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Pour poursuivre ce que je disais hier, monsieur le Président, je dois préciser que la criminalité inquiète également beaucoup mes électeurs de Parkdale--High Park. Comme bien des gens l'ont constaté, ces derniers mois, Toronto a été frappée de plein fouet par des actes de violence commis par des bandes armées. Pour que cette ville puisse s'épanouir, il faut que ses résidants se sentent en sécurité. Durant la campagne électorale, j'ai parlé de la nécessité de combattre sérieusement le crime violent. Le discours du Trône stipule que « la prévention du comportement criminel est tout aussi importante » et qu'il faut « éviter que celui-ci s'installe ».
À Toronto, de nombreux parents d'Afro-canadiens s'inquiètent énormément pour leurs enfants. Pour vraiment éviter que le crime s'installe, il faut que le gouvernement fédéral crée de nouveaux débouchés pour nos jeunes, qu’il permette que les centres communautaires demeurent ouverts et surtout qu'il vienne en aide aux quartiers les plus vulnérables et les plus touchés économiquement.
Les députés doivent collaborer pour mettre un terme à ce déversement d'armes illégales en provenance des États-Unis, des armes qui se retrouvent dans nos rues et qui causent la mort de nos jeunes. Ce n'est qu'en retirant les armes de poing de la circulation que nous parviendrons à garantir la protection de centres urbains comme Toronto.
Les Torontois sont aux prises avec un autre danger, d'une autre origine celui-là; un danger plus sournois peut-être, mais qui devient de plus en plus perceptible: le smog, la pollution et les changements climatiques. Pour s'attaquer à ce problème, il nous faudra beaucoup plus que les fadaises d’un discours du Trône. Il nous faudra plus que la promesse d'adhérer au Protocole de Kyoto si c'est pour ne pas en respecter les objectifs. Cette stratégie nous rappelle vaguement quelque chose et j'espère qu'elle ne va pas consister à nous resservir « la même bonne vieille soupe ».
Nous avons besoin de mesures concrètes pour réduire le smog et la pollution atmosphérique qui tuent chaque année des milliers de Canadiens. Je suis fière d'être parvenue à rassembler Greenpeace et les Travailleurs canadiens de l'automobile pour qu'ils contribuent à l'élaboration de la stratégie de la voiture écologique du NPD. Il faudra mettre cette stratégie en oeuvre et d'autres idées novatrices si nous voulons à la fois dépolluer l'atmosphère et créer des emplois pour les Canadiens.
Je suis fière d'avoir travaillé au sein du mouvement ouvrier pendant tant d'années et il est normal que je juge prioritaire de protéger des emplois décemment rémunérés pour les Canadiens. Le gouvernement devrait savoir qu'il ne suffit pas de parler des parents qui travaillent, mais il doit le faire de façon concrète en expliquant comment il entend créer et protéger des emplois.
Le discours du Trône ne parle pas des stratégies industrielles ni des politiques ou des accords commerciaux qui menacent notre main-d'oeuvre, sans compter qu'il n'y est pas question de protéger les ouvriers syndiqués par le biais d'une véritable loi anti-briseurs de grève. À mon avis, c'est déplorables. Les familles de travailleurs ont besoin de plus que un ou deux pour cent de réduction de TPS. Elles ont besoin de places de garderies, de villes sûres et propres. Elles ont besoin d'emplois décents.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, la ville de Toronto doit être davantage qu'un moteur économique vital. Elle doit également être notre centre culturel et artistique.
L'ancienne porte-parole néo-démocrate en matière de culture, Wendy Lill, a déclaré un jour que l'art constitue l'âme de toute grande nation. Elle avait raison, mais l'art est bien davantage. La culture et les arts fournissent des emplois aux Canadiens. À Toronto, 25 000 emplois sont liés à la production cinématographique et télévisuelle uniquement, pourtant il n'est fait aucune mention de la culture dans le discours du Trône. La décision de la SRC d'annuler des émissions comme This is Wonderland a une incidence profonde non seulement sur l'emploi mais aussi sur notre identité collective. Il nous faut un secteur culturel fort pour être en mesure de raconter nos histoires en tant que Canadiens et de protéger notre souveraineté.
Notre souveraineté repose également sur une politique étrangère indépendante, une politique qui ne nous entraînera pas aveuglément dans la guerre à la terreur que mène George Bush. Je veux que nous appuyions les braves militaires canadiens déployés un peu partout dans le monde, notamment en Afghanistan, en tenant, au Parlement, un débat en profondeur sur leur rôle, comme nous avons commencé à le faire hier soir. Si nous prétendons défendre la démocratie à l'étranger, nous devons alors la mettre en pratique dans cette Chambre en votant au sujet des missions et des déploiements futurs.
Je sais que les citoyens de Parkdale--High Park et de Toronto travaillent dur et paient leurs impôts, mais ils m'ont dit, lorsque j'ai fait du porte à porte et que je suis allée dans les stations de métro et dans les cafés-restaurants, pendant la campagne électorale, qu'ils ne voient pas d'inconvénient à payer ces impôts à condition d'en avoir pour leur argent et de voir que le gouvernement réinvestit dans leurs collectivités, pour des programmes et des incitatifs pour leurs quartiers. Les citoyens veulent une belle zone riveraine. Ils veulent davantage de places en garderie et des programmes d'apprentissage et de formation plus abordables pour leurs enfants. Ils ne veulent plus voir le smog se manifester dès le mois de février. Ils veulent une ville qui s'inscrit dans un pays compatissant qui assure à l'ensemble de ses citoyens la nourriture et le logement comme strict minimum.
Bref, nous voulons un Toronto dont tout le Canada peut s'enorgueillir. Voilà également ce que je souhaite. C'est pourquoi j'espère collaborer avec tous à la Chambre pour défendre la cause de Toronto à Ottawa.
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Monsieur le Président, je remercie la députée de Parkdale—High Park de partager son temps avec moi.
Je commencerai par remercier la population de l’Île de Vancouver-Nord pour la confiance qu’elle m’a témoignée en m’élisant pour la représenter. Au cours de la campagne électorale, j’ai promis de veiller à ce qu’Ottawa sache où se trouve l’Île de Vancouver-Nord et quels sont ses besoins, une tâche que je prends très au sérieux.
Je suis fière de dire que je suis née dans la circonscription et que j’ai vécu dans un certain nombre de ses localités. C’est une région très vaste, avec des paysages qui comptent parmi les plus beaux du pays et dont un grand nombre d’habitants sont encore animés du même esprit que les pionniers qui ont créé notre pays.
L’Île de Vancouver-Nord est bordée à l’ouest par l’océan Pacifique et au sud-est par le détroit de Georgia. La circonscription couvre une superficie d’un peu plus de 52 000 kilomètres carrés et compte 109 000 habitants. Cela donne deux personnes au kilomètre carré. Certains endroits sont seulement accessibles par avion ou par bateau. La plupart des gens vivent dans les villes qui ont été construites autour des industries traditionnelles de la région, qui sont l’industrie forestière et la pêche.
J’ai écouté attentivement le discours du Trône pour entendre ce que le gouvernement compte faire pour remédier aux sérieuses inquiétudes des travailleurs de ces secteurs. Il a dit que « le gouvernement reconnaît les difficultés particulières que connaissent les personnes qui tirent leur subsistance de la terre et des océans, dans les industries stratégiques que sont les ressources naturelles et l’agriculture ».
C’est très bien de le reconnaître, mais il faut agir. L’absence de mesures pour résoudre les graves problèmes des travailleurs et de leurs familles dans nos régions forestières est une forme de négligence qui frise la malveillance. Nous avons besoin de mesures concrètes pour mettre un terme au conflit du bois d’œuvre et d’un plan global pour que les gens des collectivités qui ont été tellement touchées par ce différend commercial bénéficient directement de l’argent que le Canada récupérera.
Nous devons cesser d’autoriser l’exportation de billes de bois brutes provenant des boisés privés qui relèvent de la compétence fédérale. Nous devons mieux gérer nos ressources forestières. Nous devons faire en sorte qu’elles puissent fournir des emplois pour la génération actuelle et de nombreuses générations futures, tout en respectant l’environnement.
La possibilité de gagner sa vie grâce à la pêche devient beaucoup trop rapidement chose du passé dans ma circonscription. Notre incapacité à gérer raisonnablement les ressources de l’océan est une triste réalité qui pénalise cruellement un grand nombre de gens de ma circonscription.
Même lorsqu’il est possible de trouver du poisson et de le pêcher, comme les billes de bois brutes venant de nos forêts, trop souvent, ce poisson est emmené par camion à l’extérieur pour fournir des emplois à des gens d’ailleurs. Je m’inquiète de ne pas trouver une seule mention de la pêche de la côte ouest dans le discours du Trône. Nous avons besoin de leadership au Canada. Nous devons cesser de rester les bras croisés pendant que des pratiques non durables menacent nos stocks de poissons sauvages. Nous devons travailler avec les entreprises d’aquaculture pour trouver un moyen productif et durable de produire du poisson. Nous devons cesser de nous complaire dans un optimisme béat qui, en réalité, ne fera que dresser les gens les uns contre les autres dans nos collectivités côtières.
On voit l’esprit d’innovation auquel je fais allusion chez ceux qui travaillent fort et qui investissent temps et argent dans le développement des sources d’énergie renouvelables. Qu’ils le fassent en promouvant l’énergie éolienne de sens commun ou l’énergie marémotrice d’avant-garde, les gens de ma circonscription attendent du gouvernement fédéral qu’il fasse preuve de leadership afin de réduire notre dépendance par rapport aux combustibles fossiles. Ils veulent des mesures efficaces qui permettront d’atteindre cet objectif. J’ai hâte de collaborer avec ces nouveaux pionniers pour ouvrir de véritables possibilités en matière de production d’énergie soutenable et pour veiller à ce que les vagues promesses inscrites dans le discours du Trône donnent des résultats réels et tangibles.
Je change de sujet brièvement pour parler du travail essentiel accompli par les hommes et les femmes de la Base des Forces canadiennes Comox. Comme tous nos militaires en poste partout dans le monde, ils se dévouent au service de notre pays. Ils s’acquittent de leur double tâche de surveillance défensive et d’aide aux opérations de recherche et sauvetage avec détermination et professionnalisme, tout en continuant de travailler dans des immeubles désuets ne pouvant résister à un tremblement de terre et de monter à bord d'avions et d'hélicoptères qui ont depuis longtemps dépassé leur durée de vie.
Pendant la campagne électorale, les conservateurs ont fait de nombreuses promesses visant nos forces armées, en général, et la Base des Forces canadiennes Comox, en particulier. Dans le discours du Trône, il est question que le Canada « renforce son appareil militaire ». Je prendrai soin de rappeler au gouvernement ses promesses et de l’aider à les réaliser.
Dans le discours du Trône, le gouvernement déclare qu’il « n'essaiera pas de tout faire à la fois ». Certains diront que c’est une démarche prudente, mais je crois que certaines choses ne peuvent attendre.
Je voudrais faire valoir deux autres priorités. La première est la nécessité pour le gouvernement fédéral de collaborer avec les collectivités de tout le Canada afin de moderniser et d’étendre notre infrastructure rapidement et efficacement. Partout dans ma circonscription, des élus municipaux et des leaders des Premières nations m’ont dit que cela ne saurait être remis d’une journée. Il faut passer aux actes.
Dans la vallée du lac Comox, nos villes et nos districts régionaux cherchent une solution aux problèmes que leur posent leurs vieux réseaux d’aqueduc et d’égout. La croissance attribuable au nombre grandissant de gens qui s'installent dans ce magnifique bout de pays met une forte pression sur l’infrastructure, et il faut y voir.
J’ai rencontré dernièrement le maire de Port Hardy Hank Bood ainsi que des membres de son personnel et de son conseil. Ils ont déclaré sans ambages que le gouvernement fédéral doit partager le coût d’amélioration et d’extension de leurs usines de traitement des eaux usées, afin de mettre un terme à la pollution de la plage Stories située à proximité.
Ayant quitté Port Hardy, j’ai suivi la route pendant quelque temps pour atteindre Fort Rupert, où les aînés de la bande de Kwakiutl m’ont invitée à partager leur déjeuner. Au cours de notre discussion, les membres de la bande m’ont fait part des difficultés qu’ils ont à affronter parce qu’ils ne peuvent pas prendre les produits de la mer auxquels ils devraient facilement avoir accès à partir de la plage de leur réserve. Cette plage -- celle-là même dont le maire avait parlé -- est très polluée et a été fermée par les responsables de la santé.
Cela m’amène à la dernière question que je voulais soulever. J’ai eu l’honneur de bénéficier d’un important soutien de la part de la vingtaine de Premières nations qui vivent dans la circonscription de l’Île de Vancouver-Nord. J’espère continuer à les rencontrer et à collaborer avec elles. Je travaillerai de concert avec le gouvernement pour veiller à ce que l’engagement pris dans le discours du Trône d’améliorer les perspectives des peuples autochtones du Canada constitue plus que des paroles creuses et des promesses non tenues.
Ayant pour objectif de faire entendre la voix des gens que je représente à Ottawa, je vais terminer cette intervention en citant un extrait d’un rapport d’Am Johal sur le rassemblement des anciens élèves des pensionnats tenu à Alert Bay en août de l’année dernière. Voici cet extrait:
Dans la petite collectivité insulaire d’Alert Bay, près de l’île de Vancouver-Nord, des centaines de survivants du pensionnat St. Michael’s sont venus se retrouver sur le rivage idyllique proche du centre culturel d’U’mista. Le temps était brumeux et des nappes de brouillard ondulaient sur l’eau calme.
Le site était enchanteur. Quelques-uns des anciens élèves sont arrivés à l’école à bord de canots pour une réunion d’une amère douceur. Comme ils s’approchaient, l’un des chefs s’est levé dans son canot pour demander la permission d’accoster.
Le chef Bill Cranmer de la Première nation Namgis leur a souhaité la bienvenue. Ils ont alors fait avancer les canots en marche arrière, en signe d’amitié, le fait de pagayer vers l’avant étant interprété comme un geste agressif.
Le pensionnat St. Michael’s était resté ouvert de 1929 à 1975. Au cours du week-end, plus de 250 membres des Premières nations venant de tous les coins de la Colombie-Britannique et représentant quelque 18 bandes sont venus assister à la cérémonie de guérison.
« On nous battait lorsque nous parlions notre langue. Nous avons été arrachés à nos collectivités... nous avons besoin de chasser le traumatisme pour pouvoir nous développer comme nous le voulons », a déclaré le chef Cranmer qui avait pris la parole devant les anciens élèves.
« Nous avons besoin d’aller de l’avant. J’espère que vous partagez avec nous la notion que cela n’aurait pas dû nous arriver, que cela n’aurait pas dû arriver à nos enfants. L’avenir nous appartient. Nous avons besoin de rebâtir notre histoire. »
Tandis que les danseurs Coast Salish se préparaient à présenter leur danse de guérison, le chef Cranmer a ajouté: « Nous sommes venus pour regarder au-delà de ce qui vous est arrivé. Nous sommes venus ici pour nos ancêtres. Nous pouvons trouver le temps pour aller à un meilleur endroit. »
Pendant qu’une queue se formait à l’intérieur de l’école, les couloirs et les salles de classe ont rappelé à beaucoup des personnes présentes des souvenirs qui les ont fait éclater en sanglots. Il a fallu soutenir quelques-uns qui ne tenaient plus debout. Parents et amis se sont accrochés les uns aux autres.
Dans la grande maison, un autre orateur disait: « C’est maintenant le temps de la guérison et de la réconciliation. Les colonisateurs nous ont imposé une oppression qui nous a amenés à nous opprimer nous-mêmes. »
S’adressant de nouveau au rassemblement, le chef Cranmer a dit: « Nous avions l’habitude de nous mettre en ligne pour prier un Dieu dans lequel nous ne croyions pas.
Nos modèles de comportement n’étaient pas positifs.
Nous avons souffert des maladies apportées par la colonisation, du système des pensionnats qui a porté atteinte à notre culture et de l’interdiction du potlatch.
Ils nous ont privés de notre humanité. »
Le discours du Trône parle d’édifier un Canada plus fort. Je maintiendrai les préoccupations des gens de ma circonscription au premier plan tandis que nous travaillerons au cours de cette législature en vue d’atteindre cet objectif.
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Monsieur le Président, mes félicitations à vous. Comme vous êtes le doyen des députés, il n’est que normal que vous occupiez le fauteuil. Même s’il est absent, je félicite également le Président de sa réélection.
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Lac-Saint-Louis.
Comme c’est la première fois que je prends la parole à la Chambre depuis les dernières élections, je tiens à adresser tous mes remerciements à ma femme, Denise, à mes fils, Nathan et Nicholas, sans oublier le benjamin, Noah, qui n’a que huit semaines. Ma femme en était à la fin de sa grossesse pendant la campagne, et elle mérite d’autant plus ma reconnaissance pour y avoir participé alors que la naissance était prévue pour le 24 janvier.
Je veux aussi remercier les électeurs de Fredericton. Depuis la Confédération, pas un seul libéral n’a été élu deux fois à Fredericton. Or, j’ai l’honneur de représenter cette circonscription pour la cinquième fois. Je suis reconnaissant de l’honneur et de la chance que j’ai de représenter les bonnes gens de cette circonscription.
Compte tenu de la situation des partis au cours de cette législature, nous allons tous devoir travailler très fort pour que les Canadiens puissent être fiers de l’institution parlementaire. Je compte bien faire ma part pour être le plus constructif possible. L’opposition a pour rôle de signaler les limites et les insuffisances des mesures proposées, mais ce peut être un rôle constructif.
Il est question dans le discours du Trône des soldats présents en Afghanistan, des excuses à l'égard de la taxe d'entrée imposée aux immigrants chinois et d’initiatives visant à réduire les délais d’attente pour les patients. Il faut en féliciter le gouvernement. Cela dit, un engagement réitéré à respecter un nombre limité de priorités veut dire que des éléments très importants ont été laissés de côté. Permettez-moi d’en énumérer quelques-uns.
D’abord, à titre de porte-parole de l’opposition officielle pour l’infrastructure et les collectivités, je signale une omission flagrante qui concerne les investissements dans les infrastructures. La députée néo-démocrate qui m’a précédé en a dit un mot. Cet élément mérite d’être signalé non seulement en raison de l’importance de ces investissements, mais aussi en raison de l’importance des relations que l’ancien gouvernement a pu établir avec les municipalités. Comme j’ai été par le passé ministre chargé des infrastructures, je peux dire que l’initiative a été bien accueillie et compte beaucoup pour le Canada.
Il n’a pas été question non plus de l’accord sur les pensionnats pour Autochtones ni de l’accord de Kelowna. À propos des pensionnats, dont la dernière intervenante a parlé, je ferai simplement remarquer qu’on a répondu aux questions sur les pensionnats en disant qu’il faut attendre l’accord final. S’il y a eu accord sur le versement de paiements anticipés, c’est parce que nous savions que l’accord final tarderait et que bien des personnes âgées ne pourraient en profiter. Par définition, un paiement anticipé doit venir avant la conclusion d’un accord final. J’estime que le gouvernement devrait revoir sa position.
Il n'a aucunement été question de recherche et développement ou de rendre les universités plus abordables pour les étudiants. Nous avons fait beaucoup de progrès en matière de recherche et développement. Au début des années 1990, le Canada arrivait au milieu du classement pour ce qui est de la recherche universitaire financée par l'État et nous sommes devenus chef de file mondial dans ce secteur. Nous devons notre réussite au Programme des chaires de recherche, au Programme des coûts indirects et à l'augmentation du financement aux conseils subventionnaires de la recherche. J'ose espérer que le budget contiendra pour la recherche et les universités de bonnes nouvelles qui compenseront le fait que le discours du Trône est resté silencieux à leur égard. Je vois le ministre des Finances sourire. J'espère que c'est un bon signe et qu'il ne me trouve pas simplement comique.
Le développement économique régional est très important pour le Canada atlantique. Cela me préoccupe. Durant la dernière campagne électorale, on a beaucoup parlé de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, et pas nécessairement en bien. J'espère qu'on a fait les investissements nécessaires, surtout dans l'innovation. L'Agence de promotion économique du Canada atlantique a complètement changé après l'accession au pouvoir des libéraux en 1993, surtout en raison d'un nouvel engagement envers les collectivités et l'innovation. J'espère qu'il continuera d'en être ainsi et qu'on renforcera même cet état de fait.
Je souhaite saluer le ministre responsable de la province du Nouveau-Brunswick, le ministre des Anciens combattants. Cela m'amène à penser à l'agent orange et à l'épandage d'herbicides à la BFC Gagetown dans ma circonscription. La zone touchée se trouve dans ma circonscription et dans les circonscriptions du ministre des Anciens combattants et du député de Fundy Royal. J'ai bon espoir que le ministre des Anciens combattants, étant donné sa connaissance du sujet et son engagement envers ses électeurs, pourra faire progresser ce dossier rapidement.
J'ai aussi été surpris de constater que l'important défi démographique que devra relever le pays n'a pas été abordé. La situation est plus critique au Canada atlantique, mais tout le Canada rural est touché, à mon avis, par la réduction et le vieillissement de la population. Nous ne pouvons continuer ainsi.
Enfin, c'est le 25e anniversaire de l'Année internationale des personnes handicapées et du rapport Obstacles qui était un ouvrage précurseur sur les handicaps. Le gouvernement n'a pas parlé de cette question dans le discours du Trône et j'espère qu'il s'intéressera à cette année internationale. Je suis persuadé qu'il le fera.
Il n'a pas été question non plus de la culture, qui fait l'objet de nombreuses questions durant la période des questions, et j'attendrai le budget pour voir ce qu'il adviendra des engagements pris à l'égard du Conseil des Arts du Canada et de la Société Radio-Canada en particulier.
Dans le cas du programme d'infrastructure, je crains que tous les crédits du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique soient, en fin de compte, tous déjà affectés. Si ce budget ne prévoit pas un renouvellement du fonds, non seulement le Canada subira une forte perte en ce qui concerne notre capacité d'investir dans des projets, gros et petits, en fonction des demandes, mais je pense également que c'est inquiétant pour le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale. Le gouvernement lancera alors le signal qu'il est possible que certains discours qui ont été prononcés à l'autre endroit sur la constitutionnalité de l'engagement de l'ancien gouvernement à l'égard des collectivités par l'entremise de dépenses dans le domaine de l'infrastructure pourraient conduire, en fin de compte, au non-renouvellement de ces programmes. Ce serait non seulement mauvais pour les collectivités dépendantes de ces fonds, mais cela nuirait également à une relation constructive dans une société moderne.
L'ancien gouvernement a investi entre 1,1 milliard de dollars et 1,4 milliard de dollars par année. À ma connaissance, l'engagement pris par le gouvernement actuel est de deux milliards de dollars sur cinq ans. Si le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique et le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale ne sont pas renouvelés, il en découlera une réduction de 60 p. 100 des dépenses d'infrastructure par le gouvernement. Je vais attendre le budget pour voir ce qu'il en est. Je prétends qu'il y a de nombreux projets très utiles dans tout le pays. Dans ma province, le nettoyage du port de Saint John revêt beaucoup d'importance.
En ce qui concerne la recherche et le développement, c'est un domaine dans lequel beaucoup d'investissements sont faits et j'espère que cela se poursuivra.
J'ai parlé des pensionnats autochtones. Permettez-moi également de parler de l'accord de Kelowna. La question des pensionnats autochtones nous rappelle nos erreurs passées qu'il fallait reconnaître, alors que l'accord de Kelowna, qui est tourné vers l'avenir, constitue un investissement important dans l'éducation et le logement. En fin de compte, il ne s'agit pas seulement de questions de principe, mais également d'investissements qui se font attendre depuis longtemps.
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Monsieur le Président, c’est un grand honneur que de représenter les habitants de Lac-Saint-Louis au Parlement. Je crois que l’ouest de l’île de Montréal, dont une bonne partie entre dans les limites de ma circonscription de Lac-Saint-Louis, constitue un élément unique qui est important pour le Canada sur le plan politique. Il est unique en raison de son emplacement géographique en bordure du grand fleuve St-Laurent et en raison de la composition linguistique et culturelle de sa population. Il est important parce que c’est un microcosme de notre pays qui peut éclairer nos politiques.
[Français]
La communauté de Lac-Saint-Louis est composée de minorités. Sa population anglophone constitue une minorité au Québec, tandis que sa population francophone est minoritaire au sein du Canada. Quant aux nombreux autres groupes linguistiques et culturels qui enrichissent la vie du comté, ils sont non seulement des minorités au Canada et en Amérique du Nord, mais souvent de nouveaux venus en Occident.
[Traduction]
Il est certain qu’en raison de sa diversité, l’ouest de l’île est une collectivité tolérante et modérée. C’est une collectivité qui rejette les changements radicaux qui risquent de bouleverser les rapports humains. C’est une collectivité qui préfère l’unité aux dissensions. C’est une collectivité inspirée par des visions politiques fondées sur de nobles principes plutôt que des idéologies qui favorisent l’isolement. Lac-Saint-Louis est l’antithèse d’une collectivité qui se retranche derrière de grands murs.
Les gens de Lac-Saint-Louis sont des fédéralistes engagés. En 1995, ils ont voté massivement « non » au deuxième référendum du Québec. Ils ont appuyé la Loi fédérale sur la clarté qui a été adoptée par l’ancien gouvernement libéral. Ils croient que les décisions politiques devraient être claires et éclairées et que des droits comme celui de rester au sein du Canada en tant que citoyens canadiens ne peuvent pas être enlevés à la simple majorité des voix dans le cadre d’un plébiscite sur une question qui joue sur les mots.
La population de Lac-Saint-Louis sait que le Canada n’est pas une camisole de force politique, que ce n’est pas, comme le Bloc se plaît à le raconter, un État trop centralisé et centralisateur. Aux États-Unis, environ 80 p. 100 des transferts fédéraux aux États et aux gouvernements locaux sont des subventions conditionnelles. Au Canada, pas moins de 76 p. 100 de ces transferts sont maintenant inconditionnels. Ces chiffres ne reflètent pas un fédéralisme canadien rigide, contraignant et inflexible.
Les conservateurs ont confirmé qu’ils étaient pour un fédéralisme déconstruit. Ils le font subtilement et discrètement, par exemple, en acceptant la théorie du déséquilibre fiscal. Ils le font parfois de façon plus explicite, comme l’a fait le premier ministre pendant la première période des questions, la semaine dernière, lorsqu’il a parlé d’un fédéralisme centralisateur.
[Français]
La notion de déséquilibre fiscal prête à croire que le Québec et les autres provinces sont maltraités financièrement par le fédéralisme. Les résidants de Lac-Saint-Louis savent que c'est faux. Pourtant, si les conservateurs vont de l'avant et modifient la péréquation en retirant de la formule les recettes du pétrole, les provinces non productrices comme le Québec en souffriront certainement.
Les conservateurs jouent à un jeu dangereux et trompeur en convenant avec le Bloc québécois de l'existence d'un déséquilibre fiscal, alors que tant de faits infirment cette thèse.
Le rapport de la dette au PIB des provinces est de loin inférieur à celui du gouvernement fédéral. De plus, les transferts fédéraux aux provinces augmentent plus rapidement que les recettes fédérales.
En outre, l'ensemble des provinces affichaient des surplus budgétaires à l'issue de quatre des six dernières années.
[Traduction]
Enfin, quand Ottawa a réduit les transferts fédéraux aux provinces en 1995, dans le cadre des efforts qui lui ont permis de vaincre le dragon du déficit créé par le gouvernement Mulroney, les coupes imposées aux provinces étaient proportionnellement beaucoup moins importantes que celles qu’Ottawa avait apportées à ses propres programmes. S’il y a un déséquilibre fiscal au Canada, ce n’est pas entre les différents niveaux de gouvernement, mais entre les gouvernements et les contribuables et ce véritable déséquilibre fiscal n’a pas été abordé dans le discours du Trône.
L’automne dernier, le gouvernement libéral a présenté la deuxième phase de son plan de réduction des impôts des Canadiens. La première phase était la coupe multiannuelle de 100 milliards de dollars annoncée en l’an 2000. À l’automne, le gouvernement libéral est allé de l’avant en réduisant le taux d’imposition pour la tranche de revenu la plus basse et en augmentant le montant que les Canadiens pouvaient gagner sans payer d’impôt. Le gouvernement conservateur a la responsabilité de renoncer à son intention de supprimer ces baisses d’impôt libérales sans quoi les Canadiens verront leurs chèques de paye après impôt diminuer en juillet.
Les Canadiens ont besoin d’un véritable allégement de leurs impôts et c’est ce qu’ils désirent. Les familles canadiennes sont surchargées d’impôts. Un bon nombre d’entre elles sont écrasées sous les dettes, ce qui rend la vie familiale extrêmement difficile. Le Canada a maintenant un taux d’épargne négatif de 0,4 p. 100. Le gouvernement conservateur se soucie-t-il vraiment des familles ou n’est-ce là qu’un slogan bien commode pour la campagne conservatrice?
Il n'y a pas beaucoup d'économistes au Canada qui seraient d'accord pour dire que, si le gouvernement avait le choix entre réduire les impôts ou réduire la TPS pour alléger le fardeau fiscal des Canadiens, il devrait choisir de réduire la TPS. Si les deux options sont possibles, alors soit, mais il faut accorder la priorité à des réductions massives d'impôts.
D'une part, réduire la TPS amplifiera encore davantage la dette à la consommation et stimulera excessivement l'économie, alors que le problème n'est pas la faiblesse de la consommation, mais la faiblesse de l'investissement des entreprises. Une hausse de l'investissement stimulerait la croissance économique dans le contexte d'une économie mondiale concurrentielle, où la règle du jeu consiste à devancer ses adversaires au chapitre de la productivité en investissant des capitaux.
D'autre part, réduire la TPS ne mettra pas plus d'argent directement dans les poches des contribuables. En revanche, des réductions d'impôts comme celles que proposaient les libéraux feraient augmenter le revenu disponible des familles canadiennes, ce qui se traduirait en bout de ligne par une hausse des investissements visant à accroître la productivité.
[Français]
De nombreuses entreprises qui offrent des prêts hypothécaires, comme les banques, n'imposent même pas de TPS sur leurs produits et services. Dans de tels cas, la réduction de la TPS n'entraînera pas d'économies pour le consommateur. Elle ne servira qu'à réduire les coûts et à accroître les profits de l'entreprise.
Certains détaillants incluent la TPS dans leurs prix. Les exploitants de salles de cinéma ne décideront pas du jour au lendemain de réduire le prix du billet d'entrée pour le faire passer, par exemple, de 9,95 $ à 9,86 $ simplement parce que la TPS a diminué de 1 p. 100. Les coiffeurs non plus ne baisseront pas plus leurs prix, et certaines sociétés profiteront tout simplement de leur monopole sur le marché pour augmenter leurs prix, profitant ainsi du peu de jeu créé par la réduction de la TPS. Il n'y a qu'à penser à cet égard aux détaillants d'essence.
[Traduction]
La promesse des conservateurs de réduire la TPS était astucieuse et stratégique sur le plan politique. C'est ce que certains appellent un calcul politique. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas une bonne politique. Comme l'a dit Jeffrey Simpson, éditorialiste au Globe and Mail:
Bien sûr, comme il a fait campagne en promettant de réduire la TPS, le premier ministre n'aura d'autre choix que d'aller de l'avant, ce qui coûtera au bas mot 5 milliards de dollars au Trésor fédéral et stimulera sans but précis une économie qui n'a pas besoin d'un tel stimulus. Après cela, cependant, les conservateurs seront à court d'idées [...]
M. Simpson ajoute que:
[...] le premier ministre sait que la plateforme électorale de son parti n'était rien de plus qu'un document politique suffisant pour séduire l'électorat, mais pas pour gouverner avec sérieux.
Le gouvernement conservateur a opté pour une politique fiscale astucieuse, mais faible. De la même façon, sa soi-disant politique sur les services de garde d'enfants est non seulement unidimensionnelle, elle manque de vision et ne fait rien pour éliminer l'injustice du régime fiscal à l'égard des parents qui restent à la maison. Le plan du premier ministre a été présenté avant tout comme une mesure visant à aider les parents qui restent à la maison, mais, comme l'a dit le comité de rédaction du Globe and Mail, il n'est rien de plus qu'un geste symbolique.
Ce n'est encore que de la poudre aux yeux.
Soyons honnêtes. L'allocation imposable de 1 200 $ par année promise aux familles est un moyen improvisé de réduire les impôts, ce n'est pas une franche diminution du fardeau fiscal du genre de celles auxquelles le gouvernement précédent avait procédé.
Le gouvernement libéral avait une façon globale et intelligente d'aider les familles canadiennes. En même temps qu'il annonçait de vastes réductions d'impôt, il négociait des ententes avec dix provinces dans le but de constituer un réseau de garderies propices au développement. Ce système d'une grande flexibilité aurait été accessibles aux parents travaillant à temps plein, mais aussi à ceux qui n'en aurait eu besoin qu'à l'occasion du fait que l'un d'entre eux restait à la maison. Le gouvernement libéral croyait qu'il était possible d'avoir des politiques parallèles permettant à ces deux réalités de la société canadienne contemporaine de cohabiter.
En créant la Prestation nationale pour enfants, en 1998, le gouvernement libéral a fait un grand pas pour répondre aux besoins des enfants et des familles, y compris celles où un des conjoints demeure à la maison. Cette prestation comprend, par exemple, un supplément annuel de 243 $ pour chaque enfant de moins de sept ans à l'égard duquel on n'a pas déduit de frais de garde sur la déclaration de revenus familiale. Le gouvernement devrait accroître ce montant pour aider les parents qui restent au foyer pour s'occuper de leurs enfants, tout en maintenant les engagements déjà pris par le gouvernement libéral en faveur d'un système de garderies éducatives de qualité à l'intention des familles qui en ont besoin.
Les problèmes de la société moderne sont complexes. On ne peut relever les défis qu'ils supposent par des moyens superficiels. Le discours du Trône est un document qui manque de substance, la mince feuille de route d'un gouvernement qui s'embarrasse de peu et qui n'a pas l'intention de mener les Canadiens très loin.
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Excusez-moi, monsieur le Président. Je tiens à vous féliciter pour votre nomination, et à féliciter le Président et les autres vice-présidents.
Je tiens aussi à remercier les habitants de Lambton—Kent—Middlesex pour l'appui massif qu'ils m'ont accordé lors de l’élection de janvier dernier en me confiant la responsabilité ainsi que l'honneur de les représenter à la Chambre. Je veux aussi remercier ma famille et surtout ma conjointe, Barb, pour leurs encouragements et leur soutien. J'ajouterai que, durant mon mandat de député de Lambton—Kent—Middlesex, j'ai l'intention de représenter tous les habitants de cette circonscription, quelle que soit leur obédience politique.
Il importe que les Canadiens soient conscients de ce que nous allons accomplir lors de cette 39e législature. Le discours du Trône donne les grandes lignes de ce que notre gouvernement a l'intention de réaliser au cours de son mandat. Nous nous attarderons, bien sûr, sur nos cinq priorités: faire le ménage à Ottawa en déposant et en adoptant la loi fédérale sur l'imputabilité; réduire le fardeau fiscal des Canadiens en abaissant la TPS de 7 à 6 p. 100 dans un premier temps, puis à 5 p. 100; rehausser la sécurité de nos collectivités en sévissant contre les bandes criminelles, les armes à feu et la drogue; offrir un choix aux parents en matière de garde d'enfants grâce à une aide directe de 1200 $ par an pour chaque enfant de moins de six ans et à la création de 125 000 places de garderie en cinq ans; collaborer avec les provinces et les territoires pour garantir des délais d'attente aux patients.
La fin de semaine dernière, les habitants de Shedden, bourgade du sud-ouest de l'Ontario, ont été bouleversés en apprenant la macabre découverte qu'un agriculteur du coin venait de faire sur son exploitation. On suppose qu’une bande est à l'origine de ce crime qui démontre bien que la criminalité n'est pas limitée aux grandes villes. Elle s'étend aux banlieues et aux collectivités rurales. Nos familles n'ont plus le sentiment légitime d'être en sûreté et en sécurité. Les bandes, la drogue et les armes à feu n'ont pas leur place dans nos collectivités.
Notre position est simple: les familles canadiennes ont le droit de se sentir en sécurité dans leurs villes et villages. Pour protéger notre mode de vie, nous devons sévir contre les crimes violents et c'est précisément ce que le nouveau gouvernement entend faire.
La lutte contre le crime et le retour à la sécurité dans nos collectivités constituent une grande priorité pour notre gouvernement qui compte notamment imposer des peines plus lourdes pour les crimes graves et régler les dysfonctionnements de notre système pénal afin que tout crime grave soit sanctionné par une peine d'emprisonnement plus longue. Ce gouvernement va s'attaquer à la criminalité. Il proposera des amendements au Code criminel pour alourdir les peines imposées aux contrevenants violents et aux récidivistes. Il cherchera à prévenir le crime en favorisant le déploiement d'un plus grand nombre de policiers dans nos rues et en améliorant la sécurité à nos frontières.
L’inefficace programme d’enregistrement des armes d’épaule, d’un coût excessif de $2 milliards de dollars, représente un fardeau pour le citoyen respectueux des lois et il ne fait rien pour éviter que les armes se retrouvent entre des mains criminelles. À notre avis, il serait plus responsable de cesser de financer le registre des armes d’épaule et d’utiliser les fonds pour augmenter le nombre d'agents de police.
Notre gouvernement va collaborer avec les provinces et les territoires afin d’aider les collectivités à susciter l’espoir de nos jeunes, leur ouvrir des possibilités et mettre un terme au cycle de violence pouvant aboutir à des collectivités éclatées et des vies brisées. Il est simplement illogique d’imposer à un jeune délinquant violent une sentence suspendue avec mise en liberté surveillée. À l’heure actuelle, nos lois visent à protéger les droits du criminel et non pas ceux de la victime. Même si nous voulons favoriser la réinsertion sociale de nos jeunes délinquants, les lois actuelles semblent inciter ces derniers à opter pour le crime plutôt que les études ou le travail. Nous devons imposer des peines plus sévères à ceux qui choisissent une vie criminelle, surtout avec violence.
Nous devons aussi faire davantage pour protéger nos jeunes contre les prédateurs sexuels. Nous allons hausser l’âge du consentement pour le faire passer de 14 à 16 ans. Nous allons créer une banque renfermant les empreintes génétiques de délinquants sexuels et délinquants dangereux condamnés, et établir une politique de tolérance zéro pour toutes les formes de pornographie juvénile.
Le gouvernement trace une nouvelle voie en déposant sa loi sur la responsabilité et il donne l’exemple en envoyant un message à tous les Canadiens, un message d’espoir qui ramènera l’honnêteté et l’intégrité au Parlement. Nous voulons dire aux Canadiens qu’il leur est possible d’avoir un gouvernement honnête et responsable. Les Canadiens ont été beaucoup trop longtemps dirigés par des gouvernements libéraux qui traitaient les fonds publics comme s’ils leur appartenaient. Les Canadiens honnêtes, qui travaillent fort, qui payent des impôts et qui observent les règles, ont vu des millions de dollars de fonds publics détournés au profit de copains libéraux.
Il s’agit là d’une période noire de notre grande histoire. Cependant, nous en avons tiré une excellente leçon. Nous avons appris qu’il fallait resserrer les règles. Nous allons empêcher la répétition d’actes aussi irresponsables. C’est précisément ce que fera notre nouvelle loi sur la responsabilité.
On peut éliminer l’influence indue exercée par ceux qui donnent de gros montants en interdisant les dons importants faits à des partis politiques par des particuliers ou des sociétés. On peut faire en sorte que le gouvernement fédéral soit plus transparent et plus responsable, en augmentant le pouvoir des mandataires du Parlement, le vérificateur général par exemple.
On peut assurer réellement la protection des dénonciateurs, fonctionnaires ou non, qui veulent fournir des renseignements concernant des activités contraires à l’éthique ou à la loi. Mes collègues et moi sommes d’avis qu’il faut donner aux Canadiens le bon gouvernement propre qu’ils veulent et qu’ils méritent.
L’autre question que je voudrais aborder concerne la situation de l’agriculture au Canada aujourd’hui. La semaine dernière, nous avons vu des milliers d’agriculteurs exercer leur droit de s’organiser et de s’exprimer librement. Je me permets de dire que lorsque les agriculteurs canadiens vont parler, nous serons à l’écoute.
Notre nouveau gouvernement comprend les besoins des producteurs canadiens. Il est intéressant de voir les députés d’en face critiquer le gouvernement à cet égard. Même s’il est ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire depuis bien peu de temps, M. Strahl a parcouru tout le pays. Il a rencontré…
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Monsieur le Président, je me joins à ceux qui vous ont félicité de votre nomination à titre de vice-président. À l'ouverture de la législature, vous preniez place à mes côtés. J'ai alors pensé que votre voix retentissante me ferait mal aux oreilles. Je suis ravi de vous voir occuper le fauteuil de la présidence.
C'est la première fois que je prends la parole depuis le début de la 39e législature. Je saisis l'occasion qui m'est offerte pour remercier les gens de Calgary-Est qui m'ont élu pour la quatrième fois, me donnant même une majorité plus marquée cette fois-ci. Je remercie les gens des quatre coins du Canada qui ont appuyé généreusement ma réélection. Je remercie aussi ma famille: mon épouse Neena, mes filles, Priti et Kaajal, et mon fils, Aman, qui m'ont toujours épaulé durant les campagnes électorales que j'ai menées au fil des ans.
Le 23 janvier, les Canadiens ont voté pour un changement en élisant un nouveau gouvernement conservateur. Au cours de la campagne électorale, nous avons dit aux Canadiens ce que notre parti ferait. Le plus important, toutefois, c'est que les Canadiens nous ont dit qu'ils voulaient des collectivités plus sûres. La criminalité urbaine, surtout en ce qui a trait aux armes à feu, aux gangs et aux drogues, inquiète les Canadiens. Ils réclament qu'on impose des peines plus sévères aux auteurs d'actes criminels graves, en particulier ceux qui utilisent des armes à feu pour commettre leurs crimes. Un résidant de Calgary m'a écrit une lettre. Voici ce qu'il dit:
Nous avons acheté notre maison en 1984 à l'époque où ce quartier de Calgary -- Marlborough Park -- était un coin tranquille. On pouvait laisser la porte ouverte, et je veux bien dire grand ouverte, aller passer une journée à Banff et revenir sans que rien n'ait été touché dans la maison. Et je sais ce que je dis, car cela m'est déjà arrivé.
Je sais que les choses ont changé partout dans le monde, et non pas seulement dans ma circonscription. Des événements récents me forcent à me demander, en tant que représentant de mes électeurs ici, ce que les parlementaires comme moi font pour résoudre ce problème qui ne cesse de prendre de l'ampleur. C'est une préoccupation qui a été exprimée par des gens d'un bout à l'autre du pays.
Les conservateurs ont une longue tradition de lutte contre la criminalité dans notre société au moyen de notre système de justice pénale. En fait, au cours des trois dernières législatures, j'ai moi-même présenté des projets de loi d'initiative parlementaire prévoyant des peines plus sévères pour les introductions par effraction, demandant un peine minimale de deux ans pour les récidivistes. Les statistiques révèlent que les auteurs d'introductions par effraction sont le plus souvent des récidivistes parce que c'est une activité très rentable pour eux étant donné que les peines imposées pour ce crime sont légères.
C'est pourquoi les Canadiens veulent que nous punissions plus sévèrement les criminels. Mon parti a fait de cette question un enjeu électoral. Nous avons mis en relief nos cinq priorités dans le discours du Trône. Une d'entre elles est de faire en sorte que le crime ne paie pas dans notre pays. Si une personne commet un crime, elle sera punie. Cela fait partie de notre programme et c'est une des cinq priorités du gouvernement conservateur. Les gens comptent sur le gouvernement pour veiller à ce que nos quartiers soient sûrs afin que nos enfants et nos familles puissent y vivre en paix.
Le Parti conservateur a toujours réclamé énergiquement des peines minimales obligatoires pour ceux qui utilisent des armes à feu pour commettre un crime. Le meurtre d'agents de la GRC dans le Nord de l'Alberta, la fusillade à Toronto le lendemain de Noël et le massacre d'hier, tous ces crimes ont été commis à l'aide d'armes à feu. Cela montre bien que les personnes qui utilisent des armes à feu pour commettre un crime doivent se voir imposer des peines minimales. C'est ce que nous ferons. Cela deviendra une des priorités de notre gouvernement.
Nous allons mettre en oeuvre les solutions à ces problèmes au lieu de gaspiller de l'argent sur des initiatives comme celles du registre des armes à feu. Ce registre existe depuis un certain temps et nous n'avons pas cessé de signaler à la Chambre qu'il était devenu inefficace. Il n'y a eu aucune baisse des crimes à main armée. Le registre des armes à feu n'a rien fait d'autre que de gonfler la bureaucratie et de rendre la vie difficile aux Canadiens ordinaires.
Nous visons des peines conditionnelles qui feront en sorte que les personnes condamnées pour un crime causant des dommages graves ne purgent pas leurs peines à domicile mais soient tenues de le faire en prison. Certains diront que nous sommes des conservateurs insensibles qui manquent totalement de compassion et que nous souhaitons mettre tous les criminels derrière les barreaux. Or, il est ici question de crimes violents. Il s'agit d'assurer la sécurité de nos rues.
Nous allons également nous attacher à faire en sorte de donner aux jeunes qui se seront écartés du droit chemin non pas des peines sévères, mais l'espoir de réintégrer la collectivité. Cet aspect est également prioritaire pour le gouvernement. Il ne convient pas de dire que nous sommes tout simplement intraitables et sans compassion envers tous ceux qui ont commis des crimes. Pour les jeunes qui se seront égarés, nous proposons de fournir des ressources financières et autres pour qu'ils deviennent des citoyens utiles à la société.
Nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas voir que les crimes avec violence sont à la hausse. Il nous faut agir résolument. Le gouvernement veillera à ce que davantage de policiers patrouillent nos rues. Voilà une façon de les rendre plus sûres. J'ai reçu une lettre d'un électeur qui s'inquiétait de la criminalité dans les rues. La population sera rassurée d'y voir un plus grand nombre de policiers.
Nous souhaitons également améliorer la sécurité aux frontières. Nous voulons faire en sorte que ceux qui surveillent nos frontières se sentent en sécurité en leur fournissant des armes.
L'aspect le plus important, c'est que nous allons collaborer avec les provinces et les territoires pour aider les collectivités à fournir de l'espoir et à assurer des possibilités aux jeunes. Nous allons appuyer les programmes de prévention de la criminalité et investir dans les programmes visant les jeunes à risque.
Le gouvernement s'est donné cinq mandats clairs. Il se concentre sur cinq domaines. Nous formons un gouvernement minoritaire et nous ne savons pas quand nous allons retourner devant l'électorat. Nous ne faisons pas des discours du Trône à la façon des libéraux. Ils promettent mer et monde mais, finalement, ne font pas grand-chose. De notre côté, nous tenons à respecter nos promesses.
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Monsieur le Président, c'est avec une grande joie que je présente aujourd'hui ma réplique au discours du Trône. D'abord, puisqu'il s'agit de ma première allocution en cette 39
e législature, j'aimerais remercier les citoyens de Rosemont—La Petite-Patrie. Une grande majorité d'entre eux, soit plus de 22 000 voix, m'ont confié le mandat de les représenter en Chambre. Je les remercie de leur confiance. Au cours des prochains mois, voire des prochaines années, je défendrai de mon mieux les intérêts du Québec et ceux de Rosemont—La Petite-Patrie. Je partagerai mon temps de parole avec le député de Berthier—Maskinongé.
Aujourd'hui, la majorité de mon intervention portera sur les aspects environnementaux du discours du Trône. Sur le plan environnemental, le moins que l'on puisse dire, c'est que ce discours du Trône est flou, mou et insuffisant, particulièrement en ce qui a trait à l'engagement du gouvernement fédéral de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de lutter contre les changements climatiques non seulement du Canada, mais aussi du reste du monde.
Sur le plan de la lutte contre les changements climatiques, il s'agit d'un recul important. Pourquoi? D'abord, parce ce que dans ce discours du Trône, rien ne nous indique clairement que le gouvernement fédéral a l'intention de respecter les engagements du Canada de réduire de 6 p. 100, par rapport à 1990, ses émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012.
Pourquoi est-ce aussi un recul important? Parce que dans le discours du Trône d'octobre 2004, à la page 14, il est écrit que le gouvernement du Canada respectera les engagements relatifs aux changements climatiques, qu'il a pris en signant le Protocole de Kyoto. En octobre 2004, le gouvernement indiquait clairement et solennellement, devant cette Chambre et les populations québécoise et canadienne, qu'il avait l'intention de respecter son engagement.
Quelques années plus tard, soit en avril 2006, il n'y a qu'une mince phrase qui a trait à la lutte contre les changements climatiques et au respect. Il est dit que le gouvernement « prendra des mesures concrètes pour protéger l'environnement, notamment des mesures pour réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre ». En matière de respect international dans la lutte aux changements climatiques et en matière de volonté de réduire à la source les émissions de gaz à effet de serre, il est évident que le gouvernement fédéral a décidé de reculer par rapport à ses engagements.
De ce côté-ci de la Chambre, nous ne sommes pas surpris de ce recul du gouvernement fédéral. Pourquoi? Parce que déjà, dans les jours qui ont suivi la campagne électorale, le premier ministre avait indiqué à la population canadienne qu'il souhaitait faire la promotion d'un nouveau protocole sur les changements climatiques, alors qu'il en existe déjà un, soit le Protocole de Kyoto.
Nous avons raison d'être inquiets, aujourd'hui, de voir le gouvernement fédéral rejeter du revers de la main le Protocole de Kyoto et s'entendre avec d'autres pays de la scène internationale. Je pense, entre autres, à cette entente Asie-Pacifique, menée par les États-Unis et l'Australie, qui prend part à la lutte contre les changements climatiques, sans toutefois fixer d'objectifs de réduction ni d'échéanciers.
Maintenir le laisser-faire et le laisser-aller dans la lutte contre les changements climatiques, est-ce ce que les Québécois attendent du gouvernement fédéral? La réponse est non. Quatre-vingt-sept pour cent des Québécois et des Québécoises souhaitent que le gouvernement canadien respecte ses engagements en matière de lutte contre les changements climatiques. Ces dernières semaines, au mois de mars, j'ai fait une tournée de toutes les régions du Québec.
J'ai visité plus de 13 régions. J'ai rencontré des représentants des conseils régionaux en environnement et des citoyens dans toutes les régions du Québec. Ils nous ont dit attendre du Bloc québécois et de l'opposition que nous obligions le gouvernement canadien à respecter ses engagements. Force est de constater que ce gouvernement n'a pas entendu l'appel lancé par les Québécois et les Québécoises. Ces derniers attendent du gouvernement qu'il respecte ses engagements.
Non seulement on s'entend pour dire, sur la scène internationale — alors que le Canada préside la Convention sur les changements climatiques —, que nous ne respecterons pas les engagements internationaux du pays, mais le gouvernement commence déjà à préparer l'opinion publique à une réduction des budgets alloués aux organismes environnementaux qui luttent contre les changements climatiques. Avant même le dépôt de son budget, le gouvernement annonce aux populations québécoise et canadienne qu'elles doivent peut-être s'attendre à une réduction de 40 p. 100 des budgets destinés à la lutte aux changements climatiques.
Non seulement à l'échelle internationale et canadienne sommes-nous en train de reculer par rapport à nos objectifs, mais nous sommes en train de réduire les moyens donnés aux organismes et aux entreprises pour atteindre nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Nous voyons venir le gouvernement à plusieurs kilomètres. Il prétextera que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 24 p. 100 au cours des dernières années malgré des investissements de plus de 4 milliards de dollars, et que force est de constater que nous n'atteindrons pas nos objectifs. C'est exactement ce que la ministre de l'Environnement disait dans son discours la semaine dernière. C'est comme si le gouvernement tentait d'utiliser l'échec de l'approche libérale pour se soustraire à ses engagements et à ceux du Canada. C'est comme si l'inaction ou les mauvaises actions du gouvernement libéral dans la lutte aux changements climatiques donnaient des raisons au gouvernement conservateur de ne pas agir.
Nous attendons de ce gouvernement qu'il respecte la volonté des Québécois et des Québécoises, et qu'il indique clairement ses intentions, tant à l'échelle canadienne qu'à l'échelle internationale. Une rencontre importante se tiendra à Bonn, le 15 mai prochain. La ministre de l'Environnement en présidera les délibérations. Nous attendons d'elle qu'elle se lève pour affirmer que nous respecterons les objectifs du Protocole de Kyoto. Nous nous attendons à rien de moins de la part de la ministre. Si elle refuse de démontrer cette volonté fermement exprimée par le gouvernement, nous devrons en conclure que l'approche canadienne a véritablement changé pour laisser place à une nouvelle approche dans la lutte aux changements climatiques. C'est ni plus ni moins le danger qui nous guette, dans quelques semaines et quelques mois.
Il faut être conscient des mots utilisés par le gouvernement, par la ministre de l'Environnement et par le premier ministre, au cours des dernières semaines. La volonté de promouvoir un nouveau protocole, alors que le Protocole de Kyoto existe, correspond à une volonté clairement exprimée de la part du gouvernement de renier ses engagements internationaux.
Nous aurions souhaité que le discours du Trône prône clairement le respect de ce protocole. De plus, nous attendons du gouvernement qu'il ne réduise pas les fonds et les budgets alloués à la lutte contre les changements climatiques dans le cadre du futur budget. Finalement, nous nous attendons à ce que le gouvernement adopte une approche territoriale qui permette au Québec d'assumer ses plans de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Nous souhaitons, sur le territoire canadien, une approche commune dans la lutte contre les changements climatiques qui soit adaptée à chaque province. Cela permettra d'améliorer le bilan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, tout le monde en sortira gagnant. C'est l'approche qui doit être privilégiée par le gouvernement.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je félicite mon collègue, le député de Rosemont—La Petite-Patrie, pour son excellente allocution sur l'importance du respect du Protocole de Kyoto pour les générations futures. Au Québec, le Protocole de Kyoto est important.
Je remercie également mes concitoyens et concitoyennes de Berthier—Maskinongé de m'avoir accordé leur confiance pour une seconde fois, lors de la dernière campagne électorale. Je peux les assurer qu'ils ne seront pas déçus de leur choix et que je vais travailler avec acharnement à la défense de leurs intérêts.
Comme toujours, l'équipe du Bloc québécois continuera à talonner sans relâche le gouvernement fédéral pour qu'il réponde aux préoccupations des Québécoises et des Québécois. C'est le mandat que nous avons reçu et c'est le défi que nous avons l'intention de relever.
En tout temps, les intérêts du Québec serviront de guide à notre formation politique. Mais nous croyons que seule la souveraineté permettra vraiment au Québec de prendre librement les décisions qui répondent à ses besoins et aspirations.
Le discours du Trône expose généralement la vision du gouvernement sur l'état du pays et donne une indication de son programme législatif. Toutefois, comme plusieurs de mes collègues l'ont souligné, le discours du Trône présenté par le gouvernement conservateur est une déclaration très générale, sans orientation précise ni échéancier, et qui n'apporte que peu de détails sur ses priorités, particulièrement celles touchant de près le Québec.
En décembre dernier, en pleine campagne électorale, lors de son discours dans la capitale nationale du Québec, le chef du Parti conservateur était beaucoup plus précis et avait créé des attentes très élevées en déclarant qu'il allait travailler à éliminer le déséquilibre fiscal.
Or le discours du Trône aborde certes — mais très brièvement — la question du déséquilibre fiscal, sans toutefois apporter de précisions sur les intentions du gouvernement. Je dirais même qu'il est inquiétant de constater que le gouvernement conservateur n'offre aucune précision sur les échéanciers pour régler cette question importante pour le Québec.
Pourtant, le discours du Trône aurait été une excellente occasion pour le gouvernement de préciser les échéanciers. Il est important de rappeler que le déséquilibre fiscal entre Ottawa, le Québec et les provinces représente un dysfonctionnement du fédéralisme fiscal qu'on ne saurait corriger durablement par des ententes à la pièce, ou uniquement par une augmentation des transferts en argent du fédéral.
Si le gouvernement fédéral veut éliminer le déséquilibre fiscal de façon définitive et satisfaisante, il devra augmenter les transferts pour l'éducation postsecondaire, réformer la péréquation, transférer des revenus fiscaux aux provinces et accorder au Québec un droit de retrait avec pleine compensation sans condition pour un programme fédéral qui intervient dans ses champs de compétence.
Lors de son discours dans la capitale nationale du Québec, le chef conservateur a aussi abordé le dossier de la place du Québec sur la scène internationale, notamment à l'UNESCO. Le chef conservateur avait alors déclaré que le Québec pourrait participer à l'UNESCO comme il participe au Sommet de la Francophonie. On retrouvait d'ailleurs cette déclaration dans la plateforme conservatrice.
Le discours du Trône amoindrit la portée de ces promesses en affirmant qu'il est maintenant question d'accorder au gouvernement du Québec un rôle au sein de l'UNESCO, tout en précisant que le Canada doit s'exprimer d'une seule voix au niveau international. Cela inclut l'UNESCO. Au Sommet de la Francophonie, le Québec parle en son nom et a droit de vote dans certains dossiers. Le gouvernement semble maintenant favoriser plutôt l'approche du gouvernement précédent.
J'aimerais maintenant parler d'un dossier qui me préoccupe beaucoup, soit celui des pertes d'emplois dans le secteur manufacturier. Malheureusement, les enjeux touchant l'avenir du secteur manufacturier ont été totalement ignorés dans le discours du Trône du gouvernement conservateur.
Pourtant, depuis quelques années, notre secteur manufacturier est confronté à de nouveaux défis, particulièrement celui de la concurrence vive des pays en émergence — dont la Chine et l'Inde —, l'appréciation du dollar canadien sur le marché international et l'abolition des quotas dans les secteurs du textile et du vêtement.
Ces changements ont provoqué des répercussions négatives très importantes. Au Québec, seulement en 2005, plus de 33 000 emplois ont été perdus dans le secteur manufacturier. Au Canada, 115 000 emplois ont été perdus pendant la même période.
Au Québec, les investissements privés dans le secteur manufacturier n'ont augmenté que de 0,8 p. 100 en 2005, comparativement à 10,2 p. 100 en Ontario. Le fédéral devra donc augmenter ses investissements dans des programmes de développement des compétences des travailleurs, et créer des outils d'innovation et d'aide à la productivité mieux adaptés aux besoins du Québec.
Avec mon collègue, le député de Joliette, nous avons rencontré dernièrement des représentants de l'Association manufacturière du Québec. Ils nous ont déclaré que les pertes d'emplois que nous avons connues risquent fort de s'accentuer au cours des prochains mois et des prochaines années si rien n'est fait. Il est donc urgent d'agir.
Dans la circonscription de Berthier—Maskinongé, que j'ai l'honneur de représenter, il existe un secteur d'activité important confronté à la concurrence asiatique: il s'agit de l'industrie du meuble. On sait que la Chine connaît une croissance économique fulgurante qui ne semble pas vouloir s'estomper.
Seulement entre 2000 et 2004, les importations québécoises de meubles provenant de la Chine ont bondi de 389,7 p. 100, soit une augmentation annuelle de presque 50 p. 100. En 2004, 42 p. 100 des importations québécoises de meubles provenaient de la Chine, comparativement à 16 p. 100 en 2000.
C'est énorme et surtout extrêmement rapide. Il est difficile, dans un si court laps de temps, de s'ajuster aux effets de la concurrence chinoise. Ces répercussions ont d'ailleurs provoqué, jusqu'à ce jour, la perte de 2 000 emplois et la disparition d'une quinzaine d'entreprises au Québec. L'industrie du meuble, c'est plus de 35 000 emplois majoritairement situés au Québec, dont près de 70 entreprises qui embauchent environ 2 300 personnes seulement dans la circonscription de Berthier—Maskinongé.
L'industrie du meuble a déjà fait beaucoup pour améliorer sa productivité et la qualité de ses produits. Elle a dû s'adapter à l'Accord du libre-échange nord-américain. Le défi de l'ALENA relevé, il s'agit maintenant d'affronter la nouvelle concurrence asiatique.
Or la façon dont les entreprises manufacturières de meubles relèveront ce nouveau défi va déterminer l'avenir de l'activité manufacturière du meuble au Québec et au Canada. Pour réussir, l'innovation et l'amélioration de la productivité seront déterminantes. Donc, de nouveaux investissements seront nécessaires.
C'est pourquoi le Bloc québécois a demandé au gouvernement fédéral de mettre sur pied un programme de soutien à la modernisation et à l'adaptation, sans oublier l'élaboration d'une stratégie d'aide à la commercialisation afin de faire la promotion de nos produits à l'étranger. Cependant, le gouvernement libéral n'a pas agi dans ce dossier.
Récemment, nous avons fait des propositions concrètes, comme celle demandant que les comités parlementaires de l'industrie, des affaires étrangères et du commerce international se réunissent afin d'élaborer conjointement des pistes de solution à long terme pour remédier au problème.
Je vais terminer en soulignant deux grands négligés de ce discours du Trône, soit l'assurance-emploi et l'agriculture. Dans le contexte que je viens de décrire, il sera très important de bonifier le programme de l'assurance-emploi ainsi que de mettre sur pied le PATA.
Si je me réjouis de l'adoption à l'unanimité du sous-amendement que nous avons présenté demandant la mise sur pied d'un programme de soutien au revenu des travailleurs, un PATA, il y a lieu de s'inquiéter que la bonification de l'assurance-emploi ait été totalement passée sous silence dans le discours du Trône.
Il faudra s'assurer qu'une bonification globale, incluant le PATA, sera adoptée dans les plus brefs délais. Il sera également très important d'enfin créer une caisse autonome, surtout lorsqu'on apprend que la caisse de l'assurance-emploi a déjà accumulé un surplus de 1,7 milliard de dollars après 10 mois, au cours de la dernière année financière. Le Parti conservateur s'est engagé à créer une caisse autonome; avec l'appui du Bloc québécois, rien ne l'empêche d'agir rapidement.
En ce qui concerne l'agriculture, je tiens à rappeler que le gouvernement conservateur doit tenir ses promesses en prenant les mesures nécessaires pour atténuer la crise du revenu agricole. Le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire a reconnu que le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole n'était pas adéquat. Dans ce contexte, on doit s'attendre à une aide rapide aux producteurs, lorsque le gouvernement fédéral reconnaît lui-même qu'il dispose d'un surplus de 10 milliards de dollars.
Finalement, il est important de préciser que nous n'accepterons aucun compromis en ce qui a trait à la gestion de l'offre dans le cadre des négociations à l'OMC.
Je pourrais mentionner d'autres dossiers qui ont été négligés ou oubliés dans ce discours, comme le logement social ou le Protocole de Kyoto. Le député de Rosemont—La Petite-Patrie vient d'en parler. Cependant, nous aurons l'occasion, au cours des prochaines semaines, de discuter de ces sujets. Nous allons analyser rigoureusement les propositions du nouveau gouvernement et nous agirons selon le principe qui nous guide depuis toujours, soit celui des intérêts du Québec.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député de Mississauga-Sud.
Comme c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre depuis le début de la 39e législature, j'en profite pour féliciter tous les nouveaux députés qui viennent d'arriver pour la première fois au Parlement et tous ceux qui y sont de retour. Cet endroit peut-être intimidant, mais servir nos collectivités et notre pays a ses récompenses, qui sont bien vite évidentes.
Dans le contexte de ce nouveau gouvernement minoritaire, je m'attends à ce qu'il y ait un véritable dialogue et à ce que le gouvernement accepte de faire des compromis.
Je remercie les électeurs de la circonscription de Sydney—Victoria, qui m'ont une fois de plus investi de leur confiance. Je n'ai pas l'intention de les décevoir. Je me ferai entendre sur les questions qui leur tiennent à coeur.
J'aimerais aussi remercier les centaines de bénévoles qui ont contribué à ma réélection par leur appui tout au long de ma campagne électorale, malgré l'hiver. Leur dévouement et notre vision commune du pays m'ont véritablement inspiré.
Enfin, j'aimerais remercier ma partenaire dans de nombreux projets, mon épouse Pam, ainsi que ma famille. Sans leur appui, mes séjours à Ottawa et les fréquents déplacements seraient beaucoup plus difficiles.
On retrouve dans ma circonscription, Sydney—Victoria, les étangs bitumineux de Sydney, le site toxique le plus difficile à décontaminer au Canada. Ils ont fait l'objet de nombreuses études au fil des ans. Je suis fier de dire que, en 2004, le gouvernement libéral a accepté de verser 280 millions de dollars dans le cadre de l'accord fédéral-provincial de 400 millions de dollars pour la décontamination de ces tristement célèbres étangs bitumineux. La collectivité est maintenant prête à examiner le processus de décontamination par l'entremise d'un examen complet du projet qu'effectuera une commission.
Des étudiants ont organisé récemment un colloque à l'école secondaire Sydney Academy pour évaluer les préoccupations des étudiants relativement à la décontamination des étangs bitumineux. J'ai eu l'honneur d'assister à ce débat. Soixante étudiants fréquentant les écoles secondaires locales ont assisté à ce colloque pour écouter les représentants des gouvernements fédéral et provincial ainsi que de la Tar Ponds Agency au sujet des projets d'assainissement des étangs bitumineux.
À la suite de ces exposés, le club environnemental de la Sydney Academy, qui a obtenu la qualité d'intervenant devant la commission chargée de l'examen complet, va présenter ses propositions et faire part de ses préoccupations. Voilà un exemple de participation communautaire qui doit se poursuivre. Ces travaux d'assainissement doivent être pleinement appuyés par le gouvernement.
La ministre de l'Environnement s'est récemment rendue dans la région de l'Atlantique. J'ai été déçu que les étangs bitumineux n'aient pas été à son programme. De plus, elle n'a pas répondu à des questions sur un financement continu pour ce projet important d'assainissement. Chose plus importante, on ne parle absolument pas dans le discours du Trône des travaux d'assainissement des étangs bitumineux de Sydney. Il en était pourtant question dans les deux discours du Trône précédents.
Comme un homme sage l'a dit, il ne faut pas se préoccuper de ce que renferme le discours, mais de ce qu'il ne dit pas. Comme on ne parle pas des étangs bitumineux dans le discours du Trône, j'espère que ce vieil adage ne s'applique pas en l'occurrence.
En ce qui concerne la garde d'enfants, Statistique Canada nous apprend que plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans sont en service de garde, soit une augmentation de 12 p. 100 au cours des huit dernières années. Des milliers de familles sont sur une liste d'attente pour faire entrer leurs enfants dans des garderies. Nous avons 21 garderies dans ma circonscription seulement et mon bureau est en communication avec chacune d'elles. Beaucoup de gens font circuler une pétition que nous présenterons à la Chambre et qui demande au gouvernement de respecter l'engagement que notre gouvernement a pris de consacrer cinq milliards de dollars sur cinq ans au programme des garderies.
D'où nous viendront les places en garderie de qualité? Le gouvernement n'a absolument pas l'intention d'offrir des places abordables en garderie. Il croit qu'une indemnité de 100 $ par mois et l'octroi d'un allégement fiscal aux entreprises permettront d'établir un réseau national de garde d'enfants au Canada. Je n'ai pas encore entendu un seul fournisseur de services de garde qui croit qu'on peut ainsi, sans intervention directe du gouvernement, établir un réseau national de garde d'enfants.
Parlons d'éducation. Afin que notre pays continue de croître, nous devons investir dans nos étudiants. L'éducation et la formation sont les outils dont nos étudiants ont besoin pour réussir sur le marché du travail et faire prospérer le Canada. Pourtant, l'éducation n'est pas mentionnée dans le discours du Trône.
Récemment, j'ai rencontré des étudiants de l'Université du Cap-Breton. Ils étaient très optimistes au sujet du programme 50:50 que proposait le Parti libéral. Beaucoup espéraient que le discours du Trône offrirait une aide semblable. Comme bien d'autres Canadiens, ils ont été déçus. Ils ont été oubliés par les conservateurs.
Après avoir écouté le discours du Trône et après l'avoir lu, je suis arrivé à deux conclusions. Tout d'abord, le gouvernement ne tient pas à régler les dossiers qui se répercutent profondément sur les Canadiens des provinces atlantiques. Deuxièmement, les députés conservateurs de ces provinces ne font pas valoir, ni au caucus ni au Cabinet, les préoccupations de la région dans le domaine des pêches.
Une bonne partie de l'activité économique de ma circonscription, Sydney—Victoria, dépend des pêches. Je rappelle à la Chambre que, lors de la dernière campagne électorale, le Parti conservateur a fait de nombreuses promesses à l'industrie des pêches, y compris la promesse d'accorder aux pêcheurs qui transfèrent leur permis un allégement de l'impôt sur les gains en capital, la promesse de renforcer et de donner de l'expansion à la Garde côtière ainsi que la promesse d'adopter le modèle de gestion axée sur la conservation pour le nez et la queue des Grands Bancs.
Dans le discours du Trône de la semaine dernière, je m'attendais à voir ces promesses. Je ne les ai pas entendues lorsque la Gouverneure générale a lu le discours et je ne les ai pas vues en le lisant. Je ne trouve ces promesses nulle part.
Ces questions ne sont pas importantes uniquement pour le Canada atlantique, elles le sont pour les pêches dans tout le Canada. D'innombrables pêcheurs du Cap-Breton et d'autres régions attendent des mesures dans le domaine des pêches, mais le gouvernement les a laissés tomber à la première occasion.
Parlons un peu d'agriculture. En tant qu'ancien secrétaire parlementaire d'un ministre de l'Agriculture et d'un ministre du Commerce international et étant issu d'une famille d'agriculteurs, je comprends le sentiment d'urgence des agriculteurs qui sont venus manifester à Ottawa la semaine dernière. À mon sens, l'agriculture est la colonne vertébrale de l'économie canadienne. C'est pourquoi je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle ne se retrouve pas parmi les priorités contenues dans le discours du Trône conservateur.
En 2005, le député de Malpeque, au nom du gouvernement, a parcouru le pays et tenu des consultations avec les agriculteurs et les producteurs. Le rapport qui en a découlé, intitulé Un pouvoir de marché accru pour les producteurs agricoles canadiens, a été bien accepté par le milieu agricole du pays. Il a été salué la fin de semaine dernière en Alberta. Tout ce que j'espère, c'est que le gouvernement conservateur écoute les agriculteurs et tienne compte des recommandations du rapport au moment de gérer la crise dans le secteur.
Je voudrais aussi aborder le sujet des négociations de l'OMC à Genève. Les possibilités de négociation s'amenuisent de jour en jour. Les agriculteurs du Canada se fient sur le gouvernement pour parvenir à un accord approprié qui profite à tous. En tant qu'agriculteur et député, je demande au ministre de l'Agriculture et au ministre du Commerce international de traiter les négociations de l'OMC avec tout le respect que les agriculteurs méritent.
Notre pays opérera des changements majeurs sur le plan économique qui auront des effets sur le développement régional. Je suis très déçu du sort que réserve le gouvernement à l'Atlantique au chapitre du développement régional. Premièrement, l'Île-du-Prince-Édouard n'est même pas représentée au Cabinet. Deuxièmement, le gouvernement a fait de l'APECA un portefeuille de moindre importance, dirigé par un ministre qui est responsable de deux ministères et qui représente deux provinces.
Comme l'affirment les députés d'en face, le député de Nova-Centre est compétent. Cependant, il aurait été judicieux que le premier ministre confie un portefeuille important comme celui de l'APECA à un ministre qui aurait consacré tout son temps au portefeuille. L'APECA et la Société d'expansion du Cap-Breton offrent d'excellentes ressources à la circonscription de Sydney—Victoria pour renforcer son économie. Je continuerai à défendre cet important organisme de développement qui aide le Cap-Breton à transformer son économie pour être sur le même pied que le reste du Canada. Je vais aussi...
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Monsieur le Président, depuis 1980, je me suis présenté à sept élections générales au niveau fédéral. C’est un grand honneur que de participer à la vie politique. C’est un honneur plus grand encore d’être élu aux Communes.
J’ai remporté les cinq dernières élections, et je tiens à remercier ma famille, car sans l’appui de nos familles, il nous serait très difficile de faire de la politique. Je suis très heureux de dire que les membres de ma famille m’ont accordé leur soutien pour que je puisse poursuivre une carrière que j’aime, ils le savent.
Je tiens également à remercier les électeurs de Mississauga-Sud de leur appui et de leur confiance. J’ai hâte de travailler sans relâche pour faire valoir leurs opinions et leurs préoccupations.
Nous discutons aujourd’hui du discours du Trône. J’ai vu passer les discours du Trône des sept dernières législatures. Ils ont été fort différents les uns des autres et dans chacun, le gouvernement a pu exposer les messages qu’il jugeait les plus importants. Quelle que soit la teneur du discours du Trône, les déclarations faites par les divers partis pendant la campagne électorale sont également très importantes. Elles constituent selon moi une évaluation de la situation de l’heure et de l’état du Canada. Elles essaient aussi dans une certaine mesure d’esquisser des orientations et de présenter quelques éléments, la structure et le schéma d’un plan qui nous permettrait de progresser dans la direction proposée.
Je me suis souvent dit qu’on ne mesure pas la réussite d’un pays à l’aune de son économie. Il faut tenir compte de la santé et du bien-être de sa population. Nous avons parlé tout au long de ce débat d’un certain nombre de questions qui touchent les Canadiens dans bien des circonstances. Je voudrais toutefois commencer par expliquer à mes collègues ce que j’ai appris comme député au cours des 12 dernières années.
L’un des premiers comités dont j’ai fait partie est celui de la santé. On nous disait à l’époque que 75 p. 100 des dépenses en santé servaient à résoudre des problèmes et que la prévention ne représentait que 25 p. 100. Les responsables en matière de santé nous disaient également que ce modèle ne pouvait pas durer, et je crois que nous avons pu constater qu’ils avaient raison. Depuis que je suis un parlementaire, la santé a toujours été au premier rang des priorités des Canadiens. Selon moi, les députés doivent tout considérer sous cet angle pour s’assurer que tout ce que nous faisons est lié à la santé et au bien-être de tous les Canadiens.
J’ai également appris qu’il y a toujours des exceptions. Si nous exposons une thèse, il y aura toujours quelqu’un pour brandir une exception afin d’infirmer cette thèse. Les parlementaires doivent toutefois considérer la prépondérance de la preuve dans la majorité des cas ou de façon générale pour pouvoir monter une argumentation tout en comprenant et en acceptant qu’il faut tenir compte des circonstances. Il y a des parents qui s’occupent fort bien de leurs enfants et d’autres qui le font de manière atroce. Cela n’a rien à voir avec ce que nous pouvons contrôler, mais nous devons comprendre qu’il y a des exceptions.
Ne rejetons pas l’argument général ou la prépondérance de la preuve quant à ce qui arrive, surtout en ce qui concerne notre première priorité, les enfants. J’ai appris qu’il est impossible de faire des lois pour régir le comportement, mais nous, parlementaires, avons la possibilité d’éduquer, d’informer et d’offrir aux gens des moyens de faire constamment de leur mieux, du berceau à la tombe.
J’ai appris que nous avons besoin ici d’une certaine philosophie. Ce qui caractérise la mienne, c’est tout d’abord ma conviction qu’il faut protéger les droits et libertés de l’individu. C’est un fondement très important du Parlement et du travail que nous faisons. Le deuxième aspect, que d’autres ne partagent peut-être pas, c’est d’aider en premier ceux qui en ont le plus besoin.
Nous savons qu’il y a des gens, dans notre société, qui ont des défis à affronter, qu’il s’agisse d’un handicap physique ou mental, de la vieillesse ou du manque d’autonomie. Nous avons la responsabilité de maintenir leurs intérêts au premier plan et de faire tout notre possible pour qu’ils ne soient pas oubliés.
Si je devais décrire mon travail de parlementaire au cours des 12 dernières années, je dirais que la défense des intérêts des enfants a probablement toujours été mon premier objectif dans la plus grande partie de ce que j’ai réalisé. Quelle que soit la durée de notre carrière, nous, parlementaires, avons la possibilité de laisser notre marque, de façon que ceux qui viennent longtemps après notre départ puissent fonder leur action sur les systèmes de valeurs que nous aurons établis.
Je me souviens d’avoir présenté ici, des centaines de fois, des pétitions disant que le fait de prendre soin de son ménage et d’élever des enfants d’âge préscolaire constitue une profession honorable qui n’est pas reconnue à sa juste valeur dans notre société. C’est du travail non rémunéré, mais c’est quand même du travail qui mérite d’être reconnu.
Par conséquent, l’un des premières mesures législatives que j’ai proposées à la Chambre était un projet de loi d’initiative parlementaire autorisant les conjoints à répartir leurs revenus pour que l’un d’eux puisse rester à la maison et s’occuper des enfants d’âge préscolaire. Il ne s’agissait pas de partager les revenus en deux parts égales, mais plutôt d’établir que le revenu familial appartient à la famille, que le régime fiscal doit reconnaître ce lien familial et qu’une famille canadienne forte est très importante pour élever des enfants sains. Je voulais transmettre clairement ce message.
La mère et le père ont tous deux un rôle important à jouer auprès des enfants. Pourtant, l’échec du mariage est probablement la première cause de la pauvreté chez les enfants canadiens. En fait, 15 p. 100 de l’ensemble des familles canadiennes sont monoparentales et ces familles comptent 54 p. 100 de l’ensemble des enfants vivant dans la pauvreté. Si nous voulons éliminer la pauvreté chez les enfants, nous devons être prêts à nous attaquer au dysfonctionnement et à l’éclatement de la famille canadienne. Ce n’est probablement pas l'avis de tous les députés présents, mais nous devrions y penser car il s’agit là d’une réalité statistique.
J’ai écrit un certain nombre de petits livres sur certaines questions. Dans l’un d’eux, je me souviens d’avoir défini ce que je ressentais comme étant un amour réel. Pour moi, l’amour réel, c’est lorsqu’une personne place les intérêts de l’autre avant les siens.
Par exemple, lorsqu'un couple qui a des enfants décide que l'un des conjoints va quitter son travail et rester à la maison pour s'occuper des enfants, la famille perd un chèque de paye net. C'est un choix coûteux. En raison de leur système de valeurs et de leurs convictions, les parents font alors passer les intérêts de leurs enfants en premier, parce qu'ils savent que c'est important, particulièrement pendant les trois premières années de la vie. C'est la période pendant laquelle le cerveau se forme. C'est à ce moment que les capacités cognitives des enfants se façonnent. Les parents sont prêts à faire cet investissement. C'est dur pendant quelque temps, mais c'est profitable à long terme.
J'ai été très déçu d'entendre l'OCDE qualifier notre système actuel de garderies de rudimentaire. Je crains beaucoup que nous ne dépensions de l'argent inconsidérément dans ce dossier, sans le consacrer à quoi que ce soit de nouveau. Nous allons tout bonnement mettre de l'huile propre dans l'huile sale. Nous risquons de ne pas obtenir de meilleurs résultats en ce qui a trait au système de garderies.
Nous devons faire très attention dans ce débat. Je crois comprendre. Je suis certainement un défenseur des familles qui choisissent de fournir elles-mêmes les soins parentaux. Dans mon système de valeurs, personne n'est mieux placé que la mère et le père pour s'occuper de l'enfant, le sécuriser et lui donner confiance grâce à l'attachement d'un adulte sur lequel il peut compter. Voilà mon système de valeurs. Tout le monde n'est pas nécessairement de cet avis, mais je serai ici pour le défendre.
Dans la présente législature, j'ai également l'intention de m'occuper encore une fois du syndrome d'alcoolisation foetale. J'ai déjà parlé à la Chambre un nombre incalculable de fois des liens entre l'activité criminelle et la maladie mentale que l'on appelle syndrome d'alcoolisation foetale ou ensemble des troubles causés par l'alcoolisation foetale.
Au cours de la dernière législature, nous avons étudié des données montrant que 50 p. 100 des gens qui sont incarcérés au Canada souffrent du syndrome d'alcoolisation foetale ou d'une autre malformation congénitale résultant de l'alcool. Si nous voulons résoudre le problème de la criminalité au Canada, nous devons nous occuper d'un autre facteur que la violence elle-même. Ce facteur, c'est la consommation d'alcool par la mère, qui cause des maladies mentales chez un très grand pourcentage d'enfants.
J'ai également d'autres priorités. J'espère qu'au cours de nos débats, nous aurons l'occasion de parler du vieillissement de la population, de l'économie souterraine ainsi que d'une initiative pour accroître la prospérité, parce qu'une bonne politique financière fait une bonne politique sociale, et une bonne politique sociale fait une bonne politique financière.
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Monsieur le Président, je voudrais d'abord remercier les électeurs de Port Moody—Westwood—Port Coquitlam de m'avoir accordé le privilège de les représenter à la Chambre des communes pour une troisième fois. Je tiens à affirmer à mes électeurs que depuis presque six ans que je représente Coquitlam, Port Coquitlam, Port Moody, Anmore et Belcarra, je n'ai jamais oublié que ma première responsabilité sera toujours de prendre des décisions qui sont d'abord et avant tout dans le meilleur intérêt de notre collectivité. J'ai toujours considéré mon devoir de représentation comme un plaisir et un honneur et je promets de toujours faire de mon mieux pour servir mes électeurs.
Le 23 janvier, les Canadiens se sont prononcés en faveur du changement et d'une nouvelle orientation pour notre pays et le gouvernement conservateur offre cette nouvelle orientation qu'ils espéraient. Tout au cours de la campagne électorale et dans le discours du Trône, nous avons clairement établi les cinq priorités que nous comptions poursuivre au cours de la présente législature.
Tout d'abord, nous adopterons la loi fédérale sur l'imputabilité. Ce texte modifiera à jamais la façon dont nous fonctionnons à Ottawa en éliminant l'influence indue des gros donateurs, en interdisant aux particuliers et aux sociétés de faire des dons importants aux partis politiques, en renforçant les règles régissant le lobbying et en faisant disparaître le syndrome de la porte tournante qui a si souvent touché des membres du personnel politique, des bureaucrates et des lobbyistes par le passé , en donnant des pouvoirs accrus aux mandataires indépendants du Parlement, comme la vérificatrice générale, pour rendre le gouvernement fédéral plus transparent et plus responsable, et en offrant une protection réelle aux dénonciateurs, qu'il s'agisse de fonctionnaires ou d'autres Canadiens qui désirent rapporter des activités illégales ou contraires à l'éthique qu'ils pourraient avoir remarquées dans certains secteurs du gouvernement fédéral. Nous voulons donner aux Canadiens le gouvernement propre auquel ils s'attendent et auquel ils ont droit.
Notre deuxième priorité est d'alléger le fardeau fiscal de l'ensemble des Canadiens en réduisant la TPS. Le coût de la vie dans les grandes villes canadiennes et leurs banlieues est de plus en plus élevé. À Vancouver et dans la banlieue de cette ville, la hausse du coût de la vie fait sentir ses effets de façon particulièrement criante. Notre objectif est que les simples citoyens qui travaillent dur pour gagner leur vie aient davantage d'argent dans leurs poches pour payer leurs factures et épargner en vue des études de leurs enfants.
Pour réaliser cet objectif, nous allons faire passer immédiatement la TPS de 7 à 6 p. 100, puis ultérieurement à 5 p. 100. Tous les Canadiens bénéficieront de cette réduction, puisque tous paient la TPS.
Le député de Mississauga-Sud a dit que les Canadiens à faible revenu bénéficieraient d'une réduction de l'impôt sur le revenu, mais pas d'une réduction de la TPS. Il devrait savoir que les Canadiens les moins bien nantis ne paient pas d'impôt sur le revenu, mais paient la TPS. Certes, ils obtiennent un remboursement à la fin de l'exercice, mais une réduction immédiate de la TPS les aidera davantage que la réduction d'impôt illusoire des libéraux.
On estime que la réduction de la TPS permettra aux familles d'épargner chaque année des centaines de dollars qu'elles pourront consacrer aux dépenses de première nécessité telles que la nourriture, l'habillement, le transport, les services publics et le logement. En réduisant son budget et en augmentant celui des familles, le gouvernement respecte une valeur canadienne et un principe d'éthique conservateur, c'est-à-dire qu'il laisse à tous les Canadiens la possibilité de faire leurs propres choix et d'exercer un plus grand contrôle sur leur vie.
Troisièmement, nous allons aider les familles à financer l'éducation de leurs enfants et offrir aux parents plus de choix en matière de services de garde. Les familles subissent d'énormes pressions, et aucune ne les touche de plus près et n'est plus importante que l'éducation de la prochaine génération de Canadiens. Nombre de familles canadiennes éprouvent de la difficulté à concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles et elles seraient soulagées d'obtenir un peu d'aide. Nous élargirons l'éventail de choix offerts aux parents en matière de garde de façon à ce qu'ils trouvent eux-mêmes la façon qui répond le mieux à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
Comme il n'y a pas deux familles identiques, la formule unique que les libéraux ont préconisée et que les néo-démocrates ont appuyée par le passé ne fonctionne tout simplement pas. Nous allons régler ce problème. Nous allons le faire en accordant aux parents une allocation annuelle de 1 200 $ pour chaque enfant de moins de six ans, montant qui servira à payer les services de garde qui conviennent le mieux à leur situation. Qu'il s'agisse de garderies publiques ou privées, de la garde par une voisine ou un proche, les parents pourront décider de ce qui leur convient le mieux.
Nous allons nous employer à créer d'autres places de garderie dans tout le pays, non pas par des ententes compliquées entre les gouvernements, mais en aidant les entreprises et les organismes à créer des milliers de places pour les enfants de leurs employés et ceux des habitants de leur collectivité.
Quatrièmement, nous allons collaborer avec les provinces pour contrer l'augmentation des délais d'attente dans le système de santé. Le discours du Trône dit clairement que nous allons collaborer avec les provinces et les territoires pour garantir des délais d'attente raisonnables. Les repères établis par les provinces et les territoires fixent des délais d'attente maximum pour certains traitements médicaux. Avec la garantie, si des malades ne peuvent pas recevoir les traitements dont ils ont besoin dans leur province, dans le système de santé public et en fonction des repères établis, ils pourront les recevoir en dehors de la province ou dans une clinique privée, et le régime d'assurance public en assumera les coûts.
L'accès universel à un système de santé public pour tous les Canadiens constitue un principe moral dont les Canadiens ont réclamé maintes fois la protection. Le gouvernement conservateur défendra ce principe et veillera à ce que tous les Canadiens bénéficient des soins dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin.
Cinquièmement, nous allons être plus sévères envers les criminels. À mon avis, pour mes électeurs, la réforme du système de justice pénale est la question la plus importante sur laquelle nous devons nous pencher durant cette législature. J'habite cette circonscription depuis toujours et, ayant vu les résidants obligés de mettre des barreaux à leurs fenêtres, ayant vu une augmentation sans précédent de la violence chez les jeunes, des crimes contre la propriété et de la violence liée à la drogue et ayant vu les gens ordinaires devenir de plus en plus frustrés à cause de notre système de justice, je crois que la réforme de ce système sera la plus importante contribution que pourra faire le Parlement pour le bien-être de ma collectivité.
Je suis donc fier du fait que notre gouvernement fera de la réforme du système de justice pénale une des pierres angulaires de son programme. Le ministre de la Justice, le député de Provencher, est venu dans ma circonscription deux fois au cours de la dernière année et a écouté les maires, les conseillers municipaux, des agents de la GRC à Coquitlam et des représentants du service de police de Port Moody lui dire de quel genre de réformes nous avons besoin pour que notre région reste un des meilleurs endroits où vivre dans le monde.
La semaine dernière, dans un discours prononcé à l'ouverture de l'assemblée du conseil exécutif et de la conférence législative de l'Association canadienne de la police professionnelle, le premier ministre a donné les grandes lignes de notre programme en matière de justice. Il a signalé que les taux de criminalité traditionnellement bas sont parmi les facteurs qui ont contribué à faire du Canada un pays où il fait bon vivre. En fait, nos collectivités paisibles et respectueuses des lois font partie intégrante de l'identité et des valeurs traditionnelles du Canada, mais les temps changent, et nos villes aussi. La sécurité dans nos rues et dans nos quartiers, qui fait partie du mode de vie auquel s'attendent les Canadiens, est menacée par l'augmentation des taux de criminalité. Cela ne peut évidemment pas continuer ainsi.
Si nous voulons protéger notre mode de vie, nous devons faire échec aux crimes commis à l'aide d'armes à feu, aux crimes liés aux gangs et aux crimes liés à la drogue. Les Canadiens ne veulent plus que des paroles en l'air. Ils veulent des mesures concrètes, et ce, dès maintenant. C'est ce que fera le gouvernement conservateur. Nous agirons.
Tout d'abord, nous obligerons les criminels à répondre de leurs actes. Nous établirons des peines minimales obligatoires pour les criminels violents, les auteurs de crimes graves et les récidivistes. Ils devront répondre de leurs actes. Cela veut dire qu'il faut veiller à ce que les peines imposées soient proportionnelles à la gravité des crimes et mettre les criminels violents derrière les barreaux pour qu'ils ne puissent pas récidiver. Notre gouvernement enverra un message clair aux criminels: les crimes graves entraîneront des peines sévères.
Voilà pourquoi, durant son mandat, notre gouvernement prendra les mesures suivantes. Nous allons imposer des peines d’emprisonnement minimales obligatoires pour les narcotrafiquants, pour les infractions liées aux armes à feu, pour les récidivistes et pour les délinquants ayant commis un crime pendant qu'ils étaient en liberté conditionnelle. Nous mettrons un terme aux condamnations avec sursis dans les cas de crimes graves. Nous abrogerons la clause de la dernière chance. Nous remplacerons la libération d’office par la libération méritée. La libération conditionnelle ne sera plus automatiquement accordée, contrairement à ce qui se fait souvent de nos jours. Cette forme de libération est un privilège qui se mérite.
Nous savons également que, pour sévir contre les criminels, nous aurons besoin de plus de policiers. Nous allons donc travailler avec nos partenaires et les autres ordres de gouvernement pour faire en sorte que davantage de policiers soient déployés dans nos rues. C'est là un élément fondamental de la lutte contre le crime, parce qu'en ce moment un grand nombre de policiers se sentent assiégés et estiment que la police est sous-financée.
Nous agirons. Tout d'abord, lancerons un programme à coûts partagés avec les gouvernements provinciaux et les administrations municipales afin de recruter davantage de policiers. Nous allons réinvestir dans les services de police de première ligne les économies que nous réaliserons avec le registre des armes d'épaule. Enfin, nous injecterons de nouveaux fonds fédéraux dans nos priorités en matière de justice pénale, notamment dans les programmes concernant les jeunes à risque.
S'agissant de crimes liés à la drogue, le gouvernement entend prendre toute une série de mesures: il imposera des peines d'emprisonnement minimales obligatoires et de lourdes amendes aux producteurs de marijuana et aux narcotrafiquants; il adoptera une stratégie nationale antidrogue et il ne redéposera pas le plan du gouvernement libéral qui visait à décriminaliser la consommation de marijuana.
Nous serons également plus durs envers les délinquants sexuels. Personnellement, je poursuivrai mes efforts visant à faire adopter des dispositions plus strictes contre les lâches qui ont recours à la drogue du viol pour agresser, violer et violenter des femmes. Cela fait beaucoup trop longtemps déjà que nous ne faisons rien à cet égard et j'estime qu'il est grand temps de prendre des mesures contre ceux qui emploient la drogue du viol.
Je conclurai par là où j'ai débuté, c'est-à-dire en remerciant les résidants de Port Moody, de Coquitlam, de Port Coquitlam, d’Anmore et de Belcarra pour l'honneur qu'ils m'ont fait en me permettant de prendre la parole en leur nom, aujourd'hui, dans cette auguste enceinte.
Les cinq priorités sur lesquels ce gouvernement et cette législature vont s'attarder cette année nous permettront d'assainir le Canada et de renforcer la Colombie Britannique ainsi que les Tri-Cities. Après 13 années de valse-hésitation et de temporisation libérales, ce premier ministre et ce gouvernement vont enfin faire quelque chose pour les Canadiens. Et maintenant, place au débat!
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Monsieur le Président, c'est la première fois que je prononce un discours depuis le début de la nouvelle législature. J'ai toutefois pris la parole lors de la période réservée aux questions et aux observations. Comme c'est mon premier discours, j'en profite pour remercier les électeurs de Saskatoon—Humboldt de m'avoir réélu à la Chambre. Lorsque j'ai été élu pour la première fois, c'était par un des écarts les plus serrés de toute l'histoire de la politique canadienne et dans des circonstances des plus exceptionnelles.
J'aimerais remercier les gens de Saskatoon—Humboldt, de Quill Lake à Saskatoon, en passant par St. Louis et St. Brieux, et toutes les localités rencontrées en chemin, de m'avoir réélu par un des écarts les plus considérables de l'histoire de ma région; un écart qui, en termes de pourcentage, d'après mes recherches, ne s'était pas vu depuis 1945. Je suis donc très reconnaissant à mes électeurs de la confiance qu'ils me manifestent. Je défendrai également les intérêts des 50 p. 100 de la population qui n'a pas voté pour moi. J'ai été élu député de la circonscription toute entière et je compte servir chacun de mes électeurs.
Dans le discours du Trône, le gouvernement met l'accent sur cinq priorités essentielles. Le fait d'énoncer cinq priorités ne signifie toutefois pas que les autres questions seront laissées de côté. Vers la fin du discours, le gouvernement prend fermement position sur la question de l'agriculture.
En mettant l'accent dans le cadre de ce débat sur les cinq priorités du gouvernement, nous allons noter que le gouvernement prend des mesures qui ne sont peut-être pas essentielles pour toutes les régions de notre pays, mais qui sont fondamentales pour des secteurs comme l'agriculture, qui est important pour ma province, la Saskatchewan.
Une des cinq grandes priorités du gouvernement est la loi fédérale sur la responsabilité, qui vise à rétablir la confiance et le respect et un certain degré d'honnêteté et d'intégrité dans le système public, dans le régime politique, une chose qui devrait être naturelle sans qu'on ait besoin pour cela d'une mesure législative. Il est vraiment incroyable que ce soit même nécessaire.
La deuxième priorité porte sur la garde d'enfants. Il s'agit d'aider toutes les familles canadiennes. Si vous le permettez, je voudrais dire que le gouvernement met l'accent sur les services de garde et non sur les garderies. Souvent, on cite toute une série de statistiques dans cette enceinte pour affirmer que la majorité des enfants sont en service de garde, mais on oublie de préciser que de ce nombre, à peine un tiers environ fréquentent une garderie. Il faut examiner toutes les solutions, qu'il s'agisse de garderies, de mères au foyer, de parents, d'amis ou de voisins qui gardent des enfants, car les parents savent ce qui convient le mieux à leurs enfants.
Je suis persuadé que la garantie sur les délais d'attente pour les services de santé fera l'objet de nombreux débats à la Chambre.
La réduction de la TPS a également été notée.
Cependant, je veux plus particulièrement mettre l'accent aujourd'hui sur la priorité qu'accorde le gouvernement à la lutte contre le crime, à la nécessité de dire haut et fort que la loi et l'ordre sont importants dans notre pays.
Je suis particulièrement heureux d'appuyer le discours du Trône et l'accent qui est mis sur la prévention du comportement criminel pour plusieurs raisons, notamment l'importance que mes électeurs, les gens que je représente dans cette enceinte, y attachent.
Dans mon premier mandat, j'ai effectué un très large sondage dans toute ma circonscription et j'ai rejoint 10 000 foyers. On voulait notamment obtenir le point de vue des électeurs sur la criminalité et les peines à imposer. Je le répète, ce n'était pas un questionnaire envoyé à des groupes ciblés, mais un sondage scientifique.
Environ 92 p. 100 de mes électeurs ont déclaré, en réponse aux questions, qu'ils pensaient que les éléments criminels de notre société n'étaient pas traités avec assez de sévérité, qu'ils étaient libérés trop rapidement. Il est très important pour moi de voir que le gouvernement représente mes électeurs dans le discours du Trône.
Une deuxième raison pour laquelle je suis ravi que le gouvernement ait mis l'accent sur les enjeux liés à la justice dans ce discours du Trône, c'est que je me suis entretenu avec des policiers, dans la circonscription de Saskatoon--Humboldt, lors de la dernière campagne électorale, et avant. Je me rappelle particulièrement avoir fait du porte-à- porte dans la région de Silver Springs, dans la partie de ma circonscription qui comprend Saskatoon.
Je suis arrivé à la porte de la maison d'un couple, au milieu d'un samedi après-midi, et j'ai commencé à converser avec le mari. Il avait beaucoup de questions à poser au sujet du système de justice pénale. En fait, il était un très ancien membre des services policiers de Saskatoon. Il m'a dit que la situation était horrible, que nous appréhendions des gens et que, avant même que nous ayons terminé la paperasserie, ils étaient remis en liberté.
Il est tout à fait inconcevable que nous passions plus de temps à nous soucier du bien-être des criminels qu'à défendre notre société. Cet homme voulait que nous insistions sur cet aspect à la Chambre. Je suis sûr que, s'il regarde les débats ou qu'il suit les informations, il sera très heureux d'apprendre que le gouvernement a pris ces mesures.
Une autre raison, c'est qu'il est acceptable que le gouvernement s'occupe de l'application de la loi et de la justice. Je suis reconnu pour être un ultraconservateur, et je ne suis pas toujours très satisfait de certains éléments de répartition, dirions-nous, des programmes économiques qui sont offerts et qui occupent une grande place dans le discours politique. Cependant, le gouvernement est en droit d'utiliser une certaine force, celle d'appliquer la règle du droit et la justice.
Qu'est-ce que la loi? Comme l'économiste français, Frédéric Bastiat, l'a dit:
Qu'est-ce donc que la loi? C'est l'organisation collective du droit individuel de légitime défense. Chacun de nous tient certainement de la nature — de Dieu — le droit de défendre sa personne, sa liberté, sa propriété.
C'est le gouvernement, par ses actes, par les armes de l'État, qui a le droit et le devoir légitimes d'appliquer la loi. Je suis donc fier de dire que le gouvernement agit comme il le devrait et que, contrairement aux gouvernements précédents, il ne se livre pas à de nombreuses manoeuvres politiques.
L’approche globale du gouvernement se fonde sur les principes de justice. Quels sont ces principes de justice tels que je les vois en tant que député de Saskatoon—Humboldt?
Un de ces principes est la dissuasion. Nous devons faire en sorte que le système de justice soit dissuasif afin qu’un criminel qui envisage de commettre un crime — et je reconnais qu'ils n'agissent pas toujours de façon rationnelle — en comprenne les conséquences.
Le châtiment doit être également à la mesure de l’infraction. Un acte grave mérite plus qu’une punition symbolique. Il faut un juste équilibre.
La justice doit également refléter les valeurs de la société. Une des choses qui m’ont le plus déçu dans les lois des gouvernements antérieurs était la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle. En n’étant pas suffisamment ferme sur ce plan-là, les gouvernements précédents ont laissé entendre qu’ils ne valorisaient pas suffisamment la protection des enfants. C’est une question qui m’a préoccupé par le passé et je sais qu’elle sera de nouveau abordée à la Chambre.
Il y a, bien entendu, le principe de la protection. Lorsqu’un criminel fait quelque chose, nous le mettons en prison, pas seulement pour l’effet dissuasif de cette peine, pas seulement parce que la société affirme ainsi ses valeurs, mais pour la protection du public. Malheureusement, certains criminels ne pourront jamais se racheter. Il est parfois nécessaire de les enfermer pour toujours. C’est une triste situation pour n’importe quel être humain ou n’importe quel être, mais c’est nécessaire pour protéger l’ensemble de la société.
Quelles sont certaines des mesures que le gouvernement prendra pour appliquer sa politique en matière de justice et l’appliquer d’une façon pratique pour la société canadienne? Une des choses que nous ferons est que nous imposerons des peines minimums obligatoires afin d’affirmer qu’il faut relever les peines infligées pour certains actes. Lorsqu’on commet un crime, lorsqu’on tue quelqu’un, lorsqu’on compromet la liberté d’autrui, lorsqu’on menace la société et lorsqu’on crée un climat de peur, certaines peines minimums sont nécessaires pour respecter les principes de justice dont j’ai parlé. C’est une des mesures pratiques que prendra le gouvernement.
L’autre aspect pratique consistera à fournir les ressources nécessaires. Notre société a besoin de ressources pour aider les forces policières à faire leur travail. Notamment, nous allons soutenir les forces policières et la GRC, qui ont parfois eu du mal à obtenir les ressources dont elles avaient besoin. Ce sont là certains éléments très pratiques. Cela aura des effets dans ma circonscription, car j’ai déjà parlé à la Chambre de la nécessité de financer la GRC.
Je le répète, en tant que député de Saskatoon—Humboldt, je serai fier d’appuyer le discours du Trône. Il abordait cinq grands thèmes en mentionnant d’autres questions dont le gouvernement s’occupera, mais il a notamment insisté sur la défense de la justice, la protection des innocents. C’est une chose dont tous les gouvernements devraient faire leur première priorité. C’est une chose que nous devrions être fiers d’appuyer en tant que députés en cette Chambre.
:
Monsieur le Président, félicitations pour votre nomination comme président suppléant de la Chambre.
J'aimerais souligner au départ que je partagerai mon temps de parole avec le député d'Egmont.
Comme c'est coutumier, et je crois que cette coutume est fort louable, je vais d'abord remercier les électeurs et électrices d'Ottawa—Vanier pour ce cinquième mandat à titre de représentant de cette très belle circonscription, que vous traversez tous les matins et tous les soirs, je crois, et que plusieurs collègues visitent régulièrement, parfois peut-être sans le savoir.
Cette circonscription est située immédiatement à l'est du canal Rideau. On y retrouve, entre autres, les résidences du premier ministre, du chef de l'opposition et de la Gouverneure générale, des institutions et instituts du genre du Musée des beaux-arts du Canada et du Conseil national de recherches Canada. Cette dernière est probablement l'institution ou l'adresse la plus importante du comté, nonobstant 24 Sussex.
Je suis donc très fier et très reconnaissant envers l'électorat d'Ottawa—Vanier pour ce nouveau mandat. Je tenterai de continuer à bien représenter mes concitoyens. Mes efforts seront dirigés vers des priorités, entre autres le réaménagement de la base militaire de Rockliffe, probablement reconnu comme le dossier le plus important et le plus porteur pour la circonscription et tout l'est de la région.
Comme mes collègues du parti auquel j'adhère, je dois m'adapter à fréquenter ce côté-ci de la Chambre, ce que je compte faire assidûment. De plus, on m'a offert de nouvelles responsabilités en tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière de patrimoine. Je les ai acceptées volontiers.
[Traduction]
J’ai accepté de bonne grâce d’agir à titre de porte-parole en matière de patrimoine. Je vais axer mes observations sur cela, mais pas exclusivement sur cela.
[Français]
Dans les semaines qui ont précédé l'ouverture de cette 39e législature, j'ai eu la chance de consulter en vue d'établir certaines priorités, où l'on aimerait encourager le gouvernement à se concentrer, sur le plan du patrimoine. Je n'ai pas terminé cette consultation, mais j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs groupes, et force est de reconnaître qu'il n'y avait pas grand-chose dans le discours du Trône. C'est de cela qu'on parle.
Dans le discours du Trône, sauf les propos de notre Gouverneure générale par rapport à la dualité linguistique et aux artistes de ce pays, on ne retrouverait rien, parmi ce que le gouvernement lui-même a préparé. Or c'est très déconcertant, d'autant plus que la ministre, jeudi dernier, en réponse à une question que j'ai posée en Chambre, a affirmé que ni elle ni son gouvernement n'avaient l'intention de respecter un quelconque engagement du gouvernement précédent. C'est très préoccupant pour la communauté culturelle de ce pays.
Cela revient-il à renoncer, par exemple, à l'engagement que nous avions pris de doubler le financement du Conseil des Arts du Canada d'ici à 2008, à raison d'une augmentation de 50 millions de dollars par année, afin de porter ce financement de quelque 151 millions à 301 millions de dollars? Cela reviendrait essentiellement à doubler de 5 $ à 10 $ la contribution, directe ou indirecte, de chaque Canadien par le truchement de ses impôts, pour les arts et la culture au pays. Cet engagement était le fruit, le produit d'une consultation qui a duré plus de deux ans, qui a engagé tout le monde culturel du pays, et qui fait l'unanimité dans ce monde.
On nous dit maintenant que le gouvernement n'a pas l'intention de respecter les engagements du gouvernement précédent. Cet engagement, en passant, ne se restreignait pas à doubler le budget du Conseil des Arts; il comportait d'autres éléments fort intéressants et fort appréciés par la communauté culturelle et artistique, sur le plan de la formation ainsi que de la promotion à l'étranger de nos produits culturels et de nos réalisations artistiques.
On ne sait pas trop sur quel pied danser sur ce plan. On espère avoir des indications contraires à celles qu'on a reçues jusqu'à maintenant, dans les évaluations et dans le budget à venir bientôt.
[Traduction]
Radio-Canada est une autre priorité que nous avons ciblée et dont ont parlé les ministériels, notamment la ministre du Patrimoine canadien. Le gouvernement a annoncé son intention de revoir le mandat de Radio-Canada. Le gouvernement jouit de cette prérogative, et nous ne remettons pas cela en question. S’il veut revoir le mandat de cette société, il le fera. Nous lui faisons toutefois une mise en garde. Certains se rappelleront que, dans le rapport du Comité du patrimoine canadien présenté par Clifford Lincoln, il y avait une opinion divergente, celle de l'actuel secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien, qui, en gros, recommandait ou envisageait la privatisation du réseau de télévision de langue anglaise CBC. C’était très troublant.
On peut espérer que, si le gouvernement se penche sur le mandat de Radio-Canada, il tiendra également compte d’une demande visant l’examen de la formule de financement, parce que si le mandat fait l’objet d’un examen, les fonds permettant d’exécuter ce mandat devraient aussi être pris en compte et octroyés. Enfin, dans le même ordre d'idées, nous espérons que toute révision du mandat de Radio-Canada sera marquée par un esprit d’ouverture et fera l’objet d’une vaste consultation auprès des Canadiens qui veulent voir leur pays continuer d’appuyer sans réserve un diffuseur public de la qualité de Radio-Canada.
[Français]
Nous l'invitons donc à la prudence dans ce dossier.
Finalement, lors de cette première session de la 39e législature, que ce soit au printemps ou à l'automne, nous invitons le gouvernement à déposer un projet de loi afin de mettre à jour toute la question des droits d'auteur. C'est un sujet très complexe et très controversé également. J'en sais quelque chose pour avoir participé aux délibérations en ce qui a trait au projet de loi C-32, à l'époque. En effet, on avait en quelque sorte réussi à moderniser la Loi sur le droit d'auteur, mais le travail n'était pas complet, loin de là.
La technologie progresse tellement rapidement, que la loi prend continuellement du retard. Il faut aller au-delà. Il faut aussi que la loi reflète nos engagements internationaux découlant des conventions internationales que notre pays a ratifiées.
Nous encourageons le gouvernement à agir dans ce domaine et nous collaborerons avec lui, car nous pensons qu'il est important que la Loi sur le droit d'auteur soit encore une fois modernisée.
[Traduction]
Le portefeuille du patrimoine, qui est vaste, complexe et très fascinant, renferme d’autres initiatives et dossiers importants. Il y a entre autres le programme Renaissance à Toronto, en vertu duquel le Musée des beaux-arts de l’Ontario, le Musée royal de l’Ontario, le Gardiner Museum of Ceramic Art, l’École nationale de ballet, le Royal Conservatory of Music et la Compagnie d’opéra canadienne demandent au gouvernement d’égaler le soutien additionnel de 49 millions de dollars du gouvernement de l’Ontario aux fins de leur projet d’expansion. J’encourage le gouvernement fédéral à inscrire dans son budget un montant égalant la contribution du gouvernement de l’Ontario qui a été annoncée il y a à peine une quinzaine.
[Français]
À Montréal, il y aura certainement des dossiers d'intérêt, que ce soit le sommet culturel qui s'annonce, le quartier des spectacles ou la question du festival du film. À ce sujet, nous inviterons les gouvernements du Canada et du Québec à collaborer pour faire en sorte que l'actuel imbroglio relatif au festival du film soit tiré au clair et que Montréal puisse reprendre fièrement sa place dans le firmament des festivals du film.
[Traduction]
Au niveau local, nous allons certainement inviter le gouvernement à maintenir son appui aux institutions nationales et à centrer son attention sur deux initiatives locales importantes que sont la Great Canadian Theatre Company et le projet d’une salle de concert de musique de chambre.
[Français]
Puisqu'il ne me reste qu'une minute, j'ajouterai que le domaine culturel et artistique, que représente le ministère du Patrimoine canadien, est un domaine très important pour la qualité de vie des Canadiens. On néglige souvent l'aspect commercial, même s'il est important lui aussi. Au nom de l'opposition officielle, je voudrais encourager le gouvernement à ne pas négliger tout l'aspect culturel et artistique de notre vie, que ce soit les arts dramatiques, les arts de la scène, les arts visuels ou les arts littéraires. Le gouvernement du Canada a un rôle à jouer et nous l'invitons à le faire.
Je profite finalement de l'occasion pour adresser mes félicitations aux gens qui ont créé le film C.R.A.Z.Y. et à Robert Lepage pour son Projet Andersen.
[Traduction]
Je félicite aussi ce Canadien originaire de London, en Ontario, qui a été le premier à remporter deux oscars pour avoir écrit le scénario du meilleur film de l'année.
:
Monsieur le Président, dans une démocratie, le plus beau cadeau qu'on puisse recevoir de ses concitoyens c'est d'être élu pour les représenter au gouvernement. Je suis fier et je suis touché que les résidants de la circonscription d'Egmont m'aient fait l'honneur de m'élire à six reprises.
Egmont est l'une des quatre circonscriptions de l'Île-du-Prince-Édouard et elle englobe l'ouest de la province, de Summerside à North Cape. On y trouve la ville de Summerside, les principales régions acadiennes de la province, la région Evangéline, St. Edward-St. Louis, des villages de pêcheurs et des collectivités agricoles, la Première nation de Lennox Island, la nouvelle industrie aérospatiale de l'Île-du-Prince-Édouard à Slemon Park et l'installation éolienne de North Cape.
Je remercie les résidants d'Egmont de leur confiance renouvelée et de leur appui continu.
En cette période de Pâques, je souhaite aussi féliciter nos militaires en Afghanistan pour les services qu'ils rendent au Canada et à ce malheureux pays. Je souhaite de Joyeuses Pâques à ces militaires et à leurs familles ici au Canada. Nous sommes fiers d'eux.
Lors de la dernière législature, j'ai eu le privilège d'être le ministre de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique. Je tiens à remercier le premier ministre du gouvernement libéral et tous ceux qui m'ont appuyé dans mon rôle de ministre.
J'ai eu l'occasion de travailler avec nombre de particuliers, d'entreprises, d'organismes sans but lucratif et de représentants des pouvoirs publics. Je crois que nous avons accompli beaucoup de choses. Nous avons notamment obtenu la somme globale de 708 millions de dollars pour le Canada atlantique, somme qui continuera de favoriser le développement économique de notre région au cours des prochaines années.
Au cours de l'année 2000, le gouvernement libéral a établi le Fonds d'innovation de l'Atlantique, doté de 300 millions de dollars, qui constitue l'effort de recherche et développement de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique. Cette mesure a été reconduite dans le dernier budget libéral, et je vois le ministre actuel prendre beaucoup de plaisir à en profiter pour faire des annonces ces jours-ci en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard.
Nous avons en outre établi le Fonds des collectivités innovatrices, doté de 175 millions de dollars, pour favoriser l'innovation dans les collectivités rurales et pour stimuler le développement communautaire.
L'APECA joue un rôle important et même vital dans le développement économique du Canada atlantique. Les hommes et les femmes qui travaillent pour cet organisme fédéral ont toutes les raisons d'être fiers de leur réussite. Leur objectif d'aider notre région à prospérer est tout à fait noble et j'applaudis leurs efforts. Je suis fier d'avoir été leur ministre et je leur souhaite, à eux et à leurs partenaires, beaucoup de succès.
Le Canada atlantique a encore de la difficulté à obtenir sa juste part des investissements à l'échelle du pays. La région traîne la patte, et nous avons encore beaucoup de travail à faire.
J'aimerais maintenant parler de deux sujets importants pour répondre au discours du Trône, soit d'une part la responsabilité financière et d'autre part la famille, socle de l'avenir. J'aimerais citer quelques extraits de la page 3 du discours du Trône:
À force de travail ardu et de prévoyance, et grâce à la providence, nous avons bâti ensemble sur ce vaste territoire l'un des pays les plus privilégiés de la planète.
Nous avons parcouru un chemin incroyable. Autrefois perçu comme le bout du monde, notre pays est aujourd'hui à l'avant-garde dans les domaines des sciences, des affaires, des arts et du sport. Que ce soit sur le podium à Turin, au cœur des collines accidentées de l'Afghanistan ou dans les marchés animés de l'Asie, les Canadiens démontrent encore et toujours qu'ils ont l'étoffe des chefs de file.
Le gouvernement est fier de tout ce que les Canadiens ont accompli, et il envisage avec enthousiasme les perspectives que l'avenir réserve au pays.
Voilà l'héritage légué par les gouvernements Chrétien et Martin au cours des 13 dernières années.
Premièrement, mes commentaires vont porter sur la question de la responsabilité financière...
:
Monsieur le Président, je vais d'abord parler de responsabilité financière. Je me félicite d'entendre le gouvernement prétendre qu'il suivra les traces du gouvernement libéral qui l'a précédé. Celui-ci avait démontré qu'il avait l'étoffe d'un véritable chef de file en s'attaquant victorieusement aux déficits annuels débilitants.
Le gouvernement libéral a fait preuve de leadership. C'est pourquoi le gouvernement fédéral et le pays peuvent s'enorgueillir de huit budgets équilibrés consécutifs. De plus, ce gouvernement avait préparé le terrain afin que les livres du pays conservent un bilan positif. Nous surveillerons avec intérêt le gouvernement actuel. Nous verrons s'il tient sa promesse et s'il maintient l'héritage positif du gouvernement libéral, un héritage de solide gestion financière et sociale. Pour avoir un pays prospère, il faut absolument maintenir l'ordre dans les finances.
Notre gouvernement libéral a maintenu une croissance énergique en se basant sur ses réussites économiques, notamment, comme je l'ai mentionné, huit budgets équilibrés consécutifs, la réduction de 60 milliards de dollars de la dette nationale et des économies d'impôt de plus de 150 milliards de dollars. Notre pays est florissant grâce à une solide gestion financière. Le taux de chômage national est passé de 11,2 p. 100 en 1993 à 6,6 p. 100 en octobre dernier, le plus faible depuis 30 ans. En 2004, le Canada a connu la croissance la plus rapide des sept dernières années en matière d'exportations. De janvier 2003 à octobre 2005, 650 000 nouveaux emplois, presque tous à temps plein, ont été créés. Sur 13 ans, cela représente des millions d'emplois.
Après avoir accompli l'exploit d'équilibrer les comptes, le gouvernement libéral a pu investir dans des domaines prioritaires aux yeux des Canadiens. Nous avons été en mesure d'investir dans les soins de santé, dans nos enfants, dans la recherche et développement, et dans l'environnement.
Nos investissements favorisaient la création d'emplois et la croissance de l'économie fondée sur le savoir. Le centre d'interprétation des vents et l'Institut canadien de l’énergie éolienne à l'Île-du-Prince-Édouard sont deux exemples de projets dans lesquels nous avons investi. Ces deux établissements ont mis ma province à l'avant-garde dans le domaine de l'énergie éolienne. Ces projets positifs ont déjà attiré l'attention, au pays comme à l'étranger, de personnes s'intéressant à la découverte de sources d'énergie renouvelables et écologiques. Les connaissances qui sont acquises à ces deux endroits sont transmises à l'échelle du pays et elles déboucheront sur des progrès en matière d'énergie éolienne et sur la création d'emplois et de sources d'énergie renouvelables qui aideront à répondre aux besoins en carburant de notre pays en pleine expansion.
Un pays prospère, dirigé par un gouvernement qui décide d'équilibrer le budget et de rembourser la dette nationale, est à même de réaliser le genre d'investissements qui lui permettent de faire l'envie des autres pays.
Je pense que l'une des choses les plus utiles que nous puissions faire, c'est investir dans les familles. Nos jeunes sont notre avenir. Le Parti libéral a toujours défendu activement et soutenu les familles. Je suis fier que le gouvernement libéral ait créé la Prestation nationale pour enfants, un programme considéré comme le programme social national le plus efficace depuis le régime d'assurance-maladie. On prévoit que les paiements au titre de la Prestation nationale pour enfants atteindront 10 milliards de dollars par année d'ici 2007-2008. D'ici là, l'indemnité maximale pour une famille avec deux enfants sera de 6 259 $ par an. Environ 40 p. 100 des familles canadiennes qui ont des enfants profitent de ce programme clé.
Le gouvernement libéral a également instauré le Supplément de la prestation nationale pour enfants, qui offre un montant additionnel aux familles qui s'occupent d'enfants de moins de sept ans à la maison. À l'heure actuelle, on verse 243 $ par année par enfant. L'an dernier, le programme a permis d'aider 2,4 millions d'enfants. Le supplément vient s'ajouter à la Prestation fiscale canadienne pour enfants, qui procure un versement mensuel non imposable aux familles à faible et à moyen revenu pour les aider à assumer les coûts liés à l'éducation de leurs enfants. Environ 80 p. 100 des familles du pays se prévalent de la PFCE.
Le principe des familles fortes est aussi un héritage des libéraux qui, je l'espère, sera respecté par le gouvernement conservateur, et je crois que les Canadiens partagent mon avis sur ce point.
Une des plus grandes réalisations de notre gouvernement libéral au cours de la dernière législature a été la création d'un tout nouveau programme social. Nous avons franchi une étape historique en réussissant à en arriver à un consensus avec toutes les provinces relativement à l'établissement du cadre d'un programme national de garderies et d'éducation préscolaire de qualité à prix abordable. Les Canadiens veulent des services de garde à prix abordable. Après avoir mis de l'ordre dans nos finances, nous avons travaillé avec nos partenaires provinciaux et nous sommes fiers de ce que nous avons accompli ensemble.
Toutefois, ma crainte est que le gouvernement conservateur défasse tout ce que nous avons fait. Les conservateurs semblent n'avoir aucunement l'intention de respecter les ententes que nous avons signées avec tous nos partenaires provinciaux. Au lieu de cela, le gouvernement conservateur pense qu'il est préférable de donner 100 $ par mois aux parents. Comment une allocation de 5 $ par jour peut-elle aider à payer le coût des services de garde?
L'idée d'encourager d'autres groupes à créer des places en garderie ne correspond pas au genre de leadership que veulent les Canadiens. Le gouvernement libéral fédéral a fait preuve de leadership en travaillant avec les provinces pour obtenir un engagement à l'égard de la création de places dans des garderies de qualité.
J'exhorte le gouvernement conservateur à repenser sa position et à appuyer nos familles et nos enfants en n'abolissant pas l'entente que tous nos partenaires provinciaux ont acceptée au cours des dernières années, mais bien en l'élargissant.
:
Monsieur le Président, étant l’un des nombreux députés nouvellement élus à la Chambre, je voudrais commencer par exprimer mes remerciements sincères à la population de Parry Sound—Muskoka qui a bien voulu m’accorder sa confiance en me chargeant de la représenter dans ce nouveau gouvernement. J’ai l’honneur de servir les 85 000 habitants de ma circonscription, qui vivent dans l’un des plus beaux coins du Canada, 15 000 kilomètres carrés s’étendant de la baie Georgienne, à l’ouest, au parc Algonquin, à l’est, et de la rivière des Français, au nord, presque jusqu’à la pointe du lac Simcoe, au sud.
Les habitants de la circonscription viennent de tous les milieux, mais ont en commun l’amour de la nature et des innombrables lacs et rivières de la région. Dans beaucoup des collectivités de Parry Sound—Muskoka, nous avons de nombreuses familles qui vivent là depuis des générations et d’autres qui viennent tout juste de découvrir ce que la région a à offrir.
Il y a lieu de mentionner les collectivités de Bala et Baysville, Bracebridge, Burk’s Falls, Dorset, Dwight, Gravenhurst, Emsdale, Honey Harbour, Huntsville, Kearney, Loring, MacTier, Magnetawan, Muskoka Lakes, Parry Sound, Pointe au Baril, Port Carling, Port Severn, Restoule, Rosseau, South River, Sundridge, Utterson et Windermere, pour n’en nommer que quelques-unes. À part les nombreuses autres petites collectivités, il y a aussi ma propre ville natale, Port Sydney, au bord du beau lac Mary.
Ces collectivités appartiennent à ce qu’on appelle souvent la « région des chalets », aussi bien parmi les visiteurs que dans la population locale. Depuis plus de 130 ans, Parry Sound—Muskoka est en effet une destination touristique.
Toutefois, la région compte plus que des chalets et des loisirs d’extérieur. On y trouve de nombreuses industries qui créent de l’emploi et contribuent à l’économie nationale. Elles comprennent Fenner Dunlop à Bracebridge, important employeur qui fabrique des convoyeurs industriels vendus dans le monde entier; Algonquin Industries à Huntsville, fabricant de pièces automobiles ayant des succursales à Gravenhurst et Bracebridge; Marshall Well Drilling à Sundridge, entreprise familiale établie de longue date spécialisée dans le forage des puits; Shaw-Almex à Parry Sound, entreprise locale d’épissage, de réparation et de fabrication de convoyeurs; Found Aircraft à Parry Sound, constructeur du fameux Bush Hawk-XP, qui est l’un des avions les plus résistants et les plus polyvalents du monde. Found Aircraft fait partie des 100 sociétés les plus innovatrices du Canada selon le Conseil national de recherches et Industrie Canada. Il y a aussi Muskoka Wharf Development à Gravenhurst, coentreprise de plusieurs millions de dollars destinée à revitaliser le secteur riverain de Gravenhurst en créant des utilisations domiciliaires et commerciales des espaces verts. Ce ne sont là que quelques-unes des entreprises prospères de ma circonscription.
Parry Sound—Muskoka compte également neuf collectivités des Premières nations, qui ajoutent à la mosaïque de diversité de la région.
La circonscription et son extraordinaire population que je connais maintenant si bien peuvent se féliciter d’avoir voté en faveur du changement. Je défendrai toujours leurs intérêts, aussi bien à la Chambre que dans la circonscription. Je tiens encore à les remercier pour leur confiance.
Je voudrais aussi remercier ma famille, ma femme Lynne et mes enfants Alex, Max et Elexa, de même que mes parents Carol et John, pour leur patience et leur appui en toutes circonstances. Ayant des liens familiaux avec Chypre et le Moyen-Orient et m’étant établi au Canada à l’âge de quatre ans, j’ai pu compter sur leur aide pour réaliser mon rêve de servir mes électeurs et ma collectivité.
[Français]
Les choix étaient clairs pour les Canadiens qui ont voté en janvier dernier. Les citoyens ont fait leur choix. Maintenant, ils s'attendent à ce que notre gouvernement et la Chambre des communes s'attaquent aux dossiers importants.
[Traduction]
Voilà pourquoi le gouvernement donne suite rapidement aux engagements exposés dans le discours du Trône, qui est axé sur les cinq priorités énoncées par le premier ministre au cours de la campagne électorale, cinq priorités qui sont au centre de nos préoccupations depuis que nous formons le gouvernement.
L’une de nos premières responsabilités, à moi comme ministre de la Santé et à mon secrétaire parlementaire, est de veiller à ce que les Canadiens obtiennent les soins de santé dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. Il arrive trop souvent que des patients attendent trop longtemps des traitements essentiels, et ils n’ont souvent d’autre choix que d’attendre, souvent dans la douleur et les malaises et en s’exposant à des risques pour leur santé. Ils veulent avoir, comme ils y ont droit, la certitude de recevoir des soins, ceux dont ils ont besoin et quand ils en ont besoin, où qu’ils vivent et quels que soient leurs moyens financiers.
Nous nous sommes engagés envers les Canadiens à améliorer la qualité des services de santé au Canada, et nous honorerons cet engagement. Comme il est dit dans le discours du Trône, nous allons travailler avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin de concevoir et d’appliquer une garantie au sujet des délais d’attente pour les services médicalement nécessaires. Nous veillerons à ce que tous les Canadiens reçoivent les traitements nécessaires dans des délais acceptables du point de vue clinique.
[Français]
La garantie sur les délais d'attente nous permettra d'atteindre deux objectifs importants. D'abord, le patient aura une idée du moment où il recevra des soins et saura quoi faire si les délais d'attente deviennent excessifs. Deuxièmement, cette garantie est assortie de l'obligation de rendre compte de sorte que le patient sera assuré de recevoir des soins en temps opportun.
[Traduction]
Depuis que je suis devenu ministre de la Santé, j’ai discuté des délais avec mes homologues des provinces et des territoires, avec des représentants des services de santé et avec ceux d’organisations dont les membres sont en première ligne dans la prestation des soins au Canada. Au cours de mes entretiens avec ces groupes, il est devenu évident que la réduction des délais est une priorité que nous partageons tous et que la garantie relative aux délais est le prolongement logique et nécessaire de cet objectif.
[Français]
En fait, le gouvernement du Québec a récemment proposé sa propre garantie en ce qui concerne certains services. C'est la première province à le faire.
[Traduction]
Les ministres de la Santé se sont déjà entendus sur un premier ensemble de dix points de repère ou objectifs communs dans la prestation de traitements médicaux et de services de dépistage dans des domaines clés comme le dépistage et le traitement des cancers, les chirurgies cardiaques, les arthroplasties de la hanche et du genou et les opérations pour la cataracte.
En outre, notre gouvernement assure le financement nécessaire des mesures à prendre. Les Canadiens, par l’entremise de leurs gouvernements, ont déjà consenti des investissements importants dans le système, et le gouvernement actuel est sur le point d’injecter dans le système de santé 41 milliards de dollars de plus en dix ans.
Pour respecter son engagement au sujet des délais d’attentes, le gouvernement apportera des changements fondamentaux à notre système de soins de santé, des changements fondés sur quatre piliers essentiels: la recherche, la technologie, une meilleure collaboration entre les gouvernements et les ressources humaines du secteur de la santé.
Pour ce qui est du premier pilier, la recherche, le gouvernement s’est engagé à y accroître l’investissement. Inutile de vous dire, monsieur le Président, que les résultats de solides recherches aident à susciter des consensus entre les nombreux groupes qui s’occupent des soins de santé.
[Français]
Nous devons continuer d'investir dans la recherche sur les délais d'attente et nous concentrer sur la création de meilleurs indicateurs, une façon normalisée de mesurer le temps d'attente et de meilleures balises possibles à partir des données cliniques.
[Traduction]
Ce travail a déjà été entrepris dans le cadre de recherches appuyées par les Instituts de recherche en santé du Canada. Les gouvernements collaborent avec les IRSC pour appuyer la recherche nécessaire, afin d'établir un ensemble initial de points de référence dans les cinq domaines prioritaires. D'autres recherches seront effectuées pour établir les faits et des points de référence en ce qui concerne les délais d'attente pour les chirurgies cardiaques, l'imagerie diagnostique et le traitement du cancer. La recherche joue également un rôle essentiel dans la réduction des délais d'attente en aidant à prévenir la maladie.
Prenons le cas du diabète, qui contribue aux décès de plus de 40 000 Canadiens chaque année. Un jour, le diabète pourrait ne plus être un problème et les diabétiques pourraient ne plus avoir à se préoccuper de prendre quotidiennement leur insuline grâce à la recherche sur la thérapie génique entreprise par une équipe de l'Université de Calgary.
Prenons également le cancer du sein. La recherche effectuée à l'Université de Toronto a montré que la mammographie numérique est plus précise que la mammographie conventionnelle pour déceler plus rapidement un cancer du sein chez de nombreuses femmes.
Enfin, prenons la santé mentale, qui représente jusqu'à 40 p. 100 des demandes d'indemnités pour incapacité sur le marché du travail, pour un coût annuel pouvant s'élever jusqu'à 33 milliards de dollars. Les IRSC ont entrepris un grand projet de recherche sur la santé mentale en milieu de travail afin de trouver des solutions à cet énorme obstacle à la productivité.
La prévention ou du moins la réduction des répercussions de n'importe quel de ces problèmes de santé aide à garder les gens plus en santé et réduit les pressions sur nos régimes de santé. Les recherches à cet égard sont appuyées par notre gouvernement, par l'entremise des IRSC et d'autres organisations.
[Français]
Le gouvernement est convaincu de l'importance de la recherche et appliquera les résultats cliniques à un plan d'action pour les soins de santé. Ce dernier améliorera la vie de tous les Canadiens et Canadiennes.
[Traduction]
Le deuxième élément clé est la nécessité d'adopter davantage les technologies de l'information et des communications dans le système de santé et de continuer à rechercher des progrès dans ces domaines. On obtiendrait ainsi une meilleure productivité, un meilleur partage de l'information et surtout, un meilleur accès, plus rapide, aux soins pour tous les Canadiens. Il ne s'agit pas simplement de recueillir des données, mais plutôt de transformer l'accès au système de santé et de prendre des décisions de gestion bien informées. Ces technologies éviteront aux patients d'avoir à répéter tous leurs antécédents médicaux à plusieurs fournisseurs aux diverses étapes de notre système de santé. Les professionnels de la santé en première ligne auront ainsi l'information nécessaire pour faire des meilleurs choix pour les patients.
Cette utilisation des technologies peut garantir que les gens qui gèrent et coordonnent le système ont l'information voulue pour réaliser les objectifs quant aux délais d'attente pour les patients. Certaines régions partagent les services d'imagerie diagnostique entre les hôpitaux et, dans tout le pays, des projets de télésanté permettent d'offrir des services de santé essentiels aux gens dans des collectivités éloignées. Dans la plupart des provinces, il existe déjà des sites web et des registres de gestion de l'accès en ligne fournissant des données sur les délais d'attente et des indicateurs de rendement.
De meilleurs systèmes accroissent la productivité, améliorent l'accès à l'information et, en fin de compte, réduisent les délais d'attente pour les patients et les aident à avoir plus facilement accès aux soins dont ils ont besoin.
Le troisième élément clé du changement porte sur la collaboration entre les gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux. Les Canadiens ne s'intéressent pas aux querelles de compétence. Ils veulent des résultats. Nous devons cesser de discuter de qui devrait être responsable du changement et accepter que nous devons partager la responsabilité de fournir des soins de santé de qualité à tous les Canadiens. Le gouvernement jouera un rôle de chef de file à cet égard.
[Français]
Nous ne pouvons nous concentrer que sur nos similarités en matière de besoins et de valeurs. Nous devons respecter et comprendre les différences, non seulement entre chaque province et territoire, mais dans la population. Conscients de ces différences, nous serons mieux à même d'identifier les meilleures pratiques à l'échelle du pays, et de les partager pour améliorer la prestation des soins de santé dans le meilleur intérêt de tous les Canadiens et Canadiennes.
Les provinces et les territoires ont fait d'importants progrès. De concert avec l'Institut canadien d'information de la santé, ils travaillent à mettre au point des moyens uniformes de mesure du temps d'attente. Cela nous permettra de mesurer les délais d'attente de façon uniforme partout au pays et d'en rendre compte.
[Traduction]
Le Réseau de soins cardiaques de l'Ontario et le Réseau de soins chirurgicaux de la Saskatchewan ne sont que deux exemples de systèmes que l'on retrouve dans la plupart des provinces qui établissent un ordre de priorité dans les listes d'attente selon l'urgence des cas, ce qui signifie que ceux qui ont le plus besoin d'un service obtiennent en priorité les soins dont ils ont besoin.
La collaboration entre les gouvernements, les cliniciens, les responsables régionaux de la santé et les chercheurs ayant participé au projet de la liste d'attente de l'Ouest du Canada a permis de mettre au point des outils de priorisation afin d'assurer que les patients qui ont besoin de services essentiels sont traités de façon équitable.
Certaines provinces ont adopté un système central de réservations pour divers types de traitements afin d'accélérer l'aiguillage des patients, et les résultats obtenus jusqu'à maintenant sont prometteurs. Je parle d'initiatives comme le projet pilote mis sur pied en Alberta pour les chirurgies de la hanche et du genou qui a contribué à réduire de 47,7 à 4,7 semaines le temps d'attente pour ce genre de chirurgie.
Comme il a été précisé dans le discours du Trône, un système de soins de santé viable qui permet d’assurer les services en temps opportun exigera des innovations. Toutes ces mesures innovatrices démontrent clairement que notre système public actuel permet l'innovation dans le traitement des patients. Ces mesures démontrent cet engagement commun à l'égard des résultats que les Canadiens veulent et que notre gouvernement est prêt à appuyer et à encourager.
Le quatrième et dernier élément clé du changement dans notre système de soins de santé porte sur les questions de ressources humaines dans le domaine de la santé. Nous parlons des femmes et des hommes qui dispensent les soins de santé au Canada, les médecins, les infirmiers et les infirmières et tous les autres professionnels de la santé. Ils veulent ce qu'il y a de mieux pour les patients et ils veulent un système qui fonctionne bien pour chacun d'entre nous.
[Français]
Je veux donc travailler activement avec nos partenaires des gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec les intervenants pour doter le Canada du meilleur bassin et de la meilleure répartition de travailleurs qualifiés pour remplir les nombreux rôles essentiels à notre système de santé.
[Traduction]
Récemment, nous avons constaté une augmentation du nombre de placements d'étudiants en médecine. En outre, le nombre de places financées par les provinces au titre de la formation médicale postuniversitaire dans les hôpitaux et les établissements d'enseignement, a considérablement progressé. De plus en plus de postes sont ouverts aux diplômés en médecine étrangers qui ont décidé de s'installer au Canada pour mettre leurs talents et leurs compétences au service de notre pays.
Des infirmiers et des infirmières ainsi que d'autres professionnels de la santé offrent des soins avant, pendant et après les interventions chirurgicales. Il est impératif de recourir à des initiatives de recrutement et de conservation du personnel afin de disposer d'un nombre suffisant de travailleurs qualifiés qui soient en mesure d'offrir les soins garantis et de réduire les délais d'attente.
L'effectif infirmier est en augmentation. La bonification du rôle du personnel infirmier permettra d'améliorer l'accès aux soins de santé. On assiste à une amélioration de la planification des ressources humaines dans ce domaine, de même qu'à un investissement dans la promotion de milieux de travail plus sains et plus stables.
Ce sont là des progrès certes importants, mais nous allons devoir faire davantage pour favoriser la collaboration des équipes soignantes et le partage des responsabilités. Nous allons devoir étudier les possibilités qui s’offrent aux nouvelles professions de la santé. Pour cela, nous devrons améliorer la façon dont les professionnels de la santé travaillent ensemble et partagent leurs responsabilités.
Je précise aux députés que notre gouvernement appuie la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer. Le premier ministre a d’ailleurs confirmé son appui univoque pour la stratégie quinquennale en annonçant qu'elle sera dotée d'un budget annuel de près de 50 millions de dollars.
Le discours du Trône énonce l'engagement du gouvernement envers les Canadiens. Il place le gouvernement, la Chambre et le pays sur la voie de l’amélioration des prestations et des résultats pour les Canadiens. Je suis honoré d’être chargé d'une responsabilité qui signifie tant pour les Canadiens, soit de faire en sorte qu'ils bénéficient des soins de santé auxquels ils ont droit.
Le gouvernement est déterminé à appuyer et à appliquer des approches novatrices en ce qui a trait à la prestation des soins de santé. Il le fera dans le respect des principes d'universalité et d'accessibilité énoncés dans la Loi canadienne sur la santé.
Je suis heureux des discussions que j'ai eues avec mes homologues provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec les responsables des organisations de la santé.
Les soins de santé de qualité constituent la base même des priorités des Canadiens. Les habitants de Parry Sound--Muskoka comptent sur nous tous, à la Chambre, pour améliorer les bases du système actuel et bonifier le réseau de la santé.