La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Monsieur le Président, en fait, je ne vois aucun inconvénient à m'adresser à la Chambre là-dessus. Toutefois, j'aimerais commencer de la même façon que l'a fait l'ancien chef du Parti conservateur, l'actuel . Je peux comprendre pourquoi il veut parler de l'économie, des taux d'intérêt, du taux d'inflation et de ses préoccupations connexes par rapport au gouvernement. Avant de parler de la motion elle-même, il a consacré près de la moitié de son temps de parole à cette question.
J'aime à croire que l'ancien chef du Parti conservateur a des arguments valables en ce qui concerne les préoccupations des Canadiens par rapport à certains indicateurs clés et, puisqu'il a amorcé le débat en parlant de l'économie, je pourrais peut-être me joindre à la discussion en partageant quelques réflexions, des faits concrets, sur cette question.
La journée d'hier a été une très bonne journée au Canada. Hier, le gouverneur de la Banque du Canada a réduit les taux d'intérêt. Le Canada est le premier pays du G7 à le faire. C'est une bonne nouvelle, et je tiens à le répéter aux députés d'en face. Il s'agit de la première réduction en quatre ans, et il faut la replacer dans le contexte mondial.
Si on regarde les taux d'intérêt et les taux d'inflation dans le monde, on voit que le Canada s'en sort relativement bien, surtout si on compare son économie, ses taux d'intérêt et ses taux d'inflation à ceux des autres pays du G7 et du G20. Le Canada se porte très bien et, hier, le gouverneur de la Banque du Canada a annoncé une réduction des taux d'intérêt, la première parmi les pays du G7.
Je tenais à le rappeler au leader parlementaire du Parti conservateur, qui a d'abord parlé de préoccupations concernant les taux d'intérêt. Je tenais à lui signaler cette bonne nouvelle.
Parlons maintenant de la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui. En ce qui concerne le développement durable et Technologies du développement durable Canada, aussi connu sous l'acronyme TDDC et dont il a été question tout au long de la journée, je crois qu'il est important de souligner que Technologies du développement durable Canada existe depuis plus de 20 ans. C'est un fait très important. De plus, il faut reconnaître qu'il s'agit en fait d'une fondation autonome, ce qui signifie qu'elle est tout à fait indépendante.
Le gouvernement du Canada ne nomme pas tous les membres du conseil d'administration dont les députés ne cessent de parler. Nous ne sommes pas les seuls à nommer les membres du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada, et je pense que c'est un autre point très important à comprendre.
Lorsqu'on pense à ce que Technologies du développement durable Canada a accompli au cours des 20 dernières années, il est important de penser aux centaines de projets qui ont été lancés et qui ont permis au Canada d'obtenir d'assez bons résultats sur plusieurs fronts. Quand je pense à Technologies du développement durable Canada au fil des ans, je pense à la qualité de l'air, à l'eau potable, aux sols enrichis et au type de technologie qui doit être mise au point pour assurer cette qualité, ainsi qu'aux initiatives environnementales qui auront une incidence non seulement ici au Canada, mais dans le monde entier.
La fondation, qui est indépendante, a fait de nombreux investissements qui ont permis à des entreprises canadiennes non seulement de créer des emplois au Canada, non seulement de garantir un environnement plus sain, mais aussi d'être à la fine pointe du progrès dans de nombreux domaines. Nous contribuons donc aux avancées technologiques dans le monde entier grâce à Technologies du développement durable Canada.
En ce qui concerne la manière dont le gouvernement fournit des fonds pour soutenir les entreprises canadiennes qui ont le potentiel de devenir des chefs de file mondiaux dans le domaine de la technologie, le Parti libéral, en tant qu'entité politique, a su reconnaître la valeur et l'importance de l'implication indirecte du gouvernement, ce qui explique pourquoi il soutient la fondation. Comme je l'ai souligné, la fondation a été créée il y a 20 ans. De toute évidence, elle a survécu un bon nombre d'années, même sous Stephen Harper. Nous admettons le fait que la fondation a continué à recevoir du soutien. Avec les millions de dollars qu'elle a reçus au fil des ans, je soupçonne que bon nombre des entreprises basées au Canada et l'excellent travail qu'elles ont accompli sur le plan de l'Innovation technologique ont apporté une contribution de diverses manières, non seulement ici, mais aussi à l'étranger.
Pour ce qui est des entreprises qui en ont bénéficié, je pense à trois choses. Je pense à l'eau, et notamment au traitement de l'eau. Je pense à l'énergie, au Manitoba et au Québec, deux provinces où l'hydroélectricité est très développée. Le potentiel de cette industrie est énorme, et le Canada montre la voie à de nombreux égards, en grande partie grâce à des organismes tels que Technologies du développement durable Canada, ainsi qu'aux investissements des autres pouvoirs publics et du gouvernement fédéral. Il suffit de réfléchir aux dernières années pour comprendre que l'eau, l'énergie et l'agriculture sont les trois sujets qui me préoccupent le plus, et que j'estime qu'il était important que le gouvernement agisse dans ces domaines.
Mettons les choses en perspective et parlons de ce qui s'est réellement passé. Il y a quelques années, certains employés et d'autres personnes ont exprimé des préoccupations légitimes au sujet de la gestion de Technologies du développement durable Canada. Ces préoccupations ont été portées à l'attention du gouvernement. Le gouvernement a délibérément choisi de procéder non pas à un, mais à deux examens internes, l'un ayant été effectué par une tierce partie au sein du ministère. Il y a eu une évaluation dont le rapport a été publié l'automne dernier. Préoccupé par ce rapport, le gouvernement a fini par suspendre tout nouveau financement destiné à l'organisme. Cette évaluation a incité, du moins en partie, la vérificatrice générale du Canada à prendre note de la situation et à se pencher sur la question. Le résultat direct de cette démarche est le rapport qui vient d'être publié en début de semaine.
Lorsque le rapport a été publié, le gouvernement a, comme par le passé, souligné l'existence des bureaux indépendants de la Chambre des communes pour soutenir les députés et renforcer la transparence et la reddition de comptes. Grâce à ce rapport, nous comprenons beaucoup mieux les problèmes graves auxquels il faut s'attaquer. Nous prenons des mesures en fonction d'un grand nombre des recommandations du rapport. Le gouvernement respecte les recommandations et les réflexions formulées dans le rapport et il continue d'y donner suite.
Des mesures concrètes ont déjà été prises. Le conseil d'administration a été dissous, et nous l'avons remplacé par un conseil provisoire composé d'anciens sous-ministres. Je pense qu'ils sont trois anciens sous-ministres. Nous cherchons à garantir une bonne gouvernance pour rétablir la confiance du public dans un programme qui, de façon générale, a donné des résultats pour les Canadiens. Nous sommes conscients qu'il y a eu quelques manquements. Nous ne le nions pas. C'est pourquoi nous nous penchons sur la question de la gouvernance aujourd'hui et nous transférons la responsabilité au Conseil national de recherches Canada.
Nous renonçons à un modèle de conseil d'administration indépendant du gouvernement comme dans les fondations pour confier le programme à une société d'État, qui rend des comptes plus directement. J'y vois une mesure très forte et tangible. Quand nous avons entendu parler du problème pour la première fois, le ministre a pris des mesures pour obtenir des renseignements sur ce qui se passait. À mon avis, les conservateurs induisent les gens en erreur quand ils essaient de donner l'impression que le gouvernement n'a rien fait.
En fin de compte, quand un gouvernement dépense beaucoup d'argent, il arrive que de l'argent soit dépensé de façon inappropriée. Quand c'est le cas, je dirais qu'il est important de considérer ce que fait le gouvernement pour garantir la confiance du public, la transparence et l'intégrité du système, une meilleure surveillance et un meilleur sens des responsabilités. En définitive, modifier la gouvernance nous permettra d'atteindre tous ces objectifs.
Le Conseil national de recherches Canada a réalisé des choses merveilleuses au Canada. Il s'appuie sur une infrastructure déjà en place. Je pense que bon nombre des gens qui travaillaient à Technologies du développement durable Canada auront l'occasion de continuer; il est important de s'assurer que ces emplois sont effectivement pris en considération. Pensons aux programmes existants. Je ne connais pas toutes les entreprises canadiennes qui ont reçu de l'aide, mais elles sont nombreuses, et beaucoup d'entre elles reçoivent de l'aide en ce moment même. Nous parlons de centaines d'entreprises au fil des ans, c'est pourquoi il est important que nous poursuivions le programme lui-même. C'est sur ce point qu'il sera intéressant d'entendre les députés du Parti conservateur nous dire ce qu'ils pensent du programme ou de l'initiative.
Stephen Harper était pour, mais nous savons que le Parti conservateur a pris un virage prononcé vers la droite. Erin O'Toole aussi appuyait la tarification de la pollution, mais les conservateurs n'appuient plus cette mesure maintenant. Est-ce qu'ils sont pour les subventions et les programmes de soutien à l'écologisation? Est-ce que cela fait partie des solutions qu'ils proposeraient? Ils ne se sont pas prononcés clairement à ce sujet.
Au lieu privilégier un débat de fond sur les retombées qui ont été engendrées, que ce soit en matière d'emploi, d'économie, d'environnement ou de percées technologiques majeures, tout ce que veulent les conservateurs, c'est d'essayer de jeter le blâme sur les autres ainsi que d'affirmer que le gouvernement ne fait rien pour répondre aux problèmes et qu'il est corrompu. Là-dessus, ils ont tout faux.
Les comparaisons sont intéressantes. Quand Stephen Harper était premier ministre, il y a eu le scandale des Services techniques et d'ingénierie. Un certain nombre de députés d'en face semblent tomber des nues; ils ont le regard du chevreuil qui fige devant les phares d'une voiture. Ils devraient sans doute faire quelques recherches à ce sujet. Il s'agissait d'un contrat de service dans le domaine des technologies et, indirectement, le lui-même était impliqué jusqu'à un certain point, du moins pendant une partie du temps où il était membre du gouvernement de Stephen Harper. On parle d'un contrat de 400 millions de dollars.
Si les conservateurs veulent parler de corruption, ils devraient repenser aux allégations qui circulaient à l'époque. Comparons maintenant l'approche du Parti conservateur à l'égard de ce mégascandale à ce qu'il dit aujourd'hui. C'est le jour et la nuit. Le Parti conservateur actuel voit les choses sous un tout autre angle. Ce que nous voyons, ce sont des conservateurs qui n'ont au fond qu'un ou deux dossiers sur lesquels ils veulent se concentrer, alors dès que nous essayons de parler d'autre chose, ils se fâchent.
Les conservateurs veulent se concentrer sur la personnalisation de la politique. Ils veulent semer la discorde parmi les Canadiens. Ils veulent donner l'impression que rien ne va plus au Canada et que le Parlement en tant qu'institution est dysfonctionnel. D'une part, c'est le genre de message qu'ils répètent constamment. Les campagnes de salissage figurent en tête de liste. Les conservateurs essaient de nourrir l'extrême droite et d'alimenter son mécontentement et sa colère pour la motiver à faire ce dont nous sommes témoins à l'heure actuelle, et c'est un peu décevant pour bien des raisons.
D'autre part, les conservateurs répandent de la désinformation un peu partout sur des questions comme la remise sur le carbone et la taxe sur le carbone. Je dirais que le gouvernement libéral prend la question qui est à l'étude aujourd'hui au sérieux. Les mesures que nous avons prises jusqu'à présent le prouvent.
Nous ferons répondre les responsables de leurs actes, en toute transparence. Nous veillerons à ce que, au bout du compte, les contribuables canadiens soient protégés. Nous voulons que le programme mène à une production continue d'énergie propre et que les progrès technologiques du Canada soient reconnus dans le monde entier.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Avant de commencer, je veux juste faire part à la Chambre d’une très mauvaise nouvelle. Après neuf ans de ce , le coût du logement n’a jamais été aussi élevé. Le site Rentals.ca indique que les loyers ont augmenté de 9,3 % par an. Cela signifie que le loyer moyen atteint 2 202 $ en mai. C’est le loyer le plus cher jamais atteint au Canada; Vancouver, 2 671 $; Toronto, 2 479 $; Halifax, 1 925 $; Montréal, 1 763 $; Winnipeg, 1 416 $. Personne n’est épargné.
Le coût des logements continue de monter en flèche parce que ce gouvernement n'en bâtit pas suffisamment. Seuls les conservateurs ont un plan pour bâtir des logements, pas de la bureaucratie. Je voulais profiter de ce moment pour passer ce message. Pourquoi? C’est parce que, cette semaine, on a été témoin de quelque chose d’assez invraisemblable. On n'a pas eu un, pas deux, pas trois, mais quatre rapports accablants sur la gestion de ce gouvernement.
On a eu un rapport accablant sur la gestion de ce gouvernement des affaires étrangères. On l’a appris cette semaine. Le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a publié lui aussi un rapport dévastateur, où on a appris que le premier ministre a, à plusieurs reprises, tenté de camoufler, de nier et, par la suite, tenté de diminuer les répercussions de l’ingérence étrangère sur le Parlement et sur nos élections.
On a eu par la suite une journée probablement épouvantable pour les libéraux, mais je dirais que la journée fut encore plus épouvantable pour les Canadiens et les Canadiennes lorsqu'ils ont pris connaissance des rapports de la vérificatrice générale sur la firme McKinsey, sur le fonds vert libéral, ce dont on parle aujourd’hui, et sur la cybersécurité.
On a donc eu trois rapports qui démontrent que ce gouvernement est tout simplement incapable de gérer les affaires de l’État et de gérer l’argent que les Canadiens et les Canadiennes lui confient. Ce n’est pas l’argent du gouvernement, c'est celui des Canadiens et des Canadiennes qu’on lui confie. Malheureusement, il ne mérite plus la confiance des Canadiens et des Canadiennes pour gérer les sous que les gens gagnent en travaillant durement jour après jour, nuit après nuit pour certains, sept jours par semaine. Quand on lit ces rapports, on se demande encore comment les libéraux peuvent en faire autant et de manière aussi mauvaise.
Pourquoi est-ce que j’en parle? C’est parce que ce gouvernement continue de dépenser allègrement 61 milliards de dollars de nouvelles dépenses inflationnistes, dont les crédits ont été appuyés par le Bloc québécois lors du dernier budget. Qu’est-ce que cela a fait? Cela a fait en sorte d’augmenter le coût des logements d’une manière encore jamais vue au Canada.
La nourriture coûte aussi plus cher. Il s’agit d’aller dans les épiceries chaque jour et chaque semaine. Il faut s'y rendre pour voir à quel point les gens passent devant les plus belles pièces de viande pour s’en aller vers d’autres choses. Les gens doivent faire des choix difficiles comme ça et parfois même ne pas prendre ces denrées qui sont absolument essentielles pour la santé. Pourquoi? C’est parce qu’ils n’en ont plus les moyens. Ils ont peur, en arrivant à la caisse, de ne pas avoir assez d’argent dans leur compte pour payer leur épicerie. C’est ça maintenant, le Canada après neuf ans de ce premier ministre.
La semaine dernière, nous avons déposé une motion qui n’a pas été appuyée par le Bloc québécois, ni par le Parti libéral, ni par le NPD. Nous demandions au gouvernement de suspendre la taxe sur l’essence cet été pour permettre aux Québécois et aux Canadiens qui, justement, ont souffert du coût de la vie et de l’inflation au cours de la dernière année, de souffler un peu, d’avoir une pause et peut-être de rêver de pouvoir prendre un peu de vacances. Malheureusement, ce fut un non catégorique de la part des trois autres partis. Pour des questions purement idéologiques, ces gens ne veulent plus qu’on utilise des autos. Ils veulent qu’on se déplace soit à vélo, soit en piste cyclable ou n’importe quoi, alors qu’on sait très bien qu’on n’a pas les infrastructures.
Une voix: Oh, oh!
M. Luc Berthold: Madame la Présidente, c'est vrai qu'on ne se déplace pas « en » piste cyclable, on se déplace « sur » les pistes cyclables. Le député du NPD est lui-même très favorable aux augmentations des taxes sur le carbone. Il a lui-même voté contre notre motion pour suspendre les taxes. Il est contre les vacances pour les Canadiens et les Québécois cet été.
On parle aujourd'hui du rapport no 6 de la vérificatrice générale sur Technologies du développement durable Canada, ou TDDC. Comme je le mentionnais, c'est un rapport qui est accablant pour plusieurs raisons. Ce rapport traite de la période du 1er mars 2017 au 31 décembre 2023. C'est une période au cours de laquelle le conseil d'administration a approuvé 226 projets pour une valeur de 836 millions de dollars. Donc, on parle de beaucoup d'argent.
Tout cela a commencé après les révélations d'un lanceur d'alerte, par un enregistrement d'un haut fonctionnaire qui a dénoncé l'incompétence totale du gouvernement libéral, lequel a octroyé des contrats d'une valeur de 123 millions de dollars de façon inappropriée.
Je me permets de reprendre les déclarations de ce lanceur d'alerte, lesquelles ont fait en sorte qu'on est ici aujourd'hui. Il y a au moins une personne qui a osé se lever et qui a clairement indiqué que le ministre responsable et son cabinet étaient au courant de la corruption au sein de la caisse verte libérale et qu'ils ont contribué à la disséminer. Selon les propos du lanceur d'alerte, ils ont ensuite menti à plusieurs reprises. « Le ministre a affirmé [...] à maintes reprises reprises n'avoir été informé des conclusions que le 27 août, mais ce n'est absolument pas vrai. »
Voilà les commentaires rapportés par le lanceur d'alerte, qui est à l'origine de ce scandale. Il a fait en sorte que les Canadiens ont pu prendre connaissance de ce qui se passait au sein même de cette organisation, de cette caisse verte libérale.
La vérificatrice générale a constaté que TDDC n'a pas respecté les politiques en matière de conflits d'intérêts dans 90 cas. Cela veut dire que des gens ont voté des fonds alors qu'ils étaient directement impliqués dans les entreprises qui les recevaient. Il faut le faire. Malheureusement, un représentant du ministère assistait à la majorité de ces rencontres, mais il a fermé les yeux. Semble-t-il qu'il n'a absolument rien fait pour faire en sorte de prévenir ces conflits d'intérêts.
Il y a 76 millions de dollars qui ont été attribués à des projets liés aux amis des libéraux, nommés à la tête de cette organisation. Ce sont 59 millions de dollars qui ont été attribués à des projets qui n'auraient pas dû recevoir d'argent. On parle d'argent qui aurait dû aller à des projets innovants en matière d'environnement, mais qui est allé à des projets qui n'avaient rien à voir avec l'innovation en matière d'environnement. Comment a-t-on pu tolérer une telle chose?
Je retiens une chose du rapport de la vérificatrice générale. Tout cela a commencé quand l'ancien ministre Navdeep Bains a décidé de congédier l'ancien président et de nommer une de ses amies à la tête du fonds. Tous les problèmes ont commencé là. Avant cela, il n'y avait pas de problème à TDDC.
L'autre chose qu'il faut retenir se trouve à la page 26 du rapport de la vérificatrice générale:
Nous avons constaté qu’Innovation, Sciences et Développement économique Canada n’avait pas reçu de documentation recensant les conflits d’intérêts à Technologies du développement durable Canada [...]
On peut comprendre. Un peu plus loin dans le rapport, on peut lire:
[...] Nous avons constaté que le Ministère n’avait ni demandé ni reçu cette information et qu’il n’avait pas non plus décidé des mesures qu’il prendrait à la réception de cette information.
La vérificatrice générale conclut donc:
Technologies du développement durable Canada n’avait pas toujours géré les fonds publics conformément aux modalités [...]
Surtout, elle dit:
la surveillance exercée par Innovation, Sciences et Développement économique Canada n’avait pas garanti que les fonds publics étaient administrés conformément aux modalités des accords de contribution et aux politiques gouvernementales applicables.
Ça, c'est carrément la responsabilité du ministre. Il n'a pas fait son travail. Il aurait pu, il aurait dû mettre fin à cette folie dépensière bien avant. Malheureusement, il ne l'a pas fait.
Aujourd'hui, nous demandons que tous les documents consultés par la vérificatrice générale soient remis à la Gendarmerie royale du Canada pour qu'elle puisse faire toute la lumière et, surtout, nous indiquer s'il y a eu effectivement des fraudes dans ce dossier.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir de prendre la parole aujourd'hui.
Neuf ans avec ce au pouvoir, c'est neuf ans de scandales. Les scandales s'accumulent ici à Ottawa, c'est incroyable. C'est tous les jours. Cette semaine, la vérificatrice générale du Canada a découvert que le premier ministre a transformé Technologies du développement durable Canada en une caisse noire pour les proches du Parti libéral.
Il s'agit de l'argent des contribuables, plus précisément 123 millions de dollars qui ont été accordés par TDDC à des proches qui étaient non seulement en conflit d'intérêts, mais qui n'étaient, pour certains, même pas admissibles à du financement. C'est 59 millions de dollars des Canadiens attribués à des projets inadmissibles et 76 millions de dollars attribués à des projets pour lesquels il existe un lien avec les amis des libéraux nommés aux postes au sein de TDDC.
Ce n'est pas tout. Le rapport de la vérificatrice générale indique par ailleurs que des politiques en matière de gestion de conflits d'intérêts établies de longue date ont été complètement ignorées dans 90 des cas. Il ne s'agit pas d'un cas ou deux. On parle presque d'une centaine de cas pour lesquels les politiques de conflits d'intérêts n'ont pas été respectées. C'est grave.
J'ai fait partie du conseil d'administration du Port de Québec et j'avais une entreprise. Évidemment, le Port de Québec ne pouvait pas faire affaire avec mon entreprise. C'était impossible, c'était interdit. Je ne comprends pas comment les membres du conseil d'administration de cette organisation ont pu s'attribuer des sommes aussi importantes. C'est incroyable.
En particulier, la présidente de TDDC, choisie par nul autre que le premier ministre, a détourné 217 000 $ à son profit personnel. C'est une exploitation flagrante des ressources publiques et une incroyable irresponsabilité à l'égard des règles éthiques, mais aussi à l'égard de la confiance des Canadiens.
N'y a-t-il personne au gouvernement capable de mener à bien ces attributions de fonds? La question se pose. Qui est responsable d'éviter ce genre de scandale? La question se pose également.
Ce sont des lanceurs d'alerte qui nous ont mis la puce à l'oreille. Ils ont fait en sorte que nous, en tant qu'opposition officielle, avons fait progresser cette enquête jusqu'à ce que cela se rende à demander une enquête à la vérificatrice générale pour avoir la fin de l'histoire.
La vérificatrice générale a clairement indiqué que cette responsabilité incombe directement au ministre de l'Industrie. Ce ministre n'a pas suffisamment surveillé les contrats attribués aux proches des libéraux et, ce faisant, a gravement manqué à son devoir de protéger les contribuables canadiens ainsi que les deniers canadiens. Cela représente une négligence totale face à la mission essentielle de garantir l'intégrité et la transparence dans la gestion des fonds publics. Cette situation scandaleuse est tout aussi inadmissible.
L'abus de pouvoir et la corruption sont inadmissibles. Les Canadiens méritent beaucoup mieux après neuf ans de scandales de ce premier ministre. Le premier ministre et son gouvernement ont trahi la confiance des Canadiens, tout en trahissant leur confiance dans chaque dollar mal attribué. On paie des taxes et des impôts. On envoie cela au gouvernement fédéral en espérant que ce gouvernement fédéral va bien les dépenser, surtout arriver avec des services et des produits dont on sera fier éventuellement. Là, ce n'est pas le cas actuellement.
Ils trahissent la confiance avec chaque dollar gaspillé et chaque dollar retiré des poches des Canadiens. Les fonds publics ne sont pas là pour servir les poches des amis des libéraux ni pour enrichir les plus riches. Les Canadiens souffrent et éprouvent des difficultés immenses à répondre à leurs besoins les plus essentiels que sont se nourrir et se loger. Alors que la faim et l'itinérance s'imposent de plus en plus aux Canadiens, alors qu'ils n'arrivent même pas à vivre dans la dignité, alors qu'ils sont confrontés à des choix tels qu'acheter de la nourriture ou payer le loyer, vivre dans un motel ou dans la rue, voilà que le gouvernement transforme les fonds publics en caisse noire pour ses proches. Comment un tel abus de pouvoir peut-il se produire? Comment un tel détournement de fonds a-t-il pu s'opérer?
La vérificatrice générale a constaté que Technologies du développement durable Canada n'a pas respecté les politiques en matière de conflits d'intérêts dans une centaine de cas; a dépensé près de 76 millions de dollars pour des projets liés à des amis libéraux hautement placés dans l'organisation; a dépensé 59 millions de dollars pour des projets qui n'auraient pas dû recevoir de l'argent. Imagions: on a un fonds spécialisé pour aller dépenser des sommes d'argent pour aider l'environnement et aider le pays à devenir carboneutre d'ici 2050, et on finance des projets qui n'ont rien à voir avec le fonds vert. C'est quand même incroyable.
La vérificatrice a aussi constaté que TDDC a dépensé 12 millions de dollars pour des projets qui étaient à la fois en conflit d'intérêts et inadmissibles au financement. En outre, sa présidente a détourné 217 milliards de dollars vers sa propre entreprise.
Le manque de responsabilité est aussi flagrant qu’outrant. Le gouvernement libéral manque de transparence et de responsabilité. Il doit être tenu responsable de ses actions et doit répondre aux questions des Canadiens, toujours, mais surtout lorsqu’il s’agit de leur argent, leur argent détourné, gaspillé, investi dans la corruption et la négligence. Je pense que je parle au nom de tous les Canadiens lorsque je dis que nous avons besoin de réponses. La chose la plus importante, c’est que les Canadiens puissent avoir des réponses. C’est pour cette raison que nous pensons qu’il est fondamental que ce dossier soit remis à la GRC pour qu’on puisse faire toute la lumière.
Nous voici donc à nouveau déçus pour les Canadiens, déçus pour notre pays et encore plus déçus par ce gouvernement libéral. Toutefois, cette déception ne vient que renforcer et confirmer ce que nous savions déjà: nous devons rétablir le gros bon sens à Ottawa, et ça presse. Seuls les conservateurs de gros bon sens pourront mettre fin à cette corruption, à cette irresponsabilité et à cette négligence. Respecter les politiques en matière de conflits d’intérêts, ça ne nous semble pas être une mission impossible. En fait, la question ne devrait même pas se poser. C’est simplement du gros bon sens, je le répète.
J’ai suivi un cours en administration des sociétés à l’Université Laval. C'était en 2013, si je ne m’abuse. Quelqu’un qui veut faire de la gouvernance doit absolument s’assurer qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts dans ce qu’il va faire. Maintenant, attribuer des fonds à ses propres entreprises à l’intérieur d’une organisation comme celle-là, à coup de millions de dollars, c’est complètement et totalement inacceptable.
Le gros bon sens, nous allons nous assurer de le ramener à Ottawa, je peux le garantir. Servir les intérêts de ceux qui nous ont élus, les représenter adéquatement, répondre à leurs questions correctement, leur permettre de vivre dans la dignité, le tout sans abuser de leur argent, c’est le gros bon sens. Nous le défendrons de ce côté-ci de la Chambre. Neuf ans de scandales, c’est neuf ans de trop. Les Canadiens méritent de tourner la page sur cette longue et difficile ère de scandales. Nous voulons leur permettre de tourner la page. La démocratie repose sur la confiance des citoyens dans leurs représentants. Sans cette confiance, nous n’avons rien.
Aujourd’hui, nous prenons la parole pour dénoncer l’irresponsabilité de la corruption qui s’est opérée au sein de Technologies du développement durable Canada, une organisation où un manque de gouvernance et un cycle continu de mauvaise gestion de la part de la direction ont conduit à de très graves violations de politiques en matière de conflit d’intérêts. Cette situation a mené à la mauvaise gestion de plus de 123 millions de dollars de fonds publics. Une enquête de la GRC est nécessaire et obligatoire. Comme d’habitude, le gouvernement se prétend surpris; encore plus d’argent gaspillé sur des consultants trop généreusement payés pour camoufler encore un autre scandale.
Nous savons que le ministre a été prévenu il y a des années quant aux préoccupations à l'égard de Technologies du développement durable Canada. Pourquoi le problème a-t-il persisté? Comment la mauvaise gestion a-t-elle pu prendre une telle ampleur? Cette enquête est urgente. Il y a urgence d’agir. Il faut absolument que nous passions à l’action le plus rapidement possible. Je propose donc, appuyé par le député de , l'amendement suivant:
Que la motion soit modifiée:
a) par substitution, aux mots « 14 jours », des mots « 30 jours »;
b) par adjonction du mot « et » à la fin du paragraphe f) et par adjonction, après le paragraphe f), du nouveau paragraphe suivant: « g) dans le cas de la vérificatrice générale du Canada, tout autre document, non visé aux paragraphes a) à f), sur lequel elle s'est fondée pour préparer son Rapport 6 — Technologies du développement durable Canada, qui a été déposé sur le bureau le mardi 4 juin 2024; »;
c) au paragraphe h), par suppression de tous les mots suivant le mot « Canada ».
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je suis heureuse de prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition d'aujourd'hui dans l'espoir de donner suite aux conclusions et de trouver une solution.
Le gouvernement du Canada s'est engagé à soutenir la croissance du secteur des technologies propres. Notre secteur des technologies propres est un puissant moteur de croissance économique. Ces dernières années, des entreprises canadiennes ont généré des revenus et reçu des éloges sur la scène internationale. Non seulement la promotion de l'innovation dans ce secteur stimule la création de nouvelles entreprises, mais elle attire aussi d'importants investissements internationaux.
Mardi, la vérificatrice générale a publié son rapport de vérification sur Technologies du développement durable Canada, ou TDDC. L'objectif de la vérification était de déterminer si les fonds étaient gérés conformément à l'accord de contribution conclu entre TDDC et Innovation, Sciences et Développement économique Canada, et s'ils faisaient l'objet d'une surveillance adéquate. Le rapport a mis en évidence des problèmes liés à l'admissibilité des projets et à des conflits d'intérêts au sein de TDDC. On y recommande une surveillance accrue de la part d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada afin de s'assurer que TDDC respecte pleinement son accord de contribution et que les fonds sont correctement attribués.
La vérificatrice générale n'a pas fait état de preuves d'un comportement criminel. Les conclusions et les recommandations de la vérificatrice générale sont conformes aux résultats de l'enquête indépendante menée par Raymond Chabot Grant Thornton à la demande du gouvernement. Cet exercice a permis à TDDC de prendre des mesures importantes pour renforcer la responsabilité et la transparence.
À la suite d'allégations faisant état d'un milieu de travail toxique et de pratiques inappropriées à TDDC, le gouvernement a chargé un cabinet d'avocats tiers de procéder à un examen des faits relatif aux violations présumées des pratiques et politiques en matière de travail et d'emploi à TDDC. Des entrevues ont été menées avec des employés actuels et anciens sur une base volontaire, et, dans le rapport d'examen, on conclut que les dirigeants de TDDC ne se sont pas livrés à des comportements répétitifs, vexatoires ou à des incidents majeurs qui constitueraient du harcèlement, de l'intimidation ou de la violence en milieu de travail selon les normes applicables.
Ce sont trois examens menés par des experts indépendants et impartiaux dans leurs domaines respectifs. Les documents demandés dans la motion dont nous sommes saisis auraient déjà été examinés. J'aimerais savoir ce que les députés du parti d'en face pensent pouvoir découvrir avec cet exercice redondant. Le gouvernement a agi. La vérificatrice générale a agi. Nous la remercions et nous acceptons ses conclusions.
Ni l'audit de la vérificatrice générale ni aucun autre examen des faits n'ont permis de conclure qu'il y a eu de la fraude ou d'autres activités criminelles commises par un représentant, un administrateur, un membre ou un employé de Technologies du développement durable Canada. Même si certaines études on permis de conclure qu'il y a eu des manquements dans la gouvernance de TDDC, y compris en ce qui concerne la gestion des conflits d'intérêts, il n'y a pas de soupçons ni de preuves de fraude ou d'autres activités criminelles qui justifieraient de confier le dossier à la GRC.
Le gouvernement a pris des mesures pour remédier directement aux lacunes qui ont été cernées et il a décidé de confier la gestion des programmes au Conseil national de recherches. On a stabilisé la situation au sein de la direction en nommant un nouveau président du conseil d'administration et deux nouvelles membres du conseil d'administration. Les personnes nommées ont été choisies pour leur expertise en matière de gouvernance et de transformation organisationnelle. Cela s'accorde avec le mandat de transférer les programmes et le personnel au Conseil national de recherches.
En outre, Innovation, Sciences et Développement économique Canada, dans le cadre de son accord de contribution avec Technologies du développement durable Canada, a mis en place des mesures pour renforcer les processus et les capacités en matière de conflits d'intérêts dans le cadre d'une surveillance accrue, qui se poursuivra. Conformément aux responsabilités définies dans la loi habilitante de Technologies du développement durable Canada adoptée par le Parlement, il s'agit d'un organisme indépendant qui est responsable de la sélection et de la gestion des projets et des accords connexes. Le gouvernement du Canada n'a aucune preuve d'inconduite délibérée ou de comportement contraire à l'éthique dans l'établissement d'accords de contribution entre Technologies du développement durable Canada et les bénéficiaires de financement.
Le gouvernement a pris des mesures importantes pour assurer la transparence et la reddition de comptes grâce à une surveillance accrue des activités de Technologies du développement durable Canada. À la suite des conclusions sur les conflits d'intérêts, Innovation, Sciences et Développement économique Canada a mis en œuvre, comme il se doit, des normes améliorées en matière de divulgation, de documentation et de gestion des conflits d'intérêts. De plus, des exigences en matière de déclaration active ont été établies pour faire le suivi des conflits d'intérêts, des divulgations et des récusations. Il s'agit notamment de mesures propres aux employés de Technologies du développement durable Canada, aux consultants externes, à la haute direction et au conseil d'administration. Ces mesures renforceront la reddition de comptes et feront en sorte que tout conflit potentiel soit géré efficacement.
Le gouvernement est déterminé à faire en sorte que les investissements publics continuent de favoriser la commercialisation des technologies propres qui s'alignent avec les priorités du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques. Nous avons amorcé les travaux en vue d'assurer la transition harmonieuse des programmes de Technologies du développement durable Canada au Conseil national de recherches Canada, où ils seront confiés à une nouvelle direction. Au cours de la dernière année, le travail a nécessité, avec raison, que l'on accorde une grande attention à l'établissement des faits, à l'exercice de la diligence raisonnable, à la gouvernance et au renouvellement. J'espère que cela nous permettra maintenant de tourner la page et que la Chambre appuiera de manière soutenue les technologies propres au Canada alors que nous faisons face à la crise climatique.
Les autres pays n'attendent pas pour accélérer la croissance de leurs industries des technologies propres. Qu'il s'agisse des États‑Unis, de l'Europe, de l'Asie ou d'ailleurs, les gouvernements multiplient leurs efforts pour favoriser la réussite de leurs entreprises de technologies propres. Avec l'annonce de cette semaine, le gouvernement ramène au premier plan l'importance de servir les innovateurs canadiens du domaine des technologies propres et de faire en sorte que les technologies canadiennes puissent être concurrentielles sur les marchés mondiaux et en sortir gagnantes.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion. Mardi, le gouvernement a annoncé qu'il transférerait les programmes de Technologies du développement durable Canada au Conseil national de recherches Canada. J'y reviendrai dans un instant, mais j'aimerais d'abord souligner les événements et les examens indépendants qui ont conduit à cette décision.
Le gouvernement s'attend à ce que les organismes qui reçoivent des fonds publics soient tenus de respecter les normes les plus strictes. Quand des allégations de mauvaise gestion à Technologies du développement durable Canada ont fait surface, le gouvernement a immédiatement pris des mesures pour exercer la diligence raisonnable qui s'imposait afin de tirer les faits au clair. Les allégations étaient graves et elles méritaient une évaluation minutieuse de tous les éléments de preuve. Ce n'est qu'en nous appuyant sur les faits que nous pouvons prendre les mesures qui s'imposent pour recommencer à soutenir le secteur canadien des technologies propres.
Dans un premier temps, le gouvernement a fait appel à un tiers impartial, Raymond Chabot Grant Thornton, pour mener un examen des faits. Cet examen était axé sur les politiques organisationnelles, les procédures, la gouvernance des programmes et les processus d'approbation des projets. À l'issue de cet exercice, aucune preuve évidente d'actes répréhensibles ou d'inconduite au sein de Technologies du développement durable Canada n'avait été relevée. Cependant, Raymond Chabot Grant Thornton a formulé un certain nombre d'observations qui ont montré que Technologies du développement durable Canada ne respectait pas pleinement les modalités de ses ententes de contribution. Ces constatations ont mené à un examen plus approfondi et, là encore, le gouvernement a pris des mesures. Innovation, Sciences et Développement économique Canada a travaillé en collaboration avec le Bureau du vérificateur général afin d'appuyer la réalisation d'une vérification complète.
Tout comme le gouvernement a des normes élevées en matière d'utilisation des fonds publics, il s'attend aussi à ce que les employés jouissent d'un milieu de travail sain et respectueux. Ainsi, en plus de l'examen des faits mené par Raymond Chabot Grant Thornton, le gouvernement a pris des mesures pour répondre aux allégations liées aux pratiques en matière de ressources humaines. Innovation, Sciences et Développement économique Canada a demandé au ministère de la Justice de nommer un cabinet d'avocats, soit McCarthy Tétrault, pour entreprendre un examen des faits relatifs aux violations présumées des pratiques et des politiques de travail et d'emploi à Technologies du développement durable Canada. Les employés actuels et les anciens employés ont été autorisés à parler librement au cabinet d'avocats sans violer les accords de règlement ou de non-divulgation applicables. L'examen des faits, qui est accessible au public, a conclu que les dirigeants de Technologies du développement durable Canada ne se sont pas livrés à des comportements répétitifs, abusifs ou graves qui constitueraient du harcèlement, de l'intimidation ou de la violence en milieu de travail selon les normes applicables.
Passons maintenant à la vérification menée par la vérificatrice générale. Comme je l'ai mentionné, le gouvernement a accueilli favorablement la décision de la vérificatrice générale d'entreprendre cette vérification et il a pleinement coopéré avec les vérificateurs. Les données recueillies dans le cadre de tous ces examens indépendants ont révélé des lacunes dans le modèle de gouvernance de Technologies du développement durable Canada. Nous prenons des mesures décisives fondées sur des faits établis par des parties indépendantes, notamment la vérificatrice générale. Je tiens à préciser que la vérificatrice générale n'a pas relevé de preuves ou de soupçons de comportement criminel. Le gouvernement a foi en la rigueur et en l'expertise de la vérificatrice générale et de son bureau dans ce dossier, et nous acceptons ses conclusions et ses recommandations.
Des mesures ont été prises pour renforcer la gouvernance et la surveillance à Technologies du développement durable Canada. Ces mesures, qui demeureront en place, assureront une transparence et une reddition de comptes accrues. Grâce aux changements à la direction, le gouvernement conservera cette confiance pendant la transition des programmes vers la prochaine étape. Bien que Technologies du développement durable Canada ait joué un rôle déterminant dans le développement d'un secteur des technologies propres au Canada au fil des ans, il est maintenant nécessaire d'adopter une nouvelle approche pour soutenir ce secteur vital de notre économie. C'est pourquoi le gouvernement a pris des mesures décisives en annonçant une nouvelle approche de prestation de services qui prévoit le transfert de Technologies du développement durable Canada et de ses employés au Conseil national de recherches Canada.
En plus d'avoir fait ses preuves en fournissant un soutien adapté aux petites et moyennes entreprises novatrices du Canada, le Conseil national de recherches Canada est un organisme du gouvernement du Canada dont le personnel et les finances font l'objet d'une surveillance rigoureuse. Ce transfert contribuera à rétablir la confiance du public tout en renforçant la reddition de comptes et la transparence en ce qui a trait à la prestation des programmes.
La décision de transférer les programmes n'est pas seulement une sage décision de la part du gouvernement. C'est aussi une décision qui tient compte des gens et de l'industrie des technologies propres. Le secteur canadien des technologies propres est mondialement reconnu pour ses solutions novatrices.
En 2024, 13 entreprises canadiennes des technologies propres ont été inscrites sur la liste Global Cleantech 100. Cela témoigne de la capacité concurrentielle de l'écosystème de l'innovation et du secteur des technologies propres du Canada, par rapport à ceux d'autres pays, comme les États‑Unis ou l'Allemagne.
Le gouvernement du Canada est également conscient de l'importance de retenir les experts dans le domaine. Ces employés constituent une grande source d'expérience et de savoir, et ils ont grandement contribué à aider les entreprises canadiennes de technologies propres à passer du stade de l'idée qui germe dans un esprit à celui d'entreprise en démarrage et en développement. L'intégration au sein du Conseil national de recherches du Canada aidera les entreprises canadiennes de technologies propres à être à l'avant-garde des efforts de lutte contre les changements climatiques et aura pour effet de maintenir le financement fédéral dont elles ont besoin afin qu'elles continuent d'innover, de croître et de créer des emplois rémunérateurs et durables. Le financement sera toujours là. Technologies du développement durable Canada reprend le financement de tous les projets admissibles dans un secteur essentiel à l'économie de notre pays et à la croissance des technologies propres.
Conformément aux conclusions de la vérificatrice générale, Innovation, Sciences et Développement économique Canada améliorera la surveillance et le suivi du financement pendant cette période de transition. Nous savons que les entreprises de technologies propres ont ressenti les effets de la suspension du financement, car le gouvernement a pris le temps qu'il fallait pour établir les faits et appliquer une solution robuste pour assainir la gestion.
Nous avons fait ce que nous avions prévu et nous remercions le secteur des technologies propres de sa résilience et de sa patience pendant que nous tracions une nouvelle voie. Le gouvernement a fait preuve de diligence raisonnable, et ni le Bureau du vérificateur général ni aucun autre examen indépendant n'a trouvé de preuve d'activités frauduleuses ou criminelles de la part d'un agent, d'un directeur, d'un membre ou d'un employé de Technologies du développement durable Canada. Bien que certaines de ces enquêtes aient permis de conclure qu'il y a eu des défaillances dans la gestion, y compris dans la gestion des conflits d'intérêts, ces conclusions ne parlent pas de fraude ou d'activités criminelles.
Nous sommes déterminés à rétablir de saines pratiques de gestion chez Technologies du développement durable Canada et à recommencer à soutenir les innovateurs canadiens. J'encourage tous les députés à appuyer les mesures prises par le gouvernement pour faire progresser les solutions de technologies propres locales et atteindre les objectifs du Canada dans la lutte contre les changements climatiques.
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Madame la Présidente, je suis ravie de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de la motion de l'opposition présentée par les conservateurs, qui demande ce qui suit:
Que la Chambre ordonne au gouvernement, à Technologies du développement durable Canada (TDDC) et à la vérificatrice générale du Canada de déposer chacun auprès du légiste et conseiller parlementaire, dans les 14 jours suivant l'adoption du présent ordre, les documents qui, parmi les suivants, sont en leur possession ou dont ils ont la garde et qui ont été créés le ou après le 1er janvier 2017 ou qui sont datés du 1er janvier 2017 ou après cette date:
La motion explique ensuite en détail la nature des documents, la marche à suivre pour les obtenir et, en fin de compte, le transfert de ces documents à la Gendarmerie royale du Canada « afin qu'elle établisse de manière indépendante s'il y a lieu d'enquêter sur la perpétration possible d'infractions prévues au Code criminel ou à toute autre loi fédérale. »
Avant de poursuivre, je signale que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
Cette semaine, la vérificatrice générale du Canada a déposé trois rapports accablants à la Chambre des communes, dont le « Rapport 6, Technologies du développement durable Canada ». Sous le gouvernement libéral marqué par les scandales, Technologies du développement durable Canada est de plus en plus gangrené par des conflits d'intérêts parce que cet organisme a été envahi par la corruption du gouvernement.
Jetons un coup d'œil à la section « Survol » du rapport. On peut d'abord y lire ceci: « Dans l'ensemble, nous avons constaté des défaillances importantes dans la gouvernance et la gestion des fonds publics assurées par Technologies du développement durable Canada. » On peut lire plus loin que « Innovation, Sciences et Développement économique Canada [n'a] pas suffisamment surveillé le respect des accords de contribution conclus entre la Fondation et le gouvernement du Canada ».
La vérificatrice générale a constaté que Technologies du développement durable Canada avait accordé des fonds à des projets qui n'étaient pas admissibles, alors qu'« ils ne répondaient pas à certaines exigences importantes », ainsi que dans des situations de conflits d'intérêts. Des contrats d'une valeur totale de 123 millions de dollars ont été accordés de façon inappropriée; 59 millions de dollars ont été accordés à des projets qui n'auraient jamais dû recevoir d'argent.
De plus, la vérificatrice générale a découvert que certaines sommes avaient été approuvées dans un contexte de conflits d'intérêts. Ainsi, près de 76 millions de dollars de financement ont été accordés à des projets liés aux proches des libéraux nommés à des postes au sein de Technologies du développement durable Canada, tandis que 12 millions de dollars de financement ont été accordés à des projets qui n'étaient pas admissibles et au sujet desquels il y avait un conflit d'intérêts.
En fait, la vérificatrice générale a découvert 90 cas où les politiques sur les conflits d'intérêts, établies depuis longtemps, n'avaient pas été respectées. C'est sûrement un record pour un organisme qui gère des centaines de millions de dollars. Dans un cas, la présidente du conseil d'administration, une personne choisie avec soin par le , a détourné 217 000 $ vers sa propre entreprise.
Alors que les Canadiens ont du mal à payer leur prêt hypothécaire, à mettre de l'essence dans leur véhicule pour aller travailler ou à nourrir leur famille, le gouvernement libéral fait ce que les libéraux font le mieux, c'est-à-dire gaspiller l'argent des contribuables. Ils s'évertuent à montrer qu'ils agissent tout en ne tenant manifestement pas compte des politiques et des règles afin de garnir les poches d'initiés libéraux.
La vérificatrice générale a clairement indiqué que la responsabilité de ce scandale incombait directement au du , qui n'a pas suffisamment surveillé les contrats qui étaient accordés à des proches des libéraux. Le ministre a totalement manqué à son devoir de protéger les contribuables canadiens.
La vérificatrice générale a également publié un rapport accablant sur les contrats financés par les contribuables que le a accordés à ses amis bien branchés de McKinsey. La vérificatrice générale a découvert qu'au cours des dernières années, McKinsey s'est vu attribuer des contrats à hauteur de près de 200 millions de dollars et que 90 % des contrats attribués à McKinsey l'ont été sans respecter les lignes directrices applicables. Ne voit-on pas une tendance se dessiner? Dans de nombreux cas, l'objectif du contrat n'était pas clair et il n'était même pas certain que le résultat souhaité a été atteint.
Il y a mieux, ou, devrais-je dire, il y a pire. Dans un cas, l'Agence des services frontaliers du Canada a constaté que McKinsey ne remplissait pas les conditions requises pour un contrat. Les députés peuvent-ils deviner ce qu'elle a fait? Elle a révisé le cahier des charges pour que McKinsey se qualifie. Ce n'est pas tout. Le gouvernement libéral a souvent attribué ces contrats directement à McKinsey et n'a même pas pris la peine d'expliquer pourquoi il était justifié de procéder sans appel d'offres. Les députés peuvent-ils imaginer cela? Il s'agit d'une multinationale dont le chiffre d'affaires s'élève à des milliards de dollars. C'est tout à fait préoccupant.
Environ 70 % de tous les contrats attribués à McKinsey étaient de gré à gré. Pire encore, dans 77 % des cas, soit dans 13 des 17 contrats qu'il a confiés à McKinsey et qui comportaient des données sensibles, le gouvernement libéral lui a permis de travailler sans les habilitations de sécurité nécessaires.
Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi le gouvernement s'est-il donné tant de mal pour enfreindre les règles? À l'époque, McKinsey était dirigée par Dominic Barton, ce qui pourrait expliquer les choses. Il était un ami proche et un conseiller du et de la . Il n'est donc pas surprenant que les libéraux aient donné des centaines de millions de dollars à McKinsey.
Dominic Barton était le personnage clé du Conseil consultatif en matière de croissance économique des libéraux et de leur Comité-conseil sur l'Indo‑Pacifique. C'est aussi Dominic Barton qui a eu l'idée de créer la Banque de l'infrastructure du Canada, qui est un échec en plus d'être minée par les scandales. Ce sont Dominic Barton et McKinsey qui ont dû payer près de 600 millions de dollars en dommages-intérêts pour avoir contribué à créer la crise des opioïdes. Malgré cela, le a nommé Dominic Barton au poste d'ambassadeur du Canada en Chine.
Nous ne pouvons pas oublier l'application ArnaqueCAN et le rapport accablant de la vérificatrice générale qui a été publié en février dernier. Ce rapport découle d'une motion présentée par les conservateurs qui demandait à la vérificatrice générale de procéder à une vérification de gestion, y compris pour les paiements, les contrats et la sous-traitance pour tous les aspects de l'application ArriveCAN, et d'accorder la priorité à cette enquête. Qu'a constaté la vérificatrice générale? Les députés l'ont deviné. Elle a constaté un mépris flagrant pour les pratiques de gestion et une incapacité d'évaluer le coût réel de cette application en raison du manque d'information disponible pour effectuer une vérification en bonne et due forme. Cette application aurait dû coûter 80 000 $ aux Canadiens, mais son coût a explosé pour atteindre 60 millions de dollars, et probablement plus.
Les dépenses scandaleuses du gouvernement ont mis en péril l'avenir des Canadiens. Elles ont créé une crise du coût de la vie, ce qui fait que les Canadiens ont du mal à se nourrir et à se loger. Le gouvernement n'a pas su répondre aux besoins des Canadiens à tous les égards. Un nombre record de deux millions de Canadiens ont recours aux banques alimentaires en un seul mois. Le coût des logements a doublé. Les prêts hypothécaires ont doublé. Plus de 50 % des Canadiens sont à 200 $ ou moins de la faillite, mais le gouvernement refuse encore d'assumer toute responsabilité pour ses 9 années de mauvaise gouvernance.
Après neuf ans de ce , la vie n'a jamais été aussi difficile pour les Canadiens. Les amis bien placés des libéraux n'ont jamais eu la vie aussi belle. Le premier ministre a transformé Technologies du développement durable Canada en caisse noire pour les proches du Parti libéral, comme l'indique clairement un enregistrement secret d'un haut fonctionnaire qui a dénoncé l'incompétence flagrante du gouvernement libéral, affirmant que les décisions de Technologies du développement durable Canada étaient « presque du niveau du scandale des commandites en matière d’attribution de fonds ».
Le n'en vaut pas le coût et la corruption. La Chambre a le devoir de faire la lumière sur les échecs et la corruption du gouvernement et de fournir des réponses aux Canadiens. C'est pourquoi j'espère que tous les députés voteront en faveur de cette motion, qui assurerait une plus grande transparence pour les Canadiens.
Une fois au pouvoir, les conservateurs pleins de bon sens mettront fin à la corruption et redresseront le budget en congédiant les experts-conseils grassement payés.
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Madame la Présidente, je prends la parole pour appuyer la motion des conservateurs qui demande aux libéraux de mettre fin à leur dissimulation et de remettre à la Chambre et à la GRC tous les documents liés à la corruption et aux transactions intéressées concernant la caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars des libéraux, aussi connue sous le nom de Technologies du développement durable Canada.
La quantité stupéfiante de corruption, de conflits et de transactions intéressées a été révélée dans le rapport de la vérificatrice générale qui a été déposé à la Chambre en début de semaine. C'est le résultat direct d'une culture de la corruption ancrée dans le gouvernement libéral corrompu. La preuve en est qu'avant l'arrivée au pouvoir des libéraux, Technologies du développement durable Canada fonctionnait bien sous le gouvernement conservateur Harper. C'est ce que prouve un rapport de 2017 du vérificateur général qui remonte à l'ère Harper et qui a donné une bonne note à Technologies du développement durable Canada.
La débandade éthique à Technologies du développement durable Canada a commencé exclusivement sous la gouverne des libéraux et, plus précisément, sous celle de l'ancien ministre de l'Industrie, Navdeep Bains, et de l'actuel . Pour ce qui est de la date à laquelle cela a commencé, je dirais que cela s'est produit lorsque Navdeep Bains, le bon ami du , a décidé, pour des raisons purement politiques, de congédier le président que M. Harper avait nommé à la tête du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada, qui avait reçu une bonne note du Bureau du vérificateur général pendant qu'il occupait ce poste, et de remplacer ce président par Mme Annette Verschuren.
La nomination de Mme Verschuren posait un problème majeur, parce qu'elle était en position de conflit d'intérêts grave, à savoir que son entreprise recevait de l'argent de Technologies du développement durable Canada. Navdeep Bains a été mis en garde à plusieurs reprises contre ce grave conflit d'intérêts, notamment par Annette Verschuren elle-même, qui, et c'est tout à son honneur, a déclaré qu'elle était en conflit d'intérêts. Navdeep Bains ne s'en est pas soucié et, au diable les conflits d'intérêts, il a nommé Annette Verschuren à la présidence. La culture au sein de toute organisation commence au sommet, et la culture qui a été établie par Navdeep Bains à Technologies du développement durable Canada était une culture où les conflits d'intérêts n'avaient pas d'importance.
Quand je repense à ce qui s'est passé depuis et aux décisions prises par Navdeep Bains, autant la nomination de Verschuren que celle de plusieurs autres administrateurs, il me semble évident que Navdeep Bains voulait transformer Technologies du développement durable Canada en une caisse noire où les proches des libéraux pouvaient truquer le système pour se remplir les poches en escroquant les contribuables. C'est précisément ce qui s'est produit à Technologies du développement durable Canada, et Navdeep Bains en est l'architecte.
Pendant des années, Navdeep Bains, ancien ministre de l'Industrie, et le actuel ont fermé les yeux sur toutes sortes de conflits d'intérêts, et des dizaines de millions de dollars de l'argent des contribuables ont été dépensés de façon inappropriée à Technologies du développement durable Canada. La seule fois où le ministre a prétendu s'intéresser à la corruption à Technologies du développement durable Canada, c'est lorsqu'un dénonciateur a sonné l'alarme au sujet des quelque 40 millions de dollars en fameuses prestations de secours pour la COVID que le conseil d'administration a approuvés. Dans son rapport, la vérificatrice générale a déterminé que ces prestations de secours contrevenaient à l'accord de contribution conclu avec le ministère de l'Industrie, et qu'il y avait 66 cas de conflits d'intérêts liés à l'approbation de fonds par les membres du conseil d'administration ayant été acheminés à des entreprises dans lesquelles ils avaient des intérêts.
Je dois souligner qu'Annette Verschuren, la présidente du conseil d'administration, a en fait proposé les deux motions visant à détourner des fonds de Technologies du développement durable Canada vers ses propres entreprises. La pourriture et la corruption étaient flagrantes. On ne s'en cachait même pas. Cela dit, pire que les paiements de secours résultant de la COVID‑19, la vérificatrice générale a constaté 186 cas de conflits d'intérêts impliquant des membres du conseil d'administration et des consultants. Dans 90 cas, les membres du conseil d'administration ont voté pour l'approbation du détournement de fonds vers des entreprises dont ils détenaient des parts et tiraient des profits, et ce, sans même avoir déclaré un conflit d'intérêts. Quelque 76 millions de dollars ont été versés à ces entreprises, avec l'approbation des membres du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada.
Il n'y a pas que ces 76 millions de dollars, qui déjà, représentent une somme énorme. Des dizaines de millions de dollars des contribuables ont également été détournés vers les entreprises des membres du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada pendant le mandat de ces derniers. Par exemple, au cours de la période où elle a siégé au conseil d'administration, la bonne amie et ancienne collègue du , Andrée‑Lise Méthot, a bénéficié de non moins de 42,5 millions de dollars provenant de Technologies du développement durable Canada, lesquels ont été versés à ses entreprises. Puis, il y a Guy Ouimet, un autre membre du conseil d'administration, dont les entreprises ont reçu 4 millions de dollars de financement de Technologies du développement durable Canada, ou encore l'initié du Parti libéral et ancien employé politique libéral Stephen Kukucha, dont les entreprises ont reçu 25 millions de dollars de Technologies du développement durable Canada au cours de son mandat au sein du conseil d'administration.
Cela témoigne non seulement de conflits d'intérêts majeurs et graves, mais aussi du fait que des membres du conseil d'administration ont enfreint la loi. Ils ont enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts. Les membres du conseil d'administration sont titulaires d'une charge publique. Ils sont tenus de se conformer à la Loi sur les conflits d'intérêts et à la Loi sur la Fondation du Canada pour l'appui technologique au développement durable, comme l'a déterminé la vérificatrice générale. Le paragraphe 12(2) de la Loi sur la Fondation du Canada pour l'appui technologique au développement durable prévoit très clairement qu'il est interdit aux membres du conseil d'administration de tirer un profit ou un avantage des décisions du conseil, et ils ont en ont tiré un gros profit.
De plus, 59 millions de dollars ont été consacrés de façon inappropriée à des projets non conformes à l'accord de contribution conclu avec le ministère de l'Industrie, et ce n'est que la pointe de l'iceberg, parce qu'il ne s'agit là que des projets audités par la vérificatrice générale. La vérificatrice générale a conclu qu'il y avait probablement beaucoup d'autres projets auxquels des fonds avaient été consacrés de façon inappropriée. Pendant tout ce temps, un sous-ministre adjoint assistait à toutes les réunions du conseil d'administration où ces décisions étaient prises, où les membres du conseil d'administration avaient des conflits d'intérêts et où des fonds étaient attribués en contrevenant aux accords de contribution, et l'ancien ministre Bains ainsi que le actuel n'ont rien fait. Le ministre actuel a fermé les yeux jusqu'à ce qu'il se fasse prendre.
Un haut fonctionnaire du ministère de l'Industrie a déclaré que les choses allaient si mal à Technologies du développement durable Canada qu'il a dit que c'était presque « du niveau du scandale des commandites ». D'après ce que nous savons du rapport de la vérificatrice générale, qui ne fait probablement qu'effleurer la surface de la corruption et des transactions intéressées à TDDC, il semble que la situation soit bien pire que le scandale des commandites. Il s'agit potentiellement de centaines de millions de dollars qui ont été distribués de manière inappropriée et dont les membres du conseil d'administration ont profité.
En terminant, je dirai simplement que c'est la raison pour laquelle il est temps que les libéraux cessent leurs manœuvres de dissimulation. Il est temps de remettre les documents à la GRC. Il faut appeler la cavalerie.