Que, de l’avis de la Chambre, les hommes et les femmes qui servent leur pays avec bravoure au sein des Forces canadiennes devraient pouvoir compter sur le soutien du gouvernement lorsqu’ils en ont besoin, et qu’à cet égard, le gouvernement devrait a) s’attaquer immédiatement à la crise que vivent les militaires et les anciens combattants canadiens, en engageant les professionnels de la santé mentale requis; b) annuler sa décision de fermer des bureaux de services aux anciens combattants; c) accorder la priorité au déroulement et à l’aboutissement de plus de 50 commissions d’enquête sur des suicides de militaire, afin que les familles éplorées puissent obtenir des réponses et faire leur deuil.
— Monsieur le Président, j'ai l'immense honneur et l'infime plaisir de présenter à la Chambre une importante motion qui permet de s'attaquer à d'importants problèmes que vivront plusieurs vétérans au pays à la suite de la fermeture de bureaux du ministère des Anciens Combattants. J'ai aussi l'honneur de partager mon temps de parole avec le député de . Par le fait même, j'aimerais souligner son excellent travail en ce qui a trait aux problèmes qui concernent les anciens combattants. Depuis plusieurs années, il fait ce travail avec grande conviction et je me dois de le souligner.
Pour revenir à la motion, demain sera la dernière journée d'activité de plusieurs bureaux d'Anciens combattants Canada. Il s'agit des bureaux situés à Corner Brook, Terre-Neuve; à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard; à Thunder Bay et à Windsor, Ontario; à Brandon, Manitoba; à Saskatoon, Saskatchewan; et à Kelowna, Colombie-Britannique. La fermeture de ces sept bureaux, qui s'ajoutent à celle du bureau de Prince-George, qui a déjà fermé ses portes, aura lieu demain, si le gouvernement ne change pas d'idée.
Ces fermetures imminentes, causées par l'incompréhension des conservateurs quant à l'importance des services offerts par les bureaux d'Anciens combattants Canada, toucheront près de 20 000 anciens combattants. Ceux-ci n'auront plus accès à un service en personne avec un gestionnaire de cas qui connaît bien les services offerts par Service Canada et qui peut les guider afin qu'ils puissent se prévaloir des services auxquels ils ont droit. Par exemple, ils peuvent remplir leurs demandes d'indemnité. Ces services sont essentiels pour les vétérans. Pourtant, ils font face à une incompréhension totale de la part du gouvernement. Celui-ci leur manque de respect. La fermeture des bureaux obligera donc les anciens combattants à se déplacer sur plus d'une centaine de kilomètres pour rencontrer un gestionnaire de cas. Il s'agit de cinq ou six heures de route, dans bien des cas.
Pour ces vétérans, l'accès à un service en personne est essentiel, car ils ne connaissent pas nécessairement toutes les indemnités et les services auxquels ils ont droit. La propagande gouvernementale veut faire taire la grogne des vétérans, car celle-ci est bien réelle. On leur dit que Service Canada va ouvrir « six cent cinquante-douze » bureaux et qu'on va leur offrir des services, mais il n'en est rien. En fait, ces bureaux ne leur offriront que l'accès à un ordinateur, alors que la très grande majorité d'entre eux y ont déjà accès à domicile, et un numéro de téléphone à composer pour obtenir des informations.
Alors, contrairement à ce que dit le gouvernement, Service Canada n'offrira aucun service aux anciens combattants. Pour les quelque 18 000 anciens combattants touchés par la fermeture de ces bureaux, cela devient dramatique. On doit le souligner.
Cette motion vise à indiquer au gouvernement que nos anciens combattants et nos militaires ont plusieurs problèmes et qu'il a perdu leur confiance. Notamment, cette semaine, un groupe de vétérans a été accueilli — le mot est fort, car ils ont été laissés pour compte — par le . Il leur a donné rendez-vous, mais il n'a même pas eu la décence de s'y présenter. Il est arrivé très en retard et il a engueulé un ancien combattant qui ne partageait pas son point de vue sur l'importance des bureaux d'Anciens combattants Canada. À mon avis, l'attitude du ministre à l'égard de ces anciens combattants démontre l'insensibilité du gouvernement à leur endroit.
D'ailleurs, mon collègue de a reçu des milliers de courriels de vétérans et de militaires qui se disent désabusés de la façon dont le gouvernement agit envers eux. Il pourra en discuter plus amplement.
On peut dire que la colère gronde en ce qui concerne la façon dont le gouvernement traite les vétérans. On demande aux militaires de se battre pour leur pays, et maintenant ils doivent se battre contre leur propre gouvernement pour avoir accès aux services et aux indemnités auxquels ils ont droit.
Au cours des dernières années, on a assisté à une multitude de recours collectifs intentés par des militaires et des anciens combattants. Il y en aura d'autres à l'avenir parce que le gouvernement ne tient pas compte de leurs besoins.
Ces fermetures de bureau sont significatives. On ne donnera plus accès à un gestionnaire de cas qui connaît bien la structure d'Anciens Combattants Canada. C'est une structure fort complexe et elle est extrêmement difficile à comprendre sur le site Web. On dit aux vétérans qu'ils n'auront plus accès à une personne qui pourra leur dire ce à quoi ils ont droit et les aider à remplir les documents exigés pour obtenir ces services. On leur enlève cet accès. Ça les décourage. Nombre d'entre eux n'obtiendront pas ce à quoi ils ont droit. C'est complètement scandaleux. La façon dont ce gouvernement traite nos vétérans, les héros de ce pays, est complètement inacceptable.
Comme je le mentionnais, l'attitude du cette semaine est très symptomatique de la façon dont ce gouvernement est en train d'abandonner nos anciens combattants. On est en train d'éliminer plusieurs services.
Je reviendrai sur les services psychologiques offerts aux anciens combattants et les lacunes qu'il y a à cet égard.
On est en train de sabrer dans les services auxquels nos militaires et anciens combattants ont droit. Je pointais le du doigt, mais les grands responsables de tout ça, selon moi, c'est le bureau du premier ministre et le bureau du Conseil du trésor. En effet, un seul mot leur vient à la bouche depuis quelques années: cut, cut, cut. On dirait des poules sans tête, je devrais dire sans coeur, parce qu'on n'a pas de coeur pour nos vétérans. C'est de cette façon que le gouvernement traite nos anciens combattants. On leur enlève les services auxquels ils ont droit, on leur enlève des indemnités. On les force à aller devant les tribunaux pour obtenir ce à quoi ils ont droit. C'est carrément scandaleux et les vétérans ne font plus confiance à ce gouvernement ni au .
On ferme des points de service. Les anciens combattants ont besoin de rencontrer leur gestionnaire de cas face-à-face pour qu'il les guide, les aide et les soutienne psychologiquement. Ces derniers sont bien souvent blessés et ils ont de la difficulté à obtenir les services auxquels ils ont droit. Ainsi, lors d'une rencontre face-à-face, le gestionnaire de cas peut aider le vétéran à remplir la documentation. C'est extrêmement important. Presque 20 000 vétérans seront privés de cela.
Dans la propagande gouvernementale, en plus de dire qu'on offrira 500 points de service, les conservateurs disent avoir investi 5 milliards de dollars de plus depuis leur arrivée au pouvoir. Il n'en est rien. C'est plutôt 3,5 milliards de dollars, ou autour de cela, qu'on a versé en indemnités. La plus grande partie de cet argent a été offerte en indemnités supplémentaires aux militaires revenus en très grand nombre d'Afghanistan. Ça comprend aussi les quelque 800 millions de dollars payés au recours collectif déposé par M. Manuge au nom des anciens combattant et que le gouvernement a perdu. Il n'y a pas beaucoup de services offerts de plus.
Au cours des dernières années, l'ombudsman des Forces canadiennes a souligné à plusieurs reprises le manque de personnel pour s'occuper de la santé mentale de nos militaires et de nos vétérans. En 2003, on avait annoncé qu'environ 400 personnes devraient être affectées à cela. Depuis quelques années, il manque au moins 60 personnes pour assurer le traitement de la santé mentale de nos vétérans. On voit toute la crise que cela a suscité au cours des derniers mois. Nos militaires ont besoin de soutien psychologique et ce gouvernement n'en fait tout simplement pas assez.
Puisque mon temps tire à sa fin, je vais lancer une perche à mes collègues touchés par la fermeture. Je les encourage à appuyer cette importante motion et à indiquer aux autocrates du bureau du premier ministre et du Conseil du trésor qu'ils font fausse route en ce qui concerne nos anciens combattants. On ne va pas dans la bonne direction.
J'invite les députés touchés par ces fermetures à indiquer au gouvernement qu'il fait fausse route dans ce dossier et à lui demander de revenir sur sa décision. C'est important pour des milliers d'anciens combattants partout au pays.
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Monsieur le Président, avant de commencer, je vais répondre à la question du député conservateur. S'il croit vraiment qu'un nouveau cadre budgétaire sera présenté pour le ministère des Anciens Combattants, je soutiens qu'il devrait être présenté au moyen d'un projet de loi d'initiative ministérielle, à l'instar du projet de loi que nous avions appuyé. Si cette mesure figure dans un budget global — au même titre que des milliers d'autres dépenses et compressions, entre autres —, nous serions obligés de faire confiance au gouvernement. Or, je peux assurer aux députés que ce ne sera pas demain la veille que le NPD fera confiance au gouvernement.
Aujourd'hui, il est intervenu au sujet d'une motion très importante présentée par mon collègue. Nous sommes honorés — et un peu tristes en même temps — de saisir la Chambre des communes de cette question. Les anciens combattants ne devraient pas avoir à se battre pour obtenir les prestations qu'ils méritent. Ils se sont déjà battus pour ce pays. C'est leur pays — abstraction faite de l'allégeance politique, ou du gouvernement ou de l'opposition en place — qui doit assumer la responsabilité ultime, car, eux, ils assument la responsabilité illimitée. Les membres des forces armées et de la GRC et leur famille ne méritent rien de moins.
Examinons le bilan du gouvernement actuel. Il a fallu des poursuites judiciaires étalées sur cinq ans pour arriver à un règlement concernant la récupération du Régime d'assurance-revenu militaire, c'est-à-dire la récupération de montants déduits des prestations accordées aux anciens combattants handicapés au titre de ce régime d'assurance. Il a fallu que le juge Barnes rende une décision pour forcer le gouvernement à faire un règlement de 888 millions de dollars. Si les conservateurs nous avait écoutés il y a plusieurs années, l'affaire aurait été réglée, il y aurait eu moins d'anxiété chez les anciens combattants, et le gouvernement ainsi que les contribuables auraient économisé beaucoup d'argent. Mais ce n'est pas ce qu'ils ont fait.
Que se passe-t-il maintenant? Le gouvernement amène devant les tribunaux d'anciens membres de la GRC handicapés à cause d'un litige semblable. Aujourd'hui, le gouvernement doit faire face à un recours collectif intenté par plus de 1 200 personnes. À plusieurs reprises, les membres de la GRC, leur famille, la Légion royale canadienne et nous-mêmes avons demandé au gouvernement de mettre fin aux procédures judiciaires, et de travailler avec l'équipe juridique et les anciens membres de la GRC afin d'accorder à ces derniers le respect, la dignité et les paiements qu'ils méritent. En guise de réponse, le gouvernement a décidé de s'adresser aux tribunaux.
Equitas poursuit également le gouvernement au sujet de certains aspects de la nouvelle Charte des anciens combattants. Dans cette affaire, qu'ont dit les avocats de la Couronne chargés de défendre le gouvernement? Ce sont des gens intelligents qui reçoivent leurs instructions directement du gouvernement. Pour paraphraser, ils ont dit que le gouvernement n'a d'obligations fiduciaires, sociales ou morales qu'envers les Autochtones, et non envers les anciens combattants.
Les anciens combattants étaient scandalisés d'entendre cela. À six reprises, j'ai demandé au ministre et au gouvernement s'ils ont des obligations morales, juridiques, sociales et fiduciaires envers ceux qu'ils exposent au danger. Quelle réponse avons-nous obtenue? Un silence absolu.
Nous n'aurions pas dû nous étonner de ce qui s'est passé l'autre jour. Le ministre regrette probablement profondément ce qui s'est passé. Je suis convaincu qu'il regrette. Il n'en demeure pas moins qu'il a agi comme il a agi. Depuis 16 ans et demi, 10 ministres et deux partis traitent les anciens combattants de la sorte. Mais ce dont j'ai été témoin l'autre jour est le comble de la bassesse. Voilà pourquoi nous n'avions pas d'autre choix. Les conservateurs ont présenté ce qu'ils ont appelé la Déclaration des droits des anciens combattants, mais nous savions qu'elle était sans effet puisqu'elle ne prévoit aucune sanction. En effet, si le gouvernement y contrevient d'une manière ou d'une autre, il se contente de présenter des excuses et il passe à autre chose. Or, les anciens combattants et les anciens membres de la GRC ainsi que leur famille méritent d'être traités en tout temps avec le plus grand respect et dans la plus grande dignité qui soient.
Il est de notre devoir, que nous fassions partie du gouvernement ou de l'opposition, d'écouter les préoccupations des anciens combattants, même si nous n'aimons pas ce qu'ils ont à nous dire ni la manière dont ils s'y prennent. Toutefois, nous sommes payés, et très bien payés en plus — surtout les ministres —, pour écouter leurs préoccupations. Nous avons le devoir d'être à leur écoute. Si ce n'était du sacrifice consenti par les hommes et les femmes qui portent l'uniforme, leur famille, et les membres de la GRC qui sont au service de la population canadienne, nous ne serions pas ici.
Les anciens combattants acceptent la responsabilité illimitée, c'est-à-dire qu'ils sont prêts à risquer leur vie pour nous protéger, monsieur le Président. En retour, nous avons la responsabilité ultime de répondre à tous leurs besoins et à ceux de leur famille, même lors de leur décès.
Il y a quelque temps, le gouvernement a déposé un budget. Il y promettait d'injecter des millions de dollars supplémentaires dans le Fonds du Souvenir, mais il n'a pas modifié le principal critère d'admissibilité au fonds. Ainsi, les militaires qui gagnent un revenu de 12 000 $ ou moins ont droit à un enterrement en bonne et due forme, mais pas ceux dont le revenu dépasse ce seuil. Même si le gouvernement bonifie le fonds, il reste que les deux tiers des demandeurs n'y sont pas admissibles, une situation que les conservateurs refusent de corriger.
En ce qui concerne la fermeture de bureaux, je tiens à dire aux Canadiens et aux conservateurs que, lorsque ces derniers perdront le pouvoir aux prochaines élections, le NPD rouvrira ces bureaux et améliorera les services offerts aux hommes et aux femmes qui servent notre pays.
Bien des gens ne savent pas que le gouvernement prépare autre chose. Lorsque le dernier ancien combattant qui a pris part à la guerre de Corée nous quittera, tous les lits du pays qui leur étaient réservés par contrat seront supprimés, à quelques rares exceptions près. À l'heure actuelle, les hôpitaux pour anciens combattants du pays, comme Perley, Camp Hill et Belcher, sont subventionnés par le gouvernement fédéral. À la mort du dernier ancien combattant ayant pris part à la guerre de Corée, les anciens combattants dits « modernes » — c'est-à-dire qui ont quitté l'armée après 1954 — n'auront plus accès à ces lits.
Le gouvernement fédéral se décharge de ses responsabilités sur les épaules des provinces. L'ancien disait d'ailleurs que les soins de santé relevaient des provinces. Je rappellerai au gouvernement que c'est au fédéral qu'il incombe de voir à ce que les anciens combattants, les membres de la GRC et leurs proches reçoivent les soins et les traitements dont ils ont besoin. Qu'il rejette le tout sur les épaules des provinces est inacceptable. Seulement en Nouvelle-Écosse, ce sont 41 millions de dollars de plus que la province devra assumer très prochainement. C'est inacceptable que l'on ferme les étages des hôpitaux réservés aux anciens combattants et qu'on en transfère la responsabilité aux provinces.
Les hommes et les femmes qui servent notre pays ne méritent rien de moins. Ils méritent qu'on leur fournisse les meilleurs traitements qui soient. Comme l'a déjà dit Rick Mercer, on les extirpe déjà du paradis — le Canada — pour les envoyer en enfer, alors nous pourrions au moins les traiter aux petits oignons et voir à ce qu'ils ne manquent de rien quand ils rentrent chez eux.
Je connais de nombreux anciens combattants qui reçoivent des excellents services du ministère des Anciens Combattants. Je ne dis pas le contraire, et je félicite les fonctionnaires qui leur fournissent ces services. Hélas, il y a aussi de nombreux anciens combattants qui n'obtiennent pas les mêmes services de qualité. Environ 700 000 militaires — hommes et femmes — ayant quitté le service actif doivent subvenir aux besoins de leur conjoint ou conjointe. Quand on sait qu'ils sont à peine plus de 200 000 à recevoir des services du ministère, on voit tout de suite qu'environ les deux tiers d'entre eux n'en reçoivent actuellement aucun. D'accord, une bonne partie de ces gens n'ont pas besoin de services pour le moment, mais ils pourraient en avoir besoin un jour, et le nombre d'anciens combattants ne cesse de croître.
J'aimerais vous raconter l'histoire de deux de mes électeurs, Kim et Blair Davis, avec leur permission, évidemment. Le personnel du ministre connaît bien ce dossier, puisqu'il y a quelques mois, j'ai tenu une conférence de presse avec M. et Mme Davis. Blair a subi de graves lésions cérébrales lorsque le véhicule blindé où il prenait place a capoté, puis explosé, tuant quelques-uns de ses compagnons d'armes. Il a subi plusieurs interventions chirurgicales majeures et souffre aujourd'hui de graves problèmes psychologiques. Il est notamment en état de stress post-traumatique. Il n'a jamais demandé au gouvernement de lui acheter une Rolex ou de lui payer un voyage en Floride; il lui a simplement demandé de lui fournir des soins de réadaptation. Il a demandé à être admis au Programme pour l'autonomie des anciens combattants afin que lui et sa famille reçoivent les services et l'aide dont ils ont besoin.
Plusieurs mois ont passé, et j'ai reçu un courriel de lui hier, dans lequel il disait: « Je suis dans une impasse avec le gouvernement. Je ne sais pas du tout vers qui me tourner. Je vous supplie de m'aider et d'aider ma famille. » Après la conférence de presse, le gouvernement a affirmé qu'il allait s'occuper de la famille et prendre toutes sortes de mesures. Pourtant, deux mois et demi plus tard, je reçois un courriel m'informant que le gouvernement n'a encore rien fait. Cela montre qu'il n'écoute tout simplement pas.
En terminant, j'implore le et le d'arrêter d'effectuer des compressions dans ces ministères et d'embaucher les travailleurs en santé mentale requis. Le gouvernement peut bien injecter des fonds, mais si l'embauche de ces travailleurs est retardée pour des raisons bureaucratiques, cela ne servira à rien. J'implore ces deux bons hommes de se retrousser les manches et d'agir de manière rationnelle et dans les plus brefs délais afin que les membres de la GRC et de l'armée qui servent notre pays, ainsi que leur famille, soient traités avec le respect et la dignité qu'ils méritent tant.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le .
Monsieur le Président, c'est un honneur de pouvoir participer à ce débat important. Je suis particulièrement fier de pouvoir dire que notre gouvernement appuie sincèrement les anciens combattants et ceux qui servent toujours notre merveilleux pays au sein des Forces armées ou de la GRC, et qu'il est fier d'eux.
Nous maintenons notre engagement. Nous ferons le nécessaire pour que les anciens combattants et leur famille reçoivent le soutien dont ils ont besoin, au moment et à l'endroit où ils en ont besoin.
Le repositionnement de nos ressources tient compte des caractéristiques changeantes de la collectivité des anciens combattants, notamment des endroits où ils ont choisi de s'établir. Nous faisons en sorte que les employés du ministère des Anciens Combattants travaillent là où on a le plus besoin d'eux, là où ils peuvent fournir un service d'une efficacité et d'une rapidité optimales, qui rejoint un nombre optimal d'anciens combattants et leur famille. Aucun gouvernement n'a déployé plus d'efforts que nous dans ce domaine. À compter de février, les anciens combattants auront accès à 16 fois plus de points de service qu'en 2006. Les anciens combattants peuvent maintenant obtenir des services et des renseignements auprès de quelque 600 bureaux de Service Canada. Chose qui ne s'était jamais vue dans l'histoire canadienne, Anciens combattants Canada est maintenant présent dans toutes les régions du pays, d'un océan à l'autre.
Les anciens combattants continueront de bénéficier d'un soutien accru dans les huit collectivités où nous transférerons un bureau de secteur, puisque des employés ayant reçu une formation spéciale seront affectés au bureau de Service Canada le plus près ou, dans certains cas, dans le même immeuble ou le même secteur.
En 2009 par exemple, nous avons entrepris d'ouvrir, en collaboration avec le ministère de la Défense nationale, 24 centres intégrés de soutien au personnel, de même que sept bureaux satellites situés dans des bases et des escadres des Forces armées canadiennes, d'un bout à l'autre du pays. Résultat: plus de 100 employés de première ligne de notre ministère travaillent maintenant avec leurs homologues de la Défense nationale; les anciens combattants et les militaires actifs peuvent donc profiter d'un guichet unique pour obtenir du soutien. Par ailleurs, grâce à la simplification des formalités administratives entourant les programmes destinés aux anciens combattants, il suffit d'un clic pour accéder à notre nouvelle gamme de services en ligne disponibles 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
J'aimerais répondre à ceux qui prétendent que le gouvernement se préoccupe peu des anciens combattants. C'est complètement faux. Depuis 2006, nous avons investi 4,7 milliards de dollars d'argent frais dans des programmes et services en lien direct avec les anciens combattants et leur famille. Alors que le nombre d'anciens combattants va en diminuant, le gouvernement a augmenté le budget consacré aux services qui leur sont destinés. Ces investissements atteignent maintenant une somme record, et le Canada peut en être fier.
Il n'en demeure pas moins qu'un groupe en particulier a remis en question notre loyauté envers les anciens combattants. Je parle de l'Alliance de la fonction publique du Canada, qui a essayé de se présenter comme étant le grand défenseur des anciens combattants. Je tiens à être parfaitement clair: c'est loin d'être le cas. En effet, ce syndicat s'est opposé au projet de loi , Loi sur la priorité d'emploi aux anciens combattants blessés, qui permettrait aux anciens combattants blessés en devoir d'avoir la priorité à l'égard des emplois offerts dans la fonction publique fédérale. Même si, à mon avis, personne d'autre ne le mérite autant qu'eux, cela n'empêche pas les syndicats représentant le secteur public de s'opposer à cette mesure législative.
Les anciens combattants des Forces armées canadiennes ainsi que les anciens membres de la GRC ont pris notre défense en toutes circonstances, tandis que les syndicats qui représentent la fonction publique, eux, défendent ces gens uniquement lorsque cela sert leurs objectifs politiques et leur cause. Ils devraient avoir honte.
Par ailleurs, il faut également discuter aujourd'hui d'un autre enjeu extrêmement important, en l'occurrence la santé mentale des anciens combattants canadiens.
Avant toute chose, je tiens à faire écho aux propos du et de tous les députés ministériels et à offrir mes plus sincères condoléances aux familles des militaires qui pleurent la perte de l'un des leurs. Rien de ce que nous pourrions dire ou faire ici aujourd'hui ne permettra d'effacer le drame qu'ils vivent en ce moment et qui continuera de les hanter. Cela dit, nous ne pouvons pas les laisser tomber. Ces familles doivent savoir que comme elles, nous pleurons la perte de ces militaires et que nous sommes déterminés à prendre des mesures concrètes.
En fait, je peux garantir à tous les Canadiens que sous la direction de notre et du , nous cherchons tous à trouver d'autres façons d'améliorer cet aspect très complexe de la dynamique humaine.
Il s'agit de questions très complexes, pour lesquelles il n'existe pas de solutions faciles. Les programmes de santé mentale offerts actuellement par nos forces armées et Anciens Combattants Canada n'ont jamais été aussi complets. Tout d'abord, mentionnons les soins exhaustifs et les services de soutien nécessaires pour traiter les blessures de stress opérationnel, comme le trouble de stress post-traumatique. En fait, grâce au partenariat que nous avons établi avec le ministère de la Défense nationale, nous exploitons et finançons un nombre total de 17 cliniques offrant des services de ce genre à la grandeur du pays. Dans ces cliniques, nous avons mis en place des services de télésanté mentale pour prendre soin des anciens combattants qui habitent dans des régions éloignées ou rurales du pays.
En outre, Anciens Combattants Canada a accès à un réseau national de plus de 4 800 professionnels de la santé mentale dans la collectivité afin que les anciens combattants puissent obtenir l'aide dont ils ont besoin, à l'endroit et au moment qui leur conviennent. Quelque 375 gestionnaires de soins cliniques dans la collectivité peuvent prodiguer des services de gestion des soins intensifs aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale complexes.
De plus, nous disposons d'un centre d'intervention de crise et d'aiguillage accessible en tout temps doté d'un numéro sans frais, ainsi que des programmes de soutien par les pairs de calibre mondial, de telle sorte que les anciens combattants et leurs familles peuvent obtenir de l'aide auprès de personnes qui savent très bien ce qu'on éprouve quand on souffre de blessures graves liées au service militaire.
Cet éventail de programmes et de services montre qu'il existe bel et bien de l'aide, mais, comme certains responsables l'ont fait remarquer au cours des dernières semaines, la première étape consiste à demander de l'aide. Nous devons lutter contre les préjugés qui, encore trop souvent, sont associés à la santé mentale. Nous devons tout mettre en oeuvre pour encourager les hommes et les femmes en situation de crise à obtenir les soins dont ils ont besoin. Nous devons venir en aide par tous les moyens possibles aux personnes qui souffrent en silence. Enfin, nous devons faire comprendre aux anciens combattants et aux militaires qui servent actuellement dans les Forces armées canadiennes que le véritable courage consiste à admettre que l'on a besoin d'aide.
Le fait de reconnaître le sacrifice consenti par les anciens combattants canadiens constitue un élément important du processus complet qui consiste à leur fournir de l'aide et du soutien. Cette année, nous allons souligner de nombreuses dates anniversaires liées aux Première et Seconde Guerres mondiales. D'un bout à l'autre du pays, nous encourageons les Canadiens à rendre hommage aux anciens combattants, en raison de leur service et de leur sacrifice.
Mais avant tout, je tiens à garantir à tous les anciens combattants qu'ils continueront de recevoir les soins et les services de soutien spécialisés dont ils ont besoin, et ce, peu importe où ils habitent au pays. Je tiens à le répéter: peu importe où ils habitent, les anciens combattants et leurs familles pourront continuer de recevoir à domicile la visite d'infirmières autorisées et, au besoin, de leur gestionnaire de cas d'Anciens Combattants Canada.
Ils pourront toujours compter sur nous pour la tonte de leur pelouse, le déneigement de leur entrée et l'entretien ménager, ainsi que des soins de santé et un soutien financier, le cas échéant.
De plus, l'examen exhaustif de la nouvelle Charte des anciens combattants sera l'occasion de mettre en oeuvre des améliorations qui témoignent de notre engagement indéfectible à appuyer les anciens combattants, en particulier ceux dans le besoin.
Nous n'avons aucune intention de partir. Nous avons toujours été là pour les anciens combattants canadiens et leur famille, et nous le serons toujours. Je n'ai aucune intention de partir.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me joindre à mon collègue pour prendre part au débat d'aujourd'hui sur une question cruciale: le bien-être des hommes et des femmes courageux du Canada qui, revêtus de l'uniforme, servent notre pays ou l'ont servi dans le passé.
Premièrement, je voudrais offrir du fond du coeur mes condoléances les plus sincères à ceux qui ont été touchés par les tragédies récentes. Mes pensées et mes prières accompagnent les familles et les amis des personnes décédées ainsi que la grande famille militaire canadienne dans son ensemble. Le gouvernement et les Canadiens sont reconnaissants envers les membres des Forces canadiennes pour les services importants qu'ils nous fournissent. Nous savons que nous avons la responsabilité de voir à leur santé physique et mentale, et nous avons la ferme intention de leur fournir les soins dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
Je pense qu'il est important de prendre quelques minutes aujourd'hui pour souligner le travail incroyable des membres des Forces canadiennes et pour nous rappeler qu'ils fournissent à notre pays des services primordiaux. Être membre des Forces canadiennes n'est pas qu'un simple emploi; c'est un mode de vie. Jour après jour, les hommes et les femmes en uniforme font passer leur devoir envers notre patrie avant leur intérêt personnel. Ils se sont engagés à protéger le Canada et les Canadiens.
Ils peuvent être déployés à tout moment pour prendre part à des opérations au pays ou à l'étranger. Ils quittent alors leur famille, leurs amis et le confort de leur foyer. Ils peuvent être appelés à travailler dans un environnement hostile et à vivre dans des conditions rigoureuses. Ils mettent leur sécurité et leur vie en péril pour protéger les autres.
Au pays, ils sont les gardiens de notre territoire, de notre espace aérien et de nos eaux territoriales. Ils sont toujours prêts à aider les Canadiens dont la vie est en danger. L'année dernière seulement, des membres des Forces canadiennes ont été affectés à plus de 1 000 missions de recherche et sauvetage, où ils ont mis à contribution leurs capacités et leur expertise essentielles.
Les militaires sont également toujours prêts à aider les autorités civiles lorsque se produisent des catastrophes naturelles. Ils étaient présents en juin dernier, lorsque le Sud de l'Alberta a souffert de graves inondations. Au plus fort de la mission nommée opération Lentus, à cette occasion, 2 300 militaires de la Force régulière et de la Force de réserve ont été déployés sur place. Ils ont participé à l'évacuation des civils. Ils ont enlevé des débris pour faciliter l'écoulement de l'eau. Ils ont participé aux travaux de remise en état. Ils ont érigé des digues avec des sacs de sable pour protéger des secteurs et des bâtiments. Ils ont réparé des infrastructures essentielles. Ils ont aidé les autorités provinciales et locales à évaluer et à surveiller les inondations.
Les Forces canadiennes nous prêtent également leur concours pour éviter les catastrophes. Chaque année, elles participent au programme de prévention des avalanches de l'Agence Parcs Canada au col Rogers, en Colombie-Britannique, le long de la route Transcanadienne et du chemin de fer Canadien Pacifique, pour éviter les pertes de vie que pourraient causer des avalanches imprévues.
Les militaires canadiens envoyés à l'étranger font un travail exceptionnel. Par exemple, depuis 2006, dans le cadre de l'opération Carribe, les Forces armées canadiennes collaborent à la campagne multinationale de lutte contre le trafic effectué dans l'hémisphère occidental par le crime organisé transnational. Le trafic de drogue, d'armes et d'argent ainsi que la traite des personnes constitue une importante source de revenus pour le crime organisé transnational et pose une menace pour la sécurité internationale, régionale et canadienne.
À l'autre bout du monde, les militaires qui participent depuis 2004 à l'opération Artemis s'emploient aussi à détecter et à contrecarrer les activités terroristes en mer d'Oman.
Plus loin encore, les opérations menées par les Forces armées canadiennes en Afghanistan, qui auront duré 12 ans au total, prendront fin le 31 mars 2014. Plus de 40 000 militaires canadiens ont été dépêchés en Afghanistan, certains plus d'une fois. Ils ont mené divers types d'opérations de combat, de sécurité, de développement, de soutien et de formation aux quatre coins du pays. En 10 ans, la mission canadienne a fait des bonds de géant et connu son lot d'héroïsme, mais aussi de tragédie. Nous n'oublierons jamais les Canadiens qui ont donné leur vie pour que les Afghans puissent aspirer un jour à la paix et à la prospérité.
Qui plus est, les Forces armées canadiennes sont toujours prêtes à venir en aide, au nom du gouvernement du Canada, aux pays dévastés par une catastrophe naturelle. L'automne dernier, l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe a acheminé de l'aide humanitaire aux Philippines après le passage du typhon Haiyan.
Au plus fort de sa mission, l'équipe d'intervention comptait 300 membres vaquant à toutes sortes de tâches, comme enlever les débris des zones touchées afin de rétablir les réseaux de communication, rétablir le courant électrique, purifier l'eau et fournir des soins médicaux à plus de 6 500 patients. Tous ces gens ont laissé leur marque dans la vie des Philippins éprouvés par cette tragédie.
Nous pouvons être fiers de nos militaires et des services qu'ils rendent à leurs compatriotes et aux habitants de la planète. Malheureusement, ils doivent pour cela faire des sacrifices, prendre des risques et mettre leur santé — physique et mentale — en péril. Nous faisons évidemment tout ce que nous pouvons pour atténuer ces risques, mais on ne peut jamais éviter complètement les blessures physiques ou les traumatismes émotionnels. Dans de tels cas, nos militaires méritent de recevoir les meilleurs soins qui soient. Le gouvernement du Canada s'est d'ailleurs engagé à les leur fournir. En fait, le gouvernement conservateur a éclipsé tous ses prédécesseurs en ce qui concerne les soins offerts aux militaires malades ou blessés.
Comme je le disais hier ici-même, nous avons haussé de plus de 100 millions de dollars les dépenses annuelles consacrées aux soins de santé, qui dépassent aujourd'hui 420 millions de dollars. Nous avons créé les unités interarmées de soutien du personnel, qui permettent aux militaires blessés ou malades d'êtres suivis par du personnel médical, des travailleurs sociaux, des ergothérapeutes, bref par les professionnels de la santé dont ils ont besoin pour pouvoir reprendre le travail.
Les Forces armées canadiennes disposent d'un programme de santé mentale solide, qui a été qualifié de modèle par l'Agence de la santé publique du Canada et la Commission de la santé mentale du Canada. Les soins en santé mentale sont prodigués dans 29 cliniques établies dans tout le Canada, d'Esquimalt à Halifax, et du soutien est offert aux membres des Forces armées canadiennes tout au long de leur carrière et de leur cycle de déploiement.
La stratégie en matière de santé mentale des Forces armées canadiennes, qui a été dévoilée en 2013, a reçu les éloges de certaines des principales autorités canadiennes du domaine de la santé mentale, notamment la Commission de la santé mentale du Canada, l'Association des psychiatres du Canada, la Société pour les troubles de l'humeur du Canada et le Centre de santé mentale Royal Ottawa.
Le programme de soins en santé mentale compte sur plus de 400 professionnels de la santé mentale qui travaillent à temps plein pour les Forces armées canadiennes, et le gouvernement prévoit que ce nombre augmentera car nous continuons à embaucher du personnel.
Le gouvernement du Canada, le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes prennent la santé mentale très au sérieux. Les forces continuent de travailler avec leurs alliés et leurs partenaires du côté des soins de santé civils afin d'établir les meilleures approches en matière de traitement, de sensibilisation et de prévention pour nos militaires et afin de combattre les préjugés et les obstacles liés aux soins en santé mentale.
Comme je l'ai dit en décembre, nous devons continuer à travailler en équipe et à faire tout ce que nous pouvons pour appuyer notre effectif, pour encourager les gens en situation de crise à s'adresser à notre système de soins de santé, ainsi que pour renforcer et promouvoir le système de soins de santé dont disposent les Forces armées canadiennes.
Le message suivant est important et il s'adresse à tous les Canadiens de tous les horizons. Nous avons tous, y compris toutes les personnes ici présentes, un rôle à jouer pour éliminer les préjugés qui entourent les problèmes de santé mentale et pour encourager les personnes qui en ont besoin à demander de l'aide. Nos hommes et nos femmes en uniforme peuvent avoir l'assurance que le gouvernement continuera de considérer leur bien-être comme une priorité et qu'il veillera à ce que ceux qui ont servi et combattu pour protéger notre liberté recevront les soins dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
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Monsieur le Président, avec d’autres collègues, j’interviens aujourd’hui à la Chambre pour parler au nom du caucus libéral de la motion d’opposition proposée par le député de .
Une crise se dessine dans les services de soutien apportés aux soldats et aux anciens combattants blessés. À cause de cette crise, il y a eu un certain nombre de drames et, récemment, de suicides. Mes condoléances et ma compassion vont aux familles et amis de ces soldats et de ces anciens combattants.
Cette crise, comme tant d’autres, n’a pas surgi du jour au lendemain. Après plus d’une dizaine d’années d’engagement en Afghanistan, nous avons une toute nouvelle génération d’anciens combattants et une nouvelle génération de soldats toujours sous les drapeaux, dont certains éprouvent aujourd’hui des problèmes à cause de leur affectation là-bas.
[Français]
Les hommes et les femmes qui se portent volontaires pour servir leur pays au sein des Forces canadiennes doivent mettre leur vie en danger et sont souvent exposés à des événements traumatisants.
Le gouvernement et le peuple du Canada ont le devoir d'offrir à nos soldats, marins et anciens combattants les meilleurs soins de santé physique et mentale, ainsi qu'un accès à des services gouvernementaux sur lesquels ils peuvent compter. Le gouvernement conservateur n'a pas su s'acquitter de cette responsabilité solennelle.
[Traduction]
Voici un débat dont nous souhaiterions tous qu’il soit inutile. Malheureusement, le gouvernement a à maintes reprises préféré servir ses propres intérêts d’ordre économique et politique plutôt que de veiller au bien-être des membres des Forces canadiennes et des anciens combattants. Hélas, les années de négligence dont le gouvernement s’est rendu coupable ne sont pas étrangères aux conséquences dramatiques dont nous avons parlé.
Le sentiment d’impuissance et le désespoir qui amènent certains à envisager de mettre un terme à leurs jours ne font que s’aggraver lorsqu’on sabre les budgets, et les services se dégradent au moment même où une crise se déclare et où il faudrait des mesures pour la résorber.
La motion à l’étude, qui est loin d’être une solution complète aux problèmes complexes éprouvés par les soldats et les anciens combattants, hommes et femmes, constitue néanmoins un progrès. Voilà pourquoi le Parti libéral l’appuiera.
La crise en matière de santé mentale qui touche les soldats et les anciens combattants canadiens n’est pas apparue du jour au lendemain. D’innombrables spécialistes indépendants, des médecins des forces armées, les ombudsmans de la Défense nationale et des Anciens Combattants et même un comité parlementaire ont tiré la sonnette d’alarme et proposé des solutions.
Je dirais que les conservateurs n’ont pas été avares d’expressions de sollicitude pour les soldats canadiens, hommes et femmes, mais, s’agissant des mesures concrètes qui s’avèrent nécessaires, ils ont un bilan médiocre. Je dirais même que nous venons de perdre huit ans. Les conservateurs ont tout simplement décidé de faire la sourde oreille.
En 2009, le Comité permanent de la défense nationale a publié un rapport qui proposait à la fois une évaluation de la stratégie gouvernementale en matière de santé mentale dans les Forces canadiennes et 36 recommandations concrètes pour régler les problèmes observés et combler les lacunes. Les recommandations portaient aussi bien sur la prévention et le dépistage précoce que sur le problème de la stigmatisation, le soutien à l’intégration des ressources et la recherche de moyens d’engager des médecins et d’offrir leurs services. Le comité a recommandé que les évaluations se poursuivent au fil des ans et que l’aide soit étendue aux réservistes.
Quatre ans et demi plus tard, ce rapport accumule toujours la poussière sur une tablette du bureau du ministre. Beaucoup de recommandations, pour ne pas dire la plupart, n’ont pas été mises en œuvre, et le gouvernement n’a produit aucun rapport de suivi.
En 2012, l’ombudsman des Forces canadiennes a recommandé que les Forces canadiennes évaluent leur capacité de relever le défi que constituent le syndrome de stress post-traumatique, le SSPT, et les autres traumatismes liés au stress opérationnel, les TSO, et qu’elles s’attaquent aux « tensions évidentes et croissantes entre le commandant et le clinicien […] en ce qui concerne les traitements médicaux et le soutien administratif liés aux TSO ». Pourtant, le gouvernement semble pris par surprise et s’empresse de prétendre qu’il va maintenant apporter des solutions, tout en continuant de négliger, c’est remarquable, les éléments qui sont à la source de ces problèmes.
Les ressources sont certes insuffisantes, mais il y a aussi une carence de compassion et on ne tient pas vraiment à faire de ce problème une priorité. Le gouvernement conservateur ne fait pas que fermer les yeux. Il multiplie aussi les embûches dans la prestation de services satisfaisants pour les membres des Forces canadiennes et les anciens combattants.
L’ombudsman a formulé des recommandations pour faciliter « un leadership plus déterminé sur la capacité réelle du système de santé mentale en vue de satisfaire aux besoins impératifs des TSO ». Nous avons pourtant constaté que l’embauche avait été bloquée en 2010. Par conséquent, les efforts déployés par le médecin-chef et le personnel médical militaire en vue de combler les lacunes dans les soins médicaux ont été régulièrement et couramment entravés par ce gel de l’embauche, et le gouvernement et le ministre responsable ont décidé de ne rien faire.
Des 12 recommandations proposées par l’ombudsman pour améliorer le traitement des réservistes blessés, quatre seulement ont été considérées comme complètement mises en œuvre dans le rapport de suivi. Quatre sur douze. Pas même la note de passage.
Le gouvernement, qui prétend pourtant accorder un soutien sans précédent — et j’ajouterais qu’il ne faut pas se limiter aux séances de photo —, n’a même pas atteint les objectifs fixés en 2003, sous un gouvernement libéral, pour les effectifs de professionnels de la santé mentale, alors qu’il faudrait aller bien au-delà de ces objectifs, après plus d’une décennie de présence en Afghanistan, parfois sur des théâtres qui sont parmi les plus dangereux.
Dans son rapport de l’automne 2012, l’ombudsman des Forces canadiennes a lancé un avertissement au gouvernement, lui signalant qu’il n’avait jamais atteint l’objectif fixé en 2003 de 447 travailleurs en santé mentale. Nous savions de quoi nous avions besoin pour aider les soldats blessés. Nous le savions dès 2003. Or, depuis, les besoins n’ont fait que croître. Toutefois, le vice-chef d'état-major de la défense, comparaissant devant le Comité de la défense nationale de la Chambre des communes, a avoué récemment: « nous sommes très préoccupés par notre capacité actuelle » de traiter les soldats blessés, étant donné les compressions budgétaires que le gouvernement impose aux Forces canadiennes.
En septembre 2012, un communiqué de la Défense nationale parlait, non sans vantardise, des « fonds additionnels qui ont été dégagés par le ministre MacKay lui-même » pour l’embauche de nouveaux professionnels de la santé mentale. Au moment de ce communiqué, il y en avait 378. Ne l’oublions pas: l’objectif établi en 2003, avant la principale période d’opérations en Afghanistan, était de 447. Il y avait donc 378 postes comblés. Où en sommes-nous, 18 mois plus tard? Le gouvernement n’a engagé que 10 professionnels, ce qui est misérable. Le mois dernier, 388 postes étaient comblés. Voilà qui est bien loin des besoins. Et cela nous coûte des vies.
Il se peut que le gouvernement conservateur réserve les fonds. Il prétend qu'ils sont disponibles et qu'il a ajouté des fonds, mais il empêche le ministère de la Défense nationale de les dépenser. Des employés de la Défense nationale se sont adressées aux médias pour faire part de leur frustration et de leurs inquiétudes. Voici ce qu'on peut lire dans un article publié récemment dans la Presse Canadienne:
Les postes ont été répertoriés et les fonds ont été réservés, mais toute nouvelle embauche — de personnel à contrat et de fonctionnaires — fait l'objet d'un examen de plus en plus minutieux.
Au lieu de pouvoir embaucher le personnel dont ils ont besoin, ils doivent justifier toute candidature par écrit. Celle-ci sera examinée par divers échelons de la bureaucratie ministérielle, puis présentée à un comité de sous-ministres adjoints du ministère de la Défense nationale. Au bout du compte, la plupart des candidatures sont rejetées ou les candidats ont accepté un poste ailleurs.
D'après l'ombudsman, M. Daigle, il y a, en date d'aujourd'hui, 76 professionnels qualifiés prêts à être embauchés immédiatement. Or, ils restent dans le bassin de candidats en raison de la lourdeur et de la lenteur du processus d'embauche. Les gels d'embauche décrétés par le gouvernement empêchent la création des postes de soutien médical nécessaires. Il n'y a pas de soutien. Plus de la moitié des bases militaires au Canada sont privées des services d'un psychiatre.
Ces pénuries ne passent pas inaperçu. Elles ont des répercussions non seulement sur l'accès aux soins et leur qualité, mais le moral. Lorsque je parle de désespoir, imaginez ce qu'endure un militaire en service actif, blessé en Afghanistan, qui doit attendre près de deux ans avant d'obtenir un diagnostic et qui n'a pas accès au soutien et aux services dont il a besoin avant qu'un diagnostic ait été posé. Voilà la situation à laquelle sont confrontés nos militaires.
Le gouvernement nous fait de beaux discours au sujet des mesures qu'il prend, mais les militaires avec lesquels j'ai discuté à Petawawa racontent une toute autre histoire. Ce qu'ils vivent ne correspond pas aux discours du gouvernement et des hauts gradés des forces armées, ce qui contribue à leur désespoir.
J'attire l'attention de la Chambre sur la Recommandation 2 du rapport du comité permanent auquel j'ai fait référence, intitulé « Pour de meilleurs soins: services de santé offerts au personnel des forces canadiennes, en particulier dans le cas des troubles de stress post-traumatique ».
[Français]
Recommandation 2: Le ministère de la Défense nationale devrait faire faire une vérification indépendante des pratiques de gestion des soins fournis aux militaires afin de déterminer l’étendue de l’écart entre la politique que les Forces canadiennes ont énoncée et les pratiques observées dans le traitement et les soins offerts couramment aux blessés des Forces canadiennes. Cela fait, les mesures nécessaires devront être prises, dans toute la chaîne de commandement, pour éliminer cet écart et améliorer les soins aux patients.
[Traduction]
Il y a quatre ans, on pouvait déjà constater clairement qu'il y avait un écart entre ce qui était dit et la réalité. Le comité avait recommandé que la situation soit réglée, et ce, dans toute la chaîne de commandement. Qu'a fait le gouvernement à cet égard? Rien du tout.
C'est ce qui est ressorti d'une rencontre que j'ai eue avec les dirigeants de la Direction de l'Alberta—Territoires du Nord-Ouest de la Légion royale canadienne. Ils m'ont dit que les militaires souffrant de blessures psychologiques doivent attendre des mois avant de recevoir un diagnostic, sans lequel ils n'ont pas accès aux soins dispensés par les cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel auxquels ils auraient normalement droit. J'ai appris que la légion payait, à même son maigre budget, le loyer de militaires blessés ayant été libérés des forces armées qui ne reçoivent pas leurs prestations de retraite dans un délai raisonnable et se retrouvent donc dans l'incapacité de payer leur loyer. La légion doit fournir du financement pour combler les lacunes créées par le gouvernement en raison de son manque de volonté de corriger la situation.
Le général à la retraite, Rick Hillier, ancien chef d'état-major de la Défense, a bien résumé la question lorsqu'il a tenu les propos suivants:
Je crois que le problème n'est plus seulement d'ordre médical. Je crois que de nombreux jeunes hommes et jeunes femmes ont perdu confiance en la capacité de notre pays à les soutenir.
Quel triste constat, n'est-ce pas? Quelle tristesse doivent ressentir les Canadiens en sachant que les militaires qui servent si bien notre pays ne reçoivent pas le soutien qu'ils méritent. Le gouvernement équilibre son budget aux dépens des anciens combattants et des membres des Forces armées canadiennes. Le général Hillier a raison: le problème n'est plus simplement d'ordre médical. Le gouvernement laisse tomber ceux qui l'ont servi.
Lorsque les Forces armées canadiennes ne peuvent pas dépenser les fonds qui leur sont alloués, l'argent retourne dans les coffres du fédéral en tant que crédits non utilisés. En 2011 seulement, le ministère de la Défense nationale a rendu au Trésor fédéral 1,5 milliard de dollars en fonds inutilisés. On annonce l'octroi de crédits, mais ceux-ci deviennent périmés et doivent être rendus. On annonce que les problèmes seront réglés, mais on ne fait rien.
Jusqu'à présent, 7 milliards de dollars n'ont pas été dépensés par le ministère de la Défense nationale. Quelle aide aurait-on pu apporter avec ces fonds?
Pourquoi le gouvernement dit-il remédier à ces problèmes et combler ces lacunes quand on sait que les fonds disponibles sont reversés aux recettes générales au lieu de servir à embaucher les professionnels de la santé nécessaires? Il n'est pas seulement question de soins en santé mentale ou de la fermeture de bureaux de services aux anciens combattants.
J'aimerais savoir combien d'argent on économise avec la fermeture de ces neuf bureaux qui offrent des services personnalisés essentiels aux anciens combattants blessés. Combien d'argent économise-t-on? Quel pourcentage cela représente-t-il par rapport aux 7 milliards de dollars non dépensés du budget de la Défense nationale?
Il est évident que, à part pour participer à des séances de photos, le gouvernement ne prend aucun engagement envers les anciens combattants et les militaires pour leur fournir les ressources dont ils ont besoin. Outre les fonds non dépensés, le gouvernement impose carrément des compressions à l'ensemble des Forces armées canadiennes.
À la fin de 2012, le lieutenant-général Peter Devlin, commandant de l'armée, a présenté un témoignage renversant devant un comité du Sénat. Il a révélé que le budget de fonctionnement de la force terrestre avait subi des compressions incroyables de 22 %, une donnée qui ne figure nulle part dans les documents publics de la Défense.
L'instruction a été particulièrement touchée. Selon le lieutenant-général Devlin, les budgets de formation ont probablement été réduits d'au moins 45 %. D'ici 2014-2015, l'armée disposera seulement de 75 % du budget qui lui avait été accordé trois ans auparavant. Avec l'examen stratégique et le plan d'action pour la réduction du déficit, les Forces armées canadiennes reçoivent 2,7 milliards de dollars de moins que prévu et que promis par le gouvernement, qui a annoncé à grand bruit sa stratégie en matière de défense. C'est ce que le gouvernement appelle la stratégie de défense Le Canada d'abord, et que j'appelle plutôt la stratégie de défense ratée des conservateurs.
Le fondement de la stratégie était stable et assurait des hausses de financement pendant 20 ans. Ce n'est toutefois pas ce qui s'est passé. À partir de 2010, le ministère a dû, en raison du gel des dépenses, utiliser son propre budget pour couvrir les augmentations de salaire obligatoires et réduire ses dépenses dans d'autres secteurs. Depuis, les coupes budgétaires ont atteint des milliards de dollars. La stratégie des conservateurs en matière de défense est un échec, un échec dont nos militaires et nos anciens combattants paient le prix chaque jour.
Toutes ces coupes ont des conséquences concrètes. Le Réseau de transition des vétérans, fondé par MM. Marvin Westwood et David Kuhl, de l'Université de la Colombie-Britannique — située dans ma circonscription, Quadra —, fournit depuis 1999 une aide précieuse aux militaires de retour au pays. À ce jour, le ministère de la Défense nationale n'a toujours pas financé la participation d'une seule personne. Pour sa part, le ministère des Anciens Combattants a financé la participation de huit personnes seulement, alors qu'un grand nombre d'anciens combattants pourraient bénéficier de ce programme. Le ministère s'est ensuite servi de cet exemple pour vanter les mérites du gouvernement, alors qu'il n'avait financé que huit participants. Pas huit événements ni huit ateliers, mais bien huit anciens combattants.
Quand il a témoigné devant le Comité de la défense nationale, le directeur exécutif de l'organisme a dit ceci:
En principe, les gens du ministère parlent d'appuyer notre programme, mais je suis certain que, vu les compressions budgétaires actuelles, tout le monde commence à se demander d'où viendra l'argent.
Cet exemple montre, une fois de plus, que le gouvernement est incapable de concrétiser ses promesses.
Les conservateurs ont même sabré dans des services de base, notamment les bureaux où les anciens combattants peuvent obtenir de l'appui et les logements destinés aux familles des militaires.
Les conservateurs couperont 781 emplois au ministère des Anciens Combattants d'ici 2014–2015, soit 22 % du personnel, en plus de fermer les neuf centres de services aux anciens combattants. En quoi ces mesures amélioreront-elles les services offerts aux anciens combattants? Le service ne sera pas meilleur, de toute évidence: il sera pire. Au lieu de soutenir les anciens combattants, le gouvernement cherche à rogner leur rente de retraite. Au lieu d'utiliser ses maigres ressources pour servir les anciens combattants, le gouvernement préfère utiliser cet argent pour payer des avocats quand des anciens combattants le poursuivent en justice pour réclamer des services. Les priorités du gouvernement sautent aux yeux: il défend ses propres intérêts, et non ceux des militaires et des anciens combattants.
Pour terminer, j'aimerais souligner que le soutien des militaires et des anciens combattants est un enjeu qui dépasse les distinctions entre conservateurs, libéraux et néo-démocrates.
C'est une question humaine qui concerne les Canadiens et qui porte sur la différence entre le bien et le mal. C'est une question de volonté et d'intention. Il faut agir, et non se contenter de parler. Les militaires canadiens défendent les intérêts du Canada tous les jours. Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas la même chose pour eux?
Le gouvernement semble disposé à consacrer du temps, de l'argent et du capital politique à la commémoration des anciennes batailles. Nous préférerions qu'il consacre ce temps, cet argent, ce capital politique et son énergie à soutenir les militaires et les anciens combattants canadiens en leur donnant les ressources dont ils ont besoin et qu'ils méritent aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, permettez-moi de préciser tout de suite que j’aurai le plaisir de partager mon temps de parole avec la députée de .
Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole pour appuyer la motion proposée par le député de . Je crois qu’il est très important de reprendre le texte de la motion car elle fera l’objet d’un vote. Il faudrait donc que les Canadiens puissent nous suivre et comprendre les mesures très particulières que nous demandons à tous les députés d’appuyer afin d’assurer le meilleur soutien possible à nos anciens combattants qui nous ont servis avec honneur.
La motion invite simplement la Chambre à veiller à ce que les hommes et les femmes qui ont servi leur pays avec bravoure au sein des Forces canadiennes puissent compter sur le soutien du gouvernement lorsqu’ils en ont besoin et qu’à cet égard, le gouvernement devrait, premièrement, s’attaquer immédiatement à la crise que vivent les militaires et les anciens combattants canadiens, en engageant les professionnels de la santé mentale requis; deuxièmement, annuler sa décision de fermer des bureaux de services aux anciens combattants; et, troisièmement, accorder la priorité au déroulement et à l’aboutissement de plus de 50 commissions d’enquête sur les suicides de militaires, afin que les familles éplorées puissent obtenir des réponses et faire leur deuil.
Je crois que ce sont là des demandes très raisonnables. Elles viennent de ceux qui ont servi et de leur famille.
Je voudrais également présenter mes condoléances aux familles récemment touchées par ces suicides.
Au nom de nos anciens combattants et de leur famille, je demande à tous les députés d’appuyer la motion.
Nous envoyons nos militaires dans des zones de conflit où ils subissent des conditions très difficiles. Ils sont témoins des atrocités de la guerre. Il est probable que ces circonstances causeraient un traumatisme mental à n’importe qui. Il est donc important pour nous, parlementaires, de défendre les intérêts de nos militaires et de veiller à ce qu’ils puissent bénéficier de services médicaux adéquats à leur retour, qu’ils souffrent de troubles mineurs, d’état de stress post-traumatique ou d’autres problèmes. Beaucoup de ceux qui ont des troubles mentaux peuvent également souffrir de certaines incapacités physiques à cause des répercussions de leur état mental sur leur santé et sur leur famille.
Nous exhortons tous les députés à examiner soigneusement la motion et à se rendre compte du caractère raisonnable des demandes qui y sont faites. C’est vraiment le moins que nous puissions faire pour nos anciens combattants.
Beaucoup de ceux qui ont été récemment déployés en Afghanistan n’en étaient pas à leur premier tour de service, loin de là. Par conséquent, ils ont été soumis à un stress considérable. Comme mes électeurs et tous les habitants d’Edmonton, je suis très consciente de la contribution de nos militaires, et j’en suis très fière et très reconnaissante. Je tiens en particulier à souligner le rôle de la garnison d’Edmonton dont les membres ont continuellement participé à la mission en Afghanistan. J’ai eu le privilège d’assister récemment à la cérémonie commémorative organisée en l’honneur de la garnison à l’hôtel de ville.
J’ai également eu l’honneur d’assister, en compagnie de l’ancien ministre de la Défense, à l’une des cérémonies de rapatriement à Petawawa. Je peux dire aux députés que cette expérience a suscité en moi de très fortes émotions, m’ayant fait prendre conscience d’une façon très concrète des sacrifices consentis non seulement par nos soldats, mais aussi par leurs familles.
Il est absolument essentiel pour nous d’assurer à nos militaires les meilleurs services médicaux possibles.
Mon père a participé à la Seconde Guerre mondiale, dans les forces aériennes. Je n’ai jamais eu l’occasion de parler avec lui de la guerre car, contrairement à beaucoup de ses amis, il refusait d’aborder le sujet. Je suppose que les gens de sa génération préféraient garder ces choses pour eux-mêmes, surtout s’ils ont vécu des expériences traumatisantes. Je regrette aujourd’hui de ne pas avoir su profiter de l’occasion. Toutefois, beaucoup de ses amis, de ses camarades de combat et de membres de notre famille nous ont souvent régalés dans notre enfance en nous racontant différents épisodes de la guerre. L’un d’entre eux, en particulier, était un héros: il s’agissait d’un pilote de chasseur dont l’appareil avait été abattu et qui avait lui-même été fait prisonnier. Par conséquent, j’étais très au courant de ce qui se passait au cours des opérations militaires. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de voir mon grand-oncle, qui avait combattu dans la Première Guerre mondiale et qui était tombé au champ d’honneur. Bref, ma famille a fait sa part au service de notre pays.
J’ai grandi en éprouvant une grande fierté à l’égard de nos forces armées, et je continue à me réjouir du fait que nos militaires servent dans ma ville. En effet, 5 000 membres des Forces canadiennes et leurs familles vivent à Edmonton. C’est une raison de plus pour moi de prendre leur part et d’essayer de les faire bénéficier du meilleur soutien possible.
Au début de la mission en Afghanistan, 750 soldats du 3e bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, ont été déployés. La même unité a continué à servir tout le long de la mission. Comme mes collègues l’ont mentionné, les anciens combattants ne devraient pas avoir, à leur retour chez eux, à se battre pour obtenir les services de santé et les avantages financiers auxquels ils ont droit. Il est impératif pour nous, à titre de députés, de tenir le gouvernement responsable de la prestation de ces services au moment voulu.
J’ai été absolument consternée par l’attitude du présent gouvernement. Ce ne sont pas les seuls procès en cause. Le gouvernement semble avoir tendance à traîner les Canadiens en justice au lieu de leur offrir les services dont il est responsable. Il y a eu un long procès qui a coûté des millions de dollars. Les anciens combattants ont finalement gagné, ce qui a mis fin à la récupération de leurs prestations d’invalidité. Comme mes collègues l’ont mentionné, l’autre procès relatif à la responsabilité fiduciaire du gouvernement envers les militaires est actuellement en cours. Nous croyons fermement que le gouvernement devrait renoncer à gaspiller l’argent des contribuables en se battant contre nos militaires devant les tribunaux et leur accorder plutôt les prestations qu’ils méritent.
Les récents suicides sont des tragédies qui auraient peut-être pu être évitées. Nous n'affirmons pas que le manque de services en est la cause directe, mais tout service de santé supplémentaire qui peut être fourni aidera à éviter de telles tragédies. Plusieurs députés ont déjà parlé de suicides survenus au sein de leurs propres familles. Ils nous ont exhorté de faire en sorte qu'une plus grande attention soit accordée aux services de soutien en matière de santé mentale.
La Bibliothèque du Parlement vient de publier un rapport sur les questions courantes liées à la santé mentale au Canada. Ce document mentionne qu'un financement et un investissement accrus dans la promotion de la santé mentale entraîneraient sans doute des économies à long terme. Ces économies se chiffreraient non seulement en dollars mais aussi en vies. Il ne fait aucun doute qu'il faut accorder une plus grande attention à ce volet.
L'augmentation du nombre de suicides chez nos anciens combattants est un problème. Il ne suffit pas de se contenter de dire aux anciens combattants de demander de l'aide. Mon expérience auprès de personnes qui souffrent de problèmes psychologiques m'a enseigné qu'il faut surveiller ces personnes, que ce soit au sein de notre famille, de notre voisinage ou des forces armées.
Il ne fait aucun doute que des mesures supplémentaires s'imposent. Certaines ont été proposées par l'ombudsman des vétérans, par des comités parlementaires, ainsi que par des députés ici aujourd'hui. J'encourage tous mes collègues à accorder l'attention voulue à ces recommandations.
Premièrement, il faut réduire les compressions qui touchent les bureaux de services aux anciens combattants. J'entends toujours le même argument, que ce soit lorsque nous demandons des études sur la santé ou sur l'incidence d'activités industrielles, ou de toute activité qui se déroule en milieu rural. On nous dit que la faible population ne justifie pas les dépenses ou les mesures nécessaires. Même s'il s'agit de petits bureaux en milieu rural, il importe que les gens aient un accès égal aux services. Je veux avoir l'assurance qu'ils ne seront pas privés de ces services du simple fait qu'ils ne vivent pas à proximité d'un grand centre. N'oublions pas qu'un grand nombre de membres des Premières Nations ont servi dans les forces armées et qu'ils vivent souvent en milieu rural, loin des grands centres.
Comme certains députés l'ont souligné, les forces armées et les anciens combattants relèvent exclusivement de la compétence fédérale. Les hôpitaux et les centres de soins de longue durée comme le Kipnes Centre for Veterans à Edmonton, sont une grande source de préoccupation. Je suis très fière de ce centre. C'est un endroit fantastique. Toutefois, il est très important de songer à l'avenir de ces services.
Un bon nombre d'anciens combattants reviennent à la maison. Les anciens combattants de la Première Guerre mondiale ne sont plus avec nous. Ceux de la Seconde Guerre mondiale sont en train de nous quitter et ils cessent progressivement d'utiliser ces services. Par conséquent, il importe que ces services de qualité soient disponibles à tous nos anciens combattants. Tous devraient bénéficier du même traitement lorsqu'ils rentrent au pays.
J'ai eu l'occasion de rendre visite à un ami très cher de mon père qui vivait au centre Kipnes. Il était très en colère parce que son épouse, qui n'était pas militaire, n'était pas autorisée à vivre avec lui. Il en a fait une dépression.
Il y a bien des politiques qui devraient être réexaminées. En investissant un peu d'argent, on pourrait peut-être mieux répondre aux besoins des anciens combattants. Une ligne 1-800 ne suffit pas. Je reçois sans arrêt des plaintes à mon bureau au sujet des lignes 1-800 d'autres services, notamment celles des pensions et de l'immigration. Tâchons de mieux traiter les anciens combattants.
J'aimerais conclure sur une phrase qu'a prononcée le député de avant le congé des Fêtes, qu'il avait lue sur la pierre tombale d'un soldat mort au combat lors de la Première Guerre mondiale. L'épitaphe se lisait comme suit: « Ce soldat canadien a quitté son pays pour que vous puissiez vivre dans le vôtre. »
Nous ne devons jamais oublier leur sacrifice. En retour, nous devons veiller à ce que ce tous les anciens combattants aient accès à ces services.
:
Monsieur le Président, je suis reconnaissante d'avoir l'occasion d'exprimer ma tristesse, et surtout mon indignation, quant au sort que ce gouvernement réserve à nos militaires et à nos vétérans.
J'ai l'honneur de donner mon soutien à ces hommes courageux qui ont tant donné et qui se sont tant dévoués pour notre pays et pour nos valeurs.
Le Canada s'est toujours porté au premier rang de la défense des droits et des libertés chers à tous les Canadiens.
Les hommes et les femmes qui s'engagent dans les Forces armées canadiennes sont appelés à risquer leur vie pour défendre nos droits et libertés. Nous leur sommes reconnaissants de l'immense sacrifice qu'ils font pour nous tous.
Par cet engagement, notre société contracte une dette envers ces hommes et ces femmes d'exception. Quoi qu'il puisse leur arriver au cours de leur mission, nos militaires, nos vétérans et leur famille doivent savoir qu'ils peuvent compter sur notre soutien sans faille.
Encore une fois, ce gouvernement se dérobe à son devoir. Il vient de rompre le pacte social qui unit la nation canadienne à son armée.
Encore une fois, l'action de ce gouvernement et les méthodes désinvoltes de ses membres démontrent le cynisme dont sont capables les conservateurs à l'égard de la population canadienne.
J'aimerais rappeler les faits les plus récents dans cette affaire. Les faits viennent jeter une lumière crue sur l'aveuglement des conservateurs en ce qui concerne l'état de nos vétérans et des membres des Forces armées canadiennes.
En deux mois, huit militaires de tout rang ont choisi de s'enlever la vie.
Que fait le pour tenter d'enrayer ce fléau? A-t-il annoncé plus de moyens en santé mentale pour les militaires ou une nouvelle approche pour traiter les syndromes post-traumatiques? Non.
Le ministre s'inscrit dans la droite ligne du gouvernement conservateur. Dans une pure logique comptable, il sabre dans les services, là où les besoins sont les plus criants.
Pendant que ceux qui ont versé leur sang pour la défense du pays se donnent la mort par désespoir, le ministre ferme les centres de service aux anciens combattants.
Ainsi, les bureaux de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Ontario, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve seront fermés dès demain. Celui de Prince-George, en Colombie-Britannique, a déjà cessé ses activités.
Tentant de faire face aux critiques, le a soutenu que les anciens combattants dont les bureaux seront fermés pourront faire appel à Service Canada, notamment grâce à leurs services en ligne et à distance.
Prenons un exemple de la qualité de ces services. Le caporal Bruce Moncur, blessé lors de son déploiement en Afghanistan, en 2006, est un jeune homme qui sait se servir d'un ordinateur. Ce sous-officier a affirmé à la presse avoir passé une semaine à naviguer à travers la bureaucratie du ministère pour parvenir à remplir les formulaires en ligne.
Imaginons un instant des vétérans de 90 ans face à la même situation. Qui peut raisonnablement penser qu'un vétéran de 90 ans peut aisément accéder à un service quelconque sur Internet? Décidément, les conservateurs ne veulent rien voir de la situation des personnes en difficulté.
Il y a pire que de retirer le service à ces hommes qui ont combattu et qui ont souffert pour la défense de nos valeurs: il y a l'attitude du ministre responsable des anciens combattants. En effet, mardi, alors qu'il devait rencontrer les représentants des vétérans venus lui présenter leurs doléances, le ministre a d'abord préféré ne pas se présenter à cette rencontre. Puis, revenant sur sa décision, il les a reçus, pour mieux leur claquer la porte au nez.
L'émoi était vif, si vif que dans tous le pays, les associations d'anciens combattants et les membres de la Légion royale canadienne réclament la démission du ministre.
Non content de trahir ceux qui l'ont fidèlement servi, le gouvernement, par la voix de l'honorable député d', laisse entendre que ces vétérans, dont certains ont combattu durant la Seconde Guerre mondiale, sont manipulés par les médias et par l'Alliance de la fonction publique du Canada. Nous nageons en plein fantasme.
Qui peut raisonnablement croire que des soldats qui ont survécu au débarquement en Normandie, à la guerre de Corée ou à l'intervention en Afghanistan sont des hommes manipulables? La réalité est que le gouvernement conduit une politique injuste qui consiste à retirer toujours plus aux faibles et aux déshérités.
Il applique cette idéologie mécaniquement, sans une once d'humanité. Il ne recule devant rien. J'en veux pour preuve que le ministère des Anciens Combattants a osé réclamer 581 $ de pension d'invalidité à la famille de la caporale Leona MacEachern, la raison étant que cet argent avait été versé après que celle-ci se soit suicidée le jour de Noël.
Tous les services publics sont touchés par cette politique destructrice. Toute la population en souffre. Le mal que le gouvernement cause à nos concitoyens est immense. Il ne l'effacera pas avec de vaines paroles d'excuse. Pour réparer l'injustice qui leur est faite par ce gouvernement, nous devons désormais parler le langage que nos militaires et nos vétérans comprennent: les actes et l'honneur.
Nous, députés du NPD, regardons la réalité sereinement, sans a priori. Depuis toujours, le NPD est à l'avant-garde en matière de propositions destinées à améliorer les programmes et les services offerts aux membres, aux retraités et aux familles des Forces armées canadiennes. C'est pourquoi, aujourd'hui, le NPD a une réponse simple et concrète à la crise que traversent nos militaires et nos vétérans. En priorité, nous avons le devoir de donner accès à des soins de santé mentale appropriés à tous les militaires, à tous les vétérans et aux familles qui souffrent de syndrome de stress post-traumatique ou de blessures liées au stress opérationnel. Pour cela, deux actions s'imposent.
Tout d'abord, il faut encourager les membres des forces armées qui en ont besoin à avoir recours à cette aide. Nous comprenons la difficulté pour des gens formés à la vie militaire de se résoudre à rechercher une aide extérieure. Cependant, elle existe et elle est efficace. Trop peu de nos militaires y ont recours. Il nous faut les encourager et les soutenir.
Toutefois, cette aide connaît encore trop de lacunes matérielles. Pour y remédier et fournir le plus large accès possible, nous devons engager autant de spécialistes en santé mentale que nécessaire. Il n'est pas question de commencer à regarder à la dépense, dans ce dossier. Nos militaires risquent leur vie. Ils n'ont pas à quémander pour obtenir de l'aide.
La transition vers la vie civile est également une étape cruciale de la vie de nos militaires où nous pouvons intervenir pour les aider. Nous connaissons toute l'importance d'entrer sur le marché du travail et de se sentir utile. Chaque homme et chaque femme a droit à cette dignité, nos militaires qui retrouvent la vie civile également.
Nous devons donc approfondir les programmes qui existent, tel que le programme de transition vers les métiers de la construction navale. Toutefois, nous devons aussi créer de nouvelles opportunités à l'aide d'incitations fédérales à l'embauche des anciens combattants. Nos vétérans, quel que soit leur âge, doivent avoir accès à un service personnalisé de la part du gouvernement fédéral. Nous devons donc revenir immédiatement sur la fermeture des bureaux de service pour les anciens combattants.
Enfin, pour soutenir les familles endeuillées par le suicide d'un militaire, nous devons tout mettre en oeuvre pour faire la lumière sur les circonstances de ces actes tragiques. Dès aujourd'hui, le gouvernement doit accroître ses efforts pour l'aboutissement des commissions d'enquête sur les suicides des militaires.
Pour conclure, je me permettrai de lire les quelques lignes de l'Acte du Souvenir:
Ils ne vieilliront pas
comme nous, qui leur avons survécu.
Ils ne connaîtront jamais
l'outrage ni le poids des années.
Quand viendra l'heure du crépuscule
et celle de l'aurore,
nous nous souviendrons d'eux.
Nous nous souviendrons d'eux. Aujourd'hui, le temps est venu de nous souvenir d'eux. C'est pourquoi j'appelle tous les députés, d'où qu'ils viennent, à soutenir la motion présentée. Faisons preuve d'humanité envers nos vétérans. Tendons-leur la main; ils le méritent.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le .
Tout d'abord, permettez-moi d'offrir mes plus sincères condoléances à tous ceux qui ont été touchés par les événements tragiques des derniers mois. Nos pensées et nos prières accompagnent les familles et les amis de ces personnes, ainsi que tous les militaires canadiens.
Le suicide d'un proche est un événement qui bouleverse une vie à jamais. Je suis persuadé que plusieurs d'entre nous présents ici aujourd'hui peuvent en attester. Il s'agit d'une tragédie dans le vrai sens du terme. Permettez-moi de dire clairement à la Chambre que nous sommes tous responsables des membres de notre entourage. Continuons d'éliminer les préjugés associés aux questions de santé mentale.
Cette semaine, à l'instar de plusieurs de mes collègues de la Chambre, je me suis réjoui de l'extraordinaire taux de participation des Canadiens à la journée Bell Cause pour la cause, qui s'est déroulée le 28 janvier. D'un bout à l'autre du pays, les Canadiens ont communiqué ensemble par divers moyens, dont les médias sociaux, pour dire à leurs concitoyens qui souffrent de problèmes de santé mentale qu'ils ne sont pas seuls. Tous les Canadiens ont un rôle à jouer à l'égard de cet enjeu important.
Pour s’attaquer réellement aux problèmes de santé mentale, il faut reconnaître les symptômes et demander et obtenir l’aide requise. Voilà pourquoi notre gouvernement a annoncé, en 2012, un investissement supplémentaire de 11,4 millions de dollars dans les programmes de santé mentale des Forces canadiennes. Ce montant s’ajoute aux 420 millions de dollars environ dépensés chaque année pour les soins de santé dans les Forces, dont 50 millions sont affectés précisément à la santé mentale.
Les hommes et les femmes en uniforme qui servent notre pays avec autant de dignité sont exposés à des dangers et à des événements bien particuliers. Faire partie des Forces canadiennes est plus qu’un emploi, c’est une façon de vivre. Chaque jour, les hommes et les femmes qui portent l’uniforme acceptent de faire passer leur vie personnelle au second plan pour servir le pays, parce qu’ils se sont engagés à protéger le Canada et les Canadiens. Ils peuvent être déployés sans préavis pour servir dans des opérations, au pays ou à l’étranger, obligés de quitter leur famille, leurs amis et le confort de leur foyer.
L’étendue du travail qu’ils ont à accomplir comporte des dangers physiques. Cela ne fait aucun doute. Toutefois, il faut reconnaître le stress mental très grand causé par beaucoup d’aspects de la vie militaire, que la personne soit postée outre-mer ou au pays.
Nous prenons très au sérieux le problème du suicide des membres. Des efforts importants sont déployés pour repérer les membres qui risquent de vivre des problèmes de santé mentale et pour leur fournir un soutien, que ce soit un traitement, du counselling ou d’autres formes d’aide.
Lorsqu’on parle du suicide chez les militaires, on parle inévitablement du syndrome de stress post-traumatique, ou SSPT, et d’autres traumatismes liés au stress opérationnel, ou TSO. Le Canada est reconnu comme un chef de file mondial dans la lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale et la sensibilisation au SSPT et aux TSO.
Au cours de la dernière décennie, les Forces canadiennes ont mis en place toute une série de programmes afin d’améliorer les soins fournis pour les problèmes liés aux déploiements, et cela commence par la prévention.
Pour accroître la sensibilisation à la santé mentale, nous avons chargé un groupe d’intervenants d’élaborer une stratégie nationale d’éducation qui permet d’améliorer les services déjà offerts aux membres des Forces canadiennes et à leurs familles. Le programme En route vers la préparation mentale est en cours de mise en œuvre pour les dirigeants et le personnel des Forces armées canadiennes et leurs familles.
Les questions relatives à la santé mentale et au stress opérationnel sont également traitées dans le programme de formation des dirigeants de façon qu’elles soient bien comprises et prises au sérieux à tous les échelons des Forces canadiennes.
Jusqu’à maintenant, plus de 50 000 membres des Forces canadiennes ont reçu une certaine formation sur la santé mentale, et nous offrons, avant et après les déploiements, un programme complet pour aider les membres à faire face aux difficultés inhérentes à leurs missions. Ces programmes comportent un filtrage et une formation concernant la préparation mentale ainsi qu’un meilleur dépistage après le déploiement, et ils permettent d’obtenir une évaluation de la santé physique et psychologique des militaires.
Lorsqu’un traitement pour le SSPT est nécessaire, les Forces canadiennes recourent aux meilleures pratiques; elles mettent l’accent sur la détection précoce et l’accès rapide à des soins dont la validité est prouvée. Les soins destinés aux membres qui souffrent du SSPT sont offerts dans divers programmes.
Les sept centres qui ont été mis sur pied — à Ottawa, à Halifax, à Valcartier, à Edmonton, à Victoria, à Gagetown et à Petawawa — font partie d'un système amélioré de soins de santé mentale interdisciplinaires.
Le programme Soutien social pour les blessures de stress opérationnel, le programme SSBSO, est un réseau de soutien national offert par des pairs qui aborde la question des préjugés et qui est destiné aux membres blessés et à leur famille. Il comporte aussi un programme de soutien par des pairs pour le deuil, afin d'aider ceux qui ont perdu un proche.
Le programme d'aide aux membres des Forces canadiennes est un service de consultation volontaire et confidentiel qui vient en aide aux membres aux prises avec des préoccupations et à leur famille. Une ligne téléphonique sans frais est ouverte 24 heures sur 24 et le service est offert par des professionnels. De plus, les centres intégrés de soutien du personnel offrent, en partenariat avec Anciens Combattants Canada, une gamme complète de services de soutien et d'orientation. Nous jouons aussi un rôle actif dans le domaine de la recherche.
Le ministère de la Défense nationale travaille en collaboration avec Anciens Combattants Canada et avec la GRC à la mise sur pied de pratiques exemplaires en matière d'éducation et à l'élaboration d'une stratégie commune en matière de santé mentale dans le cadre du projet conjoint sur les soins de santé mentale. En collaboration avec d'autres centres et avec nos alliés internationaux, le ministère de la Défense nationale poursuit ses recherches afin de comprendre le trouble de stress post-traumatique.
Enfin, en septembre dernier, la Stratégie du médecin général en matière de santé mentale a été rendue publique. En se penchant de façon ouverte et honnête sur l'état et les effets de la maladie mentale dans les Forces armées canadiennes et dans la société canadienne en général, la stratégie a repéré les points à améliorer et a établi les priorités et les domaines d'intérêt pour les cinq prochaines années. Parmi les priorités stratégiques, on compte notamment l'augmentation du nombre de partenariats avec des organismes internes et externes, l'amélioration de l'efficacité du système de santé mentale et l'amélioration des communications internes et externes.
J'aimerais aussi prendre quelques instants pour préciser le rôle et le but des commissions d'enquête. Dès que nous sommes mis au fait du suicide d'un membre des Forces armées canadiennes, le médecin général ordonne que des professionnels de la santé mènent un examen technique, qui servira à établir précisément les circonstances entourant le décès et à déterminer si, compte tenu des renseignements disponibles au moment du décès, des mesures auraient pu être prises pour l'éviter. Les Forces armées canadiennes sont ainsi immédiatement en mesure d'établir si une révision de ses processus, de ses procédures ou de ses programmes s'impose.
En revanche, les commissions d'enquête mènent des enquêtes internes de nature administrative et non judiciaire visant à établir les faits; elles sont lancées pour examiner des événements importants ou complexes et pour en faire rapport. Elles visent à aider le chef d'état-major de la défense et d'autres membres de la chaîne de commandement à mieux comprendre un incident qui a nui au bon fonctionnement des Forces armées canadiennes. Les commissions d'enquête ne sont donc pas seulement constituées lors du suicide d'un militaire. Les Forces armées canadiennes ont toutefois comme politique de former une commission d'enquête lors de chaque suicide.
Je tiens à informer la Chambre que le , comme nous venons tout juste de l'entendre, a fait savoir à la chaîne de commandement qu'il s'inquiétait grandement du fait que tant de commissions d'enquête étaient en cours. Le chef d'état-major de la défense a donc récemment donné un mandat spécial à une équipe afin que ces commissions d'enquête soient menées à terme le plus rapidement possible. Ces deux processus nous permettront d'améliorer le régime et de réduire le risque de suicide à l'avenir.
Les Forces armées canadiennes ont fait d'énormes progrès au cours des dernières années en ce qui concerne le soutien qu'elle offre aux militaires qui souffrent de troubles de santé mentale liées au déploiement. À l'heure actuelle, notre effectif compte environ 400 professionnels de la santé mentale et nous cherchons à en embaucher d'autres. Nous offrons des soins de santé mentale dans 38 détachements et cliniques de soins primaires ainsi que dans 26 cliniques de santé mentale réparties partout au Canada, et nous appuyons les militaires pendant l'ensemble de leur carrière.
On en demande beaucoup aux soldats des Forces armées canadiennes, et ils livrent chaque jour la marchandise. Leur travail comporte des risques et des obstacles auxquels la plupart des députés ne seront jamais exposés. Les soldats qui ont des problèmes de santé mentale méritent que nous les aidions. Notre société en a le devoir moral. C'est le moins que nous puissions faire pour ces personnes prêtes à faire le sacrifice ultime pour nous. Je les assure que le gouvernement est déterminé à faire fond sur ce qu'il a déjà accompli pour s'attaquer aux problèmes de santé mentale dans les Forces armées canadiennes, et à faire tout en son pouvoir pour que nos soldats ne s'enlèvent pas la vie.
Cela dit, nous ne pourrons pas y parvenir seuls. Il y a une chose cruciale que nous pouvons faire, concrètement, en tant que société: faire ce qu'il faut pour déstigmatiser les problèmes de santé mentale et, surtout, inciter ceux qui en souffrent à obtenir de l'aide.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion qui nous est présentée. Avant toute chose, je voudrais offrir mes sympathies les plus sincères aux familles qui ont récemment perdu un être cher dans les circonstances tragiques que l'on sait.
Nous ressentons leur grande douleur et nous nous engageons à ne ménager aucun effort pour lutter contre les causes complexes du suicide et pour en cerner les réalités. Les solutions simples n'existent pas. Nous le comprenons, mais nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour surmonter le problème de la honte qui accompagne les maladies mentales. Nous voulons encourager tous les Canadiens qui souffrent à demander l'aide dont ils ont besoin.
De plus, je crois que tous les Canadiens méritent de savoir que leur gouvernement, notre gouvernement, défend avec fierté les intérêts des hommes et des femmes qui portent l'uniforme de notre pays ou qui l'ont déjà porté. Je suis sincèrement convaincu que quiconque prend le temps d'examiner en toute équité et en toute impartialité le bilan du gouvernement du Canada dans ce dossier constatera comme moi que nous ne nous sommes pas contentés de témoigner notre gratitude. Nous avons pris des mesures concrètes et importantes.
Dans les 10 minutes dont je dispose, je voudrais démontrer aux Canadiens qu'ils peuvent être fiers de ce que fait leur pays pour prendre soin des hommes et des femmes l'ayant servi magnifiquement et pour leur venir en aide.
L'appui du gouvernement envers les anciens combattants et leur famille se concrétise d'abord et avant tout par le biais d'Anciens combattants Canada. Ce ministère a un budget de 3,6 milliards de dollars. Évidemment, comme n'importe quel autre ministère, il pourrait dépenser davantage. Pour mettre les choses en perspective, soulignons que le budget d'Anciens combattants Canada est actuellement de 785 millions de dollars supérieur à celui qui avait été alloué en 2005. Le budget du ministère a donc connu une hausse de 27,5 % au cours des huit dernières années, période qui fût, ai-je besoin de le rappeler à la Chambre, pour le moins difficile sur le plan économique.
En fait, depuis 2006, lorsque le gouvernement a introduit la nouvelle Charte des anciens combattants, adoptée à l'unanimité par la Chambre, nous avons investi presque 4,7 milliards de dollars en argent frais pour bonifier les prestations et les services destinés aux anciens combattants. Bien que le montant de ces nouveaux crédits soit considérable, il ne constitue qu'une partie du tableau. Ce qui est beaucoup plus important, c'est la manière dont cet argent est dépensé.
Avant de lancer la nouvelle Charte des anciens combattants, le gouvernement canadien n'offrait principalement que la pension d'invalidité pour venir en aide aux anciens combattants; cette pension se chiffre à 800 $ par mois en moyenne pour un ancien combattant vivant seul. Des services de soins de santé et de gestion de cas s'ajoutent à cette pension.
Dans le meilleur des cas, le Canada fournissait tout au plus un chèque aux anciens combattants malades ou blessés et leur souhaitait bonne chance. Dans le pire des cas, on encourageait les anciens combattants, de plus en plus jeunes, à consacrer le reste de leur vie à prouver la détérioration de leur état de santé, dans l'espoir qu'on bonifie légèrement leur pension mensuelle.
En mettant l'accent sur les capacités plutôt que sur l'invalidité, la nouvelle Charte des anciens combattants a renversé la vapeur. En adoptant cette approche plus moderne et plus complète, le Canada est maintenant en mesure de fournir à la fois le soutien financier à court et à long terme dont les anciens combattants et leur famille ont besoin, tout en leur offrant ce qu'ils souhaitent plus que tout: le meilleur et le plus rapide rétablissement possible.
Grâce à la nouvelle Charte des anciens combattants, nous arrivons à le faire. Nous fournissons les soins et le soutien nécessaires aux anciens combattants pour faire une transition réussie à la vie civile, c'est-à-dire des services médicaux, psychosociaux, de réadaptation professionnelle et de transition de carrière, du soutien financier et des prestations de soins de santé, ainsi que des services de gestion de cas individuels.
Qu'est-ce que tout cela signifie, concrètement, pour les anciens combattants? Plusieurs choses. Par exemple, les anciens combattants devant suivre un programme de réadaptation à cause d'une blessure subie en service seraient admissibles à une assistance professionnelle pouvant s'élever à 75 800 $ pour les aider à commencer une nouvelle carrière. Si l'ancien combattant est trop grièvement blessé pour travailler, nous transférons ce soutien professionnel à l'époux ou à l'épouse et fournissons toutes sortes d'autres prestations.
De surcroît, si l'ancien combattant a une affection qui entraîne une incapacité grave et permanente pour laquelle il reçoit une indemnité d'invalidité, il est admissible à des prestations minimales annuelles qui s'élèvent, avant impôt, à 42 426 $. Ces prestations viennent s'ajouter à l'indemnité d'invalidité non imposable qui peut atteindre 301 275 $.
Par surcroît, nous avons toutes sortes de programmes pour répondre aux besoins quotidiens des anciens combattants. Par exemple, nous proposons de déblayer leur entrée de garage et de tondre leur gazon. Nous pouvons également venir chez eux leur préparer à manger ou bien leur livrer des repas. Les anciens combattants qui en ont besoin peuvent également bénéficier de la visite à domicile de professionnels de la santé et de gestionnaires de cas.
Nous pouvons rembourser les anciens combattants pour les frais de déplacement liés à leurs visites médicales et, dans certains cas, nous remboursons même les frais encourus par les anciens combattants qui ont besoin que quelqu'un les accompagne chez le médecin.
Nous sommes également déterminés à améliorer les programmes que nous offrons déjà. À cette fin, le Comité permanent des anciens combattants effectue actuellement un examen exhaustif de la Nouvelle Charte des anciens combattants. Nous souhaitons que le comité aille au-delà des améliorations considérables que nous avons apportées il y a deux ans et se penche sur la Nouvelle Charte des anciens combattants dans son ensemble, en s'intéressant tout particulièrement aux anciens combattants grièvement blessés, ainsi qu'aux mesures d'aide aux familles et à la prestation de programmes par le ministère.
À notre avis, cet examen est précisément ce qui s'impose. Nous pensons que c'est l'occasion parfaite pour tous les Canadiens de participer à une discussion honnête et ouverte sur les façons appropriées d'accroître notre appui à l'égard des anciens combattants et de leur famille.
C'est à juste titre que les Canadiens veulent avoir l'assurance que leur gouvernement s'occupe des anciens combattants et de leur famille. Je suis fier d'affirmer que c'est ce que nous faisons, comme nous l'avons toujours fait et comme nous le ferons toujours.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer la motion présentée par le député de . Cette motion vise à s’attaquer immédiatement à la crise que vivent les militaires et les anciens combattants canadiens, en engageant les professionnels de la santé mentale requis, à annuler la décision de fermer des bureaux de services aux anciens combattants et à accorder la priorité au déroulement et à l’aboutissement de plus de 50 commissions d’enquête sur des suicides de militaire, afin que les familles éplorées puissent obtenir des réponses et faire leur deuil.
J'aimerais commencer par raconter une histoire que je raconte tous les ans, le 11 novembre, à l'occasion du jour du Souvenir. Je la raconte aussi le 1er juillet chaque année. Il est su et connu que le 1er juillet, nous célébrons la fête du Canada, mais ce n'est pas tout le monde qui sait qu'à Terre-Neuve-et-Labrador, ce jour-là est aussi le jour du Souvenir. Les célébrations de la fête du Canada ne commencent pas avant midi dans ma province, le 1er juillet. Avant midi, on souligne le jour du Souvenir.
Le 1er juillet 1916 est reconnu comme étant le jour le plus sanglant de l'histoire de Terre-Neuve-et-Labrador. En effet, ce jour-là, près du village de Beaumont-Hamel, en France, pendant la bataille de la Somme, 801 officiers et soldats de Terre-Neuve-et-Labrador — la plupart étant encore adolescents ou au début de la vingtaine — ont donné l'assaut. Le lendemain matin, seulement 68 de ces 801 soldats ont répondu à l'appel. Les autres ont été tués, blessés ou portés disparus.
Voici ce qu'un général a écrit à celui qui était alors le premier ministre de Terre-Neuve, sir Edward Morris, au sujet du courage et de la discipline dont ont fait preuve les membres du Newfoundland Regiment lors de leur première bataille sur le front occidental, à Beaumont-Hamel:
Ce fut un magnifique exemple de vaillance exercée et disciplinée, et son offensive a échoué parce que des hommes morts ne peuvent plus avancer.
Pour moi, cette déclaration constitue le plus beau compliment que l'on puisse faire à un soldat.
Pour la petite nation qu'était Terre-Neuve, ces pertes ont été tout à fait dévastatrices. Toutes les villes, tous les petits ports isolés et toutes les familles en ont subi les contrecoups. Le Newfoundland Regiment a changé de nom en 1917 pour devenir le Royal Newfoundland Regiment. C'est la seule et unique fois dans l'histoire de l'armée britannique qu'une telle désignation a été accordée en temps de guerre.
Nos soldats qui ont participé à la Première Guerre mondiale étaient appelés les « fighting Newfoundlanders ». Cette appellation, qui existe encore aujourd'hui, fait surtout référence à l'esprit courageux qui animait les Terre-Neuviens.
Cela dit, nous n'avons pas seulement contribué à la Première Guerre mondiale en envoyant des soldats au front. Notre nation a accumulé une dette importante pour envoyer un régiment là-bas, et c'est en partie à cause de cette dette que nous avons été plongés dans une crise financière au cours des années 1930, qui a amené Terre-Neuve à renoncer à la démocratie et à s'en remettre plutôt à une commission de gouvernement. C'est la seule fois qu'une nation a volontairement renoncé à la démocratie.
Que ce soit lors de la Première Guerre mondiale, de la Deuxième Guerre mondiale, de la guerre de Corée, de la guerre du Golfe ou en Afghanistan, les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador ont toujours répondu à l'appel. Lorsqu'un Canadien décide de servir dans les forces, il accepte ce qu'on appelle la « responsabilité illimitée », c'est-à-dire le fait qu'il pourrait mourir en service, ce qui est sans contredit l'ultime sacrifice que l'on peut faire pour le Canada. En retour, nous devons fournir aux anciens combattants les meilleurs soins possible. Or, ils ne reçoivent pas les meilleurs soins possible.
Pourquoi suis-je de cet avis? Pourquoi les anciens combattants sont-ils eux aussi de cet avis? Parlons tout d'abord de santé mentale. Le personnel des Forces canadiennes reçoit-il des soins de santé mentale appropriés et en temps opportun? C'est une source de préoccupation depuis bien longtemps, et c'est d'autant plus d'actualité que la mission de combat en Afghanistan vient à terme et que des milliers de soldats reviennent à la maison souffrant de troubles mentaux. Un grand nombre de soldats et leurs proches affirment être incapables de recevoir de l'aide.
Il y a eu huit suicides au cours des deux derniers mois seulement. À l'heure actuelle, il y a au moins 50 commissions d'enquête qui se penchent sur des suicides de membres des Forces canadiennes.
Le 31 janvier, soit demain, huit bureaux régionaux de services aux anciens combattants fermeront, notamment celui de Corner Brook, à Terre-Neuve, ma province d'origine. Ce bureau fournit des services de première ligne à 1 500 anciens combattants sur la côte Ouest de l'île.
À cause de cette fermeture, les anciens combattants qui ont désespérément besoin de services de première ligne en personne devront conduire pendant 8, 9 ou 10 heures pour se rendre au bureau le plus près, à St. John's sur la côte Est de Terre-Neuve. Je répète: c'est un trajet de 8, 9 ou 10 heures.
Les conservateurs disent qu'on peut utiliser Internet ou communiquer par téléphone. Voici ce que Hedley Smith, un membre de la Légion royale canadienne qui habite Corner Brook, avait à dire au sujet d'Internet et du téléphone lors d'une manifestation tenue à l'extérieur du bureau de services aux anciens combattants de cette ville de la côte Ouest:
De nombreux vétérans sont sourds, vieux et handicapés, et lorsqu'ils parlent au téléphone, ils n'arrivent pas à entendre la personne au bout du fil. Ils ont besoin d'un service en personne. Cela s'impose.
Bertram Hillier a été l'un des derniers soldats du Royal Newfoundland Regiment à être envoyé outre-mer pour combattre lors de la Deuxième Guerre mondiale; il était alors âgé de 19 ans. Voici ce qu'il avait à dire au sujet de la fermeture du bureau de Corner Brook:
Je ne suis pas allé à l'école très longtemps, et ils m'aident entre autres à remplir les formulaires.
J'ai juste à venir ici et à demander ce que je veux, et il n'y a jamais de problèmes.
Il y a un problème maintenant.
Les anciens combattants qui ont accepté la responsabilité illimitée, qui ont servi leur pays et qui étaient prêts à faire le sacrifice ultime se sentent maintenant abandonnés par le gouvernement conservateur au pouvoir.
Les anciens combattants des Forces armées canadiennes ont servi leur pays avec courage et distinction. Notre responsabilité, notre devoir, c'est d'être présents lorsqu'ils ont besoin d'aide, au lieu de les abandonner en diminuant les budgets et les services qui leur sont destinés. J'appelle cela l'insulte suprême.
Le traitement que réserve le gouvernement conservateur à nos anciens combattants et à nos militaires est honteux. On a eu un autre exemple de cela cette semaine, lorsqu'une délégation d'anciens combattants des quatre coins du Canada — un d'entre eux est venu de Corner Brook —, s'est rendue à Ottawa pour rencontrer le . En désespoir de cause, ils sont venus ici pour tenter de persuader le gouvernement conservateur de revenir sur sa décision de fermer les huit derniers bureaux d'Anciens Combattants Canada au pays.
Qu'a fait le ? Après avoir fait poireauter les anciens combattants pendant 70 minutes, il a enfin daigné les rencontrer. Quand ces derniers lui ont fait part de leur mécontentement, il a tourné les talons. Depuis, le ministre a présenté ses excuses. C'est toujours ça de pris. Comme le député de l'a fait remarquer plus tôt aujourd'hui, « [...] on ne l'a pas vu sous son meilleur jour ».
Au bout du compte, à compter de demain, la côte Ouest de Terre-Neuve sera privée de son bureau d'Anciens Combattants Canada.
Paul Davis, un ancien combattant de Corner Brook, faisait partie de la délégation qui s'est rendue à Ottawa cette semaine. Au cours de notre rencontre, M. Davis, qui a 66 ans, m'a dit ce qui suit:
Sur la côte Ouest, 1 500 anciens combattants dépendent du bureau d'Anciens Combattants Canada situé à Corner Brook. Dorénavant, si nous avons des problèmes, nous n'aurons nulle part où aller et personne à qui parler.
Au bureau local de Service Canada, un employé s'occupera des questions touchant les anciens combattants. Toutefois, cet employé devra assumer la charge de travail des sept personnes qui travaillaient au bureau d'Anciens Combattants Canada. C'est inacceptable.
Que devrait-il se passer? Il faut embaucher les professionnels de la santé mentale qu'on nous promet depuis longtemps afin de venir en aide aux soldats et aux anciens combattants. Il faut les embaucher immédiatement. Il faut également annuler la décision de fermer les bureaux d'Anciens Combattants Canada et accorder la priorité au déroulement et à l’aboutissement de plus de 50 commissions d’enquête en cours sur des suicides de militaires. Voilà ce qui devrait être fait dès maintenant.
Comme le député de l'a dit, dans bien des cas, on extirpe les militaires du paradis — c'est-à-dire le Canada — pour les envoyer en enfer.
Les hommes et les femmes des Forces canadiennes ont protégé nos droits et c'est ce qu'ils continuent de faire. Nos anciens combattants, dont la plupart sont des aînés, doivent maintenant chercher à protéger leurs propres droits parce que le gouvernement conservateur les a abandonnés.
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Monsieur le Président, les événements malheureux de cette semaine auxquels le a été mêlé et la fermeture demain des centres des anciens combattants met au jour le ventre mou de ce monstre gouvernemental, un gouvernement mené par une idéologie insensible au lieu d’un souci du bien public.
C’est réellement un honneur et un privilège pour moi d’ajouter ma voix à ceux qui défendent et honorent nos anciens combattants. La réduction des services à nos vaillants militaires, hommes et femmes, qui mettent leur vie en péril pour nous, pour notre pays et pour notre liberté est honteuse et infondée. La lâcheté observée de l’autre côté de l’allée déshonore les sacrifices immenses consentis par des générations d’hommes et de femmes qui ont servi le Canada lorsqu’il en avait besoin.
Où sont les députés conservateurs d’arrière-ban, qui devraient presser le gouvernement de renoncer à ces coupes irréfléchies? Ils devraient se joindre à nous pour réclamer des améliorations au lieu de se mettre timidement en rang derrière le ministre et d’envoyer les anciens combattants attendre en ligne aux bureaux de Service Canada. Ils ont déjà monté en ligne à Passchendaele, à Vimy, dans la Somme, où mon arrière-grand-père, le lieutenant Louis Rosario Lavoie, a fait le sacrifice ultime de sa vie, à la guerre civile espagnole, à Dieppe au Jour J, au Monte Cassino, à Hong Kong, en Corée, en Bosnie, en Afghanistan et à d’autres endroits innombrables, au Canada et à l’étranger. Ils ont déjà bien assez connu de lignes comme cela.
Or, le gouvernement leur demande maintenant un autre sacrifice, et je dis non.
Ce que tous les Canadiens veulent, ce que les anciens combattants veulent et méritent et ce que nous voulons de ce côté-ci de la Chambre, c’est que le gouvernement accorde à ceux qui ont servi fidèlement le Canada, et à leurs familles, le respect et la dignité auxquels ils ont droit.
Nous approchons du 100e anniversaire de la Grande Guerre et cela me rappelle mon arrière-grand-père, Harold Riley, qui a servi au cours des deux guerres mondiales. Il a été blessé trois fois au cours de la Grande Guerre, il est revenu traumatisé et il a souffert de cauchemars fréquents le reste de sa vie. Les gens n’avaient pas les connaissances d’aujourd’hui: ils ne savaient pas comment aider les soldats qui rentraient au pays avec des problèmes de santé mentale.
Nous leur devons toute l’aide possible pour qu’ils ne souffrent pas comme mon arrière-grand-père et tant d’autres ont souffert et qu’ils puissent mener une vie heureuse et paisible après les immenses sacrifices personnels qu’ils ont consentis.
Il est temps d’agir concernant les 50 enquêtes et plus sur des suicides de militaires qui sont en cours pour que les familles endeuillées puissent avoir les réponses qu'elles méritent et puissent tourner la page et pour que nous puissions, de notre côté, apprendre comment mieux prévenir ces tragédies.
Les Canadiens devraient se soucier beaucoup des soldats récents, tout comme le font les néo-démocrates. Nous voulons, par notre motion d’aujourd’hui, nous attaquer à ce problème très important.
Lorsque ma grand-mère Ivy Harris était adolescente, elle travaillait avec mon arrière-grand-mère à l'usine de munitions GECO. À 17 ans, elle s'est ensuite enrôlée dans le Service féminin de l'Armée canadienne. C'est en son honneur et en celui de tous nos proches ayant répondu à l'appel de notre pays que mon père, mon oncle et moi sommes devenus membres de la filiale 73 de la Légion royale canadienne à l'occasion du troisième anniversaire de son décès, le 1er octobre dernier. J'estime qu'il est de mon devoir envers eux de me porter à la défense de tous nos anciens combattants. C'est une question de respect et de dignité.
C'est pour cette même raison que je présenterai bientôt un projet de loi d'initiative parlementaire dans le but de faire du jour du Souvenir un jour férié au Canada. En ce centenaire du déclenchement de la guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres, mon projet de loi d'initiative parlementaire sera un moyen pour moi de manifester personnellement l'immense respect que j'ai pour les Canadiens qui, depuis toujours, se mettent au service de notre pays.
Le temps est venu de renouveler pleinement notre engagement envers nos anciens combattants. Je sais que les Canadiens sont du même avis et j'espère que, bientôt, les conservateurs le seront aussi.
Cela dit, il est aussi question aujourd'hui de la fermeture, aux quatre coins du pays, de huit centres de services aux anciens combattants, qui devront de ce fait se résoudre à faire la queue dans les bureaux de Service Canada ou à supporter un temps d'attente interminable au téléphone. Ce qu'on entend depuis un an et demi, c'est-à-dire depuis que les conservateurs ont entrepris de saccager les points de services de Service Canada, c'est que des appels sont rompus et que les services se dégradent. Même les députés qui cherchent à intervenir au nom d'un électeur ont parfois du mal à joindre quelqu'un. Est-ce le sort que nous voulons réserver à nos anciens combattants? Compte tenu de tout ce qu'ils ont fait pour notre pays, c'est une vraie honte de les contraindre à faire la queue.
La fermeture des centres entraînera inévitablement une dégradation des services offerts aux anciens combattants.
Lorsque ma grand-mère, devenue âgée, a commencé à avoir de la difficulté à tenir sa maison, le centre de services aux Anciens Combattants l'a aidée. Il a contribué à fournir les services qui lui ont permis de rester chez elle et de vivre dans la paix et la dignité, sans qu'elle ne soit obligée de quitter la maison dans laquelle elle habitait depuis plus de 50 ans.
Je ne comprends absolument pas pourquoi le gouvernement apporte ces changements. Lorsque le ministre tient des propos aussi épouvantables et qu'il se comporte aussi grossièrement, en fait, il crache au visage des anciens combattants. Bien sûr, il s'est excusé, mais cela n'aurait même pas dû se produire. Ce genre de choses ne devrait jamais arriver. Faire attendre les anciens combattants 70 minutes représente le niveau de service qu'ils obtiendront en se rendant aux bureaux de Service Canada, et c'est exactement le service que le ministre a donné. Selon nous, il doit démissionner et, s'il ne le fait pas, c'est au qu'il incombe de faire preuve de respect envers nos courageux soldats en le congédiant. Le ministre a montré à maintes reprises — dans le dossier des F-35, dans le domaine des achats militaires, et maintenant à Anciens Combattants — qu'il n'a absolument rien à faire comme ministre de la Couronne.
Malheureusement, comme je viens de Toronto, je connais ce ministre depuis longtemps, et ce, en tant que dirigeant de la Police provinciale de l'Ontario, chef de la police de Toronto, puis chef de la police de London. On pourrait croire qu'après toutes ces années de service, après avoir acquis toute cette expérience, il éprouverait un peu plus de compassion et de respect envers les hommes et les femmes qui portent des uniformes pour notre pays.
Bien sûr, les centres des Anciens Combattants offrent aussi des services aux anciens membres de la GRC, des hommes et des femmes qui ont défendu nos rues et assuré leur sécurité partout au pays, parfois dans des régions très éloignées. Tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont servi le Canada méritent de recevoir le meilleur niveau de service possible et les meilleurs services de santé mentale possible. Malheureusement, le gouvernement actuel laisse grandement à désirer à cet égard.
Je le répète, pourquoi? Est-ce une question de poste budgétaire? Cherche-t-on à atteindre l'équilibre budgétaire afin d'offrir une série de crédits d'impôt qui n'aideront ni les travailleurs ni la majorité des anciens combattants qui ont servi notre pays? Est-ce donc cela? L'équilibre budgétaire? Voilà un secteur où l'équilibre budgétaire, malgré son importance incontestée, ne devrait pas être le facteur déterminant. Ce qui devrait primer, lorsqu'il est question des services offerts aux anciens combattants par les bureaux du ministère et des façons d'honorer leur sacrifice, c'est l'offre du meilleur service possible. Voilà ce qui devrait être le facteur déterminant. Toutefois, nous fermons les bureaux leur offrant des services partout au pays, et nous allons les diriger vers les comptoirs de Service Canada.
On parle de 600 points de services. Ce n'est pas parce qu'on a 600 points de services inadéquats qu'on améliore les services offerts aux anciens combattants. Remplacer 13 personnes qui s'occupent de ces dossiers dans certains bureaux par une personne de Service Canada n'améliorera pas les services. C'est un treizième du service, à condition de tomber sur la bonne personne. Si quelqu'un est en ligne devant eux ou si la personne au comptoir sert quelqu'un d'autre, on risque de leur demander d'appeler ou d'utiliser un ordinateur pour présenter leur demande.
Les services en ligne sont un autre problème. Là aussi, le gouvernement actuel a manqué. Plus de 90 % des prestataires d'assurance-emploi peuvent faire leur demande en ligne, mais ils ne peuvent pas vérifier en ligne où en est le traitement de leur demande. Or, nous disons aux anciens combattants de télécharger une application sur leur téléphone et d'obtenir leurs services en ligne. Le monde change, tout comme le visage des anciens combattants. Ils rajeunissent. Il est possible que ce genre de services convienne tout à fait à la jeune génération, mais ce n'est pas nécessairement le cas de celle qui l'a précédée. Nous demandons à des octogénaires et à des nonagénaires d'aller s'asseoir dans un bureau de Service Canada pour y utiliser un ordinateur. C'est scandaleux. C'est une dégradation du service que la Chambre ne peut entériner.
Nous devrions tout mettre en oeuvre pour améliorer les services offerts aux anciens combattants, afin d'honorer le grand sacrifice qu'ils ont fait. Je l'ai dit maintes fois. Ils ont tout sacrifié pour notre pays, mais nous ne sommes pas prêts à faire de même. Nous devrions l'être. Il le faut. Nous en avons le devoir.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
En tant que députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke et de la BFC Petawawa — la plus grande base des Forces canadiennes et le terrain d'entraînement des soldats — et à titre de membre du Comité permanent de la défense nationale depuis 14 ans, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole chaque fois qu'on aborde la question du bien-être des hommes et des femmes en uniforme qui servent le Canada.
J'ai mentionné mes états de service au sein du Comité permanent de la défense nationale pour montrer que mon intérêt pour le bien-être des soldats ne date pas d'hier. J'ai vécu de très près la décennie de noirceur et je suis fière de dire que j'ai appuyé le gouvernement conservateur et le dans leurs efforts pour mettre fin à cette décennie de négligence.
J'ai vu avec dégoût l'opposition se servir à maintes reprises des soldats et des anciens combattants pour faire avancer ses intérêts politiques. Le pire exemple en est la décision prise par le Parti libéral d'utiliser le processus d'acquisitions militaires à des fins partisanes et d'envoyer les soldats en Afghanistan sans équipement adéquat. L'annulation du contrat d'achat des hélicoptères militaires EH101 pour des raisons politiques partisanes a entraîné la mort de soldats canadiens. Lorsque le gouvernement conservateur a fourni aux soldats les appareils de transport stratégique leur permettant de s'éloigner du sol et des engins explosifs improvisés qui bordent les routes d'Afghanistan, on a vu le taux de mortalité chuter de façon incontestable.
Soyons clairs. Au nom de tous les Canadiens, j'affirme que l’opposition officielle actuelle, peu importe ce qu’elle dit, ne croit pas que le Canada devrait avoir une force militaire armée, et pardonnez-moi si j’ai l’air cynique chaque fois que le parle de nos soldats et de nos anciens combattants et tente de mettre le gouvernement dans l’embarras. Je suis prête à accepter telle quelle la motion du député de de collaborer avec tous les députés pour améliorer la vie de nos soldats et de nos anciens combattants pourvu que le débat ne soit pas politique et que le processus décisionnel soit guidé par les faits. Je reconnais que le gouvernement n’est pas parfait et qu’il y a toujours place pour l’amélioration.
Ma circonscription de Renfrew—Nipissing—Pembroke compte un bureau des anciens combattants à Pembroke, et un bureau secondaire, une unité intégrée de soutien du personnel, une UISP, à la base de Petawawa. Contrairement aux bureaux qui sont fermés, le bureau de Pembroke est très occupé et compte 29 employés qui travaillent à plein régime. Les cas dont s’occupent les employés de ce bureau se répartissent entre les cas traditionnels du ministère des Anciens Combattants, les nouveaux cas de réadaptation qui sont ceux des anciens combattants plus récents du MDN. Le ministère des Anciens combattants et celui de la Défense nationale collaborent dans les centres intégrés de soutien du personnel pour aider le personnel des Forces canadiennes, qu’il s’agisse des membres réguliers ou de la réserve, les anciens combattants et leurs familles à réussir leur transition à la vie civile.
Les centres intégrés de soutien du personnel, les CISP, reposent sur le principe qu’une intervention précoce a une incidence sur la capacité d’une personne de guérir d’une maladie ou de blessures et de se réinsérer dans la vie civile. L’UISP de la base de Petawawa fournit une aide aux membres des Forces canadiennes et aux anciens combattants qui souffrent d’une maladie ou de blessures, ainsi qu’à leurs familles. Cette aide est axée sur les fonctions suivantes: la coordination du programme de retour au travail, la liaison pour le soutien des blessés, le suivi des blessés, les services administratifs et de protection des droits des blessés, une structure de peloton de soutien pour assurer une supervision du leadership militaire ainsi que le soutien administratif et la liaison pour les centres de ressources aux familles des militaires avec les représentants et les commandants des unités et des bases locales.
Le ministère des Anciens Combattants collabore avec le ministère de la Défense nationale pour mener des activités de liaison avec les anciens combattants du MDN et leurs familles dans le but de bien leur faire comprendre les programmes, les services et les mesures d’aide auxquels ils ont accès. Des représentants des deux ministères rencontrent les membres à ce sujet avant que ceux-ci ne quittent les forces armées.
La base de Petawawa compte également un centre de soutien pour trauma et stress opérationnels. Ce type de centre a été mis sur pied pour répondre aux besoins des militaires qui rentrent au pays après un déploiement outre-mer et qui souffrent de problèmes psychologiques attribuables à leurs missions. Les centres de soutien pour trauma et stress opérationnels sont conçus pour servir de complément à l’éventail complet de services de grande qualité que les Forces canadiennes fournissent aux militaires du Canada, peu importe l’endroit ou le moment où ils servent.
Le gouvernement reconnaît que nos militaires, hommes et femmes, apportent une contribution importante et généreuse à notre pays. C’est pourquoi j’ai travaillé fort, à l'instar de tous mes collègues, pour leur fournir les meilleurs services de santé possibles. Parce que nous comprenons qu’ils sont plus susceptibles de souffrir de blessures de stress opérationnel, comme le syndrome de stress post-traumatique ou SSPT, nous savons que les services de santé mentale et le soutien revêtent une importance primordiale. Voilà pourquoi le ministère des Anciens Combattants, le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes travaillent ensemble pour que les anciens combattants et les membres des forces aux prises avec des problèmes de santé mentale obtiennent l’aide dont ils ont besoin.
Les Forces canadiennes ont investi des sommes importantes pour que nos militaires reçoivent des soins de santé mentale qui satisfont aux normes les plus élevées possibles. Depuis 2006, les Forces canadiennes ont augmenté les sommes consacrées aux soins de santé, qui atteignent près de 420 millions de dollars par année. Le gouvernement ne coupe pas dans les soins destinés à nos militaires.
En 2012, le gouvernement a annoncé un investissement supplémentaire de 11,4 millions de dollars visant expressément à améliorer le système de soins en santé mentale, ce qui porte à 50 millions de dollars le total des fonds injectés annuellement en santé mentale pour les militaires. Grâce à ces fonds, les militaires bénéficient de soins en santé mentale qui leur sont fournis par quelque 400 professionnels dévoués. Nous sommes à la recherche d'autres candidats qualifiés pour pourvoir aux postes disponibles.
La pénurie de professionnels de la santé pour l'ensemble de la population est l'une des difficultés avec laquelle doit composer une base militaire établie en région, en Ontario. Malgré tout, en ne ménageant aucun effort, le gouvernement conservateur fédéral a réussi à recruter des professionnels en santé mentale à la base militaire de Petawawa. Il a embauché cinq spécialistes pour une population de 6 000 militaires, alors qu'on compte un psychiatre pour 100 000 habitants dans la population civile. Il y en a donc cinq pour 6 000 militaires, mais un seul pour 100 000 civils. Y a-t-il une crise des soins de santé dans le comté de Renfrew? Oui. Le gouvernement fédéral tente-t-il de remédier à la pénurie dans la province? Oui.
J'exprime mes plus sincères condoléances aux proches des militaires et des anciens combattants qui ont mis fin à leur jour par le passé et au cours des derniers mois. Chaque suicide est une tragédie. Les Canadiens sont tous attristés lorsqu'un membre des Forces armées canadiennes s'enlève la vie. Ils sont conscients de tous les sacrifices que les anciens combattants ont consentis pour leur pays.
Les Canadiens sont fiers des Forces armées canadiennes, qui se classent parmi les meilleures forces armées du monde. La santé des militaires sera toujours une priorité pour le gouvernement conservateur du Canada. La force de l'organisation militaire tient à ses membres, et c'est pour cela que nous devons continuer à prendre soin des militaires et de leurs familles.
Le gouvernement appuie les militaires canadiens atteints de problèmes de santé mentale. Par ailleurs, je souhaite réaffirmer le rôle que nous jouons lorsqu'il s'agit d'éliminer les préjugés entourant la maladie mentale. Les troubles mentaux sont très pénibles à supporter, et c'est pourquoi nous devons encourager ceux qui en souffrent à demander de l'aide. Demander de l'aide, c'est déjà franchir un premier pas vers la guérison.
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Monsieur le Président, c’est un privilège de prendre la parole dans cette enceinte et de réaffirmer le soutien complet et indéfectible de notre gouvernement aux hommes et aux femmes qui ont si bien servi notre pays.
Le moment est bien spécial pour moi, parce que je siège au Comité permanent des anciens combattants depuis mon élection en 2011, et que tout ce qui touche les anciens combattants me tient beaucoup à cœur.
Les anciens combattants incarnent ce qu’il y a de meilleur chez les Canadiens. Ils ont servi en faisant montre de courage et du sens de l’honneur, et ils se sont distingués. Ils ont toujours placé le pays et le service avant toute autre chose pour défendre le mode de vie auquel nous tenons tant, souvent au prix de grands sacrifices pour leurs familles et pour eux-mêmes. Ils ont aidé de nombreux peuples dans le monde à vivre en paix et en liberté, alors qu’ils n’avaient toujours connu que la violence et l’oppression.
Voilà l’histoire dont ils peuvent être fiers, et voilà pourquoi notre nation fait maintenant l’envie du monde. Voilà également pourquoi notre gouvernement tient à reconnaître leurs services et à leur rendre hommage pour les sacrifices qu’ils consentent tous les jours. Tel est notre passé, telle est notre histoire. Il faut veiller à ce que nos anciens combattants et leurs familles reçoivent les soins et l’aide dont ils ont besoin, et ce, quand ils en ont besoin; c’est pour nous une priorité absolue. C’est pourquoi notre gouvernement a toujours insisté pour que les prestations et les services destinés aux anciens combattants soient maintenus et améliorés, peu importe les difficultés économiques que nous puissions vivre.
Voilà pourquoi le budget annuel du ministère des Anciens Combattants a augmenté de près de 785 millions de dollars par rapport à 2005. Voilà pourquoi nous avons investi près de 4,7 milliards de dollars additionnels pour améliorer les prestations, les programmes et les services offerts aux anciens combattants. Nous sommes déterminés à servir les anciens combattants comme eux ont toujours servi notre grand pays.
J'utiliserai le temps qu'il me reste pour parler des mesures que nous prenons pour offrir des services améliorés, plus rapides, plus modernes et plus commodes aux anciens combattants et à leur famille.
Je suis certain que la plupart des députés sont au courant de l'initiative du gouvernement visant à réduire les formalités administratives pour les anciens combattants. Nous avons lancé cette initiative en février 2012 dans le seul but d'offrir des services plus rapides et simplifiés aux anciens combattants et à leur famille, et c'est ce que nous faisons.
Nous avons rationalisé les processus opérationnels et simplifié les politiques et les programmes du ministère des Anciens Combattants. De plus, nous avons davantage recours aux nouvelles technologies et aux services en ligne.
Jusqu'à maintenant, les résultats sont impressionnants. Les délais de traitement des prestations d'invalidité des anciens combattants ont été améliorés, et l'accès aux services de réadaptation est maintenant approuvé en deux semaines seulement, plutôt que quatre. Nous avons réduit la longueur et le nombre de formulaires que doivent remplir les anciens combattants et nous avons encore une fois mis l'accent sur l'utilisation d'un langage clair dans nos correspondances avec les anciens combattants et leur famille.
Ce n'est que le début de nos réalisations. Lorsque tous les volets de cette initiative quinquennale auront été mis en oeuvre, le ministère des Anciens Combattants offrira les programmes, les avantages et les services les plus adaptés aux besoins, les plus inclusifs et les plus flexibles de l'histoire du Canada, et nous assurerons la prestation aussi rapidement et efficacement que possible.
Les anciens combattants jouissent déjà de bon nombre des avantages. Par exemple, l'automne dernier, le a annoncé une nouvelle approche à l'égard du Programme de réadaptation professionnelle, lequel accorde jusqu'à 75 800 $ aux anciens combattants admissibles qui souhaitent entreprendre une nouvelle carrière. Ce sont de bonnes nouvelles pour les quelque 1 300 anciens combattants qui se prévalent actuellement de services de réadaptation et d'évaluation professionnelles.
Ces modifications s'appuient également sur d'autres améliorations apportées récemment. Nous avons, par exemple, simplifié le processus de remboursement des frais de transport que les anciens combattants engagent pour se rendre à leurs rendez-vous médicaux. En conséquence, quelque 17 000 anciens combattants n'ont plus besoin d'envoyer leurs reçus au ministère ou de lui faire valider leurs rendez-vous pour se faire rembourser leurs frais de transport.
Grâce à ce seul changement, nous libérons les anciens combattants admissibles de la paperasse compliquée qu'ils devaient remplir, en plus de les rembourser plus rapidement. Nous faisons de même pour les usagers du programme pour l'autonomie des anciens combattants, qui comptent plus de 100 000 anciens combattants, veuves et aidants. L'an dernier, nous avons commencé à verser des montants forfaitaires pour la tonte des pelouses, le déneigement des entrées et l'entretien ménager. Les anciens combattants n'ont plus à attendre d'être remboursés après avoir payé de leur poche pour ces services.
Les changements de ce genre font vraiment une différence. Pour les anciens combattants, ils représentent des résultats concrets. De plus, ils font en sorte que les employés d'Anciens combattants Canada ont plus de temps pour fournir à leurs clients un service de très grande qualité. Après tout, ce sont ces employés qui sont les mieux placés pour l'offrir.
Parmi les autres améliorations apportées, notons la nouvelle gamme de services en ligne pour les anciens combattants qui préfèrent obtenir des renseignements et de l'aide de cette façon. Ces nouveaux services électroniques comprennent le nouveau Navigateur de bénéfices des anciens combattants, qui leur permet de déterminer rapidement les prestations et les services qui les concernent; le nouveau « Mon cahier ACC », une brochure sur mesure, imprimée sur demande, qui met d'importants renseignements à portée de mains des anciens combattants; et, enfin, le « Mon dossier ACC », qui donne aux usagers un accès sécurisé en ligne au ministère, en tout temps, de partout dans le monde.
Bien sûr, certains anciens combattants, tout comme certains Canadiens ordinaires, préfèrent se faire servir de la manière traditionnelle, c'est-à-dire en parlant en personne à un commis, un agent ou un caissier. Nous comprenons cela. C'est pourquoi le gouvernement a élargi ses services dans les régions comptant le plus d'anciens combattants. Les Centres intégrés de soutien du personnel, créés en 2009 dans les bases des Forces armées canadiennes et les escadres, ont été établis pour cette raison. Aujourd'hui, il existe 24 centres de ce genre au pays, de sorte que le personnel militaire et les anciens combattants qui se préparent à leur démobilisation peuvent, à un seul endroit, recevoir de l'assistance de la part d'employés d'Anciens combattants Canada et de la Défense nationale, qui travaillent côte à côte. En outre, les services d'Anciens combattants Canada sont maintenant offerts dans près de 600 bureaux de Service Canada partout au pays. Grâce à ce changement, il existe maintenant de nouveaux points de contact où les anciens combattants et leur famille ont un meilleur accès à des employés de première ligne chevronnés, et ce, près de chez eux.
Notre gouvernement croit que les anciens combattants méritent d'avoir plus d'options en ce qui concerne leur accès au ministère des Anciens combattants. Le gouvernement est fier d'offrir un service meilleur et plus rapide grâce aux nombreuses innovations qu'il met en oeuvre.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir parler de cette très importante motion qui sera mise aux voix ce soir à la Chambre.
Avant de céder la parole à mon collègue de , j’aimerais parler, au cours de la courte période de temps qui m’est impartie, de certains sujets que personne n’a abordés aujourd’hui. J’ai écouté le débat et constaté que certaines choses paradoxales et insensées ont été dites; je vais donc essayer de rétablir certains faits et d’aller au fond des choses.
Je veux tout d’abord parler de la fermeture des bureaux. Des anciens combattants sont venus à Ottawa cette semaine en espérant rencontrer le pour parler des fermetures de bureaux imminentes. Des employés et des membres de l’AFPC préoccupés par la situation se sont joints à eux. Malheureusement, ils ont été snobés par le ministre, si je peux m’exprimer ainsi. Il les a fait attendre, ne s’est pas présenté à la réunion prévue et a ensuite balayé de la main leurs inquiétudes de façon irrespectueuse. Ce n’est pas moi qui le dis, mais les anciens combattants qui sont venus à Ottawa, dont Roy Lamore, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, de Thunder Bay. Ils étaient indignés, et pour cause, ce que les gens ont pu voir aux nouvelles hier soir, et un certain nombre d’entre eux ont réclamé la démission du ministre.
Ce qui reste dans mon esprit et peut-être dans celui de beaucoup de gens, c’est bien Roy Lamore, qui milite pour les droits des anciens combattants dans notre pays depuis plus de 70 ans. C’est lui qui a parlé de « foutaise » juste avant que le ministre sorte de la réunion. Nous allons probablement entendre ce genre de termes dorénavant.
Tout juste avant que je prenne la parole, une conversation avait cours sur le nombre d’anciens combattants. Je vous rappelle, parce que la chose est souvent oubliée dans le débat, que ces bureaux s’occupent aussi de 25 000 anciens membres de la GRC et de leurs familles. Les conservateurs affirment qu’ils investissent 4,7 milliards de dollars dans le ministère des Anciens Combattants, mais prenez bien conscience d’une chose: lorsque l’Hôpital Sainte-Anne sera transféré et que toutes les coupes seront faites, le personnel du ministère sera amputé d’environ 2 000 personnes.
Si nous examinons les pourcentages des coupes effectuées par les conservateurs dans tous les ministères, nous constatons que le ministère des Anciens Combattants subit la plus grande coupe de personnel de tous les ministères et que tout le personnel concerné sera parti au plus tard en 2015, soit au cours de l’année prochaine. Ces 2 000 personnes seront toutes parties. Voilà le premier point. C’est un peu paradoxal d’entendre le gouvernement affirmer qu’il augmente les services alors qu’il met fin à l’emploi de 2 000 personnes. Comment rationalise-t-il une telle chose? Il affirme transférer les bureaux à 620 points de services de Service Canada. Or, j’ai deux ou trois choses à dire à ce sujet.
J'ai entendu les députés conservateurs qui sont intervenus aujourd'hui dire, l'un après l'autre, que ces personnes seraient formées. Or, le rapport de 2012 de l'ombudsman nous révèle que le gouvernement n'a pas un bilan très reluisant en matière de formation. J'en parlerai un peu plus tard, quand j'aborderai la question de la santé mentale. Au moins 620 personnes recevront de la formation. Il ne s'agit pas de nouveaux employés à Service Canada, mais de personnes qui y sont déjà. N'oublions pas que Service Canada manque déjà de personnel et est débordé de travail. Ceux qui s'adressent à cette agence pour obtenir de l'aide peuvent le constater très facilement. Certains employés de Service Canada sont censés recevoir de la formation en ce qui concerne les questions touchant le ministère des Anciens Combattants. C'est une des choses qui inquiètent le plus les anciens combattants, en particulier ceux qui ont servi en temps de guerre.
En résumé, le gouvernement s'apprête à remercier tous ceux qui possèdent déjà les connaissances et les compétences voulues, ceux à qui les anciens combattants s'adressaient, depuis des années, dans certains cas, pour obtenir de l'aide. Il va ensuite former d'autres personnes pour lesquelles les affaires des anciens combattants s'ajouteront à tout ce dont elles doivent déjà s'occuper, comme les prestations d'invalidité du RPC et l'assurance-emploi. On dit que le service sera meilleur. C'est absolument impossible.
Comment ça se passe, à l'heure actuelle, dans un centre de Service Canada? Les gens font la queue 15, 20 ou 30 minutes, s'ils ont de la chance, puis ils voient quelqu'un qui les invite à s'asseoir en attendant qu'un agent se libère.
On pourrait penser que 620 personnes recevront une formation du gouvernement actuel, mais en réalité, ce ne sera pas le cas. Pour les anciens combattants très âgés, il ne servira donc à rien de se rendre à un centre de Service Canada pour obtenir des services. Il s'agit d'un problème de taille.
Les employés de Service Canada sont excellents. Ils travaillent fort et font de leur mieux, mais leur ajouter d'autres tâches et leur imposer une formation pour un travail dont ils ne connaissent absolument rien ne facilitera pas les choses pour les anciens combattants.
Quelques électeurs m'ont envoyé des courriels pour me demander ce que signifient exactement ces fermetures. Ils entendent les échanges. Ils entendent ce que disent les anciens combattants et le ministre, mais ils se demandent ce que cela veut réellement dire.
Voici ce que cela veut dire. Il y a un bureau qui est déjà fermé et d'autres suivront, y compris celui de Thunder Bay. Ces bureaux offrent des services essentiels et spécialisés aux Forces canadiennes et, comme je l'ai dit précédemment, aux 25 000 membres de la GRC à la retraite et à leur famille. Parmi ces services, on compte notamment l'obtention d'avantages et de services, le soutien en matière de services liés à la santé mentale, l'intervention d'urgence, et l'aide permettant aux anciens combattants âgés d'obtenir des services individuels assurant leur autonomie. Cela signifie aussi que les anciens combattants devront se rendre dans d'autres villes s'ils veulent interagir avec une personne pour obtenir des services de première ligne. Sinon, ils seront obligés de tenter de les obtenir en ligne ou par téléphone.
La semaine dernière, j'ai essayé d'appeler au numéro 1-866-522-2122. Même si je n'ai parlé à personne, j'ai eu l'impression qu'on me disait: « Attendez et écoutez de la flûte pendant 40 minutes, puis nous verrons si nous pouvons vous répondre. » Cette situation n'est tout simplement pas appropriée.
Bien entendu, de nombreuses personnes âgées n'utilisent pas les services en ligne ou ne peuvent pas y avoir accès. J'habite à 30 minutes de Thunder Bay et je n'ai ni service de téléphonie cellulaire ni service Internet. Je ne sais pas exactement comment les personnes âgées du pays pourront obtenir ces services. Évidemment, la situation est particulièrement difficile pour les anciens combattants âgés ou pour ceux qui souffrent du TSPT.
Les anciens combattants perdront le lien qu'ils ont établi depuis longtemps, et je pense que c'est l'un des éléments qui sont absents du discours du gouvernement. Nombre de ces anciens combattants ont créé des liens depuis longtemps avec le personnel des bureaux régionaux, un aspect particulièrement important pour ceux qui ont des besoins complexes, particulièrement sur le plan mental — qu'ils soient jeunes ou vieux, qu'ils aient servi en temps de guerre ou qu'ils soient de la nouvelle génération de vétérans. Devoir utiliser le téléphone, aller en ligne ou parcourir une longue distance, c'est tout simplement insensé. Il faudrait parcourir de longues distances pour rencontrer des préposés qui n'auront probablement pas la même formation que ceux qui sont sur place maintenant.
Voici un exemple bien simple des difficultés dont on n'a pas parlé.
Les anciens combattants ayant servi en temps de guerre ont aussi droit à des services de déneigement. Jusqu'ici, les agents du ministère aidaient les anciens combattants à coordonner le tout: embaucher quelqu'un, voir à ce qu'il soit payé, etc. Désormais, les anciens combattants vont recevoir un simple chèque au début de l'hiver, et le montant variera en fonction de la quantité de neige qu'il y a eu l'année précédente.
L'an dernier, à Thunder Bay, il n'y a presque pas eu de neige, alors que cette année, il y en a beaucoup. Si jamais un ancien combattant manque d'argent au milieu de l'hiver, les députés s'imaginent-ils qu'il va appeler Service Canada ou se rendre sur le Web pour dire qu'il n'a plus d'argent pour faire déneiger son entrée? Croient-ils que la personne qui va lui répondre va pouvoir l'aider? Ça m'étonnerait. Par contre, si les bureaux de services aux anciens combattants demeuraient ouverts et que les anciens combattants pouvaient s'y rendre pour parler directement à quelqu'un, sans doute qu'ils pourraient obtenir de l'aide.
C'est malhonnête de la part du gouvernement que de dire qu'il y a de moins en moins d'anciens combattants. Au contraire, il y en a plus. L'an prochain, près de 6 000 militaires quitteront les Forces armées canadiennes et deviendront des anciens combattants.
Je pourrais continuer longtemps comme ça. Je sais que les députés aimeraient ça, mais je dois conclure. J'en appelle donc au ministre afin qu'il garde à tout le moins ces bureaux ouverts jusqu'à ce que soient formés les nouveaux employés, qui devrait être au nombre d'environ 620.