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FINA Rapport du Comité

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OPINION DISSIDENTE DU BLOC QUÉBÉCOIS

RAPPORT DU COMITÉ PERMANENT DES FINANCE

« STIMULER LA PRODUCTIVITÉ POUR RHAUSSER LE NIVEAU DE VIE DES CANADIENS »

À la lecture du rapport de la majorité libérale, le Bloc Québécois tient d'abord à manifester son accord face au constat libéral à l'effet qu'il existe actuellement au Canada un sérieux problème en ce qui a trait à la productivité ainsi qu'à sa mesure et que, vraisemblablement, la situation risque fort de s'aggraver au cours des prochaines années. Le Bloc Québécois appui par ailleurs la recommandation apparaissant au paragraphe no.167 du rapport libéral et même si nous sommes d'avis qu'une telle mesure aurait dû être mise de l'avant bien avant aujourd'hui, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'une recommandation intéressante. Le Bloc Québécois tient également à souligner le bel effort de définition du concept de productivité élaboré dans le rapport majoritaire.

UNE GESTION PUBLIQUE À PARTIR DE STANDARDS DU SECTEUR PRIVÉ

Cependant, le Bloc Québécois tient à exprimer son très profond désaccord en regard du pacte de productivité proposé par les libéraux et contenu dans le rapport, concept qui fut préalablement présenté en décembre dernier lors du dépôt du rapport prébudgétaire de la majorité libérale. Nous sommes d'avis qu'une telle initiative, bien qu'elle annoncerait la fin de plusieurs programmes fédéraux ayant envahis les champs de compétence provinciale, engendrerait néanmoins des conséquences désastreuses pour la gestion des finances publiques.

« ... ce pacte devrait assujettir toutes les mesures existantes de l'administration publique (dépenses, impôt et réglementation) à une évaluation qui en mesurerait les effets attendus sur la productivité et, par conséquent, sur le niveau de vie des Canadiens. »

Le Bloc Québécois considère que la mise en place d'un pacte de productivité représenterait un réel danger pour les politiques sociales, environnementales et même culturelles puisque, par définition, ces politiques ne sont pas quelque chose de nécessairement « rentable » au sens économique stricte. Leurs impacts sur la productivité sont extrêmement difficiles à mesurer et suggère même une certaine subjectivité. Plusieurs programmes relevant de ces politiques risqueraient donc de disparaître sur la base d'un concept purement rationnel, académique et dénué de toute humanité.

Assisterions-nous à la disparition des charges sociales imposés aux entreprises sous prétextes que ces charges augmentent les coûts de production de celles-ci?

Au sommet de Kyoto sur le réchauffement de la planète, la position du Canada était déjà considérée comme une position minimale par rapport à celle du Québec, dans le cadre d'un Pacte sur la productivité n'aurait-elle pas été encore plus faible? Toujours dans ce cadre, le gouvernement aurait-il été de l'avant avec le projet de loi C-55?

Il est clair pour nous qu'il serait anormal que la gestion des finances publiques soit basée sur le seul critère de productivité à la manière de l'entreprise privée.

UNE RÉFORME DE LA FISCALITÉ QUI S'IMPOSE

De surcroît, le Bloc Québécois est heureux de constater que les libéraux reconnaissent eux même, en page 73 du rapport, que les entreprises et citoyens Québécois et Canadiens doivent composer avec un taux d'imposition fédéral beaucoup trop élevé. Un taux qui affecte directement la productivité des entreprises. Devant l'évolution constante des surplus fédéraux, et de façon à améliorer la productivité, le Bloc Québécois propose donc, une fois de plus, que soit entreprise une véritable réforme de la fiscalité et qu'il y ait une baisse ciblée des impôts pour les revenus moyens et les PME, ceux-là même qui ont fait les frais de l'assainissement des finances publiques au cours des dernières années.

UN SCANDALE QUE LE GOUVERNEMENT VEUT DÉGUISER

Finalement, le Bloc Québécois ne peut passer sous silence la façon odieuse dont le rapport de la majorité libérale tente de louanger l'une des pires réformes de programmes et de camoufler la réalité. Nous parlons ici du programme d'assurance-emploi.

Le rapport de la majorité libérale ose affirmer, en page 73 du rapport, que se sont les changements survenus dans les structures économiques qui sont responsables de l'exclusion importante des chômeurs du programme d'assurance-emploi. Les réductions successives des conditions d'accessibilité au programme faites par les libéraux ont fait en sorte qu'il y a maintenant seulement environ 40% des chômeurs qui peuvent avoir accès au programme d'assurance-emploi contre 65% lorsque les libéraux ont pris le pouvoir. Affirmer le contraire, comme le fait le rapport, c'est faire preuve d'une certaine malhonnêteté intellectuelle peu commune.