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Monsieur le Président, nous en sommes au deuxième mois du plus long débat sur une question de privilège de l'histoire de la Chambre des communes et du pays. Cela fait deux mois que les libéraux se défilent devant leurs responsabilités à la suite de la décision du Président demandant, en accord avec les autres partis de l'opposition, que le gouvernement produise les documents. Bien entendu, il s'agit d'un pouvoir constitutionnel que la Chambre possède: elle peut ordonner la comparution de personnes et la production de documents ou de dossiers. C'est la décision qui a été rendue, mais cela fait deux mois que les libéraux s'évertuent à se soustraire à leur véritable obligation à l'égard de la Chambre. Ils s'efforcent de contourner leur obligation constitutionnelle à la suite d'une décision de la Chambre ordonnant la production de documents portant sur la caisse noire environnementale de 400 millions de dollars.
Bien entendu, on sait que les 400 millions de dollars que les membres du conseil d'administration nommés par les libéraux ont utilisés pour s'enrichir proviennent des fonds publics. Ces membres du conseil d'administration nommés par les libéraux ont en fait été impliqués dans 186 conflits d'intérêts échelonnés sur quelques années. Pratiquement tous les jours, les membres votaient sur la façon dont ils allaient dépenser l'argent à leur propre avantage financier. Les libéraux retiennent tous les documents à ce sujet. Ils ont fourni quelques documents caviardés, mais ils ne les ont pas divulgués dans leur intégralité. Ils ne les ont pas divulgués non caviardés. À notre avis, ils doivent les remettre à la police.
Il s'agit d'un scandale important. On parle de 400 millions de dollars. Des scandales et de la corruption impliquant des sommes bien moindres ont déjà fait tomber des gouvernements libéraux. Une somme de 400 millions de dollars, ce n'est pas rien. La dernière fois que j'ai pris la parole à la Chambre, j'ai expliqué que 400 millions de dollars, c'est l'équivalent des impôts sur le revenu de 22 000 familles canadiennes qui travaillent toute une année. Elles ont fait ce travail juste pour être en mesure de verser 400 millions de dollars à des proches du Parti libéral.
Nous avons ordonné la production des documents. Les libéraux refusent de les remettre. Depuis deux mois, la Chambre est en grande partie paralysée. Comme je l'ai dit, il s'agit du plus long débat sur une question de privilège de l'histoire du Canada, ce qui nous amène à nous demander ce que les libéraux ont à cacher. Cela doit être très grave pour qu'ils mettent de côté tous les autres travaux de la Chambre, et je parlerai de ce que le NPD a fait pour permettre au gouvernement de s'en tirer impunément.
Pendant deux mois entiers, aucun projet de loi du gouvernement n'a été adopté ni vraiment débattu. Nous sommes en situation de gouvernement minoritaire, ce qui signifie que des élections pourraient être déclenchées à tout moment. Le temps presse si le gouvernement libéral veut accomplir quoi que ce soit dans ses derniers jours. Or, depuis deux mois, le gouvernement fuit son obligation de rendre des comptes. C'est très évident. Il est très clair que nos soupçons sont fondés et que ces documents contiennent de l'information très compromettante. La corruption libérale dans ce dossier est probablement beaucoup plus grave qu'on ne le pense. Sinon, pourquoi les libéraux auraient-ils toléré qu'aucune de leurs initiatives n'aille de l'avant pendant deux mois? Il n'y a pas d'autre explication logique.
Je pense que la situation est très grave. Bien sûr, nous avons fréquemment observé ce genre de comportement au cours des dernières années. Les députés se souviendront, par exemple, que les libéraux ont prorogé le Parlement pour dissimuler leurs scandales et ont déclenché des élections pour éviter de produire les documents du laboratoire de Winnipeg. En pleine pandémie, les libéraux ont déclenché les élections les plus clivantes des dernières années, au cours desquelles le libéral a dressé les Canadiens vaccinés contre les Canadiens non vaccinés. Ils ont déclenché ces élections pour éviter de rendre publics les documents du laboratoire de Winnipeg, qui impliquaient deux scientifiques ayant des liens avec l'Armée populaire de libération en Chine.
En fait, pour la première fois en un siècle, une personne a été sommée de se présenter à la barre pour produire les documents. Cependant, le gouvernement n'a pas ménagé les efforts pour que les documents ne soient pas dévoilés. Les libéraux ont déclenché des élections pour éviter que leur contenu soit révélé.
Bien sûr, la prorogation a eu lieu au beau milieu du scandale de l'organisme UNIS, quand les libéraux avaient accordé 1 milliard de dollars à ce qui s'est avéré, au bout du compte, un organisme plutôt médiocre: l'organisme UNIS. L'organisme était aussi à la solde de la famille du libéral. Le gouvernement faisait leur promotion et les payait pour participer à diverses conférences et balados. C'était vraiment quelque chose.
Ce n'est pas la première fois que cela arrive: une prorogation pour éviter de rendre des comptes et des élections pour éviter d'avoir à produire des documents. Peut-être que l'une de ces deux choses s'en vient. Jusqu'où les libéraux iront-ils pour éviter que la GRC examine ces documents? Là encore, il s'agit des conflits d'intérêts dont on connaît l'existence; il pourrait y en avoir beaucoup d'autres. Cependant, après avoir examiné seulement une partie de la caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars, la vérificatrice générale a été en mesure de trouver 186 cas de conflit d'intérêts. Pratiquement tous les jours, des membres du conseil d'administration nommés par les libéraux votaient pour que l'argent des contribuables les enrichisse. Pensez au nombre de personnes au Canada qui ont dû travailler toute une année loin de leur famille pour que 400 millions de dollars de leur impôt fédéral servent à enrichir des proches du Parti libéral en situation de conflit d'intérêts. C'est scandaleux et, à mon avis, si les libéraux ont passé deux mois entiers à éviter de produire les documents, sacrifiant leur propre programme dans les derniers jours de leur règne, cela signifie que la vérité doit être vraiment gênante. C'est la seule explication.
Si on examine les initiatives écologiques des libéraux au cours des neuf dernières années, on constate qu'elles sont assez incroyables. Quand on y regarde de plus près, on constate que les libéraux prétendent avoir consacré 100 milliards de dollars à la lutte contre les changements climatiques, mais que ces dépenses n'ont donné absolument aucun résultat concret. C'est un chiffre effarant. En fait, un article sur le rapport de l'automne 2023 du commissaire à l'environnement indique ceci: « Le rapport a brossé un sombre tableau de la réduction des émissions au Canada au cours des 20 dernières années en indiquant que les seules réductions importantes ont eu lieu pendant la crise financière de 2008 et la pandémie de COVID‑19, qui avaient peu à voir avec la politique de réduction des émissions. » Par conséquent, les émissions ont diminué en pleine pandémie, quand tout le monde a été forcé de rester à la maison pendant des semaines, de ne pas se déplacer en voiture, de ne pas voyager et de ne rien faire: on ne pouvait même pas vraiment sortir de la maison ni voir qui que ce soit. Depuis que les libéraux sont arrivés au pouvoir, il n'y a pas eu d'autre réduction significative des émissions au Canada. En fait, le commissaire à l'environnement a dit: « Le Canada est le seul pays du G7 qui n'a réalisé aucune réduction des émissions depuis 1990. » C'est incroyable, nous avons dépensé 100 milliards de dollars sans obtenir de résultats.
Le Bureau du vérificateur général a signalé ceci: « [...] les émissions de gaz à effet de serre du Canada ont augmenté depuis la signature de l'Accord de Paris, ce qui fait du Canada le pays avec la pire performance de toutes les nations du G7 [...] depuis la Conférence des Parties qui a eu lieu à Paris (France) en 2015. » C'était en 2021. Par conséquent, tout cet argent a été jeté par les fenêtres.
En fait, les libéraux ont proposé ce qu'on appelle le fonds Accélérateur net zéro, mais ce que j'ai trouvé intéressant à ce sujet, c'est qu'ils ont proposé 8 milliards de dollars. Des milliards de dollars, ce n'est tout simplement rien pour les libéraux. Peu importe le temps et les efforts que les Canadiens ont dû déployer pour produire tous ces impôts fédéraux sur le revenu, les libéraux vont dépenser cet argent comme si c'était de la menue monnaie. Par conséquent, 8 milliards de dollars ont été consacrés au fonds Accélérateur net zéro, et ce qui est vraiment intéressant à ce sujet, c'est qu'ils ont constaté qu'il n'y avait pas de reddition de comptes pour l'argent consacré à la réduction des émissions. Ils se contentent de distribuer des milliards de dollars à diverses entreprises, sans aucun élément mesurable. Il n'y a rien pour montrer à la population que le gouvernement a donné de l'argent à des entreprises, qu'elles se sont engagées à contribuer à réduire les émissions d'une certaine façon et que le gouvernement les tient responsables du respect de cet engagement en échange de milliards de dollars provenant des contribuables.
Le même manque de responsabilité s'observe dans tous les ministères. En fait, le gouvernement libéral fait toutes ces grandes annonces financières, sans se soucier du fait que l'on a doublé la dette nationale, qui est passée de 1 demi-billion de dollars à bien plus de 1 billion de dollars en neuf ans. En moins de neuf ans, le gouvernement libéral a doublé la dette cumulée au cours de presque 150 ans par tous les premiers ministres. Les libéraux parlent de tous ces milliards, mais il ne semble pas y avoir de retombées concrètes. C'est comme si annoncer tous ces milliards n'était pas plus compliqué que de couper des rubans et qu'ils n'avaient rien d'autre à faire. On ne s'intéresse pas vraiment à l'impact réel de ces fonds. C'est comme s'ils pensaient que le succès se mesure à la quantité d'argent qu'ils dépensent, et non aux résultats qu'ils obtiennent. C'est ce que nous constatons avec une grande partie des prétendues dépenses vertes.
Dans certains cas, le gouvernement ne savait pas si le fonds Accélérateur conduirait à une réduction des émissions. En effet, le commissaire à l'environnement a fait la déclaration suivante devant le comité de l'environnement: « Nous avons aussi constaté que le ministère ne savait pas toujours à combien s'élèverait la réduction des émissions de [gaz à effet de serre] de la plupart des entreprises participant à l'initiative [Accélérateur net zéro], ou si le financement accordé entraînerait une réduction des émissions. » Une fois de plus, comment les libéraux peuvent-ils ignorer tout le travail que les Canadiens ont dû accomplir pour fournir cet argent au gouvernement fédéral et le jeter par les fenêtres sans faire aucun suivi, encore et encore?
Ce n'est pas seulement dans le cas des émissions de gaz à effet de serre que nous ne voyons pas de mesure concrète, malgré les dépenses de près de 100 milliards de dollars, selon les libéraux; c'est aussi dans l'ensemble des ministères. En fait, nous pouvons examiner la situation économique du pays et tous les milliards qui y sont consacrés. Encore une fois, les libéraux évaluent le succès en fonction des fonds qu'ils dépensent et non en fonction des résultats. Si nous examinons les résultats, que voyons-nous? Au Canada, un enfant sur cinq vit dans la pauvreté. Selon l'Armée du Salut, un parent sur quatre mange moins parce qu'il n'a pas les moyens de subvenir aux besoins de toute sa famille. Ils mangent moins pour que leurs enfants puissent manger. Nous sommes censés être un pays du G7, l'un des pays les plus riches au monde. Nous sommes le pays avec la deuxième plus grande superficie au monde. Nous avons la chance d'avoir des ressources naturelles que presque tous les autres pays envieraient. Nous avons une population instruite, travaillante et aimable, mais il y a un parent sur quatre qui mange moins, un enfant sur cinq qui vit dans la pauvreté et 2 millions de personnes qui se rendent dans une banque alimentaire chaque mois. Après neuf ans de gouvernement libéral, c'est le retour des soupes populaires.
La situation est incroyable, malgré la fortune dépensée par le gouvernement avec la promesse, chaque fois qu'il a fait une annonce, que cette mesure-là améliorerait vraiment les choses. Malgré cela, il ne fait qu'empirer la situation. Combien le gouvernement a-t-il consacré au logement? Y a-t-il consacré 80 milliards de dollars? Le prix des maisons et des loyers a doublé depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux il y a 9 ans, malgré les 80 milliards de dollars qu'ils ont dépensés pour le logement. Beaucoup d'argent durement gagné par les contribuables a été consacré au logement, mais le coût du logement a tout de même doublé. Il a même plus que doublé à ce jour.
Environ les deux tiers des milléniaux n'auront jamais les moyens de devenir propriétaires, c'est bien cela? Ce symbole de liberté et de prospérité représentait une promesse. Pendant des générations, des gens ont pu travailler dur, se marier, fonder une famille, acheter une maison et prendre leur retraite dans la dignité, grâce à tous les efforts déployés par les générations précédentes de Canadiens, une vérité empreinte de leur sang, de leur sueur et de leurs larmes. Le Canada offrait une promesse de prospérité. Maintenant, les deux tiers des jeunes n'auront jamais les moyens de devenir propriétaires, alors qu'ils font pourtant partie de la génération la plus scolarisée de l'histoire du pays, qu'ils sont travaillants et qu'ils rêvent grand.
Le Canada a la deuxième plus grande superficie au monde. Nous avons des arbres en abondance. Nous disposons de tous les matériaux nécessaires et de tout l'espace requis pour construire des logements. Les libéraux ont réalisé de soi-disant investissements de 80 milliards de dollars, et pourtant le prix des logements a doublé. Le rêve d'accéder à la propriété s'est évaporé pour les deux tiers de ma génération après neuf années de gouvernement libéral.
C'est sans parler de la criminalité et du dysfonctionnement de notre système de justice pénale. Les crimes violents ont augmenté de 50 %, les crimes commis avec des armes à feu, de 116 %, et les agressions sexuelles, de 75 %; nous savons que la grande majorité de ces dernières touchent les femmes. Dès qu'il en a l'occasion, le gouvernement se félicite de sa politique féministe. Pourtant, en 9 ans, le nombre d'agressions sexuelles a augmenté de 75 % au Canada, et celui des sévices sexuels infligés aux enfants, de 120 %. Le gouvernement a présenté de nouveaux projets de loi en matière de justice qui ont eu une grave incidence et qui se sont traduits par une grande criminalité.
Nous avons entendu des associations de policiers de tout le pays et des premiers ministres provinciaux de toutes les allégeances politiques dire qu'une réforme de la mise en liberté sous caution s'impose. C'est ce que nous entendons sans cesse, mais le gouvernement ne fait rien. Le gouvernement a présenté un maigre projet de loi de sept pages qui a reçu la sanction royale il y a maintenant un an. Il est évident qu'il n'a eu aucun effet.
Des gens se font encore tirer dessus ou tuer par des individus qui sont en liberté sous caution et qui ont été soit en liberté sous caution, en probation ou en libération conditionnelle toute leur vie. Curieusement, ils venaient d'être remis en liberté sous caution en promettant qu'ils respecteraient les règles pour la première fois de leur vie, et pourtant ils avaient prouvé maintes et maintes fois qu'ils constituaient un danger pour la société. C'est de la folie.
Les Canadiens méritent de se sentir en sécurité dans leur pays. Ils méritent de pouvoir utiliser le transport en commun sans craindre d'être poignardés par quelqu'un qui est en liberté sous caution. Ils méritent de pouvoir stationner leur voiture dans leur entrée de cour en sachant qu'elle y sera encore le lendemain matin. Il fut un temps où les choses étaient ainsi au Canada. Il fut un temps où nous ne nous préoccupions pas de ce genre de choses. Or, il semble que la situation ne fait qu'empirer.
Des milliers de campements de sans-abri ont vu le jour aux quatre coins du pays. À l'évidence, cette situation est un indicateur clair de la pauvreté et du vandalisme économique qui découlent des mauvaises décisions prises par les libéraux pendant neuf ans. Il y a beaucoup de dysfonctionnement, et la criminalité est forte.
Au cours des 13 derniers mois, les manifestations se sont succédé à la suite de l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël, au cours de laquelle des centaines de personnes ont été prises en otage, plus d'un millier de personnes ont été brutalement et sauvagement assassinées, des femmes ont été violées, torturées et tuées de façon brutale, des enfants ont été brûlés vifs et abattus et des aînés ont été maltraités, battus et tués.
Je me souviens d'avoir vu certaines des vidéos. Je n'arriverai jamais à me faire sortir de la tête les images de la barbarie de l'attaque. J'ai vu ce qui s'est passé dans les rues par la suite et j'ai entendu les propos qui ont été tenus sur la communauté juive. Il y a eu du grabuge, et des entreprises juives ont été ciblées.
La situation a pris une telle ampleur qu'il y a eu des émeutes à Montréal l'autre jour, où quelqu'un a été filmé en train de crier que « la solution finale » pour le peuple juif « s'en vient ». Nous sommes bien au Canada, en 2024. C'est ce qui se passe dans ce pays. C'est ce que l'on a permis de se produire au cours des dernières années.
Les Canadiens d'origine juive ne se sentent pas en sécurité dans leur propre pays; au Canada, en 2024, ils craignent de s'afficher. Ils ne se sentent pas en sécurité dans leur entreprise. Des manifestations ont été organisées dans leurs foyers pour personnes âgées. Leurs synagogues ont été incendiées et vandalisées. Les écoles de leurs enfants ont été criblées de balles.
On doit assurer la protection des députés juifs en tout temps. Ils craignent pour leur vie simplement parce qu'ils défendent les Canadiens juifs et leurs principes à l'égard d'Israël. Leur vie a été menacée. Qu'a fait le Parlement? Rien n'a été fait à cet égard. Le gouvernement libéral n'a pas pris de position ferme dans les 13 mois qui ont suivi l'attaque.
Le Comité permanent de la sécurité publique et nationale du Canada est chargé de se pencher sur les questions de sécurité publique et nationale. Les Canadiens juifs, qui représentent moins de 1 % de la population, sont la population la plus ciblée au pays, en particulier depuis 13 mois, et le comité de la sécurité publique et nationale n'a rien fait à ce sujet.
Les libéraux ont bloqué des motions ou ont tenté de les diluer à toutes les occasions. Les enregistrements en témoignent. Les conservateurs ont tenté à maintes reprises de soulever la question au comité de la sécurité publique. Ce qui est arrivé aux Canadiens juifs dans ce pays à la suite des événements du 7 octobre 2023 est évidemment une question de sécurité publique et de sécurité nationale d'une importance capitale pour notre pays.
Le Hamas a applaudi la décision du gouvernement libéral de se ranger de son côté. Penser que cela n'a pas enhardi certains des manifestants les plus ignobles, que cela n'a eu aucune répercussion, c'est se bercer d'illusions. À tous les égards, le pays connaît de graves problèmes. La situation des Canadiens juifs s'est grandement dégradée au cours des 13 derniers mois. Pourtant, le Comité permanent de la sécurité publique et nationale du Canada refuse d'examiner concrètement cette question.
Je n'ai même pas parlé des multiples complots terroristes contre la communauté juive qui ont été déjoués. Au cours de la dernière année seulement, il y en a eu deux, voire trois, qui ciblaient une communauté simplement parce qu'elle était juive. En décembre 2023, un rassemblement a eu lieu sur la Colline du Parlement en faveur de la libération des otages. Le y était, ainsi que la , qui est juive. D'autres députés y ont aussi participé. En fait, deux députés libéraux y étaient.
Apparemment, alors que les participants l'ignoraient — il en a été question publiquement que 10 mois après les faits —, deux jeunes, des adolescents, affiliés à un groupe terroriste avaient directement contribué à la préparation d'un attentat à la bombe visant le rassemblement sur la Colline du Parlement. Un attentat à la bombe avait été planifié au cœur de notre démocratie, ici même, sur la Colline du Parlement, pour cibler des Canadiens juifs parce qu'ils étaient juifs.
Le comité de la sécurité publique et nationale du Canada croit-il vraiment qu'il ne vaut pas la peine de nous pencher là-dessus? En quoi est-il acceptable que, de tous les comités, celui qui est chargé de cette question ne juge pas prioritaire de se concentrer précisément sur la menace de l'antisémitisme, les complots terroristes et les violences extrêmes en recrudescence à l'encontre des juifs? Le comité de la sécurité publique et nationale ne remplit pas sa fonction.
Les conservateurs continueront de faire pression, parce que nous croyons que ce qui se passe est tout simplement inacceptable. Nous estimons que le gouvernement n'a pas pris cette réalité au sérieux et qu'il n'a pas envoyé un message très clair aux personnes ignobles qui réclament « la solution finale » pour les juifs. Où est la réponse énergique? Où est la solidarité avec les Canadiens juifs et leur famille en Israël, qui a évidemment le droit de se défendre face à la pire attaque contre le peuple juif depuis l'Holocauste?
Récemment, j'ai parlé de ces enjeux au CJPAC. Deux femmes sont venues me voir après ma présentation et elles étaient très émotives. L'attaque a eu lieu il y a 13 mois, je le répète. J'avais devant moi deux femmes de carrière, et je voyais qu'elles vivaient des moments difficiles. Elles m'ont raconté que, depuis le jour de l'attaque, elles se sentent délaissées. Les Canadiens d'origine juive se sentent délaissés, comme si le gouvernement les avait abandonnés, qu'il avait tourné le dos à leurs proches en Israël, qu'il ne cherchait plus à répondre à leurs besoins et qu'il faisait comme s'il n'y avait pas, ici même au pays, des gens liés à des groupes terroristes qui veulent les massacrer et les faire disparaître.
Je suis la vice-présidente du comité de la sécurité publique et les libéraux empêchent le comité de se pencher sur cet enjeu. Quel genre de message cela envoie-t-il à ceux qui veulent du mal aux Canadiens d'origine juive? Les libéraux membres du comité devraient avoir honte. Nous devrions étudier cette question sans attendre. Les conservateurs vont continuer de défendre les Canadiens d'origine juive au sein du comité; nous n'arrêterons jamais de le faire.
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Madame la Présidente, hier soir, nous avons vu le Parti conservateur voter contre le fait d'accorder aux Canadiens, pendant la période des Fêtes, un congé de TPS, bien que les conservateurs aient eux-mêmes fait campagne en faveur d'un tel congé. À l'époque, leur rutilant avait même retransmis sur Twitter l'idée d'accorder un congé de TPS pendant le temps des Fêtes.
La seule différence, c'est qu'ils proposaient un congé de quatre semaines, alors que le nôtre est de huit semaines. Leur réaction n'a rien d'hypocrite, n'est-ce pas? Ils rétorqueront qu'ils sont contre la mesure que nous avons proposée, mais qu'ils souhaitent abolir la taxe. Que veulent-ils dire par « abolir la taxe »? Qu'ils vont éliminer la remise sur le carbone.
Ils ne se soucient pas de l'environnement, mais ils vont éliminer la remise sur le carbone. Grâce à cette remise, la grande majorité des Canadiens reçoivent pourtant une somme plus élevée que celle qu'ils ont payée. Les conservateurs souhaitent priver les Canadiens non seulement d'un congé fiscal, mais aussi de la remise sur le carbone. Ils répandent toutes sortes de mésinformation sur ces deux questions, ce qui me fait dire qu'ils n'ont aucune honte. Ils n'y voient aucun problème.
Venons-en à aujourd'hui. Pourquoi le Parlement est-il aussi dysfonctionnel? Ce n'est pas à cause des néo-démocrates, des libéraux, des verts ni, jusqu'à un certain point, des bloquistes. C'est à cause du Parti conservateur du Canada.
La vérité, c'est que, il y a six ou sept mois, il y a eu un ordre où, oui, la majorité des députés ont voté pour que des documents non caviardés soient envoyés directement de la Chambre à la GRC. Le gouvernement s'y est opposé. Le gouvernement n'a qu'une minorité de députés. Il s'y est opposé, oui, parce qu'il ne pensait pas qu'il était approprié de donner des documents non caviardés à la GRC. Le commissaire de la GRC a dit qu'il ne veut pas de ces documents. La vérificatrice générale du Canada a dit qu'elle n'est pas en faveur de la remise des documents à la GRC. D'autres juristes ont dit la même chose.
Qu'est-il arrivé? Le Président a conclu que l'affaire devait être renvoyée au comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Qu'est-ce que le Parti conservateur a fait? Les conservateurs ont proposé une motion qui demande de renvoyer l'affaire au comité de la procédure et des affaires de la Chambre. C'est une motion des conservateurs.
Les députés conservateurs ont jusqu'à maintenant fait plus de 200 discours au sujet de la propre motion du Parti conservateur du Canada parce qu'ils refusent de la mettre aux voix. Le résultat direct de ce refus, qui frôle à mon avis l'outrage au Parlement, c'est que la Chambre n'a pas pu accomplir le travail qu'elle a à faire pour soutenir les Canadiens en adoptant des projets de loi importants, dont certains que les conservateurs appuient. J'en aurais beaucoup à dire au sujet de l'hypocrisie, mais je n'aurai pas assez de temps pour m'aventurer sur ce terrain.
À cause de son chef, le Parti conservateur se soucie plus de ses propres intérêts que de ceux des Canadiens. Les Canadiens en font les frais. Nous avons présenté un projet de loi contre les méfaits pour protéger les enfants des prédateurs sur Internet, mais les conservateurs ne veulent pas en débattre. Nous avons présenté un projet de loi afin que les poursuites à l'encontre de militaires pour des infractions de nature sexuelle soient traitées par les tribunaux civils plutôt que militaires. Tout le monde l'appuie, même le Parti conservateur, mais les conservateurs ne veulent pas en entendre parler parce qu'ils veulent continuer à faire de l'obstruction.
Hier, nous avons dû obtenir l'appui des néo-démocrates pour pouvoir tenir un débat en vue de donner un congé de taxe aux Canadiens. Les conservateurs nous ont forcés à imposer la clôture, puis ils nous ont critiqués pour l'avoir fait. N'est-ce pas ridicule? Doit-on s'en étonner?
L'actuel du Parti conservateur a été le secrétaire parlementaire de Stephen Harper, le seul premier ministre à avoir été reconnu coupable d'outrage au Parlement. L'actuel chef du Parti conservateur était l'homme de confiance de ce premier ministre-là. Peut-on être surpris que le chef du Parti conservateur n'ait absolument aucun problème à frôler l'outrage sur des questions qui ont des répercussions négatives aussi énormes sur les Canadiens? Les conservateurs devraient avoir honte.
La semaine dernière, le caucus conservateur a fait les manchettes. Le chef fait l'apologie de la liberté qui attend les Canadiens. J'ai toutefois entre les mains une copie de l'article. J'aimerais citer ce que des députés conservateurs disent à propos de leur . Ils ont voulu garder l'anonymat, mais un grand nombre de conservateurs se sont adressés aux médias pour exprimer leurs inquiétudes.
Voici le titre de l'article: « Le bureau [du chef du Parti conservateur] maintient un contrôle strict sur ce que disent et font les députés conservateurs. » Je poursuis avec le premier paragraphe: « [a]près deux ans sous la gouverne [du chef du Parti conservateur], de nombreux députés conservateurs affirment qu'ils sont beaucoup moins libres aujourd'hui qu'avant son arrivée ». Il est ensuite précisé: « Celui qui, pendant la course à la direction de son parti, a promis de faire du Canada “le pays le plus libre du monde” garde un contrôle serré sur les faits et gestes des membres de son caucus. »
L'article se poursuit ainsi:
Le bureau du chef scrute à la loupe les paroles et les gestes des députés conservateurs. On les encourage à faire preuve de partisanerie. Il est hors de question pour eux de fraterniser avec les élus des autres partis.
Ceux qui respectent ces règles sont récompensés. Ceux qui ne le font pas doivent souvent en subir les conséquences.
Quelles sont ces conséquences? On peut vérifier auprès du député d'. L'article se poursuit ainsi: « Certains élus ont l'impression de venir au caucus "pour se faire dire quoi faire et quoi penser" [...] » On peut aussi y lire que « [s]i le chef invente un nouveau slogan, “nous savons qu'il faudra nous en servir” ». Selon une source conservatrice: « "Si on répète les slogans, on est récompensé [...] On est félicité devant tout le caucus d'être un bon partisan." »
Y a-t-il quelqu'un qui se demande pourquoi les députés conservateurs prennent la parole les uns après les autres pour répéter les slogans dignes d'un autocollant pour pare-chocs du du Parti conservateur? C'est parce qu'ils obtiennent une étoile dorée quand ils le font. Ils prennent les Canadiens pour des valises. Les conservateurs sont peut-être dépourvus de substance, mais ils sont experts en slogans. Pour s'en apercevoir, on n'a qu'à regarder la propagande et les foutaises qu'ils diffusent sur les réseaux sociaux: c'est de la mésinformation mur à mur.
Voilà ce qu'est le Parti conservateur d'extrême droite d'aujourd'hui, qui est mené par le bureau du . Les députés d'en face le savent. Si un député vient me parler en aparté ou parler à d'autres membres du caucus libéral, il est surveillé. Ils ne sont pas censés nous parler. S'ils disent quelque chose qui va à l'encontre de ce que le parti pourrait penser, les étoiles dorées qu'ils avaient accumulées vont disparaître. Ils doivent s'en tenir au scénario.
Lors des dernières tribunes politiques auxquelles j'ai participé, tant à CTV qu'à la CBC, les conservateurs brillaient par leur absence. Pourquoi? C'est parce qu'ils ne soutiennent pas les médias grand public, puisque ces derniers veulent leur demander des comptes au sujet d'un grand nombre de choses ridicules qu'ils disent. Cela ressemble beaucoup à l'attitude générale du du Parti conservateur. Le chef du Parti conservateur estime qu'il n'est pas tenu d'obtenir une habilitation de sécurité. Le chef du Bloc québécois, la cheffe du Parti vert et le chef du NPD affirment tous que l'ingérence étrangère est un problème très grave au Canada. Des gens ont été assassinés. D'autres ont été victimes d'extorsion. Il y a eu de l'ingérence politique. D'ailleurs, il y a eu de l'ingérence politique étrangère dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada, au terme de laquelle il a été élu à la tête du parti.
Tous les autres chefs à la Chambre ont reconnu l'importance d'obtenir une habilitation de sécurité, mais pas le du Parti conservateur. Si on veut être stagiaire pour le Parti conservateur, il faut obtenir une habilitation de sécurité, mais si on en est le chef, on peut s'en passer. Les excuses bidon des conservateurs pour expliquer pourquoi leur chef n'obtient pas son habilitation de sécurité ne sont que de la foutaise. Il y a lieu de se demander pourquoi le chef du Parti conservateur refuse d'en obtenir une. Je vais dire aux députés pourquoi. C'est parce qu'il y a, dans son passé, quelque chose qu'il cache et qu'il ne veut pas que les Canadiens découvrent. Les Canadiens ont le droit de savoir.
Voici ce qui est intéressant au sujet de l'ingérence étrangère. Est-ce que les députés se souviennent de l'année dernière, à la même époque? Les conservateurs s'égosillaient au sujet de l’ingérence étrangère. Cependant, ils se sont tus très rapidement lorsqu'ils ont découvert que des conservateurs directement liés au bureau de leur étaient impliqués. Arrêtons-nous ici sur cette question. Nous devons changer de sujet très rapidement.
Au lieu de résoudre des questions importantes pour les Canadiens, qu'il s'agisse de l'économie ou de politiques judicieuses et substantielles, les conservateurs s'opposent continuellement. Ils essaient de dire aux Canadiens qu'ils se soucient de leur sort. Voici quelques-unes des mesures que nous avons prises. Nous avons mis en place le programme pour les personnes handicapées, le programme d'assurance-médicaments, le programme de garderies, le programme de soins dentaires et le programme national d'alimentation en milieu scolaire. Nous pouvons parler de la réduction du taux d'imposition de la classe moyenne canadienne. Nous pouvons parler des augmentations substantielles du Supplément de revenu garanti. Nous pouvons parler de l’augmentation de 10 % accordée aux aînés de 75 ans et plus. Nous avons pris toute une série de mesures, y compris des dépenses dans l'infrastructure. Le gouvernement comprend qu'une économie saine est bonne pour tous les Canadiens. Il renforce la classe moyenne et ceux qui aspirent à en faire partie. Les conservateurs s'y opposent systématiquement.
En 2023, il y a eu plus d'investissements étrangers directs par habitant au Canada que dans tout autre pays du G7. En fait, si nous comparons le Canada au reste du monde, nous occupons le troisième rang. Les gens à l'extérieur du Canada comprennent à quel point notre pays est merveilleux, que ce soit en raison de la gestion de la pandémie ou celle de la récession mondiale. Ils comprennent que les taux d'intérêt sont à la baisse, que le taux d'inflation est maîtrisé et qu'il est meilleur que celui des États‑Unis. Cependant, à écouter les conservateurs, on ne le devinerait jamais. Au lieu de cela, ils veulent proclamer au monde entier que rien ne va plus au Canada. En fait, c'est le du Parti conservateur qui encourage le plus vigoureusement les États‑Unis en appuyant leurs efforts en vue d'un accord commercial.
Avant que je n'aborde cet accord commercial, les députés se souviendront que le dernier accord commercial que nous avons conclu était avec l'Ukraine. Le Parti conservateur est le seul parti politique à avoir voté contre cet accord commercial avec l'Ukraine. Soit dit en passant, la Russie est l'un des acteurs étrangers qui dépensent des millions de dollars pour soutenir, directement ou indirectement, le Parti conservateur du Canada. Faut-il s'étonner que les conservateurs aient voté contre l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine? Avaient-ils des motivations louches — j'essaie de demeurer poli — ou était-ce une manœuvre de diversion? Pensons-nous que le Parti conservateur est bien placé pour négocier avec Donald Trump? Oublions cela. Nous avons une excellente équipe. Nous l'avons déjà fait. Nous avons l'expertise.
La dernière fois que nous avons négocié avec les États‑Unis, qu'ont dit les conservateurs? Ils ont capitulé. Ils ont dit: « Qu'importe les concessions; cédons sur tous les plans et signons un accord à tout prix. » C'est tout ce que les conservateurs souhaitaient. Nous leur avons tenu tête et avons obtenu un accord avantageux, et c'est l'une des raisons pour lesquelles Donald Trump veut renégocier. Nous nous présenterons à la table des négociations, mais nous ferons passer les intérêts des Canadiens avant tout, comme nous le faisons depuis neuf ans. En revanche tout ce que nous entendons des conservateurs, c'est constamment non, non, non.