La Chambre reprend le débat sur la motion portant qu'une Adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session, telle que modifiée.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de répondre à la question de mon collègue de Lévis—Bellechasse. Lui-même ex-maire d'une municipalité, il a vécu tout le psychodrame des coupures du fédéral au provincial.
Pour répondre directement à la question concernant le programme d'infrastructures, il pourrait effectivement y avoir un tel programme qui puisse faire l'affaire de toutes les communautés, en autant que chacune des municipalités soit éligible. Le problème qu'on a avec la députation libérale, c'est que celle-ci veut encore une fois faire de la politique. Il serait simple d'établir un programme stable qui dure dans le temps pour être capable de régler les problèmes de chacune des municipalités.
Je vous donne l'exemple du dernier programme de 2000. Dans les six semaines suivant l'annonce du programme par le fédéral, 2 200 demandes ont été déposées au Québec seulement, tandis que l'argent disponible ne pouvait répondre qu'à 400 demandes. Dans le cadre de cette entente, la province de Québec était maître d'oeuvre. C'est elle qui soumettait les projets qu'elle retenait, avec des critères qui avaient été négociés par les deux unions municipales au Québec, avec la participation du fédéral. La politique aidant, vous savez ce qui s'est passé. Quand sont arrivées les réponses négatives, les députés libéraux fédéraux disaient aux maires ou aux conseillers municipaux que si c'étaient eux qui avaient géré le programme, les municipalités auraient reçu le financement. Telle était leur réponse. Ils n'ont jamais osé dire que le vrai problème, c'était qu'il manquait d'argent dans le programme.
Il faudrait avoir un programme constant et stable dans le temps, et pas seulement valide pour une année, par exemple en 2000. Il faudrait qu'il soit applicable tous les ans, pour que chacune des communautés puisse voir son projet réalisé un jour.
Pour ce faire, il faudra travailler très fort. Mon collègue de Lévis—Bellechasse est mandaté du même dossier que moi. Nous siégerons ensemble au comité, si un jour on peut en former un. Nous avons un bon ministre d'État responsable de l'Infrastructure et des Collectivités, or, il n'y a pas de comité. Nous ne savons pas à quel comité nous nous rattacherons. Encore une fois, c'est la logique libérale: on fait un beau pacte fiscal pour le monde municipal, mais il n'existe pas de ministère auquel se rattacher et nous ne savons pas encore où nous irons.
Quoi qu'il en soit, une chose est sûre, c'est que nous allons défendre chacune des communautés du Québec, qu'elle soit petite, moyenne ou grande. Nous voulons que tous les Québécois et Québécoises puissent bénéficier d'un programme d'infrastructures pour toutes les communautés du Québec.
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Monsieur le Président, je représente la circonscription du nord de l'Ontario appelée Algoma—Manitoulin—Kapuskasing. C'est une grande circonscription rurale qui s'étend sur 110 000 kilomètres carrés. Elle a une superficie supérieure à n'importe lequel des pays d'Europe, y compris la France. C'est une circonscription très diversifiée. Elle a une très forte présence francophone, surtout dans le couloir de la route 11 dans la partie nord de la circonscription, qui comprend des collectivités comme Kapuskasing, Hearst, Fauquier, Moonbeam, Smooth Rock Falls, Mattice, Opasatika, la réserve indienne du lac Constance et Val Rita.
Ce sont des collectivités auxquelles je souhaite la bienvenue dans la circonscription. À la suite du remaniement de la carte électorale, j'ai obtenu plus de 20 000 nouveaux électeurs établis dans le secteur de la route 11. Je suis très heureux d'être ici pour les représenter et d'avoir leur appui. Je remercie non seulement les électeurs du secteur de la route 11, mais ceux de toute la circonscription qui m'ont toujours fait confiance. Je peux leur garantir que je continuerai de travailler fort en leur nom et que je continuerai de visiter les plus de 50 collectivités de ma circonscription, y compris plus de 20 collectivités autochtones. Je ne peux imaginer de plus grand honneur que d'être un député dans la meilleure démocratie du monde et dans le meilleur pays du monde.
N'empêche que cela exige beaucoup d'efforts. Je suis fier d'avoir été membre d'un gouvernement qui, au cours des 11 dernières années environ, a gouverné si bien notre pays, comme les statistiques le prouvent.
Permettez-moi de prendre quelques instants ici aujourd'hui pour mettre en lumière certaines des caractéristiques de notre récent discours du Trône, qui reprend ce qui est pour moi le message essentiel du gouvernement depuis 1993, lorsque nous avons été élus pour la première fois. Ce message, c'est que nous abordons de façon équilibrée la gouvernance du pays. Nous ne sommes pas esclaves de la dette. Cependant, nous avons redressé les finances publiques. Nous avons eu sept excédents d'affilée et grâce à ces excédents, nous avons été en mesure de rembourser plus de 60 milliards de dollars sur notre dette nationale. Il nous reste bien du chemin à faire et je ne suis pas de ceux qui croient que nous devrions rembourser la dette trop rapidement au point de causer des difficultés dans d'autres domaines. Le gouvernement a adopté une approche très intelligente et réfléchie pour ce qui est du remboursement de la dette, tout en débloquant de l'argent, grâce à nos excédents, pour de grands investissements dans nos programmes sociaux, notamment le plus important, notre système de soins de santé.
Avant que je n'en dise trop sur les soins de santé, comme les députés d'en face ont oublié et qu'il faut le rappeler aux Canadiens, c'est l'actuel gouvernement qui, il y a environ cinq ou six ans, a rétabli la stabilité du Régime de pensions du Canada. Le Canada est la première, peut-être la seule, nation industrialisée dont le régime national de pensions est assuré. Il est important de rappeler aux Canadiens qu'ils n'ont pas à s'inquiéter. Le Régime de pensions du Canada sera encore là lorsqu'ils prendront leur retraite. Le RPC est en bonne santé sur le plan actuariel et il est bien géré, parce que le gouvernement a pris des mesures à cet égard, il y a quelques années.
Le Canada est reconnu à l'échelle mondiale pour son filet de sécurité sociale. Outre la paix, la tranquillité et la sécurité que le Canada peut offrir de même que ses paysages, ses arbres et ses cours d'eau grandioses, pourquoi les gens veulent-ils venir chez nous? Le Canada peut également offrir un système de gouvernance, une forme de gestion communautaire, que ce soit à l'échelle nationale, provinciale ou locale, qui en définitive, accorde la priorité aux gens. Oui, il y a parfois des erreurs et des faux pas, mais il n'en demeure pas moins que nous avons élaboré un système de gouvernance qui accorde la première place aux citoyens.
Au cours des onze dernières années, le gouvernement s'est taillé la réputation d'accorder la priorité aux Canadiens. Il a fait de son mieux pour montrer aux citoyens qu'il tient compte de leurs priorités, non seulement en équilibrant le budget, mais également en faisant des investissements considérables au titre de la santé. Au cours de la dernière campagne électorale, les soins de santé ont été la grande priorité. Lorsque le gouvernement a compris qu'une approche équilibrée était l'élément le plus important pour gouverner le Canada, la question des soins de santé s'est révélée la plus pressante par la suite.
Au cours de la campagne, j'ai parcouru 11 000 kilomètres et c'est ce que j 'ai entendu répéter à maintes et maintes reprises, à l'instar de mes collègues de la Chambre, comme vous-même, monsieur le Président, dans votre vaste circonscription de la Colombie-Britannique. Nous avons voyagé de nuit, à l'heure du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner pour avoir le temps de rencontrer les gens et pour accomplir tout ce qu'il faut normalement accomplir en campagne électorale.
Pendant mes déplacements dans ma circonscription, mes électeurs me rappelaient chaque jour à quel point les soins de santé sont importants pour eux. Ils s'inquiètent des trois heures de voiture pour se rendre à l'hôpital, des longues périodes d'attente... Pourront-ils consulter un spécialiste? Devront-ils retourner chez eux et revenir un autre jour? Ils voulaient savoir ce qui adviendra des personnes malades qui habitent loin des centres hospitaliers. Ils voulaient savoir ce qui adviendra d'eux lorsqu'ils vieilliront. Certaines personnes souhaitent demeurer à la maison et éviter de se retrouver dans un centre d'accueil plus tôt que nécessaire.
Les Canadiens ont beaucoup de préoccupations à propos des soins de santé, malgré le fait que notre système soit parmi les meilleurs, sinon le meilleur au monde grâce à son universalité, sa transférabilité et son financement public. Ce système a permis au premier ministre de réunir ses homologues des provinces et territoires en septembre dernier pour forger un accord, même si certaines mesures ont été acceptées avec difficulté par des premiers ministres. Le fait que le premier ministre puisse prendre place à la table, parfois en public et parfois en privé, pour forger un accord qui, en bout de ligne, améliorera notre système, témoigne du genre de pays dans lequel nous vivons.
Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui se veut le reflet de l'approche équilibrée que les Canadiens adoptent non seulement dans leurs propres vies mais aussi dans leurs façons de concevoir leurs communautés, leurs quartiers, leurs régions et le pays dans son ensemble.
Une gouvernance équilibrée comprend, au-delà des soins de santé, bon nombre de facettes importantes de notre nation. Il faut à la fois aider nos enfants, que ce soit sous forme d'éducation de la petite enfance, d'initiatives sur la santé ou de mesures de soutien des fournisseurs de soins qui, pour une raison ou une autre, doivent demeurer à la maison pour s'occuper d'un enfant malade ou d'un parent âgé qui a besoin de leur aide.
Nous avons déjà pris des mesures par le passé, mais, dans le discours du Trône, nous avons encore relevé la barre. Nous accorderons un soutien accru à la petite enfance et aiderons ceux qui doivent s'occuper de membres de leur famille qui sont malades. Le gouvernement a non seulement tenu compte des besoins des personnes et de leur famille, des jeunes et des personnes âgées en proposant de très importantes réductions d'impôt par les années passées, mais aussi veillé sur nos collectivités dans leur ensemble.
C'est le gouvernement actuel qui, en 1995, répondant à la Fédération canadienne des municipalités, a lancé le premier programme fédéral-provincial-territorial d'infrastructure. Dans ma circonscription, j'ai plus de 50 villes et localités reconnaissantes des investissements fédéraux qui ont été faits chez elles, et elles savent que, dans le cadre d'un nouveau pacte, nous allons proposer un financement important et stable pour de longues années à venir.
Ce financement donnera aux maires, aux préfets et aux chefs des premières nations la confiance dont ils ont besoin, comme dirigeants locaux, pour élaborer des plans importants en vue d'améliorer les routes, les réseaux de distribution d'eau et de collecte des égouts et les installations communautaires pour assurer un bel avenir à leur collectivité.
Il me serait facile de continuer pendant une heure ou deux encore, mais je vais conclure en remerciant mes électeurs. Je souhaite à tous les députés un automne magnifique et bonne chance dans leurs voyages entre Ottawa et leur circonscription.
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Monsieur le Président, nous sommes heureux que le secrétaire parlementaire soit des nôtres. Il a soulevé un excellent point. Il y a des gens qui seraient prêts à nous critiquer, bêtement à mon avis, pour avoir un excédent budgétaire. Cet excédent nous a permis non seulement de rembourser la dette, mais également d'épargner chaque année de l'argent en frais d'intérêt que nous pouvons réinvestir dans notre filet de sécurité sociale et dans le développement économique.
En quittant la Chambre, j'irai rejoindre mes collègues du caucus du nord de l'Ontario pour assister à notre rencontre hebdomadaire au cours de laquelle nous discuterons des défis qui se présentent à nous et de l'importance de la diversification dans notre région qui est différente des autres régions canadiennes où nous avons vu nos jeunes nous quitter pour aller faire des études sans toujours pouvoir revenir rapidement.
Un grand nombre de choses très intéressantes se sont produites dans le nord de l'Ontario. Je parlerai de Sudbury, qui est la circonscription voisine de la mienne. Elle est devenue un chef de file à l'échelle internationale dans le domaine de la recherche en technologie minière. Je vous exhorte à vous informer de ce qui se passe à Sudbury parce que c'est extraordinaire.
Dans ma propre circonscription, la vingtaine de premières nations que je représente jouissent d'un leadership extraordinaire. Nos programmes devraient reconnaître et respecter le leadership qu'exercent les chefs de nos premières nations. J'ai reçu aujourd'hui la visite d'une délégation, composée du chef de Zhiibaahaasing de l'île Manitoulin et du chef Franklin Paibomsai de la première nation de Whitefish River, deux personnes qui s'intéressent au plus haut point à la santé de leurs collectivités, à la capacité de leurs collectivités d'envoyer leurs jeunes suivre des études post-secondaires, et ainsi de suite.
En fait, le gouvernement a indiqué du mieux qu'il le pouvait qu'il se préoccupe des Canadiens et des collectivités canadiennes. En bout de ligne, ce n'est pas aux fonctionnaires de Toronto ou d'Ottawa, ni à moi non plus d'ailleurs, de dire à nos collectivités ce qu'elles doivent faire pour diversifier leur économie. Toutefois, comme mes collègues l'ont souligné, il est important que le gouvernement du Canada appuie nos dirigeants locaux et reconnaisse les idées qui viennent de nos collectivités.
Des collectivités fortes mettent cette force à profit. Des collectivités prospères engendrent d'autres réussites, non seulement pour elles-mêmes, mais pour leur région. Nous avons besoin d'un gouvernement comme le nôtre. Nous avons besoin d'un gouvernement qui croit en ses collectivités et qui est prêt, comme nous nous sommes engagés à le faire au cours de la campagne électorale, à réinvestir 2 milliards de dollars supplémentaires dans le développement économique. Je sais que grâce à Fednor, ma région du nord de l'Ontario continuera de travailler très fort pour garantir que la diversification et la satisfaction des besoins au niveau local constituent la principale priorité.
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Monsieur le Président, c'est avec grand intérêt que j'ai écouté ces derniers jours ce que les députés avaient à dire. L'un des aspects intéressants d'un discours du Trône, c'est qu'il s'agit essentiellement d'une esquisse des intentions du gouvernement, qui donne l'occasion à toutes sortes de personnes de se faire valoir. Voilà qui me semble fort utile.
J'aimerais aborder deux aspects, l'un brièvement, l'autre plus longuement. Le premier a trait à la place de la science dans le discours du Trône. De nombreux députés ont parlé de l'importance de la recherche-développement et du fait que depuis que nous connaissons l'équilibre budgétaire, le gouvernement fédéral avait affecté environ 13 milliards de dollars à ce chapitre. Il ne l'a fait ni par souci de bienfaisance, ni par opportunisme. Certains députés, en effet, accusent souvent le gouvernement d'opportunisme à cet égard. Treize milliards de dollars, ce n'est pas rien, mais ce n'est pas avec ce genre de dépense que l'on va chercher des votes. Les montants que le gouvernement affecte à la recherche-développement constituent un investissement à long terme. Nous n'en voyons les résultats que sur une longue période.
Pourtant, si nous n'investissons pas cette année, rien ne se passera dans cinq ou six ans. Je voudrais mentionner deux initiatives, sans m'attarder sur les montants d'argent qui y correspondent.
J'aimerais tout d'abord applaudir le renforcement du Bureau du Conseiller en sciences. Comme nous le savons tous, le gouvernement fédéral est une très grande organisation, passablement lourde également, diraient mes vis-à-vis, de par sa nature même.
Contrairement à un gouvernement provincial ou municipal dont les actions sont passablement ciblées, le gouvernement fédéral exerce une vaste gamme d'activités et c'est en raison de cela justement qu'il effectue un travail remarquable en recherche et en science et que pratiquement tous les ministères fédéraux ont des activités de recherche.
De nombreux ministères fédéraux n'ont pas une capacité autonome de recherche mais financent des recherches dans des domaines particuliers. Je mentionnerai le ministère de la Santé à titre d'exemple. Ce ministère emploie des chercheurs qui font de l'excellent travail et finance, par le truchement des Instituts de recherche en santé du Canada, des recherches portant sur tous les aspects de la santé partout au pays: dans les collèges, les universités, les instituts, etc.
Je ne veux pas répéter sans cesse les mêmes exemples mais on entend rarement les députés parler des diverses recherches qui se font au ministère de la Défense nationale, qui est, par ailleurs, souvent cité ici. Je sais, par exemple, qu'on y effectue des recherches sur la neige, sur son aptitude à la circulation et sur le mouvement des véhicules dans la neige. Par ailleurs, le ministère finance la recherche.
Il est important pour le gouvernement fédéral de pouvoir faire de la recherche et, à cette fin, il est essentiel de créer le poste de conseiller en sciences, dont le premier titulaire est M. Arthur Carty, ancien chef du Conseil national de recherche.
Cette idée figure plusieurs fois dans le discours du Trône. Je crois comprendre que les fonds ont été débloqués. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce bureau coordonnerait toute la recherche au sein du gouvernement fédéral, mais il en serait le noeud central. Il permettrait aux divers ministères, qui ont tendance à être isolés les uns des autres, de collaborer davantage dans le domaine des sciences. Il collaborerait aussi avec les provinces et le secteur privé. Je pense que c'est extrêmement important. Cette annonce ne m'a pas surpris. Je savais qu'elle serait faite dans le discours du Trône, et j'en suis heureux.
Dans son discours du Trône, le gouvernement a aussi pris un engagement concernant les Académies canadiennes des sciences. Des milliers de personnes viennent probablement d'éteindre leur téléviseur, je le sens, parce que personne ne s'intéresse aux Académies canadiennes des sciences. De quoi s'agit-il? Que font-elles, d'ailleurs? Pour l'instant, rien, elles ne sont qu'à l'état de projet.
Tous les pays développés ont une sorte d'académie des sciences. Les États-Unis en ont une. La Russie et la France aussi. Toutes sont différentes, mais je me servirai du modèle américain comme exemple.
L'académie des sciences est un lieu où sont regroupées toutes les sciences. C'est là que sont réunis les meilleurs et les plus brillants. C'est une de ses fonctions. Elle finance la recherche dans tous les différents domaines. Les chercheurs des divers domaines scientifiques discutent ensemble. Aux États-Unis, c'est là que se retrouvent les penseurs et les chercheurs. En outre, l'académie constitue une ressource pour le gouvernement des États-Unis. Je vais vous donner un exemple, qui s'est produit toutefois il y a un certain temps.
Le revêtement des principales autoroutes inter-États faisait problème. Les routes, comme chacun sait, coûtent très cher. Il s'est avéré que, pendant un certain temps, le matériau utilisé pour le revêtement des autoroutes n'était pas suffisamment résistant, et le problème a pris des proportions épidémiques. Dans certains États, on a découvert que l'état des routes laissait à désirer.
Le gouvernement fédéral de l'époque a demandé à l'académie des sciences d'étudier la question. Cette dernière a dit qu'elle formerait une équipe qui serait chargée d'examiner la question, d'envoyer des gens sur le terrain et de produire un rapport. Elle a accepté de faire ce travail moyennant rémunération. Le gouvernement fédéral a payé cet organisme tout à fait indépendant, qui n'est pas un organisme fédéral, pour réaliser cette étude.
L'académie a fait appel non seulement aux meilleurs scientifiques et ingénieurs américains, mais encore aux meilleurs scientifiques et ingénieurs du monde entier. Tous ces gens-là ont conjugué leurs efforts, réalisé l'étude, déterminé quel était le problème et proposé la meilleure solution possible au gouvernement fédéral de l'époque, et le problème a été réglé. Soit dit en passant, tout cela a coûté très cher. C'est un exemple.
Avec la proposition qui est faite dans le discours du Trône, comme le conseiller scientifique dont j'ai parlé, j'estime que nous nous approchons du sommet d'une pyramide de choses qui ont été faites-- j'ai parlé des 13 milliards de dollars avant--depuis six ou sept ans pour la R et D au Canada. La création d'une académie des sciences canadienne indépendante est une mesure que nous pouvons prendre maintenant et que nous n'aurions pu prendre il y a sept ou huit ans lorsque nos capacités de recherche étaient moins développées au Canada.
L'objectif du gouvernement est d'appliquer diverses mesures pour que le Canada puisse se hisser parmi les cinq premiers pays au monde. Je dois admettre que je suis devenu un tantinet cynique, alors j'imagine que ça signifie que nous serons les cinquièmes. Nous ne serons pas les quatrièmes. D'ici 2010, nous serons les cinquièmes en recherche et développement.
L'objectif du gouvernement, qu'il poursuit depuis deux ou trois ans, est tout à fait sérieux. Notre productivité dépend de plus en plus de notre capacité de demeurer à l'avant-garde de la recherche et du développement dans divers domaines. Ces deux petites choses, qui sont en fait loin d'être petites en termes d'importance, mais qui le sont sur le plan financier, comparativement à d'autres visées du discours du Trône, sont en train de nous rapprocher du rang que nous convoitons.
J'ai mentionné l'année 2010. Toutefois, dans divers domaines scientifiques, nous sommes déjà parmi les cinq premiers. En génétique et en astronomie, par exemple. Et cette année, je viens de voir les statistiques dernièrement, nous sommes au premier rang du G-7 pour ce qui est du financement public de la recherche et du développement. C'est remarquable.
Je n'en ai pas entendu parler au cours de la campagne électorale, mais c'est une réussite qui est d'ores et déjà acquise. Nous sommes passés de l'avant-dernière place à la première dans le financement public de la recherche et du développement. Comme je l'ai mentionné, grâce à cet effort, nous verrons dans les années à venir notre niveau de vie et notre qualité de vie s'améliorer.
J'apprécie votre patience au cours de mon intervention. Je vous félicite, monsieur le Président, pour votre nomination. Vous paraissez très bien dans votre fauteuil.
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Monsieur le Président, il est intéressant que, dès le début de l'intervention de ma collègue, j'ai pu deviner l'objet de sa question, soit l'obligation imposée à un institut ou projet déterminé financé par le gouvernement fédéral de rendre des comptes au Parlement.
En ce qui concerne d'abord l'Académie canadienne des sciences, j'estime que son financement devrait être totalement transparent. Quelles que soient ses sources de revenus, et j'espère que celles-ci sont nombreuses, elles doivent être clairement rendues publiques. Qu'il s'agisse de fonds provenant du secteur privé, d'un gouvernement provincial ou d'une fondation quelconque, j'espère que ce sera rendu public.
Je ne demanderais pas à l'Académie canadienne des sciences de rendre d'autres comptes que ceux-là au Parlement. Elle doit d'abord se consacrer à la science et procurer, en tant qu'organisme indépendant, des services aux gouvernements en place, pas seulement au gouvernement fédéral, mais également aux gouvernements provinciaux ou municipaux.
C'est à dessein que j'ai décrit, en exemple, un certain projet financé par les États-Unis et dirigé par le gouvernement fédéral. Dans ce cas, l'argent provenait de cette source, mais l'académie n'a pas eu à produire un rapport favorable pour obtenir du financement par la suite.
Je dois dire à la députée que, bien que je comprenne l'importance de rendre des comptes au Parlement pour toutes sortes de choses, il est extrêmement important, dans ce domaine, qu'un organisme soit indépendant.
Dans les autres cas, et elle en a donné un exemple, je serais le dernier à dire que tout est parfait dans le système fédéral. J'ai parlé de 13 milliards de dollars. Elle doit savoir que la Fondation canadienne pour l'innovation , à elle seule, a réussi à renforcer l'infrastructure de la recherche au Canada, à tel point que la fuite des cerveaux, dont nous avions l'habitude d'évoquer, particulièrement pour les projets scientifiques d'envergure qui exigent de l'équipement, a été inversée et que les cerveaux reviennent chez nous.
Les Instituts de recherche en santé du Canada, qui, comme ma collègue le sait, ont remplacé le Conseil de recherches médicales, sont maintenant au nombre de 13. À titre d'exemple, l'Institut national du cancer du Canada fait de la recherche sur le cancer et se livre à d'excellents travaux scientifiques en collaboration avec les associations du cancer de toutes nos circonscriptions, tout en restant en contact avec le public. Au cours des quatre ou cinq dernières années, son financement a presque triplé. Autrement dit, l'argent consacré à la recherche médicale est presque trois fois plus abondant.
Elle a parlé des organismes subventionnaires. Ceux-ci rendent régulièrement des comptes à la Chambre. Leur financement a plus que doublé, et j'espère qu'il doublera à nouveau. Et je fais abstraction des bourses et de diverses autres réalisations du gouvernement fédéral.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre part pour la première fois aujourd'hui aux débats de la Chambre, bien que j'aie eu la possibilité de participer la semaine dernière au débat sur l'ESB en comité plénier.
Ma circonscription, Haliburton—Kawartha Lakes—Brock, est une circonscription rurale du centre de l'Ontario. Sa partie septentrionale fait partie du bouclier canadien, que les habitants de la région de Toronto considèrent comme le pays de chalets. La partie méridionale de ma circonscription, où habitent la grande majorité de mes électeurs, a une vocation agricole.
Ma circonscription comprend également le comté de Brock, qui fait partie de la région de Durham. Une partie de ma circonscription s'étend jusqu'à l'intérieur des limites du Grand Toronto ainsi que dans certaines parties très étendues du comté de Peterborough, au point d'entourer pratiquement la ville de Peterborough. Ma circonscription est en fait parmi les rares à compter trois indicatifs régionaux: 905, 705 et 613.
J'apprécie évidemment l'appui de mes électeurs au moment des élections du 28 juin. Le ciel est à nouveau bleu, comme je l'ai entendu dire tant de fois cet été. Ma circonscription est aussi le lieu d'origine de Leslie Frost, qui a été premier ministre de l'Ontario pendant de nombreuses années. Il y a toute tradition de politiciens conservateurs dans ma circonscription.
En participant à la campagne électorale, le printemps dernier, j'ai défini une demie-douzaine de priorités personnelles, des initiatives que je veux prendre en tant que député.
Ma première priorité est de protéger les fermes familiales. Tous ceux qui viennent de circonscriptions rurales reconnaissent l'impact énorme de la crise de l'ESB sur beaucoup d'autres collectivités rurales. Un grand nombre d'entre nous ont été très déçus de la réaction du gouvernement au cours des 18 derniers mois.
À mon avis, plutôt que de traiter l'ESB comme un dossier à gérer, la Chambre et le gouvernement devraient avoir déclaré une urgence nationale depuis longtemps. La gestion de ce dossier aurait alors été transférée du bureau du ministre à la table du Cabinet, où le premier ministre lui-même aurait joué un rôle déterminant en s'occupant personnellement de la situation.
Ma deuxième priorité est d'attirer de nouveaux emplois dans ma circonscription rurale. Cela est aussi un refrain populaire. J'ai écouté avec intérêt mon collègue du nord de l'Ontario lorsqu'il a parlé de certains des défis particuliers du nord. J'aimerais lui rappeler, ainsi qu'à tous les députés, que beaucoup des problèmes qui caractérisent le nord de l'Ontario existent également dans l'Ontario rural du sud.
Dans ma circonscription, l'amélioration de la connectivité, l'élargissement de l'accès à Internet à large bande, est une priorité de première importance. J'ai commencé à m'en occuper. J'ai pris la parole la semaine dernière pour faire une déclaration de remerciement au ministre de l'Agriculture qui a uni ses efforts aux miens pour trouver du financement pour un programme qui existe dans notre partie de la province.
Mon troisième centre d'intérêt concerne le renforcement des soins de santé en zone rurale. Cela a été assez facile pour moi de mettre l'accent sur celui-ci dans ma circonscription. Essayer de recruter davantage de médecins dans de petites collectivités est sans aucun doute la priorité dans ce domaine. Il existe plusieurs équipes de recrutement de médecins. Bien que les soins de santé appartiennent à un champ de compétence provinciale, il est certain que le gouvernement fédéral peut faire davantage pour accroître l'offre de médecins au Canada, particulièrement de ceux qui viennent de l'étranger.
Ma quatrième priorité consiste à élargir les services aux personnes âgées. Je crois comprendre que ma circonscription a le deuxième pourcentage le plus élevé d'aînés de toutes les circonscriptions au Canada, venant seulement après Victoria sur la côte ouest. Nous avons beaucoup de personnes âgées pour deux raisons.
Tout d'abord, je viens d'une région magnifique. Beaucoup de gens qui possèdent des chalets depuis des années à Haliburton ont décidé de s'y installer à la retraite. La deuxième raison pour laquelle nous avons un pourcentage aussi élevé d'aînés, c'est que beaucoup de nos jeunes ont dû quitter la région. Il n'y a pas dans ces collectivités rurales les emplois et les débouchés qu'on trouve dans les villes. J'aimerais en reparler ultérieurement. J'aimerais pouvoir dire que nous ne sommes plus au deuxième rang quant au pourcentage de personnes âgées parce que nous avons rapatrié un grand nombre de nos jeunes.
Ma cinquième priorité concerne l'amélioration de l'accès au logement. C'est une question qui se pose dans les collectivités, grandes et petites, d'un bout à l'autre du Canada. Plus tôt aujourd'hui, on a fait allusion à l'absence d'un parc suffisant de logements chez les Premières nations. Dans de nombreuses autres petites collectivités, cela pose aussi un problème. J'ai de nombreuses idées dans ce domaine que j'espère avoir l'occasion de présenter aux députés à la Chambre au cours des mois et des années à venir.
Enfin, il faut accorder une priorité aux enfants. En tant que père de deux enfants de moins de deux ans, je m'intéresse personnellement à cette question. Je siège au Comité du développement des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. J'espère que, par l'entremise de ce comité, je pourrai participer aux discussions et faire des recommandations positives pour améliorer les programmes et les services destinés aux jeunes familles et à leurs enfants.
Une deuxième initiative que j'ai lancée dans ce domaine s'appelle l'expérience de la capitale. La semaine prochaine, j'amènerai deux élèves de chacune de sept écoles secondaires de ma circonscription à Ottawa pour trois jours, afin qu'ils se renseignent sur les possibilités de faire carrière dans la vie publique.
Je crois que beaucoup d'adolescents des collectivités rurales ne sont pas au courant de quelques-unes des différentes possibilités de carrière dans la vie publique. Par conséquent, nous rendrons visite à des chercheurs à la Ferme expérimentale. Nous serons accueillis par l'ambassadeur de l'Arabie saoudite. Nous viendrons à la Chambre mardi pour qu'ils assistent à la période des questions.
J'exhorte tous mes collègues à bien se conduire ce jour-là, car je leur ai dit que cet endroit est empreint de respect et qu'on y discute d'affaires sérieuses concernant le Canada. J'espère que tous les députés suivront ce conseil et éviteront toute conduite antiparlementaire ce jour-là.
Ce soir, j'ai l'occasion de parler plus précisément du discours du Trône. Pour la première fois, et c'est un moment historique, on a apporté une modification de fond à ce discours. J'ai été quelque peu déçu de voir que le gouvernement, dans ce Parlement minoritaire, n'ait pas fait plus d'efforts pour consulter les partis d'opposition avant la présentation du discours du Trône.
Comme la Chambre le sait, il incombe au premier ministre de montrer qu'il a l'appui de la Chambre et qu'il a une majorité suffisante dans cet endroit. Avec 135 sièges, le parti au pouvoir ne peut y arriver seul. Le premier ministre aurait dû déployer plus d'efforts pour consulter les partis d'opposition avant de présenter le discours du Trône la semaine dernière.
C'est aussi la raison pour laquelle j'étais fier du chef de mon parti lorsqu'il a présenté des amendements au discours. Comme il l'a très clairement dit, nous souhaitions étoffer le discours du Trône, qui est vague. Il y a quelques minutes, un député parlait du discours du Trône comme d'un plan d'action. Les plans d'action que j'ai vus sont plus précis et apportent plus de précisions sur leur contenu. Le discours du Trône m'apparaît davantage comme une esquisse. Nous avons réussi, depuis dix jours, à rendre le contenu du discours du Trône plus précis et à l'améliorer dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Je vais parler brièvement des divers amendements proposés.
Premièrement, il est scandaleux que les primes d'assurance-emploi soient tellement élevées qu'elles engendrent un important excédent. Il s'agit, en somme, d'une taxe qui supprime les emplois et le premier ministre, lorsqu'il était ministre des Finances, ne s'est pas attaqué à ce problème. Il a pourtant souvent répété que les impôts sont un obstacle à l'emploi. Il est plus que temps d'équilibrer les revenus et les dépenses de la caisse d'assurance-emploi.
Deuxièmement, en ce qui concerne la réduction du fardeau fiscal des Canadiens à faible revenu, je pense que nous reconnaissons tous les difficultés auxquelles ces derniers ont été et continuent d'être confrontés. C'est un pas dans la bonne direction.
Troisièmement, l'instauration d'un mécanisme de prévisions budgétaires indépendant constitue aussi un pas dans la bonne direction. Je refuse de croire que, depuis dix ans, le gouvernement se soit trompé en ce qui a trait aux projections de revenus et de dépenses. Je ne souscris pas à la théorie des coups ratés. Si vous m'aviez déjà vu jouer au golf, monsieur le Président, vous sauriez que je suis un spécialiste en la matière. Dans ce cas-ci, il n'y a aucune ressemblance avec un coup raté. En fait, je pense qu'il s'agissait d'un geste stratégique et délibéré de la part du gouvernement. J'espère qu'il rectifiera le tir.
Le quatrième élément porte sur l'examen du système électoral. Je suis un ancien réformiste, et l'une des raisons pour lesquelles j'ai joint les rangs du Parti réformiste, en 1990, c'était pour remédier au déficit démocratique à la Chambre des communes. Quelqu'un a déjà dit que j'étais amateur de musique country avant qu'elle ne soit à la mode. Je parlais déjà de déficit démocratique et des changements à apporter il y a déjà plus de dix ans.
Enfin, un vote sur le projet de défense antimissile contribuerait aussi à remédier au déficit démocratique.
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Monsieur le Président, je pense que c'est la première fois que j'interviens depuis que vous occupez la présidence, j'en profite donc pour vous féliciter de votre nomination.
Je félicite également le député de Haliburton—Kawartha Lakes—Brock de sa première intervention à la Chambre des communes, que j'ai trouvée fort réussie. J'ai fait ma première intervention à la Chambre il y a de nombreuses années, mais je ne pense pas avoir été aussi à l'aise et, de toute évidence, aussi calme que le semblait mon collègue. Son aisance est peut-être attribuable à sa longue association au processus politique. Cela a certainement fait la différence.
J'ai éprouvé un peu de difficulté à formuler une réponse au discours du Trône parce qu'il ne comporte pas beaucoup de matière. Je crois que nous nous attendions tous à davantage de contenu, ne serait-ce que parce qu'il y a eu des élections. Environ cinq mois plus tôt, il y avait eu un discours du Trône. En bref, cette même administration a présenté deux discours du Trône dans un très court intervalle.
J'ai noté ce que beaucoup de mes collègues ont noté. À mon avis, ce discours est une coquille vide. Il aurait pu contenir tant d'éléments mais n'en a offerts que fort peu. Le plus étonnant dans tout cela, c'est que nous sommes face à un nouveau scénario puisque nous avons un gouvernement minoritaire. Trois partis d'opposition s'attendaient à être consultés par le gouvernement, pour établir certaines des priorités, mais cette consultation n'a tout simplement pas eu lieu. C'est vraiment déformer la vérité de dire qu'il y a eu consultation, même à un degré minime, parce qu'en fait il n'y en a tout simplement pas eu. Cette situation a amené l'opposition à présenter des amendements et a entraîné ce que les médias ont décrit comme une crise potentielle, ce qui n'était pas, je le signale, le but de l'opposition. Quoi qu'il en soit, la série d'amendements présentée a donné davantage de substance au discours du Trône qui, au départ, en était dénué.
Il est important que les Canadiens comprennent la signification de tout cela. En début de législature, nous avons été confrontés à un gouvernement habitué à une situation majoritaire et qui a soudainement tenté d'utiliser sa bonne vieille méthode en déclarant que ces amendements feraient l'objet d'une motion de censure. Le sort du gouvernement reposait alors soit sur l'appui au gouvernement, soit sur le rejet des amendements.
Devinez la suite? Quatre heures plus tard le gouvernement était en train de négocier. Ce qui explique que cette assemblée a maintenant un cachet bien différent. C'est certes productif. Toutefois le gouvernement semble encore dépourvu d'orientation sauf lorsqu'il agit à son corps défendant, et c'est ce qu'il y a d'honteux
Les amendements au discours du Trône, qui ont été adoptés, reçoivent de façon générale l'appui de la population canadienne et de tous les partis d'opposition. Nous savons maintenant que c'est également le cas du Parti libéral parce qu'il s'est prononcé en faveur de l'amendement. Nous ne comprenons pas pourquoi le discours du Trône ne fait aucunement mention de ces questions. Ce discours du Trône n'avait aucune substance.
Il est important que je parle pendant une minute seulement de ma circonscription. Elle englobe la partie nord de l'île de Vancouver ainsi que la côte continentale depuis Desolation Sound jusqu'à Rivers Inlet. Ma circonscription abrite essentiellement près de la moitié de la côte de la Colombie-Britannique sous toutes ses configurations. On a soulevé dans ma circonscription de nombreuses questions qui touchent le milieu marin.
Nous disposons d'un important secteur des ressources. Il s'agit d'une région pittoresque où il fait bon vivre. Le tourisme et l'hébergement pour retraités constituent également des secteurs d'importance et l'économie de la région est très diversifiée.
L'image du gouvernement fédéral n'est pas si manifeste sur la côte ouest et lorsqu'elle l'est, c'est trop souvent parce que les décisions prises sont contraires aux voeux des gens. On ne compte plus les exemples de ce genre de cas.
Habituellement, les décisions sont prises par la Garde côtière ou le ministère des Pêches et des Océans, ce qui revient au même, ou plus récemment par l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Le gouvernement fédéral intervient, comme ailleurs dans le reste du pays, dans des différends commerciaux, le bois d'oeuvre notamment.
Nous avons beaucoup de difficulté à sensibiliser le gouvernement centralisé de ce pays, la bureaucratie centralisée et même la bureaucratie régionale de la Colombie-Britannique aux répercussions de leurs actions, particulièrement lorsqu'elles sont négatives, sur nos collectivités.
Il y a quelques questions prioritaires, dont nos programmes de mise en valeur du saumon. Il faut les maintenir. Il y a aussi la question des phares. C'est un test révélateur. Si le gouvernement n'appuie pas le maintien des phares, c'est qu'il ne se soucie pas de la zone côtière rurale de la Colombie-Britannique. C'est bien simple. Il fait tout son possible pour faire comprendre qu'il ne s'en préoccupe pas.
Comme dans d'autres régions du Canada, il y a bien des questions d'énergie qui se posent chez nous. La côte ouest a la chance d'avoir l'un des meilleurs régimes éoliens de la planète. Nous aurons dans ma circonscription un grand parc qui regroupera probablement 150 éoliennes. Voilà qui modifiera considérablement l'économie énergétique de l'île de Vancouver. Ce n'est qu'un début.
La Colombie-Britannique possède des ressources pétrolières et gazières en mer, mais elles sont sous le coup d'un moratoire imposé par les autorités fédérales. Elles n'oseraient pas l'imposer ailleurs, mais il s'applique en Colombie-Britannique. Nous attendons les rapports Priddle et Brooks ce mois-ci. Lorsqu'ils seront remis, je ne veux pas que le gouvernement tarde à s'attaquer à la question du moratoire. Pas un mot là-dessus dans le discours du Trône.
Une autre question se pose sur la côte est, dans le secteur du pétrole et du gaz en mer. Le gouvernement doit présenter d'ici une semaine le mécanisme par lequel il entend honorer sa promesse électorale. Il rendra l'intégralité des recettes tirées des ressources en mer aux provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse. Il n'en est pas question dans le discours du Trône.
Une grande initiative de la bureaucratie gouvernementale, du Conseil privé, est proposée en matière de réglementation intelligente. Elle devrait beaucoup faire pour simplifier l'exercice du pouvoir législatif et réglementaire, améliorer la productivité, faire croître l'économie du Canada et faire disparaître dans l'industrie bien des motifs d'exaspération. Le discours du Trône y fait à peine allusion.
Sur tous ces fronts, il y a beaucoup à faire, mais le gouvernement n'en dit rien et il n'agit pas non plus.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir participer au débat sur le discours du Trône et de remercier les électeurs d'Ottawa-Ouest—Nepean qui m'ont encore accordé le privilège de les représenter dans ce haut lieu de la démocratie.
C'est pour moi un immense honneur de siéger à la Chambre. C'est un immense honneur de travailler avec des gens de toutes les régions de notre pays et de différentes allégeances, des gens qui ont des idées différentes sur ce qui est dans l'intérêt du Canada d'aujourd'hui et de demain, mais qui partagent un objectif commun, celui de faire du Canada un pays encore meilleur.
C'est une attitude très importante à avoir à l'aube de cette nouvelle législature. De toute évidence, c'est une législature différente de celles que j'ai connues auparavant. Je dois dire, en toute sincérité, que je suis enthousiaste et curieuse de voir comment cela changera la dynamique du Parlement et de quelle manière nous pourrons travailler ensemble en faisant fi des considérations sectaires, dans l'intérêt de notre pays.
À l'instar de nombreux Canadiens, je viens d'une famille d'immigrants. Mon père a immigré au Canada. C'est lui qui m'a expliqué la chance que j'avais d'être canadienne. Il a réalisé son rêve en venant dans ce pays pour y terminer sa carrière comme maître-tailleur à l'emploi de ce grand symbole national qu'est la Gendarmerie royale du Canada.
Tout au long de ma vie, j'ai appris à apprécier les valeurs chères à ce pays. Lorsque j'ai mis les pieds à la Chambre pour la première fois et souvent par la suite, je me suis consciemment arrêtée à penser à ce que je dois et à ce que nous devons tous à ceux qui ont siégé à cet endroit avant nous et à ce que nous devons aux générations qui suivront.
Ceux qui nous ont précédés ici nous ont donné un pays qui fait l'envie du monde entier. Ils l'ont fait consciemment, en se concentrant sur l'avenir et sur l'intérêt de notre pays tout entier et non pas sur des intérêts exclusivement locaux. Les décisions que nous prenons au Parlement façonneront l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants et celui sur lequel nos successeurs devront s'appuyer.
Voilà le point de vue que j'apporte à la Chambre. Je suis très fière de représenter les électeurs d'Ottawa-Ouest—Nepean, une communauté fort diversifiée. Je sais que ce genre de commentaire est habituellement propre aux premiers discours, mais j'ai fait le mien il y a 16 ans. Il est néanmoins important pour moi de décrire les gens que je représente.
Je représente une communauté très diversifiée comprenant de nombreuses personnes à faible revenu, de nombreux nouveaux Canadiens provenant de partout dans le monde, de nombreuses personnes aisées, de nombreuses personnes qui travaillent pour l'administration fédérale et de nombreuses personnes qui travaillent dans le secteur de la haute technologie et qui occupent tous les postes que l'on peut imaginer dans pratiquement toutes les communautés du pays.
Lorsque j'étudie le discours du Trône, je tente de voir en quoi il aborde les besoins liés à la diversité du Canada et non s'il porte sur une sphère économique en particulier ou une région précise. Je tente de voir si l'éventail entier des besoins et des intérêts de notre pays sont représentés et s'il bâtit l'avenir.
Contrairement à certains députés dont j'ai entendu les discours cet après-midi, je crois fermement au rôle du gouvernement dans la société. Je crois que le gouvernement doit jouer un rôle constructif et positif dans la vie de ses citoyens et dans la création du pays. Nos prédécesseurs dans cette Chambre ont fait de l'excellent travail à cet égard. Nous devons tenter au moins de maintenir leur niveau d'excellence et espérer que, lorsque nous quitterons, le pays se portera encore mieux qu'à notre arrivée.
Permettez-moi de parler de certains de mes électeurs et de dire à quel point je crois que le discours du Trône et les projets du gouvernement répondront à leurs besoins.
Ma circonscription est la deuxième ou la troisième ayant la plus forte proportion d'aînés au Canada. Je dis la deuxième ou la troisième parce que le député de St. Catharines s'obstine toujours avec moi pour dire que sa circonscription a dépassé Ottawa-Ouest—Nepean à cet égard. De toute façon, ma circonscription représente un besoin émergent et de plus en plus présent dans la société canadienne. On devra répondre aux besoins d'une population composée de plus en plus de personnes de 65 ans et plus qui ont quitté la main-d'oeuvre et qui ont des besoins en matière de soins de santé et de revenu de retraite. Or, la population des travailleurs est de plus en plus petite pour répondre à leurs nombreux besoins.
Dans un sens, nous vivons le contraire de ce que nous avons vécu dans les années soixante lorsque la génération du baby-boom entrait dans les écoles secondaires et que notre principale préoccupation était d'assurer son éducation et son avenir. Ceux qui ont fait les sacrifices à cette époque auront davantage besoin de la société que les jeunes d'aujourd'hui.
Je suis ravie que le discours du Trône s'attache aux besoins des aînés, surtout pour ce qui est d'améliorer le système de soins de santé et de mieux soutenir ceux et celles qui prennent soin, à domicile, d'un parent ou d'un voisin âgé. Des gens dans ma circonscription me parlent des longues listes d'attente pour des chirurgies, des diagnostics qui peuvent être graves, des traitements et du coût des médicaments vitaux que certains n'ont pas les moyens de se payer.
Je suis heureuse de l'entente sur la santé qui est intervenue récemment. Les engagements pris à cet égard dans le discours du Trône répondront aux besoins relatifs aux listes d'attente, assureront des diagnostics plus rapides, couvriront le coût des médicaments onéreux, fourniront une aide en matière de soins à domicile et appuieront les aidants naturels.
Nous devons aussi investir dans nos enfants pour l'avenir. Le discours du Trône annonce des initiatives très importantes à cet égard. Permettez-moi de me tourner un peu vers le passé et de dire que je suis très fière de la Prestation nationale pour enfants, qui a assuré que les enfants de familles à revenu faible ou modeste bénéficient d'un plus grand soutien financier que ce n'était le cas il y a quelques années.
Dans un autre domaine important, nous avons fait en sorte que tous les enfants aient une meilleure chance d'accéder à des études supérieures. De plus en plus, ils auront besoin d'une éducation supérieure pour vivre des vies remplies et satisfaisantes et apporter leur contribution à leur pays.
Je suis particulièrement fière du Bon d'études canadien, qui sera offert à tous les enfants de famille à faible revenu, à compter d'une certaine date, cette année. En termes simples, il y a des familles dans notre pays qui n'auront jamais les moyens d'envoyer leurs enfants au collège ou à l'université. Ce bon procurera à tous les enfants un petit coussin pour leur éducation, le moment venu. Non seulement il leur procurera une partie des ressources financières dont ils auront besoin, mais il les encouragera à terminer leurs études collégiales, parce qu'ils sauront qu'ils pourront poursuivre leur formation.
Le logement est très important pour nos familles, pour nos aînés et pour nos enfants. Je suis fière de ce que fait le gouvernement pour procurer un plus grand nombre de logements abordables dans les diverses collectivités du pays.
J'ai mentionné que ma circonscription compte un grand nombre d'immigrants. Je suis heureuse de certaines des initiatives que nous prenons en vue de reconnaître plus rapidement leurs compétences et leurs qualifications professionnelles, de telle sorte qu'un ingénieur puisse travailler comme ingénieur—au lieu de rester sans emploi ou sous-employé—et apporter une contribution à notre pays.
Je vais aborder deux secteurs. Récemment, nous avons tous reçu une lettre du Conseil canadien des ingénieurs, portant sur l'argent qu'il a reçu du gouvernement afin d'accélérer la reconnaissance des titres de compétence des nouveaux Canadiens, et afin qu'ils aient plus de possibilités d'obtenir des emplois dans lesquels ils pourront mettre à profit les qualifications qu'ils amènent dans notre pays.
Nous allons mettre sur pied un programme visant à ce que soient reconnus les médecins étrangers, afin qu'ils contribuent à résorber notre pénurie de médecins et de spécialistes et afin, également, qu'ils mènent une vie plus épanouissante, en mettant en pratique les habiletés qu'ils ont amenées en venant chez nous.
Une autre chose que nous devons examiner, également, c'est de maintenir les Canadiens en meilleure santé. L'un des aspects dont il est vital que nous nous souciions, c'est le genre de milieu naturel dans lequel vivront nos enfants et nos petits-enfants. Auront-ils de l'air propre à respirer? Auront-ils de l'eau saine à boire? Auront-ils un sol capable de produire des aliments de qualité?
Je suis donc fière des engagements pris dans le discours du Trône dans le domaine de l'environnement, des énergies de remplacement et des nouvelles technologies environnementales. Non seulement ces engagements aideront-ils le Canada à résoudre certains de ses propres problèmes dans le domaine de l'environnement, mais ils nous permettront également d'aider à trouver des solutions aux problèmes environnementaux de la planète. Tout cela sera également profitable pour notre économie. J'ai une philosophie au sujet du Canada. Ce que nous faisons pour le monde est profitable pour nous. L'une des choses que nous pouvons faire, par exemple, c'est de partager nos connaissances technologiques; nous devons rester à la fine pointe de la technologie et partager nos connaissances avec le reste du monde lorsque c'est pour le plus grand bien de tous.
Pour boucler la boucle, disons que, si nous investissons dans l'éducation de nos enfants, c'est à la fois pour leur développement personnel et pour la contribution qu'ils peuvent faire à la société, mais c'est aussi très bon pour l'économie. Nous investissons aussi en même temps dans nos universités et nos collèges grâce à la recherche, mais nous nous engageons à aller encore un peu plus loin dans le discours du Trône.
Il est arrivé trop souvent par le passé que nous effectuions d'excellentes recherches au Canada, mais que les travaux de développement soient par la suite menés à l'étranger, créant des emplois et entraînant d'autres avantages pour d'autres pays. C'est bien, mais je crois que les initiatives que nous avons prises dans le discours du Trône pour commercialiser notre recherche, pour vraiment présenter sur les marchés certaines de ces magnifiques recherches que nous effectuons, et pour fournir le capital de risque nécessaire pour que les petites entreprises qui démarrent puissent s'en servir, sont excellentes.
Je sais aussi que tout cela est très important pour une grande partie de mes électeurs qui, depuis quelques années déjà, sont sans emploi ou sous-employés en raison du ralentissement dans le secteur de la haute technologie. La possibilité de créer de nouvelles compagnies et de lancer de nouvelles idées leur fournit l'occasion de songer à créer de nouveaux emplois et à avoir recours à leurs propres compétences plutôt que d'aller ailleurs pour trouver de l'emploi. Il y a un groupe extraordinaire ici dans la ville, connu sous le nom d'Ottawa Talent Initiative, qui travaille à trouver de nouvelles possibilités pour ces travailleurs du domaine de la haute technologie et à fournir de l'aide à leurs familles.
Cela peut ne pas sembler important, et je sais que cela se produit dans des collectivités d'un bout à l'autre du pays, mais seulement à Ottawa, nous avons environ 17 000 personnes de ce secteur de l'économie qui sont au chômage depuis près de trois ans. Il y en a des milliers d'autres un peu partout au pays. Ce sont là les talents que nous devons garder dans nos collectivités pour le jour où de nouveaux débouchés dans le secteur de la technologie vont s'ouvrir. Si nous n'avons pas ces gens qualifiés, que ce soit ici ou à Vancouver, à Kitchener-Waterloo, Halifax ou en Saskatchewan, ces nouveaux débouchés ne vont pas apparaître au Canada.
Donc, d'un bout à l'autre du pays, il est dans notre intérêt de faire en sorte que les compétences de ce secteur demeurent à jour et solides pour garantir que des possibilités d'emploi se débloquent pour ces personnes, et pour soutenir leur famille pendant qu'ils traversent une période difficile.
J'aimerais parler un peu plus des villes et des collectivités, mais je sais que mon temps de parole achève. J'aimerais parler un peu plus de l'importance de la responsabilité financière, parce que nous ne pourrons pas nous payer d'initiatives nouvelles si nous ne gérons pas prudemment notre situation budgétaire. Il y a un engagement fort de ne pas revenir au financement par le déficit, de continuer de payer notre dette et de continuer de veiller à ce que la fiscalité demeure raisonnable pour les Canadiens, mais, parallèlement, nous ne saurions oublier d'investir dans notre avenir. Voilà ce dont j'ai tenté de parler ce soir.
À mon sens, nous devons avoir la grille suivante pour orienter nos travaux ici : les décisions que nous prendrons aujourd'hui, demain et d'ici la fin de la législature actuelle, la 38e, peu importe sa durée, nous donneront-elles un meilleur pays dans 10 ou 20 ans? Est-ce qu'un enfant né aujourd'hui aura de meilleurs débouchés dans 10 ans? Selon moi, c'est là-dessus que nous devons mettre l'accent, pas seulement sur les querelles politiques d'aujourd'hui et pas seulement sur les pressions à court terme. Nous devons avoir le courage de voir au-delà d'aujourd'hui et de demain, et de nous assurer que la prochaine génération de personnes qui s'assoiront dans ces sièges dise que cette 38e législature a fait de bonnes choses pour le Canada et a laissé de bonnes fondations sur lesquelles bâtir l'avenir.