Que, de l’avis de la Chambre: a) le gouvernement devrait répondre aux préoccupations croissantes à propos des conduites d’eau en plomb et de la qualité de l’eau dans les résidences privées du Canada en collaborant avec les provinces, les territoires, la Fédération canadienne des municipalités, ainsi qu'avec les partenaires autochtones, pour trouver des solutions possibles à ces problèmes et les mettre de l’avant; b) le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités devrait entreprendre une étude sur « Le rôle du gouvernement fédéral dans les infrastructures en plomb au Canada »; c) le Comité devrait faire rapport à la Chambre au plus tard le 1er décembre 2017.
-- Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi aujourd'hui de parler à la Chambre de ma motion demandant que le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités entreprenne une étude sur le rôle du gouvernement fédéral dans la recherche de solutions aux préoccupations grandissantes concernant les conduites d'eau en plomb et la qualité de l'eau dans tout le Canada.
Premièrement, je salue mes collègues qui ont appuyé cette motion et qui ont contribué aux discussions en cours sur le plomb dans l'eau potable. J'ai eu le plaisir de m'entretenir avec des députés de tous les partis et je les ai entendu exprimer leur soutien et leurs encouragements. J'espère qu'ils en parleront aussi dans leurs circonscriptions, question de sensibiliser les gens à ce problème, et qu'ils parleront de solutions avec leur municipalité.
Le plomb est souvent considéré comme un problème du passé. Toutefois, la crise survenue récemment à Flint, au Michigan, a remis ce problème à l'avant-plan et a rappelé la terrible vérité sur le plomb dans le corps humain, à savoir qu'il n'y a pas de niveau acceptable.
Lorsque la ville de Flint a cessé de s'alimenter en eau potable dans le lac Huron pour s'alimenter dans la rivière Flint, elle ne s'est pas préoccupée de la différence dans la composition chimique de l'eau. Or, l'eau de la rivière s'est révélée fortement corrosive, libérant le plomb que contenait la vieille tuyauterie dans l'eau du robinet des foyers. L'eau a commencé à éroder les conduites principales, ce qui a d'abord entraîné l'infiltration de fer dans l'eau, que les résidants ont tout de suite remarqué en raison de la teinte orangée qu'elle a prise. Comble de malheur, la moitié des foyers de Flint ont encore des conduites d'eau en plomb, de sorte que de grandes quantités de plomb s'infiltraient aussi dans l'eau potable.
Bien que Flint soit un cas extrême, le danger existe encore au Canada. En effet, voici quelques manchettes des médias, publiées cette année seulement, indiquant que nous avons aussi des problèmes avec les tuyaux en plomb et la qualité de l'eau.
Le 27 janvier, le réseau CTV a indiqué que l'eau potable de dizaines de milliers de Canadiens provenait toujours de tuyaux en plomb. Le 31 janvier, le National Post titrait « Vous croyez que le problème d'approvisionnement d'eau de Flint est impossible au Canada? Vous avez tort ». Le 27 février, CBC/Radio-Canada signalait que des habitants du Nord de la Colombie-Britannique étaient à risque de consommer de l'eau contenant un taux élevé de plomb. Le 28 février, Santé Canada a émis un avis d'interdiction de boire l'eau dans une réserve des Premières Nations du Nord-Ouest de l'Ontario car la teneur en plomb était plus élevée que la normale. Le 4 mars, une femme d'Edmonton a déclaré à CBC News avoir été empoisonnée par l'eau du robinet, les canalisations étant en plomb. On estime que 3 500 maisons d'Edmonton sont encore approvisionnées par des canalisations en plomb. Le 11 mars, CBC News a signalé que le village de Pemberton, en Colombie-Britannique, avait averti ses résidants qu'il était possible que leur eau potable contienne des niveaux élevés de plomb. Cette nouvelle est survenue après que des tests effectués dans 20 maisons aient révélé des taux de plomb pouvant atteindre six fois la limite permise par les autorités canadiennes. Le 5 mai, CBC News a rapporté que plus de trois ans après que les autorités provinciales aient signalé des concentrations élevées de plomb dans l'eau potable de Brandon, au Manitoba, les responsables municipaux n'avaient pas encore modifié leur méthode de traitement afin de réduire l'exposition au plomb des résidants. Le 20 mai, CBC/Radio-Canada a signalé que selon des données publiées par la Ville de Toronto, 13 % des foyers qui avaient fourni des échantillons dans le cadre d'un programme volontaire de dépistage du plomb s'étalant sur six ans pourraient être avoir des niveaux dangereux de cet élément dans leur eau potable. Le 8 juin, Radio-Canada a rapporté que le plan de la Ville de Montréal concernant le remplacement des conduites en plomb accusait un sérieux retard, seulement 11 % des édifices ayant été convertis à mi-chemin d'un projet s'étalant sur 20 ans. Le 2 septembre, selon CBC News, 43 % des fontaines à boire et des robinets des écoles de Surrey, en Colombie-Britannique, devaient être vidangés. En outre, 4 % des fontaines à boire et des robinets de Surrey n'étaient pas jugés sûrs.
Les experts s'entendent pour dire que le nombre d'habitations qui, au Canada, ont des conduites d'eau en plomb, dépasse largement les 200 000. Le nombre exact est difficile à déterminer, car beaucoup de villes ne savent pas combien d'habitations sur leur territoire sont munies de telles conduites. Les habitations construites avant 1960 sont plus susceptibles de contenir des conduites d'eau en plomb, et comme la plupart des villes du pays ont été fondées bien avant 1950, le risque est considérable.
Selon la recommandation officielle canadienne, la concentration de plomb dans l'eau potable ne doit pas dépasser 0,01 milligramme par litre ou 10 parties par milliard. Cependant, Santé Canada, l'Organisation mondiale de la santé, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, à Atlanta, et d'autres experts en toxicologie disent que, peu importe la quantité, le plomb est toujours nocif.
Dans le Rapport final sur l'état des connaissances scientifiques concernant les effets du plomb sur la santé humaine, publié en 2013, Santé Canada constate que, bien que le taux de plomb dans le sang ait diminué au cours des 30 dernières années, parmi les Canadiens, on observe de graves effets sur la santé même lorsque la concentration de plomb est inférieure au maximum actuellement toléré dans l'eau potable, au Canada. L'étude indique qu'il « est justifié de prendre des mesures additionnelles pour réduire encore plus l’exposition des Canadiens au plomb ».
Même en petite quantité, le plomb peut être nocif pour le cerveau, les reins et les os. Il entraîne un risque accru de maladie du rein, d'anémie et d'ostéoporose. Parmi les adultes, l'exposition au plomb peut causer en outre une haute tension artérielle et de l'hypertension.
Cependant, c'est parmi les enfants de moins de six ans, en particulier les nouveau-nés, que les risques sont les plus élevés, comme le montre la recherche scientifique. L'exposition au plomb est associée à des quotients intellectuels plus bas et des problèmes de comportement comme la délinquance et la criminalité. Les nouveau-nés sont particulièrement à risque à cause des effets de l'ingestion de plomb sur le développement du cerveau. Là où du plomb est présent dans le domicile familial, l'eau potable constitue de 10 à 20 % du plomb consommé par le bébé. Si le bébé est nourri avec du lait maternisé, la proportion de plomb issu de l'eau potable atteint de 40 à 60 %.
Dans la plupart des cas, les parents ne sont probablement pas conscients de l'ingestion de plomb et de ses effets. Même lorsque le taux de plomb dans le sang est inférieur au maximum accepté par Santé Canada, il peut avoir comme effet de diminuer le volume du cerveau en plein développement. Bruce Lanphear, un expert en toxicologie et professeur à l'Université Simon Fraser, dit que les deux principaux problèmes de comportement liés aux dommages causés par le plomb dans le cortex préfrontal sont les comportements antisociaux, qui peuvent donner lieu à des activités criminelles, ainsi que le trouble déficitaire de l'attention.
Il existe diverses lois provinciales qui établissent les normes à respecter lorsqu'on analyse la présence d'éléments chimiques dans l'eau potable. En Ontario, la concentration maximale de plomb autorisée est la même que celle établie dans la norme fédérale, soit 10 milligrammes par litre. De plus, la loi de l'Ontario exige que les anciennes écoles et les anciennes garderies fassent l'objet d'une évaluation. Hélas, les exigences législatives ne sont pas les mêmes dans toutes les provinces. En mai 2016, après la découverte d'une concentration élevée de plomb dans quatre écoles de Prince Rupert, la Colombie-Britannique a adopté une mesure exigeant que la qualité de l'eau dans les écoles de l'ensemble de la province soit analysée tous les ans.
Selon des toxicologues comme Bruce Lanphear, le Canada est encore très en retard par rapport aux États-Unis lorsqu'il s'agit de surveiller la concentration de plomb et de mettre en place des mesures législatives pour rendre les environnements plus sécuritaires. Par exemple, aux États-Unis, on procède régulièrement à des analyses sanguines pour déterminer la concentration de plomb dans l'organisme des citoyens, ce qu'on fait rarement au Canada. Il est utile de répéter que la moindre trace de plomb présente un danger et que les effets de cet élément chimique sont irréversibles.
Compte tenu de ces données, le Canada doit améliorer sa stratégie de communication pour faire comprendre aux Canadiens et à leurs élus les dangers de l'exposition au plomb et l'importance de trouver des solutions pour éliminer les conduites en plomb ainsi que la présence de plomb dans l'environnement.
Les toxicologues recommandent deux solutions pour réduire la présence de plomb dans l'eau potable. La première consiste à encourager les propriétaires de maison et d'immeuble à se débarrasser de leurs conduites en plomb. Par exemple, la ville d'Hamilton a mis en place un programme qui offre un prêt à faible taux d'intérêt aux propriétaires de maison et d'immeuble qui souhaitent remplacer leurs conduites en plomb. Ce programme a été lancé lorsque je représentais un secteur du centre-ville au conseil municipal et que je réclamais plus d'évaluations dans les quartiers plus anciens et plus défavorisés.
La réponse que j'ai reçue m'a étonné. On m'a demandé combien j'étais prêt à dépenser, puisque des tests plus étendus permettraient de trouver plus de cas. J'ai répondu qu'il fallait analyser le sang des enfants vivant dans les quartiers en question. On a donc analysé le sang de plus de 700 enfants, et le sang de 28 % d'entre eux contenait un taux de plomb supérieur au niveau acceptable.
Ensuite, il fallait pouvoir offrir aux résidants une façon abordable de retirer les conduites de plomb de leur propriété. On a donc lancé un programme spécial de prêts à faible taux d'intérêt en 2010. Les familles à faible revenu ont ainsi pu se débarrasser de leurs conduites de plomb. Hamilton avait déjà lancé un programme de remplacement des conduites de plomb en 1993, avant la mise en place du programme de prêts. En date d'octobre 2016, nous avons remplacé plus de 10 000 conduites de plomb.
La deuxième façon de réduire la présence de plomb dans l'eau potable consiste à traiter l'eau de manière à ce qu'elle cause aussi peu de corrosion que possible. En décembre 2015, le conseil municipal d'Hamilton a décidé de mettre en oeuvre un programme de réduction de la corrosion. Ce programme, qui vise à réduire les rejets de plomb dans l'eau potable, sera mis en oeuvre en 2018. Il est fondé sur l'utilisation d'un inhibiteur de corrosion, l'orthophosphate, dans l'alimentation en eau. Celui-ci forme une mince couche protectrice sur la face intérieure des tuyaux et empêche des rejets de plomb de se mêler à l'eau.
Malheureusement, peu de municipalités canadiennes ont mis en oeuvre un programme de traitement de la corrosion. D'après le « Rapport annuel 2014-2015 de l’inspectrice en chef de l’eau portable de l'Ontario », pendant la période couverte par le rapport, seulement 20 villes ontariennes avaient une stratégie de réduction de la corrosion.
Par ailleurs, beaucoup de villes n'offrent pas de programme assorti d'un prêt à faible intérêt pour aider les propriétaires à assumer les coûts de remplacement des conduites d'eau faites de plomb. Les investissements sous forme de prêt offrent à la ville l'avantage de renflouer ses coffres avec le remboursement des prêts, de sorte que les nouvelles installations sont continuellement améliorées et que toutes les conduites sont éventuellement remplacées.
Si la motion est adoptée, j'espère que l'étude en comité aboutira à des recommandations concrètes sur la façon dont le gouvernement fédéral pourrait guider et promouvoir le remplacement des conduites d'eau faites de plomb en vue de débarrasser l'eau potable de toute trace de plomb. Par exemple, le comité pourrait explorer le rôle que pourrait jouer le gouvernement fédéral à titre d'organisme consultatif voué à l'éradication du plomb dans l'eau potable.
D'après ma propre recherche et mes discussions avec des spécialistes, j'estime que l'éradication du plomb de l'eau potable au Canada doit passer par des programmes municipaux de remplacement des canalisations de plomb qui sont proactifs. Ces programmes bénéficieraient d'un inventaire des canalisations de plomb, d'objectifs annuels en matière de remplacement et de séances d'information à l'intention des habitants.
Outre les projets de remplacement de canalisations, le renforcement des méthodes de protection contre la corrosion est un autre élément important pour éliminer le plomb de l'eau potable. Ces méthodes devraient être réévaluées régulièrement afin de déterminer si de nouvelles connaissances scientifiques ou environnementales justifient des changements ou des ajustements.
Le comité pourrait également examiner le rôle possible du gouvernement fédéral dans le cadre d'un mandat de sensibilisation du public à la toxicité du plomb. Un tel mandat prévoyant des activités d'information bien précises serait très utile, tout particulièrement dans les quartiers dotés de vieilles infrastructures et dans les collectivités où vivent de jeunes familles.
J'ai communiqué avec des intervenants du domaine de la qualité de l'eau, de grands spécialistes dans le domaine de la toxicité en Amérique du Nord ainsi que des résidants de ma circonscription, et j'ai reçu une rétroaction très positive au sujet de ma motion.
Mon bureau est sur le point d'organiser d'autres rencontres avec les principales parties intéressées, dont les Premières Nations et des organismes autochtones.
Si la motion M-69 est renvoyée au comité pour étude, les députés pourront entendre le point de vue d'experts et d'intervenants en ce qui concerne les conduites d'eau en plomb et la qualité de l'eau. Je n'hésiterai pas à recommander des témoins pouvant fournir des renseignements pertinents à cet égard.
Compte tenu des discussions très positives que j'ai eues avec le et son cabinet, je serais disposé à appuyer un amendement favorable à la motion proposant que le comité procède à l'étude avant que le gouvernement fédéral prenne les mesures requises.
Avant de terminer, je tiens une fois de plus à souligner trois points importants dont il faut se souvenir.
D'abord, puisque aucune quantité de plomb n'est considérée comme sans danger, les normes fédérales, provinciales et territoriales au chapitre des concentrations maximales admissibles de plomb devraient sans doute être revues.
Ensuite, de nombreuses municipalités ne disposent peut-être pas d'un inventaire à jour des conduites et des tuyaux de plomb sur leur territoire, et certaines n'offrent pas toutes les solutions possibles en matière de réduction du plomb.
Pour terminer, le public doit mieux connaître les effets néfastes que l'ingestion de plomb peut avoir sur la santé.
À la fin des années 1800, aux États-Unis, les conduites d'eau en plomb étaient une cause bien connue d'empoisonnement au plomb. À la fin des années 1920, de nombreuses villes en avaient d'ailleurs interdit l'utilisation. L'industrie du plomb ayant toutefois combattu cette tendance à grand renfort de publicités et de campagnes de lobbying, certaines localités ont continué à autoriser les conduites en plomb jusque dans les années 1980.
Nous ne pouvons plus demeurer passifs par rapport aux conduites d'eau en plomb et à leurs effets sur la qualité de l'eau potable. L'heure est venue pour le gouvernement fédéral de collaborer avec ses partenaires provinciaux, territoriaux, municipaux et autochtones à l'élaboration d'une solution pancanadienne à ce problème.
J'espère que je pourrai compter sur l'appui de tous mes collègues.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de parler du bien-fondé de la motion M-69.
Pendant une grande partie de l'histoire de l'humanité, nous nous sommes servis du plomb en raison de sa forte densité, de son bas point de fusion, de sa malléabilité et de son inertie relative par rapport à la corrosion par l’oxygène. Au XXe siècle, le plomb était couramment utilisé dans divers produits. De la peinture aux conduites d’eau, ses applications semblaient illimitées, mais c'était avant que nous comprenions les effets négatifs du plomb sur la santé d'une personne.
Avant les années 1950, le plomb était couramment utilisé dans les conduites des réseaux d'aqueduc en raison de la malléabilité du métal, qui le rendait facilement pliable et façonnable, ainsi que de sa résistance à la corrosion. À cette époque, la plupart des conduites amenant l'eau aux maisons étaient fabriquées en plomb.
Ces réseaux de distribution d'eau vastes et complexes étaient efficaces et économiques. Il n'y avait pas de problème, jusqu'au jour où les scientifiques ont pris conscience des dangers que ce matériau peut présenter au chapitre de la consommation quotidienne de l'eau. Toutefois, même quand l'industrie a été informée de la situation, elle a tardé à limiter l'utilisation de ces conduites dangereuses.
Le Code national de la plomberie du Canada a mis trop de temps à reconnaître le plomb comme substance nocive, permettant l'usage du plomb dans les domiciles jusqu'en 1975 et en soudure jusqu'en 1986. Pour cette raison, des centaines de milliers de maisons ont été construites avec des infrastructures d'approvisionnement en eau dangereuses pour leurs habitants.
Ce n'est pas que nous ne voulons pas remplacer les tuyaux en plomb, c'est qu'ils sont principalement situés en dessous de propriétés privées. Ainsi, ce sont les propriétaires fonciers qui ont la responsabilité de les remplacer, et non les municipalités. C'est la raison pour laquelle beaucoup de ces tuyaux souterrains passent inaperçus et contaminent les sources d'approvisionnement en eau d'innombrables Canadiens. Cela coûte cher aux Canadiens. En raison de l'étendue de la tâche, les entrepreneurs qui enlèvent ces tuyaux exigent des milliers de dollars pour le faire.
Nous sommes conscients des effets toxiques que peut avoir la présence du plomb dans nos sources d'approvisionnement en eau. Chez les enfants, l'exposition au plomb peut causer anémie, problèmes de comportement, croissance lente et baisse du QI. Chez les adultes, elle peut causer insuffisance rénale, hypertension artérielle, et stérilité chez les hommes et les femmes.
Ce n'est pas pour rien que nous n'utilisons plus les tuyaux en plomb. Nous connaissons bien leur danger. C'est pourquoi le plomb n'a pas été utilisé à cette fin depuis les années 1970 et la plupart des vieux tuyaux ont été remplacés.
Le problème auquel nous sommes confrontés en ce qui concerne le remplacement des tuyaux en plomb est que, dans la plupart des villes, même si les municipalités travaillent à remplacer les vieux tuyaux, ce sont les propriétaires qui sont responsables de ceux qui se trouvent sous leur terrain. Cela peut leur coûter 10 000 $.
La majorité des logements encore alimentés par ces conduites d’eau sont vétustes et remontent aux années 1950 et 1960 dans les villes plus anciennes que sont Toronto, Ottawa, Montréal, Edmonton et Vancouver, pour n’en nommer que quelques-unes. Souvent, dans ces logements, les conduites n’ont pas été inspectées depuis des décennies. Beaucoup de gens ne sont même pas au courant du genre de conduites d’eau qui alimentent leur logement. Nombre de ces logements sont situés dans des quartiers à bas revenus où les énormes coûts de rénovation dépassent largement les moyens financiers des gens qui doivent vivre avec cette eau contaminée.
L’eau potable est une denrée de première nécessité pour tous les Canadiens. Si toutes les provinces ont des normes d’évaluation de l’eau potable, celles-ci ne sont malheureusement pas uniformes dans toutes les provinces et dans tous les territoires.
À Toronto, le gouvernement provincial a décidé de cesser temporairement, jusqu’en 2017, les évaluations de la teneur en plomb. La ville a commencé à traiter son eau au phosphate pour prévenir la corrosion des tuyaux en plomb qui cause la contamination. Comme la province n’évalue plus pour l’instant la teneur en plomb de l’eau, on ne sait pas si ce traitement fonctionne.
À Montréal, bien que la ville ait depuis 2006 un plan de remplacement de 69 000 conduites de plomb, seulement environ 8 000 ont été remplacées à ce jour.
En plus de cela, la plupart du temps, les propriétaires ne sont même pas au courant de la qualité de l’eau qu’ils consomment. Certaines villes comme Calgary et Edmonton envoient tous les ans des avis aux propriétaires de logements dont les conduites d’eau sont en plomb pour les avertir du danger et des correctifs qu’il est possible d’apporter. C’est une façon aimable de leur dire qu’il y a un problème à régler.
Dans de nombreux endroits, on aide les propriétaires à faire évaluer la teneur en plomb de l’eau qu’ils consomment. Cela devrait se faire à l’échelle du pays, et tous les Canadiens dont l’eau provient de conduites en plomb devraient connaître les options de remplacement des conduites ou des filtres.
Lorsque Matt et Mandy Pisarek ont emménagé dans une vieille maison du quartier des plages de Toronto, l'eau du robinet était bien la dernière chose qu'ils craignaient. Ce n'est que par hasard qu'ils ont découvert que, bien que toutes les conduites d'eau de leur rue aient été remplacées à la fin des années 1970, la plomberie sous leur maison libérait toujours une quantité dangereuse de plomb dans leur eau. Comme Mandy était enceinte, le couple de futurs parents s'inquiétait des conséquences sur la santé de leur enfant. Ils ont examiné toutes les options. Malheureusement, les travaux nécessaires pour faire remplacer la tuyauterie — qui auraient couté 10 000 $ — étaient trop chers pour eux, et Matt a donc acheté un simple filtre pour protéger sa femme et son enfant des dangers posés par leur eau courante.
L'histoire de Matt et Mandy n'est pas unique. Des dizaines de milliers de Canadiens ignorent si l'eau de leur maison est potable et s'exposent aux dangers potentiels associés à la vieille plomberie.
Cette motion aidera le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et les municipalités à collaborer pour trouver les meilleures solutions au problème des tuyaux en plomb. Nous devons reconnaître qu'il existe un problème à régler relativement à la façon dont le Canada aborde la question de la salubrité de l'eau potable. La motion proposée par le député d' est nécessaire afin d'assurer une stratégie nationale garantissant le retrait des canalisations de plomb. Nous devons travailler avec les provinces et les territoires de l'ensemble du pays pour nous assurer que tous les Canadiens ont de l'eau potable dans leur maison.
La plupart des municipalités ont pris des mesures pour se conformer aux normes établies en 2009 au sujet de l'élimination et du remplacement des conduites d'eau en plomb. Toutefois, ce problème n'a toujours pas été réglé à certains endroits, et les personnes qui y résident courent des risques inutiles, qu'ils ne connaissent même pas.
Par ailleurs, de nombreux experts soutiennent que le Canada accuse encore beaucoup de retard par rapport aux États-Unis pour ce qui est du suivi de la teneur en plomb et de l'inscription dans la loi de spécifications visant à assurer la salubrité de l'eau potable. C'est inacceptable. Les États-Unis sont toujours en train de gérer la crise de l'eau à Flint et, pourtant, nous traînons encore de la patte par rapport à eux. Nous pouvons et devons faire mieux pour tous les Canadiens.
Nous devons nous employer à faire en sorte que tous les Canadiens puissent boire chez eux l'eau du robinet sans craindre pour leur santé et celle de leurs enfants. Nous connaissons les risques associés à la contamination par le plomb et nous savons que les familles canadiennes méritent mieux que cela. Il nous incombe de protéger nos concitoyens, non seulement contre les menaces à l'étranger, mais aussi contre les menaces dont ils ignorent l'existence chez eux, ou, dans ce cas précis, à l'intérieur de leur maison et sous celle-ci.
Comme le gouvernement libéral s'est engagé à dépenser énormément d'argent dans les infrastructures, j'espère qu'il appuiera la motion à l'étude aujourd'hui, qui vise à améliorer les infrastructures, tout en assurant la sécurité publique. Nous pouvons tous convenir de l'importance de maintenir la sécurité de tous les Canadiens, et j'espère donc que tous les députés appuieront la motion.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion M-69 présentée par le député d', qui porte sur une question très importante liée à la qualité de l'eau.
Je tiens d'abord à dire que le NPD appuie cette initiative, qui vise à assurer aux Canadiens un accès à de l'eau potable de grande qualité en tout temps, peu importe l'endroit où ils vivent et leur situation économique.
De plus, il est important de comprendre que cette motion demande au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de mener une étude sur le rôle du gouvernement fédéral dans le remplacement des composantes en plomb des réseaux d'aqueduc. Les gens sont de plus en plus préoccupés par les risques de contamination de l'eau potable dans les résidences privées et les écoles par des conduites d'eau et des raccordements en plomb.
Le NPD prend très au sérieux le risque pour la santé que pose la contamination au plomb de l'eau potable. La crise survenue récemment à Flint, au Michigan, ainsi que d'autres événements semblables qui se sont produits au Canada nous rappellent tous que c'est un très grave problème de santé publique. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre avant d'agir. Le gouvernement doit adopter une approche proactive dans ce dossier. En effet, il est grand temps qu'il entame un dialogue avec les municipalités, les provinces, les territoires et les Premières Nations afin de collaborer à l'élaboration d'une stratégie nationale visant à assurer à tous les Canadiens un accès à de l'eau potable de grande qualité. Je pense réellement que la plupart des gens sont de cet avis.
Toutefois, je dois souligner que les efforts de mon estimé collègue d' pourraient fort bien être anéantis par son propre gouvernement. Compte tenu du projet du gouvernement de privatiser les infrastructures publiques, il y a fort à parier que les libéraux fassent abstraction des besoins les plus importants des Canadiens. Les questions de santé publique comme la contamination au plomb seront sans doute reléguées à l'arrière-plan et ne constitueront pas une priorité pour les actionnaires et les bien nantis proches de l'actuel gouvernement.
Or, le gouvernement ne peut se soustraire à sa responsabilité de prendre au sérieux les dangers liés à l'intoxication au plomb. Dans le but de protéger les populations les plus vulnérables, soit les nourrissons et les jeunes enfants, Santé Canada a établi que la concentration maximale acceptable de plomb dans l'eau potable se situe à 10 parties par milliard. Cependant, de récentes études scientifiques révèlent que même une infime quantité de plomb est toxique. D'ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé a conclu qu'aucun niveau d'exposition au plomb ne peut être considéré inoffensif.
Selon les experts du Réseau canadien de l'eau, au moins 200 000 ménages canadiens risquent d'être exposés au plomb simplement par l'eau du robinet. Dans les grandes villes, même si la plupart des canalisations principales municipales ne contiennent plus de plomb, les conduites d'eau qui aliment les propriétés privées peuvent contenir du plomb et, de ce fait, posent encore un risque sanitaire. Par exemple, à Montréal, on estime que dans plus de 60 000 édifices, il y a du plomb dans les conduites d'eau. À Toronto, on estime que c'est le cas de 35 000 foyers. Même dans ma ville, Hamilton, on estime qu'approximativement 20 000 maisons présentent ce problème. Par surcroît, le plomb peut également venir des soudures de la plomberie ou de clapets, notamment dans les robinets de laiton. Dans ces cas, de petites quantités de plomb peuvent être présentes dans l'eau du robinet qui passe dans ces conduites ou qui y reste pendant quelques heures, voire davantage.
Même s'il existe des appareils domestiques de traitement de l'eau conçus pour retirer le plomb de l'eau potable, si on veut réduire de façon permanente l'exposition au plomb dans l'eau du robinet, il faut d'abord éliminer les sources de plomb. La méthode la plus efficace consiste à remplacer les tuyaux en plomb. Lorsque le réseau d'aqueduc municipal est relié au vieux tuyau en plomb d'une résidence privée, la municipalité n'assume pas les coûts des rénovations parce que ce tuyau n'est pas sur une propriété de la ville. Le fardeau financier incombe au propriétaire, et il peut être lourd, variant entre 2 000 $ et 5 000 $, voire plus selon l'emplacement des tuyau, sous une entrée ou une allée en ciment, par exemple.
Les villes d'Ottawa, d'Hamilton et de London ont mis en oeuvre des plans d'action visant à remplacer les tuyaux situés dans la portion publique des rues et des trottoirs, et encouragent les résidants à faire de même pour la portion privée avec l'aide d'un programme spécial de prêts.
Il existe également un risque supplémentaire pour la santé lorsqu'on relie un tuyau de cuivre neuf à un vieux tuyau en plomb. Il se produit en effet une réaction chimique entre les deux métaux qui augmente le nombre de particules de plomb libérées dans l'eau. Par conséquent, il est essentiel de remplacer les conduites d'eau privées en même temps que les conduites municipales.
Le député d' et moi avons tous les deux acquis de l'expérience à ce sujet alors que nous siégions au conseil municipal d'Hamilton. Le député avait fait un excellent travail pour conscientiser les habitants d'Hamilton à la présence de plomb dans leur demeure, et avait proposé une solution pour aider les propriétaires à remplacer les tuyaux en plomb des propriétés privées en offrant des prêts spéciaux à ceux qui en avaient besoin. De nombreux résidants de ma circonscription ont profité de ce programme.
Le NPD estime que le gouvernement doit contribuer aux efforts de collecte et d'analyse de données statistiques relatives à l'utilisation du plomb. Tout d'abord, les municipalités et les communautés des Premières Nations doivent être en mesure d'évaluer l'ampleur du problème. La plupart des municipalités n'ont pas de registre de leurs conduites d'eau, et les plus petites d'entre elles n'ont pas les ressources pour en créer un.
Depuis 2007, le gouvernement de l'Ontario exige que les garderies et les écoles testent la qualité de l'eau. Une telle exigence devrait s'appliquer au pays tout entier. Il est crucial d'encourager la modernisation des infrastructures. Le NPD tient à ce que le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités examine les programmes de prêts mis en oeuvre par les villes d'Ottawa, d'Hamilton et de London pour offrir une aide financière aux propriétaires qui veulent remplacer les conduites de branchement en plomb situées sur leur propriété. J'estime que ces prêts devraient être accordés sans intérêt.
Le NPD tient également à ce que le Comité permanent examine divers mécanismes en vue de l'élaboration d'un programme spécial pour moderniser l'infrastructure en plomb qui serait financé grâce au Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées lors de la deuxième phase du plan d'infrastructure.
L'Organisation mondiale de la santé a conclu qu'il n'existe pas de seuil sous lequel l'exposition au plomb serait sans danger. On sait qu'au moins 200 000 foyers canadiens risquent une exposition au plomb à cause de l'eau du robinet. C'est très dangereux et tout aussi inacceptable. Le gouvernement peut et doit agir en conséquence.
Je félicite mon ami d' d'avoir présenté cette motion. J'espère sincèrement que le fait que les libéraux comptent retirer 15 millions de dollars du financement prévu pour les infrastructures pour les placer dans une banque de privatisation n'empêchera pas de prendre les mesures nécessaires proposées dans la motion, ce qui mettrait la santé de milliers de Canadiens en danger.
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Monsieur le Président, quel plaisir pour moi de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion présentée par mon collègue, le député d'. Je pourrais commencer par lui faire un compliment bien mérité pour cette initiative nationale qui est dans l'intérêt de tous les Canadiens. La sensibilisation à toute la question des conduites en plomb et de l'empoisonnement au plomb est d'une grande importance pour notre pays.
À entendre ses observations, je comprends que le député est ouvert aux amendements. J'espère que nous pourrons nous entendre et même que la motion sera adoptée à l'unanimité. C'est ce que je souhaiterais.
L'accès à de l'eau potable de qualité est essentiel à la prospérité de nos collectivités et aux futures générations de Canadiens. Une infrastructure efficace pour l'eau potable et les eaux usées permet de fournir de l'eau propre et salubre à nos enfants et contribue à la santé et à la force de nos collectivités.
Pour être à l'écoute de nos partenaires, nous savons qu'il faut continuer à investir dans la modernisation des réseaux vieillissants d'aqueduc et d'égout dans les collectivités de tout le pays. C'est ce qu'ont indiqué plusieurs provinces, territoires et municipalités lors de nos consultations.
Dans la plupart des programmes canadiens actuels de financement des infrastructures, le remplacement ou la mise à niveau des tuyaux d'aqueduc font partie des catégories de travaux admissibles, y compris le remplacement des tuyaux en plomb. Depuis 2002, Infrastructure Canada a financé plus de 5 100 projets relatifs au système d'alimentation en eau potable avec une somme totale de près de 2,9 milliards de dollars fournie par l'intermédiaire du Fonds fédéral de la taxe sur l'essence et d'autres programmes.
La municipalité d'Osoyoos, en Colombie-Britannique, emploiera le Fonds fédéral de la taxe sur l'essence pour raccorder les habitations au système municipal d'alimentation en eau potable. Une fois le projet terminé, les avis d'ébullition d'eau qui sont actuellement monnaie courante à cet endroit deviendront chose du passé. Quoique le gouvernement du Canada ait constamment apporté son aide dans le domaine de l'eau potable, il est important de comprendre l'engagement du gouvernement actuel envers les collectivités canadiennes pour l'avenir.
Comme nous l'avons annoncé dans le budget de 2016, nous consacrons plus de 10 milliards de dollars à la première phase de notre plan à long terme pour le transport en commun, les infrastructures vertes et les infrastructures sociales. La création du Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées est la preuve de l'importance que nous attachons au financement de ces projets d'infrastructure.
Nous sommes conscients de la grande importance de ces projets pour les collectivités canadiennes. Dans la municipalité de Lanigan, en Saskatchewan, la qualité de l'eau a souffert des inondations récentes. La population locale n'avait plus d'eau pour donner un bain aux enfants, laver les vêtements ou préparer à manger. Grâce à l'aide financière du gouvernement du Canada, la municipalité procédera bientôt à des travaux d'amélioration de ses systèmes d'alimentation en eau potable et de traitement des eaux usées.
Le 1er novembre dernier, mon collègue le a présenté l'Énoncé économique de l'automne du gouvernement du Canada, exposant ainsi le cadre financier de notre plan d'infrastructures à long terme, qui élargit le plan prévu dans le budget de 2016. Ce plan sera axé sur cinq domaines clés, soit le transport en commun, l'infrastructure verte, l'infrastructure sociale, le commerce et le transport, ainsi que les collectivités rurales et du Nord.
Les investissements stratégiques dans les infrastructures dans ces domaines sont essentiels pour les collectivités, et ce, pour plusieurs raisons. Les collectivités prospèrent lorsqu'elles sont reconnues comme offrant une bonne qualité de vie. De l'eau potable, de l'air pur, un transport en commun efficace et l'accès aux services essentiels sont autant d'éléments caractérisant une bonne qualité de vie. Des investissements dans ces domaines font en sorte que les gens veulent vivre et travailler dans une collectivité. Ces investissements aident les collectivités à demeurer saines, à attirer et à garder les éléments talentueux, ainsi qu'à favoriser l'innovation.
Dans le cadre de ce plan, nous nous engageons à verser près de 26,9 milliards de dollars sur 12 ans pour des projets d'infrastructure verte. Cette aide financière garantira l'accès à l'eau potable et l'édification de milieux plus écologiques où les Canadiens peuvent voir leurs enfants jouer et grandir.
Ces investissements appuient nos objectifs généraux, c'est-à-dire assurer une croissance économique à long terme, bâtir des collectivités inclusives et durables et favoriser une économie verte et faible en carbone. En tenant compte des travaux en cours, notre plan prévoit une injection de fonds fédéraux de plus de 180 milliards de dollars sur 12 ans. Ces investissements changeront concrètement les choses pour nos collectivités.
Les investissements dans les infrastructures visant à protéger la qualité de l'eau continueront d'être essentiels pour la santé et le bien-être des Canadiens. C'est pourquoi le gouvernement prend déjà des mesures relativement aux systèmes d'aqueduc.
Nous allons poursuivre nos discussions avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, nos partenaires des Premières Nations et des partenaires comme la Fédération canadienne des municipalités, afin que notre plan à long terme réponde aux besoins réels des collectivités dans l'ensemble du Canada.
Nous saluons les travaux déjà en cours dans de nombreuses municipalités canadiennes afin d'appuyer l'élimination des conduites de plomb dangereuses utilisées dans les infrastructures publiques ainsi que dans des propriétés privées et commerciales.
Le gouvernement du Canada continuera de travailler de concert avec tous les ordres de gouvernement et ses autres partenaires afin de répondre aux préoccupations à propos de la qualité de l'eau et de veiller à ce que les familles partout au Canada aient accès à de l'eau propre.
Comme je l'ai mentionné au début de mon discours, on nous demande de montrer que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans ce dossier crucial et qu'il se doit d'offrir un leadership solide à l'échelle nationale.
Le député qui a présenté la motion à l'étude, un collègue et ami, a souligné qu'il fallait collaborer avec les divers intéressés et tenir compte des champs de compétence de chacun. Nous sommes conscients qu'un grand nombre de collectivités et d'intervenants — parmi lesquels les gouvernements provinciaux, les administrations municipales et les peuples autochtones — ont un rôle à jouer dans ce dossier crucial.
Dans la circonscription que je représente, , de nombreuses maisons ont été bâties il y a 75 ou même 100 ans. Le risque est donc bien réel. Nous devons obtenir des conseils. On nous demande de confier le tout à un comité, qui se penchera sur le rôle que pourrait jouer le gouvernement fédéral dans ce dossier. La motion à l'étude mérite toute notre attention.
Je proposerai un amendement dans un instant, mais je tiens tout d'abord à encourager les députés à bien réfléchir à la motion. J'espère que le député acceptera mon amendement et que nous pourrons aller de l'avant.
Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant les mots « de l'avis de la Chambre: », de ce qui suit: a) le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités devrait entreprendre une étude sur (i) la présence de plomb dans l’eau du robinet au Canada, (ii) les efforts faits à ce jour par les provinces, les territoires et les municipalités pour remplacer les conduites de distribution d’eau en plomb, (iii) les efforts déployés actuellement par le gouvernement fédéral pour aider les autres ordres de gouvernement à assurer un approvisionnement sécuritaire en eau potable; b) le Comité devrait faire rapport à la Chambre au plus tard le 1er décembre 2017; c) à la suite du dépôt du rapport en question, le gouvernement fédéral devrait travailler avec les principales parties concernées, dont les provinces, les territoires, la Fédération canadienne des municipalités, ainsi que les partenaires autochtones, pour discuter des manières possibles de régler le dossier des conduites de distribution d’eau en plomb, et notamment du rôle éventuel que doit jouer le gouvernement fédéral à cet égard.
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Monsieur le Président, je suis fière de prendre la parole aujourd'hui à propos de la motion M-69 et je suis impatiente de lire les amendements proposés par l'entremise du leader parlementaire adjoint.
J'espère que mon mari est à l'écoute parce que je vais faire un message d'intérêt public et personnel. Après avoir effectué les recherches, j'ai commencé à me poser des questions sur ma propre maison, qui a été construite dans les années 1960. A-t-elle des conduites en plomb? Je vais devoir vérifier ce soir.
La motion vise à répondre aux préoccupations croissantes à propos de la qualité de l’eau provenant des conduites en plomb dans les résidences privées du Canada.
Je commencerai par présenter les préoccupations associées à la consommation d'eau provenant de conduites en plomb ainsi que les motifs d'inquiétudes pour les Canadiens. Je parlerai des solutions recommandées et qui ont été appliquées par certaines municipalités.
Selon la limite permise par les autorités canadiennes, la concentration acceptable de plomb dans l'eau est de 0,01 % milligramme par litre. Quelles sont les conséquences des conduites en plomb et pourquoi les Canadiens devraient-ils s'inquiéter?
Nous savons que le plomb est un métal toxique qui a des effets nocifs sur la santé humaine, en particulier celle des enfants, des nourrissons et du foetus. Ce groupe est très vulnérable, car l'exposition à ce métal peut avoir des effets sur l'organisme et sur le comportement. Le plomb peut entraîner des dommages aux systèmes nerveux central et périphérique, des troubles d'apprentissage, une réduction de la taille, une déficience auditive ainsi qu'une anomalie dans la formation et le fonctionnement des cellules sanguines. Pour ce qui est du foetus, lorsque la mère ingère du plomb, celui-ci s'accumule dans l'organisme et peut être transmis au foetus. Le plomb peut traverser la barrière placentaire et ainsi exposer le foetus à cet élément. Cela peut limiter la croissance du foetus et même entraîner un accouchement prématuré. Chez l'adulte, l'exposition au plomb peut causer une hausse de la pression artérielle, de l'hypertension, une baisse des fonctions rénales ainsi que des problèmes du système reproducteur.
À Flint, au Michigan, juste de l'autre côté de la frontière canado-américaine, près de chez moi, une concentration élevée en plomb a été détectée dans le réseau d'aqueduc. Des milliers d'enfants ont été exposés à cet élément toxique à cause de la corrosion qu'ont subi les vieilles conduites lorsque la ville de Flint a décidé de changer sa source d'approvisionnement en eau. Nous pouvons tirer des leçons de cette crise au Canada.
Des recherches ont révélé que le cerveau peut absorber le plomb, entraînant des effets nocifs sur le lobe frontal qui peuvent à leur tour nuire aux fonctions essentielles liées à l'apprentissage, à la mémoire, à l'attention et à la planification. Les effets du plomb peuvent être irréversibles et entraîner des déficiences permanentes. Aux États-Unis, le plomb est considéré comme le principal danger pour la santé des enfants.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, les enfants absorbent de quatre à cinq fois plus de plomb que les adultes lorsqu'ils en ingèrent. Quelle qu'en soit la concentration dans le sang, le plomb représente toujours un danger pour l'organisme.
Quel est le problème?
Au Canada, après la guerre, il s'est construit un grand nombre de maisons, et autant les municipalités que les propriétaires installaient des conduites d'eau en plomb. C'est seulement depuis 36 ans qu'elles sont complètement interdites. Même si le gouvernement fédéral n'est pas directement concerné, il doit tout de même s'assurer que l'eau que boivent les Canadiens est sans danger.
Santé Canada a bien publié le document « Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada », en collaboration avec les provinces et les territoires, mais il ne faut pas perdre de vue que c'est aux provinces, aux territoires et aux municipalités de se doter de leurs propres lignes directrices et de les faire appliquer.
Nous savons ce qu'il en coûterait aux municipalités et aux propriétaires de maison qui souhaiteraient remplacer les conduites qui ont rouillé avec le temps et dont le plomb a commencé à s'échapper. Les mesures prises depuis quelques dizaines d'années ont grandement contribué à réduire le taux de plomb dans l'eau courante. Il est d'ailleurs possible d'en mesurer le taux exact au moyen de tests conçus expressément pour cela. Des protocoles d'échantillonnage ont été recommandés, et des mesures ont aussi été prises pour que la population soit moins exposée au plomb.
Nous croyons comprendre que les propriétaires pourraient avoir à débourser jusqu'à 10 000 $ pour remplacer les conduites d'eau qui vont des canalisations de la ville à leur maison et la plomberie de celle-ci. Soulignons le fait que les municipalités n'assument que les coûts associés aux canalisations publiques et non ceux liés au remplacement des conduites qui vont de cette source jusqu'aux maisons. Il faut que les propriétaires en soient conscients.
Des municipalités de partout au Canada ont déjà pris des mesures en ce sens. Halifax a mis en oeuvre un programme de remplacement des conduites d'eau faites de plomb. À Edmonton, des analyses de la qualité de l'eau ont été effectuées. La ville de Montréal a mis en place un plan de 20 ans pour lutter contre la présence du plomb dans l'eau potable.
Le document de conseils de Santé Canada sur le contrôle de la corrosion dans les réseaux de distribution d'eau potable constitue une excellente ressource pour tous les Canadiens et les ordres de gouvernement. Le document traite des problèmes courants liés à la corrosion de même que du contrôle de la corrosion. L'objectif du document est de fournir aux autorités responsables des conseils pour évaluer la corrosion et mettre en oeuvre un plan de contrôle de la corrosion dans les réseaux de distribution en milieu résidentiel. On y présente des protocoles appropriés et des mécanismes de surveillance. Il est indiqué dans le document que le gouvernement fédéral a « principalement un rôle scientifique et de recherche, comprenant l'élaboration de recommandations pour la qualité de l’eau potable et la fourniture d’une expertise scientifique et technique aux gouvernements provinciaux et territoriaux. »
Nous savons que le plomb peut s'infiltrer dans l'eau potable au moyen des conduites, des soudures et des raccords de tuyauterie.
Il y a des conseils sur la façon d'établir les sites de surveillance résidentielle prioritaires, de même qu'une explication détaillée des conditions favorisant l'infiltration du plomb dans les réseaux de distribution d'eau potable, y compris à l'usine de traitement, dans le réseau de distribution, à l'intérieur du système de plomberie et même dans nos propres robinets. On peut trouver ces renseignements à l'adresse canadiensensante.gc.ca.
En réalité, que pouvons-nous faire?
Partout au Canada, de nombreuses municipalités ont procédé à des analyses de l'eau et ont travaillé avec les propriétaire pour remplacer leurs conduites en raison des risques qu'elles présentent pour la santé.
Quand nous savons qu'il existe une solution, nous devons passer à l'action, mais pas nécessairement au niveau fédéral. Nous devons reconnaître qu'il y a eu un manque d'uniformité dans les municipalités pour ce qui est de la mise en oeuvre des recommandations contenues dans le rapport de 2009 intitulé « Document de conseils sur le contrôle de la corrosion dans les réseaux de distribution d'eau potable », et nous devons veiller à ne pas dédoubler nos efforts. C'est quelque chose qui se produit couramment au sein de nombreux gouvernements différents. Nous semblons multiplier les études, et elles sont toutes les mêmes. Nous savons qu'il s'agit là d'un problème, et nous devrions nous employer à le corriger.
En attendant, nous pouvons aussi étudier les conséquences pour les collectivités où l'on retrouve des tuyaux de plomb, mais où le niveau de pH de l'eau est élevé, comme à Vancouver. Le cas de Vancouver est en effet un peu différent, car en raison de l'alcalinité de l'eau, il n'y a pas de corrosion. Étudier les niveaux de pH et explorer les façons de modifier ceux-ci pour éviter la corrosion pourrait donc être une autre possibilité pour le gouvernement.
Comme l'indiquait le rapport qui a été déposé lors du mandat du gouvernement précédent, des données sont déjà disponibles et nous devons faire face aux défis, notamment en établissant des méthodes pour mesurer la teneur en plomb, en créant des programmes de surveillance et priorisant les sites de prélèvements résidentiels. Nous devons reconnaître les répercussions financières pour les propriétaires de maison et les contribuables canadiens, tout en accordant la priorité à la santé des Canadiens.
J'ai noté les risques potentiels pour la santé, particulièrement pour celle des jeunes enfants, des nourrissons et des fétus, ainsi que les conséquences néfastes de l'intoxication au plomb, qui peuvent mener à de nombreux handicaps permanents.
Notre parti appuie l'élimination du plomb dans l'eau potable; cela dit, nous devons respecter les compétences des administrations municipales. La santé des Canadiens est notre priorité, mais nous devons nous assurer de comprendre la situation particulière de toutes les régions du pays.
Le gouvernement libéral devrait chercher des moyens de changer les choses et de sensibiliser les gens à ce problème, et aussi de s'assurer d'avoir la possibilité de faire des prélèvements pour tester l'eau et vérifier les sources.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, le gouvernement fédéral est responsable de fournir une expertise scientifique. Il s'agit aussi d'une occasion pour lui de le faire, et c'est ce que j'espère qu'il fera.
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Monsieur le Président, c'est avec beaucoup d'intérêt que je prends la parole à la Chambre des communes aujourd'hui pour parler de la motion M-69, présentée par le député d'.
Je dirai tout d'abord que l'eau, c'est la vie.
Des milliers de personnes manifestent à Standing Rock en ce moment même pour transmettre cet important message. Je tiens à profiter de l'occasion pour exprimer ma solidarité envers les habitants de ma circonscription qui y sont, et ceux qui partent les retrouver pour manifester pacifiquement. Leur slogan porte justement sur l'enjeu dont il est question aujourd'hui: veiller à la protection de nos ressources en eau et à l'accès à l'eau potable.
En 2013, Bruce McKenzie a marché de Stanley Mission, en Saskatchewan, jusqu'à Ottawa afin de sensibiliser l'opinion publique à la question de l'eau potable et de la protection de nos ressources en eau. Ayant compris le rôle vital de l'eau potable dans nos collectivités, il a pris congé de son travail et a traversé une partie du Canada à pied pour exprimer sa préoccupation.
Dans ma collectivité, et dans les collectivités de partout au pays, notre survie dépend de cette ressource. C'est une évidence. C'est une ressource que nous utilisons tous les jours — pour boire, pour manger et pour nettoyer. Par ailleurs, je pense également aux communautés autochtones qui se servent de nos lacs et de nos rivières pour pêcher et chasser. Cela fait partie intégrante de leurs pratiques et de leurs coutumes traditionnelles. Les Canadiens doivent avoir l'assurance que leur eau est propre à la consommation. Ils ne devraient pas avoir à s'inquiéter de cela. Le gouvernement a la responsabilité de leur fournir cette assurance.
La motion demande au gouvernement de répondre aux préoccupations croissantes à propos des conduites d’eau en plomb et de la qualité de l’eau dans les résidences privées du Canada en collaborant avec les provinces, les territoires, la Fédération canadienne des municipalités, ainsi qu'avec les partenaires autochtones, pour trouver des solutions possibles.
La motion donnerait au Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités le mandat d'entreprendre une étude sur le rôle du gouvernement fédéral dans les infrastructures en plomb au Canada et de faire rapport de ses conclusions à la Chambre l'an prochain. J'appuie ce mandat. Le problème est particulièrement important dans ma circonscription, où la qualité de l'eau potable est trop souvent compromise.
Dans le Nord de la Saskatchewan, nous ne savons que trop bien ce que c'est que d'être constamment à l'affût des avis de faire bouillir l'eau causés par les tempêtes, les pannes d'électricité et même les déversements de pétrole, comme nous l'avons vu l'été dernier avec le déversement de Husky dans la rivière Saskatchewan Nord. L'état lamentable des infrastructures est également une cause importante des fréquents avis de faire bouillir l'eau. En effet, les infrastructures désuètes d'approvisionnement en eau dans les municipalités et dans les réserves des Premières Nations garantissent peu souvent une eau potable. À maintes reprises, nous avons vu de l'eau contaminée acheminée dans les résidences privées alimentées au moyen de conduites en plomb, sans mentionner la quantité de produits chimiques utilisés pour assainir l'eau. Dans la plupart des cas, une quantité élevée de fluorure est utilisée pour traiter l'eau, ce qui peut avoir de graves répercussions sur la santé des gens.
Je sais bien qu'on parle du plomb dans les conduites des maisons privées, mais il est important de souligner que le plomb n’est qu’un problème parmi d’autres auxquels font face les gens du Nord quand il s’agit d’eau potable. La distribution de l’eau dans les logements résidentiels et les commerces devrait être envisagée globalement. Comme le précisent la Fédération canadienne des municipalités et le Conseil national de recherches du Canada dans leur guide sur la qualité de l’eau dans les réseaux de distribution, « On doit pouvoir mesurer, surveiller et gérer tous les aspects du réseau de distribution pour garantir que l’eau est potable, évaluer la gravité de la situation en cas d’urgence et faire preuve de diligence raisonnable. »
Avant de terminer, je tiens juste à vous signaler qu’on m’a informée qu’il y a une panne d’électricité dans la moitié du Nord de la Saskatchewan, ce qui veut dire qu’au retour du courant il faudra diffuser des avis d’ébullition de l’eau.