La Chambre reprend l'étude, interrompue le 6 avril, de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session ainsi que de l'amendement modifié.
:
Monsieur le Président, comme c'est la première occasion que j'ai de m'exprimer dans le cadre de cette nouvelle législature, je voudrais commencer en exprimant ma gratitude à mes électeurs de Don Valley-Est pour m'avoir réélue pour les représenter à Ottawa. Je veux aussi exprimer à mes bénévoles mes remerciements sincères pour leur dur labeur et leur dévouement. Je tiens aussi à remercier l'honorable chef de l'opposition officielle pour avoir démontré sa foi en mes compétences en me confiant le rôle de porte-parole officiel de l'opposition en matière de revenu national.
Je tiens aussi à vous féliciter, monsieur le Président. Encore une fois, les membres de la Chambre ont exprimé leur confiance en vous pour assurer la présidence de ce Parlement. Je voudrais aussi féliciter tous les parlementaires qui sont revenus, ainsi que les nouveaux parlementaires.
En ma qualité de porte-parole de l'opposition, je compte faire de mon mieux pour faire rendre des comptes au gouvernement et pour faire en sorte que ce soit un Parlement productif, quelle que soit la longévité de ce gouvernement minoritaire.
On a fait remarquer que c'est l'un des plus courts discours du Trône qui ait jamais été prononcé. C'est un document remarquablement léger, et tout aussi léger en nouvelles idées. Il traite, en fait, de cinq objectifs étroits qu'a cernés le Parti conservateur, et pourtant, c'est ce que ne contient pas ce discours qui fait qu'il est réellement remarquable.
Permettez-moi de donner quelques exemples. Le discours ne dit rien sur la protection de l'environnement et l'Accord de Kyoto, le financement de nos communautés de citoyens, ou encore les étudiants et l'accès à l'éducation postsecondaire. Il n'y est pas non plus question d'honorer le fameux accord de Kelowna conclu l'année dernière entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones. Pour les Canadiens qui cherchent un logement abordable, il n'y a aucun espoir d'aide sous quelque forme que ce soit de la part du gouvernement fédéral.
Il y a, toutefois, certaines choses à dire à propos des cinq objectifs dont il est question dans le discours du Trône et de ce qu'ils sont en réalité. Il s'agit des mesures sur la responsabilité, la criminalité et les peines, l'allocation familiale au lieu de l'aide au développement de la petite enfance, l'augmentation des impôts des particuliers pour compenser la réduction de la TPS, et une garantie en matière de soins de santé.
Examinons ce qui s'est passé sur le plan de la reddition des comptes au cours des premières semaines du gouvernement conservateur. Tout au long de sa carrière, le nouveau premier ministre s'est fait l'ardent défenseur d'un Sénat élu. Le député réformiste qu'il a été en a fait son mantra pendant des années. Pourtant, la première mesure qu'il a prise comme premier ministre a consisté à nommer au Sénat son ami personnel et directeur de campagne. Quel exemple éloquent de reddition de comptes! Comme si cela ne suffisait pas, sa deuxième mesure fut de mettre cet ami non élu à la tête du ministère des Travaux publics, le ministère responsable des achats gouvernementaux et l'un des plus importants. Le ministre des Travaux publics n'étant pas un député, il ne participe donc pas à la période des questions quotidienne. Les Canadiens se demandent ce qu'il est advenu de la reddition des comptes.
Le premier ministre croit-il que la reddition des comptes n'est pas pour lui? Le premier ministre a déclaré qu'il imposerait des restrictions aux lobbyistes, mais il n'a pas hésité à en nommer un comme ministre de la Défense nationale. Nous parlons d'un lobbyiste qui comptait parmi ses clients les 40 principales entreprises de défense. Cela équivaut à confier au renard la responsabilité du poulailler.
De plus, nous avons appris depuis que des employés des députés conservateurs qui sont aujourd'hui ministres sont soudainement passés au secteur privé et sont aujourd'hui des lobbyistes enregistrés.
Le premier ministre parle d'une nouvelle feuille de route. C'est toute une nouvelle feuille de route! Les députés se rappellent-ils de l'ère Mulroney décrite dans le livre On the take? Et voici que l'idée que le premier ministre se fait de la reddition des comptes implique des nominations pour récompenser ses meilleurs amis.
Abordons maintenant la question de la criminalité et de la lutte pour la combattre. La violence armée dans les rues de Toronto inquiète beaucoup mes électeurs de Don Valley-Est. Au cours de la dernière législature, le gouvernement libéral avait préparé un ensemble de mesures législatives exhaustives pour lutter contre la criminalité à plusieurs niveaux.
Le projet de loi C-82 aurait créé des peines minimales pour la contrebande, le trafic et la possession illégale d'armes à feu et d'autres armes. Il aurait créé de nouvelles infractions visant l'introduction par effraction pour voler une arme à feu et aurait institué des mesures de protection des témoins de crimes commis au moyen d'une arme à feu.
Qu'est-il arrivé à ce projet de loi? Les conservateurs ont réussi à le faire mourir au Feuilleton lorsque le Parlement a été dissous en novembre dernier. Mes électeurs voulaient que ce projet de loi devienne loi, mais il est plutôt devenu une malheureuse victime de la politique de la corde raide.
Qu'en est-il des armes à feu? Le Parti libéral avait promis d'interdire toutes les armes de poing et de les retirer de la rue et des mains des criminels. Que font les conservateurs? Ils prévoient réduire à néant le registre des armes à feu qu'utilise la police, ce qui facilitera la tâche aux criminels qui souhaitent obtenir des armes non enregistrées.
Il y a tellement de choses à dire. Parlons un peu de la garde d'enfants. Pour la première fois dans l'histoire canadienne, le gouvernement fédéral avait enfin conclu une entente avec les dix provinces et les territoires pour assurer à tous les Canadiens l'accès à des garderies abordables et de qualité. Dans le discours du Trône, les conservateurs ont promis de déchirer ces ententes, tout simplement, de faire avorter la stratégie sur l'éducation préscolaire et les services de garde et de la remplacer par rien d'autre que l'équivalent d'une allocation familiale à l'ancienne, qui après impôt, fera bien peu ou rien pour aider les familles.
Un politicien albertain a déjà offert un chèque de 25 $ à chaque électeur s'il était élu. Ce politicien n'était nul autre que William Aberhart, premier ministre de l'Alberta dans les années 1930, qui a marqué l'histoire par sa stratégie d'achat de votes. Revenons maintenant au XXIe siècle: nous avons un premier ministre qui utilise la même méthode pour se faire élire en faisant miroiter l'argent des contribuables.
Au sujet des taxes, regardons d'un peu plus près la réduction de 1 p. 100 de la TPS que les conservateurs proposent. Le Parti libéral croit fermement que les réductions fiscales devraient d'abord toucher l'impôt sur le revenu et non les taxes à la consommation. Il est beaucoup mieux de rendre plus d'argent aux contribuables à la source que de simplement réduire les taxes de vente.
Pour payer ces prétendues réductions fiscales, les conservateurs élimineront le plan de réduction fiscale de 50 milliards de dollars amorcé par le gouvernement libéral et passeront à l'histoire pour avoir été le premier gouvernement fédéral à augmenter l'impôt des particuliers depuis le gouvernement Mulroney.
Le premier ministre envisage d'augmenter le montant personnel de base que les Canadiens peuvent gagner sans payer d'impôt; de révoquer les réductions des taux d'imposition dans les trois premières tranches de revenu, réductions qui auraient profité aux familles à faible et à moyen revenu; enfin, d'éliminer le crédit d'impôt sur le revenu d'emploi qui avait été proposé pour aider les gagne-petit à s'affranchir de l'aide sociale, ce qui ramènerait de nouveau sur le rôle d'imposition les aînés à faible revenu que le budget libéral de l'an dernier avait exemptés.
Pourquoi le tout nouveau gouvernement punit-il les familles à faible et à moyen revenu et récompense-t-il ses amis fortunés en leur accordant des dégrèvements d'impôt?
Le gouvernement conservateur a toujours reproché aux libéraux de laisser le pays dans une situation financière désastreuse. Aujourd'hui, les conservateurs n'ont aucune excuse. Comme mon collègue, le député de Wascana, vient de le signaler, aucun nouveau gouvernement n'a hérité d'une meilleure situation financière dans l'histoire canadienne.
Le nouveau gouvernement a hérité d'une économie forte, de huit excédents budgétaires consécutifs, de réductions inégalées dans le monde de la dette fédérale, de faibles taux d'intérêt et d'inflation, d'une cote de crédit AAA et d'un taux de chômage à son plus bas niveau depuis 30 ans.
Je mets donc le gouvernement au défi de répondre aux attentes que la population a nourries ces 12 dernières années et de travailler avec tous les partis afin que le Canada soit un meilleur pays pour tous les Canadiens.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Colombie-Britannique-Southern Interior.
C'est la première fois, aujourd'hui, que j'interviens à la Chambre, et je le fais avec beaucoup d'humilité et aussi, bien entendu, d'enthousiasme devant les possibilités qui viennent immanquablement avec le changement. Il est clair que les électeurs de Hamilton-Est--Stoney Creek ont voté en faveur d'un changement profond le 23 janvier. Je leur suis sincèrement reconnaissant de la confiance qu'ils m'ont manifestée, et je ne les décevrai pas.
Il y a quelques jours seulement, tandis que je prenais place pour la première fois dans cette fabuleuse Chambre, j'ai été frappé par le fait que, dans notre grande démocratie, des travailleurs comme moi-même, issus d'une petite communauté comme Plaster Rock, au Nouveau-Brunswick, peuvent, sur la voie de leur destin, trouver le chemin menant aux grands halls de notre Parlement national.
Je tiens à remercier mon épouse, Barbara, qui est à la tribune, ma famille et mes amis qui ont cru en moi et m'ont appuyé au fil des années, depuis que j'avais emprunté la voie menant jusqu'ici. Aux bonnes gens d'Hamilton-East--Stoney Creek, je leur signale que mon bureau est maintenant ouvert. Mon personnel et moi sommes prêts à travailler avec tout le monde pour renforcer notre collectivité, pour répondre aux besoins et aux questions entourant les programmes et services fédéraux, et pour lutter afin de concrétiser le changement pour lequel les Canadiens ont voté aux dernières élections. Les électeurs ont maintenant un représentant qui transmettra leurs préoccupations au gouvernement, plutôt que de leur transmettre le message du gouvernement.
En ce qui concerne le discours du Trône, je suis encouragé de voir qu'il y est question de certaines priorités du NPD, mais nous avons entendu de telles promesses en matière de garde d'enfants, depuis une douzaine d'années, et avons toujours été déçus. C'est l'action, et non les paroles, qui crée le changement. Avant que ce nouveau gouvernement prenne trop d'assurance, j'aimerais lui rappeler que plus de 60 p. 100 des Canadiens n'ont pas voté pour sa vision, son fameux plan en cinq points. Plus de 60 p. 100 des Canadiens n'ont pas voté pour sa vision de la garde d'enfants.
Environ 16 p. 100 des familles d'Hamilton vivent dans la pauvreté et 1 200 $ ne suffiront tout simplement pas à combler les besoins de ces familles s'il n'y a pas de places accessibles et abordables en garderie. Il nous faut un financement soutenu pour un programme public de garde d'enfants, et non pas un autre crédit d'impôt ou d'autres fonds qui ne sont versés que pour être repris. Le NPD défendra vigoureusement sa vision d'un programme public et sans but lucratif de garderies.
On ne peut que qualifier de vision à courte vue le plan des conservateurs qui consiste à verser 1 200 $ à chaque famille pour chaque enfant de moins de six ans et à résilier la première entente qui ait été conclue depuis des années, qui aurait créé des places dans des garderies publiques et sans but lucratif. Si les conservateurs voulaient sérieusement aider les familles du Canada, pourquoi ne pas offrir les deux solutions? Pourquoi ne pas aider les parents à payer les services de garderie de leur choix tout en veillant à créer des services de qualité, abordables et sans but lucratif?
Les parents d'Hamilton étaient emballés par le programme Meilleur départ, excités par ce programme tellement nécessaire, visant à travailler avec les parents et la collectivité pour créer plus de places en garderie, de meilleurs soins et une approche plus intégrée pour les familles, les écoles et la collectivité afin d'améliorer l'éducation de la petite enfance chez nous. Meilleur départ était aussi censé faire en sorte que tous les parents, quelle que soit leur situation économique et sociale, aient accès à des solutions de qualité pour la garde de leurs enfants.
Au lieu de promouvoir ce programme très utile dans les collectivités comme Hamilton dans tout l'Ontario, le gouvernement retirera 1,4 milliard de dollars sur le 1,9 milliard de dollars des fonds fédéraux promis qui avaient rendu possible le programme Meilleur départ.
Je dois me faire l'écho de mon chef, le député de Toronto--Danforth, en rappelant à la Chambre que les Canadiens et la majorité des députés de la Chambre veulent créer un programme de garderies qui soit réellement national. Je demande au gouvernement de faire fond sur les ententes actuelles plutôt que de les annuler. Ensemble, nous pouvons faire plus pour la garde d'enfants dans les 12 prochains mois que l'ancien gouvernement en 12 ans.
Un citoyen d'Hamilton sur cinq vit sous le seuil de la pauvreté. La pauvreté des enfants est encore un mal épidémique dans le pays. Dans ma circonscription, on enregistre le taux le plus élevé de familles à faible revenu chez les néo-Canadiens, les immigrants de récente date. Pourtant, dans le discours du Trône, le gouvernement n'a rien dit de la pauvreté, pas une fois, ou de ce qu'il nous faut faire pour régler les causes sociales et économiques de la pauvreté. C'était une omission honteuse. Il y a tant à faire.
Je compte fermement, devant cette Chambre, veiller à ce que le peu de progrès qui ont été réalisés par le gouvernement du Canada depuis quelques années ne soient pas neutralisés et à ce que nous fassions plus pour lutter contre la pauvreté dans notre pays. Bien qu'il ait été question, dans le discours du Trône, des familles qui travaillent, c'est le NPD qui avait promis d'instaurer un programme qui mette les familles de travailleurs au premier plan des priorités de ce Parlement. Ce sont de bonnes nouvelles pour les citoyens de ma collectivité. Ils ont joué un rôle déterminant dans la restructuration des grandes industries.
Bien des gens qui vivent dans ma circonscription, particulièrement dans la région de Stoney Creek, travaillent dans des manufactures et dans l'industrie sidérurgique. Ils vivent dans la crainte de perdre leur travail non seulement à cause de la mondialisation, mais par suite d'ententes commerciales mal conçues que le dernier gouvernement conservateur a conclues. Ils ont maintenant la crainte supplémentaire de ne pas avoir de fonds de retraite quand ils parviendront à l'âge de la prendre.
Les néo-démocrates prônent depuis longtemps des stratégies sectorielles pour nos importantes industries manufacturières comme celles de la sidérurgie et des pièces d'automobile. Les subventions et les réductions d'impôt accordées aux compagnies n'encouragent pas les entreprises à changer leur comportement.
Lorsque les industries décident d'investir ou non dans la fabrication de produits novateurs qui sont souvent plus coûteux, peut-être ceux qui pourraient assainir notre air, elles doivent savoir que les consommateurs les achèteront. Par exemple, les consommateurs qui veulent acheter des voitures écologiques doivent avoir accès à des ristournes et d'autres incitatifs pour pouvoir se permettre d'acheter ces véhicules plus récents et plus respectueux de l'environnement. Il est essentiel d'offrir un soutien plus ferme aux travailleurs de ces secteurs, par le biais de la réforme de l'assurance-emploi, pour faire en sorte qu'ils aient les compétences voulues pour participer à ces industries.
Dans le discours du Trône, le gouvernement parle des parents qui travaillent, mais il ne leur offre rien de nouveau ou d'important. Les enfants du baby-boom s'apprêtant à prendre leur retraite, la protection des pensions n'a jamais été aussi importante. Au cours de la dernière législature, nous avons obtenu la protection des salaires des travailleurs. Pendant la présente législature, nous lutterons pour assurer aux travailleurs la sécurité de leurs pensions à laquelle ils ont droit.
Les néo-démocrates poursuivront leur lutte pour protéger les droits fondamentaux des travailleurs et pour mieux aider les nouveaux Canadiens et leurs familles, afin qu'ils puissent être productifs et prendre dans la société la place pour laquelle ils ont émigré au Canada.
Le NPD accorde la priorité aux parents qui travaillent, à Hamilton comme dans l'ensemble du pays. Nous voulons parler de ce qui reste dans le portefeuille et aller au-delà de l'approche simpliste de la baisse de la TPS. Nous voulons parler de la reddition des comptes et de la fin de la corruption à l'extérieur du gouvernement. Nous voulons parler des mesures qui garantiront aux Canadiens les médicaments d'ordonnance dont ils ont besoin, des soins dentaires, des soins de santé et des soins de la vue nécessaires, ainsi que de l'accès à de meilleurs programmes d'assurance-emploi.
Dans le discours du Trône, le gouvernement conservateur n'a parlé que d'innovation dans le domaine des soins de santé. Il a passé sous silence la nécessité d'investir dans les innovations au lieu de dilapider notre argent par les réductions de la TPS ou de l'impôt des sociétés.
Nous manquons à notre devoir envers nos parents et nos grands-parents, qui ont bâti notre pays, car un trop grand nombre d'entre eux ne peuvent pas obtenir les soins de base dont ils ont besoin. C'est pourquoi je suis si heureux de faire front commun avec les députés de mon caucus, au cours de la présente législature, pour obtenir que soient mis en oeuvre les principes de la Charte des citoyens aînés du NPD.
Nous procurerons aux parents qui travaillent les outils dont ils ont besoin pour aider leurs parents et grands-parents, afin que les aînés aient accès à des soins de longue durée de qualité, que les aînés et les personnes handicapées reçoivent les soins à domicile dont ils ont besoin et qu'aucun aîné ne soit forcé de choisir entre les médicaments dont il a besoin et l'épicerie. Les aînés ont suffisamment attendu. Les parents qui travaillent ont suffisamment attendu.
Le discours du Trône a promis d'appuyer davantage les valeurs fondamentales canadiennes que sont la liberté, la démocratie, la primauté du droit et le respect des droits de la personne dans tous les pays. Le premier ministre compte sur un rôle accru de la diplomatie, une force militaire plus puissante et un recours plus efficace à l'aide étrangère pour mettre le tout en oeuvre.
Le NPD se faisant le défenseur des droits de la personne tant au pays qu'à l'étranger, j'ai l'intention de veiller à ce que M. Harper et le gouvernement respectent ces promesses faites la semaine dernière. La promotion des droits de la personne au pays et à l'étranger constitue une caractéristique importante de notre identité canadienne.
Les valeurs canadiennes doivent transparaître dans nos actes à l'étranger, et nous devons continuer de protéger les droits de la personne chez nous. Mes collègues du NPD et moi continuerons de lutter sans relâche pour que les politiques étrangères du Canada reflètent ces valeurs.
Avant mon élection, je participais à la Strengthening Hamilton Community Initiative, qui a été créée après les attentats du 11 septembre pour réagir à une hausse des crimes haineux à caractère raciste dans notre collectivité. Cette initiative avait pour objectif de réunir des représentants des autorités et de la communauté afin de trouver ensemble des moyens de lutter contre les préjugés et l'exclusion dans notre société.
Nous avons besoin d'appui et de mesures de tous les ordres de gouvernement pour bâtir des collectivités inclusives et favorisant la diversité. J'espère que le gouvernement adoptera davantage de mesures en ce sens pour promouvoir la diversité. Les Canadiens nous ont tous envoyés au Parlement pour travailler. Le peuple nous a dit qu'il voulait du changement et qu'il voulait que le NPD assure l'équilibre dans ce changement pour qu'il n'y ait pas de recul là où nous avons fait des progrès.
Je me réjouis de la chance que j'ai de représenter les gens de Hamilton-Est-Stoney Creek et des défis que cela sous-entend.
:
Monsieur le Président, c'est vraiment un honneur pour moi que d'être ici. Comme enseignant, lorsque j'étudiais le gouvernement avec mes élèves, j'insistais sur le fait que la politique est une profession honorable. Nous sommes tous ici parce que nous voulons servir notre pays. Dans mon cas, je suis entré en politique parce que je me préoccupe de l'avenir de mon pays.
Mes parents sont arrivés au Canada en tant que réfugiés politiques; ils ont fui les horreurs de la révolution et de la guerre civile russes. Ils étaient très reconnaissants que le Canada leur donne un foyer où ils pouvaient élever leur famille en paix.
Mon père a passé 38 ans à travailler dans une scierie. Jeune, lorsque j'étais aux études, je pouvais travailler là, où je gagnais un salaire conventionnel de 1,92 $ l'heure à l'époque.
Grâce à cet emploi syndiqué et à des frais de scolarité relativement bas, j'ai pu obtenir un diplôme universitaire presque sans m'endetter. Ce n'est plus possible. Il est difficile pour les étudiants d'obtenir des emplois bien payés parce que notre industrie subit les effets négatifs de l'ALENA et des pressions idéologiques pour donner nos emplois en sous-traitance.
Beaucoup d'étudiants travaillent dans la restauration rapide à essayer de joindre les deux bouts, mais ils sont confrontés à des frais de scolarité qui ne cessent d'augmenter. Il n'est pas rare que des diplômés sortent de l'université avec une dette de 20 000 $ à 60 000 $.
[Français]
Notre gouvernement veut réduire la TPS alors qu'il n'y a pas assez d'argent, semble-t-il, pour l'éducation postsecondaire. Il me semble que ce serait plus juste pour les familles ordinaires si l'éducation était plus abordable.
[Traduction]
C'est un honneur et un privilège de représenter les citoyens de Colombie-Britannique-Southern Interior. Je ferai tout ce que je peux pour défendre leurs intérêts, tout comme notre ancien député et son personnel. Je le remercie de son bon travail et lui souhaite bonne chance à sa retraite, où il aura désormais tout le temps voulu pour jouer au golf et préparer des menus gourmets à sa femme, Ann.
Les quelques dernières années ont probablement été les plus enrichissantes de ma vie. L'énergie et le temps investis par tous les bénévoles, en plus de leurs contributions financières individuelles, qui ne cessaient d'affluer, étaient vraiment impressionnants.
Je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que quatre de ces personnes extraordinaires, Ann Harvey, Laurel Walton, Gina Petrakos et Jayme Hadikin, ont accepté de devenir mes adjointes. Elles se joignent à Jennifer Ratz, une formidable habituée de la Colline, pour former une équipe qui n'aura pas son pareil à mes yeux.
En plus de notre bureau à Castlegar, j'ai le plaisir d'annoncer qu'à partir du 1er juin, j'aurai des bureaux à temps partiel à Oliver ainsi qu'à Princeton pour mieux servir la partie ouest de ma circonscription.
Il m'est difficile de nommer toutes les personnes dévouées et engagées qui ont travaillé à mes côtés au cours des dernières années, mais je dois remercier spécialement mon épouse. Malgré le fait qu'elle m'a dit « je pense que tu es fou » lorsque je lui ai dit que j'envisageais de briguer les suffrages, elle est toujours là, avec moi, à Ottawa.
Les trois autres personnes qui m'ont encouragé dès le début sont notre ancien député provincial, Ed Conroy, sa femme, Katrina Conroy, qui est maintenait notre députée, et Lily Popoff, notre présidente de circonscription de l'époque.
Avant de passer aux enjeux qui préoccupent notre circonscription, j'aimerais rendre hommage à quelques vieux de la vieille, qui non seulement m'ont appuyé pendant la campagne, mais qui ont passé toute leur vie, ou la plus grande partie, à lutter pour la justice sociale. Je pense à mon vieil ami Albin Carlson, d'Oliver, un social démocrate de longue date qui vient de la Suède et qui aura 100 ans cette année; à Marshall et Isabella Johnson, de Princeton, qui célébreront leur 70e anniversaire de mariage cette année; à Agnes et Hugh Herbison, d'Argenta, qui viennent de la collectivité quaker et qui se battent depuis longtemps pour la paix et la justice; et enfin, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans Harold et Phyllis Funk lorsque nous avons ratissé Grand Forks avec nos feuillets en septembre dernier.
Divers groupes ethniques élisent domicile dans notre circonscription. J'ai d'ailleurs eu le plaisir, au jour de l'An, d'être présent au temple sikh d'Oliver, tout comme j'ai eu le plaisir de rencontrer certains membres de la collectivité portugaise d'Osoyoos avant la dernière campagne. J'ai également eu le privilège de participer à quelques soupers à la Columbo Lodge, à Trail, l'un des points de rencontre de la collectivité italienne.
L'une des principales raisons qui nous ont poussés, ma femme et moi, à emménager à Castlegar il y a douze ans et demi, c'est la présence russe dans la région. Il est possible de se rendre au centre-ville de Castlegar ou de Grand Forks et d'entendre parler russe dans les restaurants ou dans la rue.
[Français]
Les doukhobors sont venus au Canada au tournant du XXe siècle, à cause de la persécution religieuse en Russie. C'est un groupe pacifiste qui lutte, depuis ses origines, pour la paix et la justice.
[Traduction]
Au fil des ans, ils ont eux aussi montré qu'ils aimaient le travail et la vie paisible. Ils ont construit des voies ferrées, des fermes, des minoteries, des scieries et des confitureries.
Chanter dans une chorale est un autre de leurs traits caractéristiques. Leurs magnifiques choeurs a cappella se sont produits aux Nations Unies et en Europe. Je vous invite tous à venir à Castlegar pendant le long week-end de mai pour assister au Festival de la jeunesse doukhobor afin d'avoir un aperçu de cette culture et surtout de goûter à leur délicieuse cuisine.
Deux membres de cette collectivité ont aidé à construire des ponts entre la culture canadienne et la culture russe en entreprenant des projets dans ce pays. Mike Kanigan a aidé les gens de Rostov-sur-le-Don à créer une entreprise de fabrication de portes et de fenêtres, tandis qu'Alex Jmaeff a vécu plusieurs années à Yasnaya Polyana pour lancer un projet de boulangerie et de restaurants.
[Français]
Dans la région de Kootenay Boundary, bien des gens — y compris les membres de la communauté doukhobore — se consacrent à la quête de la paix et de la justice. Ils souhaitent que le Canada travaille auprès des Nations Unies afin de promouvoir la paix partout dans le monde, et ils s'inquiètent du rôle que semble se donner notre pays ces jours-ci, surtout de notre engagement militaire.
[Traduction]
Je souhaiterais remercier mes amis, les membres de la Kootenay Regional United Nations Association et les autres, de leurs efforts inlassables pour instaurer la paix dans le monde. Comme de nombreuses autres personnes de notre circonscription, ils se réjouissent du débat sur l'Afghanistan qui aura lieu ce soir.
Je voudrais maintenant souligner le travail du soldat Will Salikin de Grand Forks au service de notre pays. Au nom de tous les Canadiens, je souhaite un prompt rétablissement à ce militaire qui a subi des blessures en Afghanistan.
Mireille Evans, une jeune femme de Castlegar, se prépare à accomplir une mission dangereuse en Colombie à titre de bénévole au sein de l'organisme Fellowship of Reconciliation. Elle travaillera à San Jose de Apartado et cherchera par sa présence à décourager l'enlèvement et l'élimination de membres de cette collectivité par des groupes paramilitaires illégaux. Je me soucie de son bien-être et je souligne son courage.
Dans le discours du Trône, il est question de réduire le temps d'attente dans nos hôpitaux. Affecter des fonds fédéraux aux soins de longue durée pour les personnes âgées constitue l'un des moyens de garantir que les patients recevront des soins en temps opportun. On pourrait ainsi augmenter le nombre de lits pour les soins actifs dans nos hôpitaux, ce qui réduirait le temps d'attente pour les chirurgies.
Mes collègues peuvent se rendre compte qu'il existe de nombreuses solutions de rechange concrètes et positives à la réduction de 1 p. 100 de la TPS.
Nos communautés rurales connaissent des difficultés. Nous avons entendu depuis une semaine ce que les agriculteurs nous disent. À moins d'une aide immédiate et d'une politique agricole à long terme, la ferme familiale, ainsi que les milliers de villages et de communautés dans les régions rurales du Canada, seront choses du passé. Dans ma circonscription, Colombie-Britannique-Southern Interior, notre secteur bovin a besoin de flexibilité pour pouvoir accéder aux installations d'abattage locales accréditées. C'est une honte que nous permettions à l'État de Washington de vendre ses pommes à bas prix en Colombie-Britannique, alors que nos producteurs primaires de la vallée d'Okanagan ont du mal à survivre.
J'espère qu'il y aura bientôt une fin au conflit du bois d'oeuvre. J'incite vivement notre gouvernement à exiger le remboursement immédiat des 5 milliards de dollars et plus qui ont littéralement été volés à nos collectivités. J'incite le premier ministre à rappeler au président américain que ce n'est pas une façon de traiter ses amis.
Je suis encouragé de voir qu'il y aura un examen de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. La circonscription de Colombie-Britannique-Southern Interior est un endroit très pur. Il est important de préserver nos régions sauvages et les espèces qui les habitent, comme le caribou de montagne.
Enfin, la survie de notre mode de vie rural dépend en partie d'un programme fédéral d'infrastructure qui soit juste et équitable. Nos communautés ont besoin d'une aide continue et de plus de flexibilité dans les décisions sur leurs priorités locales. Le lien commun qui unit les citoyens de Manning Park à Kaslo, Salmo et New Denver est le désir de vivre dans des communautés rurales durables et prospères.
J'incite vivement les membres de tous les partis politiques à s'unir pour réellement représenter les intérêts du Canada rural.
:
Monsieur le Président, je vous félicite de votre nouvelle fonction.
[Traduction]
Je tiens à remercier le député pour son allocution et je lui souhaite la bienvenue à la Chambre des communes, et aussi à son collègue qui a parlé plus tôt et qui, comme moi, vient des Maritimes. Il est bon d'avoir un groupe de gens des Maritimes ici, même s'il nous a fallu venir jusqu'à Ottawa pour obtenir ce que nous considérons comme un emploi valable mais que d'autres jugent un peu plus douteux.
Le député a parlé de la question des services de garde d'enfants, que nous appuyons certainement et que nous avons préconisés lors de la dernière législature, avec le financement qui a été négocié avec les provinces. Nous avons produit une entente pour l'élaboration d'un programme de la petite enfance, et pour aider les familles à revenu faible et moyen avec des crédits et des réductions d'impôt et l'augmentation de l'exemption d'impôt, au sujet desquels les conservateurs ont adopté une perspective tout à fait différente. Leur démarche, en fait, aide les gens aux revenus plus élevés, ceux qui peuvent se permettre d'avoir un seul membre de la famille qui travaille en dehors du foyer tandis que l'autre travaille à la maison. Dans cette situation, seul le plus faible revenu est imposé. Si les deux membres de la famille travaillent pour 30 000 $ ou 40 000 $, ils sont pleinement imposés et il y a très peu de revenu.
Il en est de même de la TPS et des familles à faible revenu. La plupart des dépenses des familles à faible revenu ne sont pas pour des biens taxables, mais si quelqu'un gagne 100 000 $ ou plus, la réduction de la TPS représente un rabais important. Il est compréhensible que les conservateurs réduisent la TPS parce que, après tout, c'est leur parti qui l'a créée. Ni notre parti ni le leur ne s'opposerait à ce type d'approche économique.
Peut-être le député pourrait-il expliquer pourquoi son chef a, de fait, appuyé les conservateurs lors des dernières élections, en connaissant pertinemment la nature de leur programme et en sachant que c'était ce qu'ils comptaient promouvoir? Le Parti conservateur a été direct en disant qu'il y aurait un transfert financier aux familles ayant des enfants de moins de six ans, indépendamment du fait qu'il coûte cher également de s'occuper d'enfants de plus de six ans et d'assurer leur éducation et leur subsistance.
Les conservateurs ont aussi été directs en disant qu'ils réduiraient légèrement la TPS, mais qu'en même temps, ce serait compensé par une réduction des exemptions fiscales et une augmentation de l'impôt sur le revenu des familles à revenu faible et modeste. Est-ce que le député pourrait expliquer pourquoi son chef a ainsi, de fait, appuyé ce type de gouvernement?
:
Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir le privilège d'intervenir dans le débat sur le discours du Trône.
Je voudrais vous informer, au début de mon intervention de 10 minutes, que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue d'Edmonton—Sherwood Park.
Je souhaiterais d'entrée de jeu remercier les électeurs de Battlefords—Lloydminster qui m'ont réélu afin de poursuivre les travaux et les débats que nous avons entrepris pendant mes neuf années comme député et mes deux ou trois années à titre de coordonnateur de circonscription pour le compte d'Elwin Hermanson, qui a pris ultérieurement la direction du Saskatchewan Party et qui, naturellement, a accompli et continuera d'accomplir de grandes choses.
Je suis ravi d'aborder le discours du Trône, qui porte sur la vision et la reddition des comptes et que nous soumettons à la Chambre. Ce document table sur tout ce que nous avons préconisé au cours de la campagne, nos cinq priorités absolues. Les libéraux et certains membres des médias ont laissé entendre qu'il y avait des intentions cachées, mais je peux vous assurer du contraire. Tout ce que nous avons promis pendant la campagne électorale est souligné dans le discours du Trône, dans ce document d'une vision bien arrêtée —il n'y a pas de meilleure expression pour le décrire.
Les députés d'en face parlent beaucoup de la façon dont nous tablons sur la grande stabilité économique que les libéraux ont instaurée pendant leurs 13 années au pouvoir. Un peu plus tôt, la députée de Don Valley-Est a évoqué entre autres cette faste période économique, mais il reste que l'agriculture n'a pas profité de cette prospérité. Je dirais plutôt que les producteurs primaires, c'est-à-dire les cultivateurs et les éleveurs, sont dans un état plus précaire qu'il y a 13 ans.
Pendant ces 13 années, il n'y a eu aucune orientation, ni aucune vision, ni aucun programme pour s'attaquer à ce problème. Au cours de mes neuf années comme député, les groupes se sont succédé pour nous faire comprendre que ce programme ne correspond pas à leurs besoins et ne donne pas les résultats qu'ils espéraient, se montrant vraiment réticents au fait que le gouvernement fédéral est aux leviers de commande dans beaucoup de dossiers agricoles. La formule de couverture du risque commercial est 60 p. 100 pour le fédéral et 40 p. 100 pour le provincial. On en a beaucoup discuté, ce qui est une bonne chose, à mon avis. Nous devons nous pencher sur cette question ainsi que sur la formule de péréquation, mais chaque chose en son temps.
Ayant commencé par l'agriculture, vous me permettrez de revenir aux cinq thèmes du discours du Trône. Pendant la campagne électorale, nous avons vivement dénoncé le manque de reddition de comptes, la non-possibilité d'effectuer des vérifications dans le cas des Premières nations, une possibilité que beaucoup préconisent, y compris les bandes des Premières nations elles-mêmes, qui sont en faveur des vérifications plus approfondies et plus diligentes. Avec ce plan, la vérificatrice générale disposerait d'un tel mandat. Ainsi, quelqu'un qui n'aurait pas d'intérêt personnel -- si je peux m'exprimer ainsi -- pourrait examiner les livres, déterminer ce qui fonctionne et ne fonctionne pas et proposer un plan d'action au ministère en lui disant de prendre les mesures qui s'imposent et d'apporter des changements. Je pense que c'est magnifique.
Je sais que, dans bon nombre des neuf réserves et dans la population autochtone des villes -- les Cris constituant 15 p. 100 de la population de la circonscription --, les citoyens ordinaires en sont ravis. Lorsque nous discutons avec les chefs, les conseils de bande et, naturellement, les dirigeants nationaux, ils nous disent que ce n'est pas ce qu'ils veulent. ils ne veulent pas être surveillés. C'est malheureux, car la possibilité des vérifications entraînera en fait davantage de stabilité. Si l'on souhaite une vision à long terme et des mesures constructives pour tisser de meilleures relations avec les gens représentés, il s'agit là d'un excellent outil dont on pourrait tirer profit. J'espère qu'on le fera.
L'accès à l'information permettra également d'exercer une plus grande influence sur la Société Radio-Canada et la Commission canadienne du blé. Il y a beaucoup de sociétés d'État indépendantes qui ne rendent aucun compte aux contribuables et l'on demande parfois à ceux-ci de financer la survie de ces sociétés. Naturellement, dans le cas de la Commission canadienne du blé, les producteurs qui la financent souhaiteraient avoir un meilleur accès et obtenir des rapports plus rapidement, etc. Encore une fois, il s'agit là d'un autre débat en soi.
En ce qui concerne les réductions d'impôt, nous avons abondamment consulté avant d'élaborer notre programme, et je sais, Monsieur le Président, que vous avez pris part à ce processus. Tous se rendent compte apparemment que chacun serait visé par la réduction de la TPS. Chez les libéraux et les néo-démocrates, beaucoup de dénigreurs prétendent que cela ne favorise que les riches. Je voudrais préciser aux députés que, quel que soit leur revenu, tous paient la TPS dans ma circonscription. C'est une taxe déguisée. Nous la payons sur l'essence, le loyer ou le montant de l'achat d'une maison. Nous la payons sur l'électricité, le téléphone et le chauffage. Elle est incluse. Baisser la TPS d'un point bénéficiera à tous un chacun, les propriétaires ou les locataires, les personnes âgées ou les nantis. Essentiellement, cette baisse profitera à tous.
Les libéraux disent que leurs baisses d’impôt étaient plus importantes que les nôtres. J’ai essayé de faire le calcul, mais je n’arrive pas à établir si ces baisses ont bel et bien été adoptées. Elles faisaient partie de l’énoncé économique de l’automne dernier qui a précédé les élections. Les libéraux ont lancé toutes sortes de chiffres dont 750 millions de dollars pour les agriculteurs, et nous avons tenu leur engagement. Nous avons fait tout cela. Nous avons veillé à ce que les producteurs obtiennent cet argent rapidement. Ils en avaient besoin ce printemps.
Pour ce qui est de toutes les baisses d’impôt dont parlent les libéraux et qui faisaient partie de leur programme, je n’arrive pas à voir où elles sont allées. Notre réduction de la TPS sera sans doute plus bénéfique pour les gens qu’une promesse qui est restée sans suite.
Nous travaillons aussi beaucoup du côté de la justice pénale. C’est un des enjeux qui m’ont amené à venir ici il y a dix ans et à faire de la politique à beaucoup plus grande échelle qu’en me contentant de distribuer des dépliants et d’installer des pancartes. C’est le registre des armes à feu qui m’a conduit ici.
Nous avons travaillé assidûment. Nous n’avons jamais renoncé à l’idée de nous débarrasser du registre des armes d’épaule. Ce registre n’a absolument aucune utilité pour le système de justice pénale. Il a seulement servi à soustraire plus de 2 milliards de dollars à la police, aux tribunaux et au véritable système de justice pénale pour financer un système qui est contre les chasseurs de canards et les agriculteurs. Il n’a absolument aucune utilité. Nous travaillons assidûment pour démanteler cet affreux programme que les libéraux ont mis en place. Le registre des armes d’épaule a été isolé et enrobé d’environ 132 décrets. Nous allons le démanteler. Cela prendra du temps, mais nous y réussirons.
En ce qui concerne la garde des enfants, il y a eu beaucoup de discussions en cette Chambre quant à savoir si ces 1 200 $ par année étaient suffisants. C’est beaucoup plus que ce qui a jamais été offert par les libéraux ou les gouvernements provinciaux néo-démocrates. Ils ne nous ont rien donné: pas un sou et pas de places de garderie. Ces 1 200 $ représentent 100 $ par mois par enfant de moins de six ans, ce qui permet aux parents de décider s’ils veulent recourir au système institutionnalisé ou à la tante Fannie. Ils auront de l’argent qui leur permettra de faire ce choix.
Nous pensons que c’est la bonne chose à faire. C’est une simple question de bon sens. Les gens nous ont élus pour cette raison. Ils ont voté pour le changement. Ils ont vu ce changement dans notre programme électoral. Les gens ont dit que les libéraux en parlaient depuis 13 ans. Juste avant les élections, le NPD n’a cessé de répéter que les libéraux n’avaient rien fait sur ce plan-là et ils avaient d’ailleurs parfaitement raison. Les libéraux n’ont rien fait.
Ce que les libéraux proposaient se basait sur le modèle québécois. Ils ont conclu des ententes pour une année sur cinq. Nous allons honorer cet engagement d’une année. Les engagements quinquennaux dont les libéraux ont parlé coûteraient environ 10 milliards de dollars par année. Faisons le calcul. Ils ont promis 5 milliards de dollars sur cinq ans. Ce montant ne permettrait pas de créer le nombre de places nécessaires. Notre programme va créer 125 000 places sur cinq ans, en plus des 100 $ par mois et par enfant dont bénéficiera le parent ayant le revenu le plus bas. Les gens vont pouvoir se servir de cet argent et c’est pour cette raison qu’ils ont voté pour nous.
Tout le débat entourant les soins de santé, ce ne sont pas les personnes qui en ont besoin qui le mènent. Ce qui sous-tend les soins de santé, au Canada, c'est la politique et l'administration, pas les soins proprement dits. On n'arrive pas à se faire soigner sans d'abord consulter trois ou quatre spécialistes; il faut aller d'un à l'autre et faire un tas de démarches. En milieu rural, ce problème est exacerbé par les longues distances à parcourir. Dans ma circonscription, on peut obtenir un rendez-vous chez le médecin de la localité, si l'on est chanceux, c'est-à-dire s'il en reste un. Celui-ci envoie ensuite les patients dans un plus grand centre et, de là, les patients doivent se rendre à Saskatoon, Regina ou même Edmonton, à l'extérieur de la province. Voilà ce qu'on doit faire pour subir n'importe quel type d'IRM, de tomodensitogramme ou d'autres examens du genre. Et les déplacements sont aux frais des patients. C'est épouvantable d'avoir à parcourir de telles distances et d'avoir à assumer les frais d'hôtel, entre autres, sans obtenir les résultats espérés pour autant.
Nous souhaitons travailler en collaboration avec les intervenants et avec les partis à la Chambre afin d'améliorer la qualité de vie de nos concitoyens partout au Canada dans une foule de domaines. Les cinq domaines que nous mettons en relief dans les discours du Trône servent simplement à montrer aux Canadiens que nous donnons suite aux promesses que nous avons faites pendant la campagne électorale.
Au début de mon intervention, j'ai parlé de l'agriculture. C'est le dossier le plus important dans la circonscription. Je suis ici pour signaler à la Chambre que nous allons continuer ce combat. Nous allons travailler en collaboration avec les agriculteurs pour en arriver à des situations qui ont du bon sens, qui leur sont compréhensibles et qui tiennent compte de leurs besoins.
:
Monsieur le Président, je voudrais commencer mon premier discours de cette législature en remerciant les merveilleux habitants d'Edmonton—Sherwood Park de m'avoir élu une fois de plus pour les représenter dans cette enceinte. C'est vraiment un honneur. Je me sens particulièrement privilégié, mais il m'incombe également de bien les représenter.
J'ai eu l'occasion au cours de la dernière fin de semaine de participer à la foire commerciale de Sherwood Park. J'ignore si d'autres députés prennent des initiatives de ce genre, mais c'était la 15e année que j'avais un kiosque à cette foire.
Vendredi, j'étais là, mais j'ai été interrompu, car j'ai dû aller assister aux funérailles d'un ami. J'étais présent au kiosque pendant environ six heures et samedi, j'y ai passé près de 11 heures. J'avais mal aux genoux à la fin de la journée, mais j'ai retiré une grande satisfaction de mon travail là-bas, car j'ai pu rencontrer des centaines de personnes. J'ai à peine eu la chance de m'asseoir. Les gens m'ont dit à quel point ils étaient heureux que les conservateurs forment le gouvernement. Ils m'ont dit surtout qu'ils se réjouissaient du fait qu'enfin, on allait mettre un terme à la gabegie des libéraux. C'était un thème constant.
Un certain nombre de personnes m'ont interrogé sur le registre des armes à feu et m'ont demandé dans combien de temps nous allions l'éliminer. Je leur ai dit que nous formions un gouvernement minoritaire et qu'en ce qui concerne les mesures exigeant une approbation législative, nous nous attendions à ce que les autres partis finissent par reprendre leurs esprits et par appuyer des mesures concrètes pour s'attaquer à la criminalité au lieu que le gouvernement gaspille son temps à s'en prendre aux chasseurs de canards, comme l'a déclaré notre chef, le premier ministre. Ces chasseurs ne commettent pas des actes criminels. Ce sont les criminels les coupables et ce sont eux qui ont accès à des armes qu'ils n'enregistreront pas.
La question essentielle pour les gens était la corruption qui a été rendue publique par la vérificatrice générale du Canada, qui est indépendante, et le juge Gomery, lui aussi indépendant. Les gens s'offusquaient de voir que sous le gouvernement précédent, certains avait littéralement volé de l'argent aux contribuables canadiens.
Ce sont donc les problèmes qu'ils voyaient. À la fin de ces deux jours difficiles passés à rester debout, je me suis senti extrêmement heureux, car j'ai écouté mes électeurs et ils m'ont pratiquement tous dit qu'ils se réjouissaient vivement du fait que nous formions maintenant le gouvernement et qu'ils nous appuyaient fermement.
Bien entendu, cela s'accompagne d'une responsabilité accrue, et je crois que mes collègues et moi nous en acquittons avec honneur. Nous voulons défendre les intérêts de nos électeurs, de nos provinces et de notre pays.
Je suis très heureux du fait que le discours du Trône aborde les principaux enjeux. Au lieu de faire 85 promesses et d'espérer en tenir une ou deux, nous axons nos efforts sur cinq priorités. On les a citées à plusieurs reprises déjà, et je ne les énumérerai donc pas de nouveau. Je dirai simplement que ce sont des enjeux qui tiennent à coeur aux Canadiens. C'est ce que les Canadiens veulent. Nous sommes déterminés à faire tout en notre pouvoir pour que le Parlement les adopte et leur donne force de loi.
Pendant mon court temps de parole aujourd'hui, j'aimerais aborder tout d'abord le sujet des familles et des services de garde. Au cours des années, j'ai toujours été un grand défenseur des familles. Les députés qui étaient ici au cours des législatures précédentes et qui ont écouté mes discours savent que je me suis exprimé résolument chaque fois qu'il était question des familles.
En fait, je suis absolument convaincu que la viabilité, la force, l'essence même de notre pays repose, non pas sur tous les autres facteurs qui sont parfois mentionnés, mais bien sur des familles fortes et dynamiques. Mes expériences de jeunesse — c'était il y a bien longtemps — et de parent m'ont fait prendre conscience de l'importance de la solidité des liens familiaux.
Je me souviens d'avoir lu il n'y a pas si longtemps que la meilleure chose qu'un père puisse faire pour avoir la meilleure influence possible sur ses enfants, c'est d'aimer leur mère. Je me suis dit que cela était important, car cela nous ramène à l'unité de base de la famille, au mariage d'un homme et d'une femme et aux enfants, et aux soins donnés aux enfants.
Je suis fier que, dans notre discours du Trône et dans notre programme électoral, nous ayons veillé à introduire des mesures qui renforcent la famille. Je ne sais trop combien d'anecdotes personnelles je devrais raconter, je crois que je me limiterai à deux ou trois.
Quand mes enfants sont nés, mon épouse et moi avons décidé qu'elle resterait à la maison. En tant que professeur de mathématiques au Northern Alberta Institute of Technology, je touchais une rémunération supérieure à la moyenne. À cause des taxes élevées et de toutes les dépenses, nous avions de la difficulté à joindre les deux bouts. J'ai donc commencé à donner des cours du soir. En plus du revenu supplémentaire que me procuraient ces cours, j'aimais le contact avec ces étudiants adultes qui souhaitaient progresser au plan professionnel.
Je gagnais ainsi un peu plus d'argent. Cela fait déjà plusieurs années. Je me souviens que je disais que les mardis soirs je travaillais pour Trudeau et les jeudis soirs, pour ma famille, car même à l'époque environ la moitié de notre revenu s'envolait en impôts. Il est important que les familles disposent d'un régime fiscal qui leur permette de répondre à leurs besoins.
J'ai été, dans une grande mesure, un père absent. Je travaillais deux soirs par semaine et je faisais du bénévolat en plus. Quand je rentrais, les enfants étaient généralement couchés. Je suis très reconnaissant envers mon épouse qui a fait le gros du travail pour élever nos enfants. Je suis très content qu'elle ait été là pour eux. Elle était là le matin pour les envoyer à l'école. Elle était là pour eux avant même qu'ils n'aillent à l'école. Elle était là quand ils revenaient de l'école. Je crois que sa présence constante a contribué à former le caractère de mes enfants.
Puis je pense à nos propres enfants. Notre fille, Beverley, a deux enfants, Dallas et Kayla. Elle a, elle aussi, été mère à plein temps. Son mari est agriculteur. Certains jours, l'éducation des enfants se faisait dans le camion pendant qu'ils attendaient le retour de la moissonneuse-batteuse et son chargement de céréales. Ils ont passé beaucoup de temps ensemble et ont tissé des liens forts. Les parents ont eu la chance de transmettre leurs valeurs à leurs enfants et de leur forger le caractère.
Notre fils, Brent, et son épouse, Susie, ont trois enfants: nos merveilleux petits-enfants, Noah, Hannah et Micah. Ils sont tellement beaux! Nous les aimons tous les cinq très fort. C'est pourquoi je mentionne leurs noms. Je suis très heureux que Susie ait pu se consacrer à son rôle de mère à plein temps, malgré tous les sacrifices. Il faut reconnaître que les familles qui optent pour ce mode de vie font un énorme sacrifice financier. Elles renoncent à un salaire, mais cela en vaut vraiment la peine. J'aimerais que les Canadiens soient plus nombreux à pouvoir faire la même chose.
Je comprends que, pour certaines familles, cela n'est tout simplement pas possible. Les besoins financiers sont trop grands. Trop souvent, il s'agit de parents qui doivent assumer seuls la responsabilité d'élever leurs enfants, et qui n'ont pas d'autre choix que de les faire garder. Je suis toutefois absolument convaincu que c'est aux parents de choisir le type de service auquel ils auront recours.
Quand nos enfants sont devenus adultes, mon épouse s'est mise à garder les enfants de nos voisins à plein temps. Elle n'était ni accréditée ni subventionnée par le gouvernement, mais je peux vous assurer que les enfants Schaufele ont reçu les meilleurs soins qui soient en l'absence de leur mère. Nous en sommes venus à aimer ces enfants comme si c'était les nôtres. D'ailleurs, nous disons souvent que nous sommes devenus leurs grands-parents adoptifs, même s'ils ont déjà des grands-parents.
Notre programme sur les services de garde est tout simplement le meilleur, et je l'appuie. Je demande à tous les députés de la Chambre d'appuyer les mesures que nous proposons dans le but de renforcer les familles et les services de garde.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de St. Paul's.
Je voudrais tout d'abord remercier les électeurs de Kings—Hants de me donner le privilège, pour la quatrième fois, de les représenter. C'est un honneur.
[Français]
J'ai été élu pour la première fois en 1997. Pendant toutes ces années, ce fut un grand plaisir pour moi de représenter mes électeurs de Kings—Hants.
[Traduction]
Comme je viens de la circonscription de Kings—Hants, qui est d'ailleurs l'une des plus belles de ce magnifique pays, je me préoccupe des questions environnementales. Je vis à Cheverie, une petite localité située au bord du bassin des Mines, là où il y a les plus fortes marées du monde. Pour les habitants des côtes de la baie de Fundy ou du bassin des Mines en Nouvelle-Écosse, les changements climatiques n'ont rien d'ésotérique.
La population de Kings—Hants et celle du Canada ont raison de s'inquiéter au sujet de l'environnement. Comment les Canadiens doivent-ils réagir au discours du Trône le moins ambitieux de toute l'histoire du pays sur le plan de l'environnement?
Nous sommes à une époque où les Canadiens s'entendent pour dire qu'il faut agir dans le dossier de l'environnement. Or, le gouvernement garde le silence et il manque d'ambition et de vision pour bâtir un Canada propre et vert. La ministre fédérale de l'Environnement assume actuellement la présidence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques; toutefois, le gouvernement n'a pas l'intention de respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La reddition de comptes et la transparence sont censées être les caractéristiques du mode de fonctionnement du gouvernement. Or, plus de 100 programmes fédéraux relatifs aux changements climatiques ont été éliminés dans le plus grand secret.
[Français]
La protection de l'environnement est toujours au coeur des priorités des Canadiens — habituellement parmi leurs trois premières priorités. Notre gouvernement a reçu les priorités des Canadiens et des Canadiennes en prenant action pour leur assurer un meilleur avenir. Depuis 1999, le gouvernement libéral a investi plus de 10 milliards de dollars pour traiter des priorités environnementales des Canadiens.
[Traduction]
Quels furent certains des premiers actes du nouveau gouvernement? Détruire nombre de ces mesures, retrancher des centaines de millions de dollars au financement des programmes concernant les changements climatiques. Compris dans cette amputation radicale a été le défi communautaire d'une tonne, un programme qui soutenait les efforts des collectivités en vue de déterminer quels sont les défis locaux en matière de changements climatiques et de s'y attaquer.
Il y a moins d'un mois, la ministre de l'Environnement a dit, durant une entrevue à la CBC, que le défi d'une tonne constituait « un parfait exemple du genre de choses que nous voulons faire ». Or, vendredi dernier, que le Sierra Club appelle maintenant « Vendredi noir », la ministre a mis fin au financement des groupes du pays qui s'étaient engagés à relever le défi d'une tonne. Il y a trois semaines, elle a dit que le défi d'une tonne était le genre d'idée en laquelle le gouvernement croyait, mais, la semaine dernière, elle a annulé le financement de ce programme. Il n'y a pas d'uniformité dans les efforts du gouvernement en matière d'environnement.
[Français]
Notre gouvernement a adopté des mesures stratégiques afin de remplir ses objectifs à court et à long termes. En équilibrant le besoin de protéger l'environnement et le besoin d'améliorer notre productivité, nous avons créé une vision en matière de développement durable. Nous avons consulté chaque palier de gouvernement, et notre stratégie pour le futur se reflète dans les programmes que nous avons développés.
[Traduction]
La Fédération canadienne des municipalités et les gouvernements provinciaux ont compté parmi nos partenaires importants. Nous avons travaillé avec les municipalités pour créer une infrastructure écologique dans tout le Canada à l'aide d'un fonds municipal écologique de 675 millions de dollars, un programme institué par le gouvernement libéral en 2000. Jusqu'à maintenant, plus de 450 projets ont été approuvés, représentant un investissement de 275 millions de dollars, et cela a permis de recueillir 1,8 milliard de dollars supplémentaires.
Les changements climatiques constituent un important défi. Ils requièrent la collaboration de tous les ordres de gouvernement avec le secteur privé. Le fait est que le gouvernement libéral a compris que les changements climatiques mondiaux auraient des effets marqués, non seulement sur l'environnement, mais encore sur la santé, la qualité de vie et la chance que nous avons au Canada de jouir d'un des environnements les plus purs et les beaux au monde. Les citoyens qui ont eu une influence déterminante au Canada et qui se sont engagés avec leur gouvernements pourraient avoir une influence plus grande encore. Le défi d'une tonne était important parce qu'il incitait les Canadiens d'un océan à l'autre à déployer des efforts pour réduire des émissions de gaz à effet de serre.
Notre gouvernement a fait preuve de leadership en rendant les opérations gouvernementales plus écologiques. En tant que ministre des Travaux publics, j'ai modifié la gestion du parc automobile fédéral afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Quarante pour-cent des véhicules de notre parc utilisent maintenant des carburants de remplacement. Non seulement cela nous permet de réduire directement les émissions de gaz à effet de serre, mais cela constitue également une mesure stratégique permettant de stimuler la demande de carburants de remplacement, l'infrastructure sous-jacente et les technologies vertes tel le biodiesel.
En adoptant un rôle de leadership, notre gouvernement ne faisait pas que réduire ses propres émissions. Il aidait également à accroître les options qui s'offraient aux Canadiens en vue d'adopter le principe du développement durable dans leur vie de tous les jours et dans leurs habitudes de consommation et de fournir une base solide en vue de la réduction des émissions dans tout le secteur des transports, établissant ainsi un marché pour les produits de ce genre.
Nos réalisations en matière d'écologisation ne s'arrêtent pas à la gestion du parc automobile. Elles portent également sur notre façon de gérer nos immeubles et d'utiliser notre pouvoir d'achat en vue de créer une demande permanente pour les marchés. Pour ce qui est de la gestion de nos immeubles, nous avons réduit les émissions de gaz à effet de serre de 24 p. 100, ce qui s'est traduit à l'époque par une économie de 16 millions de dollars pour les contribuables canadiens. Il ne s'agissait pas seulement d'une bonne politique économique permettant d'économiser des fonds publics, mais également d'une bonne politique environnementale. Il est important que les politiques environnementales soient intégrées aux politiques économiques.
[Français]
En ce qui concerne l'énergie, notre gouvernement a agrandi le marché potentiel de l'énergie renouvelable.
Nous avons proposé une norme minimale selon laquelle 5 p. 100 de l'énergie utilisée par le gouvernement fédéral doit provenir d'essence renouvelable.
[Traduction]
Nous avons pris des mesures, dans le budget de 2005 que le Sierra Club a qualifié du budget le plus vert de l'histoire du Canada, pour nous assurer que notre gouvernement serait plus écologique et qu'il jouerait un rôle de leadership à cet égard auprès du secteur privé et des autres niveaux du gouvernement du Canada.
[Français]
Je crois que l'on doit utiliser les politiques environnementales pour créer des occasions économiques.
Le Canada pourrait être le leader mondial dans le secteur des technologies environnementales comme l'énergie verte. Pour ce faire, le gouvernement doit investir dans la recherche et le développement. On doit mettre en place des crédits d'impôts très généreux pour les investissements dans ce domaine. Avec cette approche, il sera possible d'attirer le capital et le talent. Cela donnera à la jeunesse l'occasion de gagner sa vie tout en innovant.
Dans cette vision, le Canada jouera un rôle plus important pour rendre le monde plus vert.
[Traduction]
Notre rôle directeur, sur la scène internationale, est important. C'est une tradition, pour notre pays, de respecter les traités internationaux auxquels il a souscrit. Nous avons signé le Protocole de Kyoto et nous en appuyons les principes. En vérité, il s'agit non seulement d'une occasion de faire preuve de responsabilité environnementale ou de leadership à l'échelle multilatérale, mais aussi de réaliser des avantages d'ordre économique. Non seulement nous respectons les traités internationaux que nous avons signés, en l'occurence l'accord de Kyoto, et maintenons des politiques semblables à celles qu'a appliquées le gouvernement précédent, en l'occurrence celles qui pourraient nous aider à atteindre les objectifs fixés dans le cadre de cet accord, mais également nous créons des conditions économiques propices au développement au Canada d'un secteur qui est appelé à connaître la croissance la plus rapide au XXIe siècle. celui des technologies environnementales, particulièrement celles qui visent les énergies propres et renouvelables.
Notre pays a une occasion de progresser, d'adopter des technologies environnementales, d'exploiter les possibilités économiques qu'ouvrent les technologies environnementales et les énergies renouvelables, et de créer des opportunités économiques découlant de la politique environnementale.
Je suis d'avis que le gouvernement doit reconnaître la véritable dimension de la politique environnementale, c'est à dire non seulement qu'elle répond à une obligation impérative et qu'elle contribue à l'édification d'un Canada plus propre et plus écologique, mais aussi qu'elle offre l'occasion de créer des opportunités économiques grâce auxquelles les jeunes Canadiens pourront non seulement gagner leur vie au Canada, mais aussi exporter leur savoir-faire partout dans le monde.
Je propose: que la ministre de l'Environnement énonce clairement et sans équivoque ses priorités en matière de développement durable; que soit rétabli le financement de tous les programmes liés aux changements climatiques supprimé par le gouvernement, y compris le défi d'une tonne; que le gouvernement s'engage à mettre en place un processus décisionnel ouvert et transparent lorsque des programmes touchant le développement durable font l'objet d'un examen, au lieu de les supprimer en cachette; que la ministre de l'Environnement aille de l'avant en matière de changements climatiques annoncés dans le Projet vert d'avril 2005; que le gouvernement s'engage à maintenir et à accroître les capacités de recherche sur le développement durable, lesquelles permettent aux Canadiens, aux collectivités, ainsi qu'aux secteurs public et privé, de prendre des décisions éclairées; enfin que le gouvernement continue de financer la recherche-développement et, même, qu'il l'accroisse dans le domaine des technologies propres susceptibles de créer des opportunités économiques au Canada et de faire de notre pays un pays plus vert et plus écologique.
:
Monsieur le Président, à titre de porte-parole de mon parti en matière de développement social, je suis très heureuse de me lever aujourd'hui pour répondre au discours du Trône.
[Traduction]
Je veux d'abord remercier les habitants très engagés de St. Paul's de m'avoir réélue à la Chambre. Je les remercie en toute humilité. Les habitants de St. Paul's incarnent ce qu'il y a de mieux dans la démocratie au Canada, une démocratie qui, en dehors des périodes électorales, prône la responsabilisation entre les citoyens et leurs représentants élus.
[Français]
Comme médecin de famille, je comprends bien l'importance des déterminants sociaux de la santé. La bonne gestion des déterminants, telles la pauvreté, la violence, l'habitation, l'équité, la formation et particulièrement l'expérience de la petite enfance, est la vraie solution pour la durabilité du système de santé et un facteur primordial de notre économie.
Comme médecin, je suis aussi obsédée par l'importance de l'imputabilité des résultats pour tous les projets et les programmes du gouvernement.
[Traduction]
Aujourd'hui, la responsabilisation de la ministre des Ressources humaines et du Développement social et de tout le gouvernement a connu ses premiers ratés lorsque la ministre a admis au Toronto Star que les incitatifs fiscaux prévus pour l'éducation préscolaire et la garde d'enfants ne fonctionneraient pas. Cela n'a pas fonctionné en Ontario ou au Nouveau-Brunswick, et les organismes sans but lucratif n'ont permis de créer d'autres places de garderie dans aucune des collectivités.
Il est très clair que le gouvernement n'a aucun plan pour créer d'autres places de garderie. C'est dans ce dossier que nous verrons si le gouvernement est vraiment responsable. Nous verrons s'il obtiendra de vrais résultats. Nous avons besoin de politiques fondées sur des preuves, et non sur une idéologie. Le régime fiscal ne peut pas résoudre tous les problèmes. Le député de Kings—Hants et moi sommes reconnus pour citer fréquemment les propos de H. L. Menchken: « Pour chaque problème humain complexe, il existe une réponse courte et simple qui n'est pas la bonne... » Malheureusement, on ne résoudra pas le problème de la criminalité en embauchant davantage de policiers et le régime fiscal ne réglera pas tous les problèmes. Nous ne pouvons pas reculer dans le dossier de l'éducation préscolaire et de la garde d'enfants simplement à cause d'une idéologie.
En 1981, année de naissance de mon aîné, Jack, j'exerçais en médecine familiale depuis plus de cinq ans déjà. J'avais mis au monde des centaines de bébés, mais je n'avais personnellement aucune expérience de mère. Je manquais d'assurance et j'étais parfaitement consciente du peu que je savais. Mon époux et moi avons donc décidé de demander conseil à d'autres parents plus expérimentés, à des puéricultrices, à des professionnels de la santé publique ainsi qu’à nos propres parents qui, par chance, résidaient à proximité.
S'il est une chose dont je suis aujourd'hui reconnaissante, c'est que j'ai été entourée de gens et de ressources qui ont été en mesure de nous apporter un coup de main dans cette responsabilité monumentale qui était désormais la nôtre, celle de parents. J'avais de la chance et j'en étais consciente. Être parent est la tâche la plus difficile que nous ayons tous eu à accomplir.
Beaucoup de mes patientes se retrouvaient seules pour élever leurs enfants. Leurs parents habitaient loin, elles n'avaient pas forcément de conjoint, elles vivaient de l'aide sociale et espéraient un meilleur avenir pour leurs enfants: elles leur souhaitaient un meilleur voisinage et un jardin plutôt qu'un balcon. Elles auraient bien voulu retourner aux études ou se trouver un emploi, mais elles se heurtaient à des obstacles dont le plus important était l'impossibilité d'accéder à des services de garde de qualité qui soient abordables.
Sans exagérer, il ne s'est pas écoulé une seule semaine durant mes 20 années de pratique en médecine familiale sans que des mères ou des pères me fassent part de leur inquiétude au sujet de la garde de leurs enfants et de la difficulté de trouver quelqu'un pour s’en occuper ou une garderie abordable. Il y a maintenant des listes d'attente qui étayent mon propos et qui montrent que des milliers de familles sont contraintes d'attendre pour obtenir une place en garderie. Voilà pourquoi j'estime que le discours du Trône aurait dû confirmer les ententes sur les services de garde signées par les provinces et pourquoi j’exige du gouvernement conservateur qu’il respecte ces engagements. C'est qu'il faut un village entier pour élever un enfant!
Les détracteurs du programme mis sur pied par le gouvernement libéral sortant ont cherché à faire porter le débat autour de la question de savoir si les parents ne sont pas mieux placés que des professionnels rémunérés pour élever leurs enfants. C'est là une simplification excessive qui passe à côté de la question et qui dessert les Canadiens. Nous reconnaissons que le fait de rester à la maison est un choix qu'il convient d’honorer et de respecter.
Ce que le gouvernement ne comprend pas ou ne veut pas comprendre, c'est qu’absolument toutes les familles, qu'elles soient urbaines ou rurales, avec un seul revenu ou deux, mono ou bi-parentales, que les parents travaillent de jour ou de nuit, elles peuvent toutes tirer profit d'un accès facile à tout un éventail de services de qualité de garde et d'éducation préscolaire comme les cours prénataux, les haltes-garderies, les services de garde autorisés, les activités d'éducation préscolaire et la garde parascolaire. Tous ces services peuvent faciliter la vie des parents en leur permettant de faire des choix qui conviennent à leurs familles tout en donnant à leurs enfants le meilleur départ possible dans la vie.
On ne peut cependant choisir ce qui n'existe pas. Beaucoup trop peu de ces services sont disponibles pour répondre aux besoins de ceux qui voudraient s'en prévaloir et, quand ils existent, leur coût est souvent prohibitif. Le premier ministre Stephen Harper et son gouvernement offrent...
:
Monsieur le Président, le gouvernement offre 100 $ par mois alors qu'il peut en coûter jusqu'à 90 $ par jour pour une place en garderie à temps plein. Le fait que les parents aient quelques dollars de plus dans leurs poches n'aide en rien la création de nouvelles places en garderie. Ce n'est pas un choix, mais l'illusion d'un choix.
Par ailleurs, la décision d'annuler l'entente que les provinces ont négociée de bonne foi avec le gouvernement du Canada prive les Canadiens de l'exercice d'un choix. La mère célibataire qui ne pourra pas poursuivre des études l'automne prochain parce qu'on n'aura pas créé de nouvelles places en garderie ne pourra pas choisir.
Les listes d'attente sont de plus en plus longues. La personne qui veut devenir puéricultrice en Alberta ne s'inscrira pas à un cours d'éducation à la petite enfance si elle sait qu'il n'y aura pas d'emploi dans ce domaine lorsqu'elle aura décroché son diplôme. En Saskatchewan, l'infirmière qui décide de rester chez elle pour s'occuper de son enfant jusqu'à ce qu'il débute l'école sera privée d'un choix si on annule le programme proposé pour tous les enfants âgés de quatre ans dans cette province. Cette infirmière ne pourra pas réintégrer le marché du travail à l'automne.
Voilà les conséquences réelles, personnelles et immédiates, sur le plan tant économique que social, qu’aura sur les Canadiens l’annulation de l’accord sur l’éducation préscolaire et la garde des enfants. Cela représente des coûts sociaux et économiques permanents. Nous savons qu’à défaut d’investir dans nos enfants, nous devrons un jour faire face à des coûts élevés en matière de santé, d’éducation spécialisée et de services correctionnels. Quand on prive des parents de l’aide dont ils ont besoin, tout le monde est perdant. Nous perdons financièrement.
Chaque dollar de fonds publics investi dans la petite enfance finit par donner une économie de 2 $. Dans le cas des familles les plus vulnérables, l’économie est de 7 $ au chapitre des services correctionnels, de l’éducation spécialisée et de la santé mentale. Nous sommes perdants quand des enfants à risque se transforment en adultes dangereux pour eux-mêmes et pour la société.
Je ne suis pas seule à vouloir ce programme. La majorité des Canadiens le veulent. Les dix provinces ont fait leur choix, comme le prouvent les accords qu’elles ont signés. Les parents et les groupes d’intervention ont été clairs.
En janvier, près de 63 p. 100 des Canadiens ont voté pour un parti favorable à un système canadien d’éducation préscolaire et de garde des enfants. Ces parents savent qu’un tel programme donnera à leurs enfants la chance de se développer en ayant la tranquillité d’esprit nécessaire pour participer pleinement au marché du travail, s’ils le veulent.
[Français]
Les Canadiens sont presque universellement sensibilisés à l'importance des services de garde pour le développement de la petite enfance. Quatre-vingt-quatorze pour cent estiment que les années les plus déterminantes pour le développement du cerveau sont les six premières années. Quatre-vingt-neuf pour cent estiment que, peu importe les antécédents familiaux, des services de garde de mauvaise qualité nuisent au développement de l'enfant. Soixante-dix-neuf pour cent croient que les intervenantes bien qualifiées offrent un meilleur service.
Les services de garde ont franchi d'importants obstacles dans l'opinion du public. Les deux tiers des gens les perçoivent aujourd'hui comme un service qui favorise le développement des enfants. À l'inverse, ils ne sont que 17 p. 100 à les percevoir comme du « gardiennage ».
Les services de garde sont également perçus comme un service essentiel.
[Traduction]
Nous payons horriblement cher aujourd’hui pour les coupes, motivées par des considérations idéologiques, que Mike Harris a effectuées dans les centres d’aide aux devoirs et de counselling familial. Cela a engendré un problème avec les armes à feu et les bandes de voyous. En se joignant à une bande, les jeunes ont éprouvé pour la première fois un sentiment d’appartenance. La première fois qu’on leur a dit qu’ils étaient bons à quelque chose, c’était pour du vol à l’étalage.
J’ai parlé avec ces jeunes. Ils savent que s’il y avait eu des centres d’aide aux devoirs et de counselling familial, s’il y avait eu de telles interventions dans la collectivité, leur vie aurait pu être différente. À mon avis, le gouvernement doit s’en tenir aux faits et agir en conséquence. Liguer les parents contre les travailleurs en garderie, c’est tout à fait inacceptable.
J’invite la ministre, le premier ministre et tout le caucus à se rendre dans un centre d’éducation préscolaire afin de parler aux mamans et aux papas qui demandent plus de ressources du genre pour leur famille. Chaque jour, ils sont reconnaissants et demandent au gouvernement de faire ce qu’il faut et d’honorer les accords. Le gouvernement devra rendre compte des résultats, sur le plan économique et social, du nombre de places en garderie et de la capacité d'apprentissage des enfants au moment de l’entrée à l’école.
[Français]
L'annulation d'ententes avec les provinces a des conséquences sociales et économiques majeures.
[Traduction]
Le gouvernement doit savoir que nous attendons des résultats.
:
Monsieur le Président, je vous informe que je partagerai mon temps avec le député de Saint-Lambert.
Étant donné que c'est la première fois que je prends la parole en Chambre depuis l'élection du 23 janvier dernier, vous me permettrez de remercier la population de la circonscription de Joliette. Pour une troisième fois, les électeurs m'ont réitéré leur confiance. Je leur en serai toujours reconnaissant. Je peux les assurer que je ferai tout en mon pouvoir pour défendre les intérêts de la région de Lanaudière et de Joliette, de même que les intérêts du Québec.
Je prends donc la parole à propos du discours du Trône. Je voudrais revenir sur le sens du vote du Bloc québécois sur ce discours. En effet, je crois qu'il faut éviter toute interprétation fautive. Du côté des représentants du nouveau gouvernement, j'ai entendu des interprétations parfois un peu loufoques de cet appui du Bloc québécois.
Le discours du Trône nous semble acceptable, essentiellement à cause de trois éléments. D'abord — c'est probablement ce qu'il y a de plus clair dans ce discours —, le premier ministre actuel, contrairement au premier ministre de l'ancien gouvernement libéral, a pris acte du fait qu'il était à la tête d'un gouvernement minoritaire. Il n'avait pas le choix de le faire, d'abord à cause de la réalité de la Chambre où son gouvernement n'a pas la majorité des sièges, mais aussi à cause de la volonté de la population. Au Québec, par exemple, 70 p. 100 des personnes qui ont voté ne l'ont pas fait pour le Parti conservateur. La très grande majorité d'entre eux a voté pour le Bloc québécois. Que le premier ministre prenne acte de cette réalité est, à notre avis, un signe d'ouverture face à l'opposition, face aussi au choix démocratique que les Canadiens, les Canadiennes, les Québécois et les Québécoises ont fait le 23 janvier dernier.
Ensuite, puisque le premier ministre a pris acte du fait qu'il est à la tête d'un gouvernement minoritaire et qu'il a besoin de l'opposition pour gouverner, il a évidemment inclus dans le discours du Trône des préoccupations de l'opposition. Je vous en nommerai quelques-unes que le Bloc québécois véhicule en cette Chambre depuis de nombreuses années.
La première qui nous vient en tête est celle du déséquilibre fiscal. Rappelez-vous le psychodrame dans lequel nous avaient plongés l'ancien gouvernement et l'ancien premier ministre, alors qu'à quelques heures du discours du Trône, ils ont dû céder devant les partis d'opposition. Ces derniers réclamaient des modifications logiques au discours du Trône, entre autres, celle de la reconnaissance du déséquilibre fiscal. Nous en sommes arrivés à un compromis parce que le Bloc québécois forme une opposition avant tout constructive et responsable. Cela s'était conclu par une formulation alambiquée disant que le gouvernement prenait acte de l'existence de pressions fiscales, que certains appellent « déséquilibre fiscal ».
Jamais, au cours du dernier mandat et pendant la campagne électorale, les libéraux n'ont été capables de reconnaître cette existence. À un seul moment pendant le débat, le député de LaSalle—Émard avait dit du bout des lèvres les mots « déséquilibre fiscal », mais il s'était repris immédiatement.
Le fait d'avoir reconnu l'existence du déséquilibre fiscal dans le discours du Trône est la preuve d'une ouverture importante de la part de ce gouvernement. Par contre, il faut bien reconnaître que la formulation utilisée — on parle d'arrangements fiscaux — permet au gouvernement de gagner du temps. Nous ne sommes absolument pas dupes de cette manoeuvre. Comme mon collègue de Saint-Hyacinthe—Bagot l'a rappelé cette semaine, il est tout à fait clair qu'on ne pourra corriger définitivement la question du déséquilibre fiscal sans transfert de points d'impôts ou de TPS aux provinces. On aurait pu le mentionner dans le discours du Trône. Cette mesure ne demande pas énormément d'études puisque le sous-comité du Comité permanent des finances a déjà fait des recommandations qui ressemblaient beaucoup à cela.
Nous constatons aussi une autre ouverture alors qu'on reconnaît que les responsabilités du Québec en matière de culture sont particulières. On veut donc accorder au Québec une place à l'UNESCO, comme celle qu'il occupe au sein de la Francophonie. Encore une fois, c'est une ouverture à la reconnaissance du caractère spécifique de la culture québécoise. Évidemment, cela ne va pas assez loin à notre sens. On devrait reconnaître en même temps le caractère national de cette culture québécoise et l'existence au sein de l'espace politique canadien de plusieurs nations dont les nations québécoise, acadienne, les premières nations et, évidemment, la nation canadienne. Tout en voyant là une ouverture, nous devons constater qu'elle est relativement timide.
Dans le discours du Trône, on recule là aussi par rapport à ce qui avait été promis pendant la campagne électorale. Je ne m'étendrai pas sur ce sujet. Je suis convaincu que mon collègue de Saint-Lambert le fera mieux que moi et plus en détail. Cependant, il y a ouverture.
Il y a place pour le travail collectif. Il sera peut-être possible de trouver des pistes de solution pour s'assurer que le Québec aura accès à la scène internationale non seulement sur les plans de la culture et de l'éducation, mais aussi en ce qui concerne l'ensemble de ses champs de compétence. Le Bloc Québécois y travaillera au cours des prochains mois et semaines et, espérons-le, au cours de la prochaine année.
Le troisième élément qui figure parmi les préoccupations du Bloc concerne les traités internationaux qui seront soumis lorsqu'ils seront importants. Nous reconnaissons que plusieurs traités sont signés par le Canada et ses partenaires. Toutefois, certains sont plus importants que d'autres. En fait, par le passé, l'ancien gouvernement et l'ex-premier ministre, Jean Chrétien, avaient cru important de soumettre le protocole de Kyoto au vote de cette Chambre.
On nous annonce que la règle sera plus généralisée. Le Bloc Québécois accueille chaleureusement cette ouverture. Rappelons que notre collègue, le député de Haute-Gaspésie—La Mitis—Matane—Matapédia, avait déposé en cette Chambre un projet de loi privé qui allait exactement en ce sens et qui avait été défait par l'absence d'appuis de la part des libéraux. Maintenant qu'ils sont à l'opposition, il ne reste plus qu'à espérer que le bon sens redeviendra la norme en ce qui concerne leur comportement.
D'abord, le premier ministre a reconnu être à la tête d'un gouvernement minoritaire. Ensuite, il a incorporé les préoccupations de l'opposition au discours du Trône, et en particulier certaines préoccupations du Bloc Québécois. Enfin, le troisième élément est l'inclusion du sous-amendement déposé en cette Chambre par le Bloc. Ce sous-amendement demandait à la Chambre de trouver injustifiée l'absence d'une stratégie pour venir en aide aux travailleurs âgés qui perdent leur emploi. Pourtant, c'est une réalité.
Encore cette semaine, dans ma circonscription, 50 personnes ont malheureusement été mises à pied à cause de la concurrence chinoise. Parmi ces gens, plusieurs ont plus de 55 ans et auront de la difficulté à trouver un autre emploi.
Selon le Bloc québécois, il est important de venir en aide aux travailleurs âgés qui perdent leur emploi. Cette stratégie devrait, entre autres, prévoir des mesures de soutien au revenu ou éviter la diminution des places anticipées pour l'apprentissage et la garde des enfants au Canada.
Ces trois éléments font en sorte que le discours du Trône est acceptable pour le Bloc québécois. Cependant, le discours demeure extrêmement vague quant aux façons dont le gouvernement entend concrétiser ces ouvertures. Enjeu après enjeu, comme on l'a indiqué, le Bloc québécois créera la pression nécessaire afin d'arriver à des résultats qui répondent aux préoccupations et aux besoins du Québec, des Québécois et des Québécoises.
Toutefois, des éléments sont complètement absents du discours du Trône. Je dois en faire état. En ce qui concerne la réalité de la circonscription de Joliette, par exemple, on n'a pas mentionné la réouverture des postes de la GRC. Comme on le sait, le poste situé à Saint-Charles-Borromée, dans Lanaudière, a été fermé par la GRC — tout comme l'ont été neuf autres postes.
C'est une région — et mon collègue de Repentigny pourra en témoigner — où il y a énormément de problèmes de squattage des terrains agricoles pour la production illégale de marijuana. Depuis que la GRC a fermé le poste de Joliette, on a remarqué une augmentation importante de cette culture et du trafic de marijuana et autres drogues illicites, particulièrement aux environs de nos écoles. Les parents sont inquiets, les éducateurs sont inquiets, l'ensemble des élus sont inquiets. Unanimement, ils demandent la réouverture du poste à Saint-Charles-Borromée. Évidemment, ce qui est vrai pour la région de Lanaudière l'est aussi pour l'ensemble des régions du Québec.
Du bout des lèvres, on a également nommé les Autochtones. C'est extrêmement important que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités quant aux questions qui relèvent de la vie quotidienne des Premières nations. Dans ma région, Lanaudière, il existe un problème de sécurité majeur. En effet, plus de 40 personnes sont mortes sur une route extrêmement dangereuse au cours des dernières années. Le gouvernement fédéral, de concert avec le gouvernement du Québec, a la responsabilité de sécuriser cette route entre Saint-Michel-des-Saints et Manouane.
En conclusion, je mentionnerai deux autres éléments: un engagement ferme à ne faire aucune concession à l'Organisation mondiale du commerce concernant la gestion de l'offre et un plan d'urgence immédiat d'aide aux entreprises du secteur du bois d'oeuvre, qui sont en train de faire faillite les unes après les autres. Au cours des dernières années, il y a eu énormément de pertes d'emploi dans ce secteur. Lors de la dernière législature, les conservateurs avaient appuyé le Bloc québécois à ce sujet.
Nous avons beaucoup de travail devant nous. Nous serons en mesure d'en arriver, de façon constructive, à des solutions qui répondront aux préoccupations de la population canadienne et québécoise.
:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui dans un but premier, soit de réitérer mes remerciements aux commettants de la circonscription de Saint-Lambert qui ont bien voulu me renvoyer ici, en cette Chambre, pour les représenter. Je leur donnerai le meilleur de moi-même.
Nombreux parmi eux sont ceux qui s'inquiètent de l'avenir de la culture au Québec et au Canada sous les auspices du gouvernement conservateur. Certains d'entre eux vont même jusqu'à considérer que le mot « culture » n'existe pas dans le dictionnaire conservateur, et ce, à cause de l'absence d'une quelconque vision significative relative à la culture lors du discours du Trône. Je voudrais bien croire à un malentendu.
Aussi, je me dois de rappeler ici l'importance de l'objet. Qu'est-ce que la culture? C'est ce qui permet au genre humain de se structurer, de se construire. C'est ce qui nous aide à penser par nous-mêmes. C'est ce qui nous permet de comprendre le monde pour pouvoir contribuer à sa transformation pour le meilleur.
Au Québec, nous sommes légion à penser que la culture est la dimension essentielle du sentiment d'appartenance à une collectivité. Elle représente la fibre première d'un peuple. Elle influence ses pensées, ses paroles, ses actions et son quotidien, tout en permettant l'épanouissement des individus qui la composent. La culture québécoise conjugue cette réalité à l'impératif exceptionnel de s'affirmer et d'encourager l'expression de son originalité en Amérique du Nord.
Cette poursuite de l'affirmation, de la modernité et du rayonnement international constitue, pour le seul État francophone d'Amérique, à la fois un défi culturel majeur et un choix collectif prioritaire. Le Québec culturel est prêt à la souveraineté. En tant que société exceptionnellement créatrice, dans un contexte de mondialisation et d'explosion des nouvelles technologies, il nous importe, à nous, dorénavant, de tenir compte d'enjeux comme les communications et les télécommunications, la création et la diffusion des arts, l'accessibilité aux institutions publiques et aux industries culturelles et à la mémoire patrimoniale.
Un des principaux devoirs du Bloc québécois réside dans la défense de cette réalité dont le gouvernement conservateur risque de saccager incessamment, sous peu, les chances régulières d'existence, et ce, à la lumière du discours du Trône, qui nous amène à anticiper le fait que la science budgétaire conservatrice à venir sera démunie d'une véritable conscience.
Rabelais a dit : « Science sans conscience est ruine de l'âme ». Le glas de la destruction de la culture au Québec et au Canada est-il proche? Avec le gouvernement conservateur, il est légitime de se poser ce genre de question.
Est-ce que le gouvernement conservateur est contre la culture? Est-ce que le gouvernement conservateur est contre les arts? Est-ce que le gouvernement conservateur est contre les artistes et les artisans? Est-ce que le gouvernement conservateur est contre la relève?
Le silence entourant le dossier de la culture — je le répète — nous laisse anticiper la condamnation à mort lente de la culture par la destruction des arts, des artistes, de la relève au Québec, de l'identité québécoise, la liquidation de notre souveraineté culturelle. Cette destruction toucherait de plein fouet la culture humaniste et progressiste québécoise, elle qui nous vient de la résistance à la standardisation et à l'uniformisation culturelle, celle qui, avec la Révolution tranquille, avait trouvé une formalisation politique aboutie, notamment dans le service public. Car, service public et culture progressiste sont indissociables.
Le silence sur la culture dans le discours du Trône cacherait-il plutôt la tentation de l'intrusion massive du secteur privé, avec sa puissance financière aliénante, dans les arts et la culture.
Allons- nous assister au démantèlement des musées? Allons-nous assister à la fin de la transmission des savoirs dans les écoles? Allons-nous vers l'homogénéisation d'inspiration étatsunienne? Allons-nous subir à terme le marquage idéologique unilatéral et appauvrissant des contenus dans les médias de l'édition? Allons-nous assister à une dégradation accélérée de nos télévisions et de nos radios publiques avec un enchaînement funeste des privatisations, de courses débiles à la cote d'écoute pour vendre du temps de cerveau disponible au consumérisme?
La vie nous l'enseigne. Consommer, c'est consumer; mais cultiver, c'est faire naître, c'est travailler un sol dans l'espérance d'une récolte, c'est protéger pour recevoir.
Une société ne s'inscrit dans l'histoire et dans le coeur des vivants que par sa culture.
Alors de grâce, soutenez les arts et la culture; ne les détruisez pas.
Si d'aventure ils le font, nous serions curieux de savoir une dernière chose au préalable. Serait-ce l'orchestration des directives de l'OMC décomplexée de toute référence au bien commun par un sevrage néo-libéral qui inspirera la destruction de notre domaine culturel? La question est pertinente, car ce genre de destruction se réalise déjà symphoniquement dans des pays à l'idéologie gouvernementale néo-libérale.
Le Québec ne dort pas. Il s'y organise déjà une résistance infraspectaculaire. La maturité politique des gens du Québec se conforte proportionnellement aux assauts prévisibles de remises en causes de ce qui y fait le bien commun. il résistera à cette barbarie à visage mondain.
La culture, nous y tenons ferme!
En terminant, voici une citation d'André Malraux qui a dit ceci en 1968.
La culture, c'est ce qui permet de fonder l'homme — j'ajouterais la femme — lorsqu'il n'est plus fondé sur Dieu.
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de son intervention concernant la culture.
La culture est justement ce dont parle notre nouvelle feuille de route. J'aimerais rappeler à mon collègue qu'il existe ici, à Ottawa, une culture d'imputabilité. À mon avis, la grande priorité de ce discours du Trône est de rétablir la confiance envers les parlementaires et les élus et également des gens envers leur gouvernement.
Cette culture d'imputabilité se manifeste notamment par le fait que le discours du Trône n'est pas une liste d'épicerie contenant des priorités qui vont dans tous les sens, mais qui n'atteignent finalement aucun de ses objectifs. J'aimerais rassurer mon collègue. La culture est importante pour la société canadienne et québécoise. On sait à quel point les grandes institutions fédérales ont contribué à soutenir et à maintenir le culture française, anglaise et québécoise.
Prenons, par exemple, le rôle de la Société Radio-Canada. Encore hier soir, il y a eu des émissions qui atteignaient des grandes cotes d'écoute, qui rejoignent un large auditoire et qui permettent justement de promouvoir la culture.
Dans son allocution, mon collègue a fait allusion à beaucoup d'éléments. Par contre, je n'ai pas entendu de recommandations concrètes ou de suggestions concernant des mesures qui pourraient se trouver dans un budget afin de faire avancer la culture et de continuer à le faire par l'entremise des institutions fédérales.
Je l'invite donc, s'il a des suggestions concrètes, à nous en faire part. J'aimerais également savoir si dans le cadre des travaux parlementaires de cette Chambre, lorsqu'un budget sera présenté par notre gouvernement et qu'il y aura des mesures prévues pour la culture, est-ce que mon collègue les approuvera?
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec le député de Wetaskiwin.
C’est avec un grand plaisir que je prends la parole en tant que membre du nouveau gouvernement conservateur à Ottawa. Je suis très reconnaissante à la population de Renfrew—Nipissing—Pembroke de m’avoir accordé l’honneur et le privilège de la représenter à la 39e législature du Canada. Maintenant que le Parti conservateur gouverne notre pays, je m’engage à ne pas oublier les gens grâce à qui cela a été possible. Ils peuvent être certains que je continuerai à me battre pour défendre les intérêts qu’ils me demandent de défendre. Je suis à leur service.
Il y a de très nombreuses personnes à qui je dois beaucoup pour la confiance qu’elles m’ont témoignée, pour le travail et le temps qu’elles ont consacrés à la victoire qui a marqué le retour à la démocratie au Canada. La vallée de l’Outaouais est devenue la tête de pont de la démocratie en 2000 et a signalé le début d’un changement lorsque nous sommes entrés ensemble dans le XXIe siècle. J’adresse mes sincères remerciements à toute l’équipe de notre campagne ainsi qu’aux centaines d’autres bénévoles qui ont montré comment les militants savent mener une campagne dans la vallée de l’Outaouais.
S’il est une chose qui montre bien la différence entre le nouveau gouvernement conservateur et l’ancien régime, c’est la façon dont on traite les familles et les enfants. Au cours des dernières élections fédérales, j’ai fait campagne en promettant aux parents qu’ils pourraient choisir comment faire garder leurs enfants grâce à une aide directe et à la création d’un plus grand nombre de places de garderie en milieu de travail. Notre programme, qui doit commencer le 1er juillet, permettra à chaque famille ayant un enfant de moins de six ans d’obtenir une prestation annuelle de 1 200 $ par enfant pour choisir les services de garde qui répondent le mieux à ses besoins. Notre programme laisse le choix aux parents et leur permet de décider de ce qui répond le mieux aux besoins de leur famille.
Ce que nous ne savons pas exactement c’est si le Parti libéral de l’Ontario compte récupérer cette allocation pour garde d’enfants comme il a récupéré la Prestation nationale pour enfants aux dépens des enfants de la province qui en avaient le plus besoin, ceux dont les parents sont assistés sociaux.
Le Parti libéral a présidé, en 1997, à une entente qui a enlevé la Prestation nationale pour enfants à certains de nos enfants les plus nécessiteux. Ce nouveau programme de 1997 devait aider les familles canadiennes à remplacer ce que bien des gens appelaient les « allocations familiales ». Ce programme avait été mis en place sous le nom de Prestation fiscale canadienne pour enfants ou PFCE. Il comprenait une prestation de base et un supplément, le Supplément de la Prestation nationale pour enfants ou SPNE.
Le SPNE devait réduire la pauvreté parmi les familles à faible revenu ayant des enfants. Les négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces concernant la mise en œuvre du Supplément ont entraîné, dans la plupart des provinces, y compris l’Ontario, la déduction du montant du SPNE des prestations versées aux familles bénéficiant de l’aide sociale. C’est ce qu’on appelle couramment la récupération du SPNE. De nombreuses provinces se prévalent du déséquilibre fiscal pour justifier cette récupération.
Dans ma circonscription, Renfrew—Nipissing—Pembroke, la province s’est déchargée de la responsabilité de programmes sociaux tels que le logement, l’aide sociale et la garde des enfants sur les municipalités de second rang, ce qui correspond au comté dans notre cas, sans leur transférer les fonds nécessaires et ne leur laissant qu’un contrôle minimal des règles régissant le fonctionnement de ces programmes. Dans le comté de Renfrew, je note qu’une partie des dollars à 80 ¢ fournis par la province pour la garde des enfants a été restituée parce qu’elle n’avait pas été utilisée. Sur chaque dollar reçu du gouvernement fédéral, la province d’Ontario retient en effet une part de 20 p. 100 en s’attendant à ce qu’elle soit recouvrée de parents qui trouvent déjà difficile d’acquitter des impôts fonciers constamment en hausse.
Le programme de garderies que favorise l’opposition entraînerait d’autres hausses des impôts fonciers, qui pourraient obliger certains contribuables, et surtout ceux qui vivent d’un revenu fixe, à vendre leur maison. Ce programme pourrait rendre irréalisable le rêve de posséder une maison pour les millions de Canadiens qui n’auront pas les moyens de prendre une hypothèque et de payer des impôts fonciers écrasants.
Les deux parents sont obligés de rembourser les dettes du ménage et de travailler à l’extérieur. Cela intensifie le besoin de places en garderie, ce qui entraîne une hausse des impôts. C’est là un cercle vicieux qui ne tient pas compte des premiers intéressés, les enfants.
Même les libéraux défaits ont reconnu que l’affectation de milliards et de milliards de dollars à un programme de garderies, sans contrôle de l’utilisation des fonds, constitue la plus grande faiblesse d’une approche descendante des programmes publics. Ce n’est pas ainsi que des prestations peuvent profiter directement aux enfants. La campagne en faveur de garderies institutionnalisées de type soviétique est menée de haut en bas, et non l’inverse comme le prétendent les adversaires du choix pour les parents en matière de garde des enfants.
Je mentionne cet exemple particulier pour illustrer ce que nous avons vécu dans les 13 dernières années. Les Canadiens ont dû supporter un gouvernement interventionniste dont l’action a été, nul doute, anti-famille. La tendance mondiale à s’écarter des garderies institutionnalisées de type soviétique a été très prononcée dans les pays de l’ancien bloc soviétique, qui sont maintenant devenus des démocraties. Notre projet de verser des prestations directement aux familles est plus conforme à l’expérience d’autres pays démocratiques.
Sur une note positive, notre premier ministre a reconnu le déséquilibre fiscal comme étant une préoccupation nationale. L'actuel gouvernement de l'Ontario avait promis, durant sa campagne électorale, de mettre fin à la récupération, mais il a vite oublié cette promesse une fois élu. Bien que l'appui manifesté par les néo-démocrates provinciaux en Ontario à l'égard de l'allocation de 1 200 $ pour chaque enfant de moins de six ans soit encourageant, j'attends impatiemment que le quatrième parti à la Chambre exprime lui aussi son soutien à l'égard de cette initiative. Même les plus ardents partisans de la lutte contre la pauvreté chez les enfants au sein de ce parti reconnaissent que la meilleure façon d'aider les familles à revenu modeste, c'est de leur verser une aide directe et non de mettre en place un autre programme gouvernemental dont l'effet sera dilué par la multitude d'intervenants de sorte qu'il ne restera pas grand-chose au bout du compte pour ceux que ce programme vise à aider.
Les Canadiens suivent de près ce débat sur le choix en matière de services de garde d'enfants. Carolee Slote, de Pembroke, m'a téléphoné pour me demander de dire à notre nouveau premier ministre et à tous les députés de « maintenir le cap » relativement à l'engagement pris durant notre campagne au sujet de la garde d'enfants. Carolee m'a demandé de donner le message suivant: « Je suis une mère au foyer. Mes enfants sont tout aussi importants que ceux de parents qui travaillent à l'extérieur du foyer. » C'est là un message que j'entends régulièrement de la part de mes électeurs.
Le week-end dernier, Del O'Brien, un dirigeant communautaire, a déclaré qu'on n'insistera jamais assez sur le fait que le programme des conservateurs en matière de garde d'enfants aidera les enfants des régions rurales, alors que ce n'était pas le cas de l'autre. Il est heureux de voir que le Canada rural reçoit enfin l'attention qu'il mérite sous le nouveau gouvernement conservateur.
Notre pays est riche en ressources, mais nos enfants demeurent notre ressource la plus précieuse. Ils représentent l'espoir et les rêves des familles, des collectivités et du pays tout entier. Ils sont notre avenir. Je suis heureuse de faire partie d'un gouvernement qui est déterminé à appuyer les membres les plus vulnérables de notre société.
:
Monsieur le Président, je veux aussi vous féliciter de votre nomination au poste de vice-président. Ce sera intéressant de travailler de plus près avec vous.
Comme c'est ma première intervention à la Chambre des communes, je commence par remercier les gens de cette magnifique circonscription, Wetaskiwin, de m'avoir élu avec une majorité aussi forte, le 23 janvier. Je veux vous inviter, monsieur le Président, ainsi que tous mes collègues, à venir faire l'expérience de l'hospitalité légendaire de l'Ouest à Wetaskiwin.
La fin de semaine du 1er juillet, la ville de Ponoka tiendra la 70e édition du stampede de Ponoka, le plus important rodéo professionnel de six jours au Canada.
Le vieux palais de justice de Wetaskiwin, construit en 1907, et le lieu historique national Rocky Mountain House, qui remonte à 1799, sont des monuments chargés d'histoire. À Lacombe, les visiteurs peuvent admirer l'immeuble Flat Iron, l'un des rares au Canada qui ait cette architecture très particulière, et qui a récemment été transformé en centre d'interprétation pour les visiteurs.
Maintenant, j'aimerais remercier ceux qui ont tant contribué à ce que je sois ici aujourd'hui. Je remercie mon épouse, Barbara, et nos enfants, Eryk, Kasandra et Krystian, qui m'appuient énormément et qui me donnent la force nécessaire pour travailler si loin de chez moi; mes parents, Gordon et Beverly ainsi que mon frère et ma soeur, qui m'ont assuré de solides liens familiaux; l'équipe qui a fait campagne pour moi et tout ceux qui m'ont appuyé et, enfin, le Parti conservateur, au cours des dernières élections comme de toutes les précédentes.
Je remercie également Dale Johnston, l'ancien député de Wetaskiwin, qui s'est dévoué inlassablement pendant près de 13 années pour servir les citoyens de Wetaskiwin. Je lui souhaite, ainsi qu'à son épouse Dianne, de profiter d'une retraite bien méritée.
Je profite également de l'occasion pour féliciter le premier ministre qui a présenté un programme bien ciblé qui place les priorités du gouvernement dans le droit fil de celles des Canadiens.
Le gouvernement mettra en oeuvre les cinq priorités sur lesquelles nous avons fait campagne. Les Canadiens ont voté en faveur d'un changement parce qu'ils en avaient assez des promesses en l'air. Ils voulaient de la responsabilité. Ils voulaient un gouvernement qui tienne ses engagements et des politiciens qui travaillent dans l'intérêt des citoyens, non dans leur propre intérêt. Le gouvernement s'assurera de cela et de bien davantage.
Le secteur agricole emploie environ un travailleur sur huit au Canada et il représente 8,3 p. 100 du produit intérieur brut total, mais, pendant 13 ans, les gouvernements libéraux l'ont à toutes fins pratiques négligé.
Au Canada, le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire contribue dans une large mesure à la qualité de vie des citoyens. Dans la circonscription de Wetaskiwin, l'agriculture est au coeur de l'économie locale. L'agriculture a chez nous de solides racines.
La semaine dernière, mon père, qui est agriculteur dans la région de Lacombe depuis plus de 40 ans, a célébré un anniversaire. Il est plus jeune que bien d'autres agriculteurs d'aujourd'hui, mais on ne peut pas évoluer dans ce secteur indéfiniment.
Même si l'Alberta possède les terres les meilleures et les plus fertiles, les jeunes quittent en masse les fermes familiales. Comme moi, ils trouvent de l'emploi et font carrière loin de l'incertitude et des luttes qui sont le lot quotidien dans le monde agricole.
La sécheresse, l'ESB, les sauterelles, les subventions et les différends commerciaux contribuent à la perte de nombreuses exploitations familiales et forcent le secteur agricole à lutter pour sa survie. Les agriculteurs et les éleveurs font preuve de résilience, mais lorsqu'ils éprouvent de très graves difficultés, et que tant de collectivités dépendent de leur réussite, ils doivent pouvoir compter sur l'aide du gouvernement pour conserver leur gagne-pain.
Personne ne travaille plus fort que nos agriculteurs, et le nouveau gouvernement le sait bien. Le Canada rural est important pour le gouvernement et nous aiderons les agriculteurs à conserver leur gagne-pain.
Le gouvernement conservateur croit que l'agriculture est un secteur économique clé. C'est pourquoi le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire a annoncé, tout de suite après sa première réunion ministérielle, le versement immédiat des 755 millions de dollars prévus au titre du Programme de paiements pour les producteurs de céréales et d'oléagineux. Plus de 73 000 chèques totalisant près de 400 millions de dollars ont déjà été envoyés aux producteurs. Le ministre a ensuite parcouru le pays et a écouté des centaines de producteurs lui raconter à quel point leur situation financière est difficile et lui faire part de leur désir de continuer à pratiquer l'agriculture.
Le gouvernement est conscient que le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole ne répond pas aux besoins des producteurs. Le programme sera modifié pour le rendre plus simple et mieux adapté aux besoins des producteurs. Nous exhortons les provinces à se joindre à nous pour concevoir un programme qui fonctionne vraiment pour les agriculteurs.
Pendant la dernière campagne électorale, le Parti conservateur a promis des investissements supplémentaires de 2,5 milliards de dollars sur cinq ans dans l'agriculture. Nous prouverons aux agriculteurs que nous sommes déterminés en créant un contexte économique qui récompense le travail et l'innovation.
Le travail et l'innovation sont des qualités qui définissent les gens de ma circonscription, Wetaskiwin. Ils ont investi dans des technologies qui leur permettent de diversifier leurs activités et de concevoir de nouveaux produits à valeur ajoutée. On peut donner comme exemple le projet d'usine de gazéification de Rimbey, dont les matières premières d'alimentation seront composées en majeure partie de sous-produits agricoles. Cette usine innovatrice permettra à la collectivité de diversifier ses activités, créera des emplois et favorisera le maintien d'un secteur agricole solide, qui vient s'ajouter à nos vigoureux secteurs gazier et pétrolier.
Les gens du centre de l'Alberta ont toujours été innovateurs. Depuis la découverte du pétrole dans la région, en 1947, ils ont été sans cesse tournés vers l'avenir. Le secteur pétrochimique a donné une nouvelle dimension à la vie en Alberta. La présence de l'or noir a amené de nouvelles industries à s'installer dans la circonscription de Wetaskiwin, notamment dans les municipalités de Lacombe, de Rocky Mountain House, de Blackfalds, de Ponoka et de Calmar. Grâce au génie des gens de la région, ma circonscription demeure un endroit où il fait bon vivre, élever une famille et faire des affaires.
Notre société est axée sur la famille et est formée de parents indépendants qui veulent que leur gouvernement les traite équitablement. Ils veulent se sentir en sécurité dans leurs collectivités. Ils veulent que le gouvernement assure la sécurité dans les rues en s'attaquant aux problèmes de violence attribuables aux armes à feu, aux gangs et à la drogue, et en gardant les criminels derrière les barreaux. Ils veulent des choix en matière de garde d'enfants. L'approche unique préconisée par les gouvernements antérieurs ne convient pas aux endroits comme Wetaskiwin. Les 1 200 $ versés annuellement pour chaque enfant de moins de six ans permettront aux parents de trouver la meilleure solution, en confiant leur enfant à une garderie publique ou privée, à un parent ou à un voisin.
Les familles de la circonscription de Wetaskiwin travaillent fort pour payer leurs impôts et ils veulent que l'argent durement gagné qu'ils envoient à Ottawa soit utilisé judicieusement. Ils veulent un revenu disponible plus élevé pour répondre à leurs besoins. Le gouvernement estime que les Canadiens paient trop de taxes et d'impôts. Le premier ministre a donc élaboré un plan qui réduira progressivement le fardeau fiscal des familles canadiennes.
La réduction de la TPS permettra aux jeunes familles de réaliser des économies concrètes qui leur permettront d'acheter leur première maison ou peut-être de déménager dans une plus grande maison. Les articles plus dispendieux, comme une nouvelle voiture ou des électro-ménagers, seront plus abordables et les parents pourront épargner la différence pour les études de leurs enfants et pour les biens et services qu'ils achètent tous les jours des entreprises locales.
La réduction des taxes encouragera la création d'emplois et donnera aux parents des emplois sûrs et stables. Notre mode de vie nous est cher et nous comptons voir de vrais changements et de vrais résultats. Les gens de Wetaskiwin ont enfin un gouvernement qui apportera de vrais changements, comme en témoigne le discours du Trône.
:
Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député de Yukon.
Je suis heureuse d'avoir la possibilité de prendre la parole aujourd'hui pour exprimer certaines des mes inquiétudes à l'égard du programme du gouvernement, qui est exposé dans le discours du Trône intitulé « Une nouvelle feuille de route ».
Je me réjouis d'avoir encore une fois la chance de représenter les électeurs de Kitchener Centre à la Chambre. J'aimerais remercier les citoyens de Kitchener de leur confiance et de leur appui continu.
On aurait cru que, après avoir passé 13 années dans l'opposition, le nouveau gouvernement aurait mis son temps à profit et aurait été en mesure de proposer une vision claire et exhaustive en ce qui concerne l'avenir du Canada. Malheureusement, son plan pour l'avenir révèle qu'il ne semble pas comprendre la complexité et la grande variété des enjeux auxquels est confronté le Canada.
Le gouvernement a la chance, je dirais même le privilège, de diriger un pays qui est en bonne santé économique et qui affiche le meilleur bilan financier de tous les pays du G7. Le temps est venu de partager cette prospérité avec les Canadiens et d'investir de façon significative dans nos grandes priorités. Le programme du gouvernement comporte de nombreuses lacunes et suscite des inquiétudes d'un bout à l'autre du Canada.
Le discours du Trône fait état de cinq priorités. Ces priorités ont été la pierre angulaire de la campagne électorale des conservateurs. Elles semblent capter toute l’attention du gouvernement.
La baisse de la TPS est prioritaire, même si les économistes de tout le pays soutiennent constamment qu’elle avantagerait les familles plus aisées, mais représenterait relativement peu d’allégement fiscal pour les Canadiens à faible revenu.
Dans son programme, le gouvernement dit aussi vouloir s’attaquer au crime en alourdissant les peines, alors que la recherche montre que ce sont les programmes de prévention, et non les peines plus sévères, qui font baisser les taux de criminalité.
La garantie relative aux temps d’attente n'est pas une panacée pour réparer le système de santé. Il faut collaborer avec les partenaires en santé et les consulter pour rétablir la confiance dans le système.
Le discours du Trône énonce aussi les principes qui sous-tendent le projet de loi qu’entend présenter le premier ministre sur l’imputabilité. À cet égard, nous avons tous appris des leçons très importantes dans le rapport de la Commission Gomery. Il ne suffit pas de parler de transparence, d’ouverture et d’imputabilité quand nos actions montrent le contraire. Les Canadiens prennent la politique au sérieux et ils ont des attentes élevées face à leurs élus. Ils ne méritent rien de moins.
Le dernier élément du programme du gouvernement inclut l’annulation des accords avec les provinces sur le financement des garderies ainsi que le versement d’une petite allocation pour la garde d'enfant pour les familles ayant de jeunes enfants. N’importe quel parent d’un jeune enfant actif vous dira que cette allocation n’aidera en rien les garderies. Elle ne créera pas d'opportunités.
Les trous de ce programme sont énormes et scandaleux. À titre de députée de Kitchener-Centre, centre urbain varié à multiples facettes, je suis très déçue de voir le gouvernement ne tient pas compte des villes et des collectivités dans la vision qu'il propose. Notre prospérité dépend de la vigueur de nos villes et de nos collectivités. Le lien est pourtant bien établi entre des villes robustes, la productivité et la capacité de relever la concurrence.
Je suis fière de Kitchener. C’est une ville où il fait bon vivre et faire des affaires. C’est une collectivité ouverte à tous. Kitchener est aujourd’hui une destination qui attire les néo-Canadiens. Au fil des ans, Kitchener a grandi et s’est diversifiée pour répondre aux besoins changeants d’une société moderne. Le gouvernement fédéral doit être un partenaire pour aider et inspirer le type de croissance dont on est témoin à Kitchener et, en fait, d’un bout à l’autre du Canada. Les villes ont besoin de l’aide de leur partenaire fédéral pour poursuivre leur croissance.
Une bonne politique ne se dément pas, peu importe la couleur du parti qui l’a conçue. J’invite le gouvernement à s’engager avec les municipalités dans des activités de collaboration, comme celles qu’avait entreprises le gouvernement libéral dans son nouveau pacte pour les villes. Nos villes ont besoin d’une infrastructure renouvelée, de transport public efficace et de logements abordables. Les sans-abri continuent de représenter un problème de taille pour les collectivités comme la mienne et ce, partout au Canada.
L'Initiative de partenariats en action communautaire, qui découle de l’Initiative nationale pour les sans-abri, a appuyé des initiatives locales visant à combler les besoins en matière de logement urbain. Nous ne pouvons simplement renoncer aux progrès qui ont été réalisés dans ce dossier fédéral important. Je crois que l'ensemble des députés s'entendent sur le fait que tous les Canadiens doivent avoir accès à des logements abordables et nos politiques devront refléter cette conviction à l'avenir.
Ma propre ville m'étonne moi-même, tellement elle offre d'occasions diverses de profiter de la culture et des arts canadiens. Notre pays est riche en talents de tous genres, ce qui nous permet de partager et de célébrer notre culture grâce à la musique, aux arts et au théâtre. Dans nos musées, nous découvrons et partageons un patrimoine qui est l'essence même de notre croissance soutenue. L'identité canadienne est riche de par sa diversité et elle continue d'évoluer de pair avec le paysage culturel en constante mutation. Le maintien du financement des arts, l'appui à la télévision d'État et les musées sont absolument essentiels à la préservation et au partage de notre culture et notre identité.
Notre pays ne peut être meilleur que l'air qu'on y respire. Les Canadiens savent bien que notre santé et la santé de nos enfants, la qualité de nos collectivités ainsi que le maintien de notre prospérité économique reposent sur un environnement sain.
Le problème des changements climatiques représente de nouveaux dangers pour notre santé et notre environnement. Nous ne pouvons envisager l'avenir sans un engagement déterminé à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à relever le défi des changements climatiques. Pour la santé de cette génération et de toutes celles qui suivront, le gouvernement doit élaborer une stratégie environnementale.
Il est évident que les Canadiens ont voté pour le changement le 23 janvier. Nous respectons leur choix. Dans l'opposition, je ferai mon possible pour forcer le gouvernement à répondre des engagements qu'il a pris.
Cependant, je dois ajouter que je suis très préoccupée par ce qui ne figure pas dans le discours du Trône. Nous vivons dans un pays complexe et exigeant. Nous devons gouverner en fonction d'aujourd'hui, de demain et même d'après-demain. Si nous sommes responsables et ambitieux, concentrés et souples, le Canada continuera de prospérer sous la direction de cette 39e législature.