:
Monsieur le Président, je constate que le est revenu devant nous. J'imagine qu'on a ressenti un peu de honte du côté du gouvernement en raison de la façon dont on a géré ce dossier si important et si délicat.
[Traduction]
Ce qui est clairement ressorti du débat entourant les armes à feu au cours des dernières années, c'est que trop souvent les gouvernements qui se sont succédé ont pratiqué la politique de la division en se servant d'une question qui touche fondamentalement au respect des collectivités. C'est une question de sécurité publique et, de façon plus générale, de respect envers tous les Canadiens, y compris, bien sûr, les propriétaires d'arme à feu.
Lorsqu'un libéral annonce, comme l'a fait le ministre, son intention de présenter un projet de loi qui vise à mettre en place ce qu'il appelle des mesures législatives sensées — et j'admets que c'est un pas dans la bonne direction —, pour ensuite décider d'imposer l'attribution de temps avant que j'aie même le temps, en tant que porte-parole de l'un des trois partis reconnus, de prendre la parole au sujet du projet de loi, cela démontre malheureusement un manque de sérieux à l'égard d'un problème très sérieux auquel nous devons trouver une solution adéquate en tant que parlementaires.
[Français]
Après moins d'une heure de débat, on a attribué une journée seulement au débat sur ce projet de loi. Le ministre nous a lancé des fleurs en disant que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale pourrait se pencher sur les éléments techniques et que celui-ci comptait des députés compétents. C'est très flatteur, puisque je siège à ce comité, mais soyons sérieux. La très grande majorité des députés de la Chambre véhiculent des préoccupations au nom de leurs concitoyens par rapport à ce projet de loi.
Au NPD, nous reconnaissons que ce projet de loi est un pas dans la bonne direction, et nous y sommes généralement favorables, mais nous avons des questions à soulever dans le cadre du débat, et ce n'est pas uniquement ma responsabilité comme porte-parole, c'est la responsabilité de tous les députés. Ce n'est pas juste aux députés qui siègent au Comité permanent de la sécurité publique et nationale de soulever ces préoccupations.
Alors, quand on dépose une motion d'attribution de temps après si peu de temps, c'est une approche qui va à l'encontre des principes véhiculés par le . D'ailleurs, comme ma collègue de l'a mentionné pendant le débat sur cette motion, c'est un geste qui n'aurait même pas été posé par le gouvernement précédent, qui était pourtant connu pour son nombre record de motions d'attribution de temps et de bâillons.
[Traduction]
Or, on met de l'avant ces principes après avoir multiplié les excuses. Les libéraux ont tenté de jeter le blâme sur l'opposition officielle en disant qu'elle a présenté une motion pour ajourner le débat hier. Qu'on approuve ou non les tactiques employées à la Chambre pour attirer l'attention sur des dossiers dans lesquels les libéraux se défilent, il n'en demeure pas moins qu'un parti a voté en faveur de l'ajournement du débat sur le projet de loi , et c'est le Parti libéral. Les libéraux qui font du chahut devraient peut-être consulter les Journaux des délibérations d'hier. Ils verront que les libéraux sont les seuls à avoir voté en faveur de l'ajournement du débat sur le projet de loi.
En outre, des députés qui représentaient le Parti libéral dans des tables rondes, vendredi dernier, ont invoqué les décès dans leur circonscription comme raison de ne pas l'avoir encore soumis au débat, ce qui est honteux. Les libéraux sont au pouvoir depuis deux ans et demi et ont attendu jusqu'à récemment pour présenter ce projet de loi. Puis, ils ont choisi de mettre la faute sur tout le monde, sauf sur eux, concernant l'étude bâclée de ce projet de loi aux Communes. C'est très problématique. Comme je l'ai dit à maintes reprises et comme je continuerai de le répéter dans cette enceinte et ailleurs chaque fois que j'en aurai l'occasion, nous ne devrions pas instrumentaliser cette question pour semer la division, livrer une bataille procédurale ou faire des gains partisans. Nous devrions nous efforcer d'adopter un bon projet de loi.
Je sais que le est sincère dans ce dossier. Je l'implore de parler au leader de son parti pour que son approche soit bel et bien celle qui est mise de l'avant, car c'est le gouvernement qui est maître du programme législatif. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire fausse route dans ce dossier. Les néo-démocrates y consacreront tous les efforts possibles, que ce soit pendant le peu de temps qui leur est accordé dans cette enceinte ou lors des travaux du comité. Je peux m'y engager auprès des Canadiens, et il est certain que nous tiendrons parole.
[Français]
Après avoir fait le point sur la façon dont le dossier a été géré et sur les questions procédurales, j'aimerais maintenant aller au coeur du sujet qui nous préoccupe par rapport au projet de loi .
Le contrôle des armes à feu est une question qui soulève beaucoup d'émoi dans la population, et avec raison, puisque, de prime abord, il s'agit d'une question de respect envers ceux qui ont vécu des tragédies inimaginables. Ceux-ci voient dans ce projet de loi une occasion de défendre leur communauté et leurs voisins et de veiller à ce que plus personne ne vive de telles tragédies. Il y a aussi des citoyens respectueux de la loi qui vont à la chasse ou qui pratiquent des sports liés aux armes à feu. On veut également respecter ces citoyens dans les mesures législatives que l'on propose.
Il s'agit donc de trouver l'équilibre entre les deux tout en assurant la sécurité publique. C'est une approche qui doit être préconisée lorsqu'on aborde ces questions à la Chambre. Malheureusement, au fil des ans, on a plutôt vu des approches qui semaient la division. On s'est servi de ce sujet pour faire du financement politique et on a posé toutes sortes de gestes problématiques en abordant cette question de façon partisane.
Au NPD, une chose est claire: nous voulons assurer la sécurité publique tout en respectant tous les Canadiens et toutes les communautés interpellées par cette question.
Je vais tout de même accorder au ministre le mérite qui lui revient, puisque je vois dans ce projet de loi un pas dans la bonne direction à cet égard. Il contient des mesures sensées que nous pouvons appuyer. Je pense notamment aux vérifications des antécédents.
[Traduction]
Actuellement, les vérifications concernant la personne qui souhaite obtenir ou renouveler un permis portent sur les cinq années précédentes. Toutefois, après avoir examiné rapidement les points de vue d'autres pouvoirs publics et les précédents établis devant les tribunaux, nous avons pu constater qu'il est tout à fait approprié, légal et respectueux des droits garantis par la Charte de faire porter ces vérifications sur la vie entière du demandeur, notamment sur le casier judiciaire et sur d'autres éléments pertinents. Les députés actuels et passés de tous les partis se sont montrés favorables à cette mesure. S'agissant des vérifications des antécédents, le projet de loi devrait essentiellement modifier la législation pour qu'elle soit conforme à la pratique qui est déjà en vigueur et qui a été considérée comme appropriée par les tribunaux. C'est une mesure raisonnable pour garantir la sécurité publique.
L'autre élément, qui a suscité beaucoup d'attention et qui constitue une pièce maîtresse du projet de loi, ce sont les dossiers tenus par les propriétaires de commerce qui vendent des armes à feu aux Canadiens. Je vais être clair. En ce qui concerne la tenue des dossiers, je conviens avec le ministre que la grande majorité des entreprises de bonne réputation le font déjà. Nous cherchons à uniformiser cette pratique, parce qu'elle deviendra partie intégrante de la loi. Nous cherchons également à faire en sorte que le gouvernement et les organismes d'application de la loi ne puissent pas avoir accès aux renseignements, à moins d'avoir obtenu au préalable un mandat auprès d'un tribunal. C'est la façon de procéder adoptée depuis longtemps aux États-Unis. Je ne crois pas, par conséquent, que cela impose aux entreprises un fardeau supplémentaire.
Cependant, lorsque le ministre a terminé son allocution avant la motion d'attribution de temps, je lui ai demandé quelles mesures seraient prises en vue de consulter les propriétaires d'entreprise, de sorte que l'uniformisation n'entraîne pas des coûts déraisonnables et qu'elle tienne compte des pratiques exemplaires. Au bout du compte, ce sont les entrepreneurs qui s'y connaissent le plus. Malheureusement, même si le ministre a reconnu qu'il y a du travail à faire en vue de l'uniformisation et que celle-ci tiendra compte des pratiques exemplaires, peu de détails ont été fournis. Nous allons par conséquent nous pencher sur la question pour veiller à ce que l'uniformisation des pratiques ne constitue pas un fardeau supplémentaire pour les entreprises. Bien entendu, ces entreprises devront peut-être modifier leurs pratiques actuelles afin que celles-ci s'alignent sur le processus légal établi par le gouvernement. Nous surveillerons la situation de près, tout particulièrement à l'étape de l'étude en comité.
Je suis impatient d'entendre le point de vue des entrepreneurs, qui sont les spécialistes dans ce domaine. Ils pourront nous dire comment procéder pour faire en sorte que la consultation proposée par le ministre soit faite de façon adéquate, c'est-à-dire d'une façon qui allégera le fardeau, qui est déjà trop lourd à certains égards, des petites entreprises. Je le dis tout en sachant que cela va au-delà de la question dont nous sommes saisis aujourd'hui.
[Français]
Il est très important de mettre l'accent sur l'aspect que j'ai soulevé il y a quelques instants en anglais, c'est-à-dire l'obtention d'un mandat.
Actuellement, c'est une pratique courante pour les entreprises de garder ces données. Après tout, c'est normal pour ces dernières de conserver les dossiers concernant les gros achats. Cela va au-delà de la question des armes à feu, et tout propriétaire d'entreprise responsable le fait déjà.
La précision importante apportée par le projet de loi est que cette information peut être obtenue seulement avec un mandat, soit dans le contexte d'une enquête criminelle en cours.
Comme je l'ai dit, nous allons poser des questions pour nous assurer que la consultation menée par le ministre fera en sorte que l'uniformisation des pratiques n'ajoutera pas un fardeau additionnel aux entreprises.
[Traduction]
Les autres changements qui seraient apportés par ce projet de loi concernent le projet de loi C-42, qui avait été présenté par le gouvernement conservateur lors de la précédente législature. Il visait à accorder des autorisations automatiques de transport, à quelque fin que ce soit, des armes à feu à autorisation restreinte. Toutefois, des membres des milieux de l’application de la loi avaient estimé cette mesure problématique en raison de tous les cas où il leur serait difficile d’établir, lors de contrôles routiers, — et c'est là un point important — la présence d’une arme à feu dans le véhicule ou si les intentions d'une personne sont contraires à la loi.
Il s’agit donc de trouver l’équilibre pour les activités légitimes et routinières. C’est ce que permet le projet de loi. Ainsi, une autorisation automatique serait accordée pour le transport d’une arme à feu depuis l’endroit où elle a été achetée jusqu’à l’endroit où elle serait entreposée. L’autorisation s’appliquerait également pour le transport depuis le lieu d’entreposage jusqu’au champ de tir. D’autres questions se posent toutefois sur les conséquences de ces formalités administratives.
[Français]
Les expositions d'armes à feu ou gun shows, comme on dit en anglais, en sont un exemple. Une personne devra transporter des armes à feu dans de telles situations. Ainsi, plusieurs personnes pourraient vouloir obtenir un permis à la dernière minute.
Le changement apporté dans ce projet de loi au sujet de l'obtention du permis et de la nécessité de passer par un processus est tout à fait approprié. Nous voulons maintenant savoir de quelle façon ce sera administré.
Dans le breffage technique, le ministre a mentionné plusieurs méthodes, par exemple, un portail Internet. Évidemment, tous ceux qui font affaire avec le gouvernement fédéral dans le contexte de leur travail de député, par exemple en s'occupant de dossiers de citoyens, savent que les réponses téléphoniques peuvent tarder à venir. Je ne parle pas seulement des questions liées aux permis d'armes à feu.
Si on crée ce fardeau additionnel, très approprié soit dit en passant, il est important que cela se fasse le plus facilement possible sans créer une bureaucratie trop lourde qui rendra la vie difficile aux citoyens qui veulent obtenir un permis dans ce contexte.
Il va sans dire que nous reconnaissons la pertinence des changements apportés et le fait qu'on abroge des éléments du projet de loi qui octroyait des permis de transport d'armes à feu restreintes en toutes circonstances. Lors de la dernière législature, le NPD s'est opposé au projet de loi C-52, mais les changements apportés ici sont appropriés pour assurer la sécurité publique.
Un autre élément extrêmement important du projet de loi est la question de la classification des armes. C'est une question qui a souvent provoqué une polémique, mais la position du NPD a toujours été claire. En effet, selon nous, les gens les mieux outillés pour prendre les décisions sont les hommes et les femmes en uniforme qui assurent la sécurité publique dans la communauté, dans ce cas-ci la GRC.
Un changement apporté par le gouvernement précédent donnait au Conseil des ministres le pouvoir de changer la classification des armes restreintes. C'était problématique, et cela ramène au point que j'ai fait au début de mon discours. En fait, c'est un enjeu qui a été trop souvent politisé, qui a semé la division et pour lequel on n'a pas respecté l'expertise de ceux et celles qui ne sont pas politisés et qui prennent des décisions sensées pour la sécurité publique. Le NPD est donc heureux de constater que la GRC aura enfin le pouvoir de classification.
On constate dans les détails du projet de loi que le Conseil des ministres a encore quelques pouvoirs. On va donc étudier cela en comité pour s'assurer que cela n'ouvre aucune brèche permettant de prendre des décisions politiques où on se retrouverait dans des situations survenues dans le passé. À ce moment-là, on a constaté que les politiciens n'étaient pas outillés pour prendre ce genre de décisions, et que si on voulait assurer la sécurité publique dans le respect de tous les Canadiens et de toutes les communautés, il fallait que ce soit fait par les experts.
La deuxième partie du projet de loi concerne ce qui était le projet de loi , déposé par ce même gouvernement, il y a plusieurs mois déjà. On y a simplement ajouté des éléments auxquels nous sommes favorables. On abroge des changements apportés par le gouvernement conservateur aux lois d'accès à l'information. On a apporté ces changements en raison d'un litige qui existe entre la commissaire à l'information et le gouvernement fédéral. Cela a été causé par le gouvernement précédent et c'est lié à des demandes d'accès à l'information concernant le registre des armes à feu. Quand ce registre a été détruit, on a constaté que le gouvernement précédent avait commencé la destruction des données avant même que le projet de loi soit adopté par la Chambre des communes et le Sénat.
À ce moment, on a constaté qu'il était illégal de détruire ces données. Sans revivre le dossier politique du registre, un citoyen avait néanmoins le droit de faire des demandes d'accès à l'information. Cela a conduit à ce litige entre la commissaire à l'information et le gouvernement.
Le gouvernement apporte maintenant ces changements à la loi que les conservateurs avaient mise en place pour rendre légal ce qui était illégal. Ce faisant, on corrige les erreurs du passé pour régler ce litige.
Il y a aussi le fait qu'on prend les données québécoises de l'ancien registre, les seules existant encore, et qu'on les fournit au Québec. L'Assemblée nationale est en droit de continuer le processus selon l'orientation qu'elle choisira et dans le respect d'un fédéralisme asymétrique.
On retourne maintenant à la décision de la Cour suprême dans ce dossier. Cette dernière avait conclu que le gouvernement fédéral avait le droit de détruire les données, mais que s'il voulait vraiment respecter un esprit de fédéralisme coopératif, il était fortement encouragé à redonner les données au Québec. C'est ce que le projet de loi fait, afin que l'Assemblée nationale fasse ce qu'elle veut avec les données. C'est son droit, bien entendu.
Je termine en disant que le NPD appuiera toujours des approches sensées et respectueuses de toutes les communautés et de tous les Canadiens, et qui garantiront la sécurité publique.
[Traduction]
Ce dossier est trop important pour faire les choses à moitié ou pour faire les frais de la partisanerie.
Nous poursuivrons nos efforts en ce sens et maintiendrons l’approche que nous avons toujours eue. Je me réjouis à la perspective de collaborer avec des collègues représentant tous les partis, et notamment ceux de mon propre caucus, tant à la Chambre qu’en comité, pour trouver la solution, en consultation avec les électeurs. C’est un premier pas dans la bonne direction. Poursuivons dans ce sens.
Si le ministre a le coeur à la bonne place, il communiquera le message à la pour veiller à ce que nous ayons suffisamment de temps pour traiter les questions que j’ai soulevées et celles que soulèveront sans doute d’autres collègues.
Nous avons ici de bonnes mesures, que nous appuyons. Tout ce que nous souhaitons, c'est de bien faire les choses.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur et un privilège de prendre la parole au sujet du projet de loi . D'entrée de jeu, je dois dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Dans ma circonscription, qui se trouve au centre de Toronto, il y a une merveilleuse entreprise familiale appelée Playtime Bowl and Entertainment. Il s'agit d'un endroit où les parents peuvent emmener leurs enfants et leurs proches pour se détendre à la fin d'une semaine chargée, un endroit où ils peuvent se distraire en passant un peu de temps près de leurs proches, dont ils s'occupent et pour lesquels ils travaillent tous les jours. J'y emmène mes filles, à l'instar de nombreuses familles de ma collectivité.
Voici pourquoi je mentionne cette entreprise au début de mon discours. Il y a un peu moins de deux semaines, un soir de fin de semaine, des coups de feu y ont été tirés et deux personnes ont perdu la vie. Cet événement s'inscrit dans une tendance inquiétante qu'on observe non seulement dans ma collectivité, dans la ville de Toronto et dans la région du Grand Toronto, mais dans l'ensemble du pays, et il s'agit d'une réalité que tous les députés devraient bien saisir.
À Toronto, il y a eu 61 homicides en 2017, dont plusieurs étaient associés à une forme quelconque de violence liée aux armes à feu. En 2018, on a déjà signalé 28 fusillades. Ce nombre représente une augmentation de 55 % par rapport à la période correspondante l’année précédente. Je tiens à préciser que ceci est en dépit des grands efforts des policiers du Service de police de Toronto, ainsi que de nombreux intervenants dans les services chargés de l’application de la loi. Le fait est que la violence armée est bien trop courante dans de nombreux quartiers, pas seulement dans , mais partout au pays.
Une des victimes dont la vie s'est abruptement terminée juste à l’extérieur d'un IKEA s'était rendue dans cet établissement familial plus tôt dans la journée pour y acheter un berceau en prévision de la naissance de son premier enfant. Cette personne était décrite comme étant affectueuse et humble. C’est une autre vie qui s'est éteinte à cause de la violence liée aux armes à feu. Voilà pourquoi tant de responsables de l’application de la loi, de policiers et de collectivités où vivaient des victimes réclament depuis si longtemps une réforme de la loi sur les armes à feu.
Le projet de loi est une réponse à ces demandes. Il contient des mesures de réforme pratiques et équilibrées, y compris la vérification obligatoire de l’histoire de vie et des antécédents, le renforcement des mesures de contrôle visant le transport d'armes à feu à autorisation restreinte ou prohibées, l’interdiction de certaines armes à feu qui correspondent à la définition du Code criminel et la restriction de leur circulation par le truchement de clauses de droit acquis, l'application d'une approche uniforme en matière de classification des armes à feu, et l’interdiction d'avoir accès sans permis à des armes à feu. Ensemble, ces mesures de réforme priorisent la sécurité publique tout en garantissant une application pratique et équitable pour les propriétaires d’armes à feu responsables.
Ce que le projet de loi ne fait d’aucune façon, c’est rétablir le registre fédéral des armes d’épaules, pas plus qu’il n’ajoute des mesures déraisonnables pour les citoyens respectueux des lois. Je tiens à ce que cela soit très clair. Il vise à empêcher les armes à feu de tomber entre de mauvaises mains et à garder nos collectivités en sécurité. C’est ce sur quoi j’aimerais concentrer mon intervention aujourd’hui.
Dans l’ensemble, les taux de criminalité dans le pays sont bien inférieurs à ce qu’ils étaient il y a des décennies. Cependant, bien que nous puissions voir une tendance à la baisse en général, ces statistiques ne disent pas tout. Il ne fait aucun doute que les armes à feu illicites finissent de plus en plus par se retrouver entre les mains de criminels et de membres de gang. Le vol d'armes de poing a accusé récemment une hausse de près de 40 %. Les introductions par effraction et les ventes illicites au Canada ne font qu’aggraver le problème. Plus inquiétant encore, il y a eu 223 homicides par arme à feu au Canada en 2016, ce qui représente 44 incidents de plus que l’année précédente. Il y a eu près de 2 500 incidents de nature criminelle associés à des armes à feu en 2016, ce qui représente aussi un bond important correspondant à une augmentation de 30 % depuis 2013.
Bien que certaines de nos grandes villes soient les plus touchées par ces statistiques, le problème n’est pas exclusivement urbain. Les collectivités rurales et autochtones sont aussi touchées. On ne peut pas prévenir tous les crimes, mais nous pouvons et devons prendre des mesures pour réduire les risques.
La première série de nos propositions contribuerait à empêcher les armes à feu de tomber entre les mauvaises mains. Ces mesures précisent clairement que si une personne envisage de vendre ou de donner une arme à feu sans restriction, on doit vérifier que la personne qui l’achète possède un permis d’arme à feu valide. Cela se produit automatiquement dans le cas des armes à feu prohibées et à autorisation restreinte, et cette validité doit être confirmée auprès de la GRC. À l’heure actuelle, la vérification des permis d’armes à feu sans restriction est facultative. Nous proposons d’en faire une exigence de la loi.
Les données récentes produites par les corps policiers devront être prises en compte. Par exemple, une personne dont le contrôleur des armes à feu a marqué le dossier aux fins d’enquête en raison d’une accusation de violence conjugale pourrait se voir interdire d’acquérir légalement une arme à feu jusqu’à ce que l’enquête soit terminée et que le permis soit déclaré valide à nouveau.
De plus, en déterminant l’admissibilité, les autorités seront tenues de prendre en compte certains antécédents d’activités criminelles ou de comportements violents au cours de la vie entière d’une personne, et non pas des cinq dernières années seulement. Notre message est simple. Si une personne peut être autorisée à posséder une arme à feu sans restriction, il faut prendre quelques minutes pour confirmer ce fait. Un simple appel téléphonique gratuit à la GRC, par exemple, permettrait d’obtenir réponse à cette question.
[Français]
C'est une des propositions pratiques qui traite de l'admissibilité des permis pour la possession d'armes à feu. Nous devrions aussi améliorer la façon dont on traite les armes à feu elles-mêmes.
Les autorités utilisent une méthode pour dépister les crimes liés aux armes à feu. Il s'agit du suivi systématique de l'histoire d'une arme à feu récupérée ou saisie. La chaîne de possession commence par la fabrication ou l'importation de l'arme, et va jusqu'à la vente et le transfert de l'arme et même au-delà.
Les situations les plus préoccupantes surviennent quand les armes à feu deviennent illicites. C'est là qu'une capacité renforcée de dépistage des armes à feu, efficace et sans restriction, serait essentielle pour l'application de la loi.
[Traduction]
C’est sur ce plan que la capacité renforcée de retracer efficacement les armes à feu sans restriction serait essentielle pour les organismes d’application de la loi.
Toutes ces propositions ont été faites dans un souci primordial de protection du droit à la vie privée. À cet égard, les organismes d’application de la loi n’auraient aucun pouvoir spécial. Ils devraient continuer à respecter les lois en vigueur. Tout cela est appuyé par l’application d’une démarche visant à uniformiser la classification des armes à feu et à renforcer les exigences relatives à leur transport sécuritaire et légitime. On prévoit à cette fin un nouveau financement fédéral de plus de 327 millions de dollars pour le soutien des initiatives visant la réduction des crimes commis avec une arme à feu et des activités des gangs criminels.
Le gouvernement comprend bien que changer la loi ne constitue qu’une pièce du casse-tête. Ce nouveau financement fédéral appuie des efforts comme le renforcement de la capacité, l’information, la sensibilisation, la recherche et, surtout, l'augmentation du nombre de policiers de première ligne. Nous croyons en des mesures efficaces qui renforcent la sécurité du public tout en demeurant équitables et gérables pour les entreprises et les propriétaires respectueux de la loi. Au Canada, la violence liée aux armes à feu n'est pas la norme. Nous voulons faire en sorte qu'il continue d'en être ainsi. Voilà pourquoi je suis fier d’appuyer le projet de loi aujourd’hui.
Avant de terminer, j’aimerais simplement encourager tous les députés à penser aux vies innocentes qui ont été perdues, à se rappeler que durant le débat concernant ce projet de loi, nous essayons non seulement de rendre hommage aux personnes qui ont perdu la vie de façon injuste et insensée à cause de la violence liée aux armes à feu, mais aussi d'empêcher que d'autres personnes perdent la vie inutilement. C'est ce que permettra de faire le projet de loi, en créant un équilibre entre des lois judicieuses et le respect des propriétaires d’armes à feu responsables.
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Monsieur le Président, je suis fier de prendre part à ce débat aujourd'hui.
Il est important que les Canadiens voient leur gouvernement prendre position, alors que des collectivités de partout au pays subissent les conséquences de crimes et de violence perpétrés avec des armes à feu.
Il ne s'agit pas d'adopter des changements radicaux ou d'imposer des mesures déraisonnables aux propriétaires responsables d'armes à feu. Je n'accorderais pas mon appui à de telles mesures, mais ce n'est pas ce que nous sommes en train de faire. Il ne s'agit pas non plus de rétablir des mesures antérieures, comme le registre des armes d'épaule.
Je le sais parce que notre l'a dit haut et fort à Hawkesbury, chez nous, à Glengarry—Prescott—Russell. Au contraire, il s'agit plutôt de porter un grand regard objectif sur les problèmes, les données et les preuves pour combler les lacunes et adopter une démarche pratique pour lutter contre la violence armée.
Le projet de loi s'inscrit dans la foulée de l'engagement du gouvernement à adopter une démarche responsable qui fait de la sécurité publique une priorité, tout en étant pratique et juste pour les propriétaires d'armes à feu. Il s'agit également d'une réaction directe à un problème qui prend de l'ampleur.
Statistique Canada a publié un rapport intitulé « L'homicide au Canada, 2016 » qui illustre clairement cette situation. L'année 2016 est la plus récente pour laquelle nous avons des données sur la situation et elles sont alarmantes. Ce rapport indique que le nombre et le taux d'homicide par armes à feu ont augmenté pour la troisième année consécutive.
On apprend ainsi qu'il y a eu 223 homicides par armes à feu au Canada en 2016, soit 44 de plus qu'en 2015. Ces données nous apprennent également qu'il y a eu 2 465 infractions criminelles impliquant des armes à feu en 2016, soit une augmentation de 30 % depuis 2013.
Ces chiffres font état de la tendance tragique qui se dessine dans nos rues et dans nos collectivités. L'origine de cette tendance ne fait aucun doute: des armes se retrouvent entre de mauvaises mains. Elles sont parfois obtenues lors d'entrées par effraction ou par contrebande transfrontalière. À d'autres moments, elles sont acquises par le biais de ventes illégales par des propriétaires titulaires de permis ou dans le cadre d'un trafic d'armes à feu par le crime organisé. Ces situations ne font qu'accroître le nombre d'armes de poing dans nos rues et le nombre d'actes de violence armée dans nos collectivités qui sont autrement paisibles.
Nous pouvons changer les choses en nous assurant que les armes à feu ne se retrouvent pas entre de mauvaises mains en rehaussant l'utilité des vérifications des antécédents et l'efficacité du système d'attribution de permis d'armes à feu.
Le projet de loi comprend, entre autres, des propositions pratiques et un processus plus rigoureux de vérification des permis.
En vertu de ce projet de loi, la vérification des permis serait obligatoire pour la vente d'armes à feu sans restriction. Si une personne souhaite acheter ou recevoir une telle arme à feu, d'une entreprise ou d'un individu, elle devra démontrer qu'elle détient un permis valide, sinon à quoi bon avoir un permis si on ne peut pas en démontrer la validité. De plus, l'entreprise ou la personne sera tenue de vérifier la validité du permis auprès de la GRC. À l'heure actuelle, ce processus de vérification est facultatif lorsqu'il est question d'armes à feu sans restriction. Le gouvernement ne tient pas compte de l'arme à feu qui sera achetée. Ce projet de loi vient combler cette lacune.
Quant au renforcement du processus de vérification des antécédents, les autorités déterminant l'admissibilité auraient à tenir compte de certains renseignements rapportés par les services policiers, ainsi que d'autres facteurs s'échelonnant sur l'ensemble de la vie d'une personne, plutôt que sur les cinq dernières années seulement.
En outre, si une personne a été condamnée à la suite d'une infraction avec violence liée à des armes à feu ou à des stupéfiants, si elle a reçu des traitements pour soigner une maladie mentale avec traits violents ou si elle a des antécédents de comportements violents, les autorités seraient obligées d'en tenir compte dans le cadre de ses antécédents généraux.
De plus, tous les titulaires de permis doivent actuellement subir des contrôles d'admissibilité continus. Cela signifie que lorsqu'un contrôleur des armes à feu prend connaissance de certaines interactions avec les services policiers, il pourrait placer le permis sous contrôle administratif dans l'attente d'une enquête, afin de déterminer si la personne demeure admissible à être titulaire d'un permis. Il s'agit de l'une des réformes raisonnables qu'on peut mettre en oeuvre, afin de s'assurer que les armes à feu ne se retrouvent pas entre de mauvaises mains.
Dès que nous sommes témoins de la dévastation que cause la violence armée, nous nous demandons souvent pourquoi cette personne avait une arme à feu et comment cela avait pu être autorisé. La réponse est parfois plutôt compliquée.
Il peut s'agir du cas d'une personne qui n'a jamais remis l'arme alors qu'elle était tenue de le faire, ou il peut s'agir d'une personne qui, sans permis, a acheté une arme sur le marché noir ou l'a ramenée illégalement au pays. Les ventes d'armes à feu illégales se produisent souvent le couvert de titulaires de permis prête-noms qui achètent les armes en toute légalité, puis les revendent ou les transfèrent illégalement. Le renforcement des dispositifs de traçabilité des armes serait un moyen pratique de mieux suivre le mouvement des armes lorsqu'une telle situation se produit.
C'est pourquoi, en vertu de ce projet de loi, les entreprises d'armes à feu seront tenues de conserver les dossiers de transfert et d'inventaire des armes à feu sans restriction. Bien que ce soit une pratique commune dans l'industrie, nous exigeons qu'elle soit obligatoire aujourd'hui. Alors ce sera une règle claire pour tous les nouveaux entrants qui désirent entrer et vendre des armes à feu. En rendant cette pratique obligatoire, les services policiers disposeront d'un outil important pour les aider à identifier les suspects dans le cadre d'infractions impliquant des armes à feu, ce qui viendra appuyer les enquêtes criminelles. Le gouvernement ne sera pas propriétaire de ces données et ne forcera pas les détaillants à donner ces informations, sauf s'il y a un mandat. Si la police désire obtenir de l'information à des fins d'enquête, elle devra faire comme pour toute autre procédure normale du Code criminel pour l'échange de renseignements personnels. Les entreprises d'armes à feu, et non le gouvernement, devront conserver ces dossiers pendant une période d'au moins 20 ans.
En 2016, 31 % des armes à feu récupérées à la suite d'homicides par arme à feu ne nécessitaient aucun enregistrement. Cela comprend les armes d'épaules par exemple, les carabines et les fusils de chasse. Voilà qui est un bon exemple de la situation. Les armes se retrouvent entre de mauvaises mains et c'est pour cette raison que nous agissons de façon concrète au sujet de la vérification des permis et de traçabilité des armes.
Tout cela est renforcé par la proposition figurant au projet de loi qui permettra d'uniformiser la classification des armes à feu et de renforcer les exigences pour le transport légitime et sécuritaire des armes à feu. Nulle responsabilité n'est plus importante pour le gouvernement du Canada que celle de garder les Canadiens en sécurité. Le a clairement fait preuve de volonté pour éradiquer les crimes liés aux armes à feu ainsi que les activités des gangs criminels et a récemment annoncé un financement fédéral de plus de 327 millions de dollars sur 5 ans et de 100 millions de dollars par année par la suite pour respecter cette priorité.
Ainsi, la combinaison proposée de réformes pragmatiques découlant directement de l'engagement pris dans le cadre de notre plateforme de 2015 viendra appuyer davantage cet objectif prioritaire. Elle vise à renverser la tendance croissante de la violence armée dans notre pays et nous sommes sûrs qu'elle aura des effets réels et durables. Ce sont des mesures pratiques, ciblées et posées qui, prises ensemble, vont rehausser la sécurité de nos collectivités. En formulant ces changements, nous sommes assurés que nos démarches sont justes, efficaces, pratiques et sécuritaires. Nous croyons avoir atteint cet objectif avec ce projet de loi. Le financement accordé à nos policiers et le projet de loi sont des outils pour combattre la violence.
Comme député rural, je suis fier d'appuyer ce projet de loi, qui n'implique aucun test, aucune application, aucun coût supplémentaire, ni aucun impact sur nos agriculteurs et nos chasseurs. Voilà pourquoi j'appuie ce projet de loi.
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Monsieur le Président, c’est avec plaisir que je prends la parole au sujet du projet de loi . Je me sens particulièrement chanceux parce que le gouvernement limite une fois de plus le débat sur des questions dont le Parlement est saisi, chose que le du Parti libéral à la Chambre disait qu’il ne ferait jamais lorsqu’il était dans l’opposition. Pourtant, nous avons maintenant eu près d’une trentaine de recours à l’attribution de temps et à des projets de loi omnibus, notamment pour la mise en oeuvre des budgets, ce qu’il qualifiait naguère d’atteinte à la démocratie.
Ce que je trouve fort intéressant, c’est que, pendant la campagne électorale, les députés libéraux utilisaient comme mot-clic #ChangerEnsemble. Or, le changement que nous voyons est un changement par rapport à leurs promesses. Beaucoup d’entre eux dans des circonscriptions comme Peterborough, Northumberland—Peterborough-Sud, Baie de Quinte, Hastings—Lennox and Addington, Kenora et Glengarry—Prescott—Russell, d’où vient le précédent intervenant, ont dit à leurs électeurs qu’ils étaient opposés à ce que le précédent gouvernement majoritaire libéral prenne pour cibles les propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi dans un registre des armes d’épaule qui était supposé combattre la criminalité, mais qui le faisait en s’attaquant aux droits d’honnêtes citoyens, dont beaucoup comptent parmi les plus respectueux des lois dans le pays. Les statistiques le montrent. Le droit de posséder une arme à feu s’accompagne de responsabilités. Or, ces personnes comptent déjà parmi les plus respectueuses des lois, sans quoi elles n’obtiendraient pas ce droit.
Je précise que je vais partager mon temps de parole avec la très compétente députée de .
Une fois de plus, nous avons la même approche. Tous ces députés s’inquiètent maintenant des promesses faites à leurs électeurs. Ils s’inquiètent parce qu’ils voient le gouvernement libéral adopter la même approche de la réglementation des armes à feu que sous Jean Chrétien et Allan Rock.
Le , son et plusieurs autres députés ont organisé un sommet sur les armes à feu et les gangs criminels. Il en a beaucoup été question dans la presse, mais dans le projet de loi , il n’est nullement question de combattre la criminalité liée aux gangs ni de lutter contre la contrebande d’armes en provenance des États-Unis. L'ancien gouvernement conservateur avait armé les agents de l’ASFC et avait accordé à celle-ci des ressources supplémentaires pour lui permettre de saisir les armes illégales entrant au Canada, ce qui est le problème.
Non seulement c’est absent du projet de loi, mais il n’y est fait aucune référence à un durcissement des sanctions en cas d’utilisation d’armes à feu dans des crimes violents ou contre le crime organisé lié aux gangs. Il n’en est question nulle part. Comme Jean Chrétien et Allan Rock, les libéraux disent qu’il est nécessaire de légiférer à cause de la criminalité, puis ils s’en prennent aux tireurs sportifs et aux chasseurs autochtones en milieu rural respectueux des lois. Ce sont ces personnes-là qui subiront les conséquences du projet de loi et du registre déguisé, dont je parlerai dans un moment.
Même ce week-end, nous avons entendu le essayer d’éluder des questions à l’émission The House sur CBC Radio. Je vous invite à l’écouter. Il utilise une période de cinq ans à propos de la violence commise avec des armes à feu parce que 2013 est l’année où ce type de crime a été le plus faible dans les statistiques récentes sur le sujet au Canada. Il s’en sert comme point de départ pour essayer de montrer une augmentation considérable de la criminalité. Quelques secondes plus tard, il a dû reconnaître que les libéraux utilisent une période d’un à deux ans uniquement pour laisser entendre que ce projet de loi est nécessaire parce que les armes à feu proviennent de vols en zone rurale ou dans des magasins.
Les libéraux disent que le problème est intérieur. Ils disent que le problème ce n’est pas la contrebande d’armes en provenance des États-Unis alors qu'à mon sens c'est de là que vient le problème des armes à feu et du crime organisé. Les contrebandiers n’utilisent pas de permis de possession et d'acquisition quand ils font passer des armes provenant des États-Unis. Le ministre utilise une période d’un à deux ans pour donner à penser qu’il y a un vrai problème de vols d’armes à feu dans les magasins et dans les propriétés rurales.
Ce qui est très ironique, c’est que depuis deux ans, les membres du caucus conservateur demandent au gouvernement une réponse au sujet de la criminalité en milieu rural, parce que nous avons remarqué qu’elle est en nette augmentation. Non seulement nous n’avons pas eu de réponse, pas vu de ressources supplémentaires pour la GRC, ni de stratégie, mais à présent, le gouvernement pointe du doigt les taux de criminalité dans les régions rurales du Canada et s’en sert pour justifier la mise en place d’un registre des armes à feu déguisé.
Si le gouvernement ne choisit pas seulement des statistiques qui lui conviennent, pourquoi utilise-t-il une période de cinq ans pour les statistiques sur la violence commise avec des armes à feu pour justifier le projet de loi et une période d’un à deux ans pour donner à penser que le problème est intérieur? CBC a soulevé cette question épineuse et le ministre a fait de son mieux pour l’éviter.
Nous voyons également un changement dans le fait de laisser le contrôle final non plus au gouvernement et au Cabinet, mais à des fonctionnaires. J’ai un immense respect pour la GRC et toutes ses unités spécialisées, mais en tant qu’ancien combattant, avocat et parlementaire, je crois que le Parlement crée les lois et que la GRC les applique. Elle ne les écrit pas.
Le gouvernement prévoit dans le projet de loi des droits acquis pour un certain nombre d’armes à feu qu'il reclassifie. Pourquoi? Parce qu’il admet que les reclassifications sont injustes. J’aimerais que le projet de loi soit modifié de manière à rendre les droits acquis permanents à l’avenir, de sorte qu’en cas de reclassification, les personnes concernées et leurs droits de propriété bénéficient d'une clause de droit acquis. Le gouvernement semble admettre qu'une telle clause s’impose ici. Pourquoi ne pas la rendre prospective?
Voici pourquoi. Les honnêtes propriétaires qui obéissent à la réglementation qui s’applique à leur arme à feu sont soudainement, à cause d’une rencontre avec des fonctionnaires, déclarés criminels ou en possession d’une arme illégale, alors qu’ils possèdent et utilisent celle-ci pour du tir sportif ou pour chasser depuis des années. Tout à coup, du fait d’une décision unilatérale, ce que des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes possèdent déjà devient illégal. Si les libéraux prévoient des droits acquis dans le projet de loi, ils devraient aussi le faire pour l’avenir. C’est une mesure que j’apprécierais.
Le simple fait que les libéraux recourent à des droits acquis montre bien que les reclassifications que nous avons vues dans les années passées sont injustes pour les citoyens qui suivent les règles et respectent les lois.
Il est ridicule que le gouvernement libéral prétende qu'il ne s'agit pas d'un registre déguisé. J'ai mentionné plusieurs circonscriptions plus tôt. Les libéraux devront s'y rendre pour expliquer qu'ils ne tentent pas de rétablir en catimini le registre. Comme je l'ai déjà dit, le a affirmé à la Chambre hier: « Maintenant, le gouvernement demande seulement aux commerçants de consigner l'identité des personnes qui ont acheté un fusil et le numéro du permis de possession et d'acquisition présenté à l'achat. » Ce n'est pas toute l'histoire. En fait, c'est inexact. Voici ce que dit le projet de loi au paragraphe 58.1 (1): « b) l'entreprise est tenue de noter et de conserver [...] la marque, le modèle et le type de l'arme à feu et, s'il y a lieu, son numéro de série [...]. » Ces exigences s'ajoutent aux deux éléments d'information dont a parlé le ministre.
Il ne faut pas oublier l'utilisation du mot « directeur », qui joue le rôle d'un registraire. Ce rôle et les données recueillies révèlent l'approche détournée qui est suivie. Le problème, comme l'a dit le député de , une autre circonscription où la population aura des questions, c'est que le gouvernement conservateur de Brian Mulroney a mis en place la vérification des antécédents. Nous appuyons ces vérifications et leur amélioration. Cependant, pour un projet de loi qui vise à régler le problème des armes à feu et des gangs, nous constatons qu'il n'y a rien sur les armes illégales du marché noir provenant des États-Unis, rien sur le crime organisé, ni rien sur les gangs.
Toute l'attention est tournée vers les activités d'enregistrement, de conservation des données et de vérification qui visent des personnes respectueuses des règles, c'est-à-dire les gens qui utilisent des armes à feu dans les régions rurales du Canada, les chasseurs, les agriculteurs et les membres des Premières Nations. Les libéraux ont échafaudé l'objectif de lutter contre la criminalité urbaine. Je le répète: c'est plutôt une tentative détournée de réglementer et de reclassifier les armes utilisées par des gens qui respectent la loi.
Pour pouvoir détenir un permis de possession et d'acquisition, il faut respecter les lois. Ces gens font partie des citoyens les plus respectueux des lois. J'espère donc que les libéraux vont cesser de dresser les régions rurales contre les régions urbaines et qu'ils joueront franc jeu avec tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, comme on l’a vu avec les libéraux par le passé, le projet de loi cible les propriétaires d'armes à feu qui sont responsables et se conforment aux lois, et il ne fait rien contre la possession criminelle et non autorisée d'armes à feu, la violence des gangs de rue ou la criminalité au Canada. L’absence de focalisation sur la criminalité est particulièrement frustrante pour le Canadien moyen qui se sent impuissant devant les crimes de plus en plus violents qui prennent les proportions d’une crise dans les collectivités rurales, comme c'est le cas à Lakeland. Cela montre aussi à quel point les libéraux sont déconnectés de la réalité des Canadiens des régions rurales qui possèdent des armes à feu en toute légalité et qui en ont besoin pour protéger le bétail et les animaux de compagnie contre les prédateurs ou pour euthanasier sans cruauté le bétail qui souffre d'une maladie mortelle, d’une maladie très grave ou d'une blessure lorsqu'un vétérinaire est à des heures et à des kilomètres de distance. Le 5 mars dernier, par exemple, un couguar a attaqué un groupe d'animaux de ferme sur une propriété rurale de Comox Valley, tuant un agneau et blessant un âne. Le propriétaire a appelé la GRC avant de faire feu sur le couguar, et le prédateur s'est ensuite enfui. C’est ainsi que les agriculteurs et les Canadiens des régions rurales utilisent quotidiennement des armes à feu dans les collectivités éloignées.
Les propriétaires d'armes à feu responsables de Lakeland ont vu ce que le gouvernement libéral précédent avait fait en créant un registre des armes d'épaule qui traitait implicitement les hommes et les femmes qui possédaient des armes à feu en toute légalité comme des citoyens suspects et malveillants, et ils se sont préparés à l'instauration d'une mesure législative comme le projet de loi . Cette mesure incarne l'approche des libéraux, qui consiste à s’attaquer aveuglément à un dossier, en l'occurrence les problèmes réels et graves de la possession non autorisée d'armes à feu, la violence liée aux gangs et les crimes commis avec des armes à feu, et à ne pénaliser que les personnes qui n'ont rien fait de mal. Les électeurs de Lakeland sont déçus, mais pas surpris que les libéraux passent carrément à côté de la cible. Tyler Milligan, un fier propriétaire d'armes à feu qui aime chasser avec ses petits-enfants, signale qu’à titre de chasseur très actif et tireur de compétition, il estime que ce projet de loi est une attaque contre les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi et qu’il ne règle pas les problèmes qui existent au Canada en ce qui a trait aux armes à feu.
De toute évidence, ce projet de loi a été rédigé par des personnes qui ne conçoivent pas que des propriétaires d'armes à feu puissent se conformer aux lois et qui ne comprennent pas que des armes à feu sont nécessaires et peuvent être utilisées en toute légitimité dans les collectivités rurales et éloignées, qu’elles sont importantes pour certaines personnes sur le plan culturel et social, qu’elles incarnent l’héritage des pionniers et de l’Ouest, ou qu’elles font partie du patrimoine familial.
Le projet de loi représente une autre promesse non tenue. Les libéraux affirmaient, dans leur programme électoral, qu’ils prendraient des mesures concrètes pour qu'il soit plus difficile pour les criminels d'obtenir et d'utiliser des armes de poing et des armes d'assaut en vue de commettre des crimes, mais les armes à feu des citoyens respectueux de la loi ne sont pas en libre circulation dans les rues. Elles sont rangées en toute sécurité dans des coffres-forts et des armoires, sur le champ de tir ou dans les champs avec leurs propriétaires. Ces personnes ne sont pas des criminels. Elles ne devraient pas être pénalisées parce qu’elles ont choisi de pratiquer la chasse ou le tir sportif. L’histoire se répète avec les libéraux, qui montrent qu'ils n'ont rien retenu des erreurs des gouvernements libéraux précédents, qui ont coûté cher et qui ont alourdi le processus de possession légale d'armes à feu au Canada et n’ont rien réglé dans la lutte contre l'utilisation criminelle des armes à feu.
Le projet de loi laisse aussi présager les interdictions à venir. J'ai bien l'impression que, même si les libéraux essaient de rassurer les Canadiens en disant qu'ils n'interdisent rien dans l'immédiat, le projet de loi C-71 établit un cadre pour appliquer des interdictions à l'avenir. Le paragraphe 12(9) ne prévoit pas explicitement à qui reviendrait la tâche de déterminer quelles armes à feu pourraient être ajoutées à la liste des armes à autorisation restreinte et en vertu de quel pouvoir législatif. Il ne précise pas non plus s'il y aurait un processus d'appel quelconque ou une disposition à cet égard, au cas où le gouvernement prendrait une décision draconienne dans le secret, sans preuve ni consultation, pour ajouter une arme à feu à la liste, pénalisant ainsi les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois. Je demande aux députés de bien vouloir pardonner le scepticisme des Canadiens ordinaires, mais n'oublions pas que des erreurs ont été commises en raison d'une classification erronée des armes à feu dans le passé, et ce, même s'il y avait, à tout le moins, un système de freins et contrepoids auquel devaient se soumettre les élus. Maintenant que ce pouvoir est retiré, qui aura pour rôle de s'assurer que les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois ne sont pas soudainement et immédiatement criminalisés et qu'ils ne pas injustement ciblés par une classification erronée? Quiconque appuie la surveillance civile du maintien de l'ordre devrait s'inquiéter du projet de loi C-71.
Soyons honnêtes. Il existe, au départ, peu de confiance entre les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois et les libéraux d'aujourd'hui. D'après ce que les gens m'ont déjà dit, l'aspect du projet de loi qui suscite le plus d'inquiétude concerne la création d'un registre sous un autre nom, par des moyens détournés. Pourtant, pendant la campagne électorale, les libéraux avaient explicitement promis de ne pas créer un nouveau registre national des armes d'épaule pour remplacer celui qui a été supprimé. Or, aux termes du projet de loi C-71, les entreprises seraient forcées de tenir un dossier pour identifier le propriétaire de chaque arme à feu. Si ce n'est pas là un registre, qu'est-ce que c'est? Le projet de loi créerait un registre sans vraiment l'annoncer. En vertu de cette mesure législative, les propriétaires d'armes à feu se verraient attribuer un numéro de référence par un registraire. Que font les registraires? Ils tiennent des registres. Les Canadiens savent que le registre des armes d'épaule, que le gouvernement conservateur précédent a aboli, était coûteux et inefficace et qu'il n'avait aucune incidence sur la lutte contre la violence armée.
Il est incroyablement décevant et frustrant que les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois se voient imposer de nouveaux coûts, de nouvelles responsabilités et de nouveaux obstacles, alors que cela n'aidera en rien à libérer nos rues de toute arme à feu illicite, que cela ne dissuadera pas les criminels d'utiliser des armes à feu dans l'exécution de leurs actes haineux, et que cela ne punira pas ceux qui le font.
Les libéraux prétendent que le projet de loi relève du domaine de la sécurité. Le choisit ses statistiques pour donner la meilleure illusion possible que la situation est grave au Canada et que l'on a désespérément besoin du projet de loi. Je serai claire. Les conservateurs croient fermement qu'il faut rendre notre pays aussi sûr que possible et qu'il faut prendre des mesures logiques et efficaces pour donner aux forces de l'ordre des pouvoirs accrus et protéger les Canadiens vulnérables et innocents.
Examinons ce qu'aurait pu faire le pour faire du Canada un pays plus sûr.
Le a tenu un sommet sur les armes à feu et les gangs, mais a choisi de ne pas tenir compte des gangs dans ce projet de loi soi-disant phare.
Le a mentionné l'insuffisance de la capacité d'entreposage commercial des armes à feu, mais n'a pas parlé davantage du problème et ne fait rien pour le régler dans le projet de loi , dont il nous empêche de débattre.
Les libéraux n'ont pas investi dans les technologies pour améliorer la capacité des gardes frontaliers de déceler les armes à feu illégales à la frontière américaine et d'empêcher leur entrée au Canada.
Au lieu de dépenser 8,5 millions de dollars pour créer une patinoire sur la Colline — à deux pas de la plus longue patinoire du monde, le canal Rideau —, les libéraux auraient peut-être dû faire comme ils l'ont promis et verser 100 millions de dollars par année aux provinces et aux territoires pour qu'ils puissent lutter contre l'utilisation illégale des armes à feu.
Le projet de loi ne fait rien de tout cela. Il ne permet pas de lutter contre les actes violents commis pas les gangs de rue de la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique, contre la violence armée dans la région du Grand Toronto ou contre le taux de criminalité en hausse dans les régions rurales, ce qui rend vulnérables de nombreuses personnes de ma province, l'Alberta. Les gens se sentent complètement abandonnés par le gouvernement en raison de son inaction dans le dossier de la criminalité.
Les libéraux écouteront peut-être Jennifer Quist, de Lakeland, qui écrit que les gens « ont dû mettre une croix sur la qualité de vie des petites villes en raison de vagues constantes de criminalité pendant lesquelles les crimes ne sont pas punis. Ce sont les criminels qui mènent la barque, ceux qui n'ont rien à perdre qui l'emportent. » Elle écrit aussi: « Tant de formalités administratives alors qu'on n'entend parler que de gaspillage des fonds publics par le gouvernement. »
Ce que les libéraux ignorent, c'est que, partout au Canada, les propriétaires d'armes à feu responsables sont prudents et consciencieux. Ils croient en l'importance de la sécurité pour qui possède et manie des armes à feu. Plus que quiconque, ils veulent des peines plus sévères et de réelles mesures contre ceux qui se servent d'armes à feu pour commettre des crimes et pour contrer les activités de gangs qui nous mettent tous en danger.
Roy Green a bien expliqué ce que font les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi lorsqu'il a dit:
Le droit de posséder une arme à feu au Canada est assorti d'une responsabilité. Lorsque l'arme n'est pas utilisée, il faut, au minimum, que le cran de sûreté soit en fonction. Les munitions doivent être rangées séparément de l'arme et séparément ne veut pas dire dans une boîte à côté de l'arme. Séparément veut dire, par exemple, que le fusil doit se trouver dans une pièce et que les munitions doivent être rangées dans une autre. Les propriétaires de fusils qui ont des enfants rangent souvent leurs armes à feu, avec le cran de sûreté en fonction, dans un coffre-fort d'armes à feu et les munitions, dans une boîte verrouillée à une certaine distance.
Ce sont des citoyens soucieux de la sécurité, que l'on contrôle pour s'assurer qu'ils peuvent acheter une arme à feu et qu'ils ne sont pas des voyous dans la rue qui, de toute évidence, ne s'en font pas pour les lois, les règles, les règlements ou la paperasse.
En conclusion, j’implore les députés libéraux d’arrière-ban représentant les régions rurales de tendre l’oreille aux craintes fondées sur le bon sens exprimées par leurs électeurs à l’égard de ce projet de loi. Ils savent, aussi bien que moi, que le projet de loi ne fait absolument rien pour combattre la criminalité et la possession ou l’utilisation illégale d’armes à feu. Il ne faut pas traiter les honnêtes propriétaires d’armes à feu comme des criminels. J’espère que ces députés libéraux ne céderont pas aux pressions exercées par leur caucus et ne voteront pas en faveur de ce projet de loi mal conçu; j’espère qu’ils feront la bonne chose et qu’ils écouteront ce que les chasseurs, les agriculteurs et les tireurs sportifs de leur circonscription, qui ne sont pas des criminels, ont à dire.
Il faudrait laisser tomber le projet de loi . Les libéraux devraient demander aux Canadiens ordinaires ce que c’est que de posséder des armes à feu et de les manier de façon responsable. Ils devraient prendre des mesures pour réprimer les criminels, protéger la sécurité de Canadiens innocents et éviter que la criminalité ne fasse plus de victimes. Les conservateurs n’appuieront pas une mesure législative comme celle-là. Nous demeurerons en faveur de mesures concrètes qui permettront de vraiment garantir la sécurité des Canadiens. Le projet de loi C-71 ne contient aucune nouvelle mesure pour combattre la violence causée par les gangs ou les armes à feu dans les régions urbaines ou pour tenir compte des graves préoccupations face à l’escalade de la criminalité armée dans les collectivités rurales.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est une fierté pour moi de prendre part à ce débat. Partout au pays, les Canadiens subissent les terribles conséquences des crimes mettant en cause la violence ou les armes à feu; ils veulent donc que le gouvernement fasse quelque chose. Or, faire quelque chose ne veut pas dire se lancer dans des réformes draconiennes, imposer un fardeau déraisonnable aux propriétaires d'armes à feu qui agissent de manière responsable ni revenir en arrière en créant un nouveau registre des armes d'épaule, au contraire. Faire quelque chose, c'est plutôt analyser calmement le problème, les données et les faits, combler les lacunes qui doivent l'être et aborder le problème de la violence liée aux armes à feu au moyen d'une approche pragmatique.
Le projet de loi a vu le jour parce que le gouvernement avait justement promis d'adopter une approche responsable et de faire passer la sécurité publique avant tout, tout en demeurant pragmatique et en traitant équitablement les propriétaires d'armes à feu. Il s'agit en outre d'une réponse à un problème qui prend sans cesse de l'ampleur.
Le rapport « L'homicide au Canada, 2016 », de Statistique Canada, dresse un excellent portrait de la situation. Les plus récentes données sur le sujet remontent à 2016, et je dois dire bien honnêtement que les chiffres ont de quoi nous ébranler. On peut lire dans ce rapport que, pour la troisième année d'affilée, le nombre et le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu ont augmenté et qu'il y en a eu 223 cette année-là, soit 44 de plus qu'en 2015. Les statistiques nous apprennent également qu'il y a eu 2 465 infractions criminelles avec des armes à feu en 2016, ce qui représente une augmentation de 30 % depuis 2013. Ces chiffres montrent que la situation dans les rues et les localités du pays tend à se détériorer.
Ma ville ne fait pas exception, et les taux de violence mettant en cause des armes à feu et des gangs y sont alarmants. J'ai l'honneur de représenter Surrey avec plusieurs autres de mes collègues. Seulement l'an dernier, 45 infractions avec des armes à feu y ont été déclarées, y compris dans Cloverdale—Langley City. Même s'il s'agit d'une baisse par rapport aux années précédentes, la situation demeure extrêmement préoccupante. Il s'agit d'ailleurs d'un des problèmes dont les gens me parlent le plus quand je fais du porte-à-porte ou que je discute avec eux.
On entend sans cesse les gens raconter que, dans tel ou tel quartier résidentiel, on a trouvé un trou de balle là dans un mur, là dans une porte, et ils craignent pour leur sécurité et celle de leur famille.
À Surrey, la première fusillade de l’année a eu lieu dans la 64e Avenue, une grande artère bordée de postes d’essence et de divers commerces, à proximité d’un quartier résidentiel. Il est inconcevable qu’un résident ne se sente pas en sécurité dans nos quartiers ou que des actes de violence y éclatent à n’importe quel moment.
La cause de cette tendance est manifeste. Des armes se retrouvent entre de mauvaises mains et ce phénomène se produit dans des collectivités de tout le pays. Parfois, les armes sont obtenues lors de cambriolages ou entrent au pays en contrebande. Elles peuvent être vendues illégalement par des détenteurs de permis ou obtenues dans le cadre d’une opération de trafic d’armes du crime organisé. Cela explique l’augmentation du nombre d’armes de poing dans nos rues et d’actes de violence perpétrés au moyen d’armes à feu dans nos collectivités habituellement paisibles, comme chez nous, à Surrey.
Une chose que nous pouvons faire pour empêcher que des armes tombent entre de mauvaises mains, c’est d’améliorer l’efficacité du processus de vérification des antécédents dans le système de délivrance de permis. L’une des dispositions pratiques proposées dans le projet de loi prévoit un processus plus rigoureux de vérification des antécédents. Ce projet de loi rendrait obligatoire la vérification du permis pour la vente d’armes sans restriction. Toute personne qui souhaite acheter une arme de ce genre dans un commerce ou auprès d’un particulier, ou en recevoir une, sera tenue de prouver qu’elle est en possession d’un permis valide. De plus, le commerce ou le particulier serait tenu de confirmer la validité du permis auprès de la GRC. Actuellement, ce processus de vérification est volontaire pour les armes sans restriction. Ce projet de loi corrige cette lacune.
Dans le cadre du renforcement du processus de vérification des antécédents, les autorités chargées de déterminer l’admissibilité devront examiner certains renseignements fournis par le service de police et d’autres facteurs, un examen couvrant toute la vie de la personne et non plus seulement les cinq dernières années. Si une personne a été reconnue coupable d’une infraction criminelle avec violence ou mettant en jeu des armes à feu ou des drogues, si la personne a été traitée pour une maladie mentale associée à la violence ou si elle a des antécédents de comportement violent, les autorités devront prendre ces facteurs en compte, sans restriction de temps.
De plus, tous les détenteurs de permis sont actuellement soumis à une vérification constante de leur admissibilité. Cela veut dire que, lorsqu’un contrôleur des armes à feu a connaissance d’interactions avec la police, il peut demander que le permis fasse l’objet d’un examen administratif, en attendant qu’une enquête détermine si la personne peut continuer de détenir un permis.
Il s’agit là de l’une des réformes raisonnables que nous pouvons mettre en oeuvre pour empêcher que des armes à feu ne tombent entre de mauvaises mains. Face aux ravages causés par la violence armée, nous nous demandons souvent comment il se fait que la personne ait eu une arme en sa possession, comment une telle tragédie a pu se produire. La réponse est parfois très complexe. Il peut s’agir d’une personne qui ne s’est pas départie de ses armes à feu au moment où elle devait le faire ou d’une personne sans permis, qui a fait entrer l’arme en contrebande ou qui l’a achetée sur le marché noir.
Les ventes illégales d’armes à feu se font souvent par personne interposée. Un propriétaire titulaire d’un permis achète légalement des armes à feu qu’il revend ou transfère ensuite illégalement. La solution pratique à ce problème est de renforcer les mesures de dépistage des armes à feu pour mieux en surveiller la circulation.
Par conséquent, ce projet de loi exige que les entreprises qui font le commerce d’armes à feu tiennent des dossiers sur les transferts et sur les stocks d’armes à feu sans restriction. C’est déjà une pratique régulière de l’industrie, mais dorénavant, la loi l’exigera. Cette exigence soutiendra les enquêtes criminelles en fournissant aux services de police un meilleur outil pour identifier les personnes qu’ils soupçonnent d’avoir commis des délits avec une arme à feu.
En outre, le projet de loi exige que les dossiers commerciaux contiennent des renseignements comme le numéro de référence de la vérification du permis, le numéro du permis du cessionnaire ainsi que des renseignements sur l’arme vendue ou transférée. On garantira ainsi que les armes à feu n’iront qu’à des acheteurs titulaires d’un permis valide. Les commerçants d’armes à feu, et non le gouvernement, seront tenus de conserver ces dossiers pendant au moins 20 ans.
En 2016, 31 % des armes à feu récupérées à la suite d’homicides ne nécessitaient pas de permis. Il s’agissait par exemple d’armes d’épaule, de fusils de chasse ou d’autres fusils. Autrement dit, les fusils se retrouvent entre les mains d’individus qui ne devraient pas les avoir. Voilà pourquoi nous resserrons les mesures de vérification et de traçage.
Tous ces éléments s’appuient, dans le projet de loi , sur des propositions qui uniformisent la classification des armes à feu et qui resserrent les exigences sur leur transport légitime afin d’en garantir la sûreté.
La plus grande responsabilité du gouvernement du Canada est d’assurer la sécurité des Canadiens, dont les citoyens de ma circonscription, Cloverdale—Langley City. Le a souligné clairement notre intention de nous attaquer aux crimes liés aux armes à feu et aux activités des gangs criminels lorsqu’il a annoncé une investissement de 328 millions de dollars sur cinq ans, puis la somme de 100 millions de dollars chaque année par la suite, pour réduire la criminalité liée aux armes à feu dans tout le Canada. Il a annoncé cela à Surrey, soulignant par là même l’intention du gouvernement d’investir pour réduire les taux de criminalité dans nos collectivités.
Pour assurer la sécurité publique, nous allons aussi affecter des fonds à des initiatives visant à ce que nos jeunes ne mettent pas les mains sur des armes à feu et qu’ils ne tombent pas dans la violence des gangs. En février, j’ai annoncé l’investissement de fonds fédéraux de cinq millions de dollars sur une période de cinq ans dans la Stratégie nationale pour la prévention du crime afin d’aider à étendre le programme de mentorat Unplus du YMCA. Nous faisons fond sur ce programme, qui réussit avec succès à éviter que les jeunes à risque n’aient des démêlés avec la justice en leur fournissant le soutien et les conseils dont ils ont besoin.
Notre approche est à volets multiples, car la sécurité publique est primordiale.
Le vient de diriger un sommet sur les armes à feu et sur la violence des gangs où se sont réunis des partenaires du gouvernement, des services d’application de la loi, d’universités, d’organismes communautaires ainsi que des maires de quelques-uns des plus grands centres urbains du Canada.
Ces mesures et le projet de loi que nous examinons aujourd’hui constituent un ensemble de réformes et d’initiatives judicieuses qui découlent directement de notre plateforme électorale de 2015. Elles visent à freiner la tendance à la violence liée aux armes à feu qui s’accroît dans notre pays. Nous sommes convaincus qu’elles apporteront des changements réels et durables. Nous avons là des mesures pratiques, ciblées et raisonnées qui, ensemble, amélioreront la sécurité de nos collectivités.
En préparant ces changements, nous avons veillé à ce que nos méthodes demeurent équitables, efficaces, pratiques et sûres. Nous pensons y être parvenus.
C’est avec fierté que j'appuie pleinement le projet de loi , et j’encourage tous mes collègues à faire de même. Les résidants de ma localité nous remercieront d’avoir ainsi contribué à l’amélioration de la sécurité de nos quartiers.
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Monsieur le Président, c’est avec grand plaisir que j’interviens pour parler du projet de loi .
Les députés d’en face ne devraient pas s’étonner. Le projet de loi est une autre mesure législative qui confirme que les libéraux respectent l’engagement qu’ils ont pris avant les dernières élections fédérales. Chaque jour, nous sommes témoins d’initiatives gouvernementales qui correspondent, selon moi, à ce que les Canadiens attendent réellement d’un bon gouvernement responsable.
Cela fait contraste avec l’attitude de mes amis conservateurs, de l’autre côté, qui préfèrent garder la tête dans le sable, se tenir à l’écart de ce que sont véritablement les intérêts des Canadiens. Ils préfèrent poursuivre dans la voie que Stephen Harper avait tracée pour eux. Je dois dire bien franchement que j’ai l’impression que Stephen Harper continue de diriger le Parti conservateur, compte tenu du comportement que ces députés adoptent continuellement lorsqu’il est question de prendre position à l’égard de politiques.
Les conservateurs devraient faire preuve d’un peu de prudence à ce chapitre. Ils devraient essayer de s’écarter de l’ancien programme de Stephen Harper et d’en adopter un qui fait à tout le moins la preuve qu’ils se préoccupent de ce que les Canadiens ont à dire sur les politiques publiques efficaces et solides.
Lorsque j’écoute mes amis d’en face, j’ai l’impression qu’ils souhaitent voter contre ce projet de loi. Ils en parlent de façon négative. Je crois que s’ils interrogeaient les électeurs de leurs circonscriptions, ils se rendraient compte qu’il existe un appui solide à l’égard de ce projet de loi. Pourquoi? Parce que, de par son essence même, ce projet de loi garantit entièrement la sécurité du public.
C'est là l'objet du projet de loi . Il vise notamment à éviter que des armes à feu se retrouvent entre les mains de criminels. C'est une bonne chose. Les conservateurs devraient se rendre compte que les électeurs sont en faveur de cela. Les mesures prévues visent à aider les services de police à retracer les armes à feu qui ont servi à commettre des crimes. Encore une fois, c'est une bonne chose. Les députés conservateurs devraient se rendre compte que la plupart de leurs concitoyens appuient cela. Toutefois, pour ce faire, ils doivent écouter ce que les Canadiens ont à dire.
Les députés d’en face parlent des propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi, dont la grande majorité font un travail extraordinaire. Je tiens à les féliciter pour les efforts fantastiques qu’ils déploient pour agir de façon responsable. La plupart des propriétaires d’armes à feu qui respectent la loi reconnaissent que ce projet de loi est bon. Si ce n'était de la propagande conservatrice, ce serait probablement tous les Canadiens qui le reconnaîtraient, sauf peut-être quelques excentriques, ceux qui croient que chaque foyer devrait posséder un AK37.
C'est une bonne mesure législative. Pourquoi les conservateurs s'y opposent-ils? Ils disent, fait étrange, que ce projet de loi vise à créer un registre des armes d'épaule déguisé. Ils en parlent continuellement. Le gouvernement a pourtant été extrêmement clair. Le disait déjà, avant d'être à la tête du gouvernement, que nous ne ramènerions pas le registre des armes d'épaule et il le répète encore maintenant qu'il est premier ministre. C'est on ne peut plus clair. La question est réglée.
Nous avons beau le répéter encore et encore, les conservateurs continuent de dire des faussetés et des contre-vérités à ce sujet. Ils tentent de faire tout un boucan en prétendant que les libéraux veulent établir un registre des armes à feu, ce qui est faux. Le registre national des armes d'épaule est disparu depuis belle lurette. Il n'existe plus. Nous ne le ramènerons pas...