HUMA Rapport du Comité
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CHAPITRE
2
FRANCHIR LES
STRUCTURES
1. Contexte
différent, message commun
Depuis l’ouverture de la 37e législature,
le Sous-comité sur la condition des personnes handicapées et le Sous-comité sur
les enfants et les jeunes à risque ont eu un emploi du temps bien rempli. Dans
une large mesure, les deux sous-comités ont repris les travaux là où ils les
avaient laissés à la fin de la précédente législature. Ils ont dressé leur plan
de travail et choisi leurs témoins en cherchant à poursuivre sur leur lancée.
Ils présentent au gouvernement et à la collectivité un message commun
simple : nous sommes là pour que le Parlement ne cesse pas d’examiner et
de débattre les questions relatives aux handicapés et aux enfants dans le
respect des compétences des provinces et des territoires. Les membres des deux
sous-comités sont convaincus que ce message, en soi, contribue à conserver à
ces deux dossiers horizontaux l’attention prioritaire du public et du
gouvernement. Il sensibilise les ministres et la fonction publique en général
au fait qu’ils auront à parler avec nous et à répondre à nos questions. Et il
donne à la collectivité l’occasion de s’exprimer sur les résultats obtenus et
les étapes à venir.
Voilà le message que donnent le rétablissement et les
activités des sous-comités, mais les travaux qu’ils mènent sont déterminés par
le contexte de leurs dossiers respectifs. Compte tenu des politiques et des
programmes fédéraux ou fédéraux-provinciaux-territoriaux, les questions
concernant les enfants et les jeunes ont dû être traitées différemment de
celles des personnes handicapées. Par exemple, le Sous-comité sur les enfants
et jeunes à risque a continué à se pencher sur des aspects du développement de
la petite enfance. Pour sa part, le Sous-comité sur la condition des personnes
handicapées a entrepris une évaluation plus globale de l’action gouvernementale
concernant l’emploi, les aides et les services ainsi que le soutien du revenu.
La présente partie du rapport constitue donc un état d’avancement, qui ne
propose pas d’analyse générale. Nous y faisons des observations et des
recommandations provisoires, sur la foi de nos travaux jusqu’ici.
2. Sous-comité sur la condition des personnes
handicapées
Depuis sa première réunion tenue le
4 avril 2001, le Sous-comité sur la condition des personnes
handicapées a tenu cinq tables rondes qui ont réuni des spécialistes des
politiques, des représentants des associations pour les handicapés et des
représentants des ministères (notamment de Développement des Ressources
humaines Canada (DRHC)) pour se faire une idée générale de la position du
dossier des personnes handicapées dans le programme d’action fédéral. Nous nous
sommes penchés en particulier sur des questions relatives à l’emploi des
personnes handicapées, à la fourniture d’aide et de services (mesures pour
supporter le coût supplémentaire créé par le handicap) et la situation des
programmes de soutien du revenu.
Notre conclusion fondamentale s’écarte peu de celle
formulée dans notre dernier rapport et dans les rapports des comités qui nous
ont précédés lors des législatures antérieures; nous progressons, mais avec une lenteur pénible et non sans
reculs. Comme plusieurs de nos prédécesseurs, nous continuons à croire que sans
le mandat permanent de ce Sous-comité qui recouvre plusieurs organismes et
ministères fédéraux, il n’y aurait pas véritablement d’obligation au palier
fédéral de rendre compte du dossier des personnes handicapées.
En conséquence, dans un avenir prochain, nous
procéderons à un examen approfondi et exhaustif des façons dont le gouvernement
fédéral peut être tenu plus directement responsable de son action et de ses
activités à l’égard des handicapés, de sorte que nos travaux s’appuient sur des
informations et les mécanismes redditionnels internes qui conviennent. À cet
égard, nous tâcherons de donner suite à la conclusion du vérificateur général
selon laquelle les questions horizontales comme celles des personnes
handicapées exigent une solide fonction de coordination, appuyée par la haute
direction (dans ce cas, en particulier, dans le ministère directeur, soit Développement
des Ressources humaines Canada) et dotée des ressources suffisantes pour
garantir l’obtention de résultats horizontaux.
Notre première table ronde a réuni tout un éventail
d’organismes nationaux qui défendent les handicapés et leur fournissent des
services. Plusieurs des questions débattues requièrent une attention et une
intervention urgentes. Notamment, la collectivité perd ses moyens par l’effet
des changements apportés à l’administration des subventions et contributions.
De nombreux groupes sont au bord de la faillite et d’autres ont vu s’éroder
leur mémoire et leur organisation au point où ils menacent de perdre de
nombreuses années de travail précieux touchant les handicapés (et les services
qui leur sont fournis) en raison de la volonté de DRHC d’administrer les
subventions et contributions en évitant tout risque. La plupart des organismes
ont expliqué, en détail, qu’ils ont des comptes à rendre non seulement au
gouvernement, mais aussi à leurs membres. En outre, ils nous ont dit que l’argent
fourni aux associations pour les personnes handicapées, notamment par le Fonds
d’intégration, diminue peu à peu.
3. Le Sous-comité sur la condition des
personnes handicapées recommande que le ministère du Développement des
ressources humaines étudie des méthodes pour modifier le cycle de financement
des organismes recevant des subventions et contributions, de sorte que les
organismes pour les personnes handicapées puissent planifier convenablement
leurs activités. Le Ministère devrait envisager un financement pluriannuel
(comme le fait déjà l’Agence canadienne de développement international). Il
devrait aussi considérer l’opportunité de fournir des fonds pour couvrir les
frais essentiels d’exploitation des organismes nationaux pour les personnes handicapées.
À notre table ronde sur le marché du travail pour les
handicapés, des fonctionnaires, des représentants des personnes handicapées et
des analystes de politiques ont discuté de la nature des programmes d’emploi
qui sont ou pourraient être offerts aux handicapés. Sans surprise, le débat a
révélé un certain désordre :
·
Des promesses faites dans le
discours du Trône d’améliorer le programme d’appareils et d’accessoires
fonctionnels qui n’ont pas été remplies;
·
Un financement fédéral qui peut
aider des handicapés à entrer dans le marché du travail mais qui ne peut pas
aider ceux qui ont un emploi qu’ils risquent de perdre;
·
De nombreuses activités de DRHC
semblent reproduire inutilement ou réinventer le travail effectué par les
fournisseurs de services aux handicapés;
·
Des activités
fédérales-provinciales-territoriales à l’égard du marché du travail qui
prendront des années à donner des résultats dans les politiques et les
programmes;
·
Aucune assurance ferme que la
stratégie fédérale en matière d’innovation et de compétences professionnelles
englobera les handicapés.
Le Sous-comité est d’avis que la
gestion horizontale que fait le gouvernement fédéral de ses politiques et
programmes d’emploi pour les handicapés donne très peu de résultats. Cela vaut
pour DRHC et pour les autres ministères et organismes fédéraux. Nos témoins du
milieu associatif des personnes handicapées ont fait valoir que ces politiques
et programmes exigent de réels partenariats dans l’ensemble de l’appareil
fédéral ainsi qu’avec les provinces et les territoires, les employeurs du
secteur privé et les fournisseurs de services aux handicapés.