de nombreuses organisations de ma circonscription affirment que le financement prévu pour le programme ne couvre pas les dépenses actuelles. Les coûts des services publics, des denrées alimentaires et des assurances ont augmenté dans des proportions d'au moins 10 %, et tous les autres coûts ont augmenté aussi. En revanche, l'augmentation accordée pour compenser ces hausses de prix est inférieure à 3 %, et le compte n'y est pas. Il n'est pas équitable de financer de la même manière les garderies rurales et les garderies urbaines. Elles affichent d'énormes déficits chaque mois, et cela ne peut plus durer.
Comme je l'ai dit plus tôt, les conservateurs ont proposé au comité des amendements sensés afin de rendre le programme suffisamment souple pour que les familles et les garderies ne soient pas pénalisées par une approche paternaliste imposée par Ottawa. Dans ma circonscription, les familles veulent de plus en plus avoir accès à des services garde de qualité qui sont adaptés à leur horaire, et les libéraux ne semblent pas comprendre qu'on ne peut tout simplement pas réduire le prix d'un service qui n'existe pas.
En conclusion, il est essentiel d'avoir accès à de bons services de garde abordables, mais si un service n'est pas accessible, alors il n'existe pas. Or, le projet de loi ne fait rien pour améliorer l'accessibilité. Toutes les familles canadiennes devraient avoir accès à des services de garde de qualité et abordables, et elles devraient pouvoir choisir les fournisseurs de services de garde qui répondent le mieux à leurs besoins. C'est particulièrement important dans les régions rurales du pays. Le projet de loi est bon pour les familles qui ont déjà une place en garderie, mais il n'aide pas les milliers de familles qui attendent une place ou les fournisseurs de services qui n'ont pas le personnel ou les infrastructures nécessaires pour offrir plus de places.
Enfin, nous voyons qu'encore une fois, les libéraux ont fait une promesse qu'ils ne pouvaient pas tenir. Leur engagement à offrir des services de garde à 10 $ par jour ne tient pas compte des pénuries de main-d'œuvre et du manque de places.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre, notamment au sujet du projet de loi . Je suis une mère de famille qui milite pour des services de garde abordables depuis les années 1980, et si je dois rester à la Chambre jusqu'à minuit pour débattre d'un sujet, il n'y a rien d'autre dont je préférerais débattre.
J'ai écouté les interventions d'aujourd'hui, et bon nombre d'entre elles ont été lues. J'aimerais rendre hommage à la qui dit souvent que nous devrions nous exprimer sans l'aide de notes. Comme on peut le constater, c'est bien ce que je fais, puisque je ne me souviens pas du nom de sa circonscription.
Je veux parler du véritable objet de ce projet de loi et de ce que l'opposition en dit. C'est une chose de dire que nous devons aller de l'avant et travailler ensemble. Il est très facile de critiquer ce qui a été proposé et de souligner toutes les lacunes, tous les défauts et tout ce qu'il manque sans reconnaître...
Une voix: C'est littéralement notre travail.
Mme Leah Taylor Roy: Monsieur le Président, c'est drôle. Quelqu'un d'en face vient de dire que c'est littéralement leur travail, mais je ne le crois pas. Je crois qu'en tant que députés, nous sommes tous ici pour travailler ensemble pour l'avenir du Canada et des Canadiens.
Nous devons travailler en collaboration, et c'est ce que le gouvernement fait avec chaque province, chaque territoire et chaque groupe pour mettre en place le système de garde d'enfants que nous, les femmes, réclamons depuis plus de 50 ans. Pensons-y. Cela fait 50 ans que nous le réclamons, et notre souhait commence à se réaliser. Au lieu de nous en réjouir, tout ce que nous pouvons faire, c'est critiquer les lacunes de ce système et agir comme si la mesure législative était à blâmer pour l'absence de certaines choses.
Il y a deux enjeux fondamentaux dont nous entendons souvent parler. C'est le cas dans ma circonscription et, d'après ce que j'ai entendu ce soir et au cours des derniers jours, c'est aussi le cas dans de nombreuses autres circonscriptions. Il s'agit de deux préoccupations parmi plusieurs. Je parle du coût de la vie et de l'abordabilité, et de la pénurie de main-d’œuvre. Malgré toutes les soi-disant lacunes qui ont été signalées, ce projet de loi s'attaque efficacement à ces deux problèmes.
Les services de garde coûtent 50 $ par jour à certaines familles, selon l'âge de l'enfant. Ce projet de loi mettrait en place des services de garde d'enfants à 10 $ par jour d'ici 2026. Je garantis que, dans les jeunes familles de ma circonscription à qui je parle, les parents — hommes et femmes — sont très reconnaissants du fait que les coûts aient déjà été réduits de moitié et ils attendent avec impatience les garderies à 10 $ par jour.
Ce projet de loi s'attaque à la crise du coût de la vie. Les députés d'en face ne cessent de répéter que c'est l'une de leurs plus grandes préoccupations. Nous présentons un projet de loi pour régler ce problème, mais tout ce que nous entendons, ce sont des critiques.
L'autre problème, c'est la pénurie de main-d'œuvre. Prenons l'exemple du Québec, qui dispose d'un programme de qualité en matière d'éducation préscolaire et de garde d'enfants. Au Canada, nous avons la chance d'avoir un exemple des éventuelles répercussions positives pour la population active, en particulier la population active féminine, d'un programme de garde d'enfants fiable et abordable.
De nombreux cabinets du secteur privé que je ne nommerai pas ont fourni des estimations selon lesquelles le rendement de cet investissement se situe entre 1,80 $ et 2,50 $ pour chaque dollar dépensé. Il s'agit d'une proposition économique viable qui augmentera la participation à la population active tout en faisant baisser le coût de la vie. Pourtant, tout ce que nous entendons, c'est que le programme n'est pas suffisamment souple et qu'il n'y a pas assez d'éducateurs de la petite enfance. Est-ce la faute du projet de loi? Non. Le programme a été conçu et mis en œuvre en collaboration avec les provinces et les territoires au moyen d'accords bilatéraux qu'ils ont approuvés et qu'ils réclamaient.
La pénurie d'éducateurs de la petite enfance existait avant la présentation de ce projet de loi. Je dirais même que l'augmentation de la participation à la population active va remédier à la pénurie de main-d'œuvre. Le programme permettra à plus de gens de travailler dans les services de garde d'enfants ou dans n'importe quel autre domaine de leur choix, ce qui contribuera à remédier au problème.
Dans certains cas, je crois que les députés d'en face confondent causalité et corrélation. C'est un concept très important. Ce n'est pas parce qu'une chose se produit pendant une période donnée qu'elle est nécessairement causée par quelque chose qui s'observe au cours de cette même période. Il faut effectuer une analyse de régression approfondie en tenant compte de multiples variables pour découvrir la cause de la pénurie. On entend constamment des accusations selon lesquelles si quelque chose se produit sous le gouvernement actuel, c'est nécessairement la faute de celui-ci. Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Il faut examiner les véritables causes. On peut examiner les causes de la pénurie de main-d'œuvre et constater que le projet de loi y remédierait.
On nous demande pourquoi il faut adopter ce projet de loi maintenant, alors qu'il y a déjà du financement. C'est pour pérenniser le programme. Il y a eu plein d'exemples de bonnes mesures législatives, de bons investissements dans les Canadiens, qui ont finalement été annulés. Plusieurs chefs conservateurs ont affirmé qu'ils allaient éliminer cette mesure parce que ce n'est pas une bonne mesure. Pour bien des jeunes familles de ma circonscription, ce serait un grave recul. Je crois que ce serait un grave recul pour tous les Canadiens.
Les parents qui élèvent une famille auront plus de choix. Le projet de loi ne limitera en rien leur liberté de choix. Les provinces et les fournisseurs de services de garderie seront responsables. Nous le savons tous, et le Bloc l'a répété maintes fois: il ne s'agit pas d'une compétence du fédéral. Nous pouvons offrir un financement, nous pouvons jouer un rôle structurant et nous pouvons présenter notre vision, mais ce seront les provinces et les territoires qui procéderont à la mise en œuvre comme ils le souhaitent. C'est pour cette raison que les ententes sont propres à chacun d'eux. Les 30 milliards de dollars que nous investissons pour aider les provinces et les territoires à offrir des services adéquats de garde d'enfants au cours des cinq prochaines années créeront plus de 250 000 nouvelles places et rendront le programme accessible à tous.
En tant que députée, en tant que mère de deux filles, en tant que femme qui a contribué à l'éducation de six enfants et en tant que grand-mère, je ne veux pas que mes enfants et mes petits-enfants aient moins de choix. Je souhaite qu'ils aient plus de choix et je pense que c'est l'objectif du projet de loi . Je demande aux députés de constater les valeurs qui motivent ce projet de loi, de soutenir les familles, de chercher à faire baisser le coût de la vie et de s'attaquer aux pénuries de main-d'œuvre. J'invite les députés à faire comme moi et comme le Parti libéral en votant afin de venir en aide aux jeunes familles canadiennes qui ont tant besoin de services de garde d'enfants et qui ont besoin que quelqu'un fasse le premier pas.
Cela fait 50 ans que nous attendons. Arrêtons de parler de ce qui fait défaut et demandons-nous ce que nous accomplissons pour l'avenir de notre pays.
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Uqaqtittiji, je suis très heureuse d'intervenir ce soir à partir de ma circonscription, la circonscription de Nunavut. J'ai le plaisir d'annoncer que le NPD appuie l'adoption du projet de loi . Le NPD se bat depuis longtemps pour qu'un programme national de garde d'enfants soit inscrit dans la loi.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier la députée de de son excellent travail, la députée de de son travail sur le projet de loi au cours de la 43e législature et Olivia Chow de son travail sur le projet de loi au cours de la 40e législature.
Les néo-démocrates croient sincèrement que tous les parents du Canada méritent d'avoir accès à des services de garde abordables et de grande qualité, peu importe où ils vivent au Canada. Voilà pourquoi il est si important d'adopter le projet de loi .
Mon intervention de ce soir portera sur trois aspects à cette étape du projet de loi. Premièrement, je vais parler de certains éléments du projet de loi. Deuxièmement, je soulignerai l'inclusion d'instruments internationaux dans le projet de loi et l'importance de reconnaître les lois autochtones dans la mise en œuvre de ces instruments importants. Enfin, je vais parler de la désinformation qui a été véhiculée par d'autres députés à la Chambre.
Le contenu du projet de loi est important, parce qu'il établit une vision pour la création d'un système national d’éducation préscolaire et de garde d'enfants. Le projet de loi a pour objet d'établir les principes qui guident les investissements du gouvernement fédéral. Ces principes sont importants, parce qu'ils montrent la volonté du Parlement d'investir dans les enfants. Ceux-ci représentent notre avenir et nous devons faire tout en notre pouvoir pour assurer cet avenir.
Le projet de loi créerait le Conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. Cette mesure est cruciale pour nous assurer que les orientations et les politiques viendront d'experts du domaine. J'espère vraiment que ce conseil comptera des membres des peuples autochtones du Canada.
Je suis contente d'entendre à cette étape-ci que certains éléments du projet de loi ont été bonifiés par le travail du comité des ressources humaines. Je pense notamment au renforcement des exigences en ce qui a trait aux rapports, en particulier celui que le ministre devra présenter au Parlement. Un autre élément est la reconnaissance du fait que les conditions de travail ont un effet sur les services des programmes de garderie; des améliorations ont été apportées au sujet des conditions de travail dans ce domaine.
Les instruments internationaux et les lois autochtones sont également importants. Je pense à l'incroyable travail que ma collègue néo-démocrate la députée de a pu accomplir pour veiller à ce que les droits des Autochtones soient protégés et que des instruments internationaux soient inclus dans le projet de loi . Plus précisément, je souligne l'inclusion importante des droits conférés par la Convention relative aux droits de l'enfant et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. L'objectif est que le Canada reconnaisse ses obligations internationales relatives à la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et à l'élimination de toute forme de discrimination à l'endroit des femmes.
Enfin, je souligne la grande importance pour les peuples autochtones d'un consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause sur les questions concernant leurs enfants. Puisque juin est le Mois national de l'histoire autochtone, je saisis toutes les occasions possibles pour parler de l'histoire autochtone. La mise en œuvre des instruments internationaux pourrait prendre la forme d'une reconnaissance de l'existence de lois autochtones concernant l'éducation de leurs enfants. Par exemple, dans les lois inuites, il y a trois parties qui régissent les Inuits. Je remercie Jarich Oosten, Frédéric Laugrand et Willem Rasing d'avoir révisé le livre intitulé Inuit Laws. Le contenu de ce livre est basé sur des entrevues avec des aînés inuits: Mariano Aupilaarjuk, Marie Tulimaaq, Akisu Joamie, Émile Imaruittuq et Lucassie Nutaraaluk. Je salue leur immense savoir et je les remercie de nous le transmettre pour que nous puissions en bénéficier. C'est tout un privilège de vous faire part de ces noms à la Chambre des communes.
Les lois décrites dans ce livre sont piqujait, maligait et tirigusuusiit. Je décrirai les deux premières dans mon discours. Comme je l'ai indiqué au début du mois, ces catégories régissent nos comportements et nos relations les uns avec les autres, ainsi qu'avec la faune, la flore et l'environnement.
Piqujait se traduit par « comportements qui doivent être faits selon les instructions d'une personne d'autorité ». Un exemple est le piqujait des parents envers les enfants. Dans la société actuelle, piqujait peut également être utilisé par les éducateurs lorsqu'ils s'occupent d'enfants dans les garderies.
Maligait se traduit par « ceux qu'il faut suivre ». Ceux-ci diffèrent des piqujait, car ils sont axés sur l'obligation d'obéir. Dans ce système, un maligait pourrait être utilisé pour établir des politiques, des règlements et des instruments susceptibles d'orienter la prise de décisions.
J'ai hâte d'en apprendre davantage, dans mon rôle de porte-parole en matière d'affaires autochtones, sur les lois autochtones appliquées par les Premières Nations et les Métis, afin de pouvoir m'adresser à eux. Mieux encore, il serait formidable de voir davantage de membres des Premières Nations, de Métis et d'Inuits partout au Canada relever le défi de représenter leur peuple à la Chambre. J'encourage davantage d'Autochtones à envisager de se présenter aux prochaines élections fédérales, afin que nous puissions continuer à élaborer des lois qui reflètent notre existence.
Enfin, j'aimerais parler de la désinformation de la part d'autres députés, principalement des députés conservateurs. J'espère ainsi rappeler certains problèmes aux Canadiens. Comme je l'ai indiqué dans mon discours, le projet de loi ne porte pas seulement sur des ententes en vigueur; sa portée va bien au-delà de cela. Les conservateurs ont dit que le projet de loi C‑35 n'aidera pas les parents à accéder à des services de garde. Au comité des ressources humaines, les conservateurs ont proposé des amendements pour qu'on ne donne plus la priorité aux fournisseurs de services de garde publics et à but non lucratif. Ils soutiennent qu'accorder la priorité à ces groupes est injuste pour les entreprises à but lucratif qui offrent des services de garde. C'est complètement faux. Accorder la priorité, ce n'est pas éliminer, mais bien accorder aux groupes qui favorisent l'équité l'aide supplémentaire dont ils sont privés depuis des années. En accordant la priorité à des fournisseurs de services de garde publics et à but non lucratif, on veillerait à ce que les enfants bénéficient d'un ensemble plus complet de services de garde au Canada.
Pour étayer ces arguments, j'aimerais citer deux témoignages entendus au comité des ressources humaines lors de l'étude du projet de loi . Le premier est celui de Pierre Fortin, professeur émérite d'économie, qui a dit ceci: « Il est indéniable que les marchés privés de la garde d'enfants présentent malheureusement des problèmes de qualité. Je dis "malheureusement" parce que j'ai défendu les solutions du marché privé pendant toute ma carrière, mais un fait reste un fait. » Le deuxième témoignage vient de Morna Ballantyne, directrice générale d'Un Enfant Une Place, qui a dit ceci: « Les fonds publics fédéraux devraient servir à accroître l'offre de services en matière d'éducation préscolaire et de garde d'enfants de qualité, et non à accroître les possibilités de réaliser des profits privés ou d'augmenter les capitaux propres des biens immobiliers et d'autres actifs commerciaux détenus par des intérêts privés. »
En conclusion, je suis très heureuse d'appuyer le projet de loi . Cela me donne l'espoir que les enfants et les parents seront mieux soutenus. L'adoption du projet de loi C‑35 permettrait de fonder les décisions sur les droits de la personne et les droits des Autochtones. La reddition de comptes et la transparence seraient surveillées par un conseil national composé d'experts du domaine. Ce projet de loi contribuerait effectivement à assurer de meilleures conditions de travail pour les travailleurs en garderie.
Qujannamiik d'Iqaluit. Mes pensées accompagnent les nombreux Canadiens qui sont aux prises avec des feux de forêt partout au pays.
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Madame la Présidente, le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi et il appuiera le projet de loi en troisième lecture, même s'il considère qu'il est ambigu.
Le projet de loi ne respecte pas le partage des compétences prévu dans la Constitution, laquelle prévoit clairement que l'éducation comme les politiques familiales ne relèvent pas du Parlement fédéral. Même si le projet de loi prévoit que ce sont les provinces qui pourront accréditer des services de garde et qui détermineront les critères qui s'appliqueront, le projet de loi prévoit que tous les gouvernements au sein du Canada devront respecter les énoncés de principe du Cadre multilatéral pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants.
Bien que ce cadre soit rempli de bonne volonté et de bons principes, il s'inscrit dans l'application du prétendu pouvoir fédéral de dépenser dont le gouvernement du Québec conteste la légitimité et la légalité. En clair, le projet de loi n'a pas été présenté au bon palier de gouvernement.
Je vais d'abord expliquer davantage pourquoi nous voterons quand même en faveur du projet de loi. Ensuite, je vais expliquer l'exception québécoise et je vais terminer mon discours par un rappel historique.
D'abord, le projet de loi exclut le Québec de cette fédéralisation de la politique familiale pour les cinq prochaines années. Le gouvernement du Québec recevra en effet 6 milliards de dollars en compensation pour son retrait de cette politique centralisatrice. En ce sens, le projet de loi respecte la volonté du Québec de ne pas voir le gouvernement fédéral s'ingérer dans ses compétences, surtout que le Québec est un État pionnier dans les services de garde et un modèle de réussite de surcroît.
Néanmoins, contrairement au projet de loi , l'ancêtre du présent projet de loi, la mouture actuelle ne contient aucune inscription de l'exception du Québec. Le projet de loi C-303 prévoyait effectivement ce qui suit:
4. Compte tenu de la nature spéciale et unique de la compétence du gouvernement du Québec en matière d’éducation et de développement des enfants de la société québécoise et par dérogation aux autres dispositions de la présente loi, le gouvernement du Québec peut choisir de se soustraire à l’application de la présente loi et peut, s’il choisit de le faire, recevoir le paiement de transfert complet auquel il aurait droit en vertu de l’article 5.
Présentement, l'entente conclue avec le gouvernement québécois s'échelonne sur une période de cinq ans. Toutefois, l'inscription du plein droit de retrait du Québec de ce programme permettrait d'éviter une autre querelle entre Québec et Ottawa dans le cas où le fédéral souhaiterait s'ingérer dans les champs de compétence du Québec comme il sait si bien le faire.
L'adoption de ce projet de loi permettrait également au Québec de récupérer des sommes importantes pouvant lui permettre de compléter son réseau et de bonifier les conditions de travail des travailleurs du secteur.
En permettant le retrait complet avec pleine compensation du Québec, le projet de loi C‑35 tient compte, chose rare au fédéral, de ces deux tendances opposées dans les relations entre le fédéral et le provincial.
Hors Québec, on considère Ottawa comme garant du progrès social, ce qui entraîne une forte tendance à la centralisation. Au Québec, on rejette ces ingérences. Il serait donc intéressant que le projet de loi C‑35 suive son ancienne version en reconnaissant l'expertise unique en Amérique du Nord du gouvernement du Québec en matière de services de garde, comme l'a fait la communauté internationale en 2003.
L'OCDE, dans l'étude qu'elle consacrait alors aux services de garde au Canada, mentionnait ceci:
Il convient cependant de souligner […] Les progrès extraordinaires réalisés par le Québec, qui a mis en œuvre l'une des politiques sur services d'éducation à l'enfance les plus ambitieux et intéressants en Amérique du Nord […] aucune de ces provinces [canadiennes] n’a fait preuve de la même clarté visionnaire que le Québec pour aborder les besoins des jeunes enfants et des familles [...]
Bref, pour revenir au projet de loi C‑35, les fonctionnaires ont déclaré que le projet de loi avait été rédigé dans le respect des compétences provinciales et territoriales ainsi que dans le respect des droits des Autochtones.
Ils ont par ailleurs soutenu que le projet de loi n'imposait pas non plus de conditions aux autres ordres de gouvernement. C'était la principale préoccupation de certains gouvernements provinciaux au cours du processus de consultation. Toute disposition visant à s'assurer que les provinces assument leur part de l'accord ferait partie des ententes bilatérales individuelles signées avec chaque province et territoire, qui doivent être renégociées tous les cinq ans, comme je l'ai mentionné précédemment.
Voici quand même quelques chiffres intéressants qui portent à réflexion. L'accès à des services de garde réglementés à peu de frais pourrait entraîner l'ajout de 240 000 travailleurs au sein du marché du travail canadien et une hausse du produit intérieur brut réelle de 1,2 % sur 20 ans. Au Québec, l'argent servira également à renforcer le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance déjà en place ici qui doit notamment composer avec une pénurie d'éducatrices.
Ensuite, après le travail en comité, force est de constater que les demandes du Bloc québécois et les demandes du Québec n'ont pas été entendues et respectées.
Tout au long de l'étude, le Québec a été cité comme un modèle. Sans être parfait, le modèle québécois a été cité à de nombreuses reprises comme étant un modèle dont s'inspirer. Toutefois, à l'étape des amendements, lorsqu'est venu le temps d'inscrire l'expertise du Québec dans le projet de loi, nous avons vu les trois autres partis rejeter cette réalité du revers de la main. C'était idem pour nos amendements inscrivant la possibilité pour le Québec de se retirer complètement de tout programme fédéral avec pleine compensation financière. Le seul moment où une ouverture a été faite, c'était lors de l'inscription de l'expertise québécoise dans le préambule, soit le seul endroit où ces paroles n'avaient, en fin de compte, aucun effet concret sur la mesure législative.
Bien qu'ici le Québec ne bénéficie pas de la possibilité d'un retrait complet de ce programme avec pleine compensation, une entente en ce sens avait déjà été conclue entre Ottawa et Québec. Les hauts fonctionnaires avaient travaillé sur ce projet de loi et ont énoncé à plusieurs reprises, lorsqu'ils étaient questionnés à ce sujet, que, bien que rien n'empêchait le gouvernement fédéral d'imposer des conditions à une future entente, le projet de loi a été conçu en ayant toujours une pensée pour l'asymétrie de la réalité québécoise comparativement aux provinces canadiennes. Les différents membres du gouvernement libéral qui se sont exprimés au sujet du projet de loi ont aussi mentionné à de multiples reprises que les libéraux avaient l'intention de continuer à travailler avec le Québec dans ce dossier. L'entente actuelle plaisait également à Québec puisqu'elle ne s'ingérait dans aucun champ de compétences et laissait pleine latitude au gouvernement québécois de dépenser l'argent dans les secteurs qu'il désirait.
Troisièmement, relatons un peu d'histoire: en 2022, le Québec célébrait les 25 ans de la politique familiale. C'est le 23 janvier 1997 qu'à l'initiative du gouvernement du Parti québécois, la ministre de l'Éducation Pauline Marois dévoilait la politique familiale du Québec. Visionnaire, celle-ci s'inscrivait dans un contexte où le portrait du Québec avait changé, avec une augmentation du nombre de familles monoparentales et recomposées, la présence plus importante des femmes sur le marché du travail et la hausse inquiétante de la précarité des emplois.
Cette politique avant-gardiste a donc permis aux Québécois et aux Québécoises de profiter d'une meilleure conciliation travail-famille ou études-famille, d'un accès à des congés de maternité et des congés parentaux plus généreux et a permis d'étendre aux travailleuses et travailleurs autonomes ou ayant des horaires atypiques les programmes d'aide aux familles.
Ce modèle, c'est une richesse. C'est une fierté pour toute la nation québécoise, alors que les études démontrent que chaque dollar investi dans la petite enfance rapporte environ 1,75 $ en revenus fiscaux et que chaque dollar investi en santé et en petite enfance permet d'économiser jusqu'à 9 $ pour les services de santé sociaux et juridiques. Les services éducatifs à la petite enfance ont également été un pas de géant pour l'éducation au Québec. Ceux-ci permettent d'améliorer les chances de réussite des enfants et de prévenir le décrochage scolaire, d'entraîner un effet positif sur l'évolution des tout-petits, de permettre le dépistage rapide des difficultés d'adaptation et d'apprentissage des enfants et d'assurer une meilleure égalité des chances à l'ensemble des jeunes Québécoises et Québécois, peu importe leur sexe, leur origine ethnique ou leur classe sociale.
En conclusion, nous pensons également qu'une véritable politique familiale relève exclusivement des gouvernements provinciaux et du Québec. Les congés parentaux, les soutiens de revenu et les réseaux de garderies doivent être intégrés à un tout cohérent. À notre avis, pour que nous soyons efficaces, tout ce réseau et toutes ces politiques familiales ne doivent relever que du gouvernement du Québec. La Constitution prévoit clairement que l'éducation comme les politiques familiales ne relèvent pas du Parlement fédéral.
Une dernière chose: de même — et je dirais tel qu'il fut recommandé d'ailleurs dans plus d'un rapport au Comité permanent de la condition féminine, dont celui sur les violences conjugales, j'en ai parlé plus tôt dans un autre projet de loi —, en fournissant des structures de garde abordables de qualité et accessibles à tous, nous offrons aux femmes la possibilité de poursuivre leurs ambitions professionnelles sans compromettre leurs responsabilités familiales.
Plus que cela, ce projet de loi vise à permettre le renforcement des services de garde d'enfants en offrant un environnement sûr et protecteur aux petits et surtout à leur mère qui cherche à échapper à la violence conjugale. Ce qu'on dit au Bloc québécois, c'est faisons-le en respect et pour l'expertise, mais surtout pour le champ de compétences du Québec. Nous voterons en faveur du principe du projet de loi .
Je terminerai quand même avec un élément économique intéressant. Selon les travaux de Pierre Fortin, Luc Godbout et Suzie St‑Cerny, de 1998 à 2015, avec les services de garde au Québec pour s'occuper de ces tout-petits, le taux d'activité des mères a augmenté et est passé de 66 à 79 %. On a donc mis en place cette mesure féministe, car oui, les services d'éducation à l'enfance, c'est une politique féministe qui a permis aux femmes de retourner sur le marché du travail, de s'émanciper et de permettre l'égalité des chances des tout-petits.
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Madame la Présidente, à cette heure, c'est un grand honneur de prendre la parole pour appuyer le projet de loi . Je suis tout à fait d'accord avec certains députés qui ont parlé avant moi, comme la députée d’ et la députée de du Bloc québécois qui a fait un très bon discours. J'apprécie toujours les efforts de mes collègues.
Malgré le fait qu'il est tard, je voudrais me prononcer sur ce projet de loi. Ce projet de loi ne fait pas que mettre en place des services de garde. Il est important de souligner les principes de ce projet de loi: il vise à offrir un système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants afin de favoriser leur développement.
[Traduction]
Il est vraiment important de souligner la façon dont le projet de loi englobe des enjeux auxquels beaucoup d'entre nous travaillent depuis des années, comme l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Le projet de loi vise à améliorer les chances des enfants dans la vie, car il est très clair que dans les services de garde d'enfants, les petits apprennent avec des éducatrices qualifiées qui font plus que s'assurer qu'ils se font garder une matinée ou une journée pendant que leurs parents sont au travail.
Les principes du projet de loi soulignent que les services de garde d'enfants doivent être accessibles, abordables, inclusifs et de grande qualité. Ce sont des choses que nous avons désespérément besoin de voir.
Lors du débat sur le projet de loi, j'ai entendu des préoccupations légitimes de la part de mes collègues, en particulier sur les bancs des conservateurs. Ce sont des points justes. Nous ne pouvons pas trouver suffisamment d'éducatrices de la petite enfance pour toutes les places qui sont créées. Le personnel des garderies devrait être rémunéré de manière appropriée, et je suis attristée par le fait que l'entente existante entre le gouvernement du Canada et la province de l'Ontario prévoit une échelle de rémunération du personnel des garderies qui est si insuffisante pour le travail que nous confions à ces personnes que c'en est embarrassant.
Ces gens devraient vraiment être payés plus cher que les PDG. Ils devraient être payés plus cher, avec tout le respect que je dois à mes collègues d'en face. Je sais qu'au moins un de nos collègues du Parti conservateur était un entraîneur de hockey très célèbre. Nos travailleurs en garderie devraient être payés plus cher que nos joueurs de hockey.
Quoi de plus important pour notre société que de veiller à ce que nos enfants aient le meilleur départ possible dans la vie? Nos enseignants, peu importe le niveau où ils enseignent, sont sous-payés. Nous devons reconnaître le travail de nos éducateurs de la petite enfance à sa juste valeur. Ce sont des professionnels, et il faut le reconnaître en les rémunérant adéquatement.
Il n'est toutefois pas injustifié de dire qu'il est impossible d'embaucher assez de travailleurs en garderie pour toutes les places à 10 $ par jour qui deviennent disponibles. Cependant, nous allons y parvenir. Le programme vient de démarrer. Les ententes avec les provinces sont toutes récentes. Je suis vraiment encouragée par le fait que tout cela va être inscrit dans la loi, dans cette mesure législative. Espérons qu'un gouvernement futur ne pourra pas y toucher. Nous avons conclu des ententes avec chaque province et chaque territoire, ce qui est un énorme exploit.
Bien sûr, nous y étions parvenus en 2005, lorsque, en parlant de joueurs de hockey, Ken Dryden, un célèbre ancien ministre responsable du dossier, avait réussi à conclure des ententes avec chaque province. Puis, il y a eu les élections de 2005‑2006, et tout le programme, même s'il était financé et assorti d'ententes signées, a été éliminé par le nouveau gouvernement conservateur de Stephen Harper. J'aimerais ne pas avoir une aussi bonne mémoire, car c'est douloureux de me rappeler que, dans cette transition, nous avons perdu Kyoto et Kelowna et les services de garde d'enfants dans un laps de temps relativement court.
Comme l'a si bien expliqué la députée de , l'objectif de fournir des services de garde d'enfant à tous les parents qui en ont besoin pour pouvoir occuper un emploi est de veiller à ce qu'ils bénéficient d'un programme de grande qualité, peu importe s'il s'agit de familles qui n'ont pas eu les mêmes avantages et privilèges que les autres, ou de familles issues des groupes en quête d'équité.
Je tiens à souligner cet élément parce que, selon qu'on parle de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants ou seulement de la garde des jeunes enfants, la perspective est différente. Au fil des ans, en tant que mère célibataire, j'ai entendu des histoires d'horreur sur des types de garde d'enfants qui n'étaient tout simplement pas adéquats. Ils étaient même dangereux, en fait. Il est essentiel d'élever le statut professionnel, la reconnaissance et de respect que nous accordons aux travailleurs du domaine de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants.
Je voudrais également mentionner, parce que le sujet a été abordé lorsque la députée d' a pris la parole, pourquoi je continue de promouvoir les vertus des règles de la démocratie parlementaire de Westminster dont on fait fi à la Chambre. Au palais de Westminster, au Royaume-Uni, ou dans tout autre pays du Commonwealth qui utilise le système parlementaire de Westminster, la lecture d'un discours n'est pas autorisée. Cette règle existe encore ici, mais elle n'est pas appliquée; on distribue même des lutrins aux gens pour qu'ils puissent y déposer les discours qu'ils ne sont pas censés lire.
Quoi qu'il en soit, je veux m'attarder un instant sur l'avantage de ne pas permettre la lecture de discours écrits. En ce qui concerne le projet de loi , les leaders parlementaires n'ont pas du tout su déterminer le temps nécessaire pour l'étudier à la Chambre. Cela ne cesse de se reproduire. Les députés d'en face savent que c'est ainsi que les choses se passent.
Dans le bon vieux temps, et je m'en souviens parce que je suis vieille, un ministre ou un leader à la Chambre disait à un autre leader à la Chambre qu'un projet de loi était sur le point d'être présenté et demandait combien de députés, selon lui, voudraient prendre la parole au sujet de ce projet de loi et combien de temps il faudrait allouer pour les interventions. On prenait une décision honnête et équitable en sachant que telle ou telle personne s'intéressait profondément à l'enjeu abordé dans la mesure législative et voudrait en parler et que telle ou telle autre voudrait également en parler. De cette manière, on parvenait à déterminer le nombre estimé d'intervenants.
Évidemment, si on n'a pas le droit de lire un discours, comme c'est le cas au palais de Westminster, à Londres, on peut essentiellement savoir qui est prêt à prendre la parole parce qu'il y a seulement une poignée de personnes connaissant suffisamment bien le projet de loi et la question pour pouvoir en parler sans avoir des notes sous les yeux.
Il y a quelque temps, j'ai lu un article très intéressant dans lequel Conrad Black évoquait son séjour à la Chambre des Lords et la comparait au Parlement canadien. Dans cette comparaison, nous ne paraissons pas bien, mes amis. Il trouvait merveilleux qu'on y interdise de parler avec des notes ou un discours écrit et qu'il faille être en mesure de parler du projet de loi à l'étude en se fondant sur ses propres connaissances. Il affirmait que c'était bien mieux, et je suis d'accord.
Autre avantage: on ne peut pas jouer au jeu du « nous ne pouvons pas vous dire combien de nos députés veulent intervenir ». Un leader d'un des grands partis peut dire de façon évasive qu'il n'est pas certain et que le nombre peut être 5, 10 ou même 80 intervenants. C'est pour cette raison que nous nous retrouvons ici ce soir.
Le gouvernement, à tort je crois, a recours à l'attribution de temps parce qu'il lance des cris d'effroi face à l'impasse dans laquelle il se trouve avec l'opposition officielle. Ce n'est pas une question de politique. Le problème demeure le même, quelle qu'en soit la couleur. On peut feindre l'ignorance et dire que tous les députés souhaitent peut-être s'exprimer sur le sujet. On sait comment les choses se passent dans les antichambres. On donne un discours à un député, et on le désigne pour prendre la parole.
Au fil des ans, certains députés des grands partis m'ont indiqué que c'est quelque chose qu'ils refusaient catégoriquement de faire. Il est facile de savoir lorsqu'un député lit un discours qu'il n'a pas écrit lui-même.
L'objectif de mon intervention est de dire que l'on peut faire mieux. Ce projet de loi mérite d'être largement appuyé, et j'espère que ce sera le cas, qu'il sera adopté, et qu'il entrera en vigueur.
Je remercie la de croire en l'importance de l'éducation préscolaire et je remercie aussi la . Faisons en sorte que ce projet de loi soit adopté, et cessons de faire semblant d'en débattre jusqu'à minuit en nous livrant à des jeux partisans pour retarder les travaux de la Chambre.
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Madame la Présidente, je suis heureux de me joindre au débat. Je suis content d'avoir attiré votre regard et d'avoir pu ainsi prendre la parole avant mon collègue d'une autre région du Québec qui voulait aussi prendre la parole.
J'espère qu'on ne va pas m'accuser d'utiliser des notes. Je n'en utilise pas depuis de nombreuses années à la Chambre, mais pour revenir sur ce que la députée de a dit, je suis sûr que si nous étions assis sur des bancs, cela aiderait probablement ceux qui utilisent des notes écrites et qui font de longs discours qui peuvent être préparés par d'autres personnes. Bien des députés aiment préparer de longues notes d'allocution bien à l'avance.
Certains résidants de ma circonscription m'ont écrit au sujet de ce projet de loi. Selon mes souvenirs, cela fait habituellement partie des choses dont on me parle en période électorale. Il y a toujours quelques résidants de ma circonscription qui se soucient de l'accès à des services d'éducation de la petite enfance, et ils confondent généralement différentes choses.
Lorsque j'étais enfant, ma mère était cheffe de famille monoparentale et avait assez souvent recours aux garderies en milieu familial. Des services de qualité y étaient offerts, et les immigrants qui, comme nous, venaient d'arriver au Canada y faisaient souvent garder leurs enfants, eux qui n'avaient pas beaucoup d'options. Nous nous contentions de ce que nous pouvions trouver. Je sais que le gouvernement espère combler les besoins de ce genre grâce aux accords qu'il a signés avec les provinces, mais dans le résumé du projet de loi, on peut lire ce qui suit:
Le texte énonce la vision du gouvernement du Canada pour un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada. Il énonce également son engagement de maintenir du financement à long terme pour les provinces et les peuples autochtones en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Enfin, il crée le Conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants.
Il ne m'est jamais arrivé que des parents me disent, sur le pas de la porte, qu'ils espéraient qu'un organisme consultatif supervise quelque chose à l'échelle nationale. Ce qu'ils recherchent, c'est quelqu'un en qui ils ont confiance pour surveiller leurs enfants et leur permettre d'apprendre quelque chose de nouveau. En tant que père célibataire, c'est toujours ce que je recherche pour mes enfants. Ils sont beaucoup plus grands maintenant. Mon fils aîné, Maximilian, a terminé le premier cycle du secondaire lundi, et j'ai deux autres enfants qui fréquentent des écoles du Conseil des écoles catholiques de Calgary. Cela dit, il fut un temps où j'aurais recherché une option comme celle-là, parce que j'essayais toujours de trouver un endroit où ils pourraient non seulement apprendre quelque chose en rapport avec les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques, mais aussi s'enrichir de notions dans le domaine des arts, faire des activités où il ne faut pas avoir peur de se salir, fabriquer des objets de leurs propres mains, apprendre de façon pratique et interagir avec d'autres enfants. J'avais toujours à cœur que mes enfants aient des occasions de ce genre.
Comme d'autres députés l'ont déjà dit, le gouvernement met en œuvre un système universel. Avant que ma province, l'Alberta, ne signe l'entente avec le gouvernement fédéral, une des principales pierres d'achoppement était le désir de la province d'offrir davantage d'options avec des garderies privées. Elles voulaient que ces garderies soient admissibles à du financement par l'entremise du gouvernement albertain. Ma région compte beaucoup d'immigrants et de nouveaux arrivants. Comme leurs diplômes ne sont pas reconnus et qu'ils ne peuvent pas nécessairement compter sur l'aide de membres de leur famille, ils exploitent des garderies en milieu familial.
Je songe aux membres d'une famille en particulier. Je ne vais pas mentionner leur nationalité, car ils sauraient assez rapidement que je parle d'eux. La mère, qui exploite une garderie en milieu familial, est une musicienne accomplie. Elle aide les enfants à apprendre différents instruments de musique. Peut-être que cela ne répond pas aux attentes de certains, mais il s'agit d'un choix très populaire. C'est une garderie privée en milieu familial. À cause de projets de loi comme celui-ci et de l'entente signée par le gouvernement albertain, cette garderie va avoir de la difficulté à joindre les deux bouts car elle ne sera pas admissible aux diverses possibilités de financement prévues.
Des articles parlent des problèmes possibles et des risques pour les garderies qui existent déjà. Il a notamment été question de l'incertitude qui pourrait être créée, de l'expérience des propriétaires, y compris le certificat qu'ils détiennent éventuellement pour prodiguer les premiers soins de base, du nombre d'années d'existence de la garderie, du nombre d'enfants qu'elle peut accepter, du ratio enfants-éducateurs, du groupe d'âge, du nombre minimum et maximum d'enfants pris en charge, et des protocoles à suivre lorsque les enfants ou les employés sont malades.
Nous parlons souvent de la qualité des services. La députée de a parlé de la grande importance des éducateurs de la petite enfance et du fait qu'ils devraient être mieux rémunérés. Cependant, si nous établissons un système où les utilisateurs ne paient que 10 $ et qui impose un plafond, quelqu'un doit payer la note. La question est donc de savoir qui paie. Dans ce cas-ci, ce sera le gouvernement fédéral. Les contribuables paieront la note parce qu'il n'y a qu'un seul contribuable au bout du compte.
Avant ma carrière en politique, lorsque j'étais à la recherche d'autres options, j'ai évidemment fait appel à ma famille élargie. C'était toujours le premier choix. Lorsque ce n'était pas possible, je me tournais vers des amis de la famille avec lesquels j'entretiens des liens si étroits que c'est essentiellement comme s'ils faisaient partie de la famille.
Nous connaissons tous des personnes à qui nous confierions volontiers nos enfants. Les parents veulent peut-être que leurs enfants jouent avec d'autres enfants ou qu'on les garde quelques heures pendant qu'ils essaient de travailler. Dans de nombreux cas, ils essaient de se rendre au travail pour commencer leur quart, ils rentrent tard de leur quart ou ils ont des horaires irréguliers et ne savent pas comment ils pourront garder leurs enfants. Comme je l'ai déjà dit, en tant que père de trois enfants, c'est difficile. J'essaie de retourner à Calgary chaque fois que je le peux et que c'est à mon tour de veiller sur eux.
Bien qu'il soit très tard, j'ai un proverbe yiddish. J'ai toujours des proverbes yiddish, car il y a toujours un bon moment pour les utiliser. Je vais le dire en yiddish et je demande donc l'indulgence des députés en ce qui concerne ma prononciation.
[Le député s'exprime en yiddish.]
[Traduction]
Cela signifie: « Quand il y a un enfant dans la maison, tous les coins sont remplis. » Je suis sûr que tout le monde a vécu cette expérience, surtout avec de jeunes enfants. Ceux-ci ont le don de remplir toutes les pièces où ils passent d'objets qu'ils trouvent, partout où ils vont. Je salue les personnes qui accueillent chez elles des enfants d'autres familles, qui font l'effort supplémentaire d'essayer de leur enseigner les compétences dont ils auront besoin dans la vie. Ce ne sont pas des compétences qui permettent d'obtenir un A+ à l'école, mais les enfants apprennent, par exemple, à ramasser leurs affaires, à être gentil avec les autres et à travailler en équipe. Ces personnes essaient d'enseigner des notions très simples, comme la cuisine de base.
J'ai mentionné une famille où la femme est le principal pourvoyeur et où elle s'occupe principalement des enfants. Cette femme est une musicienne très accomplie. Transmettre ce type de compétences générales est très utile pour de nombreuses personnes. Je voulais vous faire part de ce proverbe yiddish, car c'est une chose à laquelle je pense avec mes enfants, qui remplissent non seulement tous les coins de ma maison, mais aussi tous les coins de ma vie.
Les services de garde abordables, dont nous débattons, ne sont qu'un principe énoncé dans ce projet de loi, car il y a déjà des ententes avec toutes les provinces. Que pourrions-nous faire de plus que de parler des principes et des idées dans cette mesure législative que le gouvernement a présentée et que de nombreux députés de mon parti ont déjà appuyée? Nous appuyons le projet de loi, mais nous avons des préoccupations que nous voulons exprimer au nom des Canadiens.
La demande pour les services de garde va augmenter, mais le projet de loi ne réglera pas les problèmes majeurs liés à la pénurie de personnel, à l'épuisement professionnel et à la difficulté d'accéder à des places en garderie. Peu importe si les services sont offerts par le secteur public, privé ou autre, c'est la même situation d'un bout à l'autre du pays. Chacune des provinces est aux prises avec des problèmes, mais ils sont tous différents. Si je m'attarde au personnel dans ce domaine à l'heure actuelle, il ne fait aucun doute qu'il y aura une pénurie générale de main-d’œuvre au cours des 10, 20 ou 30 prochaines années. Il sera difficile de convaincre des gens de se recycler pour travailler dans les services de garde.
À la lecture des données de Statistique Canada, au niveau du baccalauréat et au-delà, on constate qu'il y a essentiellement un emploi de disponible pour chaque personne qui en cherche un. Il y a des secteurs où ce n'est pas le cas et où il est difficile de recycler quelqu'un, mais, au niveau secondaire ou moins, il y a beaucoup de postes vacants. Je ne pense pas que nous considérons l'éducation préscolaire comme un domaine de faible degré de compétences. Il ne s'agit pas d'un emploi peu spécialisé. C'est un travail difficile. S'il faut s'occuper d'un groupe de 8 à 10 enfants de 4 ou 5 ans, c'est un travail à temps plein. Il est très difficile de mettre tout le monde sur la même longueur d'onde, de travailler dans la même direction et d'accomplir les mêmes tâches. Un tel travail doit être rémunéré d'une certaine façon. Il doit y avoir une rémunération globale qui attire de bonnes personnes souhaitant travailler avec les enfants, à qui l'on peut faire confiance pour s'en occuper et qui disposent des compétences nécessaires pour fournir aux enfants certaines compétences élémentaires dont ils auront besoin pour réussir à l'école. C'est tout aussi important.
Le taux d'épuisement professionnel est élevé dans ce domaine. Chaque fois qu'il manque du personnel, on demande aux autres d'en faire encore plus. C'est exactement comme les problèmes que nous éprouvons dans le système scolaire pour trouver des enseignants au primaire. Il arrive qu'il manque du personnel également dans le milieu préscolaire. Où trouverons-nous les ressources humaines alors que nous observons déjà des pénuries record dans de nombreux secteurs de l'économie?
Pour revenir aux immigrants nouvellement arrivés au Canada, beaucoup choisiront ce que j'appellerais un emploi temporaire pour survivre, car c'est vraiment ce que les garderies en milieu familial sont en train de devenir. J'ai passé mon enfance dans des garderies en milieu familial, et je sais que beaucoup d'autres familles en dépendent également. Beaucoup d'ententes excluaient les garderies en milieu familial, et c'est ce qui me préoccupe. Bien que j'appuie ce projet de loi, je pense que nous devrions débattre de son principe et des conséquences qu'il aura sur les nouveaux arrivants et sur d'autres personnes.
Pour revenir à mon proverbe yiddish, les enfants remplissent tous les coins de nos maisons et tous les aspects de nos vies. Nous pouvons faire mieux que ce que nous avons fait auparavant. Toutefois, ce projet de loi présente des lacunes que nous devrions examiner, et nous devrions débattre des principes qui le sous-tendent.
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Madame la Présidente, ce soir, nous sommes ici pour discuter du projet de loi , ou de ce que les libéraux aiment appeler le régime universel pour la garde d'enfants.
En particulier, nous parlons du rapport présenté par le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, qui a étudié ce projet de loi. Les conservateurs sont là notamment pour faire entendre la voix des parents.
En tant que Québécois, je me dois de mettre en contexte ce qui se passe au Québec depuis des années. Nous avons notre propre régime de garderies, comme mes collègues le savent. En janvier 1997, le gouvernement provincial a dévoilé la politique familiale du Québec, qui comprenait cinq principaux éléments: les services de garde et les congés parentaux; l'allocation familiale; la prime au travail; le crédit d'impôt pour la solidarité; le crédit d'impôt remboursable pour les frais de garde.
Ce programme n'est pas parfait, mais il existe depuis cette période et beaucoup de parents au Québec ont pu en profiter. Nous devons en tenir compte dans le cadre de cette discussion que nous avons ici ce soir.
Dans ma circonscription se trouve une association qui a été créée dans les dernières années, un petit peu avant la pandémie, et qui s'appelle Ma place au travail. Une femme a eu l'initiative de former un groupe Facebook qui a finalement réuni des femmes de toute la province de Québec qui attendent malheureusement toujours une place en garderie dans la province de Québec, comme c'est d'ailleurs le cas des parents d'environ 70 000 enfants. J'espère que la somme de 6 milliards de dollars qui sera transférée du programme fédéral vers le Québec servira à combler le manque à gagner en termes de places en garderie au Québec. La situation est différente dans les autres provinces qui n'ont pas mis un tel programme en place. Nous devons donc analyser le projet de loi sous cette lentille.
Je dois donc informer la Chambre de tous les efforts que nous, les conservateurs, avons faits en comité pour améliorer ce projet de loi dans l'optique de son application au niveau national. Bien sûr, il y a l'expérience québécoise que le gouvernement veut appliquer partout au pays. Personne ne peut vraiment être contre cela, mais cela doit être fait dans les règles de l'art. Les conservateurs ont présenté de multiples amendements réclamant le choix, l'inclusivité, l'accès, les données et la responsabilité. Malheureusement, les membres de la coalition libérale-néo-démocrate les ont tous rejetés.
Cette coalition dit qu'elle se soucie de l'accès et de l'inclusivité. Or, ses actions en disent plus sur ce qui l'intéresse vraiment, à savoir promouvoir une idéologie qui décidera de ce qui est mieux pour les enfants.
Comme dans tous les autres dossiers, nous ne pouvons pas faire confiance à cette coalition. Nous en avons eu un autre exemple relativement au projet de loi sur le budget, dont nous avons discuté ce soir. Rien dans ce projet de loi ne prend en compte la pénurie de main-d'œuvre, l'épuisement au travail du personnel de première ligne et l'exode de ces professionnels. C'est un point important qui, je pense, a été soulevé par mes collègues du comité. Malheureusement, il n'a pas été retenu et n'a pas été entendu par le Parti libéral et par le NPD. Ces amendements étaient tout à fait raisonnables, ils étaient justifiés et justifiables. Malheureusement, encore une fois, ils ont été rejetés.
Encore une fois, les conservateurs ont proposé un amendement pour résoudre ce problème. L'amendement stipulait que les rapports annuels devaient inclure une stratégie nationale pour recruter et retenir une main-d'œuvre qualifiée en éducation de la petite enfance. Surprise! Il a encore été rejeté par cette coalition. Pourquoi cela a-t-il été rejeté? Il faudrait le demander aux membres de cette coalition. J'espère qu'ils me poseront la question. Je répète que c'est un amendement très raisonnable. Je ne pense pas que cette exigence relative aux rapports annuels aurait nui à ce projet de loi. Bien au contraire, cela aurait enrichi le projet de loi. Il aurait été heureux que cette proposition puisse être retenue.
Cela me fait penser aux 2 milliards d'arbres que ce gouvernement a proposé, il y a 3 ou 4 ans, de planter d'ici 2030. Nous sommes en 2023. Il reste donc 7 ans et 3 ans sont déjà passés. On n'a même pas atteint 4 % de l'objectif. On a fait un gros show de boucane avec cela et c'est la même chose avec ce projet de loi.
On fait de grandes promesses en voulant mettre en place des services de garde à l'échelle nationale, à l'image de ce que le Québec a réussi à faire, mais on n'est pas capable de mettre en place tous les éléments ou tous les outils nécessaires pour réaliser ce projet. Encore une fois, ce n'est pas surprenant de la part de ce gouvernement.
Le projet de loi est censé être composé de cinq piliers: la qualité, la disponibilité, un prix abordable, l'accessibilité et l'inclusivité. Cependant, encore une fois, nous avons la preuve que les libéraux veulent marquer des points sur le plan politique et qu'ils sont plus préoccupés par la commercialisation d'un plan qu'ils peuvent vendre que par l'offre réelle de ce qu'ils vendent. C'est ce que je viens de dire: il est facile de faire des promesses.
D'ailleurs, depuis huit ans, le gouvernement nous a promis beaucoup de choses. Malheureusement, malgré le fait que ce n'était pas une promesse des libéraux, tout ce que les familles ont de plus, ce sont des taxes, des taxes et des taxes. Le coût de la vie pour les familles augmente sans cesse. Évidemment, quand mes collègues parlent de hausser le salaire de l'ensemble de ces travailleurs, je suis tout à fait d'accord avec eux, mais il y a quand même une certaine limite, parce que, à un moment donné, les familles doivent aussi payer la facture.
Les libéraux ont proposé un sous-amendement en comité qui supprimerait les mots « disponibilité » et « accessibilité », qui sont les plus gros problèmes en matière de garde d'enfants au pays. C'est également le plus gros problème au Québec, où 70 000 familles ne sont pas capables de trouver une place en garderie actuellement. Évidemment, la pénurie de main-d'œuvre touche l'ensemble des couches de la société et tous les types d'emploi. Cela ne touche pas juste les services de garde. Pour attirer des travailleurs, encore faut-il que le plan soit bien fait, ce qui de toute évidence n'est pas le cas actuellement.
Je vais reprendre les mots de ma collègue de , qui fait un travail exceptionnel. La réalité, c'est qu'on a à peu près autant de chance de résoudre la crise des services de garde avec le projet de loi qu'on en a de gagner à la loterie. C'est exactement ce à quoi ressemblent les services de garde au Canada, puisque, obtenir une place en garderie, c'est comme gagner à la loterie.
La réalité, c'est qu'on veut mettre en place un programme à l'échelle nationale sans avoir les véritables moyens pour y arriver. Il y a encore 70 % des enfants qui ne sont pas capables d'obtenir une place en garderie. C'est un problème national.
Cela m'amène à parler des familles. Aujourd'hui, contrairement à il y a huit ans, le prix des maisons et des loyers a doublé. Tout a augmenté. L'inflation est à son plus haut niveau depuis 40 ans et les taux d'intérêt ne font qu'augmenter. Ma propre fille paie maintenant 700 $ de plus par mois pour la maison qu'elle a construite il y a cinq ans. Inévitablement, les sommes d'argent que les familles sont obligées de dépenser font diminuer leur capacité de payer.
Lorsque j'élevais mes enfants, il n'y avait pas de programme. Nous avons travaillé fort et payé les gardiennes pour qu'elles viennent à la maison. À un moment donné, nous avons envoyé les enfants à la garderie. Il est évident que ces programmes sont d'une aide incroyable. Ma collègue du Bloc disait tantôt que c'était une politique féministe. Je suis totalement d'accord avec elle. Cela a permis à des milliers de femmes de retourner sur le marché du travail.
Toutefois, la réalité, aujourd'hui, c'est qu'il y a encore 70 % des familles qui n'ont malheureusement pas de place. Au Québec, ce sont 70 000 enfants qui n'ont pas de place en garderie, et les femmes ne peuvent pas retourner sur le marché du travail à cause du manque d'effectif.
Je le répète: oui, il faut bien payer ces gens-là. Je pense qu'au Québec, il y a eu de grandes améliorations sur ce plan. Cependant, le gouvernement jette de la poudre aux yeux en lançant un programme de cette envergure sans être capable de mettre tous les efforts nécessaires pour qu'il se réalise correctement.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour donner mon point de vue sur le projet de loi au nom des merveilleux habitants de Cowichan—Malahat—Langford. Pour leur gouverne, nous parlons de la Loi sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants au Canada.
Ce projet de loi fait certaines choses. Je vais les passer brièvement en revue. Il énoncerait la vision d'un système national d'éducation préscolaire et de garderies pour les jeunes enfants et établirait les principes qui guideront les investissements fédéraux dans ce système. Cette partie du projet de loi est extrêmement importante, car j'ai entendu des collègues conservateurs s'interroger sur la nécessité même de ce projet de loi, étant donné que toutes les ententes ont déjà été conclues entre les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral.
Je pense qu'il est vraiment important d'inscrire ces ententes dans la loi afin d'éviter les va-et-vient politiques où un autre gouvernement pourrait décider de prendre une toute autre orientation. C'est une question d'une importance si fondamentale que je crois que nous devrions donner force de loi à ces ententes de financement pour les protéger afin que non seulement les générations actuelles de jeunes familles puissent en profiter, mais aussi les générations futures.
Il y a aussi l'engagement à fournir aux provinces et aux organisations autochtones un financement fédéral à long terme pour les services de garde et, bien sûr, à mettre sur pied un conseil consultatif national sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants qui pourrait vraiment se pencher sur les progrès réalisés et faire des recommandations au gouvernement sur les autres mesures à prendre.
J'aimerais seulement parler un peu de mon expérience personnelle. Je suis père de trois filles merveilleuses. J'ai deux jumelles de presque 11 ans et une fille de 5 ans. Les jumelles sont nées en 2012, soit avant que j'assume des fonctions d'élu. Je me rappelle que, pendant les trois premières années de leur vie, mon épouse et moi travaillions tous les deux. Nous avions besoin de services de garde. Nous avons aussi dû demander l'aide de mes parents de temps à autre, mais ce n'était pas facile.
Je me souviens de l'époque où j'ai décidé de me présenter aux élections, en 2015. Les services de garde d'enfants étaient un enjeu électoral majeur en 2015. Le NPD a fait campagne sur un programme visant à offrir des services de garde d'enfants à 15 $ par jour. Je me souviens en particulier de Langford, dans la partie sud de ma circonscription, que j'aime qualifier de grande métropole du Sud parce que c'est l'une des collectivités qui connaît la croissance la plus rapide de toute la Colombie‑Britannique. Pendant la campagne électorale de 2015, lorsque j'allais frapper aux portes, la personne qui répondait à la porte était la plupart du temps un jeune enfant, qui criait ensuite à sa mère ou à son père de venir parce qu'il y avait un inconnu à la porte. Cela montre vraiment que Langford et même une grande partie de ma circonscription, sur le plan démographique, se composent de jeunes familles qui se débrouillent tant bien que mal.
Lorsque j'ai fait du porte-à-porte en 2015, beaucoup de parents m'ont dit qu'ils étaient tous les deux disposés à aller travailler, mais qu'il ne valait tout simplement pas la peine pour eux de le faire parce que les frais de garde d'enfants annulaient complètement tout avantage économique que la famille obtiendrait en cumulant deux emplois, sans parler de la disponibilité. C'est quelque chose qui revenait constamment. C'est habituellement la mère qui me disait que cela n'en valait pas la peine. « Pourquoi est-ce que je confierais mon enfant à une garderie alors que tout l'argent que je gagnerais en occupant un deuxième emploi servirait à la payer? Je suis aussi bien de rester à la maison, car, au moins, mon enfant est avec un de ses parents. »
Les néo-démocrates se sont battus longtemps et avec acharnement pour que le programme soit inscrit dans le projet de loi et que les accords connexes soient conclus. Je suis fier d'avoir soutenu cette idée depuis que j'ai été élu pour la première fois à la Chambre et je suis heureux de voir que les députés unissent leurs efforts pour atteindre cet objectif. Ce n'est pas l'œuvre d'un seul parti. L'idée a vu le jour il y a de nombreuses années, et je suis vraiment fier de prendre la parole à la Chambre au nom des résidants de Cowichan—Malahat—Langford pour leur montrer que nous mettons en place une mesure législative qui consacrera quelque chose d’extrêmement important.
Oui, les néo-démocrates sont résolument fiers de soutenir le projet de loi .
Je tiens également à saluer d'anciennes députées du caucus néo-démocrate, en particulier l'ancienne députée Irene Mathyssen, dont la fille est actuellement députée de , et l'ancienne députée Olivia Chow, qui comme on le sait brigue actuellement la mairie de Toronto. Je lui adresse tous mes vœux de réussite. Ces deux anciennes députées exceptionnelles ont essayé, en présentant des mesures législatives, d'atteindre à peu près le même objectif qu'avec le projet de loi .
Je tiens également à souligner l'entente de soutien et de confiance que notre parti a conclue avec les libéraux, car l'un des principaux éléments de cette entente, au point 2, se lit comme suit:
En faisant adopter une loi sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants d'ici la fin de 2022, veiller à ce que les accords de garde d'enfants soient dotés d'un financement protégé à long terme qui donne la priorité aux organismes sans but lucratif et aux espaces publics, afin d'offrir aux familles des possibilités de garde d'enfants abordables et de grande qualité.
Il s'agit d'un exemple très clair où l'entente de soutien et de confiance a permis a notre petit parti de travailler avec le gouvernement pour apporter quelque chose qui est dans l'intérêt de touts les Canadiens C'est une disposition clé de cette entente, ce qui signifie que si elle n'avait pas été respectée, l'entente aurait pris fin. Il s'agit là d'un excellent exemple de collaboration en vue de mettre en place une mesure qui profitera manifestement à tant de familles partout au Canada. Je tiens à dire que, sans les néo-démocrates, de nombreuses initiatives comme celle-ci n'auraient pas été adoptées aussi rapidement à la Chambre, comme c'est le cas aujourd'hui.
Je tiens aussi à parler un peu d'histoire, car nous avons d'étranges alliés dans notre lutte en faveur des services de garde d'enfants. D'importants représentants du milieu syndical et du monde des affaires défendent cette cause. Si l'on examine certains commentaires des chambres de commerce canadiennes, qu'il s'agisse de l'organisme national ou des chambres de commerce provinciales, municipales ou de district, on constate qu'elles sont toutes conscientes des avantages que les services de garde d'enfants apportent aux petites entreprises. La ressource la plus précieuse des petites entreprises, c'est leur personnel. Lorsqu'elles risquent de perdre un membre de leur personnel à cause de la naissance d'un enfant, cette situation peut avoir de graves conséquences. C'est pourquoi les chambres de commerce comptent parmi les plus fervents partisans de la mise en place de ce régime.
Ajoutons que le mouvement syndical, dont les opinions tranchent souvent sur celles des chambres de commerce, est cette fois-ci tout à fait d'accord avec elles. En fait, comme l'a dit Beatrice Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada: « L’assurance de services de qualité, souples et accessibles à un prix abordable permettra de nous doter d’un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants répondant aux besoins des membres de son personnel et de leurs familles. »
Pour conclure mon discours, je tiens à souligner le travail de ma fantastique collègue néo-démocrate de . Elle a travaillé très fort au comité, avec des députés ministériels, pour proposer des amendements constructifs. Je suis très heureux de constater que bon nombre de ces amendements ont été adoptés et intégrés au projet de loi pour l'améliorer et en faire la version dont nous débattons aujourd'hui.
Je tiens également à souligner, encore une fois, que nous ne serions pas rendus à l'étape où nous en sommes aujourd'hui sans le travail de nombreuses personnes de divers milieux au fil des années. Je tiens à remercier tout particulièrement les défenseurs des services de garde d'enfants et les syndicats qui se sont battus pour faire de ce projet de loi une réalité. Je tiens à donner une mention spéciale aux parents et aux familles, surtout ceux de ma circonscription, qui ont maintenu la pression, qui ont continué de militer et qui ont continué d'exercer des pressions sur les députés de tout le Canada pour qu'ils apportent les changements énoncés dans le projet de loi .
Je tiens également à saluer les femmes, car nous savons qu'un système national de services de garde abordables contribue à faire progresser l'égalité des sexes, et c'est une raison importante de poursuivre notre travail à elle seule. Cela dit, je suis disposé à répondre aux questions et aux observations de mes collègues.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir de prendre la parole pour la deuxième fois ce soir. C'est la démocratie à l'œuvre.
Lorsqu'il est question de garde d'enfants, je pense aux nombreuses soirées de stress que j'ai passées avec ma femme à essayer de déterminer où iraient nos enfants et comment nous allions assumer le coût des services de garde. Personnellement, ces services me coûtent très cher.
En fait, lorsque mon fils aîné, Declyn, est né, le 4 janvier, je me souviens avoir dit en plaisantant à ma femme que la garderie allait nous coûter 15 000 $ de plus. C'est effectivement ce qui s'est passé.
J'étais beaucoup moins inquiet à la naissance de mon deuxième enfant, Nicholas, en novembre. Je me suis dit qu'il nous permettrait de réaliser des économies. Malheureusement, comme mon troisième enfant est né en janvier, je me retrouverai à nouveau dans le rouge.
J'habite dans une région où le coût de la vie est parmi les plus élevés du Canada. Nous connaissons à la fois une pénurie de logements et une pénurie de services de garde d'enfants. J'ai le privilège de pouvoir prendre la parole à la Chambre. Je peux admettre que mes enfants sont dans le système réglementé de la Colombie‑Britannique.
La garderie que fréquentent mes enfants, Koala Montessori, à Abbotsford, est maintenant un centre réglementé conformément à l'accord signé avec le gouvernement du Canada. Les frais pour mon deuxième enfant sont passés d'environ 950 $ à 450 $.
Cela dit, comme tous les députés, je suis un Canadien à revenu élevé et je sais qu'il existe des listes d'attentes interminables pour obtenir une place dans la garderie que fréquente mon deuxième fils. En fait, j'ai eu de la chance. Obtenir une place dans cette merveilleuse garderie était comme gagner à la loterie.
De nombreux éducateurs de la petite enfance ont une incidence positive sur la vie de mes enfants. D'ailleurs, l'autre jour, mon fils Declyn, qui a également fréquenté la garderie Koala, m'a accompagné lorsque je suis allé chercher son petit frère Nicholas. Il a dit: « Papa, est-ce que je peux venir avec toi pour aller voir Mme Elsie? » Cela m'a inévitablement fait chaud au cœur que mon fils veuille entrer dans la garderie pour revoir son ancienne éducatrice et lui faire un gros câlin.
Je suis chanceux que mes enfants aient accès à de merveilleux éducateurs de la petite enfance qui ont une incidence positive extraordinaire dans leur vie. Je pense à certains citoyens de ma circonscription qui travaillent dans cette garderie, comme Mme Jodi, Mme Krishmali et Mme Maria. Lorsque mon fils Nicholas avait un an, elles l'ont pris dans leur bras et l'ont aimé comme si c'était leur propre enfant.
Comment ne pas admirer ces femmes qui consacrent leur temps et leur énergie à ces enfants? Elles sont souvent éloignées de leurs propres enfants pour faire ce travail et aider nos jeunes enfants à s'épanouir afin qu'ils soient prêts à aller à l'école.
Je voudrais dire quelque chose à propos du centre Koala Montessori. Parfois, j'ai l'impression que ma maison est en proie au chaos. J'ai trois enfants et deux d'entre eux sont des garçons. Mes deux garçons courent partout et notre maison est un vrai chantier.
Mon deuxième enfant, Nicholas, sera plus grand que moi. Quand il sera adulte, il pèsera plus de 250 livres. Il mesurera certainement plus de six pieds et cinq pouces. Quand il traverse le couloir, il fracasse toutes les portes qu'il trouve. Il frappe sur les murs. Il est fait pour jouer au football, au rugby ou au basket-ball. C'est tout simplement inné.
Et en même temps, il est aussi capable d'aller dans sa chambre et de plier un tee-shirt très soigneusement. Il veut faire la vaisselle avec papa et maman. Il fait preuve d'une grande minutie pour nettoyer une tasse ou se servir son propre verre de lait ou d'eau lorsqu'il est à table. Voilà le résultat du travail des éducateurs de la petite enfance qui ont joué un rôle si positif dans la vie de mes enfants.
Ma circonscription est grande. Sa splendeur s'étend sur 220 000 kilomètres carrés. Toutefois, ce ne sont pas toutes les familles qui ont la même chance que moi. La Colombie‑Britannique compte 31 bandes différentes appartenant à de multiples nations autochtones.
La Première Nation de Boston Bar fait partie des Premières Nations nlaka’pamux. Je sais que certaines bandes st'át'imc de la région de Lillooet n'ont pas accès à l'incidence positive que les éducateurs de la petite enfance ont sur mes enfants.
Je pense à la collectivité d'Ashcroft, dans ma circonscription, qui a vu une expansion majeure du port intérieur où se rencontrent les chemins de fer du Canadien National et du Canadien Pacifique, maintenant le Canadien Pacifique Kansas City. D'excellents emplois seront créés dans la région. Canadian Tire investit beaucoup d'argent dans la construction d'un entrepôt au sein de cette petite localité. La demande de logements est immense. Le besoin d'y construire plus de maisons est plus grand que jamais. Cela dit, les travailleurs là-bas n'ont pas accès à des garderies ou à des éducateurs de la petite enfance, et encore moins à des infirmiers ou à un hôpital fonctionnel.
Je vois l'intention positive du projet de loi et j'ai constaté ses retombées pour un nombre circonscrit de Canadiens en Colombie‑Britannique, dont je fais partie. Même si je suis l'une de ces personnes qui ont profité d'une entente, je m'inquiète pour les habitants de ma circonscription pour qui ce n'est pas le cas. Je m'inquiète pour les parents du groupe communautaire sur Facebook appelé Mission B.C. and Neighbours. C'est un groupe pour Mission, la deuxième collectivité en importance que je représente. Des parents cherchent un endroit pour envoyer leurs enfants. Certains ne peuvent pas aller travailler parce qu'ils n'ont pas accès à une garderie. D'autres se retrouvent dans une situation horrible où un proche ou un voisin peut obtenir une place dans un centre subventionné alors qu'ils doivent toujours payer le taux du marché avec un fournisseur du secteur privé.
Les fournisseurs privés, dont beaucoup sont maintenant des fournisseurs publics, étaient des fournisseurs privés avant cet accord. Je sais que bon nombre des fournisseurs privés qui ne sont pas visés par cet accord ont le même engagement à l'égard d'une éducation de qualité et des soins à donner à nos enfants que ceux que je reçois à ma garderie maintenant financée par l'État. Or, certains n'ont pas accès à ce programme. Il se peut qu'une personne fournisse des services de garde à partir de chez elle. Il peut s'agir d'une nouvelle immigrante qui trouve le moyen de subvenir aux besoins de ses enfants en gérant une garderie dans son logement pour gagner un revenu supplémentaire, compte tenu du coût élevé de la vie dans des collectivités comme Mission. Par conséquent, même si je respecte l'intention du projet de loi, je me demande simplement pourquoi certains fournisseurs n'ont pas eu l'occasion de participer au programme eux aussi.
Le deuxième élément que je veux soulever, c'est que, même si le gouvernement s'est empressé de conclure des accords avec des établissements existants, le travail difficile dans les collectivités autochtones n'a pas été fait. Je parle des collectivités autochtones parce que, de façon disproportionnée, il y a plus d'enfants qui naissent dans ces collectivités. C'est l'un des groupes démographiques dont la croissance est la plus rapide au Canada. C'est une bonne chose, mais les ressources prévues dans ce cadre ne sont pas les mêmes dans les collectivités autochtones que celles auxquelles on a accès au centre-ville d'Abbotsford.
J'ai entendu dire ce soir que plus de 60 % de ma province est un désert de services de garde et que, contrairement à ma famille, 60 % des familles n'ont pas accès à des services de garde de qualité. Il faut que cela change. Nous devons trouver des façons novatrices de corriger ce problème. Récemment, un groupe de plombiers et de propriétaires d'entreprise sont venus au Parlement pour parler de la pénurie de compétences et de main-d’œuvre. Ce sont des gens qui travaillent fort. Ce sont des propriétaires de petites entreprises qui font face actuellement à une incroyable pénurie de main-d’œuvre, une pénurie sans précédent. Ils n'arrivent pas à garder les gens en poste, et ils ne peuvent pas en embaucher suffisamment, peu importe ce qu'ils font. En fait, il y a une entreprise à Pitt Meadows qui s'appelle, je crois, Pitt Meadows Plumbing. Son propriétaire est venu me voir. À elle seule, cette entreprise forme plus de gens que tous les établissements publics de formation professionnelle de la Colombie‑Britannique réunis. Elle a une incidence énorme sur le nombre de travailleurs qualifiés dans cette province. Le propriétaire de cette entreprise m'a demandé pourquoi nous n'incitons pas les sociétés privées à créer des établissements de garde dans leurs bureaux et pourquoi on ne déploie pas plus d'efforts pour travailler avec le secteur privé et créer ces établissements dans le siège social de ces sociétés.
Pouvons-nous imaginer aujourd'hui qu'une jeune femme qui veut devenir plombière puisse prendre sa pause-repas dans une usine de Pitt Meadows ou de Mission et manger avec ses enfants? Nous pouvons réfléchir de manière innovante pour répondre aux besoins en matière de garde d'enfants en Colombie‑Britannique et, en fait, dans tout le Canada, si nous sortons un peu plus des sentiers battus et si nous travaillons avec davantage de propriétaires de petites entreprises qui veulent embaucher ces travailleuses et qui veulent offrir un environnement où ces travailleuses peuvent être proches de leurs enfants et peut-être dîner avec eux de temps en temps.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de pouvoir encore une fois prendre la parole à la Chambre au nom des gens formidables du Sud-Ouest de la Saskatchewan.
Alors que j'entame mon discours ce soir, il y a un principe fondamental dont je veux vraiment parler, et c'est celui de la confiance. Lorsque je prends la parole ici, j'aime demander à quel point le gouvernement a établi un lien de confiance avec les Canadiens et si les Canadiens peuvent vraiment faire confiance au gouvernement.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais parler du coût réel. Les libéraux parlent abondamment du fait qu'il s'agit d'un programme de services de garde à 10 $ par jour. Je reconnais qu'il y a un avantage pour les gens qui sont actuellement dans le système, car ils paieront moins cher dès maintenant pour leurs services de garde. Je ne vais pas le nier. Je ne dirai pas non plus que ce n'est pas avantageux pour les parents qui participent déjà au programme et qui en bénéficient. C'est formidable pour ces gens.
Cependant, de nombreuses personnes envoient des courriels à mon bureau et demandent régulièrement combien le programme coûtera réellement. Ce que nous savons, c'est que les libéraux ont prévu 30 milliards de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre le programme. Il s'agit donc du coût que nous connaissons. Dans de nombreux discours prononcés ce soir à la Chambre, nous avons entendu d'autres députés parler des coûts supplémentaires qui commencent déjà à apparaître dans le système. Il s'agit du coût des repas en plus des frais préalables que les gens devront payer. Nous entendons déjà parler de coûts supplémentaires qui vont peser sur le système.
C'est sans parler du fait que le système dont nous parlons ce soir ne créera pas beaucoup de nouvelles places. Il n'offrira pas un nouvel accès aux gens. Étant donné que je viens de la Saskatchewan, plus particulièrement d'une région rurale de la Saskatchewan, j'estime que ce point est au cœur du débat sur les garderies.
On sait que les services de garderie représentent un besoin universel. Peu importe que l'on vive en milieu urbain ou rural, en Saskatchewan, en Ontario, à Toronto, à Swift Current, à Frontier, à Leader ou à Maple Creek, on doit avoir accès à des places en garderie. Les gens y parviennent de bien des façons. Il existe de nombreux programmes. Certains sont privés, d'autres gérés par une coopérative, et d'autres sont tout simplement en milieu familial. Une personne a peut-être choisi d'être un parent qui reste à la maison, et des gens à la recherche d'une garderie ont peut-être amené leur enfant à cette personne afin qu'elle leur fournisse un service de garderie.
Il a beaucoup été question du fait que ce projet de loi ne fera rien pour ces personnes qui sont dans ces situations. En fait, en Saskatchewan, seulement 10 % des enfants de moins de 12 ans ont accès à une garderie, que ce soit à temps plein ou à temps partiel. En ce qui concerne la tranche des 6 ans et moins, qui est couverte par l'entente signée entre la Saskatchewan et le gouvernement fédéral, je crois qu'un peu moins de 18 % des enfants ont une place en garderie.
La Saskatchewan est un cas un peu particulier. Je pense qu'il serait juste de dire que nous sommes la province la plus rurale du pays. Nous avons tellement de petites municipalités. La population est très étendue dans la province, et les besoins des gens sont très différents en milieu rural par rapport à ceux qui vivent en milieu urbain. Ils n'ont pas le même accès à des places ni à de la main-d'œuvre. L'un des problèmes fondamentaux que nous rencontrons est la main-d'œuvre requise pour pourvoir ces postes. C'est l'un des principaux enjeux.
J'ai participé à une assemblée publique il y a environ un an et demi, ou peut-être deux ans, dans le village de Maple Creek. Un grand nombre de propriétaires d'entreprises s'étaient réunis et avaient organisé cet événement. Ils voulaient que je vienne leur parler de ce qui touchait leurs entreprises. Une partie de la discussion était liée à la pandémie, à l'époque des programmes et autres mesures connexes, mais nous avons aussi abordé des questions qui n'avaient rien à voir avec la pandémie.
L'une de ces questions portait sur les garderies. De nombreux propriétaires d'entreprise m'ont dit qu'ils ne peuvent pas embaucher les travailleurs dont ils ont besoin. En fait, il y a beaucoup de gens qui sont venus à Maple Creek, qui ont été interviewés pour un poste et qui voulaient vraiment déménager là-bas, mais qui ont dû refuser l'emploi offert et laisser passer l'occasion de déménager à Maple Creek parce qu'ils ne pouvaient pas trouver de place en garderie.
À mon avis, Maple Creek est l'une des meilleures municipalités au pays. C'est un endroit phénoménal. La ville a un très bon développement économique. Pour ce qui est du coût de la vie, on peut y trouver un logement abordable. On y trouve aussi une excellente école. La municipalité est située près de Cypress Hills et de certains des grands centres de l'Alberta et de la Saskatchewan. Ce n'est pas très loin, ce qui en fait un endroit très bien placé. C'est également un excellent endroit pour élever des enfants, mais il y a des gens avec de jeunes enfants qui choisissent de ne pas y déménager simplement parce qu'ils ne peuvent pas trouver de garderie.
Lorsque je parle de confiance, je constate sans cesse que le gouvernement ne s'emploie pas à établir un climat de confiance avec les Canadiens des régions rurales. À mon avis, c'est un problème et, encore une fois, c'est là que le projet de loi rate la cible.
J'ai parlé plus tôt de l'entente entre la Saskatchewan et le gouvernement fédéral. Une partie de l'entente signée ne prévoit la subvention que pour les enfants âgés de 0 à 6 ans. Une mère m'a contacté pour me parler d'elle et de son mari et de leurs horaires de travail. Ils ont besoin de services de garde avant et après l'école, et l'entente ne couvre pas les personnes dans cette situation. Par conséquent, ces gens sont laissés pour compte, et pourtant, dans une collectivité comme Swift Current, il y a un grand nombre de personnes qui ont besoin de places en garderie.
J'aimerais également vous parler un peu de ma propre histoire. Mon épouse et moi avons trois enfants, qui sont formidables. Ils ont 12, 10 et 8 ans. Lorsque mon épouse et moi avons eu notre premier enfant, nous avons eu une excellente discussion sur nos objectifs en tant que parents. L'un d'entre eux, dont nous avions déjà parlé lorsque nous nous sommes mariés, était que mon épouse souhaitait être mère au foyer. Cela signifiait que nous devions prévoir en conséquence. Nous devions déterminer comment nous allions nous y prendre et de quoi cela aurait l'air. Nous avons dû prendre des décisions importantes, comme le lieu où nous allions habiter, le lieu où nous pouvions nous permettre d'habiter et le type de véhicule que nous allions posséder.
Nous avons dû faire de nombreux sacrifices. Par exemple, beaucoup de nos amis faisaient de grands voyages, ce que nous n'avons jamais fait. Pour nous, un voyage consistait à faire la route de Swift Current à Saskatoon. C'était nos vacances d'été, mais c'était tout ce que nous pouvions nous permettre compte tenu du fait que mon épouse était une mère au foyer. Nous n'avions que très peu de revenus excédentaires. Voilà quelques-uns des sacrifices que nous avons dû faire. Toutefois, le projet de loi dont nous sommes saisis ne prévoit aucune disposition pour les personnes qui choisissent de ne pas travailler et d'élever leurs enfants.
Alors que notre famille s'agrandissait, la dynamique a évidemment changé. Mon épouse a été mère au foyer de 2011 jusqu'à environ 2019. Puis, elle a pu revenir sur le marché du travail parce que nos enfants étaient assez vieux. Tous les trois fréquentaient alors l'école, et elle a pu travailler à temps partiel. Elle travaillait pendant que les enfants étaient à l'école, mais elle était présente à leur retour à la maison.
Je suis conscient que cette option n'est pas possible pour tout le monde, mais je souligne que de nombreux sacrifices sont nécessaires pour y arriver. Par conséquent, je pense qu'il est très important que nous parlions du fait que le gouvernement doit respecter les familles qui prennent cette décision. J'ai écouté les discours des députés libéraux à l'étape du rapport et de la deuxième lecture. Les députés de ce côté-là de la Chambre, mais aussi des députés d'autres partis de l'opposition ont maintes fois répété, si je paraphrase, que seules les femmes qui travaillent ont une valeur, que ce n'est pas le cas si elles sont mères au foyer. Je pense que c'est complètement fou. C'est absolument ridicule.
Quand on est mère, on l'est à toute heure du jour et de la nuit et tous les jours de la semaine. Il n'y a pas de répit. Le mari aura beau faire tout ce qu'il peut, mais il ne pourra jamais remplacer une mère à la maison. Mon épouse et bien d'autres mères avec qui nous avons discuté ont parlé de l'engagement dont il faut faire preuve, de tout le travail qu'il faut faire et des efforts qu'il faut déployer, et du fait qu'il est bien plus épuisant et difficile d'être une mère au foyer et d'être avec les enfants que d'aller au travail. Cependant, c'est aussi plus valorisant.
Je suis conscient que certaines personnes tiennent à leur profession et ont choisi de se concentrer sur leur vie professionnelle, et c'est formidable. Il est merveilleux qu'elles puissent le faire, et nous voulons qu'elles en aient la possibilité. Elles devraient pouvoir faire ce choix, mais le gouvernement laisse entendre que le choix d'une femme de rester à la maison n'a aucune valeur en soi, parce que cette femme n'est pas sur le marché du travail. C'est l'impression que nous donne le gouvernement. C'est le genre de message qu'il envoie, à tort. Le parent qui reste à la maison avec les enfants, même lorsqu'il s'agit du père, joue un rôle extrêmement important. La société, les enfants que nous élevons et le système en général en bénéficient grandement.
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Madame la Présidente, il est 23 h 30, et la semaine a été longue ici jusqu'à présent, mais je suis fier de me joindre à la discussion et au débat de ce soir concernant l'abordabilité des services de garde d'enfants dans notre pays.
Parfois, une des choses les plus difficiles que nous faisons consiste à nous humaniser et, plus important encore, à humaniser les débats que nous avons ici concernant des améliorations et l'aide à apporter aux Canadiens et aux familles. Je n'ai pas d'enfants. Ce soir, alors que nous débattons du projet de loi , je songe à mes neveux et nièces, Kane, Johnny, Hailey et la petite Evy. Ce que je préfère, c'est quand ils m'appellent « oncle Dunkie ». Je vais devoir épeler ce nom aux greffiers du Bureau un peu plus tard pour qu'ils l'inscrivent dans le hansard. J'ai le meilleur travail au monde. Lorsque nous participons à une activité familiale, je leur donne des bonbons et du Coca-Cola, ou ce qu'ils veulent. Je les bourre de sucre et je peux partir à la fin de la soirée. Ce sont mes sœurs, mes belles-sœurs et mes frères qui doivent tenter de les mettre au lit. Je dois donc avouer que je manque un peu d'objectivité. J'adore mon rôle d'« oncle Dunkie ».
J'aimerais ajouter mon grain de sel à tout ce qui a été dit ce soir et ces dernières semaines au sujet du plan des libéraux et des néo-démocrates en matière de services de garde d'enfants.
L'une des choses que j'ai dites à maintes reprises, à propos de nombreux projets de loi, c'est que les libéraux excellent dans le domaine des communications pour ce qui est de faire des annonces tape-à-l'œil. J'ai toujours dit qu'ils obtiennent un A pour les annonces et un F pour la mise en œuvre de leurs belles promesses. Le débat actuel sur les services de garde en est un autre exemple parfait. Voici le problème. À écouter les députés libéraux et néo-démocrates, on serait porté à croire que le cadre de ce projet de loi et l'argent qui y est consacré sont à la disposition de tous les parents et enfants du pays, alors que ce n'est pas le cas.
Le mois dernier, CTV News a publié à l'échelle nationale un article dans lequel on apprend que selon un rapport, il y a des places en garderie pour seulement 29 % de ceux qui en ont besoin. Citant ce même rapport, la CBC a souligné un autre point important: à Terre-Neuve-et-Labrador, il y a des places subventionnées pour 14 % des enfants seulement.
Nous, les conservateurs, insistons sur le fait qu'il ne s'agit pas de la solution miracle au problème de l'abordabilité des services de garde d'enfants, car le nombre de familles qui pourront bénéficier de ce programme est très limité. Il y a de vastes étendues géographiques où on ne trouve aucun service de garde, et elles ne cessent de s'étendre. De nombreux intervenants affirment que le problème s'est aggravé sous le gouvernement libéral, au cours des huit dernières années, en ce qui concerne le nombre de places disponibles et l'abordabilité des services pour un trop grand nombre de familles.
Par ailleurs, comme beaucoup d'autres projets de loi des libéraux, c'est une mesure à la Seinfeld. En effet, bien que le sujet et le titre du projet de loi soient alléchants, son contenu est décevant. Les libéraux et les néo-démocrates tentent de nous faire croire que si nous prenons le temps d'étudier le projet de loi et de discuter de celui-ci au comité pour faire part de nos points de vue et de nos témoignages, plutôt que de l'adopter immédiatement sans débat, nous mettrons en péril les accords financiers conclus avec les provinces. Or, ce n'est absolument pas le cas, puisque ces accords ont été conclus séparément.
Le projet de loi est un cadre de travail vague, et comme beaucoup de projets de loi, il n'entre pas dans les détails et il se contente de tout remettre entre les mains du ministre responsable du dossier, si bien que les décisions se prendront à l'extérieur de la Chambre, tout comme les règlements.
Voici ce qui est intéressant. Je me dois de féliciter ma collègue qui est juste derrière moi en ce moment — ce qui est parfait —, la députée de . Elle a été une voix fantastique pour notre caucus et notre parti dans ce dossier. J'aimerais parler de nos efforts en vue d'améliorer la qualité du projet de loi et d'accroître la reddition de comptes et la transparence, question de verser au compte rendu ce que les libéraux et les néo-démocrates prétendent qu'ils feront au cours des prochaines années.
Nous avons tenté de faire adopter des amendements concernant les listes d'attente ainsi que le salaire des travailleurs et le ratio personnel-enfants dans les garderies partout au pays. Si le gouvernement veut créer le nombre de places nécessaires et éliminer les listes d'attente interminables pour se prévaloir du programme, il doit déposer chaque année un rapport sur l'état des listes d'attente. Il a refusé. Les libéraux et les néo-démocrates ont rejeté notre amendement en ce sens.
Lorsque nous avons dit qu'il devrait y avoir un rapport annuel sur la main-d'œuvre dans le domaine de la garde d'enfants, sur l'accès des gens à ces emplois, à ces postes, à ces nouvelles places créées, pour voir si les libéraux respectent ce qu'ils ont dit qu'ils feraient, ils ont également rejeté cette proposition. Cela illustre parfaitement ce que ce projet de loi et ce plan vont apporter à l'écrasante majorité des familles canadiennes, qui n'ont pas le droit ou la possibilité de bénéficier de ces mesures.
S'il n'y avait pas de liste d'attente, si la liste d'attente allait diminuer pour régler tous les problèmes, si la situation allait radicalement changer et si la main-d'œuvre allait augmenter pour faire face à ces défis, les libéraux et les néo-démocrates seraient confiants et diraient qu'ils seraient absolument ravis d'avoir un rapport chaque année. Ce rapport montrerait les progrès qu'ils ont accomplis et les améliorations qu'ils ont apportées. Le fait qu'ils aient voté contre, le fait qu'ils aient refusé la responsabilité et la transparence, montre aux Canadiens exactement ce que donnerait ce plan.
Je dois dire, à l'instar du NPD, ce qui va se passer. J'étais membre du comité des comptes publics, un excellent comité qui lit d'un bout à l'autre les rapports du Bureau du vérificateur général. À maintes reprises, les députés libéraux et néo-démocrates ont tenté de montrer pourquoi ils méritent un A pour leurs annonces, cette façon extraordinaire qu'ils ont d'annoncer des dépenses record, l'augmentation du déficit, l'augmentation des dépenses. Chaque fois que quiconque critique un programme, ils lui disent de ne pas s'inquiéter, qu'ils ont x dollars de plus. La vérificatrice générale, qui est indépendante, conclut que l'annonce et ce qui suit sont souvent deux choses complètement différentes.
Les conservateurs continueront de se battre pour les Canadiens et leur famille en s'attaquant aux causes profondes, ainsi qu'en faisant plus que ce qui est fait ici. Le principe des services de garde abordables a été mentionné à quelques reprises ici, ce soir. Je crois que c'est un principe raisonnable auquel adhèrent tous les députés. Les conservateurs déplorent le manque de souplesse et de choix dans ce projet de loi, ce cadre et ce plan des libéraux et des néo-démocrates. C'est ce qu'ils s'efforcent de corriger.
J'ai parlé de personnaliser ce débat. J'ai parlé de mes nièces et neveux, et de mon neveu Kane. Ma sœur Jill et son mari, Cody, ont eu beaucoup de chance. Lorsque Kane a grandi et qu'il a allait devoir se faire garder avant d'entrer à l'école, Cassandra Tibben, une voisine de Jill et Cody au nord d'Iroquois, a fait un travail incroyable pendant les quelques années où elle s'est occupée de Kane. Elle tenait une garderie en milieu familial à quelques centaines de mètres de chez eux. Jill est infirmière et Cody travaille dans la construction. Cassandra offrait ce service à proximité de la maison, avec des horaires flexibles, et c'était un lien dans une petite ville comme Iroquois, comme à South Dundas et comme dans l'Est de l'Ontario. Ce genre de garderie à domicile n'est pas admissible au financement prévu dans le cadre du programme établi par les libéraux.
Je pense aux petites collectivités du Nord de l'Ontario. Je pense à Blind River, à Wawa, à Kapuskasing et à Hearst, où il y aurait quelques places dans des établissements sans but lucratif. Or, pour un travailleur de quarts à 45 minutes de ces villes qui veut une place dans une garderie en milieu familial, le cadre que les libéraux et le NPD proposent est très rigide. Il laisse de côté de nombreux fournisseurs et ne leur offre pas de financement ni d'aide, ce qui fait que le cadre n'offre aucune solution et aucun espoir à de nombreuses familles.
Je suis très fier du travail que le caucus conservateur fait: il parle non seulement de l'abordabilité, mais aussi du choix pour les parents. Les parents ont besoin d'une telle souplesse. Les travailleurs de quarts, les gens en milieu rural et les parents d'enfants handicapés ont besoin d'une plus grande souplesse que ce qui est offert. Nous continuerons de lutter à la Chambre, au comité et partout au pays pour informer les familles que ces grandes annonces tape-à-l'œil des libéraux ne produisent jamais de résultats. Les conservateurs sont axés sur les résultats, et nous continuerons de demander des comptes au gouvernement au sujet des échecs qu'il accumule. Je n'ai aucun doute que la vérificatrice générale ou le processus des comptes publics nous montrera que le dossier des services de garde ne fait pas exception; ce sera un autre exemple où les belles paroles ne correspondent pas à la réalité.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de ce projet de loi qui vise à rendre permanents, dans une certaine mesure, les progrès réalisés en matière de financement des services de garde d'enfants au Canada. Je voudrais d'abord parler du programme, puis je parlerai un peu de l'aspect politique de la question.
Nous avons entendu beaucoup d'histoires ce soir à la Chambre. Je pourrais raconter des anecdotes personnelles sur les défis de la garde d'enfants. Je ne le ferai pas, car je pense que nous en avons entendu beaucoup, et je pense que nous savons tous que ces expériences sont suffisamment communes pour que les Canadiens puissent comprendre à quel point c'est stressant pour les familles, à la fois du point de vue financier et du point de vue de la fiabilité. Nos enfants ont fréquenté des garderies à domicile, puis dans des garderies en centre. En particulier lorsqu'ils étaient gardés à domicile, si la personne qui s'occupait d'eux tombait malade, il fallait souvent se démener la veille ou le matin même pour essayer de trouver une solution de remplacement. Je pense que l'un des avantages d'investir dans des centres à but non lucratif est qu'ils offrent un degré de fiabilité que l'on ne peut pas toujours obtenir lorsqu'il n'y a qu'une seule personne à la maison pour s'occuper de l'enfant. Cela reste un service précieux, et j'étais reconnaissant de pouvoir en bénéficier en tant que parent, tout comme mon épouse, mais nous avons également beaucoup apprécié la fiabilité qui a accompagné la transition vers les centres d'accueil.
Pourquoi avons-nous besoin d'investir des fonds publics dans les services de garde? Encore une fois, je trouve que nous avons suffisamment personnalisé la question. Le fait est que pour bien des parents, leur salaire ne leur permet pas de payer un tarif de garderie assez élevé pour qu'une autre personne puisse gagner sa vie en tant qu'éducateur de la petite enfance. C'est un cas classique d'échec du marché. Sinon, des entreprises très rentables auraient été créées au cours de 40, 50 ou 60 dernières années pour répondre à la demande, mais on ne répond pas à la demande. Cette situation est chronique, car le marché des services de garde d'enfants souffre d'un problème structurel. Trop de parents ne gagnent pas assez d'argent pour pouvoir payer les tarifs qui sont nécessaires pour attirer, former et retenir des éducateurs de la petite enfance qualifiés. Voilà pourquoi il est si important depuis si longtemps que le gouvernement intervienne.
Bien entendu, les gouvernements provinciaux de tout le pays se sont impliqués de diverses manières. Le Québec est, je pense, le meilleur exemple de garderies organisées et financées par l'État. Ce n'est pas encore parfait, mais c'est certainement ce qu'il y a de mieux au Canada. Je viens d'une province, le Manitoba, où les gouvernements néo-démocrates ont beaucoup investi au fil des ans dans les services de garde d'enfants, et nous bénéficions des deuxièmes tarifs de services de garde les plus bas du pays. Nous sommes l'une des rares provinces à disposer d'un régime de retraite pour les éducateurs de la petite enfance. C'était déjà le cas avant cette dernière série d'accords bilatéraux, ce qui ne veut pas dire, tant s'en faut, que le Manitoba est une sorte de paradis des garderies. Il est difficile de trouver une place. Les services de garde d'enfants constituent toujours une dépense importante pour les familles. Il est difficile d'attirer et de retenir des travailleurs dans ce domaine. Tous ces problèmes persistent, bien que nous nous trouvions dans une province qui, d'après les chiffres, fonctionne relativement mieux que d'autres endroits du pays sur les plans de l'accessibilité et de l'abordabilité.
Le gouvernement doit investir dans les services de garde d'enfants, car le marché ne répond plus à la demande depuis longtemps. Par ailleurs, cette demande non satisfaite de places en garderie s'accompagne d'un certain nombre d'autres problèmes pour l'ensemble de l'économie, comme l'ont indiqué certains députés qui ont fait référence à des études plus tôt ce soir. J'ai lu des études semblables, qui démontrent que les services de garde créent de l'activité économique en permettant aux parents qui le souhaitent de participer au marché du travail. Ces études indiquent également que les investissements du gouvernement destinés à rendre les services de garde plus accessibles et plus abordables stimulent l'activité économique. Sans subventions, les femmes, principalement, ne peuvent gagner suffisamment pour assumer le coût des services de garde et d'autres dépenses quotidiennes.
La valeur de l'activité économique supplémentaire générée suffirait amplement à financer le programme. C'est un élément important pour que les employeurs obtiennent ce qu'ils réclament constamment, c'est-à-dire un plus grand bassin de travailleurs. C'est la voie pour y parvenir.
L'une des solutions, c'est de faire en sorte ce que les parents qui veulent travailler puissent le faire avec la certitude d'obtenir une place en garderie à un coût qui les motivera à travailler, car avec ce qu'il restera du chèque de paie qu'ils rapporteront à la maison après avoir payé les frais de garde, l'équation sera au final avantageuse pour eux.
Les accords conclus récemment ne sont pas une panacée. Ils ne règlent pas tous les problèmes. C'est simplement un bon début pour quelque chose que le gouvernement aurait dû faire il y a des décennies.
Je me souviens de la première fois où je me suis présenté aux élections, en 2015. J'étais très fier de faire campagne sur une stratégie nationale en matière de garde d'enfants. J'ai vu les conservateurs rejeter cette idée du revers de la main. Ils ont dit que ce n'était pas au gouvernement de soutenir ou de financer les services de garde. Bien franchement, les libéraux se sont également opposés à l'idée. Ils ont dit que les provinces ne seraient jamais d'accord, que ce n'était qu'un rêve illusoire, une chimère néo-démocrate absurde. Je suis heureux de voir que les mentalités ont évolué.
Je sais que nous débattons de ce projet de loi particulier sans nous contenter de nous reposer sur nos lauriers à la suite des accords bilatéraux qui ont été signés grâce à l'entente de soutien et de confiance que le NPD a conclue avec le gouvernement. Il s'agit d'un élément de l'entente de soutien et de confiance. Ce n'est pas pour rien.
C'est parce que nous ne voulions pas que ce soit une expérience de cinq ans qui serait écourtée. Nous voulions qu'il s'agisse des cinq premières années d'un engagement permanent à mettre en place un régime de garde d'enfants qui réponde adéquatement aux besoins de la main-d'œuvre canadienne afin que toutes les personnes qui veulent se trouver un emploi et subvenir aux besoins de leur famille, mais qui ont besoin de services de garde pour le faire, puissent avoir accès à une place. Nous n'en sommes pas encore là, et de loin.
Je sais que les conservateurs aimeraient dire que les néo-démocrates prétendent en quelque sorte que tout le monde a une place maintenant. Rien n'est plus faux. Nous sommes tout à fait conscients des problèmes. D'ailleurs, je ne vois pas comment les conservateurs pourraient attribuer la situation actuelle au projet de loi: il n'a même pas encore été adopté. Les accords bilatéraux n'ont été signés qu'il y a environ 12 mois.
Quiconque porte attention sait que l'idée que cette approche soit responsable de la pénurie de places en garderie est ridicule, puisque cette approche n'a même pas été instaurée encore. Je ne veux simplement pas voir cette approche mise à l'essai pour cinq ans, puis voir le gouvernement s'en laver les mains et l'abandonner.
Ce que je veux, et c'est la raison pour laquelle ce projet de loi est si important, c'est que ces cinq ans soient les cinq premières années d'un programme permanent qui continuera d'offrir des places en garderie aux travailleurs canadiens. C'est non seulement dans l'intérêt des travailleurs, mais également dans l'intérêt des employeurs et de leur famille.
Oui, il y a une pénurie de places en garderie. Cette pénurie perdurera encore longtemps, car on ne peut créer un régime de services de garde d'enfants du jour au lendemain, tout comme on ne peut créer suffisamment de logements pour satisfaire à la demande en criant lapin.
Voilà pourquoi il est si important de ne pas perdre de temps à débattre s'il vaut la peine de se doter d'une stratégie et s'employer plutôt à discuter du genre de stratégie que nous devrions créer. Les conservateurs ont tout à fait droit de désapprouver certains éléments de la stratégie.
Pour ma part, je pense qu'il est vraiment important de mettre l'accent sur les services à but non lucratif. Pourquoi? Parce que je ne veux pas que le modèle d'entreprise des services de garde d'enfants s'impose. Il y a plusieurs raisons à cela.
Premièrement, je pense que nous obtiendrons un meilleur rapport qualité-prix si nous ne partons pas du principe que 10 % ou plus de l'argent public que nous dépensons pour les services de garde d'enfants devront servir à payer les bénéfices des entreprises. Si on prend le bilan des entreprises dans le domaine des soins de longue durée et que nous le comparons à celui des établissements sans but lucratif, on constate une différence appréciable dans la nature des soins dispensés. Les établissements de soins de longue durée à but non lucratif offrent de meilleurs soins.
Je pense que les mêmes raisons qui incitent les établissements de soins de longue durée à but lucratif à tourner les coins ronds inciteront également les garderies à but lucratif à faire de même, et c'est la raison pour laquelle il faut mettre l'accent sur les services à but non lucratif.
J'aurais autre chose à ajouter, mais mon temps est écoulé. J'espère que je pourrai aborder ces sujets pendant les questions et observations.