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CHPC Rapport du Comité

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Opinion complémentaire du Bloc Québécois

 Pour nous, il y a une cinématographie canadienne et une cinématographie québécoise, quelle que soit sa langue de création. Il faut donc, au préalable, reconnaître ce fait et tenir compte ensuite des particularités de chacune pour les définir et trouver des solutions appropriées. 1

Nier l’évidence.

Mise en contexte

D’entrée de jeu, le Bloc Québécois tient à remercier toutes les personnes et tous les groupes du Québec et du Canada qui ont témoigné devant le comité. Le dynamisme dont les différents acteurs du milieu cinématographique font preuve porte à croire que l’avenir du cinéma tant au Canada qu’au Québec est voué à de grandes et belles choses.

Si le rapport sur la politique cinématographique canadienne recommande des ajustements que nous considérons, dans l’ensemble, pertinents et nécessaires, il omet de tenir compte de l’existence d’un cinéma québécois tout comme il passe sous silence le rôle du milieu cinématographique comme agent de développement de cette cinématographie particulière.

Il y a un cinéma québécois

Pour le Bloc Québécois, il n’existe pas un marché francophone et un marché anglophone au Canada. Il existe un cinéma québécois et un cinéma canadien. Tout au long des travaux du comité du Patrimoine, le Bloc Québécois a tenté de conscientiser les membres de ce postulat, une évidence pour quiconque connaît le cinéma au Canada et au Québec. Les défis auxquels font face ces deux cinémas sont différents. Si différents qu’il est impossible de développer une seule politique cinématographique.    

«  En date de septembre 2004, le cinéma québécois s’était approprié 21,1% des recettes dans le marché francophone, alors que du côté du Canada anglais, on n’a pu s’approprier un maigre 1,7% du marché anglophone.2  » notait dans son mémoire, l’Office national du film du Canada.

Cette réalité a été soulignée par un très grand nombre d’intervenants lors des audiences tenues par le Comité du patrimoine au cours de la dernière année. Cependant, pour des raisons dépassant notre entendement, le comité a choisi d’ignorer et de taire toute référence au cinéma québécois, qu’on définit comme une part du «  marché francophone  ». Or, des films comme Mambo Italiano, The blue butterfly ou Bon cop, bad cop (qui sortira incessamment) relèvent non pas du marché anglophone mais plutôt du marché québécois. Reconnaître un cinéma québécois imposerait au gouvernement fédéral la reconnaissance de la spécificité de la culture québécoise, ce qu’il refuse.

En matière de cinéma, et j’ajouterai en ce qui nous concerne, de culture, la Conférence canadienne des arts a tout à fait raison d’affirmer que «  Le Québec fait exception.  »

L’Association canadienne des distributeurs et exportateurs de films dont un des cinq chapitres de son mémoire s’intitule «  Le Québec et le Canada anglais  » note qu’«  il existe de grandes disparités entre l’industrie cinématographique québécoise et celle du reste du CanadaLe niveau de succès en terme d’entrées au Québec n’a pas d’équivalent au Canada anglophone. » et plus loin, «  nous suggérons qu’à l’avenir on examine séparément chaque marché et ses besoins3.  » 

Recommandations

Le Bloc Québécois recommande que le gouvernement fédéral et ses différentes agences reconnaissent l’existence du cinéma québécois — cinéma qui est plus qu’un aspect régional du cinéma francophone canadien.

Le Bloc Québécois recommande l’examen séparé des marchés québécois et canadien dans l’établissement d’une politique cinématographique afin que celle-ci corresponde aux différents défis auxquels font face ces marchés.

Le Bloc Québécois recommande que les partenaires fédéraux de l’industrie cinématographique (ONF, Téléfilm, CRTC, CBC) travaillent de concert avec les partenaires québécois tels que la SODEC qui détient une expertise irremplaçable.

Le Bloc Québécois recommande enfin que soit mis en place un fonds du long métrage documentaire séparé du fonds du long métrage afin que ce type de cinéma, jouant un rôle particulier, puisse avoir les ressources nécessaires permettant son développement.

Enfin, le Bloc Québécois réitère sa demande que le Québec ait la maîtrise d’œuvre complète en matière de culture, incluant le cinéma et que les sommes correspondantes à la part du Québec soient gérées par le ministère de la culture du Québec. Nous notons que seule la souveraineté du Québec nous permettra d’atteindre cet objectif.


1Réponses aux questions du Rapport intérimaire sur l'industrie cinématographique par l'Union des Artistes, 15 septembre 2005.
2Notes de présentation au comité du Patrimoine canadien de l’Office national du film, 17 février 2005.
3Mémoire de l’Association canadienne des distributeurs et exportateurs de films, 10 février 2005