La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, il se trouve qu'il y a quelques semaines, j'ai entendu le discours prononcé par Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada, au sujet du budget de 2018. Ses commentaires m'ont rempli de fierté. Lorsque je l'ai entendu parler avec optimisme de la situation macroéconomique actuelle et souligner, entre autres, que plus de 280 000 emplois ont été créés au cours des 12 derniers mois et que le taux de chômage est à son niveau le plus bas en 40 ans, j'étais fier de faire partie d'un gouvernement qui croit en l'importance de politiques fondées sur des données probantes et qui les utilise pour prendre des décisions financières solides et éclairées pour le pays.
L'un des points marquants du discours du gouverneur de la Banque du Canada, M. Poloz, c'est qu'il a mis en lumière des groupes de personnes offrant un potentiel inexploité, notamment les jeunes, les femmes, les Autochtones et les immigrants récents, toujours plus nombreux. Je me concentrerai ici sur les jeunes.
Le gouverneur a souligné que les jeunes offrent un potentiel inexploité, et je suis tout à fait d'accord. La participation des jeunes à l'économie est en déclin. Pour bâtir un Canada réellement prospère, il faut augmenter le nombre de jeunes travailleurs, ce qui suppose de créer plus de possibilités d'emploi. C'est là que le budget de 2018 entre en jeu.
La nouvelle Allocation canadienne pour les travailleurs qui est proposée dans le budget de 2018 encouragerait plus de gens et plus de jeunes à intégrer le marché du travail. Notre plan offrira une aide réelle à plus de deux millions de Canadiens qui travaillent fort pour accéder à la classe moyenne. Nous nous attendons à ce que ce plan sorte quelque 70 000 Canadiens de la pauvreté. Parallèlement à cela, à partir de 2019, le gouvernement fera en sorte qu'il sera plus facile pour les gens d'obtenir l'allocation à laquelle ils ont droit et il apportera des changements pour permettre à l'Agence du revenu du Canada de calculer l'Allocation canadienne pour les travailleurs pour tout contribuable qui n'en a pas encore fait la demande.
L'Allocation canadienne pour les travailleurs remplace la Prestation fiscale pour le revenu du travail. Grâce à cette allocation, les travailleurs à faible revenu gagnant 15 000 $ recevraient jusqu'à près de 500 $ de plus en 2019 qu'en 2018. C'est de l'argent qu'ils pourront investir et consacrer à des choses importantes, comme l'épicerie, les services publics et d'autres nécessités.
Le gouvernement veille au bon fonctionnement de toute nouvelle mesure qu'il lance. Ainsi, au cours de l'année prochaine, il travaillera à déterminer s'il y aurait moyen d'améliorer la prestation de ce programme pour mieux soutenir les Canadiens à faible revenu tout au long de l'année plutôt qu'au moyen d'un remboursement annuel suivant la production de la déclaration de revenus.
Ce n'est pas un secret que le budget de 2018 a été décrit comme étant un « budget axé sur l'égalité des sexes », et je suis fier de dire que chacune des décisions concernant les dépenses et les mesures fiscales est étayée par une analyse comparative entre les sexes. Une telle analyse est importante pour cibler des groupes spécifiques, mettre en oeuvre des politiques fondées sur les données probantes et aider à mettre fin à l'écart de revenu entre les hommes et les femmes qui accomplissent un même travail.
L'exemple le plus remarquable dans le budget de 2018, c'est la promesse de financer un congé accordé au deuxième parent dans le cadre de l'assurance-emploi, à hauteur de 240 millions par année, montant qui passera ensuite à 345 millions de dollars. Cela inclut le financement de cinq semaines supplémentaires de prestations parentales pour les couples qui se partagent le congé parental, et ce, à partir de juin 2019. Ces mesures visent à augmenter le nombre d'hommes qui prennent congé après l'arrivée d'un enfant. La nouvelle prestation parentale partagée permettra aux familles biparentales, y compris celles où les parents sont de même sexe et celles qui adoptent, d'avoir de cinq à huit semaines de plus à la maison avec leur enfant.
Malgré ces mesures, il reste beaucoup de travail à faire pour rendre les services de garde d'enfants accessibles aux parents. Le manque de places en garderie empêche les femmes d'entrer sur le marché du travail, comme les études l'ont montré. Pour encourager et faciliter la participation des femmes au marché du travail, nous devons réduire le coût des services de garde d'enfants. Le gouvernement est déterminé à rendre les services abordables d'éducation préscolaire et de garde d'enfants plus accessibles.
Dans le budget de 2017, le gouvernement a annoncé un investissement à long terme de plus de 7,5 milliards de dollars sur 11 ans pour appuyer des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants plus abordables et plus accessibles. Par la suite, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux se sont entendus sur la création d'un cadre multilatéral d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Le gouvernement participe maintenant à un accord bilatéral de trois ans avec les provinces et les territoires pour examiner et ajuster ces ententes au besoin au cours de la période de 11 ans. Jusqu'à maintenant, nous avons conclu neuf ententes.
Puisque je parle de la participation des femmes à la population active, il est important de mentionner les contributions importantes des femmes entrepreneures. Le budget de 2018 reconnaît cela dans sa Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, avec un nouveau financement de 1,65 milliard de dollars mis à la disposition des femmes propriétaires d'entreprise sur trois ans par l'entremise de la Banque de développement du Canada et d'Exportation et développement Canada.
Je veux parler de Fierce Founders de Communitech, dans ma circonscription. Il s'agit du premier groupe d'accélération axé sur les femmes créé pour encourager la représentation des femmes dans le domaine des technologies et encourager les femmes entrepreneures à démarrer une entreprise de technologie. Communitech aide au financement de ce programme, qui fait beaucoup dans la région pour aider les femmes entrepreneures à s'aventurer dans le secteur des jeunes entreprises et à tenter d'obtenir un emploi dans le domaine de la haute technologie.
Le budget de 2018 propose 511 millions de dollars supplémentaires répartis sur cinq ans selon la comptabilité de caisse, à compter de 2018-2019, pour les organismes de développement régional afin d'appuyer le Plan pour l'innovation et les compétences dans toutes les régions du Canada. De cette somme, 149 millions de dollars seraient alloués à l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario, dont 33 millions iront à une aide coordonnée à l'échelle nationale, mais adaptée aux régions, pour les femmes entrepreneures.
De plus, le gouvernement reconnaît les barrières qui font qu'il est difficile pour les femmes de démarrer leur propre entreprise. Ainsi, nous nous engageons à fournir 105 millions de dollars répartis sur cinq ans pour réduire ces barrières. Le gouvernement s'engage également à rendre plus accessibles aux femmes les subventions et les programmes pour la recherche scientifique.
À titre de député de la région des Tri-Cities, j'aimerais parler d'innovation et d'infrastructure, que notre région voit d'un bon oeil, notamment à la lumière de l'initiative des supergrappes d'innovation, pour laquelle le gouvernement fédéral a réservé 950 millions de dollars. Je suis fier de dire que l'Université de Waterloo jouera un rôle de premier plan en matière de recherche en ce qui concerne deux des cinq soumissions retenues dans le cadre de l'initiative des supergrappes d'innovation. Le gouvernement a annoncé la création d'une supergrappe de fabrication de pointe, un foyer d'innovation qui comprend des grappes industrielles dynamiques qui sont interreliées parce qu'elles comptent toutes sur des ressources spécialisées, y compris les technologies, les talents et les infrastructures. Cette supergrappe créera un pont entre les forces du Canada sur le plan technologique et l'industrie de la fabrication, de sorte que le Canada puisse devenir, dans l'économie de demain, un chef de file mondial en matière de fabrication.
L'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario appuie actuellement la croissance économique dans le Sud de l'Ontario au moyen de la prestation de programmes et services du gouvernement fédéral. Le financement de l'Agence sera renouvelé afin qu'elle puisse continuer d'appuyer cette croissance. Sur une période de six ans, 920 millions de dollars lui seront versés.
Tout particulièrement dans ma région, comme je l'ai mentionné, il y a 950 millions de dollars. Une partie de ces fonds est réservée aux supergrappes, afin de favoriser l'innovation et d'encourager l'industrie à développer le secteur de la haute technologie. Cela nous permettra de créer des emplois dans les industries de pointe et dans le secteur de la technologie de pointe, favorisant ainsi la croissance économique.
Je vais terminer en citant le gouverneur Poloz de la Banque du Canada. Le climat économique actuel au Canada est très optimiste. Notre marché du travail doit fonctionner, mais la situation s'améliore à mesure que nous ouvrons la voie pour les femmes, les jeunes et d'autres groupes qui veulent se joindre à la population active. De nouvelles possibilités et de nouvelles technologies se pointent à l'horizon, et le budget de 2018 ouvre la voie à la réussite.
Je suis fier du budget que nous avons présenté. Je suis fier de représenter Kitchener-Sud-Hespeler, où nous appuyons le budget qui mise sur les technologies, l'innovation et les investissements, afin que tous les habitants de ma région et ailleurs au Canada puissent prospérer.
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Le projet de loi omnibus d'exécution du budget, présenté par les libéraux, est tout une brique. Il contient 556 pages. On peut difficilement imaginer la multitude de changements qu'il imposerait aux Canadiens. Le parti libéral, qui décriait les projets de loi omnibus, n'aura pas mis longtemps à rompre une autre de ses promesses électorales.
Pour mettre en perspective la longueur du projet de loi, les romans Les Aventures de Huckleberry Finn, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, L'attrape-coeurs et La Servante écarlate comportent tous moins de pages. Même s'il est bien difficile de dire à quel genre appartiendrait le projet de loi d'exécution du budget des libéraux, je peux assurer aux Canadiens que ses répercussions négatives sur le portefeuille des vaillantes familles partout au pays et sur l'économie canadienne seraient très réelles.
Dans l'ensemble du projet de loi, il y a de nombreuses mesures qui augmenteraient les impôts et imposeraient de nouvelles taxes, sans que le gouvernement propose de plan concret pour limiter les dépenses. Il n'y a que les libéraux qui sont capables de faire un examen des dépenses et de ne trouver aucun moyen de réaliser des économies. J'irais même jusqu'à soutenir que la réalisation par le gouvernement d'un examen interne de ses dépenses coûterait probablement plus d'argent aux contribuables qu'il lui permettrait d'en économiser.
Maintenant que cela fait trois ans que les libéraux sont au pouvoir, les Canadiens ont une compréhension approfondie des conséquences des décisions libérales. Les investissements privés ont chuté. Les impôts sont plus élevés. Il y a des déficits à perte de vue et les libéraux n'ont toujours pas de plan global qui justifie leur politique dépensière.
À l'échelle macroscopique, les dépenses se sont accrues à un rythme effréné. Les libéraux ont augmenté les dépenses à un taux de 6,5 % à 7 % par année. Cela signifie que les dépenses ont augmenté de 20 % au cours des trois dernières années.
Bien que certaines des nouvelles mesures de dépenses soient salutaires, nous voulons savoir où va tout cet argent. Selon le directeur parlementaire du budget, les dépenses dans les infrastructures des libéraux n'ont entraîné une augmentation du PIB que de 0,1 %. Nous savons également qu'un quart des investissements dans les infrastructures n'ont pas été utilisés et qu'ils ne seront pas versés. Le pire dans tout cela, c'est que le directeur parlementaire du budget a affirmé que les libéraux n'ont même pas de plan pour les investissements dans les infrastructures. Le fait qu'ils comptent dépenser des milliards de dollars sans avoir de plan dépasse l'entendement. Cela témoigne peut-être des nombreux problèmes sous-jacents que le gouvernement s'est créés au cours des derniers mois.
Les déficits éternels ne semblent pas déranger les députés libéraux. Je n'ai pas encore entendu un seul d'entre eux demander au pourquoi il n'a pas tenu la promesse des libéraux de rétablir l'équilibre budgétaire d'ici 2019. Comme certains l'ont fait remarquer, ils avaient d'abord promis, pendant la campagne électorale, que le déficit serait de 6 milliards de dollars cette année. Le gouvernement s'est ravisé en annonçant un déficit de 18 milliards de dollars, que le directeur parlementaire du budget a plutôt porté à 22 milliards de dollars aujourd'hui. Comme les taux d'intérêt augmentent depuis trois trimestres, ces dépenses effrénées n'en sont que plus irresponsables.
On doit alors se demander ce que les prochains gouvernements, c'est-à-dire les prochains gouvernements conservateurs, devront faire pour remédier à la situation financière catastrophique qui est laissée à l'ensemble des Canadiens et, plus particulièrement, aux jeunes. N'oublions pas que les déficits d'aujourd'hui sont les taxes et les impôts de demain. L'argent ne pousse pas dans les arbres. Il n'apparaît pas comme par magie. Contrairement à ce que prétend le , les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls.
Comme je l'ai déjà dit, les libéraux n'ont donné aucune raison pour justifier l'accumulation de crédit...
Des voix: Oh, oh!
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Monsieur le Président, ils se donnent tout simplement un autre prétexte pour ne pas entendre ce qu'ils ne veulent pas entendre.
Le pays n'est pas en proie à une catastrophe économique. Il n'y a pas de récession. Le pays ne traverse pas une récession. Le reste du monde n'est pas en train de subir une catastrophe économique, comme ce fut le cas lors de la grande récession mondiale de 2008-2009. La seule conclusion logique qui s'impose, c'est que les libéraux ont complètement perdu le contrôle des finances de l'État.
Le n'a jamais dit comment il entendait concrètement cesser de dépenser plus d'argent que ce que les libéraux parviennent à prélever. Le ministre des Finances n'a jamais donné de réponse cohérente pour expliquer pourquoi les libéraux ont trahi leur promesse électorale de rétablir l'équilibre budgétaire en 2019, qui se trouve à être la prochaine année électorale. Le ministre des Finances demande maintenant aux parlementaires de lui donner carte blanche pour qu'il puisse poursuivre ses dépenses effrénées. Cela ressemble au mauvais plan budgétaire ontarien de la première ministre Wynne, mais, après tout, il a été conçu par le même architecte.
À titre d'exemple, une énorme caisse noire de 7 milliards de dollars est dissimulée dans le projet de loi. À quoi servira-t-elle? Il n'est pas possible d'obtenir une réponse à cette question. Les libéraux disent qu'ils n'en ont pas la moindre idée. Je pense qu'il est juste de dire qu'il s'agira du plus grand chèque en blanc de l'histoire du pays. Il serait extrêmement irresponsable d'approuver le plan budgétaire des libéraux et de les autoriser à dépenser sans aucune explication 7 milliards de dollars de l'argent des contribuables.
Vu la longueur du projet de loi, j'aimerais utiliser le reste de mon temps d'intervention pour me concentrer sur la taxe sur le carbone, qui prend 200 pages du projet de loi. Jamais un gouvernement n'a présenté de changements fiscaux si radicaux sans fournir de renseignements utiles. En fait, je me rétracte. Nous n'avons qu'à regarder la manière dont les libéraux ont présenté leur plan d'imposition des entreprises locales la veille de l'ajournement de la Chambre pour Noël. Il ne devrait pas y avoir d'imposition sans information.
De nombreuses demandes d'information ont été présentées au gouvernement, et on a obtenu des documents dans lesquels les renseignements clés ont été caviardés. Le document intitulé « L'incidence éventuelle d'un prix du carbone sur les dépenses de consommation d'un ménage à tous les niveaux de revenus » a été dissimulé. Si les libéraux veulent soutirer des centaines — sinon des milliers — de dollars aux résidants de ma circonscription, ils devraient dire franchement ce que fera leur taxe sur le carbone. Surtout pour une circonscription rurale aussi diversifiée que la mienne, les familles doivent parcourir de longues distances en voiture pour se rendre au travail, amener leurs enfants à l'école, faire des courses et aller à l'épicerie. Il n'y a pas de transport en commun qui vienne chercher les passagers à Elgin, au Manitoba.
À mon avis, bon nombre de mes collègues des régions rurales sont dans le même bateau. Des milliers de concitoyens subiront les répercussions négatives de la taxe libérale sur le carbone, et pourtant la refuse de répondre à la première question qui s'impose: combien de tonnes de C02 prévoit-on éliminer à l'aide de la taxe sur le carbone?
Les conservateurs ont tout essayé pour obtenir l'information. On a demandé des dizaines de fois à la ministre de l'Environnement de combien on pourrait réduire les émissions du Canada en instaurant une taxe sur le carbone de 50 $. Chaque fois qu'on lui a posé la question, elle a refusé d'y répondre. Elle éludait la question. Elle n'a pas présenté le moindre renseignement au sujet des répercussions de la taxe sur le carbone, puis elle a l'audace de déclarer qu'elle n'a pas de temps à consacrer aux élus qui n'appuient pas cette taxe. Pour certains, cette attitude est la kryptonite des libéraux. Elle est méprisante, condescendante et paternaliste. Pour moi, c'est plutôt le tour du chapeau libéral.
Il est inacceptable que les libéraux refusent d'exposer le vrai coût de leur taxe sur le carbone et les répercussions qu'elle aura sur les familles canadiennes. On ne sait pas quelle incidence aura le plan national de lutte contre les changements climatiques des libéraux sur l'économie, et, en raison de cette incertitude, les entreprises restent les bras croisés et attendent, ce qui décourage les investissements et nuit à l'économie.
Les seuls renseignements que nous arrivons à obtenir proviennent du directeur parlementaire du budget, qui a publié un rapport ce matin selon lequel la taxe sur le carbone priverait l'économie de 10 milliards de dollars d'ici 2022. Le rapport signale que la taxe sur le carbone « produira un vent contraire » pour l'économie canadienne, alors qu'elle passera de 10 $ la tonne en 2018 à 50 $ la tonne en 2022.
Ce matin, dans le Blacklock's, on a publié un autre article indiquant que, selon des renseignements fournis au comité sénatorial de l'énergie, « si le Canada souhaite atteindre ses cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, [la taxe libérale sur le carbone de 50 $ la tonne] devra plus que doubler ».
Cela signifie qu'il faudrait une cible d'au moins 130 $ la tonne, soit 22 ¢ de plus par litre d'essence. On pense que le coût de l'essence augmente à la suite de la hausse du prix du pétrole, mais attendons de voir ce qu'il en sera quand les libéraux imposeront la somme supplémentaire de 22 ¢ sur l'essence. Les répercussions seront désastreuses pour le revenu des ménages. Il en coûtera plus cher à chauffer nos maisons, à faire l'épicerie et à acheter presque n'importe quoi au magasin.
Bien que les libéraux veuillent faire passer subrepticement la taxe sur le carbone à la Chambre en l'enfouissant dans leur projet de loi omnibus d'exécution du budget, je leur rappelle qu'ils n'iront pas loin en menaçant les provinces. L'imposition d'une ponction fiscale massive aux Canadiens sans la moindre information va complètement à l'encontre de l'approche qu'ils devraient adopter.
Je n'appuierai jamais la taxe sur le carbone des libéraux. Je ne peux pas, en toute conscience, appuyer leurs dépenses effrénées, et je m'opposerai systématiquement aux hausses d'impôt prévues dans leur projet de loi d'exécution du budget.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole dans cette enceinte afin d'aider la Chambre à mieux comprendre le budget de 2018.
Le budget de 2018, qui est le troisième du gouvernement actuel, présente les prochaines étapes qui seront franchies par le gouvernement pour réaliser le mandat que les Canadiens lui ont confié de manière retentissante, en 2015.
Les électeurs nous ont envoyés à Ottawa parce que nous leur avions promis de relancer la croissance économique, d'aider la classe moyenne et les démunis ainsi que de bâtir une prospérité qui profite à tout le monde au pays. Depuis deux ans et demi, le gouvernement a réalisé des progrès remarquables pour donner suite à ces promesses. La première mesure que nous avons prise après être arrivés au pouvoir a consisté à alléger le fardeau fiscal de neuf millions de membres de la classe moyenne au Canada. Peu de temps après, nous avons commencé à mettre plus d'argent dans les poches des familles à revenu moyen ou faible qui en avaient besoin, grâce à la toute nouvelle Allocation canadienne pour enfants, qui n'a désormais plus besoin de présentation.
Aujourd'hui, familles et économistes qualifient à l'unisson l'Allocation canadienne pour enfants de réussite extraordinaire qui a un effet bénéfique sur l'économie, mais, surtout, qui améliore le quotidien des familles ayant du mal à joindre les deux bouts. Dans ma circonscription, Halifax, l'Allocation canadienne pour enfants vient en aide aux parents de 11 000 enfants, et la somme moyenne versée par année aux familles d'Halifax est de 6 300 $ par année. Qui plus est, dans l'ensemble du Canada, l'Allocation canadienne pour enfants a sorti 300 000 enfants de la pauvreté, ce qui représente une diminution de 40 % par rapport au taux de 2013.
Nous avons également promis d'investir dans l'éducation préscolaire et la garde d'enfants. Au cours des derniers mois, nous avons constaté l'ampleur de cet investissement et l'incidence qu'il aura sur nos collectivités. J'ai été heureux de me joindre au et au premier ministre de la Nouvelle-Écosse afin de signer une entente bilatérale de financement totalisant 35 millions de dollars.
Cet investissement servira à créer 500 nouvelles places de garderie en Nouvelle-Écosse, 15 nouveaux centres de la petite enfance et 90 garderies en milieu familial. Cela donnera lieu à d'importantes améliorations aux subventions pour les services de garde dans notre province. Dorénavant, les familles ayant des revenus annuels de 35 000 $ ou moins pourront obtenir la subvention maximale. Le seuil précédent était de 25 000 $ seulement. Chose remarquable, 80 % des enfants recevront dorénavant la subvention maximale, par opposition à 66 % auparavant.
L'accès à un logement abordable représente également une importante difficulté à laquelle se heurtent des familles à Halifax et partout au Canada. Un trop grand nombre de familles à revenu moyen ou faible ont besoin d'un logement convenable, sûr et sécuritaire sans que cela soit atteignable pour elles. Dans l'ensemble du Canada, plus de 1,7 million de familles ont des besoins non comblés en matière de logement, et 25 000 autres familles se trouvent en situation d'itinérance chronique.
Voilà pourquoi le gouvernement a mis au point la toute première stratégie nationale globale en matière de logement, qui vise à faire en sorte que les Canadiens à revenu moyen ou faible aient un meilleur accès à un logement abordable. Au cours des 10 prochaines années, 40 milliards de dollars seront investis, notamment dans l'Allocation canadienne pour le logement. Le plan prévoit des objectifs ambitieux. Il vise notamment à réduire de 50 % l'itinérance chronique et à répondre aux besoins en matière de logement de plus de 530 000 ménages.
Nous avions aussi promis aux Canadiens d'appuyer les personnes âgées et c'est exactement ce que nous avons fait en bonifiant le Régime de pensions du Canada et en augmentant le Supplément de revenu garanti pour près de 900 000 aînés.
Pour ce qui est des jeunes, nous avons augmenté le montant des bourses d'études canadiennes, comme nous l'avions promis aux étudiants; bonifié le programme de bourses d'études; doublé le nombre d'emplois d'été pour étudiants, faisant ainsi passer le nombre d'emplois d'été de 200 à 400 à Halifax; en investissant massivement dans l'amélioration des compétences, la formation et les stages; et en mettant fin aux stages non rémunérés.
Ces mesures ont porté fruit. L'économie canadienne est en plein essor. Depuis notre élection, les Canadiens ont créé 600 000 emplois, le taux de chômage est à son plus bas depuis plus de 40 ans et le PIB du Canada affiche le meilleur taux de croissance du G7. Ces statistiques parlent d'elles-mêmes, mais je vais néanmoins poursuivre.
Comme je l'ai dit, nous avons été élus après avoir promis aux Canadiens de faire mieux que le gouvernement précédent, qui les avait laissé tomber. C'est exactement ce que nous avons fait. Voilà le genre d'incidence qu'on peut espérer avoir lorsqu'on fait partie d'un gouvernement ambitieux, qui ne se contente pas du statu quo, qui croit qu'il peut améliorer le sort de la classe moyenne et des plus vulnérables, et qui concentre ses efforts pour améliorer l'existence des Canadiens plutôt que de semer la peur et la discorde.
Le budget de 2018 reflète la contribution positive des changements apportés jusqu'à maintenant et la détermination avec laquelle nous poursuivons notre important travail, dont j'aimerais parler un peu plus. Commençons par l'attention portée à l'égalité des sexes.
Chaque décision prise dans le cadre du budget de 2018 est fondée sur les considérations liées à l'égalité des sexes et a fait l'objet d'un processus nommé « analyse comparative entre les sexes plus », ou ACS+, un outil d'analyse qui sert à évaluer les effets de certains programmes, politiques ou initiatives sur différents groupes de femmes et de personnes de divers genres.
Aux termes du budget de 2018, nous nous sommes engagés à présenter un projet de loi sur l’ACS+ pour que la budgétisation fondée sur le sexe soit un élément permanent du processus d’établissement du budget fédéral. C'est important. Il n’est plus possible de prendre des décisions sans tenir compte de leur impact sur les femmes.
Historiquement, on constate que l'absence d'ACS+ produit des inégalités entre les sexes, les femmes ne gagnant que 69 ¢ pour chaque dollar payé aux hommes. Pour aller plus loin, nous nous apprêtons à présenter une loi sur l’équité salariale qui s’appliquera aux milieux de travail sous réglementation fédérale. Grâce à cette mesure, les hommes et les femmes recevront en moyenne la même rémunération pour un travail de valeur égale.
Parallèlement, aux termes du budget de 2018, le gouvernement reconnaît que la garde des enfants incombe surtout aux femmes, ce qui a une incidence disproportionnée sur leur carrière et leur salaire, étant donné les difficultés qu’elles éprouvent à retourner sur le marché du travail. Pour pallier ce handicap, nous instaurons des changements progressifs au congé parental en instaurant une prestation qui encouragera les deux parents à prendre congé pour élever leurs enfants et les mettra sur un pied d’égalité au moment de revenir sur le marché du travail. En se prévalant tous les deux du congé, les parents auront cinq semaines supplémentaires de prestations, pour un total de 40 semaines qu’ils se partageront à leur gré, à condition que chacun prenne au moins cinq semaines de congé.
J'aimerais maintenant parler de la refonte de la Prestation fiscale pour le revenu de travail, qui portera le nom d'« Allocation canadienne pour les travailleurs » dans sa forme améliorée.
Les électeurs d'Halifax me disent souvent: « Le gouvernement en fait beaucoup pour les familles, les enfants, les aînés, mais les célibataires, eux? Que fait le gouvernement pour les travailleurs célibataires du pays qui ont eux aussi besoin d'un coup de pouce? » Nous avons entendu ces gens, et c'est pourquoi la nouvelle version de l'Allocation canadienne pour les travailleurs a été annoncée dans le budget de 2018. Cette prestation améliorée offrira plus d'argent aux travailleurs à faible revenu et leur permettra de conserver une part accrue de leur chèque de paie. Plus précisément, l'Allocation fera augmenter à la fois le montant maximal pouvant être versé et le seuil de revenu à partir duquel les prestations commenceront à diminuer. Les travailleurs à faible revenu qui gagnent 15 000 $ pourraient par exemple recevoir jusqu'à 500 $ de plus en 2019 par rapport à 2018.
En Nouvelle-Écosse, l'Allocation canadienne pour les travailleurs viendra en aide à environ 45 000 travailleurs à faible revenu. Les travailleurs sans enfant qui vivent seuls recevront jusqu'à 1 300 $ par année, alors que les parents vivant seuls recevront jusqu'à 2 300 $ par année. En tout et pour tout, le gouvernement investira près de 1 milliard de dollars d'argent frais dès cette année pour aider les travailleurs à faible revenu à joindre les deux bouts, et il sortira 70 000 Canadiens de la pauvreté.
La mesure suivante du budget de 2018 dont je veux parler est l'investissement extraordinaire que nous faisons dans les sciences et la recherche.
On trouve en Nouvelle-Écosse des scientifiques et des chercheurs parmi les plus brillants du monde, à des centres de recherche de premier ordre comme l'Université Dalhousie, l'Université Saint Mary's, l'Institut océanographique de Bedford, le centre de soins de santé IWK et d'autres. Durant la dernière année, ils se sont ralliés autour des recommandations du rapport Naylor sur l'étude sur la recherche fondamentale, commandée par le présent gouvernement sous la direction de la . Ce rapport recommande des investissements importants dans la recherche axée sur la découverte.
Le gouvernement est d'accord. La recherche élargit notre compréhension du monde, nous permettant de trouver des solutions aux problèmes actuels et nouveaux dans notre région et de les régler en employant de nouveaux moyens plus efficaces.
Autre argument tout aussi important: la recherche fondamentale sert aussi de base à l'économie du savoir. C'est pour cette raison que le budget de 2018 comprend le plus gros investissement jamais fait dans la recherche fondamentale axée sur la découverte, soit 4 milliards de dollars dans l'infrastructure pour la recherche et les sciences fondamentales, dont 25 % sont destinés à trois conseils: le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Nous l'avons déjà dit. Les travaux scientifiques reprennent leur place, mais plus encore, grâce au budget de 2018, rien ne pourra les freiner.
Ce genre d'investissements ainsi que les autres que j'ai mentionnés dans mon discours aujourd'hui et d'innombrables autres initiatives du budget de 2018 dont je n'ai pas eu le temps de parler garderont le Canada sur la voie de la prospérité.
J'espère que mes collègues de toutes allégeances conviendront que notre plan donne des résultats pour les Canadiens et qu'ils voteront en sa faveur pour maintenir cet élan spectaculaire.
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Monsieur le Président, vous vous doutez bien qu'il y aurait énormément de choses à dire sur le budget, considérant son nombre record de pages, soit 566, et les 44 lois modifiées. Ce serait très épuisant, mais je pourrais probablement en parler pendant trois jours. Je ne dispose malheureusement pas de trois jours pour analyser le budget. Je vais donc me concentrer sur des enjeux particuliers au milieu rural, puisqu'il est particulièrement important de comprendre ce que le budget veut dire pour les gens qui demeurent dans ce milieu.
Nos communautés rurales sont confrontées quotidiennement à plusieurs enjeux. Le gouvernement n'a malheureusement jamais de solution pour elles, et il y a parfois un réel problème d'incompréhension. Par exemple, la pénurie de main-d'oeuvre pose un problème vraiment criant dans les régions rurales. Non seulement on manque de travailleurs qualifiés, mais on manque également de travailleurs non qualifiés. Au quotidien, cela veut dire qu'on est incapables de trouver des gens pour travailler dans des chaînes de restauration rapide, passer le balai et faire des tâches de base qui ne nécessitent aucune compétence particulière. Les gens pourraient occuper ces emplois rapidement. Des entreprises ont fermé leurs portes, parce qu'elles étaient incapables de maintenir le rythme, faute de trouver des travailleurs. Certaines entreprises ont dû diminuer leurs heures d'ouverture. Des entreprises qui exploitent une franchise se font menacer de représailles par leur siège social, parce qu'elles sont incapables de remplir les obligations de leur contrat, faute de trouver des travailleurs. Pendant ce temps-là, beaucoup de migrants ont traversé la frontière. Beaucoup de personnes de ma région se demandent si ces gens pourraient venir les aider. Elles ont des emplois à offrir à tous ceux qui sont prêts à travailler et aucune compétence n'est nécessaire.
De plus, le prix des maisons en Abitibi—Témiscamingue est moins élevé. Effectivement, il y a des villes où les prix ont augmenté sensiblement, mais une maison à Rouyn-Noranda coûte quand même trois fois moins cher qu'une maison à Toronto. Pourquoi le gouvernement est-il incapable de faire en sorte que les migrants qui arrivent ici, qui veulent travailler et dont le taux de chômage est beaucoup plus élevé que celui de la population, en règle générale, soient au courant qu'il y a non seulement des possibilités d'emplois, mais également des occasions de se construire une nouvelle vie dans des régions éloignées?
Il y a beaucoup d'exemples concrets de migrants qui ont réussi. On a simplement à penser au maire d'Amos, le défunt Ulrick Chérubin, originaire d'Haïti. Il a été maire pendant 17 ans. Il a énormément contribué à la communauté et il a ajouté sa touche colorée à l'Abitibi—Témiscamingue. Il a été reconnu par tout le monde comme étant un excellent défenseur des régions. On a énormément d'exemples d'immigrants qui ont réussi à s'intégrer dans la région de l'Abitibi—Témiscamingue. Ils ont non seulement décidé de vivre en Abitibi—Témiscamingue, mais également d'en faire partie. Pourtant, on ne semble pas être capables de dire aux immigrants qui arrivent qu'il y a là des possibilités en région éloignée. Il s'agit d'emplois de base, mais cela aurait un impact sur l'économie et permettrait de garder nos entreprises ouvertes. Toutefois, il n'y a rien qui vient de la part du gouvernement.
J'ai brièvement parlé des logements. L'Abitibi—Témiscamingue souffre d'une pénurie de logements depuis une dizaine d'années. Concrètement, des entreprises veulent partir parce qu'elles sont incapables de trouver des logements pour les futurs travailleurs. Elles se retrouvent dans des situations où, plutôt que de faire vivre les gens sur le territoire, elles sont obligées de mettre en oeuvre des systèmes de fly-in, fly-out. C'est complètement ridicule. Si on construit des logements sociaux, cela va libérer des logements qui ne sont absolument pas abordables, surtout pour des gens qui doivent payer un loyer qu'ils ne sont pas vraiment capables de payer. Si ces gens ont accès à des logements sociaux, cela va libérer des logements pour les gens qui ont la capacité de les payer. Je pense qu'il s'agit d'un élément important. Plusieurs autres régions rurales vivent des pénuries de logements. Pourtant, on ne semble pas comprendre: chaque fois qu'on met en avant des programmes de logements sociaux, on dit qu'il faut construire des bâtiments de 48 logements. On est en Abitibi—Témiscamingue, peut-on avoir des projets à la hauteur de nos besoins?
Est-ce qu'on peut avoir des projets dont les exigences administratives sont réalistes en fonction de la taille de la population? Je pense que cela serait tout à fait approprié.
À propos du fly-in, fly-out, mes collègues ont-ils déjà vu le prix des billets d'avion en Abitibi-Témiscamingue? Souvent, ce serait plus simple de réserver un vol Rouyn-Paris puis de débarquer à Montréal et de ne pas se rendre à Paris: cela coûterait moins cher que de réserver Rouyn-Montréal. C'est complètement ridicule. En plus, ce sont des monopoles dans beaucoup de régions du Québec, contrairement à l'Ontario où au moins deux compagnies se font concurrence. Cela a un impact considérable. Pour ma part, pour 45 minutes de route de plus, si je vais prendre l'avion en Ontario, à Timmins, cela peut me coûter de 400 à 500 $ de moins pour un billet aller-retour pour me rendre à la même destination à partir de Timmins qui est à deux heures et quart de route que de Rouyn-Noranda qui est à une heure et quart. C'est complètement ridicule.
Pourtant, cela a un impact énorme sur l'économie parce que ce sont beaucoup les travailleurs qui utilisent les aéroports régionaux. En effet, on doit déplacer rapidement les employés et les cadres d'un endroit à l'autre. On ne peut pas se permettre de les envoyer par la route parce que, quand on a une réunion à Montréal, on peut le faire dans la même journée, mais cela prend trois jours en voiture — la rencontre plus les deux nuits d'hébergement. Donc le transport par avion beaucoup utilisé par les entreprises, mais si elles sont obligées de payer un prix de fou, cela n'est pas avantageux pour elles et cela les force à déménager.
Il y a des gens qui, au quotidien, ont mené des combats pour rester en Abitibi-Témiscamingue, même si cela aurait été beaucoup plus avantageux de quitter la région. On peut penser à Steve Jolin, ou Anodajay, qui possède les productions des Disques 7ième Ciel, qui a fait un excellent travail pour le rap et le hip-hop au Québec. Pour lui, ce serait beaucoup moins compliqué de déménager à Montréal et de gérer son entreprise à partir de Montréal, mais il a choisi de rester en région. S'il n'y a pas de mesures concrètes pour que nos entrepreneurs puissent continuer de travailler à partir des régions, on n'avance pas beaucoup. C'est directement relié à l'économie.
Un des problèmes majeurs est le fameux téléphone cellulaire. Je ne sais pas combien de questions j'ai posées au ministre. À chaque fois que je pose des questions sur les téléphones cellulaires qui ne fonctionnent pas sur la moitié du territoire, sur des routes principales qui sont fréquentées de manière importante, on me répond en parlant d'Internet. On n'est même pas capable de démêler Internet et le téléphone cellulaire de côté-là, ou peut-être qu'on n'est même pas capable de comprendre qu'il existe des endroits où malheureusement le téléphone cellulaire ne fonctionne pas. Je dirais qu'en Abitibi-Témiscamingue, il y a plus d'endroits où cela ne fonctionne pas que d'endroits où cela fonctionne bien. Je pense qu'il serait grand temps que les députés d'en face comprennent que, sans téléphone cellulaire, c'est très difficile pour les économies régionales de fonctionner, c'est très difficile pour les entreprises et cela fait perdre énormément de temps. Imaginons si nous allions à une réunion et que finalement, rendus sur place, après une heure de route, nous apprenions que la réunion est annulée et que nous soyons obligés de virer de bord. Nous aurions perdu deux heures de notre journée à nous promener sur la route pour rien, tandis que si nous avions eu un téléphone cellulaire qui fonctionne tout le long du trajet, notre bureau nous aurait appelés pour dire que c'était annulé et de ne pas nous rendre là pour rien. C'est aussi simple que cela, mais malheureusement, pour eux cela ne l'est pas.
Une autre chose est le Crédit d'impôt pour exploration minière. Depuis des années, nous avons demandé aux conservateurs et maintenant aux libéraux de le rendre permanent et d'arrêter de le prolonger une année après l'autre. Les entreprises minières ont besoin de planifier leurs travaux d'exploration à long terme. Quand les prix des métaux sont bas, c'est exactement le bon moment pour faire de l'exploration, pour trouver des gisements qu'elles pourront exploiter quand les prix des minéraux auront augmenté. Pour cela, il faut être capable de planifier. Quand on ne sait jamais si cela va revenir, on ne planifie pas bien. En plus, les dépenses liées à la consultation ne sont pas admissibles au crédit d'impôt, donc on ne considère même pas que le fait de consulter les populations, notamment les communautés autochtones, pour leur demander ce qu'elles pensent d'éventuels travaux d'exploration et comment elles voient la situation, c'est une dépense qui fait partie de l'exploration minière. On considère que c'est quelque chose à faire, mais, malheureusement, quand on a cette attitude envers la consultation et les travaux miniers, c'est sûr et certain qu'on n'encourage pas la consultation et l'acceptabilité sociale pour les entreprises qui exploitent des ressources naturelles.
Malheureusement, ce budget ne répond pas aux attentes des gens du milieu rural. Je suis extrêmement déçue. Je vais attendre les questions.
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Monsieur le Président, avant de commencer, je souhaite offrir mes condoléances aux victimes de l'attaque au camion-bélier survenue à Toronto. Mes pensées et celles des gens de ma circonscription, Kitchener-Centre, vont aux victimes, à leur famille et aux premiers intervenants sur les lieux de l'attaque.
Le gouvernement appuie les chercheurs, les scientifiques et les organismes de soutien à la recherche fondamentale, car il veut favoriser l'innovation en vue de créer un monde meilleur pour tous.
Nous croyons dans la science. Nous croyons dans la force des idées et dans les retombées des innovations technologiques et de leur financement et nous croyons aussi qu'il faut soutenir le travail des esprits les plus brillants pour qu'ils s'emploient ensemble à améliorer les perspectives d'avenir au Canada.
[Français]
C'est pour cette raison que je suis si fier de pouvoir me lever à la Chambre aujourd'hui pour parler de notre budget de 2018. C'est un budget qui continue notre travail afin d'encourager l'innovation tout en s'assurant que la croissance économique et le progrès social touchent la vie de chaque Canadien et chaque Canadienne.
[Traduction]
Il y a de l'innovation partout, et il y en a assurément au coeur de Kitchener-Waterloo, ma collectivité. Redtree Robotics élabore actuellement de nouveaux jeux de puces qui permettent aux utilisateurs de relier des capteurs à des robots; Miovision explore des méthodes de pointe pour gérer les feux de circulation; Thalmic Labs travaille à combiner humains et technologie; et Clearpath Robotics a à coeur de concevoir des véhicules autonomes, de même que des drones qui pourront servir dans les usines.
Pour demeurer à la fine pointe des découvertes scientifiques et des innovations réalisées à l'échelle mondiale, nous devons maintenir notre élan. Nous devons investir dès maintenant pour soutenir les penseurs, les scientifiques et les innovateurs de demain.
[Français]
C'est pourquoi je suis si fier que le budget de 2018 propose un investissement sans précédent dans l'aide aux chercheurs, les données massives et l'équipement dont les chercheurs canadiens ont besoin pour réussir et pour être des leaders mondiaux dans leur domaine. Cet investissement comprend plus de 1,7 milliard de dollars sur cinq ans pour soutenir les chercheurs et 1,3 milliard de dollars sur cinq ans qui seront investis dans les laboratoires, l'équipement et les infrastructures sur lesquels ils s'appuient.
[Traduction]
Tout en investissant dans la prochaine génération d'innovateurs, le Canada doit s'adapter à la transition vers une économie mondiale axée sur le savoir. Les esprits brillants iront s'installer dans un endroit qui peut les accueillir. Nous tenons à ce que le Canada soit cet endroit.
[Français]
Dans le budget de 2018, notre gouvernement a proposé un nouvel investissement de 210 millions de dollars sur cinq ans et de 50 millions de dollars pour chaque année suivante pour soutenir les chaires de recherche du Canada. Ce programme soutient les chercheurs et permet au Canada d'attirer et de garder les meilleurs cerveaux, en espérant que nous puissions bénéficier de leur énergie, de leurs compétences et de leur potentiel. Leur esprit d'initiative aidera le Canada à briller sur la scène internationale.
[Traduction]
En stimulant l'innovation et en investissant dans la technologie, on crée un terrain propice à l'établissement de nouvelles normes sociales et d'une meilleure égalité.
Dans le discours qu'elle a prononcé pendant l'événement SAP Next-Gen l'an dernier, la directrice exécutive adjointe d'ONU Femmes a souligné que l'innovation, la technologie et les partenariats sont essentiels à la réalisation des objectifs de développement durable.
Progrès social et innovation doivent aller de pair. Quand les entreprises de petite, de moyenne et de grande taille, le gouvernement, les établissements universitaires et les organismes à but non lucratif s'unissent pour produire des idées audacieuses, tous les Canadiens bénéficient d'un nombre accru d'emplois bien rémunérés, de recherches novatrices et d'une économie qui s'appuie sur des innovations de calibre mondial, leur offre des possibilités de réussites et améliore leur qualité de vie.
[Français]
Des idées audacieuses proviendront des collaborations comme celles proposées dans le budget de 2018. Dans le budget, le gouvernement propose de fournir un financement de 140 millions de dollars sur cinq ans en vue d'accroître le soutien aux projets d'innovation collaboratifs impliquant les entreprises, les collèges et les écoles polytechniques.
[Traduction]
Le gouvernement travaille fort afin que tous les Canadiens puissent contribuer à la réussite d'une économie axée sur l'innovation.
Cela suppose, entre autres, que les Canadiens aient la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences qui faciliteront leur adaptation à une économie en évolution.
[Français]
Le budget de 2018 contient aussi des mesures qui vont protéger et soutenir les travailleurs dans ce nouvel environnement. Le gouvernement y propose des modifications à la Loi sur le Programme de protection des salariés afin que celui-ci soit plus équitable et en vue d'augmenter le versement maximal en vertu du programme de quatre à sept semaines.
[Traduction]
Notre plan fonctionne. Les taux de chômage sont à leur niveau le plus bas depuis longtemps, et notre croissance économique est la meilleure de tous les pays du G7. Signalons qu'au cours des six derniers mois, le nombre de demandeurs d'assurance-emploi provenant du secteur manufacturier et des services publics a diminué de 16 %. Nous faisons des progrès, mais il reste encore beaucoup à faire pour libérer le plein potentiel du Canada.
[Français]
Aujourd'hui, au Canada, les femmes gagnent 31 % de moins que les hommes. En effet, pour chaque dollar de salaire horaire gagné par un homme travaillant à temps plein au Canada, une femme occupant le même poste gagne 0,88 $. Notre gouvernement sait que, lorsque les femmes ont de meilleures chances de gagner un bon revenu, tout le monde en profite. Pour faire progresser l'égalité des femmes, le budget de 2018 présentera une nouvelle loi proactive sur l'équité salariale. Afin de combler l'écart salarial entre les sexes, par l'entremise du budget de 2018, le gouvernement adoptera des mesures pour permettre aux femmes d'avoir accès à des postes de leadership et pour les encourager à choisir des carrières non traditionnelles.
[Traduction]
Encore aujourd'hui, seulement 38 % des personnes qui obtiennent un doctorat sont des femmes. Dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques, ce nombre passe à 20 %. Le taux de participation des femmes à l'économie est de 10 % de moins que les hommes. L'écart salarial entre les hommes et les femmes au Canada dépasse la moyenne de l'OCDE. Seulement 25 % des postes de cadres supérieurs sont occupés par des femmes. Non seulement ces chiffres sont inacceptables, mais cet écart nuit possiblement à notre économie. Il est évident que nous devons faire mieux.
Nous reconnaissons qu'il est nécessaire de réaliser des changements systémiques positifs. Dans tous les secteurs, l'innovation donne les meilleurs résultats lorsque diverses personnes ont l'occasion de participer à la conversation. C'est pour cela que dans le budget de 2018, le gouvernement s'est engagé à accroître la diversité dans le milieu de la recherche en réalisant des investissements dans les conseils subventionnaires, des initiatives de collecte de données, les chercheurs en début de carrière et les nouveaux plans d'équité entre les sexes. C'est également pour cela qu'il a mis en place une nouvelle prestation d'assurance-emploi « à prendre ou à laisser » qui vise à encourager les deux parents, dans les familles biparentales, à partager plus équitablement la tâche d'élever des enfants et à donner plus de flexibilité aux nouvelles mères qui souhaitent retourner plus tôt au travail.
Nous nous sommes également engagés à faire des investissements qui aident les femmes entrepreneures à assurer la croissance de leurs entreprises grâce à la nouvelle stratégie pour les femmes en entrepreneuriat et qui soutiennent l'avancement des femmes dans des postes de direction en reconnaissant publiquement les sociétés engagées à faire la promotion des femmes.
Nous vivons à une époque de progrès social, de prospérité économique et de changement technologique. Je suis fier de vivre à une période où la célébration de la diversité et la détermination à trouver l'égalité sont au coeur de l'élaboration des politiques et où nous sommes conscients du fait que l'avancement économique du pays et l'élimination des obstacles à l'équité vont de pair.
En cette période où nous favorisons l'innovation et où les Canadiens explorent de nouvelles idées et bâtissent de nouveaux chemins pour l'avenir, je crois que les politiques du budget de 2018 vont permettre à notre pays d'avoir les capacités intellectuelles, la diversité de points de vue et le potentiel nécessaires pour continuer de prospérer demain et à l'avenir.