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Madame la Présidente, nous débattons aujourd'hui du rapport du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités qui porte sur la Banque de l'infrastructure du Canada. Je suis quand même surpris que nous débattions de cela aujourd'hui, car le rapport du Comité sur la Banque de l'infrastructure du Canada date de mai 2022, et nous sommes à l'automne 2023. Cela fait quand même un petit bout qu'il a été déposé et nous aurions eu l'occasion d'en débattre bien avant.
Cependant, il y a peut-être un élément qu'il est intéressant de mentionner, et c'est la recommandation faite dans le rapport. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les conservateurs ont voulu lancer ce débat. Souvent, on fait un rapport, on étudie un sujet et on fait plusieurs recommandations. Or, dans le cas du rapport sur la Banque de l'infrastructure du Canada, il y a eu une seule recommandation.
J'en profite pour mentionner que le député libéral de , qui a pris la parole avant moi et qui prend la parole très régulièrement à la Chambre, ne semble pas avoir pris la peine de lire le rapport du Comité avant de faire son discours. Il a dit que les conservateurs étaient contre et, à ce sujet, il a raison. Cependant, il a aussi dit que les autres partis devaient l'écouter avant de prendre position. Peut-être qu'il ne savait pas que les autres partis avaient déjà pris position. En effet, s'il y a eu un rapport du Comité, c'est que les partis ont pris position. S'il y a eu des recommandations du Comité, c'est que les différents partis ont pris position sur cette question.
Ce que je peux dire, c'est que nous avons produit un rapport fortement majoritaire et que la majorité s'est mise d'accord sur la seule recommandation, qui vise à abolir la Banque de l'infrastructure du Canada. Les votes sont secrets, cela se fait à huis clos. Comment a-t-on pu obtenir une majorité si le gouvernement était en désaccord? C'est probablement parce que tous les autres partis ont voté pour la recommandation. Au moment de produire le rapport, tout le monde a été d'accord sur le fait qu'il était nécessaire d'abolir la Banque de l'infrastructure du Canada.
Pour donner un aperçu de ce qu'est la Banque de l'infrastructure du Canada et de sa raison d'être de la perspective québécoise, on a regardé ce qui était possédé respectivement par les villes, les provinces et le gouvernement fédéral en matière d'infrastructures au Canada. On s'est demandé quel était le rôle du gouvernement fédéral en ce qui a trait aux infrastructures. En somme, 98 % des infrastructures n'appartiennent pas au fédéral. Seulement 2 % des infrastructures appartiennent au fédéral.
Par conséquent, le fédéral a-t-il le rôle d'aller se mêler des questions liées à l'infrastructure? À la base, il y a un problème. On a investi 35 milliards de dollars dans la Banque, mais ce n'est pas au fédéral de dicter aux villes et aux provinces la manière dont elles doivent gérer leurs infrastructures ni d'en décider. S'il gère 2 % des infrastructures, il me semble qu'il est un peu mal placé pour le faire. Ce sont plutôt nos villes et nos gouvernements, comme le gouvernement du Québec, qui s'en occupent, et c'est à eux que l'argent devrait aller. En raison de ce principe de base, nous considérions que cela n'avait aucun sens de soutenir une banque de l'infrastructure fédérale qui est, en fin de compte, une intrusion grossière dans des champs de compétences qui ne sont pas les siens.
À peu près tous les témoins étaient très critiques à l'égard de la banque de l'infrastructure. Le député libéral qui a parlé tout à l'heure n'était peut-être pas au courant de cela, mais je n'ai pas entendu beaucoup de témoins vanter la Banque de l'infrastructure du Canada; je ne pourrais en nommer un seul.
Le député le sait peut-être puisqu'il est en politique depuis quelques années déjà, mais je voudrais mentionner que la Banque de l'infrastructure du Canada était dans la plateforme électorale libérale de 2015. Les libéraux pourraient donc nous dire qu'ils se sont présentés et qu'ils ont mis en place ce qu'il y avait dans leur plateforme. J'aimerais toutefois aller plus loin et préciser que la banque de l'infrastructure qui a été mise en place et la banque de l'infrastructure qui était dans leur plateforme électorale sont un petit peu différentes.
Dans la plateforme électorale de 2015, à la page 16, on peut lire que la Banque de l'infrastructure du Canada devrait servir à offrir un taux d'intérêt plus faible aux municipalités pour des emprunts liés à la construction d'infrastructures et de logements. C'est intéressant, car nous parlons de la crise du logement en ce moment. Toutefois, si on cherche le mot « logement » dans les documents de la banque de l'infrastructure d'aujourd'hui, il faudra travailler fort, parce qu'il n'y est pas. Quant aux municipalités, la Banque ne finance pas non plus des projets municipaux à bas taux. La direction de la Banque de l'infrastructure du Canada a changé au fil du temps.
Depuis son élection, le gouvernement libéral a choisi de mettre en place le Conseil consultatif en matière de croissance économique pour l'aider à s'orienter sur la manière de générer plus de croissance économique au Canada. Ce Conseil a été présidé par nul autre que Dominic Barton, reconnu pour être un proche et un grand ami du . On sait que le premier ministre aime nommer des amis et leur offrir des postes importants, comme on l'a vu lorsqu'il a favorisé ses amis de l'organisme UNIS. J'y reviendrai plus tard.
Dans sa vie, M. Barton occupait aussi d'autres fonctions. Il n'est pas inutile de mentionner qu'il était à la tête de la firme McKinsey. Il est aussi intéressant de mentionner que le Conseil consultatif en matière de croissance économique s'est penché sur la question de la banque de l'infrastructure. En fait, c'était une de ses recommandations phares dans son premier rapport.
Parlons un peu plus de la façon dont le Conseil percevait la banque de l'infrastructure. J'ai dit que le président du Conseil consultatif en matière de croissance économique était M. Barton, qui était aussi à la tête de la firme McKinsey. Il faut aussi dire que M. Barton s'était entouré de plusieurs personnes, dont Michael Sabia, qui aura d'ailleurs un rôle à jouer plus tard avec la banque de l'infrastructure.
Un conseil d'administration a besoin d'un secrétariat, du monde pour faire le vrai travail, pour prendre des notes et assurer la permanence. Or, ce fameux secrétariat n'était pas constitué de fonctionnaires fédéraux. C'est la firme McKinsey qui fournissait des employés pour travailler bénévolement sur les dossiers du Conseil consultatif en matière de croissance économique. Ce sont les employés de la firme McKinsey qui fournissaient des documents de réflexion, qui prenaient en note les discussions et qui assuraient la permanence du secrétariat.
En comité, M. Sabia nous a dit ceci au sujet du rôle du secrétariat dirigé par les employés de la firme McKinsey:
[McKinsey] agit essentiellement comme un secrétariat, et de façon bénévole. Les concepts et les suggestions sont venus des membres du Conseil. Comme vous le savez, un conseil consultatif a besoin des services d'un secrétariat, et c'est McKinsey qui a joué ce rôle. Elle a donc beaucoup participé à nos rapports et à nos délibérations.
Rappelons que les gens de McKinsey travaillaient bénévolement. Lorsqu'il est venu témoigner en comité, j'ai demandé à M. Barton si c'était pour le gouvernement ou pour la firme McKinsey que ces gens travaillaient bénévolement. Je lui ai demandé si ces gens n'étaient pas payés pour venir là. Il m'a répondu qu'ils étaient payés par la firme McKinsey, et non par le gouvernement fédéral. Toutefois, le rapport était pour le gouvernement fédéral. En fin de compte, ils offraient des services pro bono tout en étant financés par la firme McKinsey.
Était-ce du vrai pro bono? Est-ce concevable que la firme McKinsey n'ait eu aucun intérêt dans ce dossier? N'avait-elle pas une influence, par exemple, sur l'orientation qu'allait prendre le gouvernement en matière de croissance économique future?
Ce conseil avait pour but de conseiller le gouvernement en matière de croissance économique et ce sont les gens de McKinsey qui allaient pouvoir exercer leur influence. C'est ce que j'en conclus parce que, quand on regarde le fameux premier rapport prônant une banque canadienne de développement de l'infrastructure, on voit qu'ils ne prônent plus la Banque de l'infrastructure du Canada de 2015, mais bien une banque d'infrastructure où l'on prend l'argent du public pour la mettre au service du privé, des grandes multinationales et des fonds d'investissement. Ils veulent qu'on leur apporte les projets d'infrastructure. Ils disent qu'ils vont les financer. Grosso modo, ils veulent la participation de ces grands fonds pour attirer leur argent dans nos infrastructures.
On peut dire que cela a quand même beaucoup changé par rapport à l'idée de départ. Il est intéressant de constater ce changement de cap. Qu'on le veuille ou non, ce sont les gens de la firme McKinsey qui ont un peu orienté la direction qu'a prise le Conseil consultatif en matière de croissance économique. Se pourrait-il que les gens de la firme McKinsey aient pu connaître des personnes qui ont obtenu des contrats ou de l'argent grâce à cela? Était-ce leur domaine d'expertise? Je pose la question, mais je pense que beaucoup de gens connaissent déjà la réponse.
À peu près la seule différence que j'ai constatée entre la version prônée par le Conseil consultatif en matière de croissance économique et celle du gouvernement du Canada, c'est 5 milliards de dollars. Le Conseil consultatif en matière de croissance économique prônait une banque de l'infrastructure à 40 milliards de dollars, alors que le gouvernement en a fait une à 35 milliards de dollars. Sinon, le reste est presque un copier-coller.
Ce que proposait le Conseil consultatif en matière de croissance économique dirigé par M. Barton a été mis à exécution très rapidement. En fait, presque un mois après que cela ait été déposé, on voyait déjà les documents du gouvernement fédéral parler d'une banque d'infrastructure à venir, qui aurait à peu près la même forme que celle proposée justement par le Conseil consultatif en matière de croissance économique. Affaires mondiales Canada en parlait notamment lors du Long-Term Investment Summit.
Est-ce que cette décision s’est prise dans le plus grand intérêt public? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que la Banque de l’infrastructure du Canada, en a arraché. Les conservateurs en parlent aujourd’hui.
La BIC a été fondée en 2017 et, en 2020, il n’y avait à peu près aucun projet qui existait. Les gens ne savaient pas où ils s’en allaient. Ils avaient de la misère à recruter des employés. Au conseil d’administration, cela vivotait. Personne ne parlait français là-bas. C’était vraiment la maison des fous. Ils ne savaient pas quoi faire avec cela. On leur a donné 35 milliards de dollars et ils ne savaient pas où ils s’en allaient.
Ils ont donc appelé quelqu’un en catastrophe, Dominic Barton. Comme on l'a dit, il avait travaillé au Conseil consultatif en matière de croissance économique avec Michael Sabia. Ce dernier a donc été recruté pour devenir le président de la BIC.
Or, j'ai questionné M. Sabia en comité pour savoir comment il avait été recruté, par l'entremise de qui, s'il avait envoyé son CV, bref comment cela s'était passé. Il m’a dit qu’il avait reçu un coup de téléphone de Bill Morneau. Je capotais. On nous dit que la BIC n’est pas politique, mais c’est le ministre des Finances qui l’a appelé directement pour lui dire qu’il avait un emploi pour lui et lui demander s’il allait y aller. Pire que cela, ce n’était même pas son ministère. La BIC ne relève pas du ministère des Finances, mais du ministère de l’Infrastructure.
C’est donc le ministre d’un autre ministère qui l’a appelé pour lui dire qu’il avait un emploi pour lui. C’est un beau processus ouvert, démocratique, transparent et apolitique; j’en suis persuadé. On comprendra que je suis un peu ironique dans ma position.
Une fois devenu président de la BIC en 2020, M. Sabia nous a dit que cela n’allait pas bien et que, comme un pompier, il était venu éteindre le feu, il était venu à la rescousse de la BIC.
Or, un de ses premiers gestes comme président de la BIC fut de donner un contrat de consultant sans appel d’offres à la firme McKinsey. Tout se place. Comme quoi le bénévolat de McKinsey a finalement peut-être servi à quelque chose. C’était un contrat de 1,4 million de dollars. Ce n’est pas si pire. Cela se prend bien, 1,4 million de dollars.
On nous a dit pourquoi la firme McKinsey avait été choisie. Je m’excuse, le document est en anglais.
[Traduction]
M. Sabia nous a dit: « [...] on a décidé à l'époque de faire appel à une partie des représentants de McKinsey qui avaient participé à la réflexion initiale sur la Banque de l'infrastructure. Il s'agissait de tirer parti des connaissances qu'ils avaient acquises en la matière [...] »
[Français]
Ce que cela veut dire, c'est qu'étant donné que McKinsey connaissait bien la BIC, le contrat lui a été donné pour que cela aille plus vite. Comme la firme a imaginé la BIC, c’est sûr qu’elle la connaissait bien; c'est elle qui a dit au gouvernement quoi faire. Un contrat a donc été donné à McKinsey, mais, cette fois-ci, au lieu que ce soit du travail bénévole, c’était payant de dire quoi faire. C'est comme si McKinsey avait eu une deuxième chance de dire la même chose parce que la BIC n’existait pas vraiment et n’avait pas encore de forme à ce moment; elle tournait dans le beurre.
C’est fascinant à quel point la formule de bénévolat dont on parle, des fois, n’est pas toujours du bénévolat complètement désintéressé. Au contraire, cela peut finir par servir des intérêts privés. Cela ne semble pas être le genre de préoccupation qu’a le gouvernement.
J’ai posé d'autres questions à M. Sabia quand il est venu nous voir en comité. Certes, la BIC avait bien de la misère, mais avant qu’il devienne président de la BIC, il était à la Caisse de dépôt et placement du Québec, et l’un de ses projets, c'était le REM. Or, cela adonne que la BIC a investi dans le REM. Cela devient mélangeant tout cela parce que tout est dans tout.
La BIC a investi dans le REM, mais, avant qu'elle existe, il y avait de l’argent du fédéral pour le REM. Il y avait un investissement fédéral dans ce projet. C’était une subvention fédérale d’un montant de 1,28 milliard de dollars qui avait été annoncée par le gouvernement actuel.
Magiquement, cette subvention de 1,28 milliard de dollars s’est transformée en prêt de 1,28 milliard de dollars. Entre un prêt et une subvention, il y a une petite différence. À l’origine, c’était une subvention du gouvernement. Or, c’est devenu un prêt de la BIC. Évidemment, le Québec n’a pas été trop gagnant parce qu’il va payer de l’intérêt sur le prêt plutôt que de prendre l’argent, l'encaisser et s'en servir financièrement au profit du projet.
J’ai demandé à M. Sabia comment cette décision avait été prise et comment s'était passé le processus entre les deux. Il nous a répondu: « C'était une décision prise par le gouvernement et [...] celui-ci nous a informés de ce changement. »
Il semble que la BIC ne serait pas politique, mais que ce serait le gouvernement qui aurait informé directement la Caisse de dépôt du changement. Dans le fond, il n'y avait tellement pas de bilan ni de projets à la BIC que le gouvernement a dit qu'il allait prendre un projet qu'il finançait, cesser de le financer et donner l'argent pour que la BIC ait un bilan. En gros, c'est cela.
Ce que cela illustre, c'est que la BIC n'a pas vraiment d'utilité propre. Elle n'a pas de pertinence. On prend des projets qui auraient été financés de toute façon par d'autres moyens. À la place, on les fait financer par la BIC. Il devait pleuvoir des milliards de dollars. On devait voir arriver 1 $ pour 8 ou 10 $. On nous faisait miroiter des chiffres extraordinaires et mirobolants découlant de l'investissement privé de toutes ces fameuses firmes proches du gouvernement. Finalement, ces fameux investissements ne se sont jamais concrétisés. La plupart des projets dans lesquels la BIC investit sont des projets publics, dont nos gouvernements et nos instances, que ce soient nos municipalités, nos villes, nos provinces, ou l'État québécois que nous aspirons à devenir un jour, veulent et qui sont importants pour nous. Le gouvernement, pour trouver une façon de donner un bilan à la BIC, a décidé d'envoyer ces projets à la BIC, mais on dit que ce n'est pas politique, que c'est très loin du gouvernement. Or, nous le savons tous, la BIC est très politique. Après avoir été président de la BIC d'avril 2020 à décembre 2020, M. Sabia est magiquement devenu sous-ministre des Finances de 2020 à 2023. Il a sûrement envoyé son CV dans le cadre d'un long processus ouvert. J'en suis persuadé. À un moment donné, cela devient trop gros. Plus personne n'y croit. C'est un peu cela que je veux illustrer.
Malheureusement, la BIC, c'est comme une patate chaude que les libéraux essaient de justifier. Ils disent que c'est bien utile et que cela sert à quelque chose. Cependant, ce que les villes nous ont dit quand elles sont venues en comité et qu'elles nous disent encore chaque fois, c'est que c'est d'argent dont elles ont besoin pour construire les infrastructures de logement, d'eau et toutes les infrastructures dont les municipalités ont besoin. Elles n'ont pas besoin de nouveaux programmes fédéraux avec plein de critères et de normes que personne ne comprend. Elles n'ont pas besoin, chaque fois qu'un nouveau programme sort, de devoir embaucher trois ou quatre personnes pour analyser les critères et d'avoir du monde à temps plein pour voir les nouveaux programmes qui pourraient peut-être émaner du gouvernement fédéral et évaluer leur compatibilité avec ceux de Québec. À un moment donné, on n'en finit plus. Ce que les villes veulent, c'est de l'argent qui leur est donné directement et qui va servir à construire les infrastructures dont elles ont besoin.
Il existe un programme qui fonctionne en ce moment. Il y a une technique infaillible qui consiste à donner l'argent à Québec pour que Québec l'investisse dans les infrastructures. Ce serait très facile à faire. Il y a aussi une autre méthode avec laquelle on serait prêt à vivre. Il y a le Fonds de la taxe sur l'essence qui fonctionne très bien. Il y a des petits changements à y faire, ce n'est pas parfait, mais, de manière générale, cela fonctionne très bien. Les villes aimeraient voir plus d'argent là-dedans. On pourrait prendre une partie de l'argent de la taxe sur l'essence pour servir à des projets d'infrastructure. Les villes construisent les infrastructures dont elles ont besoin, et non celles dont le gouvernement fédéral décide qu'elles ont besoin. C'est différent et cela fonctionne bien. Pourquoi est-ce que, à la place, on ne bonifie pas des programmes, comme celui-là, qui donnent plus de latitude, par lesquels il y a des ententes avec le Québec, par exemple pour le Fonds de la taxe sur l'essence? Non, on crée plutôt des programmes faits par et pour Ottawa, afin de couper des gros rubans pour faire plaisir aux petits amis du régime, et qui, au bout du compte, vont nous mener dans le mur et ne fonctionnent pas.
C'est ce que je voulais déplorer aujourd'hui. J'espère que le député d'en face a compris maintenant pourquoi tous les partis, sauf le sien, ont voté contre cette fameuse banque.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Les Canadiens subissent de plus en plus souvent les effets néfastes et extrêmes des feux de forêt, des sécheresses et des inondations causés par les changements climatiques. Cette année, nous avons connu la plus longue et la pire saison de feux de forêt et de sécheresses jamais enregistrée. Ces catastrophes ont coûté des vies, détruit des maisons et des récoltes, et mis en péril l'approvisionnement en eau douce au Canada.
Il n’a jamais été aussi essentiel pour le Canada d’investir de façon proactive dans des infrastructures adaptées aux changements climatiques afin de protéger les Canadiens et de rendre les collectivités plus résilientes, physiquement et socialement. Nos collectivités doivent être connectées et soutenues, et elles doivent avoir la capacité de soutenir des populations croissantes outillées pour faire face aux changements climatiques. Les projets doivent être menés à terme, et le gouvernement fédéral doit agir avec un plus grand sentiment d’urgence.
Les députés du Nouveau Parti démocratique comprennent l’urgence de la situation et proposent des changements à la Banque de l’infrastructure du Canada depuis de nombreuses années afin qu’elle serve réellement les intérêts des Canadiens. Ma collègue, la députée de , a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire qui en souligne l’importance. Elle a proposé l’appropriation publique de la Banque de l'infrastructure dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques. Son projet de loi soulignait l’importance de mettre l’accent sur les collectivités rurales et nordiques qui sont sous-financées et qui n’ont pas toutes les infrastructures essentielles de base, comme un réseau d'alimentation en eau et des routes. Les conservateurs et les libéraux ont refusé cette solution pleine de bon sens.
Au Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités, mon collègue, le député de , a également parlé des préoccupations liées au fait que la Banque de l'infrastructure ne réalise pas efficacement des projets qui serviraient le bien public. Il a parlé des problèmes découlant de la participation du secteur privé à la réalisation d'infrastructures publiques, des besoins des collectivités qui ne sont pas suffisamment pris en compte dans les décisions de financement, ainsi que des problèmes liés aux coûts et à la transparence.
Avec un financement fédéral amplement suffisant de 35 milliards de dollars, la Banque de l'infrastructure aurait dû, depuis, être en mesure de remédier aux lacunes du Canada en matière d’infrastructure et de réaliser des projets qui auraient créé des emplois et soutenu les collectivités à long terme. Or, après des années d’existence de la Banque, les lacunes qui existent au niveau des besoins les plus fondamentaux en matière d’infrastructure, comme l’eau et le logement, ne cessent de croître. C’est un échec.
Lorsque l’étude a été réalisée, l’analyse du processus de sélection des projets de la Banque de l'infrastructure par le directeur parlementaire du budget a révélé que, sur les 420 propositions reçues, seulement 13 avaient fait l’objet d’un engagement public. De façon alarmante, on a constaté que la banque avait rejeté ou ne considérait plus 82 % des projets soumis. La plupart ont été écartés parce que, pour une raison ou une autre, on a décidé qu’ils étaient dans le mauvais secteur ou qu’ils n’étaient pas de taille suffisante.
Comme le montre le nombre élevé de propositions, les collectivités ont clairement des besoins en matière d’infrastructure qui nécessitent l’appui du gouvernement fédéral. Cependant, la fixation rigide de la banque sur les projets d’envergure et les investissements du secteur privé fait en sorte qu’elle rejette la plupart des propositions. Les demandes des collectivités qui ont le plus besoin de financement sont refusées.
Résultat: des projets essentiels ne sont pas menés à terme, et les Canadiens se retrouvent sans les infrastructures vitales qui répondraient à leurs besoins alors que les effets dévastateurs des phénomènes climatiques extrêmes s'accentuent. Si on ne change pas d'approche, les coûts qu'engendre la crise climatique continueront d’augmenter. Rappelons-nous ce proverbe: mieux vaut prévenir que guérir. Il faudrait en tenir compte dans la sélection des projets.
En tant que pays, nous devons nous préparer aux inondations, aux sécheresses ou aux incendies dévastateurs à venir. Chez nous, en Colombie‑Britannique, les cours d'eau et les lacs sont indispensables à l'économie régionale, aux forêts, aux poissons, aux cultures vivrières, à la qualité de vie et à la mémoire culturelle, mais les phénomènes climatiques extrêmes soumettent les bassins hydrographiques de la province et d'ailleurs au Canada à des pressions croissantes qui menacent leur stabilité. Lorsqu’un bassin hydrographique est sain et entretenu, il peut atténuer les risques liés aux changements climatiques, faire vivre la faune et la flore locales, fournir de l’eau potable et accroître la capacité d'adaptation aux catastrophes.
Les Premières Nations, les autorités locales et les collectivités travaillent jour après jour sur la ligne de front de la crise climatique, avec des ressources limitées, pour garder les bassins versants sains et les pérenniser. Alors que les connaissances scientifiques autochtones et occidentales confirment que des bassins versants sains assurent une protection contre les catastrophes climatiques telles que les sécheresses, les incendies de forêt et les inondations, la Banque de l'infrastructure du Canada ne soutient pas ces infrastructures naturelles. Des bassins versants sains constituent des défenses naturelles contre la crise climatique. Les zones humides agissent comme des éponges naturelles pour purifier l’eau. Les berges des cours d’eau filtrent les eaux de ruissellement polluées et elles offrent un abri aux saumons. Les forêts matures retiennent l’eau et elles la libèrent lorsque le besoin s’en fait le plus sentir.
Il s’agit là d’infrastructures naturelles peu coûteuses et résistantes aux changements climatiques, mais le gouvernement les ignore. Le gouvernement fédéral ne doit pas hésiter à jouer un rôle structurant en investissant dans les infrastructures naturelles pour faire face à la crise climatique en Colombie‑Britannique et ailleurs au Canada. Le secteur britanno-colombien des bassins hydrographiques est un employeur et un moteur économique d’importance, puisqu'il génère plus de 47 000 emplois directs et indirects et qu'il contribue au PIB à hauteur de 5 milliards de dollars.
Le gouvernement néo-démocrate de la Colombie‑Britannique a récemment injecté 100 millions de dollars dans le fonds de pérennisation des bassins hydrographiques de la province, mis sur pied conjointement avec le First Nation Water Caucus. C'est un excellent point de départ, mais le gouvernement fédéral doit être présent à la table, avec un financement fédéral.
On voit ce qui est réalisable lorsque les gouvernements investissent judicieusement dans les collectivités, que les projets sont menés à terme, que le financement est transparent et que les collectivités peuvent planifier les changements nécessaires tout en répondant aux besoins immédiats de façon à croître et à prospérer.
Le NPD approuve les conclusions et les recommandations de la majorité du rapport qu'on nous demande d'agréer aujourd'hui. Il explique dans le détail en quoi la Banque de l’infrastructure du Canada est un échec. Comme je l’ai dit, si le gouvernement poursuit sur la même voie en conservant cette banque, alors il est temps d'en revoir le mandat pour en faire une banque publique au service du bien public.
En ce moment, il pourrait investir dans le fonds pour la sécurité des bassins hydrographiques de la Colombie‑Britannique; fournir aux gouvernements autochtones et provinciaux et aux municipalités les ressources nécessaires pour améliorer la planification et la prise de décisions; et investir dans les infrastructures naturelles afin de régler les problèmes d'approvisionnement en eau et en logements au pays.
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Monsieur le Président, je suis très déçue que les conservateurs n’aient pas appuyé mon projet de loi, le projet de loi , qui visait à transformer la Banque de l’infrastructure de manière à ce qu’elle puisse changer les choses dans la vie des Canadiens pour ce qui est des grands besoins d’infrastructure dans nos collectivités.
Ce n’est pas une mauvaise chose que d’avoir une société d’État qui s’engage à construire les éléments d’infrastructure dont notre pays a désespérément besoin, en particulier au moment où nous sommes confrontés à la crise climatique. Nous savons que nos besoins en infrastructure sont importants sur divers fronts, mais nous savons aussi que nous sommes particulièrement déficients pour ce qui est des infrastructures résistantes au climat et de veiller à ce que nos collectivités disposent du genre d’infrastructure dont elles ont besoin pour affronter la crise climatique.
Je tiens à souligner que le Bloc a soutenu notre projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, et je suis reconnaissante de ce soutien, ainsi que de celui des députés verts.
En réalité, en abandonnant le projet de loi , le Canada a manqué une occasion de transformer une société d’État, une banque de l’infrastructure, de manière à ce qu’elle puisse répondre aux besoins de nos collectivités.
Mon projet de loi était ancré dans l’expérience de collectivités comme celles que je représente, des populations qui sont aux premières lignes de la crise climatique et qui sont confrontées à des feux de forêt et à des inondations records. Les gens des communautés telles que les Premières Nations de la rive est du lac Winnipeg n’ont pas accès à des routes praticables toutes saisons. Ils doivent compter sur les routes de glace pendant des périodes plus courtes pour accéder aux services médicaux, pour faire des achats plus abordables et pour rapporter les matériaux dont ils ont besoin pour construire les maisons dont ils ont désespérément besoin et d’autres éléments d’infrastructure nécessaires. Les dirigeants des Premières Nations et du Nord se sont adressés à moi à maintes reprises. Étant moi-même originaire du Nord, il est clair pour moi que le déficit en matière d’infrastructure dans des régions comme la nôtre ne fait que s’aggraver.
Parlant du projet de loi , j’ai entendu des histoires des Premières Nations. Une Première Nation s’est vue refuser le financement pour la rénovation d’une maison communautaire qui avait désespérément besoin d’être réparée parce qu’elle ne pouvait pas démontrer à la Banque de l’infrastructure du Canada à quel point elle était rentable. Une communauté nordique qui essayait d’abandonner le diésel s’est fait dire de demander un financement pour des panneaux solaires en plein hiver. Les dirigeants autochtones se demandent vraiment si Services aux Autochtones Canada ne pourra fournir de l’aide qu’une fois que les choses seront vraiment et réellement dysfonctionnelles, et pas un instant avant.
Avant que le projet de loi ne soit présenté à la Chambre à l'étape de la deuxième lecture, j’ai reconnu que les collectivités de ma circonscription étaient confrontées à d’immenses difficultés, car elles devenaient isolées avec la fonte des routes de glace. L’un des projets dont nous avons parlé et qui nécessitait un investissement était la construction d'une route praticable toutes saisons sur la rive est du lac Winnipeg, reliant une dizaine de Premières Nations qui, à l’heure actuelle, sont de plus en plus isolées en raison des conséquences de la crise climatique.
Nous avons également parlé de la transition du diésel vers des formes d’énergie plus durables. Quatre des collectivités que je représente dans le Grand Nord du Manitoba dépendent encore du diésel. Nous On sait que de nombreux endroits au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest sont dans la même situation. Il n'y a pas de raison, puisqu'on est en mesure d’investir dans les énergies durables. Or, cela nécessite la contribution du gouvernement, et la Banque de l’infrastructure du Canada serait bien placée pour participer aux chantiers de ce genre.
À mesure que la crise climatique s'aggrave, il est évident que nos infrastructures ne sont pas à la hauteur. Il est évident que les pouvoirs locaux ont désespérément besoin d’un partenaire fédéral pour investir dans les infrastructures nécessaires. À l’heure actuelle, on sait que Services aux Autochtones Canada ne répond pas aux besoins des communautés autochtones en matière d’infrastructure, et de loin. La crise du logement, par exemple, est grave chez là-bas. On manque d'infrastructures essentielles, qu’il s’agisse de centres de santé, de réseaux d’aqueduc et d’égout, de rues ou de routes.
Services aux Autochtones Canada ne répond pas aux besoins des communautés autochtones. La Banque de l’infrastructure du Canada pourrait jouer un rôle en la matière. Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle.
Depuis l’adoption du projet de loi , on remarque que la Banque de l’infrastructure du Canada accorde plus d’attention aux besoins des collectivités nordiques et même des communautés autochtones. Je tiens à souligner les travaux en cours à l’aéroport de Thompson avec la participation de la Banque de l’infrastructure du Canada. Je tiens également à souligner le travail accompli par le Conseil tribal de Keewatin pour concrétiser le lotissement visionnaire de Pusiko et j’espère que la Banque de l’infrastructure sera un partenaire disposé à investir dans un projet pérenne comme celui-là.
Cependant, je suis profondément déçue qu'il n'y ait pas d'investissements majeurs en région nordique, dans les communautés autochtones et même ailleurs au pays, ce qui va dans le sens du rapport du comité des transports. À quoi sert une banque de l’infrastructure si rien ne change sur le terrain? Sur ce, j’aimerais terminer en disant que beaucoup d’entre nous siègent au Parlement parce que nous voulons améliorer la vie de nos concitoyens, des autres Canadiens et des gens partout dans le monde.
À cette fin, je conclurai donc mon discours en disant clairement que le Canada doit demander un cessez-le-feu immédiat en Israël et à Gaza. Le Canada doit parler en faveur de la paix et de la justice. Comme l’a dit le représentant de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche‑Orient, l’histoire retiendra que le monde n’a pas eu le courage d’agir de façon décisive pour mettre fin à cet enfer sur Terre.
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Monsieur le Président, je ne m’étonnerai pas que les conservateurs tentent d’interrompre continuellement mon discours, parce que les faits sont importants et qu’ils ne veulent pas être déroutés par eux. Ils ne veulent pas que les Canadiens se rendent compte que leur bilan en matière d’infrastructure est épouvantable, et je suis donc certaine qu’ils vont continuer à m’interrompre. Cela me conforte dans l’idée que cet objectif stratégique visant à bloquer la loi relative à la sécurité nationale est irresponsable.
Ils sont irresponsables lorsqu’il s’agit de la sécurité nationale, et ils choisissent ensuite un sujet qui montre que leur bilan est également irresponsable et lamentable. Bien sûr, ils vont continuer à m'interrompre, parce qu'ils vont se sentir blessés et probablement embarrassés. Ils vont probablement retourner voir l’équipe de leur leader parlementaire et demander pourquoi ils ont fait cela aujourd’hui. Ils demanderont pourquoi ils ont choisi ce sujet; c’était terrible, parce que les députés libéraux ont pu souligner leur bilan.
Je vais persister et continuer d'attirer l'attention des Canadiens sur l’insouciance dont ont fait preuve les conservateurs dans leurs calculs.
Revenons-y. Les conservateurs ont eu 10 ans. Combien de projets P3 Canada a-t-il entrepris? Ce sont 25 projets, pour un montant de 1,3 milliard de dollars. Comparons cela à un peu moins de cinq ans pour la Banque de l’infrastructure du Canada, avec 48 projets.
Revenons aux 1,3 milliard de dollars que les conservateurs ont investis en 10 ans. Ces fonds provenaient entièrement des impôts payés par les contribuables canadiens. En comparaison, en moins de cinq ans, la Banque de l'infrastructure du Canada a investi 10 milliards de dollars du gouvernement dans 48 projets, et savons-nous ce qui en a découlé? Cela a donné lieu à 28 milliards de dollars d'investissements.
Nous avons entendu au comité que de tels investissements sont transformateurs. D'ailleurs, j'aimerais citer un témoin entendu au comité. Elle a abordé la question dans son propre balado, appelé The Raitt Stuff, dans un épisode qui portait sur les besoins en matière d'infrastructures et du rôle de la Banque de l'infrastructure du Canada, publié le 30 janvier.
De qui s'agit-il? Il s'agit de l'ancienne ministre conservatrice Lisa Raitt. En parlant de la Banque de l'infrastructure du Canada, elle a dit:
Malheureusement, depuis quelques années, la Banque de l'infrastructure fait l'objet de bien des débats politiques. Le Parti conservateur s'y est opposé à diverses occasions au cours de la dernière législature de même qu'au cours de la législature actuelle. Or, vous effectuez beaucoup de travail, vous menez des projets à bien et vous comblez, je crois, un besoin démontré en aidant les projets à se concrétiser au Canada. Donc, pourriez-vous me parler des réalisations de la Banque de l'infrastructure du Canada en 2023 et des projets que vous allez envisager?
Les anciens ministres conservateurs ne soutiennent même pas la position actuelle des conservateurs sur cette question. Comme la plupart des Canadiens le savent, les calculs des conservateurs ne tiennent pas la route. Ils sont imprudents. Ils ont dépensé plus d’argent des contribuables pour réaliser moins de projets en deux fois plus de temps. Voilà ce que donnent les calculs des conservateurs pour nous.
Je vais parler de certains des projets que j’ai entendu les députés ici présents qualifier de « caisses noires ». Je trouve cela assez intéressant. Ils ont dit que seuls les initiés libéraux s’enrichissent grâce à la Banque de l’infrastructure du Canada.
Je voudrais parler d’un projet en Alberta: l’Arrow Technology Group, un investissement de 8,1 millions de dollars. Il s’agit de mettre en place un réseau Internet à large bande dans des collectivités mal desservies, dont 20 collectivités autochtones et quatre collectivités rurales.
Les conservateurs prétendent‑ils que ces collectivités autochtones mal desservies sont de riches initiés libéraux qui profitent de cette banque, ou n’arrivent-ils tout simplement pas à comprendre comment construire des éléments d’infrastructure qui comptent? Ils comptent pour les Canadiens, les collectivités autochtones et les collectivités rurales. Ils leur permettent d’être branchés afin de rester en contact avec leurs proches et de créer de la prospérité économique dans ces collectivités.
Il est déplorable que les conservateurs insultent les collectivités autochtones et rurales de l’Alberta en qualifiant ce projet de caisse noire.
Parlons également de Saskatoon et des 27,3 millions de dollars accordés à la Première Nation d’English River pour le traitement des eaux usées. Il s’agira de la première usine de traitement des eaux usées appartenant à des Autochtones. S’agit-il encore d’initiés libéraux qui s’enrichissent, ou bien n'est-ce pas plutôt un véritable investissement qui contribue au développement économique des collectivités autochtones en plus de leur assurer une eau propre?
L’aménagement d’usines de traitement des eaux usées contribue à la croissance et au développement économique de Saskatoon. Les conservateurs laissent-ils entendre que les emplois créés grâce à ces investissements dans les infrastructures devraient être éliminés et que ces familles devraient recevoir des lettres de licenciement parce que les conservateurs veulent annuler ce projet? Les pelles s’agitent déjà. Des emplois sont créés en ce moment même dans les collectivités. Les conservateurs voudraient que ces employés soient licenciés et que les pelles soient rangées. Il est totalement irresponsable de détruire les économies locales et d’empêcher les familles locales de subvenir à leurs besoins en raison de l’idéologie conservatrice. Les conservateurs ne croient pas qu’ils devraient aider à construire le Canada, ils veulent seulement le démolir.
Parlons du...
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Monsieur le Président, je compatis, mais je peux imaginer que, dans l'ombre, des membres du personnel conservateur envoient des textos et lancent avec frénésie: « Interrompez son discours, ne la laissez pas continuer. Il faut saboter ces extraits vidéo », même si c’est précisément pour cette raison que les interruptions des conservateurs relèvent du débat plutôt que de véritables questions de procédure. Je ris, parce que c’est risible, car les conservateurs bloqueraient en fait la modernisation d'une loi qui prend en compte des questions de sécurité nationale, et qu’ils choisiraient un sujet sur lequel leur bilan est affreux pour s'exécuter. C’est pourquoi je plains les membres du personnel conservateur qui textent furieusement, comme dans ce GIF de chat qui dit: « Faites-la taire, s’il vous plaît ». Les Canadiens vont être informés du terrible bilan des conservateurs en matière d’infrastructures.
Je ne peux m’empêcher d’éprouver une joie immense à l'idée de traiter de ce sujet, car nous pouvons parler de projets très concrets comme ceux que je viens de mentionner. Cependant, je vais parler d’un autre projet qui, s’il n’en tenait qu’aux conservateurs, serait annulé. Il s’agit d’un autre projet albertain, qui prévoit un réseau ferroviaire reliant l’aéroport de Calgary au parc national Banff. Que ferait ce projet? Il créerait d’énormes possibilités touristiques. Comment s'y prendraient les députés conservateurs représentant certaines de ces circonscriptions pour dire à leurs concitoyens que les conservateurs veulent annuler les infrastructures que nous allons construire et qui favoriseraient le tourisme local, la création d'emplois et le développement économique dans un domaine aussi crucial pour leur région? Qui sait pourquoi? Ils n’ont pas vraiment de plan, ils se contentent d’élaborer des politiques irresponsables sans penser aux véritables conséquences.
J’ai également entendu des députés d’en face dire qu’il n’y a pas de transparence et qu’ils ne savent pas où va l’argent de la Banque de l’infrastructure du Canada. J'ai un bon truc: il y a un site Web entièrement consacré à la Banque de l’infrastructure du Canada, et ces projets y sont détaillés. Il y a même des photos, donc si les députés d’en face ne veulent pas lire le texte, il y a des photos des chantiers en cours et des emplois créés, pour montrer les effets bien réels de ce programme partout au pays.
De plus, il y a eu de nombreux témoignages, notamment celui de Patrick Brown, un ancien député conservateur aujourd’hui maire de Brampton. Il parle des investissements destinés aux autobus dans sa ville. En fait, il s’agit d’un investissement de 400 millions de dollars pour 450 autobus à zéro émission. Le maire de Brampton a déclaré que cela aurait été impossible sans la Banque de l’infrastructure du Canada. Le projet a changé la donne et va aider les résidants de Brampton et la Ville à réaliser leurs objectifs de réduction des émissions de GES de 80 % d’ici 2050, ce qui est leur échéancier, je crois.
Je veux savoir pourquoi les conservateurs ne soutiennent pas les municipalités lorsqu’elles tentent de relever les défis des changements climatiques, lorsqu’elles veulent offrir à leur population des services tels que du transport en commun fiable et écologique, et lorsque les municipalités veulent créer de l’air pur pour leurs résidants. Pourquoi les conservateurs s’y opposent-ils?
Je sais que je n'ai presque plus de temps, ce qui sera un grand soulagement pour les conservateurs et les membres de leur personnel qui essaient frénétiquement de trouver des rappels au Règlement pour que les Canadiens n’aient pas à entendre les faits révélant l’irresponsabilité des conservateurs, leur manque de sérieux en matière de sécurité nationale et leur bilan en matière d’infrastructures, qui est en fait plutôt embarrassant. Pourquoi ont-ils choisi ce sujet, compte tenu de leur histoire?
Le dernier point que je souhaite aborder concerne les politiques générales concernant la Banque de l’infrastructure du Canada et sa raison d’être. Ces projets sont parmi les plus difficiles à mettre en œuvre. Il ne s’agit pas de remplacer les programmes d’infrastructure conventionnels. Les deux ont un rôle à jouer.
Ces projets nécessitent d’énormes investissements et parfois un savoir-faire auquel les petites collectivités rurales n’ont pas forcément accès. Ces projets sont peut-être parmi les plus difficiles à mettre en branle, et les deux ont donc leur place. Toutefois, si la Banque de l’infrastructure du Canada était supprimée, comme les conservateurs le suggèrent, cela signifierait qu’on déterrerait la large bande, qu’on perdrait des emplois et qu’on licencierait des gens. Les conservateurs se moquent de l’idée de licencier des gens, en raison de leur idéologie en matière d’infrastructures, et leur idéologie consiste à penser que les gens qui paient des impôts fonciers devraient payer pour toutes ces infrastructures. Ils pensent que les familles des petites collectivités devraient supporter le coût de ces grandes infrastructures qui profitent à tous les Canadiens.
Le gouvernement pense que le Canada a un rôle à jouer dans les infrastructures transformationnelles et que la construction d’infrastructures dans tout le pays crée des emplois bien rémunérés, des possibilités économiques, des occasions pour les Autochtones et une capacité à investir dans des projets écologiques qui vont transformer nos cibles de réduction des émissions de GES. C’est honteux et c’est irresponsable, mais il n’est pas surprenant, au vu de leur terrible bilan, que les conservateurs soient complètement déconnectés des besoins des Canadiens. Les Canadiens qui paient des impôts fonciers ne pensent pas que les municipalités doivent supporter le poids de toutes ces infrastructures, car le gouvernement du Canada, le secteur privé et d’autres parties prenantes ont un rôle à jouer dans la construction d’infrastructures dans tout le pays.
Les conservateurs n’ont pas vraiment la capacité d’innovation nécessaire pour proposer des projets qui comptent vraiment et pour faire en sorte que des projets difficiles soient construits, car ils ne s’intéressent qu’aux slogans percutants. Je pense qu’aujourd’hui, les conservateurs vont vraiment repenser une partie de leur stratégie et vont devoir s’adapter, mais je me réjouis de pouvoir parler encore et encore du bilan du gouvernement en matière d’infrastructures, parce que, lorsqu'on le compare à celui des conservateurs irresponsables, le gouvernement en sort gagnant à tout coup.
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Monsieur le Président, je compte partager mon temps de parole avec la députée de .
Le gouvernement libéral a mis en place toute une série de programmes d’infrastructure compliqués et inefficaces, qui n’ont généralement donné aucun résultat et qui n’ont pas permis de verser des fonds. La Banque de l’infrastructure du Canada, une politique phare du gouvernement, n’y fait pas exception. C’est un fiasco total.
La Banque de l’infrastructure a dépensé des millions de dollars en frais généraux, en honoraires de consultants payés à prix d’or, en primes pour les cadres et en subventions, sans pour autant assurer la construction des infrastructures cruciales qui faisaient partie de son mandat. On peut même se demander si la banque a mené à bien un seul projet d’infrastructure. En fait, l’année dernière, la banque a dépensé deux fois plus en salaires et en primes qu’elle n’a dépensé pour l'infrastructure. Elle a aussi dépensé près de 1 million de dollars en frais juridiques et en honoraires de consultants pour un projet de centrale électrique qui n’a jamais vu le jour.
La banque a pour vocation principale d’attirer des investissements du secteur privé pour financer des prêts à faible coût et pour réduire les risques, afin d’assurer la construction d'éléments d’infrastructure. Mais la banque créée par le gouvernement est devenue une entreprise parasite, financée à même l'argent des contribuables. À de nombreuses reprises, elle s’est servie des deniers publics pour donner des subventions de plusieurs millions de dollars à des entreprises milliardaires, en leur offrant des prêts bonifiés, à des taux d’intérêt bien inférieurs à ce que les Canadiens peuvent obtenir auprès de leur banque.
C’est une situation contraire à celle qui était escomptée, car, alors que la banque se montre aussi négligente lorsqu’elle distribue des prêts financés par le contribuable, les Canadiens, eux, sont aux prises avec des taux d’intérêt hypothécaires qui frisent les 10 %, ils ont du mal à payer leur épicerie, ils sont obligés de rationner les préparations pour bébés, et ils se demandent comment ils vont pouvoir chauffer leur logement et faire le plein d’essence pour aller travailler. Autrement dit, pendant que les Canadiens craignent de ne pas pouvoir payer leur hypothèque, et c’est le cas de bon nombre de Canadiens moyens, on leur demande de subventionner des entreprises milliardaires pour construire des infrastructures qui ne voient souvent jamais le jour, ou qui souvent ne sont pas nécessaires, ou encore qui pourraient être mieux construites par le secteur privé.
La banque a été dotée il y a six ans d’un budget de 35 milliards de dollars, gracieuseté des contribuables. Les libéraux avaient promis aux Canadiens que les investissements du secteur privé leur rapporteraient quatre fois plus. Et même que les investissements des municipalités et des provinces leur rapporteraient 11 fois plus. Mais c’était il y a six ans, et ce n’est pas ce qui s’est produit. Les investissements du secteur privé n’ont même pas rapporté un ratio de 1 pour 1.
Le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités a conclu qu'on ne pouvait remédier aux lacunes de la Banque de l’infrastructure du Canada et qu’il fallait l’abolir. En fait, la seule recommandation de son rapport est d’abolir la banque. Cette recommandation se fonde sur les témoignages de parties prenantes à des projets d’infrastructure d'un bout à l'autre du Canada. Les témoins ont souligné l’inefficacité et l’opacité de la banque, et son incapacité à obtenir les investissements privés qu’elle avait promis.
Nous vivons à une époque marquée par une inflation inédite depuis 40 ans. Les Canadiens ont du mal à financer le chauffage de leur logement, leur nourriture et leurs besoins quotidiens. Certains ne peuvent plus payer leur hypothèque, à cause des déficits pharaoniques du gouvernement, qui ont fait monter les taux d’intérêt.
Les Canadiens ne peuvent pas se permettre de continuer à subventionner les mauvais investissements du gouvernement. Les Canadiens n’ont plus les moyens de payer pour cette banque qui ne peut même pas réaliser un seul projet d’infrastructure pour les Canadiens. Les conservateurs créeront un processus qui permettra de réaliser des gains, de construire des infrastructures et de développer des collectivités sans gaspiller l’argent des contribuables.
Les dirigeants de la banque se sont accordé des primes l’an dernier, et des primes généreuses, à vrai dire. La Banque de l’infrastructure du Canada a versé 7,7 millions de dollars en primes à chacun de ses dirigeants pour n’avoir réalisé aucun projet. Ils ont reçu des millions de dollars en primes pour n’avoir rien accompli. Sur le plan de l’efficacité, on repassera.
Au cours de l’exercice 2021-2022, la banque a également consacré deux fois plus d’argent aux primes et aux salaires qu’aux projets. Cette banque est là pour financer les dirigeants et les élites pendant que les Canadiens en arrachent. Cela n’a aucun sens. Parallèlement, les dépenses liées aux projets d’infrastructure ont diminué de plus de la moitié par rapport à l’année précédente et les dépenses salariales ont augmenté de 35 %.
En ce qui a trait aux taux d'intérêt, il est tout à fait ironique que les projets de la Banque aient échoué à cause des politiques économiques désastreuses et des dépenses irresponsables du gouvernement. Un bon exemple est le projet de raccordement électrique sous le lac Érié. La Banque a investi 655 millions de dollars dans un projet de 1,7 milliard de dollars pour l'installation d'un câble électrique sous-marin, un câble aujourd'hui inutilisé qui gît au fond de l'eau à cause de la volatilité de la situation économique et de l'inflation. Ces 655 millions de dollars ont été promis à Fortis Inc., une entreprise multimilliardaire, pour un projet d'énergie électrique qui, ironiquement, a échoué à cause de l'inflation, une inflation provoquée par les dépenses excessives et irresponsables du gouvernement libéral. Un communiqué local indiquait ceci:
« ITC a pris la décision de suspendre le projet après être arrivé à la conclusion qu'il n'y avait pas de solution viable permettant de conclure les négociations et de respecter d'autres exigences dans les délais prévus. Des facteurs hors de son contrôle — la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt et les fluctuations du taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain — empêcheraient l'entreprise d'arriver avec ses clients à une entente permettant d'obtenir les avantages du projet en tenant compte de ses coûts, a affirmé un représentant d'ITC dans une déclaration aux médias. Conséquemment, l'entreprise est d'avis qu'il est dans l'intérêt de tous les intervenants de suspendre le projet. »
Les taux d'intérêt ont causé la perte du projet.
Il y a un an et demi, les libéraux vantaient leur nouveau partenariat avec Fortis, une entreprise privée qui engrange des milliards de dollars de revenus chaque année, promettant de l'énergie à faibles émissions de carbone, des milliards de dollars ajoutés au PIB et des centaines d’emplois pour les Canadiens. Où sont ces milliards? Où sont ces projets? Rien de tout cela ne s’est concrétisé.
Les conservateurs avaient dit dès le début qu’il s’agissait d’une utilisation risquée et inappropriée de l’argent des contribuables, mais on ne les a pas écoutés. Nous avons découvert plus tard que la banque avait gaspillé près de 1 million de dollars de l’argent des contribuables en frais de consultation et en frais juridiques pour un projet d’électricité qui n’avait jamais même démarré. Le projet de raccordement sous le lac Érié montre pourquoi cette banque est un échec coûteux. Ils dépensent des millions de dollars et ils ne peuvent pas réaliser un seul projet. À une époque où les Canadiens ont du mal à nourrir leur famille, où près de 2 millions de Canadiens se tournent chaque mois vers les banques alimentaires, le gouvernement continue de gaspiller l’argent des contribuables.
En terminant, je tiens à souligner qu'il n'y avait pas de transparence autour du projet de Fortis. Nous avons aussi été témoins très récemment de la situation au Fairmont, où la Banque était...
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Monsieur le Président, c’est un plaisir pour moi de prendre la parole au sujet de la Banque de l'infrastructure du Canada. Tout d'abord, il est important de réfléchir à la manière dont cette banque a vu le jour et aux promesses qui ont été faites lors de sa création.
Trente-cinq milliards de dollars qui avaient été prévus pour l'infrastructure des municipalités ont été repris par le gouvernement fédéral pour créer cette banque. C’était de l’argent dont les municipalités avaient besoin pour construire des routes et des égouts, rénover des ponts et tout le reste. Le gouvernement a pris cet argent et l'a placé dans cette Banque de l'infrastructure. À l'époque, on disait que le gouvernement allait attirer des investisseurs privés et qu'il allait probablement multiplier l'argent des contribuables par 11.
Nous voici sept ans plus tard. Je suis sûre que les députés pensaient que j'allais dire « après huit longues années », mais de 2016 à 2023, il s'est écoulé sept ans. Aucun projet n'a été réalisé, et les projets qui sont sur le point de l’être ont fait l'objet de nombreux commentaires. Cependant, j’ai travaillé comme ingénieure dans le bâtiment et la construction et je dirais que si l'on m'avait donné 35 milliards de dollars il y a sept ans, j'aurais certainement déjà construit quelque chose, au lieu de me contenter de payer de gros salaires à des dirigeants, comme nous l'a dit ma collègue.
À titre de comparaison, les conservateurs de Stephen Harper avaient mis en place plusieurs types de fonds d'infrastructure. Ils ont dépensé 53 milliards de dollars et réalisé 43 000 projets d'infrastructure en dix ans. Comparez cela à sept ans sans qu’aucun projet n’ait été mené à terme ou comparez cela à d'autres projets d'infrastructure repris par le gouvernement libéral.
Les libéraux ont pris un oléoduc que Kinder Morgan devait construire pour 4,5 milliards de dollars et l'ont payé 7 milliards de dollars; il a, jusqu’ici, coûté 30 milliards de dollars et n'est pas encore terminé. C'est la raison pour laquelle les membres du comité, après avoir parlé de la Banque de l'infrastructure, écouté les témoins qui y ont participé et invité le directeur parlementaire du budget, ont au bout du compte recommandé d'abolir la banque, car elle n'était manifestement pas en mesure d'atteindre les objectifs fixés.
En ce qui concerne l’effet de levier financier qui était censé se produire, on peut consulter la page Web du gouvernement. Le gouvernement a commencé avec 35 milliards de dollars, et on constate maintenant qu'il en est à 38 milliards de dollars. Ces trois milliards de dollars supplémentaires provenant de ce formidable effet de levier représentent en réalité, sur cette période, une augmentation de 1,7 %. Il aurait mieux valu placer l’argent à la banque et l’investir. Le gouvernement aurait fait plus d’argent que par l'intermédiaire de la Banque de l’infrastructure actuelle.
Les gens parlent des bonnes choses que la Banque de l’infrastructure pourrait faire. Il faut reconnaître que le Canada a besoin d’infrastructures, mais le problème tient au fait que rien ne se construit. Sous le gouvernement libéral, la construction de 18 installations de gaz naturel liquéfié a été annulée.
Parlons de la large bande, quelque chose dont tout le monde a besoin. Le gouvernement a été invité à maintes reprises à augmenter le nombre de connexions à large bande, mais là encore, aucun projet n’a été réalisé dans ce secteur grâce au fonds en question.
Nous avons besoin d’installations nucléaires. Nous savons que pour répondre à la demande d’électricité actuelle et pour assurer la croissance, le réseau ne nous fournit pas suffisamment d’électricité, et il manque d’infrastructures. Dans ma circonscription, Sarnia—Lambton, plusieurs nouvelles centrales sont construites, mais nous n’avons pas assez d’électricité et d’infrastructures. Ce sont des projets que le Canada doit réaliser comme pays.
Nous entendons les demandes d’autres régions du pays qui ont besoin d’infrastructures ferroviaires et aéroportuaires et, bien sûr, de pipelines pour acheminer nos produits d’une côte à l’autre.
Je ne suis pas ici pour dire que nous n’avons pas besoin d’infrastructures. Je dis simplement que le gouvernement ne semble pas capable de construire quoi que ce soit.
Nous avons beaucoup discuté à la Chambre des communes de la crise du logement qui sévit dans notre pays, du fait que nous possédons le plus de terrains, mais que nous avons construit le moins de logements. En fait, le gouvernement libéral a construit le même nombre de logements qu’en 1972, après avoir reconnu qu’il en manquait cinq millions et demi. On pourrait penser que si les libéraux ne savent pas quoi faire des 35 milliards de dollars de la Banque de l’infrastructure alors qu’il y a une énorme crise du logement dans le pays, c’est peut-être par là qu’il faudrait commencer en acheminant cet argent vers les municipalités qui ont des projets d’habitation.
Sarnia—Lambton s’est dotée d’un excellent plan. Elle a réservé 38 millions de dollars sur 10 ans au logement abordable et 40 millions de dollars à l’entretien et à la rénovation du parc existant, sans compter cinq projets qui vont créer 2 000 logements d’ici cinq ans. On essaie de combler une pénurie d'environ 6 500 logements abordables.
De nombreuses municipalités se sont dotées de plans qui répondent à leurs besoins respectifs. L'argent actuellement affecté à la Banque de l’infrastructure, qui cherche plus à verser des primes aux cadres qu’à mener des projets à terme, leur serait très utile. Cela mérite réflexion.
Par ailleurs, les changements climatiques créent des besoins considérables en matière d'infrastructures. Pensons déjà à l'érosion des berges. Dans ma circonscription, on a besoin de 150 millions de dollars pour lutter contre l’érosion des berges. Le député de me disait justement que la seule voie d’accès aux provinces de l'Atlantique est en train de s’éroder. Si jamais cette voie s’effondrait, cet accès serait coupé. Il faut vraiment y travailler.
Il y a des besoins en matière d'infrastructures. Nous ne devrions pas dépenser tout notre argent pour construire des infrastructures ailleurs, par exemple en le versant à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, à laquelle les libéraux ont donné 250 millions de dollars pour construire des pipelines. Les libéraux construisent ailleurs les pipelines qu’ils refusent de construire ici.
Quand je prends la parole à la Chambre, j’essaie toujours d'apporter des idées constructives. Les libéraux pourraient par exemple s'inspirer d'un projet en chantier dans ma circonscription, qui consiste à modifier la charpente de maisons datant de l’après-guerre pour ajouter un étage. Des prêteurs du secteur privé accordent des prêts hypothécaires aux acheteurs d’une première maison pour qu’ils la rénovent en y ajoutant un appartement à l’étage et un autre au sous-sol, ce facilitera le remboursement des prêts hypothécaires tout en triplant le nombre de logements. Ce serait une excellente idée de faire quelque chose du genre avec l’argent consacré à ce fiasco qu'est la Banque de l’infrastructure.
La seule recommandation du comité consiste à abolir la Banque, et je l'approuve.