AGRI Rapport du Comité
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LE SECTEUR DES CÉRÉALES ET DES OLÉAGINEUX EN TRANSITION
Certains thèmes sont déjà ressortis des premières
rencontres. Suite à l’Accord sur
l’Agriculture qui a été conclu dans le cadre des négociations commerciales
multilatérales du Cycle de l’Uruguay au milieu des années 90, le secteur des
céréales partout dans le monde s’est retrouvé dans une phase de transition qui
perdure encore de nos jours. Toutefois,
la distorsion des prix sur le marché international semble être le facteur
dominant de cette période de transition.
Ainsi, des représentants de l’Association des producteurs de maïs de
l’Ontario ont affirmé au Comité permanent que les producteurs et productrices
de céréales du Canada ne sont pas efficaces au point de pouvoir concurrencer la
trésorerie du gouvernement des États-Unis. [1] En se basant sur des données de l’OCDE, les
Producteurs de grains du Canada sont venus appuyer cet argument en soulignant
que, suite au Cycle de l’Uruguay, « le déclin de l’appui global accordé
par les gouvernements à nos compétiteurs, auquel on s’attendait, ne s’est pas
matérialisé. » [2]
Pour l’ouest du
Canada, l’élimination de la subvention du Nid-de-Corbeau a en quelque
sorte marqué la fin d’une époque où la production et l’exportation de blé
étaient l’activité dominante.
Dorénavant, les décisions de production s’appuient davantage sur les
signaux du marché même si celui-ci subit parfois des distorsions causées par
des facteurs externes. Les producteurs
céréaliers des Prairies ont relevé le défi de la diversification comme le
démontre la production croissante de cultures de spécialités, l’augmentation de
l’élevage et la recherche de nouveaux débouchés pour des produits à plus haute
valeur ajoutée. Malheureusement, cette
diversification est sérieusement affectée par les subventions versées par les
autres pays traditionnellement producteurs de céréales et par l’émergence de
nouveaux pays producteurs qui montrent une capacité de concurrence élevée et
qui profitent d’avantages comparés non négligeables. En effet, une période de diversification qui se fait alors que
les revenus agricoles sont à la baisse est non seulement plus difficile, elle
est aussi souvent plus longue.
Lors de leur comparution devant le Comité permanent,
les ministres de l’Agriculture des Prairies ont bien illustré cette
situation : « la culture du blé et de l’orge n’a pas atteint un
niveau de profitabilité depuis 1997. En
1999, le [prix des] oléagineux ont chuté de 40 p. 100. Bien que le cours des oléagineux se soit
légèrement raffermi, il est encore inférieur de 20 à 25 p.100 à ce qu’il était
il y a plusieurs années. Pendant ce temps, le prix des fertilisants et du
carburant augmente, ce qui signifie des coûts de production plus élevés pour
les agriculteurs. On prévoit que les
coûts d’opération augmenteront de 21 à 27 p.100 et ceci vient en sus de
l’impact du faible prix des denrées agricoles. » [3]
Au cours des premières réunions du Comité permanent
avec des intervenants et intervenantes du secteur des céréales et des
oléagineux, des sujets sont revenus fréquemment comme par exemple la difficulté
d’être concurrentiel quand les règles du jeu sont faussées, la mise en place
d’un programme de transition pour faciliter la retraite des agriculteurs, la
mise en jachère d’une certaine quantité d’emblavures, la difficulté que
rencontreront les municipalités rurales si un certain nombre de producteurs de
céréales et d’oléagineux ne survivaient pas à la présente crise, et la
concentration de la production entre les mains d’un nombre de plus en plus
restreint d’exploitations agricoles.
Les témoins ont partagé avec les membres du Comité
permanent leurs visions sur ce que le gouvernement pourrait faire pour aider
les producteurs et productrices. Parmi
les solutions proposées, on retrouve un filet de sécurité du revenu agricole
plus solide, un système de transport des céréales plus efficace, une Commission
canadienne du blé plus flexible, l’élimination de la taxe d’accise sur les
carburants pour usage agricole et, surtout, le maintien par le gouvernement
d'une position ferme quant à sa proposition de demander aux autres pays
d’éliminer toutes les subventions à l’exportation et le soutien qui créent des
distorsions sur le commerce et la production.
[1] Association des producteurs de
maïs de l’Ontario, Les orientations futures du maïs ontarien et le rôle du
gouvernement du Canada, document présenté au Comité permanent de l’agriculture
et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes, Ottawa, 31 mai 2001, p.7.
[2] Les producteurs de grains du
Canada, Le rôle futur du gouvernement fédéral en agriculture : Point de
vue des producteurs de grains et de fèves oléagineuses, mémoire présenté au
Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des
communes, Ottawa, 31 mai 2001, p.7.
[3] L’hon. Rosann Wowchuk,
ministre de l’Agriculture et de l’Alimentaire du Manitoba.