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FINA Rapport du Comité

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CHAPITRE 6 : BÂTIR UNE ÉCONOMIE AXÉE SUR LES CONNAISSANCES

L'information et les idées novatrices sont appelées à être de plus en plus les clés de la réussite économique du Canada. Le Comité des finances a toujours reconnu l'importance d'investir de façon soutenue dans la R et D. Par exemple, dans son rapport de l'an dernier, il écrivait : « Le Canada a besoin d'une impulsion neuve pour s'adapter aux impératifs de la nouvelle économie caractérisée par un haut degré de savoir-faire si nous voulons préserver et améliorer le bien-être financier de nos citoyens »19 . Et dans son rapport sur les consultations prébudgétaires de 1995, il écrivait « qu'il est essentiel que le Canada soit capable de concurrencer les autres pays dans cette nouvelle économie mondiale axée sur les connaissances pour pouvoir garantir sa prospérité future »20 .

Il ne fait aucun doute que le gouvernement fédéral partage cet avis. En fait, il soutient la recherche dans les établissements d'enseignement postsecondaire et les hôpitaux universitaires du Canada depuis presque un demi-siècle.

La productivité est un important facteur déterminant de notre croissance économique et de notre futur niveau de vie. Notre richesse à venir est tributaire de la tenue de notre productivité, laquelle est à la base de notre prospérité économique et sociale et de notre aptitude à être compétitifs sur les marchés. C'est pour cela qu'il est si important de soutenir la R et D, un facteur crucial de croissance de la productivité.

L'automne dernier, à l'UNB, l'ingénieur chimiste en pâtes et papier le plus éminent est parti pour l'Université du Maine, juste à côté de chez nous, à Orono. C'est à quelques heures de voiture. Nous avons perdu cet expert parce que l'Université du Maine a pu trouver de l'argent pour lui fournir un laboratoire et une aide technique. L'UNB était obligée de réduire son financement parce que nos sources d'argent s'épuisent.

John Thompson (professeur, ancien président, membre du conseil d'administration et président du département de mathématiques de l'Université du Nouveau-Brunswick)

Dans le dernier budget, le gouvernement fédéral a annoncé des augmentations considérables des crédits affectés aux trois conseils subventionnaires canadiens. Cela signifie que nos chercheurs les plus brillants peuvent maintenant compter sur un appui financier accru. Cette initiative est d'une importance toute particulière, car elle aide les scientifiques qui font de la recherche avancée ainsi que les étudiants diplômés, car ils développent les compétences de pointe essentielles à toute économie axée sur les connaissances. Les mesures annoncées sont telles que d'ici 2000-2001, les trois conseils subventionnaires auront reçu plus de 400 millions de dollars supplémentaires, et leurs budgets seront à un niveau sans précédent.

Maintenant que nous avons remis nos finances en ordre, le Comité recommande de nouvelles initiatives financières propres à faciliter la recherche fondamentale et appliquée au Canada. Si elles sont adoptées, nous serons plus en mesure de faire des gains en productivité, d'attirer et de garder chez nous des chercheurs hautement productifs et de nous adapter avec succès à l'économie axée sur les connaissances. Avec un financement accru, il nous sera plus facile de faire de la recherche avancée et de développer de nouvelles technologies. Nous pourrons créer un environnement scientifique capable de préserver les points forts du Canada dans le domaine de la recherche et de s'en servir comme tremplins.

... le prix des manuels et des journaux scientifiques augmente de nettement plus que 10 p. 100 par an depuis plusieurs années.

Tom Brzustowski

Il y a deux ans, le gouvernement actuel a annoncé qu'il renouvelait son engagement à l'égard des Réseaux de centres d'excellence et qu'il créait la Fondation canadienne pour l'innovation. Nos témoins l'ont unanimement applaudi pour ces très importantes mesures.

La Fondation a été créée pour soutenir financièrement la modernisation des laboratoires et du matériel de recherche dans les établissements d'enseignement postsecondaire et les hôpitaux universitaires dans les domaines des sciences, du génie, de la santé et de l'environnement. Cela étant, et comme nous l'avons vu dans la section précédente, le Comité recommande d'injecter des sommes supplémentaires importantes dans la recherche en santé. Comme nous l'avons signalé, de notre capacité accrue de recherche en santé sortiront des idées novatrices qui ne peuvent que procurer de meilleurs soins de santé à tous les Canadiens.

Le programme des Réseaux de centres d'excellence, qui connaît un vif succès, constitue une approche novatrice qui conduit à une meilleure collaboration entre les secteurs universitaire, privé et public. En adoptant une vision élargie, ces instituts de recherche contribuent à améliorer la tenue de notre productivité et notre qualité de vie. Le programme aide aussi à perfectionner nos scientifiques et nos ingénieurs et à les garder au Canada. Étant donné que beaucoup de demandes de fonds visant à financer des travaux de recherche de haute qualité restent sans réponse parce que les fonds disponibles ne permettent pas d'y donner suite, le Comité croit que l'augmentation des crédits affectés à la R et D devrait recevoir une grande priorité. Nous croyons que les instituts canadiens sauraient faire un usage efficace et efficient de ces fonds supplémentaires.

Le recul du dollar, cet été, a réduit le pouvoir d'achat du budget d'équipement du CRSNG de plus de 12 p. 100.

Tom Brzustowski

Le Comité recommande au gouvernement fédéral d'augmenter les crédits affectés chaque année aux Réseaux de centres d'excellence afin de soutenir financièrement plus de programmes de recherche de haute qualité.

Partenariats technologiques Canada est une autre initiative importante du gouvernement. En permettant des investissements stratégiques dans des projets de développement de technologies de quasi-marché, ce programme aide le Canada à améliorer sa performance économique. Il accélère aussi la commercialisation de nouvelles technologies au Canada et élimine le désavantage que doivent surmonter les entreprises canadiennes sur les marchés internationaux. Dans le cas de ce programme comme dans celui des Réseaux de centres d'excellence, les fonds demandés en vue de financer des projets de recherche de haute qualité excèdent de beaucoup les fonds disponibles. Les inscriptions sont beaucoup trop nombreuses pour que le programme puisse donner suite à toutes, ce qui indique que la demande est forte. À défaut de fonds supplémentaires, des entreprises canadiennes ratent le coche; elles sont incapables de commercialiser de nouvelles technologies susceptibles d'accroître la productivité. Cela peut faire perdre des occasions d'emploi à des professionnels canadiens hautement spécialisés.

Toutes les industries représentées par l'Alliance de l'ACTP ont le vif sentiment qu'il y a un important exode des cerveaux. Maintes entreprises peuvent donner des exemples d'employés précieux, très souvent parmi les meilleurs

David Patterson (Alliance de l'Association canadienne de technologie de pointe)

Comme l'année dernière, le Comité recommande au gouvernement fédéral d'accroître son soutien financier à Partenariats technologiques Canada afin que le programme soit en mesure d'accorder une aide ciblée stratégique à un plus grand nombre de secteurs à forte croissance dans lesquels les entreprises canadiennes pourraient devenir des chefs de file mondiaux.

Le secteur privé n'est pas le seul à faire dans le développement scientifique et technologique de pointe. Les travaux de R et D effectués dans les laboratoires du gouvernement apportent beaucoup à la recherche fondamentale et à la recherche appliquée. Les secteurs public et privé peuvent ensuite profiter des résultats de ces recherches à risque élevé. En investissant directement dans la R et D, le gouvernement fédéral se charge de courir des risques auxquels le secteur privé doit renoncer. Par exemple, le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) finance des travaux de recherche nationaux en sciences et en génie, investit dans la R et D, stimule l'investissement dans ce secteur et acquiert des compétences et des connaissances vitales. La Direction générale de la recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada rend le secteur canadien de l'agroalimentaire plus compétitif en mettant au point des technologies novatrices et en en faisant profiter les entreprises. Les Canadiens tirent également profit d'autres organismes fédéraux importants du domaine des sciences et de la technologie, notamment l'Agence spatiale canadienne, l'Institut national de recherche sur les eaux, l'Institut des sciences de la mer et le Centre de développement des transports.

Dans les dernières années les crédits d'impôts réclamés par les entreprises pour la recherche-développement s'élèvent à environ 1,2 milliard de dollars par année et plus de la moitié des grandes entreprises manufacturières (soit celles avec plus de 500 employés) qui investissent dans la recherche-développement les ont réclamés.

Le Comité recommande au gouvernement fédéral d'accroître son soutien financier aux organismes scientifiques fédéraux et au CNRC en particulier.


19 Comité des finances, Maintenir l'équilibre, décembre 1997, p. 40.

20 Comité des finances, Les prochains pas vers la santé financière après un an de progrès historique, janvier 1996, p. 41.