Que la Chambre reconnaisse que la mise sur pied d’un système national d’éducation préscolaire et de garde d’enfants efficace exige à la fois des efforts continus afin d’offrir une aide financière aux familles et l’adoption de mesures intergouvernementales proactives permettant de créer un nombre suffisant de nouvelles places dans des garderies de bonne qualité, universellement accessibles, abordables et propices au développement, afin de pouvoir répondre aux besoins divers des enfants du Canada;
que la Chambre reconnaisse que dans ces deux dossiers, le gouvernement actuel a fait considérablement moins de progrès que son prédécesseur qui avait mis sur pied des programmes de soutien du revenu totalisant plus de 10 milliards de dollars par année pour les familles ayant des enfants et qui avait négocié avec toutes les provinces des ententes visant la création de places en garderies d’une valeur d’au moins un milliard de dollars de plus par année;
en conséquence, que la Chambre exhorte le gouvernement à accroître substantiellement ses activités à cet égard, afin d’offrir aux familles canadiennes les programmes d’éducation préscolaire et de garde d’enfants dont elles ont besoin et auxquels elles ont droit.
— Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion parce que les familles canadiennes vivent une véritable crise causée par la pénurie de services de garde d'enfants et d'éducation préscolaire de qualité au pays.
[Français]
Le présent gouvernement a déchiré les ententes fédérales-provinciales qui auraient créé jusqu'à 350 000 places en garderie au cours des cinq prochaines années. Il a remplacé ce plan par une allocation en espèces qui n'offre que des avantages minimes et qui ne permet absolument pas de créer des places dans des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants.
[Traduction]
J'aimerais commencer par une question: quel est le rôle du gouvernement? Le gouvernement doit gouverner. Il n'a pas à employer des tactiques administratives pour se prêter aux exigences de ses partisans, peu importe qui ils sont. Nous sommes en train de parler de l'avenir du pays, qui passe par les peuples autochtones, l'éducation postsecondaire et l'innovation par la recherche. L'avenir du pays et de la planète est également intimement lié aux changements climatiques. Mais ce qui est vraiment au coeur de l'avenir du pays, c'est le capital humain que représentent nos enfants.
Aujourd'hui, par cette motion, nous nous demandons pourquoi le premier ministre du pays ne veut pas abandonner le peuple afghan, mais est prêt à abandonner nos enfants. Il est extraordinaire de constater qu'un point de vue idéologique a remplacé l'empirisme et la véritable recherche comme fondement de l'avenir de notre pays sur le plan de la justice sociale et de l'économie dans le contexte de la mondialisation.
Cela dit, après avoir pratiqué la médecine familiale pendant 20 ans, je ne me souviens pas d'une seule fois où j'ai donné naissance à un enfant et où les parents et la famille n'étaient pas tout à fait conscients des difficultés qui attendent les parents et des choix qu'ils auraient à faire pour jouer le mieux possible leur rôle de parents et pour offrir les meilleures perspectives qui soient à leurs enfants.
Il y avait des familles qui avaient effectivement le choix. L'un des deux parents au moins avait un emploi formidable, ce qui leur laissait le choix. L'un des parents pouvait demeurer à la maison. Mais, même dans une telle situation, il y avait des cas où le parent qui demeurait à la maison avait besoin de l'aide d'une halte-garderie communautaire, selon les circonstances.
Parmi les enfants, certains pouvaient avoir des besoins spéciaux ou présenter des problèmes particuliers. Un enfant pouvait par exemple être atteint d'autisme, et le parent qui demeurait à la maison était incapable de lui donner, à toute heure du jour et de la nuit, les soins dont il avait besoin. Quoi qu'il en soit, ces familles avaient vraiment le choix, et l'un des parents pouvait demeurer à la maison.
Les autres parents aussi avaient la possibilité de faire des choix. Ils devaient décider si un deuxième salaire leur permettrait de donner une meilleure vie à leurs enfants, de déménager dans un autre quartier ou d'échanger un balcon pour une cour. Ces parents prenaient la meilleure décision possible pour leurs enfants.
Je trouve qu'il est extrêmement injuste d'alimenter l'opposition entre les choix difficiles que ces deux catégories de familles doivent faire au Canada et de dire que tel choix est meilleur que tel autre, ou même de dire que les parents ne savent pas ce qui est le mieux pour leurs enfants et qu'ils ne peuvent pas prendre eux-mêmes les meilleures décisions pour leurs enfants.
La motion dont nous sommes saisis porte vraiment sur les gens qui n'ont pas la possibilité de faire des choix, qui savent qu'ils doivent travailler. Ils savent qu'ils ont besoin d'avoir des places à prix abordable dans des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants afin de pouvoir faire ce qu'ils estiment être le mieux pour leurs enfants. C'est pour les familles dont les enfants sont encore sur des listes d'attente, et qui n'ont donc pas d'autre option, que le plan du gouvernement est une claque au visage. On dit de ce plan qu'il offre des options en matière de garde d'enfants, quand il s'agit en fait d'une allocation familiale qui n'a absolument rien à voir avec l'éducation préscolaire et la garde d'enfants. C'est la chose la plus insultante que j'ai entendue depuis bien longtemps.
Il y a trop de désinformation et je crois qu'il est absolument impératif que le gouvernement prenne conscience qu'il contredit complètement l'idée que se fait le public de l'importance, pour les jeunes enfants, de vivre les meilleures expériences possible.
Du point de vue statistique, 94 p. 100 des Canadiens savent que les six premières années de la vie sont les plus cruciales pour le développement du cerveau. Quels que soient les antécédents d’une famille, 89 p. 100 des gens croient que des soins de mauvaise qualité nuisent au développement de l’enfant. Également, 79 p. 100 considèrent que les personnes qui possèdent une bonne formation sont celles qui s’occupent le mieux des enfants. Les services de garderie ont franchi d’importants obstacles. Il est extrêmement important que les parents qui doivent travailler puissent le faire et 94 p. 100 des Canadiens estiment que les services de garde d’enfants sont indispensables pour leur permettre de prendre cette décision. Environ 90 p. 100 savent qu’il est important de favoriser l’éducation d’un enfant et 78 p. 100 estiment que c’est important pour développer des liens plus étroits avec la collectivité. Nous savons tous que l’isolement est l’un des principaux facteurs déterminants d’une mauvaise santé.
Il est important de ne pas s’en tenir à une idéologie, mais de tenir compte des réalités et des études dont nous disposons. En fait, lorsqu’elles se sont demandé quelle serait la meilleure solution pour les enfants, toutes les provinces du pays ont décidé de signer un accord avec le gouvernement canadien pour utiliser les 5 milliards de dollars d’une façon parfaitement souple, qui est celle qui correspond le mieux aux besoins des familles de la province.
Trois des 10 accords ont été entièrement financés avant que le NPD ne décide de forcer le gouvernement à tenir des élections inutiles. Rien qu’en Ontario, 25 000 nouvelles places de garderie ont été créées au cours des deux premières années, y compris des investissements dans la formation pour des programmes de qualité.
[Français]
Au Québec, l'entente visait à permettre à la province d'atteindre, cette année, son objectif de 200 000 places dans des services réglementés, tout en améliorant la qualité et les occasions de formation à tous les égards.
[Traduction]
L’accord avec le Manitoba, quant à lui, insistait sur la création de places de garderie dans les régions rurales et isolées alors que le gouvernement insiste pour dire que le programme d’apprentissage préscolaire et de garderie du gouvernement libéral ne visait que les familles des villes. Beaucoup de gens, au Manitoba, nous ont dit combien il est important, pour protéger la ferme familiale, que les conjoints puissent aller travailler en ville dans une banque ou dans un hôpital. Ces familles savent qu’elles ont besoin de services de garderie abordables et de qualité, comme dans les petites villes de l’Ontario, mais le gouvernement ne semble pas le comprendre.
Je suis convaincue que le premier ministre et son caucus n’ont jamais vraiment lu ces accords, car il était évident que les provinces avaient soigneusement mis au point la solution qui leur convenait le mieux. D’autres provinces avaient établi des plans détaillés. Les députés de la Saskatchewan devraient comprendre que l’annulation du programme préscolaire universel pour tous les enfants de quatre ans de la Saskatchewan est une catastrophe pour les parents qui pensaient que leurs enfants iraient à l’école cet automne et qu’eux-mêmes pourraient aller travailler.
L’Alberta a mis l’accent sur la formation, car dans cette province pratiquement 80 p. 100 des services d’apprentissage préscolaire et de garderie sont offerts par le secteur privé. Les personnes qui offrent ces services voulaient cet argent pour pouvoir retourner à l’école afin d’être qualifiées pour exploiter une garderie réglementée. En effet, les parents ont davantage confiance dans un établissement qui connaît les exigences en matière de santé publique et dans des domaines comme l’exercice, la nutrition et la formation du personnel.
La semaine dernière, le chef de l’opposition et moi-même avons visité le centre de Services à l’enfance Andrew Fleck, ici, à Ottawa. C’est un bon exemple des services de qualité qui aident les enfants à partir du bon pied dans la vie. Ce centre offre toutes sortes de programmes intéressants qui sont complets, bien adaptés, souples et amusants pour les enfants. C’est un centre qui offre toutes sortes de services, y compris des horaires souples, une halte-garderie et des groupes de jeu qui permettent à un parent de rester à la maison. Ce sont des programmes très complets qui répondent aux besoins des différentes familles d’aujourd’hui, y compris celles qui ont des besoins spéciaux.
Le centre Andrew Fleck vise aussi à fournir aux éducateurs les réponses aux questions portant sur les programmes et les services destinés aux jeunes enfants, et une occasion d’échanger avec des professionnels de la petite enfance ainsi qu’avec d’autres parents et d’autres éducateurs de la collectivité. Ce service réellement intégré pour les habitants d’Ottawa et leurs enfants existe depuis le début des années 1900.
L’avenir de ce centre est au cœur de la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui. L’immeuble de deux étages situé à côté accueille actuellement 30 enfants, et les fonds qu’il devait recevoir, aux termes de l’accord sur l’éducation préscolaire et la garde d’enfants, auraient servi à rénover tout l'immeuble et à créer 34 nouvelles places, dont des places intégrées pour des enfants ayant des besoins spéciaux, surtout des besoins hors de l’ordinaire, comme les enfants autistes, afin d’aider leurs familles. Étant donné la perte de ces fonds, le centre ne peut procéder aux travaux de rénovation. L’immeuble est tellement désuet qu’il n’y aura plus de places à cet endroit. La perte de fonds signifie donc la perte de 64 places en garderie seulement pour le centre Andrew Fleck.
En attendant, le plan du gouvernement renferme des promesses très vagues concernant la création de places en garderie. Le gouvernement a décidé de ne pas recourir aux incitatifs fiscaux comme solution; il est maintenant d’avis que ça ne fonctionnera pas, même s’il n’a pas tenu compte des faits. Le plan renfermait sept pages sur la nouvelle allocation aux familles, mais seulement une sur la création de places en garderie; il n’était question que de coûts et de financement de départ. Il n’y avait rien sur les coûts permanents de prestation de services et rien qui garantisse la qualité des soins. C’est l’approche qui a échoué sous la direction de Mike Harris et, à titre de parlementaire de l’Ontario, je dois dire que nous ne pouvons pas laisser le premier ministre faire au Canada ce que Mike Harris a fait à l’Ontario.
Le gouvernement répète qu’en donnant de l’argent aux parents, il leur donne le choix. Or, ils ne peuvent pas choisir ce qui n’existe pas. Toutes les familles peuvent bénéficier des services de garde d’enfants et d’éducation préscolaire. Je me rappelle à quel point il était important, lorsque les rencontres prénatales sont apparues, de comprendre que la collectivité se devait d’aider les futures mamans et leurs familles à saisir le mieux possible comment devenir un bon parent.
Personne ne remettrait en question la nécessité qu’ont les collectivités d’appuyer les rencontres prénatales. Nous disons maintenant qu’avec les congés parentaux plus longs et toutes les choses excitantes que nous, les libéraux, avons faites quand nous formions le gouvernement, il faut que les collectivités aient des haltes-garderies, des garderies autorisées, des activités d’éducation préscolaire et des programmes parascolaires. Nous devons aller au-delà des discours du gouvernement en place, qui continue d’expliquer, comme si nous ne le savions pas, que les parents sont les experts.
Bien sûr, les parents sont experts pour ce qui est d’élever leurs enfants, mais certains de ces parents experts se sont regroupés pour dire ce qui, à leur avis, est préférable pour la collectivité compte tenu de leurs besoins. Ces parents font partie de conseils d’administration et veillent à ce que les enfants connaissent le meilleur départ possible dans la vie.
[Français]
Toutefois la véritable catastrophe, c'est que le plan donne peu à ceux qui en ont le plus besoin. Imposer l'allocation en se basant sur le revenu du parent ayant le plus bas salaire signifie que les familles ayant un faible revenu ne conserveront qu'une petite partie de cette allocation, alors que les familles aisées en conserveront la plus grande.
[Traduction]
Il est ahurissant qu’on ait éliminé le supplément de 249 $ pour jeunes enfants afin que les familles riches puissent avoir leur part du gâteau. Ceux qui sont sur les listes d'attente devront donc continuer d'attendre. Comme nous l'avons dit, c’est la mère célibataire qui ne pourra pas reprendre ses études et, comme nous l'avons vu sur de nombreuses pétitions, c'est aussi l'infirmière qui envisageait de reprendre son travail dans le secteur de la santé, mais qui ne pourra pas le faire parce que de son enfant restera sur une liste d'attente.
Je croyais pourtant que le mantra des conservateurs était de donner un coup de pouce au lieu de faire l'aumône. Que s'est-il donc passé? Comment les parents célibataires vont-ils faire pour se lancer sur le marché du travail ou entreprendre une formation afin de ne plus dépendre de l'aide sociale s'ils n’ont personne à qui confier leurs enfants? On a dit et redit que c’est à la façon dont elle traite les plus vulnérables qu'on juge une société civilisée. Si c’est vrai, alors ce soi-disant plan constitue un énorme recul. Que se passe-t-il quand les parents ne peuvent pas faire la lecture à leurs enfants?
Comme mes collègues le savent, Fraser Mustard étudie ce sujet depuis très longtemps. Il est épouvantable que le gouvernement ne comprenne pas le travail extraordinairement important de cet homme dont d'autres pays s'inspirent, comme l'Inde, la Chine et l'Amérique du Sud. Il va devenir très, très important que les enfants soient en mesure d'atteindre un niveau d'instruction élevée, de faire des études postsecondaires, pour être compétitifs sur des marchés mondialisés. Nous savons que, pour cela, il faut commencer dès le plus jeune âge et nous savons que nous n’avons pas d'autre choix que d'agir ainsi si nous voulons être compétitifs sur des marchés mondialisés. De plus, n'est ce pas la bonne chose à faire?
De nombreuses études tendent à prouver que les fonds consacrés à l'éducation préscolaire permettent de réaliser des gains en bout de course: sur les plans social et économique, dans le domaine de la santé, dans les services sociaux et dans les services correctionnels. Nous savons que c'est le cas. Nous avons constaté que, grâce à ces programmes d'éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants — à Vancouver, par exemple — il est possible de détecter très tôt les enfants qui présentent des troubles du spectre de l'alcoolisation foetale. Ce faisant, on peut alors aider leur mère, qui a peut-être elle-même souffert de TSAF, pour la soigner de son problème de dépendance à l’alcool ou à la drogue et lui permettre de subir le genre d'intervention grâce à laquelle elle n'aura pas un deuxième, un troisième, un quatrième ou un cinquième enfant ayant ce problème. S'il n'était pas possible de dépister des TSAF chez son enfant grâce à un tel programme, une mère se trouvant dans cette situation ne pourrait pas bénéficier de services aussi essentiels.
Je suis outrée de voir que la ministre, qui sait fort bien qu'elle abandonne les Canadiens les plus vulnérables, détourne le débat en dressant les familles les unes contre les autres, en attisant les flammes de ce choix incroyablement important que chaque famille canadienne doit faire: celui de trouver ce qu'il y a de mieux pour les siens. De plus, en privant les familles les plus vulnérables de la possibilité d'exercer ce genre de choix, elle fait courir une menace à notre pays et elle va à l'encontre des valeurs canadiennes fondamentales de justice sociale.
Je suis heureuse de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui de pouvoir dire à quel point l'ancien plan libéral a la faveur des Canadiens. Le 23 janvier, 63 p. 100 d'entre eux ont appuyé un parti qui se rangeait derrière le plan libéral visant l'éducation préscolaire et le développement des enfants. Il faut absolument savoir que 89 p. 100 des Canadiens trouvent sans contredit qu'il est important d'offrir le même niveau de service à toute la population. C'est dans cette même proportion qu'ils ont affirmé qu'il était important que tous aient accès à de bonnes garderies. Quatre-vingt-huit pour cent ont dit qu'il était important que les garderies soient ouvertes aux enfants ayant des besoins spéciaux. Quatre-vingt-dix pour cent ont dit qu'il était important que les services de garde de qualité soient à la portée de toutes les bourses.
Il est important de comprendre que les choix doivent être réels. Il n'y aura pas de véritable choix si les parents qui restent à la maison n'ont aucun endroit dans leur collectivité à qui confier leurs enfants et obtenir le genre de services dont ils ont besoin s'ils choisissent de revenir sur le marché du travail, sachant que leurs enfants y vivront les meilleures expériences possibles et qu'ils y prendront le meilleur départ possible.
Je ne pourrais exprimer plus clairement ma fierté devant ce que les libéraux ont fait dans ce dossier, et devant la rapidité avec laquelle, après que le député de LaSalle--Émard est devenu premier ministre, notre ministre a sillonné le pays pour négocier ces dix ententes avec les provinces, parce que c'était très important pour les familles et pour les collectivités.
Nous demandons au gouvernement d'accroître considérablement son action. Écoutez ce que les chercheurs disent. Ne vous cachez pas derrière de petites contributions individuelles. Donnez aux familles canadiennes démunies l'aide dont elles ont vraiment besoin.
J'espère que des changements seront apportés. Nous avons hâte que cette approche soit minutieusement étudiée en comité.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Mégantic—L'Érable.
La garde sécuritaire et bien choisie de nos plus jeunes citoyens est un enjeu d'une importance cruciale pour les gouvernements ainsi que pour des millions de Canadiens. Il est donc tout à fait indiqué que le Parlement en débatte. Cependant, je m'oppose respectueusement au principe fondamental de la motion d'aujourd'hui.
Le rôle du gouvernement n'est pas de dire aux Canadiens comment et où élever leurs enfants. Son rôle est de faire en sorte que toute une gamme d'options pour la garde des enfants soit offerte et d'aider les parents à tirer parti de ces choix élargis. Voilà la prémisse qui sous-tend le plan universel canadien pour la garde des enfants, lequel constitue l'une des cinq priorités clés du nouveau gouvernement.
La pierre angulaire du plan est une allocation directe de 1 200 $ par année par enfant de moins de six ans. Combinée à de nombreux autres programmes d'aide déjà offerts aux familles canadiennes, cette allocation universelle aidera les parents à se permettre le type de service de garde de leur choix. Parallèlement, le plan reconnaît que de nombreux parents trouvent que leurs choix sont limités par le manque criant de places dans de bonnes garderies. Eh bien, le plan prévoit aussi, à partir de 2007, un investissement annuel de 250 millions de dollars afin de créer 25 000 places flexibles en garderie par an.
Quand il s'agit de la garde des enfants, toutes les familles du pays ont leurs besoins particuliers. Les garderies réglementées ouvertes de 9 à 5 sont le choix de 15 p. 100 des familles ayant des enfants d'âge préscolaire. Plus de la moitié des familles s'occupent elles-mêmes de leurs enfants à la maison ou les font garder par un proche comme un grand-parent. Il y a une foule d'autres solutions de rechange, des écoles maternelles aux services de garde fournis par des voisins à leur domicile.
La triste réalité, c'est que nombre de Canadiens n'ont pas vraiment de choix en matière de garde d'enfants parce qu'il n'y a tout simplement pas assez d'options. Certaines familles n'ont pas les moyens de laisser un des parents rester à la maison pour prendre soin des enfants. D'autres n'arrivent pas à trouver une gardienne ou une garderie qui convienne sans devoir se faire inscrire sur une longue liste d'attente. En effet, les statistiques montrent que les garderies réglementées n'ont de la place que pour un enfant sur quatre jusqu'à l'âge de 5 ans. C'est là où le gouvernement et son régime universel de garde d'enfants apporteront une contribution réelle et concrète.
À partir du mois de juillet, les parents de chacun des 1,2 million d'enfants d'âge préscolaire seront admissibles à l'allocation de 1 200 $ par année pour compenser les coûts engagés par les parents pour élever leurs jeunes enfants. L'argent servira aux enfants qui restent à la maison pour être élevés par la maman ou le papa, à ceux qui sont gardés par quelqu'un d'autre à la maison ou par un voisin et à ceux qui vont en garderie. Que les fonds servent à l'achat de livres ou d'instruments de musique, au paiement des frais de scolarité dans une école maternelle ou à l'investissement dans un régime enregistré d'épargne-études, le choix sera fait par les experts: les parents eux-mêmes.
Je tiens également à souligner que l'allocation universelle pour la garde d'enfants s'ajoutera aux 13 milliards de dollars par année que le gouvernement investit déjà dans d'autres formules de soutien des enfants et des familles. Cela comprend la prestation fiscale pour enfants, la prestation pour enfants handicapées, le supplément de la prestation nationale pour enfants, la déduction pour frais de garde d'enfants, la prestation parentale bonifiée et le bon d'études canadien.
Cela étant dit, nous reconnaissons aussi que les options de certaines personnes sont limitées en raison de facteurs indépendants de leur volonté. Le manque de places de garderie, par exemple, est une préoccupation légitime. Il restreint les choix des parents vivant dans les grandes villes, aussi bien que dans les régions rurales et éloignées du Canada. C'est une autre préoccupation que notre allocation universelle pour la garde d'enfants tente de satisfaire.
Notre objectif sera de créer tous les ans 25 000 places flexibles en garderie au sein des communautés, et ce à partir de 2007, en collaboration avec les provinces et les territoires, les employeurs, les groupes communautaires et les organismes non gouvernementaux.
Nous savons qu'un programme uniforme de garde d'enfants ne saurait répondre aux besoins de tous les Canadiens. J'insiste sur le fait que le gouvernement tient à assurer la flexibilité.
Je le répète, nous laissons le soin aux vrais experts, c'est-à-dire les parents, de prendre les décisions qui s'imposent. Les parents, les co-op, les groupes communautaires et les organismes non gouvernementaux connaissent les besoins locaux et ils ont des raisons impérieuses d'y trouver des solutions.
Voici comment notre proposition devrait fonctionner. Disons par exemple qu'il y a un manque criant d'espaces en garderie dans une collectivité autochtone, une petite ville ou dans un quartier d'une grande ville. En collaboration avec les entreprises locales, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les organismes à but non lucratif, comme les hôpitaux et les collèges, et toute autre partie intéressée, les gens de l'endroit détermineront quels sont les services nécessaires. Dans certains cas, des services de neuf heures à dix-sept heures seraient suffisants, alors que d'autres heures pourraient mieux convenir aux gens qui travaillent par quart ou aux travailleurs saisonniers.
Par exemple, dans la localité de Weyburn, en Saskatchewan, la Souris Valley Child Care Corporation ouvre ses portes de 6 heures du matin jusqu'à minuit du lundi au samedi pour répondre aux besoins des travailleurs de la santé du Souris Valley Extended Care Centre.
En d'autres termes, il faut que l'arrangement soit souple afin de satisfaire aux besoins des parents. Dans les zones rurales du Canada, les parents et les organisations communautaires pourraient unir leurs forces pour créer une garderie dans un établissement multifonctionnel offrant un éventail de services, dont des ressources d'apprentissage, un centre communautaire, du soutien spécial aux familles qui ont des besoins particuliers, par exemple, des agriculteurs, des gens du milieu culturel ou des pêcheurs. Dans une municipalité ou une petite ville, des employeurs pourraient se regrouper pour offrir des services de garde d'enfants à des employés dont le quart de travail se termine tard dans la nuit ou qui travaillent le week-end.
Une initiative aussi ambitieuse nécessitera évidemment une planification soignée. Nous allons prendre le temps de bien faire les choses. Nous nommerons également un comité consultatif qui nous appuiera. Au cours des prochains mois, nous nous entretiendrons avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, et nous puiserons dans les connaissances d'employeurs, d'organismes communautaires et de gens qui ont déjà mis au point des approches novatrices en matière de garde d'enfants d'un bout à l'autre du Canada.
Le plus important, c'est que nous rencontrerons les experts, c'est-à-dire que nous discuterons avec les parents. Nous allons découvrir leurs besoins et leurs priorités en matière de garde d'enfants.
Deux éléments ont présidé à la conception du régime universel de garde d'enfants du Canada: le bien-être des enfants et la liberté que les parents peuvent acquérir au moyen d'options réelles et tangibles sur le plan de la garde d'enfants.
Nous savons que nous détenons la bonne solution, car des parents, dont bon nombre de mes électeurs, nous l'ont dit. Je pense à des parents comme Kim Krett, de Saskatoon, qui m'a écrit pour appuyer notre plan parce que « cela donne aux parents le sentiment réconfortant de savoir qu'ils peuvent choisir ce qui convient le mieux à l'enfant et qu'ils peuvent prendre la bonne décision pour leur enfant ». Misty Cey, diététicienne professionnelle et mère de deux enfants, qui habite aussi Saskatoon, appuie notre plan parce que cela montre aux parents que nous attachons de l'importance à leur choix.
Kim et Misty ont indiqué clairement qu'elles savent comment élever leurs enfants. Elles n'ont pas besoin que nous leur disions comment faire, mais elles ont besoin d'un peu d'aide de notre part. C'est ce que leur offre le régime universel de garde d'enfants du Canada.
En plus d'une allocation commode versée directement à tous les parents ayant des enfants d'âge préscolaire, notre régime fera la promotion de la création d'un nombre considérable de places souples en garderie par des gens qui comprennent vraiment les besoins particuliers des collectivités locales.
J'exhorte tous les députés à rejeter la motion dont nous sommes saisis parce qu'elle n'est pas souple et n'est pas universelle, et à appuyer l'adoption rapide de cette importance initiative gouvernementale en soutenant le budget.
:
Monsieur le Président, il me fait plaisir de prendre la parole au sujet de la motion sur la garde d'enfants présentée à l'occasion de la journée d'opposition.
Cette motion laisse entendre que le gouvernement manque à la promesse qu'il a faite aux Canadiens au cours de la campagne électorale.
Elle prétend que les Canadiens n'étaient pas au courant des deux éléments du plan universel en matière de garde d’enfants, soit fournir aux parents une allocation annuelle de 1 200 $ pour chaque enfant âgé de moins de 6 ans et créer annuellement 25 000 places en garderie à compter de 2007.
Ce plan respectera pendant un an les ententes bilatérales en matière de garde d'enfants qu'a conclues le gouvernement précédent.
Lorsque notre premier ministre a déclaré publiquement au cours de la campagne électorale que nous allions établir notre propre régime de garde d'enfants — et non pas celui du gouvernement précédent —, il ne blaguait pas.
Les Canadiens sont ensuite passés à l'action et ont élu les conservateurs. Nous respectons la volonté démocratique.
Les provinces et les territoires recevront tous des fonds en 2006 et 2007, période de transition pendant laquelle nous mettrons progressivement fin aux ententes conclues en matière de garde d'enfants.
Au cours de cette année, la province de Québec recevra 152,8 millions de dollars. Elle aura la latitude voulue pour investir sa part des crédits fédéraux dans la garde d'enfants et le bien-être des familles.
Je précise que seules trois provinces avaient signé des ententes de financement, et chacune de ces ententes comportait une disposition autorisant l'une ou l'autre des parties à mettre fin à l'entente après un préavis de 12 mois.
Je préciserai aussi qu'il incombe aux provinces et aux territoires de déterminer quelle stratégie relative à la garde d'enfants reflète le consensus de leur population.
Dans la mesure du possible, le gouvernement du Canada respecte le droit des parents de choisir ce qui convient le mieux à leurs enfants et à leur famille. Ce faisant, nous respectons la grande diversité de ce pays, d'une province à l'autre et d'une famille à l'autre.
La Prestation universelle pour la garde d'enfants correspond à un montant de 1 200 $ versé directement aux parents chaque année, afin qu'ils puissent faire des choix qui répondent aux besoins de leur famille. Cette prestation aide les parents pendant une période où les dépenses sont élevées et les revenus, plus faibles.
Il n'y a pas deux familles identiques. Chaque famille est unique en son genre. Elles vivent sur des fermes, dans de petites municipalités, dans des réserves, sur la côte, au centre-ville et dans des banlieues. En tant que gouvernement, notre rôle consiste à aider les parents à élever leurs enfants du mieux qu'ils peuvent.
En soutenant les parents dans leur formidable tâche d'éducation, qui contribue au développement de la nation, nous les encourageons à faire encore mieux.
À compter de juillet prochain, les parents recevront 100 $ par mois pour chaque enfant âgé de moins de 6 ans. Cette somme sera imposable pour le conjoint qui a le salaire le plus bas.
Les parents peuvent utiliser la Prestation universelle pour la garde d'enfants de différentes façons. Des parents voudront peut-être l'investir dans un régime enregistré d'épargne-études pour leurs enfants. Certains pourront l'utiliser pour inscrire leurs enfants dans une garderie éducative ou une prématernelle. D'autres pourront s'en servir pour payer des cours de natation ou l'inscription à une ligue de sport. Ou encore, cette prestation pourra aider un parent qui travaille à payer des frais de garde à un proche ou à un voisin. La prestation pourra également être appliquée aux frais de garde que doit assumer un parent qui travaille la nuit et les fins de semaine et qui n'a pas accès à des services de jour.
J'aimerais rappeler à la Chambre que la Prestation universelle pour la garde d'enfants complétera un éventail de prestations fédérales offertes aux familles canadiennes: la Prestation fiscale canadienne pour enfants et le supplément de la prestation nationale pour enfants, versements mensuels exempts d'impôt visant à aider les familles à assumer les coûts liés à l'éducation de leurs enfants; la déduction pour frais de garde d'enfants, grâce à laquelle les parent peuvent déduire les frais de garde d'enfants lorsqu'ils travaillent ou étudient; le congé parental prolongé, grâce auquel les parents obtiennent un soutien du revenu pendant au plus un an, lorsqu'ils décident de rester à la maison pour prendre soin d'un nouveau-né ou d'un enfant qu'ils viennent d'adopter.
Certains parents doivent accomplir un véritable tour de force pour gagner leur vie tout en essayant d'offrir à leurs enfants les meilleurs soins possibles. Ce ne sont pas tous les parents qui peuvent confier leurs enfants à des garderies établies: leurs heures de travail ou le fait de vivre en milieu rural rend parfois cette option impossible.
Statistique Canada a récemment diffusé un rapport sur la garde d'enfants au Canada. On y fait mention du large éventail de choix que font les familles en matière de garde d'enfants. On y indique également que malgré l'augmentation du nombre de mères qui travaillent à l'extérieur, près de la moitié des parents décident de prendre soin eux-mêmes de leurs enfants à la maison.
Pour ceux qui ne peuvent pas se le permettre, il est indiqué dans le rapport qu'un nombre grandissant de parents s'en remettent à des membres de leur famille qui prodiguent des soins à leurs enfants, tandis que d'autres se tournent vers des amis et des voisins, en outre. En fait, seulement 15 p. 100 des enfants d'âge préscolaire sont inscrits dans des garderies établies.
Nous savons que dans l'ensemble des provinces et des territoires, c'est au Québec que se retrouve la plus forte proportion d'enfants d'âge préscolaire inscrits dans les garderies, soit presque 52 p. 100. C'est donc dire que le coût est très raisonnable: 7 $ par jour par enfant. Il semble exister un consensus au sein de la population québécoise selon lequel cette solution est valable pour elle, et la province est disposée à l'appuyer.
Le gouvernement du Canada reconnaît cette diversité entre les familles et au sein même de notre fédération. Les provinces élaborent chacune une stratégie de garde d'enfants qui convient à sa culture et à sa politique sociale.
C'est pourquoi nous offrons une autre solution qui enrichira le modèle de service de garde offert de 9 heures à 17 heures et qui s'en inspirera. À compter de l'an prochain, nous sommes résolus à nous joindre aux employeurs, aux collectivités et aux autres gouvernements pour créer chaque année jusqu'à 25 000 nouvelles places en garderie partout au Canada.
Le plan est simple: nous voulons offrir des choix quant à la conception et à l'établissement de services de garde d'enfants. Nul gouvernement ne peut imposer un régime national de garde d'enfants qui soit strict et fermé aux changements.
Au cours des mois à venir, le gouvernement du Canada s'adressera aux employeurs, aux petites entreprises comme aux grandes, de même qu'aux organismes communautaires, aux provinces et aux territoires, et aux gens qui s'y connaissent en stratégies novatrices en matière de garde d'enfants. Nous discuterons avec les parents pour connaître leurs besoins et leurs priorités à cet égard. Nous voulons, par-dessus tout, épauler les Canadiens et Canadiennes, les Québécois et Québécoises dans leur rôle important qu'est celui de parents.
Pour terminer, je mentionnerai que les Canadiens ont voté en faveur d'un gouvernement pour qui les enfants représentent l'une des cinq grandes priorités. Notre objectif n'est pas d'imposer une solution, mais de reconnaître la diversité de notre pays et la riche ingéniosité qui réside dans chacune des collectivités.
Les parents canadiens sont les véritables experts en matière de garde d'enfants. Appuyons leur choix.
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Monsieur le Président, j'aimerais parler aujourd'hui de respect et de nécessité, pour que nous puissions offrir des mesures de service de garde à l'enfance équitables pour toutes les familles. Il s'agit de parler du respect, entre autres: de la différence québécoise; de nos champs de compétence et de notre pouvoir de juridiction; des besoins financiers du Québec relatifs aux services de garde à l'enfance; et surtout des familles. Il est aussi question de la nécessité d'offrir un meilleur support aux familles, afin qu'elles puissent vraiment actualiser ce désir d'avoir des enfants.
Le Québec s'est beaucoup préoccupé de cette question; il a trouvé des solutions et il demande le respect de sa différence.
La politique familiale n'est pas du ressort du Parlement fédéral. Le débat d'aujourd'hui nous semble surréaliste, dans la mesure où les libéraux veulent nous convaincre que leur politique familiale est la meilleure, où les conservateurs veulent nous convaincre que leur politique familiale est meilleure que celle des libéraux, et où les néo-démocrates veulent nous convaincre que leur politique familiale serait meilleure que celle des libéraux et des conservateurs. Néanmoins les trois partis fédéralistes doivent comprendre que la politique familiale ne relève pas du Parlement, mais qu'elle relève vraiment du Québec et des provinces. Or pour nous, du Bloc québécois, la meilleure politique familiale est celle que les Québécoises et Québécois auront décidé, entre eux, de se donner; bref, la politique qu'ils auront choisie.
Pour nous, c'est donc important de respecter nos champs de compétence. Nous nous sommes dotés d'un service de garde qui est vraiment à l'avant-garde de tout ce qui se fait en Amérique du Nord. L'Organisation de coopération et de développement économiques mentionnait ceci: « Il convient cependant de souligner les progrès extraordinaires réalisés par le Québec, qui a mis en oeuvre l'une des politiques sur les services d'éducation et de garde à l'enfance les plus ambitieuses et les plus intéressantes en Amérique du Nord. Aucune de ces provinces n'a fait preuve de la même clarté visionnaire que le Québec pour aborder les besoins des jeunes enfants et de leurs familles. »
Évidemment, pour mettre en place ce service de garde, le Québec a vraiment besoin de beaucoup de financement. Il est question, vraiment, de pouvoir régler cela en réglant la question du déséquilibre fiscal.
Nous nous sommes dotés d'un service de garde, mais qui est aussi un système national d'éducation préscolaire et de garde d'enfants.
On affirme, dans cette motion libérale, qu'il est nécessaire d'avoir des mesures intergouvernementales proactives pour créer un réseau de garderies; pour nous c'est faux. Jamais les Québécois n'ont demandé aux Canadiens la permission de créer un réseau de garderies. Pour nous, il est donc hors de question que cela change.
Ce n'est pas par hasard que la politique familiale relève exclusivement des provinces. Il faut rappeler que c'est intimement lié à la culture, aux valeurs que porte une société.
Tout cela m'a semblé très marquant. On pourrait citer en exemple cette allocation familiale que souhaitent donner les conservateurs, ces 1 200 $ qu'ils assimilent à un service de garde. Pour nous, jamais ce n'en sera un; c'est tout au plus une allocation familiale. On oublie tout le volet de socialisation et d'éducation qu'implique un service de garde à l'enfance. Il est important de comprendre que c'est un tout intégré, par lequel on préparera bien nos enfants en vue de la rentrée scolaire et de leur vie future. Or le réseau de garderies du Québec s'intègre à un réseau de garde en milieu scolaire et il permet une socialisation. On sait, par de nombreuses études, que nos enfants peuvent ainsi éviter le décrochage scolaire et de nombreux problèmes d'apprentissage.
Il est donc évident que, pour les Québécois, nous n'accepterons jamais, comme la motion le demande, que le gouvernement fédéral accroisse substantiellement ses activités à cet égard et qu'il offre aux familles québécoises des programmes d'éducation préscolaire. Nous sommes capables de nous charger nous-mêmes de cela, et l'éducation est de compétence provinciale tout comme les politiques familiales. C'est un tout intégré, et les garderies font partie de la politique familiale du Québec, qui comprend les congés parentaux ainsi que le soutien aux familles, dont les services de garde à l'enfance font partie. Isoler ces services de garde de l'ensemble de la politique familiale serait une grave erreur.
Nous sommes convaincus que c'est le gouvernement le plus proche des citoyens, soit le gouvernement du Québec, qui est en mesure de mieux comprendre les besoins et de mieux déterminer les valeurs et les priorités de sa société.
Je cite encore une fois l'OCDE:
Comme l'a montré l'expérience du Québec, une augmentation rapide des dépenses ne suffit pas [...]
Il ne suffit pas d'augmenter le nombre de dépenses pour créer des places en garderie.
[...] c'est la constitution d'une capacité administrative qui est l'élément clé [de la création d'un service de garde]. Il faut élaborer des stratégies et des plans détaillés pour agrandir efficacement et de façon cohérente un grand système.
On pourrait citer l'exemple du dernier budget déposé par le gouvernement conservateur. Celui-ci prévoit 175 millions de dollars pour les garderies. C'est vraiment très insuffisant. Nous ne croyons pas qu'il revient aux entreprises ni à des organismes sans but lucratif, complètement déconnectés d'un réseau, de parvenir à créer un système de garde efficace. Ces expériences ont été tentées en Ontario, entre autres, et il nous semble évident que les entreprises n'ont pas cette capacité administrative. Ce n'est carrément pas leur boulot de créer des services de garde.
Un système géré comme l'est celui du Québec, par des entreprises d'économie sociale et un conseil d'administration formé de parents, pourra vraiment répondre aux besoins et permettre qu'on en suive de près l'évolution. Si un système pancanadien était instauré, on peut imaginer dans quel dédale on se retrouverait pour essayer de régler des problèmes qui sont très proches du quotidien des gens.
Nous refusons les normes fédérales dans les domaines qui ne relèvent pas du gouvernement fédéral. La motion mentionne les critères fédéraux qui devraient encadrer les garderies en ce qui a trait à la qualité et à l'universalité, voire au contenu éducatif puisqu'on veut que les garderies soient propices au développement des enfants. C'est du moins ce qu'on nous dit. À notre avis, cette approche fédérale est absolument irréaliste. C'est contre nos valeurs et nos priorités. Un réseau pancanadien de garderies ne pourrait pas fonctionner. Pour le Bloc québécois, c'est hors de question.
Au chapitre de la Prestation fiscale canadienne pour enfants, le Québec a déjà refusé l'établissement d'une politique familiale fédérale. Dans son énoncé, la motion vante les mérites des programmes de soutien du revenu mis sur pied par les libéraux, lesquels totalisent plus de 10 milliards de dollars par année pour les familles ayant des enfants, c'est-à-dire la Prestation fiscale canadienne pour enfants. J'aimerais rappeler à cette Chambre que le Québec a refusé d'adhérer à la prestation fédérale et de la greffer à ses propres programmes.
Je rappelle la position du Québec:
[Le Québec] s'oppose à l'instauration de tout programme pancanadien au chapitre des politiques sociales, comme la prestation « nationale » pour enfants, qui ferait en sorte que le Québec ne pourrait pas exercer toutes ses responsabilités en cette matière. [...] [Les] politiques sociales [...] sont de son ressort exclusif et [...] il entend exercer les pleins pouvoirs [du Québec] en la matière sur son territoire. Québec réclamait donc le transfert de points d'impôt ou un transfert financier correspondant aux dépenses du gouvernement fédéral à ce chapitre au Québec et qu'il aurait pu affecter aux objectifs poursuivis par [sa] politique familiale [...]
La motion ne dit pas un mot de cette opposition du Québec. Pourtant, ce refus a été clairement affiché en 1997, lors de la conférence fédérale-provinciale des ministres responsables des services sociaux, à Toronto.
Les défenseurs de cette motion ignorent-ils que le Québec a rejeté le programme social du fédéral? Le gouvernement fédéral a créé ce programme au mépris du partage des compétences. Il nous est impossible d'accepter cette motion énoncée en ces termes.
Tout ce que le Québec souhaite à l'égard d'un programme de garderies, c'est un nouveau transfert inconditionnel et la possibilité d'un retrait de tout programme pancanadien.
Il est certain que le rejet par les conservateurs de l'entente entre le Québec et le gouvernement fédéral est venu amplifier le déséquilibre fiscal.
Cela a réduit d'autant la capacité du gouvernement du Québec de pouvoir remplir ses responsabilités, ce qui inclut la politique familiale.
Il est impératif, pour le Bloc québécois, que le Québec récupère les 807 millions de dollars de manque à gagner. Il pourrait y avoir un nouveau programme de financement fédéral des services de garde. Il pourrait y avoir une entente spécifique avec le Québec. Cela pourrait être réglé dans le cadre du règlement du déséquilibre fiscal. Le Bloc ne saurait appuyer une motion qui élimine d'emblée ces trois avenues. Cette entente avait le mérite de ne pas imposer de conditions et de permettre au Québec de poursuivre son développement.
En ce qui a trait à la somme de 1 200 $ versée aux parents, le Bloc québécois ne s'est pas opposé au principe de cette allocation familiale. Les familles ont certainement besoin de fonds, d'argent et de soutien. Toutefois, le versement direct aux parents constitue une ingérence dans nos champs de compétence, alors que les conservateurs s'étaient engagés à respecter les champs de compétence du Québec. Cette allocation est imposable et favorise davantage les familles aisées que les familles à faible revenu.
Nous sommes très déçus que le gouvernement n'ait pas accepté la formule du Bloc québécois, soit le crédit d'impôt remboursable. Il s'agissait d'une mesure fiscale qui n'était pas une ingérence et qui était une mesure nous permettant d'accorder un montant supérieur aux familles défavorisées. À notre avis, cette formule était beaucoup plus équitable, parce qu'elle permettait d'aider les familles dans le besoin.
Lorsque la députée parlait de souplesse, il est dommage que son gouvernement n'en ait pas fait preuve dans le cas présent. La seule lacune que le gouvernement a accepté de corriger concerne la diminution des prestations que le programme aurait entraîné, dont la Prestation canadienne fiscale pour enfants et le remboursement de la TPS, qui seront amendés pour éviter que l'allocation de 1 200 $ pénalise les plus démunis. Toutefois, à la fin de l'année, lorsque les familles se verront dans l'obligation de déclarer ce revenu, de voir à ce qu'il soit imposé et de rembourser le gouvernement, elles réaliseront l'ampleur des dégâts. Ce montant sera déjà dépensé et envolé. On devra payé les impôts correspondants.
Le Québec a toujours refusé que sa politique familiale soit décidée par Ottawa. Avec ces initiatives, le problème demeure entier. Le Québec acceptera-t-il d'amender ses lois et d'adapter ses programmes sociaux pour compenser les ingérences fédérales? Nous n'en savons rien. Toutefois, nous savons que le gouvernement du Québec a dit que le 1 200 $ sera imposable. Cela créera à nouveau de nouvelles disputes, de nouvelles parties de bras de fer entre Québec et Ottawa. Tout cela est provoqué par cette initiative conservatrice qui va à l'encontre de toutes nos demandes et de nos désirs de ne pas avoir d'envahissements de nos champs de compétence.
Au Québec, la vaste coalition pour le maintien du réseau des services de garde du Québec, qui représente plus de 200 000 membres, souhaite le remplacement de la mesure conservatrice par un crédit d'impôt remboursable, une formule semblable à celle proposée par le Bloc. La mesure conservatrice a été amplement décriée partout au Canada. Il est dommage que le gouvernement s'entête et refuse d'amender sa mesure pour corriger ses lacunes. Il est temps de réaliser que, au sujet de questions comme celle-ci, le Québec et le Canada se nuisent l'un l'autre.
Les Québécois tiennent fermement à leurs centres de la petite enfance. Comme femme et comme mère, j'ai eu le privilège de pouvoir sentir que mes enfants bénéficiaient de services de qualité accessibles, à coût raisonnable. J'ai été à même de constater tous les bénéfices existant pour une femme au travail, qui n'a pas à s'inquiéter lorsqu'elle laisse son enfant dans une garderie où les services sont de qualité, et où il aura la possibilité de socialiser et de faire des apprentissages importants.
Pour les Québécois, le frein au développement du réseau est financier, et jusqu'à ce qu'on atteigne la souveraineté, il passe par le règlement du déséquilibre fiscal. Évidemment, nous y reviendrons. Si l'on se fie au texte de cette motion, le développement du réseau de garderies passe par un programme fédéral de garderie.
Nous comprenons que, pour un Canadien hors Québec, cela est compréhensible et que cela est peut être acceptable. Toutefois, pour nous, cela est inacceptable. Ce réseau existe déjà et il fonctionne bien. Nous sommes à l'avant-garde à ce chapitre. Toute cette histoire de réseau de garderies illustre encore la différence entre le Québec et le Canada.
En conclusion, tant que le Québec fera partie du Canada, il empêchera le Canada de développer la cohérence que la population canadienne souhaite, et le Canada empêchera le Québec de se développer selon sa propre dynamique. Il vaudrait mieux que nous soyons de bons voisins plutôt qu'un mauvais couple. Nos relations n'en seraient que meilleures.
En outre, j'aimerais déposer un amendement à cette motion. Je propose donc, appuyée par le député de Montcalm, l'amendement suivant: « Que la motion soit modifiée par adjonction, après le mot “droit”, de l'expression suivante: “en reconnaissant au Québec un droit de retrait avec pleine compensation, sans conditions” ».
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Sault Ste. Marie.
La semaine dernière, à Trinity—Spadina, j’ai participé à une très belle manifestation avec un grand nombre de parents et d’enfants heureux. Il s’agissait de l’inauguration de Kensington Kids, qui est une très belle garderie communautaire sans but lucratif doublée d’un centre d’apprentissage chez les jeunes enfants. Les parents et les enfants du Canada tout entier ont besoin de garderies de qualité, accessibles et de prix abordable comme Kensington Kids. Lorsque les enfants sont entrés, j’ai vu qu’ils commençaient tout de suite à rire et à jouer. Aussi bien les enfants que les parents avaient le sourire aux lèvres.
Ces parents attendaient une garderie depuis longtemps. Le centre Kensington Kids est ce qu’ils ont choisi. En réalité, les parents ont participé à l’établissement de ce centre. Comme c’est une garderie communautaire qui est aménagée dans une école publique, ce sont les parents qui siègent au conseil d’administration, dont la présidence a été confiée à l’un des parents, Lynne Woolcott.
Les parents recherchent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants. Ils ont donc créé le type de garderie qu’ils veulent pour leurs enfants. C’est leur choix. Ils rêvent depuis longtemps de cette garderie, qui est rattachée à une école locale. L’éducatrice, Sandy Banting, nous a expliqué l’importance de l’apprentissage précoce et des services de garde. Selon elle, les enfants qui fréquentent ce centre entrent à la maternelle déjà prêts à apprendre, et ils ont donc de meilleurs résultats scolaires en première et en deuxième années.
Un petit garçon vraiment mignon, Ryan, m’a demandé de remettre un message au premier ministre du Canada et à la Chambre des communes. Il souhaite que son petit frère puisse se joindre à lui l’an prochain. C’était son rêve. Je parle au passé, parce qu’il n’est pas certain que ce rêve puisse se réaliser.
Les parents et les enfants de ma circonscription, de toute la région de Toronto et de l’ensemble du Canada ont maintes fois été déçus lorsque nous avons essayé de créer des places en garderie. Les libéraux nous ont fait des promesses creuses pendant 12 ans. Ils ont promis pour la première fois un programme national de garderies dès 1993. Enfin, l’an dernier, lorsque le gouvernement était minoritaire, il y a eu quelques gestes et des fonds fédéraux ont été débloqués, grâce à quoi Toronto a pu autoriser le centre Kensington Kids, avec le meilleur financement de démarrage qui soit, à créer des places en garderie qui faisaient cruellement défaut.
Malheureusement, les libéraux n’ont pas légiféré pour garantir l’application des accords sur les services de garde. Par conséquent, le centre Kensington Kids n’a pas obtenu de financement pluriannuel. Il n’aura donc pas de financement après l’année en cours. Le gouvernement pourrait expulser ces enfants heureux et souriants. Ils risquent d’être laissés à eux-mêmes. On ne peut pas leur demander d’attendre encore 12 ans. Eux et leurs parents méritent un meilleur sort. Ce budget impitoyable a brisé les rêves des enfants et privé les parents des services de leur choix.
Ces parents, ces enfants et les spécialistes de l’apprentissage chez les jeunes enfants et des services de garde sont frappés brutalement par la proposition bidon du gouvernement, ces 1 200 $ par enfant qui doivent donner le choix dans les services de garde. Comme nous l’avons montré à maintes reprises, ce programme ne permettra aucun choix et ne créera aucun service de garde. Il ne fournit même pas la totalité des 1 200 $. Le gouvernement a renoncé à certaines formes de récupération, mais il n’a prévu aucune protection en ce qui concerne la prestation fiscale pour enfants. Les 1 200 $ demeurent donc imposables.
De plus, le gouvernement entend supprimer la prestation pour jeunes enfants, qui donne un supplément de 250 $. Il réduit ce montant pour les familles de travailleurs qui en ont le plus besoin. Le gouvernement aide davantage les conjoints au foyer des familles riches. Il n’aide pas les familles de travailleurs qui ont besoin de services de garde, et il n’aide certainement pas les enfants. Il n’aide sûrement pas les enfants de Kensington Kids, qui n’avaient pas de raison de sourire hier et n’en ont pas plus aujourd’hui.
C’est toujours la même rengaine. Voici encore un gouvernement qui reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. Étant donné le dernier budget, la plupart des familles de travailleurs recevront au mieux un ou deux dollars par jour. Cela suffit à peine pour payer les couches. C’est donc loin d’être suffisant pour les services de garde. Ce n’est certainement pas suffisant pour financer un centre de qualité comme Kensington Kids.
Ce plan est une triste farce. Nous devrions plutôt dire qu'il est destiné à permettre aux parents de choisir les couches, parce que si on ne trouve pas de places de garderie en magasin, on peut au moins y acheter des couches. Des milliers d'enfants sont inscrits sur des listes d'attente. Notre pays peut mieux faire. Nous avons attendu tellement longtemps et avons été déçus tant de fois que la fermeture d'une nouvelle garderie, par ailleurs nécessaire, serait la plus cruelle des farces.
C’est au nom de tous les enfants, de ceux de Kensington et de leurs parents, de leurs familles et de leurs collectivités — dans ma circonscription, mais aussi partout au Canada — que les néo-démocrates ont élaboré un plan en trois points: financement pluriannuel destiné à créer et à maintenir des places en garderie; versement de la totalité des 1 200 $ aux familles par le biais de la prestation fiscale pour enfants pour éviter l'imposition de cette allocation; encadrement législatif des critères de qualité, d'accessibilité et d'abordabilité pour les garderies sans but lucratif, étant entendu que le Québec aurait la possibilité de se retirer.
La motion de l'opposition libérale que nous débattons aujourd'hui est bien intentionnée, mais elle est vague et imparfaite. Elle est destinée à permettre au gouvernement de s'en tirer à bon compte. C’est de la fanfaronnade, sans plus. Les libéraux ont peut-être la tête ailleurs, à la course à la direction. Je ne sais pas. On dirait qu'ils sont plus intéressés à blâmer le NPD. Ils n'arrivent pas à se faire à l'idée que ce sont les Canadiens qui en ont assez des promesses creuses et des gouvernements corrompus.
La motion d'aujourd'hui ouvre la porte au financement de grandes garderies établies par des entreprises plutôt qu'aux programmes de garde d'enfants publics, communautaires et sans but lucratif. Le NPD serait prêt à appuyer une motion dans laquelle on préciserait qu'il s'agit de garderies sans but lucratif. L'argent des contribuables ne doit pas se retrouver dans les poches des profiteurs qui possèdent de grandes boîtes. Nous appuierions également une motion qui imposerait au gouvernement de rendre des comptes sur la question des garderies.
Cela étant, je propose, appuyée par le député de Sault Ste. Marie, que la motion soit amendée par l'ajout des mots « sans but lucratif » après le mot « programmes » dans la dernière partie de la motion et par l’ajout d’un paragraphe à cette dernière partie qui se lirait dès lors ainsi: « Que la Chambre exhorte le gouvernement à faire en sorte que les fonds destinés à l'éducation préscolaire et à la garde d'enfants servent à créer des places en garderie de bonne qualité, universellement accessibles, abordables et sans but lucratif, et que la Chambre demande au gouvernement de faire rapport au Parlement, à la fin de l'exercice financier de 2006, sur la façon dont auront été dépensés les fonds destinés à la garde d'enfants, et cela au nom de la transparence et de la reddition de comptes. »
J'exhorte tous les députés à faire le maximum pour les enfants de ce pays. Nous avons le pouvoir de leur donner le sourire et j'espère que nous allons l'utiliser judicieusement.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole sur cet important sujet ce matin et de pouvoir faire quelques observations.
Au cours de la dernière législature, j'ai consacré beaucoup de temps à ce dossier. Je me suis déplacé d'un bout à l'autre du pays pour écouter des parents, des représentants communautaires et divers porte-parole. Partout, on réclamait avec grande sincérité un programme national de garderies.
Je dois dire d'emblée que je suis très inquiet du programme du gouvernement. Mon inquiétude s'est accrue mardi, lorsque j'ai jeté un coup d'oeil vers la tribune et que j'y ai aperçu M. Harris, l'ancien premier ministre de l'Ontario, qui écoutait l'exposé budgétaire. J'ai eu une forte impression de déjà vu.
J'étais député à Queen's Park en 1995 lorsque les conservateurs provinciaux ont mis en oeuvre leur premier budget, dont la province ne s'est pas encore remise. Ce budget sonnait le glas de notre système d'éducation public, de notre système d'éducation postsecondaire, de notre système de soins de santé, et la liste se poursuit. Lorsque ces programmes très précieux avaient été mis en place et que des sommes substantielles avaient été investies, il y avait eu des contestations. Aujourd'hui, les conservateurs font la même chose en s'attaquant au nouveau programme national de garderies.
Je commencerai par souligner la déficience des efforts des libéraux. Ceux-ci ont eu 13 années pour bâtir le meilleur programme d'apprentissage préscolaire et de garde d'enfants au monde et utiliser les excédents accumulés au fil des ans pour financer généreusement un tel programme. Pourtant, ils ont attendu à la toute dernière minute. Dans une situation de gouvernement minoritaire, ils ont cédé à contre-coeur aux pressions des néo-démocrates et ont présenté un programme mitigé que le gouvernement conservateur a aisément rejeté.
Les membres de mon caucus, dont moi-même, ont tenté de convaincre les libéraux de faire preuve de leadership avec les provinces et d'agir sur tous les fronts de façon responsable et transparente en vue d'enchâsser un programme national de garde d'enfants dans la loi, un programme axé sur les principes avancés par les collectivités, les défenseurs des droits des enfants et les parents, un programme de qualité, universel et accessible basé sur le développement et incluant les enfants handicapés, un programme dont un réseau d'organismes sans but lucratif assurerait la prestation aux quatre coins du Canada.
J'ai rencontré le précédent ministre à maintes occasions. Je lui a parlé précisément d'un tel programme et je lui ai demandé de réfléchir à notre contribution. Il m'a écouté et je crois qu'il était sincère lorsqu'il a tenté de donner suite à cette idée, mais, hélas, il semble bien qu'il y ait eu des empêcheurs de tourner en rond au sein du gouvernement libéral de l'époque. Avec un financement adéquat, ce programme aurait donné un véritable choix aux familles, qu'elles habitent dans les villes, les villages, les régions rurales ou les régions éloignées du Nord.
L'année dernière, j'ai parcouru le Canada afin d'entendre ce que les parents, les collectivités, les défenseurs des droits des enfants et les experts avaient à dire. Les experts que nous avons entendus étaient des parents qui, frustrés par le manque de choix en matière de garde d'enfants, avaient décidé de s'engager dans l'action. Parmi eux, certains qui avaient déjà porté à bout de bras la cause des garderies pour leurs propres enfants le faisaient alors pour leurs petits-enfants. Ils n'en finissaient plus de faire l'éloge d'un programme de garde d'enfants national. Ils ne prétendaient pas que les parents n'étaient pas les premiers responsables du développement de leurs enfants ou qu'ils n'étaient pas de bons éducateurs. Ils disaient que nombre de parents voulaient davantage et qu'ils avaient besoin d'aide compte tenu de l'évolution rapide de la société et de notre économie. Ils voulaient avoir l'assurance que lorsque les deux parents occupent un emploi, que la famille élargie est loin et que les voisins sont des inconnus, les enfants puissent compter sur des services de garde et d'apprentissage préscolaire de qualité dans un cadre sûr et cohérent.
Les gens savent la valeur de l'éducation préscolaire, notamment des gens comme Charles Coffey, David Dodge et d'autres du milieu financier. Ils en parlent et disent la valeur de l'éducation préscolaire pour plus tard, quand les enfants deviennent des adultes et participent à l'économie. Ils expliquent comment ils peuvent y contribuer s'ils commencent leur éducation en bas âge. Ils connaissent la nature du travail et savent que le monde du travail change, ce qui nécessite de la créativité et de la souplesse.
En Saskatchewan, j'ai entendu des familles d'agriculteurs me demander de m'assurer qu'elles ne seraient pas laissées pour compte. Le travail sur la ferme est souvent dangereux. Avec les deux parents qui travaillent, souvent à l'extérieur de la ferme, ils veulent un lieu sûr où leurs enfants sont stimulés et peuvent participer à des activités d'apprentissage dès leur jeune âge.
L'offre faite dans le budget par le gouvernement est tout à fait inadaptée. Pour paraphraser un parent, je dirai que cela ne donnera pas davantage de choix, mais réduira la possibilité d'élargir les choix. Voyez les réactions de familles de ma ville, Sault Ste. Marie, après la présentation du budget.
Une mère a déclaré: « J'ai trois enfants, un de trois ans, un de deux ans et un nouveau-né de neuf semaines. Je vis présentement dans un logement subventionné et je suis en congé de maternité. Mon mari a choisi de rester à la maison pour élever nos enfants. Nous formons ce que vous appelez une famille à faible revenu typique, ici, à Sault Ste. Marie. On dira ce que l'on voudra, mais M. Harper n'aide pas les familles canadiennes à faible revenu avec son allocation de 1 200 $ par année par enfant. Même si je voulais un allégement fiscal, même si je voulais envoyer mes enfants dans une garderie, je n'en aurais pas les moyens parce qu'une place dans une garderie non subventionnée coûte en moyenne 25 $ par jour et même plus, et encore faut-il qu'il y ait des places de disponibles. »
Je vous présente un autre cas et j'ose dire que tous les députés connaissent dans leur circonscription des gens qui ont des enfants de plus de six ans. Il s'agit du cas d'une famille de ma collectivité. « Comme vous le savez, la province utilisera les fonds fédéraux de l'an dernier pour financer les quatre prochaines années et, par conséquent, le coût des places a beaucoup diminué. » Il s'agit d'une personne qui travaille dans une garderie. « À Sault Ste. Marie, cela a un effet négatif sur tous les aspects des services de garde des enfants, y compris en entraînant l'élimination de programmes d'été pour les enfants d'âge scolaire. »
Une dame qui a deux enfants de plus de six ans a écrit pour dire qu'elle ne reçoit pas d'allocation du gouvernement et qu'elle vient d'apprendre que les programmes d'été ont été supprimés en raison des compressions budgétaires. Elle ne sait pas quoi faire.
Les habitants d'autres collectivités tiennent le même discours. Une dame de Sudbury soutient qu'il faut bien plus qu'une réduction de 1 p. 100 de la TPS ou qu'une allocation mensuelle de 100 $ par enfant pour que les électeurs de la région de Sudbury se rallient au programme financier du gouvernement de Stephen Harper.
Chris Kattle, un père de trois enfants, dit: «L'allocation mensuelle de 100 $ est bien loin de suffire à payer les frais de garderie pour un mois. Il serait préférable de créer davantage de places en garderie. À l'heure actuelle, il faut céder nos places à chaque année en juin et en trouver de nouvelles en septembre. Cette situation entraîne un manque de continuité et d'uniformité pour nos filles.»
Dans son édition du 12 avril 2006, le London Free Press publie une lettre adressée à la rédaction qui dit:
Le programme libéral, à l'instar de la plupart des promesses libérales, offrait trop peu trop tard et l'intervalle entre la promesse et sa réalisation était trop long, mais il a tout de même fait avancer la cause des garderies à prix abordable. Le programme conservateur annule ces gains et nous ramène en arrière.
La proposition des conservateurs permet aux citoyens de garder un peu plus d'argent dans leurs poches (les riches surtout), mais ne fait rien pour créer les places nécessaires, pour les contrôler par un système de permis et pour les rendre plus abordables.
Une étude faite par la ville de London appuie la position mise en avant par la député néo-démocrate Irene Mathyssen selon laquelle il coûte autant pour étendre le programme que pour le supprimer et cela profite à davantage de personnes. Les conservateurs de Stephen Harper ont fait fi des principes pour nommer...
:
Monsieur le Président, c'est ma première intervention en Chambre depuis la dernière élection.
J'aimerais tout d'abord remercier mes électeurs de LaSalle—Émard, qui m'ont accordé leur confiance pour la sixième fois consécutive.
[Traduction]
Je prends la parole aujourd’hui pour dire qu’il est important que le gouvernement canadien honore l’entente sur l’apprentissage préscolaire et les garderies qui a été signé avec les 10 provinces l’année dernière. Aujourd’hui, le gouvernement s’apprête à mettre en oeuvre un programme différent qui repose sur un paiement théorique de 1 200 $. Cette proposition est une tactique habile. Elle est facile à comprendre, il est facile de s’en souvenir. De plus, les familles ont besoin d’aide et je ne m’oppose pas à ce qu’on leur en donne.
Néanmoins, le gouvernement prétend que ces chèques apporteront une aide tangible et équitable aux familles qui en ont besoin. De plus, le gouvernement prétend qu’en distribuant simplement ce chèque il va offrir aux Canadiens des choix pour faire garder leurs enfants. Là encore, c’est une bonne tactique, car qui pourrait s’y opposer?
Par conséquent, je parlerai non pas des tactiques politiques du gouvernement, mais concrètement, des deux questions importantes à se poser. Le programme du gouvernement est-il vraiment équitable? Offre-t-il véritablement des choix?
Comme l’a prédit le Caledon Institute of Social Policy, et malheureusement il ne s’est pas trompé, la nouvelle allocation pour la garde d’enfants est un programme mal conçu qui créera de profondes injustices. Par exemple, les conservateurs vont annuler le supplément pour jeunes enfants qui est accordé aux familles les plus nécessiteuses. Pourquoi? Ils le feront pour payer une partie des nouvelles prestations qui seront versées à des familles disposant d’un revenu plus important. Ils le font dans le même budget que celui où ils augmentent l’impôt des Canadiens à faible revenu.
Il est difficile de comprendre quel est le raisonnement pervers qui les incite à enlever de l’argent aux pauvres pour le donner à des gens plus fortunés.
[Français]
Quand on regarde de plus près le montant de l'allocation annuelle proposée, il se résume à quelques dollars par jour, après impôts. C'est parfait si on veut laisser son enfant à la garderie 40 minutes par jour, pas plus.
Pour certaines familles, notamment celles à faible revenu, cette allocation que le gouvernement a tant vantée sera même moindre, une fois pris en compte les impôts et le recouvrement d'autres avantages gouvernementaux.
Il ne s'agit que de quelques dollars par jour pour aider les familles à élever leurs enfants, qu'ils soient en garderie ou au foyer. Quel choix auront les gens avec ces quelques dollars par jour?
[Traduction]
Ce n’est pas en donnant aux parents quelques dollars par jour qu’on leur offre des choix. Ce n’est pas un programme de garderie. Ce n’est pas une solution pour faire garder les enfants. Cela n’aidera pas beaucoup les parents dont les enfants sont en garderie et ne fera rien pour aider ceux qui ont de la difficulté à trouver des services de garde de qualité abordables pour leurs enfants.
Ces dernières années, le gouvernement fédéral a pris des initiatives qui visaient à améliorer véritablement la vie des familles canadiennes.
Nous avons créé la prestation fiscale pour enfants qui apporte plus de 10 milliards de dollars par année en soutien du revenu à trois millions de familles. Nous avons créé la prestation nationale pour enfants. Nous avons créé le supplément de la prestation fiscale canadienne pour enfants afin d’aider les familles qui en ont le plus besoin. Nous avons élargi les prestations de maternité et de congé parental afin que les mères ou les pères puissent rester s’occuper de leur bébé à la maison pendant une période allant jusqu’à un an. Ces deux dernières années, comme l’a dit la députée de St. Paul's, nous avons conclu une entente avec chaque province pour mettre en place un programme national d’apprentissage préscolaire et de garderie fondé sur des principes de qualité, d’accessibilité, d’universalité et de développement.
Le député de York-Centre et moi-même nous sommes rendus dans les capitales des provinces pour signer ces accords. Les travailleurs en garderie, les familles, les bénévoles, les premiers ministres provinciaux et des ministres de toutes allégeances politiques étaient là pour saluer la naissance du programme. Or, le nouveau gouvernement fédéral conservateur essaie de qualifier ce programme d'ingérence de l'État dans les décisions des parents canadiens visant leurs enfants.
Il n'a jamais été question que le gouvernement dicte aux parents la manière d'élever leurs enfants. Le gouvernement fait montre d'un aberrant manque de compréhension du mode de vie des Canadiens d'aujourd'hui et des difficultés auxquelles se butent de nombreuses familles. Les parents prennent leurs propres décisions et ce qu'ils ont décidé, par nécessité ou par choix, le gouvernement en fait fi aux dépens de la prochaine génération.
À l'heure actuelle, bien plus de la moitié des enfants canadiens de cinq ans et moins vont à la garderie. Très souvent, les parents se heurtent à des difficultés quasiment insurmontables, n'arrivant pas à trouver une bonne garderie ou ne pouvant se la permettre. Lorsque les parents ne trouvent pas de garderie de qualité, les enfants et la famille souffrent.
Pour appuyer le choix que de plus en plus de familles ont déjà fait, c'est d'un programme national de garderies, auquel collaboreraient tous les gouvernements, dont le pays a besoin. Verser quelques dollars par jour aux familles canadiennes ne les rendra pas en mesure de se permettre des services de garde de qualité. Par ailleurs, une subvention pour créer des places en garderie sans tenir compte de leur coût opérationnel constant n'est rien de plus qu'un expédient politique pour répondre à un besoin humain profond.
Bref, le gouvernement parle de choix, mais il ne donne pas vraiment le choix aux Canadiens, aux familles dans le besoin. Pour sa part, le programme national avalisé l'an dernier par le gouvernement fédéral et toutes les provinces servait de fondement à ce choix.
Jusqu'à maintenant, le débat en cours à l'échelle du pays a plutôt porté sur la nécessité de créer de nouvelles places en garderie. Toutefois, comme la députée de St. Paul's l'a dit tout à l'heure, il y a un autre aspect qui est tout aussi important. À mon avis, on n'en a pas assez parlé depuis les élections. Il s'agit de l'éducation préscolaire. Il faut reconnaître l'importance du développement de l'enfant de zéro à six ans, des années cruciales.
Comme l'ont déclaré le docteur Fraser Mustard et l'honorable Margaret McCain dans leur rapport intitulé « Étude sur la petite enfance »:
À la lumière des preuves avancées, nous sommes d'avis que la période de développement du jeune enfant est aussi importante, et même parfois plus importante, que les années passées par les enfants et les jeunes dans le système d'éducation élémentaire, secondaire et postsecondaire, pour ce qui est de la contribution à la qualité de la vie de la génération à venir.
J'ose espérer que l'importance de l'éducation préscolaire, pour ce qui est des avantages uniques qu'elle apporte à l'enfant en tant que personne, suffit pour soutenir le débat, mais si ce n'est pas le cas, examinons une équation plus implacable qui pourrait intéresser le gouvernement.
Le gouverneur de la Banque du Canada a dit que l'éducation préscolaire est l'investissement le plus important qu'une société peut faire dans son avenir. James Heckman, lauréat du prix Nobel d'économie, explique pour sa part que:
[...] nous ne pouvons attendre que les jeunes atteignent l'âge adulte ou l'âge scolaire pour investir dans leur développement, l'intervention serait trop tardive.
Il ajoute que:
Comme l'apprentissage est un processus dynamique, il est plus efficace lorsqu'il commence à un jeune âge et qu'il se poursuit tout au long de l'âge adulte.
Enfin, selon une étude récente de la Federal Reserve Bank de Minneapolis aux États-Unis, qui est loin d'être un foyer de réingénierie sociale de la gauche, l'éducation préscolaire devrait être la priorité absolue des gouvernements. Investir de cette façon dans les enfants produit des résultats intéressants pour les secteurs public et privé, puisque cela se traduit par de meilleures écoles, de meilleurs travailleurs et un taux de criminalité plus faible. Bref, l'apprentissage engendre l'apprentissage, et les compétences engendrent les compétences. Peut-on faire plus beau cadeau à nos enfants?
Les ententes que le gouvernement libéral a conclues avec les provinces ne concernent pas uniquement la garde des enfants. Elles visent à offrir de meilleurs services en insistant sur le développement. Le but n'est pas seulement de créer des places, mais aussi de donner une véritable longueur d'avance aux enfants du Canada.
Nous vivons dans un pays qui, à l'instar de beaucoup d'autres dans le monde industrialisé, est confronté aux défis du vieillissement de la population. Nous avons moins de jeunes subvenant aux besoins d'un nombre croissant de personnes âgées. Il est donc plus essentiel que jamais que les enfants d'aujourd'hui et de demain puissent jouir des meilleures possibilités, du plus d'avantages possible et de toutes les chances voulues de réussir.
C'est vrai pour les enfants de tous les Canadiens. C'est l'un des meilleurs arguments économiques soutenant le principe social si important qu'est l'égalité des chances. Cet argument prend encore plus d'importance lorsqu'on considère les besoins des Autochtones qui représentent le segment le plus jeune de notre population et ceux des néo-Canadiens qui constituent le segment de notre main-d'oeuvre qui connaît la croissance la plus rapide à l'heure actuelle.
En fait, si nous voulons nous assurer de donner aux enfants de tous les Canadiens un bon départ dans un monde où la concurrence mondiale est de plus en plus féroce, nous ferions mieux de comprendre que le débat actuel porte sur la façon d'offrir à tous les enfants, et pas à quelques-uns seulement, la possibilité de profiter d'une éducation préscolaire. Malheureusement, le gouvernement abandonne un système qui ferait justement cela.
Les présidents d'un certain nombre de conseils scolaires et de fédérations d'enseignants ont déclaré à la suite de la présentation du budget qu'en refusant de respecter les accords fédéraux-provinciaux sur la garde d'enfants, le premier ministre et son gouvernement ont choisi de laisser passer une chance qui ne se produit qu'une fois en une génération, celle de donner à nos enfants le type de départ qui leur assure d'être prêts à réussir à l'école et dans la vie.
De très nombreux travaux de recherche montrent de manière cohérente et irréfutable que la capacité d'apprentissage des enfants en première année constitue le meilleur indicateur de leur réussite scolaire future et influence beaucoup leurs possibilités d'obtenir un diplôme, leurs chances de bien gagner leur vie, l'importance de leur contribution à la société et leur réussite financière. Tous les enfants méritent d'avoir le meilleur départ possible dans la vie.
[Français]
Notre politique sociale est l'image de notre pays, tel que nous voulons qu'il soit. Cette politique témoigne d'une conviction profonde: nous croyons que la réussite du Canada tient au fait que nous sommes tous animés par la conviction que nous ne devons laisser personne pour compte.
Ensemble nous sommes plus forts que chacun de notre côté, et c'est cette conviction qui, au fil des années, a été à l'origine de tant de réussites canadiennes.
Aujourd'hui, il faut que nous traduisions encore cette conviction, et que les ressources voulues pour continuer à mettre en place un système national de garde d'enfants, un système adapté selon les besoins des provinces et qui respecte leurs champs de compétence, soient débloquées.
Au cours de la dernière décennie, nous avons accompli des choses remarquables au Canada. Nous avons éliminé le déficit. Nous avons allégé notre dette de plus de 60 milliards de dollars. Nous avons surpassé tous les autres pays du G7 pour ce qui est de la croissance économique, de l'emploi et du niveau de vie.
[Traduction]
Au cours de la dernière décennie, nous avons été des chefs de file dans le monde. Nous ne devons pas nous satisfaire de nos réussites passées. Tous les jours, nous devons relever de nouveaux défis. Nous n'y parviendrons que si nous appuyons les familles canadiennes en soutenant la prochaine génération grâce à un programme national d'apprentissage préscolaire et de garde d'enfants, afin que les enfants du Canada, quel que soit le revenu de leurs parents, puissent entrer à l'école prêts à apprendre et à réussir.
Pendant des années, en tant que pays, nous avons déployé d'immenses efforts pour vivre selon nos moyens. Nous avons lutté pour mettre un terme aux déficits chroniques qui augmentaient notre dette nationale et nous empêchaient d'investir dans les domaines les plus importants. Cependant, nous avons accompli le travail difficile consistant à éliminer le déficit. Nous avons déployé de grands efforts pour mettre en place les fondements d'un système national d'apprentissage préscolaire et de garde d'enfants, le premier programme social nouveau établi en une génération, un programme que nous devons continuer d'améliorer.
Nous ne pouvons nous permettre de revenir en arrière. Quel genre de rigidité intellectuelle motive le gouvernement à nous dire que la garde d'enfants n'est pas une priorité et que l'apprentissage préscolaire n'est pas un objectif valable? Nous avons les moyens de préparer le succès du Canada et celui de nos enfants. Nous avons l'occasion d'investir dans notre avenir commun. Pour atteindre ces objectifs, nous devons unir nos forces. Nous devons reconnaître ce qui est bon pour tous, et c'est là le rôle du gouvernement fédéral.
Le gouvernement devrait bien évidemment faire fond sur ce qui a déjà été accompli, améliorer ce qui a déjà été fait, il ne devrait surtout pas détruire ce qui a déjà été mis en place conjointement avec les provinces.
Le rôle du gouvernement n'est pas simplement de gouverner pour aujourd'hui. Il doit aussi gouverner pour demain. C'est pourquoi la première chose que nous avons faite quand nous avons été élus a été d'éliminer le déficit. C'est pourquoi, après ça, notre premier budget s'est concentré sur l'éducation et c'est aussi pourquoi le programme national de garderies et d'apprentissage préscolaire est si important. C'est une approche comme celle-là qui a fait du Canada le meilleur pays au monde et qui lui a conféré une des économies les plus fortes au monde. Nous ne pouvons nous permettre de tout laisser tomber.
Le débat sur l'apprentissage préscolaire et la garde d'enfants ne porte pas seulement sur les familles d'aujourd'hui. Il porte sur l'avenir du Canada. Les choix que nous faisons dans le dossier de l'apprentissage préscolaire et de la garde d'enfants témoignent du genre de société que nous souhaitons avoir. Le gouvernement fédéral a la responsabilité de contribuer à une culture d'apprentissage qui tient entièrement compte des fondements de l'apprentissage, et de veiller à ce que chaque enfant ait un meilleur départ dans la vie et de meilleures chances de s'épanouir à l'école et dans la vie. C'est la bonne chose à faire pour nos enfants. C'est la bonne chose à faire pour le Canada.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Glengarry—Prescott—Russell.
Je suis fière de dire que le gouvernement agit au nom des enfants du Canada, de tous les enfants et de toutes les familles du Canada, parce que c'est ce à quoi nous nous sommes engagés, et c'est ce que nous faisons.
Nous reconnaissons tous que l'investissement le plus important que peut faire un pays est d'aider les familles à élever leurs enfants. C'est le travail le plus important des parents. Des familles solides assurent un avenir brillant à notre pays.
Toutefois, le gouvernement comprend aussi, alors que le gouvernement précédent ne l'a jamais compris, qu'on ne trouve pas deux familles pareilles au Canada. Nous comprenons aussi que les parents qui ont de jeunes enfants prennent différents moyens pour équilibrer travail et famille, et pour différentes raisons. C'est pour cela que nous croyons que les parents doivent être capables de choisir le type de service de garde qu'ils préfèrent pour eux et pour leurs enfants.
Je suis fière que notre gouvernement offre des options aux parents grâce au Plan universel pour la garde d'enfants. La Prestation universelle pour la garde d'enfants est un élément fondamental de ce plan. Elle place l'argent entre les mains des parents afin qu'ils puissent prendre les décisions concernant les besoins de leur famille. Ces décisions ne doivent pas être prises par le gouvernement ou les fonctionnaires. C'est aux parents de le faire, et c'est ce que nous appuyons.
À compter du 1er juillet, les familles canadiennes recevront 100 $ par mois pour chaque enfant de moins de six ans. Notre plan constitue un régime équilibré. Il reconnaît que les parents sont les mieux placés pour choisir le type de services de garde qui leur convient. C'est un plan qui répond aux besoins des familles, où qu'elles vivent et quelles que soient leurs heures de travail et leurs préférences quant au type de garde qu'elles veulent pour leurs enfants. Ce plan vient en aide aux parents et protège leur liberté de choix.
Une approche parfaitement uniforme de la garde d’enfants ne peut pas marcher. Elle ne répond pas aux besoins tellement divers du Canada. Statistique Canada a publié le 5 avril un rapport intitulé La garde des enfants au Canada, d’après lequel les familles font de multiple choix pour ce qui est de la garde de leurs jeunes enfants. Il est extrêmement intéressant de noter que, malgré l’augmentation du nombre des mères qui travaillent à l’extérieur du foyer, près de la moitié des parents s’occupent de leurs enfants à la maison. Parmi les parents qui choisissent d’autres formes de garde d’enfants, la plupart s’adressent à des membres de la famille, à des amis ou à des établissements communautaires. Voilà pourquoi nous nous sommes engagés, dans le cadre du plan universel de garde d’enfants du Canada, à adopter de nouvelles mesures qui aideront les employeurs et les collectivités à créer de nouvelles places là où on en a le plus besoin, pour aider les parents qui travaillent.
Nous avons introduit une initiative de places en garderie qui permettra de créer jusqu’à 25 000 nouvelles places par an. Nous faisons cela dans le cadre d’un plan concret parce que nous ne voulons pas jeter de l’argent par la fenêtre en fermant les yeux et en nous croisant les doigts. Ces places seront conçues, créées est administrées dans les collectivités où les parents travaillent, vivent et élèvent leurs enfants.
Il est important que ces places ne soient pas conçues par un gouvernement qui croit pouvoir dire aux parents ce qui vaut le mieux pour eux. Ces places seront conçues par des parents qui connaissent leurs enfants et qui savent comment répondre à leurs besoins. Ces nouvelles places en garderie seront adaptées aux besoins des familles qui travaillent.
Notre approche consiste à veiller à ce que ces mesures marchent, non seulement pour les entreprises, mais aussi pour les organismes communautaires et sans but lucratif. Nous allons leur offrir des incitatifs qui vont favoriser la création de garderies dans les grandes villes et les régions rurales ainsi que de garderies pouvant desservir les parents qui n’ont pas un horaire allant de 9 à 17 heures. Nous n’allons pas nous précipiter pour adopter une approche mal conçue, imposée par le gouvernement, pour la création de places en garderie. Nous établissons plutôt un comité consultatif composé de parents, d’entreprises, d’employeurs sans but lucratif et d’organismes communautaires ainsi que de représentants des provinces et des territoires. Dans les semaines et les mois à venir, nous travaillerons de concert avec ce comité et nous fonderons sur son expérience pour favoriser la création de nouvelles places en garderie.
Ces groupes pourront travailler ensemble dans le cadre de notre plan. Ils peuvent former des partenariats. Nous pensons qu’ils le feront dans bien des cas. Nous aurons alors des partenariats d’entreprises, d’organismes sans but lucratif et de collectivités travaillant pour la création de places en garderie.
Dans les régions rurales, qui n’ont pas les mêmes ressources que les centres urbains, les employeurs peuvent s’associer aux parents ainsi qu’aux organisations communautaires et agricoles, comme la Fédération canadienne de l’agriculture, pour créer des places dans des garderies polyvalentes offrant des services de garde, des ressources d’apprentissage et des lieux de réunion pour les familles. Voilà quelques-unes des options qui s’offrent. Ce ne sont que quelques idées parce que nous ne faisons que commencer.
Les Canadiens ont déjà prouvé qu'ils possèdent les compétences et l'imagination pour y arriver, mais lorsque vient le temps de choisir les meilleurs soins à donner à leurs enfants, nous faisons confiance aux parents et nous faisons confiance aux collectivités où vivent ces enfants. J'ai bon espoir que, grâce au Plan universel pour la garde d'enfants, de nouvelles voies méritant d'être explorées se révéleront, des voies qui conduiront à l'innovation et à des services de garde de qualité répondant aux besoins particuliers des enfants, des familles et des parents.
Nous savons que les parents canadiens appuient le plan que nous leur proposons. Des parents de partout au pays nous l'ont dit. Ils nous ont affirmé que notre plan représente exactement le type d'approche souple et adaptée dont ils ont besoin.
Grâce au travail que nous allons faire, nous allons écouter les Canadiens formuler des idées pour que ce plan fonctionne. Nous savons que la souplesse est essentielle parce que notre objectif est de répondre aux besoins de tous les parents et de tous les enfants, peu importe leur situation particulière.
Je suis heureuse de dire que les premiers ministres du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de Terre-Neuve-et-Labrador et de l'Alberta ont endossé notre plan. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick a déclaré: « J'ai dit très clairement que j'appuyais l'approche du gouvernement fédéral consistant à offrir davantage de choix aux parents. »
Des groupes s'intéressant à la question de la garde des enfants ont également fait connaître leur appui à l'égard de notre plan. Les groupes Advocates for Childcare Choice, Kids First Parent Association of Canada et Prairie Advocates for Childcare Choices sont parmi eux, pour n'en nommer que quelques-uns.
Je pense que les représentants du groupe Advocates for Childcare Choice ont résumé exactement ce que nous sommes en train d'essayer d'accomplir avec notre plan lorsqu'ils ont dit: « La proposition donnera aux parents davantage de souplesse, et c'est ce dont ils ont besoin. » Voici encore ce qu'ils disent, et que nous savons tous:
Chaque famille a des besoins particuliers: entreprise à domicile, infirmière travaillant par quart de 12 heures [...] des tas de gens ne travaillent pas de 9 à 5 [...] Le meilleur aspect [du plan] est le principe et la philosophie selon lesquels ce sont les parents qui sont responsables de leurs enfants.
Nous faisons confiance aux parents, dit le groupe. Ce sont eux qui ont légalement et moralement la responsabilité et le devoir, ainsi que le droit et le privilège, de s'occuper de nos enfants. Cela signifie qu'ils ont droit à la souplesse nécessaire pour s'acquitter de ces responsabilités.
La souplesse est au coeur de notre Plan universel pour la garde d'enfants. Le rôle du gouvernement est de garantir la souplesse. Nous sommes là pour aider les familles, pour nous assurer qu'elles ont le choix et pour respecter leur choix. C'est ce que nous faisons avec notre régime, le Plan universel pour la garde d'enfants au Canada.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le secrétaire parlementaire du ministre des Finances.
Je me réjouis de pouvoir participer au débat d’aujourd'hui qui porte sur une question aussi importante pour les parents et pour les Canadiens en général.
Je ne doute pas que la plupart des Canadiens s'entendent sur une chose: nous devons faire passer nos enfants d'abord. Il n’y a pas grand-chose d'autre qui soit aussi important que de veiller à leur donner un bon départ dans la vie.
[Français]
J'aimerais que nous prenions tous une minute, cet après-midi, pour réfléchir à ce qui se passe au Canada. Plus de la moitié des petits Canadiens de moins de 6 ans se font garder par quelqu'un d'autre que leurs parents, souvent selon des arrangements différents d'une famille à l'autre. Les garderies officielles ne conviennent pas nécessairement à toutes les familles.
[Traduction]
En fait, selon un récent rapport de Statistique Canada, 15 p. 100 seulement des enfants d'âge préscolaire fréquentent des garderies. La grande majorité d'entre eux, soit près de la moitié de tous les enfants de moins de six ans, sont gardés chez eux par leur mère, leur père, un proche parent, un voisin ou une voisine. Le rapport en question illustre clairement tout l'éventail des choix qu'exercent les familles canadiennes en matière de garde d'enfants.
Comme je suis moi-même père de cinq enfants, je sais très bien qu'il n’existe pas de solution unique susceptible de convenir à tout le monde, et ce gouvernement le sait aussi. À un moment donné, quatre de mes enfants avaient moins de six ans. Eh bien, je peux vous dire que le gouvernement libéral n'a rien fait pour m'aider ou pour aider d'autres familles dans la même situation.
En revanche, il a augmenté nos impôts et s'est mis à insulter les parents en leur disant que les libéraux savaient mieux qu’eux ce qu'il fallait faire pour élever leurs enfants. Quelle arrogance! Au début de semaine, un député libéral a laissé entendre que, sans le programme de garderies de son parti, le taux de criminalité augmenterait. C'est incroyable!
Les parents canadiens sont les vrais experts en matière de garde d'enfants. Ils n'ont pas besoin que quelqu’un, et encore moins le gouvernement, vienne leur dire comment élever leurs progénitures. Les parents sont les mieux placés pour décider de l'éducation des enfants, pour les préparer à réussir dans l'avenir.
Cela dit, ce gouvernement conservateur est conscient que les parents ont besoin d'un petit coup de main financier. C'est pour cela que nous voulons leur permettre d'exercer de véritables choix en ce qui a trait à la garde de leurs enfants afin qu'ils puissent choisir la formule susceptible de répondre au mieux à leurs besoins particuliers.
[Français]
Pendant la campagne électorale, nous avons défendu le droit des familles de choisir elles-mêmes le type de garde qui convient à leurs enfants. Car nous voulons donner aux parents la liberté de choisir ce qui répond le mieux à leurs besoins.
C'est pourquoi l'une des premières mesures qu'entreprendra le gouvernement consistera à donner à tous les parents d'enfants d'âge préscolaire une prestation universelle pour enfants. Dès le mois de juillet, les familles canadiennes recevront 1 200 $ par année pour chaque enfant de moins de 6 ans.
Tous les parents recevront la prestation universelle pour enfants, peu importe le type de garde qu'ils choisissent. Qu'ils prennent soin de leurs enfants à la maison, qu'ils les fassent garder par un voisin ou un membre de la famille, qu'ils les envoient à la garderie ou qu'ils optent pour une autre solution, ils recevront la prestation.
[Traduction]
Nous savons qu'il existe autant de façons d'élever un enfant qu'il y a d'enfants. Nous sommes conscients qu'il n'existe pas deux familles canadiennes qui soient identiques. Ce qui fonctionne pour l'une peut ne pas fonctionner pour l'autre. Les parents doivent pouvoir choisir le type de garde d'enfants qui répond le mieux à leurs besoins. Ils pourront désormais utiliser cette allocation comme ils l’entendent pour payer les services de garde. Ils l’utiliseront à ce qui leur convient le mieux: garderie privée ou publique, garde par un voisin, une voisine, un parent ou que sais-je encore.
De nos jours, nombre de parents travaillent les soirs, les fins de semaine ou les nuits pour joindre les deux bouts. D'autres occupent des emplois saisonniers ou exploitent une micro-entreprise depuis chez eux. Ces parents doivent pouvoir se prévaloir d'options de garde qui correspondent aux horaires et aux besoins tout à fait particuliers de leurs familles.
[Français]
Les systèmes de garderie qui fonctionnent bien dans les villes canadiennes ne fonctionnent pas nécessairement dans les régions rurales, et vice-versa. Par exemple, dans ma circonscription, Glengarry—Prescott—Russell, le système de garderie institutionnalisé des libéraux ne fonctionnerait pas. Il n'y aurait pas de places en garderie dans les petites villes comme Embrun, L'Orignal ou Vankleek Hill.
Les Canadiens veulent un système qui conviendra à tous les enfants et à leurs parents, qu'ils vivent dans un grand centre urbain, une petite ville ou une ferme familiale.
[Traduction]
En fait, le Plan universel pour la garde d'enfants du Canada vise à redonner le choix aux parents en matière de garde. Nous voulons leur donner la liberté de choisir les services qui conviennent le mieux à leurs enfants. La Prestation universelle pour la garde d'enfants va aider les familles canadiennes de façon très tangible.
Après s'être fait parler pendant 13 ans par le gouvernement précédent de ses grands projets en matière de garderies, les parents Canadiens se sont retrouvés avec rien de plus que des promesses creuses. C'est pourquoi les Canadiens ont voté en faveur d'un nouveau gouvernement qui fait de la garde d'enfants l'une de ses cinq priorités. Notre gouvernement respecte ses engagements en mettant en place le programme de garde d'enfants qu'il a promis.
Nous savons que de bons investissements font des miracles maintenant et pour des décennies à venir. Des familles fortes assurent un bel avenir au Canada. Un des investissements les plus importants que nous puissions faire en tant que pays, c'est investir dans nos enfants. Nous offrons des mesures bien réelles à tous les parents canadiens, des mesures qui vont leur rendre la vie plus facile et les aider à faire des choix en matière de garde d'enfants.
Si nous unissons nos efforts et adoptons ce budget, les parents vont recevoir leurs premiers chèques en juillet. Pourquoi voudrait-on refuser cet argent aux parents? Cette allocation vient s'ajouter aux 13 milliards de dollars que le gouvernement du Canada investit déjà chaque année dans les familles et les enfants notamment par l'entremise de la Prestation fiscale canadienne pour enfants, du Supplément de la prestation nationale pour enfants, de la déduction pour frais de garde d'enfants et du Bon d'études canadien.
[Français]
Certaines familles choisiront les garderies. Toutefois, comme la plupart des Canadiens ne le savent que trop bien, il n'y a tout simplement pas assez de places dans les garderies pour les familles qui en ont besoin. Ce manque de places ne fait qu'augmenter le stress que vivent déjà les familles d'aujourd'hui. Et c'est là qu'entre en jeu le deuxième volet du nouveau régime de garde d'enfants du gouvernement.
[Traduction]
Nous allons mettre en place de nouvelles mesures pour aider les entreprises et les organismes sans but lucratif à créer des places en garderie là où on en a le plus besoin. À cette fin, notre plan prévoit des investissements de 250 millions de dollars par année pour créer 25 000 places de plus en garderie chaque année dans tout le pays, à compter de 2007. Ce sont des places qui seront créées et offertes dans les collectivités où les parents vivent, travaillent et élèvent leurs enfants. Les services offerts seront souples et répondront aux besoins des familles de travailleurs.
La solution consiste à aider les employeurs et les organisations communautaires à créer de nouvelles places en garderie qui sont conformes à la façon dont les familles canadiennes vivent et travaillent dans leur collectivité de nos jours. Nous allons collaborer avec les provinces et les territoires, les entreprises, les collectivités et les organismes sans but lucratif pour nous assurer du succès de cette initiative.
Contrairement au gouvernement précédent dont le bilan a été marqué par la négligence et l'inertie, notre gouvernement a un plan bien réel pour soutenir les familles canadiennes. En fait, le nouveau gouvernement du Canada fait des pieds et des mains dans les dossiers qui comptent le plus pour les familles canadiennes et nos enfants.
[Français]
Le sort de nos enfants nous tient à coeur.
Au cours de la dernière campagne électorale, nous nous sommes fermement engagés à défendre les familles canadiennes.
Défendre les familles canadiennes, cela veut dire défendre toutes sortes de familles — qu'elles vivent en milieu urbain ou rural, qu'elles se composent de deux parents ou d'un seul, que les parent soient sur le marché du travail ou restent à la maison.
Il y a trop longtemps que ceux qui sont au pouvoir font fi des difficultés auxquelles les parents qui travaillent dur sont confrontés.
[Traduction]
Donnons aux familles canadiennes qui travaillent dur, les choix dont elles ont besoin pour élever leurs enfants comme elles le jugent bon. Donnons un répit aux parents. Offrons aux familles canadiennes un véritable choix en matière de garde d'enfants grâce au Plan universel pour la garde d'enfants du Canada.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Mississauga—Erindale.
Fausse vérité: déclaration présentée comme vraie pour qu'on la croie vraie; si elle est répétée assez souvent, par suffisamment de voix, de façon orchestrée, elle peut sembler vraie même si elle ne l'est pas.
Première fausse vérité: 1 200 $ par année, avant impôt, pour chaque enfant de moins de six ans. En théorie, le gouvernement dit que cette allocation doit couvrir les frais de garde d'enfants, mais, évidemment, elle peut être dépensée pour n'importe quoi d'autre: un appareil orthopédique pour un enfant handicapé, une sortie pour des parents qui travaillent fort et qui n'ont jamais de répit ou de l'essence pour la voiture. Ce sont toutes des dépenses judicieuses, mais elles n'ont rien à voir avec la garde des enfants.
Cette allocation n'est pas un bon d'échange, pourtant on l'appelle Prestation universelle pour la garde d’enfants. On pourrait l'appeler «prestation universelle pour le transport» ou «prestation pour le logement abordable». On pourrait l'appeler n'importe comment. Les réactions théâtrales et l'indignation de la classe politique n'y changent rien.
Autre fausse vérité: le qualificatif «universel». Quand on parle d'universalité en termes d'éducation ou de soins de santé, on songe à des services non seulement offerts à tout le monde, mais aussi qui répondent essentiellement à l'ensemble des besoins en éducation ou en santé.
[Français]
Voilà 1 200 $ par année avant impôts. Après impôts, pour une famille à revenu moyen, c'est moins de la moitié, moins de deux dollars par jour.
Le coût moyen pour le service de garde au pays s'élève à 8 000 $ par année. Même votre voisine ou voisin, qui prend à sa charge deux ou trois enfants, peut-être même en addition du sien ou de la sienne, coûte plus de 5 000 $ par année.
[Traduction]
En pratique, 1 200 $ par année avant impôt représente, après impôt, moins de 2 $ par jour pour une famille à revenu moyen. Or, le coût moyen annuel pour la garde d'un enfant se chiffre à 8 000 $. Même faire garder ses enfants chez la voisine du coin qui en prend deux ou trois coûte plus de 5 000 $ par année. Cependant, le gouvernement affirme que comme cette allocation est destinée à tout le monde, elle est universelle. Si on donnait 10 ¢ à tout le monde, on pourrait également dire qu'il s'agit d'un don universel.
Autre fausse vérité: le choix. Prenons la totalité de l'allocation annuelle de 1 200 $ et imaginons, pour vraiment donner le bénéfice du doute, que chaque cent servira à payer des frais de garde d'enfants. Prétendons que cette vérité est vraiment vraie. Est-ce que 1 200 $ par année permettront à une famille d'opter pour des services de garde alors qu'elle ne pouvait faire ce choix auparavant? Est-ce que cette allocation permettra vraiment aux familles de choisir de bien meilleurs services? Cette allocation injectera-t-elle suffisamment de nouveaux fonds dans les services de garde pour augmenter le salaire des éducatrices qui, c'est bien connu, sont fort mal rémunérées, pour inciter les personnes compétentes à oeuvrer dans le domaine et à y rester et pour offrir un lieu d'apprentissage sûr, intéressant et emballant comme le souhaitent les parents pour leurs enfants? Non, non et encore une fois non.
Cela permettra-t-il à une famille de faire un choix différent? Cela permettra-t-il à un parent, généralement la mère, de quitter son emploi où elle gagne un salaire moyen de 25 000 $, peut-être 17 000 $ ou 18 000 $ après impôt, parce qu’elle a maintenant 1 200 $ ou moins dans ses poches? C'est 17 000 $ ou 1 200 $. Offrir le choix, c’est offrir davantage de possibilités. Donne-t-on le choix? Non.
Autre fausse vérité : le système national d’éducation préscolaire et de garderies que nous étions en train de créer avec les provinces a été qualifié par les conservateurs de « services de garde d’enfants institutionnalisés », ou « à la socialiste ». Ou encore, ils ont dit que « les gouvernements se contentent de se remplir mutuellement les poches ».
Nous n’avons pas de garderies fédérales ou provinciales. Nous avons quelques garderies municipales. Ils le savent. Le principal fournisseur de services de garde d'enfants du pays est le YMCA. La majorité de nos garderies s’appellent la Garderie des petits lutins ou la Garderie des tout-petits. Ils le savent. Elles se trouvent dans leurs circonscriptions. Les Canadiens considèrent-ils des écoles maternelles et élémentaires comme des établissements d’éducation institutionnalisée? Je ne le pense pas. Pourquoi alors?
Les seuls experts sont papa et maman, disent souvent les conservateurs. Papa et maman sont des experts. Ils le sont forcément. Néanmoins, que disent les papas et les mamans de la personne qui enseigne à leur fille en deuxième année? Se pourrait-il que de temps en temps les parents aient besoin d’un peu d’aide pour être des parents encore meilleurs?
Autre fausse vérité: pourquoi dire des choses que l’on sait fausses? Pourquoi ne veulent-ils pas que le public comprenne? Q’essaient-ils de faire ici et dans quel but?
Les 250 millions de dollars par année pour la construction de places en garderie sont destinés aux locaux. Nous manquons de places en garderie et il y a des listes d’attente. Si nous invitons les entreprises et les groupes communautaires à créer ces places, il est logique qu’ils le fassent. Qui le fera? Qui peut se permettre de débourser 8 000 $ par année? C’est plus cher que l’université. N’oublions pas qu’il n’y a pas d’autres fonds prévus pour des subventions. Qui se portera volontaire et, s’il n’y a personne, qui construira ces garderies?
Autre fausse vérité: appelons ces 1 200 $ par leur nom. Ce sont des allocations familiales. Si c’est ce dont le gouvernement tire fierté, qu’il en soit fier. Il peut être fier de la vérité, mais ce sont ces fausses vérités qui sont répréhensibles, obscènes et révoltantes.
Dans l’ensemble de ce budget, nous faisons le même constat en ce qui concerne les Canadiens à faible et moyen revenu, les peuples autochtones, les étudiants et l’environnement. Le gouvernement offre quelques programmes parce que les Canadiens ont dit que c’était très important pour eux. Ce budget utilise des mots laissant entendre qu’il donne plus alors qu’il donne moins.
Fausse vérité:
[Français]
C'est du vernis. C'est pour « maintenant », c'est pour « moi », c'est une illusion. Nous voulons tous plus d'argent dans nos poches, mais nous voulons aussi plus d'argent dans les poches des autres. Nous le voulons maintenant, mais aussi pour les années à venir. Pour plusieurs, ce budget attire ce qu'il y a de plus petit en nous. Nous sommes beaucoup plus que cela. Ce pays est beaucoup plus que cela.
[Traduction]
Ce n’est que de la poudre aux yeux. C’est pour maintenant, c'est pour moi, c’est une illusion. Nous voulons tous plus d’argent dans nos poches, mais les Canadiens veulent également plus d’argent dans les poches des autres. Nous voulons tous parer à l’immédiat, mais nous nous préoccupons tous également de l’avenir. Ce budget fait appel à nos bas instincts. Nous valons beaucoup mieux. Notre pays vaut beaucoup mieux. Ce n’est pas une vision, mais un simple clin d’oeil.
Quels sont les qualificatifs que nous entendons le plus souvent au sujet du programme de la dernière campagne électorale conservatrice et de ce budget? On dit que c’est intelligent, que c’est brillant sur le plan politique. On le dit avec un sentiment d’admiration devant cette entourloupe, ces fausses vérités, cette hâte d’agir avant les prochaines élections, si rapidement que nous n’aurons pas le temps d’y voir clair. Il s’agit pour eux de remporter les prochaines élections alors qu’ont-ils à perdre?
Le noir est noir et le blanc est blanc, sauf si nous jugeons nécessaire que le noir soit blanc. Nous répétons constamment que le noir est blanc et cela de plus en plus fort jusqu’à ce que le noir ait l’air blanc. Néanmoins, il ne le sera jamais. Pour ce qui est du programme d’éducation préscolaire et de garderies des conservateurs, ainsi que le reste, plus nous y regardons de près, moins nous sommes convaincus. C’est une fausse vérité.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour exprimer ma déception concernant le récent budget. En tant que nouveau député élu par les habitants de Mississauga—Erindale, j'éprouve à la Chambre un grand sentiment de responsabilité et je suis déterminé à protéger les intérêts des Canadiens. Mais avant tout, je suis résolu à collaborer avec les députés pour le bien collectif de notre pays.
Je serai honnête. Je cherchais des raisons de me réjouir du budget. Ce dernier contient quelques propositions raisonnables. Nous sommes tous ouverts à l'idée de réduire les impôts. Cependant, plus j'étudiais le budget, plus je m'inquiétais. Je me sentais comme quelqu'un qui vient de gagner une auto de luxe, mais qui, une fois l'excitation passée et après la lecture des conditions, comprend qu'il doit continuer de verser des mensualités considérables qu'il ne peut se permettre.
Le gouvernement conservateur a eu la chance d'hériter d'une des meilleures situations financières de l'histoire récente. Au lieu de continuer à présenter le meilleur bilan des pays du G7, il a choisi une approche unidimensionnelle à courte vue. Si le gouvernement fédéral doit stimuler la prospérité et promouvoir l'unité du pays, le budget ne tient pas la route. Le budget des conservateurs affaiblira le gouvernement fédéral, car il s'en dégage un manque de respect des responsabilités envers le public.
Le budget comporte de graves lacunes. Augmenter l'impôt sur le revenu moins de sept mois après qu'il eut été réduit par le gouvernement précédent est inacceptable. Une réduction de la TPS ne devrait pas s'accompagner d'une augmentation du taux d'imposition pour la tranche la plus basse. Si le gouvernement croyait réellement compenser cette augmentation en réduisant la TPS, pourquoi n'a-t-il pas plutôt augmenté le taux d'imposition pour la tranche la plus élevée?
Autre source de préoccupation, le gouvernement conservateur a brisé l'une de ses principales promesses électorales. Il s'était engagé à aider les néo-Canadiens en reconnaissant leurs titres de compétence étrangers. Or, le budget ne comporte aucun investissement ni aucun plan pour concrétiser cette promesse. Les conservateurs ont annoncé des mesures visant la création d'une agence, mais cela ne suffit pas pour remplir leur promesse. Cela n'est tout simplement pas suffisant. Je regrette de devoir annoncer cette nouvelle aux milliers de néo-Canadiens qui habitent dans ma circonscription.
Ce qui est encore plus décourageant, toutefois, c'est de constater que les conservateurs ont négligé l'apprentissage préscolaire et les services de garde et que, à cause de cela, des centaines de milliers de places sont compromises dans les garderies de toutes les régions du Canada. Les familles qui travaillent demandent de pouvoir choisir parmi des services de garde abordables et de haute qualité. Le gouvernement ne les écoute pas et choisit d'annuler les ententes qui avaient été conclues avec les provinces. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, cela ne laissera plus aucun choix à la plupart des familles qui travaillent et ramènera notre pays 30 ans en arrière.
Dans la région de Peel seulement, le plan du gouvernement libéral précédent, qui avait déjà été négocié et adopté par l'Ontario, aurait créé environ 2 100 nouvelles places. Nous ne verrons jamais ces places parce que le gouvernement préfère ne pas donner le choix aux familles qui travaillent.
Les espoirs de nombreux parents ont été anéantis. Quant aux garderies, beaucoup ont dû renoncer à leurs projets. À Mississauga seulement, il y a 1 100 enfants inscrits sur une liste d'attente. Le gouvernement libéral n'a pas forcé ces familles à s'inscrire sur des listes d'attente. Elles devront maintenant se débrouiller seules, car le gouvernement conservateur ne se soucie pas d'elles.
Les 1 200 $ proposés, bien qu'imposables, représentent une allocation pour enfant très intéressante. Cette somme sera utile à toutes les familles, mais suffira-t-elle à couvrir le coût des services de garde? À Mississauga, une place en garderie coûte de 800 à 900 $ par mois en moyenne. On peut donc calculer qu'une famille doit débourser 9 600 $ par année pour faire garder son enfant. C'est beaucoup plus que ce qui sera versé aux familles selon le plan du gouvernement. Évidemment, il faut que les parents arrivent d'abord à trouver une place de qualité pour leurs enfants.
Quelle est la prochaine étape? Le gouvernement cessera-t-il de financer le système public d'éducation pour simplement donner l'argent aux parents et leur laisser le choix?
Les électeurs de ma circonscription ont été très déçus d'apprendre que le financement avait été réduit et qu'il sera finalement supprimé. Les listes d'attentes pour les subventions et les prestations pour besoins particuliers existent déjà et continuent de s'allonger. Pourtant, le plan des conservateurs ne prévoit rien pour améliorer la situation. L'idée que le plan proposé permet aux parents d'exercer leur liberté de choix dépasse toutes les bornes et doit être dénoncée. En fait, ce plan supprime toute possibilité de choix. Les parents qui travaillent dur et qui contribuent à notre économie et à notre prospérité réaliseront bientôt qu'ils n'ont plus les moyens de payer pour des places de qualité en garderie. Ils ne pourront même plus en trouver. On leur retire donc tous les choix qu'ils pourraient avoir. Il faudra que l'un des parents, souvent la mère, reste au foyer avec l'enfant.
Une étude a été effectuée récemment en Alberta. Elle démontre que, du fait de la pénurie de places de qualité et abordables en garderie dans cette province, le taux de participation des femmes au marché du travail est maintenant le plus bas au pays, après avoir été l'un des plus hauts. Un programme national d'éducation préscolaire financé par le gouvernement permet d'assurer la disponibilité de places en garderie accessibles et de qualité, tout en donnant vraiment le choix aux parents. Un parent peut préférer rester au foyer avec ses enfants et peut-être même recevoir une prestation fiscale pour enfants qui peut s'élever à plusieurs milliers de dollars par année. Il peut aussi décider d'avoir recours à un programme de services de garde de grande qualité et de mener la carrière de son choix. C'est une honte que le gouvernement ne réalise rien de tout cela.
On ne peut se réjouir du budget que si l'on juge que la responsabilité n'incombe pas au gouvernement de veiller au bien collectif de la population et si l'on a les moyens de se débrouiller tout seul. Toutefois, comme la majorité des Canadiens, j'estime qu'il revient au gouvernement d'investir dans sa population, dans les générations à venir, et d'assurer la prospérité de notre pays.
Je signale qu'en ce qui concerne l'environnement, l'éducation, le multiculturalisme, l'immigration, les ressources et le développement ainsi que les besoins des Autochtones, le budget est nul; il mérite un gros zéro. Il nous a été donné, en Ontario, de voir ce que vaut un gouvernement à l'idéologie simpliste et à courte vue. L'ex-premier ministre de l'Ontario, Mike Harris, qui était ici mardi pour encourager l'architecte des horribles échecs sociaux et économiques de la province pendant les années 1990 et qui est aujourd'hui porte-parole en matière budgétaire, a laissé l'Ontario dans un état dont on essaie encore de se remettre.
Si j'étais cynique et m'en foutais, je me serais fait discret et j'aurais regardé le gouvernement creuser sa propre tombe et étaler son incompétence. Je crains cependant que la crédibilité du gouvernement ne reste intacte, mais que celui-ci ne fasse un tort irréparable à l'assise financière et sociale de notre pays.
En effet, le gouvernement a décidé d'hypothéquer l'avenir de notre pays sans fournir de détails aux Canadiens. Il n'a ni programme ni vision.
Au nom des enfants, des étudiants, des Autochtones, des agriculteurs, des immigrants, de l'environnement, des parents qui travaillent et de tous les Canadiens, je demande au gouvernement de ne pas laisser ses actions être dictées par des considérations idéologiques. Qu'il ne le fasse pas pour moi ou pour les personnes qui m'ont élu, mais pour celles qui l'ont élu, lui, pensant qu'il allait les traiter avec respect.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec la députée de Laval.
Le débat d'aujourd'hui devient surréaliste. Les libéraux veulent nous convaincre que leur politique familiale est meilleure que celle des conservateurs; les conservateurs essaient de nous faire croire que l'allocation aux familles de 1 200 $ est meilleure que celle des libéraux; et le NPD tente de nous convaincre que sa politique familiale est meilleure que celle proposée par les deux autres partis. Aucun de ces trois partis ne semble se rendre compte que les politiques familiales relèvent exclusivement des compétences du Québec et des provinces.
Pour le Bloc québécois, la meilleure politique familiale pour le Québec sera celle élaborée par les membres de l'Assemblée nationale, en collaboration avec la société civile du Québec. Il n'est pas étonnant que le Canada veuille se doter d'un système de garderies inspiré du modèle québécois, puisque ce dernier est le meilleur modèle qui soit, selon l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques. Cependant, la création de ces centres ne sont pas de compétence fédérale, mais relèvent bien des compétence du Québec et des provinces.
Les centres de la petite enfance apportent beaucoup au Québec. Ils permettent notamment aux femmes de réintégrer le marché du travail après leur accouchement. Lorsqu'on gagne un petit salaire et qu'on désire réintégrer le marché du travail, il est beaucoup plus intéressant de payer une garderie 7 $ par jour, plutôt que les 30 $ que cela coûterait normalement. Le Québec s'est doté d'une politique familiale afin d'aider ces jeunes femmes et les jeunes femmes qui veulent retourner aux études, mais qui n'ont pas les moyens de payer une garderie 150 $ par semaine. Encore une fois, il est plus intéressant de payer 7 $ par jour. Les centres de la petite enfance sont des organismes sans but lucratif qui encadrent les jeunes pour les aider à progresser dans la société.
Les centres de la petite enfance à 7 $ par jour ont un impact sur l'aspect économique. Ces femmes qui retournent sur le marché du travail rapportent des impôts au gouvernement. Si les centres de la petite enfance coûtaient 150 $ par semaine, nous ne croyons pas que ces mêmes femmes et ces mêmes jeunes familles retourneraient sur le marché du travail. Nous investissons ainsi dans notre jeunesse et nos enfants, ainsi que dans les jeunes femmes et les jeunes hommes qui veulent retourner sur le marché du travail. Cela aide également au développement de nos enfants. Les centres de la petite enfance sont comme une petite école où l'enfant apprend à se développer. De plus, il y est en contact avec d'autres enfants et il est bien encadré au cours de la journée. Il peut ainsi progresser. C'est le choix que le Québec a fait et c'est un très bon investissement.
La motion libérale mentionne que des mesures intergouvernementales proactives sont nécessaires. C'est faux, parce que le Québec n'a pas donné de permission et n'a surtout pas attendu qui que ce soit pour créer son propre système de services de garde.
Je n'ai rien contre le fait que les provinces se dotent de centres de la petite enfance. C'est leur choix. Chaque province doit investir en ce sens, et ce n'est pas au Parlement fédéral de le faire pour eux, ni d'imposer ses conditions. Les politiques familiales relèvent des provinces, car elles sont intimement liées à la transmission des valeurs et de la culture. En ce sens, les centres de la petite enfance socialisent et éduquent nos petits.
En aucun cas, les Québécois ne désirent que leur argent soit investi dans l'ingérence fédérale, contrairement aux libéraux qui se sont ingérés dans les compétences des provinces depuis plus de 100 ans. Il faut absolument que les garderies demeurent de compétence provinciale et qu'au Québec, elles soient gérées par les Québécois. Mais nous laissons la chance au coureur.
Le Bloc québécois est heureux de l'entente de 1,1 milliard de dollars, issu de l'entente sur les services de garde. Malheureusement, le Québec perd 800 millions de dollars, parce que les conservateurs ont jeté à l'eau cette entente, satisfaisante pour le Canada et pour le Québec.
Le Canada avait ses centres de la petite enfance et le Québec avait sa contribution financière.
Les conservateurs nous proposent maintenant une allocation imposable de 1 200 $ aux familles. Le Bloc ne s'oppose pas au principe, mais cette mesure pourrait être injuste et elle comporte de graves lacunes. Le Bloc propose plutôt un crédit d'impôt remboursable qui sera équitable pour les familles.
Le gouvernement a corrigé certaines lacunes; ainsi son allocation n'affectera pas la Prestation nationale pour enfants. Ce n'est qu'un début que le Bloc salue, mais il y a d'autres actions à entreprendre pour aller plus loin.
Le Bloc québécois a également salué le plan du gouvernement pour mettre fin au déséquilibre fiscal. Il va sans dire que les 800 millions de dollars perdus par le Québec sont inclus dans le règlement. Nous en sommes des plus satisfaits.
En attendant, il ne faut certainement pas accentuer ce déséquilibre fiscal, comme le proposent encore les libéraux. Avec un règlement du déséquilibre fiscal, le Québec et les provinces pourraient être maîtres de leur choix d'investissement, qui comprend l'éducation, la santé et les services de garde.
De plus, depuis que le Québec a instauré les centres de la petite enfance, Québec et Ottawa empochent encore plus l'argent des contribuables. Le gouvernement confisque 250 millions de dollars aux parents québécois, soit une moyenne de 1 300 $ par enfant. C'est supérieur aux 1 200 $ imposables que le gouvernement leur propose dans le dernier budget.
Le Bloc québécois demande depuis des années que le gouvernement transfère au Québec les sommes qu'il économise sur le dos des Québécois. De toute façon, il s'agit de nos impôts. Ce transfert permettrait notamment à Québec d'investir dans sa politique familiale.
Le Bloc québécois apprécie la sollicitude des Canadiens qui veulent élever nos enfants, mais nous leur disons non merci, car nous sommes assez grands et nous préférons nous en charger nous-mêmes.
Le Québec a un système de garderie efficace, envié par le restant du Canada et du monde. Nous en sommes très fiers.
J'aimerais rappeler que, si le déséquilibre fiscal était réglé — mieux encore, si nous étions un pays souverain —, nous ne serions pas ici à débattre d'un choix de société qui ne relève que des Québécois et Québécoises. En attendant ce moment magique, le Bloc québécois continuera à défendre de tout son coeur les intérêts des familles québécoises.