La Chambre reprend l'étude, interrompue le 23 mars, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, je tiens à saluer le député d' et à le féliciter pour son projet de loi . Avant de prendre la parole à la Chambre, le Bloc québécois a fait ses devoirs et ses recherches et je peux dire au député que nous allons voter en faveur de cet important projet de loi.
Comme on le sait, le projet de loi C‑241 modifie la Loi de l'impôt sur le revenu afin de permettre aux gens de métier et aux apprentis liés par contrat de déduire de leur revenu les dépenses qu'ils effectuent pour se déplacer lorsqu'ils occupent un emploi dans le domaine de la construction sur un chantier situé à au moins 120 kilomètres de leur lieu de résidence habituel.
Le paragraphe 8(1) de la Loi de l’impôt sur le revenu est modifié par adjonction, après l’alinéa q), de ce qui suit:
Frais de déplacement des gens de métier
q.1) dans le cas où le contribuable a occupé un emploi à titre de personne de métier dûment qualifiée ou d’apprenti lié par contrat pour des activités de construction sur un chantier situé à au moins 120 kilomètres de son lieu de résidence habituelle, les dépenses qu’il a effectuées au cours de l’année pour se déplacer entre son lieu de résidence et le chantier, si, à la fois:
(i) il a été tenu de payer ces dépenses aux termes de son contrat d’emploi,
(ii) il n’a reçu, relativement à ces dépenses, aucune allocation non incluse dans le calcul de son revenu pour l’année,
(iii) il ne demande, relativement à ces dépenses, aucune déduction de son revenu ni aucun crédit d’impôt pour l’année au titre des autres dispositions de la présente loi; [...]
Ce projet de loi concrétise l'une des recommandations des Syndicats des métiers de la construction du Canada, qui représentent plus d'un demi‑million de travailleurs et travailleuses de la construction au Canada membres de 14 syndicats internationaux. Ces personnes œuvrent dans plus de 60 métiers et professions et génèrent 6 % du PIB du pays.
Les vendeurs, les professionnels et plusieurs autres travailleurs de différents secteurs bénéficient déjà d'une déduction fiscale pour leurs frais de déplacement, de repas et d'hébergement. II est donc normal de réclamer la même chose pour la main‑d'œuvre spécialisée qui travaille sur des chantiers dans des régions ou provinces autres que celle où se trouve leur principal lieu de résidence. C'est une question d'équité.
La croissance et les investissements en matière d'infrastructure sont souvent inégaux d'une région à l'autre, ce qui peut expliquer en partie la pénurie de main‑d'œuvre plus prononcée dans certaines régions. L'un des principaux freins à la relance économique est justement cette pénurie de main‑d'œuvre. L'une des façons d'agir sur la hausse des prix est donc de s'attaquer à cette pénurie. Améliorer sa mobilité permet de la réduire en partie.
Lorsque les dépenses ne sont pas couvertes par l'employeur, les travailleurs doivent eux‑mêmes les payer. Avec une famille à charge, les dépenses supplémentaires pour les déplacements peuvent être trop élevées et, ce faisant, freiner la mobilité d'un travailleur.
Cette déduction fiscale constitue une mesure concrète et efficace dans une perspective de favoriser la mobilité des travailleurs du secteur de la construction. De plus, selon des calculs qui ont été effectués, la mesure permettrait au gouvernement fédéral d'économiser potentiellement un montant net de 347 millions de dollars.
D'autres pays, comme les États‑Unis, autorisent une telle déduction fiscale pour la main‑d'œuvre spécialisée. L'Internal Revenue Code américain permet à ces employés de déduire les frais de repas, de déplacement et d'hébergement pour un travail temporaire loin de leur lieu de résidence. Cela existe donc déjà.
Une telle mesure favoriserait le retour au travail, en plus de remédier aux pénuries de main‑d'œuvre et de réduire la dépendance aux programmes gouvernementaux comme I'assurance‑emploi.
J'aimerais ici apporter quelques précisions sur ce qui existe déjà. Un employé ne peut déduire que les dépenses spécifiquement prévues par la Loi. De façon générale, il peut réclamer des dépenses si son contrat d'emploi l'oblige à les acquitter personnellement, s'il est habituellement tenu d'exercer ses fonctions ailleurs qu'au lieu de l'entreprise de son employeur et s'il ne reçoit aucune allocation non imposable pour frais de déplacement. L'employeur doit attester que les conditions de travail de l'employé lui permettent de déduire certaines dépenses.
Un employé à commission peut quant à lui déduire l'ensemble de ses dépenses, à l'exception de celles en capital et de celles relatives aux cotisations et aux adhésions à des clubs sportifs ou de loisirs, jusqu'à concurrence du montant des commissions reçues. Cette limite ne s'applique toutefois pas à l'amortissement et aux intérêts à l'égard d'une automobile.
Les gens de métier ont droit à une déduction d'impôt d'un maximum annuel de 500 $ à l'égard des achats d'outils neufs dans le but de remplir une condition d'emploi. La première tranche de 1 257 $ de dépenses — 1 215 $ au Québec — n'est toutefois pas admissible.
Comme je l'ai mentionné précédemment, les coûts liés aux déplacements pour se rendre sur un chantier éloigné du lieu de résidence peuvent compromettre la décision d'un travailleur d'accepter un contrat. Dans l'actuel contexte d'inflation élevée, les coûts liés aux déplacements s'en trouvent accentués. Pensons seulement au prix de l'essence.
La mise en œuvre de la déduction fera une véritable différence pour les travailleurs et les travailleuses qui doivent se déplacer. Selon un récent sondage des Syndicats des métiers de la construction du Canada, les trois quarts des travailleurs des métiers spécialisés disent qu'une déduction fiscale leur donnera accès à un plus grand nombre de possibilités d'emploi. Avec l'inflation actuelle, le moment est donc bon pour mettre en place la déduction fiscale qui permettra de réduire dans une certaine mesure la pression sur le portefeuille de certains travailleurs.
Je vais me permettre d'illustrer l'absurdité de la situation actuelle et comment le projet de loi peut la corriger. Présentement, une personne qui vend une barre d'armature ou un conduit pour la construction d'un nouveau bâtiment peut se déplacer et déduire de son revenu ses frais de déplacement, de repas et d'hébergement, alors que cette option est injustement refusée aux travailleuses et travailleurs spécialisés qui installent la barre d'armature ou le conduit. C'est inéquitable. Avec le projet de loi C‑241, cette option serait aussi offerte à ces travailleuses et travailleurs.
Le projet de loi permet donc de réduire partiellement la pénurie de main d'œuvre pour certains secteurs, et le Bloc québécois propose un panier de mesures pour atténuer le problème de pénurie de main d'œuvre partout au Québec. Il faut accroître la productivité des entreprises québécoises, produire plus avec moins, laisser au Québec la gestion des programmes de travailleurs étrangers et encourager les aînés qui le désirent à demeurer sur le marché du travail sans être pénalisés du point de vue fiscal. J'aurais plusieurs autres suggestions à formuler. Par exemple, nous proposons aussi le transfert de programme de travailleurs étrangers temporaires à Québec; sur le plan de la formation, nous sommes très satisfaits du modèle québécois.
Nous proposons donc tout cela et nous reconnaissons pleinement que le projet de loi C‑241 va aider à combler la pénurie de main d'œuvre, à soulager les travailleuses et travailleurs qui doivent se déplacer loin de chez eux et à ramener un peu plus d'équité dans le système fiscal. C'est pourquoi nous allons voter en faveur du projet de loi.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi à l'étude, le projet de loi . Je remercie le député d' de l'avoir présenté. Je tiens également à le remercier de m'avoir contacté au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire et du sien. Je suis ici depuis un certain temps, mais c'était tout de même vraiment bien que le député prenne l'initiative. Je lui attribue beaucoup de mérite pour cela, car, ici, nous sommes tous absorbés dans nos propres petits mondes. C'était bien d'avoir un rappel avec une conversation. Son projet de loi est vraiment passionnant et je crois que mon projet de loi l'est aussi, et le fait que deux députés si proches voisins aient vu leurs projets de loi d'initiative parlementaire se retrouver parmi les 10 premiers est une chose que je n'ai jamais vue de ma carrière de député. En fait, les votes auront lieu le même jour.
Le projet de loi du député est très important pour les travailleurs, non seulement ceux d'Essex, mais aussi ceux de Windsor, de Windsor—Tecumseh et nombre d'autres municipalités de notre région et du pays au grand complet. Ce qui m'enthousiasme à propos de ce projet de loi, c'est qu'il avait été présenté au départ par l'ancienne députée néo-démocrate de la région d'Hamilton Chris Charlton, et il y en a eu d'autres. Plus récemment, le député d' a présenté le même projet de loi, mais avec une différence. Il proposait que les gens de métier obtiennent une déduction pour leurs déplacements dans un rayon de 80 kilomètres, alors que ce projet de loi-ci propose un rayon de 120 kilomètres. Il y a donc une petite différence entre les deux sur laquelle le comité pourra se pencher.
Je ne comprends pas comment qui que ce soit pourrait s'opposer à ce que le projet de loi soit renvoyé à un comité. Je trouve cela ahurissant. C'est la même chose pour mon projet de loi, le projet de loi , dont l'objectif est de créer un parc national urbain pour les gens de Windsor et du comté d'Essex et de protéger 130 espèces menacées dans l'ensemble du Canada. Franchement, s'opposer à un tel projet de loi est plutôt étrange et troublant, car il n'y a rien de mal à ce que les mesures de ce genre soient renvoyées à un comité pour y être étudiées en profondeur. Par le passé les libéraux ont appuyé les grandes lignes de ce projet de loi, alors je serais abasourdi s'ils ne le faisaient pas de nouveau.
Je crois que le député d' mérite des félicitations pour avoir travaillé d'une manière qui cadre bien avec ce que nous voulons voir au Parlement au cours des prochaines années. Si la législature dure jusqu'au bout et que les députés travaillent ensemble, ce projet de loi pourrait certainement être adopté.
Ce qui est important, c'est que les gens de métier qualifiés que le député tente d'aider sont des hommes, des femmes et parfois des Néo-Canadiens qui doivent obtenir le soutien que les entreprises reçoivent déjà. Certaines des plus grandes entreprises peuvent déduire toutes sortes de dépenses, comme des dépenses de sport, de divertissement et d'alcool, essentiellement tout ce qu'elles veulent. L'objet du projet de loi est d'aider les gens de métier, qui sont en nombre insuffisant, à payer leurs frais de déplacement dans le pays. Cette mesure contribuerait aussi indirectement à tisser des liens au pays.
Je sais que, quand le taux de chômage était élevé à Windsor, de nombreux gens de métier qualifiés prenaient l'avion chaque jour pour se rendre en Alberta et en Saskatchewan, là où on avait besoin d'eux, ce qui a permis de tisser des liens entre les Canadiens. À cause de cette situation, les gens de métier vivent un stress supplémentaire, doivent supporter d'être séparés de leur famille et perdent des revenus. Il s'agit d'éléments que nous devrions reconnaître. Il existe des mesures simples, mais importantes, que nous pouvons adopter pour ces travailleurs.
De plus, quand on examine la question, on constate que l'on tente d'attirer un plus grand nombre de femmes dans les métiers spécialisés, alors cette petite déduction d'impôt aiderait les femmes et leur famille, d'autant plus que ce sont elles qui élèvent principalement les enfants. Il s'agit d'un autre élément à examiner en ce qui concerne le projet de loi pour que les personnes que nous voulons voir combler le vide et l'écart sans cesse grandissant obtiennent un certain avantage.
Le projet de loi du député d' rôde à la Chambre sous diverses formes depuis un certain temps. Il l'a présenté d'une manière qui favorise la coopération et l'appui. Il l'a aussi présenté d'une manière qui unit sa collectivité au reste du pays. Cette mesure ne permet pas simplement à ces personnes d'obtenir quelque chose. C'est bien plus que cela. Elle contribue aussi à l'édification d'un pays.
Ce projet de loi ne pourrait avoir été présenté à un moment plus opportun, sachant qu'en ce moment on peine à garder les employés au Canada. Je peux dire aux députés que, dans le cadre des nombreuses études menées par les comités de l'industrie et du commerce international dont je fais partie, je ne compte plus le nombre de fois où on nous a parlé d'entreprises étrangères qui débauchent des travailleurs canadiens. Comme c'est ce qui se passe en ce moment, cette mesure est vraiment la bienvenue, car elle démontre à ces travailleurs que leur pays a besoin d'eux et tient à eux.
Elle indique aussi aux nouveaux venus dans le domaine qu'ils vont obtenir un soutien financier supplémentaire, parce qu'ils doivent souvent acheter leur propre équipement et leurs propres outils, ou payer leur formation. Cela a toujours été la réalité dans ces professions, et il est très important que nos collectivités disposent de ces compétences. Voilà pourquoi je crois que ce projet de loi concerne aussi les collectivités, car ces métiers spécialisés y sont utiles.
Qui n'a jamais fait le tour de ses voisins pour tenter d'obtenir l'aide d'un travailleur de métier en vue de construire une terrasse, de réparer l'entrée ou d'avoir une évaluation des travaux de rénovation pendant le processus de demande de permis de construction? Qui n'a pas mis à contribution ses proches et ses amis pour réaliser toutes sortes de projets et pour faire des travaux de qualité? La présence de gens de métiers spécialisés renforce vraiment les capacités au sein des communautés. On a besoin de maçons partout. On a besoin de toutes sortes de métallurgistes. La liste est longue. On a aussi besoin de charpentiers. Toutes ces organisations, qu'elles représentent des travailleurs indépendants ou syndiqués, veulent soutenir ce type de mesure législative.
Le député qui présente un projet de loi d'initiative parlementaire en arrivant à conjuguer les priorités de sa collectivité avec celles du reste du pays fait un travail important. J'ai vu d'autres députés présenter des projets de loi à la Chambre sans avoir le moindre espoir de les faire progresser; ils veulent seulement jouer sur les cordes sensibles pour soulever les passions. Ils savent que leur projet de loi est voué à l'échec, mais ils le présentent tout de même pour faire valoir un point. Ce n'est toutefois pas le cas aujourd'hui. Nous devrions accélérer le processus d'adoption du projet de loi à l'étude en raison de son histoire et de la façon dont il est présenté à la Chambre des communes. Nous pouvons aussi le renvoyer au Sénat.
Je sais que le gouvernement travaille sur certaines mesures prometteuses concernant les métiers spécialisés. Toutefois, il faudra un certain temps pour les intégrer dans le système. Nous sommes saisis aujourd'hui d'une mesure dont nous détenons les leviers, et c'est pourquoi le projet de loi me plaît beaucoup. Il n'essaie pas de s'attaquer à tous les aspects problématiques d'un seul coup. Il met de l'avant une politique qui a été défendue par les professionnels et ceux qui font partie du système. Cette approche est donc déjà connue et jouit du soutien nécessaire. Elle permettra d'améliorer la situation plus rapidement et de cocher immédiatement une des choses à faire sur notre liste.
Ce projet de loi devrait en fait obtenir le consentement unanime pour qu'il soit au moins renvoyé au comité. Ce projet de loi a déjà été présenté à maintes reprises à la Chambre sous d'autres formes, et j'ai été heureux de le voir à nouveau, car les habitants de Windsor et du comté d'Essex — comme je l'ai déjà dit — ont eu à se déplacer pour le travail par le passé et ils devront probablement le refaire un jour. À bien des égards, notre région est en plein essor à l'heure actuelle. Certains projets de développement s'annoncent prometteurs grâce à tout le travail que nous avons accompli en amont. La qualité et les compétences de notre main-d'œuvre y sont pour quelque chose. Grâce à cela, nous sommes en train de remporter des contrats et de créer des emplois dans la région de Windsor, d'Essex et de Tecumseh. Notre région attire non seulement des investisseurs canadiens, mais aussi des investisseurs étrangers.
C'est une autre raison pour laquelle il faut soutenir le député d'. Si nous pouvons renforcer le secteur des métiers spécialisés dans ce pays, d'autres collectivités en recueilleront les fruits sous la forme d'investissements. La pénurie de main-d'œuvre spécialisée ne se limite pas à Windsor et au comté d'Essex, mais elle concerne l'ensemble du Canada et le monde entier. C'est donc un sujet d'une importance capitale.
De plus, Windsor‑Ouest se classe au quatrième rang des circonscriptions les plus diversifiées parmi les centres urbains du Canada. Une grande partie de notre histoire est liée à l'arrivée de gens de métiers spécialisés au pays. Mon grand-père, Fred Attwood, a servi sur le Ark Royal de la Marine royale et dans la marine marchande. Il a ensuite travaillé pour Hiram Walker. J'ai la chance d'avoir dans mon garage les outils qu'il a conservés après avoir pris sa retraite de Hiram Walker. La direction a posé un beau geste et lui a offert en cadeau les outils dans une boîte avec tout le tralala.
Je regarde les outils de temps en temps. Je peux voir qu'il a dû acheter tous ces accessoires différents. Je me rendais chez lui tous les dimanches pour tondre la pelouse, écouter les histoires de la Seconde Guerre mondiale, faire du jardinage et réaliser un certain nombre de projets avec lui. Je me suis seulement rendu compte plus tard qu'il avait des doubles et des triples de différents outils parce qu'il les utilisait au travail et à la maison, et que cela représentait une dépense considérable.
En tant que députés, nous savons que les gens qui voyagent doivent souvent acheter de nouvelles brosses à dents, parce qu'ils ont oublié d'en apporter une et qu'ils doivent se dépêcher d'aller à l'aéroport, d'aller remplir leur contrat ou d'aller à une activité, et cetera. C'est la même chose pour les hommes et les femmes des métiers spécialisés, parce qu'il est aussi important pour eux de se rendre aux situations d'urgence. C'est pour cette raison que le projet de loi est nécessaire. Il aidera à répondre à certaines des choses qui deviendraient autrement un fardeau pour les familles. Comme il permettra de réduire le stress et qu'il offrira davantage de soutien, surtout pendant la transition de l'industrie vers les solutions d'avenir, le projet de loi répond à toutes ces exigences, alors je remercie le député d'Essex.
Je suis très heureux d'avoir pris la parole en personne au sujet de ce projet de loi. Une des raisons pour lesquelles je suis resté pour le faire, c'est que le député d'Essex a eu la courtoisie et le respect de me demander de collaborer avec lui pour ce projet de loi, et il faut l'en féliciter.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour exprimer mon plein appui au projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu. Avant de commencer, j'aimerais féliciter mon collègue d' d'avoir présenté cet excellent projet de loi, qui témoigne clairement de son engagement à servir sa collectivité et les travailleurs canadiens.
Nous devons d'abord reconnaître le rôle essentiel des vaillants gens de métier canadiens. Les métiers sont la pierre angulaire de notre économie, et nous devons soutenir les travailleurs de ce secteur crucial. Dans ma province, le Manitoba, les secteurs des métiers et de la construction embauchent 21,3 % de tous les travailleurs manitobains. Le projet de loi aurait une incidence positive sur de nombreux gens de métier de ma province et de notre pays.
Le projet de loi permettrait aux gens de métier qualifiés ou aux apprentis liés par contrat de se faire rembourser des frais de déplacement dans le cadre de leur travail. Il permettrait aux gens de métier de demander un remboursement de leurs frais de déplacement liés à un travail effectué à au moins 120 kilomètres de leur résidence. À l'heure actuelle, les grandes entreprises et les travailleurs autonomes ont l'avantage de pouvoir déduire leurs frais de déplacement admissibles.
Une entreprise qui engage des frais de déplacement pour ses activités commerciales peut les soustraire de ses bénéfices imposables. Le projet de loi étendrait cet avantage aux métiers afin que les gens de métiers bénéficient d'un traitement égal.
J'aimerais parler aux députés d'une électricienne agréée qui travaille dans ma circonscription. Elle est obligée de parcourir de longues distances pour travailler parce qu'il n'y a pas beaucoup de travaux de construction dans sa région. Elle doit se déplacer pour payer ses factures. Son budget est déjà serré et elle doit maintenant payer pour le déplacement, l'hébergement et la nourriture. Elle voit bien que tous les travailleurs qui se déplacent pour le travail ne vivent pas les mêmes difficultés. Les gens d'affaires et les travailleurs de la construction voyagent tous, mais tous ne sont pas remboursés pour les dépenses liées à leur travail. Peu importe qu'un travailleur porte un costume ou un casque de sécurité: il devrait être remboursé équitablement pour son travail.
Le projet de loi est important pour tout le Canada, mais il est encore plus important pour le Canada rural. En tant que fier député d'une région rurale, je comprends les défis que représentent les déplacements sur de longues distances pour se rendre d'un point A à un point B. Les courtes distances et les petites factures d'essence sont plutôt rares dans le Canada rural.
La semaine dernière, je me suis rendu à Dauphin pour rencontrer Jeff Hockridge, un habitant de ma circonscription. Jeff a récemment ouvert une école de métier, la Hockridge Trade School. Au cours des derniers mois, il a travaillé très fort pour offrir de la formation sur le fonctionnement de la machinerie lourde dans la région de Parkland, au Manitoba. Jeff et son équipe ont à cœur de former la prochaine génération de gens de métier. Ils enseignent des compétences qui sont parmi les plus recherchées d’un bout à l’autre de notre pays. Jeff comprend que de faire rouler une entreprise avec succès dans une région rurale du Canada comporte son lot de défis additionnels qui compliquent le travail dans le domaine des métiers spécialisés.
Gérer une entreprise dans une région rurale nécessite plus particulièrement de nombreux déplacements dans les collectivités avoisinantes. Cela signifie que les gens de métier doivent souvent se déplacer sur de longues distances pour faire leur travail. Ces déplacements sont inévitables et les travailleurs doivent assumer le fardeau financier de ces coûts additionnels uniquement pour faire leur travail. Les gens de métier au Canada qui doivent assumer des coûts additionnels ont moins d’argent dans leurs poches. Il leur reste moins d’argent pour subvenir à leurs besoins, nourrir leur famille et faire rouler l’économie de leur collectivité.
Le projet de loi vise à aider les Canadiens à relever les défis économiques découlant de la situation actuelle. Il y a une crise du coût de la vie qui sévit au Canada; les produits et les services sont de plus en plus inabordables pour des millions de Canadiens. L’un de ces produits est le carburant. Le coût de l’essence atteint des sommets inégalés. Les Canadiens méritent qu’on leur donne un répit, surtout ceux qui vivent dans des régions rurales. Le projet de loi contribuerait à ce que les gens de métier bénéficient des mêmes déductions fiscales que les grandes entreprises et les travailleurs autonomes pour ce qui est de leurs déplacements.
Le projet de loi réduirait le fardeau financier lié aux déplacements et, par extension, permettrait aux gens de métier de postuler à des emplois qui sont loin de la région où ils habitent. Le Canada est confronté à une pénurie de main-d'œuvre et, à mon avis, en tant que parlementaires, nous devons travailler à combler ces lacunes. Le secteur canadien des métiers spécialisés est l'un des secteurs les plus touchés par la pénurie nationale de main-d'œuvre.
Dans ma province, le Manitoba, c'est ce secteur qui comptera le plus grand nombre de postes vacants au cours des trois prochaines années. Si l'on veut attirer des travailleurs vers le secteur canadien des métiers, nous devons les soutenir dans le domaine qu'ils ont choisi. Il est bien connu que le secteur des métiers offre d'excellentes possibilités de carrière dans des postes hautement spécialisés et très bien rémunérés. Nous devons faire en sorte que les travailleurs soient traités en conséquence. Ils doivent être rémunérés de manière appropriée pour leurs compétences et pour le travail qu'ils accomplissent. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps pour former la prochaine génération de travailleurs spécialisés.
Le projet de loi permettrait de remédier à la pénurie de main-d'œuvre à l'échelle nationale et aiderait des gens comme Jeff à accroître le nombre d'inscriptions dans les écoles de métiers du pays. Le projet de loi est pro-travailleurs, pro-emplois et pro-chèques de paie. Il fournirait aux gens de métier le soutien dont ils ont besoin. Il contribuerait aussi à la croissance du secteur des métiers spécialisés.
Il n'est pas étonnant que ce projet de loi bénéficie d'un vaste appui de la part des syndicats du pays, qui militent depuis des années pour obtenir des mesures de ce genre. Les travailleurs du pays ont souvent été laissés pour compte: il est temps que le gouvernement agisse.
En conclusion, je remercie une fois de plus le député d', qui a fait un excellent travail lorsqu'il a élaboré ce projet de loi. Le projet de loi reconnaît que les travailleurs canadiens sont la pierre angulaire de notre pays. À un moment où les Canadiens sont aux prises avec des difficultés financières considérables, où ils méritent un peu de répit et où le Canada a désespérément besoin des métiers spécialisés, il faut absolument régler ces enjeux. J'encourage vivement les députés à renvoyer le projet de loi au comité pour qu'il y soit étudié.
Il est important d'entendre des témoignages d'experts, car c'est ainsi que nous comprendrons mieux, en tant que parlementaires, l'effet positif qu'aurait cette mesure législative sur les métiers spécialisés au pays. Je voterai fièrement en faveur du projet de loi et j'encourage tous les députés à en faire autant.
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Madame la Présidente, nous sommes ici pour parler du projet de loi , présenté par mon honorable collègue d. Ce projet de loi modifie la Loi de l'impôt sur le revenu afin que les gens de métier et les apprentis puissent déduire de leur revenu les dépenses liées aux déplacements.
Comme l'a mentionné mon cher collègue le député de , nous sommes en faveur de ce projet de loi. Il s'agit d'un projet de loi pouvant être décrit comme ayant du gros bon sens, car il aborde directement la question d'équité. Le Bloc québécois se montrera en faveur de celui-ci.
Ce projet de loi permet la déduction des frais de déplacement des gens de métier:
dans le cas où le contribuable a occupé un emploi à titre de personne de métier dûment qualifiée ou d’apprenti lié par contrat pour des activités de construction sur un chantier situé à au moins cent vingt kilomètres de son lieu de résidence habituelle, les dépenses qu’il a effectuées au cours de l’année pour se déplacer entre son lieu de résidence et le chantier, si, à la fois:
(i) il a été tenu de payer ces dépenses aux termes de son contrat d’emploi,
(ii) il n’a reçu, relativement à ces dépenses, aucune allocation non incluse dans le calcul de son revenu pour l’année,
(iii) il ne demande, relativement à ces dépenses, aucune déduction de son revenu ni aucun crédit d’impôt pour l’année au titre des autres dispositions de la présente loi;
Parlons un peu du contexte de l'industrie de la construction. C'est un secteur d'activités très important au Québec. Ce constat est vrai tant sur le plan économique que quant à la valeur ajoutée de ce secteur. À partir de rien, on peut construire des maisons et des immeubles. Sans cette industrie, nous n'aurions pas notre magnifique Chambre des communes, entre autres. Par ailleurs, ce sont près de 53 milliards de dollars qui ont été investis en 2019 et 264 000 emplois directs qui sont générés en moyenne chaque mois. Au Québec seulement, cela représente un emploi sur vingt, de même que des milliers d'emplois dans d'autres secteurs liés à celui de la construction.
Rappelons que ce projet de loi est déposé dans un contexte économique spécial: la pénurie de main-d'œuvre et l'inflation. L'inflation est désormais la première préoccupation des Québécois. Elle affecte le coût des logements, celui des denrées alimentaires de base, et évidemment, celui de l'essence.
Le Bloc québécois a proposé plusieurs mesures pour compenser la hausse du prix de l'essence qui touche énormément les travailleurs. Dans ce contexte très précis, le projet de loi permettrait d'aider les gens de métier à effectuer leur travail tout en étant dédommagés pour ces dépenses et cette hausse du prix de l'essence, ce qui est simplement très juste. S'ils se déplacent pour effectuer un travail, s'ils acceptent de faire un contrat loin de chez eux, le fait de les rembourser pour les dépenses engendrées par ce travail relève du gros bon sens.
On sait que l'inflation a de multiples causes. Il y a d'abord eu les dépenses gouvernementales pendant la pandémie. Elles étaient nécessaires et nous les avons appuyées, mais elles ont pu causer une partie de l'inflation. Ensuite, la pénurie de certaines pièces d'équipement essentiel a engendré un certain engorgement dans plusieurs industries. Les problèmes de chaînes d'approvisionnement, la malheureuse guerre en Ukraine et la pénurie de main-d'œuvre ont aussi accentué les graves problèmes d'inflation.
La pénurie de main-d'œuvre crée une hausse de salaire, mais également un problème dans l'industrie de la construction. C'est un cercle vicieux. On manque de personnel sur les chantiers. L'industrie de la construction ne trouve personne pour occuper des postes pourtant si importants pour notre économie.
Nous croyons que ce projet de loi peut aider les gens de métier à accomplir leur travail et à accepter des contrats loin de chez eux, ce qui est essentiel pour bien des communautés éloignées.
En même temps, des gens de métier sont obligés de refuser des contrats loin de leur domicile, parce qu'ils seraient contraints de dépenser des centaines de dollars rien que pour aller travailler. C'est évident que, dans beaucoup de cas, ils sont obligés de refuser ces contrats. Ils ont souvent été obligés de demander l'assurance-emploi à contrecœur, parce qu’ils ne trouvaient pas de contrat près de leur lieu de domicile et qu'ils ne se voyaient pas dépenser des centaines, voire des milliers, de dollars en essence pour aller travailler, compte tenu du prix exorbitant qu'on connaît aujourd'hui.
En fin de compte, ce projet de loi va non seulement aider à combler la pénurie de main-d'œuvre dans cette industrie, mais va aussi permettre aux gens d'accepter de nouveaux contrats, ce qui pourrait alléger l'enveloppe des prestations d'assurance-emploi. On parle de montants quand même importants. On parle de 347 millions de dollars que le gouvernement va pouvoir économiser en prestations d'assurance-emploi grâce à ce projet de loi.
Nous croyons que ce projet de loi va pouvoir s'attaquer de manière constructive et de manière très concrète à des enjeux économiques comme l'inflation du prix de l'essence et la pénurie de main-d'œuvre.
Le Bloc québécois a proposé plusieurs solutions à la pénurie de main‑d'œuvre. Notamment en ce qui concerne le contrôle de l'immigration, nous avons demandé un transfert du programme des travailleurs étrangers temporaires au Québec. Qui de mieux que le Québec pour savoir ce dont il a besoin?
Nous avons aussi proposé une meilleure intégration de la force des travailleurs aînés, des travailleurs d'expérience.
Nous proposons aussi d'appuyer les technologies qui visent à augmenter la flexibilité du secteur du travail. On sait que c'est une des solutions. Comme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante l'a mentionné, les technologies permettant la flexibilité du travail représentent une des solutions les plus importantes à la pénurie de main‑d'œuvre. Une des autres solutions est d'enlever les barrières à l'entrée pour les employés. Une des barrières à l'entrée est justement le coût pour accéder à ces contrats.
On en revient donc à ce projet de loi. Si on permet aux travailleurs de l'industrie de la construction d'accepter ces contrats sans cette barrière à l'entrée qui est le coût du déplacement pour avoir accès au chantier, on aide à régler un problème sérieux qu'est la pénurie de main-d'œuvre.
Nous avons aussi proposé des solutions contre l'inflation. Elles ne visent pas nécessairement à lutter directement contre l'inflation, car la Banque du Canada, qui est indépendante, le fait déjà. Il s'agit de solutions pour protéger les personnes souffrant des conséquences de l'inflation. Nous avons proposé notamment une aide pour la pénurie de logements. Le député de travaille activement sur le sujet. Nous avons proposé de l'aide pour les familles et les différentes personnes souffrant de l'inflation.
Ce qui compte, comme je l'ai mentionné, c'est de pouvoir aider à assouplir le marché du travail, en acceptant plus de travailleurs, mais aussi en permettant aux travailleurs qui sont déjà sur le marché du travail d'avoir accès à des emplois ou à des contrats. Ce que nous voulons, c’est plus d'équité, on sait cela, mais nous voulons aussi permettre d'alléger les problèmes de pénurie de main‑d'œuvre pour une industrie qui en a vraiment besoin, soit l'industrie de la construction, qui est très importante, notamment au Québec.
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Madame la Présidente, je commencerai ainsi: on dit souvent que la meilleure façon de vendre quelque chose, c’est de faire en sorte que tout le monde le vende à sa place. Je remercie chacun des députés qui ont pris la parole à la Chambre aujourd’hui, notamment ma collègue d’en face, qui a simplement dit la vérité. Je suis vraiment content. Bien que nous ayons hâte de recevoir l’appui de tout le monde, j’apprécie particulièrement l’appui du NPD, du Bloc et, bien sûr, de mes collègues conservateurs aujourd’hui.
Eric Nevin était un ami, un défenseur de l’environnement, un pêcheur et un chasseur. C’était un homme doté d’un grand sens de l’humour et qui maîtrisait de nombreux métiers spécialisés. Il est décédé hier, et je tiens à offrir mes condoléances à Suzie et à sa famille.
Je tiens à féliciter Anthony Leardi, le nouveau député provincial d’Essex, et Andrew Dowie, qui vient d’être élu député provincial de Windsor-Tecumseh. Je mentionne leurs noms parce que je sais à quel point ils ont fait des métiers spécialisés un enjeu important de leur campagne. Je l’ai entendu à maintes reprises. Je l’ai vu. Ils comprennent l'importance de ces métiers pour notre région. Comme l’a mentionné le député de , la portée de ce projet de loi transcende les circonscriptions d’Essex, de Windsor-Ouest et de Windsor-Tecumseh. Le projet de loi s'applique vraiment à l'ensemble du pays.
Je m'en voudrais de ne pas remercier le député de . Lorsqu'il était ministre du cabinet fantôme en matière de finances, je lui ai demandé son avis sur la question. Il a dit que, quelle que soit ma décision, il fallait que la mesure prenne la forme d'une déduction fiscale. Je tiens donc à le remercier, et je lui offre aussi mes meilleurs vœux, puisque c'est son anniversaire aujourd'hui.
Je tiens aussi à remercier les Syndicats des métiers de la construction du Canada. J'ai beaucoup discuté avec bon nombre de dirigeants de cette organisation et, à vrai dire, avec des gens sur le terrain. Ils m'ont été d'une aide précieuse lorsque j'ai dû recueillir de l'information, me renseigner sur les besoins réels et déterminer comment améliorer ce projet de loi en conséquence. Je l'ai mentionné auparavant, mais je tiens à remercier plus particulièrement Tommy Holkenin, dont les exigences, je dois le dire, m'ont causé bien des soucis, mais ses interventions étaient des plus nécessaires pour mener à bien cette initiative. Je remercie aussi Carl Lovett. Je remercie infiniment ces deux messieurs.
Pas besoin de regarder bien loin. Il suffit de visiter le chantier du nouveau pont international Gordie‑Howe. J'y suis allé la semaine dernière, ce qui m'a donné l'occasion de rencontrer les ouvriers sur le terrain et les gens merveilleux de divers métiers. Il est absolument remarquable de constater le travail qu'ils font. Lorsque ce projet sera achevé, en 2025, ils devront trouver un autre travail. Nous avons de nombreux projets au Canada et nous devons faire les démarches nécessaires maintenant pour faire en sorte que les frais de déplacement de ces gens soient remboursés une fois que le nouveau pont sera érigé.
Je remercie tous les députés. Je suis vraiment content. Quel excellent vendredi!