:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui dans le cadre du débat en réponse au discours du Trône.
Je félicite notre chef de la position qu'il a adoptée, soit celle de ne pas prendre prétexte du discours du Trône pour chercher à défaire le gouvernement. C'est une sage décision, car ce discours du Trône ne contient vraiment pas grand-chose. Il est plutôt inoffensif. Si l'on y changeait 25 mots, il pourrait passer pour un ancien discours du Trône libéral.
Généralement, les discours du Trône se veulent positifs. On tente d'y décrire un genre de canevas. Celui-ci s'en approche d'environ 35 000 pieds. Quoi qu'il en soit, c'est dans les détails de certains des projets de loi et autres mesures proposés par le gouvernement que des difficultés vont se poser.
On dit toujours que tout est dans les détails. Je pense que c'est ce que nous allons constater. Tant que durera cette législature, tout au long de la session, on pourra, je crois, voir les députés de ce côté-ci défendre des dossiers au cas par cas. C'est ce que nous nous sommes engagés à faire: contribuer à la bonne marche du Parlement, et ce, pour servir les intérêts des Canadiens. Si nous voyons que des besoins primordiaux ou l'intérêt supérieur des Canadiens sont menacés, nous prendrons alors le gouvernement à partie.
Il y a certes des éléments du discours du Trône qui s'y prêtent. Si je prends, par exemple, l'affirmation selon laquelle le gouvernement va revoir certains aspects du régime d'assurance-emploi, cela m'inquiète beaucoup. Je pense que bien des Canadiens trouvent suspectes certaines mesures gouvernementales concernant l'assurance-emploi. Lorsque le gouvernement abordera ce dossier, nous ne manquerons pas de faire valoir ce qui répond le mieux aux besoins des travailleurs.
Je devrais signaler tout de suite que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Revenons à la dernière fois où c'était un gouvernement conservateur qui administrait l'assurance-emploi. Nous pouvons remonter à la fin des années 1980. Nous savons que la caisse d'assurance-emploi était alors vide. C'est à partir de ce moment-là -- nous avions alors un régime d'assurance-emploi indépendant -- à la fin des années 1980, une fois la caisse vidée, en raison du taux de chômage élevé et des prélèvements sur cette dernière à l'époque, que le vérificateur général a dit que nous devions la réintégrer dans les comptes généraux. C'est ce qui a été fait.
Nous savons qu'au milieu des années 1990, le taux de chômage a reculé. Un plus grand nombre de Canadiens ont recommencé à travailler. Il y a eu moins de prélèvements sur la caisse d'assurance-emploi. La Loi sur l'assurance-chômage a été modifiée au milieu des années 1990. Les cotisations versées par les travailleurs et les employés ont fini par diminuer. L'économie a pris le chemin de la croissance. Le pays a commencé à prospérer et la caisse a reçu plus d'argent.
Au cours de la dernière législature, j'ai collaboré avec mon confrère d' à un comité où étaient représentés tous les partis. Nous avons recommandé quelques modifications à l'assurance-emploi. Ce comité et les consultations menées ont donné quelques résultats très louables. Je suis certain que l'élimination de la règle du dénominateur et l'adoption des 14 meilleures semaines sont à l'avantage des travailleurs du pays.
Nous avons alors vu la réaction des conservateurs. Ils ne voulaient rien savoir de ces changements. Ils voulaient un système d'entrées-sorties indépendant, comme une police d'assurance. Les Canadiens attendent plus de ce système. Une excellente mesure législative touchant l'assurance-emploi a été présentée lors de la dernière session. En fait, c'est mon collègue de qui l'a présentée. Elle permettrait de prolonger le versement de prestations aux personnes qui suivent un traitement contre le cancer ou sont affaiblies par une maladie cardiaque ou à la suite d'un AVC. Ce sont là des maladies aux effets désastreux pour qui en est frappé. C'est aussi parfois une catastrophe pour la famille.
La mesure me semblait fort valable, mais nous avons constaté que le gouvernement n'y tenait pas. Le gouvernement n'y voyait aucune utilité et a voté contre, ce qui a été fort décevant. Et je suis convaincu que ce ne sont pas seulement les trois autres partis de la Chambre qui ont été déçus, mais les travailleurs du Canada, eux qui cherchent essentiellement à assurer la subsistance de leur famille.
Il me semble assez révélateur également, à la lecture du discours du Trône du gouvernement conservateur, de ne pas y trouver les mots « étudiants », « université » ou « postsecondaire ». Ces mots n'y figurent tout simplement pas. Nos jeunes étudiants ne voient donc aucune lueur d'espoir ou d'optimisme dans ce discours du Trône.
Nous avons certainement pu constater l'indifférence du gouvernement à l'égard des étudiants du Canada lorsqu'il a réduit à sa plus simple expression le programme d'emplois pour étudiants l'année dernière. Ce sont les partis d'opposition qui ont lutté pour faire rétablir un minimum de financement pour ce programme. Les groupes communautaires de partout au pays appuyaient ce programme et avaient offert des occasions d'emploi d'été aux étudiants durant de nombreuses années. C'était un excellent programme, il était bien administré, et un grand nombre d'entreprises et d'organismes sans but lucratif de partout au pays y souscrivaient. Pourtant, le gouvernement conservateur y a mis la hache.
Le gouvernement manifestait ainsi son manque total de compréhension et de sollicitude à l'égard des besoins des étudiants du Canada ainsi qu'un manque de compréhension des besoins des groupes sans but lucratif du pays. Il est important d'assurer des revenus supplémentaires aux étudiants pour qu'ils financent leurs études universitaires. Cependant, pour bon nombre d'entre eux, le programme constitue la première occasion d'un emploi d'été leur permettant de développer leurs compétences et d'accumuler des expériences valables. À mon avis, nous ne pouvons rien donner de mieux à nos jeunes. Or, le gouvernement les a privés de ces possibilités le printemps dernier.
S'agissant des universités, permettez-moi de signaler que je viens de la province de la Nouvelle-Écosse, réputée pour la valeur de ses établissements d'enseignement postsecondaire, comme St. Francis Xavier, St. Mary's et Dalhousie. Ces établissements sont des chefs de file dans divers domaines de recherche. Cependant, le gouvernement conservateur les a saccagés. Voilà ce qui m'inquiète dans le discours du Trône.
Le gouvernement fédéral est en train de changer la façon de calculer les transferts aux provinces pour financer ces établissements. Il leur a accordé un peu plus d'argent, et je l'en félicite, mais s'il modifie le système pour passer d'un système axé sur les avoirs à un système fondé sur le nombre d'habitants, ce sont les petites provinces de l'Atlantique qui seront lésées. Le seul fait de changer de système comme le gouvernement conservateur veut le faire entraînerait pour la Nouvelle-Écosse une diminution des transferts de l'ordre de 28 millions de dollars. Sur une période de dix ans, les habitants de la Nouvelle-Écosse recevraient 65 millions de dollars. Les habitants de l'Alberta en recevraient 3,5 milliards. La province du premier ministre s'en tirera bien, mais où est l'équité dans tout ça? Pourquoi la Nouvelle-Écosse devrait-elle être laissée pour compte? Voilà ce que je trouve injuste. C'est dresser les régions les unes contre les autres. Le gouvernement a agi de cette façon à maintes reprises. C'est une véritable injustice.
Je peux assurer au gouvernement que, lorsque nous serons saisis de cette mesure législative, de ce côté-ci de la Chambre, nous procéderons au cas par cas et nous défendrons les droits des habitants de la Nouvelle-Écosse. Nous défendrons le principe de l'équité. Nous passerons au peigne fin toutes les mesures que les conservateurs présenteront. Si elles sont au détriment des habitants de la Nouvelle-Écosse et au détriment des Canadiens, nous voteront contre et elles seront rejetées.
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Monsieur le Président, un vieux proverbe chinois dit « Puissiez-vous vivre en des temps intéressants ». Je dois dire que notre époque est certainement intéressante. Le discours du Trône constitue un exposé général des objectifs du gouvernement. On se rappelle souvent du discours du Trône pour ce dont il ne parle pas plutôt que pour ce qu'il contient.
Quoi qu'il en soit, regardons ce que propose le discours du Trône. Quelles sont les questions importantes aux yeux des Canadiens? Dans le discours du Trône, il est abondamment question de notre souveraineté nationale, mais en pratique, les décisions du gouvernement laissent fort à désirer à ce chapitre.
Par exemple, que fait le gouvernement à l'égard de la révoltante proposition de l'administration américaine concernant la liste des passagers des compagnies aériennes? Que pourrait-il y avoir de plus important pour notre souveraineté que de protéger les renseignements personnels et les droits individuels des Canadiens? Le gouvernement ne conteste absolument pas le fait que l'administration Bush exige que les compagnies aériennes canadiennes fournissent le nom, la date de naissance, le sexe, l'itinéraire de voyage et d'autres renseignements sur les passagers en provenance du Canada même si ceux-ci ne mettent pas le pied en sol américain.
Si le désire protéger notre souveraineté, je lui suggère de commencer en refusant de fournir ces renseignements au gouvernement Bush. Il s'agit clairement d'une question de souveraineté; le gouvernement du Canada doit protéger les droits des Canadiens. Parlant de souveraineté, nous n'avons qu'à examiner ce qui entoure la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones pour mesurer l'importance que le gouvernement accorde aux droits fondamentaux de nos peuples des Premières nations.
Bien que je félicite le gouvernement pour certaines des affirmations faites dans le discours du Trône en ce qui concerne les Autochtones, je trouve qu'il y a tellement plus de mesures substantielles à prendre.
Nous nous souvenons tous de l'accord de Kelowna. C'était une entente historique conclue par le gouvernement libéral précédent, les dirigeants provinciaux et les peuples des Premières nations.
Lorsque les députés néo-démocrates se sont alliés à ceux du Parti conservateur pour défaire le gouvernement libéral en 2005, ils ont scellé le destin de cette entente historique, de même que celui de beaucoup d'autres initiatives progressistes. Ce fut une tragédie de voir le NPD sacrifier son âme à l'autel de l'opportunisme politique, mais ceci est une question qu'on abordera une autre fois.
Le s'est en effet retiré de l'accord de Kelowna et a tué une occasion historique de traiter de manière équitable les peuples des Premières nations.
En septembre dernier, l'Assemblée générale des Nations Unies s'est prononcée sur l'opportunité d'adopter la déclaration sur les droits des peuples autochtones. Seulement quatre pays ont voté contre, dont le Canada.
Le gouvernement conservateur a renversé l'engagement du gouvernement libéral précédent et voté contre la mesure. Nous n'avons qu'à écouter les paroles de M. Gary Highland, directeur national de l'organisme Australians for Native Title and Reconciliation, pour comprendre pourquoi. Il a parlé du rôle du premier ministre de son pays, John Howard, bon ami de notre .
M. Highland a déclaré ceci:
Tout le monde sait en Australie que Howard est responsable du changement de cap du gouvernement du Canada ou qu'il a eu une grande influence à cet égard.
Que peut-on dire du leadership du gouvernement du Canada quand des chefs d'État d'ailleurs disent à nos dirigeants comment voter aux Nations Unies?
J'ai rencontré beaucoup de dirigeants syndicaux au cours des derniers mois afin d'entendre parler de leurs préoccupations croissantes relativement à la nécessité de protéger les emplois du secteur manufacturier au pays. J'ai notamment rencontré Gus Goncalves et Maria Pinto des Travailleurs canadiens de l'automobile à l'usine de Bombardier Aéronautique située à Downsview, en Ontario. Ils savent que ce genre d'emploi est menacé.
Les emplois dans le secteur manufacturier du Canada disparaissent à un rythme alarmant et il faut réagir de toute urgence. Malheureusement, le gouvernement fait la sourde oreille aux appels à l'aide des dirigeants syndicaux et de millions de Canadiens. Nous souhaitions que le discours du Trône contienne un véritable engagement pour corriger la situation, mais nous n'avons eu droit qu'à des platitudes et à de la poudre aux yeux.
Notre environnement est en péril. Les changements climatiques et les gaz à effet de serre sont de véritables problèmes qu'il faut régler, et non des petits tracas politiques qu'on peut mettre de côté, comme le gouvernement le fait sans arrêt.
Il est vraiment désolant que le Canada, sous la gouverne des conservateurs, soit le seul grand pays signataire du Protocole de Kyoto qui revienne sur son engagement. Le gouvernement se doit de mettre en application nos engagements en regard de Kyoto au lieu de gaspiller son énergie à trouver des façons de se défiler.
Qu'en est-il de notre rôle de nation vouée au maintien de la paix, de leader aux yeux des autres pays? Nous devons prendre des mesures là où il faut agir de toute urgence. Qu'en est-il du Darfour? Pourquoi le gouvernement n'intervient-il pas pour soulager la souffrance de millions de gens dans cette région du monde? Il s'agit de la crise humanitaire la plus extrême que la communauté mondiale connaisse à l'heure actuelle, mais le gouvernement maintient sa politique de l'inaction.
Je félicite le gouvernement d'avoir décidé d'accorder à Aung San Suu Kyi, une femme dont le courage, la persévérance et le dévouement pour la liberté sont plus qu'exemplaires, la citoyenneté honorifique. Cela dit, le Canada devrait aussi prendre des mesures concrètes pour s'assurer que la junte militaire de Birmanie soit tenue responsable pour les atrocités commises dans ce pays.
Pourquoi n'a-t-on pas pris dans le discours du Trône un engagement à l'égard des étudiants qui s'endettent de plus en plus pendant qu'ils sont aux études? L'ancien gouvernement libéral avait mis en place les mesures d'aide dont ils avaient besoin, mais le gouvernement actuel n'a rien fait de concret pour aider les étudiants du Canada.
Bon nombre des aînés de notre pays ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts, mais rien n'est fait pour leur venir en aide non plus. Pourquoi le gouvernement n'aide-t-il pas les Canadiens qui ont bâti notre pays?
Des familles partout au pays continuent d'avoir de la difficulté à joindre les deux bouts. Que se passe-t-il avec le programme national de garderies que le gouvernement libéral précédent mettait en oeuvre? Encore une fois, rien.
Il est essentiellement question des droits fondamentaux de tous les Canadiens, qu'ils voyagent à l'étranger, qu'ils soient Autochtones, aînés, étudiants, parents, et la liste continue.
J'aimerais souligner, en parlant de droits de la personne, que le gouvernement a fait référence à plusieurs anniversaires qui doivent être célébrés cette année au Canada. Quoique ceux qui ont été mentionnés dans le discours du Trône sont importants, qu'en est-il du 25e anniversaire de la Charte canadienne des droits et libertés? Pourquoi a-t-on passé sous silence l'une des plus grandes réalisations du Canada? Indispose-t-elle le gouvernement?
Ce ne sont là que quelques-uns des sujets omis dans le discours du Trône. Ce discours ne témoigne d'aucune passion envers les valeurs des Canadiens ni d'aucune vision quant à leurs aspirations. Il n'exprime en fait que les protestations de gestionnaires, alors que nous avons besoins de meneurs.
Cela me rappelle un commentaire de l'ancien premier ministre britannique, Sir Winston Churchill. Un jeune député du Parlement britannique lui avait demandé comment mettre le feu qui l'animait dans son discours. « Vous auriez plutôt dû mettre le feu au discours », a répondu Churchill.
J'ai parlé aujourd'hui de nombreux sujets importants aux yeux des Canadiens. Nous ne pouvons qu'espérer que, dans les mois à venir, le gouvernement se penchera sur les véritables préoccupations des Canadiens
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Monsieur le Président, je suis très heureux de lancer le débat sur le thème issu du discours du Trône dont il sera question aujourd'hui: renforcer la fédération et nos institutions démocratiques.
[Français]
Nous avons un pays grand et uni qui repose sur une fédération solide et sur une démocratie bien vivante. Le fédéralisme et la démocratie sont, en fait, deux éléments qui sont intimement liés dans l'histoire du Canada.
[Traduction]
L'histoire de notre pays est faite de gens qui unissent leurs forces pour réaliser de grands rêves jugés impossibles par les pessimistes, mais aussi de gens qui, en s'accommodant les uns aux autres et en se respectant, arrivent à bâtir des approches qui fonctionnent et accomplissent des progrès remarquables.
Le projet de la Confédération consistait à rassembler diverses régions pour en faire un pays fort et uni reposant sur des pratiques démocratiques et sur la primauté du droit. Sir John A. Macdonald, George-Étienne Cartier et les autres Pères de la Confédération ont réussi, grâce à leur solide esprit de chefs de file, à unifier les Canadiens au sein d'une fédération qui allait être un gage de sécurité et de prospérité pour le pays dans son ensemble. Leur vision était puissante et durable. Ils ont établi une solide fondation sur laquelle les générations subséquentes de bâtisseurs ont pu s'appuyer.
Notre gouvernement veut poursuivre ce projet d'édification du pays et s'engage à renforcer la fédération et ses institutions démocratiques. Un leadership fort et un Canada meilleur: voilà notre objectif.
J'aimerais prendre le temps qui m'est accordé aujourd'hui pour parler des progrès que nous avons déjà réalisés dans ce domaine et brosser le tableau de ce que nous comptons faire au cours de cette nouvelle session de la législature.
[Français]
Notre gouvernement s'est engagé à pratiquer un fédéralisme d'ouverture, et il prend des mesures pour assurer la prospérité et l'unité de notre pays.
Notre approche n'a rien de nouveau, mais elle repose sur les principes mêmes qui sont à la base de la Confédération.
L'union reposait sur un concept simple: la répartition des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. L'objectif n'était pas d'avoir un gouvernement fédéral passif et faible, mais plutôt un gouvernement qui respecterait les champs de compétence des provinces.
[Traduction]
Les gouvernements provinciaux sont plus près de leurs citoyens et ils sont donc mieux placés pour déterminer leurs besoins et leurs aspirations. Par contre, le gouvernement fédéral est bien placé pour protéger les intérêts nationaux dans l'intérêt du bien commun du pays. C'est ce qu'énonçait très clairement le projet de confédération canadienne qui a été présenté pour la première fois dans les résolutions de la Conférence de Québec de 1864:
Le meilleur système de fédération pour les provinces de l'Amérique du Nord britannique -- le plus propre, dans les circonstances, à protéger les intérêts des diverses provinces et à produire l'efficacité, l'harmonie et la stabilité dans le fonctionnement de l'union -- serait un gouvernement chargé du contrôle des choses communes à tout le pays, et des gouvernements locaux [...] chargés du contrôle des affaires locales dans leurs sections respectives.
[Français]
Les mesures que nous avons prises dernièrement et celles qui sont proposées en faveur d'un fédéralisme d'ouverture laissent entrevoir un niveau d'efficacité, d'harmonie et de stabilité sans précédent dans le fonctionnement de l'union, comme l'avaient envisagé, il y a déjà très longtemps, les Pères de la Confédération.
Le fédéralisme d'ouverture que nous prônons signifie le respect des champs de compétence des provinces. Ce respect doit vouloir dire deux choses dans ce contexte. Premièrement, un gouvernement fédéral qui fait preuve de leadership dans ses champs de compétence. Deuxièmement, un gouvernement fédéral qui unit le pays en mettant en place des politiques intergouvernementales justes et respectueuses.
[Traduction]
Nous avons fait preuve d'un leadership fort dans les domaines de compétence fédérale. Nous avons entre autres renforcé notre économie en réduisant les impôts et en aidant les familles, tout en remboursant des milliards de dollars de la dette nationale et en abaissant le taux national de chômage à son plus faible niveau depuis mon enfance. Dans le domaine du commerce international, nous avons réglé le dossier du bois d'oeuvre. Dans le domaine de la défense, nous avons fait preuve de leadership au niveau des programmes d'aide internationale en Afghanistan et, pour ce qui est de la sécurité publique, nous avons mis sur pied un programme visant à rendre nos collectivités plus sûres en luttant contre la criminalité.
Nous continuerons dans ce sens au cours de la nouvelle session. Nous prévoyons adopter des mesures en vue de renforcer l'union économique canadienne grâce à un programme interne de libre-échange entre les provinces, nous engager à prendre des mesures pour protéger la souveraineté canadienne, tout particulièrement dans l'Arctique, et poursuivre nos efforts en vue d'assurer la sécurité du Canada en apportant tout d'abord des réformes importantes au programme de justice criminelle, par le truchement du projet de loi qui porte sur les crimes violents.
[Français]
Nous avons traité avec respect les gouvernements provinciaux et territoriaux, ce qui a renforcé l'unité nationale. Pour rétablir l'équilibre fiscal au sein de la fédération canadienne, nous avons augmenté les principaux transferts fédéraux et introduit une nouvelle formule de financement stable, fiable et juste. Nous avons contribué à bâtir un Canada meilleur par notre reconnaissance historique du fait que les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni.
[Traduction]
Notre budget de 2007 comprenait un engagement à long terme sans précédent visant à reconstruire l'infrastructure canadienne pour un montant total de 33 milliards de dollars sur les sept prochaines années, ce qui constitue le plus gros investissement fédéral dans l'infrastructure canadienne depuis plus d'un demi-siècle.
[Français]
Pendant cette session, nous déposerons un projet de loi qui imposera des limites explicites à l'utilisation du pouvoir fédéral de dépenser pour de nouveaux programmes à frais partagés dans les compétences exclusives des provinces. Ce projet de loi officialisera les engagements pris par notre gouvernement dans les budgets de 2006 et de 2007, puisqu'il précisera, dans la loi, les limites du pouvoir fédéral.
Conformément à notre conception du fédéralisme d'ouverture, il permettra aussi aux provinces et aux territoires de se retirer des nouveaux programmes à frais partagés, avec une compensation raisonnable, s'ils en offrent qui sont compatibles. Notre projet de loi, en plus de reconnaître la capacité des provinces et des territoires d'offrir des programmes dans leurs domaines de responsabilité provinciale, permettra donc aux Canadiens, peu importe où ils vivent, de recevoir des services comparables à ceux des programmes nationaux.
[Traduction]
La diversité de notre pays est source autant de force que d'innovation. Par nos actions en faveur d'un fédéralisme d'ouverture, y compris un financement équitable et prévisible et une clarification des rôles et des responsabilités dans notre fédération, nous offrons une approche fondée sur des principes, approche sur laquelle tous les ordres de gouvernement pourront continuer de travailler à l'avenir.
La vision qu'ont eue Macdonald et Cartier, soit un pays uni d'Est en Ouest, peuplé de néo-Canadiens et de Canadiens de souche, anglophones et francophones, habitant les campagnes et les villes, caressant ensemble de grands rêves et bâtissant un avenir meilleur, est bien vivante en 2007 et ancrée profondément dans le coeur de notre gouvernement.
Cependant, notre Confédération doit être plus grande que la somme de ses parties. Le gouvernement fédéral doit agir comme chef de file pour garder le pays fort et uni et pour qu'il serve de modèle d'application des valeurs démocratiques. Dans le cadre de ce rôle de chef de file, les fondements démocratiques de notre gouvernement doivent être solides pour continuer de répondre aux attentes des Canadiens, qui nous servons. Nos initiatives en matière de réforme des institutions démocratiques témoignent du leadership de notre gouvernement dans ce secteur. Cela se manifeste le plus dans nos efforts pour moderniser notre institution démocratique centrale, le Parlement fédéral, où les intérêts populaires et provinciaux sont représentés et font partie intégrante du processus législatif fédéral.
[Français]
Le Parlement du Canada a bien servi les intérêts démocratiques des Canadiens depuis la Confédération, mais le gouvernement se doit d'agir pour que cette institution, pilier de notre démocratie représentative, demeure forte, vivante et adaptée aux besoins de la population du XXIe siècle.
[Traduction]
Notre Parlement bicaméral se compose de deux Chambres, la Chambre basse, ici, qui comprend les représentants élus des citoyens de notre magnifique pays, lequel repose depuis son origine sur le principe fondamental de la représentation par la population, et la Chambre haute, qui visait à représenter les régions du pays pour agir comme Chambre de second examen objectif.
Or, de nos jours, le Sénat n'est pas en mesure d'exercer de façon crédible son rôle de représentant efficace des régions dans le processus législatif fédéral, en raison de préoccupations fondamentales au sujet de la légitimité et de l'efficacité de cette Chambre dont les membres sont nommés et n'ont pas de comptes à rendre. Pour ce qui est de notre Chambre, la Chambre des communes, la répartition des sièges s'est trop éloignée du principe de la représentation selon la population, d'où une sous-représentation, inéquitable, des provinces à croissance rapide.
Notre gouvernement a déjà pris des mesures pour s'attaquer à cette situation, comme nous l'avions promis au cours de la dernière campagne électorale, en présentant le projet de loi , lors la dernière session, pour renforcer le principe de représentation selon la population à la Chambre des communes et pour accorder aux provinces à croissance rapide la représentation que mérite leur population, et en présentant les projets de loi et , également lors de la dernière session, pour amorcer le projet longuement attendu de réforme du Sénat.
J'aimerais maintenant aborder la question de la réforme du Sénat. Cette réforme obligée en vue de la modernisation du Parlement fédéral est prioritaire pour notre gouvernement. Notre programme de réforme du Sénat est pratique et réalisable. Comme l'annonce le discours du Trône, nous poursuivrons ce programme de réforme en présentant de nouveau deux importants projets de loi.
Le projet de loi sur la durée du mandat des sénateurs prévoyait un mandat à durée déterminée de huit ans. Plutôt qu'un mandat d'une durée maximale de 45 ans, comme c'est le cas actuellement, notre projet de loi prévoyait un mandat à durée déterminée de huit ans. Cette modification donnerait un nouveau souffle et une nouvelle pertinence au Sénat. Elle le rendrait plus efficace. Elle ferait en sorte que les sénateurs aient un mandat assez long pour leur donner le temps d'acquérir l'expertise et l'indépendance voulues à l'égard du deuxième examen objectif qu'ils doivent effectuer, sans être trop long pour nuire à la légitimité et à la crédibilité d'un Sénat moderne au sein d'un pays que nous voulons démocratique.
Malheureusement, les sénateurs libéraux non élus qui ne sont pas tenus de rendre de comptes ont passé plus d'un an à retarder l'adoption de ce projet de loi avant de finalement décider de ne pas prendre de décision. Ce geste, en fait ce défaut d'agir, montre clairement la nécessité de moderniser le Sénat, qui, dans sa forme actuelle, ne fonctionne pas bien, voire pas du tout à cet égard.
Comme je l'ai dit, le gouvernement planifie de présenter de nouveau, au cours de la présente session, le projet de loi limitant la durée du mandat des sénateurs. J'espère que le congé d'été a donné aux sénateurs de l'opposition le temps de faire un deuxième examen objectif de leur défaut d'agir à l'égard de ce projet de loi, car ils ont refusé de se conformer à leur obligation constitutionnelle de se prononcer sur le projet de loi.
Notre deuxième projet de loi sur la réforme du Sénat, le projet de loi , offrait un moyen de démocratiser le Sénat en donnant aux Canadiens l'occasion de choisir et de recommander leurs représentants au Sénat. Cette mesure donnerait pour la première fois aux électeurs des quatre coins du Canada l'occasion de participer de façon démocratique à l'élection des sénateurs. Voilà bien un principe auquel il ne devrait pas être difficile de souscrire au sein d'une démocratie occidentale, au XXIe siècle. Cette mesure rehausserait la légitimité et la crédibilité du Sénat en tant qu'institution démocratique.
J'ai eu l'immense plaisir d'assister à l'assermentation du sénateur Bert Brown la semaine dernière, lui qui a été élu par la population de sa province. J'ai hâte au jour où les consultations concernant la nomination des sénateurs seront consacrées par la loi et où tous les sénateurs arriveront à Ottawa munis d'un mandat démocratique.
Comme le l'a indiqué, lorsque le projet de loi sur les consultations concernant la nomination des sénateurs sera présenté de nouveau, nous le renverrons au comité avant l'étape de la deuxième lecture pour pouvoir immédiatement commencer à collaborer à la réalisation de cette importante étape vers la démocratisation du Sénat.
Certains disent que, par le passé, les partis au pouvoir pouvaient maintenir le statu quo au Sénat dans leur propre intérêt et qu'on pouvait profiter des nominations partisanes pour remplir le Sénat d'alliés qui allaient siéger durant des dizaines d'années. Notre gouvernement croit que le Sénat devrait être une entité démocratiquement élue qui représente les Canadiens. Nous avons déjà pris des mesures concrètes afin de réaliser notre vision, et il s'agit de mesures à court terme. De plus, les sondages montrent que les Canadiens appuient fortement notre projet de limiter la durée des mandats dans un Sénat démocratiquement élu. Il ne fait aucun doute que, dans une démocratie, le soutien de la population devrait être le principal indicateur de ce qui constitue une bonne réforme démocratique.
Le Sénat doit changer. S'il ne peut pas changer, alors il doit être aboli. Dans sa forme illégitime actuelle, le Sénat ne rehausse en rien notre démocratie, et ce, alors que nous cherchons à promouvoir les valeurs démocratiques à l'étranger.
[Français]
J'aimerais maintenant aborder un deuxième aspect du programme de réforme démocratique que nous allons continuer de mettre en oeuvre au cours de cette nouvelle session parlementaire, soit le renforcement du système électoral.
Une démocratie solide exige non seulement des institutions démocratiques modernisées, mais aussi un processus électoral qui fonctionne avec intégrité et qui inspire confiance à l'électorat.
[Traduction]
Au cours de la session précédente, nous avons fait adopter un certain nombre de mesures visant à améliorer le système électoral, qui ont été largement appuyées.
[Français]
Par exemple, le projet de loi — la première mesure législative que nous avons présentée —, a concrétisé nos engagements électoraux sur l'assainissement du financement politique. Nous avons uniformisé les règles de jeu en interdisant les dons de la part d'entreprises et de syndicats, et en éliminant les dons importants et secrets afin que les Canadiens ordinaires puissent contribuer au processus politique en sachant que leurs dons vont compter pour quelque chose.
[Traduction]
Le projet de loi a été le premier adopté au cours de la dernière session. Nous avons agi rapidement pour nous assurer que les règles d'enregistrement des partis allaient demeurer en vigueur en tout temps et sans interruption.
Avec le projet de loi , mesure sur les élections à date fixe, nous avons établi un cycle électoral de quatre ans, empêchant ainsi que le gouvernement déclenche subitement des élections uniquement pour profiter d'une conjoncture avantageuse pour le parti au pouvoir.
Ainsi, mercredi, quand la Chambre aura donné au gouvernement le mandat de gouverner en approuvant le discours du Trône, nous pourrons nous préparer aux prochaines élections en sachant qu'elles sont fixées, en vertu de la loi, au 19 octobre 2009.
Avec le projet de loi , nous avons appliqué une large gamme de recommandations du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre en vue d'améliorer le processus électoral, notamment d'importantes mesures de réduction de la fraude électorale, par exemple l'établissement d'une procédure d'identification des électeurs aux élections fédérales.
Outre ces projets de loi qui sont maintenant devenus lois, nous avons présenté d'autres mesures de réforme électorale qui n'ont pas pu être adoptées avant la prorogation.
S'appuyant sur nos réformes du financement politique prévues dans la Loi fédérale sur la responsabilité, le projet de loi , notre nouvelle mesure d'assainissement des campagnes de financement, propose d'assurer la responsabilité en matière de prêts d'abord en éliminant la possibilité d'emprunter pour passer outre aux limites de contribution, puis en établissant un régime de déclaration transparent en ce qui concerne le financement des campagnes.
Pour faire suite à un certain nombre de mesures visant à améliorer l'accessibilité pour les électeurs, le projet de loi , notre mesure sur les possibilités de vote accrues, proposait la tenue d'un plus grand nombre de journées de vote par anticipation pour améliorer les possibilités d'aller voter et encourager la population à voter en plus grand nombre.
[Français]
Au cours de cette deuxième session parlementaire depuis que nous avons formé le gouvernement, nous comptons continuer de renforcer le processus électoral.
Comme le mentionne le discours du Trône, nous allons présenter des mesures qui permettront de confirmer l'identité des électeurs en les obligeant à se découvrir le visage avant de voter. Ce sera là une mesure concrète, comme nos autres réformes, pour améliorer le processus électoral dans l'intérêt de la population canadienne.
Les préoccupations publiques qui ont été exprimées à ce sujet en marge des élections partielles du 17 septembre montrent clairement la nécessité d'agir.
La décision d'accorder la priorité au règlement de ce problème a été appuyée par tous les partis aux réunions du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre en septembre.
Notre gouvernement compte agir rapidement pour régler cette question, et j'espère pouvoir compter sur l'appui de tous les députés pour offrir aux Canadiens le processus électoral solide et juste auquel ils s'attendent.
[Traduction]
Il y a tant de choses qui font du Canada un pays formidable. Nous restons conscients du legs reçu d'anciens dirigeants visionnaires, sir John A. Macdonald, George-Étienne Cartier et les Pères de la Confédération, quand ils ont jeté les bases de ce qui allait devenir le meilleur pays du monde. Ce sont nos fondations solides qui nous permettent de continuer à bâtir un Canada meilleur qui agit en chef de file dans le monde.
La fédération et notre pensée démocratique constituent l'essentiel de ces fondations mais, comme nous le savons également, et les Pères de la Confédération le savaient aussi, le Canada doit se moderniser au même rythme que le monde. C'est cela, l'esprit de la Confédération. C'est ce mode de pensée qui nous amène à chercher des moyens de renforcer notre démocratie et d'améliorer la reddition de comptes aux Canadiens. Nous devons nous montrer dignes d'être considérés comme une démocratie au XXIe siècle.
Notre gouvernement a déjà présenté un vaste programme pour fortifier et moderniser notre fédération et notre démocratie, et nous poursuivrons la réalisation de ce programme au cours de la session qui débute. Nous invitons tous les partis à la Chambre à se joindre à nous pour bâtir un Canada plus fort et ayant un avenir plus brillant pour les générations à venir.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du discours du Trône.
Je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Nous avions dit que nous écouterions attentivement le discours du Trône, et c'est ce que nous avons fait. Les Canadiens s'attendent certainement à ce que les discours de ce genre soient pleins de promesses, et celui-ci ne les a pas déçus. Cependant, pour gouverner, il ne suffit pas de faire des discours ni même des promesses. Il faut plutôt passer aux actes.
Un des services de police de la région du Nord de Toronto le dit bien dans le slogan qu'on peut lire sur ses voitures de patrouille. Ce slogan dit que les actes sont éloquents, et c'est certainement vrai lorsqu'il s'agit du gouvernement conservateur: l'Accord atlantique, Kyoto, Kelowna, les fiducies de revenu, les hausses d'impôt, les emplois éliminés, les emplois exportés, les contestations judiciaires, les programmes d'alphabétisation, le noyautage de la magistrature, les dépenses folles, la déception, les promesses non tenues. Oui, ces actes sont éloquents.
Le a dit que les députés devaient se brancher. Il a dit qu'il leur fallait voter en faveur du discours du Trône, sinon des élections seraient déclenchées; qu'il leur fallait appuyer toutes les mesures législatives qui seraient présentées, qu'ils les jugent acceptables ou non, sinon des élections seraient déclenchées; qu'il leur fallait laisser son gouvernement minoritaire fonctionner comme s'il était majoritaire, même si les Canadiens ne lui ont pas accordé une majorité, sinon des élections seraient déclenchées.
Par conséquent, certaines personnes ont traité le de fier-à-bras. Les fiers-à-bras aiment tirer avantage des situations. Ils recherchent des cas où ils peuvent dominer, des batailles unilatérales.
Les stratèges du sont peut-être en train de lui dire à l'heure actuelle qu'il peut se permettre de nous intimider. Ses conseillers disent que l'opposition est faible, que nous n'avons pas autant d'argent que les conservateurs, que notre chef n'est pas aussi expérimenté que le leur, que nous ne sommes pas aussi organisés qu'eux et que nous avons même des députés qui sont trop indépendants.
Pour être honnête, il y a peut-être du vrai là-dedans et — croyez-moi — nous travaillons là-dessus. Toutefois, en fin de compte, cela a peu d'importance. Les Canadiens ne nous ont pas envoyés ici pour appliquer la politique de la corde raide ou nous lancer des défis. En fait, beaucoup trop d'activités qui ont lieu dans cette enceinte sont perçues par la plupart des gens qui nous regardent comme une farce nationale.
Ce qui importe, c'est que toutes les voix soient entendues et que tous les citoyens soient représentés, et non seulement les partisans des conservateurs.
Il faut que, plus souvent, quelqu'un prenne la parole à la Chambre au nom des deux millions d'investisseurs dans des fiducies de revenu qui ont perdu des dizaines de milliards de dollars d'économies parce que le gouvernement a brisé une promesse solennelle.
Quelqu'un doit interpeller les députés des provinces maritimes étant donné que le gouvernement a anéanti l'Accord atlantique.
Quelqu'un doit tracer la voie pour les Canadiens qui sont mécontents parce que rien n'a été fait depuis deux ans dans le dossier des changements climatiques.
Quelqu'un doit donner aux peuples des Premières nations et aux personnes défavorisées l'espoir que la lutte pour l'égalité et les progrès vont continuer.
Quelqu'un doit écouter les familles qui ont vu l'impôt sur le revenu et les taux hypothécaires augmenter en même temps et qui savent que les dépenses records du gouvernement signifient qu'il n'y aura jamais de baisse d'impôt tant que le gouvernement sera en place.
Quelqu'un doit défendre les travailleurs qui perdent leur emploi en raison de la montée en flèche du dollar. Les ventes à l'exportation volent en éclats et le ministre des Finances sourit d'un air satisfait.
Des millions et des millions de Canadiens ne se laissent pas impressionner par des discours et des promesses, et moi non plus. Ils veulent de l'équité, de la justice et de l'espoir. Ils veulent ravoir leur Canada.
Peut-être que de ce côté-ci de la Chambre, nous ne sommes pas prêts. Nous n'avons peut-être pas assez d'argent. Nous ne sommes peut-être pas aussi organisés que ces gens-là, mais nous n'avons jamais été plus déterminés qu'en ce moment. Ils ont peut-être plus d'argent et de sondeurs que nous. Leur avion de campagne est peut-être plus long que le nôtre. Leurs quartiers généraux sont peut-être plus grands et leur machine électorale est peut-être plus imposante. Toutefois, comme Winston Churchill l'a dit: « Dans un combat, ce n'est pas la taille du chien qui compte, mais sa force combative. »
Le parti au pouvoir a consacré de nombreux mois et des millions de dollars en vue d'élections générales. Au lieu de gouverner, il s'est quotidiennement employé à démolir ses adversaires politiques. Ses publicités dénigrantes ont atteint des niveaux inégalés au Canada et, malheureusement, il a créé une certaine confusion au sein de la fonction publique en cherchant ouvertement et à n'importe quel prix à se maintenir au pouvoir et à faire élire un gouvernement majoritaire.
Le défi lancé par le est une tentative évidente de pousser les autres partis à accepter des élections selon ses conditions. Il cherche à invalider le rôle des députés de l'opposition qui, après tout, représentent la majorité des Canadiens. Le premier ministre espère obtenir les élections qu'il souhaite tellement.
J'aimerais citer Jim Travers du Toronto Star qui a éloquemment dit ceci:
L'ultimatum que le premier ministre a lancé est un test à l'égard de l'impuissance grandissante du Parlement. On dit essentiellement aux représentants élus d'abandonner la tâche dont ils ont été chargés. Sous la menace imminente d'une campagne électorale, des politiques publiques étroites élaborées par un cercle fermé, qui ne rencontre qu'occasionnellement les ministres ou les fonctionnaires, doivent être approuvées sans amendement ou sans amélioration.
Je dois admettre que j'adorerais donner au le plaisir d'élections générales. Je ne crains certainement pas le verdict des électeurs de ma circonscription. Je crois qu'ils aimeraient avoir l'occasion d'exprimer clairement leur choix entre notre vision de l'avenir et notre quête de justice sociale et économique et ce que propose un candidat conservateur qui n'est qu'un automate pré-programmé et bâillonné.
Heureusement, je ne suis pas le chef du parti. Celui-ci a eu la sagesse de choisir son moment au lieu de laisser le tyran mener le jeu. Notre chef a décidé de se battre pour les questions qui tiennent vraiment à coeur aux Canadiens plutôt que discuter d'un discours du Trône creux et insipide rédigé par des faiblards au cabinet du premier ministre.
Heureusement, le chef du Parti libéral a de la clairvoyance et de la vision et surtout, il a eu la sagesse de comprendre qu'il ne sert à rien de tenir des élections quand le parti au pouvoir a déjà dépensé des millions de dollars pour précipiter la tenue d'un scrutin. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'élections bientôt. Nous savons qu'il y en aura et que les résultats surprendront nombre de députés d'en face qui feront ensuite la file pour obtenir des boîtes de carton. Cependant, le vent ne tournera pas cette semaine.
Nous ne nous laisserons pas bousculer. Nous ne nous laisserons pas pousser. Nous ne nous laisserons pas harceler. Nous ne nous laisserons pas intimider. Nous ferons preuve de détermination et nous obtiendrons les résultats que les Canadiens veulent, comme ces gens courageux dans ma circonscription, qui n'ont pas été intimidés par le , lorsque j'ai été expulsé de son parti, et n'ont cessé de m'appuyer, ou comme ces braves gens, aujourd'hui, dans la circonscription de , qui appuient ce courageux député qui a défendu les intérêts de ses électeurs et en a subi les conséquences de la part du .
Nous lutterons tous pour ceux que la situation de l'environnement afflige. Nous lutterons pour ceux qui ne tolèrent pas que notre gouvernement vole de l'argent aux investisseurs. Nous lutterons pour les familles qui ont vu leurs impôts augmenter, pour les Premières nations qui ont été laissées pour compte, pour les fabricants, les exportateurs et les détaillants qui perdent des ventes et doivent supprimer des emplois par la faute du gouvernement, pour les propriétaires de maison qui s'inquiètent des répercussions de la hausse des taux hypothécaires sur la valeur marchande de leur maison, pour les gens des provinces de l'Atlantique qui, encore une fois, ont reçu une gifle du et pour tous ceux qui espéraient que le nouveau gouvernement tiendrait ses promesses et apporterait des changements, mais qui ont vu plus d'arrogance et d'étroitesse d'esprit, d'exclusion et d'incompétence que tout ce que n'importe qui d'entre nous aurait pu imaginer.
Notre chef avait raison. Des élections ne seront pas déclenchées cette semaine; nous ne céderons pas au tyran. Au contraire, bientôt, nous sentirons un vent de changement, la force de millions de gens dont le gouvernement ne défend pas les intérêts, ce gouvernement qui ne les représente pas et ne les respecte pas. Alors là, il sera balayé et la situation dans le pays se normalisera.
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Monsieur le Président, je suis heureux de partager mon temps de parole avec mon collègue.
J'aimerais tout d'abord dire que le premier mot qui vient à l'esprit est déception. Tous les 18 à 24 mois, le gouvernement présente un discours du Trône aux Canadiens. Ce discours devrait être à tout le moins visionnaire. Il n'est pas censé être un simple programme en vue d'élections qui pourraient avoir lieu dans les semaines ou les mois suivants. Il devrait s'agir d'un document qui présente aux Canadiens la destination vers laquelle le gouvernement entend mener le pays car, malgré la grande inertie concernant les éléments nécessaires au changement dans notre société ou dans toute société, les gouvernements ont un rôle important à jouer lorsqu'il s'agit de faire des changements pour le mieux-être des citoyens.
Le discours du Trône manquait totalement de vision. Il est très malheureux et dommage que le gouvernement ait raté une occasion de présenter aux Canadiens sa véritable vision, plutôt que de laisser de nombreux Canadiens, moi y compris, se demander quel programme se cache derrière tout cela. Je vais énumérer quelques-uns des nombreux points manquants. Il y a certainement beaucoup de mots, mais ils ne sont reliés à aucune vision, à aucun contexte ni à quoi que ce soit de concret. Ce ne sont que des mots.
A-t-on parlé concrètement des changements climatiques?
A-t-on parlé concrètement d'un véritable plan pour la mission canadienne en Afghanistan?
Où est la vision concernant l'enseignement postsecondaire et le besoin d'appuyer la recherche, le développement et la communauté scientifique dans ce pays?
A-t-on véritablement parlé d'une vision pour nos Premières nations, pour les Autochtones canadiens, qui sont nombreux à commencer à soupçonner qu'ils ne font pas partie du programme du gouvernement?
Qu'en est-il de la pauvreté?
Et des municipalités?
J'aimerais citer le président de la Fédération canadienne des municipalités, qui dit:
En donnant simplement aux programmes d’infrastructures existants une autre étiquette, le gouvernement n’investit pas les ressources additionnelles requises pour relever les défis qu’il reconnaît dans le discours du Trône.
C'est une chose que de reconnaître les défis, comme l'a déclaré le président de la FCM, mais c'est autre chose que d'avoir une vision et des idées précises pour mettre en oeuvre cette vision.
Ma circonscription, celle d', est située dans le Nord de l'Ontario. Elle regroupe environ 55 collectivités dont 24 collectivités autochtones. Les autres sont des cantons, grands et petits, des villages, des petites villes et des municipalités. Chaque fois que je rencontre les maires et les chefs de ces collectivités, ils me demandent de dire au gouvernement fédéral qu'il doit continuer de s'impliquer au niveau local, sur le plan municipal et au sein des Premières nations. Leur message, c'est que le gouvernement fédéral doit rehausser sa participation, placer la barre plus haut et reconnaître les problèmes auxquels nos collectivités locales doivent faire face, notamment dans les dossiers de l'infrastructure, de la pauvreté et de l'économie locale.
Dans le Nord de l'Ontario, nous en arrachons vraiment. Notre secteur forestier, de même que notre secteur manufacturier, est durement touché. En plus des problèmes de fabrication touchant bien entendu le secteur forestier, il y a également ceux auxquels l'ensemble du Canada doit faire face, qui ont été causés par la terrible entente sur le bois d'oeuvre que notre pays a conclue avec les États-Unis. Par cette entente, nous avons renoncé aux années de progrès réalisés devant les tribunaux et divers groupes d'arbitrage, des années de progrès dont nous aurions incessamment récolté les fruits si le gouvernement avait rejeté cette entente qui, en passant, avait été rejetée par le gouvernement précédent à la fin de l'automne 2005. Malheureusement, quelques jours seulement après être entré en fonctions, le a accepté cette entente, et se l'est appropriée. Franchement, cette entente ne nous a rien apporté. Au contraire, elle a vraiment nui à notre secteur forestier.
Que dire des garderies? Si les familles sont en mesure de décider de garder leurs enfants à la maison de la naissance à la première année de la maternelle, je pense que c'est parfait. Dans mon cas, deux de mes enfants ont fréquenté la garderie et deux autres sont demeurés à la maison avec l'un de leurs parents.
Il importe d'avoir un choix véritable et une infrastructure en matière de garderies au Canada, de façon à permettre aux familles qui choisissent de participer pleinement à la population active d'avoir accès à un réseau national de centres de garderie et d'éducation préscolaire, un réseau uniforme et dûment financé, dont les employés touchent une rémunération adéquate, bref un réseau qui permette à nos familles d'aider à bâtir les économies locales et le pays tout entier.
À mon avis, le programme mis en place par le gouvernement avec sa soi-disant prestation mensuelle de 100 $ n'atteint vraiment pas l'objectif visé, et les chiffres le prouvent. Ce programme n'a pas permis de créer une seule nouvelle place en garderie. Un montant imposable de 100 $ laisse à peine 50 $, 60 $, ou 70 $ par mois aux familles pour payer les frais de garderie. Dans la plupart des endroits, ce montant suffit à peine pour payer deux jours de garderie.
J'ai déjà fait allusion à l'industrie forestière, mais il y a aussi le secteur de la fabrication dans son ensemble. C'est un fait que certains événements qui se produisent dans le monde sont difficiles à gérer pour n'importe quel gouvernement, mais le gouvernement a la responsabilité de réagir. Où sont les mesures précises en matière d'amortissement fiscal pour aider nos entreprises à profiter de la situation qui prévaut et à améliorer leur technologie, de façon à avoir une longueur d'avance lorsque le prochain cycle se manifestera? Il existe d'autres mesures que le gouvernement peut prendre pour s'assurer que notre secteur manufacturier ne continue pas de péricliter.
C'est très bien d'avoir une économie forte en Alberta, et peut-être à St. John's, Terre-Neuve, et à d'autres endroits précis au pays. C'est excellent. Cette situation produit des chiffres satisfaisants dans l'ensemble, mais il existe des endroits et des régions — y compris un bon nombre de collectivités dans ma circonscription et dans tout le Nord de l'Ontario — qui sont en difficulté et à qui il faut donner la possibilité de participer pleinement à l'économie nationale.
Je vais dire quelques mots sur le Nord de l'Ontario. J'ai mentionné qu'on y trouve un grand nombre de Premières nations et de collectivités qui dépendent de l'industrie forestière. C'est avec une grande tristesse que je signale à la Chambre que, vendredi dernier, l'usine Weyerhaeuser, à Wawa, a fermé ses portes pour une période « indéterminée ». Il n'est guère probable qu'elle puisse reprendre son activité à court ou à moyen terme.
Je ne veux pas donner de faux espoirs aux travailleurs de cette usine. Cent trente emplois ont disparu. Malheureusement, les travailleurs se font dire qu'ils devraient prendre des dispositions pour eux-mêmes et pour leur famille. Je leur souhaite bonne chance. Je vais me rendre là-bas dès que possible, au cours de la semaine qui vient ou la suivante, pour voir ce que je peux faire pour aider. En collaboration avec le député provincial, nous travaillerons avec la collectivité, les travailleurs et quiconque d'autre veut participer aux négociations afin de réduire au minimum les conséquences de la fermeture de l'usine.
Permettez-moi de parler un peu de nos Premières nations. Les dirigeants des collectivités de ma circonscription ont travaillé très fort. Ce sont d'excellents dirigeants. Ils ont travaillé fort pour que les collectivités s'adaptent au mieux à la situation actuelle, mais ils ne voient pas chez le gouvernement la volonté réelle de les considérer comme de véritables partenaires, même s'ils constituent leur propre ordre de gouvernement. Ce ne sont pas des municipalités. Ils traitent avec le fédéral et il est important de le reconnaître.
Le gouvernement actuel a annulé l'accord de Kelowna, qui avait été conclu par les premiers ministres des territoires et des provinces, par les dirigeants autochtones et par le gouvernement du Canada à l'automne 2005. Il y avait tout lieu d'espérer que les dépenses de plus de 5 milliards de dollars qu'allait permettre cet accord seraient très utiles pour améliorer la situation en matière de logement, d'éducation, de services sociaux et de santé. Par exemple, le taux de diabète est beaucoup trop élevé parmi les Premières nations.
Nous pourrions améliorer les choses à de nombreux égards. Il est temps que nous tirions les leçons nécessaires du passé. Aucun gouvernement antérieur ne peut se féliciter d'avoir fait un travail formidable. Nous avons tous des leçons à apprendre. Il incombe au gouvernement de s'inspirer de ces leçons pour avancer. Malheureusement, ce n'est pas ce que nous voyons. J'entends plutôt le refrain suivant: comment devrions-nous nous y prendre pour changer le plus rapidement possible de gouvernement et adopter une nouvelle attitude et une nouvelle approche?
Permettez-moi de dire un mot sur la pauvreté. La semaine dernière, j'ai pu participer pendant un bref laps de temps au rallye contre la pauvreté, qui s'est terminé sur la Colline du Parlement. Qu'un seul enfant ait à vivre dans la pauvreté au pays est triste en soi. On ne pourra pas éradiquer la pauvreté du jour au lendemain, mais comme l'indique l'amendement libéral du discours du Trône sur lequel nous allons voter ce soir, nous demandons au gouvernement de mettre fin à « 18 mois d'inaction » en ce qui a trait à la pauvreté. Nous devons faire de la pauvreté une chose du passé. Nous devons poursuivre le bon travail des gouvernements libéraux précédents, qui ont adopté des mesures comme la prestation fiscale canadienne pour enfants, le logement abordable, l'alphabétisation, l'Initiative de partenariats en action communautaire et la Prestation fiscale pour le revenu gagné
Nous étions sur la bonne voie. Nous exhortons le gouvernement à prendre le virage et à reconnaître qu'il faut agir dans les domaines dont je viens de parler brièvement.
Monsieur le Président, je vois que vous m'indiquez la fin du temps qui m'était accordé. Je vous remercie pour votre indulgence.
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Monsieur le Président, j'aurai le plaisir de partager mon temps de parole avec ma collègue de .
C'est avec fierté que j'exprime ma solidarité envers mes collègues du NPD et les millions de Canadiens qui s'inscrivent en faux contre l'orientation aberrante que le gouvernement conservateur a choisie. Le discours du Trône devrait servir à définir clairement les principes fondamentaux d'un gouvernement, mais dans celui-ci, l'ambiguïté empreinte de cynisme atteint un comble. D'une part, le gouvernement prétend se préoccuper de la pauvreté, des sans-abri, des changements climatiques et des coûts croissants de l'éducation post-secondaire et, d'autre part, il définit des mesures qui ne feront qu'aggraver les choses.
Le gouvernement a laissé tomber nos collectivités. Nos administrations locales sont forcées de faire face par elles-mêmes aux problèmes lourds et complexes du monde actuel, alors qu'un siège reste vacant sur la scène fédérale.
Permettez-moi de parler tout d'abord de Victoria en particulier. Le consensus ne cesse de croître dans ma collectivité autour de la nécessité que le logement soit au centre des préoccupations de tous les ordres de gouvernement. En avril dernier, 953 familles et 406 aînés étaient en attente d'une unité de logement social. Dans le rapport qu'il a publié la semaine dernière, le groupe de travail sur les sans-abri à Victoria fait ressortir la nécessité d'une intervention immédiate. Même l'association des commerçants du centre-ville de Victoria demande au gouvernement fédéral d'affecter une partie de son excédent budgétaire au logement.
En outre, j'entends constamment parler du besoin qu'a Victoria de services de garderie abordables et de qualité. La semaine dernière, le a donné une réponse trompeuse à ma question. Contrairement à son affirmation, ses politiques inefficaces n'ont créé aucune place en garderie, du moins dans ma circonscription. Au contraire, des garderies ferment leurs portes et des parents désespérés inscrivent leurs enfants sur des listes d'attente extrêmement longues. L'Union des municipalités de la Colombie-Britannique réclame un réseau national de garderies. Le milieu des affaires déplore l'effet domino que les compressions fédérales dans les services de garde d'enfants ont eu sur la population active de la province.
En ce qui a trait à ces questions et à d'autres questions cruciales, je préconise depuis longtemps que le gouvernement fédéral adopte une approche axée sur la collectivité. Ainsi, le gouvernement fédéral doit agir comme partenaire des provinces et collaborer avec elles pour aider les municipalités à mettre en oeuvre leurs propres solutions locales. Une approche axée sur la collectivité n'imposerait pas d'obstacles stratégiques inutiles qui empêchent les collectivités de résoudre leurs problèmes locaux, comme en témoigne la résistance des conservateurs à l'égard de l'approche de réduction des méfaits et d'autres stratégies cernées dans les collectivités.
Par exemple, malgré tous leurs efforts, les conservateurs n'ont toujours pas trouvé moyen de dégager les fonds d'immobilisation de 150 000 $ dont a besoin le centre accès-santé de Victoria. Il s'agit d'un projet novateur qui offre un accès unique aux services dont ont besoin les itinérants. Ce centre préviendrait les maladies et ferait économiser des dépenses en santé. Or, la vision étroite qu'ont les conservateurs du rôle du gouvernement fédéral empêche les collectivités de réaliser des progrès.
Il y a quelques semaines, j'ai organisé une assemblée publique prébudgétaire dans ma circonscription. Les messages que j'y ai recueillis pour les transmettre à Ottawa sont sans équivoque. Ils demandent qu'on investisse dans nos citoyens, dans les collectivités, dans le logement, dans les services de garde d'enfants, dans l'apprentissage et la formation, dans l'environnement et une économie verte, mais Victoria est abandonnée par un gouvernement qui choisit d'accorder la priorité à des réductions d'impôt plutôt que d'investir dans notre bien-être collectif.
[Français]
La question des surplus et des réductions d'impôts sera un enjeu important lors de cette session parlementaire. Le dit ne pas vouloir laisser une dette à nos enfants. Moi, je dirais que le gouvernement conservateur est en train d'accumuler une dette énorme que nos enfants auront beaucoup de difficulté à rembourser. Nous ne devons pas oublier que ces surplus gigantesques ont été accumulés aux dépens d'importantes compressions dans les programmes sociaux faites par les libéraux pendant les années 1990: le programme national du logement, coupé; les frais de scolarité et la dette des étudiants, triplés en 10 ans; la pauvreté des enfants, pire qu'au moment où le Parlement avait promis de l'éradiquer; nos municipalités, aux prises avec un déficit en infrastructure de 60 milliards de dollars. De plus, le gouvernement fédéral refuse de s'engager sur la voie de l'économie respectueuse de l'environnement pour contrer les dangers imminents du changement climatique.
[Traduction]
La majorité des familles canadiennes ont des revenus qui stagnent ou qui diminuent et elles sont obligées de travailler de plus longues heures et de consacrer moins de temps à leurs enfants. Elles ont besoin de transport en commun et de soins à domicile de meilleure qualité, de logements et de services de garderie plus abordables, et d'une meilleure protection contre des produits toxiques vendus sur le marché, mais le gouvernement ne croit pas en une politique sociale. En fait, il réduit tout à des considérations économiques et perpétue le mythe selon lequel les profits des marchés déréglementés auront des effets de retombée. Or, les effets semblent nuls.
[Français]
J'entends toujours parler de ce fameux fardeau fiscal, mais qu'en est-il du fardeau des familles à faible ou à moyen revenu qui n'ont plus accès à un logement à prix abordable ni à un service de garde pour les enfants? Qu'en est-il du fardeau des personnes dont les noms sont inscrits dans de longues listes d'attente pour une opération chirurgicale importante? Qu'en est-il des personnes qui luttent pour rembourser des dettes d'étudiants effarantes? Qu'en est-il du fardeau des femmes qui gagnent en moyenne 71 ¢ pour chaque dollar gagné par les hommes? Il n'y a pas un mot sur l'égalité salariale dans le discours du Trône. Et qu'en est-il du fardeau qui pèse sur l'environnement?
Tant et aussi longtemps que ces fardeaux continueront d'agrandir le trou fait dans le tissu social et environnemental, je crois que la réponse à la question de l'utilisation des surplus sera claire.
[Traduction]
En tant que porte-parole du NPD en matière d'alphabétisation, je suis sidérée de voir le peu d'importance que le gouvernement accorde aux besoins des apprenants adultes. Les analphabètes fonctionnels ne peuvent pas mener une vie bien remplie ni espérer se trouver de meilleurs emplois. L'analphabétisme fonctionnel est un frein à la compétitivité du Canada. D'éminents économistes ont joint leurs voix au concert des détracteurs du gouvernement dont la vision à court terme en matière d'alphabétisation des adultes coûte chaque année des dizaines de milliards de dollars à l'économie.
Le NPD réclame une stratégie pancanadienne complète sur l'alphabétisation et l'éducation continue. Les réductions d'impôt ne riment pas avec éducation. Voilà une autre raison pour laquelle je m'oppose à la direction prise par le gouvernement.
En plus de réduire les impôts, les conservateurs continuent de s'acharner à miner la capacité du gouvernement fédéral avec la mise en oeuvre d'un programme de privatisation radical. Le gouvernement a l'intention de brader l'intérêt public pour enrichir le plus possible une petite minorité, sans égard à ce qu'il en coûtera aux autres.
Dans la foulée des ridicules manoeuvres libérales qui consistaient à vendre des immeubles fédéraux et à les louer par la suite ainsi qu'à multiplier les partenariats publics-privés, la règle du jeu consiste dorénavant à dépenser des fonds publics pour enrichir des intérêts privés.
Sur une échelle semblable, mais encore plus grande, les conservateurs mettent en oeuvre les soi-disant partenariats pour la sécurité et la prospérité créés par les libéraux. Derrière des portes closes et loin du regard des citoyens et de leurs représentants élus au Parlement, le gouvernement brade notre pays tout en poursuivant son programme d'intégration en profondeur dans le but de mieux répondre aux besoins des entreprises américaines.
Je saisis l'occasion qui m'est offerte pour demander au gouvernement de soumettre le Partenariat pour la sécurité et la prospérité à l'examen public du Parlement.
Parce que le programme des conservateurs ne reflète pas les priorités de , je n'appuie pas le discours du Trône. Parce que les politiques énoncées vont transformer progressivement le Canada en un pays néo-conservateur que nous ne reconnaîtrons plus, je m'oppose à la direction empruntée par le gouvernement. Ce serait déraisonnable de faire autrement.
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Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi de prendre la parole à la Chambre des communes au nom de mes électeurs de Hamilton Mountain.
Au cours des quelques dernières semaines, j'ai pris le temps d'écouter les préoccupations les plus présentes dans l'esprit des familles de Hamilton. Cela ne fait aucun doute, le thème qui revient le plus souvent est l'écart de prospérité croissant au Canada.
Les personnes âgées et les familles de travailleurs ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. À une époque où la création de richesses au Canada dépasse tout ce qui s'est fait par le passé, les habitants de Hamilton travaillent plus longtemps et plus dur, non pas pour améliorer leur situation mais bien pour rester à flot. En effet, le Canadien moyen aujourd'hui travaille 200 heures de plus par année qu'il y a à peine neuf ans.
Une poignée de gens tout au haut de l'échelle jouissent des retombées de l'économie actuelle, mais ce n'est pas le cas pour les autres. Des PDG ont touché des salaires et des primes extraordinaires, mais le salaire du commun des mortels est pour ainsi dire bloqué, voire à la baisse. La classe moyenne perd du terrain au Canada. C'est ce que nous appelons l'écart de prospérité, écart qui est particulièrement frappant à Hamilton.
Notre secteur manufacturier est en crise, mais il n'y a pas un mot de cela dans le programme que propose le gouvernement au Parlement. On n'a pas parlé d'une stratégie industrielle pour le secteur de l'automobile ou celui de la fabrication. On n'a pas parlé de protéger les salaires et les régimes de retraite des travailleurs touchés par des faillites commerciales. On n'a pas parlé d'utiliser l'excédent de 3,3 milliards de dollars de l'assurance-emploi pour recycler les travailleurs déplacés. On n'a pas parlé de renforcer la Loi sur Investissement Canada pour protéger les secteurs clés contre la mainmise étrangère.
Avec un excédent de 14 milliards de dollars, il n'était pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Il existe de meilleures solutions de rechange et je vais continuer de les faire valoir jusqu'à ce que les familles de travailleurs obtiennent les changements qu'elles méritent.
Je sais que mon temps de parole est limité, mais permettez-moi de parler de quatre solutions qui représentent des occasions manquées dans le cadre du discours du Trône. Elles ont trait aux aînés, aux jeunes, à nos villes et à l'environnement.
Au cours de l'été, j'ai eu le privilège d'organiser et d'animer dans Hamilton Mountain un forum environnemental destiné aux entreprises. Il y avait parmi le groupe d'experts des représentants de Green Venture et de la TABIA. Ils participaient à une discussion interactive sur la conservation de l'énergie comme moyen d'économiser tout en protégeant l'environnement.
Les chefs de file du monde des affaires en ont compris immédiatement les avantages. Aussi bien les représentants du secteur du commerce de détail que ceux des secteurs de la fabrication ou des services comprenaient que l'optique de la conservation de l'énergie ne les obligeait pas à choisir entre l'environnement et la rentabilité. Les recherches démontrent d'ailleurs que l'on ne peut faire abstraction des changements climatiques sans nuire à la croissance économique à long terme.
Comment se fait-il donc que le ne profite pas de toutes les occasions pour faire le lien entre la croissance économique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre? Voici une mesure simple qui montre ce qui pourrait être fait à cet égard.
Sur les instances du NPD, le gouvernement du Canada a décidé de faire interdire les lampes à incandescence en 2010 mais, comme ont pu l'apprendre les chefs de file du monde des affaires de Hamilton au cours du forum environnemental, le Canada ne fabrique pratiquement aucune des lampes de remplacement à l'heure actuelle, qu'elles soient fluorescentes compactes ou à diodes.
Ainsi, le gouvernement crée un marché énorme pour de nouveaux produits sans reconnaître ni favoriser une capacité intérieure de fabrication tout aussi énorme qui va de pair avec la politique qu'il a énoncée. Au lieu d'importer pratiquement toutes les lampes à haute efficacité énergétique de Chine, pourquoi ne soutenons-nous pas les fabricants canadiens et les travailleurs canadiens en encourageant la production de ces lampes de remplacement ici-même au Canada?
Voilà qui serait avantageux pour l'économie, pour l'emploi et pour l'environnement. Pourtant, cette situation triplement avantageuse ne semble pas avoir l'heur de plaire à notre . Allez y comprendre quelque chose. Une telle inaction en dit long sur l'écart qui existe entre les orientations du gouvernement et les objectifs que les Canadiens jugent prioritaires.
Passons maintenant aux personnes âgées. Le gouvernement conservateur est toujours prêt à faire de beaux discours lorsqu'il est question des aînés, mais il n'est jamais disposé à passer aux actes.
Le gouvernement a appuyé ma charte des aînés, un plan visant à permettre aux personnes âgées de se retirer avec la dignité et le respect qu'elles méritent. Cette motion a été adoptée à la Chambre par un vote de 231 contre 52. Au lieu de donner suite aux priorités prévues dans cette charte afin d'améliorer la qualité de vie des aînés, le gouvernement, par son inaction, a aggravé la situation des personnes âgées, qui ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts.
Évidemment, l'économie est un des facteurs qui contribuent à cet état de choses. Chaque fois qu'une usine ferme ses portes à Hamilton, les prestations de retraite de ses travailleurs sont menacées. Il est grand temps que le gouvernement reconnaisse que les prestations de pension sont en fait un salaire différé. Ce ne sont pas des primes versées aux travailleurs à la fin de leur carrière. Elles font partie de la rémunération convenue pour les heures travaillées.
C'est pourquoi, dès mon arrivée à la Chambre des communes, j'étais fière de présenter comme ma toute première mesure législative le projet de loi , qui vise à faire passer les travailleurs d'abord. Lorsqu'elle deviendra loi, cette mesure législative fera en sorte que les salaires, les prestations de pensions et autres prestations des travailleurs aient priorité en cas de faillite commerciale. Si nous voulons vraiment que les personnes âgées puissent se retirer avec dignité et respect, nous devons veiller à ce qu'elles aient un revenu de retraite suffisant.
Étant donné que, pour bien des travailleurs, les avantages sont inadéquats voire inexistants, il est essentiel que nous passions enfin à l'action pour établir un régime d'assurance-médicaments universel. Non seulement il y a des millions de Canadiens qui n'arrivent pas à trouver un médecin de famille, mais le coût des médicaments sur ordonnance continue de monter en flèche au point où les gens n'ont simplement plus les moyens d'acheter les médicaments qui leur sont prescrits. Les dépenses des Canadiens au titre des médicaments sur ordonnance sont aujourd'hui 70 p. 100 supérieures à ce qu'elles étaient en 1992. Les ménages canadiens déboursent 3 milliards de dollars par année pour acheter des médicaments sur ordonnance. Nous devons nous assurer que les gens peuvent obtenir les médicaments dont ils ont besoin selon les conseils de leur médecin, et non de leur comptable.
Il faut protéger le système de soins de santé public. Il s'agit du programme social qui distingue le Canada. À Hamilton, le secteur des soins de santé est actuellement le principal employeur. Il y a quelques années à peine, personne n'aurait cru cela possible dans la ville de l'acier. Une des meilleures façons de protéger notre système de soins de santé est de faire en sorte que l'économie produise les revenus nécessaires pour en assurer la prospérité. Or, ce ne sont pas les emplois à salaire minimal qui le permettront. Il faut des emplois rémunérés convenablement comme dans le secteur industriel autrefois, pour nos hôpitaux, nos centres communautaires et, par conséquent, nos aînés.
Cela m'amène à parler des besoin de nos villes. À Hamilton, les familles de travailleurs paient énormément d'impôts et plus leur emploi est rémunérateur, plus leur fardeau fiscal s'alourdit. Cependant, il n'est pas juste que la plus grande partie de l'argent des contribuables aille aux gouvernements fédéral et provincial. En dépit des protestations des citoyens de Hamilton, des maires de la ville, de la Chambre de commerce et de nombreux autres intervenants, le gouvernement fédéral refuse de reconnaître que le Canada arrive au second rang des pays urbanisés puisque 80 p. 100 de la population vit en ville.
Or, avec un déficit estimé de plus de 100 milliards de dollars au chapitre de l'infrastructure, nos villes sont dans une situation désastreuse. Le gouvernement fédéral nage dans les excédents, mais il refuse d'investir dans les villes. Des investissements dans l'infrastructure et dans le logement créeraient des emplois. Des investissements dans le transport en commun créeraient également des emplois. Des investissements dans des initiatives environnementales comme l'assainissement de Randle Reef créeraient des emplois. La liste est encore bien longue. Notre ville a désespérément besoin de ce genre d'investissement, mais les contribuables qui paient de l'impôt foncier ne peuvent continuer à assumer le fardeau seuls. Il est temps que le gouvernement fédéral fasse sa juste part et, avec un excédent de 14 milliards de dollars, qu'il ne vienne pas nous dire que c'est impossible.
J'en arrive maintenant au dernier point que je voulais soulever au sujet du discours du Trône, la question des jeunes. Dans son programme pour la présente session, le gouvernement a mentionné les jeunes exactement trois fois. Ce qui est terrible, c'est que c'était à chaque fois dans le contexte de la lutte contre la criminalité.
J'ai été fière d'appuyer les projets de loi visant à instaurer des peines minimales obligatoires dans le cas des crimes commis avec une arme à feu; à faire passer l'âge du consentement sexuel de 14 à 16 ans; et à faire en sorte qu'il incombe aux personnes accusées d'avoir commis un crime avec une arme à feu de prouver qu'elles devraient être libérées sous caution. Cependant, je ne décrirais jamais ces mesures comme un plan d'action pour les jeunes du Canada. Étiqueter tous les jeunes comme des criminels, c'est abdiquer notre responsabilité envers la vaste majorité des adolescents, dont les parents travaillent dur pour leur donner toutes les chances de devenir des membres actifs de la société qui respectent les lois.
Un plan d'action pour les jeunes doit être porteur d'espoir. Il doit englober les sports, les loisirs, l'éducation, la formation et l'emploi. Au lieu d'aider les étudiants à exceller dans l'économie du savoir actuelle, le gouvernement refuse de s'intéresser aux problèmes des frais de scolarité trop élevés et des taux d'intérêt excessifs sur les prêts étudiants, qui sont devenus des obstacles de taille à l'éducation postsecondaire. Il faut rétablir les prêts basés sur les besoins, réduire les frais de scolarité et revoir le Programme canadien de prêts aux étudiants pour le rendre plus souple, plus équitable et mieux adapté. Il faut investir dans les programmes d'apprentissage et hausser le salaire minimum.
Les étudiants ne demandent pas la charité. Ils veulent simplement être traités de façon équitable et avoir une chance de réussir.
En fait, c'est ce que demandent toutes les familles de travailleurs au gouvernement. Elles demandent un minimum d'équité, mais le discours du Trône rate la cible. J'ai le mandat de représenter les objectifs de ma collectivité à la Chambre. Or, comme le discours du Trône ne reflète pas les aspirations de mes électeurs, je n'aurai d'autre choix que de m'y opposer mercredi.