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FINA Rapport du Comité

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OPINION DISSIDENTE DU BLOCK QUÉBÉCOIS

L'avenir commence maintenant :
Une étude sur les services financiers au Canada

Le Bloc Québécois fait reculer le gouvernement libéral!

Dans l'ensemble, le Bloc Québécois accueille plutôt favorablement le rapport de la majorité libérale puisqu'il s'agit, pour l'essentiel, de la position que nous défendons depuis le début dans ce dossier. Il est clair que la majorité libérale s'est maintenant rendue à la plupart de nos arguments.

Le Bloc Québécois a toujours insisté sur le fait que l'enjeu majeur n'était pas la seule question des fusions bancaires, mais bien l'avenir de toute l'industrie des services financiers au Québec et au Canada à la lumière de l'intérêt public. Il insistait également sur le fait que certaines conditions essentielles devaient être remplies rapidement avant que les grandes banques puissent recevoir l'autorisation de fusionner**. Ces conditions visent à assurer une concurrence, protéger les consommateurs, les entreprises et les employés du secteur bancaire, de même qu'à accentuer le rôle social et la démocratisation des banques.

Le Bloc Québécois constate le virage effectué par certains membres libéraux du Comité des finances qui avaient pourtant signé un rapport de leur caucus libéral rejetant catégoriquement les fusions de banques. Le débat semble maintenant se recentrer autour des vrais enjeux que le Bloc Québécois a soulevés depuis le tout début des discussions. Il va de soi que nous nous en réjouissons.

Un rapport préliminaire... grâce au Bloc Québécois!

Le Bloc Québécois insiste sur le fait que ce rapport du Comité des finances est un rapport préliminaire. Les consultations sur la base du Rapport MacKay-Ducros se poursuivront en février et un rapport final sera déposé en mars. Grâce aux efforts du Bloc Québécois, une motion a été déposée en Chambre à cet effet, et adoptée unanimement, le 2 octobre. Le Bloc Québécois s'est fait l'écho d'une demande de la population qui exigeait, par la bouche de la Coalition pour le maintien des services personnalisés, un élargissement des consultations ainsi que la tenue d'un vrai débat de fond sur la question. Nous sommes heureux d'avoir convaincu les libéraux d'épouser le même point de vue.

Les divergences

Le Bloc Québécois s'oppose à certaines des recommandations préliminaires du Comité et entend travailler à ce que soient respectées les compétences du Québec dans le secteur financier. Il n'est pas nécessaire de tout centraliser à Ottawa pour effectuer des harmonisations et des simplifications dans le secteur financier. Le Bloc Québécois est inquiet des recommandations qui auraient pour effet de départir notamment l'inspecteur général des institutions financières du Québec de son autorité en matière de supervision et de régulation des institutions qui relèvent de la compétence québécoise en vertu de la constitution.

Le Bloc Québécois est également préoccupé par le fait que les libéraux recommandent que le gouvernement fédéral s'ingère dans la protection des consommateurs, un domaine qui relève clairement de la compétence des provinces. Ce faisant, on créerait de nouveaux dédoublements avec ce qui existe déjà au Québec. En outre, si la loi fédérale protège moins bien les consommateurs que la loi québécoise, il s'agirait d'un affaiblissement de la protection dont jouissent déjà les Québécoises et les Québécois. Le Bloc Québécois entend convaincre le Comité que la meilleure politique serait d'accorder la préséance aux lois provinciales sur la protection des consommateurs lorsqu'elles existent afin d'y soumettre, le cas échéant, les institutions financières fédérales.

Le Bloc Québécois est déçu de constater que les libéraux n'ont pas cru bon de proposer au ministre des Finances de modifier la législation qui empêche les sociétés d'assurance à charte provinciale d'acquérir des blocs d'assurance de sociétés à charte fédérale. Cette disposition porte des préjudices sérieux aux entreprises québécoises et nuit à leur développement.

Le Bloc Québécois se dissocie des recommandations de la majorité libérale de réduire les taxes sur les profits des banques et des institutions financières. Cette mesure est jugée prématurée dans le contexte où le gouvernement libéral refuse de réduire les impôts de la classe moyenne et de majorer les bénéfices du régime d'assurance-emploi qui ne couvre que deux chômeurs sur cinq. En juxtaposant les recommandations libérales sur la compétitivité fiscale des banques à celles favorisant les multimillionnaires du sport et les contribuables à hauts revenus, force est de constater que le gouvernement libéral n'est plus qu'un gouvernement par les riches pour les riches.

Enfin, le Bloc Québécois considère que les libéraux ne proposent pas assez de mesures pour contraindre les banques à rendre des comptes aux Québécois et aux Canadiens, à assumer leur rôle social et à devenir des institutions plus démocratiques. Nous entendons continuer nos représentations en ce sens. Rappelons que le Bloc Québécois est le seul parti à avoir déposé un projet de loi privé sur le réinvestissement communautaire par les banques.


** Le Bloc Québécois a d'ailleurs déposé, par la voix du porte-parole aux Finances, Yvan Loubier, un mémoire lors des audiences du Comité des finances du 26 octobre 1998 qui expose plus en détail notre position.