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Monsieur le Président, je suis heureux de souhaiter un bon retour à mes collègues, et de donner à la Chambre mon premier discours de l'année 2014 en parlant de l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras.
Cet accord est une autre mesure importante pour la diversification des relations commerciales que nous entretenons partout dans le monde. Il s'inscrit dans nos efforts visant à trouver et à développer des marchés pour les produits et services du Canada.
Le gouvernement s'est efforcé d'abord et avant tout d'accroître les possibilités et la prospérité pour les familles canadiennes. Cela passe par des mesures qui permettent aux producteurs et aux entreprises d'offrir leurs produits dans de nouveaux marchés. Le commerce favorise la création d'emplois et la prospérité pour les familles canadiennes. Partout au pays, y compris dans les municipalités de ma circonscription comme Bowmanville, Port Perry et Uxbridge, les familles bénéficient du simple fait que les parents désirant accéder au marché du travail réussissent à trouver un emploi intéressant.
Fait extraordinaire, les exportations canadiennes créent déjà un emploi sur cinq au pays. Plus de 40 000 entreprises canadiennes exportent leurs produits dans le monde entier. En proposant des produits novateurs, les entreprises canadiennes sont des chefs de file dans plusieurs secteurs comme l'aérospatiale, le transport, l'agriculture et les technologies de l'information.
Le commerce revêt une importance cruciale pour la prospérité du Canada. Par conséquent, notre pays est depuis longtemps parmi les principaux architectes des règles internationales du commerce au sein de l'OMC. Il y a contribué grâce à l'Accord de libre-échange avec les États-Unis et, plus tard, à l'ALENA. Le Canada compte sur des ententes et des traités internationaux solides pour lutter contre le protectionnisme et faire en sorte que les marchés internationaux demeurent accessibles à nos employeurs.
Nous sommes optimistes et résolus à maintenir notre relation commerciale avec les États-Unis, qui est des plus importantes. Le commerce avec les États-Unis fait partie intégrante de l'histoire du Canada. Depuis les échanges commerciaux nord-sud d'avant la Confédération jusqu'à l'accord de libre-échange signé par le gouvernement conservateur en 1988, en passant par la politique nationale de sir John A., le commerce avec nos amis américains a apporté la prospérité à des générations de familles canadiennes.
Voilà des décennies que l'on parle de la nécessité de diversifier les relations commerciales du Canada, parce que le pays dépend de plus en plus de sa relation commerciale avec les États-Unis. Cette nécessité est apparue clairement lors de la récession mondiale en 2008.
En 2008, les exportations canadiennes aux États-Unis atteignaient un total de 368 milliards de dollars. L'année suivante, en pleine crise économique mondiale, ces exportations ont chuté à 270 milliards de dollars. Bien que nos exportations vers les États-Unis aient connu un certain essor grâce à la reprise de l'économie américaine, les statistiques de 2012 montrent qu'elles demeurent à un niveau inférieur de 10 % à celui qu'on connaissait en 2008.
Le leadership économique solide du et du gouvernement a aidé le Canada à traverser la crise mondiale plus facilement que la plupart des pays développés, mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers en ce qui concerne les échanges commerciaux. Nous devons aussi élaborer une double stratégie qui renforce nos relations commerciales essentielles existantes, tout en créant de nouveaux marchés en croissance pour vendre nos biens et nos services.
L'économie mondiale change rapidement, et de nouveaux débouchés explosent littéralement partout sur le globe. Les échanges commerciaux aident des millions de personnes à sortir de la pauvreté tout en faisant la promotion de la paix et de la sécurité grâce à un engagement international plus ferme.
Le Canada doit conquérir ces nouveaux marchés qui croissent avec enthousiasme. Nous ne devons pas nous contenter de suivre nos concurrents mondiaux, nous devons tirer parti de nos avantages naturels pour percer ces marchés plus vite et plus profondément qu'eux. Nous ne créerons pas d'emplois pour les familles canadiennes en restant les bras croisés. Avec le temps, l'inaction pourrait compromettre notre position dans le monde et notre qualité de vie.
C'est pourquoi le gouvernement a réagi en proposant un programme ambitieux de commerce international. La création de nouveaux débouchés pour les entreprises canadiennes, grandes et petites, est la pierre angulaire de ce plan, et ces échanges commerciaux continueront de stimuler l'économie canadienne et de créer des emplois.
Nous avons fait d'importants progrès en créant de nouveaux débouchés pour les produits et les services canadiens. En octobre dernier, le a annoncé qu'une entente de principe avait été conclue au sujet de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. Il s'agit de l'accord commercial le plus ambitieux jamais négocié par le Canada.
Notre accord avec l'Union européenne donnerait aux entreprises canadiennes un accès privilégié à une économie de plus de 500 millions de consommateurs ayant un PIB de 17 billions de dollars. C'est une occasion formidable.
Une étude conjointe Canada-Union européenne effectuée dans le cadre des négociations en est venue à la conclusion que l'accord avec l'Union européenne contribuerait 12 milliards de dollars par année au PIB du Canada et ferait grimper de 20 % les échanges bilatéraux. Et surtout, lorsqu'il aura été entièrement mis en oeuvre et aura porté fruit, l'accord aura créé, net, quelque 80 000 emplois.
Bien que l'accord commercial Canada-Union européenne soit l'aboutissement de plusieurs années de travail avec un groupe de pays, nos homologues provinciaux, les industries et les municipalités qui ont hâte d'avoir accès aux 500 millions de consommateurs de l'Europe, le gouvernement ne cesse jamais de chercher de nouveaux débouchés commerciaux dans des marchés de toutes tailles.
Depuis 2007, le gouvernement a conclu des accords de libre-échange avec le Pérou, la Colombie, la Jordanie et le Maroc. De nouveaux accords sont conclus et de nouveaux liens sont noués alors que les liens déjà établis sont renforcés. Nous avons également conclu ou mis à jour 22 accords de promotion et de protection des investissements étrangers afin d'améliorer l'accès des exportateurs canadiens aux marchés mondiaux en pleine expansion, tout en apportant une plus grande certitude dans ces marchés aux termes des cadres solides établis par ces accords de promotion et de protection des investissements étrangers. C'est un grand plaisir pour moi d'informer la Chambre que le Honduras viendra bientôt s'ajouter aux marchés qui se sont ouverts aux employeurs canadiens aux termes du nouvel accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras.
Si notre accord avec l'Union européenne crée toutes sortes d'occasions pour les exportateurs canadiens en Europe, des occasions extraordinaires se présentent à nous dans les Amériques également. Les échanges commerciaux entre le Canada et les pays d'Amérique s'élevaient à 56,2 milliards de dollars en 2012. Ce chiffre a augmenté de 32 % dans les six dernières années. Les investissements directs canadiens dans les Amériques s'élevaient à 168 milliards de dollars en 2012 et ont augmenté de 59 % sur cette même période.
Nous sommes déjà présents en Amérique du Sud et en Amérique centrale, et le gouvernement sait que nous devons intensifier nos efforts dans notre propre cour. La politique commerciale canadienne englobe beaucoup plus que les avions, trains et voitures que nous fabriquons — de très bons véhicules, de surcroît —, les ressources naturelles et les produits agricoles. De plus en plus, nous cherchons des débouchés pour la propriété intellectuelle, l'excellence universitaire et la prestation de services professionnels canadiens un peu partout sur la planète.
Le Canada participe activement à des négociations visant la conclusion d'un accord sur le commerce des services, lequel offrirait aux fournisseurs de services canadiens un cadre juridique sûr et l'accès à bon nombre des plus grands marchés de services en pleine croissance. Nous continuons aussi de participer activement aux négociations multilatérales de l'Organisation mondiale du commerce, dans le cadre desquelles le Canada a conclu, il y a quelques semaines à peine, un accord sur la facilitation des échanges qui permettra de stimuler le commerce en réduisant les formalités administratives pour les entreprises canadiennes.
Nos efforts ne s'arrêtent cependant pas là. Le Canada est déterminé à faire progresser les négociations en matière de libre-échange avec d'autres partenaires des Caraïbes, le Maroc et les Amériques. Nous sommes également à la recherche de nouvelles possibilités d'accroître notre commerce international et avons entamé des discussions exploratoires avec la Thaïlande et la Turquie afin de déterminer quels avantages les employeurs et la population du Canada pourraient retirer d'éventuels accords commerciaux avec ces partenaires.
De plus, nous continuons à mettre à jour les accords de libre-échange en vigueur afin que le Canada demeure un acteur de premier plan sur la scène internationale en matière de commerce et de libre-échange. Nous avons récemment annoncé la modernisation et l'élargissement de l'Accord de libre-échange Canada-Chili, une entente qui a été mise en oeuvre en 1997 et qui donne lieu à des échanges commerciaux qui se chiffrent maintenant à plus de 2,5 milliards de dollars. La version modifiée de l'accord comporte un nouveau chapitre sur les services financiers, ce qui aidera les institutions financières canadiennes de premier ordre à développer de nouveaux marchés dans les domaines des services bancaires, de l'assurance et de la gestion des biens. L'accord prévoit aussi de nouveaux rôles en ce qui a trait aux marchés publics, aux procédures douanières et au règlement des différends.
Comme les députés le savent, le premier ministre a annoncé la semaine dernière que nous moderniserions notre accord de libre-échange actuel avec Israël.
L'Accord de libre-échange Canada-Israël est la pierre angulaire d'une relation de plus en plus importante pour notre pays. Alors que les deux pays profitent d'échanges commerciaux très développés, nous pourrions les faciliter davantage par une mise à jour de l'accord ayant pour effet de réduire les obstacles techniques, d'améliorer la coopération, d'augmenter la transparence en matière de réglementation et de réduire le coût des transactions pour les exportateurs.
Nous pourrions en outre améliorer la visibilité des entreprises canadiennes sur le marché d'Israël et du Moyen-Orient et resserrer nos liens avec cette économie dynamique et démocratie importante du Moyen-Orient.
Il est clair que le gouvernement ne ménage aucun effort pour veiller à ce que les Canadiens récoltent les fruits du commerce international, dont dépend un emploi sur cinq au Canada, comme je l'ai dit au début.
L'Accord de libre-échange Canada-Honduras fait partie de nos efforts de libéralisation du commerce avec nos partenaires en Amérique. C'est aussi une réalisation concrète issue de notre plan d'action sur les marchés mondiaux, qui fera croître nos importantes relations commerciales actuelles et nous permettra d'en établir de nouvelles un peu partout dans le monde.
L'Amérique possède un potentiel immense. Le commerce international y a connu une croissance fulgurante au cours des six dernières années, comme je l'ai indiqué. Nous devons également promouvoir les échanges d'idées sur le plan économique et une ouverture accrue.
La Stratégie d'engagement du Canada dans les Amériques vise à intensifier la promotion du commerce international et les efforts pour resserrer les liens, de manière à ce que le secteur privé canadien puisse tirer parti pleinement des accords commerciaux et économiques. Elle vise aussi à aider nos partenaires commerciaux à développer leurs capacités pour qu'ils puissent profiter du libre-échange avec le Canada et de la croissance de la classe moyenne que l'on observe dans nombre de ces pays.
Le Canada s'est engagé à nouer un partenariat économique solide avec le Honduras pour engendrer la prospérité et une croissance économique viable dans les deux pays, à long terme.
L'Accord de libre-échange Canada-Honduras est un instrument clé de mise en oeuvre de la Stratégie d'engagement du Canada dans les Amériques. Il favoriserait la croissance de nos relations commerciales et sociales avec ce pays.
Le commerce de marchandises entre le Canada et le Honduras a augmenté de 46 % depuis six ans. Des sociétés canadiennes sont actives au Honduras dans le secteur de la confection de vêtements et dans le secteur minier. Cependant, d'autres secteurs offrent un potentiel énorme, notamment la construction de bâtiments écologiques, les technologies propres ainsi que les technologies sociales de l'information.
Une fois mis en oeuvre, l'accord de libre-échange Canada-Honduras permettra d'éliminer des droits de douane sur 98 % des lignes tarifaires dans les deux sens. Nous aurons plus facilement accès à un marché en pleine croissance au sein de notre hémisphère. Au début, l'accord favorisera d'abord les secteurs des céréales et des oléagineux, du boeuf, du porc, des pommes de terre et des aliments transformés. Puis, à mesure que les liens se resserreront avec le Honduras, d'autres industries pourraient prendre de l'expansion, notamment celles des services.
Le Service des délégués commerciaux du Canada travaille déjà avec des entreprises canadiennes qui souhaitent faire des affaires au Honduras. Il s'agit d'employeurs importants et bien connus au Canada, comme les Vêtements de Sport Gildan, Aura Minerals et la Compagnie canadienne des billets de banque, pour n'en nommer que quelques-uns.
Une fois que l'accord de libre-échange aura été ratifié, nos délégués commerciaux veilleront à ce que les sociétés, en particulier les PME, sachent comment elles pourront tirer pleinement profit de cet accord, qui fera en sorte que le marché hondurien soit plus transparent, plus stable et mieux protégé.
En plus d'ouvrir la porte à des entreprises canadiennes et de bâtir des relations commerciales, le Canada s'est aussi engagé à appuyer le Honduras par d'autres moyens.
Le Canada et le Honduras ont établi pour la première fois des relations diplomatiques en 1961. Les deux pays entretiennent une relation diversifiée caractérisée par une vaste gamme de liens et de projets de collaboration, allant du dialogue politique aux liens commerciaux et interpersonnels, ainsi que par une collaboration de longue date et importante de la part du Canada sur le plan du développement.
Nous maintenons un dialogue ouvert avec le gouvernement du Honduras, car nous croyons que l'engagement est la meilleure façon d'aider le Honduras à relever les défis auxquels il doit faire face, à faire croître son économie et à promouvoir la stabilité.
L'engagement à tous les niveaux permettra aux Honduriens d'être plus prospères et de vivre dans un pays plus sûr.
Le Honduras, qui est l'un des 20 pays ciblés par l'aide canadienne au développement, fait l'objet du plus important programme bilatéral du Canada en Amérique centrale, le quatrième en importance dans tout l'hémisphère. En 2011-2012, le Canada a consacré 39 millions de dollars à ce pays par l'entremise des programmes de développement. Il est donc le plus important donateur bilatéral du Honduras et le sixième donateur en importance dans tout l'hémisphère.
Le programme canadien d'aide au développement favorisera l'économie et ouvrira des débouchés au Honduras afin que les rapports commerciaux du Canada avec ce pays prennent progressivement de l'ampleur.
Nous sommes d'avis que la prospérité, la sécurité, la gouvernance démocratique et le respect des droits de la personne sont interreliés et se renforcent mutuellement. La prospérité qui résultera du commerce contribuera à réduire la pauvreté et l'exclusion sociale en améliorant les perspectives économiques de tous les Honduriens. Lorsqu'il sera ratifié, cet accord de libre-échange sera un pilier de nos rapports bilatéraux avec le Honduras et profitera aux deux pays.
Cet accord commercial global fournira un cadre stable et sûr aux entreprises canadiennes dans le marché hondurien en pleine croissance. Les États-Unis et l'Union européenne bénéficient déjà d'un accord de libre-échange avec le Honduras. La ratification de cet accord est d'autant plus importante qu'elle permettrait aux entreprises canadiennes d'être sur un pied d'égalité avec leurs principaux concurrents.
Venons-en à quelques exemples précis d'avantages que procurera l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras. D'abord et avant tout, l'élimination des tarifs douaniers accroîtra l'attrait des produits canadiens sur le marché hondurien. En effet, nos exportations au Honduras sont actuellement frappées de tarifs douaniers de l'ordre de 11 % pour les produits agricoles et de 5 % pour les autres produits. Dès la ratification de l'accord, le Honduras supprimera presque 70 % des lignes tarifaires visant les biens importés du Canada.
Cet accord est un maillon majeur de notre Plan d'action sur les marchés mondiaux, qui coordonnerait le financement et l'expertise associés à nos activités en matière de politique étrangère, de commerce et de développement pour les focaliser sur les pays où nous pouvons faire la différence, considérant que l'amélioration des droits sociaux et humains rejaillira sur l'économie locale. Les Honduriens pourront travailler, ce qui favorisera la stabilité du pays.
Aucun autre gouvernement ne s'est autant employé à favoriser le commerce de nos produits et de nos services aux quatre coins du monde. Sur le plan des ententes commerciales mondiales, l'accord liant le Canada et l'Union européenne représente un grand bond en avant, car il ouvrira des débouchés aux exportateurs canadiens, qui accéderont ainsi à un marché de 500 millions de consommateurs, tout en englobant des dossiers aussi variés que les services et la reconnaissance mutuelle des titres professionnels. Nos ententes commerciales passent ainsi à l'ère moderne.
Dans ma circonscription, Durham, un emploi sur cinq est lié au commerce. Les localités d'Uxbridge, de Scugog et de Clarington ont besoin d'avoir accès à ces nouveaux marchés pour vendre leurs produits, d'autant plus que le marché américain se remet lentement de la crise économique mondiale de 2008.
Le gouvernement est fermement décidé à créer des débouchés pour nos biens et nos services afin de soutenir la création d'emplois que favorise le commerce. Ces accords ne visent pas que de gigantesques marchés de 500 millions d'habitants, comme l'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne. Certains visent d'importants pays, comme la Géorgie et le Maroc, et, maintenant, le Honduras. Nos activités commerciales, la priorité que nous accordons à nos services et notre engagement dans le cadre de notre Plan d'action sur les marchés mondiaux pourraient favoriser non seulement le commerce dans ce pays, mais aussi la stabilité et des engagements dans les domaines de la main-d'oeuvre, de l'environnement et d'autres.
Cet accord constitue une pièce centrale du Plan d'action sur les marchés mondiaux du gouvernement, un élément essentiel pour que les familles canadiennes puissent continuer à travailler et rester actives. J'espère sincèrement que tous les députés appuieront cet important accord.
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Monsieur le Président, les néo-démocrates croient que les Canadiens reconnaissent l'importance du commerce pour notre économie et veulent une politique commerciale stratégique et efficace, qui accroît nos débouchés commerciaux et soutient nos exportateurs.
Nous croyons que les Canadiens veulent une politique commerciale qui génère de bons emplois dans nos collectivités et favorise une production à valeur ajoutée, ici même au Canada, pour nos nombreuses ressources.
Nous croyons que les Canadiens veulent une politique commerciale qui renforce nos liens économiques avec les importantes économies en expansion qui ajoutent une valeur stratégique à l'économie canadienne.
Nous croyons que les Canadiens veulent des accords commerciaux qui préservent notre capacité à légiférer dans l'intérêt du public, protègent nos programmes sociaux et servent l'économie locale.
Nous croyons que les Canadiens veulent voir le gouvernement adopter une politique commerciale équilibrée, qui nous permet d'intensifier le commerce tout en favorisant un développement démocratique positif, la protection des droits de la personne et l'application de normes environnementales chez nous et chez nos partenaires commerciaux.
Les néo-démocrates savent aussi que les Canadiens se soucient du processus utilisé pour mettre en oeuvre la politique commerciale. Les Canadiens veulent un processus ouvert, transparent et vérifiable pour tous les aspects de l'élaboration de la politique et des accords commerciaux.
Les Canadiens souhaitent et méritent d'être consultés au sujet de leurs priorités, et d'être tenus au courant du progrès des négociations commerciales. Après tout, ils savent que les accords commerciaux ne sont pas négociés au nom de partis politiques ou de groupes d'intérêts spéciaux, mais bien au nom de tous les Canadiens et pour tous les secteurs de l'économie. C'est d'autant plus vrai que les accords commerciaux sont devenus plus englobants et touchent des secteurs d'activités qui jusqu'à maintenant étaient considérés comme strictement nationaux.
Depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs en 2006, la performance commerciale du Canada a été, selon toutes mesures objectives, déplorable.
En 2006, les conservateurs ont hérité d'un excédent courant de 18 milliards de dollars. Voilà maintenant huit ans que les conservateurs sont au pouvoir et le Canada enregistre un déficit courant de 62 milliards de dollars. Il s'agit d'une baisse de quelque 80 milliards de dollars, soit un déclin moyen de 10 milliards de dollars pour chaque année où les conservateurs ont été au pouvoir.
Au cours des deux dernières années, alors que la récession mondiale se résorbait peu à peu, le Canada a connu un déficit sur marchandises pendant 23 mois consécutifs.
Nous avons aussi observé un changement alarmant dans la qualité de nos exportations. Actuellement, nos exportations de matières premières et de matières à peine transformées sont en hausse, ce qui s'oppose à la tendance, constatée depuis plusieurs décennies, vers une hausse des exportations des produits à valeur ajoutée. La récession que le Canada a connue entre 2008 et 2011 ne suffit pas à expliquer ce rendement médiocre.
Une analyse comparative réalisée par la Bibliothèque du Parlement pour la période allant de 2006 à 2012 compare le bilan commercial du Canada à celui de 17 autres pays, lesquels ont vécu la même récession mondiale, le même effondrement du prix des denrées et les mêmes fluctuations monétaires que nous. Cette analyse révèle que le Canada se classe dernier au chapitre du bilan commercial.
Cela concorde tout à fait avec le mauvais bilan économique des conservateurs. Il suffit de regarder les principaux indicateurs économiques pour constater les preuves complètes de l'échec du gouvernement en matière d'économie depuis son arrivée au pouvoir en 2006.
J'entends les députés d'en face rigoler, mais nous verrons bien s'ils auront toujours le goût de rire après avoir entendu les statistiques.
En 2006, le taux de chômage national était de 6,6 %; aujourd'hui, il est de 7,2 %. Chez les jeunes, le taux de chômage était de 12,2 % en 2006; aujourd'hui, il est de 14 %. Parmi les 34 pays de l'OCDE, le Canada se classe 20e pour les emplois créés depuis 2006. En 80 ans, c'est-à-dire depuis 1935, aucun gouvernement n'a été responsable d'un plus faible taux de croissance économique réelle par habitant. Un cinquième de la dette fédérale a été accumulé depuis 2006. Depuis 2006, la moyenne réelle des taux de rémunération dans le secteur manufacturier n'a aucunement augmenté. Depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, la productivité a diminué de 1,9 %.
La conclusion saute aux yeux. Les conservateurs ont eu huit ans pour appliquer leurs politiques commerciales et économiques, et tous peuvent constater les résultats inacceptables.
La Banque du Canada a déclaré explicitement que l'un des principaux facteurs du marasme économique du Canada est notre mauvais bilan commercial.
Le Canada est un pays commerçant. Notre économie a toujours dépendu considérablement de notre secteur des exportations et continue d'en dépendre. Et compte tenu des chaînes d'approvisionnement mondiales et de la production intégrée. elle dépend aussi de plus en plus de notre expérience au chapitre des importations.
Il est donc essentiel que le Canada mette en place une politique commerciale intelligente et efficace, et qu'il conclue, avec des économies stratégiquement importantes et en pleine croissance, des accords commerciaux avantageux et bien négociés qui aideront les entreprises canadiennes et créeront de bons emplois pour les Canadiens.
Cela nous amène au projet de loi dont la Chambre est saisie, le projet de loi .
Notre secteur commercial est aux prises avec un grand nombre de problèmes profondément enracinés, et qu'est-ce que les conservateurs présentent au Parlement aujourd'hui? Ils présentent un accord de libre-échange avec le Honduras. Ce n'est pas surprenant. En effet, même si les conservateurs aiment se vanter des accords commerciaux qu'ils ont conclus au cours des huit dernières années, la réalité est tout autre. En réalité, ils ont conclu six accords commerciaux: des accords avec la Jordanie, le Panama, le Pérou et la Colombie; un accord portant uniquement sur les marchandises avec quatre petits pays européens, notamment le Liechtenstein et l'Islande; et maintenant un accord avec le Honduras.
Comme on le remarque clairement, ce sont des accords avec des petites économies dont l'intérêt stratégique pour le Canada est limité. Les conservateurs n'ont pas été en mesure de conclure des accords commerciaux avec des économies développées et en développement importantes comme le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud, des accords qui auraient un avantage matériel et des retombées positives pour l'économie canadienne, s'ils étaient bien négociés.
Au sein du NPD, nous croyons que trois critères importants doivent être examinés lors de l'évaluation des accords commerciaux.
Premièrement, est-ce que le partenaire avec lequel nous voulons conclure un accord est une démocratie qui respecte les droits de la personne, se conforme à des valeurs canadiennes et à des normes environnementales acceptables, et, s'il y a certains problèmes à cet égard, est-ce que nous pouvons affirmer en toute honnêteté que le partenaire est en bonne voie d'atteindre ces objectifs?
Deuxièmement, est-ce que l'économie de ce partenaire revêt une grande importance stratégique pour le Canada?
Troisièmement, est-ce que les termes de l'accord proposé sont acceptables?
L'accord de libre-échange proposé avec le Honduras ne respecte pas ces critères. Penchons-nous de nouveau sur les faits, et examinons plus attentivement le pays auquel le gouvernement conservateur veut que le Canada accorde des avantages commerciaux préférentiels et avec lequel il veut nouer des relations économiques plus étroites.
Le bilan du Honduras au chapitre des droits de la personne laisse beaucoup à désirer; ses institutions sont faibles; ses forces de police et son armée sont corrompues et encore aujourd'hui, ses politiques sont répressives et antidémocratiques. Le dernier gouvernement démocratiquement élu du pays, celui du président Manuel Zelaya, a été renversé par un coup d'État militaire en juin 2009. Ce putsch a été orchestré par l'armée du Honduras, prétextant une crise constitutionnelle entre la Cour suprême et le président. Dans la foulée de ce putsch, le gouvernement a suspendu d'importantes libertés civiles, comme la liberté de la presse et d'assemblée. Dans les jours suivants, les forces de sécurité ont exercé une force excessive à l'égard de manifestants pacifistes et étouffé les médias de l'opposition, causant des morts, d'innombrables blessés et des milliers de détentions arbitraires. Le putsch a été largement condamné dans le monde, notamment par tous les pays de l'Amérique latine, l'Union européenne, les États-Unis et l'Assemblée générale des Nations Unies.
En janvier 2010, Porfirio Lobo Sosa a assumé la présidence par des moyens généralement reconnus comme étant non démocratiques et illégitimes. Bien évidemment, on ne peut pas s'attendre à des élections justes et libres lorsqu'elles sont tenues quelques mois seulement après qu'un gouvernement élu ait été renversé par un coup d'État militaire violent. En effet, la plupart des gouvernements étrangers et des organismes de surveillance électorale ont refusé d'envoyer des observateurs, et de nombreux pays ont rejeté les résultats électoraux. Les dernières élections tenues en novembre 2013 ont elles aussi été critiquées par les observateurs indépendants.
Depuis 2009, toutes sortes d'ONG ont fait état de graves violations des droits de la personne dans le pays. Les exécutions extrajudiciaires, l'enlèvement de personnalités politiques, l'intimidation de citoyens, l'imposition de graves restrictions aux manifestations publiques et à la liberté d'expression, et les atteintes à l'indépendance judiciaire sont monnaie courante au Honduras.
Voici des faits saillants venant de sources indépendantes concernant la situation au Honduras.
En 2012, le Honduras se classait au 85e rang sur 167 sur l'indice de démocratie de l'Economist Intelligence Unit. Il était auparavant au 74e rang, ce qui veut dire que la situation empire.
Le Honduras est maintenant considéré comme un régime hybride alors qu'il était précédemment considéré comme une démocratie imparfaite.
Selon Transparency International, le Honduras est « le pays le plus corrompu de l'Amérique centrale », ce qui n'est pas peu dire. C'est une plaque tournante pour le trafic de drogues, et c'est le pays de la région qui affiche la plus grande inégalité des revenus. Le Département d'État américain estime à 79 % la proportion des cargaisons de cocaïne provenant d'Amérique du Sud qui atterrissent au Honduras. Ces drogues en provenance d'Amérique du Sud passent par des pays comme le Honduras et d'autres pays d'Amérique centrale, jusqu'au Mexique, pour ensuite arriver aux États-Unis et au Canada.
Divers observateurs indépendants signalent que le taux de violence augmente et que le crime organisé et l'activité des gangs impliqués dans le commerce de stupéfiants prennent de l'ampleur. Selon le magazine The Economist, « la zone formée par les trois pays au Nord de l'isthme de l'Amérique centrale — et dont le Honduras fait partie — constitue la région la plus violente du monde ».
Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, en 2011, on recense annuellement au Honduras 92 meurtres par tranche de 100 000 habitants, ce qui en fait le pays le plus violent de l'Amérique latine. En 2012, le Honduras est devenu la capitale mondiale du meurtre. On y a dénombré un nombre record d'homicides — 7 172 —, soit 81 homicides par tranche de 100 000 personnes.
Selon le site InSight Crime, il s'y est produit en moyenne 10 massacres par mois en 2013. Ce site d'investigation considère qu'il y a « massacre » chaque fois qu'au moins trois personnes sont assassinées au même moment. Au cours des quatre dernières années, moins de 20 % des homicides ont fait l'objet d'une enquête, et je ne parle même pas des poursuites au criminel.
Comme l'indique le Groupe d'orientation politique pour les Amériques, ce taux élevé d'impunité sert à masquer la violence politique.
Depuis 2010, on dénombre plus de 200 assassinats politiques, et le Honduras est maintenant considéré comme l'endroit le plus dangereux pour les journalistes. Selon un rapport de 2013 de Human Rights Watch, le Honduras est la région où le taux de journalistes tués est le plus élevé par habitant; au cours des trois dernières années, 23 journalistes y ont été assassinés. Selon la commission nationale du Honduras sur les droits de la personne, 36 journalistes ont été tués de 2003 au milieu de l'année 2013; parmi ceux-ci, 29 ont été tués depuis que le président Lobo est au pouvoir.
Au Honduras, encore aujourd'hui, des journalistes sont menacés, agressés et assassinés, mais les autorités ne mènent jamais à bien les enquêtes sur ce genre de crimes. Les activistes paysans ainsi que les gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres sont particulièrement victimes des attaques, mais le gouvernement ne poursuit jamais les responsables.
En juin 2013, 24 sénateurs américains ont signé une lettre dans laquelle ils se sont dits inquiets quant à la situation des droits de la personne au Honduras. Quatre-vingt-quatorze membres du Congrès ont appelé le Département d'État américain à cesser toute aide militaire au Honduras étant donné la violente répression des activités politiques.
Depuis juin 2012, au moins 16 militants et candidats du principal parti d'opposition, LIBRE, ont été assassinés et 15 autres ont été agressés. Le 25 août 2013, c'est-à-dire il y a seulement quelques mois, trois chefs de tribus autochtones tolupan ont été tués par balle. La corruption parmi les policiers est amplement documentée. En effet, de janvier 2011 à novembre 2012 seulement, 149 exécutions extrajudiciaires par les autorités policières ont été consignées.
En janvier 2013, le rapporteur spécial des Nations Unies sur l'indépendance des juges et des avocats a appelé le gouvernement hondurien à révoquer quatre juges de la Cour suprême pour avoir violé les règles internationales et porté gravement atteinte à la démocratie.
Voici ce qu'a dit M. Neil Reeder, le directeur général de la Direction générale de l'Amérique latine et des Antilles du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international lors de son témoignage devant le comité:
[...] [Il y a] des institutions [...] qui sont défaillantes. L'impunité est répandue, et la corruption est présente.
La corruption au sein des forces policières honduriennes pose particulièrement problème. Le gouvernement du Honduras en est conscient. Puisque l'Amérique centrale est située entre les pays producteurs de stupéfiants au sud et les pays consommateurs au nord, le Honduras [...] [a] été grandement [touché] par la croissance du trafic transnational de stupéfiants, la traite de personnes et les conséquences du crime organisé.
Un autre facteur à considérer quant à la violence au Honduras, c'est la présence de gangs de rue, connus sous le nom de maras. Ces gangs considèrent l'extorsion et d'autres crimes comme une source de revenus. Le Honduras a sur son territoire un plus grand nombre de ces gangs que tous les autres pays d'Amérique centrale combinés. Leurs activités favorisent la criminalité et l'insécurité au pays. Le taux d'homicide du Honduras est désormais [le] [...] plus [élevé] dans le monde, soit 81 morts par 100 000 habitants, par rapport à 1,8 au Canada.
Voilà le portrait du pays auquel les conservateurs souhaitent accorder un accès préférentiel au Canada pour ses échanges commerciaux et avec lequel ils veulent tisser des liens économiques plus étroits.
En ce qui concerne l'importance que ces échanges revêtiront pour l'économie canadienne, voici ce que nous apprennent les faits.
Le Honduras occupe le 120e rang de l'Indice de développement humain des Nations Unies sur 186 pays. La Banque mondiale range le Honduras parmi les pays au revenu intermédiaire de tranche inférieure. La répartition des revenus y est extrêmement inégale et les injustices sociales, criantes. Son taux de chômage est élevé, sa population est peu éduquée et plutôt en mauvaise santé. Voilà le pays avec lequel le gouvernement souhaite voir les entreprises canadiennes concurrencer.
À l'heure actuelle, le Honduras est le 104e marché d'exportation du Canada pour ce qui est de la valeur des exportations. En 2012, les exportations de marchandises ont totalisé un maigre 38 millions de dollars et les importations, 218 millions de dollars, ce qui représente un déficit commercial fort important. Les analyses internes du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international confirment que cet accord ne générera que des avantages marginaux pour l'économie canadienne.
L'industrie canadienne de l'extraction a des intérêts au Honduras, sauf que des sociétés minières canadiennes se trouvent empêtrées là-bas dans des conflits controversés les opposant à des citoyens et à des groupes autochtones, ou sont soupçonnées d'avoir contaminé l'environnement.
Pour ce qui est de la démarche adoptée par les conservateurs, on constate un manque total de transparence tout au long de la négociation de cet accord commercial. Malgré les demandes répétées de la société civile canadienne, le gouvernement du Canada n'a jamais rendu public le libellé de l'accord durant les pourparlers. De plus, l'évaluation environnementale de façade que le gouvernement a réalisée en vue de l'accord de libre-échange et dont le rapport a été dévoilé en octobre ne comprend pas la moindre analyse des répercussions des investissements canadiens au Honduras, sous prétexte que ces chiffres seraient confidentiels.
En outre, comme c'est souvent le cas, les conservateurs n'ont laissé aucune possibilité, ni au Parlement ni aux Canadiens, de commenter ou d'orienter l'accord avant sa signature. Nous sommes contraints de choisir entre voter pour ou contre. Les accords auxiliaires relatifs aux travailleurs et à l'environnement sont inadéquats puisqu'ils ne prévoient aucun mécanisme concret garantissant leur application. Aussi, aux termes du chapitre de l'accord commercial entre le Canada et le Honduras consacré aux investissements, les entreprises peuvent poursuivre le gouvernement du Canada devant les tribunaux internationaux, ce qui empêchera notre pays de prendre des décisions dans l'intérêt public.
Compte tenu que le Honduras est un pays antidémocratique dont les institutions sont faibles et les normes peu élevées, qu'il présente un intérêt stratégique limité et qu'il est reconnu pour les graves violations des droits de la personne qui s'y produisent, les néo-démocrates estiment qu'une majorité de Canadiens s'opposeraient à ce l'on accorde des modalités de commerce avantageuses à ce pays.
Ce que l'opposition néo-démocrate réclame, c'est une politique commerciale stratégique qui permettrait de relancer les négociations avec de nombreux pays, de conclure des accords commerciaux avec des pays développés qui respectent des normes élevées et des pays en développement qui sont sur la bonne voie. Des pays comme le Japon, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud. C'est avec ces pays que nous devrions signer des accords commerciaux, pas avec des pays antidémocratiques comme le Honduras, qui sont des centres de trafic de stupéfiants, qui se rendent coupables de violations des droits de la personne et qui adhèrent à des normes peu élevées qui seront néfastes pour les entreprises canadiennes.
Je vais vous citer les paroles de M. Garry Neil et de Mme Stacey Gomez, deux Canadiens qui résument la situation de façon éloquente:
Selon nous, le gouvernement fait fausse route en matière de politique publique lorsqu'il négocie des accords commerciaux ou d'investissement inutiles sur le plan économique avec des pays instables et antidémocratiques, comme le Honduras [...]
Nous avons longtemps maintenu que, dans les bonnes conditions, le commerce pouvait générer de la croissance et soutenir la réalisation des droits de la personne. Malheureusement, ces conditions n’existent tout simplement pas au Honduras. Tant et aussi longtemps que des améliorations vérifiables à la gouvernance démocratique et à l’état des droits de la personne n’auront pas été mises en place, le Canada ne devrait pas signer d'accord de libre-échange avec ce pays, car l’ALE Canada-Honduras continuera de faire plus de mal que de bien.
Je crois que ce sont de sages paroles. Les néo-démocrates voteront donc contre l'accord, et j'invite tous les députés qui veulent que le commerce joue un rôle économique, politique, social et environnemental positif sur la scène internationale à faire de même.
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Monsieur le Président, les libéraux appuient le projet de loi . Le Parti libéral adhère tout à fait au principe selon lequel le libre-échange est essentiel à la croissance économique du Canada au XXI
e siècle.
J'aimerais parler un instant de la vision d'ensemble que nous avons des échanges commerciaux et de la manière dont ils s'inscrivent dans notre vision économique globale. Je passerai ensuite à l'accord dont il est question aujourd'hui et aux efforts qu'il faudra faire pour que sa mise en oeuvre respecte les principes sur lesquels repose la démocratie canadienne et corresponde à la façon dont le Canada se doit d'agir sur la scène internationale.
À ce propos, 19,2 % des emplois canadiens sont directement liés au secteur des exportations, et selon la manière dont on fait le calcul, l'économie canadienne elle-même repose sur les exportations dans une proportion pouvant atteindre 80 %. Nous ne sommes qu'un petit pays dans la vaste économie mondiale, et si le Canada ne s'ouvre pas au reste du monde, s'il ne cherche pas à devenir un partenaire commercial actif et dynamique, il n'a aucune chance de réussir; alors adieu aux emplois pour les Canadiens de la classe moyenne, dont nous avons pourtant besoin et que nous sommes loin de créer en nombre suffisant pour l'instant, d'autant que ceux qui sont créés ne sont pas toujours de la qualité souhaitée.
Nous avons cependant besoin de plus qu'une série d'accords à la pièce avec de petits pays comme le Honduras. Pour assurer son avenir, le Canada a besoin d'une vision économique et commerciale bien plus ambitieuse et plus globale, qui rivalisera d'audace et permettra au Canada de s'intégrer pleinement à l'économie mondiale. Alors, bien que les libéraux appuient l'accord commercial conclu avec le Honduras, ils sont d'avis que le Canada doit se rapprocher activement des économies de marché émergentes qui connaissent une forte croissance et qui suscitent l'appétit du reste du monde.
J'aimerais attirer plus particulièrement l'attention des députés sur ce qui se passe actuellement en Afrique. Nous sommes nombreux à avoir toujours considéré les pays africains comme en développement, voire pauvres. Or, l'Afrique d'aujourd'hui figure parmi les marchés émergents les plus prometteurs. Dans certains pays d'Afrique, par exemple, la croissance économique a crû de 5 % par année pendant 5 ans d'affilée. C'est énorme, et c'est bien réel. Les investisseurs accourent, et les pays les plus ambitieux du monde, comme la Chine et les États-Unis, luttent pour se tailler une place de choix en Afrique. Où est le Canada dans tout ça? Le continent africain doit rapidement devenir la cible de nos prochains accords commerciaux, d'autant qu'il offre une excellente occasion d'avoir une incidence positive sur le monde.
L'autre aspect d'un programme économique et commercial ambitieux et global pour le Canada consiste à réfléchir à la position que nous souhaitons voir notre pays occuper sur l'échiquier économique mondial. Dans le contexte économique mondial actuel, c'est le gagnant qui rafle tout. Cette situation s'applique tant aux pays qu'aux particuliers et aux entreprises. À vrai dire, le programme économique du gouvernement actuel n'est pas suffisamment ambitieux et avant-gardiste pour notre pays.
Un de mes ouvrages préférés ces jours-ci est un livre rédigé par l'économiste Tyler Cowen et qui s'intitule Average is Over. Selon son argument central, les meilleures entreprises, les meilleurs talents, les meilleures villes et les meilleurs pays sont appelés à connaître du succès. Toutefois, si on se classe simplement dans la moyenne, il n'y a pas d'avenir. Voilà une leçon que le Canada doit absolument retenir et un thème que le gouvernement fédéral doit placer au centre de ses politiques.
Nous devons élaborer un programme commercial global, une vision économique générale, qui permettra au Canada de participer pleinement à l'économie mondiale et qui permettra aussi à des sociétés établies au Canada de faire des affaires dans le monde entier. La vieille économie axée sur les succursales ne fonctionne plus. Ce n'est pas elle qui va créer suffisamment d'emplois de qualité au XXIe siècle. Nous croyons que, en 2014, la nécessité d'élaborer un programme commercial et économique ambitieux, adapté au XXIe siècle, sera encore plus évidente.
Cette semaine déjà, la première semaine de la reprise des travaux parlementaires, les conservateurs ont fait de nombreuses déclarations sur l'excellence économique du Canada, sur le fait que nous sommes meilleurs que quiconque au sein du G7 et ainsi de suite. Cela deviendra moins vrai en 2014 puisque les autres pays du G7, qui ont tant souffert de la crise financière qui a épargné le Canada — grâce aux judicieuses politiques de réglementation du secteur bancaire mises en place par le gouvernement libéral dans les années 1990 —, se sont maintenant rétablis. Nous allons le constater en 2014. On constate déjà un retour en force aux États-Unis et au Royaume-Uni. Notre performance relative semble déjà bien pire et le premier mois de 2014 n'est même pas encore terminé.
Cela signifie que nous nous sommes laissé aller. Nous nous sommes laissé porter par le fait que nous ne subissions pas de crise financière. Nous n'avons pas mis en place un programme économique dynamique et tourné vers l'avenir favorisant la prospérité de la classe moyenne au cours du XXIe siècle, ce qui comprend des échanges commerciaux. Des accords à la pièce avec de petits pays sont un bon départ. Cependant, nous devons être beaucoup plus ambitieux et avoir une vision beaucoup plus large.
Pour revenir à l'accord avec le Honduras, mes collègues du NPD ont mentionné un point important: ce pays affiche un bilan peu reluisant et des problèmes marqués en ce qui concerne le domaine politique, le travail et l'environnement. Le Parti libéral croit qu'il est important pour le Canada de conclure cet accord. Il existe peu de pays parfaits, et le Canada doit participer à l'économie mondiale. Nous croyons qu'un partenariat économique solide peut avoir une incidence positive sur les pays en question. Mais pour que cela soit possible, les paroles creuses ne suffisent pas.
Pendant la mise en oeuvre de cet accord, il faudra porter attention à ce qui se passe au Honduras et être conscients que, en raison de l'accord commercial et des activités des entreprises canadiennes, le Canada pourrait se retrouver complice de violations touchant la politique, le travail ou l'environnement. Il ne suffit pas de signer un accord puis de l'oublier. Il faut suivre les choses de près et être absolument certains que le comportement du Canada est irréprochable.
J'aimerais souligner que les accords parallèles ne comportent pas de mécanisme contraignant à l'égard des normes du travail et des normes environnementales, mais que l'article 816 de l'accord de libre-échange prévoit ceci:
Chaque Partie devrait encourager les entreprises exerçant leurs activités sur son territoire ou relevant de sa compétence à intégrer volontairement des normes de responsabilité sociale des entreprises internationalement reconnues dans leurs politiques internes [...]
C'est donc dire que nous avons la responsabilité de rester à l'affût de ce qui se passe, et de bien nous assurer que les normes concernant la politique, le travail et l'environnement fassent l'objet d'un suivi attentif.
J'aimerais, à titre de députée de Toronto-Centre, souligner particulièrement l'immense répression et les terribles abus que subissent les membres de la communauté LGBT du Honduras. C'est une situation que nous devrons suivre de près dans le contexte du renforcement de nos échanges commerciaux avec ce pays. Nous devons être très vigilants et voir à ce que les entreprises canadiennes qui travailleront au Honduras ou auront des liens commerciaux avec ce pays ne soient pas impliquées dans ces abus, et qu'elles contribuent plutôt à les contrer en donnant le bon exemple.
Il faut rester vigilants en ce qui concerne les normes environnementales. Si, comme le croit le parti travailliste, nous devons nous servir des accords commerciaux pour donner un élan positif aux pays en difficulté, il faut aussi faire très attention. Il faut tenir compte des normes du travail et des normes environnementales. En procédant ainsi, on fait en sorte que l'accord commercial soit une bonne affaire pour les Canadiens de la classe moyenne. Si on néglige les normes du travail et les normes environnementales, le commerce avec un pays comme le Honduras, qui est plus pauvre que le Canada, peut être dangereux pour la classe moyenne.
Il ne s'agit pas simplement de signer un document et de passer à autre chose. Cet accord commercial a beaucoup de potentiel. C'est pour cette raison que nous l'appuyons, mais il faut rester très vigilants. Il faut avoir une perspective globale au lieu de nous contenter d'un accord à la fois.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
J'aimerais d'abord me joindre au concert de voix qui s'élèvent pour souhaiter la bienvenue à la députée de dans l'univers du commerce international. J'ai hâte de travailler avec elle et tous nos collègues à promouvoir l'emploi, la croissance et la prospérité pour les Canadiens d'un océan à l'autre.
C'est avec plaisir que je prends la parole à la Chambre au sujet de l'engagement du gouvernement conservateur à préserver et à accroître la sécurité financière à long terme des travailleurs canadiens. C'est en vertu de cet engagement que, le 5 novembre 2013, mon collègue, le ministre du Commerce international, a signé l'accord de libre-échange Canada-Honduras.
Le commerce est depuis longtemps un puissant moteur de l'économie au Canada, comme l'ont dit les intervenants précédents, et ce, d'autant plus que la conjoncture économique mondiale demeure encore difficile. Grâce à cet accord, nous pouvons nous réjouir d'avoir franchi une autre étape de la vision du gouvernement en ce qui concerne notre engagement dans les Amériques.
L'accord de libre-échange Canada-Honduras est un élément important de l'engagement du Canada envers les Amériques. Pour que le Canada demeure concurrentiel, le gouvernement cherche à conclure de nouveaux partenariats stratégiques avec des pays émergents, surtout ceux des Amériques.
Le Honduras a lui-même un programme d'accords bilatéraux et régionaux d'échanges et d'investissements commerciaux. Plus précisément, des accords de libre-échange sont actuellement en vigueur entre le Honduras et huit partenaires, dont les États-Unis et l'Union européenne.
Notre gouvernement aide les exportateurs et les investisseurs canadiens à concurrencer sur un pied d'égalité. Comme nous le savons, les États-Unis, notre plus important partenaire commercial, a déjà conclu un accord commercial et possède donc un avantage sur ce plan. L'aboutissement du présent accord commercial et sa mise en vigueur contribueraient à égaliser les chances.
D'un point de vue économique, le Canada et le Honduras entretiennent une relation bilatérale sur le plan des échanges commerciaux et des investissements qui présente un potentiel de croissance à long terme, comme notre collègue d'en face, le député de , nous l'a si bien dit. Notre relation commerciale avec le Honduras est déjà saine et florissante.
Selon Statistique Canada, les échanges commerciaux bilatéraux entre le Canada et le Honduras n'ont cessé d'augmenter, ce qui est très encourageant; ceux-ci ont atteint près de 257,2 millions de dollars en 2012, une hausse de presque 9,3 % comparativement à 2011. En 2012, les exportations canadiennes au Honduras ont totalisé 38,6 millions de dollars et les importations du Honduras au Canada se sont chiffrées à 218,6 millions de dollars, une hausse de 17,4 % par rapport à 2011.
Comment cette croissance se produira-t-elle, et qu'est-ce que cet accord de libre-échange avec le Honduras représente précisément pour le Canada? Voilà une excellente question pour les entreprises et les collectivités canadiennes dont la survie dépend des activités commerciales. Les électeurs de la circonscription de Kelowna—Lake Country m'ont appris qu'un emploi sur cinq est tributaire du commerce.
Au cours des prochaines minutes, j'expliquerai davantage quelques-uns des avantages concrets de cet accord de libre-échange avec le Honduras. Nous avons signé cet accord de libre-échange, qui comprend des dispositions concernant l'accès des produits au marché et les échanges transfrontaliers en matière de services, d'investissements et de marchés publics.
Pour ce qui est de l'accès des produits au marché, dès la ratification de l'accord, le Honduras supprimerait les droits de douane sur presque 70 % des lignes tarifaires visant les biens importés du Canada. La plupart des autres droits seraient supprimés graduellement sur une période de cinq à quinze ans. Il y a une vaste gamme de produits qui seraient avantagés par l'accès accru au marché, notamment les produits agricoles et agroalimentaires, les produits forestiers, les plastiques, les produits chimiques, les véhicules et les pièces d'automobile et les machines industrielles.
Un accord de libre-échange contribuerait grandement à renforcer et à accroître les relations économiques entre le Canada et le Honduras et donnerait lieu à des possibilités économiques croissantes et à une plus grande prospérité dans les deux pays.
Je pense notamment à notre secteur agricole et agroalimentaire. Mon collègue de , qui prendra la parole après moi, connaît bien le secteur agricole de la Saskatchewan et parlera plus en détail des avantages pour l'agriculture. Toutefois, l'un des principaux avantages est le rétablissement de l’accès du bœuf et du porc canadiens. L’industrie estime que cela représente un marché d’une valeur combinée d'environ 5 à 7 millions de dollars annuellement, étant entendu que le porc représentera la plupart de ces exportations. Nous savons que les producteurs de porcs ont besoin de toute l'aide qu'on peut leur donner. Ils ne travaillent pas dans une industrie facile, et je sais qu'ils se réjouiraient de ce nouveau marché.
Le rétablissement de cet accès offrirait de nouveaux débouchés aux agriculteurs canadiens, et plus particulièrement aux producteurs de porcs et de boeuf. Il permettrait ainsi au secteur agricole du Canada de demeurer un puissant moteur de l'économie canadienne et des exportations canadiennes.
Dans le cadre de cet accord de libre-échange, des entreprises canadiennes oeuvrant dans différents secteurs bénéficieront de l'élimination de droits de douane et d'un accès plus facile et plus sûr aux marchés des services. Qui plus est, les règles régissant les investissements contenues dans cet accord leur procureront une plus grande certitude. Comme nous le savons tous, la certitude, la stabilité et la prévisibilité sont des caractéristiques que recherchent constamment les entreprises canadiennes. Elles souhaitent tout particulièrement que les accords commerciaux de ce genre leur procurent stabilité et prévisibilité.
Certaines entreprises canadiennes investissent déjà au Honduras. Par exemple, les Vêtements de Sport Gildan, un fabricant de vêtements et de textiles dont le siège social se trouve à Montréal, est le plus important employeur du secteur privé au Honduras. L'entreprise compte plus de 20 000 employés dans ce pays. C'est incroyable: une entreprise montréalaise fait travailler 20 000 personnes au Honduras, où, de surcroît, elle est le plus important employeur du secteur privé. Établie à Ottawa, la Compagnie canadienne des billets de banque est l'une des principales sociétés d'imprimerie de sécurité au monde. Elle connaît du succès au Honduras, où elle a vendu son système de loterie électronique. Aura Minerals, une société torontoise de taille moyenne spécialisée dans l'extraction de l'or et du cuivre, exploite une mine d'or au Honduras.
Afin d'assurer la pérennité et l'efficacité de leurs investissements à l'étranger, ces sociétés font des contributions bien concrètes dans les localités où elles sont présentes, ce qui favorise une coopération et un développement économique plus diversifiés et plus durables au Honduras. Nous avons déjà entendu parler de ce concept: il s'agit de la responsabilité sociale des entreprises, qui encourage la collaboration au profit des Canadiens et des Honduriens.
Le gouvernement s'est aussi engagé à veiller à ce que les pratiques commerciales responsables des sociétés canadiennes qui sont actives à l'étranger, notamment dans le secteur de l'extraction, ne se limitent pas à de simples paroles. Par l'entreprise de son programme de coopération et de développement, et de l'initiative de développement démocratique, le gouvernement a par exemple aidé le Honduras à améliorer la gestion de son secteur minier. Cette initiative prévoit notamment la prestation de soutien technique et, par conséquent, de formation locale en renforcement des capacités. On dit souvent que la marée qui monte entraîne tous les navires dans son mouvement. Nous nous servons de moyens technologiques et de programmes de formation du Canada pour améliorer les capacités du Honduras et favoriser ainsi son économie.
Le Honduras, qui bénéficie de l'aide canadienne au développement, tire profit d'initiatives qui favorisent la croissance économique durable, la sécurité alimentaire et l'accès aux services sociaux. Ces initiatives ont pour but de créer un environnement sûr, stable et sain pour les citoyens et les entreprises. En effet, pour aider les Canadiens à soutenir la concurrence et à tirer leur épingle du jeu dans l'économie mondiale, le gouvernement a adopté une stratégie globale en ce qui concerne les accords de libre-échange. Ces accords prévoient souvent des dispositions portant sur l'investissement, les échanges commerciaux de services, la propriété intellectuelle, les marchés publics, les obstacles techniques au commerce et le séjour temporaire. Ils sont souvent accompagnés d'accords auxiliaires qui définissent les obligations des parties en matière d'environnement et de travail. Ces obligations sont très importantes, car le gouvernement conservateur est persuadé que la libéralisation du commerce va de pair avec le respect des droits des travailleurs et les saines pratiques environnementales.
Aujourd'hui plus que jamais, le Honduras, petit marché en pleine croissance, peut constituer pour le Canada un précieux partenaire en matière d'échanges commerciaux et d'investissements. L'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras constitue, de la part des deux pays, un engagement ferme à intensifier cette importante relation stratégique. Il signifie également que le gouvernement croit au développement démocratique, social et économique constant du Honduras et qu'il l'appuie. Comme l'ont fait remarquer d'autres intervenants, cet accord cadre avec l'objectif du Canada de bâtir des économies dynamiques et de promouvoir l'investissement responsable et l'ouverture des marchés afin de créer des possibilités d'emploi dans les Amériques. Les deux moteurs de la croissance, les investissements et les échanges commerciaux, sont essentiels à une prospérité durable; ce sont donc les deux piliers qu'il nous faut pour faire croître notre économie.
Dans le cadre de l'ambitieux plan de promotion du commerce que le gouvernement conservateur a élaboré pour favoriser la création d'emplois et la croissance, nous avons travaillé activement à favoriser l'intégration accrue des entreprises canadiennes et des chaînes de valeur mondiales et noué des liens avec des partenaires commerciaux et investisseurs étrangers plus nombreux et plus variés. Nous avons agi ainsi pour stimuler la compétitivité du Canada sur le marché mondial et placer nos entreprises sur un pied d'égalité avec les autres sur le plus grand nombre de scènes possible, afin qu'elles et les collectivités d'où elles proviennent puissent demeurer concurrentielles, novatrices et prospères.
Je terminerai en exhortant tous les députés à appuyer cet accord de libre-échange, qui fait partie de nos efforts collectifs pour aider le Canada à se tailler une bonne place dans l'économie mondiale.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras.
Comme nous le savons, le gouvernement conservateur est résolu à protéger et à renforcer la sécurité financière à long terme des travailleurs Canadiens. Nous continuons à mettre l'accent sur la création d'emplois et la croissance économique dans l'intérêt de nos entreprises, de nos travailleurs et de leur famille. C'est pourquoi nous continuerons à faire preuve d'un leadership favorisant les exportations.
En 2012, la valeur des marchandises exportées au Honduras par le Canada s'élevait à près de 39 millions de dollars. Les échanges commerciaux avec le Honduras créent des emplois et stimulent la croissance économique pour les Canadiens. Cet accord commercial complet et de haute qualité accroîtrait les échanges commerciaux et les investissements entre nos deux pays. C'est une excellente occasion pour les exportateurs canadiens de prospérer car les marchés honduriens prennent de l'ampleur. En effet, en 2012, la croissance du PIB de ce pays a atteint presque 4 %. Le gouvernement est fermement résolu à promouvoir le libre-échange pour soutenir la croissance économique et créer des emplois pour les Canadiens. À cette fin, le gouvernement s'est lancé dans l'un des plans de promotion du commerce les plus ambitieux de l'histoire canadienne, et cet accord constitue une partie importante de ce plan.
Aujourd'hui, je prendrai quelques minutes pour parler des nouveaux débouchés à l'exportation que l'accord offrira aux producteurs, aux transformateurs et aux fabricants du Canada. Une fois mis en oeuvre, l'accord facilitera l'accès des produits canadiens au marché hondurien en réduisant les entraves au commerce, comme les droits de douane. Il s'ensuivra un accroissement des exportations canadiennes vers le Honduras. Les entreprises canadiennes bénéficieront bientôt du même accès aux marchés honduriens que celles des États-Unis et de l'Union européenne, qui disposent déjà d'accords commerciaux avec le Honduras.
Cet accord égalisera les chances des entreprises canadiennes qui font des affaires au Honduras et assurera leur compétitivité. À l'heure actuelle, des droits de douane s'appliquent aux exportations canadiennes. Ils sont de 10,5 % pour les produits agricoles et de 4,5 % pour les produits non agricoles. Lorsque l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras sera en place, le Honduras éliminera immédiatement les droits de douane sur près de 70 % des lignes tarifaires s'appliquant aux importations canadiennes. La majorité des droits de douane restants seront éliminés progressivement d'ici 5 à 15 ans. Bien des secteurs de l'économie canadienne, partout au pays, bénéficieront de l'élimination de la vaste majorité des droits de douane du Honduras.
J'aimerais que l'on se penche de plus près sur les retombées de l'accord. Celui-ci serait notamment bénéfique pour le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. En 2012, les exportations canadiennes de produits agricoles à destination du Honduras se sont chiffrées à près de 3,3 millions de dollars. Innovateur et concurrentiel, le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire canadien se tourne de plus en plus vers les marchés internationaux. Les accords de libre-échange comme celui dont il est question contribuent à créer de nouveaux débouchés pour les producteurs et les transformateurs canadiens qui souhaitent exporter leurs produits de haute qualité à l'étranger.
L'élimination des droits de douane honduriens sur les produits agricoles, prévue dans l'accord, ouvrirait de nouveaux marchés pour les exportateurs canadiens au Honduras. Il s'ensuivrait davantage d'emplois et de possibilités économiques pour les Canadiens. Cet accord est avantageux pour un vaste éventail de produits des quatre coins du pays. Permettez-moi d'en mentionner quelques-uns.
L'accord permettrait d'abolir les droits de douane honduriens sur le porc, lesquels peuvent atteindre 15 %. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour les agriculteurs de l'Ontario et du Québec qui travaillent si fort. De la même manière, l'abolition des droits de 15 % sur le boeuf profiterait aux producteurs de l'Alberta et de la Saskatchewan, tandis que la disparition des droits de 15 % sur les produits à base de pommes de terre entraînerait des retombées positives pour les agriculteurs et les transformateurs du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et même de l'Île-du-Prince-Édouard. Les producteurs de la Saskatchewan bénéficieraient aussi de l'accord, qui ferait disparaître les droits de douane de 5 % applicables à l'huile de lin.
Des entreprises produisant des plastiques et des produits chimiques emploient des Canadiens partout au pays. Des entreprises de l'Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Manitoba et de la Saskatchewan exportent déjà des produits canadiens au Honduras. En 2012, le Canada a exporté au Honduras des produits chimiques d'une valeur de 9,1 millions de dollars et des plastiques d'une valeur de 937 000 $. Il n'est pas difficile de comprendre qu'une élimination des tarifs douaniers de 15 % du Honduras, dans ces secteurs, faciliterait la tâche aux entreprises canadiennes désireuses d'exporter toute une gamme de produits sur le marché hondurien.
Le Canada est réputé dans le monde entier à titre de fabricant de produits de qualité dans le secteur du bois et des pâtes et papiers. Notre pays a la chance d'avoir de vastes forêts. Nos entreprises et nos travailleurs possèdent l'expertise nécessaire pour transformer cette ressource naturelle en produits à valeur ajoutée. En 2012, le Canada a exporté pour 1,2 million de dollars de produits forestiers au Honduras. Mais, comme il existe dans ce secteur aussi des tarifs douaniers de 15 %, la valeur actuelle des exportations est minime comparativement à ce qu'elle pourrait être à l'avenir. L'élimination de tous les tarifs douaniers du Honduras dans ce secteur permettrait aux produits forestiers canadiens de conquérir une part importante du marché.
D'autres produits seraient également avantagés par cet accord, notamment les pièces pour les automobiles et les autres véhicules. Les fabricants de l'Ontario, par exemple, verraient s'offrir à eux de nouvelles possibilités d'exportation, grâce à cet accord.
Le Canada exporte au Honduras des produits comme des véhicules spécialisés, notamment des tracteurs, des autobus et de la machinerie lourde, ainsi que des pièces d'automobile. Certains véhicules et certaines pièces sont déjà exemptés de droits de douane au Honduras, mais, dans d'autres cas, des tarifs de 5 à 15 % s'appliquent. Avec cet accord, ces tarifs seraient complètement éliminés.
Le Canada possède l'une des industries de la pêche les plus importantes au monde. Or, si ses exportations de poissons et de fruits de mer à destination du Honduras ont été faibles dans le passé, les tarifs douaniers de ce pays, qui peuvent atteindre 15 %, y sont certainement pour quelque chose. L'élimination complète de ces tarifs conformément à l'accord permettrait aux pêcheurs et aux usines de transformation de poisson et de fruits de mer, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, par exemple, de profiter pleinement des possibilités qui s'offrent à eux sur le marché hondurien.
Cet accord fait partie de nos efforts pour élargir les horizons de nos exportateurs et de nos producteurs, afin qu'ils puissent développer et diversifier leurs marchés. Notre gouvernement s'emploie à créer de bonnes conditions pour que ce soit possible. Compte tenu de l'ingéniosité de nos entreprises, de la capacité d'innovation des Canadiens et de leur ardeur au travail, nous savons qu'en faisant tomber les obstacles au commerce international, notamment les tarifs douaniers, nous stimulons la création d'emplois et nous favorisons la prospérité économique pour tous les Canadiens.
Permettez-moi de parler brièvement des divers secteurs de l'industrie de la fabrication de pointe du Canada. Je parle ici de secteurs aussi variés que l'aérospatiale, les machines industrielles, ainsi que les technologies de l'information et des communications. Comme il a déjà été dit, le Honduras impose des droits de 15 % sur l'importation des produits de ces secteurs, ce qui peut certainement nuire à la compétitivité du Canada sur ce marché.
L'accord éliminerait complètement les droits qu’applique le Honduras sur ces produits, ce qui permettrait aux entreprises canadiennes de profiter de ces nouvelles possibilités. Les fabricants de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, du Manitoba, de l'Ontario et du Québec peuvent s'attendre à bénéficier de ces retombées positives.
Je pourrais citer beaucoup d'autres exemples. Toutefois, ce qu'il faut retenir, c'est que l'élimination complète des droits prévue dans l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras pourrait permettre d'augmenter les exportations canadiennes au Honduras. Cela créerait plus d'emplois pour les familles canadiennes et accroîtrait notre prospérité économique. Cela avantagerait toutes les régions du pays.
Tout au long des négociations sur cet accord, des fonctionnaires ont consulté un large éventail d'intervenants, et leur message était clair. Les entreprises et les exportateurs canadiens attendent avec impatience la mise en oeuvre de cet accord et se réjouissent des avantages que cela créera.
Les Canadiens apprécient les avantages réels et tangibles que le commerce procure à notre pays. Voilà pourquoi les entreprises appuient les efforts du gouvernement pour trouver de nouveaux débouchés commerciaux partout dans le monde. Les entreprises canadiennes méritent d'être sur un pied d'égalité avec leurs homologues des États-Unis et de l'Union européenne lorsqu'ils vendent leurs produits partout dans le monde.
Je suis déjà allé au Honduras. J'y ai visité l'entreprise Gildan, une manufacture de vêtements. C'est une entreprise canadienne qui réussit très bien là-bas. Nous avons visité l'usine et les installations, et nous avons pu voir qu'il s'agit d'une entreprise de premier ordre, très bien gérée, dont les Canadiens peuvent être fiers. On aurait pu se croire dans une entreprise du centre-ville de Montréal ou de Toronto ou d'ailleurs au Canada, car Gildan a eu l'autorisation de se conformer aux codes et aux règlements en vigueur au Canada.
Les travailleurs honduriens sont prêts à parcourir une grande distance pour y travailler, en raison des avantages économiques que l'entreprise offre aux employés et à leur famille. Nous avons parlé avec des employés. Ils comprennent toute l'importance du commerce: ils savent que c'est grâce au commerce qu'ils peuvent procurer à leur famille une bonne qualité de vie et un bon revenu. C'est le genre de répercussions positives qui découleront du renforcement de nos échanges économiques avec le Honduras.
Par ailleurs, des producteurs de boeuf de ma circonscription font venir des travailleurs du Honduras. Ce sont d'excellents travailleurs.
Les liens entre le Canada et le Honduras et les autres pays d'Amérique centrale continuent de se resserrer. Nous apprenons les uns des autres. En faisant affaire avec le Canada, ils apprennent ce qui est acceptable ou non dans des domaines comme les droits de la personne. De notre côté, nous apprenons à connaître leurs besoins, leurs exigences et à voir comment nous pourrions aider les gens à s'améliorer. N'oublions pas que leur pays pourrait devenir l'un des meilleurs pays qui soient. Un jour, ils repenseront à ce qu'était leur situation, et ils verront tout le chemin qu'ils ont parcouru ensuite. Le Canada peut les aider à bâtir cet avenir meilleur.
Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir pu présenter mes observations à propos de cet accord. Je suis impatient d'entendre les questions des députés.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord dire que je partagerai mon temps de parole lors de la prochaine séance au cours de laquelle on discutera de ce projet de loi.
Nous sommes à la Chambre pour discuter d'un projet de loi concernant un autre accord de libre-échange, cette fois-ci avec le Honduras.
Outre la rhétorique qui fait la navette entre les deux côtés de la Chambre par rapport aux accords commerciaux, j'ai plusieurs amis de l'autre côté de la Chambre — et il ne faut pas être surpris — qui connaissent très bien ma position comme économiste. Je suis favorable aux accords de libre-échange en général et au principe des accords commerciaux entre pays. Cependant, cela ne se fait pas inconditionnellement.
Du côté de l'opposition officielle, nous étudions chaque accord de libre-échange et commercial en se basant sur trois considérations, et je devrais même dire que nous examinons l'accord à travers trois lentilles, pour décider si c'est un accord que nous pouvons appuyer ou non.
La première lentille permet de déterminer si le partenaire commercial que le Canada recherche dans le cadre d'une telle entente respecte des principes fondamentaux comme les droits de la personne, la démocratie, les droits environnementaux et les droits des travailleurs et travailleuses. Si ce n'est pas le cas, il faut déterminer si le partenaire en question désire atteindre cet objectif. La deuxième lentille permet de constater si l'économie du partenaire proposé a une valeur stratégique pour le Canada. Quant à la troisième lentille, elle permet d'examiner les modalités de l'entente elle-même.
Lorsqu'on examine, entre autres, l'accord commercial avec l'Europe, il est clair pour nous que les deux premières conditions sont respectées. D'abord, c'est un partenaire extrêmement stratégique. En outre, il ne fait aucun doute que l'Europe reconnaît les droits démocratiques, en plus d'avoir des normes environnementales et des normes élevées en matière de droits des travailleurs. La raison pour laquelle on réserve notre jugement, c'est qu'il faut voir si les modalités de l'entente sont satisfaisantes. C'est la raison pour laquelle nous voulons avoir le texte.
Dans le cas de l'entente avec le Honduras que nous discutons présentement, il est clair que cette entente commerciale ne respecte pas les lentilles qui servent à notre étude des accords, notamment concernant la question des droits démocratiques et des droits de la personne.
On peut bien avoir une discussion afin de savoir si le Honduras est un partenaire stratégique de première importance. Comme mon collègue l'a mentionné, le Honduras représente à l'heure actuelle le 104e partenaire commercial en importance du Canada. Il y a effectivement un potentiel économique que l'on peut développer. Toutefois, par rapport à d'autres partenaires commerciaux que nous pourrions rechercher, il s'agit tout de même d'une entente somme toute mineure.
Le député de , notre porte-parole en matière de commerce international, a avancé des points intéressants en comité. Le 10 décembre dernier, j'ai participé à la réunion du Comité permanent du commerce international. Cette réunion a été extrêmement importante pour déterminer l'avenir d'ententes avec des pays où l'on peut mettre en doute le respect des droits démocratiques et des droits de la personne. Or c'est une question que le gouvernement semble occulter complètement.
En outre, à entendre le discours de la députée libérale de , à qui je souhaite d'ailleurs la bienvenue à la Chambre, je pense que les libéraux ne comprennent pas non plus à quel point nous pouvons utiliser les négociations commerciales pour faire avancer la question des droits de la personne, des droits environnementaux et du respect des droits des travailleurs et travailleuses. La députée a mentionné, dans une phrase ou dans un paragraphe, qu'il était très important de s'assurer que l'entente ne soit pas uniquement sur papier et qu'on en fasse un suivi par la suite pour voir si, effectivement, elle aura pu contribuer au progrès des droits démocratiques. Par ailleurs, elle appuie déjà l'entente.
La réunion que le comité a tenue le 10 décembre dernier a été très éclairante, parce qu'il n'y a pas longtemps, on a signé une entente avec un pays ayant un bilan très similaire, soit la Colombie. Des rapports annuels sont produits pour examiner le progrès réalisé par la Colombie, en particulier en ce qui a trait aux droits environnementaux, mais aussi aux droits de la personne et notamment concernant la protection des droits des travailleurs et travailleuses. À maintes reprises, on a soulevé le fait que des syndicalistes et des gens qui promeuvent de meilleures conditions de travail étaient régulièrement menacés ou même tués.
Les rapports sont produits. Toutefois, on ne peut pas les étudier en comité, car lorsqu'on avance le fait qu'on doit étudier des rapports qui nous semblent très incomplets et qui soulèvent plusieurs questions, le gouvernement refuse. On imprime des rapports, mais finalement, on n'a jamais l'occasion d'explorer les conséquences réelles qu'ont eu les accords commerciaux avec des pays comme la Colombie, sur la question des droits de la personne et des droits des travailleurs et travailleuses.
C'est la raison pour laquelle je suis surpris de l'empressement du Parti libéral à appuyer l'entente de libre-échange avec le Honduras. Il se dit que cela pourrait contribuer à l'avancement des droits de la personne. Toutefois, sur place, il n'y a aucun mécanisme qui nous permette de voir les effets de ces ententes sur les progrès.
Selon nous, il s'agit d'une justification permettant de s'opposer radicalement à une telle entente. Nous ne nous sommes pas opposés à l'entente avec l'Europe, et le jugement est encore là. Par contre, en ce qui a trait à une entente comme celle-ci, il est clair que le gouvernement n'a pas utilisé son pouvoir au cours des négociations.
Il est évident que le Honduras veut que le Canada soit son partenaire commercial, car le Canada est un partenaire idéal pour lui. Cependant, si on n'utilise pas les négociations comme levier pour faire progresser le pays dans la bonne direction, on manque une occasion en or. En fin de compte, on ne considère que l'aspect économique, sans prendre en compte les autres aspects qui touchent directement la population hondurienne.
Lorsqu'il est question des droits de la personne, il faut parler de l'ensemble de la situation au Honduras. La Banque mondiale fait régulièrement des rapports, entre autres sur l'économie. Ceux-ci indiquent que l'économie hondurienne progresse de façon intéressante. En 2010, l'économie a cru de 3,7 % et la projection pour 2013 était de 3,5 %. L'économie progresse donc de façon intéressante. Néanmoins, plusieurs autres problèmes continuent d'affecter la population locale, d'abord et avant tout, et les investisseurs.
À ce sujet, je vais citer la Banque mondiale, en anglais, malheureusement:
[Traduction]
Les taux élevés de criminalité et de violence constituent le principal obstacle au développement du Honduras, qui affiche le taux d'homicides le plus élevé au monde. De 2005 à 2011, ce taux a plus que doublé au Honduras, passant de 37 à 91,6 meurtres par 100 000 habitants. La violence se concentre surtout dans les zones urbaines [...] et la plupart des victimes d'homicide sont des hommes [...] ayant entre 15 et 34 ans...
[Français]
Au Honduras, la sécurité de la personne est donc un enjeu problématique. Alors, lorsqu'il en est question, on est mené également à soulever l'environnement dans lequel évolueront les entreprises canadiennes qui feront des affaires au Honduras, ou les entreprises associées à des entreprises canadiennes qui sont sur place.
Les coûts sont énormes. D'ailleurs, selon le rapport de la Banque mondiale, les coûts économiques annuels reliés aux crimes violents sont estimés à 10 % du PIB hondurien, ce qui équivaut à 900 millions de dollars américains par année. L'argument économique est donc peut-être valable. Cependant, en ce qui concerne les investissements et l'implication canadienne au Honduras, il y a de grandes interrogations.
Quant aux droits de la personne, il est évident qu'ils se rattachent à l'aspect économique. Louise Arbour, présidente de l'International Crisis Group, rapportait que le Honduras était non seulement la capitale mondiale des homicides, mais aussi que le système pénal et le système judiciaire y sont si faibles que la plupart des crimes ne se rendent jamais en cour. Imaginons ce que cela veut dire pour les questions économiques, sur lesquelles on aurait différents points de vue.
Mon collègue a été très éloquent sur les droits de la personne. Malheureusement, je n'aurai pas le temps de donner plusieurs exemples. Par contre, j'aimerais citer mon collègue au sujet des liens entre les droits économiques, les ententes économiques et la possibilité de faire avancer le libre-échange.
J'ai beaucoup aimé son intervention au Comité permanent des finances, lors de laquelle il a cité Nelson Mandela. En Afrique du Sud, l'apartheid a été résolue en grande partie grâce à une intervention commerciale que l'on appelle l'« embargo ». Il a cité une entrevue de Nelson Mandela, qui a eu lieu lors de sa visite au Canada dans les années 1990.
Je vais citer ce que mon collègue a mentionné au Comité permanent des finances. On lui avait posé une question sur le lien entre la mondialisation, le libre-échange et les droits de l'homme: « M. Mandela a indiqué que les droits de l'homme et les droits des travailleurs vont de pair avec les droits commerciaux. »
D'après moi, le Comité permanent du commerce international et notre Parlement étaient du même avis, puisqu'on a inclus cette obligation de faire rapport dans l'accord de libre-échange avec la Colombie. Il peut y avoir obligation de faire rapport encore une fois dans l'accord de libre-échange que nous aurions avec le Honduras. Mais si ce Parlement, si les partis au pouvoir ou dans l'opposition se refusent d'aller jusqu'au bout et d'examiner les conséquences fondamentales du point de vue des droits de la personne avant de conclure des ententes avec des pays comme le Honduras ou la Colombie, on échoue, en tant que parlementaires, à jouer notre rôle, qui consiste à promouvoir la démocratie et les droits de la personne dans le monde.
Nous exigeons du gouvernement qu'il rende des comptes sur l'absence de ce levier de négociation et exigeons la même chose du Parti libéral, qui semble vouloir aveuglément appuyer le gouvernement dans quelque traité commercial qu'il désire, peu importe les conséquences. De ce côté-ci de la Chambre, nous allons assumer nos responsabilités et exiger, puisque la question va probablement aller en comité, que le gouvernement réponde à cette question.