AGRI Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION
Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le mardi 21 octobre 2003
¹ | 1535 |
Le président (M. Paul Steckle (Huron—Bruce, Lib.)) |
M. Michel Simard (chef de l'exploitation, Mediagrif Technologies Interactives) |
Le président |
¹ | 1540 |
Mr. Michel Simard |
Le président |
M. Gerry Ritz (Battlefords—Lloydminster, Alliance canadienne) |
M. Michael Conlon (chef de la technologie, Viewtrak Technologies Inc.) |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
¹ | 1545 |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
Le président |
M. Louis Plamondon (Bas-Richelieu—Nicolet—Bécancour, BQ) |
M. Michael Conlon |
M. Louis Plamondon |
M. Michael Conlon |
¹ | 1550 |
M. Louis Plamondon |
M. Jake Burlet |
Le président |
Mme Rose-Marie Ur (Lambton—Kent—Middlesex, Lib.) |
M. Jake Burlet |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Jake Burlet |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Jake Burlet |
¹ | 1555 |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Jake Burlet |
M. Michel Simard |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Michel Simard |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Jake Burlet |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Jake Burlet |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Michael Conlon |
Mme Rose-Marie Ur |
M. Jake Burlet |
º | 1600 |
Mme Rose-Marie Ur |
Le président |
M. Rick Borotsik (Brandon—Souris, PC) |
M. Michael Conlon |
M. Rick Borotsik |
M. Michael Conlon |
M. Rick Borotsik |
M. Michael Conlon |
M. Rick Borotsik |
M. Michael Conlon |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
º | 1605 |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
Le président |
M. Rick Borotsik |
Le président |
M. Dick Proctor (Palliser, NPD) |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
º | 1610 |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
M. Jake Burlet |
M. Dick Proctor |
Le président |
M. Bob Speller (Haldimand—Norfolk—Brant, Lib.) |
M. Jake Burlet |
º | 1615 |
Le président |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
M. Jake Burlet |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
º | 1620 |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
M. Michael Conlon |
M. Gerry Ritz |
Le président |
M. Rick Borotsik |
Le président |
M. Rick Borotsik |
M. Michael Conlon |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
M. Rick Borotsik |
M. Michel Simard |
M. Rick Borotsik |
M. Michael Conlon |
M. Rick Borotsik |
Le président |
M. Gérard Binet (Frontenac—Mégantic, Lib.) |
º | 1625 |
Le président |
M. Gérard Binet |
M. Jake Burlet |
M. Gérard Binet |
M. Michael Conlon |
M. Gérard Binet |
º | 1630 |
M. Jake Burlet |
Le président |
M. Rick Borotsik |
M. Jake Burlet |
Le président |
M. Jake Burlet |
Le président |
M. Jake Burlet |
M. Paul Steckle |
M. Jake Burlet |
Le président |
M. Jake Burlet |
Le président |
CANADA
Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire |
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l |
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l |
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TÉMOIGNAGES
Le mardi 21 octobre 2003
[Enregistrement électronique]
¹ (1535)
[Traduction]
Le président (M. Paul Steckle (Huron—Bruce, Lib.)): Si nous pouvons déclarer la séance ouverte, j'aimerais appeler les témoins pour la première partie de la réunion de cet après-midi.
Nous poursuivons notre étude de la situation relative à l'EBS. Cet après-midi, nous accueillons plusieurs témoins de Viewtrak Technologies Incorporated. Nous avons été plusieurs, plus tôt, à avoir le privilège d'entendre un aperçu du programme dont ils veulent nous parler cet après-midi. À la fin de la séance, nous irons à huis clos pour examiner le projet de rapport sur l'EBS.
Je vous présente Jake Burlet, qui est président et chef de la direction de la compagnie; Michael Conlon, son chef de la technologie; et Michel Simard, chef de l'exploitation. Est-ce que ce sont bien là vos titres? Je pensais avoir entendu autre chose ce matin.
M. Michel Simard (chef de l'exploitation, Mediagrif Technologies Interactives): Je suis chef de l'exploitation de Mediagrif Interactive Technologies.
Le président: D'accord. Je pensais bien qu'il y avait une erreur ici. Quoi qu'il en soit, vous pouvez vous présenter avec votre titre si nous nous sommes trompés.
J'aimerais que vous fassiez votre exposé, après quoi nous inviterons nos membres à vous poser des questions. Nous vous cédons la parole.
Monsieur Burlet.
¹ (1540)
Mr. Michel Simard: Membres du comité, je m'appelle Michel Simard, et je suis chef de l'exploitation à Mediagrif Interactive Technologies. Mediagrif est un chef de file dans l'exploitation des réseaux électroniques d'affaires, et fournisseur de solutions exhaustives dans le domaine, notamment de solutions relatives à la gestion du contenu et aux appels d'offres électroniques, et la compagnie a été classée au nombre des 50 entreprises les mieux gérées du Canada.
Notre siège est à Longueuil, au Québec, et nous avons des bureaux à Québec, à Ottawa, et à San Diego, en Californie
[Français]
Notre entreprise compte dans ses rangs 400 employés, dont plus de 160 spécialistes en technologie de l'information et 150 agents de centres d'appels desservant, dans plus de 20 langues, plus de 30 000 clients situés dans une soixantaine de pays, et ce, 24 heures par jour, sept jours par semaine.
Parmi les neuf réseaux d'affaires opérés par Mediagrif figurent Viewtrack ainsi que MERX, le système de publication des appels d'offres du gouvernement fédéral. D'ailleurs, notre entreprise s'est vu octroyer en juillet dernier un contrat renouvelant la prestation de ce service pour les cinq prochaines années.
[Traduction]
Grâce à sa co-entreprise avec le Groupe financier RBC, Mediagrif est actionnaire de Viewtrak Technologies et agit comme partenaire technologique. Depuis deux ans, nous avons conçu une solution Internet à la fine pointe de la technologie qui répond à tous les besoins d'un système intégré de gestion des sources d'aliment pour l'industrie du boeuf.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Je vous remercie.
Le président: Merci.
Monsieur Conlon, vous allez répondre aux questions.
M. Gerry Ritz (Battlefords—Lloydminster, Alliance canadienne): Je suppose que je devrais d'abord vous demander si vous pouvez vous occuper de registre des armes à feu? Il me semble que vous devriez peut-être y voir.
Vous dites, dans votre document, ici, que vous respectez ou dépassez les normes de L'UE en matière d'étiquetage. Comment pouvez-vous le savoir? Cela me semble un peu être une cible mouvante.
M. Michael Conlon (chef de la technologie, Viewtrak Technologies Inc.): Nous nous tenons au courant de ces avancements et nous nous efforçons autant que possible de prévoir ce qu'ils seront. Dans la mesure où c'est faisable, nous pouvons nous faire une idée de l'orientation qu'ils semblent prendre; nous intégrons cela à notre système.
M. Gerry Ritz: Vous dites aussi, si je lis bien, que vous travaillez actuellement avec quelque 20 000 têtes de bétail?
M. Michael Conlon: C'est bien cela.
M. Gerry Ritz: Sur un cheptel de 13 millions de têtes, ici au Canada, vous ne faites tout juste que commencer, ou vous ne faites qu'effleurer la surface.
M. Jake Burlet: Viewtrak existe depuis trois ans et demi. Les deux premières années et demie ont été centrées sur la technologie et la conception du système. Une solution réalisable et utilisable sur le marché a été présentée au printemps.
M. Gerry Ritz: Vous dites que Lakeside Packers, Excel Corporation et bien d'autres compagnies du genre utilisent votre produit. Ou encore, est-ce qu'elles ne font que commencer à envisager de l'utiliser? Comparativement aux 20 000 têtes que vous avez à votre actif, Lakeside Packers a un parc d'engraissement de 75 000 têtes juste à côté, et ils ont le triple des dépenses.
Donc, ces 20 000 têtes dont vous parlez sont un échantillon représentatif de quoi?
¹ (1545)
M. Jake Burlet: Dans ces exemples spécifiques de ces trois grandes entreprises de traitement du Canada, dans tous les cas, les animaux qui ont un dossier de naissance complet sont passés dans la chaîne d'approvisionnement et ont été transformés dans l'une ou l'autre de ces trois entreprises. Vous avez raison, ce n'est qu'une infime partie de la population, mais les animaux qui sont passés par ce mécanisme sont des animaux dont l'historique est connu, depuis la ferme d'origine.
M. Gerry Ritz: D'accord. Et l'éleveur a commencé par fournir un dossier complet, que vous avez raffiné et intégré à votre système.
M. Jake Burlet: C'est bien cela.
M. Gerry Ritz: Et cela se fait de plus en plus. Je sais, dans mon cas, dans ma campagne, que les éleveurs et agriculteurs tiennent d'excellents dossiers sur leurs bêtes.
Vous commencez aussi à vous intéresser au porc. Qu'en est-il des autres types d'animaux d'élevage—les moutons, les élans? Vous savez qu'ils ont aussi eu un gros problème, avec l'encéphalopathie des cervidés.
M. Jake Burlet: Oui, l'industrie canadienne du porc a entrepris au printemps une démarche relativement à la traçabilité et à la vérification des aliments. Au sujet de l'encéphalopathie des cervidés dont souffrent les élans et d'autres animaux d'élevage, comme les bisons, nous avons été en rapport direct avec chacun de ces groupes. Ils sont actuellement en train d'être intégrés à l'Agence canadienne d'identification des animaux d'élevage et lorsque leurs besoins, en matière d'identification,seront bien définis, la plate-forme pourra être directement élargie pour répondre à leurs besoins.
M. Gerry Ritz: Pour les moutons, il y a un code génétique qu'ils peuvent reconnaître, qui permet de savoir que le mouton ne souffrira jamais de la tremblante du mouton. Ce serait vraiment quelque chose de bien à avoir dans notre base de données, parce qu'à ce moment-là, on saurait lesquels destiner à la reproduction et lesquels éliminer.
M. Jake Burlet: Oui.
M. Gerry Ritz: Je pense que c'est tout pour l'instant, monsieur le président. Je vous remercie.
Le président: Monsieur Plamondon.
[Français]
M. Louis Plamondon (Bas-Richelieu—Nicolet—Bécancour, BQ): Si j'ai bien compris, vous voudriez que le gouvernement canadien adopte votre système de traçabilité. Mais le gouvernement canadien dit qu'il a établi en 1997 une forme de traçabilité, c'est-à-dire que sans avoir un fichier central, il connaît la date de la naissance et la date de la mort de l'animal. Au Québec, il y a un système de traçabilité avec un système central, je crois, et on suit l'animal à partir de sa naissance. On sait s'il va dans une exposition, s'il va dans une autre ferme, s'il revient, jusqu'à sa mort. Ce système de traçabilité a été installé au Québec par le gouvernement en collaboration avec les agriculteurs, je pense. Je voudrais savoir en quoi votre système améliorerait ce que nous avons aujourd'hui. Faites la distinction entre le Québec et le système canadien, qui est différent.
[Traduction]
M. Michael Conlon: Vous avez bien raison, l'ACIB et l'ATQ ont créé un programme d'identification qui est certainement la pierre angulaire de ce qui nous sert à faire le suivi des animaux. Dans le cas de l'ATQ, ils suivent les mouvements de l'animal, de la naissance à chacun de ses déplacements, pendant toute sa vie.
Là où notre système est différent, c'est qu'il fait un peu plus que de seulement suivre ce mouvement. Nous nous intéressons au pedigree, aux traitements et à l'alimentation. Comme c'est une application Internet, les données peuvent être saisies et la consultation peut se faire n'importe quand, de n'importe où, de partout dans le monde, en fait.
Donc, la solution que nous avons trouvée est allée un peu plus loin, en quelque sorte, que de permettre une traçabilité plus grande, plus complète, si on veut, en intégrant tous les traitements et l'alimentation de ces animaux.
[Français]
M. Louis Plamondon: Elle est plus parfaite que la traçabilité qui existe dans le système canadien, mais en quoi est-elle plus parfaite que le système existant au Québec?
[Traduction]
M. Michael Conlon: Comme je l'ai dit tout à l'heure, le système du Québec suit les déplacements de l'animal tout au long de son cycle de vie—où il est né, où il a été emmené, et les adresses. Nous ne cherchons certainement pas à remplacer ce système, mais nous avons des interfaces avec lui, en ce qui concerne les objectifs de compte rendu. Par contre, le marché a des exigences, comme l'Union européenne et les besoins liés à la résolution du problème actuel avec les États-Unis, qui exigeront des dossiers beaucoup plus détaillés sur ce que les animaux ont mangé, où ils ont été, des données qui soient vérifiables, et pas seulement cela, mais de manière à ce qu'ils puissent être inspectés au point d'entrée.
Tandis que le système du Québec, et certainement celui de l'ACIB, comporte certaines données sur les déplacements, il n'a pas été créé pour contenir ce supplément d'information, et certains facteurs du marché exigent maintenant ce type de dossier plus exhaustif.
¹ (1550)
[Français]
M. Louis Plamondon: J'aurais une dernière question. Si nous avions installé ce système-là, comment aurions-nous pu détecter le cas de vache folle?
[Traduction]
M. Jake Burlet: Le système Viewtrak est conçu spécifiquement pour répondre à ce genre de question. Comme c'est un système Internet, le seul fait d'y introduire un numéro d'acheminement ou le numéro d'identification d'un animal ferait apparaître l'historique complet d'un animal en moins de 10 secondes : où il est né; comme l'a dit Michael, la méthode de gestion qui y est associée; de quoi il a été nourri tout au long de sa vie; les vaccins ou les traitements qu'il a pu subir. La différence la plus tangible est la rapidité avec laquelle l'information serait accessible. Le système Viewtrak a vraiment été conçu pour relier le temps et l'espace de manière à ce qu'on puisse répondre très, très rapidement aux exigences du marché en matière d'acceptation et de conformité.
Le président: Merci, monsieur Plamondon.
Madame Ur.
Mme Rose-Marie Ur (Lambton—Kent—Middlesex, Lib.): Merci, monsieur le président.
Merci pour votre présentation, encore une fois. Avez-vous fait ce genre de présentation devant la Canadian Cattlemen's Association et diverses organisations lorsque vous étiez à concevoir votre système?
M. Jake Burlet: Oui. Les fondateurs de Viewtrak viennent de l'Ouest canadien et ont entretenu un dialogue continu avec l'Agence canadienne d'identification des bovins, représentée par Julie Stitt et son groupe; avec, aussi, la Canadian Cattlemen's Association—ce sont des groupes nationaux, mais des intervenants intéressés des provinces y ont aussi participé. Ce dialogue s'est étendu jusqu'au groupe représentant les éleveurs de bovins de race et les éleveurs de bétail de l'Ouest—tout le monde qui avait un intérêt dans l'industrie canadienne du boeuf, qui avait une base solide et qui pouvait exporter ses produits.
Donc, oui, nous avons eu un dialogue continu avec tous les groupes intéressés de l'industrie.
Mme Rose-Marie Ur: Êtes-vous satisfaits, alors, d'avoir pu enregistrer 20 000 bêtes dans cette période? Si tout le monde semble embarqué, est-ce un objectif que vous avez visé, ou avez-vous l'impression que vous auriez dû être plus avancé dans votre plan d'activité?
M. Jake Burlet: C'est un aspect intéressant, parce que comme je l'ai dit, nous avons consacré les deux premières années et demie de notre existence à la conception du système et à la préparation de l'application, à nous préparer pour le marché, et nous avons pu nous attaquer à notre premier groupe d'animaux, cette année, à peine deux mois avant le déclenchement de la crise de l'EBS. D'après nous, je pense que c'est probablement l'un des éléments qui ont été repoussés à l'arrière-plan des priorités des producteurs de boeuf du pays. Ils se sont surtout concentrés sur la survie à court terme, et maintenant, maintenant seulement, avec la perspective d'une résolution prochaine des problèmes frontaliers et maintenant qu'on a une idée claire de ce qu'il faudra à l'avenir, l'activité a repris et l'intérêt s'est ravivé pour des systèmes de suivi vérifiables qui comportent des renseignements répondant aux besoins du marché.
Mme Rose-Marie Ur: Cela étant dit, je vais reprendre ce filon. L'information émane de toute évidence du producteur, n'est-ce pas? Est-ce qu'elle vous est envoyée? Comment recueillez-vous les données? Ne vaudrait-il pas tout aussi bien pour le producteur d'avoir son propre système informatique, d'entrer un disque et de recueillir les données lui-même? Quel avantage y a-t-il à passer par votre compagnie?
M. Jake Burlet: Eh bien, il y a une différence très nette entre l'élaboration d'une solution de suivi et de traçabilité de l'alimentation sous forme d'une application autonome installée sur un ordinateur et la conception d'un système connecté à la chaîne d'alimentation.
Si nous revenons au point de départ, à la ferme de la Saskatchewan où une vache a été diagnostiquée comme porteuse de l'EBS, il n'y avait pas de dossier en ligne de ses déplacements pendant sa vie, tout au long de la chaîne d'alimentation. L'Internet est un outil technologique suffisamment avancé pour composer avec cela, tirer parti du numéro d'identification de l'Agence canadienne d'identification des bovins, qui a été une initiative très prévoyante et proactive de l'Agence. L'application Internet offre la connectivité dans toute la chaîne d'alimentation.
¹ (1555)
Mme Rose-Marie Ur: Dans quelle mesure l'information est-elle sûre?
M. Jake Burlet: Peut-être vais-je laisser M. Conlon répondre à cette question du point de vue technologique—ou encore M. Simard.
M. Michel Simard: Vous voulez savoir dans quelle mesure cette technologie est sûre?
Mme Rose-Marie Ur: Oui, en ce qui concerne l'information.
M. Michel Simard: Chaque système de Mediagrif—l'infrastructure, les installations d'accueil—a été vérifié trois fois, soit par la Banque royale, la SAQ—la Société des alcools du Québec—et aussi le gouvernement fédéral lorsque nous avons pris le contrôle de la compagnie Merx de la Banque de Montréal.
Donc, en ce qui concerne la sécurité, l'accessibilité et la confidentialité des données, tout a été vérifié, et nous pouvons fournir cette information et rassurer les intervenants qui utilisent le système.
Mme Rose-Marie Ur: Combien coûte l'implémentation de ce programme pour chaque animal?
M. Jake Burlet: Eh bien, le coût du système dépend largement de la décision que prendra l'industrie relativement au système de tenue des dossiers qu'elle jugera conforme au marché, alors cela dépendra vraiment de l'ampleur du dossier qu'on décidera qu'il est nécessaire de garder. Par exemple, si on ne veut que le numéro d'étiquette ACIB et la date de naissance, c'est différent du genre de données qu'il faut pour un système de conservation des dossiers plus élaboré. C'est un élément.
L'autre élément, c'est l'échelonnabilité, qu'il s'agisse... Comme on l'a déjà dit, le Québec a une démarche très précise. S'il est question agit de faire ceci, de répandre et d'échelonner le système dans tout le pays—la situation est certainement d'envergure nationale—alors, c'est vrai que le coût sera tant par animal. Nous sommes tout à fait conscients de la manière dont fonctionne l'industrie, que le coût pour répondre aux besoins du marché et de l'industrie doit être compatible avec la capacité de fournir ce type de service.
Mme Rose-Marie Ur: Alors, vous ne pouvez pas me dire combien cela coûtera. Tout dépend de la quantité d'information qu'il vous faut recueillir?
M. Jake Burlet: Oui, et je crois que ce n'est pas encore déterminé.
Dans notre dialogue avec divers producteurs et groupes d'intervenants de l'industrie dans tout le pays, les questions qui en ressortent sont très claires : quelles seront les exigences, d'une perspective fédérale, et non pas provinciale? Qu'est-ce qu'il nous faudra faire pour pouvoir franchir les frontières internationales? Il est peu probable que ce soit différent qu'on soit au Nouveau-Brunswick ou en Saskatchewan. Quelles seront ces obligations, dont nous devrons nous acquitter? À ce moment-là, nous pourrons y réagir et dire, d'accord, ce degré de fonctionnalité est possible et nous pouvons l'offrir à tel coût pour l'industrie.
Mme Rose-Marie Ur: Pourriez-vous répondre à ma question sur la manière dont vous obtiendrez le renseignement du producteur, sur l'alimentation et tout le reste?
M. Michael Conlon: Il y a plusieurs moyens d'obtenir cette information du producteur. Le moyen le plus direct est que le producteur s'assoie devant l'ordinateur, s'il a accès à l'Internet, et qu'il entre l'information directement. Autrement, nous pourrions créer une espèce de service de traitement des données, où ces renseignements seraient inscrits sur des feuilles de données que nous fournirions, et le contenu de ces feuilles pourrait être versé, manuellement ou automatiquement, dans le système. La troisième solution, c'est que s'ils ont déjà un système, selon l'envergure de leur organisation, nous fournissions des interfaces avec les programmes les plus courants de gestion des troupeaux, pour que l'information puisse être téléchargée sur l'application.
Mme Rose-Marie Ur: Cela me paraît être beaucoup de travail pour le producteur primaire, en plus de ce qu'il doit déjà faire.
M. Jake Burlet: Si je puis ajouter des précisions à la réponse, comment vous le savez, l'Agence canadienne d'identification des bovins a à son actif l'introduction des étiquettes code à barres. Viewtrak a conçu des instruments de collecte des données qui scannent automatiquement ces étiquettes codées de manière que les producteurs n'aient pas à transcrire un nombre de 12 chiffres. Donc, nous avons automatisé ce processus de collecte des données.
Nous étions en avance sur tout le monde quand nous avons prédit que la technologie des radiofréquences pénétrerait le marché. Ce n'est qu'il y a une semaine que la Canadian Cattlemen's Association a annoncé qu'à compter du 1er janvier 2005, la technologie des codes à barres serait remplacée par celle des radiofréquences.
Comme nous sommes très conscients des contraintes de temps et de la sensibilité aux coûts des producteurs primaires, nous avons conçu des instruments de collecte des données qui sont solides et qui peuvent être utilisés dans les champs, pour faciliter la collecte des données sur le terrain.
Il y a eu un commentaire au sujet des participants de l'industrie comme XL, Cargill, et IBP. Pour le cas particulier des entreprises qui traitent des milliers et des dizaines de milliers d'animaux, nous n'avons pas créé de système de remplacement. Au lieu de cela, nous avons créé des interfaces pour extraire les données pertinentes et les verser dans une base constante pour pouvoir créer le registre. C'est relié aussi à l'accès à un système Internet au moyen duquel tous ces éléments sont accessibles en un seul endroit.
º (1600)
Mme Rose-Marie Ur: Merci, monsieur le président.
Le président: Le temps qui vous est alloué est écoulé.
Nous allons laisser la parole à M. Borotsik pendant sept minutes.
M. Rick Borotsik (Brandon—Souris, PC): Monsieur le président, la technologie est fascinante. Je dois dire qu'il serait intéressant de pouvoir commencer à la case départ et de passer un à un tous les animaux du pays pour recueillir ces données et que ce système de suivi soit disponible. Mais je suis d'accord avec Rose-Marie que ces données n'ont de valeur que celle des données introduites, et les données introduites ne valent que ce que le producteur fournit. C'est l'élément clef. De fait, certains producteurs résistent encore aux étiquettes d'oreille, si vous voulez le savoir.
Donc, nous sommes un peu à l'avant-garde, et je l'apprécie. À un moment donné, dans un avenir pas trop lointain, quelqu'un viendra à cette table vous donner une version à jour de votre système de suivi qui sera phénoménale, mais entre-temps, nous devons partir à zéro.
J'ai donc une question. C'est bien, de commencer avec 20 000 têtes, dont vous avez déjà les données, mais qu'arrive-t-il quand des données manquent? Qu'arrive-t-il des millions d'animaux au sujet desquels les données que comporte le système actuel sont incomplètes? Comment composez avec cela? Commençons-nous à partir d'un certain point, un point de repère, et on part de là? Comment pouvons-nous concevoir ce type de profil, où même, le faisons-nous?
M. Michael Conlon: Je suppose que tout dépend de l'objectif visé pour ces animaux.
M. Rick Borotsik: L'objectif, c'est le suivi. Vous venez de dire que pour que la frontière soit réouverte, il nous faut certains protocoles; nous devons avoir certains critères. La clé, c'est le suivi. Que faisons-nous de ces animaux?
M. Michael Conlon: Ce que nous avons fait—à un degré limité, c'est certain, vous connaissez les chiffres—c'est que nous sommes allés voir certains de ces animaux qui sont dans le système et nous avons pris leurs dossiers sur papier et en avons entré les données dans le système pour pouvoir nous rattraper. Nous avons des moyens, avec nos partenaires de Mediagrif, qui nous permettent de faire cela à grande échelle. Donc, si nous nous intéressons à un groupe particulier d'animaux qui sont destinés, au bout du compte à l'exportation et qui doivent répondre à ces exigences pour traverser la frontière américaine qui, selon les rumeurs, devraient ouvrir dans 60 jours, si ces animaux sont reconnus...
M. Rick Borotsik: Vous avez entendu cette rumeur?
M. Michael Conlon: Je l'ai lu dans le journal.
M. Rick Borotsik: Eh voilà. Ne croyez pas tout ce que vous lisez.
M. Michael Conlon: Mais, si c'était le cas, si l'occasion s'offrait et qu'on voulait faire traverser la frontière à ce groupe d'animaux, les processus et les mécanismes existent et sont en place pour étayer ces données.
M. Rick Borotsik: Vous avez aussi conçu un système assez sophistiqué, ici, que vous pourriez répandre à plusieurs domaines. Quel est, selon vous, le minimum requis? C'est fantastique de pouvoir entrer les données sur les vaccins, l'affouragement et tous les changements au système d'alimentation. Quel est, selon vous, le minimum qu'un producteur de la Saskatchewan ou de l'Alberta devrait recueillir en fait de données?
M. Jake Burlet: Il est clair que le minimum, c'est que le marché détermine. Le marché détermine, pour autant que nous le sachions aujourd'hui, si ces animaux doivent avoir moins de 30 mois. C'est donc un minimum. Il est aussi probablement très utile de connaître leur historique d'alimentation, et s'ils ont été exposés à des produits faits de farine de viande ou d'os qui auraient pu être contaminés. Le troisième élément de données, c'est leur lignage ou leurs antécédents génétiques—d'où viennent ces animaux—pour qu'ils puissent être retracés.
M. Rick Borotsik: Comme je l'ai dit, c'est fascinant.
Au sujet des coûts, je sais que tout dépend du domaine. Cela dépend de l'envergure de ce qui nous intéresse actuellement. D'après ces minimums dont vous venez de parler, pour un type normal d'exploitation, avec un troupeau de 200 ou 300 têtes, quel serait le coût par animal du traitement minimal de données?
M. Jake Burlet: Voulez-vous dire le coût par animal ou par troupeau?
M. Rick Borotsik: Je parle du coût par animal.
M. Jake Burlet: Je vais revenir à la réponse que j'ai déjà donnée.
M. Rick Borotsik: Vous avez dit que cela dépend de ce qu'on choisit, ici, mais je m'intéresse ici au coût minimum.
M. Jake Burlet: Le minimum serait environ ce qu'il en coûterait à un producteur primaire de poser l'étiquette obligatoire de l'ACIB sur cet animal. Le coût du service pour fournir la quantité minimale de données serait environ le coût de l'étiquette d'oreille.
M. Rick Borotsik: Mais il vous faut encore l'étiquette d'oreille avec le code à barres, en plus, il faut avoir tous les autres systèmes en place. Donc, ce serait le double du coût—une étiquette d'oreille, plus le nouveau système.
M. Jake Burlet: Oui, ce serait le coût d'une étiquette d'oreille, plus le coût du système. Comparativement à la valeur de l'animal, ce serait infime.
º (1605)
M. Rick Borotsik: Je ne sais pas. Si on parle d'une vache de réforme maintenant, ce serait probablement égal à la valeur de l'animal, alors nous n'entrerons pas dans ce sujet non plus.
M. Jake Burlet: Mais si c'était une vache Viewtrak, elle vaudrait beaucoup plus.
M. Rick Borotsik: Oh oui, nous y voilà.
Vous avez parlé du PARI. Voulez-vous des fonds fédéraux pour réduire les coûts pour le producteur ou pour Viewtrak?
M. Jake Burlet: Je vais vous donner l'exemple de deux ou trois nouveaux projets qui vont pouvoir permettre d'obtenir des données plus complètes à propos de ce que vous demandez.
Dans le Canada atlantique, on veut établir une nouvelle usine de transformation pour aider les producteurs de boeuf des Maritimes. Ils ont un objectif bien précis, celui d'assurer la traçabilité et la vérification complètes des sources depuis la ferme d'origine jusqu'à l'usine de transformation. La possibilité existe et est réalisable. Les producteurs sont prêts à aller de l'avant, et nous à les soutenir. Un nouveau projet a été annoncé en Ontario la semaine dernière, et un autre en Saskatchewan le week-end dernier. Ce sont des projets précis qui sont prêts à démarrer et qui offrent des occasions bien claires aux groupes de producteurs, qui sont motivés par l'industrie et qui reconnaissent ce que le marché demande, et...
De plus, comme vous le dites, la technologie est fascinante mais, ce qui est encore plus important, la technologie est simple et elle fonctionne.
M. Rick Borotsik: Au fait, de nos jours, il est facile d'élaborer un logiciel. Je ne veux pas dire que ce que vous avez fait n'était pas... Vous avez de la concurrence, j'imagine. Vous n'allez pas utiliser le même système dans l'ensemble du marché; vous aurez différents systèmes dans différentes régions. Est-ce qu'il y a des liens possibles entre les systèmes? Qui sont vos concurrents?
M. Jake Burlet: Il y a certains concurrents connus ailleurs dans le monde. Le système Viewtrak est unique en son genre parce que, comme je l'ai déjà dit, il est le seul à offrir une solution intégrée et accessible sur Internet. Essentiellement, on peut relier toute la chaîne d'approvisionnement. S'il y a des îlots de producteurs primaires ou de parcs d'engraissement, il est difficile de réagir quand il y a une situation comme celle de la vache folle.
M. Rick Borotsik: Est-ce qu'une loi fédérale est nécessaire à la réalisation du système?
M. Jake Burlet: Tous les intervenants du secteur de l'élevage bovin à qui nous avons parlé reconnaissent que la situation est d'envergure nationale.
M. Rick Borotsik: Donc, une loi fédérale est nécessaire à la mise en oeuvre du système.
M. Jake Burlet: D'après ce qu'on nous demande, on aimerait que le gouvernement prenne l'initiative de régler ce problème national, parce qu'il ne suffit pas que l'Alberta, le Nouveau-Brunswick ou le Québec prenne une décision.
M. Rick Borotsik: Donc, est-ce qu'une loi fédérale est nécessaire?
M. Jake Burlet: Je pense qu'une loi fédérale contribuerait à faciliter l'adoption par le secteur de l'élevage bovin à tout le moins d'un registre de données de ce genre, qui va beaucoup nous aider à rétablir nos marchés internationaux.
Le président: Merci, monsieur Borotsik.
M. Rick Borotsik: Mon temps est-il écoulé ou non?
Le président: Votre temps est écoulé. J'ai été très généreux avec vous, monsieur Borotsik.
Monsieur Proctor.
M. Dick Proctor (Palliser, NPD): Merci beaucoup, monsieur Steckle.
Pour revenir sur une question que Rick a posée à M. Burlet à propos de la concurrence, voulez-vous dire que le système Viewtrak est avant-gardiste par rapport à tout ce qui existe?
M. Jake Burlet: Il n'y a aucun doute là-dessus, c'est un système avant-gardiste pas seulement au Canada, mais aussi dans le monde entier. Notre système est unique en son genre parce qu'il offre une solution canadienne pour les trois éléments requis.
M. Dick Proctor: D'accord.
Je ne connais pas aussi bien que Rick les codes à barres et tout le reste, mais vous parlez encore d'une étiquette d'oreille. Est-il question d'une puce d'ordinateur ou d'autre chose? Pourriez-vous m'expliquer ce que vous mettez ou enlevez à l'animal?
M. Jake Burlet: C'est un identificateur externe, pas un implant. Actuellement, c'est une étiquette externe dotée d'un code à barres, comme celui que vous voyez sur n'importe quel produit vendu dans les magasins.
Il a été décidé de remplacer les codes à barres par des puces à radiofréquences intégrées dans l'étiquette d'oreille. Comme vous pouvez le comprendre, il est plus facile de lire le code à barres d'une pomme de laitue que celui qui est installé sur l'oreille d'un animal. C'est parce qu'elle facilite la collecte de données qu'on a opté pour la technologie en radiofréquences.
M. Dick Proctor: Vous parlez dans votre brochure du label canadien comme NZ, qui je présume veut dire Nouvelle-Zélande. Qu'entendez-vous par label canadien?
º (1610)
M. Jake Burlet: L'agneau de la Nouvelle-Zélande est connu dans le monde entier et c'est l'agneau qui occupe la place la plus importante dans nos comptoirs à viande ici au Canada, donc il s'agirait d'établir un label pour le boeuf canadien dans le monde.
M. Dick Proctor: D'accord.
Vous dites : « La réglementation canadienne entourant l'approvisionnement alimentaire est valable, mais moins exigeante que celle de certains concurrents et partenaires commerciaux, tels que l'Union européenne et le Japon. » Jusqu'au 20 mai, le ministre de l'Agriculture aurait dit que le Canada offrait les aliments les plus sécuritaires dans le monde. Quelles sont donc les lacunes qu'on trouve ici et qui n'existent pas dans les systèmes de l'Union européenne et du Japon?
M. Jake Burlet: En Europe, un passeport sur support papier indique les données de gestion et les mouvements des animaux. Ce système coûte 50 à 60 $ par animal en Europe. Au Canada, nous n'avons pas de système de ce genre.
M. Dick Proctor: Après le 20 mai, on s'est rendu compte, je pense dans le monde entier, que le Canada était capable de retracer les animaux très très rapidement. Évidemment, on ne l'a pas fait aussi rapidement que votre système est censé le faire, mais on a reconnu que, si la situation s'était produite aux États-Unis, il aurait été beaucoup plus difficile de retracer ces animaux ou un cas semblable de maladie de la vache folle aussi rapidement chez notre voisin du Sud.
Est-ce que vous êtes de cet avis? Avez-vous étudié le système américain ou leur façon de fonctionner?
M. Jake Burlet: Essentiellement, le secteur de l'élevage bovin des États-Unis n'a pas de système d'identification. C'est assez difficile de retracer un animal qui n'est pas identifié. Donc, tout de suite en partant, l'industrie canadienne est nettement en avance sur celle des États-Unis, parce que la Canadian Cattlemen's Association a perçu ce besoin il y a un certain nombre d'années.
M. Dick Proctor: Les Américains se sont-ils rattrapés depuis, ou reconnaissent-ils que cette situation pourrait aussi leur arriver?
M. Jake Burlet: Il se produit deux choses précises sur le marché américain. D'abord, ils ont plus ou moins décidé de souscrire à l'idée d'avoir un système national d'identification des animaux et, ce qui est plus important encore, le U.S. Farm Bill prévoit un système complet et obligatoire d'inscription de données pour tenir compte de l'étiquetage du pays d'origine. Donc, le marché américain adopte le système d'identification des animaux et rend obligatoire pour toute l'industrie l'inscription de données détaillées.
M. Dick Proctor: Rick a signalé dans ses questions que certains grands éleveurs canadiens de bovins n'appréciaient pas tellement les étiquettes d'oreille. J'imagine que les choses ont changé depuis le 20 mai et qu'ils reconnaissent en général que nous n'avons pas le choix, ou qu'ils ne l'ont pas, dans ce cas. Est-ce qu'on peut affirmer cela?
M. Jake Burlet: Oui, on peut certainement l'affirmer. L'ACIB a mis en oeuvre son programme d'identification du bétail qui a soulevé certaines objections au départ, mais qui est aujourd'hui suivi à 95 à 100 p. 100, d'après ce que signale l'Agence. S'il fallait illustrer pourquoi il est nécessaire d'identifier les animaux et d'assurer leur suivi, la crise de la vache folle n'aurait pas pu mieux le faire, c'est certain.
M. Dick Proctor: Merci.
Le président: Merci, monsieur Proctor.
Monsieur Speller.
M. Bob Speller (Haldimand—Norfolk—Brant, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.
Je pense que les deux derniers intervenants ont répondu à mes questions, mais j'aimerais revenir sur ce que M. Borotsik a demandé. Il a indiqué qu'une loi fédérale peut être nécessaire dans ce domaine, ou c'est vous qui l'avez indiqué en réponse à sa question.
Le CSA a été annoncé, et il y a des discussions en vue de mettre en oeuvre certaines mesures et de continuer d'appuyer une partie de ce que vous faites. Y avez-vous participé? Il est question, dans ces discussions, pas seulement des animaux, mais aussi de l'ensemble de l'industrie alimentaire. Avez-vous participé d'une façon ou d'une autre à ces discussions? Savez-vous quelle est l'orientation suivie? Est-ce qu'on va trop loin? Y a-t-il d'autres mesures qu'on devrait prendre?
M. Jake Burlet: Il est intéressant de constater que le CSA a été annoncé avant le 20 mai, et l'information que nous avons obtenue était du domaine public. Si ma mémoire est bonne, un montant de 148 millions de dollars a été prévu par le CSA pour mettre au point des systèmes de traçabilité et de suivi des aliments afin de mieux protéger et identifier les produits agricoles canadiens. En fait, ce document a été rédigé et publié avant le 20 mai, et nous sommes donc en courant.
C'est grâce à ces informations que nous avons continué d'élaborer le système et que nous l'avons soumis à des groupes comme le CANARIE et le PARI. Ils ont cru dans le système Viewtrak, ce qui nous a permis d'en établir les bases et, quand des mesures, comme le CSA seront prêtes, Viewtrak, en collaboration avec le secteur agricole canadien, sera beaucoup mieux placé pour réagir rapidement, et nous n'en serons plus au stade des discussions. Je pense que c'est le message que nous voulons vous transmettre aujourd'hui. Nous ne parlons pas d'un concept à mettre en oeuvre; le système est prêt aujourd'hui. Comme Michael l'a dit, s'il suffit de compléter des informations, il est prêt à répondre aux besoins du marché.
º (1615)
Le président: Merci.
Monsieur Ritz.
M. Gerry Ritz: Merci, monsieur le président.
Vous parlez encore d'un système d'étiquette externe. Je vois qu'on propose un système de lecteur assez perfectionné, et c'est ce que vous visez? S'agit-il d'une puce implantée?
M. Michael Conlon: Le système d'identification, au Canada du moins, ne fait pas partie de notre système. Nous nous en servons et élaborons les outils en fonction de lui.
M. Gerry Ritz: Il y aurait donc une étiquette d'oreille.
M. Michael Conlon: Oui.
M. Gerry Ritz: Très bien. Qu'en est-il des pertes? Personne ne va s'amuser à chercher des étiquettes perdues. Aujourd'hui, vous avez droit d'en perdre à peu près 5 p. 100. Comment arrivez-vous à faire le lien par la suite?
M. Jake Burlet: Je vais répondre à cette question. Sur le plan de la technologie, c'est toujours une étiquette externe parce qu'il y a toujours un risque que l'implant se déplace. Il pourrait se retrouver dans un produit alimentaire. C'est la raison pour laquelle l'étiquette se trouve à l'extérieur.
Au Québec, par exemple, on a prévu deux étiquettes pour réduire de beaucoup le risque d'en perdre une. Le Québec a donc adopté une stratégie pour régler ce problème précis. Avec le système Viewtrak—et une impression d'écran le montre—plusieurs identificateurs se recoupent. Donc, l'étiquette de l'ACIB, et peut-être le numéro d'enregistrement de race, l'étiquette de gestion du cheptel, tous ces numéros se recoupent et, si une étiquette externe est perdue, on ne perd pas nécessairement la trace de l'animal.
M. Gerry Ritz: Il va falloir produire des vaches avec de plus grosses oreilles. Tous les défenseurs des droits des animaux vont vous en vouloir deux et trois fois plus.
Pour ce qui est du coût du matériel, tous les producteurs vont devoir se procurer un lecteur peu importe la taille de leur troupeau. Pourront-ils en louer un, ou comment voyez-vous les choses?
M. Jake Burlet: C'est une excellente question. Nous avons mis au point la technologie parce que les lecteurs portatifs sont des appareils solides et éprouvés et ils sont utilisés pour beaucoup d'applications industrielles différentes. Leur prix n'est donc pas inabordable pour les moyens et les grands producteurs.
Pour ce qui est des plus petits producteurs, les cliniques vétérinaires ou les bureaux agricoles de leur localité possèdent un lecteur, et ils s'en servent pour recueillir des données sur les troupeaux dans le cadre de leurs activités de routine. Donc, si vous avez un troupeau de 18 ou 20 vaches dans une région du Canada, le système est conçu pour que vous puissiez y participer. L'information peut être recueillie de cette façon ou, comme Michael l'a indiqué, dans un bureau.
M. Gerry Ritz: En général, les taux d'erreur des données informatiques sont liés au nombre d'utilisateurs, et vous dites que tout le monde dans le pays aura accès à un lecteur pour entrer ces données. À quel taux d'erreur vous attendez-vous?
M. Michael Conlon: Étant donné qu'il s'agit de la gestion de la chaîne d'approvisionnement et que les animaux changent de propriétaire tout au long de la chaîne, nous avons longuement réfléchi à la façon de concevoir le système pour tenir compte de ce problème. Ce n'est pas nous qui contrôlons ceux qui entrent les données.
Pour revenir à ce que Jake a dit sur les étiquettes multiples, quand l'animal change de statut, particulièrement quand il change de propriétaire, nous faisons une lecture, pour nous assurer que toutes les données concordent et, si ce n'est pas le cas, il y a différents...
M. Gerry Ritz: Vous ne faites pas de lecture. Le gestionnaire en fait une, le vendeur, l'acheteur...
M. Michael Conlon: Non, je parle d'une lecture des données de la base de données. L'opération va essayer de protéger...
º (1620)
M. Gerry Ritz: Quelqu'un doit effectuer le changement. Est-ce l'acheteur ou le vendeur?
M. Michael Conlon: C'est l'acheteur. Si vous recevez un animal et que vous avez changé l'étiquette ou indiqué qu'il s'agit d'un bouvillon et non d'une génisse, tous ces renseignements sont vérifiés par le système pour assurer une certaine intégrité.
M. Gerry Ritz: Vous avez dit qu'on avait repéré l'exploitation McCrea à Baldwinton. Cette exploitation se trouve dans ma circonscription. Mel McCrea, le propriétaire, jure encore que ce n'était pas sa vache. Il n'a jamais utilisé cette étiquette, et on dit que c'est l'étiquette originale. Donc, on ne peut absolument pas dire que les étiquettes règlent tous les problèmes.
M. Michael Conlon: Non. À notre avis, l'étiquette ne fait pas le système. Si c'est tout ce que vous avez, vous n'avez vraiment pas beaucoup d'informations pour travailler, surtout s'il y a...
M. Gerry Ritz: L'identificateur est la base de votre système. Tout dépend de ce que vous y inscrivez.
M. Michael Conlon: Tout dépend de la façon dont on saisit l'identificateur et de l'information qu'il nous donne. Si on n'entre que la date de naissance et de décès, alors il n'y aura pas beaucoup de données sur lesquelles se fonder s'il y a quelque chose qui cloche en bout de ligne.
M. Gerry Ritz: Cela peut arriver. Un veau peut mourir.
M. Michael Conlon: Si l'on saisit les données sur l'alimentation, qu'on les met toutes ensemble, puis qu'il y a une erreur, on peut arriver à la repérer et à prendre les mesures qui s'imposent.
M. Gerry Ritz: Merci.
Le président: Monsieur Borotsik, avez-vous d'autres questions?
M. Rick Borotsik: J'ai quelques questions.
Le président: Soyez très bref. Il nous reste un autre intervenant de ce côté-ci.
M. Rick Borotsik: Lorsque l'animal n'est plus, qu'il est rendu à la transformation, à l'abattage, qu'il meurt ou qu'il disparaît, combien de temps les données le concernant restent-elles dans le système?
M. Michael Conlon: Pour l'instant, les données sur l'animal demeureront dans le système jusqu'à ce que nous ayons un mécanisme d'archivage. Nous ne sommes là que depuis...
M. Rick Borotsik: Vous n'avez pas de mécanisme d'archivage. Vous êtes-vous donné pour règle de les conserver sept ans, un an? Si j'ai fait tout le suivi voulu sur mon animal dans le système, que j'y ai entré toutes les données sur l'alimentation et les vaccins, puis qu'il se fait abattre, tout est fini, l'animal n'est plus dans le circuit. Quand les données le concernant disparaissent-elles?
M. Jake Burlet: Il y a des producteurs d'animaux de race. Nous entrons leurs données...
M. Rick Borotsik: Vous avez des informations génétiques.
M. Jake Burlet: Ils conservent des données historiques qui remontent jusqu'à neuf ans. Les utilisateurs conservent ces données, et ils les conservent aussi longtemps qu'ils le désirent.
M. Rick Borotsik: Ils pourraient les conserver indéfiniment s'ils le voulaient.
M. Jake Burlet: Absolument, et nous pouvons leur transmettre des données.
M. Rick Borotsik: M. Ritz faisait sans doute preuve d'ironie lorsqu'il a parlé du registre des armes à feu. Votre système pourrait-il s'intégrer à celui du registre des armes à feu, par exemple? Tant et aussi longtemps que les propriétaires respecteraient le système de l'étiquette à barres, ce ne serait probablement pas très difficile. L'arme pourrait passer d'un propriétaire à l'autre.
Des voix: Oh, oh!
M. Michel Simard: Je ne saurais vous dire.
M. Rick Borotsik: Votre système est très perfectionné, il va permettre de suivre l'animal d'une étape à l'autre. Ce pourrait bien n'être qu'une seule étape. Cela pourrait fonctionner, n'est-ce pas?
M. Michael Conlon: Pour répondre à cette question en partie, je vous dirais que l'une des raisons pour lesquelles nous sommes très heureux de travailler avec Mediagrif pour trouver une solution, c'est que cette entreprise a une véritable expérience pratique de la conception de réseaux électroniques ayant un grand nombre d'utilisateurs. Par exemple, pour la SAQ, elle fait affaire avec des viniculteurs de divers pays européens, des personnes qui ne sont pas très avancées sur le plan technologique et qui n'ont pas nécessairement accès à Internet, mais grâce à son expérience de toutes les difficultés que cela comporte, elle comprend bien comment faire pour concevoir une application et les mécanismes correspondants efficaces.
M. Rick Borotsik: Bref, ce serait possible.
Merci.
Le président: Merci, monsieur Borotsik.
Monsieur Binet, vous une couple de minutes.
M. Gérard Binet (Frontenac—Mégantic, Lib.): Seulement deux minutes?
º (1625)
Le président: Je vais vous en donner plus.
Des voix: Oh, oh!
[Français]
M. Gérard Binet: Au départ, mon domaine était le commerce au détail, et j'ai suivi des cours portant sur les données électroniques. On nous a dit que Wal-Mart avait un des meilleurs systèmes pour ce qui est du détail. Or, dans ce cas, une seule entreprise prend la décision, donc, ça va bien. Cependant, dans le commerce au détail, les plus petites entreprises ont plus de difficulté et certaines ne veulent pas s'impliquer. Il y en a des plus petites et des moyennes, et tout le monde n'est pas intéressé à s'intégrer au système. Le problème devient ainsi plus complexe.
Est-ce que les territoires sont tous prêts à adopter ce système et à s'uniformiser? Parlez-nous aussi de vos concurrents--vous devez bien en avoir--et de la possibilité que vous disiez au gouvernement que votre entreprise sera responsable de tout le suivi se rapportant aux animaux. Vous avez une minute pour répondre.
[Traduction]
M. Jake Burlet: Je vous remercie de cette question.
Pour commencer, je vous recommanderais de ne pas sous-estimer l'ingéniosité des producteurs bovins du Canada et leur aptitude à relever le défi que le marché leur pose. Je ne veux pas diminuer la valeur des producteurs bovins du Canada : ils ont fait preuve d'une capacité d'adaptation et d'un esprit d'entreprise phénoménaux par le passé.
Nous avons déjà fait affaire avec de petits producteurs, des moyens et des grands, qui disposaient de systèmes et d'applications de tailles diverses, et nous nous sommes adaptés à leurs besoins et à leurs désirs pour les aider à tenir des dossiers à assurer une bonne traçabilité. Ils sont unanimes pour dire qu'ils doivent faire partie d'une solution intégrée à la chaîne d'approvisionnement. En bout de ligne, ils veulent faire partie d'un ensemble puissant, plutôt qu'être isolés, et être en mesure défendre ou de commercialiser leur produit. Nous en avons l'expérience.
Comme nous l'avons déjà indiqué, le secteur bovin du Canada souhaite que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership dans ce domaine, parce que ce n'est pas un problème régional. Les exigences réglementaires mises en place pour répondre à la demande du marché seront les mêmes pour tous les producteurs du pays. C'est une belle occasion de mettre à profit des programmes déjà existants, comme celui de l'Agence canadienne d'identification du bétail, et de tabler sur cette technologie déjà disponible pour créer des bases de données répondant aux besoins des producteurs canadiens et de nos partenaires sur le marché. En effet, c'est d'eux dont dépendra la prospérité future de l'industrie bovine canadienne au bout du compte.
[Français]
M. Gérard Binet: J'ai posé une question sur vos concurrents. Or, d'après ce que je comprends, vous demandez au gouvernement de désigner votre compagnie, en l'occurence Viewtrack, comme responsable du système à l'échelle du Canada. Pourtant, il doit bien y avoir des concurrents qui disent vouloir eux aussi le contrat. Est-ce exact?
[Traduction]
M. Michael Conlon: Non, non. Nous avons certainement de la concurrence. Je crois qu'il y a quelques modèles possibles pour créer un système de traçabilité au Canada et en Amérique du Nord—ou même dans le monde. D'abord, le pays pourrait adopter une solution unique, faire une DP et se doter d'une base de données centrale. Toutefois, il y a une alternative qui nous semble plus probable de se concrétiser. Il s'agirait de nous doter d'un ensemble de normes de base quant aux données qui doivent être recueillies et aux vérifications qui doivent être menées. Conformément à ces normes de base, on conviendrait d'un format d'échange de données.
Pour répondre à votre question, je crois qu'un petit détaillant ne peut pas se permettre la même application de pointe que Wal-Mart. Mais s'il existe une norme d'échange de données selon laquelle les données doivent se présenter dans un certain format, elles seront toutes aussi accessibles aux petits détaillants qu'aux grands détaillants qui ont le système complet. Cela fonctionne déjà en Europe, et il n'y a pas plus que deux semaines, une bonne partie de nos concurrents américains se sont rassemblés afin d'établir une norme américaine d'échange de données. Nous surveillons leurs progrès de très près.
Pour ce qui est des différences entre les petits et les grands détaillants, nous avons pour principe de n'exclure aucun maillon de la chaîne d'approvisionnement, comme Jake l'a mentionné. Nous fournirons des services aux petits détaillants qui ne peuvent pas acquérir l'application logistique complète. Il en ira d'ailleurs de même pour le petit producteur bovin.
[Français]
M. Gérard Binet: Vous devez être en train de négocier avec le gouvernement. Vos chances d'arriver à des résultats sont-elles bonnes? Est-ce que vous avez besoin de l'appui du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire? C'est sûr que si vous êtes ici aujourd'hui, c'est qu'il y a une raison. Les chances que cela se réalise dans l'année qui vient sont-elles bonnes?
º (1630)
[Traduction]
M. Jake Burlet: De notre point de vue, il est clair que le Comité de l'agriculture est celui qui comprend le mieux et le plus en profondeur la situation actuelle du Canada, particulièrement en ce qui concerne l'ESB. Nous avons également la conviction que le Comité de l'agriculture ne se concentre pas uniquement sur la crise actuelle, mais qu'il envisage également des plans pour éviter qu'elle se répète dans l'avenir et pour que l'industrie canadienne redevienne un chef de file mondial en matière d'exportation. Vous ne vous limitez pas non plus au contexte du bétail, mais tenez aussi compte des autres produits alimentaires, dont le porc et les cultures céréalières.
De plus, il nous semble évident que le temps est capital. Les producteurs bovins du Canada sont en grande difficulté, et la situation ne s'améliorera pas sous peu, malgré les rumeurs qu'on a entendues hier. Nous ne sommes pas là aujourd'hui pour demander au Comité de l'agriculture de discuter de l'élaboration d'un concept qui satisfera les besoins de l'industrie et du marché. Nous sommes là pour lancer l'idée qu'il existe une solution dès aujourd'hui et discuter des initiatives entreprises au pays qui pourraient servir de projets pilotes pour montrer clairement à tout le milieu agricole que cette technologie est fiable, évolutive, économique, efficace et adaptée à la demande sur le marché.
Le président: Nous allons devoir nous arrêter là.
M. Rick Borotsik: Laissez-moi 30 secondes. C'est important que ce soit consigné au compte rendu.
Ce système ne préviendra pas l'ESB. Il s'agit de traçabilité. Il pourrait y avoir un autre cas d'ESB. Il y a beaucoup de producteurs qui ne font peut-être pas tout ce qu'ils devraient faire, selon vous, et c'est malheureux. Je préférerais de loin qu'ils suivent les règles. Pouvez-vous, s'il vous plaît, me confirmer que ce système ne prévient pas l'ESB. Il retrace le potentiel de maladie.
Merci.
M. Jake Burlet: C'est vrai.
Le président: C'est un bon point.
J'aurais une petite observation à faire. Dans l'exposé que vous nous avez présenté, vous avez parlé de restaurer la crédibilité de l'industrie canadienne du boeuf. Vous affirmez que « si le Canada adoptait dès aujourd'hui la solution de Viewtrak Beeftrak, l'effondrement que l'industrie du boeuf a connu en 2003 ne pourrait pas se reproduire. » Je présume que cela suppose que non seulement le Canada adopte ce système, mais que les Américains l'acceptent. Ce sont nos partenaires commerciaux, et il faut qu'ils reconnaissent au moins la traçabilité et la vérifiabilité que confère ce système. Selon ce que vous dites, si un autre incident survenait, nous pourrions savoir en dix secondes d'où vient l'animal. Cela exclurait d'emblée tout animal n'appartenant pas à la lignée génétique de l'animal malade.
De là à dire que cela ne pourrait pas se reproduire...nous ne pouvons pas nous replier sur nous-mêmes si nous choisissons cette voie. Si les Américains n'en acceptent pas la validité, ce système ne sera bon que pour nous et pour personne d'autre. N'est-ce pas?
M. Jake Burlet: C'est exactement ce que nous proposons à votre comité aujourd'hui : un système qui a été conçu conformément à des normes internationales et qui nous permettra de compiler des données.
Le président: Nous devons travailler en collaboration avec nos partenaires commerciaux, et particulièrement avec les Américains.
M. Jake Burlet: Il faut aussi leur dire que toutes les pièces sont en place.
Nous sommes déjà trois ans en avance sur les États-Unis en matière d'identification...
M. Paul Steckle: C'est exact.
M. Jake Burlet: ...et c'est ce sur quoi nous nous fondons.
Le président: C'est exactement ce sur quoi vous vous fondez.
D'accord, je vous remercie beaucoup, messieurs. Je crois que votre témoignage vient à point, puisque nous étudions toujours le problème de l'ESB.
Tout n'est pas fini aujourd'hui. C'est un processus continu, mais je me réjouis de voir au moins que l'industrie accepte les bonnes technologies, parce que nous vivons dans un monde nouveau.
M. Jake Burlet: Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité de nous avoir permis de témoigner aujourd'hui.
Le président: Je vous remercie infiniment.
Je demanderais maintenant aux personnes qui ne siègent pas à ce comité de quitter la pièce. Nous voulons poursuivre tout de suite à huis clos pour examiner notre rapport.
[La séance se poursuit à huis clos.]