Que, compte tenu de la hausse rapide de la valeur du dollar canadien, des coûts énergétiques élevés dans le monde, de la menace des énormes déficits budgétaires et commerciaux des États-Unis d'Amérique, de l’émergence de nouvelles économies comme la Chine, l’Inde et le Brésil parmi les grands joueurs mondiaux, et du changement démographique sans précédent sur le point de se produire au Canada avec la retraite de la génération du « baby-boom », de l’avis de la Chambre, la croissance économique future et la prospérité à grande échelle du Canada exigent – en plus d’un régime fiscal concurrentiel (surtout concernant les taux et les tranches d’imposition) et du positionnement stratégique du Canada au cœur du commerce et des réseaux mondiaux -- des investissements ciblés et immédiats par le gouvernement dans:
1) des mesures pour réduire les obstacles financiers empêchant les étudiants d’accéder à une éducation postsecondaire, notamment des programmes de subventions visant à réduire les frais de scolarité élevés;
2) des accords de partenariats du marché du travail avec les provinces et les territoires pour favoriser la promotion de la culture de l’apprentissage continu et du perfectionnement professionnel en milieu de travail conjointement avec le monde des affaires et du travail;
3) des initiatives ciblées pour renforcer les compétences, l’employabilité et la participation fructueuse en milieu de travail des Premières Nations, Métis, Inuits et autres groupes autochtones -- comme le prévoyaient les accords de Kelowna -- ainsi que parmi les nouveaux immigrants, les travailleurs âgés et les personnes handicapées;
4) une série de mesures, y compris une aide plus adéquate pour les coûts indirects de la recherche universitaire, les études supérieures, les trois principaux conseils subventionnaires du Canada, la Fondation canadienne de l’innovation et Génome Canada, pour renforcer la position de tête mondiale du Canada durement obtenue dans le domaine de la recherche et du développement financés par le gouvernement;
5) la commercialisation accélérée des nouvelles technologies et de l’adoption pratique des meilleures technologies de pointe par les entreprises, l’industrie et le milieu universitaire du Canada.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec ma collègue, la députée de Newmarket—Aurora.
L'un des rôles essentiels du gouvernement est de faire face aux défis de son époque, de permettre aux Canadiens de relever ces défis, de préparer le pays au moyen d'investissements stratégiques et de bonnes politiques, de faire preuve de vrai leadership et de proposer une vision claire.
[Français]
Il y a plus de 10 ans, le gouvernement du jour nous présentait une vision nouvelle et audacieuse de l'avenir du Canada, une vision qui fournissait le cadre intellectuel économique qui a présidé aux décisions d'orientation pendant 10 années de progrès et de croissance.
Les Canadiens se rappellent les défis de taille auxquels leur gouvernement était confronté à l'époque. Le chômage dépassait les 10 p. 100. La dette nationale comptait pour près de 70 p. 100 du revenu national. Le budget était déficitaire depuis plus d'un quart de siècle. Un triste état des lieux menaçait de transformer notre pays en un désastre économique.
[Traduction]
Une décennie peut faire une énorme différence. De nos jours, le Canada est une figure de proue à l'échelle mondiale: il est fort, fier et prospère. Le Canada connaît le meilleur rendement de tous les pays du G7 en matière de création d'emplois.
Depuis que le déficit a été éliminé, le Canada se trouve au premier rang des pays du G7 pour ce qui est de la croissance et du niveau de vie. Le niveau de vie moyen a progressé plus vite ces huit dernières années qu'au cours des 18 années précédentes et la pauvreté chez les enfants au pays a reculé.
Les Canadiens sont fiers de leurs réalisations. Toutefois, il n'est pas question de nous asseoir sur nos lauriers. Il faut tabler sur nos réussites et non pas mettre en oeuvre une poignée de priorités qui s'inscrivent davantage dans une logique de programme électoral que dans un plan d'avenir.
Il est temps d'établir une vraie vision d'avenir et d'offrir aux Canadiens un plan qui répond aux défis de demain. Depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, nous n'avons vu aucun plan ni aucune vision d'avenir. Rien dans le discours du Trône et rien dans le budget.
Nous n'avons vu aucune mesure touchant la productivité. On ne nous a présenté aucun plan pour réagir à la montée des nouvelles économies comme la Chine, l'Inde et le Brésil. On ne nous a présenté aucun plan pour faire face aux coûts mondiaux de l'énergie, qui sont élevés, ou à l'appréciation rapide du dollar canadien.
Ce sont là les responsabilités du gouvernement. Sans une stratégie exhaustive permettant de relever chacun de ces défis, notre pays sera comme un navire sans gouvernail, condamné à s'échouer sur les écueils.
La motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui vise à faire en sorte que nous maintenions le cap et que nous prenions les mesures nécessaires pour assurer notre croissance économique et une prospérité à grande échelle dans l'avenir. Les Canadiens s'attendent à ce que leurs gouvernements demeurent des champions incontestables des budgets équilibrés, de la responsabilité financière et de la baisse de la dette.
[Français]
Seulement alors pourrons-nous continuer à bénéficier des avantages d'une économie saine et d'une prospérité générale, d'emplois plus nombreux et meilleurs, de revenus disponibles plus élevés, d'un meilleur niveau de vie et d'une qualité de vie en hausse constante.
Comme pays, nous devons continuer à investir dans les talents, les cerveaux et les pouvoirs créateurs des Canadiens et à faire atteindre à l'enseignement supérieur et à l'innovation des niveaux inégalés, non seulement pour des raisons économiques, mais pour faire en sorte que tous les membres de la société — étudiants, Autochtones, personnes handicapées, nouveaux Canadiens et travailleurs âgés —, maximisent leurs potentialités.
[Traduction]
Nous devons parvenir au meilleur mariage possible entre la réussite économique du Canada et la durabilité de l'environnement. Au cours des derniers mois, j'ai eu l'occasion de voir notre pays d'un tout nouveau point de vue. Comme mes collègues l'ont fait remarquer en riant, on voit aussi les choses différemment de ce côté-ci de la Chambre.
En tant que porte-parole du Parti libéral en matière de ressources humaines et de compétences, j'ai eu le plaisir de discuter d'avenir avec un large éventail de Canadiens. J'ai rencontré des groupes étudiants comme l'Alliance canadienne des associations étudiantes et la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ainsi que des infirmières, des dirigeants syndicaux, des présidents d'université et d'autres personnes, et un thème clair est ressorti de toutes ces discussions. Pour entrer dans l'économie mondiale de demain, il faut absolument offrir une éducation de qualité qui donne aux Canadiens les compétences leur permettant non seulement de survivre dans un monde compétitif, mais de réussir fort bien, de se réaliser pleinement toute leur vie.
Je pense que nous sommes tous d'accord sur l'importance de l'apprentissage continu. Il est important pour les gens eux-mêmes afin d'améliorer leur qualité de vie et leurs possibilités d'emplois. C'est important également pour les employeurs qui veulent pouvoir compter sur des employés bien instruits et compétents qui contribueront à la productivité et à la prospérité de leur entreprise. Pour que les Canadiens puissent réussir, il faut vraiment se tourner vers l'avenir et prendre des mesures énergiques et ciblées pour se préparer à faire face aux répercussions du changement démographique et de l'émergence de nouvelles économies.
À l'heure actuelle, le Canada est en position de force sur la scène internationale. Nous avons le plus fort taux de citoyens ayant une forme ou une autre de formation postsecondaire, mais ce qui est essentiel et ce que le gouvernement ne comprend pas, c'est qu'il faut s'appuyer sur nos points forts et nos avantages compétitifs.
Plutôt que de vraiment accroître l'accès à l'enseignement supérieur, le gouvernement préfère prendre des mesures mineures sur le plan fiscal en offrant une petite réduction d'impôt ou une ristourne ici et là. C'est une politique à courte vue. Elle est loin de reconnaître le potentiel de notre plus grande ressource, nos jeunes. Trop de Canadiens, surtout ceux venant de familles à revenu faible ou moyen, ne poursuivent pas d'études postsecondaires à cause des énormes obstacles financiers.
Il faut élargir l'accès à l'enseignement supérieur et offrir un véritable appui aux étudiants de premier cycle, donner davantage de possibilités aux Canadiens d'étudier à l'étranger pour qu'ils connaissent mieux le monde à l'extérieur de nos frontières et accroître la possibilité qu'ont les étudiants étrangers de venir étudier au Canada et d'ainsi mieux connaître notre pays et notre culture. Nous devons accroître le soutien aux diplômés en sciences, en génie et dans d'autres disciplines.
Au lieu de proposer une vision à long terme qui nous prépare à l'avenir, le gouvernement a offert des crédits d'impôts pour les manuels scolaires et des allégements fiscaux sur les bourses d'études. Ces mesures sont loin d'être suffisantes. On constate le même manque de vision en ce qui concerne l'apprentissage continu. Le gouvernement a tourné le dos à des ententes de partenariat avec le marché du travail, alors que de telles ententes permettraient d'accroître la formation et l'apprentissage en milieu de travail, dirigées par l'employeur, et d'améliorer la littéracie, les compétences essentielles et les compétences professionnelles. En outre, de telles ententes renforceraient la présence des Autochtones, des handicapés et des néo-Canadiens au sein de la main-d'oeuvre.
Il est temps que la Chambre regarde au-delà des prochaines élections, qu'elle envisage l'avenir, qu'elle reconnaisse et relève les défis et qu'elle saisisse les occasions qui se présentent, pour tabler sur les progrès que le Canada a réalisés au cours de le dernière décennie et pour assurer le même genre de progrès aux générations à venir.
Le travail diligent du gouvernement précédent a donné au Canada la liberté de planifier et la force de réussir, d'améliorer l'accès aux études universitaires, de promouvoir une culture d'apprentissage continu, de respecter les accords de Kelowna et de Kyoto, de raffermir le rôle de premier plan que le Canada s'est durement taillé sur la scène mondiale en matière de recherche et de développement universitaires et de faire du Canada un chef de file dans la transformation de la recherche et du développement en nouvelles technologies.
Il est temps que le gouvernement se décide à présenter aux Canadiens un plan pour l'avenir. Il nous faut un gouvernement qui reconnaisse ces objectifs clairs, qui incite les Canadiens à les atteindre et qui vise vraiment l'excellence sur les plans économique et technologique ainsi que l'équité et l'égalité des chances, afin que notre pays soit prêt, disposé et capable de prendre sa place dans un monde en évolution constante. Nous n'avons pas encore vu cette détermination de la part de l'actuel gouvernement et c'est inquiétant, parce que ce qui est en jeu c'est le leadership du Canada dans un nouveau monde de géants.
Par conséquent, je demande à mes collègues d'appuyer la motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui et de presser le gouvernement de prendre des mesures dès aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, à l'heure actuelle, partout au Canada, des Canadiens travaillent dans certaines de nos industries les plus importantes: la fabrication, la haute technologie, les services financiers et la gestion des ressources. Il y a des Canadiens qui sont reconnus partout dans le monde comme étant les meilleurs dans leur domaine, qu'il s'agisse des mathématiques, de l'informatique ou du génie. Des familles canadiennes profitent des avantages de notre économie dynamique. Elles achètent de nouvelles maisons dans une période de bas taux d'intérêt et dénichent des emplois rémunérateurs.
Pour bien des gens, nous sommes dans une ère de prospérité, et le Canada est parmi les économies les plus performantes au monde. Pourtant, jetons un coup d'oeil au-delà de nos frontières. Dans la ville de Bangalore, en Inde, les nouveaux gratte-ciel s'entassent jusqu'à l'horizon. Dans chacun d'eux, des milliers de personnes travaillent dans des domaines comme les banques, la haute technologie et la recherche et développement. Elles exercent des emplois auparavant réservés aux pays industrialisés établis et à ceux parmi nous qui y vivent. En Chine, on construit de nouvelles universités à la douzaine. Des centaines de milliers de nouveaux ingénieurs et scientifiques obtiennent leur diplôme. Ils font leur entrée dans une population active mieux rémunérée et plus instruite.
Ces personnes et des milliers d'autres se sont intégrées abruptement à la chaîne d'approvisionnement mondiale en services et en biens manufacturés et elles deviennent les membres d'une classe moyenne en expansion. Pour la Chine, pour l'Inde et pour d'autres pays comme le Brésil, il y a là un énorme potentiel de croissance. Le monde est désormais leur marché.
Vers la fin du XXe siècle, même dans le contexte d'un monde en évolution, certaines réalités restaient les mêmes: les États-Unis constituaient l'économie la plus considérable et la plus dominante de la planète; la Chine et l'Inde demeuraient des pays très peuplés condamnés, semblait-il, à répéter le cycle de la pauvreté.
Entre-temps, durant des décennies, les baby-boomers nous ont donné, grâce à leur poids démographique, les ressources nécessaires pour notre expansion et pour soutenir les fondements de notre société, y compris l'assurance-maladie. Nous avons changé de siècle, et aussi de scénario. Le phénomène de la retraite de la génération du baby-boom exercera de graves pressions financières sur les gouvernements à mesure qu'ils tenteront de protéger les services sociaux.
De plus, nous assistons à un réaménagement du pouvoir économique. Dans les perspectives de la mondialisation, ce réaménagement posera des défis sans précédent à tous les pays et certainement au Canada. Il nous faudra avancer plus vite pour ne pas perdre de terrain.
Nous pouvons nous demander si les Canadiens qui travaillent aujourd'hui dans nos industries les plus cruciales verront leurs emplois protégés. Et ces Canadiens qui sont les meneurs dans leur domaine, pourront-ils le rester? La prochaine génération sera-t-elle en mesure d'atteindre des sommets comparables? Les familles canadiennes pourront-elles continuer à se fier aux avantages tangibles qui résultent d'une économie dynamique et vigoureuse?
La Chine et l'Inde sont deux grands pays qui comptent deux milliards de personnes. Ces pays lancent au monde un message incontournable: tout ce que nous connaissons est sur le point de changer.
Remontons au milieu des années 1990. Le principal défi du gouvernement fédéral était différent, mais il était tout aussi évident: le déficit et l'augmentation de la dette, qui menaçaient la prospérité nationale et nous empêchaient de réaliser notre potentiel. Le gouvernement de l'époque a fait le bon choix en décidant de s'attaquer au déficit et de l'éliminer. Nous nous sommes extirpés de cette situation difficile et tous les Canadiens profitent aujourd'hui des avantages de ce sacrifice commun.
Il est certes étonnant de constater combien notre vie nationale peut se transformer en une décennie, mais nous devons être conscients que le monde d'aujourd'hui, qui est en pleine mutation, requiert du Canada qu'il fasse un nouveau choix. Le gouvernement ne peut, à lui seul, préparer le Canada pour ce qui s'en vient, mais il lui incombe de faire ce qu'il peut. Il a l'obligation envers les Canadiens d'aujourd'hui et de demain de comprendre que les événements de notre époque ne sont pas moins importants pour le succès de notre pays que ne l'a été la bataille contre le déficit.
Le défi et les choix ne sont pas les mêmes, mais ce que nous faisons maintenant sera déterminant pour la prospérité du Canada durant le XXIe siècle. Les économistes parlent platement de maximisation de la productivité et du capital humain. Les mots que nous utilisons importent peu, c'est la vérité qu'ils révèlent qui compte.
Nous sommes un pays peu peuplé. Le Canada ne comprend que 32 millions d'habitants, et nous ne pouvons nous permettre de gaspiller le potentiel d'un seul d'entre eux. Pour que le Canada ait du succès, il faut que les Canadiens en aient. Et pour que les Canadiens aient du succès dans le monde nouveau, il va falloir qu'ils soient les plus instruits et les mieux formés de la planète.
C'est pourquoi le gouvernement doit abattre les barrières financières qui empêchent des Canadiens de faire des études postsecondaires, contrer les droits de scolarité élevés en accordant davantage de bourses, en s'assurant que plus de Canadiens acquièrent l'instruction dont ils ont besoin pour trouver un emploi et réussir dans l'économie mondiale.
C'est pourquoi le gouvernement doit s'assurer que les plus jeunes des Canadiens profitent du meilleur départ possible dans la vie, au moyen d'un apprentissage préscolaire de qualité, parce que toutes les recherches montrent que les enfants qui commencent tôt à apprendre réussissent mieux que les autres.
Il faut que le gouvernement investisse dans la recherche et dans nos universités pour que les études postsecondaires aient une grande valeur et pour que le Canada reste à la fine pointe de l’ingéniosité, des travaux d’avant-garde et de la mise au point de nouvelles technologies et de nouveaux médicaments.
Le gouvernement est tenu de collaborer avec les provinces et les territoires pour favoriser et soutenir une valorisation de la culture et de l’apprentissage continu, afin que les Canadiens aient le talent et la capacité de s’adapter et de saisir les occasions liées à de nouvelles tendances et à de nouveaux domaines, que ce soit au début ou à la fin de leur carrière.
Ce besoin de formation professionnelle et de perfectionnement est particulièrement vif chez les immigrants, qui doivent réussir en tant que néo-Canadiens, et chez les Autochtones, qui, pendant trop longtemps, ne pouvaient même pas contribuer au succès du Canada.
L’éducation, l’innovation, la formation et l’apprentissage continu doivent être le moteur de notre action à l’échelle nationale, la pierre de touche de notre rendement sur le plan politique pendant la prochaine décennie.
Par suite du choix qu’a fait le gouvernement au milieu des années 1990, une solide gestion financière nous permet de faire des investissements de ce genre. Nous avons la latitude voulue pour avoir de grandes idées et faire les bons choix.
Ce qui manque, c’est la volonté politique du gouvernement. Alors que l’époque exige du Canada qu’il fasse deux pas en avant, nous avons un gouvernement qui en fait un grand en arrière.
Les gens d’en face veulent renier les accords sur les garderies et l’éducation préscolaire que nous avons signés avec les dix provinces et qui auraient financé la création d’un vrai choix en matière de garde: des places dans des garderies d’un prix abordable et de qualité supérieure qui mettraient l’accent sur le développement et qui verraient à ce que nos plus jeunes concitoyens, peu importe le revenu familial, puissent être bien préparés pour l’entrée à l’école et l'apprentissage et aient les moyens de réussir dans la vie quand ils quitteront l’école.
L’époque exige que le gouvernement ait assez de prévoyance et de détermination pour investir dans notre avenir collectif, mais nous voyons plutôt un gouvernement qui s’occupe à des bricoles et à des crédits d’impôt.
Le premier ministre donnera 80 $ à ceux qui ont un enfant qui pratique un sport organisé. Il donnera quelques dollars de plus pour aider les Canadiens à s’acheter des outils ou des vêtements de travail. Bien sûr, les Canadiens sont contents de toucher cet argent, mais ils en veulent plus, ils en attendent davantage et ils en méritent tellement plus de la part de leur gouvernement et pour leur pays.
Les Canadiens ont de grandes aspirations tant pour eux-mêmes que pour leur pays. Nous avons appris à l’école que le Canada réalisait de grandes choses et nous voulons que nos enfants grandissent en voyant le Canada faire encore plus de grandes choses et qu’ils puissent y participer aussi.
Quand les libéraux ont parlé de garderies et d’éducation préscolaire, ils ont souvent évoqué la création de l’assurance-maladie, qui a été réalisée à peu près de la même façon: grâce à la conclusion d'une série d’accords avec les provinces.
Le régime d'assurance-maladie fait partie intégrante de l'histoire et des traditions du Canada. C'est un symbole des valeurs d'équité et de générosité qui ont défini notre pays, ainsi que de la détermination des gens qui, au fil de l'histoire, se sont battus pour relever les défis du temps et pour faire de notre pays un meilleur endroit où vivre.
Nous avons besoin d'un type de leadership qui reconnaît la supériorité de l'activisme par rapport à la complaisance et d'un gouvernement qui comprend que les Canadiens ne veulent pas se contenter de vivre dans un pays, mais qu'ils tiennent à aider à le bâtir.
Le gouvernement et le premier ministre sont arrivés au pouvoir à un moment où le Canada doit relever deux défis d'une telle importance qu'ils pourraient facilement servir à définir le nouveau siècle, c'est-à-dire la montée de la Chine et de l'Inde dans l'économie mondiale et les menaces liées aux changements climatiques.
Chaque défi exige que le premier ministre puisse reconnaître que le Canada a des aspirations et un potentiel qui vont bien au-delà d'une ambition modeste et du maintien de l'acquis.
Chaque défi exige que le gouvernement accepte de détourner son attention du Saint-Graal d'un gouvernement majoritaire pour se concentrer non pas sur le replâtrage et les crédits d'impôts, mais sur l'orientation économique que doit prendre le Canada et la mise au point d'un plan à long terme qui permettra à notre pays de maintenir sa position enviable.
Le Canada que j'aime, et que nous aimons tous, est une force progressiste qui devrait amorcer les changements à l'échelle internationale et non s'y opposer. Pour ce qui est du réchauffement de la planète, cela signifie que le Canada devra collaborer avec les autres pays et non leur tourner le dos, et pour ce qui est de la nouvelle économie, cela signifie que nous devons nous assurer de prendre aujourd'hui les mesures qui nous permettront de soutenir la concurrence demain.
La prospérité n'est pas un droit que les Canadiens reçoivent à leur naissance. Notre réussite est due à l'ingéniosité et au dur labeur des Canadiens ainsi qu'à la prévoyance et à la détermination des gouvernements précédents. Notre succès à venir dépend également du travail acharné, de la prévoyance et de la détermination des Canadiens, des entreprises et bien sûr du gouvernement.
Si nous faisons tous notre part et que le gouvernement prend ses responsabilités, le monde pourra continuer de compter sur le succès continu du Canada, malgré les changements et les défis auxquels notre pays devra faire face.
:
Monsieur le Président, j'aurai le plaisir de partager mon temps de parole avec le député de York-Simcoe.
Je suis heureuse de prendre la parole au sujet de cette motion. Je tiens à remercier le député de Halifax-Ouest d'attirer l'attention du Parlement sur une question d’un tel intérêt national.
Comme le député l'indiquait dans le préambule de sa motion, l'économie canadienne est profondément influencée par un ensemble de facteurs démographiques, continentaux et même mondiaux. Quand l'économie subit une telle influence, les Canadiens n'échappent pas au phénomène. Les particuliers et les familles dont s'occupe essentiellement mon ministère, Ressources humaines et développement social, sont directement touchés par la situation économique.
Je constate également avec plaisir qu'un grand nombre de mesures que le député réclame dans sa motion, comme des investissements ciblés, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et d'autres initiatives destinées à régler la pénurie de main-d'oeuvre au Canada, ont déjà été adoptées par le nouveau gouvernement.
Il demeure que je ne suis pas d'accord avec l’aperçu qu’il donne de la situation. Tandis qu'il laisse entendre que les changements démographiques constatés au Canada et l'évolution de l'économie de pays étrangers vont menacer le gagne-pain des Canadiens, personnellement, je préfère être optimiste.
Par rapport au reste du monde, le Canada jouit d'une position économique et sociale particulièrement solide. Les mesures que notre gouvernement est en train de mettre en place, dont beaucoup ont été énoncées dans le dernier budget fédéral, ne feront que conforter notre position de tête. Certains pourront avancer que c'est là un point de vue très optimiste, mais il se trouve qu'il est également réaliste. Tous les organismes internationaux s'entendent pour dire que, dans les deux prochaines années, le Canada se placera dans le peloton de tête si ce n'est en tête des pays du G7 au chapitre de la création d'emplois. La création d'emplois est fondamentale à la santé de nos collectivités ainsi qu'au dynamisme et à la prospérité de l’économie.
Je vais maintenant vous parler des tout derniers chiffres de l'emploi. Selon statistique Canada, nous connaissons actuellement le taux de chômage le plus bas en 32 ans. Le nombre de sans-emploi est incroyablement bas et l'économie prospère qui caractérise la plupart des régions du pays stimule le marché de l'emploi. Le pourcentage de Canadiens ayant un emploi, soit 63 p. 100, n'a jamais été aussi élevé. Ce devrait être là une douce musique aux oreilles des Canadiens, mais un pessimiste pourrait décider de s'arrêter exclusivement aux défis que cette situation sans précédent va occasionner en raison de la pénurie de main-d'oeuvre dans certaines régions ou certains secteurs et métiers, ce qui est vrai. Le secteur très prospère des hydrocarbures en Alberta et en Colombie-Britannique, de même que l'excellente santé économique du Canada créent davantage de débouchés d'emplois qu'il n'y a de candidats qualifiés pour les occuper.
Mon gouvernement a décidé de réagir de façon positive en élaborant et en mettant en oeuvre de véritables solutions qui se révéleront efficaces bien avant que ces défis ne deviennent incontrôlables. Laissez-moi vous mentionner quelques-unes des initiatives que nous avons déjà adoptées ou que sommes sur le point de mettre en oeuvre.
Compte tenu de l'importance que représentent des gens de métier qualifiés et étant donné les pénuries qui s'annoncent, nous sommes en train de consulter les provinces, les territoires, les employeurs et les syndicats sur les nouvelles mesures que nous voulons mettre en oeuvre pour inciter les jeunes à se lancer dans les métiers. À titre de contribution concrète et immédiate, le gouvernement du Canada a annoncé une subvention à l'apprentissage, dans son budget de 2006, qui représente 1000 $ par an. Jusqu'à 100 000 apprentis inscrits à un programme du Sceau rouge bénéficieront de cette mesure durant les deux premières années de leur apprentissage.
En outre, le budget encourage les employeurs à engager des apprentis grâce à un crédit fiscal spécial axé sur la création d'emplois et représentant 10 p. 100 du salaire de l'apprenti jusqu'à un maximum de 2 000 $ par an.
Notre budget comporte également la réduction fiscale que nous avions promise pour l'achat d'outils, jusqu’à un maximum de 500 $ par an. Cette disposition aidera les apprentis et les gens de métier à compenser une partie des coûts de l'achat d'équipements essentiels d'une valeur supérieure à 1 000 $.
Naturellement, une économie florissante comme la nôtre a aussi besoin de planifier et de préparer l’avenir, et cela veut dire qu’il faut investir dans l’enseignement supérieur. À cet égard, le budget de 2006 témoignait de l’engagement de notre gouvernement à exempter toutes les bourses de l’impôt sur le revenu. Nous croyons que les jeunes ont gagné cet argent et qu’ils doivent le garder.
Le budget prévoit également un crédit pour manuels scolaires à l’intention des étudiants à plein temps et à temps partiel du postsecondaire et améliore l’accès aux prêts aux étudiants. En fait, l’élargissement de l’admissibilité au Programme canadien de prêts aux étudiants grâce à une réduction de la contribution des parents permettra au programme de bénéficier de 15 millions de dollars pour 2007-2008 et ensuite de 20 millions de dollars par année rien que pour cette mesure.
Par-dessus le marché, nous avons entrepris de travailler avec les provinces et les territoires pour renforcer davantage l’infrastructure d’enseignement postsecondaire. Grâce à l’établissement d’un fonds de fiducie pour l’infrastructure d’enseignement postsecondaire, 1 milliard de dollars seront transférés aux provinces et aux territoires pour soutenir les investissements urgents dans les collèges et universités. Cet argent pourra servir à financer l’amélioration des salles de classe et bibliothèques, des laboratoires et installations de recherche ainsi que l’achat de nouvelles technologies et de matériel de formation.
Mais surtout, en tant que ministre des Ressources humaines et du Développement social, j’ai été chargée d’entamer des discussions avec les provinces et les territoires au sujet des objectifs généraux de l’enseignement postsecondaire et de la formation, du partage des responsabilités et de l’établissement d’un cadre stratégique pour obtenir des résultats mesurables et une bonne reddition de comptes à l’égard de l’aide financière.
Ces mesures sont importantes et se sont fait longtemps attendre. Nous reconnaissons aussi qu’en raison de la croissance rapide de l’économie, nous aurons de la difficulté à répondre à la totalité des besoins en main-d’oeuvre à moins de chercher au-delà de nos propres frontières. Des études récentes montrent qu'au Canada, la croissance nette de la population active au cours des 10 à 15 prochaines années et celle de l'ensemble de la population au cours des 30 prochaines années devront provenir entièrement de l'immigration.
Les immigrants ont toujours enrichi notre pays de leur dynamisme, de leur culture et de leur esprit d’entreprise. Comme notre réservoir de main-d’oeuvre continue de rétrécir par rapport à nos besoins, il devient encore plus urgent de tirer le maximum des compétences de chacun. Néanmoins, à l’heure actuelle, les titres de compétence de certains immigrants ne sont pas reconnues au Canada. Cela empêche les nouveaux arrivants de contribuer pleinement à notre prospérité économique et à notre développement social.
Si nous laissons cette situation persister, cela nous empêchera d’attirer d’autres immigrants qualifiés. Voilà pourquoi nous avons entrepris de consulter les provinces, les territoires et un vaste éventail d’autres parties prenantes sur la création d’une nouvelle agence canadienne pour l’évaluation et la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Cette agence facilitera l’évaluation des titres de compétence et de l’expérience acquis à l’étranger en collaboration avec les associations professionnelles et les organismes de réglementation, entre autres, pour que nous soyons certains que les professionnels formés à l’étranger répondent aux normes canadiennes. Je peux assurer aux députés que nous agirons rapidement pour permettre aux néo-Canadiens d’utiliser leurs compétences dans leur intérêt et dans le nôtre.
Pour résumer, le budget 2006 donne aux Canadiens une idée précise des intentions de notre gouvernement. Ces intentions s’expriment sous la forme d’investissements ciblés d’une valeur de près de 9,2 milliards de dollars sur deux ans. Cela comprend une aide pour les enfants, les familles, les personnes âgées, les personnes handicapées et les collectivités. Il y a des mesures pour promouvoir la croissance économique et la compétitivité grâce à des investissements dans l’enseignement postsecondaire, l’apprentissage et le développement des compétences ainsi que l’élargissement du réservoir de main-d’oeuvre.
Je suis certaine que les mesures que mon gouvernement a annoncées et planifiées placeront solidement le Canada sur la voie de la prospérité et de la réussite dans une économie mondiale concurrentielle. L’accueil très favorable qui a été fait à nos annonces budgétaires renforce ma confiance. En fait, je me réjouis que les membres de l’opposition officielle, en fait tous les députés, aient jugé bon d’appuyer à l’unanimité le budget de notre gouvernement plus tôt cette semaine.
Je suis donc d’accord avec l’intention de la motion dont nous sommes saisis, avec les investissements immédiats et ciblés qui renforceront l’économie déjà forte du Canada et protégeront notre niveau de vie qui suscite beaucoup d’envie. Je vous demanderais toutefois de ne pas oublier, monsieur le Président, que notre gouvernement fait déjà ces investissements pour les Canadiens.
:
Monsieur le Président, je suis ravi de participer au débat d'aujourd'hui, parce que l'histoire montre clairement que le Parti conservateur a toujours été synonyme de compétitivité économique et de productivité pour le Canada.
Qu'on remonte à l'époque de sir John A. Macdonald, un chef d'État qui avait compris que des infrastructures solides et des politiques à l'avenant seraient garantes d'une expansion économique vigoureuse au Canada. Il a eu raison, car son ère fut marquée au coin d'une croissance économique sans précédent. C'est tout à l'honneur du Parti conservateur qui a pu, dès sa formation, montrer qu'il était le parti de la croissance économique et de la prospérité.
En Ontario, Bill Davis a mis en oeuvre des politiques indiquant qu'il avait compris que le monde était en pleine transformation et que notre système d'éducation devait évoluer. Il a créé un réseau de collèges communautaires qui nous a permis de répondre pleinement aux besoins de l'économie, non seulement grâce aux détenteurs de diplômes d'études supérieures, mais aussi aux travailleurs formés dans des métiers spécialisés. Ces réformes avant-gardistes ont contribué à faire de l'Ontario le moteur économique du Canada.
De 1984 à 1993, pendant le dernier mandat des conservateurs au pouvoir, nous avons de nouveau répondu de façon inouïe aux défis économiques mondiaux qui se profilaient à l'horizon en adoptant le libre-échange, en supprimant la taxe sur les ventes des fabricants et en instaurant des taxes de remplacement à la valeur ajoutée moins élevées de manière à permettre à notre secteur manufacturier d'être plus concurrentiel. Cela a donné lieu à des millions d'emplois et à un véritable boom économique. À chaque fois qu'il a fallu se doter de politiques axées sur l'avenir pour favoriser la compétitivité économique et la productivité, c'est le Parti conservateur qui est allé de l'avant.
La dernière fois où nous avons détenu le pouvoir, le Parti libéral s'est opposé vigoureusement et radicalement, pour ne pas dire mélodramatiquement, au moindre changement. Pourtant, lorsqu'il a pris le pouvoir, il a maintenu toutes les réformes instaurées par son prédécesseur. Pourquoi? Parce qu'elles étaient efficaces, parce qu'elles étaient positives pour le Canada, parce qu'elles créaient des emplois, parce qu'elles nous permettaient d'être plus compétitifs au plan économique, en fait parce qu'elles avaient préludé à une ère de prospérité inégalée.
Après 13 années au cours desquelles les libéraux se sont laissé porter par le vent et n'ont pas réagi à l'évolution économique, nous constatons aujourd'hui qu'il est temps de faire des changements une nouvelle fois. Ces changements, notamment dans les politiques, proviennent encore du Parti conservateur, ce qui n'a rien de surprenant. Notre parti attache de l'importance à l'initiative, à la croissance économique et à la réussite personnelle. Quand il est question d'enseignement supérieur, cet instrument qui permet aux gens de réaliser leurs aspirations personnelles, force est de constater qu'aucun autre parti auparavant n'a su entourer le premier ministre avec autant de gens venant du milieu universitaire, qui sont sensibles à la valeur de l'enseignement supérieur, à ce qu'il permet d'accomplir et aux possibilités qu'il crée.
Ma propre famille peut certainement témoigner de cette réalité, elle qui a immigré au pays. C'est le capital humain qu'elle possédait, grâce aux études supérieures faites au pays et avant d'immigrer, qui lui a permis de prospérer et de tirer profit des occasions qui se sont présentées à elle au Canada. Voilà pourquoi cette question est terriblement importante.
On peut constater encore une fois, dans notre budget de 2006, notre volonté d'adopter des politiques économiques axées sur l'avenir. Le budget de 2006 comprend plusieurs mesures conçues pour aider les étudiants et leur famille à bénéficier de l'enseignement supérieur. À compter d'août 2007, les contributions présumées des parents seront moins élevées dans le Programme canadien de prêts aux étudiants, ce qui aura pour effet d'accroître le nombre d'étudiants admissibles. Il y a aussi le crédit d'impôt pour les manuels, qui est selon moi extrêmement important. Il y a l'exonération d’impôt de la totalité du revenu de bourses d’études et de perfectionnement des étudiants de niveau postsecondaire. Auparavant, il était préférable de gagner la loterie plutôt que de se voir accorder une bourse d'études parce que dans le premier cas, on n'avait pas à payer d'impôt. Nous trouvions cette situation injuste.
Pour améliorer l'accès aux études postsecondaires, il faut également augmenter la capacité des établissements d'enseignement, de manière à ce qu'ils puissent accueillir un plus grand nombre d'étudiants. Notre budget alloue un milliard de dollars à la Fiducie d’infrastructure pour l’enseignement postsecondaire. Cette somme vise à aider les provinces et les territoires à faire des investissements urgents dans l'enseignement postsecondaire.
Ces mesures s'ajoutent à l'aide financière qui est déjà accordée aux étudiants canadiens. Notre budget bonifie le Programme canadien de prêts aux étudiants. L'aide financière additionnelle ainsi accordée aux étudiants leur sera bien utile, ainsi qu'à leur famille, pour financer leurs études postsecondaires.
Bien entendu, ces mesures découlant du budget ont été bien accueillies par d'importants acteurs du domaine, comme l'Association des universités de l'Atlantique, le Conseil des universités de l'Ontario ainsi que l'Association des universités et collèges du Canada.
Cependant, il n'y a pas que l'enseignement postsecondaire. Il y a un large éventail de compétences. Une de nos initiatives les plus importantes reconnaît les énormes besoins qui existent. De très graves problèmes sont apparus en raison des 13 années d'inaction de la part du gouvernement libéral. Un de ces problèmes, c'est la pénurie de travailleurs spécialisés. Nous le constatons en Ontario. Dans ma circonscription, York—Simcoe, la construction est en plein essor, mais on ne trouve pas d'ouvriers en bâtiment qualifiés. On constate le même phénomène en Alberta et en Colombie-Britannique.
Dans des collectivités comme la mienne et dans la région de Toronto, nous voyons de nombreux immigrants arrivés chez nous avec une formation et des compétences qui ne sont pas reconnues. Ils ne peuvent pas mettre leurs compétences à profit. Les problèmes sont apparus pendant les 13 années d'administration libérale. Les libéraux n'ont rien fait pour s'adapter à la transformation de l'économie. Pour notre part, nous agirons.
Nous avons introduit de nouvelles politiques innovatrices pour la formation d'ouvriers spécialisés. La subvention aux apprentis ouvrira des possibilités d'apprentissage. Lorsque nous discutons avec les gens, nous constatons que le problème c'est que les employeurs ne veulent pas prendre d'apprentis. Nous comptons sur les employeurs pour cela, mais la formation d'apprentis leur coûte trop cher. Du point de vue économique, cela ne leur rapporte rien et, par conséquent, des possibilités d'apprentissage sont fermées aux jeunes. Nous avons introduit une subvention aux apprentis de 1 000 $ par année. C'est un crédit d'impôt à la création d'emplois qui est accordé aux employeurs. Cela leur facilitera la création d'emplois.
La subvention est destinée aux gens qui désirent acquérir une formation en se faisant apprenti. Au moment de choisir de travailler dans une épicerie ou un restaurant à service rapide ou d'acquérir une formation additionnelle et une compétence, ces 1 000 $ peuvent influencer la décision. Cela nous aidera à combler les besoins en travailleurs qualifiés.
En outre, la nouvelle déduction fiscale pour outils représente 500 $ pour les personnes qui sont déjà des travailleurs qualifiés, ce qui les met sur le même pied que les travailleurs autonomes.
Même le mouvement syndical a bien accueilli ces changements. Le chapitre 183 de la Universal Workers Union a déclaré ceci:
[...] C'est un budget qui non seulement reconnaît l'importance essentielle de l'infrastructure, mais qui rend hommage également aux travailleurs qualifiés qui bâtissent nos villes et nos collectivités.
Il reconnaît leur valeur.
Qu'en est-il des néo-Canadiens qui arrivent ici avec des compétences qui ne sont pas reconnues? Nous avons décidé d'établir l'Agence canadienne d'évaluation et de reconnaissance des titres de compétence, un organisme qui sera national pour lui donner plus de poids. Jusqu'à maintenant, la reconnaissance des compétences a été laissée aux provinces dans le cadre d'un système diversifié et non ciblé que personne ne reconnaît. Les employeurs examinent les documents soumis par les candidats et provenant d'une agence de reconnaissance des titres de compétence dont ils n'ont jamais entendu parler, ils disent qu'ils ne croient pas que la personne en question a les compétences décrites ou se demandent pourquoi ils devraient croire cet organisme.
En créant un organisme national, nous allons donner plus de poids à la reconnaissance des titres de compétence. On va ainsi aider des médecins, des ingénieurs, des détenteurs de toutes sortes de titres de compétence et même des gens de métier, comme des briqueteurs et le reste. On va reconnaître clairement qu'ils ont les compétences et qu'ils peuvent travailler et participer immédiatement à l'essor économique de notre pays.
Toutes ces politiques ont en commun une idéologie selon laquelle il est impossible d'accroître la compétitivité économique avec un lourd appareil gouvernemental et des solutions imposées par un État omniprésent. Des gens comme Lénine, Staline et Mao ont essayé cette façon de faire. Elle ne fonctionne pas. Ces solutions ont été mises en oeuvre dans des sociétés très instruites et elles ont conduit à des catastrophes économiques.
Il s'agit plutôt de laisser aux gens le choix et la liberté. Toutes nos politiques donnent aux gens la liberté et le choix d'améliorer leur éducation postsecondaire, de poursuivre leurs études, d'acquérir les meilleures compétences et de profiter des débouchés que le Canada offre. On donne aux gens la chance de choisir un métier spécialisé. Nous ne devrions pas, pour essayer de façonner la société comme nous le souhaitons, leur dire quoi faire ou les forcer à agir de telle ou telle façon. Donnons aux gens la liberté et le choix.
Lorsqu'on leur donne le choix et des possibilités d'améliorer leur situation et leur société, les gens relèvent ces défis. Nous créons un climat où ils sont en mesure de le faire. Nous continuons à être confrontés à des défis. Il s'agit notamment de demeurer compétitifs sur un marché mondial en constante évolution. Nous sommes confrontés à des changements démographiques au Canada. Nous devons continuer de réagir à cette situation. Nous devons continuer de rendre notre politique fiscale compétitive. Ce n'est qu'alors que nous aurons vraiment une économie compétitive et productive qui profitera à tous les Canadiens et nous donnera la possibilité de financer les généreux programmes sociaux qui aident tous nos citoyens.
La clé, c'est d'accroître les libertés individuelles, de donner aux gens la chance de profiter de tous les débouchés que le Canada peut offrir. C'est ce qui aidera à bâtir le Canada, comme des millions d'immigrants l'ont fait au fil des ans pour que notre pays soit l'endroit merveilleux qu'il est de nos jours.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de prendre la parole à propos de cette motion déposée par les libéraux.
Cette motion soulève de véritables questions. Comme le stipule son préambule, il y a actuellement une fragilité manifeste de la croissance économique canadienne, et cela se répercute dans la plupart des provinces. L'Alberta vit une situation particulière. On ne devrait d'ailleurs pas l'inclure dans la moyenne canadienne, afin d'avoir le véritable portrait de la situation au Canada. Le Québec est aussi touché par cette fragilité de la croissance, mais aussi et surtout par la fragilité du secteur manufacturier canadien. C'est vrai pour le Québec et c'est vrai pour l'Ontario.
Le 27 janvier dernier, Statistique Canada faisait état d'un chiffre révélateur: de 2002 à 2005, 149 000 emplois manufacturiers ont été perdus au Canada. Il s'agit d'une baisse de 6,4 p. 100. Les deux-tiers de ces pertes d'emploi ont eu lieu en 2005. Il y a manifestement un problème, bien que les apparences semblent camoufler les difficultés à venir. C'est un peu comme le Titanic qui se dirige vers l'iceberg: au loin se dresse une petite pointe de glace, mais personne ne s'en inquiète. Le gouvernement conservateur, s'il ne s'inquiétait pas de ce problème — j'espère qu'il s'en inquiète —, ferait montre d'irresponsabilité. Il abdiquerait ses responsabilités. Il a les moyens d'intervenir. C'est le sens du débat que nous aurions dû avoir. Malheureusement, et c'est là que le bât blesse, la motion libérale propose des solutions qui ne sont pas de compétence fédérale et oublie toutes les solutions qui sont à la portée du fédéral dans ses champs de compétence.
Le Bloc québécois, en tant que défenseur des intérêts du Québec, des champs de compétence du Québec ainsi que des intérêts des Québécois et des Québécoises, n'aura d'autre choix que de voter contre cette motion libérale. Je répète que le problème qu'il soulève est réel. J'énumérerai les solutions proposées. Je ne ferai pas la lecture de la motion, car il ne me resterait pas suffisamment de temps pour développer les positions du Bloc québécois.
Les solutions proposées affectent le secteur de l'éducation. Existe-t-il une compétence plus provinciale et plus québécoise que celle-là? La motion touche les frais de scolarité — c'est connexe à l'éducation —, l'encadrement du marché du travail — le marché du travail est de compétence provinciale —, la formation — une autre forme d'éducation —, la recherche universitaire — les universités relèvent des provinces et font partie de l'ensemble du système d'éducation —, la reconnaissance des diplômes étrangers — cela relève aussi de l'éducation — et les ordres professionnels — encore une compétence provinciale.
À part celles qui touchent l'accord de Kelowna, les solutions proposées dans la motion libérale appartiennent à des champs de compétence provinciale et québécoise. Par contre, cette motion ne contient rien qui soit de compétence ou de responsabilité fédérale. Cela peut sembler troublant, mais quand on connaît les libéraux, on ne trouve pas cela si troublant, parce qu'on les a vu agir au cours des 13 dernières années.
Derrière cette motion, se cache un côté paternaliste qu'on a d'ailleurs souligné à plusieurs reprises, tant sous le règne de Jean Chrétien que sous celui de l'actuel député de LaSalle—Émard. On donne l'impression que les provinces, et particulièrement le Québec, ne sont pas capables de trouver les solutions nécessaires aux défis de l'avenir. Il faut les prendre par la main et leur dire ce qu'elles doivent faire dans leurs champs de compétence. Le Québec, que ce soit sous le Parti québécois ou le Parti libéral du Québec — je ne suis pas toujours d'accord avec leurs solutions et j'en mentionnerai une, plus tard, avec laquelle je suis particulièrement en désaccord — est très conscient du fait que nous avons à relever un défi de croissance et d'emploi.
Dans certaines régions, en Gaspésie par exemple, le taux de chômage est inacceptable. Dans d'autres régions, comme la Montérégie, Montréal et Lanaudière, il y a des pénuries de main d'oeuvre qualifiée qui limitent notre capacité de développement économique. Au Québec, nous avons une politique d'emploi. Nous avons les CLD et les CLE. La structure existe. Ce qui manque, c'est l'argent du gouvernement fédéral.
Le gouvernement fédéral, donc le gouvernement conservateur, n'a qu'une seule responsabilité envers le Québec et les provinces par rapport à leurs champs de compétence — l'éducation, la formation professionnelle, l'encadrement du marché du travail, la politique de main d'oeuvre et la politique d'emploi. La seule responsabilité du gouvernement fédéral, c'est de régler le déséquilibre fiscal.
Le premier ministre s'est engagé, d'ici à février 2007, à le corriger. Malheureusement, je dois dire que nous avons été particulièrement déçus du dernier budget.
Malgré l'engagement du gouvernement de régler le déséquilibre fiscal d'ici à février 2007, nous aurions souhaité voir, en particulier dans le domaine universitaire, un investissement en sus de ce qui a été annoncé.
Je rappelle que les professeurs, les recteurs, les étudiants et les employés de soutien du milieu universitaire, partout au Canada, ont demandé unanimement un réinvestissement de 4,9 milliards de dollars par année pour contrer le sous-financement de l'éducation postsecondaire. Qu'annonce-t-on dans le budget? C'est un montant de 1 milliard de dollars non récurrent. Ainsi, on est loin d'assumer ses responsabilités pour corriger le déséquilibre fiscal.
Cependant, nous laisserons la chance au coureur. On nous a promis que, d'ici à février 2007, on répondra à ce problème qui est de responsabilité fédérale et qui a été causé par le gouvernement fédéral, soit le gouvernement libéral précédent. En ce sens, on laisse une place au gouvernement fédéral pour qu'il participe à ce défi que j'avais mentionné, c'est-à-dire réduire les taux de chômage dans certaines régions et s'attaquer aux pénuries de main-d'oeuvre qualifiée dans certains secteurs.
Je reviens rapidement à cette conception qu'ont les libéraux selon laquelle les provinces sont incapables d'assumer leurs responsabilités. Pour les contredire, je donnerai l'exemple de l'accessibilité à l'éducation au Québec. Quand on regarde le financement public de l'éducation, on constate qu'il est plus important au Québec que n'importe où ailleurs au Canada. Le gouvernement du Québec alloue actuellement à l'enseignement universitaire 1,91 p. 100 du PIB, par rapport à 1,59 p. 100 dans le reste du Canada. Il y a véritablement là un choix de société. Le financement public de l'éducation représente 7,5 p. 100 du PIB au Québec, alors que la moyenne canadienne est de 6,6 p. 100. Si l'on soustrayait le taux du Québec, le taux du Canada serait à 6,4 p. 100. Le Québec investit 17,4 p. 100 de plus dans l'éducation que le reste du Canada. C'est là le premier élément, soit le financement public de l'éducation.
Quant aux frais de scolarité, je n'ai pas besoin d'insister: ce sont les plus bas au Canada. Nous y tenons énormément. C'est un débat qui a toujours cours, mais sur lequel le consensus s'est toujours fait en faveur du maintien de ces frais de scolarité les plus bas possible. C'est justement pour faire ce que le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères disait, c'est-à-dire donner un véritable choix aux étudiants et étudiantes quant à leur éducation et à leur carrière. L'égalité des chances passe par des frais de scolarité modiques.
Le troisième élément, c'est un régime d'aide financière plus généreux. On sait que le Québec a un programme de prêts et bourses qui, par rapport à ce qui existe dans le reste du Canada, est non pas extrêmement généreux — le terme serait un peu fort —, mais relativement généreux.
Comme je le mentionnais, nous allons voter contre cette motion. En effet, même si elle met en lumière un problème réel, elle ne répond pas aux véritables responsabilités du gouvernement fédéral quant aux solutions à trouver pour raffermir la croissance économique au Canada et au Québec et pour s'assurer que le secteur manufacturier joue son rôle dans cette croissance et est suffisamment fort.
Le défi véritable est d'assumer une croissance dans un environnement qui est de plus en plus mondialisé, tout en respectant l'environnement, comme on le sait bien.
Il nous faut un secteur manufacturier fort. J'entends souvent certaines personnes dire que cela ne représente plus que 20 p. 100 de l'emploi; or cela représente toujours 80 p. 100 de nos exportations. En tant que petit marché — je pense à l'échelle du Canada, mais c'est aussi vrai pour le Québec —, nous avons besoin d'exporter vers d'autres marchés. Le marché américain est extrêmement important. On sait que le secteur manufacturier, pour ce qui est de la création d'emplois et des retombées d'investissements, a un effet multiplicateur beaucoup plus grand que le secteur des services, même si ce secteur comprend aussi des secteurs extrêmement prometteurs qu'il faut développer. Cependant, on ne peut avoir qu'une économie de services. Il nous faut un secteur manufacturier qui favorisera la croissance, qui stimulera la création d'emplois et qui aura évidemment un effet sur l'ensemble des secteurs des services offerts soit aux entreprises, soit aux individus.
Il nous faut donc un secteur manufacturier fort ainsi que des investissements. C'est là que c'est inquiétant. En effet, depuis longtemps, on nous dit — M. Dodge, gouverneur de la Banque du Canada, le répète — qu'avec un dollar fort, les entreprises pourront investir, importer de la technologie et moderniser leur production et leurs façons de faire. Or on constate que même si le dollar vaut plus de 90 ¢US, la croissance des investissements est très faible au Canada et au Québec.
Au Québec, ce sera moins de 1 p. 100 cette année, au moment où les profits de la plupart des entreprises et des secteurs économiques au Canada dépassent des moyennes historiques. On n'avait pas vu cela depuis des années, mais cela fait plusieurs trimestres que la part des profits du revenu national canadien est au-dessus de sa moyenne historique. Les profits sont donc au rendez-vous. Le dollar canadien est fort, de sorte qu'on puisse importer les technologies, les machineries, les façons de faire, mais cela ne se fait pas. Il faut se questionner à ce sujet.
On a posé la question à plusieurs représentants du monde patronal qui, eux aussi, se demandent pourquoi les entreprises canadiennes et québécoises n'investissent pas à la hauteur de ce que l'on serait en mesure de s'attendre.
Je donne quelques chiffres pour que l'on puisse mesurer le degré de gravité de la situation. Le Canada traîne de la patte en matière de recherche et de développement et, évidemment, le Québec ne reçoit pas sa part. D'une manière globale, le Canada se situe au 13e rang parmi les membres de l'OCDE en matière de recherche et de développement. C'est un élément d'investissement fondamental, comme on le sait, particulièrement dans une économie de plus en plus mondialisée. En ce qui concerne le G7, nous sommes au cinquième rang, soit vraiment à la fin du peloton.
Maintenant, en matière de recherche, le Canada, sans le Québec, est à 1,38 p. 100 du PIB. Comme je le mentionnais, nous nous situons dans la catégorie des pays qui investissent très peu en recherche et développement. Comme je le mentionnais aussi, quand on rajoute le Québec, on se retrouve à peu près à 2,26 p. 100. Le Québec lui-même investit 2,7 p. 100 du PIB en recherche et développement. Le Canada est donc en retard. Le Québec a fait un effort particulier, notamment sous le gouvernement du Parti québécois. M. Landry, à titre de ministre et de premier ministre, a beaucoup stimulé la recherche et le développement. Nous avons fait un effort particulier à cet égard, bien que l'apport du fédéral dans le financement dans ce domaine ait diminué depuis 30 ans. C'est vrai pour l'ensemble du Canada comme pour le Québec.
En 1971, les dépenses d'Ottawa en recherche et développement représentaient 45 p. 100 de tout ce qui se faisait au Canada. En 2001, ce n'était plus que 18 p. 100. Comme je le mentionnais, le Québec ne reçoit pas sa part. Le Québec représentait 26,6 p. 100 du total des dépenses au Canada en recherche et développement — de manière globale. Il ne reçoit que 23,8 p. 100 du financement fédéral contre 48,3 p. 100 pour l'Ontario. Pour ce qui est de la recherche effectuée directement par le gouvernement fédéral — celle qu'il décide lui-même —, le Québec ne reçoit que 19,6 p. 100 des dépenses en recherche et développement alors que l'Ontario reçoit 57,7 p. 100. Pourtant le Québec représente plus de 23 p. 100 de la population canadienne.
On voit bien que non seulement le Canada est à la traîne, non seulement le gouvernement fédéral n'assume pas ses responsabilités en recherche et développement, mais sa politique fait en sorte que le Québec est systématiquement désavantagé, particulièrement pour ce qui est des dépenses structurantes, comme celles en recherche et développement.
Je terminerai par une dernière statistique. La contribution du fédéral en Ontario pour la recherche et le développement est à 80 p. 100, alors qu'au Québec elle est à 39,9 p. 100.
On voit donc très bien qu'il y a une inquiétude, car on devrait avoir ces efforts en matière d'innovation, de recherche et développement, d'accroissement de la productivité canadienne et de l'investissement. Cela ne se fait pas. Pourquoi? Parce qu'il y a de l'incertitude.
En effet, les entrepreneurs se demandent s'ils auront un marché dans cinq ans, premièrement, à cause des économies émergentes. On en a déjà parlé. Cela ne concerne pas uniquement le vêtement, le textile ou le meuble. Il est évident que ces secteurs sont très touchés, très heurtés par la concurrence des pays du Sud-Est asiatique, en particulier. Cependant, cela est vrai aussi dans le domaine du matériel de communication. Sur le plan de l'informatique, la Chine devient un producteur extrêmement important. Le Brésil ne fait pas qu'exporter sa bière et sa samba; il exporte aussi du bois. Dans le domaine de l'aéronautique, c'est un concurrent majeur. On connaît la lutte que se livrent Embraer et Bombardier pour ce qui est des jets régionaux. L'Inde est concurrentielle sur le plan des services. Il y a donc ce premier élément qu'est la part de plus en plus importante que prennent les pays émergents dans le commerce mondial et sur le marché canadien.
Deuxièmement, il y a le dollar canadien. C'est vrai au Québec, mais partout au Canada également: on se demande toujours comment il se fait que la Banque du Canada augmente les taux d'intérêts au moment où l'inflation se trouve dans la fourchette cible de la Banque du Canada et que le dollar canadien vaut plus de 90 ¢US. On dirait qu'on aime se tirer dans le pied. Je me rappelle la récession au début des années 1990, qui avait été créée de toutes pièces par la Banque du Canada et sa politique monétaire.
On a l'impression qu'au Canada, on n'apprend malheureusement pas des erreurs du passé.
Cela a donc un effet sur le marché américain. Comme je le mentionnais plus tôt, les pertes d'emploi auxquelles j'ai fait référence sont dues, en grande partie, à la montée du dollar canadien de près de 30 à 40 p. 100, au cours de l'année 2005.
Il y a un troisième élément qui inquiète les gens, et c'est l'économie américaine. On sent très bien qu'il y aura un ralentissement. On ne peut pas passer à coté de ce fait, car il n'y aura pas éternellement cette construction et cette frénésie. La population américaine ne croît pas à un rythme démesuré. Il y aura donc nécessairement un ralentissement dans les domaines de la construction résidentielle, commerciale et industrielle. Il faut s'y préparer, car 84 p. 100 des exportations canadiennes vont sur le marché américain.
Je donne quelques chiffres pour qu'on se rappelle. L'épargne nette des ménages américains était de 7 p. 100 en 1995; elle est tombée à 1,7 p. 100 en 2004; elle est actuellement négative, à moins 1 p. 100. Non seulement les ménages américains n'épargnent pas actuellement, mais ils « désépargnent ». Cela a évidemment un effet sur la consommation. Toutefois, cela a une limite. En tant que particuliers, on ne peut pas toujours s'endetter. Pour l'État, s'endetter c'est autre chose. À un moment donné, les particuliers recommenceront à épargner. S'ils épargnent, ils consommeront nécessairement moins. S'ils consomment moins, que se passera-t-il? Ils importeront moins. S'ils importent moins, cela touchera l'économie canadienne.
J'espère que les conservateurs sont au courant de ce fait. J'espère que le ministre des Finances, le ministre de l'Industrie et le ministre du Commerce international commencent à faire travailler leurs méninges afin de trouver des moyens de contrer ce ralentissement qui aura des effets sur l'économie canadienne.
On a été témoin du protectionnisme américain dans le dossier du bois d'oeuvre. On en est également témoin en matière d'agriculture. Il progresse actuellement de façon très importante. Je donnerais un exemple. Je ne suis pas en désaccord avec les sénateurs et les représentants américains au regard de leur choix. L'Accord de libre-échange avec les pays d'Amérique centrale n'a été adopté que par une voie à la Chambre des représentants. Actuellement, les sondages montrent que la population américaine est contre cet Accord de libre-échange, et ce, pour de bonnes raisons, parce que c'est sûrement un mauvais accord, mais aussi pour de mauvaises raisons, parce que celles-ci sont liées à la montée du protectionnisme.
Il y a aussi la part des pays émergents au sein du marché américain. Voici une petite statistique, probablement celle que les conservateurs examinent. En 1990, 19 p. 100 des importations américaines étaient canadiennes, et en 2004, 17 p. 100. Cela n'a presque pas changé. Pourquoi nous inquiéterions-nous? Pour le Québec, c'est d'ailleurs la même tendance. Toutefois, en 1990, 3 p. 100 des importations américaines provenaient de Chine et en 2004, 13 p. 100. En 1990, 6 p. 100 des importations américaines provenaient du Mexique et en 2002, cela a légèrement diminué à 12 p. 100.
Nous avons donc perdu des parts de marché que nous aurions dû avoir et qui sont allées à d'autres économies. Je parle des pays émergents, mais je suis convaincu que l'on a assisté à la même chose parmi les pays industrialisés.
Il y a évidemment la question de l'énergie, la question de la relève, mais il y a aussi le sentiment d'abandon des manufacturiers canadiens et québécois. C'est à ce sujet que je veux développer mon intervention pendant le temps qu'il me reste.
M. Charron, président-directeur général de l'Alliance des manufacturiers et des exportateurs du Québec nous a parlé de l'impression d'abandon —, abandon qui à mon avis est réel. Le gouvernement fédéral a abdiqué ses responsabilités vis-à-vis du secteur manufacturier. Cela est vrai sur le plan sectoriel. On l'a constaté dans le vêtement et dans le textile: le plan d'aide était tout simplement une opération de relations publiques totalement inefficace au regard de l'aide à la reconversion de ce secteur extrêmement important pour la région de Montréal et pour le Québec. On l'a constaté aussi dans le dossier du bois d'oeuvre. En outre, il y a récemment eu la décision de ne pas appliquer la recommandation du Tribunal canadien du commerce extérieur au vélo et au barbecue.
Il est donc temps que le gouvernement fédéral, que les conservateurs fassent entendre un message fort. On veut un secteur manufacturier très fort au Québec et au Canada pour être en mesure de faire face aux défis de l'avenir. Cela nécessite un certain nombre d'interventions dans des secteurs.
En conclusion, il faut du soutien à la modernisation des secteurs économiques traditionnels, du soutien à la recherche industrielle et à la recherche et au développement, des mesures permettant aux industries de profiter des atouts qui sont les leurs dans un contexte de forte concurrence, des mesures permettant de contrer la hausse des coûts du pétrole par le développement d'énergies renouvelable et propre.
Il faut faire cet effort collectif, cet effort de solidarité. Cela nécessite aussi des programmes d'aide aux travailleurs âgés, de sorte que l'on puisse reconvertir des secteurs traditionnels qui auront besoin d'être modernisés.
Il y aura donc des pertes d'emplois, mais au moins on maintiendra en vie ces secteurs.
Il faudra un effort de solidarité sans quoi, non seulement le gouvernement conservateur aura abdiqué ses responsabilités, mais on assistera au Canada, au Québec, en Ontario et sur tout le territoire à une montée du protectionnisme qui désavantagera tout le monde.
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Monsieur le Président, je remercie le député de sa question.
Je suis tout à fait d'accord avec le fait que le Canada ait une politique industrielle et une politique commerciale internationale très fortes, et que l'État joue un rôle majeur d'accompagnement des secteurs industriels et de l'ensemble des entreprises, mais pas en empiétant sur les champs de compétence des provinces.
En effet, il peut aider les provinces à assumer leurs responsabilités sur le plan de la formation et de l'éducation en corrigeant le déséquilibre fiscal, comme je l'ai dit. Le gouvernement fédéral, dans ses propres champs de compétence, peut faire des choses pour les infrastructures, les ports par exemple, dont le port de Montréal.
On a eu une discussion, à la fin de la dernière session, portant sur la porte d'entrée du Pacifique. Je trouve cela très emballant, mais je veux qu'il y ait une porte d'entrée de l'Atlantique à Montréal.
Les chemins de fer sont dans un état pitoyable. Ils sont sous la responsabilité du gouvernement fédéral. Il peut investir de ce côté. Il faut aussi investir pour respecter le Protocole de Kyoto.
C'est la responsabilité du gouvernement fédéral d'accompagner les entreprises sur le plan international en leur donnant des informations sur les marchés émergents, sur les risques et les débouchés que cela peut représenter; c'est sa responsabilité d'être sur place, de les suivre et d'aider à l'investissement étranger au Canada.
Je suis pour les réformes fiscales, mais pas pour les baisses généralisées d'impôt que font les conservateurs, qui nous ont annoncé qu'ils baisseraient, d'ici à janvier 2010, le taux d'imposition de 21 p. 100 à 19 p. 100. Je favorise des baisses ciblées, des crédits d'impôt ciblés pour amener les entreprises à faire de la recherche et du développement, à investir, à se moderniser, à être plus productives, etc. Alors il faut cibler plutôt que généraliser ces baisses qui, comme on l'a vu, n'apportent pas nécessairement d'investissements.
Il est faux de penser que les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain. Ce n'est pas automatique comme cela.
Quant à l'aide publique à l'innovation, à la recherche et au développement, aux États-Unis, l'État finance directement 80 p. 100 de la recherche et développement. Au Canada, le gouvernement n'en finance même pas 20 p. 100. Il en finance 18 p. 100.
Un programme comme Partenariat technologique Canada, qui a été aboli, devrait être remis en place sous une forme ou une autre.
Comme je l'ai dit, il faut aussi, dans le cas de cette politique industrielle, des programmes de reconversion pour les secteurs traditionnels fragilisés et pour les travailleurs de ces secteurs. J'ai parlé du Programme d'adaptation des travailleurs âgés et il existe aussi d'autres mesures possibles.
Je suis d'accord avec une politique industrielle au Canada, mais pas en empiétant sur les compétences des provinces.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de Victoria.
Je suis heureuse d'intervenir au sujet de la motion d'aujourd'hui. Je vais mettre l'accent sur un passage du paragraphe 3), dont le libellé est le suivant:
des initiatives ciblées pour renforcer les compétences, l'employabilité et la participation fructueuse en milieu de travail des Premières nations, Métis, Inuits et autres groupes autochtones, comme le prévoyaient les accords de Kelowna [...]
Il y a lieu de se demander pourquoi nous sommes ici aujourd'hui en train de débattre de la motion, alors qu'on a eu l'occasion, au cours des 13 dernières années, de traiter de certains des très graves enjeux qui concernent les communautés autochtones en matière d'éducation.
Dans un rapport de 2004, la vérificatrice générale a circonscrit certaines des inquiétudes très graves au sujet du financement et des réalisations attendues des programmes du MAINC, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Une partie du problème a effectivement trait au financement. Je suis prête à dire que nous connu des décennies d'indifférence, voire de négligence, pour ce qui est de faire en sorte que les communautés autochtones, les Premières nations, les Métis et les Inuits aient accès à des ressources, financières et autres, suffisantes pour garantir leur accès à une éducation qui leur permettra de s'extirper de situations très difficiles.
Une lettre datée du 4 mai, adressée au premier ministre ou au ministre des Finances et au ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien par l'Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique, le Sommet des Premières nations et l'Union des chefs indiens de Colombie-Britannique, contient le passage suivant:
Les fonds annoncés dans votre budget contribueront très peu à résoudre les problèmes du sous-financement chronique, de la pauvreté écrasante et des conditions socio-économiques ahurissantes des communautés des Premières nations. Les objectifs que sont la reconnaissance véritable, la réconciliation et la justice sociale concernant nos terres, nos territoires et nos ressources, ainsi que des programmes sociaux et économiques, deviennent toujours plus distants.
Nous sommes devant une situation où le gouvernement libéral précédent n'a pas assumé ses responsabilités, telles qu'elles sont énoncées dans divers rapports et initiatives, y compris le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones, qui remonte à 1996. J'ai en main 12 rapports distincts du vérificateur général qui abordent divers aspects concernant les communautés des Premières nations et nous sommes maintenant dirigés par un gouvernement conservateur qui a fait abstraction des 18 mois de travail qui ont débouché sur l'accord de Kelowna. Ce gouvernement a lancé un programme qui est le sien et non pas celui des Premières nations.
Les raisons sont nombreuses. J'ai parlé du plafond de financement de 2 p. 100 qui est en vigueur depuis 1996 et qui a limité la capacité des Premières nations de mettre en oeuvre des initiatives conçues par elles et qui sont importantes pour elles. Cependant, il y a aussi un certain nombre d'autres questions sur lesquelles la Chambre doit se pencher quand il s'agit d'éducation dans le contexte de cette motion.
Un des problèmes avec lesquels les Premières nations sont aux prises concerne le fait que la population des Premières nations, dans les réserves comme à l'extérieur de celles-ci, est une de celles qui croissent le plus vite au Canada. Les Premières nations constitueront le principal bassin de main-d'oeuvre dans nombre de provinces. La moitié des membres des Premières nations ont moins de 25 ans, et il y en a encore plus dans les collectivités inuites qui sont dans ce groupe d'âge.
J'ai parlé plus tôt de l'accord de Kelowna, dont l'éducation était une composante principale. Je voudrais parler en particulier du Comité des affaires autochtones, qui traite actuellement de l'éducation comme l'une de ses priorités. Le chef Fontaine a comparu devant le comité cette semaine et a souligné un certain nombre de points sur lesquels le comité et le gouvernement devraient se pencher lorsqu'ils prennent des décisions, non seulement en matière d'éducation, mais encore dans d'autres domaines.
Quand il a comparu devant le comité hier, le chef Fontaine a dit ce qui suit:
Je voudrais que vous appliquiez cinq critères établis par l'Assemblée des Premières Nations pour déterminer le succès de l'élaboration des politiques. Ce sont: le leadership des Premières nations, le dialogue national, l'expertise indépendante des Premières nations, un mandat gouvernemental pour le changement et un processus mixte national de conception des politiques.
Dans le cadre de la présente motion, nous pourrions peut-être adopter les cinq recommandations présentées par le chef Fontaine et l'Assemblée des Premières Nations pour faciliter notre étude des politiques qui portent non seulement sur l'éducation, mais aussi sur le logement, la gestion de l'eau et bien d'autres sujets qui touchent les collectivités de Premières nations.
Le chef Fontaine a dit également:
[...] le processus établi dans l'accord politique sur la reconnaissance et la création des gouvernements des Premières nations, la proposition contenue dans notre document intitulé « La reddition de comptes axée sur les résultats » et les cinq critères contenus dans le document d'information sur la mise au point de politiques mixtes. Si ces critères ne sont pas respectés, je vous demande alors respectueusement de rejeter ce qui vous est proposé. Toutefois, si ces critères sont respectés, je vous demande d'accorder votre entier appui pour que nous puissions adopter des solutions durables à ces problèmes urgents.
De plus, la vérificatrice générale a présenté un certain nombre de facteurs qu'elle a jugés essentiels dans le cadre de son évaluation des points positifs. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais je dirai simplement que la vérificatrice générale a parlé de sept facteurs, dont le premier était l'intérêt soutenu de la direction.
Le second facteur soulevé portait sur la coordination des programmes gouvernementaux. Le troisième touchait la consultation fructueuse auprès des Premières nations, le quatrième, le développement des capacités des Premières nations, le cinquième, la création d'institutions des Premières nations, le sixième, le fondement législatif approprié pour les programmes et le septième, les rôles incompatibles d'Affaires indiennes et du Nord Canada.
La vérificatrice générale a mis en évidence certains facteurs essentiels de réussite. Le chef Fontaine et l'Assemblée des Premières nations proposent cinq tests essentiels à appliquer lors de l'élaboration des politiques. Dans le contexte de la motion actuelle, qui porte sur l'enseignement, je dirais que ces facteurs et ces tests sont pertinents et importants et que le gouvernement devrait agir en conséquence.
Après avoir parlé de la scène nationale, j'aimerais maintenant revenir pour un instant à ma circonscription, Nanaimo—Cowichan. Le groupe du traité Hul'qumi'num y participe à de longues négociations visant à signer un traité. Le 27 mars, M. Robert Morales, président des négociateurs en chef du Sommet des Premières nations, qui est basé en Colombie-Britannique, et négociateur en chef du groupe du traité Hul'qumi'num, a écrit un article dans le numéro 30.1 du périodique Cultural Survival Quaterly.
Le groupe du traité Hul'qumi'num est composé des nations Salish du littoral, c'est-à-dire des tribus de Cowichans, de la Première nation des Chemainus, de la tribu des Penelakuts, de la Première nation des Halalts, de la Première nation de Lyackson et de la Première nation du lac Cowichan.
Dans son article, M. Morales parle d'un certain nombre de facteurs dont la Chambre devrait tenir compte.
Premièrement, selon l'indice du bien-être des collectivités, qui sert à évaluer le bien-être des collectivités canadiennes, les six collectivités Hul'qumi'num se sont classées entre le 448e et le 482e rang sur les 486 collectivités évaluées en Colombie-Britannique. Ce sont des chiffres choquants de nos jours, au Canada. Ils en disent long sur l'inaction et l'incurie du gouvernement précédent. Mais, le gouvernement actuel n'a pas élaboré de plan d'action en consultation avec les Premières nations pour corriger cette lacune très sérieuse.
Plus loin, dans son article, M. Morales parle des nombreux facteurs ayant une incidence sur la capacité des Premières nations, dans les réserves et ailleurs, ainsi que des Inuits et des Métis à améliorer leur sort au pays. Certains traités ont été négociés, mais les Hul'qumi'num ont besoin de devenir économiquement autonomes. Ils doivent avoir accès à des ressources, à de la formation et à des habitations adéquates pour pouvoir prendre la place qui leur revient de bon droit dans ce pays, plutôt que de vivre dans conditions qui nous feraient honte et qui nous mettent d'ailleurs dans l'embarras sur la scène internationale.
Nous allons appuyer la motion, mais il est malheureux que nous soyons obligés de discuter de cette question alors que nous aurions pu nous en occuper au cours des 13 années de gouvernement libéral.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de prendre la parole au sujet de cette motion déposée par les libéraux. Je remercie ma collègue de Nanaimo—Cowichan d'avoir partagé avec moi le temps qui lui est alloué.
Cette motion aborde bien des objectifs que nous, les néo-démocrates, proposons depuis longtemps. En fait, là est le problème, car cette motion ne fait qu'aborder le problème. Il y a quelque chose de gênant à cela lorsque l'on sait que le gouvernement libéral a disposé pendant huit ans d'excédents records pour traduire de si belles paroles en actes, tout particulièrement, dans le domaine de l'éducation postsecondaire.
La motion, en l'état, semble accepter avec résignation des frais d'inscription astronomiques dans certaines provinces. Peut-être est-ce parce que ce sont les coupes imposées à l'éducation postsecondaire par les libéraux eux-mêmes qui ont fait monter en flèche les frais d'inscription, de 35 p. 100 en moyenne au Canada et de 141 p. 100 en Colombie-Britannique où j'habite.
La part que représentent les frais d'inscription dans le budget de fonctionnement des universités est passée, sous le règne des libéraux, de 20 p. 100 à 30 p. 100. Au milieu des années 1980, le gouvernement assumait 80 p. 100 des coûts de l'éducation postsecondaire. Aujourd'hui, il n'en assume plus que 57 p. 100. Ce n'est pas par hasard que les enfants des familles à faible revenu ont deux fois et demi moins de chances d'entrer dans un établissement d'enseignement postsecondaire que les enfants de familles à revenu élevé.
Il n'est donc pas étonnant que le nombre d'étudiants contraints de travailler à temps plein tout en étudiant à temps plein ait augmenté de 130 p. 100 depuis 1994. Les frais d'inscription sont tout simplement trop élevés. Ce n'est pas par hasard non plus que nous manquons cruellement de médecins. Les frais d'inscription moyens des écoles de médecine ont plus que triplé sous les gouvernements libéraux, pour atteindre 13 000 $ par an.
[Traduction]
Cette motion dépasse la fourberie. Les libéraux qui réclament des investissements en vue de réduire les frais de scolarité, c'est comme le Grinch qui voudrait qu'on investisse dans des cadeaux de Noël à Whoville.
Il demeure que cette motion réclame des mesures chères au NPD. Je suis convaincue de la valeur du capital humain au Canada. Lors de leur réunion à Moscou, sur les thèmes de l'enseignement postsecondaire et de la formation professionnelle, les ministres du G8 ont rappelé l'importance de ce capital humain pour bâtir des sociétés novatrices et prospères.
Les ministres de l'Éducation du G8 se sont unanimement entendus sur quatre objectifs: faire progresser l'éducation sur tous les plans, appuyer le rôle de l'éducation dans l'habilitation des migrants et des immigrants, favoriser l'acquisition des compétences requises pour la vie et pour le travail grâce à un enseignement de qualité, et bâtir des sociétés novatrices.
L'un des aspects importants que j'ai retenus de ces rencontres concerne la place de l'apprentissage dans la promotion de la cohésion et de la justice sociales. J'ai réfléchi au rapport du Conseil des Arts sur l'apprentissage, qui donne un B au Canada au titre de l'indice composite d'apprentissage. Ce tout nouvel indice ne mesure pas les connaissances de base uniquement sous la forme d'une aptitude à lire et à écrire et il ne se limite pas à des compétences palpables comme celles qui interviennent dans les métiers. Il traite plutôt de la nécessité d'apprendre à vivre ensemble et d'apprendre à « être ». Il suffit de penser à l'arrestation récente de ces 17 jeunes, à Toronto, pour se rappeler toute l’importance de ces compétences et de la cohésion sociale.
Le rapport mentionne également le bénévolat, la participation à la vie communautaire, la culture et le bien-être physique. Toutes ces formes d'apprentissage contribuent à l'édification d'une société homogène et juste. Pour les Canadiens et les collectivités canadiennes, cela signifie, en pratique, qu’afin de prospérer sur le plan socio-économique, nous devons élargir notre notion de prospérité.
Nous devons tenir compte des familles qui se débattent pour trouver un logement décent et des étudiants autochtones qui ne peuvent se payer les frais de scolarité. Quand on parle de prospérité au sens large du terme dans cette motion, on sous-entend qu'il faut inclure et habiliter tout le monde, surtout les néo-Canadiens.
Cela veut également dire qu'il faut financer la recherche dans les sciences sociales et humaines à la même hauteur que la recherche en santé, en sciences et en technologie.
Pour l'instant, les sciences sociales ne reçoivent que 11 p. 100 du budget global consacré à la recherche pour un effectif étudiant qui représente la moitié du total. Pourtant, notre société bénéficie des travaux réalisés en sciences humaines, qu'il soit question de comprendre le développement intellectuel de l'enfant afin d'améliorer notre système de garde, de déterminer ce qui est à l'origine de la mentalité des terroristes ou d'améliorer notre système politique. J'aimerais que cette motion réclame un financement équitable pour tous les conseils afin de compenser le manque de fonds dont souffre le Conseil de recherches en sciences humaines.
J'aimerais aborder une autre lacune. J'évoque ici la nécessité de réexaminer en profondeur notre système compliqué et rigide d'aide aux étudiants. Il en a désespérément besoin. L'Association des collèges communautaires du Canada recommande, par exemple, de transformer le Programme canadien de prêts aux étudiants en système de soutien à l'apprentissage guidé par les principes de l'universalité, de la simplicité et de la souplesse, comprenant un vaste programme de subventions aux étudiants à faible revenu.
Outre l'accessibilité de l'éducation, sa qualité est importante. Le ratio des étudiants et des membres du corps professoral a progressé de 26 p. 100 sous les libéraux et le salaire des membres du corps professoral, en pourcentage des dépenses de fonctionnement des universités, a reculé de 29 p. 100. La taille des classes gonfle et la qualité des cours se voit compromise. Nous comptons davantage de diplômés, mais nous n'aidons pas nécessairement notre prospérité à s'ancrer sur de larges assises.
Enfin, j'aimerais dire un mot sur l'alphabétisation, dont on ne s'explique pas l'absence dans la motion. Tout comme l'indice composite de l'apprentissage, le concept moderne de l'alphabétisation va au-delà de la lecture et de l'écriture à un niveau nécessaire pour que les particuliers soient des membres productifs et bien adaptés de notre société. Nous connaissons tous la statistique d'après laquelle 42 p. 100 des Canadiens en âge de travailler ne maîtrisent pas suffisamment la lecture et l'écriture pour fonctionner efficacement dans une société et une économie modernes. Le nombre de Canadiens possédant un faible degré d'alphabétisme est passé de huit millions à neuf millions au cours des 10 dernières années. Cela a été confirmé ce matin par le personnel de Ressources humaines et Développement social Canada à la séance du comité.
Je me serais attendue à ce que la motion, venant des libéraux, reconnaisse enfin le rôle de l'alphabétisation dans une stratégie d'apprentissage exhaustive en incluant, par exemple, une stratégie pancanadienne d'alphabétisation, assortie d'un financement stable pluriannuel.
En guise de conclusion, je précise que j'appuierai la motion, parce qu'elle reconnaît le rôle de l'investissement social dans la prospérité de notre pays. Toutefois, les lacunes de la motion correspondent parfaitement aux lacunes du bilan des libéraux. J'espère que le nouveau gouvernement conserveur tiendra compte de ce fait lorsqu'il élaborera des politiques dans ces domaines.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon éminent collègue de Scarborough—Guildwood, qui a présenté hier soir un remarquable projet de loi d'initiative parlementaire que la Chambre va adopter, je l'espère.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de la motion présentée par mon collègue et ami de Halifax-Ouest. À mon avis, il n'y a pas de question plus importante au Canada de nos jours que celle-ci, l'éducation de tous les Canadiens à toutes les étapes de leur vie, mais en particulier la nécessité d'éduquer et de préparer nos jeunes au monde compétitif dans lequel nous vivons maintenant.
La motion parle de ce problème dans une optique que le gouvernement n'a pas abordée dans ses cinq priorités très étroites. En fait, je trouve incroyable, à l'instar de beaucoup de familles canadiennes, j'en suis persuadé, que l'éducation ne soit pas considérée comme une priorité par le gouvernement.
J'ai parlé à de nombreuses reprises à la Chambre de la valeur des investissements dans l'éducation et en recherche, et en particulier de la nécessité d'investir dans nos jeunes. Il est regrettable que le récent budget ait fait passer la basse politique avant les bonnes orientations pour le pays. De nos jours, le côté ministériel semble trouver plus important de donner l'impression d'agir plutôt que de prendre des décisions qui vont avoir des effets bien réels et positifs sur les Canadiens.
Le défi auquel le Canada est confronté, soit la nécessité d'accroître la productivité et de maintenir au Canada un niveau de vie auquel, en toute franchise, nous sommes habitués, va devenir de plus en plus difficile à relever dans un monde qui n'offre plus de laissez-passer gratuit pour le succès.
Comme Jeffrey Simpson l'a déclaré récemment:
Le monde change beaucoup. Ce n'est qu'en améliorant les compétences de la population et en rendant le climat d'investissement plus attrayant que le Canada pourra être plus compétitif. Or, à cet égard, ce budget [fédéral] n'apporte rien.
D'autres députés vont parler de nos grands succès en tant que pays dans les domaines de la recherche et de l'innovation au cours des sept ou huit dernières années. En fait, les ministériels vont, sans aucun doute, souscrire à leurs propres documents budgétaires, où on retrouve ceci à la page 37:
[...] le gouvernement fédéral a majoré son aide à la recherche dans les institutions postsecondaires en y injectant près de 11 milliards de dollars de fonds supplémentaires. Ces investissements ont aidé les universités canadiennes à renforcer leur capacité de recherche et à se bâtir une renommée d'excellence sur la scène mondiale, ce qui a aidé à renverser « l'exode des cerveaux » et à attirer des chercheurs d'élite au Canada. Le Canada se situe à l'heure actuelle au premier rang des pays du G7 [...] pour la part des dépenses [...] consacrées à la recherche et au développement [...]
Bien entendu, ce ne sont pas mes paroles. C'est ce que dit l'actuel gouvernement, qui applaudit à très juste titre le travail du gouvernement précédent dans ce dossier.
À titre de président du caucus du gouvernement sur l’enseignement postsecondaire et la recherche, j’ai eu l’occasion, l’année dernière, de parcourir le Canada. J’ai entendu le même genre d’histoires d’un bout à l’autre du pays. On m’a parlé d’universités qui connaissaient des moments difficiles, mais qui ont été sauvées par ces investissements fédéraux directs qui, en fait, leur ont permis de prospérer.
Ces investissements ont eu d’énormes répercussions positives sur nos universités, sur notre pays et sur nos régions. Par exemple, l’APECA et le Fonds d’innovation de l’Atlantique ont fait un excellent travail pour augmenter les capacités dans la région de l’Atlantique. Ces investissements ont eu aussi des répercussions très positives dans nos collectivités. L’année dernière, dans ma propre circonscription, la société Research In Motion, RIM, a annoncé qu’elle implanterait une usine à Halifax et elle a attribué à l’investissement du gouvernement fédéral dans la recherche et l’innovation la principale source de son succès.
Au lendemain de la présentation du budget conservateur, le Globe and Mail a souligné combien l’économie du Canada avait été prospère ces dernières années et a également donné quelques conseils au gouvernement. Il a énuméré les domaines dans lesquels il était le plus important d’investir au Canada pour que notre prospérité continue. Les deux principaux domaines qu’il a cités étaient l’éducation et l’environnement.
Nous savons tous ce que le gouvernement conservateur a fait du programme environnemental en éliminant le Protocole de Kyoto et en adoptant sa solution canadienne qui, en fait, est une absence de solution. Néanmoins, comme le gouvernement, je ne mettrai pas l’accent sur l’environnement. Contrairement au gouvernement, je vais mettre l’accent sur l’éducation postsecondaire et la recherche.
Je voudrais parler de l’accès à l’éducation. Cet accès est essentiel.
Dans une récente chronique, Ian Boyko, de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, a déclaré:
[...] le gouvernement du Canada estime que 74 p. 100 des nouveaux emplois créés cette année exigeront des études postsecondaires. Malheureusement, le gouvernement actuel n’a pas la même vision que son prédécesseur en ce qui concerne l’accès à l’éducation.
Je suis d’accord avec la Fédération sur de nombreuses questions, peut-être pas toutes, mais la plupart, et j’ai travaillé en collaboration étroite avec sa direction au cours des dernières années. Elle souligne à juste titre que malgré nos efforts passés et certains succès, nous restons un pays où l’accès à l’éducation est toujours un problème national.
C’est certainement un problème dans ma province, la Nouvelle-Écosse, qui a les frais de scolarité les plus élevés du pays. Dans les Maritimes, la dette étudiante a augmenté de 33 p. 100 en cinq ans. Je ne propose pas que le gouvernement fédéral joue un rôle direct dans l’établissement des frais de scolarité. Ce n’est pas du tout le cas.
Toutefois, le gouvernement fédéral a un rôle à jouer, avec les provinces, dans le domaine de l’aide aux étudiants. Nous pouvons le faire en accordant des subventions qui combleront l’écart entre les nantis et les démunis. Ces investissements directs ainsi que d’autres mesures aideraient les Canadiens qui en ont le plus besoin.
En ce qui concerne l’enseignement postsecondaire, nous parlons des Canadiens à faible revenu, des personnes handicapées et des Autochtones. L’automne dernier, j’étais très fier quand le ministre des Finances a présenté sa mise à jour économique qui prévoyait des investissements massifs dans l’aide directe aux étudiants. Cela comprenait un certain nombre de choses: 1 milliard de dollars pour les provinces et territoires pour financer l’innovation universitaire; 2,2 milliards de dollars pour l’aide financière aux étudiants en la ciblant vers les Canadiens à faible revenu et plus d’un demi-milliard de dollars pour élargir les Subventions canadiennes d’accès accordées aux Canadiens à faible revenu afin de couvrir toutes les années d’études du premier cycle. Cela comprenait -- et c’est très important pour moi -- 265 millions de dollars pour aider les Canadiens handicapés ainsi que 2,5 milliards de dollars de fonds nouveaux pour faire du Canada un chef de file dans le domaine de la recherche.
Il y avait un certain nombre d’investissements. Dans l’ensemble, 9 milliards de dollars étaient investis dans l’amélioration des compétences et des capacités canadiennes. Je pense que c’était le plan le plus important jamais présenté au Parlement pour l’enseignement postsecondaire et la recherche.
La mise à jour économique fédérale annonçait un vaste plan sur l'enseignement secondaire qui s'appuyait sur le projet de loi C-48 de l'an dernier, soit l'entente entre le Nouveau Parti démocratique et le gouvernement qui avait été incluse dans le budget. Le projet de loi C-48, beaucoup s'en souviendront, incluait un élément sur l'enseignement postsecondaire. On y prévoyait « un maximum de 1,5 milliard de dollars pour appuyer les programmes de formation et faciliter l’accès à l’enseignement postsecondaire, dans l’intérêt notamment des Canadiens autochtones ».
La mise à jour économique de l'automne allait bien au-delà du projet de loi C-48. Elle aurait changé beaucoup de choses pour les étudiants canadiens. Malheureusement, après les élections, elle a été remplacée par un nouveau budget qui n'offre que très peu, sinon rien du tout, à la plupart des étudiants, en tout cas, aux étudiants les plus nécessiteux. Le budget ne contient rien pour élargir l'accessibilité aux études.
Lorsque le ministre des Finances a comparu devant le Comité des finances, la semaine dernière, je lui ai demandé ce qui était arrivé aux 1,5 milliard de dollars qui étaient prévus dans le projet de loi C-48. Sa première réponse a été qu'il ne s'agissait pas de 1,5 milliard, mais d'un milliard seulement. J'ai répliqué que non, que j'avais le chiffre devant moi. Je lui ai demandé si l'argent investi dans l'infrastructure, qui est finalement tout ce que contient le budget, était l'argent prévu dans le projet de loi C-48 et si cela comptait pour l'accessibilité aux études. Il a répondu que oui. À mon sens, et de l'avis de la plupart des Canadiens, l'infrastructure n'élargit pas l'accès aux études.
Il faut effectivement investir dans l'infrastructure postsecondaire et dans la recherche. Le Canada a investi dans ces domaines et continuera de le faire, je l'espère, malgré le fait que le budget des conservateurs prévoie un dixième de l'investissement dans la recherche que prévoyait la mise à jour économique.
Il faut investir dans la recherche et il faut investir dans l'infrastructure, mais on ne peut pas dire, d'après l'information dont je dispose, qu'investir dans l'infrastructure facilite l'accès des étudiants à l'éducation postsecondaire. Le crédit d'impôt pour les livres et les bourses ne font tout simplement aucune différence pour ceux qui ont le plus besoin d'aide, dont la plupart ne gagnent même pas assez pour payer de l'impôt de toute façon.
Il est prouvé que les mesures fiscales fédérales dans le domaine de l'éducation favorisent de manière disproportionnée les gens à revenu élevé et n'améliorent pas vraiment l'accès à l'éducation postsecondaire. Le crédit d'impôt pour les livres revient à 80 $. Comparée aux frais de scolarité de 6 000 $ à 8 000 $ que les étudiants de ma province, la Nouvelle-Écosse, doivent payer pour un an d'études de premier cycle, je dirais que la somme de 80 $ n'est pas particulièrement utile. Je dirais même qu'elle est insultante.
Nous avons beaucoup accompli au Canada grâce aux investissements directs du fédéral dans les institutions d'enseignement postsecondaire. Nous avons non seulement arrêté l'exode des cerveaux, mais renversé la tendance, nous avons amélioré la capacité de nos établissements et stimulé la croissance économique. Notre défi consiste maintenant à faire l'impossible pour que les Canadiens puissent développer leurs compétences. Ce n'est pas en remaniant le régime fiscal qu'on y arrivera.
Nous avons pris certaines mesures, mais il faut maintenant tenir compte des facteurs suivants: l'émergence de nouvelles économies, la crise de productivité, les investissements faits jusqu'à présent et l'énorme excédent. Il est temps de passer à l'action. Les étudiants et le Canada tout entier bénéficieront d'un appui direct aux étudiants. Je dirais même qu'une telle mesure est absolument essentielle. Le gouvernement s'est endormi aux commandes dans ce dossier de la plus haute importance. L'heure est venue pour lui de se réveiller, de poursuivre sur la lancée du gouvernement libéral et d'investir immédiatement dans les étudiants.
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Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l'occasion de participer au débat sur cette motion. C'est une importante motion qui de toute évidence est le fruit d'une réflexion sérieuse de la part de mon collègue de Dartmouth. Cette motion illustre, dans une grande mesure, ses capacités et sa préoccupation à l'égard de la question des études postsecondaires.
J'aimerais faire une observation sur la poudre aux yeux que jette l'actuel gouvernement en prétendant qu'il s'agit de mesures fiscales. La porte-parole néo-démocrate en matière de finances conviendra certainement qu'il s'agit bien de poudre aux yeux. Le gouvernement jette simplement un peu de poudre aux yeux ici et là en disant que ce qui est plus est plus, que ce qui est plus est moins et que ce qui moins est plus, que 15 p. 100 est plus que 16 p.100, que 16 p.100 est moins que 15 p.100, et qu'une augmentation d'environ 400 $ de l'exemption personnelle de base est en fait un allégement fiscal.
Je suis certain que ma collègue se joindra à moi pour nous aider à nous accrocher à la réalité. Elle sait, comme le reste d'entre nous, que, en novembre 2005, le gouvernement libéral a réduit de 16 p.100 à 15 p.100 le taux d'imposition le plus bas pour les particuliers.
Je sais, monsieur le Président, que vous êtes un homme instruit et que vous comprendrez que 16 p. 100 est un pourcentage supérieur à 15 p. 100 et que 15 p. 100 est un pourcentage inférieur à 16 p. 100. Je vois que vous faites signe que oui. Je me demande donc comment vous pouvez continuer de faire partie de ce gouvernement.
La réduction avait été adoptée au moyen d'une motion de voies et moyens et elle s'appliquait pour l'année d'imposition 2005. En fait, monsieur le Président, je sais que vous avez été un bon citoyen canadien et que vous avez payé vos impôts cette année. Vous vous souviendrez qu'il y avait, dans votre déclaration de revenu, une section concernant l'exemption personnelle de base et la réduction de 16 p. 100 à 15 p. 100. En fait, c'était écrit en rouge. En temps normal, cela se serait trouvé dans la loi. Cependant, comme nous le savons, le gouvernement libéral a été défait et un nouveau budget a été présenté. Dans le merveilleux monde des néo-conservateurs, où une hausse est une baisse et une baisse est une hausse, le projet de loi C-13 augmente, en fait, les taux établis dans la motion de voies et moyens.
Je comprends que 15,5 p. 100 est légèrement plus que 15 p. 100 et légèrement moins que 16 p. 100, mais nous coupons les cheveux en quatre ici. Le budget a augmenté l'exemption personnelle de base et a fait passer le taux de base de 15 p. 100 à 15,5 p. 100. C'est une mauvaise surprise pour les Canadiens. Il y aura d'autres surprises dans l'univers de la politique économique et financière des conservateurs avec la poudre aux yeux dont je vous ai parlé. Il ne faut pas avoir sa troisième année pour croire que 16 p. 100 c'est moins que 15 p. 100.
Une autre mauvaise surprise attend les Canadiens au sujet de l'exemption personnelle de base. La motion de voies et moyens comprenait une autre réduction, en fait une hausse de 200 $ de l'exemption personnelle de base, qui devait entrer en vigueur en 2006.
Les Canadiens constateront plutôt que leur chèque de paie diminuera le 1er juillet. L'exemption personnelle de base sera réduite d'environ 400 $ pour financer la baisse de TPS de 1 p. 100. Cela ne devrait pas manquer de surprendre. Je n'arrive pas à me rappeler si les conservateurs avaient indiqué pendant la campagne électorale qu'ils augmenteraient l'impôt sur le revenu des particuliers pour financer la réduction de la TPS. Peut-être avez-vous accès, monsieur le Président, à une réalité fiscale à laquelle aucun d'entre nous n'a accès.
J'aimerais lire, à ce propos, une déclaration très claire et très convaincante faite par Dale Orr, de l'organisme Global Economics. Comme vous le savez, monsieur le Président, et comme le sait le porte-parole du NPD, Dale Orr n'est pas un grand ami du Parti libéral. Je le cite:
Dans le budget de 2006, on peut lire qu'« environ 665 000 Canadiens à faible revenu ne paieront plus d'impôt fédéral ». Quelque 350 000 de ces contribuables étaient censés être rayés du rôle d'imposition grâce au soi-disant allégement relatif au montant personnel de base prévu dans le budget de 2006.
Le budget de 2006 n'a pas vraiment procuré d'allègement fiscal en ce qui a trait au montant personnel de base. En réalité, le budget fait passer ce montant de 9 039 $ à 8 839 $ pour 2006.
C'est une différence de 200 $.
Plutôt que de rayer 350 000 contribuables du rôle d'imposition, la modification apportée au montant personnel de base y a en fait ajouté quelque 200 000 Canadiens, qui n'étaient pas censés payer d'impôt en 2006. Ce que le ministre des Finances a omis de dire lorsqu'il a présenté le budget de 2006, c'est: « Monsieur le Président, en réduisant ainsi le montant non imposable, je viens de réinscrire au rôle d'imposition quelque 200 000 Canadiens à faible revenu. »
Cela n'aurait pas été très bien accueilli. Je souscris à l'analyse de M. Orr. Ce n'est pas une chose agréable à dire. D'ailleurs, il n'en a pas été question dans le discours du budget. Le gouvernement ne s'est pas vanté dans le discours du budget, ni pendant la campagne qui a précédé le discours, ni, bien entendu, pendant la campagne électorale, qu'il réinscrirait quelque 200 000 personnes au rôle d'imposition, alors qu'elles avaient toutes les raisons de croire qu'elles n'auraient pas à payer d'impôt à la lumière de la mise à jour de novembre.
J'essaie toujours d'être équitable; l'argument contraire se fonde donc sur le crédit lié au travail. Les employés vont obtenir un crédit le 1er juillet. Les gens qui sont salariés obtiendront ce crédit, mais s'ils ne le sont pas, si ce sont des personnes âgées, des travailleurs autonomes, des gens sur le point d'être des salariés ou de devenir des chômeurs, le crédit sera absolument inutile. Nous verrons les taux augmenter et le montant personnel de base diminuer.
Bienvenue au pays de cocagne financier du Parti conservateur. Les gens doivent décider s'ils veulent avoir 150 $ dans leurs poches, en chiffres absolus, provenant de la mise à jour économique de novembre, ou s'ils préfèrent dépenser 150 $ de plus, ou davantage encore, pour acquérir des biens et services, de manière à récupérer la baisse de 1 p. 100 qui a été promise. Voilà des théories économiques bien étranges. Personnellement, s'il m'appartenait de décider, ce qui n'est pas le cas, je préférerais avoir 150 $ dans mes poches et oublier la TPS.
Pourquoi cette fraude financière est-elle importante? Je veux revenir à la motion, qui dispose notamment:
[...] de l’avis de la Chambre, la croissance économique future et la prospérité à grande échelle du Canada exigent – en plus d’un régime fiscal concurrentiel (surtout concernant les taux et les tranches d’imposition) et du positionnement stratégique du Canada au cœur du commerce et des réseaux mondiaux – des investissements ciblés et immédiats par le gouvernement...
À défaut d'une économie concurrentielle, de richesses et d'emplois, tout le reste n'est que pure rhétorique, que du vent. Si nous n'avons pas une économie prospère axée sur le savoir et sur le dur labeur des Canadiens, rien de tout cela ne sera possible.
Lorsqu'on gaspille des ressources rares, on ne peut pas faire le nécessaire pour planifier. Si le gouvernement n'utilise pas prudemment les recettes fiscales qu'il reçoit des Canadiens qui travaillent fort, il ne pourra rien faire, par exemple, financer des instituts de recherche. Le gouvernement prétend que le secteur privé prendra la relève comme par magie. Si cela est vrai, pourquoi le Canada est-il tombé au dernier rang sous le gouvernement conservateur précédent et que, grâce au travail acharné du gouvernement libéral, il a accédé au premier rang des pays du G7 pour ce qui est de la recherche et du développement?
Les chercheurs ont des choix. Ils peuvent faire de la recherche partout dans le monde. Il n'est pas nécessaire de posséder un diplôme en économie pour savoir que, si la richesse ne provient pas du pouvoir des cerveaux, il n'y aura aucune richesse, car les économies émergentes de la Chine, de l'Inde et du Brésil prendront la relève. On peut expédier du bois d'oeuvre en Chine et l'importer sous forme de meuble bon marché, tout simplement en raison de l'écart dans le coût de la main-d'oeuvre.
Le gouvernement a résisté à la possibilité de se doter d'un système universel de garderies. Dans notre pays, un système universel de santé peut se comparer, si on fait une analogie avec l'industrie automobile, à l'acier qui entre dans la construction d'un véhicule. Cela présente un énorme avantage concurrentiel. Un système universel de garderies présente également un énorme avantage concurrentiel, et nous avons renoncé à la possibilité d'en avoir un.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole pour débattre de cette motion aujourd'hui. Je vais partager mon temps avec mon collègue de Souris—Moose Mountain.
J'aimerais dire au député d'Halifax-Ouest que je partage avec lui la volonté d'assurer à nos enfants, à nos étudiants, à nos familles et à notre pays les meilleures perspectives d'avenir qui soient. C'est pourquoi je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui a pour objectif d'édifier un Canada plus fort et plus uni.
On dit souvent que les 100 premiers jours d'un gouvernement sont cruciaux. Je crois que nous pouvons affirmer en toute humilité que nous avons franchi cette étape charnière avec succès, ce qui augure très bien pour l'avenir. Les citoyens de mon comté et d'ailleurs au Québec nous disent qu'il est agréable de voir à l'oeuvre un gouvernement qui respecte ses promesses. En tant que Québécoise, je trouve également très intéressant d'entendre le premier ministre du Canada parler de fédéralisme d'ouverture comme il le fait. Le mois dernier, par exemple, il a dit, et je cite:
C'est l'idée même du fédéralisme d'ouverture — un Québec plus fort dans un Canada meilleur — et c'est ce que le gouvernement national a l'intention de concrétiser. Le fédéralisme d'ouverture ne vise pas à créer des « choux-choux » ni à attiser les jalousies. Le fédéralisme d'ouverture représente une chance de sortir le Québec du piège de la polarisation.
Voilà qui en dit long sur les intentions du premier ministre. Il n'y a pas que ses paroles qui trouvent écho au Québec, les actions du gouvernement qu'il dirige aussi.
En peu de temps, nous avons conclu une entente avec le gouvernement du Québec qui permettra à ce dernier de jouer un rôle historique à l'UNESCO. Puis, nous avons également mis fin au conflit du bois d'oeuvre qui, depuis trop longtemps, paralysait nos producteurs et nuisait à notre économie. Cette entente permet de rapatrier 4 milliards de dollars au pays, et aura des répercussions positives dans des régions comme la Gaspésie, l'Abitibi-Témiscamingue ou le Saguenay—Lac-Saint-Jean, où l'industrie forestière joue un rôle économique important. À vrai dire, tous ceux et celles qui siègent en cette Chambre et qui croient à l'avenir du Canada ne peuvent qu'applaudir à de tels résultats.
En parlant d'avenir, j'aimerais revenir à la motion déposée par mon honorable collègue. Aujourd'hui, il demande ce que fait le gouvernement pour que l'économie canadienne progresse en ce début du XXIe siècle. Si je comprends bien le long libellé de sa motion, il demande aussi ce que nous faisons en faveur d'un meilleur accès aux études postsecondaires et de l'employabilité des personnes, comme les immigrants et les travailleurs plus âgés, qui doivent surmonter des obstacles très particuliers. La réponse la plus simple que je puisse lui fournir est que nous agissons, et ce, de façon responsable, ciblée et efficace.
Le budget déposé récemment par le ministre des Finances en est une preuve éloquente. Premièrement, ce budget propose des mesures ciblées pour que le plus grand nombre possible de Canadiens et de Canadiennes puissent poursuivre des études postsecondaires. À partir d'août 2007, l'admissibilité au Programme canadien de prêts aux étudiants sera donc élargie grâce à une réduction de la contribution parentale présumée. Cette mesure permettra à environ 30 000 jeunes de plus de poursuivre des études collégiales ou universitaires au pays. De plus, un nouveau crédit d'impôt de 500 $ pour l'achat des manuels s'appliquera à tous les étudiants de niveau postsecondaire. Enfin, nous éliminons le plafond actuel de 3 000 $ applicable au montant des bourses d'études et de perfectionnement qu'un étudiant de niveau postsecondaire peut recevoir sans avoir à payer d'impôt fédéral sur le revenu. Ces mesures fiscales faciliteront la vie de centaines de milliers d'étudiants au pays.
Cependant, nous sommes conscients que l'éducation est une compétence provinciale. C'est pourquoi, au lieu d'instaurer un nouveau programme qui créerait des chevauchements, nous préférons verser jusqu'à un milliard de dollars directement aux provinces et aux territoires pour leur permettre de répondre aux besoins pressants d'infrastructures d'enseignement postsecondaire.
Ainsi, les étudiants des quatre coins du pays pourront profiter de salles de classe, de bibliothèques, de laboratoires et d'équipements de recherche plus modernes.
Ce milliard de dollars s'ajoute aux 9 milliards de dollars que le gouvernement investit annuellement dans l'éducation postsecondaire et au montant de 1,7 milliard de dollars qu'il verse pour appuyer la recherche dans les établissements postsecondaires.
Malgré les sommes colossales investies, le gouvernement est très conscient que les provinces et les territoires cherchent à savoir de combien d'argent ils disposent. C'est pourquoi nous prévoyons accorder une aide à long terme aux titres de l'enseignement postsecondaire et de la formation.
Cette année, nous octroyons déjà au Québec 850 millions de dollars supplémentaires en péréquation. Une partie de cette somme sera spécifiquement consacrée à l'éducation postsecondaire.
En permettant à nos jeunes de s'instruire, nous préparons l'avenir du Canada. Cependant, si nous voulons véritablement assurer la prospérité de notre pays, il faut prendre les moyens nécessaires pour remédier à la pénurie de travailleurs spécialisés.
Au Québec, par exemple, le secteur manufacturier vit déjà les premiers soubresauts de cette pénurie.
Plus que jamais, notre croissance économique est tributaire de notre capacité à relever ce défi. L'une des façons d'y arriver est de s'assurer que nos jeunes se dirigent vers les métiers spécialisés.
À cet égard, plusieurs mesures fiscales annoncées dans le budget de 2006 nous permettront de faire un pas en avant. Mentionnons notamment une nouvelle subvention de 1 000 $ versée aux apprentis pour les deux premières années de leur apprentissage; une nouvelle déduction d'impôt de 500 $ à l'intention des gens de métier pour se procurer des outils; une hausse de la limite du coût des outils admissibles à la déduction pour amortissement de 100 p. 100, laquelle passera de 200 $ à 500 $; un nouveau crédit d'impôt pouvant atteindre 2 000 $ à l'intention des employeurs qui embauchent des apprentis.
Ces mesures ont été bien accueillies par les manufacturiers. Richard Fahey, vice-président au Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a dit, à la suite du dépôt du budget, que ces mesures aideront à l'embauche du personnel dans le contexte de la pénurie de main-d'oeuvre.
Or nous savons très bien que cela ne suffit pas.
D'ici à cinq ans, 640 000 travailleurs devront être remplacés au Québec. De plus, au cours de la prochaine décennie, les gens qui quitteront leur emploi seront plus nombreux que ceux qui intégreront le marché du travail. Ces pressions démographiques vont accroître les problèmes de recrutement de main-d'oeuvre spécialisée des entreprises manufacturières.
Il faut donc nous retrousser les manches pour assurer la croissance de la population active. L'une des façons de le faire est de miser sur l'immigration.
Encore là, la tâche n'est pas simple. Il est impensable qu'en 2006, des immigrants qualifiés doivent encore attendre de longues années avant de pouvoir exercer au Canada un métier pour lequel ils sont plus que qualifiés et formés.
C'est pour remédier à cette situation que nous allons mettre sur pied une agence canadienne d'évaluation et de reconnaissance des titres de compétence étrangers.
Puisque la plupart des professions réglementées relèvent des provinces et des territoires, nous lancerons un important processus de consultation au sujet du mandat, de la structure et de la régie de cette nouvelle agence.
Dans son budget, le gouvernement a également annoncé l'octroi de 307 millions de dollars supplémentaires pour aider les immigrants à s'établir et à trouver du travail dans leur collectivité.
En conclusion, voilà en bref les mesures que nous avons mises en avant depuis l'élection du nouveau gouvernement, il y a à peine quatre mois. Ce sont des mesures qui changeront énormément la vie des Canadiens et des Canadiennes, en plus d'assurer le dynamisme de l'économie canadienne.
L'actuel gouvernement s'est fait élire en promettant de changer les choses pour vrai, et c'est ce à quoi nous travaillons avec vigueur et détermination.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir sur la motion présentée par le député de Halifax-Ouest. La motion définit un certain nombre de facteurs clés de la croissance et de la prospérité du Canada, notamment les mesures nécessaires pour aider les nouveaux venus et d'autres à s'intégrer avec succès au marché du travail.
En rappelant divers défis mondiaux et démographiques qui nous attendent, aujourd'hui, la motion nous rappelle que l'immigration doit être un élément majeur dans tout plan mis au point pour relever ces défis. Cela nous rappelle que, quand les immigrants réussissent dans notre société, nous réussissons tous.
Il est remarquable que le parti du député de Halifax-Ouest a été au pouvoir au cours d'une période où les immigrants ont souffert d'une baisse marquée de leurs revenus et de leur niveau de vie. Au début des années 1980, les deux tiers des immigrants ayant une profession avaient un revenu supérieur à la moyenne canadienne moins d'un an après leur arrivée. Sous le gouvernement libéral, ce taux de succès de 66 p. 100 est tombé à 4 p. 100.
Je veux mentionner un certain nombre d'investissements qu'a faits le gouvernement pour aider les nouveaux arrivants à s'intégrer au marché du travail. Ce sont précisément le type d'initiatives ciblées que réclame le député.
Premièrement, la politique et le système d'immigration au Canada sont loin d'être uniquement un moyen d'attirer de nouveaux venus au Canada. Les faire venir au pays ne représente qu'un côté de la médaille. Ce n'est que la moitié du travail. L'autre moitié consiste à les aider à bien s'intégrer une fois qu'ils sont arrivés au pays.
L'État joue un rôle fondamental quand vient le temps d'aider les nouveaux venus à s'adapter à leur pays d'adoption et de les aider à devenir des citoyens canadiens productifs et responsables. Il ne s'agit pas seulement de venir au Canada, mais il faut également y réussir, y trouver un foyer et sentir qu'on fait partie intégrante du Canada.
Notre système d'immigration est destiné à servir tous les Canadiens, dans toutes les régions, dans toutes les collectivités et dans tous les secteurs. C'est pourquoi nous continuons à nous efforcer de doter le Canada d'un régime d'immigration qui réponde bien à ses besoins. Le gouvernement a agi rapidement, après avoir pris le pouvoir, pour mettre en oeuvre un certain nombre de mesures précises en matière d'immigration. Ces mesures devaient être immédiatement appliquées pour que l'on puisse progresser dans l'élaboration d'un programme d'immigration bien adapté à notre pays.
En outre, le nouveau gouvernement conservateur a agi pour adopter des mesures en vue de « renforcer les compétences, l’employabilité et la participation fructueuse en milieu de travail... parmi les nouveaux immigrants », pour employer les mots exacts de la motion du député d'Halifax-Ouest.
L'économie canadienne est solide et elle crée des milliers d'emplois. Cependant, on s'inquiète de plus en plus de la difficulté qu'ont les employeurs de trouver rapidement le personnel qui leur faut dans des secteurs clés de certaines régions. Parfois, les employeurs n'arrivent jamais à embaucher le personnel qu'il leur faut. La solution n'est pas d'ordre technologique ou organisationnel. Il faut aller au-delà de ces dimensions. La solution réside dans les personnes, qui constituent notre plus grande ressource. Les gens doivent être au coeur des efforts dans ce domaine. Pour réussir, nous devons exploiter pleinement les talents et les compétences variés de l'ensemble des membres de la société. Les gens doivent pouvoir réaliser leur potentiel et contribuer ainsi de manière positive à notre société.
Bien entendu, les employeurs canadiens doivent pouvoir tirer profit pleinement des compétences de leurs employés, ce qui implique qu'ils doivent les aider à se perfectionner. Ils doivent aussi être en mesure d'engager dans les meilleurs délais le personnel additionnel dont ils ont besoin pour pouvoir répondre à la demande, compte tenu de la croissance économique incessante.
Comme nous le savons tous, depuis le début de notre histoire, l'immigration a beaucoup enrichi la main-d'oeuvre du pays. Elle doit continuer de faire partie de notre stratégie en vue de l'avenir. C'est ce que notre gouvernement a l'intention de faire.
Grâce à notre programme permanent d'immigration, nous sélectionnons des travailleurs spécialisés, qui ont la formation générale et professionnelle, les compétences linguistiques ainsi que l'expérience de travail qui leur permettront d'aider le Canada à être concurrentiel à long terme.
Les provinces et les territoires ont un rôle important à jouer. Le Québec choisit ses propres travailleurs qualifiés et le Programme des candidats des provinces aide les provinces et les territoires à accueillir des immigrants qui ont les compétences et les autres attributs que la plupart d'entre elles recherchent. Le Manitoba et ma province, la Saskatchewan, ont fait preuve de leadership dans la promotion du programme et dans son utilisation.
Il reste quand même des besoins urgents de main d'oeuvre qu'il faut combler immédiatement. Le programme de travailleurs étrangers temporaires permet de faire venir des travailleurs étrangers au Canada pour occuper de façon temporaire des emplois qui ne trouvent pas preneur ici. Citoyenneté et Immigration Canada travaille en étroite collaboration avec le ministère des Ressources humaines et du Développement social pour rendre ce programme plus efficace pour tous les Canadiens.
De surcroît, les provinces et les territoires pourraient avoir davantage recours au Programme des candidats des provinces. Nous sommes disposés à travailler avec les provinces qui souhaitent explorer les possibilités qu'offre ce programme.
Dans le budget qui a été présenté récemment, nous avons respecté l'engagement que nous avions pris de réduire de moitié le droit de résidence permanente. Ce dernier est passé de 975 $ à 490 $. Ce droit est un fardeau considérable pour de nombreux immigrants pour qui chaque dollar est important. Grâce à cette mesure, un couple qui vient s'installer au Canada économisera 1 000 $ dont il pourra se servir pour trouver un emploi et se faire une nouvelle vie au Canada. Nous avons promis de réduire de moitié le droit de résidence permanente et nous l'avons fait. Le budget de 2006 honore cette promesse.
Le budget de 2006 majore de 307 millions de dollars les fonds alloués à l'établissement des nouveaux immigrants. Cette mesure vient s'ajouter aux récentes augmentations. Cet argent augmentera leurs chances de réussir et de contribuer au succès de notre pays.
Notre budget, qui marque la première grande augmentation dans le domaine depuis 1995, nous a valu les éloges de l'Alliance canadienne du secteur d'établissement des immigrants. Les fonds iront à la formation linguistique, à l'assistance à la recherche d'emploi, à l'amélioration des compétences, aux logements adéquats et à d'autres programmes, autant d'éléments qui permettront aux nouveaux venus de réussir leur intégration dans notre société et dans notre pays, et de réussir chez nous.
Le Canada offre toute une gamme de programmes destinés à aider les nouveaux venus à s’installer au sein de leur collectivité.
Le programme d'établissement et d'adaptation est axé sur les divers besoins des immigrants, surtout durant leur première année, y compris des services d'orientation à l'étranger et au Canada. Notre programme d'accueil jette un pont entre les immigrants et les collectivités qui les aident en apportant une touche personnelle. Dans le cadre du programme d'enseignement des langues aux nouveaux arrivants, le Canada investit des ressources considérables dans des cours de formation linguistique de base afin d'aider ces personnes à s'intégrer plus rapidement dans leur nouvelle société.
Par ailleurs, le ministre a récemment annoncé que les étudiants étrangers inscrits dans nos universités et nos collèges auraient la possibilité de concurrencer leurs camarades canadiens sur le marché du travail hors campus, et cela sur un pied d'égalité. Nous estimons qu'environ 100 000 étudiants devraient être admissibles à cette initiative qui sera offerte partout au Canada.
Ce programme renforcera l'intérêt que représente le Canada aux yeux des étudiants étrangers. Ceux-ci rapportent annuellement plus de 4 milliards de dollars à notre économie. Ce sont des gens comme eux, très instruits, que nous voulons attirer et retenir au Canada. Grâce à ce programme, les étudiants étrangers inscrits dans nos universités et nos collèges pourront travailler hors campus et participer à la société canadienne. Ce faisant, ils pourront acquérir une expérience canadienne appréciable qui leur servira et nous servira plus tard.
Le gouvernement a adopté ces initiatives dès son arrivée au pouvoir. Il l'a fait afin que le programme d'immigration donne de meilleurs résultats pour le Canada et qu'il nous permette de réaliser les objectifs qui sont au centre même de la motion dont nous sommes saisis.
Ces mesures vont nous permettre d'améliorer l'employabilité et la participation au marché du travail des nouveaux arrivants, ce qui rejoint tout à fait l'intention visée dans la motion du député. Les programmes susceptibles de nous permettre d'atteindre ce genre d'objectifs, comme l'amélioration de la formation linguistique, existent déjà.
Grâce à l'initiative de formation linguistique améliorée de Citoyenneté et Immigration Canada, 20 millions de dollars seront consacrés à la prestation de services intégrés pour immigrants. Il sera question, à ce titre, d'offrir un service de formation linguistique axée sur les compétences pratiques exigées sur le marché du travail en même temps que des services de soutien à l'emploi, comme des stages pratiques, l'évaluation des compétences et du niveau d'instruction, le mentorat, l'orientation culturelle en milieu de travail, la préparation en vue d'examens menant à l'obtention d'une licence et la diffusion d'informations sur la façon d'intégrer une profession. Cette somme viendra s'ajouter aux quelque 130 millions de dollars par an que le gouvernement consacre à la formation linguistique de base.
En conclusion, j'ai fourni un aperçu des initiatives ciblées adoptées pour favoriser la participation des immigrants au marché du travail. La plupart de ces initiatives découlent des mesures prises par notre gouvernement en vue d'améliorer le programme d'immigration. Les améliorations en question servent parfaitement l'intérêt des Canadiens en satisfaisant mieux aux besoins des nouveaux arrivants et des employeurs.
Les députés en conviendront, ces initiatives ciblées répondent aux objectifs de la motion proposée par le député de Halifax-Ouest.
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Monsieur le Président, dans un premier temps, je partagerai mon temps avec mon collègue et ami, le député de North Vancouver.
Je tiens à féliciter et à remercier mon collègue d'Halifax-Ouest d'avoir présenté cette motion. Évidemment, c'est une grande motion, mais on se rend compte qu'elle est extrêmement inclusive. De fait, on y retrouve une vision. Je suis particulièrement fier, aujourd'hui, de participer à ce débat, car avant-hier, il m'est arrivé un événement personnel: j'ai terminé mes études de maîtrise en administration des affaires pour cadres. C'est exactement ce genre de débat que nous avons aujourd'hui. Nous devons voir et comprendre que notre planète est un village planétaire. Nous avons des défis sur le plan de la mondialisation: productivité et compétitivité ne relèvent pas uniquement d'une affaire d'économie; cela relève aussi d'une affaire sociale. Il est essentiel d'avoir une vision qui nous permette également de conserver et d'avoir cette conscience sociale. Je ne suis pas d'accord avec Thomas L. Friedman qui disait que The World Is Flat. Il faut conserver notre façon d'être et notre façon de vivre. Comme on apprenait dans les concepts, c'est « think globally but act locally ».
Il est essentiel aujourd'hui de regarder les faits et de voir ce qui arrivera d'ici à 2026. J'ai été extrêmement fier de servir pendant deux ans et demi, sous le gouvernement libéral, en tant que ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration. C'est un ministère qui est essentiel et important parce qu'il s'agit du ministère du Canada. Nous avons eu l'occasion de prendre une série de décisions qui nous ont permis de jeter les balises pour l'avenir. Mon collègue du NPD posait une question plus tôt.
[Traduction]
C'est un dossier en évolution, nous devons donc faire très attention. C'est une question qui est toujours d'actualité. Nous devons être vigilants pour nous assurer de ne pas créer d'autres fardeaux.
Cependant, d'ici 2026, nous compterons uniquement sur l'immigration pour notre démographie. Il est très important que toute décision prise pour l'avenir envoie un message clair. Si nous avons besoin de ces personnes pour nous aider sur le plan démographique, nous devons nous assurer de choisir la bonne façon de faire et le bon processus. Nous devons aussi nous assurer que ces personnes savent que nous avons un beau pays et que nous les aiderons.
[Français]
Il est important et urgent de réaliser que, dans les cinq prochaines années, il manquera un million de travailleurs qualifiés. Cela ne veut pas dire, comme certains le laissaient croire à l'époque, malheureusement, que c'est parce qu'on ne regarde pas dans notre cour et que nous n'allons pas chercher les personnes dont nous avons besoin chez nous. Malgré tout le travail que l'on fait, il manque malheureusement un million de travailleurs qualifiés.
Alors que fait-on? Je pense qu'on doit avoir une vision à court, à moyen et à long termes. On doit effectivement s'assurer d'avoir une stratégie, une politique qui nous permettra de répondre de façon ponctuelle à cette situation, mais nous avons également le devoir de faire en sorte que toute politique soit inclusive. Elle doit permettre non seulement d'examiner, à moyen et à long termes, la façon d'aider à nos enfants et à ceux qui doivent changer de travail, mais aussi d'offrir ces outils de transition et d'éducation, que ce soit dans le domaine technique ou au niveau postsecondaire, pour préparer l'avenir.
On doit aussi réaliser que le Canada, ce n'est pas que Montréal, Toronto et Vancouver. On doit avoir une stratégie urbaine, mais aussi une stratégie rurale. On doit envoyer ce message clair qui dit que, lorsqu'on a besoin de travailleurs qualifiés, il faut également penser aux régions. Nous devons avoir des outils de régionalisation et de rétention. Il ne suffit pas d'envoyer quelqu'un travailler dans un certain endroit, mais il faut trouver une façon décente de le faire — une nécessité —, pour que cette personne puisse prendre racine dans un environnement où il fait bon vivre. On doit pouvoir lui donner les outils nécessaires pour qu'elle y amène sa famille et qu'ils puissent prendre racine — comme on dit chez nous —, dans la communauté.
J'ai vécu des expériences extraordinaires. Je me souviens d'avoir personnellement signé, en tant que ministre, une entente avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. On peut avoir une stratégie ponctuelle d'immigration qui nous permette de répondre à des besoins criants. Vous savez que là-bas, c'est le plein emploi. L'industrie du diamant est une industrie exceptionnelle. Les diamants des Territoires du Nord-Ouest ou du Nord de l'Alberta seront légion et dépasseront en qualité, et de loin, ceux de l'Afrique du Sud.
Il y a cependant un problème majeur. Il ne s'agit pas seulement de faire l'exploration et l'exploitation, mais il faut également avoir ce qu'on appelle des coupeurs de diamants. On ne pouvait pas en avoir; il n'y en avait pas sur place. Avec des mesures d'immigration, en collaboration avec le gouvernement des Territoires-du-Nord-Ouest, nous avons ciblé des besoins et nous sommes allés chercher 13 coupeurs de diamants. Si je me souviens bien, ils venaient d'Arménie.
En même temps — et c'est pour cela que la motion parle aussi des peuples autochtones —, on voulait trouver une façon de faire inclusive pour que non seulement des gens répondent de façon ponctuelle à un problème et à une situation, mais qu'on puisse développer une vision d'avenir inclusive. De cette façon, les gens sur place pourraient éventuellement bénéficier de ces nouveaux arrivants, élaborer avec eux une façon de faire et ainsi développer l'industrie et la technique des coupeurs de diamants.
On a créé un centre de formation. Si ma mémoire est fidèle, même les membres de la communauté autochtone ont pu y participer. Nous avons cet outil de renouvellement qui nous permet justement de développer une technique dont les gens sur place peuvent bénéficier.
Je parlais plus tôt du milieu rural par rapport au milieu urbain. Il faut savoir que 88 p. 100 des nouveaux immigrants arrivent à Montréal, à Toronto ou à Vancouver. Plus de 60 p. 100 des nouveaux arrivants s'installent à Toronto. Il y a des problèmes et des besoins à Moose Jaw, à Calgary, à Kelowna, en Atlantique. C'est pour cette raison qu'il nous faut des outils de développement et des politiques d'immigration qui permettront justement à chaque région non seulement de trouver une façon de répondre aux besoins démographiques de l'avenir, mais de répondre également à cette compétitivité et à cette productivité.
Aujourd'hui, la richesse, c'est le savoir. La richesse, c'est d'avoir les gens qui seront en mesure de produire et de relever les défis que pose par exemple l'Asie du Sud. Si nous n'avons pas ces outils nécessaires, nous pourrons toujours miser sur de vieilles victoires, mais nous n'aurons jamais la capacité de croître et de nous épanouir. C'est pour cela qu'il nous faut des outils.
En comité, nous avons rencontré la ministre des Ressources humaines et du Développement social. Elle a un travail essentiel à faire, celui de cibler et de reconnaître les besoins.
Il existe toutefois un programme exceptionnel pour les travailleurs temporaires. Ceux qui connaissent bien l'agriculture sauront que, notamment au Québec et en Ontario, des contrats temporaires de six mois existent. On a signé des ententes notamment avec le Guatemala et le Mexique, permettant à ces gens de venir ici pendant six mois pour travailler, faire des récoltes et faire de l'empaquetage. Ils retournent ensuite chez eux, mais ils peuvent revenir.
On pourrait faire exactement la même chose pour d'autres professions. On pourrait accueillir des médecins et des professionnels de la santé, en accord évidemment avec les associations professionnelles. Par exemple, si l'on avait besoin d'un médecin à Flin Flon, on pourrait donner à un résident étranger un contrat temporaire. Cette personne amènerait toute sa famille avec elle, ses titres seraient reconnus et elle recevrait une acceptation par un guichet unique. Elle viendrait travailler pendant cinq ans comme médecin à Flin Flon. Au bout des cinq ans, on lui accorderait la résidence permanente et on accélérerait les processus de citoyenneté.
Quelle serait la portée d'un tel programme? Cela ferait en sorte qu'il y ait un enracinement, que la communauté puisse travailler et que les habitants puissent demeurer dans leur coin de pays. L'exode n'est pas exclusif aux jeunes. Certaines personnes ont besoin de soins de santé particuliers qui ne sont pas offerts dans certains coins. Elles doivent donc s'en aller vers les grands centres pour les recevoir.
En mettant en place ce genre de politique, je pense qu'on peut y arriver.
Évidemment, il faudra toujours travailler en concertation avec nos partenaires. J'ai été le premier à signer une entente unanime avec l'ensemble des provinces et des territoires. Nous sommes une terre d'accueil exceptionnelle. On n'a qu'à se rappeler l'histoire de Clifford Sifton. On n'avait jamais eu véritablement de conférence fédérale-provinciale avec l'ensemble des partenaires. Pour notre part, nous avons signé une entente unanime.
Peu importe le gouvernement, peu importe ce que le gouvernement conservateur essaiera de faire pour se targuer de réaliser les meilleures inventions depuis le pain tranché, il ne réinventera pas le bouton à quatre trous. Tout ce qu'on a à faire, c'est de s'assurer que les choses fonctionnent. Les ingrédients sont là; il reste à prendre les décisions et à y allouer les ressources nécessaires.
Il faut appuyer massivement la motion de mon collègue de Halifax-Ouest. Ce n'est pas une question de partisanerie, c'est une question de choix de société pour notre pays.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre pour intervenir au sujet de la motion proposée par le député de Halifax-Ouest.
Je vais faire porter l'essentiel de mes commentaires sur le passage de la motion qui invite le gouvernement à effectuer des investissements ciblés et immédiats dans des mesures pour réduire les obstacles financiers empêchant les étudiants d'accéder à une éducation postsecondaire, notamment des programmes de subventions visant à réduire les frais de scolarité élevés.
Il est clair que l'enseignement supérieur est d'une importance cruciale, pour favoriser non seulement l'économie, mais aussi l'épanouissement des personnes, les progrès dans la recherche et la compétitivité du Canada dans l'économie mondiale axée sur la connaissance.
Comparons le soutien accordé par le gouvernement actuel à l'enseignement postsecondaire à celui du gouvernement libéral précédent. Les différences sont énormes et elles reflètent les divergences de vues des deux partis sur cette question.
Les libéraux sont déterminés à donner à chaque Canadien l'occasion de réussir en veillant à ce que tous les Canadiens, quel que soit leur revenu, aient accès au meilleur enseignement et aux meilleures occasions. Nous étions en train d'agir à cet égard, en collaborant avec les provinces et les territoires à réduire les obstacles financiers à l'enseignement postsecondaire, grâce à un ensemble de programmes de bourses, de prêts, de mesures fiscales et d'aide à l'épargne.
Le gouvernement précédent a affecté pratiquement 9 milliards de dollars par année au soutien à l'enseignement postsecondaire, par l'entremise de programmes et de transferts aux étudiants, aux établissements, aux provinces et aux chercheurs. Cependant, nous étions disposés à aller plus loin. Réélu, un gouvernement libéral aurait été prêt à accroître cet engagement déjà très considérable de plus de 4 milliards de dollars au cours des cinq années suivantes. J'étais fier des mesures de notre programme électoral visant à accroître l'accès à l'enseignement postsecondaire. Je serais fier de faire campagne à nouveau en faisant la promotion de telles politiques.
Je vais maintenant donner les grandes lignes des initiatives que notre parti aurait prises en augmentant le financement fédéral dans les domaines suivants.
Tout d'abord, le projet de partage des coûts. Un gouvernement libéral aurait payé à l'étudiant de premier cycle, dans sa première et sa dernière année d'études, la moitié de ses frais de scolarité, jusqu'à concurrence de 3 000 $ pour un an ou de 6 000 $ au total. Ce nouveau projet 50-50 aurait été accessible à tout étudiant inscrit à un programme de premier cycle ou poursuivant des études en vue d'obtenir un diplôme d'un établissement d'enseignement agréé, qu'il s'agisse d'une université, d'un collège communautaire ou d'un autre établissement d'enseignement postsecondaire au Canada.
Auraient été admissibles les étudiants amorçant leur formation de premier cycle en 2007-2008. Le projet aurait été exécuté par le truchement du Programme canadien de prêts aux étudiants. À l'heure actuelle, les gouvernements du Québec, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ne participent pas à ce programme, de sorte qu'il nous aurait fallu établir avec eux d'autres modalités pour les versements.
Quoi qu'il en soit, en accordant le premier paiement au début des études postsecondaires, le plan cinquante-cinquante aurait encouragé les familles et les étudiants à entreprendre des études de premier cycle. Le deuxième paiement aurait ensuite encouragé les étudiants à terminer leurs programmes d'études.
Comme le plan cinquante-cinquante n'aurait visé que les études suivies au Canada, il aurait encouragé davantage les jeunes Canadiens à fréquenter des établissements d'enseignement dans notre pays.
On prévoyait que le plan cinquante-cinquante entraînerait un coût net d'environ 1,9 milliard de dollars jusqu'en 2010-2011 et de 600 millions de dollars par année lorsqu'il aurait été entièrement mis en oeuvre; il aurait alors aidé environ 750 000 étudiants par année.
Un exemple des avantages qu'aurait pu offrir le plan cinquante-cinquante à North Vancouver, c'est qu'il aurait permis à des étudiants de poursuivre une carrière dans l'industrie grandissante de la cinématographie en Colombie-Britannique, industrie qui contribue pour plus de 1 milliard de dollars par année à l'économie de la province et pour plus de 100 millions de dollars par année à l'économie de North Vancouver.
Le Centre de cinématographie du Collège Capilano, par exemple, offre une vaste gamme de programmes à plein temps qui préparent les étudiants à embrasser toutes sortes de carrières dans l'industrie de la production cinématographique. Le plus vaste de ces programmes, le programme de production cinématographique, offre actuellement des cours de deuxième et de troisième années conçus expressément pour les cinéastes en herbe. Ce programme n'existe que depuis huit ans et déjà certains de ses diplômés réalisent des films dignes des festivals.
Le programme de costumier pour le théâtre et le cinéma et le programme de cinématographie ont tous deux des programmes de deuxième année en chantier. À ceux qui recherchent une formation de base dans le domaine du cinéma, le centre offre également des cours d'éclairagiste, de machiniste et de constructeur de décors. Le centre offre également un programme de stages d'apprentissage, en partenariat avec la division britanno-colombienne de la Guilde canadienne des réalisateurs.
Notre parti aurait également veillé à l'élargissement des subventions pour l'accès aux études. Dans le budget de 2004, le gouvernement libéral avait créé les subventions canadiennes pour l'accès aux études pour rendre l'éducation postsecondaire plus accessible aux enfants issus de familles à faible revenu, soit normalement celles dont le revenu est inférieur à 35 000 $ par année. Cette subvention couvrait la moitié des frais de scolarité de la première année, jusqu'à concurrence de 3 000 $. Plus de 20 000 étudiants en ont bénéficié.
Un gouvernement libéral aurait élargi la subvention canadienne d’accès pour qu'elle s'applique à l'ensemble des quatre années du premier cycle universitaire. Cela aurait coûté quelque 550 millions de dollars sur les cinq années suivantes et aurait profité à 55 000 étudiants de plus. Tout étudiant admissible à la subvention canadienne d'accès aurait également obtenu la nouvelle subvention 50-50.
Un gouvernement libéral aurait amorcé un examen global des programmes d'aide financière aux étudiants. Réalisé en collaboration avec les provinces, les territoires et les autres partenaires, cet examen aurait eu pour but de garantir que les programmes d'aide aux étudiants continuent d'assurer l'accès à l'éducation postsecondaire et de déterminer les secteurs où un plus grand soutien était nécessaire.
Les étudiants de familles à revenus moyens et ceux ayant des personnes à charge auraient fait l'objet d'une attention particulière pour qu'ils ne se retrouvent pas devant des barrières financières insurmontables. Aurait également été étudiée toute la panoplie de mesures d'aide aux étudiants, comme les bourses, les prêts et des moyens d'améliorer la gestion de la dette, y compris la réduction des taux d'intérêt.
Un gouvernement libéral aurait, au moyen du Programme de bourses d'études supérieures du Canada, augmenté de moitié le soutien actuellement accordé aux plus prometteurs des étudiants de maîtrise et de doctorat en sciences, en génie et dans d'autres disciplines. Le gouvernement libéral a institué ce programme de bourses prestigieux dans le budget de 2003. Ces bourses devaient être décernées par les organismes subventionnaires dans le cadre de concours nationaux afin d'assurer la formation de personnel hautement qualifié et fiable pour répondre aux besoins de l'économie du savoir du Canada. Le programme a également contribué à renouveler le corps professoral des universités canadiennes, qui fournira les chefs de file de la recherche de demain.
Cette semaine, j'ai reçu une lettre d'un de mes électeurs qui a obtenu récemment une bourse de ce programme. Non seulement son histoire personnalise cet excellent programme, mais encore elle souligne l'importante recherche qui est entreprise grâce à l'aide fournie par le Programme de bourses d'études supérieures du Canada. Il écrit:
Je vous écris pour vous faire part de mon appréciation pour l'engagement du gouvernement fédéral à l'égard des soins de santé et de la recherche dans ce domaine. Je suis étudiant de deuxième cycle à l'Université de la Colombie-Britannique et je prépare mon doctorat dans le domaine de la médecine expérimentale. J'ai récemment reçu une bourse de doctorat grâce au Programme de bourses d'études supérieures du Canada. Je suis enchanté des perspectives que m'offre et que continuera de m'offrir cette bourse pendant que je complète mes études.
Le projet sur lequel je travaille a pour but de nous permettre de mieux comprendre les différences sur le plan des voies respiratoires entre les patients qui souffrent d'asthme et ceux qui n'ont pas ce problème. L'objectif général est de mieux comprendre la maladie afin que de nouveaux traitements puissent être conçus et que la qualité de vie des asthmatiques s'améliore. La partie de la bourse qui porte sur les voyages me permettra de présenter mes travaux lors de congrès internationaux, ce qui facilitera la mise en commun des idées. Mon travail s'en verra amélioré et les recherches intéressantes qui se déroulent actuellement au Canada grâce à l'IRSC seront mises à l'avant-scène.
Mes remerciements les plus sincères,
UBC/James Hogg iCAPTURE Centre
Un autre domaine dans lequel notre parti aurait investi est l'éducation. Nous aurions créé un fonds pour l'innovation dans l'enseignement postsecondaire. Dans le cadre de ce programme, un gouvernement libéral aurait investi 1 milliard de dollars dans la modernisation des infrastructures postsecondaires, y compris les hôpitaux universitaires. Le fonds aurait permis d'acheter de nouveaux équipements, d'accroître l'accès des étudiants handicapés et de rehausser l'environnement d'apprentissage des collectivités du Nord et des collectivités autochtones.
Dans le domaine des études internationales, un gouvernement libéral aurait créé de nouvelles possibilités pour les Canadiens qui veulent étudier à l'étranger et pour permettre à plus d'étudiants étrangers de venir au Canada. Pour ce faire, nous aurions investi 150 millions de dollars sur cinq ans pour aider à compenser le coût additionnel des études à l'étranger. Cette initiative aurait contribué à la réalisation de notre objectif de positionner le Canada au coeur des réseaux mondiaux.
Le Parti libéral proposait une approche complète en matière d'enseignement postsecondaire, qui aurait permis d'accroître de façon substantielle le rôle joué par le gouvernement fédéral pour appuyer les étudiants qui font des études postsecondaires, peu importe à quel niveau.
Le budget conservateur a annulé toutes nos promesses, sauf celle de verser 1 milliard de dollars aux provinces en 2005-2006 pour leur permettre d'investir dans leurs infrastructures postsecondaires. Le budget conservateur a annulé des investissements totalisant 3,1 milliards de dollars sur cinq ans, ou 600 millions de dollars par année. Il les a remplacés par une somme de 125 millions de dollars par année destinée à l'octroi d'un crédit d'impôt pour l'achat de manuels scolaires -- cela représente environ 80 $ par année pour l'étudiant moyen qui fréquente un établissement d'enseignement postsecondaire à plein temps --, plus 50 millions de dollars par année pour éliminer l'impôt sur les bourses d'études et 20 millions de dollars par année pour accroître l'admissibilité des Canadiens à des prêts étudiants.
Il est clair que les conservateurs ont abandonné toute une série de programmes qui auraient permis d'accroître considérablement l'accès à l'enseignement postsecondaire. Je suis donc heureux d'appuyer la motion du député de Halifax Ouest.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à propos de cette motion aujourd'hui.
Quand j'ai commencé à en lire le préambule du Parti libéral, je trouvais cela intéressant, parce qu'on y dit
Que, compte tenu de la hausse rapide de la valeur du dollar canadien, des coûts énergétiques élevés dans le monde, de la menace des énormes déficits budgétaires et commerciaux des États-Unis d'Amérique, de l’émergence de nouvelles économies comme la Chine, l’Inde et le Brésil [...]
Ce sont tous des éléments importants de la nouvelle réalité économique. J'espérais, au bout du compte, des propositions qui permettraient de faire bouger ce gouvernement, dont l'attitude est de n'intervenir dans rien et de laisser le marché fonctionner.
On a même entendu le ministre de l'Industrie nous dire qu'avec la baisse d'impôts, les petites et moyennes entreprises pourront s'en tirer. En réalité, dans le marché compétitif d'aujourd'hui, même si on baisse les impôts d'une entreprise qui n'en paie pas parce qu'elle ne fait pas assez de profits, on ne l'aide pas vraiment.
Dans la motion des libéraux, l'analyse au départ du portrait de la situation est intéressante, mais les recommandations montrent que les libéraux retombent dans leurs vieux travers. Ils font des recommandations qui touchent des responsabilités provinciales, en matière de formation de la main-d'oeuvre, ainsi que d'éducation postsecondaire. Je trouve dommage qu'il y ait ce type de recommandation. Cela va nous obliger à voter contre la motion. En effet, le Parti libéral veut encore se mêler de dossiers dont il n'a pas la responsabilité. C'est dommage parce qu'aujourd'hui, le plus grand danger auquel on fait face, c'est le laisser-faire conservateur en matière d'économie.
Je partagerai le temps dont je dispose avec le député de Berthier—Maskinongé, qui va utiliser les 10 dernières minutes.
M. Pierre Paquette: Nous avons donc deux bons intervenants.
M. Paul Crête: Merci.
J'étais donc rendu au plus grand danger actuel qui guette l'économie québécoise et l'économie canadienne: le laisser-faire des conservateurs. Il n'y en a jamais eu plus belle démonstration que la comparution du ministre devant le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Il est venu nous dire que, sur de multiples questions dans des secteurs différents, le marché règle la question. Le gouvernement a des politiques fiscales pour abaisser les impôts, mais il ne veut intervenir dans rien d'autre.
J'étais au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, il y a quelques minutes, où on nous a répété que le domaine de l'aéronautique requiert des programmes d'aide, afin de permettre, comme le permettait dans le passé Partenariat technologique Canada, d'aider l'entreprise à faire de la recherche fondamentale ou de la commercialisation de la recherche de pointe. Aujourd'hui, c'est le silence.
Le gouvernement conservateur a décidé de laisser finir tranquillement le vieux programme, mais il n'a rien d'autre à proposer. On n'a pas le droit de laisser attendre les gens. Il faut des nouvelles aujourd'hui, parce que les investissements des multinationales et des entreprises dans ces grands secteurs industriels se décident plusieurs années à l'avance. De plus, les succursales, dans chaque pays des maisons mères, sont en compétition les unes avec les autres et ont besoin de messages clairs qu'on ne retrouve pas dans la prise de position gouvernementale actuelle.
C'est encore plus vrai parce qu'une économie à deux vitesses est en train de se développer, au Canada. Il y a l'économie du monde de l'énergie, le monde du pétrole, où les profits très élevés, les prix à la hausse créent de l'activité économique et ont même un impact sur la valeur du dollar.
M. Dodge, le président de la Banque du Canada, a admis dans sa présentation devant le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie que le facteur qui fait le plus augmenter le dollar actuellement, c'est la pression sur les prix de l'énergie. Quand on a comme aujourd'hui un dollar qui monte à 90 cents, des gens comme Laurent Beaudoin, de Bombardier, et Perrin Beatty, des Manufacturiers et exportateurs du Canada, nous disent qu'il faut stopper la hausse de nos taux d'intérêt, parce qu'elle est en train d'étrangler l'industrie manufacturière au Québec et en Ontario, là où ces secteurs industriels sont les plus présents.
L'attitude actuelle de non-intervention du gouvernement conservateur aura des conséquences. Lorsque l'augmentation des prix de l'énergie ralentira — cela surviendra peut-être dans des mois ou dans quelques années — il y aura une hécatombe. Le secteur manufacturier aura disparu. Il y aura une série d'entrepôts où on prendra les produits faits dans les pays émergents pour les distribuer. Cependant, je vous assure qu'un salaire dans une entreprise de distribution et un salaire dans une entreprise manufacturière ne sont pas du même ordre. À moyen terme, cela diminuera le pouvoir d'achat et créera surtout des chômeurs chez des gens qui ont consacré de 20 à 30 ans de leur vie à l’activité économique de saines entreprises et qui y ont gagné leur vie.
Et du jour au lendemain, ils n'ont plus d'emploi. On n'a pas nécessairement de formation adéquate à leur offrir pour qu'ils puissent se réinsérer dans le marché du travail. Souvent, ils ne peuvent plus être replacés dans d'autres emplois. On est donc aujourd'hui face à cette situation. La politique industrielle conservatrice du laisser-faire est la pire des choses que l'on pourrait vivre dans la situation actuelle.
On a constaté ce genre de comportement du côté du gouvernement du Québec, et le gouvernement fédéral devrait en tirer des conclusions. De fait, le Parti libéral du Québec a adopté le même genre d'attitude. Il est arrivé au pouvoir, il y a trois ans, et a décidé d'appliquer l'approche idéologique de non-intervention. On a vu chuter les investissements privés et l'on verra la même chose se produire dans l'ensemble du Canada, si le parti conservateur continue dans la même foulée.
Il faudra donc, au cours des prochains jours et des prochaines semaines, que le gouvernement se mette à l'écoute de ce que lui demandent les industriels du secteur manufacturier et les syndicats qui représentent les employés de ce secteur. Selon tous les avis que nous avons, il faut s'assurer de faire savoir à la Banque du Canada que la continuité de la hausse des taux d'intérêt n'a aucun bon sens. Il ne s'agit pas de le lui commander, le gouvernement n'a pas à le lui ordonner.
Il faut aussi que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités dans d'autres secteurs et offre aux entreprises un plan d'aide d'intervention, par exemple de l'amortissement accéléré. Ainsi, lorsqu'elles achèteraient de l'équipement, elles pourraient obtenir un crédit d'impôt — en amortissement. Ce faisant, elles auraient la chance d'être compétitives, de développer leur compétitivité et de continuer à évoluer sur les marchés.
Il faut aussi des mesures qui permettraient aux petites et moyennes entreprises de se regrouper pour faire face aux marchés d'exportation et pouvoir s'attirer ces marchés. On pourrait aussi voir s'il y a des marchés qui sont en plus mauvaise position dans la nouvelle compétition mondiale et utiliser les outils disponibles — et pourquoi pas?
On a constaté que le gouvernement a décidé de ne pas agir dans la domaine de la bicyclette, un secteur où le ministre de l'Industrie lui-même accepte que des emplois seront perdus dans son comté, en Beauce.
Il accepte que des emplois chez Raleigh seront aussi perdus de la même façon. Cela est tout à fait inacceptable. On ne demandait pas au gouvernement d'imposer ces mesures de façon permanente; on lui demandait de les mettre en place. Le Bloc québécois, les syndicats, les employeurs et les patrons de ces entreprises veulent de l'action, en ce sens, de la part du gouvernement. Il faut que celui-ci utilise l'ensemble de ses outils de développement économique plutôt que de se cacher derrière un laisser-faire qui nuit profondément à l'économie du Québec et du Canada.
Cela est encore plus dramatique, car il y aura un impact important sur l'emploi et sur les salaires disponibles. Les gens voulant faire vivre leurs familles n'ont plus les moyens de le faire maintenant. Il faut que le gouvernement fédéral reconnaisse l'importance d'agir. On ne peut pas se cacher derrière une croissance du Canada, au sens large. Dans le fond, cette croissance relève du secteur de l'énergie et laisse de côté, à l'arrière-plan, une foule de secteurs industriels dont on a besoin au Québec, en Ontario et au Canada.
Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement fédéral d'intervenir, d'agir et de changer d'attitude afin qu'il puisse créer l'encadrement nécessaire pour que nos entreprises puissent se développer. Il ne s'agit pas de faire de l'interventionnisme aigu. Il s'agit tout simplement de voir qu'il y a des conditions de base à mettre en place. Et actuellement, on ne le voit pas.
La motion des libéraux ne permet pas d'atteindre cet objectif. Toutefois, soyons assurés que nous allons aller de l'avant et que le Bloc continuera à faire pression afin que les emplois chez nous puissent être maintenus dans notre secteur manufacturier.