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Monsieur le Président, je suis heureux que mes observations aient l'air d'un discours. C'était mon intention. Je remercie le député.
La deuxième chose que je voulais dire, c'est que l'énoncé marque l'évolution d'un plan lancé par notre gouvernement il y a un an avec une mise à jour économique. S'il n'y a pas de surprises, c'est parce que nous prenons déjà les mesures appropriées. S'il n'y a pas de nouvelles propositions tape-à-l'oeil, c'est parce que les plans que nous avons déjà élaborés au cours de la dernière année commencent à porter fruit. S'il n'y a pas de nouvelles réactions de panique, c'est parce que nous nous sommes bien préparés et que la panique est inutile.
Plutôt que de reprocher au gouvernement de ne pas présenter de nouvelles mesures pour 2009, les députés devraient le féliciter d'avoir déjà mis en place des stimulants pour 2009. Par exemple, grâce aux stimulants du gouvernement, les Canadiens et les entreprises paieront 31 milliards de dollars de moins en impôts au cours de l'exercice financier qui vient. C'est près de 2 p. 100 de notre produit intérieur brut. C'est un pourcentage de notre PIB plus important que ce que représente tout ce qui a été mis en oeuvre chez nos voisins du Sud. Même M. Obama, le président élu, ne propose que des stimulants économiques temporaires de 1,1 p. 100 pour stimuler l'économie en 2009. Pas un pays, pas les États-Unis ni le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie ou l'Australie n'a proposé de mesures s'approchant de 2 p. 100 du PIB, comme notre gouvernement l'a fait.
Certaines de nos réductions d'impôt ne doivent entrer en vigueur qu'en 2009, comme un stimulant progressif. Elles incluent le relèvement du seuil d'imposition de 9 600 $ en 2008 à 10 100 $ en 2009. De même, à compter du 1er janvier 2009, les Canadiens pourront avoir un compte d'épargne libre d'impôt, qui sera souple et dont ils pourront utiliser les fonds comme bon leur semble, ce qui encouragera les investissements. Les entreprises bénéficieront également d'une réduction du taux d'imposition, qui passera de 19,5 p. 100 à 19 p. 100 le 1er janvier 2009 et à 15 p. 100 en 2012.
Voici un autre exemple de mesures de relance budgétaire déjà prévues: le financement fédéral disponible pour les projets d'infrastructure a augmenté de 40 p. 100 cette année et augmentera d'encore 40 p. 100 l'année prochaine, pour atteindre une somme record de 6 milliards de dollars pour cette année-là seulement. C'est le double du montant dépensé en 2007-2008.
Ces mesures de relance budgétaire sont permanentes, durables et structurelles, contrairement aux mesures temporaires mises en place par d'autres pays. Ensemble, ces réductions d'impôt et ces investissements dans l'infrastructure constituent des mesures de relance considérables.
Le gouvernement aurait pu attendre. Il aurait pu retarder les augmentations de la dernière année et ne pas prévoir d'augmentation pour l'année prochaine, il aurait alors pu annoncer dans son énoncé économique et financier qu'il allait doubler les dépenses d'infrastructure pour un total de quelques 10,5 milliards de dollars en un an. Cela aurait peut-être satisfait les assoiffés de sensationnalisme, mais cela n'aurait rien fait de plus pour l'économie que ce qui a été fait en étant prévoyant.
Ce n'est pas un hasard si les États-Unis viennent de déterminer qu'ils sont en récession depuis plus d'un an, alors que ce n'est que maintenant que le Canada atteint ce point. Quelqu'un ici croit-il vraiment que ce n'est que pure chance que notre réussite soit remarquée dans le monde entier? Les Canadiens ordinaires savent que c'est grâce au travail acharné de notre gouvernement.
Je comprends que certains dans le milieu des médias n'aiment pas les vieilles nouvelles. Il est normal que les gens de l'information veuillent parler d'initiatives nouvelles, mais certains députés croient-ils vraiment leur propre discours? Peuvent-ils vraiment fermer les yeux et souhaiter la disparition des mesures de relance économique que le gouvernement a déjà mises en place pour 2008 et 2009?
C'est comme si les critiques disaient: « Nous savons que vous avez planifié, que vous avez fait preuve de prévoyance et que vous avez pris, à l'avance, des mesures pour stimuler l'économie. Nous savons que l'économie canadienne est soutenue par toutes ces mesures qui continueront d'être utiles l'an prochain, mais ça nous importe peu. » C'est comme si les critiques disaient: « Comme vous n'avez pas attendu jusqu'à aujourd'hui, nous n'allons pas tenir compte du fait que vous vous êtes déjà attaqués au problème. »
C'est un peu comme quelqu'un qui aurait donné un cadeau d'anniversaire un mois à l'avance à son conjoint, sachant à quel point ce dernier a besoin de ce cadeau, et qui se fait ensuite reprocher de ne pas avoir un second cadeau à offrir le jour de l'anniversaire. Peut-on être plus injuste?
En fait, comme le plan de stimulation de l'économie est en place depuis l'an dernier, le a déjà pu rencontrer ses homologues provinciaux pour désigner d'ici le mois prochain, soit dans quelques semaines à peine, des projets d'infrastructure précis. Les premiers ministres provinciaux se sont engagés à faire tomber les obstacles à ces projets. Voilà une planification et une prévoyance vraiment remarquables et prudentes, d'ailleurs prévues dans le discours du Trône que la Chambre a déjà approuvé. C'est précisément le genre de planification et de prévoyance dont le Canada a le plus besoin en cette période d'incertitude économique.
Examinons les diverses possibilités. Si l'énoncé économique n'est pas adopté, qu'arrivera-t-il aux plans que notre gouvernement a soigneusement élaborés? Ces plans seront-ils simplement abandonnés par le prochain gouvernement, quel qu'il soit? La mise en oeuvre de ces mesures sera-t-elle à tout le moins retardée pendant qu'un nouveau gouvernement s'efforcera d'établir un consensus? Le pays sera-t-il encore plongé dans une nouvelle campagne électorale à peine quelques semaines après que les plans judicieux du gouvernement aient reçu, lors des dernières élections, l'appui du plus grand nombre de Canadiens?
Toutes ces possibilités ne feraient que nuire davantage à notre économie. Le seul fait que nous soyons forcés de poser ces questions signifie que les députés ont engendré davantage d'incertitude et d'inquiétude au Canada. Or, une telle situation est vraiment inutile et dommageable pour l'économie et pour nos concitoyens.
Par surcroît, si l'énoncé économique est rejeté, les nombreuses mesures financières qui y sont prévues et qui sont nécessaires seront annulées ou, à tout le moins, retardées. L'allégement fiscal ponctuel accordé aux aînés détenteurs de fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) sera annulé ou retardé. Le renforcement jusqu'à 1,5 milliard de dollars de la capacité de crédit du secteur des exportations canadien, plus particulièrement dans les secteurs automobile et manufacturier, sera annulé ou retardé. L'augmentation du plafond d'emprunt afin de protéger les dépôts assurés sera annulée ou retardée.
Le crédit accru et les garanties de prêts, totalisant 1,5 milliard de dollars, pour les petites et moyennes entreprises seront annulés ou retardés. L'abolition des droits tarifaires sur la machinerie et le matériel importés afin de favoriser les dépenses d’immobilisations et l’accroissement de l’efficacité sera annulée ou retardée. Et je pourrais continuer. Ces mesures, et d'autres, contenues dans l'énoncé sont toutes des mesures que le Chambre ne devrait pas annuler ou retarder.
Qu'arrivera-t-il si nous prenons note de cet énoncé économique et financier? Le ciel nous tombera-t-il sur la tête? Bien sûr que non. Premièrement, toutes ces mesures bénéfiques seront mises en place immédiatement. Deuxièmement, le travail de planification des détails du budget pourra se poursuivre sans entraves. Les premiers ministres établiront la liste des projets d'infrastructure prioritaires d'ici le mois prochain. Les ministres des Finances d'un bout à l'autre du pays seront consultés dans une semaine ou deux. Les consultations prébudgétaires habituelles avec les intervenants auront lieu.
Troisièmement, plusieurs nouveaux éléments importants viendront compléter le tableau. Les variables économiques changent à une vitesse vertigineuse. Les députés se souviennent-ils de l'époque lointaine où l'essence coûtait 1,35 $ le litre? C'était pas plus tard qu'il y a six semaines. Dans une semaine ou deux, nous recevrons le plan de financement détaillé que le gouvernement a prudemment exigé de la part du secteur automobile, qui a une incidence sur 10 p. 100 de notre économie. Dans quelques semaines à peine, les Américains pendront des décisions sur leur plan économique pour le secteur automobile et sur leur plan de relance global.
Comme une grande partie de nos problèmes économiques viennent des États-Unis, notre plus grand partenaire commercial, les remèdes appliqués dans ce pays auront un effet bénéfique sur notre économie également. N'est-il pas simplement prudent d'avoir cette information avant de mettre la dernière touche à notre budget?
Enfin, nous aurions avantage à garder une partie de nos munitions au sec. Si ce ralentissement économique se prolonge, nous regretterons d'avoir utilisé toutes nos munitions financières dès le début.
Il ne faut pas oublier non plus que, si nous naviguons en eaux inconnues, celles-ci se révéleront peut-être moins dangereuses que nous ne le craignons. Alors agissons en conséquence.
Je suis heureux que le gouvernement ait retiré les parties de l'énoncé que l'opposition trouvait insatisfaisantes. Cela montre une volonté de travailler avec l'opposition, et j'espère sincèrement que cela favorisera la collaboration.
Toutefois, je tiens à signaler que je m'oppose énergiquement à ceux qui décrivent cette flexibilité comme un signe de faiblesse ou un manque de crédibilité. En fait, la capacité de changer de cap est un signe de force. Mon admiration pour notre n'a fait qu'augmenter suite à cela et elle n'a jamais été aussi profonde.
Si nous voulons que nos discussions aboutissent, nous devons considérer comme une vertu la capacité de faire des compromis, comme en fait le . Il n'est pas trop tard pour mes amis libéraux d'en face. Ils peuvent encore puiser dans leurs propres forces et faire aussi des compromis.
Je suis content de la souplesse dont a fait preuve notre gouvernement en retirant la proposition d'abolir la subvention aux partis politiques. Cela montre une volonté de collaborer avec l'opposition et j'espère que ce geste suscitera des efforts de part et d'autre.
Toutefois, je m'élève, en passant, contre ceux qui décrivent l'abolition de la subvention comme une mesure anti-démocratique. En fait, la subvention est en soi une atteinte à la démocratie.
Dans une démocratie, les chances devraient être égales pour tous et tous les citoyens devraient avoir la possibilité de se faire entendre sur la scène politique. Les partis financés par l'État sont davantage associés aux régimes totalitaires qu'aux démocraties.
Une subvention, peu importe à quel parti elle est versée, est discriminatoire à l'endroit des citoyens qui se lancent dans la course sans subvention et est, de ce fait, élitiste et non démocratique. Le fait de remplacer les dons de sociétés et de syndicats par des subventions gouvernementales consiste simplement à remplacer un système élitiste anti-démocratique par un autre.
Je rêve du jour où tous les partis politiques du Canada prendront leur envol ou disparaîtront uniquement en raison de l'appui qu'ils obtiendront des citoyens et non en raison de l'inégalité des subventions versées par l'État.
La démocratie fonctionne aussi de façon optimale lorsque les partis élus adhèrent le plus strictement possible aux politiques qu'ils ont promises aux électeurs et gardent leur chef. Un vote pour un parti ou un candidat signifie que l'électeur approuve le chef et les politiques de ce parti ou de son candidat. Le non-respect des engagements ainsi pris constitue une violation des principes de la démocratie.
Aucun partisan des libéraux n'a voté pour un gouvernement de coalition comportant des séparatistes. Aucun partisan du NPD n'a voté pour un gouvernement qui signerait une entente avec une coalition séparatiste. Je ne pense pas qu'un seul électeur de ma circonscription, Kitchener-Centre, a voté pour un gouvernement qui pourrait être tenu en otage par le droit de veto d'un parti qui insiste pour dire que le Canada ne fonctionne pas et qui n'a aucun intérêt à le faire fonctionner.
J'ai eu de nombreux amis qui, à une époque, appuyaient le Parti libéral. Je peux à peine imaginer ce qu'ils pensent en voyant un parti fédéraliste qui a déjà été fort réduit à quémander la permission des séparatistes pour gouverner. Nous savons tous que les intentions des séparatistes n'ont rien à voir avec la survie économique du Canada. Les séparatistes n'entrent même pas dans cette pièce avant que nous ayons fini de changer l'hymne national.
Bon nombre d'électeurs libéraux n'auraient jamais consenti à une telle manoeuvre. Aucun parti au pays n'a obtenu le consentement des Canadiens pour abandonner le pouvoir aux mains du chef d'un autre parti. Aucun parti au Canada n'a obtenu le consentement des Canadiens pour former un gouvernement de coalition. Un tel gouvernement n'aurait pas été élu par les Canadiens. Il aurait tout simplement usurpé le pouvoir.
Il n'y a rien d'assez grave au Canada à l'heure actuelle pour justifier que l'on viole ainsi la volonté des électeurs. Ce n'est pas le bon moment pour se lancer tête baissée dans de nouvelles expériences incertaines.
Je ne suis pas le seul à le penser. Des Canadiens de toutes les régions de notre grand pays sont consternés de voir ce que les libéraux et les néo-démocrates ont fait à la Chambre. Voici ce que disait le Record de la région de Waterloo:
La coalition fonctionnera avec l'appui du Bloc québécois, un parti voué à la destruction du Canada. Pendant les deux ans et demi que devrait durer cette expérience, ces destructeurs de la nation auraient un droit de veto sur toutes les mesures envisagées par le gouvernement. Les Canadiens qui suivront tout cela sans pouvoir faire quoi que ce soit ne peuvent s'attendre à ce que le Bloc se préoccupe d'eux ou de la prospérité du Canada.
Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les gens de . Une entente avec les séparatistes ne peut qu'être néfaste pour le Canada. Et je cite à nouveau:
Aussi sincères que soient les convictions des néo-démocrates, leur mépris naturel des entreprises ainsi que leur penchant inné pour les grandes dépenses publiques pourraient s'avérer désastreux en période de récession.
Encore une fois, ce n'est pas moi qui le dis. Et cela ne vient pas non plus d'un journal pro-conservateur, croyez-moi. Ces mots reflètent l'opinion des gens de la circonscription de .
Les libéraux eux-mêmes ont dit au cours de la campagne électorale qu'il ne serait pas possible de former un gouvernement de coalition avec un parti comme le NPD, dont le programme est néfaste pour l'économie.
Voici une autre citation:
Alors qu'il est dans le besoin, on demande au Canada de se contenter d'un gars dont le mandat se termine en mai. Cela n'a rien pour stimuler la confiance des Canadiens ni celle des investisseurs tant Canadiens qu'étrangers à la recherche d'un lieu sûr où faire des placements.
Ce n'est pas moi qui le dit. C'est ce que pensent des gens de ma circonscription, . Si l'opposition est sérieuse, elle devrait avoir l'intégrité de soumettre l'entente aux électeurs. Le mieux, pour les citoyens ordinaires comme pour le Canada, serait cependant de laisser notre gouvernement gouverner en vertu du mandat renforcé qui lui a été confié aux dernières élections.
Sherri Helmka, de ma circonscription, s'exprime très succinctement et dit ceci dans une lettre publiée dans le courrier des lecteurs: « Mon message s'adresse à tous les politiciens du pays: mettez de côté vos divergences et faites face à l'incertitude propre à tous les candidats face à l'avenir. Autrement dit, faites votre travail. »
Nous pouvons faire précisément cela en prenant note de la mise à jour économique et financière à titre de document d'orientation et, ce débat terminé, en attendant que le gouvernement présente son budget détaillé dans sept semaines à peine.
Malgré les événements des dernières semaines, j'invite de nouveau tous les députés d'en face à se laisser guider à travers cette crise économique par les besoins des Canadiens ordinaires. Il n'est pas trop tard.
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Monsieur le Président, je parle de l'énoncé économique et financier. Je me rends compte que le député tente de faire diversion. J'ai une longue expérience des assemblées législatives, probablement plus longue que la sienne, et je connais la tactique qu'il utilise.
Je parle de l'énoncé économique et je vais continuer à parler de cet énoncé qui a été présenté à la Chambre la semaine dernière.
Le deuxième paragraphe de la lettre envoyée à la Gouverneure générale dit ceci: « Nous soulignons respectueusement que les partis de l’opposition, qui ensemble forment la majorité à la Chambre, se sont consultés étroitement. Nous croyons que si une demande de dissolution vous est présentée, vous avez la possibilité, en vertu de la Constitution, de consulter les chefs des partis de l’opposition et d’étudier toutes les solutions avant d’exercer le pouvoir que vous confère la Constitution. »
« Votre attention sur cette question est grandement appréciée. »
Les chefs des partis ont demandé à la Gouverneure générale de leur donner la chance de former le gouvernement, et c'est exactement ce qui est en train de se produire. Cette situation met en évidence l'hypocrisie de l'actuel , qui ne voyait aucune objection à s'acoquiner au Bloc de bonne foi lorsque les choses allaient bien pour lui, mais qui change complètement d'opinion quand la situation tourne au vinaigre. Aujourd'hui, le Bloc et les coalitions sont des incarnations du diable, même s'il y a nombre de gouvernements de coalition partout dans le monde. Le premier ministre trouvait acceptable de remplacer le gouvernement de Paul Martin, mais pas qu'on lui fasse le même coup maintenant que la balle est dans l'autre camp.
Les termes utilisés par ces députés-là frôle le ridicule. Ils parlent de renversements, de prises de pouvoir et de coups d'État, mais ils ont utilisé les mêmes tactiques contre les libéraux de Paul Martin il y a à peine deux ans. Ils ont vraiment la mémoire sélective. C'est sidérant de les entendre parler ainsi chaque jour.
Il est temps que les conservateurs admettent leur défaite, qu'ils cèdent le pouvoir dignement et, comme notre chef l'a dit, qu'ils laissent la nature suivre son cours.
Ils ont plutôt opté pour la politique de la terre brûlée. Ils veulent fractionner encore plus le pays. Ils mènent une campagne contre la coalition en essayant de créer toutes sortes de divisions au Canada. Ce n'est pas ce qu'un premier ministre devrait faire et ce n'est pas ainsi qu'un premier ministre devrait agir.
Avec un peu de chance, le Parti conservateur, défait et ramené sur terre, se dotera d'un nouveau chef capable d'humilité et reviendra à la Chambre disposé à se joindre à un futur gouvernement uni, qui sait. Au cours des derniers jours, j'ai offert la possibilité aux députés conservateurs de se joindre à la coalition lorsqu'ils...
Avec les séparatistes.
M. John Baird: Il y a de quoi être malade.
Visiblement, ils ne cadreraient pas vraiment dans une coalition à l'heure actuelle, mais je parle de l'avenir, pendant la législature actuelle, lorsqu'ils auront un nouveau chef plus modéré et plus progressiste, comme l'était l'ancien Parti progressiste-conservateur. Qui sait ce que l'avenir leur réserve? Toutefois, actuellement, ils foncent droit vers un précipice et il ne leur reste que très peu de temps.
J'aimerais maintenant parler d'un projet d'infrastructure dans la circonscription d'. Le gouvernement fédéral a débloqué des fonds destinés à des projets d'infrastructure dans l'ensemble du pays. En fait, la députée de , ma collègue et voisine au Nord, est ici à la Chambre. Elle est pleinement consciente du fait qu'il faut empêcher la fermeture de l'autoroute Disraeli, qui relie ma circonscription au centre-ville. Cette autoroute traverse nos deux circonscriptions et touche plus de 100 000 personnes.
La ville voudrait fermer le pont pendant un an et quatre mois pour le remettre en état, chose qu'elle ne ferait jamais ailleurs dans la ville. On se demande pourquoi elle veut procéder ainsi. Les résidants sont outrés par cette décision du maire.
Plus de 5 000 personnes ont déjà signé une pétition concernant l'ajout de deux voies à la structure actuelle, ce qui coûterait environ 50 milliards de dollars. C'est le montant avancé dans un rapport de la société de transport en commun de la ville de Winnipeg publié il y a trois ans. À la page 12 de ce rapport, l'organisme dit qu'il faut ajouter deux voies à la structure--il faudra le faire dans 20 ans de toute façon--et que le coût de cet ajout devrait être partagé par les trois ordres de gouvernement, pour un montant approximatif de 17 millions de dollars chacun. Lorsque ces deux voies auront été ajoutées, on pourra fermer les quatre voies du pont et procéder à sa remise en état.
Malgré les problèmes de circulation que la fermeture du pont causera, le maire s'obstine dans son projet et refuse de demander aux ordres supérieurs de gouvernement de l'aide financière. Nous avons suggéré que les élus locaux se réunissent et demandent que le gouvernement fédéral et la province du Manitoba fassent une offre à la ville et mettent de l'argent sur la table. Par le passé, le maire a indiqué que, s'il disposait de l'argent nécessaire, il serait définitivement prêt à accepter une offre. Peu importe que le gouvernement au pouvoir soit le gouvernement actuel ou un gouvernement de coalition, les élus au même palier représentent tous les partis, et nous désirons tous apporter notre aide.
Comme je l'ai mentionné, de nombreuses personnes ont démontré leur appui à l'égard de notre initiative, notamment la députée de ; le député provincial de Transcona, Daryl Reid; la députée provinciale Bonnie Mitchelson du Parti conservateur du Manitoba, qui nous a grandement aidé au cours des six à huit derniers mois; Bidhu Jha, de Radisson; les conseiller municipaux de la région; ainsi que Russ Wyatt, de Transcona. Jeff Browaty, qui est un conservateur très connu, a fait preuve d'une grande combativité dans ce dossier, et il veut obtenir des résultats. Ma bonne amie Lillian Thomas d'Elmwood a également fait un excellent travail pour faire avancer ce dossier à l'hôtel de ville.
Nous espérons que nous serons bientôt en mesure de clore le dossier. J'aimerais signaler que le a annoncé en juin une contribution de 70 millions de dollars dans le cadre d'un partage à trois des frais avec la ville de Saskatoon et la province de la Saskatchewan, pour la construction de la promenade Circle à Saskatoon. En effet, cette annonce est restée sur le site web du premier ministre pendant toute la campagne électorale.
On prévoit que le pont à Saskatoon aura six voies et que seulement 20 000 voitures par jour y passeront. Le pont Disraeli actuel, qui n'a que quatre voies, est emprunté par 42 000 voitures chaque jour. Le gouvernement fédéral avait assez d'argent pour un tout nouveau pont à six voies à Saskatoon où seulement 20 000 voitures par jour passent, mais, à Winnipeg, nous devons nous contenter d'un pont à quatre voies qui est emprunté par 42 000 voitures.
En ce qui concerne l'établissement du coût de revient du pont principal, un projet de partenariat public-privé, la ville a vraiment gonflé le coût. Nous avons comparé le coût du nouveau pont de Minneapolis, qui a été édifié à quelque 500 milles de distance, et celui du pont de Saskatoon. Si nous ajustons les dimensions de la structure de Winnipeg à celles des ouvrages de référence de Saskatoon et de Minneapolis, nous constatons que ces deux structures pourraient être construites au coût approximatif de 190 millions de dollars. Pourtant, la ville laisse entendre que ce PPP coûtera entre 300 et 350 millions de dollars.
Nous avons remis en question le coût du projet, mais nous avons cessé de remettre en question la nature du projet, à savoir s'il serait un PPP ou s'il serait financé de façon conventionnelle. Le projet pourrait dorénavant aller de l'avant sous forme de PPP. Ce que nous demandons maintenant, c'est un projet distinct qui consisterait à ajouter deux voies pour éviter la fermeture, à un coût de 50 millions de dollars. J'espère que nous pourrons régler les détails de ce projet, quel que soit le gouvernement au pouvoir dans les prochains mois.
J'ai déjà parlé de la question d'un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, mais je n'ai jamais eu la chance d'aller au bout de ma pensée sur la question. Traditionnellement, les provinces se sont opposées à un tel organisme et elles continueront de s'y opposer. On peut toujours se demander si nous devrions créer ou non un organisme national de réglementation. Je pense que nous devrions probablement le faire, mais il est clair que les provinces vont invoquer leurs compétences provinciales.
Si le gouvernement fédéral arrive à négocier avec les provinces et à créer un organisme de réglementation, il faudra que cet organisme ait du pouvoir, contrairement à bon nombre de ceux qui sont en place actuellement. L'organisme ontarien des valeurs mobilières devrait vraiment être l'organisme de réglementation principal. J'ai mentionné que la Securities and Exchange Commission des États-Unis, de 2002 à 2007, avait condamné 1 236 délinquants d'affaires. En Ontario, deux seulement ont été condamnés.
Conrad Black commettait ses crimes d'affaires au Canada, mais il a fallu que ce soit les organismes de réglementation américains qui le mettent en prison. Ce ne sont pas les organismes de réglementation canadiens qui l'ont fait.
Il ne servirait pas à grand-chose de créer un organisme national de réglementation des valeurs mobilières qui se contenterait d'imiter la façon dont l'organisme ontarien se comporte actuellement en fermant les yeux sur les crimes d'affaires. J'ajouterai que, parfois, de nouvelles structures et de nouvelles lois ne peuvent produire les résultats escomptés sans un mécanisme d'application et en l'absence de fonctionnaires responsables de cette application.
Le problème avec cet organisme, c'est que tous les gens chargés d'appliquer la loi proviennent du secteur. Ce qu'il nous faut, ce sont des enquêteurs de police à la retraite, pas des gens provenant des maisons de courtage qu'ils sont censés réglementer. On ne réglemente pas beaucoup, semble-t-il.
J'aimerais aborder d'autres sujets, mais je sais que le temps qui m'est alloué tire à sa fin. Les conservateurs ont omis des points très importants dans leur mise à jour économique de la semaine dernière. Ils ont omis les questions d'assurance-emploi, très chères aux députés du NPD. Ils ont omis la hausse des pensions et la protection des pensions de nos aînés. Nous aimerions une hausse de 100 $ par mois de la Sécurité de la vieillesse.
De quoi les conservateurs ont-ils parlé? À la page 3 du document, ils ont commencé à dire à quel point les choses allaient mal, que l'économie périclitait, qu'elle était en chute libre, et qu'il fallait prendre des mesures immédiates. Nous attendions impatiemment la suite. Qu'ont-ils fait? Rien. Ils n'ont présenté aucun stimulant pour relancer l'économie. Ils ont plutôt parlé de brader des biens de l'État. Voilà une brillante idée. Ils prévoient vendre, mais ils n'ont pas dit combien ils allaient obtenir pour ces biens ni quels biens ils comptaient brader. Vont-ils vendre la SRC? Vont-ils démanteler la Commission canadienne du blé et vendre ses bâtiments?
Si nous devons acheter des biens, c'est le moment de le faire à prix réduits. Le pire moment qu'un gouvernement pourrait choisir pour vendre ses biens est alors que le marché est à la baisse. À quoi pense-t-on du côté du gouvernement? C'est bien typique de cette idéologie conservatrice qui suit son cours...
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Monsieur le Président, jamais au Canada les fondements mêmes de notre démocratie et de nos institutions parlementaires n'ont été aussi secoués. Par ses gestes et ses paroles, le est allé à l'encontre de nos traditions nationales de justice, de dialogue et d'unité.
Ses tactiques et ses stratégies vont au-delà de l'affrontement. Les joutes verbales et les défis font partie de notre système parlementaire, mais le est allé plus loin. Il a tenté de miner la viabilité des partis de l'opposition. Il a cherché à gouverner comme jamais on ne l'a fait auparavant dans l'histoire du Canada, en alimentant la rancoeur d'une manière tout à fait contraire aux valeurs canadiennes.
Le Canada vit une période grave d'incertitude économique et politique. Partout dans le monde, les divers pays et leurs citoyens sont aux prises avec des défis d'ordre économique sans précédent. De tels défis exigent des solutions audacieuses et novatrices sur le plan politique. Nous en sommes à un point d'inflexion important de notre histoire nationale. Partout dans le monde, les populations se tournent vers le gouvernement pour avoir de l'aide, pour être guidées et pour obtenir l'assurance que dans ces périodes d'incertitude, leurs voix seront entendues.
Je crois savoir que le s'intéresse tout particulièrement à l'histoire des guerres puniques. Voilà qui explique peut-être certaines de ses initiatives des dernières semaines. Cependant, nous devons tous avoir à l'esprit que les guerres puniques ont été les plus étendues dans l'histoire de l'Antiquité et qu'elles ont duré plus de 100 ans. Elles ont été coûteuses et ne concernaient essentiellement qu'une grande question, celle de la lutte pour le pouvoir entre Rome et Carthage. Elles visaient la domination incontestée. L'objectif du est-il donc de dominer sans partage? Il faut qu'il se souvienne que nous vivons dans une société démocratique et non pas dans le monde antique.
Il suffit de considérer l'élection présidentielle récente aux États-Unis pour comprendre que la population souhaite un avenir meilleur. Le thème de la campagne électorale du président élu Barak Obama était le changement, comme nous l'avons si souvent entendu. Il proposait aux électeurs de choisir un gouvernement disposé à intervenir en temps opportun et à soutenir la population en cas de besoin.
Le et le gouvernement conservateur avaient l'occasion exceptionnelle, la semaine dernière, d'accepter la main tendue de l'opposition au Parlement lorsque la mise à jour financière a été donnée. Durant des semaines, les députés de l'opposition avaient posé des questions et formulé des déclarations à la Chambre en se faisant les porte-parole de leurs électeurs. Ils demandaient des mesures concrètes et significatives sur le plan de l'économie. Bref, le a eu toutes les occasions de respecter son engagement, soit celui de faire preuve de sens moral et d'agir avec plus de civilité à la Chambre comme gouvernement .
Au lieu de cela, il a choisi de présenter un document à saveur hautement partisane qui était davantage un testament politique qu'un instrument susceptible de correspondre aux intérêts des Canadiens.
La mise à jour financière était un document politique qui ne contenait que très peu de mesures financières, mais visait plutôt à saper la viabilité financière des partis de l'opposition. Voilà qui est fort loin de la civilité parlementaire et fort loin également des valeurs des Canadiens.
La mise à jour économique prévoyait également une mesure visant à priver les fonctionnaires de leur droit de grève pendant une période de trois ans, ce qui n'était qu'une manoeuvre de diversion puisque les conventions collectives ne viendront pas à échéance avant trois ans. On prévoyait aussi de miner le processus d'équité salariale, ce qui était une atteinte flagrante au principe du « salaire égal pour un travail égal » au sein de la fonction publique.
De ces diverses tentatives à l'annulation du Programme de contestation judiciaire, le gouvernement a toujours fait fausse route. Malgré toutes les belles paroles du et des membres de son gouvernement, il n'en reste pas moins que ce dernier est entièrement responsable de la tournure des événements.
Il est encore un peu difficile pour toute personne sensée de comprendre comment le gouvernement peut rester aussi insensible aux besoins des Canadiens en cherchant à réaliser ses desseins politiques. Ce n'est pas là la vraie nature du Canada. On a pu lire ce qui suit dans un article sur le Canada publié dans la revue Time: « Le Canada est l'une des sociétés les plus agréables et les plus humaines de la planète. » C'est le genre de pays que nous devons nous efforcer de bâtir et c'est pour cette raison que nous avons choisi d'agir.
Les partis de l'opposition ont senti le besoin de prendre des décisions à la suite de la présentation de la mise à jour financière parce qu'ils ont jugé que le pays avait besoin d'aide en cette période de grandes incertitudes. Il fallait agir.
Winston Churchill a dit un jour: « Il ne suffit pas de faire de son mieux, il faut parfois faire ce qui s'impose. »
Dans le cas présent, ce qui doit être fait est directement lié à ce qui se passe dans notre économie à l'extérieur des murs du Parlement. Les médias ont rapporté hier que les statistiques sur l'emploi pour le mois de novembre souligneraient tout probablement la perte de plus de 40 000 emplois au Canada. Derrière ces statistiques se trouvent des milliers de familles qui devront maintenant trouver une façon, non pas de célébrer Noël, mais plutôt de payer leurs factures et de mettre de la nourriture sur la table.
Le secteur de l'automobile subit des pressions sans précédent. Alors que le gouvernement des États-Unis se prépare à aider les gens de ce secteur à traverser cette difficile période, notre gouvernement ne fait que de vagues promesses indirectes. Les belles paroles ne suffiront pas à préserver les emplois dans le secteur de l'automobile au Canada. Il faudra des mesures concrètes.
Nous avons entendu parler des pertes d'emplois dans le milieu des arts, des corps de ballet de la Colombie-Britannique aux festivals présentés dans la capitale nationale. Bon nombre d'emplois disparaissent presque tous les jours dans le secteur manufacturier parce que les employeurs ont du mal à faire face à la nouvelle réalité économique.
La vérité, c'est que les Canadiens et le monde des affaires sont en mauvaise posture. Des pays comme le Royaume-Uni et divers États européens ont déjà lancé un train de mesures de stimulation de l'économie et en préparent d'autres.
Pour sa part, le gouvernement du Canada maintient que les Canadiens doivent attendre le budget, qui serait normalement présenté en février ou mars, mais qui le sera dès la fin de janvier à la suite des pressions exercées. Cette décision à elle seule montre bien que le gouvernement n'est pas prêt à agir.
En l'absence d'une intervention claire et substantielle, les partis de l'opposition ont fait ce qu'ils devaient faire. L'entente annoncée lundi en vue de la création d'un gouvernement de coalition n'a pas été conclue par opportunisme, mais bien par nécessité.
Je fais aussi remarquer que la position adoptée par le contredit celle qu'il défendait il y a seulement quatre ans quand il a écrit à la Gouverneure générale: « Nous soulignons respectueusement que les partis de l’opposition, qui ensemble forment la majorité à la Chambre, se sont consultés étroitement. Nous croyons que si une demande de dissolution vous est présentée, vous avez la possibilité, en vertu de la Constitution, de consulter les chefs des partis de l’opposition et d’étudier toutes les solutions avant d’exercer le pouvoir que vous confère la Constitution. »
Ce « nous » employé par le voulait dire son parti, le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois.
En voulant créer un gouvernement de coalition, les partis d'opposition ont agi de façon tout à fait conforme à l'histoire de notre pays et au mode de fonctionnement d'une démocratie parlementaire.
Nous avons clairement démontré qu'il n'était pas nécessaire de déclencher des élections. Nous sommes prêts à gouverner.
Je signale que les experts constitutionnels ont dit que la responsabilité première de la Gouverneure générale était de déterminer, qu'il y ait eu un vote ou non, si le gouvernement avait toujours la confiance de la Chambre.
Étant donné les documents signés lundis, les déclarations publiques des députés de l'opposition et la conduite du gouvernement, c'est très clair que le gouvernement n'a plus la confiance de la Chambre des communes.
Les experts constitutionnels admettent aussi que, si la Chambre des communes retirait sa confiance au gouvernement en votant contre une motion d'ordre financier ou une proposition du gouvernement considérée comme une motion de confiance, la Gouverneure générale ne pourrait pas, selon la jurisprudence constitutionnelle, acquiescer à une demande de dissolution du Parlement.
En effet, comme des élections générales ont eu lieu au Canada il y a moins de deux mois, la Gouverneure générale devrait, selon les précédents, inviter le à former un gouvernement, s'il jouit de la confiance de la Chambre.
Il est évident que, dans les circonstances, le , le chef du Parti libéral, a l'appui de la majorité des députés de la Chambre pour former un gouvernement.
Il s'agit d'une convention constitutionnelle prévue dans notre système parlementaire. La décision du et des députés ministériels ne change rien au fait qu'en vertu de notre système la possibilité que je viens de décrire est tout à fait conforme à nos lois, aux précédents établis et à nos traditions parlementaires.
Au cours des quatre dernières années, j'ai brigué les suffrages à trois reprises. Je tiens à dire à la Chambre que, à l'instar des Canadiens, je ne veux pas d'autres élections et je ne crois pas qu'il soit nécessaire de déclencher des élections.
Au cours des derniers jours au Parlement, on a parlé de la situation qui s'est produite en 1926 lorsque le Gouverneur général du Canada a rejeté la demande de dissolution du Parlement du premier ministre Mackenzie King. Souvenons-nous que la décision n'avait rien à voir avec le fait que le gouvernement n'était au pouvoir que depuis quelques semaines, mais qu'elle avait tout à voir avec le fait que des élections générales avaient eu lieu huit mois auparavant. De toute évidence, ce précédent renforce la thèse selon laquelle il serait inconcevable et imprudent de déclencher des élections à l'heure actuelle, seulement quelques semaines après les élections du mois d'octobre.
D'autant plus qu'un gouvernement de remplacement est prêt à prendre les rênes et qu'il peut compter sur l'appui de la majorité des députés de la Chambre.
Le gouvernement ne doit pas oublier que, dans notre système, nous n'élisons pas les gouvernements, nous élisons les parlementaires qui forment les gouvernements. Les gouvernements doivent avoir l'appui de la majorité des députés et, de toute évidence, le gouvernement actuel a perdu la confiance du Parlement.
En outre, il n'appartient pas à la Gouverneure générale de déterminer la viabilité d'un gouvernement. C'est au Parlement que revient ce rôle. Ainsi, si le informait la Gouverneure générale du fait qu'il a l'appui de la majorité des députés, la Gouverneure générale devrait l'inviter à former un gouvernement.
Cet appui serait ensuite confirmé lors d'un vote de confiance à l'égard du nouveau gouvernement, à la Chambre des communes.
Les interrogations quant à la viabilité des gouvernements de coalition ne sont pas nouvelles. Par exemple, le gouvernement de coalition du premier ministre Robert Borden, en 1917, a suscité plusieurs questions quant à sa capacité de survie. Ce gouvernement de coalition a fonctionné pendant plusieurs années; il a marqué un point tournant.
Au Canada, l'existence de gouvernements de coalition a précédé la Confédération. De 1864 à 1867, ce qui s'appelait alors la province du Canada a été dirigée par un gouvernement de coalition qui allait mener à la Confédération de 1867. Ce gouvernement, connu sous le nom de Grande Coalition, était formé des conservateurs, les « clear grits » du Canada-Ouest, et des « bleus » du Canada-Est. Cette coalition, qui gouvernait un territoire couvrant les actuelles provinces de l'Ontario et du Québec, a su rallier des intérêts et des partis politiques divers à une cause commune: dénouer l'impasse législative qui paralysait l'assemblé législative.
De même, de 1917 à 1920, il y a eu le gouvernement d'union réunissant le Parti conservateur, le Parti libéral et des indépendants.
Il y a aussi eu de nombreux gouvernements de coalition à l'échelon provincial, y compris en 1985 dans ma province, l'Ontario.
Au Royaume-Uni, dont le système parlementaire a servi de base à notre système, les gouvernements de coalition, souvent appelés « gouvernements nationaux », ont été au pouvoir de 1931 à 1940. Pendant cette période, le gouvernement a connu trois premiers ministres différents. Des gouvernements de coalition ont aussi été constitués pendant les deux guerres mondiales, autrement dit, en période de nécessité et de difficulté. Dans le cas du gouvernement de coalition britannique de 1931, sa formation a été la conséquence directe des bouleversements économiques qui persistaient depuis la débâcle financière de 1929 et de la nécessité qu'un gouvernement prenne des mesures efficaces et concertées.
Beaucoup d'économistes et de dirigeants politiques affirment que la situation financière dans laquelle le monde est plongé à l'heure actuelle est pire encore que celle de 1929. Bien que l'économie mondiale soit plus complexe qu'elle ne l'était en 1929, la réalité est que les Canadiens ordinaires perdent leur emploi, ont du mal à joindre les deux bouts et s'inquiètent réellement de leur avenir.
En choisissant d'attendre de voir les mesures que présenteront les autres pays, le gouvernement adopte une position à courte vue et totalement inacceptable. Le leadership, c'est prendre des mesures dans l'intérêt des citoyens et, s'il y a un moment où le Canada a besoin d'un leadership solide, c'est bien maintenant.
Le gouvernement de coalition que nous proposons à la Gouverneure générale est déterminé à répondre rapidement et concrètement aux besoins urgents des Canadiens et prendra des mesures que le gouvernement actuel n'est pas disposé à prendre.
Entre autres, la coalition s'engage à présenter des mesures de stimulation de 30 milliards de dollars et à venir en aide aux secteurs de la foresterie et de l'automobile, deux secteurs de notre économie qui subissent d'énormes pressions. La coalition est le fruit d'une réelle volonté de faire en sorte que le Canada fonctionne dans l'intérêt des Canadiens et d'offrir à ces derniers l'aide dont ils ont besoin et qu'ils méritent en ces temps difficiles. Le gouvernement de coalition est résolu à adopter des politiques semblables à celles que les gouvernements du monde entier ont adoptées pour aider leurs citoyens pendant cette période de tourmente économique.
Gouverner, c'est faire des choix, et les choix qu'a faits l'actuel gouvernement ont poussé la majorité des députés à agir ainsi.
Les modalités de notre entente illustrent un nouvel esprit de coopération et de dévouement envers les Canadiens, ce qui fait défaut au gouvernement du Canada depuis trop longtemps. Le moment est venu d'agir, et les circonstances exigent une réponse originale et audacieuse.
Comme l'a dit le premier ministre Lester Pearson: « Aucun autre pays n'est mieux placé que le Canada pour se fixer comme objectif national la promotion de tout ce que l'esprit humain a de bon, de noble et d'excellent à offrir. » Tâchons d'adopter ce noble principe et de construire un Canada meilleur.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole pour la première fois au cours de cette 40
e législature. Les bonnes gens de Bruce—Grey—Owen Sound m'ont élu pour la troisième fois. C'est avec humilité que j'accepte l'honneur que me font mes électeurs de m'avoir fait confiance une fois de plus et je les en remercie du fond du coeur.
Madame la Présidente, j'aimerais vous féliciter, vous aussi, de votre nomination récente. Vous allez faire un excellent travail.
Mes électeurs me posent parfois des questions au sujet des épinglettes que nous portons tous à la boutonnière. Celle du haut représente la fierté que nous avons de siéger au Parlement et d'y représenter notre circonscription.
Celle d'en dessous est encore plus importante. Elle représente l'essence même de notre pays. À l'heure actuelle, on sent une grande tristesse partout au Canada, et certainement dans ma circonscription, concernant la possibilité que cette soi-disant coalition porte un coup mortel au Canada. Voilà qui me trouble profondément.
Les gens de ma circonscription ont fort bien accueilli le discours du Trône et la mise à jour économique des derniers jours. Il ressortait clairement du discours du Trône que le gouvernement actuel était au fait des difficultés financières internationales qui menacent la subsistance des travailleurs canadiens et de leurs familles.
Dans ma circonscription, on constate déjà des indices de ralentissement économique. Certains de mes électeurs ont déjà été touchés. Ma circonscription est l'une des plus importantes du pays sur le plan de l'agriculture, surtout pour ce qui est de l'élevage bovin, et mes électeurs peuvent également compter sur un certain nombre d'entreprises manufacturières et touristiques pour gagner leur vie. C'est justement en raison de ces caractéristiques économiques que les initiatives du gouvernement actuel sont tant appréciées dans ma circonscription.
C'est également la raison pour laquelle je suis fier de siéger de ce côté-ci de la Chambre et de représenter un gouvernement qui comprend vraiment les défis qui nous attendent et qui est à l'oeuvre pour protéger les Canadiens d'une crise économique depuis octobre de l'an dernier. C'est la raison pour laquelle je suis fier des politiques issues de notre discours du Trône et de la mise à jour économique présentée la semaine dernière par le .
Je remercie le ministre de gérer prudemment les finances du pays en ces temps de tourmente économique à l'échelle mondiale. C'est grâce à notre gouvernement, dirigé par notre , et au que le Canada est bien armé pour traverser la crise. En fait, le Canada est mieux armé que tout autre pays du G7 pour la surmonter, et ce, en raison des mesures et des changements mis en oeuvre par notre gouvernement depuis un an ou un peu plus d'un an.
Cela veut-il dire que nous ne subirons pas les contrecoups de la situation mondiale? Pas du tout. Je crois que les Canadiens ordinaires le comprennent. Il reste cependant que, si les Canadiens ordinaires doivent surveiller leurs dépenses, leur gouvernement doit donner l'exemple; il ne saurait leur manquer de respect en gaspillant l'argent des contribuables. Si les entreprises, petites et grandes, doivent chercher des moyens d'économiser de l'argent, leur gouvernement doit faire de même. Je félicite le gouvernement d'avoir pris conscience de l'importance de ce principe d'équité. J'espère que quiconque est chargé d'administrer des budgets gouvernementaux veillera à ce que l'argent durement gagné des contribuables soit dépensé judicieusement.
Oui, des stimulants sont nécessaires. Comme je l'ai dit, le et le s'emploient depuis un an à offrir des stimulants économiques tels que des réductions d'impôt ciblées et des dépenses d'infrastructure devant servir à bâtir le Canada.
Mes collègues, de ce côté-ci de la Chambre, et moi avons été élus notamment en raison des politiques proposées par mon parti, politiques qui sont réalistes et très utiles.
Nous n'avons pas mis la stabilité économique du pays en danger lors de la dernière campagne électorale. Nous avons plutôt prévu des dépenses ciblées pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Il faut poursuivre dans ce sens, grâce à des dépenses ciblées soigneusement destinées aux infrastructures et aux stimulants qui profiteront vraiment à l'économie canadienne.
Je me suis réjoui d'entendre le renouveler, dans son discours de la semaine dernière, l'engagement d'accroître la capacité d'abattage pour le secteur de l'élevage. J'ai parlé tout à l'heure de ma circonscription, qui est la deuxième productrice de boeuf en importance au pays. Je suis moi-même producteur de boeuf de profession. Compte tenu des difficultés que le secteur de l'élevage, surtout les producteurs de boeuf et de porc, a vécues ces dernières années — et cela a débuté en 2003 avec l'ESB —, c'était une bonne nouvelle. Nos producteurs de bétail profiteront grandement de cet accroissement de la capacité d'abattage, car cela les aidera à mettre leurs produits en marché.
Les producteurs d'un bout à l'autre du pays savent que notre gouvernement veut simplifier les formalités administratives et éliminer le gaspillage. Dans le même ordre d'idée, il importe de supprimer le registre des armes d'épaule. Les agriculteurs qui possèdent des armes à feu ne sont pas des criminels et ils ne devraient pas être traités comme s'ils en étaient. Je suis moi-même un agriculteur et un chasseur, et je dis que les agriculteurs et les chasseurs dans ma circonscription et partout au pays font depuis trop longtemps les frais, tant sur le plan financier que social, des crimes commis par des bandits dans les grandes villes du Canada. Le registre des armes d'épaule est un parfait exemple de mesure législative et bureaucratique inutile, et c'est aussi une très mauvaise utilisation de l'argent des contribuables.
Si cette coalition appuyée par les séparatistes devait se concrétiser, le fiasco du registre des armes d'épaule persisterait, alors que nous avons dit que nous allions nous occuper de ce dossier dans les prochains mois. Il s'ensuivrait qu'un grand nombre de Canadiens respectueux des lois deviendraient des criminels dans la nouvelle année.
Je veux rappeler à la Chambre certaines initiatives importantes prises par le depuis un mois, et dans sa mise à jour économique, pour assurer la stabilité de l'économie canadienne.
Afin d'aider à préserver la force et la stabilité de notre système financier, notre gouvernement a pris des mesures pour dégager des liquidités, de façon à ce que les institutions financières puissent continuer à prêter aux consommateurs, aux acheteurs de maison et aux entreprises, à un coût abordable. Nos mesures assurent la disponibilité d'un crédit à long terme, grâce à l'achat de blocs de créances hypothécaires par l'entremise de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, sans qu'il n'en coûte quoi que ce soit aux contribuables.
Nous avons mis en place un filet de sécurité, la Facilité canadienne d’assurance aux prêteurs, afin que nos institutions financières ne soient pas désavantagées face à la concurrence au niveau international.
Dans le but de prévenir une situation semblable à celle qui prévaut en matière de logement aux États-Unis, nous avons aussi instauré de nouvelles règles pour les hypothèques garanties par le gouvernement.
L'énoncé économique, qui s'appuie sur des mesures antérieures prises par notre gouvernement pour préserver la compétitivité du secteur financier, inclut un allégement de la capitalisation du déficit de solvabilité pour les régimes de pension privés réglementés par une loi fédérale. On m'a beaucoup parlé de cette mesure.
Afin d'aider la situation financière des personnes âgées, l'énoncé économique propose un changement ponctuel qui permettrait aux détenteurs de FERR de réduire de 25 p. 100, pour l'exercice 2008, le montant du retrait minimum requis. Même si la majorité des détenteurs de FERR n'ont qu'une fraction de leurs actifs sous forme d'actions, le changement proposé reflète l'impact de l'affaiblissement récent des marchés sur ces actifs.
Nous facilitons l'accès au crédit pour les entreprises canadiennes, par l'entremise des sociétés d'État.
Cette année, nous allons accélérer et doubler le financement des infrastructures, afin de stimuler l'économie canadienne. J'en profite ici pour remercier et féliciter le ministre d'avoir doublé le financement. Certaines personnes n'ont aucune idée de l'importance des projets d'infrastructure dans ma circonscription.
Nous sommes en train de planifier soigneusement d'autres mesures pour stimuler l'économie et éviter les difficultés économiques auxquelles sont confrontés nos voisins. Nous parlons ici des investissements les plus importants faits dans les infrastructures depuis plus de 50 ans, soit depuis longtemps.
Dans l'énoncé économique, le gouvernement s'est engagé à consulter les dirigeants des provinces et des territoires au sujet de la meilleure façon d'accélérer les projets d'infrastructure afin de stimuler davantage l'économie canadienne.
Je le répète, si cette coalition appuyée par les séparatistes devait se concrétiser, c'en serait fait de l'initiative visant à doubler le niveau du financement fédéral octroyé aux projets d’infrastructure et à le verser aux municipalités au cours des premiers mois de 2009. Nous devons dire très clairement que cela ne se produira pas. Cela serait tout à fait inadmissible. Les municipalités de ma circonscription ne peuvent attendre plus longtemps.
Depuis que nous formons le gouvernement, notamment cette année, nous avons adopté des mesures sans précédent visant à stimuler l'économie. Voici quelques-unes des choses que nous avons faites depuis 2006.
Nous avons réduit la dette fédérale de 37 milliards de dollars. Ce prétendu gouvernement de coalition séparatiste veut de nouveau alourdir la dette de 30 milliards de dollars au cours des tous premiers jours de son arrivée au pouvoir.
Nous aurons réduit les impôts de près de 200 milliards de dollars en 2007-2008 et au cours des cinq prochaines années.
D'ici 2010, le Canada sera, parmi les pays du G7, celui dont le taux d'imposition des nouveaux investissements des entreprises est le plus faible. C'est merveilleux.
Nous avons fait des investissements sans précédent en matière de création d'emplois. Nous avons beaucoup investi dans les sciences et la technologie ainsi que dans l'éducation et la formation, des questions très importantes pour les gens de , la circonscription de mon collègue.
Comme je l'ai mentionné, le gouvernement a tôt fait de prendre des mesures pour aider à stimuler l'économie canadienne, notamment grâce à des réductions d'impôts de près de 200 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. C'est le plus grand investissement en 50 ans.
Notre plan repose sur un juste équilibre. Nous réduisons les dépenses et protégeons l'avenir économique du pays. Je suis certain que le Canada va surmonter les difficultés économiques actuelles et que l'économie sera encore plus forte par la suite.
Je suis heureux en outre d'entendre le s'engager de nouveau à interdire l'exportation de l'eau en vrac. J'ai entendu quelqu'un en parler aujourd'hui depuis un coin de cette enceinte.
L'eau douce est l'une des plus formidables ressources naturelles du Canada. Nous devons tous nous employer à la protéger autant que nous pouvons contre la spéculation et les abus. On peut tirer de l'histoire du pays de nombreuses leçons à propos des richesses naturelles qu'il renferme. Il faut mettre les expériences du passé à profit pour que le pays protège cette précieuse ressource.
J'habite sur la baie Georgienne, qui fait partie des Grands Lacs. Mes petits-enfants et ma famille y habitent. Les gens de la place sont profondément attachés à leur milieu. En raison de l'emplacement géographique de ma circonscription par rapport aux Grands Lacs, la qualité et le niveau de l'eau douce y sont des sujets d'une grande importance.
Nous devons en outre veiller à ce que les Canadiens soient en sécurité. Nous devons nous assurer que les collectivités disposent des instruments dont elles ont besoin pour résoudre les problèmes sociaux et les problèmes de criminalité qui existent aujourd'hui.
Nous devons voir à ce que les revendeurs de drogue qui infiltrent les écoles et qui menacent les enfants soient obligés de répondre de leurs actes. Les jeunes qui se font prendre dans l'engrenage par insouciance doivent quant à eux avoir accès à des programmes qui leur permettront de revenir dans le droit chemin.
La différence doit être claire. Ceux qui commettent des crimes violents ne devraient pas pouvoir se cacher derrière toutes sortes d'excuses et demeurer dans le confort de leur foyer. Ils devraient plutôt être pris en charge par un système de justice pénale solide et efficace. L'une de mes nouvelles collègues du Manitoba est une ancienne policière. S'il y a une personne dans cette enceinte qui comprend de quoi je parle, c'est bien elle.
Ce système de justice doit avoir comme mandat de sanctionner comme il se doit les crimes violents. Il ne faut pas confondre aide et indulgence. C'est l'approche qu'exigent les électeurs de ma circonscription, et j'applaudis au récent discours du Trône, qui prévoit des mesures concernant ce problème très important.
Enfin, je souscris totalement à l'idée que le Sénat ait davantage à rendre des comptes aux Canadiens. Il faut apporter des changements à la Chambre haute pour la moderniser et pour répondre aux attentes des Canadiens quant à la démocratie.
À ce sujet, nous en avons appris davantage au cours des derniers jours au sujet de cette coalition séparatiste. Il apparaît évident qu'il y a de fortes chances que nous ayons six nouveaux sénateurs provenant du Québec, des sénateurs séparatistes. Vous imaginez ça, madame la Présidente? Les gens de ma circonscription n'ont pas encore pris connaissance de cette information, mais cela va les rendre fous. Ils vont piquer une crise. C'est incroyable.
La différence entre la réussite et l'échec pour les petites entreprises dépend peut-être du résultat de nos votes à la Chambre. Les politiques que nous élaborons ici pourraient faire la différence entre une ferme familiale rentable et une ferme familiale à vendre.
Dans cette optique, je demande à tous les députés de réfléchir au travail que nous faisons dans cette enceinte et de ne pas perdre de vue que notre priorité, c'est les Canadiens, pas nos politiques. Nous devons tous travailler ensemble.
Les Canadiens nous ont envoyé un message clair le 14 octobre. Ce message n'était pas que ce soit coalition soutenue par les séparatistes qui soit au pouvoir, mais bien le gouvernement actuel.
Certains de mes collègues et même quelques futurs membres de cette coalition séparatiste m'ont dit avoir reçu beaucoup de courriels. Je vais vous lire quelques exemples de ceux que je reçois. J'en ai déjà reçu entre 200 et 300, et j'en reçois de nouveaux tous les jours. Je viens d'être informé par une des mes collaboratrices que j'avais reçu 255 nouveaux courriels. Je ne l'ai pas vue depuis 14 heures. Ça vous donne une idée de la vitesse à laquelle nous les recevons.
Ce courriel vient de Barb, à Owen Sound:
Je fais habituellement partie de la majorité silencieuse, mais tous ceux que je connais ont eu la même réaction que moi. NOUS SOMMES TRÈS EN COLÈRE! C'est tout à fait irresponsable. Après [...] les [dernières] élections, ces trois imbéciles croient que les Canadiens vont les remercier d'avoir transformé notre pays en pays du tiers monde.
Je vous rappelle, madame la Présidente, que je lis un courriel. Ce n'est pas moi qui tiens ces propos.
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Madame la Présidente, je pense qu'on devrait reprendre un peu de sérieux au cours du débat, surtout au sujet de l'énoncé économique.
On sait dans quelle situation le a mis cette Chambre. L'énoncé économique est plutôt un énoncé qui manque de démocratie et de respect envers ceux et celles qui affronteront une crise économique dans laquelle il y aura des pertes d'emplois. Il y avait urgence d'agir. Lors du discours du Trône, j'ai pris la parole et j'ai donné au quelques indications relatives à la position du Bloc quant au discours du Trône. Le Bloc croyait que ce discours était peu inspirant et était surtout marqué par l'absence de vision à long terme en vue d'aider l'économie canadienne et québécoise. On avait besoin de façon urgente d'un plan de relance. On a dit au qu'il y avait urgence d'agir. Au lieu de cela, on a eu droit à un énoncé économique qui ne contenait aucun plan concret pour aider différents secteurs qui seront touchés ou qui sont touchés par la crise économique.
Au lieu de mettre la table afin d'aider la population à traverser cette dure crise, le a décidé de s'attaquer à la démocratie en s'en prenant d'abord aux syndicats, aux femmes et au financement des partis politiques.
Madame la Présidente, j'ai oublié de dire que je partagerai mon temps avec la députée de , qui prendra la parole après moi.
Le nous a plutôt transmis une idéologie de droite plutôt que de parler d'économie. Non seulement devons-nous affronter une crise économique, mais, maintenant, on doit aussi affronter une crise démocratique, ici, en ce Parlement. Cette crise a bel et bien été créée par l'artisan en chef, le . On était en droit de s'attendre à un plan détaillé et concret pour connaître les intentions du .
Les élections ont coûté 300 millions de dollars. Au lieu de s'occuper de la crise, on a perdu du temps et on perd encore du temps. Pendant que les autres gouvernements du monde entier s'occupent de la crise économique, le se traîne les pieds. Il dit vouloir attendre, alors que c'est le temps d'agir et de s'orienter. On a juste à penser à la Chine. La Chine a injecté 700 milliards de dollars pour contrer la crise et stimuler l'économie. L'Europe a injecté 318 milliards de dollars. Les Américains, 850 milliards. Nous, que faisons-nous? Rien. C'est pourquoi le Bloc québécois a conclu une entente avec les partis d'opposition. On a décidé de laisser notre partisanerie de côté pour s'impliquer de façon concrète et trouver des solutions pour contrer cette crise économique, au contraire de ce gouvernement.
On agit avec force pour soutenir et relancer l'économie. C'est le but de cette entente qui a été signée il y a à peine deux jours. On est conscient — mais pas ici au Canada — de l'urgence d'agir. Le gouvernement n'est pas un leader qui démontre qu'il s'occupe de la crise économique. D'ailleurs, je me demande si le croit qu'il y a une crise économique. Il a refusé d'élaborer un plan d'urgence. Il gagne du temps plutôt que de s'atteler à travailler avec les autres partis politiques.
On fait référence à Obama. On dit qu'il est très inspirant, mais qu'a fait M. Obama au lendemain de son élection? Il est allé s'associer avec des gens qui étaient ses adversaires politiques. Pourquoi? Parce qu'il sait très bien qu'il prend les rênes d'un pays et qu'il aura à conclure des ententes avec les différents partis politiques. C'est beaucoup plus difficile aux États-Unis, parce qu'il doit s'entendre avec le Sénat. On lui souhaite bonne chance. Avec tous les partis d'opposition, avec tout ce qu'il y a comme opposition au sein de l'administration américaine, M. Obama s'est donné plus de chances de passer à travers et de ne pas décevoir ses électeurs et ses électrices.
Au Québec, 73 p. 100 des gens ont voté pour autre chose que pour ce gouvernement conservateur. Qu'a fait le Bloc quand il a vu l'urgence d'agir? Il a proposé un plan de relance économique. J'invite les électeurs et électrices qui nous écoutent ce soir à aller voir le site www.blocquebecois.org. Ils verront que le Bloc a travaillé sur des solutions et une orientation visant à réellement aider l'ensemble des différents secteurs touchés par la crise économique. Au lieu de cela, le gouvernement veut ralentir les dépenses, contrairement à ce que fait l'ensemble du monde entier, soit de stimuler l'économie et de remettre l'argent dans le système, de remettre de l'argent dans les différents secteurs.
Et que fait ce gouvernement? Il ferme. Il a peur du déficit. C'est vrai qu'il y a un risque de déficit, mais tous les gouvernements sont prêts à accuser un certain déficit, un déficit contrôlable et contrôlé, pour pouvoir aider l'ensemble des secteurs en difficulté.
On n'a observé aucune ouverture ni aucun compromis de la part du gouvernement. On nous demande pourquoi nous n'avons pas négocié avec le gouvernement conservateur. C'est parce qu'il n'a pas voulu négocier. Il n'a pas voulu s'asseoir à la table des négociations.
Tous les partis politiques ont rencontré le et sont sortis déçus de cette rencontre. Pour notre part, nous avons travaillé et avons mis en place un plan. Pendant que nous posions des questions, avant l'énoncé économique, le premier ministre nous disait que nous avions effectivement de bonnes suggestions pour contrer la crise économique. Cependant, lors de la lecture de l'énoncé économique du premier ministre, on a remarqué qu'aucune mesure du Bloc ne se retrouvait dans cet énoncé. Comment, alors, peut-on penser que le premier ministre est de bonne foi?
Il dit aimer le Québec, mais il impose une agence fédérale de valeurs mobilières, allant ainsi à l'encontre de l'unanimité de l'Assemblée nationale du Québec. C'est bien mal aimer le Québec que d'être incapable de respecter ce qui se fait au Québec, et aussi ne pas rendre un secteur qui pourrait être en concurrence avec le Québec.
En ce qui concerne les valeurs mobilières, il y avait une façon de procéder qu'on appelle le passeport et qui donnait une certaine autonomie aux provinces ayant une agence de valeurs mobilières. D'ailleurs, M. Luc Labelle, de la Chambre de la sécurité financière du Québec, a justement dit que, de toute façon, la référence ça va désormais être ailleurs qu'au Québec; ça va être à Toronto. On voit bien qu'on a encore frappé de plein fouet l'orientation gouvernementale souhaitée par le Québec.
En outre, le plafond à la péréquation menace la stabilité financière du Québec. Selon une étude de la banque Toronto Dominion, il y aura un manque à gagner de 450 millions de dollars par année. C'est tout de même beaucoup d'argent pour le Québec, et ce sera un manque à gagner.
En ce qui concerne le fédéral, on sait comment il peut pelleter le problème dans la cour du voisin. On a vu cela, puisque d'autres partis politiques ont été à la gouverne de ce Parlement. Lorsque le fédéral accuse des déficits, ça lui est facile de pelleter le problème dans la cour du Québec et des provinces.
On a complètement abandonné les industries manufacturières et forestières, et ce n'est pas depuis hier, mais depuis 2005. De fait, on n'a pas su bien accompagner l'industrie manufacturière. Beaucoup d'industries ont fermé leurs portes. Cela a créé des licenciements massifs.
Qu'a-t-on fait de l'assurance-emploi? Il est censé y avoir des milliards de dollars dans la caisse de l'assurance-emploi. On a gardé cela dans le fonds consolidé. Pendant ce temps, des travailleurs se sont retrouvés aux prises avec des délais de carence de deux semaines après leur licenciement par suite de fermetures d'entreprises. Car le gouvernement n'a pas été innovateur et n'a pas su accompagner adéquatement certaines manufactures, qui auraient pu trouver des solutions. Par exemple, on aurait pu avoir de meilleurs équipements, être plus compétitif, diversifier sa production.
Actuellement, on vend moins aux États-Unis. Les États-Unis ont moins besoin d'acheter au Canada. Il y a trop de marchandises qui restent sur les tablettes. Pendant ce temps, que fait-on pour aider? La situation sera plus difficile pour l'économie au cours des deux ou trois prochaines années, mais on ne fait absolu rien.
On nous demande pourquoi nous avons formé une coalition avec les partis de l'opposition. C'est parce que nous voulons débloquer cette crise. Nous ne voulons pas faire cette partisanerie idéologique. Qu'ont fait les conservateurs? Ils n'ont fait que de la partisanerie au regard de la crise économique: on s'attaque aux femmes, aux syndicats, aux partis politiques moyennant le financement des partis politiques.
Nous sommes fiers du travail du Bloc québécois. Une fois, on nous a demandé de travailler ensemble. C'est ce que fait le reste du monde: travailler ensemble pour pouvoir dégager des propositions concrètes, de sorte que les gens puissent s'en sortir et que l'ensemble de la population ait du respect pour ses députés qui siègent à la Chambre des communes.
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Madame la Présidente, je dois dire que je suis un peu embarrassée et un peu gênée d'être en cette Chambre cet après-midi et d'écouter tout ce qui se passe et tout ce qui se dit. Je parle du « Québec bashing », des dénigrements envers le Bloc québécois et envers les francophones. Personnellement, je trouve très difficile d'assister à tout ce qui s'est dit aujourd'hui, tout ce qui s'est dit pendant et après la période des questions. Je trouve cela personnellement très difficile.
Nous avons reçu plusieurs appels de personnes qui demeurent au Québec et dans d'autres provinces du Canada. Elles se demandent ce qui se passe et pourquoi le gouvernement démontre un tel acharnement et un tel mépris envers les francophones du Québec et du Canada. Le gouvernement n'est peut-être pas conscient de ce qui se passe présentement, mais je peux assurer que cela peut laisser des blessures profondes et très longues à guérir. Les gens s'en rappelleront.
Cet énoncé soi-disant économique est plutôt un énoncé idéologique. Il nous démontre à quel point ce gouvernement n'a aucun respect ni pour les députés de cette Chambre, ni pour les citoyens et les citoyennes qui vivent au Canada, qu'ils l'aient ou non porté au pouvoir. L'ensemble de la population du Canada qui a voté lors de la dernière élection a voté pour qu'un gouvernement soit sérieux et prenne vraiment en compte la crise économique et financière que nous vivons.
Si un seul doute subsiste dans l'esprit de nos collègues conservateurs, je peux les assurer qu'au moins M. Stephen Jarislowsky — financier et investisseur milliardaire très bien connu — disait, aujourd'hui même à la Chambre de commerce de Montréal, qu'il appuyait un gouvernement de coalition et que c'était probablement la chose la plus importante et la plus intéressante présentement au niveau de la politique canadienne. En effet, en ce moment, un gouvernement doit s'occuper de faire des investissements majeurs et il reprochait au de ne pas l'avoir fait dans un temps de crise aussi importante. Quand un homme aussi bien versé en finances que M. Jarislowsky nous dit quelque chose, je pense que nous devrions l'écouter, que nous soyons souverainistes ou pas.
Quand nous avons choisi de nous allier au Parti libéral et au Nouveau Parti démocratique pour créer un gouvernement de coalition, nous l'avons fait de bonne foi, comme nous agissons de bonne foi depuis les 15 années que le Bloc québécois est en ce Parlement. Le Bloc québécois, qui est un parti souverainiste, a toujours respecté avec rigueur le protocole, les rituels et les députés de cette Chambre. Le Bloc québécois a toujours joué son rôle avec sérieux et de façon responsable.
Aujourd'hui, on voit des députés essayer de mettre sur le dos du Bloc québécois leurs propres erreurs de stratégie parce qu'ils sont incapables de faire avancer des idées de droite que nous ne voulons pas, et que personne en ce pays ne veut, ni au Québec, ni au Canada. Ils prennent l'argument des plus faibles et dénoncent les partis qui font bien leur travail.
Dans le passé, nous avons fait plusieurs propositions au Parti conservateur pour nous assurer que les gens que nous représentons puissent être aidés et puissent dire que leur gouvernement se préoccupe véritablement de leur bien-être. Présentement, la seule chose qu'ils peuvent dire, c'est que le gouvernement veut leur bien et qu'il va l'avoir. Il oublie le bien-être des gens. En effet, quand on dit aux personnes âgées que 25 p. 100 de leurs revenus de retraite n'auront pas à être retirés cette année, c'est très peu. Ce sera une année très difficile pour les personnes âgées qui ont à vivre avec des revenus de retraite et qui doivent retirer de l'argent de leur FERR. On aurait souhaité que le gouvernement, avec compassion, fasse passer de 71 à 73 ans l'âge où ils auraient à retirer de l'argent.
On aurait souhaité qu'il comprenne que les personnes qui ont perdu leur emploi au cours des dernières semaines et celles qui le perdront au cours des prochaines semaines puissent avoir accès immédiatement aux prestations d'assurance-emploi afin de pouvoir continuer à faire vivre leur famille.
On aurait souhaité que le gouvernement, dans son idéologie de droite incompréhensible, comprenne que les femmes ont droit à l'équité salariale, non pas pour un travail égal à salaire égal, mais pour un travail de valeur égale. Les femmes au Québec ont obtenu l'équité salariale il y a maintenant 10 ans, et elles n'ont pas à s'inquiéter d'avoir à présenter devant la cour une cause ayant trait à l'équité salariale. C'est un droit, nous n'avons pas à le négocier, ça existe de facto, cela nous appartient et nous y avons droit. L'équité salariale fait partie des choses auxquelles nous avons droit.
On aurait souhaité aussi que le gouvernement comprenne que les familles qui ont besoin de travailler, qui ont un salaire et qui auraient besoin de deux salaires, ont besoin de plus que 100 $ par mois pour pouvoir s'occuper de leur enfant. Or ce gouvernement ne l'a pas compris. Son idéologie veut faire rentrer les femmes au foyer. On l'a vu poser des gestes qui n'ont pour but que de retourner les femmes au foyer. Toutes les femmes de ce pays, comme toutes les femmes du Québec, ont le droit d'avoir un emploi, ont le droit de travailler et ont le droit d'avoir un revenu qui leur appartienne, et non pas un revenu virtuel. En effet, avec les nouveaux programmes que le gouvernement propose, une femme qui resterait à la maison pourrait recevoir virtuellement une partie des revenus de son mari.
Je disais plus tôt que le Bloc québécois a toujours respecté ses engagements envers les gens qu'il représente. Comme je l'ai dit plus tôt au collègue conservateur, ce n'est pas parce que l'on veut construire un pays que l'on veut en détruire un autre.
Une grande partie de ma famille réside dans les provinces de l'Ouest, une grande partie de ma famille réside dans les provinces de l'Est et une grande partie de ma famille réside au Québec. Jamais les personnes qui font partie de ma famille ne croiraient que j'en veux à leur bien-être. Jamais les personnes qui font partie de ma famille ne croiraient que je veux détruire ce plus beau pays du monde. Ce n'est pas ce que nous souhaitons, mais comme tous les peuples et comme toutes les nations, nous avons droit à l'autodétermination.
En terminant, je souhaite vraiment que nous en arrivions à avoir un gouvernement qui comprenne que les députés de cette Chambre ont un devoir. C'est un devoir envers les gens qui les ont élus, et non pas envers le gouvernement qui prétend avoir toutes les réponses et savoir mieux que quiconque ce que les Canadiens veulent ou ce que les Québécois veulent. Nous devons mieux écouter les personnes qui nous ont élus et nous devons — j'espère que le en tiendra compte dans l'énoncé qu'il fera ce soir — nous liguer et nous assurer de faire tout ce qui est possible pour traverser cette crise économique ensemble et plus forts, afin que nous puissions véritablement aider nos concitoyens et nos concitoyennes à se sortir de cette crise.