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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Cambridge.
Mon adresse en réponse au discours du Trône sera ma première allocution dans cette noble enceinte. Je tiens à remercier les électeurs de Wellington--Halton Hills de m'avoir donné le privilège de les représenter ici, et j'aimerais également remercier ma femme Carrie pour l'ensemble de sa contribution. Je ferai de mon mieux et je me dévouerai pour ma circonscription.
Je me joins également aux autres députés pour féliciter le président et le vice-président de leur nomination respective à leur poste.
Je viens de la circonscription formidable de Wellington--Halton Hills. Mes prédécesseurs comprennent Alf Hales, Perrin Beatty, Otto Jelinek et Garth Turner. Je suis fier de servir aux côtés de mes homologues provinciaux, Ted Arnott et Ted Chudleigh ainsi que de leur prédécesseur, Jack Johnson. Je les salue tous pour leur dévouement à leur charge publique. Je tenterai d'en faire autant pour la population de Wellington--Halton Hills.
Wellington--Halton Hills comprend le comté de Wellington et la région de Halton. La région de Halton a récemment été désignée comme l'un des cent meilleurs employeurs du Canada. Je félicite Joyce Savoline, présidente du Conseil de la région de Halton, et les 1 700 employés de la région pour cet honneur. Cela témoigne du fait que Halton a su attirer et conserver dans le secteur public des employés qualifiés qui sont l'une des principales raisons pour lesquelles il fait si bon de vivre dans cette région.
À l'aube de la 38e législature depuis la Confédération, j'espère que tous mes collègues se joindront à moi pour féliciter Halton de cet honneur.
Comme beaucoup de néo-Canadiens de fraîche date et d'autres qui sont arrivés avant, mes défunts parents ont débarqué au Canada animés seulement de rêves et d'espoir. Par leur persévérance et leur labeur, ils ont ouvert la voie à leurs enfants pour qu'ils puissent saisir des occasions illimitées dans ce vaste territoire nouveau. Nous devons beaucoup à ces pionniers qui ont entrepris l'édification du pays. C'est à nous de poursuivre l'oeuvre qu'ils ont commencée.
Je crois à l'unité du peuple canadien et du Canada. Bien sûr, il y a une multitude de groupes ethniques, des régions différentes, deux cultures et deux langues fondatrices, mais il y a eu avant tout les peuples autochtones. Chacun, à sa manière unique et importante, a contribué à tisser un pays qui valorise la diversité. Toutefois, transcendant tout, il y a une identité canadienne, si fragile puisse-t-elle parfois sembler. Une identité qui a été forgée par la guerre, l'histoire, les tribulations et surtout par le contact avec un territoire immense et inachevé.
C'est cette vision d'une identité canadienne commune qui a incité sir John A. Macdonald à réunir les diverses composantes de ce qui allait devenir la Confédération. Il a uni les catholiques francophones de l'Est du Canada avec les protestants anglophones vivant plus à l'ouest pour former le Parti conservateur du Canada. Pour y parvenir, il s'est associé à son ennemi le plus détesté, George Brown. C'est avec cet esprit de bâtisseur que notre chef, le député de Calgary-Sud-Ouest, et notre chef adjoint, le député de Central Nova, ont créé une coalition pour améliorer le sort du Canada.
Comme l'a déjà dit un grand député, le capital politique ne s'accumule pas. Il faut le consacrer à de grandes causes pour son pays. C'est par souci d'améliorer la situation de mon pays que je veux critiquer le discours du Trône sur deux points, l'agriculture et le financement des municipalités.
Dans la circonscription de Wellington—Halton Hills, l'agriculture est importante. C'est là, et plus précisément dans la localité de Puslinch, que les premières bêtes Hereford ont été importées au Canada par Frederick Stone, dans les années 1850. On trouve aussi dans ma circonscription une partie d'un établissement de renom international, le Collège de l'agriculture de l'Ontario, rattaché à l'Université de Guelph. Le comté de Wellington et la région de Halton ont à eux deux 3 200 exploitations agricoles qui réalisent des ventes de 570 millions de dollars.
Toutefois, le discours du Trône fait peu de chose pour atténuer les difficultés avec lesquels ces agriculteurs sont aux prises, surtout ceux qui vendent leur produits sur des marchés non dirigés et ont été frappés de plein fouet par le problème de l'ESB. Chose curieuse, 46 ans après l'intervention à la Chambre d'Alf Hales se portant à la défense d'agriculteurs en difficulté, je dois aujourd'hui faire la même chose. À ceci près, et c'est une grande différence, que la situation des agriculteurs est aujourd'hui bien pire qu'en 1958.
En janvier 1958, au sujet d'un projet de loi sur l'agriculture présenté par le gouvernement Diefenbaker, Alf Hales déclarait dans le hansard que le prix de vente moyen des bouvillons pour la période de dix ans était de 21,80 $ par 100 livres, en dollars de 1958. Aujourd'hui, cela équivaudrait à 150 $ le 100 livres.
Le prix plancher établi pour les agriculteurs par le gouvernement en 1958 était de 17,44 $ le 100 livres. Même à l'époque, les agriculteurs éprouvaient des difficultés financières. Aujourd'hui, cela correspondrait à un prix plancher de 120 $ le 100 livres.
L'aide prévue par la politique agricole du gouvernement est bien en-deçà de ce montant.
À cause de la politique agricole du gouvernement sur les marchés non aménagés, les exploitations agricoles familiales moyennes ne sont plus viables. L'agriculteur moyen n'arrive plus à joindre les deux bouts et doit louer des centaines, sinon des milliers d'acres de terrain pour atteindre les économies d'échelle nécessaires pour réaliser de faibles profits.
Nous sommes en train de créer une nouvelle forme de féodalisme où les propriétaires louent leurs terres agricoles à des agriculteurs locataires appauvris. Pour un pays comme le Canada, c'est une véritable honte. Nous devrions et nous pouvons faire mieux.
Le discours du Trône ne répond pas non plus aux attentes sur la question de l'argent des municipalités. Je suis conscient que le discours du Trône représente l'orientation générale du gouvernement, mais celui-ci est tellement vague qu'il en devient vide de sens.
Il est possible que le gouvernement annonce d'ici la fin de l'année les détails quant au financement, mais les municipalités ont besoin de détails maintenant pour pouvoir établir leur budget pour 2005. Elles sont confrontées à d'énormes coûts d'infrastructure. Je vais vous donner deux exemples pour illustrer mon propos.
Le canton de Wellington-Centre, avec une population de 22 000 habitants, a plus de 100 ponts. Dans ce canton seulement, on est confronté à l'heure actuelle à des coûts de réparation des ponts de 15 millions de dollars, ce qui est un chiffre énorme pour un canton dont le budget de fonctionnement annuel n'est que de 15 millions de dollars.
À Halton Hills, on me dit qu'il y a un arriéré de 57 millions de dollars en travaux routiers et autres travaux d'infrastructure, un chiffre tout aussi important pour une collectivité d'à peine 50 000 habitants dont le budget de fonctionnement annuel est de 20 millions de dollars.
Ces chiffres peuvent paraître petits à certains, mais si on devait appliquer cette proportion à une ville de la taille de Toronto avec une population de 2,5 millions d'habitants, on obtiendrait un arriéré en matière d'infrastructure de 1,7 milliard de dollars à 2,9 milliards de dollars. Tout cela pour dire que les collectivités rurales, avec leurs populations plus parsemées et d'importantes infrastructures, sont confrontées aux mêmes types de défis par habitant que les collectivités plus importantes et plus densément peuplées.
Nous ne devrions pas oublier ces collectivités rurales, qui sont la pierre angulaire de notre nation sur notre vaste territoire. Cependant, je crains que les petites collectivités obtiennent moins d'argent par habitant au profit des régions plus densément peuplées.
Je crains également que le gouvernement soit passé d'un engagement précis à un engagement plus vague. Durant la campagne électorale, on a promis aux municipalités 5¢ le litre sur la taxe sur l'essence. Dans le dernier discours du Trône, il est maintenant question d'une part de la taxe fédérale sur l'essence. J'espère que le gouvernement ne renie pas son engagement à l'égard des villes et des municipalités.
Ces dernières ont désespérément besoin d'argent. Le manque de détails et le manque de mesures concrètes signifient la fermeture d'un plus grand nombre de ponts, une détérioration accrue des routes et en fin de compte une augmentation des impôts fonciers, car l'argent doit venir de quelque part.
Ainsi, des personnes âgées, comme Maria Kurath d'Erin, pourraient être forcées de vendre leurs maisons, car elles n'ont pas les moyens de payer leurs impôts fonciers. Ce sont des exemples bien concrets de ce qui se passe lorsqu'un gouvernement n'agit pas.
La promesse relative à la taxe sur l'essence a été faite avant les élections, durant la campagne électorale et après les élections. On en a parlé dans deux discours du Trône. Il y a un excédent de 9,1 milliards de dollars. Le temps des vagues promesses est terminé. Le moment est venu d'agir.
En terminant, je souhaite dire que j'appuie l'amendement de l'opposition officielle au discours du Trône.
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Monsieur le Président, j'interviens pour présenter à la Chambre ma réponse au discours du Trône au nom de ma circonscription et des bonnes gens de Cambridge et de North Dumfries.
J'aimerais dire à quel point je suis honoré de représenter l'endroit où je suis né et où j'ai passé presque toute ma vie. J'ai l'intention de mettre toute mon énergie et toutes mes compétences au service de ma communauté, de mes voisins et des bons amis que je me suis faits dans ce qui est clairement un centre de richesses industrielles et intellectuelles qui a été oublié.
Ma circonscription est située à 45 minutes au sud-est de Toronto. La ville de Cambridge, qui compte quelque 113 000 habitants, est située dans le nord de ma circonscription. Nous sommes bénis par la présence de nombreuses communautés venues du monde entier. Notre industrie est parmi les meilleures. Des entreprises aussi connues que ATS, Rockwell Automation, Toyoto, Challenger Motor Freight, ComDev, Strite Industries, Babcock, John Forsyth Shirts, Arriscraft et Polymer Technologies font partie non seulement du paysage canadien, mais aussi du paysage mondial.
Cambridge est l'une des agglomérations canadiennes où la croissance est la plus rapide. En fait, il y a quelques années, le quartier Hespeler enregistrait le taux de croissance le plus rapide au Canada.
North Dumfries est une région champêtre faite de pâturages ondulants et de charmants villages comme Branchton et Ayr, au sud de la ville.
Cette région, en grande partie agricole, attire les visiteurs qui viennent dîner dans de merveilleux petits restaurants et flâner chez les antiquaires. Certains sont tellement charmés par le caractère de la région, qu'ils viennent s'y installer. Elle est maintenant elle aussi en expansion, et l'infrastructure et les services de santé ne suffisent plus.
La croissance de ces agglomérations est ralentie par le manque de prévision de la part du gouvernement. Les embouteillages sont monnaie courante. En effet, les routes sont trop étroites et les ponts trop rares pour le nombre de voitures et de camions qui circulent. L'asthme infantile augmente à un rythme alarmant du fait que notre air est de plus en plus pollué non seulement par les véhicules qui tournent au ralenti dans les embouteillages mais aussi par les émissions en provenance des États américains.
Qu'est-ce que le gouvernement a fait pour notre circonscription? Au titre de ces préoccupations, nous attendons toujours, et nous craignons d'être exclus du nouveau pacte pour les municipalités. Nous pensons que, à moins que la répartition ne se fasse en fonction de la population, ou au moins de la consommation de carburant, seuls les grands centres libéraux en bénéficieront.
Cambridge et North Dumfries ont besoin également d'un financement stable et prévisible. Après que le ministre libéral des Finances eut saigné à blanc le système de soins de santé, ce qui est la cause de la crise que nous vivons actuellement, le premier ministre libéral de l'Ontario a imposé une taxe pour la santé et a réduit les services, notamment les soins de chiropraxie et de physiothérapie, qui, de toute évidence, réduisent le coût des services de santé.
On puise maintenant à deux mains dans les poches des contribuables ontariens pour les soins de santé.
Malgré le discours du Trône et le plan récent de 10 ans pour améliorer les soins de santé, rien ne se sera arrangé pendant pratiquement une génération. Le gouvernement a déjà eu 10 ans pour mettre en oeuvre un plan concret visant à ramener les effectifs des médecins et des travailleurs de première ligne à un niveau suffisant.
Notre collectivité souffre d'une pénurie très grave de médecins. Je peux affirmer à la Chambre qu'il y a des vies en danger.
Le gouvernement gaspille le talent et l'intelligence de milliers de néo-Canadiens, pendant que leurs concitoyens souffrent. On n'arrivera pas à résoudre le problème en augmentant le nombre d'appareils d'imagerie par résonance magnétique si on ne prévoit pas en même temps les ressources humaines nécessaires en première ligne. Une telle mesure ne fait que transférer la file d'attente du diagnostic au traitement.
Les gens de ma circonscription méritent mieux et ils exigent mieux. Ayant le privilège de les représenter enfin, je demande au gouvernement d'être équitable envers eux.
Il ne sera plus jamais acceptable pour une collectivité de la taille de la nôtre, qui a des besoins comme la nôtre, d'être ignorée et réduite au silence. Notre région envoie presque un milliard de dollars de plus au gouvernement qu'elle ne reçoit d'argent de lui. Le niveau d'imposition nous étrangle et nous prive de notre droit de vivre à l'aise présentement et lorsque nous serons au soir de notre vie.
C'est grâce à un groupe de bénévoles exceptionnels que Cambridge est la ville que nous connaissons aujourd'hui. Heureusement, dans ma circonscription, des milliers de personnes se dévouent sans répit à des projets comme Cara's Hope, Bridges, Argus House, la banque alimentaire et bien d'autres encore. Malheureusement, le gouvernement, cachant ses milliards de dollars de surplus, a permis qu'on en arrive là.
Ces groupes et ces programmes sociaux ne devraient pas être victimes de l'incompétence et de la corruption dont a fait preuve le gouvernement. Il est injuste de la part du gouvernement de compliquer le processus de présentation de demandes, de redéfinir les règles d'admissibilité et d'imposer des formulaires tellement compliqués que seul un avocat peut les déchiffrer, tout ça pour contrebalancer les milliards de dollars qu'il a dépensés inutilement.
Les Canadiens sont indirectement punis parce que le gouvernement continue d'engloutir de l'argent dans des programmes futiles comme le registre des armes à feu. D'ailleurs, ce registre est l'exemple parfait de la futilité, et—on aurait pu le prévoir comme on peut prévoir le lever du soleil--lui non plus n'a pas été mentionné dans le discours du Trône. Le fait que le gouvernement ait besoin de 2 000 $ pour établir qu'un chasseur de canards possède une carabine de 300 $ ajoute foi au vieux dicton selon lequel si MacDonald's appartenait aux libéraux, un Big Mac coûterait 25 $ et prendrait six semaines à préparer.
Le discours que nous a préparé le premier ministre était non seulement vague et insatisfaisant, mais il ne nous a pas du tout convaincu que le gouvernement ne commettra pas encore les mêmes erreurs.
Qu'en est-il de la crise de l'ESB? Notre collègue l'a mentionnée et c'est la plus grave crise à confronter le Canada dont je puisse me rappeler. Les faits montrent que c'est le Parti conservateur qui a déployé le plus d'efforts non seulement pour les agriculteurs, mais pour les millions de personnes touchées par des problèmes indirects causés par cette crise.
Des quincailleries jusqu'aux entreprises de camionnage, des universités aux magasins de meubles, cette crise a coûté selon les estimations six milliards de dollars à notre économie et détruit le travail de générations pour des milliers de Canadiens.
Que devons-nous penser lorsque les programmes que les libéraux mettent en oeuvre ne sont pas assortis de formulaires de demande et exigent des agriculteurs qu'ils placent des dizaines de milliers de dollars qu'ils n'ont pas dans des banques pour être admissibles? Le peu d'argent que les libéraux consacrent à ces programmes ne suffit qu'à permettre aux gens de survivre pendant quelques mois, et surtout à rassurer les banques. Les gens sont sans espoir. Les libéraux prennent un air suffisant et blâment tout le monde pour leurs initiatives malencontreuses.
C'est comme pour l'hépatite C. Ce sont les administrateurs que ces programmes aident le plus. Dans certains cas, des centaines de milliers de dollars par mois sont consacrés à l'administration. Nous ne pouvons trouver de l'argent pour accroître les prestations de Sécurité de la vieillesse de façon bien réelle, mais les libéraux ont trouvé 133 000 $ pour financer des films à Toronto, afin de trouver le meilleur pénis.
Dans le discours du Trône, on dit que le gouvernement continuera d'examiner le régime d'assurance-emploi. Qu'est-ce que cela signifie? Pour moi, ce ne sont que de belles paroles en l'air une fois de plus. Les libéraux ont eu dix ans pour améliorer les choses à cet égard. Les Canadiens et leurs employeurs se sont fait prendre 45 milliards de dollars et ils ne veulent pas d'un autre examen. Ils veulent récupérer leur argent ou avoir au moins l'assurance que l'argent sera utilisé seulement au profit des travailleurs.
Nous ne pouvons tirer qu'une seule conclusion. Ce discours du Trône, tout comme les deux ou trois derniers qui étaient pratiquement identiques, renferme des mots tendant simplement à donner aux Canadiens une belle image des libéraux au lieu de mettre en place des solutions concrètes pour les Canadiens. Cette faiblesse absolue du discours du Trône confirme que le premier ministre et son parti ont choisi de ne prendre aucun risque et que ce sont les travailleurs canadiens laborieux qui paieront la note, alors qu'ils méritent beaucoup mieux.
En terminant, à Cambridge, nous nous inquiétons encore de notre santé. Nous sommes très préoccupés par la question des infrastructures et nous avons besoin d'aide. Nous avons besoin de ponts, d'un service de transport léger sur rails, du réseau ferroviaire GO, de routes et d'autoroutes. Notre croissance future est compromise. Nous sommes débordés en tant que bénévoles et nous avons désespérément besoin que le gouvernement fasse ce qui s'impose et consacre nos impôts à des programmes qui fonctionnent pour nous et pas simplement pour ses amis.
Le temps des belles paroles est terminé; nous avons besoin de mesures concrètes. Nous ne voulons pas de beaux discours, mais des solutions créatives solides. Nous n'avons pas besoin de politiciens, mais de leaders.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je veux vous signaler que je partagerai le temps qui m'est alloué avec mon collègue de Louis-Saint-Laurent, et c'est pour moi un honneur et un privilège. Je ne parle pas de l'ancien premier ministre au pouvoir de 1948 à 1957, mais bien de la circonscription électorale de Louis-Saint-Laurent. Mon collègue qui la représente s'exprimera donc également dans cette période de 20 minutes en réponse au discours du Trône.
Au Bloc québécois, il nous fait plaisir d'appuyer le discours du Trône tel qu'amendé. Puisqu'il s'agit de ma quatrième élection, c'est donc la quatrième fois que j'ai le privilège ou la possibilité de m'entretenir sur le discours du Trône. Comme je le disais aux journalistes de ma circonscription électorale, celui-ci est assez particulier. Je pense que vous avez également vécu la même chose, monsieur le Président, au cours de votre expérience en politique. Le fait d'arriver dans un gouvernement minoritaire, le fait de pouvoir véritablement négocier et amender de façon concrète, concluante et importante ce discours du Trône, c'est un moyen très concret d'augmenter et de valoriser le rôle du député et celui de tous les partis politiques.
Tous partis confondus, que ce soit les néo-démocrates, les conservateurs ou nous-mêmes, qui étions dans l'opposition de façon assez conventionnelle, les journalistes et les analystes se demandaient à quoi servaient les députés de l'opposition, puisque ceux-ci ne pouvaient pas vraiment changer le cours des choses. Je crois que les deux dernières semaines ont démontré à l'ensemble de la population que, peu importe le parti politique pour lequel elle a voté, les députés qui la représentent à la Chambre des communes ont chacun et chacune un rôle excessivement important à jouer, surtout dans le cadre d'un gouvernement minoritaire.
Le sous-amendement du Bloc québécois a modifié de façon substantielle le discours du Trône, que ce soit en matière de reconnaissance et de respect des juridictions provinciales, précisément celles du Québec, ou encore en matière de reconnaissance du déséquilibre fiscal. Sans la présence du Bloc québécois à Ottawa, les libéraux ne se seraient certainement pas levés un matin en disant vouloir rajouter tout cela au discours du Trône. Ces changements majeurs ont également trait à l'entente qu'a conclue l'ensemble des partis politiques pour modifier le régime d'assurance-emploi, à la réduction des impôts des contribuables des familles moyennes, à l'instauration d'un système permettant d'élaborer les surplus financiers ou les états financiers de façon un peu plus concluante, ainsi qu'à la tenue d'un vote sur le projet du bouclier antimissile. Ce sont là quatre sujets sur lesquels je m'exprimerai davantage. Ce ne sont pas les libéraux qui auraient, d'emblée, rédigé un discours du Trône incluant ces importants aspects pour la population québécoise et canadienne.
Les libéraux ont présenté un discours tout à leur image du temps qu'ils étaient majoritaires, c'est-à-dire avec des voeux pieux et des expressions vagues. Ils nous disaient que puisqu'ils étaient majoritaires, nous allions voter en faveur du discours du Trône et que nous serions obligés de le subir. Le fait de former un gouvernement minoritaire les a obligés à regarder de près ce qu'ils écrivaient et à le corriger, dans un premier temps pour respecter leurs promesses faites pendant la campagne électorale—nous verrons si la suite des événements prouvera qu'ils mettront leurs promesses en application—et également pour rendre à la population un discours du Trône qui a plus de valeur.
Dans l'amendement présenté par le Parti conservateur, appuyé par le Bloc québécois et par l'ensemble des députés, puisqu'il a été adopté à l'unanimité, on peut lire:
1. un ordre de renvoi au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées ordonnant au comité de recommander des mesures qui assurent que toute utilisation future du programme de l'assurance-emploi sera pour le seul bénéfice des travailleurs et ne peut être utilisé à d'autres fins.
Ce premier article de l'amendement présenté par le Parti conservateur est très important. C'est 40 milliards de dollars qu'on a pillés dans la caisse de l'assurance-emploi pour les consacrer à la dette, à éliminer le déficit du gouvernement. Le Parti libéral aussi a une dette, mais c'est là une autre affaire; les libéraux ont utilisé le scandale des commandites pour essayer d'en effacer un petit bout.
En acceptant de reconnaître, dans le discours du Trône, le fait qu'on utilisera les surplus de la caisse de l'assurance-emploi uniquement de façon à aider ses cotisants et cotisantes, je crois que tout le monde reconnaîtra que c'est là une grande victoire.
Malheureusement, on a obtenu cette grande victoire après avoir entendu les promesses des libéraux en 1997, qui se promenaient dans les régions en disant: « On va corriger le régime injuste de l'assurance-emploi. » Ils sont revenus en 2000 en disant: « On va corriger et améliorer le régime d'assurance-emploi ». Les seules mentions à ce sujet dans le discours du Trône, avant l'amendement, étaient les mêmes qu'en 1997 et en 2000, c'est-à-dire qu'on aurait continué à piller la caisse de l'assurance-emploi pour renflouer le fonds consolidé du gouvernement et du pays.
C'est donc un amendement important pour les chômeurs et les chômeuses, pour les travailleurs et les travailleuses, et aussi pour les employeurs qui cotisent à la caisse de l'assurance-emploi.
Le deuxième amendement dit qu'il nous faut trouver:
des moyens de réduire encore davantage le fardeau fiscal des familles à revenu faible ou modeste conformément à l'engagement général du gouvernement en matière de budgets équilibrés et de gestion des financière saine.
C'est sûr et certain qu'on ne veut pas, comme tous les partis de l'opposition, que le gouvernement retombe dans des déficits que nos familles, nos enfants et nos petits-enfants devront payer un jour. Cependant, quand on engrange des surplus de plus de 9,1 milliards de dollars, on pourrait peut-être penser aux familles démunies, on pourrait peut-être donner les 700 millions de dollars qu'il manque au Québec relativement aux congés parentaux.
En ce qui a trait à ces congés parentaux, vous me permettrez de lire une lettre qui m'a été envoyée par une citoyenne. Je vais la nommer, je vais vous lire des parties de cette lettre, et je vais vous dire comment, par un amendement comme celui-là, on aurait pu améliorer la situation des hommes et des femmes dans chacune de nos circonscriptions électorales. Je lis donc cette lettre de Magalie Lebrun de L'Épiphanie:
Je suis une femme de 26 ans qui vient d'avoir un bébé; ma fille est née le 26 août 2004. Moi et mon conjoint travaillons tous les deux pour un salaire moyen. Je suis éducatrice en petite enfance de formation, diplômée du collégial et en voie d'obtenir un certificat en soutien pédagogique pour les centres de la petite enfance à l'Université du Québec à Montréal. Depuis mon accouchement, je bénéficie de prestations pour congé de maternité. [...] j'ai bénéficié d'un retrait préventif.
[...] Comment se fait-il que mon salaire soit coupé de moitié [...]
Je suis certaine que nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Nous sommes trop riches pour recevoir de l'aide, mais trop pauvres pour pouvoir subsister. Il est certain que c'est frustrant, si l'on compare notre système avec certains coins de l'Europe où l'on favorise et encadre vraiment les familles. Je suis contente que c'est un choix de société, mais comment faire des enfants si nous savons que les soucis financiers pleuvront par la suite. Cette lettre n'aura sûrement aucun impact sur ma situation actuelle, mais elle m'aura au moins permis d'exprimer le sentiment d'injustice qui m'habite.
C'est une dame de mon comté qui m'a envoyé cette lettre. Cependant, combien de dames et combien de familles moyennes pourraient nous écrire des lettres comme celle-là? Combien de familles, vivant dans des conditions modestes ou avec seulement un revenu décent mais sans plus, se disent: « Si j'écris à mon député cette lettre n'aura aucun impact »?
Notre rôle ici, à la Chambre des communes, est de donner suite à cette lettre et d'aider ces familles qui vivent des situations difficiles, parce que ce que l'on veut dans notre société, c'est avoir une politique familiale et aider les jeunes familles. Toutefois, il faut arrêter de prononcer des discours et passer aux actes.
Par conséquent, le deuxième amendement proposé par le Parti conservateur du Canada et appuyé par le Bloc québécois, à savoir de réduire le fardeau fiscal des familles à revenu faible ou modeste, est essentiel pour répondre à des situations comme celle-là, qui se vivent quotidiennement dans nos circonscriptions électorales.
Justement pour arriver à réduire le fardeau fiscal de ces familles, il nous faudrait avoir des prévisions budgétaires qui tiennent la route. Lorsque le gouvernement nous dit: « Nos surplus prévus pour l'année 2003-2004 seront de 1,2 milliard de dollars », et qu'on se retrouve au bout du compte avec des surplus de 9 milliards de dollars, ne pensez-vous pas que cette différence aurait pu servir à aider ce genre de famille?
C'est pour cela que le troisième amendement demande à ce qu'un comité indépendant puisse nous donner des évaluations plus précises sur les surplus, et nous déciderons ensemble comment on veut les appliquer, entre autres pour respecter le deuxième amendement.
Je tiens à souligner un gain—je ne dirais pas le plus important, mais très important quand même—dans ces amendements au discours du Trône. C'est le fait que cette Chambre des communes pourra voter pour ou contre la participation du Canada à l'ensemble du bouclier antimissile, soit la protection du bouclier antimissile, la participation et la coordination avec le gouvernement américain.
On sait que le Bloc québécois s'oppose à cette participation à la défense du bouclier antimissile. On demande et on a demandé depuis très longtemps la possibilité de tenir un vote ici, en cette Chambre. Le gouvernement a toujours refusé.
Maintenant, on a réussi à amender le discours du Trône pour s'assurer qu'il y aura un vote à la Chambre sur la participation ou non du Canada au bouclier antimissile.
Pour toutes ces raisons, je considère que les partis d'opposition de même que les Québécois et Québécoises sont gagnants avec ces amendements au discours du Trône.
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Monsieur le Président, permettez-moi d'abord, puisque c'est la première fois que je m'adresse à cette Chambre, de remercier mes électeurs de la nouvelle circonscription de Louis-Saint-Laurent, dans la région métropolitaine de Québec, d'avoir fait en sorte que je sois ici aujourd'hui. Je tiens à leur souligner que j'en suis d'ailleurs très honoré.
Cette intervention capitale constitue les grandes lignes de mon propre plan de travail comme porte-parole du Bloc québécois sur les affaires autochtones et du développement du Grand Nord, et comme Innu Montagnais de Mashteuiatsh, autochtone du Québec.
Je dois d'abord vous révéler ma très grande déception face à cet anodin discours du Trône qui inclut tout au plus cinq paragraphes sur les premiers peuples. Ces derniers contiennent les généralités habituelles et les mêmes voeux pieux, souvent sans conséquence, introduits, après adaptation, entre les couverts de la majorité des discours du Trône. C'est malheureusement une coquille vide.
Ce banal engagement nomme les énormités habituelles telles les suicides chez les adolescents, comme je l'ai constaté récemment avec stupeur en visitant la réserve de Manouane où j'ai appris que les jeunes Attikameks avaient conclu un pacte de suicide. Le syndrome d'alcoolisation foetale, les écarts scandaleux entre les autochtones et les autres Canadiens face aux conditions de vie élémentaires, comme l'incidence des maladies chroniques, le logement et l'eau salubre faisaient aussi partie de cette liste d'horreurs. Le discours du Trône évite cependant d'élaborer des solutions précises de peur que ces promesses responsables obligent le gouvernement à certains résultats.
Je le fais surtout parce que le premier ministre élu de ce gouvernement nous avait promis ce qui semblait être de « beaux projets » avant les dernières élections. Ce discours du Trône nous permet de constater encore une fois que les promesses des politiciens, même celles d'un premier ministre, restent lettre morte lorsque certains fonctionnaires influents n'en veulent pas.
Le gouvernement actuel se demande ce qu'il pourrait faire de plus significatif que de viser un changement réel dans la fréquence du syndrome d'alcoolisation foetale et sur le taux de suicide chez les jeunes. Je lui réponds simplement qu'il faut qu'il cesse de viser et qu'il mette tous les efforts nécessaires pour réaliser des changements signifiants dans ces deux domaines. Il en va de l'avenir de nos jeunes autochtones. Que le premier ministre actuel aille donc constater sur les réserves à quel point ces problèmes sont cruciaux. Il comprendra que l'heure n'est plus à viser des changements, mais à solutionner ces tares.
Pour me documenter, j'ai relu les points saillants du rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones du Canada, afin de faire quelques suggestions valables au gouvernement actuel sur une partie d'un contenu acceptable.
Ces propositions existent sous la poussière des tablettes de la mise au rancart de multiples rapports des commissions royales. Pour gagner du temps à la suite des événements d'Oka, en 1990, le gouvernement fédéral s'est payé une recherche complète de quelque 52 millions de dollars, soit les rapports de la commission royale. Depuis, le gouvernement libéral a réalisé quelques réformettes secondaires et sans conséquence, qui ne heurtaient surtout pas les critiques irresponsables de certains électeurs canadiens.
C'est scandaleux d'avoir surchargé les tablettes de rapports inutiles et surtout très coûteux, qui sont consultés uniquement par le monde universitaire de la planète. Malheureusement, le gouvernement fédéral, qui a payé toutes ces études, n'utilise pas cette mine de savoir sous prétexte que les coûts d'exécution pourraient être trop élevés. Les politiciens, qui ont pris la décision de mettre sur pied cette commission royale, devaient pourtant savoir que les peuples autochtones étaient le tiers-monde du Canada et que les correctifs devraient être majeurs à cause des torts immensurables causés.
J'espère qu'ils ont évalué ce que pourraient être les conclusions d'une telle opération et, surtout, les coûts qu'elle générerait pour leur réalisation. Si ce n'est pas le cas, quelle inconséquence des décideurs du gouvernement conservateur de l'époque! Je ne crois sincèrement pas que les premiers peuples du Canada, abusés pendant des centaines d'années, comme l'a argumenté avec compétence la Commission royale et comme l'a reconnu le gouvernement libéral de l'ancien premier ministre, méritent une telle considération.
L'étude attentive et objective de l'histoire du Canada a mené les commissaires à conclure que ce supposé nouveau monde s'est construit à partir de traités non respectés entre les premières nations et les premiers arrivants.
Ces traités d'alliance et d'amitié sur le partage des terres ont rapidement été remplacés par des politiques gouvernementales fort discutables des colonisateurs. Ces dernières étaient destinées à, et je cite un passage du rapport de la Commission royale sur lespeuples autochtones:
[...]chasser les autochtones de leurs terres ancestrales;
[...]anéantir les nations autochtones et leurs gouvernements;
[...]miner les cultures autochtones;
...étouffer l'identité autochtone.
Le gouvernement libéral du Canada l'a pourtant reconnu dans sa déclaration de réconciliation historique de 1997, mais là s'est arrêté ce mea culpa. Cela n'a été qu'un très léger soubresaut passager.
La ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien de l'époque, Mme Jane Stewart, répondait dans l'indifférence la plus totale aux conclusions du rapport de la Commission royale dévoilées un an plus tôt. Elle soulignait, et je cite, que « le Canada en [était] peu fier ». Elle donnait ainsi raison à une partie des conclusions les plus percutantes de la Commission royale. Celles-ci devraient inciter les gouvernements à agir le plus rapidement possible.
La ministre libérale a payé chèrement cet égarement passager, puisqu'elle a été retirée quelques mois plus tard du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, responsable du rôle de fiduciaire des autochtones du Canada.
Pour les commissaires, il s'agissait de tracer les grandes lignes d'un programme complet d'action au gouvernement du Canada, fiduciaire des Indiens.
Le projet de société proposé vise à modifier des vies. Je cite un autre passage du rapport de la Commission royale sur lespeuples autochtones:
[...] de veiller à ce que les enfants autochtones grandissent avec la certitude qu'ils sont importants, que leur vie est précieuse, qu'ils méritent l'amour et le respect et qu'ils possèdent les clés d'un avenir prometteur en tant qu'égaux au sein de la société.
Pour les commissaires, le point de départ est la reconnaissance évidente du fait que les autochtones ne sont pas, comme certains semblent le croire, un groupe minoritaire sans importance dont il faut régler les problèmes. On doit comprendre que la Commission royale n'avait pas comme mandat de moderniser les attitudes désuètes des Amérindiens.
En guise de conclusion, je tiens à souligner que la Commission royale propose un programme de changement échelonné sur 20 ans pour regrouper tous ces éléments et plus encore. Pendant cette période, mentionnent les commissaires, on peut aider un grand nombre de nations autochtones à accéder à l'autonomie.
Le Canada et tout le Québec s'inspireront de la force des peuples autochtones, partenaires à part entière.
Où en sommes-nous maintenant réellement, plus de huit ans plus tard, en 2004, au début de ce présent millénaire, sur le rapprochement? Pas bien loin, dois-je en déduire honnêtement.
Le nouveau gouvernement libéral a perdu une belle occasion de s'inscrire en lettres d'or dans le livre d'histoire du Canada contemporain.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien.
C'est un grand honneur pour moi de représenter la population de Vancouver--Kingsway à la Chambre, d'autant que le premier ministre m'a confié le portefeuille de l'Industrie.
Je suis heureux d'appuyer le discours du Trône. Je suis heureux de faire partie de l'équipe grâce à laquelle le Canada se trouve à la tête du G-7 pour ce qui est du rendement économique. Je suis heureux de faire partie d'un gouvernement qui a présenté sept budgets équilibrés de suite, qui a réduit les impôts de manière appréciable et qui a allégé le fardeau de la dette, lequel continuera de diminuer au cours des dix années à venir.
Sans pareil rendement économique et budgétaire exceptionnel, un programme de progrès social serait impossible à réaliser. Sans lui, il n'y aurait pas de renouvellement de notre système de santé, il n'y aurait pas de grand projet de transformation pour les villes et les collectivités et il n'y aurait pas de programme national pour les soins et le développement des enfants.
Je crois profondément que le rôle principal du gouvernement consiste à regarder vers l'avenir. Notre tâche la plus importante consiste à remettre à la prochaine génération un pays dont elle sera fière : un pays plein de possibilités, un pays possédant de puissantes valeurs humanitaires, un pays ne négligeant aucun de ses habitants et un pays unissant ses habitants et ses régions. En d'autres termes, un pays qui représente bien plus que la somme de ses parties.
Pour créer ce pays, nous devons porter notre économie à un autre niveau. Nous devons porter notre compétitivité à un autre niveau. Nous devons blinder notre économie. Nous devons faire face aux menaces et relever les défis économiques. Nous devons contrer les mesures protectionnistes. Nous sommes bien sûr témoins des efforts constamment déployés pour attirer nos meilleures entreprises. Nous avons des choix difficiles à faire. Des entreprises et des exploitations qui mobilisent de grandes grappes d'industries se voient offrir des mesures incitatives pour aller s'établir ailleurs.
Le départ de ces entreprises entraînerait de graves conséquences pour des régions et des secteurs tout entiers. Nous devons nous battre. Nous devons veiller à ce que notre pays soit, très largement, le meilleur endroit où investir à long terme.
Nous avons du pain sur la planche. Notre productivité continue d'être inférieure à celle des États-Unis. Les activités de recherche-développement des entreprises privées ne suffisent pas à nous assurer la supériorité concurrentielle. Il faut investir dans l'infrastructure pour que se résorbent les goulots d'étranglement aux frontières, non seulement à la frontière canado-étasunienne, mais dans nos ports et le long des corridors qui mènent à nos ports et à nos postes frontaliers, où il y a également congestion. De tous les pays du G-7, nous sommes de loin celui qui dépend le plus du commerce. Nous sommes ceux qui avons le plus à gagner ou à perdre des fluctuations du marché mondial.
Comme gouvernement, nous faisons valoir les intérêts commerciaux du Canada au sein de l'OMC, par le truchement de l'ALENA et de divers autres mécanismes. Nous accordons la priorité au développement de marchés tiers et nous allons de l'avant en matière de sécurité aux frontières et de facilitation.
Ne nous faisons cependant pas d'illusions. Il y a beaucoup d'aspects que nous ne maîtrisons pas et ne pouvons maîtriser. Seule la recherche de l'excellence et du dépassement peut nous garantir une place comme pays fort, souverain et indépendant.
Notre rendment concurrentiel doit être le meilleur de tous. Étant le pays qui dépend le plus du commerce, nous devons être le pays le plus concurrentiel. Un grand bond en avant s'impose donc sur le plan de la compétitivité. Ce ne sera ni facile ni soudain. Cela implique que nous devons dégager la marge d'avantage concurrentiel qui nous permettra d'encaisser des initiatives protectionnistes comme celles concernant le bois d'oeuvre, le boeuf, sous le couvert de l'ESB, et maintenant le porc.
Nous ne serons pas les meilleurs en ayant la main-d'oeuvre la moins bien rémunérée, mais plutôt en étant chef de file en technologie et en dotant nos travailleurs des compétences et des outils nécessaires pour devancer nos concurrents. Nos devons être à la fine pointe dans des secteurs névralgiques du développement scientifique. Il nous faut des entrepreneurs qui maîtrisent suffisamment les sciences et les techniques pour transformer leurs connaissances en occasions d'affaires.
Nous devrons réglementer mieux et plus intelligemment que quiconque. Nos régimes réglementaires sont bien souvent complexes, duplicateurs et réfractaires aux approches novatrices. Nous ne devons pas relâcher nos normes, mais nous devons repenser notre approche de réglementation. Les coûts liés à la réglementation sont en grande partie invisibles et sont rarement mesurés, mais je peux affirmer aux députés qu'ils sont considérables.
Nous devrons appuyer les secteurs vitaux. J'ai entendu bon nombre de personnes parler des secteurs d'activité en déclin. Elles disaient que le secteur forestier était en déclin et disent maintenant que le secteur de l'automobile l'est aussi. Je dois dire que très peu de secteurs, s'il y en a, sont en déclin. Certains secteurs sont concurrentiels sur le marché mondial alors que d'autres doivent évoluer pour le devenir.
Nous devrons maintenir et améliorer nos compétences en matière de technologies de pointe telles que les technologies de l'information et des communications, les sciences de la vie, la nanotechnologie et les matériaux de pointe. Nous devrons être le chef de file dans la commercialisation et la mise en pratique de la science. Les entreprises canadiennes, notamment les petites et moyennes entreprises, ne font pas preuve de suffisamment de dynamisme dans l'utilisation des technologies afin d'accroître leur capacité concurrentielle. Nous devons y remédier.
Une économie durable sur les plans environnemental et économique n'est pas seulement souhaitable, mais bien essentielle. Autrement, nous ne serons pas en mesure d'appuyer les programmes sociaux dont les Canadiens dépendent. Le discours du Trône reconnaît les défis qui nous sont posés. Il souligne les priorités qui feront en sorte que la génération suivante jouira d'une certaine avance lorsque nous lui passerons le flambeau et qu'elle pourra poursuivre sur la lancée.
J'ai bien hâte de travailler avec tous les députés pour améliorer la capacité concurrentielle du Canada.
:
Monsieur le Président, je vous félicite de vos nouvelles fonctions. Je suis persuadé que certaines de vos interventions les plus enthousiastes au cours de la période des déclarations de députés manqueront à la plupart des députés, mais probablement moins de ce côté-ci de la Chambre que de l'autre.
[Français]
Je voudrais aussi souhaiter la bienvenue aux nouveaux députés de ce Parlement.
[Traduction]
Je suis impatient de m'attaquer, de concert avec tous les nouveaux députés, à certains des problèmes les plus ardus auxquels notre pays est confronté.
Je me réjouis que le discours du Trône exprime la volonté bien arrêtée du gouvernement de répondre aux attentes légitimes des premières nations, des Métis et des Inuits canadiens, et qu'il reconnaisse franchement la nécessité d'établir avec les collectivités autochtones du Canada de nouveaux liens fondés sur la confiance, le respect et la collaboration.
Nous sommes bien conscients bien que les problèmes qui persistent depuis des siècles ne seront pas résolus en quelques mois, mais nous faisons des progrès. De fait, nous avons été témoins, au cours de la dernière année, de progrès extraordinaires et d'une lancée remarquable. Dans la foulée du discours du Trône de 2004, un nouveau comité du Cabinet, qui se consacre expressément aux premières nations, aux Inuits, aux Métis et aux questions du Nord, sous la présidence du premier ministre, a été créé et a entamé ses travaux.
L'engagement et la détermination du premier ministre à faire avancer la cause des premières nations, des Inuits, des Métis et des habitants du Nord permet vraiment d'espérer un changement. Dès le mois de mars, il a rencontré les dirigeants des organisations autochtones nationales, l'Assemblée des Premières Nations, l'Organisation Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Métis, l'Association des femmes autochtones du Canada et le Congrès des peuples autochtones, pour prendre connaissance de leurs préoccupations et solliciter leurs idées.
Cette rencontre a été suivie, en avril, par une table ronde des peuples autochtones, à laquelle ont participé, sous la coprésidence du premier ministre, 75 organisations autochtones et 22 ministres et députés.
Il y a quelques semaines à peine, dans la foulée de cette rencontre, la réunion spéciale des premiers ministres et des dirigeants autochtones à Ottawa, qui a permis d'examiner les questions concernant la santé des premières nations, des Inuits et des Métis et les problèmes de santé particuliers aux habitants du Nord, a donné des résultats concrets. Précédemment, dans sa réponse au discours du Trône, le premier ministre avait confirmé sa volonté d'organiser une autre rencontre des premiers ministres et des dirigeants autochtones.
En outre, fait sans précédent, l'important rôle d'interlocuteur pour les Métis a été confié au ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien. Ainsi, pour la première fois, les questions touchant les Métis figureront en tête de liste des priorités nationales concernant les autochtones.
La table ronde des peuples autochtones du Canada a permis d'établir six priorités: la santé, le logement, l'apprentissage permanent, la responsabilité, les débouchés économiques et la négociation. Dans chaque cas, un processus a été créé, sous la coprésidence d'un ministre, afin de permettre à tous les partenaires de travailler de concert pour faire avancer les choses et réaliser des progrès concrets.
Permettez-moi de parler brièvement de chacun de ces aspects.
Premièrement, comme je l'ai mentionné, les participants à la rencontre spéciale des premiers ministres ont reconnu la nécessité de relever les défis uniques qui se posent en matière de santé. Le gouvernement a accepté de créer un fonds de transition pour la santé des autochtones; il s'est aussi engagé dans un projet axé sur les ressources humaines autochtones dans le secteur de la santé afin d'encourager davantage de membres des premières nations, d'Inuits, de Métis et d'habitants du Nord à choisir des professions dans ce secteur et afin d'améliorer le maintien en poste des travailleurs de la santé au service des populations autochtones.
Deuxièmement, au chapitre du logement, de nombreux députés ont pu constater directement les conditions dignes du tiers monde dans lesquelles vivent quotidiennement un trop grand nombre d'Inuits et de membres des premières nations. Nous devons accroître le nombre de logements abordables disponibles et améliorer l'accès à ces logements. Nous devons être plus novateurs dans notre façon de financer et de mettre en oeuvre la construction de logements pour les membres des premières nations, les Inuits, les Métis et les habitants du Nord. Je suis très encouragé par certaines idées novatrices que le chef national Phil Fontaine a proposées à la suite de la table ronde. Nous devons aussi adopter de nouvelles approches à l'égard du logement afin que davantage de capitaux soient accessibles pour la construction et l'entretien de maisons, cela, tout en respectant les prérogatives de la collectivité.
Troisièmement, sur le plan de l'éducation, nous avons beaucoup à faire pour combler l'écart. Ces dernières années, certaines mesures ont indiscutablement eu des répercussions tangibles sur le niveau de scolarisation générale des autochtones. Nous devons encourager davantage de membres des premières nations, d'Inuits, de Métis et d'habitants du Nord à poursuivre des études postsecondaires et à acquérir les compétences indispensables au succès.
Quatrièmement, en ce qui concerne les possibilités économiques, nous devons viser rien de moins que l'édification d'un pays où tous peuvent aspirer à la prospérité. Or, prospérité et possibilités sont indissociables. Cela veut dire que les autochtones doivent pouvoir grandir dans une communauté où ils peuvent participer à l'édification de quelque chose de mieux pour eux et leurs enfants.
Cinquièmement, la reddition de comptes est le trait distinctif d'un gouvernement démocratique; le principe simple, mais fondamental, c'est qu'un gouvernement doit être responsable des fonds qu'il dépense. Nous proposons de créer un bulletin autochtone qui permettrait d'évaluer les progrès accomplis par rapport à des objectifs définis. Je m'empresse d'ajouter que le bulletin visera la reddition de comptes par tous les intervenants.
Sixièmement, l'importante question des revendications territoriales, des traités et des ententes d'autonomie gouvernementale. Je crois sincèrement que, de concert avec nos partenaires des Premières nations, des provinces et des territoires, nous pourrons faire de véritables progrès sur cette importante question.
Nous progresserons sur tous ces plans si nous faisons preuve d'une réelle volonté de changer les choses, de progresser au-delà des vieux débats et de bâtir un avenir meilleur.
Évidemment, les six initiatives dont j'ai parlé ne représentent pas la somme de nos efforts. Par exemple, nous savons que le Nord offre des perspectives incroyables. Pour atteindre nos objectifs communs dans le Nord, nous avons besoin d'une stratégie élaborée en collaboration avec les habitants de cette région et la communauté inuite.
Nous sommes également conscients des défis auxquels sont confrontées de nombreuses femmes des Premières nations et des communautés inuites, métis et du Nord. La campagne Soeurs d'esprit de l'Association des femmes autochtones du Canada représente un rappel particulièrement prenant de préjudices aux racines profondes. Nous collaborerons avec l'AFAC et d'autres organismes pour donner aux femmes autochtones une place honorable et digne dans la vie de notre pays.
Il est trop souvent dans la nature de notre profession de diminuer les attentes et d'atténuer l'enthousiasme. Cependant, je crois que nous sommes à la croisée des chemins et que nous devons régler des problèmes fondamentaux ignorés depuis trop longtemps et rétablir des dignités trop longtemps refusées. Il est grand temps de terminer le travail amorcé lors de la confédération de notre pays. Nous avons déjà commencé. Notre engagement est clair. Nous prenons notre élan afin d'agir maintenant.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Langley.
Je voudrais d'abord remercier les habitants de la circonscription de Simcoe--Grey de m'avoir choisi pour défendre leurs intérêts à la Chambre des communes. Comme tous les députés le savent, c'est vraiment un honneur que de se voir confier pareille responsabilité par les habitants de son coin de pays. Mes électeurs m'ont fait confiance et je vais m'efforcer de les représenter conformément à leurs objectifs et à leurs souhaits. Je vais m'efforcer de les représenter de manière à ce qu'ils en aient pour leur argent. Je vais m'efforcer aussi de les consulter et non pas me contenter de leur expliquer comment seront les choses.
À l'instar d'un grand nombre de mes collègues, je voudrais également parler du discours du Trône. Des millions de Canadiens s'attendaient à des mesures sur le registre des armes à feu, la réforme démocratique, l'agriculture, l'ESB, la réduction des impôts, la modernisation de nos forces armées pour qu'elles soient plus efficaces et la réforme de la justice pénale. Les libéraux continuent d'écarter ces priorités.
Comme j'ai peu de temps, je vais soulever un certain nombre de questions qui préoccupent vivement mes électeurs ainsi que des Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
Deux questions d'une grande importance préoccupent les habitants de la circonscription de Simcoe--Grey, à savoir la crise de l'ESB et l'insuffisance du financement de l'infrastructure.
Malheureusement, le discours du Trône ne mentionne que très brièvement le dossier de l'ESB, et pour ce qui est de l'aide aux municipalités, il fait un pas en arrière par rapport à toutes les merveilles promises par les libéraux au cours des élections passées. Mes électeurs veulent savoir pourquoi ils ont dû attendre plus de trois mois pour obtenir un document totalement dépourvu d'espoir et de vision.
Comme nous l'avons vu dans certains discours du Trône précédents, les libéraux sont passés maîtres dans l'art de faire des promesses en l'air. Ce discours ne contient rien de nouveau. On y recycle tout simplement les mêmes vieilles promesses qu'on nous a servies au cours des dix dernières années dans d'autres discours du Trône et d'autres programmes électoraux.
Il suffit de consulter le hansard pour trouver rapidement mention de ces promesses et projets qui remontent à de nombreuses années. Malheureusement, nous n'y trouverons pas de mesures ou de solutions à des problèmes qui continuent de toucher les Canadiens.
Comme nous l'avons entendu jeudi soir dernier au cours du débat exploratoire sur le problème de l'ESB, nos producteurs de bovins se trouvent dans une situation désespérée, mais le gouvernement continue de tâtonner pour trouver des réponses et des solutions. Le gouvernement n'a pas préparé le Canada à la possibilité d'une telle crise. Nous aurions pu régler le problème à l'avance. Nous devons maintenant tous en accepter les conséquences. Le gouvernement continue d'ignorer nos éleveurs de bétail et n'arrive pas à faire ouvrir la frontière à l'exportation.
La circonscription de Simcoe-Grey compte un grand nombre d'éleveurs bovins. J'ai déjà raconté au cours du débat de la semaine dernière certaines des tristes histoires de ces nombreux agriculteurs qui ont perdu leur gagne-pain. Kandy en est un bon exemple. Elle était une éleveuse de reproducteurs et 75 p. 100 de ses ventes se faisaient aux États-Unis. Elle a dû liquider un cheptel de bêtes enregistrées qu'elle avait mis toute sa vie à constituer. La frontière fermée, elle n'avait plus le choix.
J'ai également parlé du fait que la majeure partie des indemnités étaient versées aux transformateurs. Mes électeurs ne comprennent pas comment cela a pu se produire et ils s'attendent bien à ce que cela se produise à nouveau.
Le ministre a répondu que le gouvernement avait essayé de gérer efficacement ce programme et qu'il avait voulu vérifier les registres des transformateurs. Nous savons déjà où est passé cet argent. C'est on ne peut plus clair, compte tenu de l'incapacité du gouvernement à gérer convenablement le trésor public et le programme d'indemnisation.
Pour ce qui est de fournir de l'argent aux municipalités pour la réfection des routes, des systèmes d'égout et d'autres installations publiques, le gouvernement continue de reculer. Qu'est-il arrivé des grandes promesses de financement sûr? Qu'est-il arrivé de la promesse de transférer une certaine partie des revenus tirés la taxe sur l'essence? Tout cela est-il disparu jusqu'aux prochaines élections?
Dans ma circonscription, comme dans les circonscriptions de tout le pays, nous avons un sérieux besoin de renouveau. Une infrastructure vieillissante ajoutée à une population croissante lie les mains des gouvernements locaux. Ils ont besoin d'aide et ce, dès maintenant. Ils ont besoin que les recettes de la taxe sur l'essence soient distribuées également dans tout le pays, au lieu d'être simplement consacrées aux villes et au transport public.
Dans la région du Georgian Triangle, qui comprend la ville de Blue Mountains, on aura émis un million de permis de construire d'ici la fin de cette année. Nous avons besoin de l'argent pour soutenir cette infrastructure. Dans cette région, on reçoit de 50 000 à 200 000 visiteurs par jour durant la haute saison, les fins de semaine et les jours fériés dans les centres émergents et les centres urbains prioritaires.
Nous avons également Wasaga Beach dans ma circonscription. Dans le cadre d'un recensement, Statistique Canada a récemment établi qu'il s'agissait de la municipalité de l'Ontario ayant la croissance la plus rapide; elle vient au quatrième rang à ce chapitre au Canada avec une croissance totale de 8 p. 100 par année qui est attribuable à la migration de populations urbaines. La région a besoin d'argent pour soutenir son infrastructure.
Dans un autre secteur de ma circonscription, le canton d'Essa, 500 habitants doivent payer 6 000 $ par foyer pour rénover leurs systèmes d'adduction d'eau et d'égouts. Cela vient s'ajouter aux impôts qu'ils doivent payer chaque année.
J'ai été très heureuse des amendements auxquels mon chef a forcé le gouvernement à répondre et je les ai appuyés avec vigueur. Nous avons forcé le gouvernement à répondre aux véritables priorités des Canadiens. Ces questions font maintenant partie du programme public, grâce à l'initiative de mon chef. Il est sans précédent que des amendements de fond soient apportés à un discours du Trône.
À la suite de nos amendements, le gouvernement s'est engagé à tenir un vote à la Chambre des communes avant qu'une décision ne soit prise sur la défense antimissile, une assurance qu'il avait refusée auparavant de donner. Je dois reconnaître cependant que j'ai été un petit peu inquiète lorsque j'ai lu ce que le leader du gouvernement à la Chambre des communes avait déclaré:
Je suis persuadé que le vote sera de nature consultative et ne sera pas contraignant pour le gouvernement. Le Parlement tiendra ce débat et donnera son avis au gouvernement qui, en fin de compte, décidera...
Cela me donne l'impression que le gouvernement continuera de gouverner comme s'il avait la majorité. C'est inacceptable.
Nous avons réussi à faire comprendre au gouvernement qu'il devait consulter les partis d'opposition et tenir compte de leurs vues pour faire fonctionner ce gouvernement minoritaire. En tant que conservateurs, nous comprenons parfaitement le message des électeurs qui veulent que nous fassions fonctionner ce gouvernement minoritaire.
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Madame la Présidente je vous félicite de votre nomination. C'est pour moi un honneur de prendre aujourd'hui la parole sous votre présidence. C'est la première occasion que j'ai d'intervenir à la Chambre.
Je remercie les merveilleux citoyens de Langley que j'ai l'honneur de représenter dans le cadre de la 38e législature. Mon mandat consiste à les représenter et c'est d'eux et de leurs besoins que j'ai l'intention de parler aujourd'hui. C'est pour moi un honneur d'être le premier député de Langley, qui est maintenant une circonscription bien distincte. J'aimerais également remercier ma merveilleuse femme, mes enfants et ma famille de leur appui et de leurs prières.
Les Canadiens de l'ensemble du pays continuent de se préoccuper de la santé, de l'environnement, des transports et de la criminalité. Ce sont là quelques-unes seulement des questions dont je vais m'occuper au nom de mes électeurs de Langley.
Il convient que je consacre mon premier discours à répondre à un discours du Trône qui devrait être consacré à la définition et à la réforme du rôle du gouvernement dans une société moderne. Je suis ici aujourd'hui pour représenter mes électeurs et pour défendre un idéal: le pouvoir de notre action collective en vue de créer une société plus équitable et plus productive.
En tant que représentant élu, j'assure les communications entre la population de Langley et le Parlement. À ce titre, j'ai rassemblé quelques citations d'élèves de l'école élémentaire de Langley Meadows. Ils nous font partager les raisons pour lesquelles Langley est un endroit où il fait si bon vivre.
Selassie a dit: « J'aime Langley parce qu'on y trouve de nombreux sites naturels et agréables où l'on peut se rendre. Langley est génial car il y a des parcs aquatiques, des patinoires, des restaurants, des magasins et tant d'autres choses amusantes. C'est grand, mais ce n'est pas vraiment une ville. »
Partik a dit: « Je pense que Langley est une ville sensass parce qu'elle est jolie et calme et c'est ce que la plupart des gens souhaitent. Ici à Langley, les parcs sont jolis et reposants. »
Ben a dit: « Langley est une ville merveilleuse. Les écoles sont géniales. Les instituteurs de notre école sont gentils et nous donnent une bonne éducation. À notre école, nous avons de bons ordinateurs et nous pouvons les utiliser autant que nous voulons. Nous avons aussi des excursions scolaires extraordinaires. »
L'un de ces fervents promoteurs de la collectivité finira peut-être un jour par siéger à la Chambre pour représenter Langley avec un grand coeur et beaucoup de bonne volonté.
Langley est en fait constitué de deux localités caractérisées par un patrimoine inestimable et une grande diversité, en l'occurrence la ville de Langley et le canton de Langley. On croit que les premiers habitants de la plus grande partie de la vallée du Fraser, pendant plusieurs millénaires, ont été les membres d'une communauté autochtone, les Sto:lo.
La région du canton de Langley a été celle du premier établissement de colons européens. Fort Langley, établi en 1827, a attiré l'attention du monde entier au moment de la ruée vers l'or de la vallée du Fraser. La colonie de la Couronne de la Colombie-Britannique ayant été créée en 1858, Fort Langley a été proclamé lieu de naissance de la Colombie-Britannique.
Le canton de Langley a été constitué en 1873. Il est composé de diverses localités dont Aldergrove, Brookswood, Fernridge, Fort Langley, Murrayville, Walnut Grove, mon lieu de résidence, ainsi que de Willowbrook et Willoughby. Le canton a une superficie de 316 kilomètres carrés et compte une population de 91 000 personnes environ.
Langley est également connue comme étant la capitale chevaline de la province. On a estimé la valeur du secteur chevalin à plus de 40 millions de dollars. Les quelque 1 000 fermes chevalines de Langley ont produit plus de 6 500 chevaux et poneys, soit environ 16 p. 100 du total de la province.
La localité d'origine de la ville de Langley s'appelait Innes Corners. Elle avait été fondée par les frères William et Adam Innes, deux mordus de la ruée vers l'or. La ville de Langley a été constituée en 1955 comme municipalité distincte. Par la suite, la population est passée de 2 025 habitants à environ 25 000 aujourd'hui.
Établie sur dix kilomètres carrés seulement, la ville de Langley contient des quartiers de banlieue établis, un secteur important de terres humides naturelles, plus de 33 acres de parcs, des zones résidentielles à forte densité et un centre-ville pittoresque axé sur les piétons.
Le canton et la ville partagent un centre commercial régional ainsi que l'un des parcs fonciers industriel et commercial les plus dynamiques des basses terres continentales dans la vallée du Fraser. Avec leur base économique diversifiée englobant des collectivités agricoles bien établies, des industries manufacturières de pointe et un secteur vigoureux du commerce de détail, les Langley offrent un excellent potentiel aux investisseurs et aux entreprises. En raison d'une assiette fiscale favorable, d'une main d'oeuvre compétente et de la proximité de Seattle, de Vancouver et des marchés étrangers, la région de Langley est propice à l'investissement et au développement.
Langley est une circonscription reconnue comme étant un endroit où la ville rencontre la campagne, un regroupement de collectivités et la place à la mode. Je crois que Langley est ce qui s'approche le plus d'une collectivité idyllique au Canada. Cependant, la circonscription de Langley ne vit pas en vase clos.
Depuis que j'ai été élu il y a trois mois et demi, un jeune homme de Langley a été reconnu coupable d'agressions sexuelles graves contre des jeunes filles de notre collectivité. Par ailleurs, une fillette de 11 ans de Langley a été enlevée par un étranger et agressée sexuellement jusqu'à ce qu'elle puisse échapper à son ravisseur.
Depuis mon élection il y a peu de temps, j'ai déjà déterminé les dossiers auxquels j'accorderai la priorité d'ici un an: les transports, la criminalité automobile, les drogues illégales et une loi sur la pornographie juvénile qui soit absolument sans échappatoires.
Les transports constituent une question importante dans ma circonscription. La majorité des habitants de Langley doivent prendre leur voiture pour aller travailler à l'extérieur de la circonscription. Cela accroît la congestion routière dans la circonscription au point où la situation est devenue critique.
Une ligne ferroviaire traverse la circonscription en son milieu et représente une des principales causes de la congestion routière au centre de Langley. Compte tenu de l'agrandissement prévu du centre de conteneurs de Delta Port, le trafic ferroviaire devrait faire plus que tripler, passant de 9 trains par jour à pas moins de 34. À l'heure actuelle, quand un train traverse la ville, toutes les grandes intersections sont bloquées simultanément, rendant impossible l'intervention des véhicules d'urgence. C'est une situation sérieuse qui doit être réglée le plus rapidement possible.
Il est hautement prioritaire d'obtenir des fonds pour la construction de viaducs dans la circonscription. J'estime qu'en travaillant avec la ville et le canton de Langley, le CN, CP Rail et tous les ordres de gouvernement, nous pourrons faire en sorte que les habitants de Langley ne soient pas considérés comme des quantités négligeables par la bureaucratie. Je parlerai au ministre des Transports et au ministre d'État à l'Infrastructure et aux Collectivités au sujet de cette importante question.
Lorsque je travaillais pour la Insurance Corporation of B.C., je me suis rendu compte que le gouvernement fédéral doit être un chef de file et faire en sorte que l'interrupteur d'allumage fasse dorénavant partie de l'équipement standard de tout nouveau véhicule immatriculé au Canada. L'interrupteur d'allumage est un dispositif électronique qui empêche de démarrer un véhicule à moins d'en avoir la clé appropriée.
Les voleurs de voitures ciblent les véhicules qui ne sont pas munis d'un interrupteur d'allumage. Les vols de voitures ont atteint des niveaux épidémiques et coûtent aux Canadiens près de 600 millions de dollars chaque année en réclamations d'assurance. Par surcroît, dans la majorité des cas, les véhicules volés servent à commettre d'autres infractions qui sont généralement le fait de contrevenants toxicomanes. Je travaillerai à un projet de loi d'initiative parlementaire sur cette importante question.
Langley n'est pas à l'abri des plantations de marijuana, du narcotrafic et de la prostitution. C'est le crime organisé et la toxicomanie qui sont à l'origine de la plupart des infractions. J'ai l'intention de collaborer avec mes collègues pour l'établissement de centres de désintoxication et de réhabilitation. Il est grand temps que notre système judiciaire impose des peines exécutoires et envoie en désintoxication les contrevenants toxicomanes. J'ai hâte de siéger au Comité permanent de la justice et d'aborder ce genre de questions.
Langley est située à environ 40 kilomètres au sud-est de Vancouver. C'est l'une des plus belles collectivités du Canada et tous les députés devraient songer à s'y rendre.
En conclusion, je cite les propos d'une autre jeune étudiante; cette fois-ci, il s'agit de Courtney qui a dit: «Venez! Venez voir Langley où il fait bon vivre. Langley est calme et paisible. Ses habitants sont charmants et leurs maisons sont coquettes. Langley est une belle ville. Venez nous rendre visite et vous amuser. » Je remercie Courtney. Franchement, je n'aurais pas pu lancer une meilleure invitation.
Je suis honoré d'avoir été choisi pour représenter Langley. Je crois au pouvoir de l'inclusion, de l'égalité des chances, de l'honnêteté et de la reddition de comptes et je crois que nous avons la responsabilité de partager ces valeurs et d'en faire profiter l'ensemble des Canadiens. Chaque fois que je représenterai les citoyens de Langley à la Chambre, ce sont les principes que je mettrai de l'avant. J'ai hâte de mettre l'épaule à la roue avec mes collègues, au cours de cette trente-huitième législature.
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Madame la Présidente, je veux également, avec grand plaisir, comme l'a fait le député de Glengarry—Prescott—Russell, féliciter tous les nouveaux parlementaires qui se sont exprimés pour la première fois au cours de cette étape importante dans la vie parlementaire que constitue le discours du Trône. Selon la tradition britannique, à laquelle est très attaché le député de Glengarry—Prescott—Russell, le discours du Trône est un moment où l'on fixe un peu la feuille de route qu'entend emprunter le gouvernement pour les prochaines années.
Notons-en la particularité historique, dont le député de Glengarry—Prescott—Russell se rappellera avec émotion dans quelques années lorsque la perspective du temps lui permettra de prendre la mesure du rôle extrêmement important qu'ont joué les partis d'opposition pour bonifier un discours du Trône qui, disons-le en toute modestie, n'était pas des plus substantiels.
Certains pourraient me parler du rôle de l'opposition dans la tradition britannique. Je sais qu'habituellement, quand le député de Glengarry—Prescott—Russell parle de l'opposition, il dit « la très loyale opposition de Sa Majesté », et c'est certainement l'expression qu'il faut employer. Bien sûr, nous sommes plus ou moins à l'aise avec ces références un peu abusives à Sa Majesté.
Ce que je veux vous dire, c'est que le rôle de l'opposition est bien sûr de faire en sorte que le gouvernement soit meilleur. Il n'est pas un député en cette Chambre qui ne sorte pas excédé à la fin de la journée tant le travail est laborieux.
J'en profite pour remercier les électeurs de mon comté qui, pour une quatrième fois, m'ont permis de les représenter ici, à la Chambre des communes.
Le député de Glengarry—Prescott—Russell, qui est un peu le père de la lutte contre les cyberpharmacies, sait que nous aurons l'occasion d'y travailler en comité.
Je veux également souhaiter une bonne chance particulière à un jeune député dont on ne peut pas dire que la marque de commerce a été, par le passé, d'être totalement exempt de partisanerie, puisqu'il était, en d'autres temps, président du Parti libéral. Or, je sais qu'il manifeste une passion et une volonté de servir qui m'amènent à lui offrir mes meilleurs voeux de succès. Je pense à mon voisin du nord, qui est le député d'Honoré-Mercier.
Cela étant dit, je veux revenir au fond du discours du Trône. Il faut dire que pour la première fois depuis que j'ai moi-même les pieds en cette Chambre, nous sommes en présence d'un discours du Trône qui a été substantiellement bonifié par les amendements de l'opposition.
Le député de Glengarry—Prescott—Russell ainsi que le ministre des Affaires étrangères, mon bon ami, le député de Papineau, se rappelleront qu'un peu avant l'ajournement, tout juste avant la campagne électorale, on dénotait une confiance en soi du côté des libéraux qui était particulièrement malsaine. On nous vouait à des pertes, au Québec. J'ai entendu le député de Bourassa et celui de Papineau, d'un ton altier et avec une confiance en soi hors du commun, dire que nous allions être 15 députés bloquistes au Québec. Permettez-moi de remercier les Québécois et les Québécoises d'avoir élu 54 députés du Bloc québécois, tous plus désireux les uns que les autres de travailler à la défense du Québec.
Bien sûr, lorsque l'occasion nous en sera fournie, nous travaillerons avec nos collègues de la majorité ministérielle, puisqu'il est des moments dans la vie parlementaire où il ne faut pas être partisan.
Je crois que, lorsque le Bloc québécois a pris le leadership à sept reprises en matière de coalition sur des dossiers très importants, il s'est tenu à bonne distance de cette partisanerie.
Je voudrais d'abord vous donner le premier exemple du dossier important de la réforme de la caisse de l'assurance-emploi. Il y a quelques années, quand l'assurance-emploi s'appelait l'assurance-chômage, les deux tiers de nos concitoyens, qui avaient une participation active au marché du travail, étaient éligibles à des prestations. Il aura fallu que les libéraux arrivent au pouvoir en 1993 avec une réforme qui avait d'abord été conduite par le ministre du temps, Lloyd Axworthy, et également le ministre du Nouveau-Brunswick qui n'a pas été réélu en 1997. Avec le travail de Lloyd Axworthy, nous avons droit à une réforme qui fait en sorte qu'aujourd'hui, à peine un peu plus de 30 p. 100 de nos concitoyens, qui ont une participation active au marché du travail, peuvent se prévaloir de prestations lorsqu'ils sont à la recherche d'un emploi. Évidemment, c'est une assurance qui est contributoire. Elle est moitié employeur, moitié travailleur. On comprend bien que l'assurance-emploi, c'est une situation de transition pour un individu qui a perdu son emploi et qui est en quête d'un nouvel emploi.
Comment expliquer qu'on ait réussi à mettre une réforme à ce point inique qu'elle ait été décriée par à peu près toutes les forces vives du Québec? Ce ne sont pas seulement les souverainistes qui ont manifesté leur mécontentement face à l'assurance-emploi.
Vous savez qu'il y a des critères de qualification extrêmement iniques. Entre autres, je pense que le député de Glengarry—Prescott—Russell, qui est de l'aile progressiste de son parti, se rappellera combien ce critère de 910 heures est inéquitable pour les jeunes. Comment peut-on expliquer qu'une personne qui n'a pas d'expérience, qui souvent a une formation mais n'a pas eu la chance d'occuper un premier emploi, devrait avoir des critères à la hauteur de celui des 910 heures avec le résultat, bien sûr, que ceux qui sont de nouveaux entrants dans le régime ne peuvent pas se qualifier.
Toutefois, quant au summum de l'injustice et de l'iniquité, pouvez-vous imaginer qu'on ait réussi à accumuler des surplus dans un régime qui devrait permettre à des travailleurs d'avoir un revenu lorsqu'ils sont en quête d'un emploi? Le député de Kamouraska—Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques a mené une lutte acharné a cet égard.
Tout cela pour vous dire qu'il y a donc eu un amendement au discours du Trône, avec la vigilance...
L'hon. Don Boudria: Non, cela n'existe pas, un amendement au discours du Trône.
M. Réal Ménard: Madame la Présidente, le député de Glengarry—Prescott—Russell, dont on connaît l'érudition en matière de travaux parlementaires, me dit, par votre intermédiaire, que cela n'existe pas, un amendement au discours du Trône. Il est donc en train de nous dire que nous avons posé un geste légèrement comateux et fictif lorsque nous nous sommes levés en cette Chambre pour voter sur l'amendement et le sous-amendement.
L'hon. Don Boudria: L'amendement à la motion.
M. Réal Ménard: Je sais que le député de Glengarry—Prescott—Russell voudra se joindre à moi pour féliciter tous les députés de l'opposition qui ont travaillé à rendre le discours du Trône plus équitable et plus respectueux des attentes de nos concitoyens et de nos concitoyennes du Québec.
L'hon. Don Boudria: Un amendement au discours du Trône, cela n'existe pas.
M. Réal Ménard: Cela étant dit, nous avons donc présenté un amendement à la motion qui invitait le gouvernement à faire un renvoi au Comité permanent du développement des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées pour s'assurer que les travailleurs qui contribuent à ce régime puissent en être les principaux bénéficiaires.
Il y a un autre dossier extrêmement important. On sait que tous ceux qui ont jeté un regard un peu éclairé sur les grandes tendances du fédéralisme canadien savent qu'il y a ce que l'on appelle un déséquilibre fiscal. Le déséquilibre fiscal, c'est la situation où le gouvernement fédéral perçoit beaucoup plus de revenus de différentes façons, en impôt, taxes, et le reste, que ce pourquoi il est appelé à engager des dépenses.
On n'a pas jeté un regard partisan sur ce phénomène. On parle du Conference Board, donc l'équivalent de la Chambre de commerce du Canada, s'il nous fallait faire une comparaison. Celui-ci a évalué qu'au cours des 10 prochaines années, on évalue à plus de 160 milliards de dollars le surplus accumulé, bien sûr cumulatif, qui pourrait résulter de la situation financière du gouvernement fédéral. On ne parle pas de 50 ans, on parle d'une décennie, donc dans un horizon où les prévisions économiques sont tout à fait crédibles et envisageables.
Cela m'amène a faire un lien avec un dossier qui me tient à coeur, celui de la santé. C'est quand même assez incroyable. Si on devait mettre une note au gouvernement fédéral dans le dossier de la santé, on lui mettrait un E et il aura fallu la mobilisation de tous les premiers ministres. Je rappellerai au député de Glengarry—Prescott—Russell, qu'un E cela veut dire « échec ».
Rappelez-vous qu'à pareille date, l'an passé, on assistait à une mobilisation de tous les premiers ministres, pas seulement d'un premier ministre souverainiste du Québec. Il s'agissait de tous les premiers ministres en exercice au Canada, autant les conservateurs, les libéraux que les néo-démocrates. Ils ont mis de la publicité dans les journaux pour alerter l'opinion publique sur le fait que le gouvernement fédéral avait été particulièrement irresponsable.
Pourquoi irresponsable? On se rappelle...
Une voix: Oh, oh!
M. Réal Ménard: Je n'ai pas bien compris ce que dit le très volubile ministre des Affaires étrangères. Nous reviendrons d'ailleurs au mur entre Israël et la Palestine et au vote de son gouvernement. Je vais réserver mes commentaires pour la fin en faisant un lien avec le discours du Trône.
Cela étant dit, par votre intermédiaire, madame la Présidente, je veux m'adresser à l'ex-ministre de la Santé car je me souviens que le ministre des Affaires étrangères avait été, l'espace de quelques mois, ministre de la Santé. Il aura fallu de la publicité dans les grands quotidiens du Canada pour interpeller le gouvernement fédéral qui refusait de rétablir la contribution qui devait être la sienne.
Par ailleurs, je fais une petite parenthèse pour vous dire que la conférence de septembre n'a pas corrigé la situation. Le rapport Romanow, tout comme les rapports Clair et Kirby —d'ailleurs huit provinces sur dix ont eu leur propre groupe de travail sur la santé—, demande une contribution à hauteur de 25 p. 100 de ce qu'il en coûte pour faire fonctionner le système. Même avec les investissements consentis par le gouvernement fédéral, on va se rapprocher à peu près, dans les bonnes années, à 23 ou 24 p. 100.
C'est vous dire que si on était à la recherche d'une raison de plus pour s'engager dans le débat de la souveraineté, il y aurait certainement celle qui fait que le gouvernement fédéral peut déstabiliser les finances publiques des provinces. En effet, n'allez-pas vous imaginer que quand l'actuel premier ministre était ministre...
M. Stéphane Bergeron: C'est important!
M. Réal Ménard: Par votre intermédiaire, madame la Présidente, je me félicite de me tenir à bonne distance de la partisanerie. Cependant je ne peux pas m'empêcher de faire certain constat.
On se rappelle que les libéraux avaient été élus au mois d'octobre. Le premier ministre avait refusé de convoquer le Parlement avant le mois de janvier parce qu'il devait se rendre à l'OTAN. Quand le premier budget de l'actuel premier ministre, qui était à l'époque ministre des Finances, a été présenté à la fin février, il y a eu une opération, sans signe précurseur. Sans aucune espèce de négociation avec ses partenaires de la fédération, le gouvernement fédéral a coupé dans les paiements de transferts dans des proportions qui ont évidemment eu comme conséquence de déstabiliser les finances publiques des différentes provinces.
Il est certain que lorsque le Québec aura accédé à sa souveraineté, nous aurons un seul Parlement. Les Québécois...
L'hon. Pierre Pettigrew: On veut une date.
M. Réal Ménard: Je ne vais pas, si le ministre des Affaires étrangères me le permet, me commettre sur une date à ce stade-ci.
Une voix: Oh, oh!
M. Réal Ménard: Tout cela va se faire dans un contexte éminemment démocratique et c'est ce qui devrait rassurer le député de Papineau.
En effet, je ne peux pas m'empêcher de rappeler que dans l'histoire du mouvement souverainiste, il y a trois leaders extrêmement charismatiques qui ont fondé des partis politiques pour s'assurer que, périodiquement, la souveraineté soit soumise à une sanction démocratique. Je parle ici bien sûr de Pierre Bourgault, de René Lévesque et de Lucien Bouchard qui ont été parmi les leaders les plus charismatiques et les plus éclairés du Québec.
Cela étant dit, avec la permission du ministre des Affaires étrangères, je ne m'engagerai pas sur un échéancier précis, mais nous n'allons pas nous interdire, ni au Bloc ni au Parti québécois, d'être optimistes quant à l'avènement de la souveraineté.
Notre optimisme s'alimente du caractère profondément inéquitable des politiques et des gestes posés par le gouvernement fédéral. Le potentiel de déstabilisation des finances publiques, quand on coupe dans les transferts comme cela a été fait en 1994, 1995 et en 1996, fait bien comprendre aux Québécois pourquoi la souveraineté est nécessaire.
Je voudrais également m'entretenir sur le dossier de la santé et sur l'entente survenue le 15 septembre dernier. J'étais présent, avec le député de Verchères—Les Patriotes et le député de Saint-Hyacinthe—Bagot, à la conférence des premiers ministres. Nous avons suivi avec assiduité ses travaux. Il faut bien voir que l'entente du 15 septembre dernier pose un certain nombre de problèmes. Nous aurons l'occasion d'y revenir de manière peut-être plus approfondie. J'ai déposé une motion en comité qui a été appuyée, et nous allons inviter le ministre de la Santé à comparaître pour nous expliquer cette entente du 15 septembre.
Il y a entre autres des problèmes sur la question de la reddition des comptes. D'ailleurs, l'ancien ministre de la Santé, aujourd'hui ministre des Affaires extérieures, aimait beaucoup donner à penser qu'il n'existait pas au Québec de mécanisme de reddition de comptes en matière de santé. Le ministre souffre quand même d'une amnésie sélective. On pourrait le citer au texte, s'il le souhaitait.
Je veux dire au ministre des Affaires étrangères, dont la sérénité nous honore d'ailleurs, qu'il existe à l'Assemblée nationale des mécanismes d'imputabilité tels que la Commission des affaires sociales, le commissaire à la santé et la période quotidienne des questions, quand l'Assemblée nationale est en session.
Je voudrais aborder un dossier extrêmement triste, et je le ferai avec toute la solennité que cela requiert. J'étais extrêmement triste hier soir d'apprendre une nouvelle. J'espère que nous pourrons compter sur le député de Glengarry—Prescott—Russell, sur celui d'Honoré-Mercier et sur tous les parlementaires.
On se rappellera qu'en 1997, Allan Rock avait proposé une entente fédérale-provinciale-territoriale dans le dossier de l'hépatite C. On sait bien qu'il y a de nos concitoyens qui ont été contaminés par des transfusions ou par l'administration de produits sanguins. On se rappelle que la première recommandation de la Commission Krever était à l'effet que nous ne devions pas indemniser les personnes victimes de l'hépatite C en fonction d'une quelconque chronologie.
À l'instant où l'on se parle, ce fonds dispose de 1,1 milliard de dollars, dont 200 millions ont été utilisés. Le gouvernement fédéral, en toute bonne foi, j'en conviens, pensait rejoindre 20 000 personnes dans le dossier de l'hépatite C, mais n'en a rejoint que 7 000 jusqu'à présent.
C'est pour cette raison que nous devrons faire consensus pour bonifier le régime d'indemnisation, de telle sorte que ceux qui ont été contaminés avant 1986 comme après 1990 puissent y être admissibles. Je suis sûr que tous les parlementaires en cette Chambre se rendront à cette revendication qui est dictée par des considérations de bon sens, mais aussi fondamentalement dictée par des considérations humaines.
C'est donc un dossier extrêmement préoccupant. Je ne peux imaginer que le statu quo perdure. Cela n'aurait pas de bon sens. Nous travaillerons fort en comité.
Madame la Présidente, pourriez-vous vérifier s'il y a le consentement unanime de la Chambre pour que je puisse poursuivre mon discours pendant encore cinq minutes?
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre aujourd'hui la parole dans cette Chambre historique en tant que deuxième députée de la circonscription de Thornhill. C'est pour moi un réel privilège et je prends cette responsabilité très au sérieux. Je m'emploierai à gagner de nouveau la confiance de mes électeurs. Je me fais la voix de tous mes électeurs parce que chacun a le droit de se faire étendre.
Parce que j'ai eu un père qui combattait dès l'âge de 15 ans auprès du régiment Algonquin des Forces canadiennes pendant la Seconde Guerre mondiale, et je le dis à sa mémoire aujourd'hui, je suis très fière de servir ici à la Chambre des communes. Je tiens à reconnaître le travail acharné de ma prédécesseure, l'honorable Elinor Caplan, et le dévouement dont elle a fait preuve pendant toutes ces années à titre de parlementaire.
Je représente une circonscription qui est très dynamique et diversifiée, une collectivité de familles multigénérationnelles, une collectivité riche en bénévoles, anciens et actuels, y compris Craig Kielburg de l'organisme Libérons les enfants, et une collectivité qui représente ce que le Canada a de mieux à offrir. À de nombreux égards, Thornill est le reflet du Canada et le Canada est le reflet de Thornill.
Mosaic, une organisation interconfessionnelle à la fois unique et remarquable, en est un bon exemple. Son mandat reflète les valeurs profondes du Canada, l'inclusion, le respect et l'égalité, des valeurs qui doivent être continuellement renforcées et défendues, particulièrement à ce moment-ci de l'histoire. J'ai été très encouragée par le message clair et précis qu'on peut lire dans le discours du Trône quant à la tolérance zéro face à la propagande haineuse et aux crimes motivés par la haine. Il s'agit clairement d'une de ces périodes de l'histoire qui exige un leadership courageux et proactif pour faire en sorte que la violence, sous toutes ses formes, soit en tout temps condamnée.
À ce sujet, nous devons allouer des fonds aux écoles pour qu'on donne aux enfants, dès leur plus jeune âge, des cours de sensibilisation à la lutte contre le racisme et les comportements haineux pour veiller à ce que l'histoire ne se répète pas et maintenir la crédibilité du Canada à titre de société juste. Ces types de mesures, ainsi que d'autres, feront en sorte que la Charte des droits et libertés continuera de guider notre façon de vivre. Il faut combattre avec vigueur toute tentative visant à miner ou à compromettre notre Charte. Les enjeux sont trop considérables
J'ai été particulièrement heureuse d'entendre dans le discours du Trône que le gouvernement est fermement résolu à améliorer et à protéger notre système de santé qui est admiré depuis longtemps. Ce régime est essentiel et il est indissociable de la nature même du Canada. J'ai survécu à un cancer du sein qui m'a touchée il y a 11 ans. Je m'associe donc d'autant plus à mon gouvernement dans sa détermination à atteindre cet objectif. J'ai eu beaucoup de chance de recevoir rapidement les traitements les plus modernes et les meilleurs soins. Malheureusement, toutes les malades n'ont pas la même chance aujourd'hui.
Le cancer, comme bien d'autres maladies catastrophiques, n'atteint pas que le malade. Il touche aussi profondément des familles et des générations entières. Je suis allée récemment rendre visite à une de mes électrices. Elle m'a dit que l'intervention chirurgicale et le traitement qu'elle attend avaient été retardés. C'est inadmissible. En un mot, il faut rétablir le niveau de service que nous avions par le passé, et j'ai bon espoir que nous y arriverons.
Notre discours du Trône, qui insiste sur la réduction du temps d'attente et la réforme des soins primaires, montre que nous avons compris. Notre nouvelle approche globale, dont la promotion de la prévention et d'un mode de vie plus sain, alliée à des objectifs clairs et à des repères fondés sur des faits, augure bien pour notre réussite dans ce domaine critique. Cet effort est indissociable de l'engagement dont nous avons fait preuve pour responsabiliser davantage tous les secteurs du gouvernement. En somme, mes électeurs veulent pouvoir compter que leurs enfants ou leurs parents dont ils s'occupent recevront rapidement des soins s'ils en ont besoin.
Comme ancienne conseillère municipale, j'ai travaillé à la ligne de front pour améliorer les transports en commun et l'infrastructure des transports et construire des localités et des villes salubres, sûres et durables. Je suis très heureuse que le discours du Trône confirme que nous allons comme prévu accorder une partie du produit de la taxe sur l'essence aux municipalités pour l'amélioration de nos villes et localités. Dans la seule ville de Vaughan, les routes locales et l'infrastructure principale du réseau d'égout nécessitent des travaux d'une centaine de millions de dollars, et la même histoire se répète un peu partout au Canada. Cet engagement important annonce un nouvel esprit de coopération. Il faut lever tous les obstacles qui diminuent la qualité de vie des Canadiens. Comme j'ai l'honneur de faire partie du comité de notre caucus national chargé des villes et localités et comme je préside le groupe des députés de l'agglomération torontoise, c'est avec enthousiasme que j'entrevois la promotion des initiatives du gouvernement dans ce domaine.
Mes électeurs et tous les autres Canadiens se félicitent de cette orientation qui leur donne la priorité et écarte les prises de position sectaires et stériles qui nous divisent. Les Canadiens veulent que tous les parlementaires travaillent ensemble, tablant sur nos meilleurs atouts, nos gens, nos valeurs, notre mode de vie unique auquel nous tenons tant et qu'il vaut la peine de préserver.
Il est grand temps que tous les niveaux de gouvernement travaillent de concert pour trouver des solutions qui auront des effets dans le quotidien de chacun. Cette approche rafraîchissante, appuyée d'un bout à l'autre du pays, trouve partout des échos. Ses avantages seront multiples et ils auront un profond retentissement. Inspirons-nous de ce modèle.
Notre approche résolument tournée vers l'avenir est évidente dans le discours du Trône qui préconise un plus grand recours aux modes d'énergie propres et renouvelables. Notre intention d'améliorer et d'augmenter nos projets de création d'énergie éolienne est un élément vraiment positif de notre programme qui met en évidence la responsabilité croissante que nous assumons pour l'environnement.
J'appuie chaudement le plan de notre gouvernement de mettre en oeuvre un régime national d'apprentissage en bas âge et de garde des jeunes enfants. J'ai moi-même cinq grands enfants et j'ai été commissaire d'école; je sais à quel point cette initiative est importante et ce qu'elle représente pour l'avenir de nous tous. Cette mesure, en plus de l'aide qui sera octroyée aux personnes âgées et aux soignants des personnes handicapées, en dit long sur le respect et le soutien accordés à ceux qui ont contribué tellement à notre société.
Je peux donner de nombreux exemples de cercles de personnes âgées dans ma circonscription qui enrichissent la communauté. Nous avons, parmi tant d'autres, les Garibaldi Seniors, les Pinecrest Seniors, les Centre Street Seniors, les Thornhill Seniors à Vaughan ainsi qu'un nouveau centre pour personnes âgées à Thornhill Markham. Je les applaudis tous.
En tant que membre du nouveau Comité permanent de la condition féminine, je suis très heureuse de savoir que notre gouvernement déposera un projet de loi pour protéger les femmes contre la traite des blanches. Cette mesure est absolument essentielle au bien-être et à la sécurité des femmes ici et à l'étranger.
Notre discours du Trône annonce l'arrivée d'une nouvelle ère, d'une nouvelle façon de penser, d'une nouvelle façon de faire des affaires. Il évoque nos plus belles réalisations du passé et reconnaît les besoins nouveaux créés par le contexte moderne.
La population canadienne veut nous voir réussir. Nous nous sommes fixés des objectifs audacieux, mais ils doivent l'être. Un climat économique favorable nous aidera à les atteindre en continuant d'éponger la dette tout en investissant dans des services essentiels, en consolidant nos assises et en améliorant la qualité de vie de tous les Canadiens. Les Canadiens comptent sur nous pour atteindre ces objectifs. Il est essentiel que nous le fassions car il ya trop en jeu.
Nous avons reçu le mandat de poursuivre cette route et nous avons franchi la porte pleins d'espoir et de promesse. Nous n'allons pas faire marche arrière.
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Madame la Présidente, il semble que j'aurai le dernier mot du débat sur le discours du Trône. J'ai été marié pendant 30 ans et je ne suis pas habitué à cela.
Comme c'est mon premier discours dans cette noble Chambre, je saisirai cette occasion pour remercier les électeurs de Pitt Meadows—Maple Ridge—Mission de l'honneur qu'ils m'ont fait en me choisissant pour les représenter à cette 38e législature. Je suis très conscient d'être ici pour faire ce qu'ils attendent de moi.
Je remercie sincèrement l'équipe de bénévoles et de donateurs qui m'ont appuyé pendant ma campagne. J'aimerais bien croire que j'ai été élu à cause de ma brillante personnalité, mais ce n'est probablement pas le cas. Nous avons tous fini par réaliser que la politique est un jeu d'équipe et je ne serais pas ici sans leur appui.
Je remercie ma famille, ma femme Ruth, mes enfants, Mark, Melanie et Adam, ainsi que leurs conjoints, qui ont participé à cette aventure avec moi. J'apprécie leur appui et leur encouragement. Je remercie mes parents, Peter et Evelyn Kamp, qui m'ont appris par l'exemple que le succès dans la vie dépend de ce qu'on donne et non de ce qu'on reçoit. J'en suis reconnaissant.
Enfin, je remercie le député précédent, Grant McNally, qui s'est dévoué à notre service au prix de grands sacrifies personnels et avec qui j'ai eu le privilège de travailler pendant sept ans. Il est évident qu'il était apprécié des députés des deux côtés de la Chambre et je suis conscient qu'il ne sera pas facile de le remplacer, en particulier au sein du groupe qui se réunit régulièrement au D'arcy McGee's. Cette crainte est probablement justifiée.
Je suis d'avis que Pitt Meadows—Maple Ridge—Mission est la plus belle circonscription de tout le Canada. Certains ne seront peut-être pas d'accord, mais si les gens y avaient grandi, comme moi, où qu'ils y avaient fait une visite, je pense qu'ils changeraient d'avis.
C'est le village natal de Larry Walker, qui est probablement le meilleur champ droit du monde du baseball. C'est une localité qui est sise entre la rive nord du fleuve Fraser, qui jadis était poissonneux, et les spectaculaires montagnes Golden Ears. Ces gens trouveraient chez nous trois collectivités en pleine expansion, en fait de vrais microcosmes de notre pays, des communautés commerciales dynamiques qui coexistent avec des zones rurales qui sont toujours productives et des fossés qui croassent encore.
Le temps passe trop vite et je passerai donc directement au discours du Trône.
Parfois, cela vaut la peine de commencer un livre par la dernière page au lieu de commencer par la première pour découvrir l'intrigue. Si les gens adoptent cette méthode pour comprendre ce discours, voici ce qui les attend. S'ils se rendent à la dernière page, ils y trouveront l'affirmation selon laquelle le programme du gouvernement pour cette législature est fondé sur une stratégie globale qui vise à doter le Canada d’une économie prospère et durable, faite pour le XXIe siècle, à renforcer nos fondations sociales, et à lui donner un rôle influent qui suscite la fierté dans le monde.
J'aimerais bien avoir le temps de commenter chacun de ces volets, car ils sont tous important.
S'agissant du premier, je crois que la tâche qui est probablement la plus importante, c'est que nous nous acquittions de notre responsabilité de fiduciaire. Pour ce qui est du troisième, c'est également un sujet très important et je pense que certains d'entre nous auront l'occasion d'en parler demain. Mon temps étant bref, permettez-moi de me concentrer sur le deuxième objectif.
Le gouvernement affirme avoir une stratégie globale pour renforcer les fondations sociales du pays. Nous devrions attacher beaucoup d'importance à cela, car l'histoire nous a enseigné qu'il est impossible de construire un pays prospère et influent sans de fortes fondations sociales.
Que nous révèle le discours sur le programme d'action d'ensemble du gouvernement? Il y a une longue section sur la santé et je n'en parlerai pas beaucoup. C'est plus un cataplasme qu'un remède qui va durer une génération. Je ne sais pas s'il réglera les problèmes de personnel. Nous avons besoin de médecins et d'infirmières.
Le discours mentionne aussi en une seule phrase l'engagement du gouvernement d'améliorer les soins à domicile et communautaires et son engagement à l'égard des médicaments sûrs et abordables. Il y a là quelques mesures nouvelles dans ce domaine, mais elles sont loin d'être à la hauteur des promesses faites pendant la campagne électorale.
Bien sûr, on y retrouve la promesse maintes fois entendue d'un système national de garderies et d'éducation de la petite enfance. Cela me laisse perplexe que le même gouvernement qui affirme se soucier tellement des enfants semble incapable de produire un projet de loi sans échappatoires pour protéger nos enfants de la pornographie juvénile.
En terminant, un mot, si vous permettez, sur ce que je n'ai pas trouvé. Certains d'entre nous constatent non sans peine que notre élection fait de nous des politiciens.