propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis ravi d'entamer aujourd'hui le débat sur le projet de loi . Il s'agit d'une mesure législative importante qui met l'accent sur la sécurité publique et l'efficacité du travail des policiers, mais qui prévoit également un traitement équitable et raisonnable des propriétaires et des entreprises d'armes à feu qui respectent la loi. Au moyen de ce projet de loi, nous respectons les promesses que nous avons faites aux Canadiens au cours des dernières élections. Je tiens à dire clairement que cela comprend notre promesse de ne pas rétablir le registre fédéral des armes d'épaule. Comme nous l'avons appris il y a quelques semaines lors d'un sommet sur les politiques tenu ici, à Ottawa, de nombreuses collectivités canadiennes se sont heurtées à une augmentation de la violence commise avec des armes à feu au cours des cinq dernières années.
De façon générale, les taux de criminalité au Canada sont en baisse depuis des dizaines d'années, et c'est, bien sûr, une bonne chose. Cependant, les infractions liées à l'utilisation d'armes à feu vont à l'encontre de cette tendance souhaitable. Elles sont devenues plus fréquentes depuis 2013. Près de 2 500 actes criminels commis avec des armes à feu ont été relevés au Canada en 2016. Il s'agit d'une augmentation de 30 % depuis 2013. Le nombre d'homicides commis avec une arme à feu a augmenté de deux tiers. Les actes de violence entre partenaires intimes et les actes de violence fondée sur le sexe commis avec des armes à feu qui ont été signalés à la police ont augmenté d'un tiers. Les homicides liés aux gangs, dont la plupart ont été commis avec une arme à feu, ont augmenté de deux tiers. Depuis 2013, les introductions par effraction dans le but de voler des armes à feu ont augmenté de 56 %. Ce sont des réalités dont nous devons tenir compte.
Pour replacer la situation dans son contexte, la majorité des armes à feu que possèdent les Canadiens sont sans restriction. Il s’agit habituellement d’armes d’épaule, comme des fusils de chasse, dont l’utilisation est conforme à la loi. En 2016, toutefois, 31 % de tous les homicides liés à des armes à feu concernaient ce type d’armes qui n’ont pas à être enregistrées. De plus, alors que des villes comme Toronto, Vancouver, Edmonton, Ottawa et Regina sont particulièrement touchées par des crimes violents commis avec une arme à feu, dans ma province, en Saskatchewan, plus de 60 % de ces crimes sont commis en dehors des grands centres urbains. On constate la même tendance dans les provinces de l’Atlantique, où 56 % des crimes violents commis avec une arme à feu se produisent en dehors des grandes villes. Les preuves sont incontestables: la violence armée semble s’aggraver et ne se limite plus aux grandes villes ni à des armes particulières. Le projet de loi serait utile de cinq façons importantes.
Premièrement, il permettrait de renforcer la vérification des antécédents. Actuellement, lorsque quelqu’un fait une demande de permis, on doit vérifier que cette personne n’a pas eu de comportement violent ou n’a pas été traitée pour une maladie mentale associée à la violence au cours des cinq années précédant la demande. Le projet de loi retirerait cette limite de cinq ans et permettrait de vérifier le dossier complet du demandeur. En fait, cette mesure avait été proposée dans un projet de loi d’initiative parlementaire présenté par l’ancien député et ministre conservateur James Moore, qui avait déclaré à l’époque:
[…] qu'une personne qui, une fois dans sa vie, a commis un crime violent n'aura jamais le droit de posséder une arme à feu. Une personne qui fait de la prison pour avoir battu sa femme ou commis un viol ou un meurtre n'aura jamais le droit de posséder une arme à feu au Canada. C'est ce qu'on appelle une justice pénale efficace et c'est quelque chose que les libéraux devraient ajouter à la loi.
C'est ce qu'a déclaré James Moore, et la disposition qu'il recommandait à l'époque est maintenant prévue dans le projet de loi . Il importe aussi de souligner que la vérification des antécédents ne toucherait que les maladies mentales associées à des actes de violence. Nous avons tous des amis ou des membres de notre famille qui ont déjà été aux prises avec des problèmes de santé mentale et, dans la vaste majorité des cas, ces problèmes ne les ont pas poussés à commettre des actes de violence. Ces gens ne seraient donc pas touchés par le projet de loi.
La deuxième façon importante par laquelle le projet de loi permettrait de renforcer la sécurité dans nos collectivités, c'est qu'il rendrait plus efficace le système actuel de délivrance des permis.
Depuis 2012, lorsqu'une personne souhaite faire l'acquisition d'une arme à feu sans restriction, elle n'est pas tenue de prouver qu'elle est autorisée à le faire. En termes clairs, le vendeur peut procéder à la vérification d'usage de son propre chef, mais il n'est pas tenu par la loi de le faire. Autrement dit, une personne s'étant vu refuser un permis d'armes à feu à la suite d'une vérification ayant révélé des antécédents de violence pourrait tout de même acheter un fusil de chasse, puisque le vendeur n'est pas tenu de vérifier si elle a un permis ou non.
J'aimerais présenter un autre exemple pratique qui montre pourquoi cette disposition devrait être obligatoire. Imaginons un petit magasin d'armes à feu qu'un client fréquente depuis de nombreuses années. En 2016, ce client a fait partie des centaines de personnes ayant commis un acte de violence envers leur conjoint alors qu'il se trouvait une arme à feu sur les lieux. Le tribunal lui a ordonné de remettre ses armes à feu et son permis aux autorités. Deux ans plus tard, il se rend au magasin qu'il a l'habitude de fréquenter pour acheter une carabine. À l'heure actuelle, le commis vendeur a le choix de vérifier si le permis du client est valide ou non, mais il n'est pas obligé de le faire. Puisqu'il a déjà vendu à ce client plusieurs armes à feu au fil des ans et qu'il le connaît bien, le commis décide de ne pas vérifier s'il possède ou non un permis.
Le projet de loi obligerait le vendeur à communiquer avec le programme des armes à feu. C'est le simple bon sens. La façon de procéder sera simple et efficace. La GRC aura un centre d'appel ainsi qu'un portail en ligne fonctionnant en tout temps. La vérification ne prendra que de trois à cinq minutes. Dans le cas des transactions portant sur des armes à feu sans restriction, on ne demandera ni ne conservera aucun renseignement au sujet de l'arme comme telle. L'appel servira à vérifier la validité du permis et non pas à identifier l'arme.
Troisièmement, en obligeant les détaillants à tenir des registres adéquats de leur inventaire et de leurs ventes, c'est-à-dire à utiliser des pratiques commerciales courantes et efficaces, ce projet de loi aidera les agents de police à mener leurs enquêtes portant sur les crimes qui impliquent l'usage d'une arme à feu ou les armes à feu employées pour commettre des crimes. La plupart d'entre eux le font déjà d'ailleurs pour des raisons économiques ou des motifs liés à la sécurité ou à la responsabilité et parce que cela peut avoir des conséquences sur des questions d'ordre pratique, comme leur assurance.
Ces registres ne seraient pas publics et les gouvernements n'y auraient pas accès, mais les corps policiers pourraient y avoir accès lorsqu'ils en ont besoin pour des motifs raisonnables et avec l'autorisation judiciaire voulue. Cela les aiderait à retracer les armes à feu trouvées sur les lieux d'un crime, à dépister les stratagèmes d'achat par personne interposée et à repérer les réseaux de trafiquants.
Ces derniers jours, nous avons entendu des gens soulever des préoccupations au sujet de la possibilité d'un nouveau type de registre des armes d'épaule. Or, ce n'est tout simplement pas le cas. Selon A. J. Somerset, expert en armes à feu, chasseur et ancien membre des Forces armées canadiennes: « Les registres de vente sont conservés par les détaillants. Par conséquent, le gouvernement n'y a pas accès et ne peut pas les traiter comme un registre. En réalité, notre système sera exactement identique au système fédéral des États-Unis, et aucun Américain ne se plaint de l'existence d'un registre dans son pays. » D'ailleurs, les commerçants américains sont obligés de conserver leurs registres commerciaux depuis 1968.
Le copropriétaire de High Falls Outfitters, un détaillant d'armes à feu de Belleville, en Ontario, a indiqué que, auparavant, le registre des armes d'épaule faisait le suivi des endroits où les fusils étaient conservés, soit à la maison, à une autre adresse ou autre. Maintenant, le gouvernement demande seulement aux commerçants de consigner l'identité des personnes qui ont acheté un fusil et le numéro du permis de possession et d'acquisition présenté à l'achat. Ces renseignements ne font que donner un point de départ à la police lorsqu'elle doit enquêter sur un crime.
La quatrième mesure de sécurité publique importante qui se trouve dans le projet de loi porte sur la classification impartiale, professionnelle, précise et cohérente des armes à feu par les experts de la GRC. De toute évidence, le Parlement contrôlera toujours les définitions qui créent les diverses catégories d'armes à feu. Comme c'est le cas de beaucoup d'autres lois et cadres réglementaires, les règles seront écrites par les personnes élues à la Chambre et ensuite interprétées par les forces de l'ordre.
Comme on le sait, à ce jour, le Parlement a défini trois catégories d'armes à feu dans le Code criminel: les armes à feu sans restriction, les armes à feu à autorisation restreinte et les armes à feu prohibées. Dans les limites de ce cadre, on se fondera sur l'expertise technique de la GRC, et non sur des considérations politiques, pour déterminer la catégorie des armes à feu. Autrement dit, nous abrogeons le pouvoir que le gouvernement précédent s'était accordé d'annuler les décisions de la GRC.
Lorsque ce pouvoir sera abrogé, nous invaliderons automatiquement deux décisions prises par le gouvernement précédent de classer deux groupes précis d'armes à feu dans une catégorie moins restreinte, les unes étant de fabrication suisse et les autres de fabrication tchèque. Selon la GRC, qui a appliqué les définitions retenues par des élus, ces armes à feu devaient être classées dans une catégorie plus restreinte que celle dans laquelle le gouvernement précédent les avait classées. Par souci d'équité, nous n'appliquerons pas rétroactivement la mesure législative aux propriétaires de ces armes pour que d'innocents tiers n'enfreignent pas la loi pour des raisons indépendantes de leur volonté.
Enfin, le projet de loi renforcera la sécurité des collectivités relativement aux armes à feu à autorisation restreinte et aux armes à feu prohibées, principalement des armes de poing et des fusils d'assaut, en exigeant une autorisation de transport pour déplacer ce type d'armes à feu dans la collectivité, sauf pour les trajets entre une résidence et un champ de tir agréé. Il s'agit d'un outil important pour la police parce qu'il lui permet de déterminer si une personne transporte une arme à feu à autorisation restreinte ou une arme à feu prohibée où elle ne devrait pas en transporter.
En ce qui a trait à la vérification d'un permis, le processus pour obtenir une autorisation de transporter une arme à feu se résume à appeler la ligne directe ou à ouvrir une session dans le portail en ligne. Le projet de loi dont nous sommes saisis mettra en oeuvre des mesures concrètes qui se rapportent directement aux résultats en matière de sécurité publique. Voilà pourquoi l'Association canadienne des chefs de police se dit « encouragée de voir que [le gouvernement va] dans le bon sens et souhait[e] adopter un projet de loi raisonnable visant à améliorer les outils dont la police dispose pour que le public soit en sécurité ».
Il existe quatre autres points qui ne sont pas abordés dans le projet de loi et qu'il me tarde de discuter avec mes homologues provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec le Comité permanent de la sécurité publique et le Comité consultatif canadien sur les armes à feu.
Premièrement — et le maire de Prince Albert, Greg Dionne, m'en a parlé —, il y a la question de l'entreposage commercial. En effet, M. Dionne s'inquiète que le manque de règles entourant l'entreposage commercial ait permis à des voleurs de couper un câble et de voler 24 armes de poing d'un magasin d'armes de la ville; ces dernières circulent désormais illégalement. Il vaut certainement la peine d'étudier si la règlementation actuelle concernant l'entreposage commercial après les heures normales est appropriée.
Deuxièmement, à la suggestion du groupe Poly se souvient, j'aimerais qu'on détermine s'il est raisonnable que les fabricants d'armes à feu promeuvent les ventes de leurs produits, c'est-à-dire des armes à autorisation restreinte et des armes prohibées, d'une façon qui glorifie particulièrement la violence et encourage la guerre. Une telle promotion est-elle cohérente avec la sécurité publique?
Troisièmement, nous faudrait-il, comme l'ont mentionné le maire et le service de police de Toronto, un mécanisme pour repérer les transactions inhabituelles ou importantes visant des armes à feu, particulièrement des armes prohibées ou à autorisation restreinte, ce qui pourrait indiquer que l'acheteur agit au nom d'une autre personne ou que la transaction est liée aux activités des gangs ou au trafic d'armes?
Quatrièmement, toutes les provinces devraient-elles envisager de suivre l'exemple du Québec et d'exiger que les professionnels de la santé signalent aux autorités provinciales les personnes qui, d'après un trouble qu'on a diagnostiqué, posent probablement un risque pour la vie d'autrui?
Nous examinerons très attentivement différentes questions, dont celles-ci, pour évaluer les avantages et les inconvénients. Tout au long de cet examen, nous aurons à l'esprit qu'il est prioritaire de protéger les personnes et les collectivités, d'appuyer les services policiers et de traiter les entreprises et les propriétaires d'armes à feu de façon équitable et raisonnable.
Ces mêmes priorités ont guidé l'élaboration du projet de loi , dont la Chambre est maintenant saisie, et elles continueront de guider notre examen. Cela dit, si les députés souhaitent formuler des suggestions intéressantes et utiles quand ils étudieront les détails du projet de loi, nous sommes toujours ouverts à les écouter.
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Madame la Présidente, cela me fait énormément plaisir, aujourd'hui, de me lever à la Chambre pour me prononcer sur le projet de loi . Je ne peux pas rester silencieux sur ce sujet parce que je vois que les libéraux, encore une fois, font à leur tête en ramenant un projet de loi avec leur lubie de réduire la criminalité en s'attaquant encore aux honnêtes citoyens. Je trouve incroyable également de voir qu'il est évident qu'ils n'ont rien compris de leurs erreurs du passé. Je m'explique pour les plus jeunes, pour les gens qui ont moins de 35 ans ou pour les nouveaux Canadiens qui sont arrivés dans les dernières décennies, car ils ne savent peut-être pas de quoi nous parlons.
À l'époque, les libéraux de Jean Chrétien avaient introduit le Registre canadien des armes à feu. Je peux vous dire que cette idée était non seulement mal conçue, mais c'était également une attaque en règle contre les honnêtes Canadiens. Pire que cela, au début de l'initiative, le ministre avait dit que les coûts seraient d'environ 2 millions de dollars. Ils ont dit qu'ils allaient s'occuper de cela et c'est alors qu'ils créèrent le registre et qu'ils s'attaquèrent aux honnêtes citoyens. Ils disaient que cela ne coûterait pas cher, soit 2 millions de dollars. On sait ce qui s'est passé par la suite. Plutôt que 2 millions de dollars, cela a coûté 2 milliards de dollars pour ce fameux registre. L'initiative des libéraux de l'époque, encore une fois, a été créée de façon amateur. Pire que cela, les libéraux ne se sont jamais excusés auprès des Canadiens d'avoir dépensé autant de fonds publics pour une initiative qui finalement n'était qu'une attaque, encore une fois, contre les honnêtes citoyens.
Les conservateurs du Canada croient que la sécurité des Canadiens doit être la première priorité de tout gouvernement. Là-dessus, notre position est très claire: les conservateurs du Canada pensent d'abord et avant tout à la sécurité des Canadiens. Je ne voudrais pas que les gens du Parti libéral du gouvernement mettent cela en doute, jamais.
On ne peut pas faire confiance aux libéraux en matière de législation sur les armes à feu. Ils ne s'attaquent pas aux criminels qui utilisent les armes et qui commettent des crimes violents, alors qu'ils traitent les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois comme des criminels. Il est important de bien comprendre cet aspect. Ils devraient s'attaquer aux criminels, mais on traite les honnêtes citoyens comme des criminels. C'est cela qui ne fonctionne pas. Quand nous formions le gouvernement, de 2006 à 2015, nous avons travaillé sans relâche pour sécuriser les Canadiens et les Canadiennes. Nous avons fait des promesses que nous avons tenues.
Par exemple, nous avons adopté la Loi visant la délivrance simple et sécuritaire des permis d'armes à feu. Ce projet de loi simplifie le régime de permis tout en renforçant les interdictions de possession d'armes à feu lorsqu'une personne est condamnée pour une infraction de violence familiale. Nous avons adopté la Loi sur la lutte contre les crimes violents qui prévoit des peines d'emprisonnement obligatoire pour les crimes graves commis avec une arme à feu et des conditions de mise en liberté plus strictes pour les personnes accusées de crime grave commis avec une arme à feu. Nous avons adopté la Loi modifiant le Code criminel concernant le crime organisé et la protection des personnes associées au système judiciaire, qui fournit aux policiers et aux agents de la justice de nouveaux outils importants dans la lutte contre le crime organisé, y compris de nouvelles peines pour les tirs imprudents. Nous avons financé des initiatives partout au pays pour faire progresser les objectifs du Canada en matière de prévention du crime et de protection des collectivités dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime.
La feuille de route pour la sécurité des conservateurs est très longue. Je continue: nous avons créé le Fonds de prévention du crime chez les collectivités autochtones et du Nord dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime afin de répondre aux besoins particuliers des collectivités autochtones et du Nord en matière de criminalité et de sécurité communautaire. Nous avons également créé le Fonds du système de justice pour les jeunes en décembre 2006. Le volet des armes à feu, des gangs et des drogues du Fonds du système de justice pour les jeunes a été lancé pour mettre l'accent sur la réadaptation des jeunes en conflit avec la loi. Ce fonds répond aux jeunes impliqués dans le système de justice concernant les armes à feu, les gangs ou les activités liées aux drogues. Nous avons également créé le Fonds de lutte contre les activités des gangs de jeunes en 2006 pour soutenir les groupes communautaires qui travaillent avec les jeunes en difficulté afin de les empêcher de participer aux gangs en s'attaquant aux facteurs de risque connus associés aux gangs.
En d'autres mots, nous avons fait des promesses que nous avons tenues. Nous avons travaillé pour les gens qui sont respectueux des lois et non contre eux. Que personne ne doute de notre détermination à combattre les criminels.
Le projet de loi , tel que proposé par les libéraux, est un autre exemple d'improvisation par un gouvernement déjà en manque d'imagination après seulement deux ans.
Déjà à mi-chemin de son premier mandat, ce gouvernement vacille. Vaciller, on sait ce que cela veut dire: c'est se promener au gré du vent, essayer de voir où le vent souffle pour mieux le suivre. Les libéraux manifestent aussi un grand manque de courage. Par exemple, le projet de loi ne contient aucune mesure qui traite de la possession criminelle ou non autorisée d'armes à feu, pas plus qu'il ne traite de la question de la violence des gangs.
Le ministre essaie de nous dire de bien belles choses mais, dans les faits, le projet de loi ne donne pas de réponse. Dans son discours, le ministre a même mentionné qu'il manquait beaucoup d'éléments. Par conséquent, quand on parle d'improvisation, on voit déjà le rattrapage qui se fait actuellement. On vient de déposer un projet de loi. On nous demande d'en parler et on dit déjà qu'il y manque des éléments importants. Encore une fois, on écoute les conservateurs et on réagit après.
Les libéraux croient que la violence et le crime par arme à feu peuvent être réglés en s'attaquant aux gens respectueux de la loi, sans avoir à combattre les gangs de rue ou le crime organisé. Il y a des gens très intelligents de l'autre côté; nous ne serons pas baveux. Je ne peux pas croire que des gens aussi intelligents puissent agir de la sorte, mais cela, c'est une question pour un autre jour.
Dans l'ensemble, ce projet de loi ne fait rien ou presque rien pour améliorer la sécurité publique. Cependant, il impose plusieurs nouvelles conditions aux propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi. Nous allons le redire et le redire maintes et maintes fois: c'est toujours une attaque contre les honnêtes citoyens, par exemple, ceux qui font du tir sportif et les chasseurs. Les libéraux attaquent toujours ces gens. De ce côté de la Chambre, nous sommes convaincus que les gens respectueux de la loi ne font pas partie du problème. Sous le leadership de Stephen Harper, nous nous sommes attaqués aux criminels, aux terroristes et à ceux qui prônaient la violence. Ce sont ces gens qu'il faut cibler.
De l'autre côté de la Chambre, nous voyons un gouvernement qui a fait des promesses pendant la campagne électorale. Une fois au pouvoir, il a cependant oublié son engagement envers les Canadiens, en espérant que ce qui avait été promis avait déjà été oublié. À titre d'exemple, certaines promesses faites par les libéraux dans le dossier des armes à feu ont été brisées ou sont simplement demeurées incomplètes.
Il y a d'abord eu la promesse faite aux provinces et aux territoires d'un financement de 100 millions de dollars par année pour lutter contre l'activité illégale relative aux armes à feu. On n'a pas entendu parler de cela. Où est cet argent? Où est le et ses grands discours?
Le fait toujours du bla-bla-bla. Il arrive et fait comme Obama qui faisait de belles grandes promesses, alors que dans la réalité, il ne se passait rien. Le public canadien commence à s'apercevoir de ce problème, mais c'est un autre débat.
Les libéraux n'ont pas encore appliqué les règlements sur le marquage des armes à feu importées. Ils avaient pourtant promis de le faire aussitôt qu'ils formeraient le gouvernement, il y a de cela deux ans et demi. C'est quand même long deux ans et demi.
Que se passe-t-il à la direction de ce parti politique, qui semblait avoir toutes les réponses durant la campagne électorale, mais qui a l'air de ressentir de la confusion une fois au pouvoir? J'ai une petite réponse à cela. En effet, des agences et des spécialistes sont vraiment doués pour concevoir des idées pour le marketing. Ils proposent de dire ceci ou cela et affirment que les gens vont y réagir comme des petits suiveux, comme des petits moutons.
Finalement, les libéraux ont fait une belle campagne électorale. Ils avaient un beau plan de marketing. Quand un parti arrive au pouvoir, ce n'est pas l'agence de marketing qui est là, ce sont les élus. Ces derniers ne sont pas en mesure d'appliquer quoi que ce soit, parce qu'ils ne savent pas de quoi parlait le plan de marketing. C'est du moins ce qu'on ressent. Il y a eu du beau marketing mais rien de concret à la suite de cela. Encore une fois, qui paie pour cela? Ce sont tous les Canadiens qui subissent les contrecoups des défaillances du gouvernement.
Le Canada se retrouve maintenant au lendemain d'une longue nuit qui a révélé à tout un chacun la réalité d'un grand orateur qui, dans les faits, n'a rien à partager avec ses compatriotes.
Les libéraux ont aussi oublié leur promesse d'investir dans des technologies pour améliorer la capacité des douaniers de détecter et d'arrêter l'entrée au Canada d'armes illégales en provenance des États-Unis .
En outre, des milliers et des milliers d'étrangers entrent illégalement au Québec, entre autres, en provenance des États-Unis. Au lieu de chercher à contenir cette crise, on dirait que les libéraux cherchent à l'accommoder. Je n'ai pas droit de dire qu'il n'y a pas beaucoup de gens pour m'écouter, mais ce n'est pas grave. Normalement, on réagirait en disant que je n'ai pas du tout raison.
Voici de l'information pour les gens qui nous écoutent: nous avons actuellement au Québec un problème ou une crise: l'immigration illégale. Ils auront beau dire que c'est un autre mot, moi je dis que c'est illégal. Le gouvernement du Québec demande le remboursement de plus de 125 millions de dollars qu'il a déboursés dans ce cadre. Le gouvernement répond non, que ce n'est pas grave et que la vie est belle. La vie est belle, c'est cela. On avouera que c'est décourageant. À un moment donné, cela va faire.
Le a dit aux gens de venir, car le Canada est une terre d'accueil et qu'il n'y a pas de problème. Les gens entrent. En fait, au moins 50 à 100 personnes par jour continuent d'entrer comme cela.
Le Québec se retrouve avec la facture. Le premier ministre dit que ce n'est pas grave. Il ferme les yeux. On se cache. Ces gens entrent illégalement au Canada, mais ce n'est pas grave. Dire que le Québec est beau, que le Canada est beau et qu'on veut les voir, cela fait partie du fameux plan de marketing dont je parlais tantôt. Toutefois, le plan de marketing ne fonctionne pas dans la vraie vie. En effet, il a une facture associée à cela et des problèmes sociaux à venir aussi. Le premier ministre aime se fermer les yeux à ce moment-là. Le désordre à la frontière est l'autre problème lié à cela.
Le premier ministre aime un autre désordre, comme le démontrent les titres dans l'actualité la semaine dernière. En effet, on apprend qu'on peut dire la père, le mère. On est parent un, parent deux. En ce qui concerne le sexe, on n'a plus le droit de dire qu'on est un homme, une femme: on ne le sait plus. On crée un genre de désordre public. Les gens se disent qu'ils sont un homme ou une femme. Les parents se disent qu'ils ne peuvent pas dire à leurs enfants qu'ils sont leur mère, mais plutôt le parent 1ou le parent 2 . À la prochaine chicane, un parent dira qu'il est le parent 1 et l'autre le parent 2. Voyons donc. À un moment donné, il faut arrêter de niaiser.
Depuis le début, on ne voit que ce genre de choses. Tantôt, le ministre a dit qu'il n'était aucunement question de réintroduire le registre des armes d'épaule. Quand on lit le projet de loi , on constate effectivement qu'ils font attention. C'est très subtil et c'est à ce sujet que nous, les conservateurs, allons veiller au grain comme on dit.
Dans le projet de loi, la façon d'avoir le contrôle sur les armes à feu se fait par l'entremise des marchands. On donne aux marchands d'armes et aux détaillants le fardeau d'écrire un registre, en plus de leur donner toute la tâche d'assurer le contrôle après cela. C'est une façon insidieuse de finalement retourner au registre. Même si le gouvernement dit le contraire, on voit clairement que tout est là pour mettre en place une structure qui aboutira à un registre.
Actuellement, le premier ministre doit décider où se trouve la vraie menace. Est-elle les gangs de rue ou les fermiers? Les amateurs de champs de tir ou le crime organisé? C'est cela la vraie question.
Pour la plupart des Canadiens, c'est assez évident. Quand on se lève le matin et qu'on examine la question, on s'imagine un chasseur avec son arme, ou encore le fermier qui a besoin d'avoir des armes pour contrôler les animaux qui viennent attaquer ses bêtes. Il n'y a rien d'anormal à cela.
Quand ces gens se lèvent le matin, ils constatent que le gouvernement et le premier ministre leur disent que c'est eux qu'on attaque. Le gouvernement dit qu'il va s'attaquer aux criminels et aux gangs de rue plus tard. En effet, comme l'a finalement dit le ministre tantôt, des éléments seront rajoutés parce le gouvernement n'est pas prêt. C'est encore l'honnête citoyen qui se lève le matin et se demande ce qu'il a fait au bon Dieu pour se faire encore attaquer un beau jour. Cela se passe de cette façon.
À un moment donné, il va falloir que le premier ministre prenne une décision. Y a-t-il autour de lui des conseillers qui sont assez intelligents pour lui expliquer comment cela fonctionne dans la vraie vie, la vie de tous les jours, la vie des Canadiens? Les Canadiens se lèvent le matin et tout ce qu'ils espèrent est d'avoir une bonne vie et de vivre de façon honnête. Ce sont ces gens qui sont toujours attaqués par le gouvernement. Il devrait le comprendre et arrêter. À un moment donné, il faut que le gouvernement arrête de faire cela.
Je vais parler d'un autre aspect qui n'a pas été abordé. Dans le projet de loi, nous n'avons rien vu à ce sujet et cela vient de sortir dans l'actualité. C'est là que c'est plus compliqué, car la vie, les criminels, le monde moderne et la modernité sont là. Je lisais ce matin l'article qui parle du darknet. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui savent ce qu'est le darknet, moi le premier. Je sais que le darknet existe, mais c'est complexe. On parle de technologie. Ce matin, le journaliste Jim Bronskill a expliqué que les criminels se servaient de coins dans l'ombre d'Internet, un peu comme les pédophiles font avec la pédophilie juvénile. Pour les armes, c'est le même principe: il y a des systèmes informatiques qui permettent d'aller dans les endroits cachés de l'Internet pour faire des transactions.
On entend aussi parler de cryptomonnaie, comme le bitcoin. Comme il est presque impossible de la retracer, des gangs criminels vont s'en servir pour acheter des armes, qu'ils font passer en contrebande de façon incroyable. Par exemple, on va cacher un pistolet dans une console de jeu Xbox pour passer la douane. Les gens qui achètent des armes sur Internet de cette façon n'ont pas de permis d'arme à feu. Il y a donc toute une structure criminelle qui utilise Internet, et la GRC tire la sonnette d'alarme.
Les policiers qui sont aux prises avec ce problème et les agents des services frontaliers savent qu'il y a un problème. On doit donc aller creuser de ce côté-là et adopter des lois nous permettant de s'attaquer à ces problèmes. À cet égard, nous serions derrière le gouvernement sans problème, puisque nous voulons nous attaquer aux criminels. Cependant, on n'en a pas entendu parler et on n'a vu aucune mesure dans le projet de loi qui concerne ce problème.
Non seulement le projet de loi C-71 laisse de côté des mesures pour combattre les criminels, mais son préambule contient aussi des commentaires trompeurs, comme les statistiques alarmantes dont le ministre a parlé tantôt.
Lors de son sommet, le ministre a pris comme point de repère l'année 2013. Toutefois, ce que le ministre ne mentionne pas, c'est que le taux de criminalité est demeuré à un certain niveau au cours des 20 dernières années, sauf en 2013, où il a été particulièrement bas. En 2014, il est revenu à un niveau comparable aux 10 ou 20 dernières années. C'est probablement la compagnie de marketing qui a décidé d'utiliser les données de 2013 pour faire croire qu'il y avait une explosion de la criminalité. Au fond, c'est probablement parce que le gouvernement conservateur avait fait peur aux criminels que ceux-ci sont restés tranquilles cette année-là. C'est du marketing mal placé pour faire peur aux honnêtes citoyens, encore une fois.
Je me vais me dépêcher, sinon je vais manquer de temps.
Lors de son sommet sur les armes à feu et les gangs, le ministre a entendu les témoignages d'un grand nombre d'experts en criminalité, mais la conception du projet de loi ne représente aucunement leurs propos et préoccupations. Dans son discours, le ministre a parlé des problèmes qui ont été exclus du projet de loi, comme les règles insuffisantes concernant le rangement des armes à feu pour les détaillants. Il a utilisé l'exemple du crime à Prince Albert, en Saskatchewan, qui a mené au vol de 24 armes de poing dans un magasin d'armes, mais il n'y a rien dans le projet de loi C-71 à ce sujet.
Les changements proposés visant à obliger les marchands d'armes à tenir un registre 20 ans après la vente de l'arme est un fardeau pour les gens d'affaires. Il est probable qu'un jour, les députés de l'autre côté vont réaliser que les criminels se foutent de ces règlements. Les armes utilisées par les criminels ne sont pas achetées dans les magasins. J'ai parlé du Web caché, par exemple. C'est un des moyens qu'ils utilisent.
À notre avis, c'est un autre projet de loi qui va tout simplement écoeurer le bon monde, comme on le dit chez nous, et qui ne propose rien pour combattre les criminels, ce qui constitue ma plus grande déception, car selon moi, c'est ce qui est le plus important.
Souvenons-nous du registre des armes à feu, en 1993, qui devait réduire les crimes. Cela n'a rien donné.
Par ailleurs, j'ai un problème beaucoup plus compliqué. Le gouvernement veut poursuivre son programme et continuer à parler de sujets comme si de rien n'était. Rappelons que le manque de transparence flagrant et éhonté du nous a obligés à tenir une séance marathon de votes qui a duré plus de 22 heures. Personne de l'autre côté n'a eu le courage de parler au premier ministre et de lui faire entendre raison.
Les Canadiens ne demandent rien de compliqué. Ils demandent une rencontre de 60 minutes avec Daniel Jean au Comité permanent de la sécurité publique et nationale, afin qu'il donne le briefing qui a été donné aux médias. Ce n'est pas compliqué. Tout le monde est capable de comprendre cela. Les députés de la Chambre sont les représentants du peuple et le peuple veut être informé.
Alors, avec l'appui du député d', je propose:
Que le débat soit maintenant ajourné.