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CIIT Rapport du Comité

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OPINION DISSIDENTE DU PARTI LIBÉRAL

Bien que le Parti libéral souscrive, en principe, à plusieurs points de ce rapport, nous ne pouvons pas l’appuyer dans sa totalité.  Il y a encore de nombreuses questions qui n’ont pas été pleinement examinées ou n’ont pas été évoquées du tout.

Les entreprises canadiennes, les agriculteurs et les travailleurs de notre pays sont parmi les plus concurrentiels au monde. Nous profiterons tous d'un meilleur accès aux marchés mondiaux, surtout dans des économies émergentes comme celles de la Chine, de l'Inde et du Brésil. L'ouverture des marchés doit s'appuyer sur une amélioration des règles du commerce et sur de nouvelles mesures visant à éliminer les lourdeurs administratives aux frontières.

Lorsqu'on négocie des accords bilatéraux ou multilatéraux, le Canada doit maintenir la position qu’il faut obtenir les meilleurs résultats pour le Canada.  Par exemple, il faut tenir compte des inquiétudes des secteurs manufacturiers et des autres secteurs sensibles dans toutes les négociations entreprises.

En ce qui concerne les négociations à l’OMC, il est impératif que le Canada soutienne une approche balancée face à ces négociations.  Du point de vue du Parti libéral, nous devons parvenir à des résultats ambitieux dans l'ensemble du dossier, soit : des règles du jeu égales pour tous en agriculture, un meilleur accès aux marchés pour l'agriculture ainsi que pour les produits et services industriels, une amélioration des règles du commerce et une meilleure intégration des pays en développement dans l'économie mondiale.

Le Canada doit tenter d'obtenir le plus rapidement possible l'élimination des subventions aux exportations agricoles, ainsi que d'importantes réductions dans le soutien interne qui fausse les échanges et une amélioration substantielle de l'accès aux marchés pour les produits agricoles et agroalimentaires.  Par contre, pour obtenir les meilleurs résultats les pays devront faire preuve de la souplesse nécessaire pour leur permettre d'accommoder leurs sensibilités internes. Pour le Canada, cela signifie que nos producteurs doivent continuer d'avoir la possibilité de choisir de quelle façon ils commercialiseront leurs produits, par exemple par le truchement de structures de commercialisation ordonnées telles la gestion de l'offre.

Les inquiétudes du Parti libéral en ce qui concerne la question de la gestion de l’offre sont fondées sur un commentaire attribué au ministre Emerson sur les enjeux commerciaux qui concernent les secteurs manufacturiers et la gestion de l’offre.

« Je vais probablement me faire critiquer pour avoir dit ceci, mais je vois venir le jour où nous devrons dire à certains secteurs réticents qu’il y a un intérêt national à défendre et qu’il faut collaborer avec ces secteurs pour savoir si, avec une aide modeste de l’État, ils peuvent réussir à devenir concurrentiels à l'échelle mondiale ou s’il y aura des ajustements très pénibles à faire. »

(Western Producer, le 21 décembre 2006)

De plus, le ministre conservateur de l’Agriculture, Chuck Strahl a affirmé ceci à propos de la gestion de l’offre et de la position du Canada dans les négociations avec l’OMC :

« Il est inconcevable que nous tournions le dos à l’OMC, c’est parole d’évangile. La question est donc la suivante : quelles mesures faut-il prendre pour défendre vos intérêts ? »

(Western Producer, le 15 mars 2007)

Ces deux affirmations nous portent à croire que le gouvernement conservateur est disposé à sacrifier les secteurs de la gestion de l’offre aux négociations à l’OMC.

Le Parti libéral a également des réserves concernant la décision du gouvernement conservateur de fermer les consulats du Canada à Milan en Italie, à St. Petersburg en Russie et à Fukuoka et à Osaka au Japon, en raison des impacts économiques et politiques importants sur les relations que nous avons avec ces pays.

Le Bureau commercial du Canada à Milan a aidé à attirer des millions de dollars d’investissement en mettant le Canada en valeur et en en faisant un point d’entrée sur le marché de l’ALENA pour les entreprises italiennes. Milan est la capitale commerciale et l’épicentre de l’Italie.

Le Japon est actuellement le deuxième plus important partenaire commercial du Canada, après les États-Unis. Le Parti libéral considère le Japon comme étant un partenaire stratégique en ce qui concerne le commerce avec le reste de l’Extrême-Orient.

La Russie est un pays qui compte 11 fuseaux horaires et qui a la géographie la plus diversifiée et la plus exceptionnelle au monde. Il est inconcevable que nos activités se concentrent à Moscou, alors que c’est la région nord-ouest de la Russie qui est en pleine croissance économique. Il également inconcevable de n’avoir qu’un bureau dans l’un des plus grands pays du monde.

Le Parti libéral du Canada a également des préoccupations à propos de la stratégie commerciale du gouvernement dans son ensemble. Le gouvernement conservateur a supprimé le programme Commerce-Can, qui avait été conçu pour accroître les échanges commerciaux.

Le programme Commerce-Can repose sur quatre assises :

  • Faire connaître les enjeux
  • Mettre le Canada en valeur
  • Assurer l’accès du Canada aux marchés mondiaux
  • Prospérer sur le marché mondial

Le Parti libéral a été incapable de mettre en œuvre le programme de Commerce-Can tel qu’il l’a annoncé lors de sa mise à jour économique de 2005. La plupart des idées et des plans n’ont pas été repris par le nouveau gouvernement et dans certains cas, le gouvernement semble avoir choisi une orientation contraire.

Le gouvernement a annoncé des crédits de 60 millions de dollars seulement pour le ministère du Commerce international dans le budget de 2007. On est bien loin des 485 millions de dollars proposés par le gouvernement précédent.