FOPO Rapport du Comité
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Contexte
On se souviendra quen 1995, le Bloc Québécois sétait opposé à ladoption de la Loi sur les océans jugée incohérente et difficilement applicable. Nous soulevions alors le problème du chevauchement des responsabilités entre divers ministères fédéraux et provinciaux. Au Québec, la Loi sur les océans est perçue comme un empiètement sur les prérogatives québécoises, notamment en matière de protection de lenvironnement. En ce sens, le Bloc Québécois peut difficilement accepter que la Loi sur les océans soit fondamentalement judicieuse tel que le mentionne le rapport du Comité permanent des pêches et des océans dans son introduction.
Recommandations
Le processus de révision par le Comité permanent des pêches et des océans vise à améliorer la Loi sur les océans. Le Bloc Québécois a participé activement à ce processus en appuyant particulièrement les quatre mesures suivantes :
Le Bloc Québécois croit quil était impératif que le Comité recommande le maintien du gel des droits sur les services maritimes et les droits de déglaçage tant que le gouvernement canadien naura pas terminé létude de la structure des coûts et des services de la Garde côtière.
Le Bloc Québécois est satisfait de la position du Comité quant à la reconnaissance du statut particulier des traversiers, qui devraient être considérés comme des navires dÉtat, puisquils sont des services publics essentiels. Ce statut permettrait aux traversiers dêtre exemptés des droits de services maritimes et des droits de déglaçage.
Le Bloc Québécois est heureux que le Comité reconnaisse la nécessité dévaluer limpact environnemental des éventuelles activités dexploration des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent.
Le Bloc Québécois tient particulièrement à ce que la Loi sur les Océans soit amendée afin quelle oblige le Ministre à inclure dorénavant les pêcheurs et les organisations de pêcheurs dans tout processus de consultation.
Insatisfactions
Le problème de la multiplicité des types de zones marines protégées
Au moins trois types de zones marines cohabitent ou cohabiteront bientôt à lintérieur de ladministration fédérale. En plus des zones marines protégées du ministère des Pêches et des Océans Canada, le ministère du Patrimoine canadien aura bientôt des « aires marines nationales de conservation » alors quEnvironnement Canada propose détablir des « réserves marines de la faune ».
Pour coordonner les activités de ces trois ministères et craignant toute érosion de lautorité du Ministre, le Comité permanent des pêches et des océans propose la mise sur pied dun comité interministériel chargé de veiller à ce que l« intendance et la gestion durable du milieu marin » relève du ministère des Pêches et des Océans Canada.
Le Bloc Québécois considère que cette recommandation est un pas dans la bonne direction. Mais il faudrait profiter du fait que le projet de loi C-10, intitulé Loi concernant les aires marines nationales de conservation du Canada, est toujours devant le Comité permanent du patrimoine canadien pour sassurer que le gouvernement évitera les dédoublements et les empiètements dans les compétences du Québec et prévoira un mécanisme de partage des responsabilités.
À ce sujet, il existe dailleurs un préalable qui donne de bons résultats avec ladoption en 1997 de la Loi portant création du parc marin du Saguenay dans laquelle des lois miroirs ont été adoptées dans chacun des deux Parlements, canadien et québécois, et qui assurent le respect des compétences respectives attribuées aux deux autorités gouvernementales.
De plus, il faudrait que soit inscrit textuellement dans le projet de loi C-10 quaucune aire marine nationale de conservation ne peut être mise en place là où la communauté la refuse.
La reconnaissance des prérogatives québécoises
La Loi sur les océans dépossédait officiellement le Québec et les provinces de leur pouvoir de gestion du milieu marin au profit du gouvernement fédéral. Aussi, en prenant prétexte de la nécessité de préserver le milieu marin de la dégradation, le gouvernement fédéral aura la possibilité de singérer à sa guise dans les champs de compétences du Québec et des autres provinces.
Dautre part, le rapport du Comité naborde pas la problématique des chevauchements fédéraux-provinciaux comme, il ne tente pas de faire obstacle au projet du ministère du Patrimoine canadien créant des aires marines nationales de conservation (projet de loi C-10).
Ainsi, la Loi sur les océans et le projet de loi C-10 sont deux initiatives fédérales qui témoignent, à notre avis, de la volonté centralisatrice du gouvernement fédéral et qui menacent les compétences québécoises en matière denvironnement.
Par cette opinion dissidente, le Bloc Québécois se fait le porte-parole de tous ceux et celles qui réclament une clarification des rôles de chaque ministère et qui exigent que le ministère du Patrimoine canadien soit tenu loin de la gestion du milieu marin.
Madame Suzanne Tremblay,
Députée de Rimouski-Neigette-et-La Mitis
Porte-parole en matière de Pêches et Océans pour le Bloc Québécois
Monsieur Jean-Yves Roy
Député de Matapédia―Matane
Porte-parole adjoint en matière de Pêches et Océans pour le Bloc Québécois