La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, le fait est que l’Allocation canadienne pour enfants et le programme de garde d’enfants aident les familles de façon très concrète.
Les services de garde d’enfants à 10 $ par jour et le programme de mise en place de ces services sont très importants. Cela va aider les familles d’un océan à l’autre. La majorité des territoires sont maintenant de la partie. Tous les partis politiques ont reconnu la valeur de ce programme.
Je l’utilise comme exemple pour deux raisons. D’abord, il va permettre de réduire considérablement le coût des services de garde d’enfants. Il va également permettre à un plus grand nombre de personnes de participer à la population active. Il suffit de regarder le Québec et de voir l'efficacité avec laquelle il a réussi à mettre en place son programme de garde d’enfants à 10 $ par jour ou à investir dans les services de garde d’enfants, ainsi que la façon dont le programme a modifié le déploiement de sa main-d’œuvre.
Les membres du caucus libéral et moi-même croyons que les Canadiens d’un bout à l’autre du pays bénéficieront de la possibilité d’entrer sur le marché du travail et verront une réduction substantielle des frais de garde d’enfants s’élevant à plusieurs centaines de dollars chaque mois. C’est un exemple.
Le projet de loi nous permettrait de continuer à fournir les mesures de soutien dont les Canadiens ont besoin. Je crois qu’en tant que gouvernement, nous avons été là pour les Canadiens dès le premier jour. Nous avons démontré notre soutien à la classe moyenne du Canada, à ceux qui aspirent à en faire partie et à ceux qui ont de grands besoins.
Il n’y a pas si longtemps, lorsque nous avons été élus au gouvernement, nos premières mesures législatives prévoyaient des augmentations d’impôt pour le 1 % le plus riche du Canada, un soutien sous forme de réduction d’impôt pour la classe moyenne canadienne, des augmentations substantielles et une réforme de l’Allocation canadienne pour enfants, ainsi que des augmentations appréciables du Supplément de revenu garanti. Tous ces programmes ont augmenté le revenu disponible des Canadiens.
Nous avons compris à l’époque, comme nous l’avons fait lorsque la pandémie a frappé, que les gens avaient besoin d’un revenu disponible pour faire progresser notre économie. Pour avoir des collectivités en santé et une économie plus forte, les gens avaient besoin d’argent pour payer leur hypothèque et leurs factures de services publics, pour aller au restaurant et pour acheter des produits de première nécessité.
Lorsque la pandémie a frappé et que des ordonnances locales de santé publique ont paralysé l’économie, les gens n’avaient pas le choix. Il y a deux ans, on pouvait circuler dans certaines des rues les plus fréquentées de Winnipeg et constater que les déplacements étaient minimes. La pandémie a fait des ravages pendant plusieurs mois, surtout lors de la deuxième vague.
On ne peut qu’imaginer ce qui se serait passé si le gouvernement n’était pas intervenu pour offrir des programmes comme la PCU. La PCU est un programme qui a soutenu plus de 9 millions de Canadiens. C’est un pourcentage incroyable. Notre population compte plus de 37 millions d’habitants, et 9 millions de Canadiens ont été soutenus par un programme créé de toutes pièces.
La fonction publique et les différents intervenants ont donné corps à ce programme, et ils ont fait un travail incroyable. Il ne fait aucun doute que lorsqu’un programme est créé rapidement, il y aura des abus. Je soupçonne que lorsque j’entendrai les députés conservateurs aujourd’hui, ils souligneront certains de ces problèmes. Nous sommes tout à fait conscients de ces problèmes. Essaient-ils de dire que nous aurions dû mettre en place le programme de la PCU? Essaient-ils de dire que ces 9 millions de Canadiens ne sont pas des gens honnêtes?
C’est un programme qui était absolument essentiel. C’est pourquoi j’ai souligné l’importance du revenu disponible. Cependant, il ne s’agissait pas seulement de personnes. Si nous n’avions pas fourni ce genre de soutien, quel aurait été le coût social de cette situation? Qu’il s’agisse de maladies mentales, de pertes d’emploi, de suicides ou de ruptures, le coût aurait été considérable. Nous l’avons reconnu et nous avons pris les devants.
Aujourd’hui, avec le projet de loi , nous continuons de le reconnaître. Les changements prévus dans le projet de loi montrent que le gouvernement continue de croire que nous devons être là pour les Canadiens.
Le projet de loi reconnaît également l’importance des entreprises. Avant la pandémie, le gouvernement a réduit l’impôt des petites entreprises. Les ministres ont écouté ce que les propriétaires de petites et moyennes entreprises avaient à dire et ont essayé de les aider de toutes les façons possibles. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons eu des chiffres d’emploi records. Stephen Harper a mis dix ans pour créer 1 million d’emplois. Nous l’avons fait en quatre ans, et ce sont des emplois à temps plein.
Au bout du compte, nous savons ce qu'il faut faire pour bâtir une économie saine. Nous l’avons démontré avant la pandémie et nous le constatons aujourd’hui. Si nous avons déjà retrouvé le taux d’emploi d'avant la pandémie, c'est en grande partie parce que le gouvernement du Canada a travaillé avec les autres paliers de gouvernement et les Canadiens pour veiller à ce que nous soyons en bonne position pour nous rétablir.
Comment y sommes‑nous arrivés? Nous avons mis en place des programmes qui ont réellement permis d’améliorer les choses, comme le programme de subventions salariales, afin que les particuliers puissent conserver leur emploi et que les entreprises puissent continuer d’employer des gens.
L’autre jour, le Bloc a parlé de notre communauté artistique et culturelle, un sujet qui tient sincèrement à cœur à chaque député du caucus libéral. J’ai eu la possibilité de parler avec le Conseil des arts populaires de Winnipeg. Les membres du Conseil ont évoqué le programme de subvention salariale en disant que sans lui, leur structure n’aurait probablement pas survécu.
Le Conseil des arts populaires propose un vaste programme de spectacles et d’événements liés aux arts et au patrimoine. Cette institution formidable existe depuis 50 ans au Manitoba. Des douzaines de pavillons participent chaque été. On y découvre des talents époustouflants. Tellement de gens s’impliquent dans les activités du Conseil. Le programme de subvention salariale est un programme qui a permis de soutenir le secteur artistique et culturel, le secteur privé, et même les organismes sans but lucratif. Il a été créé car il fallait venir en aide aux petites entreprises et à la population.
C'est exactement ce qu'a fait le programme de subvention salariale. Je suis d'avis qu'il a sauvé des centaines de milliers d'emplois dans toutes les régions du pays.
Nous avons aussi reconnu la nécessité d'appuyer les entreprises avec des mesures comme le programme de subvention pour le loyer. Pensons aux entreprises en activité qui ont été frappées par la pandémie, qui n'avaient plus de clients ni de contrats. Par l'intermédiaire du programme de subvention pour le loyer, des milliers de compagnies un peu partout au Canada ont reçu de l'aide gouvernementale grâce à laquelle elles ont pu maintenir leurs portes ouvertes. Je soutiens que c'est en partie par ce genre d'intervention que l'on doit au gouvernement et à la collaboration de beaucoup d'autres acteurs que des milliers de faillites ont pu être évitées au Canada. Les petites entreprises ont compris que le gouvernement était prêt à concevoir les programmes nécessaires pour assurer leur survie à la pandémie, alors que les conservateurs ne cessaient d'affirmer que le gouvernement dépensait trop. Le principal commentaire des députés d'en face consistait à dire que nous étions gaspilleurs.
M. Glen Motz: En effet.
M. Kevin Lamoureux: Affirment-ils qu'ils n'auraient pas offert la subvention salariale ou la subvention pour le loyer? Ce sont là d'irresponsables...
Mme Rachael Thomas: On ne peut pas mesurer la réussite en fonction de l'argent dépensé. C'est la différence entre rendre la vie des Canadiens... vous n'avez que rendu leurs vies plus...
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'interviens aujourd'hui au sujet du projet de loi . Je veux parler plus particulièrement de la position du gouvernement à l'égard de la croissance et de la relance des petites entreprises. Je suis déçue qu'il s'agisse de la première occasion que j'aie en cinq mois de discuter d'une mesure législative sur la relance économique, étant donné la dissolution du Parlement.
Bien que le ait affirmé que les élections qu'il a déclenchées cet été étaient les plus importantes depuis des décennies, il en a profité pour prolonger ses vacances. Il est honteux que les libéraux aient mis deux mois pour rappeler le Parlement. Bien entendu, cela n'étonne pas vraiment les Canadiens. On se souvient très bien que le même gouvernement libéral a prorogé le Parlement l'année dernière afin d'échapper à l'examen de ses scandales d'éthique.
À la dissolution du Parlement, les comités cessent d'exister et tous les travaux en cours du Parlement sont interrompus. Quand la mesure législative dont nous débattons sera-t-elle même soumise à l'examen d'un comité? Le gouvernement ne nous indique pas à quel moment les comités seront reconstitués.
Avant les élections, j'étais membre du comité du commerce international, qui avait entrepris des études cruciales sur les exportations liées aux technologies propres et sur l'acheminement de vaccins contre la COVID‑19 à des pays en développement. Malheureusement, en raison du déclenchement des élections, on ne pourra pas adresser au gouvernement les rapports et les recommandations qui devaient l'être. Voilà ce qui arrive quand le fait passer la politique avant les intérêts du pays.
Lorsque le a déclenché subitement des élections inutiles pour s'arroger le pouvoir, des élections qui ont coûté 600 millions de dollars, la saison des feux de forêt était au plus fort dans la région de l'Okanagan, où j'habite, des cendres tombaient du ciel à Kelowna—Lake Country, et des mesures sanitaires renforcées étaient en vigueur. Bref, fidèles à leur habitude, les libéraux adorent former le gouvernement, mais ils détestent gouverner. C'est à cause d'une succession de choix politiques malavisés qu'on nous demande continuellement d'adopter des projets de loi à toute vitesse, et ce, afin de compenser l'incapacité des ministres à gérer leur portefeuille et le programme législatif de la Chambre. C'est ce qui s'est produit avec l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique, avec l'Accord de continuité commerciale Canada—Royaume‑Uni et avec les mesures législatives précédentes sur les mesures d'aide liées à la pandémie. On se croirait dans un mauvais rêve qui recommence.
Des échéances n’ont pas été respectées et nous pouvons parier que les libéraux feront de leur mieux pour accuser les conservateurs de ralentir l’étude des projets de loi. Malheureusement pour eux, les Canadiens ne sont pas si bêtes. Les libéraux peuvent essayer de jouer leurs mêmes vieux tours, mais ils commencent à être prévisibles. Les Canadiens savent que les conservateurs ont le mandat de demander des comptes aux libéraux.
Mes collègues conservateurs et moi voulons nous assurer que le projet de loi d'initiative ministérielle n’a pas de conséquences imprévues. Nous voulons poser des questions difficiles aux comités et formuler des recommandations solides pour nous assurer qu'une telle mesure législative est dans l'intérêt de nos électeurs et de notre pays.
Nous aurions dû revenir à la Chambre il y a un mois. Les conservateurs le réclament depuis le début du mois d’octobre. Nous voulions nous remettre au travail ici. Les libéraux voulaient se soustraire à l’examen du Parlement. J’ai cru que c’était peut-être parce qu’ils prenaient le temps d’élaborer un véritable plan de relance et de croissance pour les petites entreprises canadiennes, un vrai plan qui s’attaquait aux vrais problèmes pour mes concitoyens, les entreprises et les organismes sans but lucratif de Kelowna—Lake Country. Les conservateurs ont écrit aux ministres et parlé publiquement de mesures réelles qui remédieront aux problèmes auxquels se heurtent les petites entreprises partout au pays.
Lors du débat sur le budget de 2021, j’ai rappelé que les programmes de soutien à la relance étaient inefficaces pour de nombreuses entreprises. Il en va de même pour la mesure législative; elle ne s’attaque pas aux problèmes les plus importants que connaissent les petites entreprises, comme les pénuries de main-d’œuvre, l’inflation, les problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, les obstacles aux ventes, les hausses de taxes et le remboursement de la dette ou l’accès au crédit. Voilà ce qui arrive quand un gouvernement n’écoute pas la population et privilégie les grands titres à la politique.
Les petites entreprises, surtout les microentreprises, des secteurs les plus éprouvés sont celles qui ont le moins de ressources pour pallier les perturbations causées par la pandémie, qui ont été les plus touchées et qui ont besoin que nous mettions l’accent sur ces questions importantes. Pour empirer une situation déjà grave, les entreprises qui ont commencé à se remettre lentement de la situation font face à des pénuries de main-d’œuvre qui, comme je l’ai mentionné, pourraient mettre brutalement fin à leur reprise.
La crise de la main-d’œuvre paralyse les industries de tous les secteurs et de toutes les régions. Selon Recherche économique RBC, le tiers des entreprises canadiennes sont aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre qui risquent de s’aggraver. Les petites entreprises ne peuvent pas continuer à traverser la pandémie de COVID‑19 sans que le gouvernement fédéral s’intéresse aux véritables défis auxquels elles font face, comme une reprise économique lente, des pénuries de main-d’œuvre, la hausse des coûts et l’endettement.
Dans le rapport de septembre 2021 de la Banque de développement du Canada, on peut lire que, d’après une enquête que cette dernière a menée, 55 % des entrepreneurs ont du mal à embaucher les travailleurs dont ils ont besoin, ce qui les amène à retarder ou à refuser de nouvelles commandes; 64 % disent que les pénuries de main-d’œuvre actuelles limitent leur croissance; et 44 % ont retardé ou sont incapables de livrer des commandes aux clients. Les programmes du gouvernement ne fonctionnent tout simplement pas.
Au cours de la pandémie, il a été rapporté que les PME ont également contracté près de 170 000 $ de nouvelles dettes en moyenne. J’ai parlé à de nombreux propriétaires de PME qui ont personnellement prêté de l’argent à leur entreprise pour qu’elle survive, et ce projet de loi ne ferait rien pour résoudre ce problème économique potentiellement dévastateur. Si les programmes de soutien du gouvernement étaient si efficaces, pourquoi les petites et moyennes entreprises sont-elles forcées de contracter de nouvelles dettes impossibles à gérer?
Ce qui est devenu clair, c’est que le gouvernement ne porte pas suffisamment attention aux signaux d’alarme. Ses députés oublient que c’est le travail du gouvernement de s’assurer qu’il crée un environnement où les entreprises peuvent prospérer, et non seulement survivre. Réduire le fardeau réglementaire, s’attaquer à la crise de la chaîne d’approvisionnement qui a commencé avant la pandémie, s’attaquer à la crise de la pénurie de main-d’œuvre en prolongeant les visas de certaines catégories de travailleurs, remettre au travail les personnes aptes à travailler et mettre fin à toutes les augmentations d’impôts pour les entreprises ne sont que quelques-unes des façons de se concentrer sur la reprise économique. Des mesures comme celles-ci doivent être prises de toute urgence.
Vendredi dernier, un reportage du Globe and Mail indiquait que le nombre d’emplois vacants avait dépassé 1 million. Selon Statistique Canada, près d’un cinquième de tous les postes vacants se trouvent dans le secteur de l'accueil. Le gouvernement, dans ce débat, choisit de se vanter de ses chiffres de reprise, mais les députés devraient essayer de demander aux restaurateurs, aux gérants d’hôtels, aux agriculteurs ou aux entreprises de construction de ma circonscription comment ils voient notre marché du travail. Ils ne se souviennent pas d’une époque où ils ont dû recruter autant de travailleurs simplement pour garder la tête hors de l'eau.
Le gouvernement voudra sans doute mettre toutes ces pénuries sur le dos de la pandémie mondiale. Cependant, l’économiste en chef de la Banque de développement du Canada a récemment souligné que « même avant la pandémie, les employeurs avaient de la difficulté à recruter ».
Si l’on n’accorde pas une attention urgente à cette crise, les entreprises nouvelles et existantes n’auront pas la capacité d’accroître leur portée, d’honorer leurs commandes ou même de conserver leurs employés actuels. Les pénuries signifient moins d’employés ou des propriétaires forcés de travailler de plus longues heures, ce qui ne fait qu’ajouter à notre crise de santé mentale en cours. Selon la plus récente enquête de Statistique Canada sur la conjoncture économique, plus d’une entreprise sur quatre s’attend à ce que sa rentabilité diminue avant la fin de l’année. Si le gouvernement ne prend pas de mesures pour ramener les gens sur le marché du travail, il n’y aura pas d’emplois bien rémunérés dans le secteur privé auxquels retourner.
Après presque deux ans de perturbations liées à la pandémie, une inflation en hausse rapide, de graves problèmes de chaîne d’approvisionnement, des taxes, des impôts, des coûts et des dettes qui montent en flèche et augmentent automatiquement, des différends commerciaux internationaux où le Canada est toujours perdant et une pénurie de main-d’œuvre qui empêche notre reprise économique, sans parler des efforts déployés pour maintenir la santé mentale, les petites et moyennes entreprises, qui constituent l’épine dorsale de nos collectivités locales, sont sur le point de s’effondrer. Ces entrepreneurs et ces organisations ont besoin de travailleurs et crient à l'aide. C’est un cri pour garder leur esprit d’entreprise vivant. Malheureusement, le gouvernement a décidé de suivre une voie qui ne fera rien pour régler ces problèmes sous-jacents.
Les conservateurs continueront à défendre les petites et moyennes entreprises du pays. Nous continuerons de préconiser des mesures réelles qui donnent des résultats concrets. Nous faisons passer les politiques avant les gros titres. Je me bats pour les PME parce que j’ai été propriétaire d’une petite entreprise et que je sais ce que c’est que de risquer de tout perdre.
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Madame la Présidente, c’est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre des communes pour aborder tout type de sujet. Aujourd’hui il s’agit du projet de loi , un projet de loi important qui nécessite une étude beaucoup plus approfondie.
Les aides ciblées sont une bonne chose, en particulier pour les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie, qui font partie des secteurs les plus touchés de notre économie. En tant que député de la circonscription de Parry Sound—Muskoka, il est bien évident que le tourisme est non négligeable pour l’économie de la région. Comme tous les autres députés, je ne me contente pas de venir ici en espérant que les gens entendront ce qu’ils ont besoin d’entendre. Je parle aux gens de ma circonscription pour savoir ce qui les préoccupe.
En ce qui concerne le projet de loi , j’ai estimé qu’il était important de sonder ces secteurs. Que dit-on dans les secteurs du tourisme et de l’accueil et dans les secteurs les plus durement touchés? Restaurants Canada rapporte qu’ils ont désespérément besoin de trouver des gens pour travailler. Le nombre d’emplois vacants au Canada a dépassé le million. Les employeurs des secteurs où il y a beaucoup de contacts, comme les restaurants et les hôtels, ont la plus forte proportion de postes non pourvus, soit environ 14,4 %. Ils cherchent des gens. Ils sont occupés. Ils ont du travail, mais ils n’arrivent pas à trouver des travailleurs. Cela soulève une question: que se passe-t-il vraiment? Quand j’ai lu cela, j’ai pensé que je devais parler à des gens de ma région.
À Parry Sound—Muskoka, il y a d’innombrables histoires locales de PME, de restaurants et d’hôtels qui sont ouverts et très achalandés. Ils pourraient être ouverts sept jours sur sept, mais ils ne trouvent pas le personnel pour le faire.
Jamie Blake de Blakes Memories of Muskoka dans le canton de Seguin paie bien plus que le salaire minimum. Il essaie d’embaucher un gérant en ce moment. C’est un très bon poste bien rémunéré. Comme ils ne trouvent personne, ils doivent fermer deux jours par semaine. Ils ne peuvent être ouverts que cinq jours par semaine et perdent beaucoup de clients.
J’ai parlé avec Jeff Watson, qui possède deux Tim Hortons à Gravenhurst. Ses établissements sont passés d’une exploitation 24 heures sur 24 à des heures réduites. Ils ont retenu les services d’une agence pour les aider à trouver des employés, mais ils n’ont pas encore reçu une seule demande. Ils n’arrivent à rien.
J’ai parlé avec Didier Dolivet. Il est le directeur général de Red Leaves Resort, un très beau centre de villégiature à Minett et l’un des plus chics de Muskoka. Il a dit que les affaires sont excellentes, que le tourisme intérieur a augmenté et que les Ontariens découvrent l’Ontario. C’est formidable. Ils voyagent localement et la demande est très forte. Le problème, bien sûr, est qu’ils ne peuvent pas trouver de personnel.
Dans les motels, les hôtels et les centres de villégiature, il est difficile depuis des années de trouver du personnel pour travailler dans le service d’entretien ménager, mais Didier rapporte que l’entretien ménager n’est que le début du problème. Il y a une pénurie de travailleurs dans tous les secteurs d'activité. En raison du manque d’employés pour occuper des postes, tels que les chefs, et des postes de direction et de gestion, ils ne peuvent pas maximiser leur taux d’occupation à cause de la pénurie de main-d’œuvre. Leur incapacité à doter leur centre de villégiature d’un personnel complet se traduit par une baisse du niveau de service et, par conséquent, par une diminution de la satisfaction des visiteurs. En fait, la situation est presque pire pour leur entreprise en ce moment, et ils sont vraiment en difficulté.
Le message est clair: les entreprises ont besoin de personnes pour travailler. Devrions-nous inciter les gens à rester chez eux en ce moment?
Le secteur du tourisme n'est pas le seul qui a ce problème. À Parry Sound, Greg Lubbelinkhof, de Cedarland Homes, essaie de construire des maisons pour tenter de résoudre la crise du logement dans cette région. Bien qu'il offre une formation complète, des salaires exceptionnels et d'excellents avantages sociaux, il ne parvient pas à trouver des gens pour exercer les métiers spécialisés. Son organisation doit reporter le travail, parfois jusqu'à deux ans. Elle refuse des travaux parce qu'elle ne trouve tout simplement pas de personnes pour les effectuer.
La Banque de développement du Canada nous informe que 40 % des PME ont du mal à trouver des employés. Statistique Canada nous indique pour sa part que le nombre d'emplois vacants a augmenté dans toutes les provinces. La situation est certainement pire en Colombie-Britannique, dans les provinces de l'Atlantique et en Ontario, mais toutes les provinces ont du mal à trouver du personnel.
Comment en sommes-nous arrivés là? J'ai fait un peu de lecture et je suis tombé sur un rapport spécial de Philip Cross sur le coût élevé de la vie. M. Cross est un homme impressionnant. Il fait maintenant partie de l'Institut Macdonald-Laurier. S'il m'écoute, qu'il sache que j'aimerais le rencontrer un jour afin de discuter avec lui, car je crois qu'il pourrait m'apprendre beaucoup de choses.
Philip Cross, est agrégé supérieur à la Munk School, associée à l'Institut Macdonald-Laurier. Auparavant, il a travaillé comme spécialiste de la macroéconomie à Statistique Canada. Nommé analyste économique en chef en 2008, il était chargé de veiller à la qualité et à la cohérence des principales statistiques économiques. Il a également rédigé la section « Conditions économiques actuelles » de L'Observateur économique canadien. C'est donc dire que cet homme au parcours impressionnant sait de quoi il parle.
Il a expliqué que les dépenses excessives du gouvernement pendant la pandémie ont créé des distorsions considérables dans l'économie — ce qui a fait grimper l'épargne des particuliers, surtout chez les plus riches de la société —, ainsi que sur le marché du travail. Les programmes n'étaient tout simplement pas assez ciblés. Je cite M. Cross:
En moyenne, les économies nettes des ménages du quintile de revenu supérieur ont presque doublé, passant de 12 000 $ à 21 322 $ pendant le deuxième trimestre de 2020. Pendant ce temps, les économies des ménages des deux quintiles inférieurs ont augmenté en moyenne de 2 000 $. La hausse des revenus et des économies des ménages a eu des répercussions sur les logements, le marché du travail et l'inflation.
La plus frappante des distorsions a été observée lorsque le gouvernement a offert un revenu d'urgence tellement important que le revenu disponible des particuliers a augmenté en période de récession. Les revenus gagnés ont fortement chuté, mais ce manque à gagner a été largement compensé par l'aide considérable offerte par le gouvernement. La hausse des revenus et des économies indique qu'une grande partie de l'aide gouvernementale n'était pas nécessaire, surtout pendant la lente transition entre les mesures de relance visant l'ensemble de l'économie et les mesures ciblant certains secteurs.
Les gens avaient trop d’argent. Ils ne travaillaient pas et avaient beaucoup d’argent. Nous avons entendu mon collègue dire qu’un excès d'argent par rapport à l’offre de biens se traduit par de l’inflation; alors, tout coûte maintenant plus cher. Les familles de Parry Sound—Muskoka me disent que ça leur coûte plus cher de se rendre au travail en voiture, de se procurer des produits d’épicerie pour leur famille et de chauffer leur maison, et que bon nombre d’entre elles ne peuvent tout simplement pas trouver de maison. Il faut que nos comités s’y intéressent de plus près.
J’accorde beaucoup de mérite au gouvernement. Il est venu à la rescousse très rapidement et a réagi à cette pandémie et à l’incertitude dans notre économie et dans notre monde. Il a réagi très rapidement, mais avec beaucoup de négligence. Les députés ministériels étaient presque hostiles lorsque les conservateurs et d’autres députés de l’opposition ont proposé des améliorations et des mesures plus ciblées. Nous nous retrouvons donc dans une situation où l’économie est trop stimulée. Les riches s’enrichissent; les pauvres s’appauvrissent et nous rendons la vie plus difficile.
Les mesures de soutien ciblées sont importantes. Je ne sais pas si je peux faire confiance au gouvernement pour les cibler correctement, et c’est pourquoi il faut absolument que la Chambre reprenne le travail et que les comités se penchent sur la question pour s’assurer que nous analysons ces mesures de soutien ciblées. Nous devons éviter de gaspiller l’argent et de trop stimuler l’économie dans des secteurs précis.
Nous avons beaucoup de travail à faire. J’ai hâte de m’y attaquer, et les Canadiens méritent un véritable plan pour leur rendre la vie plus abordable. Les Canadiens ont besoin d’un véritable plan pour accroître considérablement l’offre de logements partout au pays. Les Canadiens ont besoin d’un véritable plan pour réduire de façon responsable les dépenses du gouvernement qui sont à l’origine de l’inflation. Les entreprises canadiennes ont besoin de main-d’œuvre et elles ont besoin que nous nous mettions au travail; alors, mettons-nous au travail dans les comités.
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Madame la Présidente, avant de commencer mon discours, je souhaite faire savoir aux députés que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis ravi de prendre à nouveau la parole à la Chambre et je remercie les résidants de Sackville—Preston—Chezzetcook de m'avoir réélu pour un troisième mandat. Je souhaite continuer à défendre les intérêts de tous les résidants de la circonscription de Sackville—Preston—Chezzetcook, de tous les Néo‑Écossais et, bien entendu, de tous les Canadiens.
Je me souviens que, le 13 mars 2020, en partant de la Chambre des communes pour aller prendre l'avion afin de rentrer en Nouvelle‑Écosse, je me suis dit que les travaux du Parlement allaient être suspendus pendant deux semaines. Comme nous le savons tous maintenant, ces deux semaines ont été maintes fois multipliées. Elles ont marqué le début d'une crise aussi grave que la Grande Dépression. Nous avons dû relever de nombreux défis. Les choses ont démarré lentement, mais nous nous sommes vite aperçus que la situation était extrêmement difficile, et que le gouvernement allait devoir collaborer avec les députés de tous les partis pour veiller à protéger tous les Canadiens.
Du jour au lendemain, nous avons dû composer avec le fait que de 3 à 4 millions de personnes ont perdu leur emploi, que des entreprises ont fermé, que la communauté d’affaires a interrompu ses activités, et que les gens avaient peur. Nous avons franchi toutes ces étapes. Cependant, je dois dire aux députés que j’étais fier d’être un député pendant cette période difficile. Pourquoi? Parce que pendant 67 soirs d’affilée, en compagnie de nombreux autres députés du Parti libéral, des ministres du Cabinet et du , j’ai discuté des types de programmes qui étaient nécessaires. Nous avons collaboré avec la fonction publique, écouté les suggestions de l’opposition et commencé à établir des programmes pour aider tous les Canadiens.
J'étais fier de faire ce travail tous les jours parce que j’étais au courant des craintes des Canadiens et des situations problématiques dans lesquelles ils se trouvaient. Cependant, tous les soirs, nous parlions de la façon de les aider. Je recevais de 100 à 150 courriels et appels par jour de personnes préoccupées. Certaines avaient perdu leur emploi, d’autres avaient perdu leur entreprise, et certaines s'inquiétaient de la fermeture des garderies. C’était une période très difficile.
Cependant, lorsque nous sommes élus et représentons des gens, nous pouvons participer à la création de programmes. Des électeurs m’ont indiqué que le soutien offert ne les aidait pas, qu’il n’était pas suffisant pour combler leurs besoins ou qu’il n’aidait pas leur entreprise. Nous avons donc apporté des modifications et des améliorations au fur et à mesure que nous allions de l’avant. C’est ainsi que l’on représente vraiment les gens, en les écoutant parler des difficultés avec lesquelles ils sont aux prises, en trouvant des solutions avec eux et en les aidant pendant le processus. C’est pourquoi je suis ravi de parler du projet de loi . Il représente l’étape suivante de la transition vers une reprise vigoureuse.
[Français]
Je dois dire que cela a été très difficile pour les Canadiens qui ont perdu des membres de leur famille. Environ 30 000 Canadiens et Canadiennes ont perdu la vie à cause de la COVID-19 jusqu’à présent. Cela a été difficile pour les familles. Cela a été difficile pour les aînés dans les centres de soins à longue durée. Cela a été très difficile pour les adolescents qui, comme on le sait, aiment beaucoup rencontrer des gens. Cela a été difficile pour les parents, lorsque les écoles ont fermé durant la crise. Cela a été difficile pour les enseignants qui ont dû changer leur façon d’enseigner et qui ont dû développer une importante expertise avec l’école virtuelle qui dure depuis longtemps.
Comme je l'ai dit, nous avons perdu 1 million de postes pendant la pandémie. Cependant, si nous regardons où nous en sommes aujourd'hui, nous avons récupéré ce million de postes. De plus, environ 1 million de postes supplémentaires sont disponibles maintenant. Cela témoigne du bon travail de notre gouvernement, auquel tous les députés ont contribué, afin d'assurer une bonne relance économique, la prospérité et les suivis nécessaires.
Dans le projet de loi , on voit des investissements ciblés destinés aux compagnies, aux individus et aux organisations qui ont eu des difficultés supplémentaires ou qui vivent toujours des difficultés très prononcées.
Je parle entre autres des secteurs du tourisme et de l'hôtellerie. Mon fils est propriétaire d'un restaurant et cela a été très difficile pour lui. Nous avons vu des restaurants fermer, puis rouvrir avec des limites aux nombres de clients, lesquelles existent toujours. Les hôteliers, comme mes collègues le savent, éprouvent aussi des difficultés. La semaine passée, lundi et mardi, l'hôtel Delta n'était plein qu'à 6 % de sa capacité. Imaginons à quel point cela doit être difficile pour ces compagnies.
Nous avons aussi vu des organisations souffrir dans les secteurs des arts, de la culture, des loisirs et des agences de voyages, surtout à cause de manque de clientèle résultant des confinements. C'est pour cela que nous allons investir davantage dans ces secteurs.
Nous allons également investir dans les compagnies qui n'ont pas pu reprendre leurs activités pour toutes sortes de raisons. Ces compagnies ont des besoins particuliers. Il y a enfin des organisations dans lesquelles d'autres investissements pourraient être nécessaires advenant des restrictions supplémentaires. Nous appuierons ces organisations et nous investirons dans les entreprises qui vont continuer de réembaucher leur personnel.
[Traduction]
De nombreux investissements prévus dans le projet de loi doivent être faits aussi rapidement que possible. Le gouvernement va de l’avant à cet égard. Je veux mettre l’accent sur le soutien aux travailleurs, car il est possible que, demain ou la semaine prochaine, des fermetures se produisent dans certaines régions et que des gens perdent encore leur emploi. Ils pourraient être atteints de la COVID et devoir rester à la maison. L’école de leur enfant pourrait fermer, les forçant à rester à la maison pour prendre soin de lui. On compte de nombreux défis de cette nature. Nous devons continuer de soutenir ces gens. Nous allons faire des investissements pour soutenir ces familles et ces personnes.
En terminant, je souhaite remercier la fonction publique, les gens qui ont travaillé avec le gouvernement pour mettre très rapidement en place ces programmes. C’était très important. Je souhaite aussi remercier le Président de la Chambre. Tout au long de la pandémie, nous avons été en mesure de voter en ligne, au moyen de nos téléphones, ce qui nous a permis de continuer à faire ce travail si crucial.
Finalement, les investissements dans les services de garde d’enfants que propose le gouvernement sont essentiels. Comme je l’ai mentionné plus tôt, 1 million d’emplois doivent actuellement être pourvus. Un nombre supérieur de Canadiens pourront travailler grâce aux services de garde d’enfants dans lesquels nous allons bientôt investir.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre dans le cadre de cette 44
e législature.
Au début de la pandémie, lorsque les provinces ont instauré le confinement, une femme de ma circonscription m'a contactée pour me demander de l'aide. Elle ne pouvait pas travailler à cause des fermetures qui s'étaient produites pour des raisons de santé publique et elle s'inquiétait de la façon dont elle allait prendre soin de ses enfants si elle n'avait pas de revenu.
Le fait que nous ayons lancé la PCU et amélioré l'Allocation canadienne pour enfants dès le début a été une véritable bouée de sauvetage pour elle, en attendant de réintégrer son emploi. À différents moments au cours des 20 derniers mois, lorsque les cas ont augmenté et que les confinements ont été réinstaurés, cette femme a pu se servir de la PCU et de l'Allocation canadienne pour enfants pour continuer à nourrir ses enfants et subvenir à leurs besoins.
Nous avons repris contact ce mois‑ci et j'ai été heureuse d'apprendre qu'elle était dans une bien meilleure situation qu'au cours des premiers mois. Elle n'avait plus besoin de l'aide du gouvernement depuis un certain temps, mais elle a dit quelque chose qui m'a frappée: « J'espère que vos programmes seront encore là lors du prochain confinement. »
Présentement, le Canada se trouve dans une bonne position. Cependant, nous savons tous que la situation pourrait ne pas durer. Nous avons tous vu les nouvelles au sujet du variant Omicron. Des résidents de ma circonscription, Mississauga—Erin Mills, travaillent tous les jours en sachant que, tant que durera la pandémie, tant que des gens ne seront pas vaccinés, un autre confinement est possible.
C'est un privilège pour moi d'appuyer le projet de loi qui propose d’offrir un soutien additionnel en réponse à la COVID-19. Cette mesure législative constitue une nouvelle étape importante de la lutte que livre le gouvernement au virus.
Tout au long de la pandémie, nous avons fait preuve de souplesse. Nous avons ajusté et adapté nos programmes de soutien en fonction de la nature évolutive de cette crise sans précédent. Nous avons toujours su que, pour remporter la lutte contre la COVID-19 et protéger les Canadiens des pires répercussions de cette crise économique, nous devions adapter nos programmes en fonction des conditions du moment. Nous l’avons fait pour veiller à ce que ces programmes demeurent efficaces pour protéger les Canadiens et soutenir une reprise vigoureuse, alors que les Canadiens se serrent les coudes pour remporter cette lutte.
Au début de la crise de la COVID-19, notre gouvernement a immédiatement mis en place un vaste train de mesures efficaces générales en réaction au choc économique le plus important auquel notre pays a été confronté depuis la Grande Dépression. Nous avons été en mesure d’offrir rapidement la Prestation canadienne d’urgence, la subvention salariale et la subvention pour le loyer, à un rythme jamais vu pour des programmes d’une telle taille et d’une telle envergure.
Lors du confinement de nos collectivités, plus de 8 millions de Canadiens ont obtenu un soutien d’urgence au revenu, et des centaines de milliers d’entreprises ont également reçu des subventions d’urgence. Ces programmes de soutien se sont révélés cruciaux pour les travailleurs et les entreprises partout au pays. Ils ont aidé à payer le loyer. Ils ont aidé à mettre de la nourriture sur la table. Ils ont aidé à protéger des millions d’emplois et à soutenir des centaines de milliers d’entreprises canadiennes pendant les jours les plus sombres de la pandémie. Dans le cas de milliers de familles de ma circonscription, Mississauga—Erin Mills, ce soutien offert au cours des premiers jours de la pandémie a évité qu’elles soient forcées de choisir entre se nourrir et payer le loyer.
Cependant, ces mesures d’urgence ont été conçues pour être temporaires et pour permettre de composer avec les vastes répercussions du confinement généralisé nécessaire à l’époque.
Aujourd’hui, nous en sommes à une étape très différente de la lutte contre la COVID-19. Les Canadiens ont consenti leur part d’efforts en respectant les mesures de santé publique, en se faisant vacciner et en participant à l’une des campagnes de vaccination parmi les plus réussies au monde.
En raison des efforts déployés, nous voyons enfin la lumière au bout du tunnel. Les restrictions sont assouplies prudemment dans les collectivités et à la frontière. De nombreuses entreprises rouvrent en toute sécurité. Des emplois sont créés. Le niveau d’emploi est revenu à ce qu'il était avant la pandémie.
Les habitants de Mississauga—Erin Mills comprennent que, pour se rendre jusque-là, il a fallu engager des dépenses gouvernementales sans précédent, non seulement au Canada, mais aussi un peu partout dans le monde. Par exemple, aux États-Unis, des billions de dollars ont été dépensés pour offrir du soutien aux Américains durant la pandémie. Ces dépenses extraordinaires durant les pires moments de la pandémie ont été accueillies favorablement parce que l'on savait que chaque dollar dépensé servait à mettre de la nourriture sur la table du voisin et à fournir des masques et du désinfectant aux foyers de soins, ce qui a sauvé des vies. Chaque sou a permis à des entreprises familiales d'éviter la fermeture et aux travailleurs d'éviter une mise à pied. On a compris que rogner sur les coûts et se montrer chiche envers les Canadiens en temps de crise pourrait avoir un prix qui se compterait en vies. C'était ce qu'il fallait faire. Il était sage de procéder ainsi sur le plan économique et social. Nous avons ainsi sauvé des vies et évité les ravages économiques à long terme qui peuvent accompagner les fermetures d'entreprises et les pertes d'emplois massives.
Aujourd'hui, les Canadiens comprennent que la situation a évolué et que nous en sommes en bien meilleure position. Le taux de vaccination du Canada compte parmi les plus élevés au monde. L'économie se redresse et nous avons largement dépassé l'objectif du gouvernement libéral, qui consistait à créer 1 million d'emplois. Comme les circonstances se sont améliorées, le moment est venu d'adapter nos mesures de soutien au revenu et aux entreprises en conséquence et c'est précisément ce que vise le projet de loi .
Cette mesure législative permettrait d'effectuer efficacement la transition entre les mesures de soutien généralisées, qui étaient appropriées au point culminant des confinements, et des mesures de soutien plus ciblées qui accorderaient une aide aux secteurs qui en ont encore besoin, en plus de créer des emplois et de stimuler la croissance, tout en assurant une gestion prudente des dépenses publiques.
Parallèlement, le projet de loi nous permettrait d'avancer, sachant que même si la reprise est forte, nous ne sommes pas encore tirés d'affaire. En effet, la reprise est inégale. La pandémie continue de nuire à l'activité économique, surtout dans certains secteurs où des restrictions sanitaires demeurent nécessaires. C'est pourquoi le projet de loi C‑2 contient des mesures qui entreraient en vigueur très rapidement pour aider les travailleurs dans le cas où une région serait visée par un nouveau confinement. Ces mesures comprennent une nouvelle prestation, à savoir la Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement, qui offrirait 300 $ par semaine aux travailleurs directement touchés lors d'un confinement ordonné par les autorités de santé publique pour ralentir la propagation de la COVID‑19.
Cette nouvelle prestation ne serait accessible qu'aux travailleurs dont l'interruption de travail est directement attribuable à un confinement de santé publique imposé par le gouvernement. Elle serait accessible aux travailleurs qui ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi ainsi qu'à ceux qui y sont admissibles, à condition qu'ils ne reçoivent pas de prestations du programme d'assurance-emploi pendant cette même période.
Advenant des situations de confinement applicables, la Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement serait offerte jusqu'au 7 mai 2022, avec application rétroactive au 24 octobre 2021. Elle serait accessible pendant toute la durée d'un confinement de santé publique imposé par le gouvernement jusqu'au 7 mai 2022.
Cependant, cette aide sera offerte à ceux qui contribuent à protéger leurs concitoyens et à appuyer la lutte contre la COVID. Ainsi, au titre du projet de loi , les personnes qui perdent leur revenu ou leur emploi en raison de leur refus de se conformer à une ordonnance de vaccination ne pourront pas toucher cette prestation.
Le projet de loi prévoit également des mesures qui prolongent jusqu'au 7 mai 2022 l'admissibilité à la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et à la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants, et qui augmentent de deux semaines la durée maximale de chaque prestation. Cela signifie que la prestation pour proches aidants passerait de 42 à 44 semaines et que la prestation de maladie passerait de 4 à 6 semaines.
Comme chacun le sait, la Prestation canadienne de la relance économique pour les proches aidants procure un soutien au revenu aux salariés et aux travailleurs autonomes qui se voient incapables de travailler parce qu'ils doivent s'occuper de leur enfant de moins de 12 ans ou d'un membre de leur famille qui a besoin de soins supervisés. Ce programme a versé 3,74 milliards de dollars à 486 910 Canadiens.
La Prestation canadienne de maladie pour la relance économique procure un soutien au revenu aux salariés et aux travailleurs autonomes qui se voient incapables de travailler parce qu'ils sont malades, qui doivent s'isoler en raison de la COVID‑19 ou qui ont un problème de santé sous-jacent les mettant davantage à risque de contracter la COVID. Ce programme a déjà versé plus de 829 millions de dollars à 758 670 Canadiens qui en avaient grandement besoin.
Il est important de prolonger ces prestations, parce que nous devons continuer de nous protéger, nous devons poursuivre la relance et nous devons veiller à ce que les entreprises en difficulté obtiennent l'aide du gouvernement.
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Madame la Présidente, je remercie tous mes collègues ici présents. Je les félicite d'avoir été élus à la 44
e législature et d'avoir fait en sorte que nous venions ici, au Parlement, pour discuter des enjeux touchant le Canada. J'ai hâte de participer à ces discussions et à d'autres débats à la Chambre des communes.
Tout d'abord, comme c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre depuis les élections, j'aimerais en profiter pour remercier les gens de Calgary‑Centre de m'avoir accordé l'honneur de revenir ici pour représenter leurs intérêts à la Chambre des communes, dans le cadre des débats que nous y tiendrons et pour veiller à ce que nous adoptions de meilleures lois pour les Canadiens. Je tiens également à remercier mon équipe de campagne et, en particulier, mon épouse, qui a toujours été ma plus grande alliée.
Aujourd'hui, nous parlons du projet de loi et de la façon dont nous pouvons essayer de l'améliorer. Il s'agit des dépenses gouvernementales, et dépenser est l'une des principales choses que fait le gouvernement. Je veux aussi parler de l'inflation, surtout de l'inflation monétaire, de l'augmentation du coût de la vie et, bien sûr, de l'inflation touchant les biens.
Je vais commencer par la situation budgétaire et la dette du gouvernement fédéral.
J'ai décidé de me présenter aux élections fédérales de 2019 parce que je trouvais que le Canada dépensait trop. Il dépensait l'argent de nos enfants et s'enfonçait davantage dans la dette afin de payer les programmes actuels aux dépens des contribuables de demain. En 2019, la dette du Canada s'élevait à 721 milliards de dollars; elle est maintenant de 1,234 billion de dollars.
Je signale que je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Notre dette s'élève à 1,234 billion de dollars, soit 500 milliards de dollars de plus qu'il y a deux ans. Le gouvernement dit vouloir maintenir un ratio dette-PIB d'environ 53 %, par rapport à un ratio de 30 % il y a quelques années seulement. Il s'agit là d'une hausse des dépenses ridiculement élevée, que le gouvernement compte maintenir dans un avenir prévisible. C'est comme si parvenir à un ratio dette-PIB de 53 % représentait un objectif, et nous ne cessons d'accroître la dette de sorte que ce ratio demeure élevé, et il est très élevé. Le gouvernement pense qu'il n'a pas à se soucier de la façon dont il dépense l'argent des contribuables ou emprunte des sommes destinées aux prochaines générations.
Les taux d'intérêt sont faibles, car la dette émise est détenue par la Banque du Canada. Fait intéressant, dans le cadre d'une approche technocratique d'accès au levier financier, une société d'État canadienne achète la dette qu'elle émet au gouvernement pour payer ses dépenses. Il s'agit d'une belle astuce financière où l'entité qui fixe le taux du marché pour l'émission de la dette publique participe au marché en tant qu'acheteur afin de garantir l'achat de la dette au taux qu'elle a fixé. Grâce à cette astuce, le bilan de la Banque du Canada, qui est une filiale financée par le gouvernement du Canada dont les dettes sont garanties par les contribuables du Canada, est passé de 105 milliards de dollars en 2020 à plus de 500 milliards de dollars aujourd'hui. Bien sûr, son bilan comporte également des obligations garanties par les contribuables canadiens, mais il ne faut pas oublier qu'elle a acheté ces obligations, dont certaines auprès de courtiers en obligations sur le marché libre, au taux très bas qu'elle a fixé.
Je vais donner une brève explication pour qu'on puisse comprendre le concept. Dans le cas d'obligations, de faibles taux d'intérêt, ce qu'on appelle parfois des « coupons », correspondent à des prix plus élevés. La corrélation est automatique. Ainsi, quand le gouvernement achète des obligations à un faible taux fixe, il les surpaye. Éventuellement, les taux vont remonter. Des taux plus élevés réduisent la valeur des obligations inscrites au bilan de la Banque du Canada. Qu'est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que le redressement nécessaire à la réduction de l'assouplissement quantitatif, auquel se prête aveuglément le gouvernement, coûtera très cher. Nous achetons à gros prix et devrons vendre à perte. À quel point? Eh bien, avec une augmentation de 400 milliards de dollars à son bilan, la Banque du Canada perdra des milliards de dollars en normalisation chaque année jusqu'à ce que la dette de 400 milliards de dollars du gouvernement du Canada ait été mise sur le marché. Peu importe la forme qu'il prend ou le pays où il est employé, l'assouplissement quantitatif, qui est une méthode utilisée par les banques centrales pour assurer l'augmentation croissante des dépenses publiques, n'a jamais connu de fin. Nous jouons à l'apprenti sorcier sans avoir la moindre idée des conséquences.
Rappelons que la dette totale du Canada s'élève à 1,234 billion de dollars. Près de 40 % de cette dette est actuellement détenue par la Banque du Canada, ce qui signifie dans les faits que nous, les Canadiens, sommes les seuls acheteurs de la dette canadienne. Il faut aussi ajouter aux futurs déficits budgétaires ces milliards de dollars de pertes associées, car elles ne figurent pas dans les plans financiers à l'heure actuelle. Selon ces plans, le ratio dette-PIB restera supérieur à 50 % pendant un certain temps. Soulignons que même après la récession de 2008-2009, ce ratio n'était que de 30 %.
Le Canada est à bord d'un train qui fonce vers un précipice, et le conducteur ne regarde pas ce qui s'en vient. Pourtant, l'argent ne pousse pas dans les arbres, comme on le sait.
Des Canadiens se souviendront de la dernière fois où les dépenses du gouvernement ont pris des proportions insoutenables: c'était à l'époque des déficits du gouvernement Trudeau, dans les années 1970 et 1980.
En raison de la hausse des taux d'intérêt, le service de la dette nationale est alors devenu la plus grande dépense du gouvernement. Les contribuables payaient des sommes énormes en intérêts à des détenteurs d'obligations de partout dans le monde, et les dizaines de milliards de dollars utilisés à cette fin ne pouvaient pas servir à financer des améliorations au système de santé ni d'autres programmes.
Cette situation a amené le gouvernement libéral de Jean Chrétien à sabrer le financement fédéral destiné à la santé en 1996. À l'époque, c'était la deuxième dépense en importance dans le budget du pays, après les versements d'intérêt sur la dette. Peut-on y voir un avant-goût de ce qui nous attend?
Les Canadiens reçoivent encore des soins de santé, mais la part assumée par le gouvernement fédéral a chuté, passant du taux habituel de 50 % à un taux de 22 %. Le reste du fardeau a été rejeté unilatéralement sur les épaules des provinces. Les finances des provinces en souffrent depuis ce temps.
Pensons à la promesse du gouvernement libéral de faire des dépenses dans des domaines de compétence provinciale avec de l'argent emprunté. Qu'adviendra-t-il de ces services lorsque viendra le temps de payer la facture?
Le ratio d'endettement est un indicateur pertinent seulement lorsqu'on fait une comparaison avec d'autres pays, mais pour dresser le bilan financier des gouvernements, il n'a aucune utilité. Les entreprises ont un ratio emprunts / capitaux propres parce que c'est une façon d'établir dans quelle mesure ils peuvent tirer parti des activités donnant droit à une aide fiscale afin d'offrir un meilleur rendement aux propriétaires de l'entreprise. La notion n'existe pas dans le cas des gouvernements, et aucun gouvernement ne devrait adopter l'idée qu'un pays puisse accumuler des dettes sans les rembourser.
C'est une excuse pour laisser les générations futures du pays payer pour les dépenses que nous faisons aujourd'hui, comme si nos enfants n'allaient pas déjà avoir des factures à payer avec leurs propres impôts. Ils devront payer pendant des décennies pour les services que nous offrons aujourd'hui.
N'oublions pas que la dette d'un pays ne comprend pas seulement la dette du gouvernement fédéral. Il faut aussi inclure la dette des gouvernements provinciaux, qui a grimpé en flèche pendant la pandémie de COVID‑19 parce que les provinces doivent financer davantage les soins de santé pendant une crise sanitaire. Cela comprend aussi la dette des entreprises, qui a augmenté considérablement, ainsi que la dette des ménages.
Pour l'ensemble du Canada, le ratio de la dette par rapport au PIB a augmenté de 80 % en 2020, soit la hausse la plus marquée au monde, et de loin. Le Japon, qui a connu une hausse de 50 %, occupe le deuxième rang dans cette course effrénée à l'endettement. L'augmentation a été de 45 % aux États‑Unis, de 35 % au Royaume‑Uni, de 30 % en Chine et de seulement 12 % en Australie. Par rapport aux autres pays, le Canada se démarque par sa prodigalité.
L'inflation monétaire mène à l'inflation des actifs, dont le marché immobilier est l'exemple le plus probant. La dette hypothécaire s'est alourdie de 100 milliards de dollars. Les ménages canadiens ont des dettes personnelles qui atteignent 2,5 billions de dollars, ce qui correspond à 64 000 $ par habitant. La dette hypothécaire a enregistré une hausse de 22 %. Les prix des maisons unifamiliales ont connu une hausse semblable, soit 23 % dans la dernière année.
Le Canada trône donc maintenant en tête des marchés immobiliers les plus surévalués au monde. Aux États‑Unis, la hausse du revenu réel disponible est légèrement supérieure à celle des prix des maisons. Pendant ce temps, au Canada, les prix des maisons ont augmenté presque deux fois plus vite que le revenu réel disponible.
Nous devons nous pencher sur ce problème afin de comprendre ce à quoi ressembleront les finances du Canada. Nous devons étudier le projet de loi en profondeur en adoptant une véritable approche « Équipe Canada ».
À cet égard, j'ai hâte à l'examen de ce projet de loi par le Comité permanent des finances de la Chambre des communes, où tous les députés pourront donner leur avis pour que la mesure législative réponde aux besoins et aux attentes des Canadiens.
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Madame la Présidente, comme il s'agit de ma première allocution de la 44
e législature, je demande à la Chambre de me permettre de prendre quelques minutes pour remercier certaines personnes. Tout d'abord, je tiens à remercier les bonnes gens d'Edmonton-Ouest ou, comme je l'appelle, « Edmonton West Edmonton Mall », de m'avoir confié un troisième mandat à la Chambre. Chaque élection a été aussi spéciale que la première, alors je les remercie infiniment. Je suis très honoré de les représenter ici à Ottawa.
Je tiens à remercier ma formidable famille pour son soutien, en particulier ma magnifique conjointe Sasha, qui m'endure depuis 24 ans maintenant. Je sais que certains de mes collègues m'endurent depuis six ans. S'ils pensent que c'est pénible, qu'ils songent que c'est quatre fois moins longtemps que ma conjointe, alors je tiens à l'en remercier. Avec moi, elle a dû vivre neuf déménagements à travers le pays, de Victoria à Terre-Neuve, et vice versa, avant de revenir dans les Prairies. Elle m'a aidé à élever, la plupart du temps seule, deux garçons et un certain nombre de chiens.
Elle a travaillé avec moi dans le cadre de deux campagnes d’investiture, de trois élections et de nombreuses élections pour d’autres personnes depuis que je me suis engagé en politique à un très jeune âge. Personne ne peut faire ce que nous faisons à la Chambre des communes sans le soutien de leur conjoint. J’en suis un bel exemple. Sasha, ma femme, n’est pas différente des autres conjoints qui sont les véritables maîtres d’œuvre derrière nous tous qui travaillons ici. Je remercie beaucoup Sasha. Je l’aime. Elle est belle. Je lui avais promis beaucoup plus de champagne après cette élection. Je vais m’assurer de tenir cette promesse.
Je souhaite également remercier mes deux fils, Jensen et Parker, qui m’accompagnent dans le cadre de campagnes depuis qu’ils sont en première et en deuxième années. L’un fait présentement des études de droit, tandis que l’autre travaille. Cette fois-ci, tout comme en 2019 et en 2015, ils ont fait du porte-à-porte pour moi. Je les en remercie beaucoup.
Je veux exprimer ma gratitude à tous les bénévoles qui m’ont aidé pendant la campagne. Ils sont trop nombreux pour que je les nomme tous. Cependant, ils savent de qui je parle. Par contre, je veux souligner l’aide d’un homme, Dennis, mon agent financier. L’objectif de Dennis lorsqu’il fait la comptabilité pour Élections Canada est d’éviter que je me retrouve en prison. Jusqu’à maintenant, il a fait du bon travail. Je l’en remercie.
Je tiens également à remercier le personnel de mon bureau de circonscription. Nous, députés, savons fort bien que nous ne sommes que des figures emblématiques et que c'est notre personnel qui fait le travail de fond dans nos bureaux de circonscription. Je remercie Oula, qui m'appuie depuis le premier jour. Avant de collaborer avec moi, elle travaillait pour le député Laurie Hawn et, auparavant, pour Peter Goldring. J'exprime également ma gratitude à Linda, Brandon, Santi, Ory et Surj qui se sont joints à moi ici à Ottawa. Ils contribuent à ce que je fasse relativement bonne figure et je leur en sais gré.
Nous sommes enfin de retour à la Chambre et nous débattons actuellement du projet de loi . J'imagine qu'il y a 14 ou 15 personnes rivées à leur écran de télévision ou qui nous suivent sur CPAC, qui se demandent quel était le projet de loi C‑1 puisque nous étudions maintenant le projet de loi . Quelle était la principale mesure inscrite au programme du gouvernement avant celle-ci? Proposait-elle de s'attaquer à l'inflation effrénée? Ciblait-elle la COVID ou peut-être un nouveau variant? Le gouvernement a-t-il présenté un projet de loi C‑1 pour s'attaquer à la crise de la chaîne d'approvisionnement, ou peut-être pour proposer la mise en place d'éléments d'infrastructure plus résilients pour faire face à des situations comme celle d'Abbotsford? Le projet de loi C‑1 proposait-il d'endiguer la dette hors de contrôle qu'enregistre le gouvernement, qui se chiffre actuellement à un billion de dollars? Ou cette mesure portait peut-être sur la réconciliation.
Si les gens pensaient que la priorité du gouvernement allait être l'une de ces choses, ils se trompaient, car avec le C‑1, la priorité du gouvernement était de forcer la Chambre à tenir de nouveau des séances hybrides. En fait, il y a probablement plus de libéraux qui participent au débat sur Zoom qu'il n'y en a ici en personne, ce qui est une honte.
Les libéraux ont dit qu'ils devaient faire cela pour des raisons de sécurité, et pourtant, lundi dernier, lorsque nous nous sommes tous réunis pour la première fois ici, c'était presque une fête sur le parquet. Des députés du gouvernement se félicitaient et s'embrassaient. Le et la se parlaient à deux pouces du nez. Il n'y avait aucune distanciation physique, et c'était semble‑t‑il, sans danger. Cependant, est‑il sécuritaire de travailler en personne à la Chambre pendant un débat? Ça ne l'est pas tant que ça. Il n'y a pas de danger au fait d'aller à Glasgow et de s'amuser avec 20 000 personnes — et parfois avec 1 000 personnes sans masque lors d'une réception —, mais quand vient le temps de siéger en personne pour servir les Canadiens, ce n'est pas assez sécuritaire.
Nous savons que la question n'en est pas une de sécurité. Nous savons qu'il s'agit de se cacher, de travailler dans l'ombre et de ne pas avoir à rendre de comptes aux Canadiens. Nous l'avons vu au cours de la législature précédente, lorsque nous étions sur Zoom en mode hybride. Nous l'avons vu quand Wayne Easter a coupé le courant en comité alors que la soupe devenait trop chaude pour les libéraux.
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Madame la Présidente, il y a un lien. Le député d'en face pourrait peut-être arrêter de m'interrompre. Il est ici depuis assez longtemps pour connaître les règles de la Chambre. Je l'implore d'arrêter de m'interrompre et de me permettre de faire mon discours, comme un adulte.
Comme je l'ai mentionné, le projet de loi vise à nuire à la reddition de comptes. C'est ce que nous avons constaté au comité des opérations gouvernementales, où des ministres n'ont pas pu se connecter aux réunions. Même si nous tenions des séances hybrides au Parlement depuis un an, des ministres n'arrivaient pas à se connecter. Les fonctionnaires qui étaient là pour défendre le gouvernement ou le budget des dépenses n'y arrivaient pas non plus. Des réunions ont été écourtées à cause d'un manque de ressources. Soyons clairs: le projet de loi n'a rien à voir avec la sécurité. Il vise à réduire la reddition de comptes.
Vendredi dernier, j'ai posé une question au sujet du projet de loi et j'ai demandé si les nouvelles dépenses prévues dans les quatre parties avaient été soumises au processus d'approbation du Conseil du Trésor. Les députés d'en face n'en étaient pas sûrs, mais ils m'ont assuré qu'elles respecteraient probablement les règles. J'ai posé la question parce que les nouvelles dépenses doivent être soumises au processus d'approbation du Conseil du Trésor. Les libéraux peuvent dire que cette étape est inutile pour certaines parties du projet de loi car elles concernent l'impôt. Ils peuvent s'en tirer dans ce cas-là, mais ce ne sont pas toutes les parties qui concernent l'impôt. Certaines nouvelles dépenses doivent être soumises au processus d'approbation du Conseil du Trésor. Voilà pourquoi je suis inquiet. Je n'ai pas obtenu de réponse claire.
Si l'on repense à la subvention salariale de 110 milliards de dollars instaurée lors de la législature précédente, tout le monde sait qu'une grande partie de cette dernière a été versée à des entreprises très rentables. Nous avons demandé au président du Conseil du Trésor de l'époque, qui est maintenant , si la subvention salariale avait été soumise au processus d'approbation du Conseil du Trésor. Il s'agissait d'un programme de 110 milliards de dollars.
Est-ce que quelqu'un connaît la réponse ou a une hypothèse? La subvention n'a évidemment pas été soumise au processus.
Que s’est-il passé? Regardons, par exemple, quelles entreprises ont reçu une partie de ces 110 milliards de dollars de fonds publics. Rogers Cable, un duopole protégé par le gouvernement ayant reçu 26 milliards de dollars pour racheter Shaw, a reçu une aide gouvernementale. Lululemon, qui à l’époque avait augmenté sa capitalisation boursière de 9 milliards de dollars, a quand même reçu de l’argent public. Air Canada a reçu de l’argent des contribuables par le biais de la subvention salariale et s’en est servi pour verser des primes à ses cadres. Bell Canada, la plus importante des entreprises de communications, je pense, est un autre duopole protégé dans de nombreux marchés. Cette société a reçu des fonds. De son côté, Telus, qui vaut des milliards de dollars et fait d’énormes profits, a bonifié son dividende. Je le sais parce que je suis actionnaire. Elle a pu augmenter ses dividendes, tout en recevant de l’argent des contribuables. Nutrien est une autre entreprise qui a profité des largesses du gouvernement et, bien évidemment, on ne peut parler de la prodigalité libérale sans mentionner que SNC-Lavalin et Irving ont également reçu de l’argent.
Voilà le problème. Les nouvelles dépenses prévues dans le projet de loi ont-elles été approuvées dans les règles par le Conseil du Trésor afin que nous sachions si l’argent des contribuables se rend aux entreprises qui en ont vraiment besoin?
Le projet de loi est en quelque sorte un budget qui fait un pas en avant et deux pas en arrière. C’est ce que le célèbre Allan Fotheringham, également appelé Dr Foth, avait l’habitude de dire au sujet du Parti progressiste-conservateur. C’est la même chose avec le projet de loi . En pleine pénurie de main d’œuvre, le gouvernement offre des incitatifs pour encourager les entreprises à embaucher, tout en offrant aux gens des incitatifs pour qu’ils restent à la maison. Nous subventionnons les unes et les autres.
Nous constatons, encore une fois, que le gouvernement veut investir plus d’argent dans la prestation de maladie pour la relance économique et la prestation de relance économique pour les proches aidants, pour lesquelles des milliards de dollars avaient été mis de côté dans le cadre de la mise à jour économique. Le gouvernement n’a pas dépensé environ 90 % de cet argent, de sorte qu’il n’était pas nécessaire d’augmenter cette enveloppe, et voilà qu'on ajoute 500 millions de dollars et 300 millions de dollars. Nous voulons qu’il y ait une surveillance accrue. Ce n’est pas que nous n’appuyons pas le projet de loi , mais nous demandons l’exercice d’une surveillance adéquate et l’établissement d’un plan rigoureux.
L’autre partie du projet de loi porte sur l’aide à apporter aux secteurs dans le besoin, notamment aux hôtels et aux restaurants. J’ai travaillé avec fierté dans ce secteur pendant 35 ans. Les propriétaires et les travailleurs du secteur de l’hôtellerie et de la restauration avec lesquels je m’entretiens ne veulent surtout pas d’autres cadeaux. Ils veulent que leurs lits soient occupés. Ils veulent que les tables soient occupées. Ils veulent que les gens recommencent à voyager. Ils veulent un plan. Les hôtels qui ont des hypothèques de 50, 60 ou 70 millions de dollars ne vont pas compter éternellement sur des subventions. Les propriétaires de petits restaurants ne vont pas fonctionner éternellement avec des subventions. Nous devons avoir un plan pour relancer l’économie. Nous avons besoin d’un plan pour encourager les gens à voyager à nouveau.
Nous devons examiner la question des tests PCR pour les voyageurs qui viennent au Canada. Une visite de trois jours ne suffit pas.
Nous avons besoin que le gouvernement actuel propose un plan qui, en plus de ramener les gens sur le marché du travail, répondra aussi à nos préoccupations à propos des comptes qu'il doit rendre et de sa gestion de la pandémie.
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Madame la Présidente, j’aimerais tout d’abord informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec la députée d’.
Je débuterai ma toute première allocution de la présente législature en remerciant sincèrement les habitants de Newmarket et d’Aurora de m’avoir fait à nouveau confiance. Je remercie aussi mon équipe pour tout le travail qu’elle a accompli afin que je puisse être ici, ainsi que ma famille pour son soutien indéfectible.
C’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi . Ce projet de loi est très important pour un grand nombre de Canadiens de toutes les régions de notre pays, dans lequel nous avons tous la chance de vivre. Nous avons de la chance pour de nombreuses raisons, mais surtout parce que, lorsque les temps sont durs, les Canadiens s’entraident, et le gouvernement ne fait pas exception à la règle.
Lorsque la pandémie a frappé pour la première fois, nous nous sommes empressés de mettre en œuvre un certain nombre de programmes à vaste portée pour aider les gens dont le gagne-pain avait complètement changé. Les Canadiens avaient besoin d’aide, et nous leur avons apporté cette aide. La Subvention salariale d’urgence du Canada a aidé plus de 5,3 millions de Canadiens à conserver leur emploi. La Subvention d’urgence du Canada pour le loyer et le soutien au confinement ont aidé plus de 215 000 organismes à payer leur loyer, leur hypothèque et leurs autres dépenses. La Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants a soutenu le revenu de plus de 400 000 travailleurs canadiens occupant un emploi ou travaillant à leur compte pendant qu’ils devaient s’occuper d’un enfant ou d’un proche pour des raisons liées à la COVID. Enfin, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique a soutenu plus de 700 000 Canadiens que la maladie empêchait de travailler.
Ce ne sont là que quelques exemples des programmes de soutien essentiels offerts aux Canadiens au cours de l’une des crises les plus difficiles que notre pays ait traversées. Ces mesures ont aidé les entreprises à traverser la pire période de la pandémie.
Bien que la situation se soit améliorée, plusieurs secteurs de notre économie ont encore besoin d’aide. Voilà pourquoi nous passons de mesures de soutien économique à vaste portée à des mesures ciblées. Voilà pourquoi nous avons présenté le projet de loi .
La gamme complète des programmes que notre gouvernement a mis en place a évolué avec la pandémie. Cela nous a permis de continuer à aider les Canadiens qui en avaient le plus besoin. Nous nous trouvons maintenant à un tournant dans la lutte contre la COVID et dans notre relance. Toutefois, la reprise est inégale, et comme la pandémie perdure, les mesures de santé publique qui sauvent des vies limitent également une partie de l’activité économique. Nous mettons l’accent sur la protection et sur la création d’emplois pour que l’économie canadienne reprenne avec la plus grande vigueur possible. Le projet de loi aiderait énormément à relever les défis que certains secteurs de notre économie doivent encore surmonter.
Afin d’appuyer les organismes de l’industrie du tourisme durement touchés depuis le début de la pandémie, nous lançons le Programme de relance pour le tourisme et l'accueil. Ce programme offrirait des subventions pour le salaire et le loyer pouvant atteindre 75 % aux entreprises admissibles dont le revenu a baissé de 40 % pendant le mois en cours et pendant une période de 12 mois. D’autres entreprises qui ont subi des pertes importantes, mais qui ne sont pas admissibles à ce programme, peuvent recevoir de l’aide dans le cadre du Programme de relance pour les entreprises les plus durement touchées. Il s’agit d’une subvention pour le salaire et le loyer d’un taux de 50 % offerte aux entreprises admissibles dont le revenu a baissé d’au moins 50 % pendant le mois en cours et pendant une période de 12 mois.
Pour certains programmes, ce n'est pas une transition qu'il faut, mais une prolongation. Nous continuons donc à soutenir ceux qui en ont besoin. C’est pourquoi nous proposons de prolonger jusqu’au 7 mai 2022 la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants et la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, et de majorer ces deux prestations de deux semaines. Ce sont des programmes qui fonctionnent bien et qui aident les travailleurs autonomes et les salariés canadiens d’un océan à l’autre. Nous sommes déterminés à apporter les ajustements nécessaires pour refléter la nouvelle phase de la relance.
Enfin, nous sommes conscients des défis qui peuvent découler de la résurgence de ce virus. Le projet de loi prévoit un soutien aux travailleurs et aux entreprises qui pourraient être assujettis à une restriction sanitaire nécessaire pour sauver des vies et freiner la propagation du virus.
Le programme prévu en cas de confinement local procurera un soutien aux entreprises qui doivent cesser leurs activités pour se conformer à des lignes directrices régionales en matière de santé publique et qui doivent ainsi composer avec une fermeture et des pertes de revenus. Il s’agit d’une nouvelle prestation ciblée offerte aux entreprises à un taux pouvant atteindre 75 %, peu importe leur secteur et les pertes qu'elles ont subies au cours de la pandémie.
De plus, pour aider les personnes qui ne peuvent pas travailler en raison d’un confinement, nous proposons la prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement afin d’offrir un soutien du revenu de 300 $ par semaine, pour une période allant du 24 octobre 2021 au 7 mai 2022. Cette mesure sera accessible pendant toute la durée du confinement et elle sera offerte aux travailleurs qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi ou qui y sont admissibles, mais qui n’ont pas reçu de prestations d’assurance-emploi pendant la même période. Ces mesures garantiront qu’en cas de confinement imposé par le gouvernement, les Canadiens pourront avoir l’assurance qu’ils seront soutenus pendant les périodes difficiles.
La semaine dernière, lorsque la a déposé ce projet de loi, j’ai communiqué avec un électeur qui possède un hôtel. J’étais curieux de savoir ce qu’il pense, en sa qualité de propriétaire d’une entreprise locale dans l’un des secteurs les plus touchés de notre économie, du projet de loi, mais aussi des mesures de soutien économique offertes par le gouvernement tout au long de la pandémie. J’ai donc été heureux d’apprendre qu’il vit actuellement une reprise des revenus et qu’il n’est plus admissible à certains programmes, ce dont il se réjouit également. En même temps, il comprend que certains collègues dans son secteur aient encore besoin d’aide et il apprécie les mesures de soutien et les programmes qui sont offerts pour les aider à se relever.
Il m’a aussi dit que l’un des plus grands défis auxquels il est confronté en ce moment consiste à trouver du personnel. Je lui ai donc dit que, dans le budget de 2021, le gouvernement a instauré le Programme d’embauche pour la relance économique du Canada, afin d’aider les employeurs à embaucher les travailleurs dont ils ont besoin pour se rétablir et recommencer à prospérer, sous forme d’une subvention pouvant atteindre 50 % du traitement ou du salaire supplémentaire admissible. Nous sommes tous deux heureux de voir que ce programme sera prolongé jusqu’au 7 mai 2022, de sorte que les entreprises de notre collectivité et de partout au Canada puissent continuer à recevoir l’aide dont elles ont besoin pour réembaucher des travailleurs, augmenter leurs heures de travail et créer des emplois supplémentaires. Ces mesures procurent aux entreprises la certitude dont elles ont besoin pour réembaucher du personnel et recommencer à prendre de l’expansion.
Cependant, bien que les programmes gouvernementaux et la relance aillent de pair, ils ne constituent qu'une partie de la solution. Il faut aussi que les Canadiens adhèrent à la lutte contre la COVID‑19 en faisant le nécessaire pour se protéger eux-mêmes et pour assurer la sécurité de leurs proches et de leurs communautés. Il y a quelques mois, des députés d'en face avançaient que le Canada n'obtiendrait pas de vaccins avant 2030. Pourtant, nous sommes toujours en 2021 et nous avons organisé la plus vaste campagne de vaccination de l'histoire du pays, qui s'est aussi avérée l'une des plus réussies dans le monde. Grâce aux millions de Canadiens qui ont obtenu une première et une deuxième doses de vaccin, des entreprises à l'échelle du pays peuvent rouvrir leurs portes en toute sécurité, les voyages commencent lentement à reprendre, l'économie amorce une reprise, nous avons dépassé notre objectif de création de 1 million d'emplois, et les taux de chômage sont redescendus là où ils étaient avant la pandémie.
Nous avons fait beaucoup de progrès, mais il en reste encore beaucoup à faire, et nous avons tous un rôle à jouer. Le gouvernement doit adapter les mesures d'aide au revenu et aux entreprises pour que l'aide cible ceux qui continuent d'en avoir besoin. À mon avis, les Canadiens doivent soutenir les entreprises locales, aider les organisations qui offrent des services à ceux qui en ont besoin, et se faire vacciner pour assurer la sécurité des communautés. Je veux profiter de l'occasion pour exhorter les personnes admissibles à la vaccination, mais qui ne l'ont pas encore obtenue, à se faire vacciner dès que possible pour contribuer à mettre un terme une bonne fois pour toutes à la lutte contre ce virus.
Je rappelle aux Canadiens que le gouvernement leur est venu en aide, et qu'il continuera d'aider ceux qui en ont besoin.
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Madame la Présidente, c’est avec grand plaisir que je prends la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi . Ce dernier vise à créer plusieurs mesures de soutien importantes, y compris pour les secteurs les plus durement touchés par la pandémie et pour les travailleurs et les petites entreprises qui font face à des défis importants, comme dans le secteur du tourisme et de l’hospitalité.
Qu’on ne s'y trompe pas, les répercussions de la COVID‑19 sur les travailleurs et les entrepreneurs de ces secteurs sont absolument dévastatrices. Leurs recettes ont diminué de près de 50 %, passant de 104,4 milliards de dollars en 2019 à 53,4 milliards de dollars en 2020, alors que les emplois directement attribuables au tourisme ont diminué de 41 % au cours de la même période. Les projections préliminaires des revenus de l’été 2021 prévoient environ la moitié des revenus de l’été 2019.
Malgré ces défis, les propriétaires d’entreprises touristiques et leurs travailleurs ont tous fait preuve de ténacité, de résilience, en s’assurant que leurs services seront là quand la crise sera bel et bien derrière nous. Selon beaucoup d’entre eux, c’est seulement en raison du soutien du gouvernement fédéral que les travailleurs de ce secteur peuvent continuer à se nourrir et se loger. Toutefois, nous savons que de nombreux acteurs des secteurs du tourisme et de l’accueil sont encore en difficulté. Je parle des hôtels, des aéroports, des agences de voyages, des croisiéristes, des théâtres et, élément crucial, des restaurants.
[Traduction]
J'ai maintes fois déclaré à la Chambre que les restaurants donnent vie aux principales artères de nos collectivités. J'ai parlé à un grand nombre de propriétaires de restaurant et ils m'ont tous dit à quel point les 20 derniers mois ont été éprouvants. Ils ont été les premiers à fermer leurs portes, mais ils sont souvent les derniers à pouvoir recommencer à accueillir leurs clients, et ce, à capacité réduite pour la majorité d'entre eux.
En tant que secrétaire parlementaire de la ministre de la Petite entreprise lors de la dernière législature, j'ai représenté le gouvernement au sein de divers groupes de travail, y compris le groupe de travail sur la relance des restaurants, ce qui m'a permis de collaborer étroitement avec les responsables de Restaurants Canada et de m'entretenir directement avec des restaurateurs indépendants partout au pays. Le projet de loi que nous examinons aujourd'hui est une réponse concrète à la demande de cette industrie de maintenir les mesures d'aide fédérales pendant que nous continuons de lutter contre la COVID‑19.
[Français]
Maintenant, je vais parler très concrètement du soutien que le projet de loi C‑2 offrira aux secteurs durement touchés par l'entremise de deux nouveaux volets principaux.
Premièrement, le Programme de relance pour le tourisme et l’accueil soutiendra les hôtels, les voyagistes, les agences de voyages, les restaurants et bien d’autres entreprises en leur octroyant des subventions salariales et locatives allant jusqu’à 75 % des coûts. Ensuite, le Programme de relance pour les entreprises les plus durement touchées offrira des subventions pouvant couvrir 50 % des coûts des entreprises ayant subi des pertes importantes et durables. De plus, le gouvernement propose de prolonger jusqu'en mai 2022 le Programme d’embauche pour la relance économique du Canada à un nouveau taux de 50 %, avec la possibilité d’une prolongation supplémentaire au besoin.
[Traduction]
Je trouve très important de présenter en détail ce que contient le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui, car il semble que souvent, certains députés veulent débattre de questions tout à fait autres. Par exemple, vendredi, je crois que c'était le député de qui, dans son discours de 20 minutes sur le projet de loi , a parlé d'inflation 33 fois. Cela revient à une occurrence toutes les 36 secondes. Combien de fois a-t-il parlé du tourisme, de l'hôtellerie ou des petites entreprises? Pas une seule fois; zéro.
Des voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, je voudrais être très claire. L’inflation est une réelle préoccupation dont les Canadiens ressentent les effets, c’est incontestable. Cependant, comme l’ont fait remarquer les experts, l’inflation est un phénomène mondial alimenté par la hausse des prix de l’énergie, le rebond économique mondial, les contraintes de la chaîne d’approvisionnement et de nombreux autres facteurs. Malheureusement, la hausse du taux d’inflation se fait sentir presque partout en ce moment. Ici au Canada, elle est de 4,7 %, mais elle est de 6,2 % aux États‑Unis, de 6,2 % au Mexique, de 4,4 % dans l’Union européenne et de 4,2 % au Royaume‑Uni. Le taux moyen pour les pays du G20 est en fait supérieur à 5 %.
Si les conservateurs prétendent que nos politiques visant à aider les Canadiens et les petites entreprises à passer au travers de la pandémie de COVID‑19 sont la cause directe de la hausse de l’inflation, je tiens à déconstruire cet argument également. Comparons les données sur l’inflation avant la pandémie à celles d’aujourd’hui dans les pays de l’OCDE. Entre la fin de 2019 et aujourd’hui, le taux d’inflation dans ces 38 pays a augmenté en moyenne de 2,4 %. Par exemple, les États‑Unis ont connu une hausse de 3,6 %, l’Espagne, de 3,1 %, l’Allemagne, de 2,4 %, et la Nouvelle-Zélande, de 3,5 %. Au Canada, durant la même période, l’inflation a augmenté de 2,1 %. Il est clair comme de l’eau de roche, d’après ces chiffres, que le choix que nous avons fait de soutenir les Canadiens durant la pandémie n’est pas la cause de l’inflation.
L’inflation n’est peut-être pas l’indicateur que nous devrions examiner. Qu’en est-il du déficit? Le député de a dit que la COVID nous a obligés à dépenser de l’argent, mais qu'elle ne nous a pas obligés à avoir le déficit le plus important du G20. Premièrement, je me réjouis d’entendre le député admettre que les dépenses étaient tout à fait nécessaires, ce qui est un changement de ton par rapport aux « gros programmes gouvernementaux coûteux » auxquels son parti ne croit pas. Ce qui importe surtout, c’est que cette affirmation repose sur une prémisse complètement fausse. Le Canada n’a pas le plus gros déficit du G20. Non, le déficit du Canada pour 2020 était inférieur à ceux des États‑Unis et du Royaume‑Uni, et la dernière fois que j’ai vérifié, ces deux pays faisaient bel et bien partie du G20.
Dans ses allégations, le député conservateur sous-entend qu’il s’agit en quelque sorte d’un gaspillage et que rien ne justifie le déficit. Rien ne peut être aussi loin de la vérité.
Les chiffres sont éloquents: 90 milliards de dollars ont été dépensés pour la PCU et la PCRE; 80 milliards de dollars ont été consacrés à la subvention salariale et à la subvention pour le loyer; 10 milliards de dollars supplémentaires ont été dépensés sous forme de paiements directs aux aînés et aux ménages à faible revenu; et 17 milliards de dollars sont allés au soutien des provinces et des territoires dans le cadre de l’Accord sur la relance sécuritaire. Ces quatre éléments représentent à eux seuls les trois quarts du déficit fédéral. Lequel de ces programmes et quelle partie de ces dépenses les conservateurs auraient-ils mis au rancart? J’ose affirmer que la réponse est aucun, et c’est ce qui fait que, malgré les beaux discours que nous entendons aujourd’hui, les députés d’en face ont voté pour la subvention salariale, la subvention pour le loyer et la PCU.
En réalité, le Canada avait la marge de manœuvre financière pour intervenir, et c’est exactement ce que notre gouvernement a fait. Comme l’ont indiqué les responsables du FMI le mois dernier, les mesures de soutien budgétaire gouvernementales pendant la pandémie de COVID-19 ont sauvé des vies et des emplois. Non seulement le Canada a-t-il eu l’un des taux de mortalité par COVID les plus faibles du monde occidental, et non seulement est-il revenu plus rapidement que d’autres pays aux taux d’emploi qui prévalaient avant la pandémie, mais il a toujours une cote de crédit AAA. La dette nette du Canada est toujours la plus faible des pays du G7 et, l’an dernier, il a vu ses paiements d’intérêts sur la dette diminuer de plus de 4 milliards de dollars. Le fait que nous ayons dépensé pour aider les Canadiens n’a pas nui à notre économie; au contraire.
Le choix aujourd’hui est très clair. Il ne s’agit pas de réexaminer les mesures de soutien liées à la COVID que notre gouvernement avait mises en place, même si je serais plus qu’heureuse de le refaire n’importe quand. Non, ce dont nous débattons aujourd’hui, c’est de savoir si nous continuerons d’appuyer nos restaurants, hôtels, agences de voyages, parcs, musées et théâtres. Ils sont tous extrêmement importants et ils valent la peine que l’on adopte les mesures proposées aujourd’hui. J’encourage tous les députés à mettre de côté leurs beaux discours et à continuer d’appuyer les Canadiens dans le contexte de la pandémie.
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Madame la Présidente, j'aimerais vous informer que je partagerai mon temps de parole avec ma collègue la députée .
Avant de commencer mon discours, je voudrais revenir sur la réponse que m'a donnée la collègue d', il y a quelques minutes. Je sais bien que les théâtres et les entreprises culturelles pourront continuer de bénéficier des programmes, mais les artistes et les travailleurs ne sont pas inclus dans le projet de loi . Ce qui est en préparation n'est pas un projet de loi, c'est un programme d'aide. C'est beaucoup plus compliqué à mettre en place et cela aurait pu être fait beaucoup plus rapidement avec le projet de loi . Je vais m'arrêter là pour l'instant, car nous aurons l'occasion d'y revenir, je l'espère.
Comme c'est la première fois que je me lève à la Chambre en cette 44e législature, j'aimerais profiter de l'occasion pour remercier les électeurs de la circonscription de Drummond, qui m'ont accordé une deuxième fois leur confiance. J'en suis honoré, fier et j'en serai digne.
Je veux aussi remercier les bénévoles qui se sont donné à fond, en consacrant leur temps, leur énergie et leur passion et qui n'ont pas compté les heures pendant la campagne électorale. Je pense plus particulièrement à deux magnifiques bénévoles: mes parents, mon père et ma mère de 81 ans. Ils ont donné de leur temps et ont fait de la route, tout cela avec passion. Quand je serai vieux, je veux être jeune comme eux.
Je remercie mon équipe de bureau de circonscription, qui est indispensable. Je tiens à les remercier sincèrement de leur appui et de l'excellent service qu'ils offrent à la population de Drummond. Je pense à Andrée-Anne, Marie-Christine, Marika et Jacinte, à mon adjointe Mélissa, ici, sur la Colline du Parlement, ainsi qu'à Alexandre, qui collabore avec nous. Ils sont très précieux et je les aime beaucoup.
Je termine en remerciant ma famille et mes proches. J'ai parlé de mes parents tantôt. Les collègues à la Chambre connaissent très bien les effets que peut avoir une vie politique sur la famille. Mes enfants, Lily-Rose, Tom, Christophe et Alexandrine, sont magnifiques. Je remercie Caroline, ma conjointe, d'être dans ma vie. Une conjointe, dans la vie d'un politicien, est spectaculairement indispensable.
Je profite de l'occasion pour montrer que je porte cette semaine le ruban blanc afin d'afficher mon soutien aux femmes, car, jusqu'au 6 décembre, c'est la campagne d'élimination de la violence faite aux femmes et aux filles. Cela nous concerne tous et je le porte fièrement. J'espère qu'un jour, nous n'aurons plus besoin de porter ce genre de symbole, car c'est inadmissible.
J'aimerais saluer tout spécialement Mme Yvette Mathieu Lafond, dont j'ai déjà parlé à la Chambre. J'étais présent l'an dernier à la fête soulignant son 100e anniversaire. Lorsque j'ai souligné son centenaire, nous nous étions donné rendez-vous, Mme Mathieu Lafond et moi, pour fêter son 101e anniversaire. Ce vendredi, nous avons rendez-vous, et j'espère que nous célébrerons son anniversaire encore de nombreuses années.
Tout à l'heure, j'ai parlé de ma famille et de mes enfants. Mon fils de 9 ans, Tom, est très drôle. Quand il était petit et que quelque chose lui faisait peur ou l'inquiétait, il fermait les yeux et disait qu'ainsi, cela allait disparaître comme par magie. C'était très mignon. Les enfants font cela. Toutefois, il n'y a pas juste les enfants qui font cela, les libéraux le font aussi.
Rappelons-nous qu'ils ont fait cela avec We Charity, l'année passée. Ils ont prorogé le Parlement afin qu'on n'en parle plus et que cela disparaisse. Ils ont fait cela aussi cet été quand ils ont déclenché les élections. Ils pensaient pouvoir revenir sans que plus personne parle de ce qu'ils ne font pas correctement. En tentant d'être majoritaires, ils espéraient que les partis de l'opposition ne pourraient plus vraiment les mettre au défi. Les libéraux se ferment les yeux dans l'espoir que cela disparaisse comme par magie.
Voici la différence avec mon fils de 9 ans et demi. Il joue au soccer, parfois à la position de gardien de but. Il sait que s'il ferme les yeux devant trois adversaires avec le ballon, il risque de le recevoir en plein visage. Il garde donc les yeux ouverts, attend ses adversaires et, au risque de laisser compter un but, il fait face, il assume, il se tient debout. On s'attendrait au même genre de courage de la part de ceux qui gèrent un pays du G7.
Je dois avouer que, cet été, je me suis un peu fait prendre. Quand les libéraux ont déclenché les élections, j'ai vraiment cru qu'ils le faisaient en espérant faire table rase, revenir rapidement et prendre les choses en main. Je croyais qu'on allait régler les urgences de la pandémie le plus rapidement possible, comme la pénurie de main-d’œuvre, la reprise des secteurs touchés comme le tourisme, l'aéronautique et la culture.
Je me disais qu'on partait en campagne électorale et que, en revenant des élections, on règlerait cela sans niaiser, mais ce ne fut pas le cas. On avait pourtant martelé ces thèmes pendant toute la période électorale.
L'élection a eu lieu le 20 septembre et on a attendu jusqu'au 22 novembre pour revenir au Parlement. Depuis notre dernier jour de travail en juin, il s'est écoulé cinq mois. Pendant ce temps où on s'est fermé les yeux, est-ce que la pandémie et tous ces problèmes ont disparu? La réponse est non.
Quand les élections ont été déclenchées, une quatrième vague était en train de se pointer, et voilà que nous nous retrouvons encore avec un nouveau variant qui nous inquiète. Si on avait laissé le Parlement fonctionner, nous n'aurions pas besoin de discuter du projet de loi aujourd'hui, parce qu'on aurait plutôt pu faire évoluer les programmes d'aide en fonction des besoins et mettre en place l'aide attendue pour les artistes et les travailleurs autonomes du secteur culturel. On aurait même pu reprendre les travaux sur le projet de loi après que le Sénat aurait eu fini de le charcuter.
Tout le monde sait ici combien de temps il faut pour faire adopter un projet de loi et mettre en place des programmes. On doit faire des débats à la Chambre et en comité, rencontrer des témoins et procéder à des études, entre autres.
Si véritablement on faisait passer les intérêts des citoyens et des citoyennes avant les intérêts politiques, on aurait eu une rentrée parlementaire normale, on aurait pu travailler normalement et mettre les programmes à jour. On aurait aussi pu mettre de nouveaux programmes en place et s'adapter. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on a fait et on a perdu du temps.
Pendant ce temps, les artistes et les travailleurs autonomes du secteur de la culture se disent qu'ils n'ont plus d'aide ni de rentrée d'argent, et ils se demandent quoi faire. Selon les engagements de la , nous nous serions pourtant attendus à ce qu'il y ait, au cours de l'automne, une certaine forme d'aide pour les travailleurs de la culture. Or, ce n'est pas ce qui se passe avec le projet de loi .
On sait que le travaille actuellement sur un programme pour venir en aide aux artistes et aux travailleurs de la culture, qui sont les plus touchés. Cela est bien, et je me suis engagé avec le Bloc québécois à collaborer pour que cela se fasse vite. En effet, cela fait déjà quelques semaines que les artistes et les artisans du milieu de la culture n'ont pas de revenu ni d'aide et que cela les inquiète.
Sans cette élection inutile, sans cette espèce d'attitude irresponsable de penser que, si on ferme les yeux, les problèmes disparaissent, on aurait pu avancer et il y aurait de l'aide disponible pour eux.
Cela me fâche vraiment beaucoup. Je sais que, pendant que tout le monde continue de percevoir son salaire ici, il y a, sur le terrain, des travailleurs spécialisés et essentiels du milieu de la culture qui regardent vers d'autres secteurs d'activités pour se recycler, parce qu'ils n'ont plus confiance et qu'ils ne voient pas de quelle manière ils pourront s'en sortir. Certains de mes amis, des gens avec lesquels j'ai travaillé et auxquels j'ai parlé récemment, ne pensent même pas être capables d'offrir un petit quelque chose à leurs enfants à Noël. Ce sont pourtant des gens qui gagnaient bien leur vie, et non des gens qui dénichaient un petit contrat à gauche ou à droite, de temps en temps.
Dans le milieu du spectacle, j'ai des amis techniciens qui se sont déjà recyclés depuis le début de la pandémie et qu'on ne verra plus revenir dans le domaine culturel. C'est un drame, car il s'agit d'une expertise difficile à remplacer. C'est vraiment triste de voir qu'on laisse tomber une catégorie de travailleurs et de travailleuses, et particulièrement des gens qui font leur métier par passion.
Pendant la pandémie, faute d'ouvrage, j'ai un groupe d'amis, parmi lequel il y a des acteurs et des techniciens du secteur audiovisuel, qui ont décidé de faire œuvre utile. Ils ont décidé de se regrouper — c'était avant l'arrivée de la quatrième vague — pour aller tourner un documentaire à l'étranger. Ils sont partis en gang au Bangladesh, en Inde et au Népal, à la rencontre de gens ordinaires. Ils l'ont fait pour échanger avec eux, découvrir leur culture et leur réalité pendant la pandémie. Ils ont fait cela à leurs frais et n'ont demandé ni argent ni subvention à personne. Ils se sont dit qu'ils allaient faire quelque chose de leur talent pendant la crise. Avec un peu de chance, on pourra peut-être en voir le résultat à un moment donné. Ce sont des passionnés comme eux qu'on laisse tomber en reportant à plus tard, par le truchement de programmes qui ne sont pas encore définis, l'aide qu'on pourrait leur accorder maintenant.
Je suis en accord avec le projet de loi , car on y retrouve de l'aide importante et de bonnes mesures. Toutefois, les travailleurs du secteur culturel ont encore été oubliés, et je trouve cela désolant.
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Madame la Présidente, je vais maintenir le cap, car c'est important. Dans le projet de loi C‑2, il y a effectivement de bonnes mesures. Il y a des mesures que le Bloc québécois avait lui‑même proposées dès le printemps dernier.
En effet, après le pire de la crise, il faut penser à la relance, il faut passer à des mesures de soutien beaucoup plus ciblées et beaucoup plus adaptées à la réalité économique et à la reprise post-pandémie. Il faut donc cibler des mesures qui touchent particulièrement — mais pas exclusivement — le tourisme, l'hébergement, la restauration, l'événementiel et l'accueil. Je pense que ce sont de bonnes mesures bien ciblées.
De plus, comme mon collègue de Joliette le disait, ce sont des mesures prévisibles qui permettent de se projeter dans le temps jusqu'en mai 2022. Il y a aussi la prolongation de deux semaines de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et des prestations pour aidants naturels. Je pense que, dans le contexte actuel, il est heureux de pouvoir continuer ces mesures.
Toutefois, certaines mesures, pourtant essentielles, n'ont pas encore été envisagées. On en a largement parlé lors du débat aujourd'hui, mon collègue de Drummond l'a fait avec brio: il s'agit de mesures pour les secteurs des arts et de la culture.
Le gouvernement va nous répondre qu'il a l'intention de soutenir ces secteurs. Là où le bât blesse, c'est que, dans ce secteur, la majorité des personnes sont des travailleuses et des travailleurs autonomes, quel que soit leur métier. En effet, ne pensons pas qu'aux artistes, mais à tous les travailleurs de la scène, de l'art vivant: ils sont nombreux.
Les travailleurs autonomes, on le sait, n'ont pas droit au régime régulier de l'assurance‑emploi. Ces travailleurs ne sont pas en situation de confinement total, mais, comme je le disais, ils sont en phase terminale en matière d'emploi: la reprise est difficile et ils ne sont pas nécessairement embauchés. De plus, certains travailleurs, qualifiés, décident de choisir un autre métier, au point qu'il est possible de craindre une pénurie de main‑d'œuvre ultérieurement.
Ces travailleuses et ces travailleurs ont encore besoin de soutien. N'ayant pas droit à l'assurance‑emploi, ils bénéficiaient jusqu'à hier du soutien de la Prestation canadienne de la relance économique. Cependant, c'est le néant dans le projet de loi C‑2, qui ne contient aucune mesure pour ces travailleuses et ces travailleurs, pourtant nombreux dans le secteur.
Il y a deux types de solutions.
La première est une solution que nous attendons toujours, car on dirait que le gouvernement n'a pas encore compris que les multiples mesures d'urgence mises en place l'ont été pour une raison: notre régime d'assurance‑emploi a des failles, il ne couvre pas assez largement les nombreux travailleurs et travailleuses du 21e siècle, autonomes et atypiques et qui sont majoritairement des femmes et des jeunes. Une mesure structurante serait de réformer rapidement le régime d'assurance‑emploi. Or, ni le discours du Trône ni le message du gouvernement ne nous envoient dans cette direction.
Par ailleurs, il serait possible de répondre aux besoins de cette catégorie de travailleuses et de travailleurs en les incluant dans le projet de loi C‑2 et en leur accordant une mesure d'aide structurante. On ne peut pas les abandonner, c'est inacceptable.
En terminant, même si la situation est urgente, nous allons insister pour pouvoir renvoyer ce projet de loi à un comité le plus rapidement possible, afin de prendre le temps de l'étudier et, peut‑être, d'y apporter des mesures ou des modalités qui vont répondre plus spécifiquement à son objectif.
Il me semble que c'est une marque de reconnaissance. Nous avons eu des élections soi-disant pour sortir de la pandémie. Il faudrait donc en sortir, de cette pandémie, et il faut qu'un gouvernement minoritaire accepte la collaboration des partis d'opposition sur un projet de loi de cette importance, pour s'assurer que les mesures visant à répondre à la pandémie seront les bonnes.
Je ne sais pas si les représentants de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, ou FCEI, ont tort ou raison, mais ils se disent déjà déçus par les mesures des seuils prévus de 40 à 50 % pour les soutenir.
Il y a donc de bonnes raisons de nous donner le temps d'étudier cela, de remettre les comités sur leurs rails et de revenir en force et de façon plus sérieuse et responsable quant à ce projet de loi.