:
Monsieur le Président, je prends la parole au nom des Canadiens de tout le pays qui ont été laissés pour compte par le gouvernement et par le budget.
Un budget est censé être la déclaration des priorités d'un gouvernement. Si cela est vrai, alors le budget de 2014 établit clairement que les seuls emplois que le gouvernement s'intéresse à protéger sont les siens.
Nous entendons dire depuis des semaines que ce budget allait être immobiliste, que les conservateurs n'ont aucune intention de prendre des mesures concrètes pour s'attaquer aux enjeux qui comptent pour les Canadiens, et ce, parce qu'ils veulent attendre une année électorale avant de proposer quoi que ce soit.
En ce sens, et en ce sens-là seulement, le budget n'a déçu personne. Il ne contient aucune mesure susceptible d'aider les Canadiens à épargner et à investir en prévision de leur retraite. Il ne contient aucune mesure permettant de créer la prochaine génération d'emplois pour la classe moyenne, et rien qui rende la vie plus abordable pour les Canadiens.
Au lieu de cela, ce budget est le plus cynique qu'on nous ait présenté depuis des années. Les quelques soi-disant nouvelles dépenses prévues ne seront pas concrétisées avant des années, c'est-à-dire après les prochaines élections.
[Français]
C'est un budget truffé de paroles creuses et de demi-mesures qui n'aideront absolument personne. Avec ce budget, les conservateurs semblent dire aux Canadiens: « Désolé, mais est-ce que le fait de vous aider maintenant va vraiment augmenter nos chances de réélection l'an prochain? »
Les Canadiens ne peuvent pas se permettre d'attendre jusqu'à l'an prochain. Ils ont besoin d'aide dès maintenant. Les Canadiens méritent mieux.
[Traduction]
Bien entendu, cela ne devrait pas nous surprendre. Après tout, ce gouvernement rate continuellement la cible quand il s'agit de répondre aux priorités des Canadiens. Prenons par exemple le budget de l'année dernière. Il prévoyait près de 8 milliards de dollars en nouvelles taxes, ce qui a fait augmenter le prix de milliers de produits et services dont les Canadiens ont besoin tous les jours.
Le budget de 2013 promettait de mettre en oeuvre ce que le a appelé le plus important et le plus long plan fédéral pour les infrastructures de l'histoire du Canada. Il n'a toutefois fallu que quelques jours au directeur parlementaire du budget pour découvrir que ces soi-disant investissements étaient une imposture. Il a découvert que le budget n'était rien de plus qu'un tour de passe-passe et qu'il prévoyait, sur cinq ans, une réduction de 5,8 milliards de dollars du financement prévu pour les infrastructures. Au lieu d'augmenter le financement à un moment où nos villes ont désespérément besoin de soutien, les conservateurs l'ont réduit.
Qui peut oublier la subvention canadienne pour l'emploi, un programme mort dans l'oeuf? Les dirigeants provinciaux sont encore révoltés par les compressions de 300 millions de dollars imposées aux programmes de formation professionnelle des provinces. Les organismes communautaires de ma circonscription m'en parlent et je suis certaine que les députés en entendent aussi parler dans tout le pays. Au lieu de tenir compte des recommandations des ministres provinciaux, les conservateurs ont lancé leur propre programme à toute vapeur, plus ou moins comme ils le font au Parlement. Qu'a donné cette subvention un an plus tard? Rien de plus qu'une campagne publicitaire qui a coûté 2,5 millions de dollars pour promouvoir un programme qui n'existe même pas.
Voilà le bilan économique des conservateurs. C'est un gaspillage éhonté de l'argent des contribuables: des compressions irresponsables, des prévisions erronées et une parfaite incurie.
Le budget de 2014 s'inscrit dans la même veine. Il ne s'attaque pas au taux de chômage, qui demeure obstinément élevé au pays, en particulier chez les jeunes. Lorsqu'ils reçoivent leur diplôme, les jeunes sont accablés de dettes se chiffrant à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Les conservateurs proposent d'équilibrer le budget sur le dos des travailleurs et des employeurs en pillant la caisse d'assurance-emploi afin de gonfler les surplus. Les Canadiens savent maintenant ce qu'il en est. Les gouvernements libéraux et conservateurs qui se sont succédés ont dérobé 57 milliards de dollars de la caisse d'assurance-emploi pour consentir des allégements fiscaux aux entreprises et pour cacher les déficits.
Dans le budget, le gouvernement continue aussi de s'en prendre aux fonctionnaires en sabrant des milliards de dollars dans les prestations d'assurance-maladie des retraités. Ces gens avaient prévu qu'ils pourraient toucher ces prestations. Ils avaient pris leur retraite en espérant qu'ils pourraient compter sur celles-ci. Cependant, les règles du jeu changent soudainement alors que ces gens sont déjà à la retraite. Le gouvernement devrait avoir honte d'agir ainsi envers les fonctionnaires et les travailleurs.
Le budget retarde aussi l'engagement de dépenses de milliards de dollars au titre de l'approvisionnement afin que le gouvernement conservateur puisse redorer son blason.
Il n'en demeure pas moins qu'on compte 320 000 chômeurs canadiens de plus maintenant qu'il n'y en avait avant la récession. Les Canadiens qui se sont trouvé du travail doivent souvent composer avec deux ou trois emplois à temps partiel. D'autres doivent vivre d'un contrat à l'autre ou occuper des postes fractionnés, ce qui leur laisse à peine le temps de voir leurs enfants, surtout quand on tient compte des embouteillages dans plusieurs de nos grandes villes. Soit dit en passant, à Toronto seulement, il est renversant de constater que la moitié des gens ne peuvent pas trouver d'emploi stable à temps plein. Il leur faut des heures pour traverser la ville, souvent pour occuper un emploi à faible salaire. Le budget ne prévoit rien pour les aider.
En outre, le budget ne contient aucune mesure pour lutter contre l'endettement des ménages. Même si la Banque du Canada décrit cette dette comme le plus grand risque intérieur que court l'économie nationale, il n'y a rien dans le budget pour s'attaquer à ce problème.
Le mois dernier, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a déclaré que notre économie continuerait d'en arracher pendant encore au moins deux ans. Il a laissé entendre que la banque ne pouvait pas faire grand-chose d'autre pour aider. C'est que le gouvernement conservateur actuel a provoqué la plus grande hausse du taux d'endettement des ménages de l'histoire canadienne, soit 166 % du revenu disponible. De Surrey à St. John's, les ménages voient les factures s'accumuler et n'ont jamais eu autant de mal à boucler leur budget.
Pas plus tard que cette semaine, on a appris que la dette à la consommation a bondi de plus de 9 % au cours des 12 derniers mois seulement, pour atteindre le chiffre ahurissant de 1,4 billion de dollars. Les taux d'intérêt sont déjà à un creux historique, alors la Banque du Canada est prise entre l'arbre et l'écorce, mais le budget d'hier ne sera d'absolument aucune aide.
[Français]
Ce budget ne propose absolument rien pour stimuler la croissance des petites entreprises. Il ne propose absolument rien pour aider les aînés à prendre leur retraite dans la dignité ou pour aider les anciens combattants à composer avec la fermeture de neuf bureaux d'Anciens Combattants Canada.
Rien n'est proposé pour contrer l'évasion fiscale; rien n'est proposé pour s'attaquer aux inégalités sociales, qui atteignent des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression; et rien n'est proposé pour aider les 1,3 million de Canadiens au chômage à réinsérer le marché du travail.
Ce gouvernement a plutôt choisi de continuer à suivre la voie de l'austérité, même si de plus en plus d'économistes s'entendent pour dire que cela nous cause plus de tort que de bien.
[Traduction]
Selon le directeur parlementaire du budget, d'ici 2017, les dépenses de programmes fédérales directes, exprimées en pourcentage du PIB, atteindront leur plus bas niveau depuis 2001. À ce rythme-là, le gouvernement fédéral aura amputé ses dépenses de 90 milliards de dollars entre 2010 et 2017, une somme colossale. Ce dont il est question, ce sont les services sur lesquels comptent les Canadiens. Ce sont les inspecteurs de la sécurité. Ce sont les préposés à la clientèle, que ce soit à Service Canada ou aux services aux anciens combattants. Ce sont les gens qui nous aident à nous prévaloir des programmes gouvernementaux.
Comme Tim Harper l'écrivait lundi dans le Toronto Star:
En maintenant sa politique d'austérité, Ottawa remet en question sa capacité et, surtout, sa volonté de continuer à fournir les services sur lesquels comptent les Canadiens.
J'imagine que cela reste à voir. On parle des services et des avantages sur lesquels les Canadiens comptent depuis des générations et que nous en sommes venus à considérer comme des éléments constitutifs de notre identité nationale.
Le gouvernement ne cesse de répéter aux Canadiens qu'il faut se satisfaire de moins, que nos enfants doivent se satisfaire de moins. Qu'il s'agisse des soins de santé, de l'assurance-emploi, de la Sécurité de la vieillesse ou des services aux anciens combattants, nous devons nous résigner à en avoir moins, alors même que notre pays est plus riche que jamais. Le gouvernement a mis la hache dans tous ces services-là.
Le budget de 2014 ne renforce en rien les services, pas plus qu'il n'annule la moindre de ces coupures aux conséquences désastreuses. Au contraire, les dogmes idéologiques l'emportent encore sur le gros bon sens. Ce sont les générations à venir, nos enfants et nos petits-enfants, qui payeront la note.
[Français]
Évidemment, certains sont à l'abris de compressions et de l'inaction des conservateurs. Comme les libéraux l'ont fait avant eux, les conservateurs continuent d'offrir des cadeaux fiscaux aux entreprises. Pendant qu'on demande aux gens de la classe moyenne de se serrer encore plus la ceinture, les amis des conservateurs et des libéraux pigent dans le buffet. On voit clairement pour qui ils travaillent.
De ce côté-ci de la Chambre, nous, les néo-démocrates, savons pour qui nous travaillons, et les Canadiens le savent aussi. Ils savent que, contrairement aux conservateurs et aux libéraux, les néo-démocrates travaillent pour eux, pour tous les Canadiens.
[Traduction]
Pas plus tard que la semaine dernière, le Fonds monétaire international a mis en garde le gouvernement contre les effets d'une austérité irresponsable, celle-là même que nous avons observée dans le budget d'hier. Le FMI a déclaré que « la politique budgétaire devrait établir l'équilibre qui convient entre l'appui à la croissance et la maîtrise des dépenses. »
Le FMI a ensuite fait état de quelques menaces graves qui pèsent sur notre économie, de la hausse fulgurante de la dette des ménages à la fragilité persistante de la reprise économique aux États-Unis et en Europe. Voilà autant de risques auxquels nous expose une telle austérité sans borne. En d'autres mots, le gouvernement ne propose pas l'équilibre qui convient. Force est de constater aujourd'hui que le gouvernement a fait fi de cette mise en garde.
Ce n'est pas tout. Le gouvernement n'a pas tenu compte du fait que les perspectives économiques du Canada ont sans cesse été révisées à la baisse par le FMI et par d'autres organisations. Selon le rapport publié le mois dernier par le Conference Board du Canada, notre dollar chancelant est le signe qu'il y a un manque de perspectives de croissance au pays.
Malgré tout cela, malgré l'avertissement lancé par les experts financiers et malgré les difficultés auxquelles font face les Canadiens de la classe moyenne d'un bout à l'autre du pays, le gouvernement a choisi de présenter un budget immobiliste.
Si cela donne une impression de déjà-vu, ce n'est pas surprenant. N'oublions pas que c'est le même gouvernement qui, en 2008, a insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas de récession au Canada, même si l'économie mondiale était sur le point de s'effondrer. C'est le même gouvernement qui a refusé d'agir, jusqu'à ce qu'il y soit contraint par l'opposition. Et heureusement, car c'est ce qui a permis de sortir le pays de la récession.
Les Canadiens en ont assez d'attendre que le gouvernement accorde ses violons. On n'a pas à accepter une entente à rabais. On peut, et on doit, s'efforcer d'obtenir davantage. Les néo-démocrates sont prêts à agir en conséquence.
[Français]
Alors que les conservateurs continuent de se tourner les pouces et d'ignorer les préoccupations des Canadiens, les néo-démocrates proposent des solutions pratiques et concrètes pour aider les Canadiens.
Nous savons que les Canadiens travaillent fort et qu'ils méritent un répit. C'est pour cette raison que les néo-démocrates ont établi un plan clair pour protéger les consommateurs et rendre la vie plus abordable. Nous comptons limiter les frais aux guichets automatiques que les Canadiens doivent payer chaque fois qu'ils veulent avoir accès à leur propre argent.
Nous comptons contrer les pratiques abusives des prêteurs sur salaire, qui imposent des taux d'intérêt pouvant aller jusqu'à 1 000 %. Nous comptons mettre fin aux prix abusifs de l'essence et faire en sorte que chaque Canadiens ait accès à une carte de crédit à faible taux d'intérêt.
Voilà des mesures simples qui permettraient d'alléger la dette des ménages canadiens et qui ne coûteraient pas un sous au gouvernement. Des Canadiens de partout au pays nous ont dit que de telles mesures auraient une incidence très positive sur leur budget familial. Pourtant, il y a quelques semaines à peine, les conservateurs ont voté contre la motion du NPD visant à limiter à 0,50 $ les frais aux guichets automatiques. Les conservateurs ont voté contre une motion visant à rendre la vie des Canadiens plus abordable, pendant que les profits des banques continuent à croître.
[Traduction]
Les conservateurs ont beau se dire plus favorables aux consommateurs, mais quand vient le temps de prendre des mesures concrètes, les Canadiens savent à quoi s'en tenir.
Les néo-démocrates ont également demandé au gouvernement d'annuler les compressions désastreuses visant la Sécurité de la vieillesse et d'intervenir immédiatement pour renforcer la sécurité de la retraite. Beaucoup trop d'aînés au pays seront confrontés à de sérieuses difficultés au moment de la retraite. Au cours des deux dernières années, le gouvernement a vraiment trahi la confiance des aînés canadiens; ces gens ont bâti notre pays et méritent maintenant de prendre leur retraite dans la dignité.
Les conservateurs ont fait passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Ils ont abandonné le plan visant à bonifier le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec, qui constituait pour les Canadiens le meilleur espoir de jouir d'une retraite sûre. Quelque 5,8 millions de Canadiens — à peu près le tiers de la population active — seront obligés de réduire considérablement leur train de vie quand ils partiront à la retraite. Voilà la crise de la retraite dont parlent beaucoup de gens.
Les gouvernements provinciaux, les syndicats et les spécialistes des pensions ont demandé aux conservateurs de prévoir une augmentation de nos régimes de pensions publics. Même le président-directeur général de la CIBC a souligné la nécessité de collaborer avec le gouvernement pour trouver une solution à cette crise de la sécurité de la retraite. Comme nous l'avons vu encore une fois hier, le gouvernement conservateur refuse toujours d'agir.
Contrairement aux conservateurs, qui ne songent qu'à exporter les emplois de la classe moyenne à l'étranger, les néo-démocrates songent aussi à en créer ici, au Canada. Nous proposons aussi des idées pour aider les petites et les moyennes entreprises à créer des emplois de qualité. Nous savons qu'il s'agit d'une priorité pour les Canadiens, mais le gouvernement les abandonne à leur sort.
Nous avons réclamé un crédit d'impôt pour favoriser l'embauche de jeunes afin que la prochaine génération de Canadiens jouissent des mêmes possibilités que celles que nos parents nous ont offertes.
Le Canada fait partie des pays où l'esprit d'entreprise est le plus fort, et un nombre sans cesse croissant de jeunes lancent leur propre entreprise. Même au pire de la récession, les petites entreprises du pays ont continué à faire de bonnes affaires et à se multiplier. Hélas, depuis trop longtemps, trop de petites entreprises d'ici ne réussissent pas à prendre de l'expansion. Depuis 2006, on en dénombre 44 000 de plus à l'échelle du pays, mais, pendant la même période, le nombre d'entreprises de moyenne taille a décru. Il faut renverser la tendance, et c'est dans ce but que nous entendons travailler main dans la main avec les entreprises canadiennes, surtout celles de petite taille, afin de les aider à croître et à prospérer au XXIe siècle. Nous voulons que nos entreprises grossissent et qu'elles deviennent aussi bonnes que possible afin qu'elles puissent investir et créer des emplois de qualité partout au pays.
Voilà les solutions que les néo-démocrates auraient aimé voir dans le budget, car ce sont ces solutions-là que les Canadiens espéraient y voir eux aussi.
Le gouvernement a encore une fois fait faux bond aux Canadiens, mais je peux assurer une chose aux députés: ces solutions-là, ce sont précisément celles auxquelles les Canadiens pourront s'attendre du gouvernement néo-démocrate, en 2015.
[Français]
Partout au pays, les gens de la classe moyenne doivent se serrer la ceinture comme jamais auparavant. Ils méritent un gouvernement qui s'engage à se centrer sur leurs priorités. Pour l'instant, ils doivent se contenter d'un gouvernement qui leur dit qu'ils doivent se débrouiller seuls et qu'ils sont mieux de s'y habituer.
Ce n'est pas le Canada que nos parents nous ont légué et ce n'est pas celui que nous comptons léguer à nos enfants. C'est pour cette raison que les néo-démocrates voteront contre ce budget et que nous aimerions proposer les amendements suivants:
[Traduction]
Je propose, avec l'appui du député de :
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
la Chambre n’approuve pas la politique budgétaire du gouvernement parce qu’elle:
a) ne prévoit aucune mesure significative pour créer de l’emploi alors que 1,3 million de Canadiens sont au chômage;
b) refuse de travailler en collaboration avec les provinces sur les transferts fédéraux, la formation des compétences et le financement en infrastructure;
c) ne prévoit aucune mesure pour limiter les frais au guichet automatique, combattre les abus des prêteurs sur salaire et limiter les taux d’intérêt sur les cartes de crédit;
d) ne prévoit aucune mesure pour mettre en place un crédit d’impôt pour l’embauche et la formation des jeunes afin de combattre le chômage croissant chez les jeunes;
e) menace d’imposer de manière unilatérale la subvention canadienne pour l’emploi alors que les provinces s’y opposent de manière unanime;
f) va de l’avant avec la réduction des services offerts aux anciens combattants et avec la fermeture des bureaux;
g) permet la mauvaise utilisation par le gouvernement des fonds de l’assurance-emploi pour arriver à l’équilibre budgétaire (comme l’ont fait les gouvernements précédents);
h) supprime des milliards de dollars en financement des régimes de soins de santé des retraités de la fonction publique canadienne.
:
Monsieur le Président, j'aimerais souligner le travail acharné de ma collègue d'en face. J'ai déjà été porte-parole de l'opposition en matière de finances et je sais que c'est toujours un défi. Elle fait certainement honneur à sa fonction.
J'ai trois questions.
La députée a déclaré que c'est un budget d'austérité. En Europe, c'est un terme qu'on associe aux gouvernements qui réduisent considérablement — souvent de 10, 20 ou 30 % — leurs dépenses de programmes, afin de régler une importante crise financière.
Or, dans ce budget, les dépenses de programmes sont relativement stables. En fait, il n'y a pas de réduction des dépenses; les transferts aux particuliers et aux provinces continuent d'augmenter à un rythme très rapide.
N'est-elle pas d'accord qu'il est inexact de qualifier ce budget d'extrêmement austère alors que, en fait, les transferts aux provinces continuent d'augmenter massivement — une augmentation de 65 milliards de dollars au cours des sept dernières années?
Deuxièmement, la députée a critiqué ce qui constitue, selon moi, l'une des meilleures mesures du budget, à savoir le nouveau prêt canadien aux apprentis. C'est une mesure que les apprentis, les écoles polytechniques, les collèges professionnels et les collèges communautaires du Canada demandent depuis longtemps. Parce que les périodes de formation des apprentis durent généralement autour de huit semaines, elles n'étaient pas admissibles aux fins du Programme canadien de prêts aux étudiants. Pourquoi la députée et le NPD refuseraient-ils le droit aux apprentis d'accéder, s'ils le souhaitent, aux mêmes options de financement auxquelles ont accès les étudiants de niveau postsecondaire? Pourquoi devraient-ils être traités comme des étudiants de deuxième classe? Pourquoi n'est-elle pas d'accord avec les collèges et les organisations d'apprentis qui ont demandé cette mesure?
Troisièmement, l'autre jour, durant la période des questions, un de ses collègues s'est opposé à l'abolition du programme des immigrants-investisseurs. Ce dernier permet aux gens d'affaires, qui investissent 400 000 $ pendant une durée de cinq ans, d'obtenir la résidence permanente au Canada. Comme ils récupèrent leur investissement à la fin de cette période, ils ne font, en règle générale, aucun investissement réel au Canada.
Pour être clair, sur 20 ans, l'immigrant-investisseur moyen paie 200 000 $ de moins en impôts fédéraux que l'immigrant moyen qui arrive au Canada dans le cadre du Programme fédéral des travailleurs qualifiés et 100 000 $ de moins qu'un résident permanent qui arrive dans le cadre du Programme des aides familiaux résidants.
Pourquoi appuierait-elle une initiative qui permet aux riches étrangers — bon nombre desquels continuent de vivre dans des paradis fiscaux à l'étranger, pendant que les personnes à leur charge utilisent les programmes sociaux du Canada, et ne paient pas leur juste part d'impôts — d'avoir accès aux prestations sociales du Canada ?
Sauf votre respect, il y a longtemps que le NPD aurait dû demander que nous abolissions ce programme.
:
Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui dans le débat sur le budget de 2014, qui a été déposé hier à la Chambre, à peu près à la même heure.
Hier soir, à l'émission The National, qui est diffusée à CBC, Peter Mansbridge a demandé au s'il y avait des gens qui allaient être pénalisés par le budget. La réponse du ministre est assez révélatrice. Il a répondu: « C'est une bonne question. Je n'y ai pas pensé, Peter. Non, je ne vois pas qui pourrait l'être. »
Selon le , aucun Canadien ne serait pénalisé par le budget.
[Français]
Il a essayé de nous vendre l'idée qu'il s'agissait d'un budget ennuyeux, mais celui-ci ne fait rien pour aider les jeunes Canadiens qui ne peuvent pas trouver de travail décent, et il ne fait presque rien pour aider les parents de la classe moyenne.
[Traduction]
Mais lorsqu'on prend connaissance des subtilités du document — et il faut supposer que le connaît en détail son propre budget —, on constate que celui-ci pénalise pourtant de nombreux Canadiens. En fait, il pénalise une catégorie de Canadiens très vulnérables, des gens à qui nous devons tant, à savoir les anciens combattants.
Le dernier budget des conservateurs aura des répercussions directes sur leurs finances. Il les pénalise lorsqu'ils vont dans une clinique médicale ou à la pharmacie. Ces Canadiens ont servi courageusement leur pays et ils sont maintenant à la retraite. Ils ont un revenu fixe. Or, le budget double les cotisations mensuelles qu'ils versent à leur régime d'assurance-maladie. Les médias n'ont pourtant pas parlé hier soir de ces compressions budgétaires faites aux dépens des anciens combattants. Cela tient peut-être au fait que le texte du budget est plus trompeur qu'il n'y paraît.
Le changement qu'apportent les conservateurs au régime d'assurance-maladie des retraités de la fonction publique est l'un des aspects les plus importants du budget. En doublant les cotisations des retraités à leur régime d'assurance-maladie, les conservateurs espèrent économiser quelque 7,4 milliards de dollars en six ans. On retire donc 7,4 milliards de dollars à des personnes à la retraite qui ont un revenu fixe. Il s'agit de gros sous.
Pour une mesure aussi importante, les Canadiens s'attendraient à ce que le budget donne beaucoup plus de détails expliquant qui sera touché et de combien, mais les conservateurs ont omis de donner ces précisions.
Par exemple, le budget ne dit pas qui peut participer au Régime de soins de santé de la fonction publique une fois à la retraite. Toutefois, sur le site Web de ce régime, on trouve une liste de ceux qui sont admissibles à ce régime une fois à la retraite. Cela comprend les membres des Forces canadiennes, les anciens combattants et les membres de la GRC, ainsi que les personnes à leur charge et leurs survivants.
Voici par quoi se traduiront ces changements pour les anciens combattants. Pour les anciens combattants qui ont la protection médicale de base, les cotisations annuelles passeront de 261 $ à environ 550 $. C'est le double. Les anciens combattants qui ont la protection familiale de base verront leurs primes annuelles passer de 513 $ à environ 1 080 $. C'est 567 $ de plus par année que ces retraités qui touchent un revenu fixe auront à payer pour se faire rembourser leurs médicaments d'ordonnance. Ce sont 567 $ de plus que les anciens combattants à la retraite devront trouver pour qu'eux et leurs conjoints ne perdent pas leur assurance médicale.
Hier, nous avons vu des députés ministériels se lever pour applaudir le à plusieurs reprises pour son budget. Ces députés devraient se rappeler le dernier jour du Souvenir et songer à ces courageux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, nos anciens combattants qui sont encore présents chaque année, le 11 novembre, en plus petit nombre, et qui sont encore si estimés et dignes de la gratitude éternelle de notre nation. Je leur demande de penser à un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale de 88 ans qui souffre du diabète et de troubles cardiaques, un grand-père qui se sent encore incapable de parler de ce qu'il a vu sur le front. Les conservateurs pensent-ils vraiment que cet homme vit comme un pacha au point où il devrait être forcé de payer le double pour garder son assurance médicale?
Qu'en est-il des militaires de retour d'Afghanistan, qui ont été libérés pour des raisons médicales contre leur gré et qui sont désormais anciens combattants plutôt que membres des Forces canadiennes? Pourquoi le gouvernement devrait-il leur rendre l'accès aux soins dont ils ont besoin plus difficile?
Qu'en est-il des conjoints survivants, des veufs et des veuves qui pleurent la mort d'un militaire ou d'un policier? Pourquoi les conservateurs équilibrent-ils le budget sur le dos des veuves et des conjoints survivants?
Les conservateurs savent que ces compressions entraîneront des difficultés. D'ailleurs, une vérification interne du gouvernement réalisée à la fin de 2009 indiquait que certains anciens combattants trouvaient difficile de payer leur régime de soins de santé. La vérification révèle que:
Des membres du personnel d’[Anciens Combattants Canada] interviewés ont souligné l’importance de cette protection des soins de santé tant pour les clients que pour leurs familles. Cependant, le coût des primes mensuelles et des franchises est considéré comme un obstacle pour certains clients.
Au lieu de tenir compte de la vérification menée par le ministère des Anciens Combattants, le gouvernement a choisi de doubler le coût des cotisations. Il veut faire en sorte qu'il soit plus difficile et plus coûteux pour les anciens combattants d'obtenir la couverture médicale dont ils ont besoin. Le traitement que les conservateurs infligent aux anciens combattants n'est pas seulement odieux, il est inacceptable.
Hier soir, à la télévision nationale, le a affirmé aux Canadiens qu'à son avis, le budget ne faisait aucun perdant. À l'évidence, lui et les conservateurs ne songent pas aux anciens combattants. Le ministre ne pense pas non plus aux membres actuels des Forces armées canadiennes, aux courageux militaires qui défendent le Canada.
Les conservateurs réduisent le budget des approvisionnements militaires de 3,1 milliards de dollars pour les prochaines années. Ils disent que les courageux membres des Forces canadiennes n'auront qu'à patienter avant d'avoir l'équipement dont ils ont besoin pour faire leur travail, comme si ces derniers n'attendaient pas depuis suffisamment longtemps. Les conservateurs montrent leur incompétence en matière d'approvisionnements militaires depuis des années, et maintenant, ils reportent à bien après les élections des achats importants. Voilà qui en dit long sur la façon dont les conservateurs appuient nos troupes. Le gouvernement ne passe pas de la parole aux actes.
Il ne s'agit pas d'un budget de croissance, alors que les familles canadiennes ont justement besoin de croissance, d'emplois et de débouchés. Le budget n'aide en rien les familles canadiennes de la classe moyenne. Trop de Canadiens croulent sous le poids de leurs dettes personnelles. Pour certains, cela s'explique du fait qu'ils se sont retrouvés au chômage. D'autres ont perdu leur emploi à temps plein et s'évertuent à se trouver du travail à temps partiel; ces gens perdent alors leurs avantages sociaux, pensons à leur assurance-maladie complémentaire et à leur régime de pension. Ceux qui se trouvent un emploi ne bénéficient peut-être pas des mêmes avantages sociaux qu'avant.
Or, les factures continuent d'arriver. Il faut payer l'hypothèque, et ces gens s'endettent davantage pour joindre les deux bouts. Certains Canadiens à l'aube de la retraite ont des enfants qui n'ont pas encore vraiment quitté le nid familial parce qu'ils ne peuvent pas se le permettre. Leurs enfants détiennent parfois des diplômes collégiaux ou universitaires, sinon les deux, mais ils n'ont tout simplement pas de chance: ils sont incapables de trouver un emploi assez payant pour subvenir à leurs besoins.
Les jeunes Canadiens n'ont pas profité de la récente reprise économique. Il y a actuellement 262 000 emplois de moins pour les jeunes Canadiens qu'avant la récession. De nombreuses familles de la classe moyenne ont contracté des dettes supplémentaires pour subvenir aux besoins de leurs enfants adultes qui vivent à la maison. D'autres parents s'endettent pour permettre à leurs enfants de retourner à l'école, pour les aider à payer le loyer ou, parfois, pour rénover le sous-sol ou payer l'épicerie jusqu'à ce que ces jeunes puissent partir du bon pied.
Ces Canadiens ne savent pas comment ils vont payer leurs factures aujourd'hui. Bien des parents, et parfois des grands-parents, de la classe moyenne ont repoussé le moment où ils vont commencer à épargner pour la retraite et ils se sont plutôt endettés. Aujourd'hui, ils ont du mal à joindre les deux bouts alors que les taux d'intérêt sont bas, et ils sont terrifiés à l'idée de les voir augmenter, ce qui adviendra inévitablement.
Ces Canadiens ont besoin d'un répit. Ils ont besoin d'un gouvernement qui a une vision et un plan pour favoriser la création d'emplois, la croissance et la prospérité, mais le n'a aucunement pensé à eux lorsqu'il a rédigé le budget. Il n'a pas donné aux Canadiens le plan dont ils ont besoin. Au lieu de favoriser la création d'emplois, la croissance et la prospérité, le nouveau budget conservateur ne créera aucun emploi, est synonyme de faible croissance économique et forcera les Canadiens à s'endetter; leur prospérité devra donc attendre.
Le marché du travail a connu en 2013 une année de stagnation complète. Seulement 5 300 emplois ont été créés dans l'ensemble du pays, et c'étaient des emplois à temps partiel dans une proportion écrasante de 95 %. Comme je l'ai déjà indiqué, les jeunes Canadiens occupent encore 262 000 emplois de moins, comparativement à avant la récession. Manifestement, le gouvernement doit changer de cap et établir un plan crédible pour stimuler la création d'emplois. Son plan actuel ne fonctionne pas.
Mais au lieu d'inaugurer un nouveau plan de création d'emplois, le budget aurait pour effet de réduire les programmes provinciaux qui aident aujourd'hui les Canadiens à trouver un emploi. Plutôt que de collaborer avec les provinces, les conservateurs ont choisi de foncer tout seuls droit devant, avec la subvention canadienne pour l'emploi, en se fichant éperdument des conséquences. Et pour financer leur mesure, ils enlèvent aux provinces de l'argent qui est actuellement utilisé afin d'offrir des programmes d'acquisition des compétences aux citoyens canadiens les plus vulnérables qui ont grandement besoin d'aide.
Par exemple, cette décision met en péril des programmes comme BladeRunners, en Colombie-Britannique, que l'OCDE considère comme « l'un des programmes les plus efficaces au Canada pour aider les jeunes défavorisés à effectuer la transition vers l'emploi ». Ce programme était financé grâce à des ententes relatives au marché du travail que le budget vise à faire disparaître.
Dans ma circonscription, Kings—Hants, des groupes comme la Valley Community Learning Association reçoivent un financement vital grâce aux ententes relatives au marché du travail. Cette association a aidé 91 Néo-Écossais à terminer leur formation générale depuis qu'elle a commencé à recevoir de l'argent dans le cadre des ententes relatives au marché du travail, en 2010. Ces personnes ont eu la chance de s'instruire et d'améliorer leur sort ainsi que celui de leur famille. Les apprentis peuvent recevoir de l'aide en mathématiques pour réussir la partie scolaire de leur programme. Les gens peuvent mieux se préparer pour réussir le test d'aptitude afin de s'enrôler dans les forces armées ou d'obtenir un emploi à l'usine Michelin.
De nombreux groupes indispensables de ma circonscription ont besoin du financement provenant des ententes relatives au marché du travail pour pouvoir aider des Néo-Écossais parmi les plus vulnérables. Je pense à des groupes comme Community INC, PeopleWorx, Hants County Community Access Network et Valley African Nova Scotian Development Association.
Les Canadiens vulnérables qui n'ont pas de travail ont besoin de ces programmes pour trouver un emploi, et le budget va leur nuire. Une fois de plus, hier soir, le ne savait même pas à qui il allait faire du tort avec son budget dépourvu de toute empathie envers ces Canadiens pour lesquels la vie est loin d'être facile.
Pour ce qui est de l'emploi chez les jeunes Canadiens, une somme de 70 millions de dollars est annoncée dans le budget pour financer les programmes de stages destinés aux jeunes. Or, il s'agit de la même somme qui avait été annoncée dans le budget de l'an dernier. Le budget de cette année est du déjà vu. On se croirait dans Le jour de la marmotte. Il ne comporte aucune mesure concrète pour créer de l'emploi et éliminer le sous-emploi chez les jeunes. Le ministre n'a pas le moindrement pensé que le gouvernement doit aider davantage les jeunes. Les conservateurs les trompent habilement, comme ils trompent les Canadiens dans d'autres volets du budget. Par ailleurs, je souligne que, au chapitre de la croissance, les conservateurs rajustent à la baisse les prévisions économiques qu'ils avaient eux-mêmes établies dans leur énoncé économique de l'automne.
Avant même que le budget ne soit présenté, nous savions déjà que le avait enregistré le pire taux de croissance économique de tous les premiers ministres canadiens depuis R.B. Bennett au plus fort de la grande dépression. Aujourd'hui au Canada, la croissance économique est plus lente qu'aux États-Unis, qu'au Royaume-Uni, qu'en Australie et que dans 11 autres pays industrialisés. On prévoit également que, l'an prochain, le taux de croissance du Canada sera inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE.
Selon le FMI, « l'endettement élevé des ménages et les prix des logements » compromettent la croissance au Canada. Or, en autorisant en 2006 les prêts hypothécaires remboursables sur 40 ans et sans mise de fonds initiale, un geste totalement irresponsable, le a contribué à aggraver le problème du logement et de l'endettement personnel au Canada qui continue de mettre notre économie en péril.
Ces jours-ci, le taux d'endettement des ménages est tout ce qui semble enregistrer une croissance au Canada sur le plan économique. En 2013, l'endettement des ménages a atteint un niveau record. La famille canadienne moyenne doit actuellement 1,66 $ pour chaque dollar de revenu disponible.
En ce qui concerne la dette fiscale du Canada, la dette fédérale, les conservateurs y auront ajouté 161 milliards de dollars d'ici les prochaines élections. Et ce sont leurs propres chiffres.
Les Canadiens savent que dette rime avec impôts à venir, parce qu'il faudra bien finir par la rembourser, cette dette. Une dette accrue de 161 milliards de dollars signifie que la famille canadienne moyenne devra payer plus de 18 000 $ de plus en impôts futurs pour rembourser la dette accumulée par le gouvernement conservateur, et ce, sans compter les intérêts.
Avec un tel endettement, de très nombreux Canadiens risquent de devoir retarder leur départ à la retraite. Ils se disent qu'ils mettront de l'argent de côté plus tard, parce qu'ils peinent à joindre les deux bouts à l'heure actuelle. Or, nous devrons tous cesser de travailler un jour ou l'autre et nous ne pourrons pas reporter indéfiniment les coûts de la retraite. Le gouvernement ne semble pas le comprendre.
C'est pourquoi les premiers ministres des provinces souhaitent renforcer le Régime de pensions du Canada, le RPC, pour que les Canadiens soient mieux préparés pour la retraite. Or, lorsque les provinces ont proposé de bonifier le RPC, le a carrément refusé, arguant qu'il s'agissait d'une charge sociale néfaste pour l'emploi. C'est de la pure hypocrisie venant de la part d'un ministre qui maintient les cotisations à l'assurance-emploi à un niveau artificiellement élevé.
Selon le budget qui vient d'être déposé, le compte d'assurance-emploi sera équilibré d'ici 2015. Pourtant, le ministre prévoit percevoir 5,2 milliards de dollars en cotisations d'assurances-emploi excédentaires l'an prochain, somme qu'il utilisera pour gonfler ses chiffres en vue de créer un excédent avant les élections. Le ministre pourrait très bien diminuer les cotisations à l'assurance-emploi, ce qui permettrait aux entreprises et aux travailleurs du Canada de souffler un peu. Il préfère cependant les maintenir à un niveau artificiellement élevé et délester ainsi les Canadiens de milliards de dollars en cotisations excédentaires pour garnir les coffres du gouvernement.
La logique du ministre est la suivante: lorsque les provinces proposent de bonifier le RPC, il s'agit d'une charge sociale néfaste pour l'emploi. Lorsque c'est le gouvernement conservateur qui maintient les cotisations à l'assurance-emploi à un niveau artificiellement élevé pour créer un faux excédent budgétaire à la veille des élections, c'est justifié.
Pour gonfler les chiffres et créer un faux excédent, les conservateurs comptent non seulement sur des cotisations d'assurance-emploi artificiellement élevées, mais aussi sur la vente ponctuelle de biens. Les Ontariens ont déjà assisté à ce numéro du ministre. Sous le gouvernement Harris, le même , dans son poste précédent, a orchestré la vente ratée de l'autoroute 407 pour garnir son budget et camoufler le déficit. Il avait organisé une vente à rabais et il a cédé l'autoroute à l'Espagne à un prix inférieur de plusieurs milliards de dollars à sa valeur marchande. Le même ministre a laissé aux Ontariens un déficit de six milliards de dollars alors qu'il avait promis un excédent. Aujourd'hui, ici à Ottawa, le ministre crée une fois de plus un faux excédent en prévision des élections pour se faire du capital politique; ce faisant, il induit les Canadiens en erreur.
Ce budget nuirait à beaucoup trop de Canadiens. Il pénalise les anciens combattants et ignore les gens de la classe moyenne et les jeunes Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts. Il crée un faux excédent en prévision des élections en maintenant les cotisations à l'assurance-emploi artificiellement élevées, en effectuant des compressions en matière de défense et en vendant des actifs. Par surcroît, il tente d'équilibrer les livres aux dépens des plus vulnérables, y compris les anciens combattants vieillissants et les Canadiens marginalisés qui comptent sur les programmes de formation des provinces pour se préparer au marché de l'emploi.
Voilà pourquoi le Parti libéral s'oppose à ce budget. Je propose donc ce qui suit:
Que l'amendement soit modifié par substitution, aux mots suivant le mot « bureaux », de ce qui suit:
g) retranche des milliards de dollars des régimes de soins de santé des anciens combattants, des agents de la GRC et d’autres retraités de la fonction publique;
h) n’offre pas de plan véritable de croissance économique à long terme qui aiderait les familles de la classe moyenne;
i) enlève de l’argent aux travailleurs et aux employeurs en maintenant artificiellement élevées les cotisations à l’assurance-emploi;
j) n’annule pas les hausses de tarifs du budget de 2013 qui ont fait augmenter le coût de tout, des perruques pour les malades du cancer aux tricycles;
k) ne comble pas le trou de 3 milliards de dollars en infrastructures que le budget de 2013 a creusé dans le Fonds Chantiers Canada.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est un plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui en faveur du Plan d'action économique de 2014.
Hier, j'ai eu l'honneur d'être présent à la Chambre quand le a présenté son dixième budget. Ce budget confirme que le gouvernement est sur la bonne voie pour rétablir l'équilibre budgétaire d'ici 2015, tout en créant plus d'emplois pour les Canadiens. Je suis fier de souligner certains des éléments clés du budget.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement est sur la voie de rétablir l'équilibre budgétaire tout en maintenant un faible taux d'imposition et en protégeant les programmes et les services sur lesquels comptent les Canadiens. Comme le laisse entendre le titre du budget, « Sur la voie de l'équilibre: Créer des emplois et des opportunités », le Plan d'action économique du Canada porte fruit.
On s'attend à réduire le déficit, qui passera à 2,9 milliards en 2014-2015, et à enregistrer un excédent de 6,4 milliards de dollars en 2015-2016, après avoir pris en compte l'ajustement annuel en fonction du risque de 3 milliards de dollars.
Depuis l'adoption du Plan d'action économique par le gouvernement durant la récession mondiale, le Canada affiche le meilleur bilan de tous les pays du G7 au chapitre de la création d'emplois et de la croissance du revenu, et il affiche l'une des meilleures performances économiques.
L'économie canadienne continue de créer des emplois; en effet, depuis le pire de la récession, un million de Canadiens de plus ont trouvé un emploi. Toutes catégories de revenu confondues, les familles canadiennes ont vu leur revenu réel après impôt et après transfert progresser d'environ 10 % ou plus depuis 2006.
Les Canadiens de tous les niveaux de revenu bénéficient des allègements fiscaux instaurés par le gouvernement, et les particuliers à revenu faible et moyen font l’objet des allègements proportionnels les plus importants. Une famille moyenne de quatre personnes économise environ 3 400 $ en impôt par année comparativement à 2006, grâce au programme d'allégement fiscal du gouvernement.
Le Canada est maintenant l'un d'une poignée de pays au monde qui continue de se voir attribuer une cote de crédit AAA, assortie de perspectives stables, par toutes les principales agences de notation.
Le Plan d'action économique de 2014 fait fond sur ces réalisations en proposant des mesures positives qui stimuleront l'économie et contribueront à la création d'emplois.
Hier après-midi, après que le eut déposé le budget, j'ai été choqué par la première observation de la porte-parole du NPD en matière de finances, qui a affirmé que le budget n'accomplissait rien pour les jeunes et pour l'emploi. J'aimerais maintenant parler de ce qu'accomplira le Plan d'action économique de 2014 sur le plan de l'emploi et de la croissance.
Il mettra en oeuvre la Subvention canadienne pour l'emploi et le service de jumelage emploi-travailleur pour aider les Canadiens à pourvoir les postes disponibles. Il créera le prêt canadien aux apprentis pour aider les apprentis inscrits dans un métier désigné Sceau rouge à payer leur formation, ce qui n'est pas une mince affaire.
Le gouvernement investira dans la réforme du système d'éducation dans les réserves en collaboration avec les Premières Nations, en confiant aux Premières Nations le contrôle d'une loi sur l'éducation des Premières Nations. L'amélioration de l'éducation dans les réserves et en dehors de celles-ci permettra certainement d'accroître le nombre de diplômés des programmes d'enseignement secondaire et postsecondaire, qui seront mieux préparés à occuper des postes au sein d'un marché qui recherche des diplômés bien formés.
Le Plan d'action économique de 2014 investira dans des programmes pour aider les travailleurs âgés et les personnes handicapées au sein du marché du travail. Il créera des milliers de nouveaux stages rémunérés pour les jeunes Canadiens qui entrent sur le marché du travail. Il permettra un investissement majeur de 500 millions de dollars dans le secteur de l'automobile de même que des investissements dans les secteurs forestier et minier du Canada, et bien plus encore.
Il permettra également d'octroyer 1,5 milliard de dollars au fonds Apogée Canada pour l'excellence en recherche au cours de la prochaine décennie pour l'enseignement postsecondaire.
Dans le but d'aider les familles et les collectivités, le budget prendra la défense des consommateurs et favorisera la concurrence et la baisse des prix au sein du marché des télécommunications. En outre, des mesures législatives contre la discrimination transfrontalière par les prix non justifiée seront déposées. Ces questions sont bien présentes à l'esprit de tous les Canadiens qui vivent près de la frontière.
Le Plan d'action économique de 2014 éliminera la pratique consistant à facturer la facturation. Il permettra d'augmenter le crédit d'impôt pour frais d'adoption afin de rendre l'adoption plus abordable pour les familles canadiennes. Il accroîtra les allégements fiscaux pour les soins de santé en exemptant de la TPS et de la TVH les services professionnels offerts par les acupuncteurs et les naturopathes. Il renforcera également, pour les familles canadiennes, le système de salubrité des aliments grâce à un investissement important de 390 millions de dollars. Il permettra d'investir plus de 300 millions de dollars pour offrir une connexion Internet à large bande plus rapide dans les régions rurales et nordiques du Canada.
Il protégera les Canadiens contre les répercussions des catastrophes naturelles grâce à un investissement de 200 millions de dollars qui servira à l'établissement d'un programme d'atténuation des catastrophes naturelles. Il créera un nouveau crédit d'impôt pour volontaires participant à des activités de recherche et de sauvetage afin de reconnaître le rôle important que jouent ces personnes qui mettent leur vie en danger pour assurer la sécurité des Canadiens.
Comme nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises à la Chambre, le plan visera à élargir le Programme de funérailles et d'inhumation de sorte que les anciens combattants de l'ère moderne aient droit à des funérailles et à une inhumation empreintes de dignité.
Si vous me le permettez, j'aimerais prendre quelques instants pour parler des avantages que présente le Plan d'action économique de 2014 pour ce qui est de la protection de nos merveilleux lieux et espaces naturels. Il accordera du financement en vue d'assurer la durabilité des parcs nationaux du Canada et de l'infrastructure à l'intérieur et aux environs de ces parcs, laquelle a été négligée au cours des dernières décennies. Il doublera le financement alloué au Programme de partenariats relatifs à la conservation des pêches récréatives, qui a connu un grand succès et s'est avéré très efficace depuis sa mise en oeuvre, prévue dans le budget de 2013. Il offrira aussi aux Canadiens qui possèdent des terres écosensibles un moyen de protéger les espaces naturels pour les générations futures, de même qu'un meilleur soutien fiscal pour la production d'énergie verte.
En ce qui concerne l'atteinte de l'équilibre budgétaire, contrairement au gouvernement libéral, qui a réduit les transferts aux provinces en matière de santé et de programmes sociaux, dans le Plan d'action économique de 2014, le gouvernement donne suite à l’engagement qu'il a pris de limiter les dépenses de programmes directes au moyen de propositions visant à rendre la rémunération globale des employés de la fonction publique raisonnable et abordable. Le gouvernement travaillera de concert avec les sociétés d’État pour instaurer le partage à parts égales des coûts des régimes de pension entre l’employeur et les employés ainsi que pour hausser l’âge de retraite des nouveaux employés.
Hier, en plus d'avoir dévoilé le Plan d'action économique de 2014, le gouvernement a publié un document très important, intitulé Rapport sur l'emploi: Le point sur le marché du travail canadien. Il y est question de l'évolution récente du marché du travail. Comme nous le savons, il y a des défis associés à la fin de la récession. Le Rapport sur l'emploi est un document important que tous les députés et les autres intéressés devraient étudier et analyser. On y trouve des tableaux, des graphiques et des renseignements très pertinents qui influeront sur la façon dont notre pays maintiendra le cap après la récession. Il y est aussi question des mesures que le gouvernement a prises pour aider les Canadiens à améliorer leurs compétences et pour créer des emplois de qualité.
En terminant, j'inviterais mes collègues de l'autre côté de la Chambre à renoncer à leurs critiques partisanes et à leurs jeux politiques et à appuyer le Plan d'action économique de 2014.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le Plan d'action économique de 2014, mais je tiens aussi à remercier le , au nom des gens de , d'avoir su administrer le Canada pendant la pire crise économique que le monde a connue depuis la Grande Crise.
En plus de louer les efforts que déploie le ministre pour rééquilibrer le budget, je veux aussi expliquer aux gens de la région de Waterloo les avantages qu'ils retireront du budget de 2014.
Je ne parlerai pas seulement des emplois que créera le budget de 2014 et des possibilités qui s'offriront aux familles canadiennes, mais aussi des débouchés qu'il créera dans nos régions.
Pour replacer les choses dans leur contexte, je dois brièvement rappeler ce que nous avons déjà fait et les avenues que nous avons préféré éviter. « Pensez-vous qu'il est facile d'établir des priorités? » a déjà demandé un éminent canadien. Il semble que ce ne soit pas le cas. L'ancien premier ministre semblait changer chaque jour de priorités. Par contre, je ne crois pas que les Canadiens jugent les politiciens sur le nombre de priorités qu'ils définissent. À mon avis, on nous juge sur la nature de ces priorités et sur notre empressement à y donner suite.
Les priorités à long terme du gouvernement sont énoncées dans le document intitulé Avantage Canada, rédigé en 2006. Pour moi, ce document reste le meilleur moyen d'évaluer notre empressement et notre capacité de nous concentrer sur les priorités. Voici les priorités que nous avions énoncées à l'époque: un avantage fiscal, c,est-à-dire réduire les taxes et les impôts pour tous les Canadiens et établir le taux d'imposition le plus bas sur les nouveaux investissements des entreprises au sein des pays du G7; un avantage financier, consistant à éliminer la dette nette de l'ensemble des administrations publiques en moins d'une génération; un avantage entrepreneurial, soit réduire la réglementation inutile et les tracasseries administratives et accroître la concurrence sur le marché canadien; un avantage du savoir, c'est-à-dire former la main-d'oeuvre la plus scolarisée, la plus qualifiée et la plus souple au monde; un avantage infrastructurel, soit bâtir l'infrastructure moderne dont nous avons besoin pour soutenir la concurrence à l'étranger et avoir des collectivités où il fait bon vivre au Canada.
Depuis 2006, ce document nous a été très utile. Dans les meilleurs moments, comme dans les pires, nos priorités n'ont pas changé. Nous continuons de mettre l'accent sur ces priorités. Par « pires moments », j'entends bien sûr la pire récession mondiale depuis la Grande Crise. En respectant les priorités énoncées dans le document Avantage Canada, le Canada non seulement affiche la plus forte croissance économique au monde, mais tirera profit des investissements stratégiques que nous avons faits.
Dans la région de Waterloo, d'où je suis originaire, le collège Conestoga a accru sa capacité de former des ingénieurs, des travailleurs de la santé et des techniciens en transformation des aliments dont nous avons grandement besoin. Nous avons ouvert le Institute for Quantum Computing, le Canadian Digital Media Network et le Communitech Hub pour soutenir les entrepreneurs qui créent les emplois de demain.
Grâce aux investissements du gouvernement fédéral, nous avons de nouveaux centres communautaires, de l'eau potable plus salubre et de plus beaux parcs. Grâce au solide partenariat avec le gouvernement, la région de Waterloo est devenue un endroit où il fait mieux vivre, travailler et élever une famille. Contrairement au gouvernement précédent, nous avons réalisé tous ces projets sans augmenter les impôts et sans sabrer le soutien aux soins de santé ou à l'éducation. Toutes ces mesures positives ont été prises durant la pire crise économique qu'aient connue la plupart des Canadiens.
En tant que président du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, je suis fier des investissements clés qu'ont faits le et le gouvernement. Nous avons investi plus de 17 milliards de dollars dans des initiatives de transport propre, les carburants renouvelables, l'énergie propre, l'assainissement de l'air, l'infrastructure verte, la recherche, l'efficacité énergétique et la préservation de nos océans et de nos lacs.
Le Plan d'action économique de 2014 s'appuie sur ces acquis en élargissant l'allègement fiscal pour la production d'énergie verte, en investissant dans les parcs nationaux du Canada, en renforçant les efforts de conservation et les activités de conservation familiales, et en rendant plus facile et plus abordable le don de terres écosensibles aux fins de préservation. Nous avons pris ces mesures tout en surpassant tous les autres pays du G7 au chapitre de la création d'emplois, tout en maintenant le ratio dette-PIB le plus bas des pays du G7 et en faisant en sorte que les Canadiens affichent le plus fort taux de croissance du revenu réel par habitant des pays du G7.
Nous sommes en train de débattre du budget de 2014, la voie de l’équilibre budgétaire, qui est la phase la plus récente du Plan d'action économique du Canada. Tandis que nos voisins du Sud tentent de déterminer quelle augmentation de la dette nationale ils sont prêts à accepter, les Canadiens commencent à se rendre compte que, grâce au leadership du et du , le Canada se lancera bientôt dans un grand débat national sur la façon de répartir l'excédent.
Au nom des habitants de Kitchener—Conestoga, je remercie le ministre des Finances de tout son travail. Je le remercie de nous avoir amenés à un point où nous voyons les avantages de tous ces investissements et où nous pouvons entrevoir la fin du déficit.
Quand le budget sera équilibré, une plus petite partie des recettes fiscales sera nécessaire pour payer l'intérêt sur la dette. Cela montrera au monde notre stabilité et nous aidera à attirer des investissements au Canada.
Le plus important, toutefois, c'est que mettre fin au déficit permettra de réduire la dette que nous laisserons à nos enfants et à nos petits-enfants.
Puisque nous parlons de nos enfants, j'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur un rapport rédigé par CIVIX, qui est intitulé Consultations budgétaires auprès des élèves. CIVIX a consulté des étudiants de l'ensemble du pays sur leurs priorités budgétaires. Quand on leur a demandé quelle était la mesure la plus importante que le gouvernement pourrait prendre pour aider les familles, les élèves n'ont pas répondu qu'il fallait augmenter les subventions pour les études postsecondaires, comme nous aurions pu nous y attendre.
Non, la majorité d'entre eux ont affirmé qu'il fallait réduire l'impôt sur le revenu des particuliers. Quand on leur a demandé s'ils croyaient que le gouvernement devait accorder beaucoup d'importance à la réduction, dans la mesure du possible, de la dette, plus de 80 % des élèves canadiens ont dit oui. Quand on leur a demandé à quoi devrait servir principalement l'excédent, 46 % d'entre eux ont répondu qu'il devrait être utilisé pour rembourser la dette. En comparaison, seulement 9 % ont réclamé une augmentation des dépenses pour stimuler la création d'emplois.
Que faut-il conclure en voyant que les élèves des écoles secondaires du Canada comprennent mieux les rudiments de l'économie que les partis de l'opposition? J'imagine que cela veut dire que notre avenir est entre bonnes mains. Même les élèves du secondaire comprennent que les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls. Grâce à la voie de l'équilibre budgétaire, nous léguerons à ces jeunes un avenir prometteur.
Les étudiants qui veulent apprendre un métier pourront recevoir de l'aide fédérale pour la première fois. Les jeunes qui sont à la recherche d'un emploi recevront une aide accrue pour faire des stages rémunérés. Les diplômés récents et les jeunes qui sont déjà sur le marché du travail constateront que, grâce à l'élimination de 800 000 versements de retenues à la source, comme nous avons choisi de le faire pour réduire la paperasse, il leur est beaucoup plus facile de lancer leur propre entreprise.
Je peux donner des exemples plus précis dans ma région, qui est celle de Waterloo. Le Réseau canadien des médias numériques et l'Institut de l'informatique quantique reçoivent tous les deux un bon coup de pouce dans le budget de 2014. Le réseau pourra aider les entrepreneurs à trouver des applications commerciales de ce que l'industrie appelle les « mégadonnées ». L'institut, quant à lui, continuera à oeuvrer à la conception du premier ordinateur quantique au monde.
Soulignons que, même si l'ordinateur quantique n'existe pas encore, l'institut profite déjà de la commercialisation de son savoir. Pour effectuer ses travaux de recherche, il a dû inventer des outils spécialisés, qui sont actuellement vendus dans le monde entier.
Notre investissement initial dans le centre Communitech a dépassé toutes les attentes, et la voie de l'équilibre budgétaire inclut une hausse des sommes accordées au Programme canadien des accélérateurs et des incubateurs, de manière à permettre d'autres réussites du genre.
Je sais que l'opposition ne sera pas d'accord avec moi là-dessus, mais j'étais franchement très heureux hier d'apprendre que le gouvernement souhaite maintenir la Subvention canadienne pour l'emploi. Presque tous les employeurs auxquels j'ai parlé au cours de la dernière année considèrent que notre système de formation professionnelle est défaillant, à l'heure actuelle. C'est ce que pense Polytechnics Canada, qui considère qu'on cherche trop à recruter des étudiants et qu'on ne s'intéresse pas assez aux résultats tangibles. C'est tout à fait vrai. Nous pouvons emprunter la voie de la facilité, comme le fait le gouvernement Wynne, et défendre un système défaillant, ou nous pouvons nous efforcer de faire mieux. Je suis content que nous n'ayons pas renoncé à essayer de faire mieux pour les Canadiens.
Je lis dans la presse que certains politiciens de ma province, l'Ontario, sont fâchés parce qu'ils recevront moins d'argent cette année sous forme de paiements de péréquation. L'économie s'étant améliorée en Ontario, cette province recevra moins d'argent au titre de la péréquation cette année, par rapport à l'année dernière. Ce devrait être une bonne nouvelle pour n'importe qui, mais ce n'est pas le cas pour le gouvernement Wynne. Les Ontariens devraient se réjouir de l'amélioration de l'économie, et non s'en attrister. Les adeptes des récessions nous présentent des arguments plus médiocres que jamais.
Si les Ontariens veulent vraiment continuer de recevoir des paiements de péréquation à cause d'une mauvaise performance économique, ils n'ont qu'à réélire un gouvernement libéral en Ontario, mais je sais qu'ils sont capables de mieux.
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Monsieur le Président, s'il me reste bien huit minutes avant d'être interrompu, je parlerai de la situation économique actuelle, afin de mettre en contexte le budget qui a été présenté hier.
À entendre les conservateurs vanter le budget et la situation actuelle, on croirait que la récession est chose du passé, que les Canadiens sont retournés au travail et que la situation actuelle est aussi bonne que celle qui existait avant la récession. Or ce n'est pas le cas.
En mai 2008, avant que la récession n'ait commencé à frapper le pays, le taux de chômage était de 6,1 % au Canada, tandis que le taux de la population active était de 68 %. Ces chiffres sont beaucoup plus positifs qu'aujourd'hui. Selon les dernières données disponibles, en janvier, le taux de chômage était de 7 %, soit près de 1 % supérieur à ce qu'il était avant la récession, et le taux de la population active était inférieur, à 66,8 %.
Cela veut dire que beaucoup moins de gens sont sur le marché du travail. C'est extrêmement problématique. Concrètement, il s'agit de 1,4 million de chômeurs au Canada, soit 300 000 chômeurs de plus qu'avant la récession. Alors, non, on n'est pas revenu à la situation qui s'observait avant la récession. Non, le gouvernement ne devrait pas agir comme si la récession était terminée et comme si on devait à tout prix atteindre l'équilibre budgétaire en 2015.
On ne cesse de le répéter: atteindre l'équilibre budgétaire est important, mais cela doit être fait selon le cycle économique. Or les données économiques démontrent clairement qu'on n'a pas atteint la fin du cycle économique. Le gouvernement devrait toujours continuer à prendre des mesures pour stimuler la création d'emplois et la croissance économique.
Dans ce budget, que les conservateurs ont qualifié eux-mêmes de « do nothing budget », il n'y a absolument aucune mesure à cet égard. Au cours des prochaines interventions, on les entendra parler de mesures sorties de ce budget de quelque 500 pages, afin qu'ils puissent se donner bonne conscience.
Cependant, quand on fait un budget, on doit faire des choix. La question fiscale canadienne est importante, et se forcer à atteindre un équilibre budgétaire pour 2015 est un objectif clairement électoraliste. D'ailleurs, les conservateurs ne s'en cachent même plus maintenant. Cela pose des problèmes sérieux quant à la création d'emplois et la croissance économique.
Les conservateurs vantent le fait que le Canada est en meilleure position au sein du G7 en matière de création d'emplois et de croissance économique. Or j'ai de petites nouvelles pour eux: le Canada se situe présentement au troisième rang parmi les pays du G7, et il continue de glisser derrière les autres pays.
Au sein de l'OCDE, soit l'ensemble des pays industrialisés, le Canada se trouve en milieu de peloton. Cela fait même plus d'un an et demi que l'OCDE prévoit que la glissade du Canada continuera. Alors, non, la situation canadienne n'est pas vraiment rose. Les effets de la récession se font encore sentir.
Faire un budget, c'est faire des choix. Or les conservateurs ne comprennent pas réellement le prix à payer pour leurs compressions, pour ce que bien des gens appellent l'austérité. Effectivement, même si la situation n'est pas aussi sévère qu'en Europe, il s'agit toujours d'austérité, car on fait des compressions dans les investissements du gouvernement.
Ces mesures d'austérité se poursuivent pour une quatrième fois, un quatrième budget, avant que le gouvernement ne commence à donner ses bonbons pour les élections l'an prochain et à tenter de soudoyer les Canadiens en ce sens.
Il est clair que la volonté d'atteindre artificiellement l'équilibre budgétaire à tout prix en 2015, plutôt qu'en 2016 ou en 2017, a un prix. Jusqu'à présent, selon le directeur parlementaire du budget, les quatre derniers budgets d'austérité et de compressions du gouvernement conservateur ont eu pour effet de diminuer la croissance économique potentielle que nous aurions pu obtenir.
En fait, la croissance économique actuelle, ou le niveau de notre PIB, est de 1,6 % inférieure à celle qu'elle serait sans ces compressions. Ce sont des dizaines de milliards de dollars de gains non réalisés pour notre économie. Je sais que le gouvernement n'a pas une haute opinion du bureau du directeur parlementaire du budget.
Ils vont peut-être croire davantage le Fonds monétaire international qui, dans son dernier rapport publié au mois de janvier, a révélé que les mesures de compression du gouvernement fédéral feraient en sorte que la croissance économique serait de 10 à 15 % plus faible, au moins. Je le répète au gouvernement: la croissance économique canadienne serait de 10 à 15 % plus élevée sans ces mesures de compression et d'austérité.
J'ai été très surpris, renversé en fait, par ce qu'a dit hier le lors de la lecture de son budget. Je vais le citer, parce que ça vaut la peine de le faire:
[...] notre gouvernement maintient son engagement de rétablir l’équilibre budgétaire en 2015. Mais permettez-moi d’être clair. Nous n’avons pas redressé la barque aux dépens des Canadiens ordinaires ou dans le besoin [...]
Depuis que j'ai été élu député en 2011, je me bats contre les diverses compressions qui ont été effectuées par les conservateurs et qui ont un impact réel sur la vie de tous les jours des gens de ma circonscription de l'Est du Québec. Que ce soit en ce qui concerne l'assurance-emploi, Via Rail, Postes Canada, Services Canada, les anciens combattants, la science et la technologie, ou encore l'inspection des aliments, pour ne nommer que ceux là, car la liste pourrait être longue, le gouvernement conservateur a effectué des compressions dans des services vitaux. Il prétend couper dans le gras. On n'est plus dans le gras, on est rendu dans la viande et dans l'os.
Le fonctionnement des services de première ligne pour les Canadiens, les Canadiennes et les Québécois a diminué en efficacité en raison des mesures prises par les conservateurs. C'est cela qui a un impact sur la croissance économique et sur la création d'emplois qu'ils n'arrivent pas à soutenir, et qui ne semble même plus être une priorité, si on examine les priorités de ce budget.
Je sais que mon temps est terminé. Je vais revenir demain pour continuer mon discours et je parlerai des mesures de ce budget qui, bien loin de promouvoir la croissance économique, constitueront un frein supplémentaire à cette croissance.