propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, jeudi dernier, le a admis qu'il n'en valait pas le coût. Il a appris que j'allais tenir un rassemblement monstre dans un château-fort libéral et il a paniqué. Ses lignes téléphoniques se sont mises à sonner: les députés libéraux de l'Atlantique, en larmes, l'imploraient de céder aux pressions exercées par le chef de l'opposition dans le but d'abolir la taxe.
Le a dit qu'il avait la couenne dure et qu'il ne reculerait jamais, et les députés libéraux du caucus de l'Atlantique lui ont répondu qu'ils l'évinceraient de son poste de chef et qu'il perdrait son emploi. Qu'est-ce que cela ferait à son ego? Le premier ministre a alors dit qu'il convoquerait une conférence de presse l'après-midi même afin qu'elle ait lieu juste avant le grand rassemblement conservateur à Windsor, où un millier de personnes devaient manifester contre la taxe. Il promettrait de suspendre la taxe jusqu'au lendemain des prochaines élections.
Les Canadiens de l'Atlantique savent maintenant que s'ils élisent le , la taxe sur leur mazout domestique augmentera énormément. S'ils élisent les conservateurs pleins de gros bon sens, ils n'auront pas à payer de taxe pour se chauffer. C'est un choix assez simple. Le premier ministre vient de définir l'enjeu des prochaines élections. Ils peuvent voter pour lui et se faire imposer une énorme taxe sur le chauffage ou ils peuvent voter pour les conservateurs pleins de gros bon sens, et nous supprimerons la taxe pour tout le monde et pour toujours. Pour qui voteriez-vous, monsieur le Président?
Le a envoyé l'un de ses députés de Terre‑Neuve dire que la raison pour laquelle seuls certains Canadiens bénéficiaient d'une suspension de la taxe sur le carbone était que d'autres Canadiens n'avaient pas voté pour les libéraux. Bientôt, les provinces qui n'élisent pas de députés libéraux auront un nouveau taux d'imposition du revenu et toutes les autres provinces auront un nouveau taux de la taxe de vente et de nouveaux taux d'imposition. Le problème que pose cette stratégie exécrable de diviser pour régner par la fiscalité, c'est que certains libéraux semblent ne pas avoir réussi à gagner le cœur du premier ministre.
La députée libérale de n'a pas réussi à obtenir une exemption de la taxe sur le carbone pour ses concitoyens. Les deux députés libéraux de Thunder Bay, où le climat est très froid, n’y sont pas parvenus non plus. Le député libéral de n'a pas obtenu d'exemption de la taxe sur le carbone pour les collectivités du Nord de l'Ontario qui consomment du gaz et du propane, et où le climat est rude et froid. Le député libéral d', qui est extrêmement inefficace, n'a pas eu plus de succès. Puis, il y a le député loquace, bruyant et jamais silencieux de Winnipeg, ville qu'on surnomme « Winterpeg » à cause de son temps froid. Le député de , un homme qui parle beaucoup, mais qui agit peu, n'a lui non plus pas réussi à obtenir une exemption de la taxe sur le carbone pour les Winnipegois.
Il semble que les habitants de ces circonscriptions sont forcés de payer plus cher pour leur chauffage parce que leurs députés sont tellement inefficaces qu'ils ne peuvent pas exercer de pressions sur le pour qu'il fasse marche arrière.
Cela prouve que le premier ministre n'en vaut pas le coût, tout comme la crise du logement prouve qu'il n'en vaut pas le coût. En huit ans, le a fait doubler les paiements hypothécaires, les loyers et la mise de fonds nécessaire pour acheter une maison.
Examinons la situation catastrophique du logement que le premier ministre a causée depuis qu'il a promis aux Canadiens de réduire le prix des habitations. Il faut maintenant 25 ans pour économiser suffisamment pour une mise de fonds résidentielle à Toronto. Avant l'arrivée au pouvoir du , une personne pouvait rembourser son prêt hypothécaire dans ce même délai. Les familles échelonnent maintenant leurs remboursements hypothécaires sur 90 ans, voire 120 ans puisque les taux d'intérêt sur la somme exorbitante de leur prêt hypothécaire les obligent à prolonger la période d'amortissement. Dire qu'avant, les gens pouvaient acquitter entièrement leur prêt hypothécaire en 25 ans et vivre leur retraite libres de toute hypothèque.
De nos jours, non seulement un prêt hypothécaire signifie des paiements à vie pour les Canadiens, mais leurs enfants qui hériteront de leur maison risquent, eux aussi, de ne pas pouvoir en acquitter entièrement le prêt hypothécaire de leur vivant, si bien que même si la maison est léguée à une troisième génération, cette dernière devra encore en payer l'hypothèque. C'est dire à quel point le plan du gouvernement d'endetter le pays pour aider les Canadiens est un échec.
Sous la gouverne du , les maisons coûtent 50 % de plus qu’aux États-Unis. En Suède, une personne peut acquérir un château pour le prix d’une maison de deux chambres à coucher à Kitchener. Toronto est maintenant classée, par la banque UBS, comme étant la pire bulle immobilière au monde. Vancouver se classe au troisième rang des marchés immobiliers les moins abordables au monde, lorsque nous comparons le coût du logement par rapport au revenu, et Toronto occupe le dixième rang. Vancouver est maintenant plus inabordable que New York, Londres, l’Angleterre et Singapour, une toute petite île qui compte 2 000 fois plus d’habitants au kilomètre carré que le Canada.
Le Canada devrait être l’endroit le moins cher au monde, étant donné que nous avons plus d’espace par habitant que tous les pays de la planète, sauf quatre. Autrement dit, nous avons beaucoup d’espace, mais pas beaucoup de logements, malheureusement. En fait, nous avons moins de maisons par habitant que tous les autres pays du G7, même si c’est nous qui nous avons le plus d’espace, et de loin, pour en construire. En fait, nous avons aujourd’hui moins de logements par habitant qu’il y a huit ans, quand le a pris les commandes du gouvernement fédéral en promettant plus de logements abordables.
Pour obtenir la meilleure mesure globale du rendement du en matière de logement, mes collègues n’ont qu’à regarder les chiffres de l’OCDE qui a comparé le coût du logement par rapport au revenu dans les 37 pays membres, entre 2015 et aujourd’hui. Dans quelle mesure le ratio du prix des maisons et du revenu familial a-t-il augmenté au Canada par rapport aux 36 autres pays de l’OCDE? À ce chapitre, nous occupons l’avant-dernier rang. Autrement dit, la croissance des prix de l'immobilier a dépassé davantage celle des revenus au Canada que dans tous les autres pays de l’OCDE, à l’exception d’un seul. Il s’agit là d’un nouveau problème qui est apparu après l’arrivée du premier ministre au pouvoir et qui est propre au Canada. Le premier ministre ne peut pas rejeter le blâme sur un gouvernement précédent ni sur un autre pays pour cette situation, car c’est la pire que le Canada ait jamais connue. Elle est pire que ce que l'on observe dans presque tous les autres pays.
Il s’agit d’un problème propre au Canada et au premier ministre. Pourquoi? Parce qu’il a passé les huit dernières années à alourdir les formalités administratives au lieu de construire des maisons. Il se plaint que lorsque je dirigeais le ministère du Logement, mes programmes ne coûtaient pas aussi cher, et il a tout à fait raison à ce sujet. J’avais mis en place beaucoup plus de programmes de logement abordable. En fait, mes programmes de logement accaparaient beaucoup moins de milliards de dollars que les siens, mais nous ne mesurons pas le succès des programmes en fonction de leur coût. Nous mesurons leur succès en fonction de l’abordabilité des logements que nous offrons.
Le premier ministre a même fabriqué un fait. Après avoir pris connaissance d’une manchette sur CBC/Radio-Canada, ce qui est toujours risqué, il a prétendu que lorsque j’étais ministre, nous n’avions construit que 99 maisons avec un budget de 300 millions de dollars. Je me suis alors demandé: « Mais de quoi parle-t-il, bon sang? » J'ai une mémoire d'éléphant. Si j’avais annoncé un projet immobilier de 300 millions de dollars, je m’en serais souvenu. J’ai donc fait des vérifications. Voici ce qui s’est réellement passé.
Premièrement, le programme a été créé en 2008, soit cinq ans avant que je ne devienne ministre. Deuxièmement, aucun argent n’a été dépensé. Le programme a été conçu pour encourager l'accession à la propriété privée des Premières Nations. Un capital de 300 millions de dollars a été investi, sans qu’un seul sou soit dépensé, parce que ce sont les entreprises qui ont investi. En fait, c’est 380 millions de dollars qui ont été investis. De plus, le programme n’a pas conduit à la construction de 99 maisons, mais à la construction, l’achat ou la rénovation de 7 000 maisons pour des membres des Premières nations.
Le programme n'a rien coûté, mais il a permis de dégager un profit et de construire, de rénover ou d’acheter 7 000 maisons. Soit dit en passant, il a été entièrement géré par les Premières Nations elles-mêmes. Il n'est pas étonnant que les libéraux ne regardent pas cela d’un bon œil et oublient les faits. Si je devais débattre des faits concernant le dossier du logement, je ne sais pas ce que je ferais. Je devrais peut-être halluciner pour inventer des faits. Je pourrais même être assez désespéré pour lire les titres de la CBC.
En attendant, parlons du véritable plan reposant sur le bon sens qui permettra de construire des logements abordables pour les Canadiens. Parlons de mon projet de loi, la Loi visant à construire des logements et à combattre la bureaucratie.
Le premier principe est qu'il exigera des villes qu'elles augmentent le nombre de logements achevés dans une proportion de 15 % par an, faute de quoi elles perdront les fonds fédéraux destinés aux infrastructures. Nous leur donnerons 5 milliards de dollars par année sous forme de transferts directs. Elles pourront faire à peu près ce qu'elles veulent avec cet argent. Ce sera une incitation à construire des logements. Nous allons commencer à payer les fonctionnaires municipaux comme les agents immobiliers le sont eux-mêmes: ils seront rémunérés au volume. Si des logements voient le jour chez eux, ils recevront plus d'argent. Sinon, ils en recevront moins.
Les fonctionnaires devront réfléchir chaque matin à la manière dont ils pourront délivrer le plus grand nombre de permis le plus rapidement possible afin que les Canadiens aient un endroit où vivre. Ce sera très mathématique. Je leur demanderai d'augmenter de 15 % le nombre de logements construits chaque année. S'ils dépassent ce chiffre de 10 %, par exemple, la somme qu'ils recevront sera de 10 % supérieure. S'ils le ratent de 10 %, ils recevront 10 % d'argent en moins. Alors, les bureaucrates et les maires réfléchiront peut-être tous les matins à la manière dont ils pourront faire avancer les choses rapidement. Les maires seraient alors contraints de déplacer leurs bureaux dans la salle des permis, une grande salle ouverte avec des écrans géants. Les horaires de délivrance des permis seraient affichés sur un mur où seraient indiqués le nombre de maisons en attente, le nombre de personnes en attente à ce moment-là et le nombre de maisons en retard. Imaginez qu'il y ait des écrans géants à l'hôtel de ville et que tous les bureaucrates soient occupés à aller sur le terrain, à essayer d'obtenir un « oui » et à faire avancer les choses. Ne serait-ce pas formidable si nous pouvions nous concentrer sur les résultats au lieu d’augmenter la bureaucratie? C'est ce que mon projet de loi encouragerait.
En revanche, l'actuel a mis au point un programme qui fonctionne très simplement. Il appelle les maires. Il leur dit que tout le monde sait que le logement est un enfer après huit années de gouvernement libéral. Il leur demande s’il peut se rendre dans leur ville et s’attribuer le mérite des logements qu’elle allait déjà construire. Il s’engage alors à faire un gros chèque si la ville accepte. Il se rend sur place et constate qu’un lotissement est déjà en chantier. Si la ville lui en attribue le mérite, le ministre lui remettra en échange un gros chèque de 40 millions de dollars qui permettra au gouvernement d'alourdir sa bureaucratie. Les bureaucrates seront alors heureux, les politiciens seront heureux et tous les autres seront malheureux. C’est ce que le ministre fait.
Nous savons que cela n’entraîne pas une augmentation de la construction de logements, car les mises en chantier sont en baisse de 9 % cette année. Certes, il peut se présenter et dire: « Regardez ces 24 000 logements, qui allaient déjà être construits », mais le nombre total de mises en chantier, le nombre de pelletées de terre, est en baisse de 9 %. Deux ans après la création du présumé Fonds pour accélérer la construction de logements, pas une seule nouvelle maison n’a été construite; il s'agit d'un programme de logement de 4 milliards de dollars dans le cadre duquel aucun logement n'est construit. Mon plan créerait une formule mathématique stricte qui récompenserait les résultats.
Le deuxième principe est que nous exigerons que les stations de transport en commun financées par le gouvernement fédéral soient entourées de logements, afin que les gens puissent vivre à proximité immédiate de l’autobus ou du train. J’ai parcouru tout le pays et d’innombrables stations ne sont pas entourées de logements. En fait, à Winnipeg, les empêcheurs de tourner en rond sont intervenus pour bloquer la construction de 2 000 nouveaux logements juste à côté d’une station de transport en commun qui avait été construite pour ces logements. Ils ont dû se défendre devant les tribunaux. Qu’ont fait les libéraux? Ils ont donné plus d’argent aux politiciens incompétents de l’hôtel de ville de Winnipeg pour qu’ils bloquent la construction de logements pour les gens qui en avaient besoin.
Je vais placer tous les fonds fédéraux destinés aux stations de transport en commun dans une fiducie. La ville ne recevra pas d’argent pour la station de transport en commun tant que celle-ci ne sera pas entourée d’appartements occupés. Ainsi, elle devra se dépêcher d’approuver les logements si elle veut obtenir cet argent. Une fois de plus, nous récompenserons les résultats.
Ensuite, le projet de loi exigerait que le ministre fédéral des Travaux publics procède à un inventaire complet et qu’il vienne à la Chambre dans les mois qui suivent pour annoncer tous les immeubles qui seraient vendus pour créer des logements. Le l'a promis il y a huit ans. En huit ans, avec les 37 000 bâtiments fédéraux, les 6,2 millions de mètres carrés de bureaux et les milliers d’hectares, combien de logements a-t-il réussi à créer sur ces terrains fédéraux et dans ces immeubles fédéraux? Je lui ai posé la question, et il ne le savait pas non plus. C’est 13; pas 13 000, pas 1 300, mais bien 13. Mon projet de loi obligerait le ministre à se présenter à la Chambre avec un plan de vente de 15 % de tous les immeubles fédéraux et de milliers d’hectares de terres fédérales afin que nous puissions construire sur ces terres qui ne servent à rien.
En ce qui concerne le quatrième principe, les bureaucrates fédéraux devront eux aussi se ressaisir. Je parlais avec un entrepreneur qui construit de magnifiques maisons et appartements respectueux de l’environnement dans le Canada atlantique. Il est actuellement en train de construire un bâtiment carboneutre. Ce sera l'ensemble d’habitations collectives le plus écologique au monde. Il a dû attendre deux ans pour que la Société canadienne d'hypothèques et de logement approuve le financement de ce bâtiment.
La norme est censée être de 60 jours. Voici donc comment la vie va se dérouler ici lorsque je serai premier ministre, si on se fie au contenu de ce projet de loi. Les bureaucrates de la Société canadienne d'hypothèques et de logement devront atteindre l’objectif des 60 jours dans les six mois. S’ils n’y parviennent pas, je réduirai leur salaire de moitié. S’ils n’y parviennent pas dans un délai d’un an, je mettrai à la porte l’ensemble de la direction. C’est précisé dans le projet de loi. C’est la vie. Si un coiffeur ne coupe pas bien les cheveux, il est renvoyé. Si un mécanicien fait tomber un bloc moteur, il est mis à la porte.
Dans le vrai monde, lorsque les gens ne font pas leur travail, ils ne reçoivent pas de primes. Ce n’est pas ainsi que les choses se passent pour les hauts fonctionnaires qui gagnent des salaires à six chiffres sous le . Ce projet de loi mettrait fin à cette façon de procéder. Nous allons récompenser les résultats, et non la bureaucratie et les privilèges des bureaucrates incompétents qui rendent la vie misérable et coûteuse à tous les autres.
Le projet de loi visant à construire des logements et à combattre la bureaucratie est une question de bon sens, le bon sens des gens ordinaires qui réclament à l'unanimité un foyer pour la population en général, pour eux, pour moi, pour nous tous. Ramenons le gros bon sens chez nous.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'être ici pour parler du logement. Les conservateurs font de beaux discours. À chaque période des questions, comme ils l'ont fait au cours des 15 dernières minutes, ils tiennent des discours passionnés. Cependant, lorsque vient le temps d’agir, ils sont introuvables.
Le vient de passer sous silence la perte de 800 000 logements. Lorsque quelqu’un l’a interrogé à ce sujet, il a eu le culot de répondre par des insultes. En réalité, rien n’a été fait en matière de logement au cours des décennies précédentes. Nous nous trouvons dans une crise qui dure depuis des décennies, mais nous sommes prêts et nous sommes à la hauteur de la tâche.
Il y a une chose que le de l’opposition a dite et que je tiens à corriger. Il a dit que les mises en chantier étaient en baisse. En réalité, les mises en chantier sont en hausse de 4 %: 20 % à Toronto et 98 % à Montréal.
Cette question est d'une importance fondamentale pour tous les Canadiens, et que veut faire le ? Il veut partir en guerre contre les municipalités. Or, les municipalités comprennent la crise à laquelle elles sont confrontées. C’est bien beau de venir ici et de taper sur un bureau en disant qu’ils vont retirer aux municipalités l’argent destiné aux infrastructures. Cela ne marche pas.
Nous devons travailler avec les municipalités. Nous devons nous concentrer sur les infrastructures, parce que c’est ce qui permet de construire des logements. Nous ne pouvons pas nous contenter de prendre un champ vide et d’y planter des maisons. Les extraterrestres dont le dit qu’ils ont supprimé des logements ne vont pas les construire sur des terres ou sur des champs vides. Il faut des égouts. Il faut de l’eau. Il faut de l’électricité. Il faut tous les services nécessaires. Tout cela est oublié.
Les conservateurs préfèrent faire un grand discours, se gonfler la poitrine, taper sur leur bureau et ignorer les conditions réelles nécessaires à la construction de logements. Il faut se retrousser les manches. Il faut que le travail puisse se faire. Mais ça ne les intéresse pas. Ils ne s’intéressent qu’aux slogans.
Leur plan consiste à diminuer le financement des municipalités et à augmenter la taxe sur la construction de logements locatifs. Le a passé les premières minutes de son discours à parler de taxes. Il a omis de dire qu’il augmenterait la TPS sur la construction de logements locatifs. C’est choquant.
J’aimerais citer un expert en matière de logement, Mike Moffatt, qui a déclaré à propos du plan conservateur: « C’est un signe que les conservateurs fédéraux ne comprennent pas l’urgence ou l’ampleur de la crise du logement. » Une fois de plus, ils tapent du poing. Ils haussent la voix. Ils crient. Ils sautent en l’air. Ils insultent les députés. Ils chahutent. Mais ils n’ont pas de plan. Ils font des commentaires suffisants et lancent des invectives suffisantes, mais ils n’ont pas de plan pour faire le travail.
Ils peuvent regarder les Canadiens dans les yeux et leur dire qu’ils vont le faire, mais ils ne feront rien pour y parvenir. Ils vont continuer de crier, réduire le salaire des gens, puis priver les municipalités de fonds pour les infrastructures. C’est tout ce qu’ils ont à offrir. Cela ne permettra pas de construire quoi que ce soit. Leur plan consiste à faire moins que ce qu’ils faisaient lorsqu’ils formaient le gouvernement, c’est-à-dire rien. Il est choquant qu’ils veuillent faire des pas en arrière dans ce dossier.
Je regarde les villes de tout le pays. J’ai rencontré des maires et des élus municipaux. J’ai rencontré des représentants municipaux dans ma propre collectivité. Il y a des problèmes d’infrastructure. Dans la ville de St. Catharines, il faut améliorer le réseau d’égouts pour pouvoir construire davantage de logements. Nous pouvons approuver un permis pour un immeuble de 20 étages, mais si les égouts n'ont pas une capacité suffisante, nous ne pouvons pas le construire.
Je sais que ce n’est ni amusant ni sexy de parler en ce lieu de la capacité des égouts, même si certains pensent au contraire qu’il est parfaitement justifié d’en parler à la Chambre des communes, mais ce sont des choses indispensables à la construction de logements. Si le veut juste que des permis soient approuvés, c’est sans doute une bonne chose, mais si l’argent destiné aux infrastructures n’arrive pas et si le gouvernement fédéral n’est pas là, alors les conservateurs ne comprennent pas la profondeur de la crise.
Fondamentalement, nous sommes devant une crise non seulement du logement, mais également des infrastructures. Nous devons faire plus, et nous devons nous comporter en partenaires des municipalités et des provinces. Plus nous aurons de partenaires, plus nous pourrons construire de logements.
Nous sommes prêts à agir en ce sens. Le Fonds pour accélérer la construction de logements produit déjà des résultats. Nous avons des partenaires partout au pays. Nous avons constaté qu’à Kelowna, Halifax, London et Hamilton, des logements sont construits. Nous rendons légale l’augmentation du nombre de logements au pays. Le y parvient en considérant comme un droit que des logements soient construits dans ces municipalités.
Cela permettra d’y construire davantage pour les générations futures grâce au Fonds et de financer les besoins en infrastructures et d’éliminer les obstacles. Encore une fois, les conservateurs sont de beaux parleurs. On peut bien taper sur nos bureaux, et se mettre à crier et à hurler, mais le député n’a pas parlé des obstacles qui existent dans notre système et de la manière dont il parviendra à les éliminer, à part entrer en guerre avec les maires, ce que les Canadiens ne veulent pas que nous fassions, je pense. Les Canadiens veulent nous voir travailler ensemble. Ils veulent que nous présentions un plan pour accroître le nombre de logements et que nous collaborions.
J’attends avec impatience que d’autres annonces soient faites et qu’un plus grand nombre de municipalités cessent de se retrancher derrière le « pas dans ma cour », qui a eu des conséquences catastrophiques partout au Canada, afin de trouver des moyens de construire davantage de logements. Je sais que dans ma propre municipalité, il y a beaucoup de conseillers ambitieux qui veulent que les choses avancent, et j’espère pouvoir y faire des annonces d’ici peu.
Au fil des générations, des municipalités de toutes les régions du pays ont pris des décisions visant à restreindre la construction de logements pour leurs résidents. Cela a entravé le développement de collectivités viables, mais le gouvernement du Canada a décidé d’intervenir pour encourager directement la construction de logements. Nous collaborons activement avec tous les partenaires du gouvernement et du secteur privé pour résorber cette crise générationnelle.
Encore une fois, le ne nous a toujours pas dit comment il compte collaborer avec les autres partenaires pour construire des logements. Il va houspiller les bureaucrates, se quereller avec les maires, mais ce n’est pas de cette façon que l’on construit des choses au Canada. C’est sans doute cela qui explique le bilan de son travail en tant que ministre du Logement sous le gouvernement Harper. Non seulement les conservateurs n’ont rien construit, mais à la fin de leur mandat, il y avait 800 000 logements abordables de moins sur le marché.
Grâce à la Stratégie nationale sur le logement, les choses ont commencé à bouger au niveau des mises en chantier et des rénovations de logements. C’est ainsi que 126 000 logements ont été rénovés et que 113 000 ont été construits. Je rappelle que les conservateurs n’ont pas appuyé cette initiative et qu’ils ne l'appuieraient pas plus maintenant, ce qui signifie qu'ils seraient déjà à 200 000 unités en moins. S’ils étaient encore au pouvoir et que le député détenait toujours le portefeuille du Logement, en incluant ces 200 000 unités, il y aurait 1 million de logements abordables de moins en ce moment.
Les choses changent. Nous avons trouvé un terrain d’entente. Nous allons continuer de travailler avec nos partenaires municipaux partout au Canada. Voilà pourquoi nous avons présenté un projet de loi visant à supprimer la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs. Comment réagissent les conservateurs? Normalement, ils devraient tout faire pour accélérer l’adoption de ce projet de loi. Mais non, ils font traîner les choses et refusent de collaborer avec le gouvernement.
Les conservateurs sont de grands parleurs, et je suis sûr qu’ils vont dérouler d’autres discours enflammés sur la compassion qui les anime, mais quand il s’agit de faire quelque chose de concret, comme voter en faveur de la loi sur l'abordabilité dont nous sommes saisis, ils sont aux abonnés absents. Ils refusent d’appuyer tout effort visant à améliorer la situation en matière de logements. J’en conclus qu’ils préfèrent les querelles, c’est dans leur nature. Ils préfèrent crier, hurler, insulter et débiter des slogans. Je pense que leur plan environnemental consiste à recycler des slogans, mais on ne construit rien avec des slogans.
Malheureusement, voilà où en sont les conservateurs. Nous, nous sommes prêts à travailler avec nos partenaires municipaux et provinciaux. Nous allons tout faire pour que de nouveaux logements soient construits. Ce plan est mal préparé, il est mal ficelé et il ne va rien donner. Nous, nous allons obtenir des résultats.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui sur le projet de loi , et j'en aurais long à dire. J'en parlerai en essayant de me limiter à l'angle de la position conservatrice puis de celle du Bloc Québécois. Si j'ai le temps, je glisserai un mot sur l'itinérance.
Le projet de loi C‑356 reprend les éléments du discours du chef conservateur sur la crise du logement. Selon ce dernier, les municipalités seraient responsables de la crise du logement en freinant les projets de développement immobilier avec leur bureaucratie inutile. Notons que les conservateurs ont été parmi les premiers à faire de la démagogie en s'attaquant directement à la démocratie municipale alors que, durant leur journée d'opposition du 2 mai 2023, ils annonçaient vouloir pénaliser les municipalités qui ne construisent pas assez de logements.
Le Bloc québécois l'affirme depuis longtemps: les plus à même de connaître les besoins en logement sur leur territoire, ce sont les provinces, le Québec et les municipalités. Ce n'est pas au fédéral de s'y ingérer. Rappelons d'ailleurs que le logement est une compétence exclusive du Québec et des provinces. Si nos collègues ont besoin d'un rappel, je les invite à consulter les paragraphes 13 et 16 de l'article 92 de la Constitution qui réserve aux provinces la compétence législative à l'égard de la propriété des droits civils ainsi que des questions de nature locale. Le fédéral n'a donc pas à venir s'y ingérer.
Rappelons également l'importance de la politique municipale, l'importance de ce niveau de gouvernement et de sa proximité avec la population. Ce sont les municipalités qui connaissent leur territoire ainsi que les besoins réels de leur population. Ce sont elles qui lui donnent des services directement et qui organisent leur milieu de vie et leurs quartiers.
Lorsqu'on entend les conservateurs dire que les municipalités et les villes sont celles qui retardent le processus, c'est quand même absurde. Il nomme le phénomène « pas dans ma cour ». On croit comprendre que les conservateurs préfèrent esquiver les consultations publiques qui permettent d'avoir l'acceptabilité sociale en communiquant efficacement avec le voisinage d'un projet; ils préfèrent plutôt donner des laissez-passer aux promoteurs immobiliers. Selon leur logique, les consultations publiques que les villes et les citoyens demandent sont un fléau monumental qui cause préjudice à tous et ne permettent pas de construire des logements. Les conservateurs devraient toutefois comprendre pourquoi il existe des consultations publiques. C'est notamment parce qu'on ne construit pas n'importe quoi, n'importe où et n'importe comment.
Élu en 2011, le gouvernement conservateur n'a pas cru bon d'augmenter le budget consacré à l'aide à des ménages considérés comme toujours mal logés, le laissant stagner à son niveau de 2011, soit à 250 millions de dollars par année. Lors de la présentation de son budget de 2015, il a choisi de ne pas prolonger le financement consacré au parc de logements sociaux. Le projet de loi fait porter l'entièreté du blâme de la pénurie de logements aux municipalités alors que la crise actuelle serait largement atténuée si, sous le régime conservateur, le fédéral ne s'était pas désengagé du financement de la construction de logements sociaux.
Le projet de loi vise à mettre sous tutelle les municipalités. C'est un projet de loi irresponsable qui nie toute responsabilité fédérale en la matière et confirme que le Parti conservateur ne fera rien pour contrer la crise s'il obtient le pouvoir.
C'est également un projet de loi qui ne règle rien. Des condos à 3 000 dollars par mois, il y en a sur le marché. Ce qui manque, ce sont des logements que les gens ont les moyens de se payer. C'est là que le gouvernement devrait porter son attention. Or, cette notion est complètement absente de la vision du chef conservateur. Le projet de loi C‑356 donne les clés de la ville aux promoteurs pour qu'ils construisent d'autres condos à 3 000 dollars par mois.
En somme, la solution du projet de loi à la crise du logement est de laisser les grands promoteurs immobiliers faire n'importe quoi, n'importe où et n'importe comment. La solution populiste du projet de loi ignore le fait que les gens n'habitent pas seulement un logement, mais aussi des quartiers et des villes. Cela veut dire qu'il faut des infrastructures pour l'eau et les égouts, des voies de circulation ainsi que des services publics et privés, comme des écoles et des épiceries. Les villes ont le devoir de s'assurer que leurs citoyens sont bien servis et d'imposer des conditions.
Le projet de loi est également irrespectueux et porteur de chicanes. Depuis 1973, sous le gouvernement de Robert Bourassa, la loi québécoise sur le ministère du Conseil exécutif empêche Ottawa de transiger directement avec les municipalités du Québec. L'Entente‑cadre sur l'infrastructure Canada—Québec reflète cette réalité en précisant qu'Ottawa n'a aucun droit d'intervention dans l'établissement des priorités.
Ce que le projet de loi C‑356 propose, c'est de déchirer cette entente. Quand on sait qu'elle avait pris 27 mois à négocier, le projet de loi C‑356 nous annonce une chicane de deux ans pendant lesquels tous les projets seront paralysés. En pleine crise du logement, c'est carrément incendiaire.
Si les mises en chantier n'augmentent pas comme Ottawa l'exige dans une municipalité, le projet de loi propose de diminuer les transferts de la taxe sur l'essence et le transfert pour le transport en commun de 1 % pour chaque pourcentage d'écart par rapport à l'objectif qu'il aura unilatéralement fixé. À titre d'exemple, les mises en chantier ont diminué de 60 % au Québec cette année plutôt que d'augmenter de 15 %. Si le projet de loi C‑356 avait été en vigueur, cela aurait représenté une diminution des transferts d'environ 75 %.
Le projet de loi C‑356 en rajoute même une couche en prévoyant de retenir le financement destiné au transport en commun des villes si elles n'atteignent pas la cible de 15 % qu'il a fixé unilatéralement. Cette politique aurait pour effet d'inciter les gens à utiliser l'automobile puisque le développement du transport en commun serait fait a posteriori, et non en parallèle des développements de nouveaux logements.
Par ailleurs, le Bloc québécois possède déjà un vaste éventail de propositions et d'interventions en ce qui concerne les solutions envisageables face à la crise du logement qui sévit partout au Québec et au Canada. Nous avons d'abord accueilli d'un bon œil l'Entente Canada-Québec sur le logement qui a été signée en 2020. Cette entente est d'une valeur de 3,7 milliards de dollars, dont la moitié provient du gouvernement fédéral. Toutefois, nous avons déploré le fait que la période de négociation menant à cette entente ait duré trois ans. Les fonds devant aller au Québec ont donc été figés jusqu'à ce que les deux paliers gouvernementaux trouvent un terrain d'entente. Le Bloc déplore ce constant besoin qu'a le fédéral de dicter au Québec comment dépenser son argent. Un transfert à Québec de sa part de gâteau sans condition est souhaité. Si cela avait été le cas dès 2017, le Québec aurait pu entreprendre trois ans plus tôt la construction et la rénovation de plusieurs projets de logements, notamment de logements sociaux. Cela aurait certainement atténué la crise du logement qui sévit présentement.
Des transferts sans condition rendraient beaucoup plus simples les processus de financement alors que les différentes ententes compliquent la bureaucratie associée et augmentent le temps d'attente avant de réellement toucher au montant en question. Le Bloc a aussi réitéré l'importance que le financement fédéral vise d'abord et avant tout les nombreux besoins en logements sociaux et très abordables, car c'est là que les besoins sont les plus criants. Lors de la dernière campagne, voici quelles étaient nos propositions:
Le Bloc Québécois propose qu’Ottawa réinvestisse progressivement en logement social, communautaire et réellement abordable jusqu’à atteindre 1 % de ses revenus annuels totaux afin d’assurer un financement constant et prévisible plutôt qu’en vertu d’ententes ponctuelles.
Le Bloc Québécois propose que toutes les propriétés excédentaires fédérales soient consacrées prioritairement au développement de logement social, communautaire et très abordable afin de contribuer à réduire la crise du logement.
Le Bloc Québécois proposera une taxe sur la spéculation immobilière afin de contrer la hausse artificielle des marchés.
Le Bloc Québécois proposera une réforme du régime d’accès à la propriété pour tenir compte des réalités différentes des ménages québécois et des situations familiales de plus en plus diversifiées.
Le Bloc Québécois propose que le fédéral procède à un réaménagement financier des différents programmes découlant de la Stratégie nationale sur le logement pour créer un fonds d’acquisition. La mise en place de ce fonds permettrait aux coopératives et aux OBNL d’acquérir des immeubles de logements actuellement accessibles dans le marché privé, de préserver leur caractère abordable et d’en faire des logements sociaux, communautaires et très abordables.
Le Bloc Québécois s’assurera que Québec reçoit sa juste part de financement, sans condition, des programmes fédéraux de lutte à l’itinérance, tout en demandant de rendre permanents les montants alloués dans la dernière année durant la pandémie.
D'ailleurs, j'ai testé ces idées lors de la dernière campagne électorale dans un débat régional en Estrie. Les groupes appréciaient vraiment les recommandations du Bloc québécois. Par contre, ils ont déploré le fait que les conservateurs comme les libéraux étaient absents lors de ce débat. Cette absence a été remarquée. Quand on dit qu'on veut faire du logement une priorité, mais qu'on ne se présente pas aux débats, quel est le message que l'on envoie?
Je vais prendre quelques instants pour parler rapidement de l'itinérance, un phénomène qui augmente de plus en plus au Québec et au Canada. On voit maintenant que l'itinérance se régionalise. En 2018, 80 % des personnes itinérantes se trouvaient à Montréal, comparativement à 60 % en 2022. J'en vois les effets chez moi à Granby, qui se trouve dans Shefford, la circonscription que je représente. Cela a des répercussions. L'augmentation de l'itinérance est causée par les enjeux liés à la marchandisation de l'habitation et par la spéculation immobilière. Tout cela diminue la disponibilité des logements abordables.
En conclusion, le Bloc québécois votera contre le projet de loi C‑356.
J'aimerais ajouter une dernière chose: les familles et les aînés qui sont touchés par la crise du logement ont besoin de solutions réalistes pour du logement social, communautaire et très abordable qui répondent à leurs besoins. Granby et l'ensemble de Shefford se préoccupent déjà de la question du logement social et n'ont certainement pas besoin d'un autre exemple de désinformation conservatrice pour se faire taper dessus. Elles sont assez grandes pour gérer ce dossier elles-mêmes.
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Monsieur le Président, le Canada est confronté à une crise du logement. Cette crise ne s’est pas produite du jour au lendemain. En fait, elle a commencé il y a 30 ans. Les gens n’ont pas les moyens d’acheter ou de louer une maison. Des Canadiens vivent dans leur voiture, et des campements de sans‑abri apparaissent dans les petites et grandes villes de tout le pays. Dans Vancouver‑Est, nous avons un campement permanent. Au début du mois, le recensement des sans‑abri dans le Grand Vancouver a révélé une augmentation de 32 % du nombre de personnes en situation d’itinérance depuis 2020, 33 % de ces personnes étant des Autochtones. Les loyers ont grimpé en flèche. Les jeunes n’ont aucun espoir d’être un jour propriétaires d'une maison.
Comme on pouvait s’y attendre, les conservateurs prétendent qu’en aidant les riches investisseurs et promoteurs, on résoudrait la crise du logement pour les Canadiens qui n’ont pas les moyens d’acheter ou de louer les maisons mêmes que ces riches investisseurs mettent sur le marché. Ce n’est pas une blague: le parle de l’élite et des empêcheurs de tourner en rond; il devrait se regarder dans le miroir et regarder ceux qui l’entourent. La moitié des membres de l'exécutif national des conservateurs sont des lobbyistes pour les grandes sociétés pharmaceutiques, les grandes sociétés technologiques, les sociétés pétrolières, les sociétés antisyndicales et, sans surprise, les sociétés immobilières. Le chef du Parti conservateur est le valet par excellence des riches PDG, dont la principale mission est de contribuer à perpétuer la cupidité des entreprises.
Le chef conservateur n’est pas ce qu’il prétend être. Il veut faire croire aux gens qu’il se soucie de la crise du logement, des gens et de leurs familles et de ce à quoi ils sont confrontés. Si c’est le cas, pourquoi reste-t-il complètement silencieux au sujet des riches investisseurs qui expulsent les locataires sous prétexte de rénovations pour pouvoir augmenter les loyers? Le projet de loi sur le logement du ne mentionne même pas les personnes qui ont désespérément besoin d’un logement abordable. Le projet de loi n’offre aucune solution à ceux qui sont expulsés pour cause de rénovations afin que de riches investisseurs puissent augmenter les loyers et accroître leurs profits.
Au sein du gouvernement Harper, le a joué un rôle influent dans l’administration. Il était assis à la table du Cabinet. Il a même été ministre du Logement. Que s’est-il passé pendant cette période? Non seulement les conservateurs ont vidé de leur substance les programmes de logement, mais ils ont également annulé le programme national de coopératives d’habitation; en outre, sous son nez, le Canada a perdu 800 000 appartements dont le loyer était de 750 $ par mois. Pendant que les locataires étaient expulsés, les riches investisseurs et les sociétés propriétaires s’en mettaient plein les poches.
Qu’a fait le chef conservateur? Il a applaudi le secteur privé, c’est-à-dire les gens qui profitent de la crise du logement au Canada. Il a célébré le fait que les libéraux ont accordé des allégements fiscaux spéciaux aux sociétés de placement immobilier, dont le modèle d’affaires vise simplement à maximiser les profits. Même aujourd’hui, il y a de plus en plus de preuves que de riches investisseurs évincent des locataires et augmentent les loyers. Les conservateurs demeurent du côté des riches investisseurs. S'il y a des intérêts qui sont protégés, ce sont ceux des riches investisseurs.
Comme Maya Angelou l’a dit, quand quelqu’un vous montre son vrai visage, la première fois est toujours la bonne. Ce n’est qu’un autre plan des conservateurs pour remplir les poches de leurs amis et de leurs proches. Par la même occasion, ils prévoient aussi frapper les municipalités de plein fouet en sabrant le financement dont elles ont besoin. C'est exactement ce qu'ils ont fait dans le passé: ils ont réduit dans le financement des programmes de logement, ils ont refilé la responsabilité du logement aux administrations locales, puis ils ont reproché à ces dernières de ne pas fournir les logements dont les gens ont besoin. Il ne faut pas se leurrer: ce sont les conservateurs qui ont annulé le programme national de logements coopératifs et sabré le financement du logement social en 1993.
Les libéraux ne sont évidemment pas mieux. Après avoir promis pendant la campagne électorale de rétablir le financement qui avait été aboli, ils ont annulé le programme national de logement abordable. À la grande joie des riches investisseurs et des propriétaires commerciaux, les gouvernements libéraux et conservateurs laissent le secteur privé mener la barque depuis 30 ans. Les deux partis ont compté sur le marché privé pour fournir aux Canadiens les logements dont ils ont besoin, et on voit où cela nous a menés. Les loyers atteignent 2 600 $ par mois à Toronto et près de 3 000 $ à Vancouver. Des centaines et des milliers de personnes sont sans abri chaque année. Les refuges sont sous-financés et surpeuplés.
J’ai rencontré des écoliers qui s’inquiètent de leur situation en matière de logement ainsi que des femmes fuyant la violence familiale qui doivent retourner vivre avec leur agresseur parce qu’elles ne peuvent pas payer un loyer et qu'il n'y a pas de mesures de soutien au logement pour elles. J’ai travaillé avec des familles dont les enfants avaient été pris en charge, simplement parce qu’elles ne pouvaient pas subvenir à leurs besoins en matière de logement; elles n’avaient pas les moyens de payer le loyer.
Les riches investisseurs et promoteurs à qui les conservateurs veulent donner un chèque en blanc sont ceux-là mêmes qui ont créé un marché immobilier dans lequel même la classe moyenne n’a pas sa place. Lorsque le a dit que des gens vivent dans des cabanes, il s’agit en fait de logements ordinaires. D’un bout à l’autre du pays, des sociétés propriétaires cherchent activement à augmenter les loyers et à évincer des locataires de longue date, y compris des aînés à revenu fixe, dans une tactique commerciale de plus en plus répandue.
Assez, c’est assez. Ajouter des solutions axées sur le profit ne va pas changer la donne. Dans le projet de loi du , aucune mesure ne permettrait de garantir que les logements qui seront construits seront bel et bien abordables pour le Canadien moyen. Il n’est nulle part question, dans le plan du chef conservateur visant à régler la crise du logement au Canada, de la nécessité de renforcer le parc de logements sociaux et coopératifs. Il veut nous faire croire que les riches investisseurs se réveilleront soudainement et décideront que le profit n'est plus leur motivation première.
C'est une chimère absurde. Cela n'arrivera jamais dans cent ans. Ce n'est pas faire preuve de bon sens que de croire une telle chose.
Nous avons constaté les résultats de la théorie des effets de retombées, qui a consisté à stimuler la construction de logements à but lucratif au cours des 30 dernières années. Les 30 années de sous-investissement par les gouvernements libéraux et conservateurs ont entraîné la perte de plus de 500 000 logements abordables, qui auraient autrement été construits aujourd'hui.
En 1993, les conservateurs et les libéraux ont sabré les programmes de construction et de protection de logements abordables, et 800 000 appartements à loyer modique, soit 750 $ par mois, ont été perdus sous le gouvernement conservateur qui a suivi. Ils ont permis à de riches investisseurs d'acheter des appartements à loyer modique et d'augmenter les loyers pour maximiser les profits.
Par conséquent, des Canadiens sont exclus des quartiers qu'ils aiment, où se trouvent leur famille, leurs amis et leur travail. Pour être clair, sous le gouvernement conservateur, le prix des logements a également augmenté, et non diminué. Il ne fait aucun doute que les libéraux ne sont pas mieux. Les Canadiens ont perdu 250 000 logements supplémentaires sous les libéraux. Ainsi, nous avons perdu plus d'un million de logements sous la gouverne des libéraux et des conservateurs. Aucun des deux partis n'est même prêt à reconnaître la nécessité de freiner la perte d'appartements à loyer modique au profit de riches investisseurs et de propriétaires commerciaux.
Steve Pomeroy affirme qu'en moyenne, pour chaque nouveau logement abordable qui est construit, 15 logements abordables sont perdus. À Hamilton, pour chaque nouveau logement abordable qui est construit, ce sont 26 logements abordables qui disparaissent. Les néo‑démocrates voient les choses différemment. Nous estimons qu'il faut investir dans les gens. Nous estimons qu'il faut faire passer les citoyens avant les profits. Nous estimons également que le secteur privé ne doit pas toucher aux terres publiques.
Doug Ford avait promis d'accroître l'offre de logements. Il a conclu des ententes secrètes afin de retirer des terrains de la ceinture de verdure et de permettre à ses amis promoteurs immobiliers de s'enrichir davantage. Il a imposé sa volonté en dépit des plans d'aménagement du territoire, pour revenir sur sa décision quelques mois plus tard. Résultat: trois ministres ont démissionné, la GRC a ouvert une enquête criminelle, et il n'y a toujours pas de logements abordables.
Les bâtiments fédéraux inutilisés devraient être loués à des organismes sans but lucratif afin de mettre définitivement des logements à la disposition de la population. Le logement doit continuer à relever du secteur public. Au lieu de privatiser les terres fédérales du Canada au profit de riches investisseurs et de propriétaires commerciaux, il faudrait les rendre aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis à qui elles ont été confisquées. En raison du colonialisme, une très forte proportion de membres des Premières Nations, d'Inuits et de Métis vivent en situation de sans-abrisme chronique et dans des villages de tentes.
Il faut mettre un terme à cette situation. Les terres devraient être restituées aux peuples autochtones, aux premiers peuples, ou rester entre les mains du secteur public, par l'entremise d'organismes à but non lucratif, afin de permettre la construction de logements pour les gens. Pour ce qui est de l'idée de s'en remettre au marché pour régler la crise du logement, c'est un scénario que nous avons déjà vu. C'est ce que le prône. Bon sang, il vient même d'affirmer que construire des logements sociaux et des coopératives d'habitation relève d'un modèle soviétique. Il devrait se ressaisir. Il devrait aller visiter des logements sociaux et des coopératives d'habitation dans les collectivités. Ce sont des modèles que l'on peut envier. C'est ce que nous devons faire pour contrer la crise du logement, et non nous en remettre strictement au marché.
Il est temps d'agir et d'en finir avec les vieilles rengaines.
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Monsieur le Président, notre travail à la Chambre des communes est de demander des comptes aux ministres et d’essayer de savoir pourquoi autant de choses ont mal tourné au Canada. Pourtant, chaque jour, des députés d’en face insistent sur le fait que les Canadiens n’ont jamais été aussi bien lotis et que les choses vont très bien dans ce pays. C’est comme s’ils ne parlaient à personne chez eux. Pour faire valoir leur point de vue, ils présentent des statistiques insignifiantes, fabriquées de toutes pièces et censées montrer à quel point ils sont formidables. En réalité, ces statistiques montrent à quel point ils sont déconnectés et ignorants.
L’une des tactiques favorites des libéraux consiste à parler des forces mondiales, des autres pays et des guerres dans des pays lointains, afin de rejeter la responsabilité d’Ottawa sur quelqu’un d’autre, sur un autre endroit et sur quelque chose d’autre. Nous parlons aujourd’hui de logement, comme nous le faisons depuis des mois, voire des années, mais les libéraux ne semblent toujours pas comprendre que le prix d’une maison dans ce pays est tout simplement trop élevé pour n’importe qui. C’est pourquoi je vais essayer de leur expliquer dans des termes faciles à comprendre à quel point la crise du logement est devenue incontrôlable. M’appuyant sur quelques prix, je vais voir ce qu’une personne peut acheter ici et ce qu’elle peut acheter ailleurs, ce qui a l’avantage supplémentaire de montrer aux Canadiens qu’il s’agit d’un problème exclusivement canadien, du moins, dans sa portée.
Je vais commencer par Toronto. Une maison de deux chambres couverte de graffitis, dans le quartier du marché Kensington, est affichée à 2,8 millions de dollars. Le même montant d'argent permet d'acheter un château de 20 chambres à coucher sur un terrain de cinq acres en Écosse. Cette demeure compte 45 pièces, une salle de cinéma, un jardin botanique, un étang, et même une plage privée. Elle a en outre l'avantage d'être située dans un pays où il n'y a pas de taxe sur le carbone. Si quelqu'un ne veut pas vivre dans la capitale ontarienne, je peux comprendre. En fait, je ne comprends pas vraiment pourquoi les gens ne veulent pas y vivre, mais je peux comprendre pourquoi ils ont leurs préférences. À Kitchener, il y a une autre maison de deux chambres à coucher à 1,8 million de dollars, une aubaine. Voici une primeur: il ne s'agit vraiment pas d'une aubaine. Cette maison minuscule comprend une petite cour arrière et à peine assez d'espace pour élever une famille. Elle coûte 1,8 million de dollars. Si une personne veut un peu plus d'espace pour vivre, elle pourrait envisager de dépenser cette somme pour acheter un château en bordure d'un lac sur une propriété de quatre acres en Suède. Il y aurait beaucoup plus d'espace pour tout le monde.
Si les gens ne sont toujours pas convaincus, allons à Vancouver, d'où vient la députée d'en face, où une maison de trois chambres à coucher coûte 4,6 millions de dollars. L'acheteur devra également payer le prix de l'essence le plus élevé au Canada et certaines des taxes les plus élevées. Pour se rendre au travail, il passerait par un marché de drogue à ciel ouvert, approvisionné et soutenu par le gouvernement néo-démocrate—libéral. C'est absolument aberrant. Si on préfère la paix et la tranquillité ou si on veut faire une bonne affaire, un château du XIe siècle est à vendre en Angleterre pour 4,4 millions de dollars. La propriété comprend 32 acres de terrain et 22 000 pieds carrés d'espace habitable, dont 17 chambres à coucher. Il s'agit d'un « refuge idyllique » avec des terres agricoles et même sa propre crique, droits de pêche inclus.
Les exemples de ce genre abondent, en France, au Honduras, en Argentine ou au Wisconsin. Le fait est que le marché de l'immobilier au Canada est très mal en point. C'est la faute des libéraux, qui ont reçu l'aide des néo-démocrates, bien sûr. Le prix des logements a doublé en seulement huit ans. Les paiements hypothécaires ont doublé. Le salaire moyen requis pour faire l'achat d'une maison en Ontario se chiffre à plus de 175 000 $, ce qui est beaucoup plus élevé que le salaire moyen, comme nous le savons tous. Aucune propagande partisane ne peut minimiser le fait qu'il en coûte aujourd'hui moins cher d'acheter un château en Europe qu'une maison familiale au Canada. Si cela ne suffit pas à convaincre les libéraux que les prix des maisons sont inaccessibles pour le Canadien moyen, je ne sais pas ce qui pourrait le faire. Il y a lieu de se demander ce que les gens sont censés faire.
Parmi les jeunes qui cherchent à percer sur le marché, à rembourser leurs prêts étudiants, à entreprendre un nouvel emploi et peut-être à fonder une famille, 9 sur 10 ne croient pas qu'ils pourront un jour devenir propriétaires dans notre pays. De nouveaux arrivants espèrent trouver au Canada un monde de possibilités et une vie meilleure que celle qu'ils ont quittée, comme c'était le cas de mes parents il y a 48 ans. Toutes les autres personnes ont du mal à composer avec des augmentations de loyer qui ont dépassé 10 % plusieurs années d'affilée; ces chiffres aussi ont doublé en à peine huit ans. À une certaine époque, il fallait 25 ans pour rembourser une hypothèque. À Toronto, il faut maintenant 25 ans pour amasser la mise de fonds en vue d'acheter une maison unifamiliale.
Pour répondre à la question que je posais plus tôt, les gens ne peuvent rien faire, de toute évidence, parce que les prix ne sont vraiment pas abordables. Les gens tirent de l'arrière même s'ils cumulent plusieurs emplois, travaillent 50, 60 ou 70 heures par semaine et réduisent leurs dépenses et leurs attentes. Ils perdent espoir. Ils abandonnent le rêve canadien qui était à leur portée il y a à peine huit ans. Les choses étaient différentes il y a huit ans, et elles seront différentes quand les libéraux auront quitté le pouvoir.
Nous avons pour mission de rendre ce rêve de nouveau possible. Nous devons faire en sorte qu'il soit possible d'acheter une bonne maison dans un quartier sûr quand on travaille fort, qu'on se dévoue et qu'on fait des économies, comme cela a toujours été le cas au Canada. Nous devons faire du Canada un endroit où il n'est pas nécessaire de comparer le prix d'une maison moyenne à celui d'un luxueux château européen pour montrer que la situation actuelle n'a aucun sens.
Il faudra un nouveau gouvernement avec une nouvelle vision pour y arriver. Nous ne pouvons pas et ne devrions pas faire confiance au gouvernement qui nous a mis dans ce pétrin pour nous en sortir, plus précisément à celui qui a octroyé 54 millions de dollars pour la création d’une application inutile aux postes frontaliers et pour laquelle les entreprises payées n’ont rien fait; qui a perdu la trace de près de 1 million de personnes; qui laisse dormir les étudiants dans des tentes, sous les ponts; qui ne peut se résoudre à mettre les récidivistes violents derrière les barreaux; et qui est incapable de faire quoi que ce soit de manière compétente. Notre parti est le seul à avoir un plan qui repose sur le bon sens, qui redonnera aux Canadiens le contrôle de leur vie et fera en sorte que le Canada redevienne le pays qui a toujours offert…