Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait: a) honorer les services rendus par les anciens combattants canadiens et par les vétérans de la GRC, ainsi que par leur famille, en s’engageant à ne pas réduire le budget d’Anciens Combattants Canada dans le prochain budget; b) offrir, de manière exhaustive et dans un délai raisonnable, des programmes et des services à tous les anciens combattants et vétérans de la GRC ainsi qu'à leur famille.
— Monsieur le Président, je remercie le NPD fédéral de me permettre de profiter d'une des rares motions de l'opposition afin de mettre en lumière les problèmes très graves que vivent nos anciens militaires et agents de la GRC et leur famille. Je tiens à vous informer que je partagerai mon temps de parole avec l'excellente députée de .
La motion indique clairement que nous cherchons à aider le à préserver le budget de son ministère afin que tous les programmes et tous les services soient maintenus et que nos anciens militaires et agents de la GRC, tout comme leur famille, aient accès aux services nécessaires dès maintenant.
Tout le monde sait que, depuis quelques vendredis, je signale à la Chambre la situation de Ted Shiner, de Bedford en Nouvelle-Écosse, un homme de 90 ans à qui on a refusé l'aide du PAAC. Quant à Louis Dionne, un ancien combattant de 97 ans qui a combattu lors de la Seconde Guerre mondiale et qui habite à North Vancouver, il s'est fait dire qu'il devrait attendre jusqu'à 16 semaines pour savoir s'il est admissible aux services du PAAC, le Programme pour l'autonomie des anciens combattants, afin d'obtenir de l'aide pour entretenir sa maison et son terrain, ce qui lui permettrait de rester dans sa maison pendant encore un certain temps. Voilà le niveau de service actuel. Si le ministère subit des compressions, les futurs vétérans des forces armées et de la GRC et leur famille auront davantage de difficulté à obtenir les prestations et les services qu'ils méritent pourtant à juste titre.
Dan Slack, d'un groupe de défense des anciens combattants, m'a dit quelque chose qui m'a bouleversé. Nous disons envoyer nos meilleurs soldats en Afghanistan. Nous leur offrons le meilleur entraînement, le meilleur équipement et la meilleure mission au monde pour composer avec la situation. Cela fait trois superlatifs de suite, mais lorsque nos soldats rentrent au pays et qu'ils demandent des services et des prestations, ils ne reçoivent pas ce qu'il y a de meilleur. Que s'est-il passé? Nous les envoyons à l'étranger et soulignons le fait qu'ils sont les meilleurs en tous points, mais lorsqu'ils rentrent au pays, bon nombre d'entre eux se retrouvent dans l'itinérance. Bon nombre d'entre eux doivent se battre pour obtenir les prestations auxquelles ils ont droit.
N'oublions pas qu'il est question ici des Canadiens les plus fiers, les plus courageux et les plus honnêtes qui soient, et c'est sans compter les membres de leur famille. Nos citoyens les plus prometteurs et les plus intelligents font partie des forces armées et de la GRC. Le simple fait de composer le 1-866-522-2122 — admettant ainsi qu'ils ont un problème et qu'ils ont besoin d'aide, d'ordre médical ou psychologique — leur demande déjà un effort incroyable. Au lieu de leur répondre qu'ils doivent remplir tel ou tel formulaire et qu'on leur donnera des nouvelles dans 16 semaines, on devrait plutôt leur demander, très clairement, comment on peut les aider. Nous devrions leur demander de quoi ils ont besoin pour se remettre sur pied. Ce n'est malheureusement pas ainsi que les choses se passent.
J'aimerais féliciter les employés de première ligne d'Anciens Combattants Canada. J'en ai rencontré bon nombre d'un bout à l'autre du pays. Ces employés font un travail incroyable avec les outils dont ils disposent et ils méritent notre reconnaissance. Le problème, c'est qu'ils sont limités dans ce qu'ils peuvent offrir. Certains services doivent être approuvés par des supérieurs hiérarchiques et, dans bien des cas, les anciens combattants et les retraités de la GRC doivent s'adresser au Tribunal des anciens combattants (révision et appel); voilà le coeur du problème. Les membres de ce tribunal sont désignés par nomination politique et très peu d'entre eux sont d'anciens militaires, et aucun n'est médecin. Pourtant, par l'entremise d'Anciens Combattants Canada, ils rendent des décisions au nom du gouvernement du Canada au sujet des cas qui leur sont soumis.
Nous ne nous rappelons que trop bien du cas de Steve Dornan, d'Annapolis Valley, en Nouvelle-Écosse, qui a lutté pendant neuf ans pour obtenir les prestations dont il avait besoin parce qu'il avait un cancer qui, selon les médecins et à peu près tout le monde, était dû à une exposition à des produits chimiques et à de l'uranium appauvri alors qu'il était en mission en Bosnie. Il a dû s'adresser à la Cour fédérale pour que le ministère des Anciens Combattants admette que le Tribunal des anciens combattants n'était pas qualifié pour rendre des jugements à l'égard de cas médicaux car ses membres ne sont pas médecins. Qu'a fait le Tribunal? Il a renvoyé l'affaire au ministre de l'époque et, juste avant les élections, celui-ci a annoncé que M. Dornan pouvait recevoir des prestations.
Pourquoi un héros de notre pays, un sergent membre des forces armées qui a le cancer, ne serait-il pas admissible à des prestations? Son épouse a dû occuper le bureau du député de Nova-Ouest pour attirer l'attention du gouvernement. Les anciens combattants ont déjà lutté pour notre pays. Pourquoi devraient-ils lutter à nouveau?
La motion d'aujourd'hui ne vient pas du NPD. Elle provient de tous les groupes de défense des droits des anciens combattants au Canada. La Légion royale canadienne, les Anciens combattants de l'armée, de la marine et des forces aériennes au Canada, le Conseil national des associations d'anciens combattants, l'Association nationale des anciens combattants autochtones et le Canadian Veterans Advocacy Group appuient la motion. De nombreux militaires — même s'ils ne peuvent pas le dire sur la place publique — ont téléphoné afin d'appuyer la motion.
Tous les groupes de défense des droits des anciens combattants appuient la motion; ils ont notamment écrit au ministre pour lui demander d'exempter le ministère des compressions prévues dans le budget du 29 mars. Ce n'était pas nous, mais nous plaidons en leur nom afin d'aider le ministre à maintenir le niveau actuel de prestations et de services.
Plus tard, le ministre et d'autres députés nous diront qu'il n'y aura pas de compressions dans les programmes et les services offerts à nos anciens combattants. Peut-être bien, mais alors, la question suivante se pose. Comment pourront-ils recevoir les services? Voilà le problème.
À l'heure actuelle, chaque agent traite en moyenne plus de 900 dossiers. Dans certains cas, il s'agit d'anciens combattants qui souffrent de multiples blessures psychologiques ou de séquelles physiologiques graves. Certains ont perdu leurs bras ou leurs jambes, et portent des blessures psychologiques qui causent des difficultés familiales. Ils ont besoin de beaucoup d'aide, non d'un simple « bonjour » avant d'être transférés à une autre personne. Ils doivent pouvoir exposer leur situation à quelqu'un pour obtenir l'aide voulue. Malheureusement, bon nombre des agents chargés des dossiers ne disposent tout simplement pas du temps pour ce faire.
Je voulais demander une augmentation dans le budget, mais mon parti s’y est opposé. Le NPD a dit que nous présenterions plutôt cette motion et lutterions plus tard pour obtenir des augmentations. Si nous pouvons conserver le budget actuel, ce serait déjà un début.
Je sais que le se soucie vraiment des militaires, des membres de la GRC et de leur famille. Je sais que les décisions de ce genre viennent pour une bonne part du Conseil du Trésor. Il m'arrive souvent de souhaiter que des mesures préventives empêchent le Conseil du Trésor de faire au ministère des Anciens combattants ce que ce ministère fait parfois aux anciens combattants eux-mêmes.
Les anciens combattants du Canada méritent ce qu'il y a de mieux. Lorsque le ministère se penche sur un dossier, il devait chercher avant tout à répondre à la demande de l'ancien combattant. Toutefois, ce n'est ainsi que cela fonctionne. Bien des anciens combattants se font dire qu'ils peuvent en appeler de la décision rendue, mais ils se lassent et renoncent tout simplement à leur demande. N'oublions pas qu'il est question de près de 750 000 personnes, à savoir des militaires et des membres de la GRC à la retraite ainsi que leur conjoint. Le ministère des Anciens combattants reconnaît qu'il ne s'occupe que d'environ 215 000 d'entre eux. Les deux tiers des anciens combattants ne reçoivent donc pas de services du ministère.
Bien des anciens combattants n'ont pas encore demandé de prestations. Plusieurs ont affirmé en avoir fait la demande mais avoir essuyé un refus et avoir donc baissé les bras. Bien des gens ont dit qu'ils n'étaient pas prêts à se battre pendant deux, trois, quatre, voire cinq ans pour se faire dire par des membres du Tribunal des anciens combattants, où les nominations sont politiques, que la décision est finale et qu'ils peuvent toujours interjeter appel auprès de la Cour fédérale. C'est honteux.
Je pourrais continuer ainsi toute la journée et prendre tout le temps dont nous disposons à la Chambre, mais je sais que d'autres collègues veulent prendre la parole au sujet de la motion. Je demande toutefois au gouvernement du Canada, c'est-à-dire aux conservateurs, de souscrire, tout comme nous et les groupes de défense des anciens combattants, à la motion visant à maintenir le budget du ministère des Anciens combattants afin que tous les anciens militaires, les anciens membres de la GRC et leur famille reçoivent rapidement des services complets. C'est tout ce que nous demandons.
Que Dieu bénisse tous les militaires, les policiers et leur famille. C'est le voeu que j'adresse au nom de mon parti.
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Monsieur le Président, je remercie mon parti de nous permettre de débattre d'un sujet très important. J'aimerais aussi remercier le député de , collègue et porte-parole principal en matière d'anciens combattants, pour son excellent travail. Il siège au Comité permanent des anciens combattants depuis de nombreuses années. Partout au Canada, et particulièrement à Halifax où nous sommes allés récemment, j'ai rencontré des gens qui soulignaient et appréciaient le travail qu'il faisait. Cette motion s'inscrit justement dans tout ce travail qu'il fait pour les anciens combattants. Notre parti les soutient avec fierté, parce que nous avons à coeur d'honorer nos anciens combattants, ces héros qui sont allés là où personne ne voulait aller. Ils y sont allés avec fierté et y ont relevé des défis de manière absolument brillante. Je pense qu'on peut être fiers de cela.
Cette motion est toute simple, en fait. Elle vise simplement à épargner au ministère des Anciens Combattants les compressions budgétaires annoncées par le gouvernement. En effet, des compressions de l'ordre de 5 p. 100 à 10 p. 100 sont prévues dans les ministères et organismes. On veut épargner les anciens combattants, comme l'ont d'ailleurs fait d'autres pays tels que l'Australie, les États-Unis et même la Grande-Bretagne lorsque est venu le temps de réduire le budget. Ces pays ont épargné leurs anciens combattants. Je pense que nous devrions faire la même chose. Il faut absolument les soutenir et leur montrer qu'on ne veut pas qu'ils se sentent abandonnés et seuls devant cette situation.
Cette motion est aussi appuyée par la Légion royale canadienne et le bureau de l'ombudsman, qui se disent très préoccupés par les compressions budgétaires annoncées par le gouvernement. On espère que le gouvernement ne les mettra pas de l'avant car il est question des services et des soins accordés à nos anciens combattants.
On sait que 90 p. 100 du budget du ministère des Anciens Combattants sont alloués aux prestations et services ainsi qu'aux programmes destinés aux anciens combattants. Il est donc évident que si nous faisons des compressions budgétaires, elles affecteront ces services et ces prestations. Soixante-dix pour cent du personnel du ministère des Anciens Combattants s'assurent d'offrir un service direct aux anciens combattants. C'est ce qui fait qu'avec très peu de ressources, ils arrivent à donner tous les soins nécessaires. Bien qu'il y ait encore beaucoup de travail à faire, ils travaillent avec peu de moyens à relèvent avec brio tous ces défis. Si nous réduisons le budget du ministère des Anciens Combattants, les services et le personnel qui s'assure de donner ces soins directs seront affectés.
Parlons des réductions. Le a indiqué qu'il voulait réduire la paperasse et faciliter l'accès des anciens combattants à ces services et programmes. Or il a aussi annoncé le retrait de l'hôpital Sainte-Anne, le dernier hôpital alloué aux services aux vétérans. C'est donc 1 800 emplois qui seront coupés. Ce sont 40 p. 100 des effectifs du ministère qui seront supprimés. C'est énorme, 40 p. 100. C'est incroyable.
Par ailleurs, on dit qu'on va réduire les fonds autant que cela et qu'on va maintenir les mêmes services, voire qu'on va faire mieux. C'est impossible. C'est une logique absolument impossible. Ça, tout le monde le sait sauf peut-être ce gouvernement, malheureusement. On fait donc maintenant ce dernier wake up call, si on me passe l'expression, pour demander à tous les partis, unis, d'adopter cette motion au nom des anciens combattants, afin de mettre fin à cela.
Après avoir étudié plus en profondeur les problèmes vécus par nos anciens combattants, on dénonce le fait qu'il y ait un problème d'accessibilité aux programmes et services. Il y a aussi un manque de ressources. C'est justement, selon le dernier rapport de l'ombudsman, ce sur quoi il fallait accentuer nos efforts. Il y a bien sûr, par exemple, un manque de ressources humaines mais il y a également un manque de ressources financières pour pouvoir offrir tous les services. Il y a aussi plusieurs problèmes de santé mentale et de santé physique.
On constate trop souvent l'existence de listes d'attente. À ce propos, permettez-moi de faire un petit chapitre sur l'Hôpital Sainte-Anne. Cet hôpital est considéré comme un hôpital pour anciens combattants, principalement ceux de la Deuxième Guerre mondiale et ceux de la guerre de Corée. Or on sait que leur nombre va en diminuant. Cependant, quelques lits — on peut les compter sur les doigts d'une ou deux mains — ont été réservés aux jeunes anciens combattants. Non seulement on aimerait avoir plus de lits pour ces derniers, mais on a toutes les raisons de croire que cela est nécessaire puisqu'il y a une liste d'attente pour qu'ils soient admis.
Il n'y a pas de services à long terme alloués à nos anciens combattants modernes et c'est un problème. C'est là-dessus qu'il faut travailler, en déployant plus de ressources et certainement pas en appliquant des compressions budgétaires, comme le fait ce gouvernement.
Ces coupes ont un impact sur la rapidité et la qualité des services offerts. En ce moment, nous avons peu de ressources. Le ministère comble cela, mais cela prend encore trop de temps avant qu'un ancien combattant puisse recevoir sa prestation. Parfois, on parle de mois, voire d'années avant qu'il puisse en bénéficier. Alors, si on devait couper dans le personnel et dans les ressources, il est évident que cela aurait un impact très sérieux, très grave pour nos anciens combattants.
Je ne saurais passer sous silence la très grande importance de la recherche en santé que nous devons déployer pour les anciens combattants. Les besoins sont criants. Bien sûr, les prestataires sont peut-être moins nombreux que lors de la Deuxième Guerre mondiale ou de la guerre de Corée, mais la complexité des cas des anciens combattants d'aujourd'hui requiert un certain nombre de ressources qu'il ne faudrait vraiment pas ignorer. Il ne faudrait pas penser qu'on en a moins besoin. C'est tout le contraire. Ces anciens combattants modernes ont besoin de plus de ressources. On doit aller s'enquérir, faire des recherche en santé mentale tout comme en santé physique également.
D'ailleurs, permettez-moi de faire une remise en contexte. Il y a quelques mois, lors de la Semaine des anciens combattants, plusieurs anciens combattants ont dénoncé la situation. Dans ma circonscription, M. Pascal Lacoste s'est levé pour dénoncer le fait qu'il avait de la difficulté à recevoir des soins, tout comme de nombreux autres anciens combattants. À ce moment-là, lors de cette Semaine des anciens combattants, cela a révélé que d'un océan à l'autre, partout au Canada, plusieurs anciens combattants avaient des problèmes à obtenir des soins.
Alors, le avait indiqué qu'il était conscient de l'existence des problèmes et qu'il fallait améliorer les choses. Il a donc mis sur place le Comité consultatif scientifique sur la santé des anciens combattants. À ce jour, on ne sait pas exactement ce que fait ce comité. On sait qu'il y a eu quelques réunions. Or le ministre avait fait la promesse que le premier sujet qu'il oserait aborder au Comité consultatif scientifique sur la santé des anciens combattants serait celui de l'exposition à l'uranium appauvri. Il avait fait ça pour rassurer nos anciens combattants — dont celui de ma circonscription, M. Pascal Lacoste —, pour leur dire que c'était important et qu'on allait se pencher sur ce problème.
Or depuis, c'est vraiment le silence radio. On m'avait dit de rester branchée. Je me souviens d'avoir posé une question, ici-même, en Chambre, pour savoir comment tout cela allait s'orchestrer, quel serait le mandat de ce comité et également s'il allait déposer un rapport en Chambre. Mais c'est le silence radio. Il n'y a pas de réponse du cabinet. C'est absolument honteux, c'est un problème.
Nous, nous n'allons pas abandonner nos anciens combattants. Nous allons pousser davantage pour avoir plus de recherches en santé, plus d'investissements pour pouvoir soutenir ces anciens combattants. Nous voulons laisser un message à ceux qui voudraient se joindre à l'armée: lorsqu'ils deviendront des anciens combattants, nous ne les laisserons pas tomber. On ne les laissera pas sans soins ni services.
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Monsieur le Président, c'est toujours un grand honneur pour moi de me lever en cette Chambre des communes pour prendre la parole, et encore davantage lorsqu'il s'agit de parler de nos vétérans. D'entrée de jeu, je tiens à dire à nos vétérans qui nous écoutent et à leur famille que tous les députés, peu importe leurs différends politiques — il y en a toujours —, tiennent à les saluer et à les remercier pour ce qu'ils font pour notre pays, ce qu'ils ont fait et ce qu'ils continuent à faire. Les vétérans sont au coeur de notre société et de notre démocratie. Tous les parlementaires peuvent dire merci à nos vétérans et à leur famille pour ce qu'ils ont fait et ce qu'ils continuent à faire pour nous.
C'est un honneur pour moi de prendre la parole comme membre d'un gouvernement qui, depuis six ans, s'investit corps et âme pour améliorer la qualité de vie de nos vétérans.
Je tiens à saluer la motion présentée par le député de . Je reconnais qu'il s'investit beaucoup pour les vétérans. C'est un honorable collègue pour qui j'ai le plus grand respect. Cependant, je dois préciser que lorsque vient le temps de se positionner à la Chambre en faveur des vétérans — et pas juste parler — en votant des crédits pour eux, à l'exception du projet de loi , les députés de l'opposition nous font malheureusement faux bond. Ils ne sont pas là quand on a besoin d'eux à la Chambre pour mettre en place des initiatives budgétaires en vue d'améliorer la qualité de vie de nos vétérans.
[Traduction]
Comme je viens de le dire, je salue le travail accompli par ce député et l'opposition pour les anciens combattants, ainsi que les discours éloquents qu'ils ont prononcés aujourd'hui à l'appui de ces derniers. Cependant, je crois que, dans le passé, ces députés ont déjà regretté de ne pas s'être rangés du côté du gouvernement et d'avoir voté contre les nouveaux investissements faits dans les anciens combattants et leur famille.
Malheureusement, les néo-démocrates et les libéraux ont voté à maintes reprises contre les anciens combattants et nos initiatives budgétaires. C'est pourquoi je trouve ridicule que le député de ait présenté une motion mettant en doute le soutien et l'engagement du gouvernement à l'égard des anciens combattants et de leur famille, car ils sont à toute épreuve.
Nous sommes saisis d'une motion concernant la prestation de programmes et de services à tous les anciens combattants des Forces canadiennes et tous les anciens de la GRC. En effet, nous assurons également la prestation de services aux anciens de la GRC. Je veux aujourd'hui les saluer, notamment pour leur courage.
Le gouvernement conservateur est réputé pour investir dans les anciens combattants et leur famille. Je veux être clair. Comme je l'ai dit à maintes reprises à la Chambre et sur la place publique, le gouvernement maintiendra tous les avantages offerts aux anciens combattants, car nous croyons en eux. Cependant, permettez-moi d'être très clair: nous n'hésiterons pas à réduire les formalités administratives auxquelles doivent se soumettre les anciens combattants.
Nos anciens combattants méritent que nous simplifions les processus. Le gouvernement continuera à améliorer ses processus et à éliminer tous les tracas liés à la prestation des services, car les anciens combattants le méritent. Je demande donc le soutien des députés de l'opposition. Veulent-ils maintenir les lourdes formalités administratives auxquelles doivent se soumettre les anciens combattants?
Je crois que nous avons aujourd'hui l'occasion de dire clairement que nous maintiendrons les avantages dont bénéficient les anciens combattants tout en veillant à simplifier leur vie lorsqu'ils ont affaire au gouvernement et au ministère des Anciens Combattants. C'est pourquoi la motion, dans sa forme actuelle, n'aide pas les anciens combattants. Notre pays doit être là pour eux lorsqu'ils en ont besoin et nous devons communiquer avec eux dans un langage clair et simple. Bien sûr, le gouvernement est résolu à fournir à ces hommes et femmes les prestations et les services dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
Je suis très fier d'assumer la fonction de ministre des Anciens Combattants dans le gouvernement conservateur. Mes prédécesseurs se sont évertués à améliorer la vie non seulement des anciens combattants traditionnels, mais des anciens combattants modernes, ainsi que de leur famille. C'est l'engagement qu'a pris le gouvernement et c'est pourquoi son bilan des six dernières années est sans précédent.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est la première fois que le gouvernement fait preuve d'un tel engagement à l'égard des anciens combattants. C'est un fait. C'est la vérité. Les statistiques le prouvent, quoi qu'en dise l'opposition.
Tout d'abord, nous avons fait d'importants investissements dans les programmes, les prestations et les services dont dépendent les anciens combattants, les membres des Forces canadiennes et leur famille. Toutes les mesures que nous prenons témoignent de notre engagement à appuyer nos anciens combattants en leur offrant les soins dont ils ont besoin, au moment et à l'endroit qui conviennent, et aussi longtemps qu'il le faudra. Au cours des six dernières années, le gouvernement a constamment augmenté le budget alloué au ministère des Anciens Combattants afin d'améliorer les soins et le soutien offerts aux anciens combattants et à leur famille. Nous avons augmenté le budget au cours des six dernières années.
Qu'est-ce que les députés de l'opposition ont fait? Ils se sont opposés à nos initiatives budgétaires. Ils ont voté contre nos budgets. Au cours des six dernières années, quels députés ont offert un appui constant et sans réserve à nos anciens combattants, ici, à la Chambre? Ce sont les députés autour de moi, les conservateurs. Je tiens à remercier tous les députés qui ont appuyé les initiatives visant les anciens combattants.
Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons encore une fois montré l'importance que nous leur accordons lorsque nous avons déposé le Budget principal des dépenses de 2012-2013. Dans ce budget, le gouvernement alloue près de 3,6 milliards de dollars à Anciens Combattants Canada, ce qui représente une augmentation de 44,8 millions, ou de 1,3 p. 100, du budget annuel total présenté dans le Budget principal des dépenses.
[Français]
La semaine dernière, on est retournés demander des fonds additionnels pour faire en sorte que nos vétérans puissent avoir accès aux programmes et aux services auxquels ils ont droit et qu'ils méritent. Demain, je serai au Comité permanent des anciens combattants et j'espère avoir le soutien des membres de l'opposition pour approuver non seulement les estimés du Budget supplémentaire des dépenses C requis pour finir l'année financière en cours, mais également le budget de l'année prochaine.
Encore une fois, comme au cours des six dernières années, on augmente nos investissements. Pourquoi? Pour une raison fort simple: nous mettons sur pied des programmes qui visent à répondre à notre nouvelle génération de vétérans.
[Traduction]
Il y a quelques semaines, j'étais à Winnipeg pour annoncer officiellement l'initiative de réduction des formalités administratives pour les anciens combattants, grâce à laquelle les anciens combattants auront droit aux services sans tracas qu'ils méritent. Nous avons donc besoin de l'aide de la Chambre pour nous assurer que l'objectif de réduire les formalités administratives est bel et bien atteint. Nous devons changer la motion pour simplifier les relations des anciens combattants avec mon ministère.
Comme je l'ai dit au cours de l'annonce, il s'agit en bonne partie, pour apporter les améliorations nécessaires, de revenir à l'essentiel et de remanier les méthodes du ministère. Dans cette optique, nous avons recours à une technologie plus efficace et plus récente, qui aura comme avantage de réduire considérablement les délais administratifs. Nous modernisons les outils employés par nos fonctionnaires au service des anciens combattants.
Je voudrais signaler les grandes qualités des fonctionnaires du ministère. Ils se consacrent corps et âme à améliorer le sort des anciens combattants. Ce n'est pas toujours facile, et la perfection n'est pas de ce monde, mais ils font de leur mieux pour que les anciens combattants bénéficient des meilleurs services qui soient, comme ils le méritent, dans les meilleurs délais, tout en respectant bien entendu les règles applicables à leurs demandes.
Par conséquent, nous fournissons à nos fonctionnaires un nouvel instrument de travail qui s'appelle le Navigateur des avantages et qui leur permet de s'assurer qu'ils ont l'information nécessaire sur tous les services auxquels les anciens combattants ont droit.
[Français]
J'ai annoncé notre plan de réduction de la paperasse pour les vétérans, il y a deux semaines à Winnipeg. Ce plan vise à faire en sorte que nos vétérans aient accès aux services auxquels ils ont droit dans un laps temps plus court et avec moins de paperasse, un élément dont je suis très fier.
Nous avons entendu les vétérans et l'ombudsman des anciens combattants. Ils nous ont demandé de réduire la paperasse et de communiquer avec eux dans un langage clair et simple. Ce travail avait été amorcé il y a plusieurs années. L'ombudsman a d'ailleurs reconnu certaines améliorations. Il a reconnu que les éléments pour communiquer avec nos vétérans se retrouvaient dans notre correspondance. Or près de 41 000 lettres par année sont envoyées à nos vétérans. Cependant, un problème demeurait: les lettres avaient parfois trois pages et pouvaient être difficiles à comprendre à cause d'une langue un peu bureaucratique.
Nous modifions donc notre façon de communiquer. Nous l'améliorons en donnant les raisons des décisions qui sont rendues. Cela veut dire que chaque lettre envoyée à un vétéran est fragmentée et séparée en articles afin de permettre au vétéran de suivre le cheminement logique de la lettre. Quelle est sa requête? Quelle est la décision? Quelles sont les preuves permettant de soutenir cette décision? Quels sont les éléments, quelles sont les références, quels sont les codes, quels sont les règlements et quels sont les outils qui nous ont permis de rendre cette décision? Quels sont également les moyens dont le vétéran dispose pour avoir des informations additionnelles ou, le cas échéant, pour nous demander de revoir la décision, parfois avec des éléments nouveaux.
Cela est au coeur de la transformation visant à réduire la paperasse. En effet, en communiquant clairement et efficacement avec le vétéran, nous allons éviter beaucoup d'irritants. Rien n'est plus insultant, non seulement pour un vétéran mais pour qui que soit, que l'on nous communique une décision que nous ne comprenons pas. C'est la raison pour laquelle, depuis deux semaines, notre ministère communique avec nos vétérans dans un langage clair et concis. Je dois dire que nous avons déjà eu des échos très favorables de la part des vétérans. Nous faisons un suivi auprès d'eux et nous recevons des commentaires très constructifs. Cela permet surtout à nos vétérans de mieux comprendre les décisions et d'éviter une certaine frustration.
[Traduction]
Les anciens combattants constatent déjà l'amélioration grâce aux mesures que nous prenons constamment pour améliorer leur vie. Nous avons amélioré les délais de réponse au centre d'appels national et nous réduisons la paperasse que les anciens combattants doivent remplir pour profiter de bon nombre des avantages offerts par le ministère en matière de soins de santé. De plus, pour certains avantages, les anciens combattants, prestataires et personnes à charge peuvent maintenant toucher leur argent plus rapidement et en toute sécurité grâce au dépôt direct. C'est pourquoi j'invite le député de à appuyer l'amendement que nous comptons proposer pour faciliter la vie des anciens combattants.
Plus de 41 000 demandes de prestations d'invalidité sont soumises tous les ans par les anciens combattants; nous sommes maintenant en mesure de répondre à chacune d'entre elles en précisant les motifs de la décision en langage clair et simple. Nous progressons; nous allons de l'avant. Nous réduisons des tracasseries administratives et les efforts que nous consentons en ce sens ne font que commencer: il y a plusieurs processus internes que nous pouvons rendre plus efficaces et bon nombre de mesures que le gouvernement peut prendre pour améliorer la façon dont le ministère s'occupe des anciens combattants. L'opposition va-t-elle nous appuyer dans les efforts que nous déployons pour améliorer la vie des anciens combattants? Je l'espère de tout coeur car c'est ce que nous voulons faire.
Notre gouvernement ne sera jamais satisfait du statu quo. Ce n'est pas parce qu'on a toujours fait quelque chose d'une certaine façon qu'il faut continuer de le faire. Nous cherchons à améliorer les choses. Détail intéressant, les améliorations proposées nous viennent des anciens combattants eux-mêmes et des fonctionnaires qui savent où le système laisse à désirer.
C'est pour cette raison que, en janvier, le a annoncé le financement d'une autre excellente initiative que l'opposition a malheureusement préféré ne pas appuyer. L'opposition s'est retrouvée seule, cependant, et nous avons obtenu l'appui des syndicats, des gouvernements provinciaux, des travailleurs et des anciens combattants pour un programme intitulé Du régiment aux bâtiments. C'est un programme qui cherche à assurer la transition des soldats à la vie civile. Le programme est un franc succès. Je reçois tous les jours des appels d'entrepreneurs qui veulent embaucher des anciens combattants. Beaucoup de groupes ont manifesté le désir de participer au programme. Nous faisons en sorte que nos anciens combattants obtiennent des emplois bien rémunérés dans le secteur de la construction. Les députés savent-ils qui bénéficie d'une telle initiative? Notre pays, nos anciens combattants et notre économie.
Nous voulons être à l'avant-garde en matière de santé, de recherche et de tous les aspects qui touchent à la santé mentale et physique de nos anciens combattants. En décembre dernier, j'ai mis sur pied un comité consultatif scientifique sur la santé des anciens combattants, qui se penchera sur les problèmes de santé propres aux personnes de ce groupe, à commencer par ceux associés à l'uranium appauvri. Les anciens combattants qui souhaitent communiquer avec les membres du comité, notamment pour leur faire part de l'information qu'ils détiennent, peuvent leur écrire à l'adresse science@vac-acc.gc.ca. Nous sommes à l'écoute des anciens combattants, nous collaborons avec eux et nous respectons nos engagements.
Et ce n'est pas tout. L'automne dernier, grâce au leadership du gouvernement, nous avons annoncé d'importantes améliorations à la Nouvelle Charte des anciens combattants, qui est l'élément central de notre programme visant à répondre aux besoins des anciens combattants d'aujourd'hui. Là aussi, nous avons écouté et nous avons agi, en collaboration avec les comités, la Légion royale canadienne et tous les grands intervenants du pays. Ils nous ont dit que la Charte adoptée il y a quelques années n'allait pas assez loin et qu'il fallait y apporter des changements pour qu'elle tienne compte des soins et du soutien en constante évolution dont ils ont besoin. Il s'agit d'un document évolutif, comme en témoignent les améliorations proposées.
Au cours des cinq prochaines années, une somme additionnelle de 189 millions de dollars sera investie. Demain, je vais m'adresser au comité pour obtenir des fonds supplémentaires parce que les anciens combattants d'aujourd'hui sont nombreux à se prévaloir de nos nouveaux programmes. Nous prévoyons que 5 000 d'entre eux en bénéficieront, ce qui représente une hausse des coûts de l'ordre de 2 milliards de dollars.
Le gouvernement conservateur investit dans les anciens combattants. Nous allons de l'avant.
[Français]
J'ai parlé brièvement des améliorations à la Nouvelle Charte des anciens combattants. Évidemment, depuis six ans, on a plusieurs réalisations à notre actif, que ce soit la création du Bureau de l'ombudsman, la création de la Charte des anciens combattants et aussi le fait d'avoir élargi plusieurs programmes, dont le programme d'autonomie. On est allés de l'avant.
Toutefois, s'il y a une chose qui m'a un peu fait sourciller dans le discours de mon collègue tout à l'heure, c'est quand il a dit qu'il voulait m'aider. Alors, j'ai vraiment trouvé une façon qui permettra au député de de m'aider.
[Traduction]
Si le député veut aider les anciens combattants, il devrait les appuyer, appuyer le gouvernement, appuyer le budget et appuyer l'amendement que je suis disposé à présenter.
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Monsieur le Président, au nom de mon parti et de son chef, j'aimerais commencer par remercier les membres des Forces armées canadiennes de sa Majesté et de la Gendarmerie royale du Canada pour leur service et leur dévouement. Je tiens également à remercier le député de d'avoir présenté cette motion à la Chambre aujourd'hui.
La motion tombe à point puisqu'elle concerne le dévoilement du budget fédéral à la fin de ce mois-ci. Mes collègues du NPD se souviennent sans doute de la journée, l'automne dernier, où le Parti libéral a présenté une motion au Comité des anciens combattants pour demander la tenue d'audiences publiques concernant les compressions au ministère des Anciens Combattants. Nous avons présenté cette motion parce que nous craignions justement que les conservateurs continuent de faire des compressions qui nuiraient à nos anciens combattants et aux services dont ils bénéficient, et qui feraient en sorte qu'il deviendrait pratiquement impossible pour ceux qui les servent de bien faire leur travail. Lors du débat sur la motion, les conservateurs se sont trouvés dans l'embarras. Ces derniers s'opposaient à ma motion visant la tenue d'audiences publiques et ont voté contre. Toutefois, certains conservateurs ne se sont pas présentés au comité à temps pour le vote. Il en résulte que la motion des libéraux a été adoptée grâce à l'appui des néo-démocrates qui, je le souligne, étaient à l'heure.
Comme on peut l'imaginer, les conservateurs étaient très en colère d'avoir perdu un vote au Parlement. Au lieu d'agir honorablement en acceptant la décision démocratique de tenir des audiences publiques, ils se sont vengés. À la réunion suivante du comité, sans avoir consulté qui que ce soit de l'opposition — même pas moi, à titre de parrain de la motion et vice-président du comité —, les conservateurs ont fait comparaître leurs propres témoins, qui ont sagement — on pourrait dire, comme des robots — récité l'argumentaire fourni par le ministre. Ceux-ci ont dit qu'il n'y avait rien à dire, que tout allait bien et qu'on ne porterait pas atteinte aux services offerts.
Or, les témoins du ministre ont aussi attesté que jusqu'à 500 emplois — sans compter les emplois perdus à cause des compressions budgétaires ou du transfert du dernier hôpital pour les anciens combattants au Canada — seraient perdus au sein de leur ministère. Dès que ces témoins ont terminé de parler, on a convoqué une réunion secrète à huis clos. Il en a résulté une motion qui a mis un terme aux audiences publiques.
Il était important d'établir le contexte pour montrer que les partis de l'opposition et les groupes d'anciens combattants suivent ce dossier depuis plusieurs mois et qu'ils demandent au gouvernement de freiner les coupes. Par ailleurs, il n'y a pas que les libéraux et l'opposition officielle qui sont inquiets des compressions touchant les anciens combattants: la vaste majorité des Canadiens, y compris les jeunes, veulent que les prestations et les services offerts aux anciens combattants soient maintenus.
Le week-end dernier, j'ai justement eu l'honneur de participer à la simulation annuelle de l'Assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard. Les jeunes participants comprennent la situation, ils savent que les anciens combattants méritent notre respect. Ils n'ont eu que deux jours de débats pour établir leurs priorités et pour adopter les projets de loi présentés dans le cadre de cette simulation. L'un d'eux portait sur les anciens combattants, qu'il exemptait de l'impôt provincial sur le revenu. Les jeunes ont ainsi témoigné qu'ils sont pleinement conscients des sacrifices que les anciens combattants ont faits pour le Canada. Il s'agit de jeunes dont les arrières-grands-parents — soit leurs ancêtres de troisième génération — savaient ce qu'était la vie d'un ancien combattant de la première heure. Plusieurs d'entre eux seraient choqués de savoir que les conservateurs veulent faire des coupes dans le ministère des Anciens Combattants.
Si l'exemple des jeunes ne suffit pas, examinons les mesures que les autres pays prennent à l'égard de leurs vétérans. Les États-Unis, qui sont aux prises avec la pire crise financière depuis la Grande Crise, ne feront aucune compression dans le budget visant les anciens combattants. Le Royaume-Uni, qui connaît aussi une terrible crise financière, a également mis les anciens combattants à l'abris des coupes, tout comme l'Australie. Les Canadiens de tous les horizons, les jeunes comme les aînés, se demandent pourquoi le gouvernement conservateur ne prend pas exemple sur ces pays.
La secrétaire parlementaire et le ministre — et quiconque est chargé de faire passer le message préfabriqué des conservateurs — diront que l'opposition essaie d'effrayer les anciens combattants. C'est tout simplement faux.
Les réductions proposées de 5 à 10 p. 100 et les pertes d'emplois qui en résulteront au ministère auront des répercussions immédiates et à long terme sur la qualité des services offerts à nos anciens combattants. Il faut que cela cesse. Le gouvernement doit exempter les anciens combattants de ces compressions.
Quelle que soit la question qu'on lui pose, le ministre répète sans cesse que les prestations des anciens combattants sont statutaires ou quasi statutaires, c'est-à-dire qu'elles sont versées automatiquement et ne font pas partie des considérations budgétaires que l'on examine chaque année. C'est faux encore une fois. En fait, le Comité des anciens combattants approuve le budget annuel des dépenses. Comme le ministre l'a lui-même souligné il y a quelques instants, l'argent est alloué au ministère par le Parlement et le comité pourrait à tout moment refuser d'autoriser les fonds prévus pour les prestations des anciens combattants. Ces dernières ne sont pas garanties. Elles sont discrétionnaires. Ce pouvoir discrétionnaire appartient au comité parlementaire et au Parlement.
Comme on l'a indiqué, le comité examinera demain le budget des dépenses. Le comité a le droit et le pouvoir de rejeter la demande de fonds additionnels du ministre. Je le répète, le gouvernement du Canada doit exempter Anciens Combattants Canada de toute compression budgétaire.
Je veux clarifier une autre fausseté. Le gouvernement prétend qu'en raison des changements démographiques qui s'opèrent actuellement au sein de la population des anciens combattants, presque toutes les compressions budgétaires se feront par attrition. On nous induit encore une fois en erreur. Cela veut dire dans les faits que les conservateurs surveillent le nombre de décès. Ils savent que plus de 1 500 anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, les anciens combattants traditionnels comme on les appelle, décèdent chaque mois. Les conservateurs voient le taux de mortalité comme une occasion d'affecter l'argent autrefois versé aux anciens combattants à d'autres priorités, dont l'ajout de politiciens et l'agrandissement des prisons. Si le gouvernement réalise des économies lors du décès d'anciens combattants, pourquoi n'investirait-il pas cet argent pour offrir des services complets et de qualité supérieure aux anciens combattants encore en vie?
Par exemple, il est scandaleux que le gouvernement accorde plus de 13 000 $ pour les frais d'inhumation d'un membre des Forces canadiennes s'il perd la vie en servant le pays, mais octroie environ 3 600 $ pour les funérailles d'un ancien combattant, s'il est admissible. Le Fonds du Souvenir fait pression depuis plusieurs années pour que l'on augmente ce montant, mais en vain.
Il faut 16 semaines pour traiter une demande simple de la part d'un ancien combattant qui souhaite obtenir un appareil auditif. La semaine dernière, à Halifax, une médecin de famille a déclaré que sa clientèle n'était désormais constituée que d'anciens combattants. Un de ses patients vient d'être libéré par les Forces canadiennes. Lorsqu'il était militaire actif, il devait régulièrement faire l'objet d'anesthésies par blocage nerveux. Après avoir été libéré des Forces, il a été traité comme un simple civil. La période d'attente pour ce type d'anesthésie est de 18 mois. Il faut corriger cette situation inacceptable.
Nous savons également que le ministère mène des sondages nationaux pour déterminer comment les anciens combattants perçoivent les services qui leur sont fournis. Ces sondages, qui présentent de faibles taux de participation, sont actuellement examinés de près par des organisations d'anciens combattants. La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de rencontrer le président de Notre Devoir, un excellent organisme qui représente les anciens combattants. Aujourd'hui, Notre Devoir a publié les résultats d'une étude exhaustive sur la façon dont le ministère mène des sondages nationaux auprès de sa clientèle. Il faut savoir que ces sondages aident à orienter le ministère dans sa façon de servir les anciens combattants. Je me contenterai de dire que l'organisme éprouve de vives inquiétudes quant à la méthodologie utilisée. J'invite les Canadiens à prendre connaissance de l'étude réalisée par Notre Devoir.
Je trouve très offensant pour les anciens combattants que le gouvernement utilise les économies réalisées à la suite du décès d'anciens combattants pour éponger une partie du déficit qu'il a lui-même créé. Les anciens combattants souhaitent une amélioration, et non une réduction, des services qui leur sont offerts.
Nous connaissons bien le bilan du gouvernement en matière de réduction et de prestation de services. Mes collègues de , de et de se souviennent tous des répercussions qu'a eues la diminution des services sur la population canadienne. Nous nous souvenons tous du traitement cruel que le gouvernement conservateur a réservé aux prestataires d'assurance-emploi à Noël, l'an dernier. Des milliers de Canadiens ont dû attendre pendant des semaines avant de pouvoir toucher leurs prestations à cause des compressions apportées par les conservateurs sur le plan du personnel et des services. Tout récemment, le service en ligne offert par Service Canada aux chercheurs d'emploi est tombé en panne pendant des semaines. Il faut investir dans les services destinés aux anciens combattants, et non les réduire.
Imaginons l'excellent travail que l'on pourrait réaliser si, par exemple, le gouvernement investissait dans le programme de transition pour les anciens combattants offert à l'Université de la Colombie-Britannique. Il s'agit d'un programme consistant en une thérapie de groupe qui aide d'anciens combattants à assurer leur transition difficile vers la vie civile après avoir subi des blessures physiques ou psychologiques au combat. Ce programme continue d'être offert grâce à la Légion royale canadienne, et non grâce au ministère des Anciens Combattants.
Le ministère des Anciens Combattants pourrait utiliser l'argent qu'il est censé économiser à la suite du décès d'anciens combattants traditionnels pour investir dans des programmes comme celui-ci. Le comité a pu constater sur place que ce programme donne de bons résultats. Le gouvernement devrait donc l'appuyer.
Pensons également à la formidable initiative de Mme Alice Aitken, qui , avec son équipe à l'Université Queen's, a fondé l'Institut Canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans, dont l'objectif est de mener des recherches de calibre international en vue d'améliorer le plus possible la santé et le bien-être des anciens combattants et des militaires.
Le gouvernement ne considère-t-il pas que de soutenir financièrement des tels travaux pourrait nous permettre de mieux comprendre et traiter certains problèmes, comme les troubles de stress post-traumatiques et, ce faisant, de fournir un meilleur service à nos anciens combattants?
Certains députés conservateurs d'arrière-ban savent bien que ces compressions sont répréhensibles et qu'elles nuiront à nos vétérans. Comme j'aimerais qu'ils prennent la parole à ce sujet.
Je souhaite conclure en rappelant que tout le débat sur ces coupes se déroule dans un contexte bien réel. Il y a deux semaines, j'ai pris la parole à la Chambre au sujet de Mme Florence Green, dernière survivante de la Première Guerre mondiale, décédée en septembre dernier à l'âge de 110 ans. J'avais alors souligné combien touchant était le sacrifice consenti par tant de combattants pour lutter contre la tyrannie et pour défendre la liberté, la démocratie et — oui — le droit de voter librement. Des dizaines de milliers de Canadiens ont donné leur vie pour ces droits. Je crois vraiment que nous l'oublions parfois. Dans le tourbillon de nos vies professionnelles et privées, nous oublions de vouer à nos anciens combattants la gratitude qu'ils méritent.
Je terminerai avec ces mots, dont les députés se souviendront j'espère. Les militaires canadiens qui ont combattu, dans des conflits actuels ou passés, ont déjà accompli un sacrifice. En effet, ils se sont battus pour nous; il nous revient maintenant de les défendre et de s'opposer aux coupes.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion présentée par le député de dans le cadre d'une journée de l'opposition. Je tiens d'abord à souligner que le député a toujours défendu les anciens combattants, même si, dans son discours, le ministre l'a invité à prendre leur défense. C'est précisément ce qu'il fait depuis qu'il a été élu, que ce soit par une motion dans le cadre d'une journée de l'opposition ou par les nombreux projets de loi d'initiative parlementaire qu'il a présentés à la Chambre et auxquels se sont systématiquement opposés les conservateurs. Il ne fait aucun doute que le député de est de ceux qui prennent la défense des anciens combattants.
Je veux également remercier les organismes d'anciens combattants du pays qui fournissent de nombreux services aux anciens combattants, qu'ils soient subventionnés directement par le ministère ou qu'ils obtiennent leurs fonds au moyen d'activités de financement, de bingos et d'autres activités caritatives. Les organismes d'anciens combattants de ma circonscription amassent beaucoup d'argent pour des programmes de soutien aux anciens combattants et pour d'autres organismes communautaires de la collectivité.
Je voudrais aussi remercier le personnel de première ligne au ministère des Anciens combattants. Je sais que ces fonctionnaires font de leur mieux pour fournir les meilleurs services qui soient aux anciens combattants.
Permettez-moi de répéter ce que j'ai déjà dit dans cette enceinte. Je croyais sincèrement que les conservateurs ne traiteraient pas les anciens combattants comme le faisaient les libéraux. Si les conservateurs appuient cette motion, j'aurai la preuve qu'ils ont changé leur fusil d'épaule et qu'ils comprennent enfin que les anciens combattants méritent un appui total de la part de l'ensemble des députés des Communes.
Lorsqu'ils étaient dans l'opposition, les conservateurs tenaient de beaux discours. Ils voulaient étendre le Programme pour l'autonomie des anciens combattants à toutes les veuves. Ils réclamaient une commission d'enquête publique et une pleine indemnisation pour toutes les victimes de l'agent orange. Ils s'opposaient à la réduction des prestations d'assurance-invalidité des anciens combattants, connues sous le nom de RARM. Mais, depuis qu'ils gouvernent, leur bilan est plutôt modeste. En fait, c'est un bilan de demi-réussites.
Le ministre aime parler de la hausse continue du budget, à laquelle il prétend mettre fin en une seule année. Or, les compressions qu'il propose auront un effet dévastateur sur les services aux anciens combattants. Avec sa langue de bois, il pense nous faire croire qu'il est possible de réaliser des compressions de 220 millions de dollars tout en préservant de façon magique tous les services destinés aux anciens combattants. On cite des chiffres dans différents documents, parfois publics, parfois non. De 300 à 500 postes seraient éliminés au ministère des Anciens combattants. Comment les anciens combattants pourront-ils recevoir les services auxquels ils ont droit, après s'être dévoués au service de notre pays, si on élimine le personnel qui leur fournit ces services?
Le ministre et le gouvernement essaient de justifier ces réductions en invoquant une diminution du nombre de ce qu'ils appellent les anciens combattants traditionnels, c'est-à-dire ceux qui ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Mais, ce faisant, ils déprécient le travail de ceux que j'appellerais les anciens combattants des temps modernes, qui ont servi en tant que Casques bleus un peu partout dans le monde et qui ont participé à des opérations de combat, notamment en Afghanistan. En outre, ils ignorent aussi ceux que j'ai eu le privilège d'accueillir la fin de semaine dernière et qui étaient de retour, à bord du NCSM Vancouver, après avoir passé sept mois dans une zone de combat, en Libye.
Pourquoi ces anciens combattants des temps modernes n'auraient-ils pas droit aux mêmes prestations et aux mêmes services que ceux qu'on appelle les anciens combattants traditionnels?
Le nouvel exercice de planification budgétaire fait par le gouvernement dévoile le véritable programme des conservateurs, c'est-à-dire, comme je l'ai dit, des compressions dont nous ignorons la portée exacte, que nous découvrirons bientôt, de l'ordre de 150 millions de dollars, de 170 millions de dollars et peut-être jusqu'à 350 millions de dollars touchant le budget de 900 millions de dollars du ministère des Anciens Combattants, et qui se traduiront par l'abolition de 300 à 500 emplois. Dans une sorte de nouveau jargon, on nous demande de croire que cela permettra aux anciens combattants de bénéficier, d'une manière ou d'une autre, de meilleurs services.
L'autre jour à la Chambre, les conservateurs ont voté contre le projet de loi , qui a aussi été proposé par le député de et que j'ai eu l'honneur d'appuyer. Ce projet de loi aurait mis fin à la récupération injuste des prestations de retraite des anciens combattants et des membres de la GRC, prestations pour lesquelles ils ont payé des cotisations tout au long de leur carrière en contribuant au RPC. En raison de cette récupération, certains anciens combattants et anciens membres de la GRC peuvent voir leurs prestations mensuelles réduites d'un montant allant jusqu'à 800 $. Pour ces personnes, cette somme d'argent ferait une grande différence et leur permettrait de conserver leur indépendance dans nos collectivités, sans avoir besoin de dépendre des services des gouvernements fédéral ou provinciaux.
Je le répète, les conservateurs ont été clairs et ils continuent à soutenir que, d'une façon ou d'une autre, les anciens combattants devraient arriver à s'en sortir seuls et qu'ils ne méritent pas vraiment le type de soutien qui a traditionnellement été offert aux anciens combattants.
Maintenant que les conservateurs sont majoritaires, ils semblent être sur le point d'éliminer ce soutien. Pourtant, des alliés comme les États-Unis et le Royaume-Uni ont soustrait leur ministère des Anciens combattants aux compressions prévues pour toute la fonction publique, car ils ont reconnu que les compressions générales des dépenses de l'État ne devraient pas toucher ceux qui ont risqué leur vie en servant leur pays.
En revanche, de quoi aurait l'air un programme néo-démocrate pour les anciens combattants? Nous commencerions par mettre fin à la récupération des pensions de retraite ou d'invalidité versées aux anciens membres des Forces canadiennes et de la GRC. Nous étendrions la portée du Programme pour l'autonomie des anciens combattants pour qu'il s'applique aussi aux anciens agents de la GRC et à tous les conjoints survivants. Dans le cas des ménages dont les membres ont plus de 60 ans, nous offririons des pensions et des avantages en matière de soins de santé. Nous fournirions de meilleurs soins pour ceux qui souffrent du trouble de stress post-traumatique, nous réduirions le temps d'attente pour le traitement des demandes de prestations d'invalidité, et nous éliminerions ou réformerions le Tribunal de révision et d'appel des anciens combattants.
Je pourrais parler de bien d'autres choses. Par exemple, il n'y a eu aucune augmentation des indemnités pour frais funéraires pendant la dernière décennie. Cela semble peut-être banal, mais c'est un problème très important pour beaucoup d'anciens combattants de ma circonscription, ainsi que pour leur famille. Même au moment du décès, nous imposons un fardeau aux anciens combattants en refusant d'augmenter ces indemnités.
Le député de Toronto en face de moi a soulevé la question des anciens combattants sans abri. Pour un pays, il n'y a probablement aucune honte plus grande que celle de voir ceux qui l'ont servi dans ses forces armées aboutir dans la rue, dépourvus de la dignité que confère un foyer à soi.
Je trouve un peu surréaliste d'entendre que l'une des priorités du ministre consiste à clarifier les termes servant à expliquer aux anciens combattants les raisons exactes pour lesquelles des avantages leur ont été refusés. Nous devrions trouver des façons de faire en sorte que les anciens combattants reçoivent les avantages auxquels ils ont droit, au lieu de trouver de meilleures façons de leur dire pourquoi ils n'ont pas droit à ces avantages.
On observe également une tendance troublante, de l'autre côté de la Chambre, à présenter les personnes âgées — et de nombreux anciens combattants en sont — comme un fardeau pour la société. Nous l'avons entendu dans les débats sur les transferts au titre des soins de santé, alors qu'on a dit que les personnes âgées consommaient plus que leur juste part des services de santé. Nous l'avons entendu lors des discussions sur la nécessité de sabrer dans le programme de la Sécurité de la vieillesse de sorte que des personnes âgées qui ont travaillé et cotisé au régime toute leur vie recevraient moins à l'avenir. Cela aussi vise les anciens combattants puisque, d'une certaine façon, ceux qui ont servi leur pays n'ont pas vraiment droit à un traitement équitable à leur retour.
J'ai commencé mon allocution en parlant des organismes qui s'occupent des anciens combattants et de tout ce qu'ils ont fait dans leur collectivité ainsi que du personnel du ministère des Anciens Combattants. Je souligne aussi qu'un grand nombre de légions au pays font un travail extraordinaire dans leur collectivité. Dans la mienne, un très bon exemple serait la collecte de fonds de la Légion royale canadienne d'Esquimalt. Nous avons aussi un organisme, l'Esquimalt Neighbourhood House, qui offre des services tant aux familles de militaires qu'aux autres familles dans la collectivité. Lorsque l'organisme a eu besoin d'un nouveau toit, les anciens combattants de la Légion royale canadienne lui ont versé une subvention pour qu'il puisse faire poser un nouveau toit et continuer à offrir ses services aux familles.
Comme toutes les personnes âgées de notre pays, les anciens combattants continuent de contribuer à leur collectivité, de faire du bénévolat et de recueillir des fonds. J'aimerais que nous reconnaissions les services qu'ils ont rendus et qu'ils rendent encore partout au pays.
En terminant, j'aimerais remercier tous ceux qui ont servi leur pays, que ce soit dans les Forces canadiennes ou dans la GRC. C'est une chose que j'essaierai de faire chaque fois que l'occasion m'en sera donnée et non seulement le jour du Souvenir. J'invite tous les députés à se joindre à moi pour que la reconnaissance des sacrifices consentis pour défendre notre pays, en temps de guerre et en temps de paix, fasse partie intégrante de la culture canadienne.
Je le fais aujourd'hui en appuyant la motion de l'opposition. Lors des consultations prébudgétaires qui ont eu lieu, tous les organismes voués aux anciens combattants ont demandé au ministre de renoncer aux compressions qui les visaient. J'espère que lorsque le moment sera venu de voter, tous les députés appuieront les anciens combattants, qui ont rendu service à leur pays.
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Monsieur le Président, en tant qu'ancienne militaire, cela me fait vraiment plaisir de parler sur cette motion. Je me rappelle avec joie les soirées que j'ai pu passer à la Légion royale canadienne, à diverses occasions. C'était tout le temps des soirées extrêmement agréables. C'est donc un honneur pour moi de pouvoir parler sur cette motion.
Depuis 2007, l'examen stratégique du gouvernement vise à faire des coupes dans les différents programmes et services fédéraux. Cela se fait dans tous les ministères et notamment dans le ministère des Anciens combattants. Le but de cette démarche est de trouver 10 p. 100 de compressions possibles dans chaque ministère. Lorsqu'on parle d'Anciens Combattants Canada, 90 p. 100 du budget alloué est versé directement aux programmes et aux prestations pour les anciens combattants et 70 p. 100 du personnel délivre des services directement aux vétérans. Il n'y a pas beaucoup de place pour des compressions.
Dans ce contexte, le calcul est assez simple: si on veut couper dans le budget d'Anciens Combattants Canada, il va falloir couper quelque part dans les services et les prestations qui s'adressent directement aux vétérans. Les compressions de budget et d'effectifs n'auront d'autres résultats que de réduire la prise en charge des services alloués aux vétérans de ce pays.
Déjà, nos anciens combattants ont du mal à avoir accès à certains de ces services et, pour plusieurs d'entre eux, on a déjà constaté une perte de qualité au fil des années. On note particulièrement des problèmes dans le suivi des dossiers. C'est de plus en plus difficile d'entrer en contact téléphonique directement avec un agent, car le nombre de centres d'appel diminue. Si ça continue, les vétérans auront plus de facilité à parler à leur ligne de service à la clientèle de leur connexion Internet, en Inde, qu'à parler à un agent des services d'Anciens Combattants Canada, dans notre propre pays.
Le temps alloué pour prendre des décisions sur les besoins des anciens combattants a diminué. Par contre, le délai entre la prise de décision et l'octroi des soins et des services de santé psychologique aux anciens combattants, lui, n'a pas diminué. On voit déjà les résultats des compressions. Les agents sont obligés de travailler plus vite, d'accumuler des heures supplémentaires et de prendre des décisions plus rapidement, ce qui fait qu'ils n'ont peut-être pas le temps nécessaire pour faire leur travail correctement.
À l'heure actuelle, plusieurs organismes se sont prononcés contre les coupes à Anciens Combattants Canada. Entre autres, la Légion royale canadienne et l'ombudsman des anciens combattants ont mis en lumière les problèmes que causeront ces coupes et les problèmes que l'on connaît déjà en raison des compressions d'effectifs. Les anciens combattants qui reviennent d'Afghanistan, tout comme les militaires actuels, ont besoin de services et ils les méritent.
Je suis infirmière de formation, et quand je parle de militaires revenant d'opérations militaires, je connais les conséquences que ces opérations peuvent avoir sur une personne. On parle de problèmes de santé physique, mentale et de syndrome de stress post-traumatique. Ce sont toutes des conséquences graves qui nécessitent des soins immédiats, mais aussi des suivis.
Lorsqu'on parle des soldats qui sont allés en Afghanistan, environ 20 p. 100 à 30 p. 100 d'entre eux ont des problèmes de santé mentale ou sont atteints du syndrome de stress post-traumatique, sans compter les blessures physiques. Ce ne sont pas des problèmes qu'on peut se permettre de laisser traîner pendant deux ans avant de faire quelque chose. On parle ici de situations de santé graves qui demandent des soins et une assistance immédiate.
Depuis 2001, 40 000 membres de nos Forces canadiennes ont été déployés en Afghanistan. Certains sont encore en service, bien sûr, mais quelques-uns d'entre eux sont devenus des anciens combattants. Si on compte une moyenne de 25 p. 100 — soit environ 10 000 anciens combattants —, ce sont des gens qui vivent avec des problèmes de santé, qui ont compromis leur santé pour servir notre pays. Ces chiffres énormes sont ceux du ministère de la Défense nationale. Ils montrent l'importance cruciale de prendre au sérieux les services dûs aux anciens combattants.
Je parle d'anciens combattants, mais il y a aussi les familles qui sont derrière eux. Les soldats rentrent au pays après leur mission ou, malheureusement, ce n'est pas le cas pour certains. Or, dans les deux cas, des familles ont besoin de services et d'aide. C'est très difficile de soutenir une personne qui vit avec le syndrome de stress post-traumatique.
Par conséquent, les familles ont aussi besoin d'aide. Les enfants de ces militaires ont besoin d'aide pour être en mesure de soutenir leur père ou leur mère qui vont vécu ces problèmes et qui sont peut-être blessés.
Lorsqu'on parle d'anciens combattants, on parle donc non seulement des militaires, des vétérans et d'anciens policiers de la GRC, mais aussi des familles qui sont derrière ces personnes. Il ne faut jamais oublier cela.
Nous demandons aujourd'hui que le ministère des Anciens Combattants soit exempté de coupures dans le budget 2012-2013. Ce budget est essentiel pour maintenir un certain niveau de services et de qualité dans les programmes et les prestations auxquelles les militaires ont droit. Il faut prendre en considération qu'à l'heure actuelle, ce programme a déjà certaines difficultés. Ce n'est pas un programme où tout se passe à merveille. On a donc déjà des difficultés et, avec les compressions budgétaires, on ne ferait que rajouter des difficultés supplémentaires. Pour l'instant, je crois que nous sommes très raisonnables de demander qu'il n'y ait pas de compressions budgétaires à Anciens Combattants Canada.
Tous les jours, dans cette Chambre, entre 14 heures et 15 heures, j'entends le ministre associé ou le ministre de la Défense nationale répondre à plusieurs reprises que je ne soutiens pas nos troupes lorsque je leur demande de rendre des comptes et de fournir des réponses que l'opposition et les Canadiens sont en droit de demander sur ce qui se passe avec le programme des F-35. Lorsqu'on parle d'hommes et de femmes en uniforme qui reviennent de mission, de personnes qui ont donné plusieurs années de service à ce pays, qui ont risqué leur vie, qui ont eu la chance de revenir et qui ont souvent besoin d'un soutien psychologique, financier et professionnel, on nous répond avec des compressions budgétaires.
Le gouvernement peut s'offrir des jets qui ne volent pas encore, dont le prix grimpe à une vitesse phénoménale et dont le délai de livraison recule, mais il n'est pas en mesure d'offrir le soutien financier à nos vétérans qui reviennent après avoir servi le pays. Il me semble que cela n'a absolument pas de sens. On se demande par la suite qui appuie réellement nos troupes dans cette Chambre.
Lorsque ce parti était l'opposition officielle, il a dit qu'il étendrait les services des programmes pour l'autonomie des anciens combattants à toutes les veuves des anciens combattants de la Seconde guerre mondiale et de la guerre de Corée, mais il ne l'a pas fait.
Ce parti, qui est maintenant au gouvernement, a demandé en 2005 une enquête publique sur l'agent Orange et l'indemnisation complète pour les anciens combattants et les civils ayant été exposés, mais il ne l'a pas fait.
Le gouvernement s'est engagé en 2007 à prendre des mesures au sujet de l'injustice du régime d'assurance-revenu militaire et de l'invalidité de longue durée pour les membres du personnel des Forces canadiennes libérés pour des raisons de santé, mais il ne l'a pas fait.
Ce parti s'était engagé en 2005 à prendre des mesures pour reformer le tribunal des anciens combattants et le remplacer par un tribunal constitué de membres des services médicaux et des forces militaires qualifiés, mais il ne l'a pas fait.
Je me demande ce que c'est vraiment que de soutenir les troupes. Je pense qu'on en a une idée beaucoup plus soutenue lorsqu'on demande à ce gouvernement qu'il n'y ait pas de réduction à Anciens Combattants Canada.
Le NPD a, sans succès, demandé plusieurs fois au gouvernement de ne pas procéder à des réductions dans les services aux anciens combattants. Le NPD a proposé plusieurs mesures pour améliorer les services aux anciens combattants, soit des centres d'excellence en santé pour les vétérans de l'ère moderne, un plus grand accès aux hôpitaux traitant les anciens combattants, une réforme de la nouvelle Charte des anciens combattants, l'augmentation des dépenses associées aux services funéraires et des actions concrètes contre l'itinérance chez les anciens combattants.
Quand je vois ce que le NPD a proposé, c'est ce qu'on appelle soutenir nos troupes.
De plus, on continue de demander au gouvernement la fin de la récupération des pensions des retraités et des handicapés des Forces canadiennes et de la GRC, le prolongement du programme pour l'autonomie des anciens combattants et des anciens agents de la GRC, la pension et les prestations de soins de santé pour les mariages après l'âge de 60 ans, de meilleurs soins pour les anciens combattants souffrant de stress post-traumatique, la réduction des listes d'attente pour les demandes de prestations d'invalidité, le traitement équitable pour le calcul des congés annuels aux membres retraités des Forces canadiennes qui veulent entrer dans la fonction publique et l'élimination ou la réforme du tribunal des anciens combattants. Il y a donc plusieurs mesures que nous demandons. Ça encore, c'est ce que j'appelle soutenir nos troupes.
Pour soutenir nos troupes, il est essentiel que le budget d'Anciens Combattants Canada ne soit pas réduit. C'est vraiment la seule attitude raisonnable que ce gouvernement pourrait avoir au sujet de nos anciens combattants.
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Monsieur le Président, quel plaisir de participer au débat sur la qualité des soins offerts aux anciens combattants canadiens. Certains renseignements erronés circulent aujourd'hui sur les éventuelles compressions visant les services et les prestations destinés aux anciens combattants. Nombre de mes collègues, dont le ministre, ont rectifié les faits à plusieurs reprises durant la période des questions. Je suis heureux de remettre encore une fois les pendules à l'heure.
Comme le vient de le dire dans son discours, notre gouvernement veillera toujours à consacrer les ressources nécessaires pour que les membres des Forces canadiennes, les anciens combattants et leurs familles bénéficient des soins et du soutien dont ils ont besoin. Il est vrai que le nombre d'anciens combattants ayant servi dans des guerres traditionnelles diminue. Bien que le ministère s'occupe d'un certain nombre de jeunes anciens combattants, le nombre total d'anciens combattants dont il est responsable diminue.
Il faut répondre à leurs besoins. Il suffit de se pencher sur le bilan du gouvernement pour constater que les prestations ont augmenté dans les six dernières années. Je signale que tous les programmes destinés aux anciens combattants sont quasi législatifs. Beaucoup de gens se demandent ce que cela signifie, exactement. Peut-être que certains députés d'en face ne saisissent pas très bien la notion. Cela signifie tout simplement que le gouvernement du Canada a le devoir de financer ces programmes.
Je le répéterai une fois de plus pour que ce soit bien clair: le gouvernement du Canada a le devoir de financer ces programmes. Les anciens combattants ont le droit de se prévaloir des divers programmes et services dont ils ont besoin. Le Conseil du Trésor met de côté, tous les ans, les fonds nécessaires pour que le ministère puisse continuer d'offrir ces prestations.
Soit le député qui a présenté la motion est mal informé, soit il cherche à induire la population en erreur. Le l'a très bien expliqué. Il a très clairement résumé les améliorations que notre gouvernement a apportées au cours des six dernières années au nom des anciens combattants. Nous savons que les besoins des anciens combattants et les soins que nous leur offrons évoluent au fil du temps. Il est donc logique de supposer que la façon dont les anciens combattants accèdent à leurs prestations devrait évoluer en conséquence.
Le gouvernement en est conscient. Il a donc choisi d'investir dans de nouveaux programmes et de lancer de nouvelles initiatives au lieu de maintenir le statu quo. Ainsi, Anciens Combattants Canada met en place un cadre plus souple, afin que les anciens combattants aient accès aux prestations auxquelles ils ont droit plus rapidement, plus facilement et avec le moins de stress possible pour eux.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le ministère dessert près de 215 000 personnes — anciens combattants de l'ère moderne, vétérans des guerres, membres des Forces armées, membres actuels et anciens membres de la Gendarmerie royale du Canada — ainsi que leurs familles. Toutes ces personnes ont des besoins particuliers. Il est de notre devoir de nous assurer que ces besoins soient satisfaits de façon efficace et efficiente.
Comment y arrivons-nous? Beaucoup de choses ont changé. Il y a deux semaines, le ministre a annoncé la simplifications des formalités administratives pour les anciens combattants. La plupart de ces changements permettront d'améliorer les services de première ligne et d'accélérer le traitement des demandes. Grâce à ces mesures, les anciens combattants bénéficieront d'un service sans complications et sans embûches bureaucratiques, comme ils l'ont demandé. Les anciens combattants ont réagi très positivement et déclaré que cela répondait exactement à leurs souhaits.
Nous avons aussi pris les mesures suivantes. Nous communiquons avec les anciens combattants en utilisant un langage clair. Les renseignements que nous leur fournissons, que ce soit dans les lettres les informant d'une décision ou dans les brochures sur les prestations et les services, sont rédigés dans un style facile à comprendre.
Nous avons investi dans des technologies qui permettent au ministère d'utiliser davantage l'imagerie numérique et les dossiers électroniques.
Nous avons appuyé le programme Du régiment aux bâtiments, qui aide les anciens combattants tentant de trouver des emplois bien rémunérés à en obtenir dans les divers corps de métier et dans d'autres secteurs où leurs compétences sont requises. Nous avons offert l'option du dépôt direct pour certains paiements du PAAC, le Programme pour l'autonomie des anciens combattants, et pour les remboursements des avantages médicaux.
Nous avons également réduit du tiers le temps que doit attendre un ancien combattant pour recevoir une décision quant à sa demande de prestations d'invalidité. Nous avons réduit de moitié le temps que doit attendre un ancien combattant pour recevoir une décision quant à sa demande de participation à un programme de réadaptation. Nous avons instauré l'Unité de l'Afghanistan et des grands blessés afin d'accélérer le versement de prestations aux anciens combattants et aux membres des Forces canadiennes qui ont été grièvement blessés ou sont devenus gravement malades lors de leur service en Afghanistan ou ailleurs.
Nous avons ajouté des gestionnaires de cas dans des régions où la demande est élevée afin d’offrir un service individualisé aux anciens combattants. Ils ont obtenu le pouvoir d’approuver les plans de réadaptation professionnelle et de travailler avec les anciens combattants pour résoudre des problèmes complexes. Nous avons réduit les formalités administratives auxquelles les anciens combattants doivent se soumettre quand ils demandent de participer au PAAC, qui aide maintenant plus de 107 000 anciens combattants, survivants et soignants à continuer de vivre chez eux de manière autonome le plus longtemps possible.
C'est une liste impressionnante de réalisations. Certains diront qu'elles auraient dû se produire depuis longtemps. Néanmoins, le ministère a accompli de véritables progrès dans la modernisation des soins prodigués aux anciens combattants canadiens.
Je sais qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. En fait, le a déclaré très publiquement qu'il a l'intention de servir d'exemple. Il veut qu'Anciens Combattants Canada soit l'un des ministères les plus efficaces du gouvernement et l'un de ceux qui répond le mieux aux besoins des gens qu'il sert. Après tout, les anciens combattants canadiens ne méritent rien de moins.
Comme le ministre l'a affirmé dans son intervention, les anciens combattants du Canada ont beaucoup contribué à l'édification de ce merveilleux pays et à la défense de nos valeurs communes. Si le drapeau canadien est vu, partout dans le monde, comme un symbole durable de paix et de liberté, c'est en grande partie grâce à eux. Le gouvernement tient à faire sa part pour qu'on s'occupe bien d'eux.
La motion du député...