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Monsieur le Président, je prends aujourd’hui la parole pour participer au débat sur l’énoncé économique et financier présenté à la Chambre la semaine dernière, mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais prendre un instant, puisqu’il s’agit de ma première intervention à la Chambre, pour remercier les électeurs d’Oak Ridges—Markham de m’avoir accordé leur confiance et de m’avoir permis de les représenter au Parlement.
Je voudrais aussi remercier mon directeur de campagne, Mathew Ellis, et ma directrice de campagne adjointe, Marissa Steiner, du travail acharné qu’ils ont accompli pendant la campagne électorale. Je remercie également ma présidente de campagne, Gayle Climpson-Kennedy, mon directeur financier, Stephen Wilkinson, et le noyau de plus de 200 bénévoles qui m’ont aidé à diffuser mon message et à remporter la circonscription d’Oak Ridges—Markham. Je leur suis vraiment redevable de tout leur travail assidu.
Enfin, mes plus grands remerciements vont à ma femme, Melanie, et à nos deux filles, Natalie et Olivia, dont l’appui a été remarquable. Ma deuxième fille est née le 4 octobre à l’hôpital de Markham Stouffville, pendant la campagne électorale. Je remercie aussi les médecins, le Dr Arnold, de l’hôpital de Markham Stouffville, et l’ensemble du personnel pour les soins extraordinaires qu’ils ont prodigués à ma famille.
Ma femme m’a toujours accompagné en politique à travers toutes les épreuves. Elle a toujours été ma meilleure amie et ma meilleure partisane. Je ne saurais trop la remercier.
La circonscription d’ est immense. Elle est celle dont la population est la plus nombreuse au Canada. Avant et pendant la dernière campagne électorale, j’ai passé des mois à discuter avec les électeurs d’Oak Ridges—Markham. Nous avons parlé de tout, y compris des soins de santé et de l’environnement, mais surtout de l’économie.
Ma campagne a été axée sur l’économie. J’ai signalé aux habitants de la circonscription certaines des bonnes mesures que nous avions prises pour l’économie. Ils ont écouté mon message et, ayant décidé que le gouvernement était sur la bonne voie, ils m’ont élu. Ils ont compris que, depuis que nous avions été portés au pouvoir, nous avions donné au Canada un gouvernement fort et que nous avions apporté à l’économie des modifications considérables qui ont placé le Canada dans la position la plus enviable parmi tous les pays industrialisés.
Depuis 2006, le gouvernement a réduit la dette fédérale de 37 milliards de dollars. Il a réduit les impôts de près de 200 milliards de dollars et allégé les impôts des nouvelles entreprises. Il a fait et continue de faire des investissements massifs dans les infrastructures, les sciences et la technologie, et il a créé des centaines de milliers d’emplois. Il fournit également à l’économie les outils essentiels dont elle a besoin pour rester vigoureuse et poursuivre sa croissance.
Quand nous avons accordé des réductions d'impôt à titre de gouvernement, comment l'opposition libérale a-t-elle voté? Les libéraux, en fait ceux qui ont daigné se présenter, ont voté contre l'allégement du fardeau fiscal des contribuables. Lorsque nous avons investi dans l'infrastructure à l'échelle du Canada, comment les libéraux ont-ils voté? Ils ont voté contre cette initiative ou ils n'ont pas fait acte de présence. Lorsque nous avons investi dans les forces armées, dans nos concitoyens courageux qui se battent pour défendre la liberté des Canadiens, qui sont des ambassadeurs du Canada à l'étranger, comment les libéraux ont-ils voté? Ils ont encore une fois voté contre notre proposition.
Nous avons investi dans l'environnement, notamment dans ma circonscription. Le est venu dans ma circonscription, Oak Ridges—Markham, et il a annoncé que, dans le cadre d'un partenariat avec Canards Illimités, nous allions protéger certaines terres importantes sur le plan environnemental, notamment la forêt Happy Valley dans le comté de King. Comment les libéraux ont-ils voté? Ils ont soit brillé par leur absence, soit voté contre.
Quand nous disions aux Canadiens que nous croyions en eux, que nous allions réduire les impôts pour leur permettre d'investir dans l'avenir, notamment dans celui de leur famille, et également dans des entreprises, les députés d'en face disaient qu'on ne pouvait avoir la certitude que les Canadiens allaient investir dans leur famille. Autrement dit, les libéraux affirmaient que si le gouvernement réduisait les impôts, les Canadiens dépenseraient davantage pour des boissons gazeuses, de la bière et des croustilles, qu'on ne pouvait leur faire confiance pour gérer leurs propres affaires.
De ce côté-ci de la Chambre, nous avons davantage confiance dans les Canadiens. Nous savons qu'ils doivent avoir plus d'argent dans leurs poches pour être en mesure d'investir dans leur avenir. Voilà ce à quoi nous veillons depuis que nous sommes au pouvoir.
Je suis extrêmement fier de faire partie d'un gouvernement qui a pris toutes ces mesures pour les Canadiens. Nous nous sommes employés depuis longtemps et avec détermination, même avant que l'actuelle crise ne fasse la manchette des grands médias, à faire les investissements que j'ai mentionnés et d'autres aussi pour faire en sorte que notre économie demeure forte et continue de progresser.
Au cours des derniers mois, nous avons rencontré nos partenaires du G20. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les premiers ministres provinciaux et nous avons consulté les entreprises, grandes et petites, pour établir un plan afin de protéger l'économie canadienne. Nous avons même consulté les Canadiens le 14 octobre.
Les Canadiens ont massivement conclu que le , le et notre gouvernement sont sur la bonne voie pour ce qui est d'apporter les changements nécessaires à l'économie pour que le Canada demeure fort et se sorte de la crise économique mondiale mieux que tous les autres pays. Ils ont opté pour la stabilité. Ils ont opté pour une approche pondérée renforcera notre pays au lieu d'avoir un effet dévastateur sur lui.
Nous avons agi rapidement et avec assurance et nous avons toujours fait primer les intérêts du pays. Nous nous employons à faire en sorte que notre système bancaire dispose de nouveau de plus grandes liquidités afin de permettre aux Canadiens d'avoir accès au crédit. Nous sommes en train d'examiner toutes les dépenses gouvernementales en vue de réinjecter le plus possible de fonds dans l'économie sans replonger dans les déficits structurels. Nous fournissons un financement stable à nos partenaires provinciaux. Nous finançons les infrastructures à des niveaux sans précédent. Nous prenons des dispositions afin de stabiliser notre régime de pensions et d'accorder aux Canadiens âgés le soutien dont ils auront besoin dans les années à venir.
Au cours des prochaines semaines, nous poursuivrons nos consultations auprès des premiers ministres et de nos partenaires du G20 en vue de définir la marche à suivre afin de soutenir notre économie et d'assurer à tous les Canadiens sécurité et tranquillité d'esprit.
Les Ontariens ne se souviennent que trop bien de ce qu'une alliance démocratique libérale fait à l'économie. L'Ontario se souvient des résultats désastreux d'une telle alliance pendant la période de 1985 à 1995 que les Ontariens ont baptisée la décennie perdue. Les contribuables ontariens ne sont pas près d'oublier les taxes d'affaires et les impôts des particuliers extrêmement élevés ni le nombre record de faillites d'entreprises et l'endettement massif; la province a accumulé une dette de près de 50 milliards de dollars en quatre ans seulement. Ils se souviennent d'un déficit de 11 milliards de dollars.
En fait, sous la gouverne de l'alliance démocratique libérale, l'Ontario dépensait heure après heure 1 million de dollars de plus qu'il n'en percevait. Imaginez un peu, 1 million de dollars de plus toutes les heures. Cette alliance n'avait même pas de plan pour se sortir du pétrin. Elle a réduit les dépenses relatives aux soins de santé et le nombre de lits disponibles dans les hôpitaux, sans compter que le taux de chômage était plus élevé que jamais. Voilà le bilan d'un parti d'alliance démocratique libérale au pouvoir en Ontario. Les Ontariens s'en souviennent très bien et, le 14 octobre dernier, ils ont rejeté massivement une telle possibilité.
Qu'est-ce que les libéraux ont fait lorsqu'ils étaient au pouvoir dans les années 1990? Ils ont transféré le fardeau aux provinces. Ils ont retranché plus de 25 milliards de dollars du Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux. Ils n'ont pas collaboré avec nos partenaires provinciaux afin de s'assurer que ceux-ci soient en mesure d'absorber de telles coupes. Ils ont sabré de façon unilatérale, contraignant ainsi les provinces à réduire les budgets de la santé et de l'aide sociale. Des compressions ont dû être faites dans la santé et l'éducation. Pourquoi? Parce que les députés de ce côté-là de la Chambre ne voulaient pas réduire les avantages auxquels ils avaient droit. Ils n'étaient pas intéressés à trouver une meilleure façon de faire fonctionner le gouvernement. Leur solution a été de transférer le fardeau à un autre ordre de gouvernement. Les Canadiens ont rejeté en grand nombre cette façon de faire et ils ont élu un gouvernement qui se préoccupait d'eux et qui comprenait le fonctionnement des finances au pays.
À un moment où l'économie mondiale est en crise et où il faut assurer une stabilité, que veulent faire les députés de l'opposition? Ils veulent faire fi du résultat des dernières élections et installer un gouvernement dirigé par une personne que les Canadiens ont rejetée en très grand nombre. Ensuite, ils veulent changer ce gouvernement dans quatre mois, lorsqu'ils auront choisi un autre chef qui, encore une fois, n'aura pas été plébiscité par les Canadiens. Ils veulent augmenter les impôts. Ils veulent mettre en place certaines politiques du NPD et augmenter les impôts des sociétés, à un moment où celles-ci n'ont pas les moyens d'en payer davantage. Ils veulent aussi donner un chèque en blanc aux députés du Bloc québécois pour décider de l'avenir de notre pays.
Les gens dans ma circonscription et dans tout le Canada refusent cette façon de faire. Ils ont été très nombreux à choisir un gouvernement qui trace la bonne voie à suivre. C'est ce que me disent les résidants de ma circonscription.
Que pensent les gens de la nouvelle alliance libérale-démocrate qui est proposée? Je suis absolument submergé de courriels et d'appels téléphoniques de la part de résidants de ma circonscription. J'aimerais donner un exemple de ce que me disent ces personnes. M. John Cocker m'écrit ceci: « Je veux simplement vous dire que je suis révolté par la tentative de l'opposition pour s'approprier le pouvoir. Je crois que [le premier ministre] est sur la bonne voie, et tous ceux à qui j'ai parlé partagent cette opinion. »
Un électeur de Newmarket a déclaré:
Si le NPD et le Parti libéral arrivent à évincer les conservateurs en ce moment, comme des milliers de Canadiens je perdrai toute confiance dans le processus démocratique de ce pays. Qui plus est, le renversement du gouvernement actuel en cette période difficile et trouble nous précipitera dans une catastrophe financière que les partis de l'opposition prétendent [vouloir régler].
Un électeur de Markham a déclaré:
Tout ce que je sais, c'est que toute possibilité de coalition entre les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes est parfaitement ridicule. Les députés ont été élus afin de donner la priorité à leurs électeurs locaux et pour veiller sur eux. Cette coalition n'est pas dans l'intérêt de la population. C'est une affaire de politicaillerie qui ne bénéficie en rien à notre économie et à notre pays.
Un électeur de Stouffville a dit:
Comment puis-je faire comprendre clairement au gouvernement du Canada que si j'avais voulu élire un chef aussi incompétent [que le chef du Parti libéral], j'aurais voté pour lui!
Un électeur de Richmond Hill a écrit:
Nous, LES CANADIENS, les juges ultimes, avons élu [le premier ministre]. Ce qui est plus important encore, nous n'avons PAS élu [le chef du Parti libéral].
Est-ce ainsi que fonctionne la démocratie? Non, pas du tout.
Un autre électeur de Markham a écrit:
J'écris ces lignes pour exprimer mon inquiétude au sujet des manoeuvres de coulisses antidémocratiques qui se déroulent actuellement au Parlement. Compte tenu de l'état actuel de l'économie et de l'environnement mondial, de [cette] forte tension qui règne et de la récession mondiale, il nous faut un gouvernement pour diriger le pays. Nous n'avons PAS besoin de toutes ces manoeuvres de coulisses auxquelles prennent part ceux qui se fichent des résultats des élections [...]
Un citoyen de Schomberg m'a écrit ceci:
Vous êtes mon député et je vous implore, de même que [le premier ministre], de ne pas nous abandonner aux mains [du chef du Parti libéral] et [du chef du Nouveau Parti démocratique].
Un autre électeur de Markham a écrit:
J'estime qu'une telle coalition serait contre-productive, qu'elle nous ferait perdre de vue les vrais problèmes du pays. Ce n'est que politicaillerie de la part du Parti libéral, du NPD et de tout autre parti qui déciderait de se joindre à eux.
Un électeur de Nobleton a écrit:
Je ne veux pas que le NPD s'occupe de mes finances. Je ne veux pas que le Bloc québécois prenne des décisions pour le Canada. Je ne veux pas voir le Canada dirigé par les libéraux, la direction de ce parti rongé par les querelles internes étant un vrai fiasco. En fait, aucun de ces partis n'est prêt, individuellement ou collectivement. JE LE RÉPÈTE: AUCUN D'ENTRE EUX N'A ÉTÉ ÉLU.
Voilà ce que mes électeurs ont à dire. Et ce n'est là qu'un petit échantillon. En effet, j'ai reçu plus de 500 courriels et appels téléphoniques depuis la signature de ce document hier. Qu'ont encore à ajouter mes concitoyens au sujet de la situation?
Je vais reprendre des propos déjà tenus par le député de :
Essentiellement, les néo-démocrates ne comprennent rien à l'économie. Ils n'ont jamais rien compris à l'économie et ils n'y comprendront jamais rien. Le NPD vit dans le passé; il est ancré dans les années 1960 [...] Il demeure ancré dans les années 1960. Il n'a aucune vision quant à la création de la richesse et n'aurait aucune idée comment s'y prendre s'il en avait une. C'est pourquoi ce parti demeurera un parti marginal de protestataires.
Puis, il a ajouté:
Au dernier congrès du NPD, l'association de circonscription de son chef a présenté une motion demandant que le Canada se retire de l'ALENA et de l'OMC. En passant, ces députés voudraient aussi que le Canada se retire du NORAD. Depuis 1997, la politique officielle du NPD préconise un retrait du Canada de l'ALENA. C'est une politique illusoire, inconsciente et irresponsable et elle caractérise encore la pensée économique préhistorique du Nouveau Parti démocratique [... ] Les néo-démocrates auraient construit un mur autour du Canada pour l'isoler de tout, un mur si haut qu'il aurait été semblable à celui qui isolait naguère l'Albanie communiste.
Cette déclaration a été faite par le député de au sujet de ses nouveaux compères. Qu'a-t-il dit d'autre? Il a dit:
[...] le NPD fédéral, qui n'a jamais été au pouvoir et qui ne le sera jamais. Le problème de ce parti, c'est qu'il a un coeur et qu'il sait comment redistribuer les revenus, mais qu'il n'a pas de tête.
Imaginez, le député de est maintenant prêt à se joindre à une alliance...
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui en cette Chambre au nom du Bloc québécois. Je vais débuter mon allocution en remerciant les citoyennes et les citoyens d'Argenteuil—Papineau—Mirabel qui, encore une fois, m'ont fait confiance pour les représenter ici à la Chambre des communes avec une majorité légèrement supérieure à 15 000 voix. Je les remercie chaleureusement.
Évidemment, je me considère en droit de parler en leur nom comme tout autre député de n'importe quel parti en cette Chambre. Même si notre parti se veut souverainiste, il a toujours été respectueux de la démocratie et de la représentation dans laquelle on est. On a toujours été respectueux de la façon dont fonctionne le Parlement et de la Constitution qui nous lie encore au Canada, et qui nous liera jusqu'à ce qu'on obtienne notre pays, qu'on obtiendra en toute légalité et en toute démocratie.
Aujourd'hui, on parle d'un énoncé économique qui fait partie de la démocratie canadienne. Il y a eu un discours du Trône, et le avait à prononcer cet énoncé économique. Le gouvernement en place devait faire des choix. Dans un énoncé économique, on peut tout simplement faire état de la situation, comme on peut en profiter pour annoncer de nouveaux programmes et de nouveaux investissements. C'est un choix qu'a fait le gouvernement conservateur. Or il a choisi, alors qu'on est en pleine crise économique, de ne pas prendre le taureau par les cornes et de ne pas s'attaquer directement à la crise économique.
C'est pourquoi le Bloc québécois, et il ne s'en est jamais caché, est le seul parti à avoir déposé un programme d'investissements, de l'ordre de 23 milliards de dollars. Et on l'a fait en respectant ce qui se passait dans la situation économique mondiale. L'Union européenne a déposé un plan de développement et d'investissements de 200 milliards de dollars. Les États-Unis ont déposé un plan de développement et d'investissements de 800 milliards de dollars. Le Bloc québécois, respectueux de la capacité de payer du gouvernement du Canada, a proposé un plan de 23 milliards de dollars. On ne s'est jamais cachés de cela. Ce plan visait à aider les plus démunis, ceux qui subissent des pertes d'emploi, les personnes âgées, les femmes, tous ceux et celles qui en ont besoin, les entreprises. Je vous décrirai ce plan au fil de mon discours.
On avait la volonté de régler l'urgence qui, de toute façon, avait été énoncée par le lorsqu'il a déclenché les élections. Pourquoi est-il allé à l'encontre de sa propre loi qui établissait les élections à date fixe, ce qui nous aurait menés à des élections en octobre 2009? Parce qu'il y avait une crise économique mondiale.
Le problème, on l'a vu en campagne électorale, est que l'idéologie conservatrice sera toujours là. On n'a pas réglé le problème de la crise forestière et manufacturière qui a commencé bien avant la crise monétaire qu'on vit aujourd'hui. On a laissé faire le libre-marché. C'est ce que propose encore une fois l'énoncé économique: laisser faire, une fois de plus. L'énoncé économique veut déréglementer les investissements. Une des mesures de cet énoncé économique permettrait à des entreprises étrangères de se porter acquéreur d'entreprises canadiennes. On veut laisser faire le marché en disant que ça va se régler. Or ça n'arrivera pas, et c'est ça le drame.
Les autres pays du monde l'ont compris, et c'est pourquoi l'Europe a investi 200 milliards de dollars, et les Américains, 800 milliards de dollars. C'est la réalité. L'idéologie conservatrice de droite est dépassée.
C'est pourquoi le Bloc québécois ne peut pas soutenir un gouvernement qui n'est pas au fait des problèmes que vivent les citoyens. Les députés du Bloc québécois sont sur le terrain. Mes collègues hommes et femmes qui se sont fait élire à la dernière campagne électorale le savent parce que, tous les jours et toutes les fins de semaine, on est avec la population. On sait le drame qui se vit dans les régions forestières et manufacturières. On est au courant de la crise économique actuelle qui empêche nos citoyens de faire les achats du temps des Fêtes qu'ils voudraient. On est au fait de cela. On est donc plus aptes que beaucoup d'autres à dire en cette Chambre qu'il faut investir dans des mesures concrètes. C'est parce que le gouvernement conservateur a déposé un énoncé idéologique de droite, que le Bloc québécois ne peut pas l'appuyer, simplement. Nous tenons compte des intérêts supérieurs de la nation québécoise. Présentement ce qu'elle veut, c'est qu'on règle la crise économique comme le font les autres pays du monde.
C'est tout simplement cela. C'est pourquoi hier, comme nous, vous avez sûrement constaté que trois partis d'opposition ont signé une entente pour ne plus légitimer ce gouvernement. Le système fédéraliste canadien est soumis à la loi de l'Angleterre. Lorsque le gouvernement n'a plus la confiance de la Chambre, il ne peut plus gouverner. C'est la réalité. Les conservateurs auront beau s'égosiller en cette Chambre, ils ont failli à la tâche dans leur énoncé économique et, hier, d'un trait de plume, les partis d'opposition ont décidé, comme le leur permet la Constitution canadienne, d'essayer de former un gouvernement de coalition. Selon moi, il sera beaucoup plus efficace pour lutter contre la crise économique que le gouvernement actuel.
Donc, la réalité des choses est simple. La Gouverneure générale aura à trancher car, depuis hier, ce gouvernement conservateur n'a plus la légitimité de gouverner. C'est aussi simple que cela et c'est ainsi. La démocratie, le parlementarisme britannique, se veut ainsi. C'est pourquoi les souverainistes du Bloc québécois, dans l'intérêt supérieur de la nation québécoise, se sont alliés aux fédéralistes libéraux et néo-démocrates. Le Parti conservateur peut bien essayer de nous traiter de tous les noms, mais il reste fédéraste dans sa façon d'opérer. Les conservateurs ont décidé d'agir à leur façon, en allant à l'encontre de tous le système parlementaire britannique.
Aujourd'hui, le devrait tout simplement demander à la Gouverneure générale de remettre le gouvernement à la coalition qui a été formée hier. C'est la réalité. Les conservateurs vont encore essayer, par tous les moyens, pendant plusieurs jours, de nous faire comprendre qu'ils ont raison. Ils auraient dû déposer un énoncé économique respectueux de la volonté publique. Le Bloc québécois avait tendu la main. On avait déposé un programme proposant 23 milliards de dollars d'investissements. Le nous en avait félicité et remercié, mais il n'y avait rien de cela dans l'énoncé économique.
Donc, nous avons travaillé pour essayer de régler la situation, de tendre la main avec un plan proposant 23 milliards de dollars d'investissements pour tenter de contrer cette crise économique, comme le font l'Europe et les États-Unis. Or, le Parti conservateur a décidé d'aller à l'encontre de cette volonté. C'est un choix, mais maintenant, il doit respecter le choix démocratique et, au sein du parlementarisme britannique, un gouvernement qui n'a plus la confiance de la Chambre ne peut plus gouverner, tout simplement. C'est la réalité. Il ne s'agit pas du vote populaire. Le vote populaire élit des représentants en cette Chambre et ces représentants doivent donner leur confiance au gouvernement. Il ne l'a plus depuis hier, tout simplement.
Pourquoi? Parce que l'énoncé économique dont on discute aujourd'hui n'est pas respectueux de ce que souhaite la majorité de la population représentée par nous, les députés en cette Chambre, toutes allégeances politiques confondues. Nous voulons régler rapidement la crise économique, nous voulons nous y attaquer, tout simplement. L'idéologie conservatrice de droite est de laisser faire, de laisser aller l'économie et de ramasser ensuite les pots cassés. Ce n'est pas la solution et ce n'est pas la solution qu'ont choisie les autres pays du monde face à une crise sans précédent. On n'a pas connu cela depuis la Grande Dépression des années 1920. C'est la réalité.
La situation est nouvelle. On ne vit jamais une crise économique de la même façon. C'est une nouvelle façon de le faire et c'est la façon dont les gouvernements du monde ont décidé de s'attaquer à cette crise, soit d'injecter des sommes d'argent dans l'économie pour tenter de traverser cette crise. Si on avait fait la même chose dans le secteur forestier, aujourd'hui, on ne parlerait plus d'une crise forestière. Elle serait réglée. Or, les conservateurs ont décidé de ne pas régler la crise forestière et cette dernière s'ajoute donc à la crise bancaire, à la crise du crédit et à tout cela. On va de crise en crise; on grossit le problème et on ne le réglera pas avec ce gouvernement-là. C'est terminé.
Donc, il faut que les conservateurs en cette Chambre prennent conscience de cela et qu'ils laissent la chance à l'opposition. Il n'est pas facile de s'attaquer à une crise économique et de décider, en tant que parti, de s'allier, de créer une coalition à la Chambre des communes afin de traverser la crise et d'essayer de s'attaquer au sort des plus faibles et des plus démunis de notre société. Ce n'est pas une tâche simple ni facile. Les conservateurs ont décidé de ne pas s'y attaquer, c'est parfait. Qu'ils laissent la coalition le faire parce que, avec les moyens qu'a le Canada, nous jugeons être capables de traverser cette crise et d'aider les plus faibles et les plus démunis de notre société.
Ce choix idéologique n'était pas que du laisser-faire économique. Les conservateurs en ont également profité pour s'attaquer aux droits des travailleurs en suspendant le droit de grève et à l'équité salariale. Ils ont profité d'une crise économique pour régler des problèmes idéologiques chers aux militants.
Les députés conservateurs vont sûrement nous brandir des lettres et des courriels. Bien sûr! Il y a un mouvement de droite économique qui voudrait suspendre le droit des travailleurs, ramener les femmes à la maison, suspendre le droit des femmes au travail, etc. C'est un choix idéologique, mais ce n'est pas le choix de la majorité de la population canadienne. Et cela, les députés conservateurs doivent l'accepter. Nous sentons qu'il est très légitime de nous lever en cette Chambre, parce que le Québec paie sa part de taxes et d'impôts à ce gouvernement fédéral.
Pour ma part, je suis issu du milieu municipal. J'ai été président de l'Union des municipalités du Québec de 1997 à 2000, et j'ai passé 17 ans à la mairie d'une municipalité. Dans notre contexte géopolitique, il y a trois paliers de gouvernement, le municipal, le provincial et le fédéral.
C'est toujours désabusant de constater que le gouvernement fédéral — qui a le plus d'argent parce qu'il collecte plus de 50 p. 100 des taxes et des impôts de tout le Canada — ne s'occupe pas de la santé parce que ce sont les provinces qui gèrent le milieu de la santé. Il ne s'occupe pas d'éducation parce que les provinces ont la responsabilité de l'éducation. Il ne s'occupe pas de transport. Il gère quelques ponts, mais ce n'est pas lui qui gère les routes car la plupart des structures et infrastructures sont gérées par les provinces ou par les villes.
Il serait donc normal que le gouvernement fédéral mette sur pied ce programme puisqu'il perçoit la majorité des taxes et des impôts. Il serait également normal qu'il en transfère une partie dans un vaste programme d'aide à la réfection des infrastructures gérées par d'autres paliers de gouvernement. De plus, lorsqu'on voit la façon dont ministère du Patrimoine canadien gère ses propres édifices patrimoniaux, on comprend qu'il n'est pas capable de gérer ses propres édifices.
Il serait normal que le gouvernement fédéral participe à la gestion des édifices gérés par les provinces, parce qu'il perçoit la majorité des taxes et des impôts. C'est le genre de demandes que le Bloc québécois dépose. Il demande de devancer l'investissement dans les infrastructures et que le transfert de la taxe sur l'essence aux infrastructures passe de 3 ¢ à 5 ¢ tout de suite plutôt qu'en 2010. C'est le genre d'aide ponctuelle qui est appuyée par la plupart des économistes. L'investissement dans les infrastructures est une solution aux problèmes de la crise économique. On fait travailler les gens, on rénove les bâtiments et on remet aux chantiers les travailleurs afin d'aider l'économie.
Le Bloc québécois a également demandé l'abolition des deux semaines de carence dans le régime de l'assurance-emploi, régime qui est entièrement payé par les employeurs et les employés depuis 1996. Or il n'y a pas un sou du gouvernement fédéral. Encore une fois, alors qu'une crise économique fait perdre des emplois, les citoyens touchés auraient besoin de leurs sous tout de suite, d'autant plus que le temps des Fêtes arrive. Or on continue d'imposer deux semaines de pénalité. La ministre s'est levée en cette Chambre pour nous dire que c'était normal parce que les assurances privées ont des délais. Mais si on s'y arrête, on constate que l'assurance-emploi est entièrement payée par les employeurs et les employés.
De plus, si on demandait aux employeurs et aux employés s'ils sont intéressés à enlever ce délai de carence, ils y seraient immédiatement favorables. Même les employeurs qui doivent fermer des parties d'entreprises ne peuvent pas être défavorables au fait que leurs employés touchent tout de suite de l'assurance-emploi au lieu d'affronter deux semaines sans revenu. La perte d'un emploi occasionne des problèmes dans les familles. C'est une demande banale qui coûterait peu au gouvernement, mais elle a été refusée.
Il en va de même pour un programme d'aide aux travailleurs âgés, qui permettrait aux travailleurs de 55 ans et plus, qui perdent leur emploi, d'avoir une certaine base de revenu jusqu'à leur pension. Cela permettrait également de couvrir la différence de salaire pour les travailleurs qui se trouvent un emploi moins rémunérateur, et ce, jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 65 ans. Cette mesure coûterait 45 millions de dollars, mais elle a été rejetée par le gouvernement conservateur. Le Bloc québécois propose donc beaucoup de choses pour aider les plus démunis de notre société, mais ses propositions sont rejetées par le Parti conservateur, qui a une idéologie de droite.
Les conservateurs s'attaquent aux droits des travailleurs, alors que le taux de chômage de l'Alberta est de 3 p. 100. Cela correspond au plein emploi, et même à une pénurie de travailleurs. En Alberta, si les employeurs veulent des employés, ils doivent augmenter les salaires. C'est normal, mais ce n'est pas le cas du reste du Canada. Il faut arrêter de se regarder le nombril. Il faut que le Parti conservateur arrête de regarder le nombril de l'Alberta. Il faut qu'il soit capable de regarder tout le Canada. C'est avec cette ouverture d'esprit que le Bloc québécois a toujours travaillé ici, au Parlement.
Il s'agit d'une ouverture d'esprit envers le sort des hommes et des femmes qui ont payé et qui paient leurs taxes et leurs impôts, envers ceux qui perdent leur emploi et qui ont besoin d'aide, envers les secteurs manufacturier et forestier qui vivent présentement des difficultés et qui ont besoin d'aide pour traverser la crise. Au cours des cinq dernières années, le secteur minier a aussi connu des difficultés, mais cela s'est replacé. L'économie est un cycle. On le sait tous. La façon d'aider un secteur, c'est de l'appuyer en temps de crise jusqu'à ce que le cycle économique se replace. Par la suite, on peut en aider un autre. C'est ça, la réalité. C'est pour cela qu'on élit des gouvernements.
Le gouvernement conservateur a pris le pouvoir. C'est un gouvernement minoritaire et il sait très bien que pour avoir la confiance de la Chambre, il doit s'assurer d'avoir au moins l'appui d'une majorité des députés. Il doit donc s'assurer de l'appui d'un autre parti politique et de proposer des mesures qui plaisent aux adversaires qu'il a eu lors de la dernière campagne électorale. C'est ça, la réalité.
Que les conservateurs n'acceptent pas cela, c'est un choix politique. D'ailleurs, ils vivent aujourd'hui avec le résultat, soit l'entente signée hier par les partis d'opposition. Cette entente a justement pour but d'avoir un nouveau gouvernement qui soit beaucoup plus ouvert — un gouvernement de centre-gauche — afin de compenser pour les dernières années de droite économique qui a prévalu au Canada et qui, soit dit en passant, n'est plus la façon de faire dans les autres pays du monde. L'Europe a décidé d'être de centre-gauche et les Américains ont aussi décidé de l'être. C'est un choix.
Une crise sans précédent se dessine mondialement. On a besoin d'un gouvernement qui est à l'écoute de la population et à l'écoute des entreprises afin d'essayer de régler les problèmes. Il ne faut pas attendre simplement qu'ils se règlent d'eux mêmes. C'est ça, la réalité. C'est un choix démocratique que se doivent de respecter les députés conservateurs en cette Chambre. Le parlementarisme britannique veut que ce soit la Gouverneure générale qui ait à trancher cette question. Selon moi, le plus tôt sera le mieux.
Je le disais au tout début. Depuis hier, depuis l'instant où les trois partis d'opposition ont signé l'entente d'un gouvernement de coalition, ce parti n'a plus la légitimité en cette Chambre. Il doit s'adresser à la Gouverneure générale. Toute autre tentative servirait à gagner du temps pour se maintenir au pouvoir. Selon les règles du parlementarisme britannique, pour qu'un gouvernement gouverne, il doit avoir la confiance de cette Chambre. Il a perdu cette confiance hier lors de la signature de cette entente historique.
Cela me ramène à l'énoncé économique. Toute cette situation découle du fait que le et son ont manqué de jugement. Le grand constat que l'histoire pourra faire, c'est qu'on a eu un et un qui, pour des raisons purement partisanes et parce qu'ils pensaient que les libéraux n'étaient non pas à genoux, mais complètement par terre, ont décidé d'essayer de leur passer dessus avec un rouleau compresseur.
Ils ont constaté que le Parti libéral avait encore une colonne vertébrale. De plus, ils savent très bien que le Bloc québécois a toujours eu une colonne vertébrale. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on est si fort ici. Les Québécois et Québécoises ont élu une majorité de députés du Bloc québécois, justement parce que ce parti se tient debout. On n'aura jamais peur de qui que ce soit, n'importe où et n'importe quand. Nous défendrons les droits des Québécoises et des Québécois en ce Parlement tant et aussi longtemps qu'on enverra nos taxes et nos impôts à Ottawa. On n'est pas gênés de le faire et on ne le sera jamais. On a toujours été respectueux de la démocratie en ce Parlement et on le demeurera tant qu'on sera ici.
Évidemment, nous donnerons notre appui à ce gouvernement de coalition jusqu'en juin 2010. Il y a une crise économique et les intérêts supérieurs de la nation québécoise veulent qu'on s'attaque à régler cette crise économique dans l'intérêt des hommes et des femmes qui perdent leur emploi, qui risquent de perdre leur emploi ou qui risquent d'avoir des problèmes financiers. On se doit de faire comme tous les autres pays du monde. L'Union européenne a investi 200 milliards de dollars et les États-Unis, 800 milliards de dollars. Le Bloc québécois proposait d'injecter 23 milliards de dollars à l'économie. C'est ce qu'il faut faire. Il faut arrêter d'être dogmatique et d'avoir une idéologie de droite. Pourtant, c'est ce que font les conservateurs, qui veulent que le laisser-faire règle tout. Ce n'est pas vrai. Cela ne s'est pas passé ainsi lors de la crise du secteur forestier. Il y a encore une crise. Présentement, le secteur automobile vit une crise sans précédent qui est justement causée par une crise du crédit. J'espère que les collègues conservateurs comprendront qu'il est temps pour eux de respecter la démocratie.
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Monsieur le Président, je tiens à vous dire ainsi qu'à la Chambre que c'est un honneur et un privilège de prendre part au débat sur l'énoncé financier du gouvernement. Cependant, il s'accompagne d'une certaine déception étant donné les événements auxquels nous assistons depuis quelques jours maintenant. Nous apprenons aujourd'hui que ce coup était probablement en préparation pendant la campagne électorale même. Il est incroyable que cela se passe au Canada.
Aujourd'hui, c'est la première fois que je prends la parole depuis mon élection, le 14 octobre dernier. Je tiens à remercier les électeurs de Lambton—Kent—Middlesex, dans la magnifique province de l'Ontario, de m'avoir réélu pour les représenter en cette merveilleuse enceinte, qui est source d'inspiration.
C'est mon deuxième mandat au Parlement, ce qui ne survient pas uniquement par chance. Il faut pour cela beaucoup de soutien. J'ai certainement le soutien de tous les gens qui sont allés voter pour moi le 14 octobre. Je les remercie pour l'incroyable soutien qu'ils m'ont accordé et pour m'avoir donné un mandat encore plus fort que le premier. Je remercie les électeurs de ma circonscription pour tout ce qu'ils ont fait ces trois dernières années pour me guider et m'aider à les servir. Car servir est notre raison d'être ici.
Je veux certes aussi remercier ma famille. Nous faisons beaucoup de choses à la Chambre et nous avons parfois l’impression d’être seuls, mais ce n'est jamais le cas. J’apprécie l’appui de mes proches, en particulier de ma femme, Barb. Je la remercie pour tout l'amour et le soutien qu'elle m'a donnés au cours des trois dernières années.
Je n’oublie jamais que ce n’est pas tout le monde qui a voté pour moi. Mais depuis que je suis en politique, que ce soit au niveau municipal ou autre, j’ai toujours pensé que je devais représenter tous les électeurs au-delà de l’esprit de parti. Je crois que c'est là une responsabilité qui incombe à chacun de nous à la Chambre et je sais que la plupart des députés prennent cela au sérieux. Je vais donc continuer, au mieux de mes capacités, de représenter les gens de ma circonscription qui m’ont élu à ce poste honorable.
Ma circonscription, Lambton—Kent—Middlesex, est située dans le Sud-Ouest de l’Ontario. Elle est un peu plus grande que l’Île-du-Prince-Édouard. Elle présente une diversité incroyable de petites entreprises, de sociétés, d’exploitations agricoles et d’entreprises familiales. Nombre d’entre elles se tirent bien d’affaire, mais pas toutes. En fait, certaines ne vont pas bien du tout.
On ne trouve jamais les bonnes paroles, du moins c’est mon cas, quand on rencontre quelqu’un qui vient d’être congédié ou de perdre son emploi sur une chaîne de montage, ou encore un administrateur qui vient d'être remercié de ses services par l'entreprise qu'il a contribué à bâtir pendant un certains nombre d'années. Malgré mes antécédents en agriculture, je ne trouve pas les mots qu’il faut dire aux familles agricoles qui, ayant fait faillite, perdent tout. Elles ne perdent pas seulement leur travail, leur maison ou leur auto, elles perdent leur entreprise et leur toit. Je ne trouve pas les mots pour ceux qui vivent cela ou qui sont obligés de fermer boutique.
Nous sommes confrontés à une crise mondiale. D’après les nombreuses centaines de courriels et d’appels téléphoniques reçus à mon bureau de circonscription, les Canadiens sont contents d’être Canadiens et de vivre au Canada. Ils sont contents d’avoir un gouvernement conservateur qui, il y a environ 16 mois, au début de 2006, s’est rendu compte qu’il fallait prendre des mesures pour stimuler l’économie au Canada. Ils nous savent gré de nous être mis à la tâche et de nous avoir permis d'être en bien meilleure position que n'importe quel autre pays pour faire face à cette crise mondiale. Ils sont aussi d’avis que, grâce à cela, nous allons en sortir plus vite et plus forts encore.
De concert avec les banques, nous avons entamé un train de mesures visant à stimuler l’économie, afin de renforcer notre système financier qui était déjà le plus solide au monde. Il y a quelques mois, les journaux regorgeaient d’articles vantant la vigueur de notre pays, disant que nous faisions l’envie du monde entier parce que nous avions pris des mesures énergiques pour garantir qu’un système bancaire solide serait en place pour les particuliers et les entreprises du Canada aujourd’hui et demain.
Nous n'allons pas soutenir ou renflouer les banques à coup de milliards de dollars du contribuable. Nous n'avons pas à le faire. D'autres pays injectent des milliards de dollars dans leur système bancaire. Les simples citoyens qui partent au travail le matin se demandent pourquoi ils doivent payer pour aider les gens qui sont à l'origine de leurs difficultés, qui ont plongé leur pays dans la situation où il se trouve.
Le Parti conservateur a pris cette initiative. Nous avons réduit les taxes que paient tous les Canadiens, les familles, les entreprises, les entreprises familiales et les petites entreprises, les grosses sociétés et les personnes âgées. C'est une initiative sans précédent que nous avons prise parce que nous voulions que les Canadiens stimulent leur économie.
Ce sont les gens qui stimulent l'économie, pas les gouvernements. Ce que nous croyons, c'est que si nous mettons cet argent entre les mains des Canadiens, ils vont stimuler l'économie, et c'est ce qu'ils font.
Les partis d'opposition, eux, se disent qu'ils vont taxer les Canadiens, prendre leur argent et laisser la bureaucratie prendre son pourcentage avant de le redistribuer. Ce sont eux qui décideront de ce qui est bon pour les Canadiens.
Nous ne sommes pas d'accord sur cela. Une fois que les Canadiens auront l'argent dans leurs poches, ils stimuleront l'économie. Pourquoi et comment? Nous avons réduit la dette de 37 milliards de dollars en moins de trois ans et, aussi incroyable que cela soit, nous avons encore un excédent, même s'il n'est pas très gros. Nous avons, je le répète, réduit les taxes de tous les Canadiens et équilibré nos budgets.
J'ai parlé de la réduction des taxes et des impôts de 200 milliards de dollars. Aucun autre pays du G7 ne peut en dire autant. En fait, bien des pays du G20 n'ont pas cette chance. Nous sommes devenus l'envie du monde en cette période de crise mondiale. Pourquoi? Parce que notre et le ont fait preuve de vision et d'anticipation avant les autres pays. Tout cela a commencé il y a au moins 16 mois.
Tous ceux de l'autre côté de la Chambre ont voté contre nos mesures, quand ils se sont présentés pour voter évidemment. Nous, nous ne sommes pas d'accord pour taxer les entreprises en difficulté alors que nous voulons au contraire qu'elles soient prospères.
Nous avons donné de l'espoir aux Canadiens et aux entreprises en cette période critique. Mais les députés d'en face ont voté contre toutes les initiatives que nous avons prises pour aider les Canadiens, les familles et les entreprises du Canada.
Ils ont signé hier cette entente de coalition, une coalition qui sera dirigée par quelqu'un dont les propres députés n'ont pas eu le respect de venir voter ici lors de la dernière législature. C'est incroyable.
Nous avons mis en place un système de gestion des dépenses. Quand on parle aux entreprises, on sait que c'est ce qu'il faut faire. Quand la situation devient un peu délicate, ce qui est important, ce n'est pas toujours les recettes, ce sont les dépenses. Le gouvernement comprend l'entreprise. Nous comprenons les difficultés des familles qui sont obligées de restreindre leur budget. Les gens ne regardent pas seulement leurs rentrées, ils cherchent aussi comment réduire leurs dépenses. Nous avons mis en place un outil de gestion des dépenses. Mais tous les paniers percés d'en face ont voté contre.
Nous voulions aider le secteur manufacturier et l'industrie. Qu'avons-nous fait pour cela? Nous avons consulté les entreprises par l'intermédiaire des comités ou à titre individuel. Elles nous ont fait part de ce dont elles avaient besoin pour être concurrentielles. Ce sont elles qui nous l'ont dit, et non le contraire. Elles nous ont dit que, pour les aider à être plus concurrentielles, il nous fallait modifier la structure fiscale, améliorer les modalités d'amortissement de leur matériel, éliminer les formalités administratives, réinvestir, investir davantage dans l'innovation, la recherche et la technologie. C'est ce que nous avons fait, à leur demande.
Après avoir approuvé ces mesures en comité, les députés d'en face s'y sont opposés au moment du vote. Ils ont voté contre l'industrie, contre le secteur manufacturier, contre la baisse des impôts et contre la recherche et le développement. C'est incroyable.
Nous nous sommes engagés à rebâtir nos forces armées. Lors de notre accession au pouvoir en 2006, nos forces armées étaient dans un état lamentable après avoir été décimées par le Parti libéral. Les libéraux ont décidé d'envoyer nos militaires exécuter des missions dangereuses sans investir dans de la formation et du matériel adéquats, sans leur donner le soutien moral qu'ils recevraient normalement d'un gouvernement. Il fallait réinvestir, et c'est ce que nous avons fait. Les partis d'en face ont voté contre ces mesures.
Pendant les quelques dernières années avant mon arrivée ici, j'étais en politique municipale. J'ai eu l'honneur d'être maire de la municipalité de Middlesex Centre. À ce moment-là, le financement des projets ne cessait de s'évaporer à mesure que le gouvernement fédéral se déchargeait de ses responsabilités sur le dos des provinces, forçant ces dernières à alourdir le fardeau des administrations municipales. Pour stimuler notre économie, nous devons réinvestir dans l'infrastructure de notre pays. Nous devons réinvestir dans nos municipalités et nos provinces.
Nous venons d'injecter 33 milliards de dollars dans l'infrastructure. Nous l'avons fait pour renforcer le pays, pour redonner son élan à l'industrie de la construction. En fait, au cours de l'année qui vient, les sommes affectées vont doubler. Nous avons accordé une remise de 5 ¢ le litre d'essence, qui entrera en vigueur en 2009. Nous avons aussi acquiescé à la demande des municipalité relativement au remboursement complet de la TPS.
Les libéraux, je les entends déjà, diront que c’est exactement ce qu’ils allaient faire. Ils prétendent toujours qu’ils vont agir, mais ils ne le font jamais.
Le gouvernement conservateur a dû intervenir et veiller à ce que les actifs et l’argent soient remis aux municipalités, ce dont elles sont reconnaissantes.
Nous discutons d’agriculture. Je suis issu du milieu agricole. Nous avons la grande chance d’avoir un solide secteur agricole. Nous possédons des terres qui sont parmi les meilleures. Nous pouvons nourrir notre population et celle d’autres pays. Nous avons la chance d’avoir des agriculteurs et des familles d'agriculteurs qui consacrent leur temps et leur énergie à leur travail sans jamais compter leurs heures. Ils doivent consentir des investissements considérables et se contenter de faibles marges bénéficiaires. L’agriculture est un mode de vie, et elle l’a toujours été, mais il faut aussi que les agriculteurs aiment leur métier. Il s’agit d’excellents hommes et femmes d’affaires, sans quoi certains d’entre eux ne pourraient pas réussir.
Le gouvernement a doublé le budget de l’agriculture, alors que le gouvernement précédent l’avait réduit. Qu’ont fait les partis de l’opposition? Ils ont voté contre l’agriculture, contre les exploitations agricoles familiales et contre la souveraineté, si importante pour notre pays. Ils se sont aussi prononcés contre la mise en place, pour notre industrie de l'agriculture, des bases et des mesures de protection du revenu dont elle avait besoin.
Le gouvernement a mis en place des systèmes pour les aînés. Il a fait beaucoup plus pour eux que tout autre gouvernement avant lui. Il a accéléré l’application du Programme pour l'autonomie des anciens combattants et de la Déclaration des droits des anciens combattants. Le gouvernement a pris encore d’autres mesures pour aider les aînés qui ont bâti le Canada à mener une vie agréable.
Dans l’énoncé économique, le gouvernement a parlé des FERR et du partage des revenus de pension des aînés. Dans son budget, il a abordé la question du Supplément de revenu garanti. Tous les députés d’en face ont voté contre. Ils ont voté contre les aînés. Ils ont voté contre ceux qui ont aidé à bâtir notre pays pour que tous les Canadiens puissent jouir de nos libertés et de nos richesses.
Le gouvernement a proposé des mesures de stimulation de l’économie. L’opposition a appuyé le discours du Trône à l’unanimité. Deux jours plus tard, le gouvernement a présenté un énoncé économique, à ne pas confondre avec un budget. Je ne crois pas que l’opposition ait encore saisi la différence entre les deux.
Deux jours plus tard, l’opposition annonçait qu’elle allait rejeter l’énoncé économique, avant même qu’un budget ne soit présenté, et former une ridicule coalition non démocratique, ce qui est un coup d’État que les Canadiens devraient accepter.
Chose curieuse, la coalition est formée de socialistes et de séparatistes, ces derniers cherchant à disloquer notre pays. Ils auront un droit de veto à tous les votes et pour toutes les mesures législatives. La coalition sera dirigée par un chef qui n’a été accepté par personne, ni la population canadienne, ni son propre parti. Il sera à ce poste pendant quelques mois, puis il sera éjecté et remplacé par quelqu’un d’autre en mai. Cette coalition représentera le Canada sur la scène internationale. Cela dépasse l’entendement.
Je vais conclure en formant le vœu que les Canadiens puissent constater la valeur de l’énoncé économique et juger de la valeur d’un budget conservateur le 27 janvier. Pourquoi? Parce que c’est ce que veut la démocratie et que les Canadiens y ont droit.
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Monsieur le Président, j'aimerais commencer par remercier quelques personnes.
Je remercie ma femme, Susan, et mes deux jeunes fils de six et quatre ans, Drew et James, de me permettre d'être ici et d'essayer de servir les habitants de Brampton-Ouest et tous les Canadiens.
Je remercie aussi mes parents et je leur rends un hommage spécial. Mon père est un immigrant originaire de Pologne. Il est arrivé ici dans la vingtaine, sans un sou en poche et sans connaître la langue du pays. Il travaillait dans une usine le jour et il allait à l'école le soir. Ma mère et sa famille sont arrivées au Canada après la guerre en tant que réfugiés. Mes parents étaient très fiers le jour où leur premier-né a prêté serment comme député et je souhaite leur rendre hommage pour leur contribution
Je remercie les habitants de Brampton-Ouest. La campagne électorale a été difficile. Pour ceux qui ne le savent pas, l'assemblée d'investiture a eu lieu une semaine après le début de la campagne électorale. Nous avions dix jours de retard. Le candidat conservateur frappait déjà aux portes depuis avril 2007 et malgré cela, les habitants de Brampton-Ouest m'ont fait confiance et m'ont élu. Je leur en suis très reconnaissant et je les en remercie.
Pourquoi suis-je ici? Comme beaucoup d'autres députés, je suis ici, comme il se doit, parce que je veux me rendre utile. Pour que ce soit le cas, étant donné la conjoncture actuelle, nous devons tenter de coopérer le plus possible. À l'occasion de rencontres organisées dans les premières journées que j'ai passées ici, je me suis entretenu avec quelques-uns de mes collègues conservateurs. Certains d'entre eux sont d'ailleurs ici. Ce que je leur ai dit essentiellement, c'est qu'il nous fallait collaborer. Nous traversons une crise économique. Nous devons nous efforcer de travailler ensemble au service des Canadiens.
Sur ce plan, il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. La bonne nouvelle, c'est que nous avons bénéficié de la collaboration du NPD et du Bloc. La mauvaise nouvelle, c'est que nous nous n'en avons reçu aucune de la part des conservateurs.
Que s'est-il produit dans le cas des conservateurs? Plutôt que d'essayer de proposer un quelconque train de mesures visant à stimuler l'économie, comme l'ont fait tous les gouvernements du G20, les conservateurs nous ont fait goûter à leur idéologie politique, un point c'est tout. Je vais un peu commenter leurs propositions, mais vous les avez tous entendues. Il faut d'ailleurs que la situation soit bien particulière pour que les partis de l'opposition s'applaudissent mutuellement à tout rompre face à un document comme la mise à jour économique des conservateurs. C'est incroyable! Les conservateurs s'en sont pris à la démocratie, aux syndicats et aux femmes. Pas un mot sur la relance de l'économie. Pourquoi? Nous ne le savons toujours pas. Ce n'était certainement pas pour servir les Canadiens.
Il nous faut examiner où nous en étions avant la mise à jour économique et voir ce qu'il convient de faire maintenant. Il nous faut examiner où nous en étions avant la crise économique, parce que les Canadiens ne doivent jamais oublier dans quelle situation ce gouvernement — qui est de fait un gouvernement du Parti réformiste — les avait placés avant même que la crise survienne. C'était une situation de gabegie financière. Cela remonte à tout juste trois ans, c'est-à-dire à très peu de temps.
Tout le monde se souvient du bon vieux temps des libéraux, quand l'économie était florissante, que les emplois abondaient et que nous avions des excédents budgétaires. C'était une période merveilleuse. Tout ce chahut ne change pas le fait que les conservateurs nous ont plongés dans un cauchemar budgétaire. En tout juste trois ans, ils ont augmenté les dépenses fédérales de 40 milliards de dollars et ils ont dilapidé un excédent budgétaire de 13 milliards de dollars. Ce serait bien d'en disposer aujourd'hui, n'est-ce pas? N'aimeraient-ils pas l'avoir? En tout cas les Canadiens l'apprécieraient certainement.
Les conservateurs ont complètement éliminé la réserve de sécurité que nous avions constituée pour les temps difficiles. Eh bien, nous y sommes dans des temps difficiles. Il n'y a plus d'argent, à moins de créer d'importants déficits; cela grâce aux conservateurs. Et puis, ils se sont fourvoyés dans leur politique fiscale, bien que la quasi-totalité des économistes n'appartenant pas à la droite aient dit qu'il ne fallait pas agir ainsi et que tous ces changements étaient peu judicieux. Peu importe, c'est ce qu'ils ont fait et nous nous retrouvons dans ce gâchis économique.
Songez à ces quelques indicateurs antérieurs à la crise. Ce sont des données statistiques objectives et pas des positions partisanes.
En 2007, avant la crise, les exportations avaient chuté de 1,4 p. 100 et l'on prévoit qu'elles reculeront davantage cette année.
Les prévisionnistes de la Banque du Canada et du secteur privé revoient régulièrement à la baisse les chiffres de croissance économique du Canada et disent que la chute devrait se poursuivre.
Statistique Canada a objectivement déclaré que le Canada est passé de la première à la dernière place des pays du G7 sur le plan économique. C'était avant la crise. Nous étions alors déjà passés derrière les États-Unis en matière de productivité. Cela n'avait rien à voir avec la présente crise. C'était le fait des conservateurs.
D'après une enquête portant sur la main-d'œuvre, Statistique Canada nous apprend que l'économie canadienne a perdu 55 000 emplois en juillet seulement. Nous frisons les 300 000 emplois perdus depuis que ce a pris la tête du pays. Pensons-y. Tout cela est arrivé avant la crise.
Les conservateurs se débattaient tellement pour maintenir que tel n'était pas le cas que, pendant la campagne électorale, histoire de faire croire que tout allait bien, ils ont affirmé avoir créé environ 12 000 emplois en septembre. Ce qu'ils ont refusé de nous dire, c'est que ces 12 000 emplois étaient tous liés à la campagne électorale, à des élections qu'ils avaient déclenchées après avoir enfreint leur propre loi sur la tenue d'élections à date fixe, des élections qui ont coûté 300 millions de dollars. Je les félicite d'avoir créé 12 000 emplois en septembre grâce à des promesses non tenues et au prix de 300 millions de dollars. Depuis, ces emplois ont disparu.
L'inflation a augmenté jusqu'à 3,1 p. 100 avant la crise.
Un rapport publié par le Conference Board du Canada en juin 2000 montrait que le Canada était en train de perdre sa position économique dans le monde. Cette information date aussi d'avant la crise. Avant la crise, le Canada est passé au onzième rang parmi les 17 économies les plus développées pour sa situation économique, au quinzième rang pour sa productivité et au treizième pour son innovation.
Le gouvernement conservateur a appliqué des réductions fiscales qui n'ont rien donné, avant la crise.
Au chapitre des dépenses, les conservateurs aiment critiquer les libéraux et prétendent que ce sont les libéraux qui sont dépensiers. Je rappelle aux députés que ce sont les libéraux qui ont réalisé l'équilibre budgétaire. Lorsque le Parti libéral était au pouvoir, l'économie du Canada était en pleine croissance. Sous les conservateurs, les temps sont difficiles.
En 2005-2006, les dépenses fédérales ont été de 175,2 milliards de dollars. Les conservateurs les ont portées à 218,3 milliards, soit une augmentation de 24,6 p. 100, depuis qu'ils ont accédé au pouvoir. Et quels résultats ces dépenses ont-elles donnés? Une économie florissante? Loin de là.
Passons maintenant à des données objectives. Kevin Page, directeur parlementaire du budget, a présenté un rapport le 20 novembre 2008. Il y est question de la situation avant la crise. Il a clairement indiqué que ce qui se passe en ce moment est largement attribuable aux décisions des conservateurs en matière de politiques fiscales. Il a déclaré: « [La faiblesse des résultats budgétaires jusqu'à maintenant est attribuable] en grande partie aux décisions politiques antérieures » — rien à voir avec la crise — « plutôt qu'à l’affaiblissement de l’économie, puisque le PIB nominal dépasse les prévisions budgétaires de 2008. » Selon cette personne objective, tous ces problèmes et le déficit résultent de politiques des conservateurs et n'ont rien à voir avec la crise. Bref, c'est un déficit qui a son origine au Canada, point à la ligne.
Nous devons tous nous rappeler que, durant la dernière campagne électorale, le a promis qu'il n'y aurait jamais de déficit. Selon l'enregistrement du débat en anglais, il a dit que cela ne se produirait jamais, au grand jamais. Il a dit au réseau CTV, le 12 octobre 2008: « Nous ne nous dirigeons pas vers un déficit. Nos prévisions sont réalistes. Nos estimations budgétaires sont prudentes. Nous n'aurons pas de déficit. » Il n'a pas dit qu'il lui manquait de l'information. Ces observations ne sont pas exactes.
Nous nous retrouvons maintenant dans une situation où le gouvernement conservateur pas-si-nouveau-que-cela crée un déficit et une récession tout à fait nouveaux au Canada.
Ce sont les conservateurs qui ont causé ce gâchis. Ils vont tenter d'en attribuer la faute à la crise économique mondiale, mais il faut examiner toutes ces statistiques, et les Canadiens devront toujours se rappeler que le gâchis au Canada est attribuable aux conservateurs et qu'il s'est manifesté avant la crise mondiale. Notre situation n'avait rien à voir avec la crise. Le fait que les conservateurs aient créé ce gâchis au Canada limite leur capacité de réagir à la crise; c'est d'ailleurs précisément pour cela qu'ils ne proposent pas de mesure de stimulation rapide. Il faut se demander quand M. Page peut craindre de perdre son emploi, tout comme ce fut le cas de Linda Keene quand elle a tenu tête aux conservateurs. Mais cela ne se produira peut-être pas maintenant.
Nos bureaux sont inondés de demandes d'aide des Canadiens qui veulent que nous fassions quelque chose maintenant. J'ai retenu une lettre écrite par M. Noel Dimech, un citoyen de ma circonscription. M. Dimech travaille chez John Logan Chevrolet. Dans sa lettre, il parle du secteur de l'automobile. Tout le monde doit se rappeler que, au Canada, 600 000 emplois sont directement liés au secteur de l'automobile et que ces emplois directs entraînent un ensemble de retombées économiques. Voici ce que dit M. Dimech:
Je tiens à souligner que l'inaction n'est pas une option. L'industrie automobile représente un emploi sur sept au Canada, un pourcentage plus élevé qu'aux États-Unis. Nous avons le choix soit d'appuyer le secteur de l'automobile en lui consentant des prêts pour permettre au Canada de traverser la récession, soit de refuser de l'appuyer, ce qui pourrait entraîner une dépression grave qui aurait une incidence sur des centaines de milliers d'emplois et de collectivités au Canada.
Je dis à M. Dimech et à l'ensemble des Canadiens que l'aide s'en vient. Elle est vraiment sur le point d'arriver, plus précisément dès que le gouvernement aura été renversé.
Jetons un coup d'oeil sur ce qui se passe dans le monde pour comparer. Toute le monde parle de mesures de stimulation. Les pays membrem du G20 se sont entendus là-dessus. Lorsqu'il était au sommet du G20, le a déclaré qu'il prendrait les mesures nécessaires. C'était le discours approprié dans les circonstances, mais il n'a pas donné suite à cette déclaration dans la mise à jour économique.
Voici quelques statistiques concernant les engagements pris par divers pays du monde: les États-Unis, 1 859 milliards de dollars; la Chine, 726 milliards de dollars; le Royaume-Uni, 518 milliards de dollars; le Japon, 341 milliards de dollars; l'Allemagne, 264 milliards de dollars; et la France, 93 milliards de dollars. Ce sont là des mesures de stimulation de l'économie pour faire face à la crise économique. Or, dans l'énoncé économique, le Canada prévoit une réduction des dépenses de 4,3 milliards de dollars. On ne peut pas dire que notre gouvernement propose le meilleur plan de stimulation de l'économie qui soit.
Ce qu'il fallait ici, c'est du bon sens. La mise à jour devait contenir deux éléments. Elle devait proposer un train de mesures pour donner un coup de fouet à l'économie. Nous devrions examiner les leçons que nous avons tirées de la Dépression. Selon les économistes qui l'ont étudiée, l'erreur commise a été d'ériger des barrières protectionnistes, d'augmenter les impôts pour équilibrer les budgets et de ne pas prévoir de stimulants pour l'économie — ou, s'il y en a eu, ils n'étaient pas assez importants. Il nous faut un train de mesures substantiel, et c'est urgent. Le gouvernement n'a rien proposé en ce sens. L'autre élément qui aurait dû être inclus dans la mise à jour est un programme de soutien pour les travailleurs qui sont sur le point de perdre leur emploi ou qui l'ont déjà perdu, afin d'éviter qu'ils n'en souffrent. Réduire le délai de carence de l'assurance-emploi est un exemple. Le gouvernement n'a rien dit au sujet de la façon dont il aiderait les personnes touchées. Il a expliqué en revanche comment il entendait abolir le droit de grève et s'attaquer à l'équité salariale ainsi qu'à la démocratie, c'est tout.
Même si nous attendions le dépôt du budget, qu'arriverait-il? Doit-on continuer de laisser les entreprises déclarer faillite? Est-ce cela que l'on attend? Attendons-nous que la situation s'aggrave avant d'agir? C'est maintenant qu'il faut agir.
Six cent mille Canadiens travaillent dans le secteur de l'automobile. Qu'est-ce que nous attendons? Qu'un des trois grands du secteur fasse faillite? Sérieusement, si c'est ce que veulent les députés ministériels, ils devraient l'affirmer haut et fort à la Chambre.
Examinons un peu cette mise à jour économique. Comment pourrions-nous la qualifier? D'irresponsable? Absolument. Qu'est-ce qu'elle fait? Elle réduit les dépenses. Elle veut nous faire croire qu'il n'y aura pas de déficit parce que le gouvernement vendra des biens qu'il n'a même pas encore comptabilisés, des biens qui seront vendus, si jamais ils le sont, dans un marché d'acheteurs. Croyez-vous que le gouvernement obtiendra le meilleur prix pour les biens qu'il entend brader? Mais non. Il n'aurait pu choisir un pire moment pour les vendre, et ils n'ont même pas été comptabilisés.
Bref, ce que nous avons au Canada, c'est le dernier bastion d'une idéologie conservatrice de la droite en matière de politique économique en Occident. Nous sommes ni plus ni moins face à un gouvernement du Parti réformiste pendant quelques jours encore.
Plutôt que de faire de la politique partisane, voyons un peu ce que disent des personnes objectives.
Doug Porter, économiste en chef adjoint chez BMO Nesbitt Burns, a dit: « La mise à jour financière [...] va priver l'économie de 6 milliards de dollars l'an prochain. » Ce n'est pas ce qu'on appelle un train de mesures pour stimuler l'économie. Il a ajouté: « Dans les circonstances actuelles, c'est pour le moins insolite, compte tenu que presque tous les autres grands pays du monde sont en train de mettre en place des stimulants économiques. »
Voyons maintenant ce que dit Steve Murphy, économiste à l'école de gestion Rotman de l'Université de Toronto. En fait, les prévisions du gouvernement se fondent dans une large mesure sur les informations prévisionnelles détaillées de M. Murphy. Je vais citer textuellement ce qu'il a dit relativement aux chiffres utilisés par le gouvernement dans sa mise à jour financière, et je rappelle qu'il s'agit d'une personne sur laquelle les conservateurs se sont fié. Il a dit, en parlant du gouvernement, qui est somme toute un gouvernement du Parti réformiste: « Mon cynisme a atteint un nouveau sommet. Il n'y a rien d'autre à ajouter. »
Par ailleurs, Don Martin a déclaré: « La ligne est mince entre tenter de présenter sous le meilleur jour possible une situation précaire et nier la réalité financière. Or, avec sa mise à jour financière, le ministre des Finances [...] a franchi cette ligne. »
Nous nous retrouvons avec un gâchis. La solution du gouvernement consiste à prétendre qu'il va vendre des biens, à continuer de nous faire croire à un budget équilibré — ce qui est de la fiction —, à retirer de l'argent de l'économie, à n'offrir aucun stimulant et à s'en prendre aux personnes vulnérables. Mais les jours du gouvernement d'en face sont maintenant comptés.
Il y a 3 milliards de dollars dans le Fonds Chantiers Canada pour les infrastructures. Pourquoi cet argent n'est-il pas utilisé? Le gouvernement dit qu'il faut patienter jusqu'à la présentation du budget, en janvier. Qu'en est-il des infrastructures? Pourquoi ne peut-on pas agir dès maintenant? La plupart des municipalités ont des projets qui attendent. Il suffirait que le gouvernement leur dise qu'il va fournir les fonds pour que ces projets soient mis en oeuvre. C'est cela un stimulant économique immédiat. Qu'attendent les conservateurs? Ils n'ont pas à étudier la question. Tout le monde est depuis longtemps au courant du déficit sur le plan de l'infrastructure. Les travaux dans ce secteur pourraient déjà être en cours. Il n'est pas nécessaire d'attendre jusqu'à la fin de janvier.
En ce qui a trait à l'assurance-emploi, le gouvernement pourrait aider les travailleurs qui perdent leur emploi sans que ce ne soit de leur faute en supprimant la période d'attente de deux semaines. Le gouvernement devrait prendre cette mesure, qui aurait aussi pour effet de stimuler l'économie. Par ailleurs, la mise à jour économique ne prévoit rien pour le secteur forestier, ni pour celui de l'automobile.
En fait, nous nous retrouvons avec un gâchis qui a été créé par le gouvernement conservateur avant même que ne survienne la crise économique. La crise économique est venue s'ajouter, empirant ainsi la situation, mais le gouvernement ne peut rien faire, parce qu'il a déjà trop dépensé et qu'il a mal géré l'économie. Il ne veut pas agir à cause de son idéologie. C'en est trop: cela doit cesser.
Un article publié dans le Toronto Star dit:
Malheureusement, s'occuper de la crise économique mondiale semble être la dernière chose que souhaitent faire les conservateurs. L'énoncé présenté hier propose des coupes symboliques dans les avantages et les dépenses des ministres et des mandarins, ainsi que des limites au traitement des députés et des fonctionnaires [...]
Toutefois, aucun nouveau stimulant économique n'est prévu pour contrer le ralentissement. On nous dit que de tels stimulants seront présentés plus tard, dans le budget annuel, soit dans deux mois, sinon plus.
Les députés d'en face font de la provocation et nous disent d'attendre, mais...
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre encore une fois la parole à la Chambre pour parler des événements qui se déroulent actuellement au Canada. Cette semaine est historique. Les jeux politiques ont atteint leur paroxysme. Les Canadiens sont perplexes. Ils se demandent ce qui peut bien se passer ici. Ils se demandent si les députés d'en face n'auraient pas perdu la tête.
L'alliance contre nature qui réunit ces trois partis est tout simplement surréaliste. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'oeil sur les bilans économiques respectifs de ces partis. L'un d'eux préconisait une taxe sur le carbone. Il y a deux mois seulement, il a même déclaré qu'il avait l'intention d'augmenter la TPS. Le chef d'un de ces partis est allé jusqu'à dire que le programme économique d'un autre parti était une catastrophe pour le Canada. Qu'est-ce qui a bien pu se passer? Il y a deux mois seulement, c'est ce que ce parti disait aux Canadiens, au moment de la campagne électorale. Ce parti a-t-il menti aux Canadiens? Les a-t-il induits en erreur?
Si les membres de cette alliance contre nature pensent réellement qu'ils ont un plan, ils devraient le soumettre aux Canadiens pour approbation. Ils devraient demander aux Canadiens s'ils sont d'accord pour que cette alliance contre nature siège ici même. C'est ce qu'ils devraient faire plutôt que de conclure des ententes de coulisses que les Canadiens réprouvent.
Mais les Canadiens vont s'insurger contre ce qu'ils font parce qu'en fin de compte c'est le public canadien qui se fait rouler avec cette alliance contre nature des trois partis. Ce qu'ils ont dit est incroyable.
Hier, on a vu partout au Canada à la télévision le chef de ce parti, qui va démissionner en mai; on a vu le chef d'un parti séparatiste déclarer que c'était un grand jour pour le mouvement séparatiste au Canada; et on a vu le chef d'un parti qui ne se serait jamais retrouvé au gouvernement s'il s'était présenté séparément manigancer pour présenter ici une politique économique qui, d'après un des autres chefs, est une catastrophe pour le Canada.
Parlons maintenant de ce qui se passe au Canada.
Le monde est en récession. Notre gouvernement a agi avant même qu'on parle de mesures de relance. Nous avons réduit la TPS. Nous avons réduit les impôts des entreprises, alors que l'opposition n'était pas d'accord, pour stimuler l'économie, et cela continue. Le est allé au G20 où on lui a dit que la situation budgétaire du Canada était solide. Nous continuons en ce sens.
Quand le est revenu du G20, il a conféré avec les premiers ministres du pays et leur a expliqué ce qu'il faisait, et les premiers ministres l'ont approuvé.
D'ailleurs, le est actuellement en train de discuter avec le gouvernement libéral à Toronto pour aider le secteur de l'automobile. Il y a des gens qui parlent de mettre en place un plan de relance. Nous voulons savoir ce que fait le secteur de l'automobile actuellement. Ses représentants ont déjà présenté des plans au Congrès américain.
Les États-Unis ont demandé au secteur de l'automobile de lui soumettre un plan de relance, ce qui a été fait aujourd'hui. Il faudrait faire la même chose au Canada. Nous devrions avoir un plan de relance. Nous ne pouvons pas agir unilatéralement dans une économie intégrée. Nous devons épauler les États-Unis. Le est allé aux États-Unis voir comment on pouvait préserver ces emplois. Nous le comprenons tous. Mais finalement, ce sont les trois grands de l'automobile qui doivent expliquer ce qu'ils comptent faire de l'argent qu'ils vont recevoir et comment ils envisagent de s'en sortir. Voilà une façon responsable de gérer le pays.
Dans son énoncé budgétaire, le a parlé d'aider les personnes âgées. Qu'avons-nous fait pour ces personnes? C'est dans le plan économique. Nous avons instauré le partage du revenu. Le gouvernement a fait énormément de choses.
Ce qu'il faut noter, c'est que le gouvernement actuel traitait déjà de ces questions. L'alliance contre nature veut maintenant s'en charger. Ses députés veulent élaborer un ensemble de mesures de stimulation. Où étaient-ils donc durant la campagne électorale?
Voyez-vous cela, un train de mesures de stimulation formulées par les députés d'un parti séparatiste qui ne cherche qu'à briser le pays.
Les libéraux veulent conclure une entente avec ces individus pour que leur chef puisse passer à l'histoire comme étant le seul chef à avoir été battu pour ensuite devenir premier ministre. Même s'ils n'ont obtenu que 26 p. 100 du vote populaire, ils veulent prétendre qu'ils ont le droit de gouverner et que leur chef a le droit d'être le premier ministre du Canada.
Où est donc passée la voix du peuple dans tout cela? Si les partis de l'opposition veulent vraiment former une coalition contre nature, ils devraient s'en remettre aux électeurs. S'ils en ont le courage, ils devraient s'en remettre aux électeurs et non pas concocter des ententes d'arrière-boutique et prétendre à l'encontre du bon sens qu'aucune mesure de stimulation n'a été proposée. Nous avons formulé un ensemble de mesures de stimulation qui auront un effet permanent.
Je tiens à dire aux Canadiens que cette alliance contre nature fera augmenter l'impôt des entreprises ainsi que la TPS. Il se peut même que le réhabilite son projet d'une taxe sur le carbone, qui a été rejeté par tous les Canadiens.
Les députés concernés ont-ils bien réfléchi à tout cela? Pour ce qui est des députés libéraux, après avoir été exclus du processus, ils commencent à se rendre compte de la situation. Le grand gagnant dans tout cela sera le parti séparatiste. C'est incroyable. Je suis à la Chambre depuis 10 ans et j'ai vu combattre les séparatistes. Ils piquaient du nez à un moment donné mais, maintenant, ils sont les grands gagnants, grâce au Parti libéral. Le Bloc n'aurait jamais formé le gouvernement et ne le formera jamais, mais il se glisse maintenant par la porte arrière. Nous devrions demander aux Canadiens ce qu'ils en pensent.
Ce député a fait campagne comme candidat du NPD. Et qu'a donc obtenu le NPD? Il n'a pas obtenu le pouvoir. Il a été rejeté. Il rapetisse, mais il a pourtant l'ambition de former un gouvernement par une alliance contre nature avec le parti séparatiste. De quoi parlent donc les députés de l'opposition? Les Canadiens vont leur faire la leçon pour leur avoir menti durant la dernière campagne électorale.
Les députés de l'opposition ont-ils un plan économique? Qu'ils proposent donc aux Canadiens leur taxe sur le carbone. Ils ne devraient pas tenter de présenter aux Canadiens une mesure par la porte arrière. Ils ne devraient pas tenter d'imposer la taxe sur le carbone aux Canadiens. Ils ne devraient pas imposer ce stimulus économique qui serait désastreux pour le Canada. Si les Canadiens avaient souhaité une alliance contre nature, ils auraient élu ces gens et leur auraient accordé un plus grand nombre de sièges.
Je regrette de m'emporter un peu à ce sujet, mais toute cette affaire est sans précédent. Il s'agit d'un coup d'État. Ce n'est pas démocratique. Ils n'ont aucune autorité morale. Ils ne font que manipuler la procédure à la Chambre dans l'espoir de s'emparer du pouvoir. Ils devraient avoir honte. Ils ne représentent pas leurs propres partis. Ils représentent les gens du Canada. Ils ont été élus à la Chambre par les Canadiens et, en ce moment, ils jouent à un jeu contre nature aux yeux de ces derniers. Ils pourront être au pouvoir s'ils le veulent, mais pas longtemps. L'histoire le démontre bien. Lorsqu'on ment aux gens du Canada, ils ne sont pas dupes. Ils n'accepteront pas les jeux auxquels l'opposition s'est livrée en coulisses.
Pendant les dix dernières années, le s'est occupé des affaires intergouvernementales. Il a présenté le projet de loi sur la clarté et a lutté contre les gens assis là-bas pour qu'il soit adopté. Ces gens ne sont pas les amis de ceux-là. Leur seul but est de briser ce pays. Depuis quand sont-ils devenus amis? Les libéraux se rendent-ils compte que les députés du Bloc n'ont qu'un seul but et que c'est de briser le pays? Pourtant ils seront assis là-bas jusqu'en 2011. C'est incroyable.
Les libéraux vont devoir se mettre à couvert parce que, au bout du compte, les gens du Canada et les gouvernements provinciaux vont tous réagir quand ils verront les répercussions de cette alliance contre nature. C'est la chose la plus angoissante à s'être jamais produite au Canada.
Je parcours le monde pour promouvoir la démocratie et d'autres valeurs et il y a des coups militaires dans d'autres pays. Toutefois, au sens de la procédure, les partis de l'opposition n'ont pas écouté la voix des Canadiens et ils finiront par regretter cette décision.
Je leur souhaite bonne chance, mais les gens du Canada et nous-mêmes nous ferons entendre.
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Monsieur le Président, permettez-moi tout d'abord de vous féliciter. Je l'ai déjà fait de vive voix hier. Je vous félicite d'avoir été nommé vice-président adjoint des comités pléniers. Je sais que c'est un grand honneur et une grande responsabilité, et je vous en félicite. Je me permets de dire aussi que j'espère que vous continuerez, comme vous avez déjà commencé à le faire, d'essayer de maintenir un minimum de décorum en cette Chambre. Dieu sait qu'on en a bien besoin.
Je saisis aussi cette occasion pour remercier les électeurs de Laval—Les Îles qui m'ont réélue pour la cinquième fois. Je voudrais aussi féliciter tous les autres députés de cette Chambre d'avoir remporté la victoire, quel que soit leur parti, qu'ils soient de l'opposition de ce côté-ci de la Chambre ou du gouvernement d'en face.
Aujourd'hui, je voudrais parler de cette présentation sur l'économie faite par le jeudi dernier. Deux choses m'ont vraiment choquée dans cette présentation. Tout d'abord, le ministre des Finances a refusé d'accepter qu'il y avait déjà une récession au Canada. Ensuite, le ministre des Finances n'a pas cru bon de présenter dans son aperçu économique une solution venant du gouvernement, et ce, malgré le nombre de compagnies — petites, moyennes et grandes industries — qui commençaient ou qui risquaient de faire faillite et qui remerciaient leurs employés, maintenant chômeurs.
Cela m'a choquée et cela a choqué les gens de mon comté, de même que la population entière du Québec. J'ai organisé un événement dans mon comté de Laval—Les Îles dimanche dernier en après-midi. Nous avons évidemment discuté de politique, et les gens m'ont demandé comment il se faisait que le gouvernement, en la personne du , n'ait apporté aucune solution au problème qui se présente non seulement à Laval et au Québec, mais partout au Canada.
À Laval—Les Îles, un grand nombre de personnes viennent d'autres pays et sont assez récemment arrivées au Canada. Or beaucoup de ces personnes ont gardé des liens avec leur pays d'origine et font beaucoup de travail dans l'importation et l'exportation. Ces gens ont peur que leur entreprise ne fasse faillite. Monsieur le n'a pas du tout abordé la question.
Au point de vue économique, nous n'avons pas eu de réponse. Les conservateurs nous disent qu'il n'y a pas de problème au Canada et que nos institutions sont très sécuritaires. Je veux bien, mais il faut toujours prévenir. Lorsque nous, les libéraux, formions le gouvernement, nous nous sommes débarrassés du déficit en essayant de mettre un petit coussin de côté — comme on dit en bon Québécois —, justement pour prévoir une telle catastrophe. Lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, le coussin a presque complètement disparu, et cette aide qu'on avait justement préparée pour nous protéger d'une telle catastrophe n'existe pratiquement pas. Ce qu'on voit ici, c'est un gouvernement conservateur qui, d'une part, a dilapidé le bien public qui aurait pu protéger les industries canadiennes, et qui d'autre part, n'a aucune solution à apporter pour essayer d'aider les gens au chômage, non pas parce qu'ils n'ont pas voulu aller travailler, mais parce que leur industrie ne fonctionne plus. En effet, les propriétaires de ces industries, que ce soit l'industrie forestière ou l'industrie automobile, ne peuvent plus maintenir le budget.
On disait il y a longtemps, et on me permettra une expression anglophone: « What is good for General Motors is good for the country. » Cela s'appliquait aux États-Unis. Maintenant, on voit que General Motors est en faillite presque totale, et cela va peut-être nous toucher de façon très sérieuse dans le pays, non pas aux États-Unis, mais bien au Canada. Du point de vue économique, voilà une présentation tout à fait choquante qui ne répond pas aux besoins des Canadiens.
J'ai également été beaucoup déçue par un autre élément social, soit la question du droit de grève.
Le droit de grève est un élément fondamental de notre société depuis maintenant des décennies. Ce n'est pas socialiste, ce n'est pas communiste, c'est simplement canadien. C'est la protection que les travailleurs, hommes et femmes, Canadiens et Canadiennes, ont pu avoir à travers des batailles importantes menées dans les années 1920 et 1930, et même avant et surtout après. Ce sont des batailles qu'ils ont gagnées. Le gouvernement conservateur avait l'intention, jeudi soir, d'enlever le droit de grève aux fonctionnaires du gouvernement fédéral.
Ils peuvent revenir sur leur décision, comme le président du Conseil du Trésor nous l'a dit hier pendant la période des questions. Ils reviennent sur cette décision, mais le mal est fait. Ce que le gouvernement conservateur nous a démontré clairement, c'est que s'il avait été élu de façon majoritaire — et non pas de façon minoritaire, comme c'est le cas —, s'il avait été élu avec une majorité à la Chambre des communes, ce droit de faire la grève pour les fonctionnaires du gouvernement fédéral n'existerait plus. Les conservateurs ont été obligés de battre en retraite à cause de la levée de boucliers de l'ensemble des membres de l'opposition qui, eux, ont dit qu'ils ne pouvaient pas laisser passer une telle chose. Parce que le gouvernement conservateur avait peur de perdre la bataille, il a décidé de battre en retraite et de dire qu'il redonnait aux fonctionnaires le droit de faire la grève. J'en suis très contente, mais regardons ce qui se passe derrière et disons-nous que si l'opposition n'avait pas réagi avec la force et la rapidité dont elle a fait preuve, on serait encore aujourd'hui à un niveau où les conservateurs auraient enlevé le droit de faire la grève aux fonctionnaires du gouvernement fédéral.
Deuxièmement, je parlerai de la question des femmes et de l'équité en emploi. N'oublions pas que l'équité en emploi n'est pas seulement l'équité en emploi pour les femmes, mais c'est l'équité pour l'ensemble de la société. Ce qui veut dire que cela représente les divers types de minorités, que ce soit les personnes qui vivent avec un handicap physique, les minorités visibles ou les aborigènes au Canada, qui ont une part importante à jouer dans notre société canadienne.
Le gouvernement conservateur avait décidé, dans sa présentation économique, que ces minorités n'auraient plus le droit désormais de présenter leurs doléances devant la cour. On leur enlève encore une fois un droit pour lequel non seulement les minorités mais l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes se sont battus. Voilà un droit qu'on est en train de leur enlever. Il y a eu une levée de boucliers de l'ensemble de l'opposition, et non seulement de l'opposition officielle. Mes collègue des deux autres partis sont intervenus à cet égard. Le président du Conseil du Trésor se retire et dit vouloir respecter l'égalité en emploi en revenant là-dessus. J'en suis très contente, mais que se serait-il passé si on n'avait pas levé les boucliers? On en serait encore à la première présentation du gouvernement conservateur. Encore une fois, faisons gare, car on voit ce qui se serait passé si le gouvernement conservateur avait la majorité.
Cette descente vers une antidémocratie ne date pas de jeudi soir. Je l'ai vue, moi, depuis déjà longtemps, depuis au moins deux ans et demi — presque trois ans —, soit depuis que les conservateurs forment le gouvernement. Permettez-moi de répéter ici une petite anecdote.
Il y a deux ans, j'étais porte-parole en matière de langues officielles pour l'opposition officielle, donc membre du Comité permanent des langues officielles. Nous étions en train de discuter de l'abolition, par le gouvernement conservateur, du Programme de contestation judiciaire. Pour ceux qui ne comprennent pas tout à fait ce que c'est, le Programme de contestation judiciaire donnait les moyens financiers aux minorités linguistiques ou autres de faire prévaloir leurs droits devant la cour, possiblement aussi contre le gouvernement du Canada. On donnait aux minorités les outils pour le faire. Le gouvernement conservateur arrive au pouvoir et abolit le programme de fond en comble. On présente cela au Comité permanent des langues officielles.
Dès lors, on comprend, en appelant des témoins, que les minorités francophones au Canada sont complètement prises au dépourvu parce qu'elles ont très bien compris qu'elles avaient perdu les moyens financiers pour pouvoir protéger leurs droits linguistiques au Canada. Il n'y a pas juste les francophones à l'extérieur du Québec, mais aussi les anglophones qui constituent une minorité au Québec.
Nous nous sommes battus dans ce comité. Pour en finir avec cette anecdote, que s'est-il passé? Le jour où l'on devait mettre la dernière main au rapport par lequel les trois partis de l'opposition demandaient, suggéraient, recommandaient au ministre de revenir sur sa décision relative au Programme de contestation judiciaire, que s'est-il passé lorsqu'on s'est présentés, à 9 heures du matin? On s'est retrouvés devant des portes barrées. En d'autres termes, le président de ce comité de la Chambre des communes n'a pas permis aux membres de ce comité de se réunir. Il nous a fermé la porte au nez.
Selon moi, c'était une insulte non seulement pour les parlementaires, mais pour la population canadienne qui nous avait élus. Le président n'avait pas le droit de faire cela. Il n'avait pas le droit de décider de fermer les portes. Et pourquoi l'a-t-il fait? À mon avis, c'est tout simplement parce que, à ce moment-là, on ne pouvait plus déposer en cette Chambre un document qui aurait recommandé au ministre de revenir sur le Programme de contestation judiciaire.
Pourquoi est-ce que je raconte cette anecdote? Tout simplement pour expliquer à cette Chambre que la marche contre la démocratie a commencé il y a longtemps. Il y a longtemps que le parti d'en face, le parti au gouvernement, fait des pieds et des mains, coupe ici, coupe là. Et plutôt que de dire ouvertement ce qu'il fait, très souvent, il le cache. Néanmoins, il y a toujours moyen de revenir et de trouver ce qui se passe.
Par conséquent, je voudrais dire à cette Chambre que la présentation du , jeudi soir, était totalement inacceptable. Elle a déçu non seulement les membres de cette opposition, bien entendu, mais les citoyens et les citoyennes que nous représentons. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, j'en ai rencontré au-delà de 200 dimanche dernier, et ils m'en ont beaucoup parlé.
Nous pensons qu'il est important et même absolument fondamental de présenter une autre possibilité de gouvernement à la population canadienne. Pourquoi? Ce n'est non pas pour nous accrocher au pouvoir, mais plutôt parce que nous pensons avoir des solutions pour contrer la crise économique. Nous avons aussi des solutions à apporter à cette anti-démocratie que représente le gouvernement au pouvoir, un gouvernement conservateur en ce moment.
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Monsieur le Président, puisque c'est la première fois que je prends la parole depuis le début de la présente législature, j'en profite pour remercier ma charmante épouse et mes deux filles pour le soutien sans faille qu'elles m'ont accordé pendant cinq campagnes électorales. Je remercie également les 91 000 électeurs de la meilleure circonscription au pays, Sackville—Eastern Shore, pour leur appui indéfectible dans l'exercice des fonctions qu'ils m'ont confiées.
La population m'a encore une fois fait confiance, la cinquième fois depuis 1997, pour défendre les dossiers de la circonscription et de la Nouvelle-Écosse à Ottawa. Ils m'ont demandé d'exprimer leurs préoccupations à Ottawa et non pas celles d'Ottawa en Nouvelle-Écosse. Je remercie également les nombreuses personnes qui ont fait campagne en tant que bénévoles et qui nous ont aidés aux dernières élections fédérales.
Le monde de la politique est composé d'êtres humains, qu'ils soient de la droite, de la gauche, du centre, conservateurs, libéraux, bloquistes, néo-démocrates, verts, ou autres. Et il y a une personne à la Chambre des communes qui s'élève au-dessus des manoeuvres partisanes dont nous sommes aujourd'hui témoins.
On peut lire un article fort intéressant à la page 28 du Hill Times, aujourd'hui, au sujet du député de . À 15 heures, on publiera sa biographie. Chaque fois que j'ai l'occasion de rencontrer ce député de la région de Winnipeg, je suis inspiré par son enthousiasme, sa ténacité et sa volonté de surmonter les obstacles qu'il a rencontrés sur sa route, encore tout jeune. Le fait que ce quadriplégique soit devenu secrétaire parlementaire à la Chambre des communes, peu importe le parti qu'il représente, est non seulement un hommage à l'homme qu'il est et à sa famille, mais un témoignage de sa compassion, de son amour et de sa foi en Dieu. Je félicite cet homme, ainsi que tous ceux et celles qui, comme lui, ont dû surmonter l'adversité afin de devenir de grands citoyens canadiens. Je félicite et salue le député de Charleswood—St. James—Assiniboia.
Pour revenir à la raison pour laquelle nous sommes ici, jeudi dernier nous avons entendu la mise à jour, ou plutôt la prétendue mise à jour économique. L'appeler mise à jour économique ou financière repousse les limites de ce que j'appellerais la vérité. En fait, si la vérité était une île, elle serait inhabitée à l'heure actuelle. De nombreuses possibilités s'offraient au et au.
Je crois sincèrement qu'ils pouvaient très bien montrer qu'ils étaient de vrais hommes d'État et de vrais leaders. On n'a pas beaucoup d'occasions de prendre la parole à la Chambre des communes et d'inviter un autre parti politique, sans esprit partisan, à s'unir à nous pour régler un problème très grave qui touche notre économie. À bien des égards, la situation n'est pas notre fait, quoique le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant de tous les partis politiques, ait déclaré que beaucoup des préoccupations que nous avons en ce moment se rattachent à des décisions politiques prises au cours du mandat précédent, entre 2006 et 2008.
Nous avons posé maintes fois des questions sur l'économie à la Chambre des communes et on nous a dit d'attendre à jeudi pour obtenir les réponses. On nous a dit d'attendre à jeudi pour savoir ce que le gouvernement prévoyait faire pour aider. On nous a amenés à croire que si nous attendions jusqu'à jeudi, nous verrions le beau temps revenir. Jeudi est arrivé et qu'avons-nous obtenu? Nous avons obtenu certaines bonnes choses comme les changements apportés aux FERR afin de protéger les revenus de retraite et les placements des personnes âgées. C'est une très bonne chose et j'en félicite le gouvernement. Cependant, une ou deux bonnes choses dans un discours aussi long que celui de jeudi ne suffisent pas. Les conservateurs s'en sont pris aux femmes et aux fonctionnaires sans aucune raison.
Pendant la campagne électorale, je n'ai jamais entendu dire que les fonctionnaires étaient responsables de notre situation financière. Je n'ai jamais entendu dire que leur retirer le droit de grève réglerait nos problèmes économiques. C'était plutôt étrange pour moi d'être dans le fauteuil 308, un de mes préférés à la Chambre, et de me demander quelle direction le gouvernement voulait prendre avec son énoncé. Le jour de l'énoncé, il y a eu des mises à pied dans le Sud de l'Ontario. Il y a eu des mises à pied dimanche dans le Nord de l'île de Vancouver. Il y a eu des mises à pied en Nouvelle-Écosse. Partout au Canada, des gens souffrent. Plutôt que de s'occuper des problèmes, le s'en est pris aux fonctionnaires et au financement des partis politiques.
Pour être bien honnête, d'un point de vue personnel et non du point de vue de mon parti, je me fiche éperdument du financement public que nous obtenons. Si le gouvernement veut l'éliminer, qu'il le fasse. Toutefois, cette annonce n'avait pas sa place dans l'énoncé économique. Un comité formé de représentants de tous les partis aurait pu discuter de la question et faire une recommandation à cet égard, comme cela s'est fait lorsque ce financement a été institué au départ.
Cette mesure visait à empêcher l'influence que les gros donateurs pouvaient avoir sur nous. Si une personne faisait un don de 50 000 $ à la campagne d'un candidat et qu'une autre ne donnait rien, nous savons bien à qui le candidat répondrait en premier le jour où ces deux personnes lui téléphoneraient. Il répondrait à celle ayant fait le don de 50 000 $, et ce serait tout à fait compréhensible, parce que l'argent est roi. Le but de cette mesure était d'éliminer l'influence des grandes sociétés et des grands syndicats.
Nous avons eu ce débat en 2004, mais si le gouvernement actuel voulait supprimer ce financement, il avait bien d'autres occasions de le faire. L'énoncé présenté était un énoncé idéologique et politique, et non un énoncé économique. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui à débattre de cette grave question.
Le et le auraient pu et auraient dû reconnaître la gravité de la situation et dire très ouvertement, comme l'a fait le président élu Obama, qu'ils étaient prêts à rencontrer les chefs des autres partis et leurs conseillers économiques, ainsi que d'autres conseillers économiques de partout au pays, représentant notamment les travailleurs, les provinces et les municipalités, et qu'ils allaient organiser un sommet pour régler cette question à l'interne le plus rapidement possible.
Nous n'avons pas vu ce genre de leadership. Si le gouvernement avait agi de cette façon, nous ne parlerions pas de cela aujourd'hui.
La situation est grave. Peu importe qui forme le gouvernement, il aura des choix difficiles à faire. Ce n'est pas si souvent qu'un premier ministre a la chance de vraiment montrer son leadership et son sens politique, et, malheureusement, le actuel a échoué lamentablement cette fois-ci.
Il n'y a pas que moi qui dise cela. Les chambres de commerce du Canada, représentant 175 000 entreprises, ont été déçues de ce prétendu énoncé économique. Je viens d'avoir une rencontre avec des représentants de la Chambre de commerce des provinces de l'Atlantique. Ils se sont dits déçus de ce qui se passe. Ils n'ont pas vu le leadership qu'ils attendaient.
Seuls le et un petit groupe de personnes de son entourage peuvent expliquer pourquoi les conservateurs ont agi comme ils l'ont fait. J'ai beaucoup de bons amis en face, non seulement dans le NPD, mais aussi parmi mes collègues conservateurs. Je comprends qu'ils veuillent savoir ce qui se passe et pourquoi les choses se passent ainsi.
Ils n'ont pas besoin de regarder plus loin que la première banquette pour savoir exactement ce qui s'est passé. Compte tenu du style qu'a adopté le , pour des raisons que j'ignore, il privilégie cette approche de la politique. C'est malheureux. Tous les députés qui siègent depuis un certain temps savent que les choses ne devraient pas se passer ainsi, qu'il s'agisse du gouvernement libéral précédent ou du gouvernement conservateur actuel. En réalité, nous aurions pu faire beaucoup mieux.
Dans mon bureau de la Colline du Parlement et dans mon bureau en Nouvelle-Écosse se trouvent des piles de courriels, de télécopies et de lettres. Je vais répondre personnellement à chaque correspondant de ma circonscription et lui expliquer pourquoi nous en sommes arrivés là. La plupart des lettres, y compris celles que je reçois d'ailleurs au pays, maudissent tous les députés.
Que sommes-nous en train de faire, nous les députés? Nous nous levons à la Chambre des communes, l'assemblée du peuple, et nous parlons de nous-mêmes, plutôt que des problèmes auxquels le pays fait face. Nous sommes en train de manquer le bateau. Combien de fois, monsieur le Président, avez-vous entendu depuis votre siège des conversations entre des représentants élus qui ne faisaient que parler d'eux-mêmes?
Je ne dirai jamais assez combien je suis déçu personnellement de ce qui s'est produit. Les choses auraient pu se passer différemment.
Il ne fait aucun doute que les propos tenus jeudi par mon collègue, le , dont la circonscription est voisine de la mienne, étaient totalement irresponsables de la part d'un ministre, quel que soit le gouvernement auquel il appartient. Il a dit après sa déclaration que l'opposition agissait comme une bande de poules mouillées et commençait même à avoir l'apparence d'une bande de poules mouillées. À quoi pensait le lorsqu'il a dit une chose pareille?
À quelle réaction s'attendait-il de la part de l'opposition? Pensait-il que l'opposition allait tout simplement s'écraser? S'attendait-il d'être remercié pour ses sages conseils et ses avis sur les bonnes manières en démocratie parlementaire?
Nous en avons eu assez de ce et de ses blagues désobligeantes. Nous en avons eu assez du et de ses habitudes dictatoriales. Nous avons tendu la branche d'olivier à diverses reprises, mais elle a été rejetée.
Les députés de l'opposition, qu'ils soient libéraux, bloquistes ou néo-démocrates ont dit: assez, c'est assez. Nous comprenons que les Canadiens peuvent être inquiets de ce qui se passe et se demander où cela va mener et ce que cela veut dire pour l'avenir.
Je dois dire franchement que je n'ai pas toutes les réponses encore. Je ne crois pas non plus que le gouvernement actuel ait toutes les réponses. Pourtant, ensemble, nous aurions pu réussir. Dans leur ensemble, les députés de la Chambre auraient pu aspirer au dépassement. Tous ensemble, nous aurions pu nous inspirer du député de . Tous ensemble, nous aurions pu nous inspirer de l'audace du grand Bill Blaikie de Winnipeg, du savoir d'un Stanley Knowles, de la prévoyance d'un Tommy Douglas ou même de la compassion d'un Joe Clark.
Cependant, nous n'avons pas su le faire. Nous allons devoir maintenant redoubler d'efforts pour tout reprendre. Je puis donner l'assurance que, advienne que pourra, je ferai l'effort personnel, comme bien d'autres députés, de réparer les dommages causés par le et son .
Pour parler des vraies choses, des Canadiens ont été mis à pied et les travailleurs de Postes Canada sont en grève pour empêcher leur entreprise d'utiliser l'assurance-emploi pour payer des congés de maladie. Dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, des pêcheurs doivent se contenter de 3 $ la livre pour le homard. J'espère que vous appréciez les fruits de mer, monsieur le Président, mais il faut dire que les pêcheurs ne peuvent gagner leur vie en capturant du homard qu'ils vendent 3 $ la livre. C'est une question dont la Chambre devrait être saisie.
L'an dernier, Air Canada a versé 43 millions de dollars à un seul homme: Robert Milton. Cette année, cette entreprise a fermé les bases d'agents de bord de Winnipeg et de Halifax. On a donc retiré 200 emplois de la Nouvelle-Écosse parce qu'Air Canada se disait dans une situation financière difficile.
Que doivent donc faire ces travailleurs et leurs familles? Ils ont voté pour nous voir régler ce genre de question ici à la Chambre. Et que faisons-nous donc? Nous nous regardons le nombril.
La réalité c'est que le système de soins de santé canadien est bien loin d'être à la hauteur des besoins. Les Premières nations sont dans une situation désespérée et elles ont besoin d'éléments d'infrastructure substantiels dès maintenant.
Mon collègue du Nord de l'Ontario a répété à maintes reprises qu'il faut une école dans l'une des circonscriptions du Nord. Il en a fait la demande à de nombreuses occasions et il a toujours essuyé un refus. Pourquoi les gens du Nord doivent-ils constamment quémander pour obtenir ce que nous avons déjà dans le Sud? C'est tout simplement inacceptable. Voilà les problèmes sur lesquels nous devrions nous pencher.
Il n'a même pas été question de l'environnement au cours du débat de jeudi. Or, les seuls éléments que nous partageons tous sont l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons et la nourriture que nous consommons. À cause d'intérêts égoïstes, cette question est maintenant complètement escamotée alors que nous devrions l'aborder.
Qu'en est-il de l'emploi? A-t-on prévu des programmes de recyclage pour les jeunes, des prestations d'assurance-emploi pour les travailleurs mis à pied et des pensions d'appoint pour permettre aux travailleurs âgés du secteur forestier de prendre leur retraite et de vivre dans la dignité, pas uniquement au Québec, mais partout au Canada?
S'il souhaite réduire le nombre de pêcheurs au Canada, le gouvernement du Canada devrait prévoir un mécanisme approprié pour racheter les permis. S'il accepte l'hypothèse selon laquelle il y a trop de pêcheurs et pas assez de poissons, pourquoi le gouvernement n'offre-t-il pas aux pêcheurs une indemnité satisfaisante en retour de leur permis pour leur permettre de se retirer dignement de ce domaine d'activité?
Tout le monde sait que, le 11 novembre, nous avons assisté à la cérémonie du jour du Souvenir à la mémoire des anciens combattants et de ceux qui ont perdu la vie pour protéger la démocratie dont nous jouissons aujourd'hui. Notre démocratie est-elle parfaite? Loin de là, mais il nous faut composer avec elle et nous devons tous respecter certaines règles. S'il faut modifier ces règles, il est possible de le faire dans l'avenir, mais 117 000 anciens combattants enterrés dans 72 pays étrangers n'ont jamais eu la possibilité d'arborer leurs médailles. Ils ont fait le sacrifice de leur vie pour que nous puissions siéger à la Chambre des communes et débattre de ces questions.
Les anciens combattants et les veuves d'anciens combattants ont besoin de programmes et de systèmes d'appui. Ils ne devraient pas avoir à faire des pirouettes comme s'ils étaient au Cirque du Soleil pour obtenir les prestations dont ils ont besoin. Voilà quelques-unes des questions que la Chambre devrait aborder. Je sais que nous pouvons collaborer à cet égard.
Il y a bien d'autres questions, qui vont de l'éducation à l'infrastructure en passant par les réseaux d'aqueduc et d'égout. Par exemple, quel sort attend les militaires, hommes et femmes, au retour de leur mission en Afghanistan? Vont-ils avoir l'aide immédiate dont ils ont besoin ainsi que leur famille? Ce sont des questions importantes à aborder.
Comment se fait-il qu'on récupère les prestations d'invalidité sur la pension des hommes et femmes dégagés de leurs obligations militaires pour raison médicale? C'est quelque chose dont nous devrions discuter à la Chambre des communes.
Pourquoi les victimes de l'agent orange, les victimes de Chalk River et d'autres encore en sont-elles réduites à faire appel aux tribunaux pour obtenir une compensation non seulement du gouvernement actuel, mais de n'importe quel gouvernement? Ce sont des anciens combattants qui nous ont servis valeureusement et que nous laissons tomber quand ils ont besoin de nous.
Voilà toutes les questions dont il faudrait parler, mais encore une fois, l'énoncé économique, si tant est qu'on puisse utiliser ce qualificatif, s'en prend surtout aux luttes des femmes de la fonction publique pour la parité salariale. Là encore, après onze ans et demi de présence ici, je suis complètement sidéré, je n'ai aucune idée d'où a pu germer une telle idée.
Et aussi, pourquoi le avait-il besoin de provoquer et d'attaquer littéralement le parti de l'opposition officielle qui était déjà dans une situation désastreuse à l'issue des dernières élections?
Les députés du Parti libéral disent qu'ils ne vont pas accepter cela. Le NPD et le Bloc n'accepteront pas non plus ce comportement.
Notre pays a de multiples problèmes. Tous ensemble, de ce côté-ci, nous allons les résoudre. Si par mauvaise volonté, incapacité ou inaptitude les conservateurs renoncent à s'y attaquer, alors c'est nous de ce côté-ci qui allons le faire parce que c'est ce que les Canadiens nous ont demandé de faire. C'est ce que les travailleurs et leur famille nous ont demandé, c'est ce que nous ont demandé les petites entreprises.
Les compagnies de cartes de crédit ont récemment augmenté les frais des cartes de crédit utilisées dans les restaurants et les petites entreprises. Pourquoi? Pourquoi ajouter une pénalité de 5 p. 100 à la personne qui traverse une passe difficile et rate un paiement sur sa carte de crédit? Pourquoi leur infliger une chose pareille?
Voilà quelques-uns des problèmes que nous devrions être en train de régler, mais je reviens encore sur le fait que nous finissons par parler de nous-mêmes. Les yeux des Canadiens, quelle que soit l'allégeance de ces derniers, vont être attentivement fixés sur nous tous.
Nous voulions savoir pourquoi la participation électorale avait chuté à 59 p. 100. C'est parce que les conservateurs ont commencé la campagne électorale précédente en brisant une de leurs promesses. Ils avaient promis des élections à date fixe. Personne n'a fait tomber le gouvernement. Il n'y a pas eu de vote de confiance à la Chambre des communes. Pourtant le s'est rendu auprès de la Gouverneure générale et a bu, je suppose, une bonne tasse de thé. Puis il a dit « C'est assez. Mettons-y fin maintenant. » Il n'avait aucune raison de le faire. Les conservateurs ont tout simplement déclenché des élections de 300 millions de dollars. Il est vrai qu'ils sont revenus au pouvoir avec quelques sièges de plus, mais ils n'ont pas obtenu la majorité du vote populaire.
Cela aurait dû leur faire comprendre qu'ils devaient collaborer avec les chefs de l'opposition et les partis de l'opposition pour améliorer la situation du pays. Nous avons tendu une branche d'olivier et elle a été coupée. La question que je leur pose, c'est pourquoi? Pourquoi ont-ils fait cela?
Un seul homme, ou peut-être deux, peut répondre à cette question. Je ne pense pas que quiconque ici en ce moment pourrait y répondre. Le devrait vraiment dire aux Canadiens pourquoi ils ont fait ce qu'ils ont fait jeudi dernier.
Si nous travaillons ensemble, nous pourrons résoudre les problèmes du pays. J'ai siégé longtemps au Comité des pêches et des océans et au Comité des anciens combattants. Ces comités fonctionnent très bien, quelle que soit l'appartenance politique des membres. C'est de cette manière que la Chambre devrait fonctionner, mais il faut que le gouvernement face preuve de leadership. Nous nous attendions à ce qu'il fasse preuve de leadership jeudi dernier, mais cela n'est pas ce qui est arrivé et c'est très malheureux.
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Monsieur le Président, comme beaucoup d’autres députés, je voudrais féliciter aussi bien les députés réélus que ceux qui en sont à un premier mandat. Lorsqu’ils sont arrivés à la Chambre, je suis persuadé qu’ils ne s’attendaient pas à ce que le premier point à l’ordre du jour porte sur des questions comme celles-ci.
Je tiens également à remercier les électeurs de Brandon—Souris qui m’ont élu pour la troisième fois. Je dis souvent que, pour moi, Brandon--Souris est le cœur du Canada. De là, nous pouvons nous tourner dans toutes les directions vers le reste du Canada. Nous y avons une certaine affinité avec le reste du pays par notre façon d’envisager et de faire les choses, et je crois que nous nous comportons avec respect envers tout le monde.
Je voudrais aborder un certain nombre de questions, mais je vais commencer par la mise à jour financière.
Il est important que les Canadiens reconnaissent que le a dit très clairement dès le départ qu’il ne s’agirait pas d’un budget, mais d’une mise à jour financière. Il a dit que l’énoncé ferait le point sur la situation du Canada et dirait ce que l’avenir risque de nous réserver et quelles mesures nous sommes prêts à prendre si ces problèmes se produisent.
Tout ce que j’ai entendu de la bouche des députés d’en face, au cours de ce débat, portait sur la mise à jour financière. Nous parlons de renforcer nos institutions financières. Nous disons comment le gouvernement actuel et ceux qui l’ont précédé ont agi pour renforcer ces institutions afin qu’elles puissent résister aux pressions que nous devons maintenant au ralentissement de l’économie mondiale.
Nous avons parlé des impôts, nous avons parlé d’autres pays qui ont réduit les impôts des particuliers et des sociétés. Pourquoi? Parce que les particuliers sont les salariés et que les sociétés sont les créateurs d’emplois.
Il faut en fin de compte que les particuliers et les sociétés puissent continuer à prendre des décisions qui feront progresser notre pays, créeront les débouchés que nous espérons tous pour tous nos électeurs, mais il faut aussi que notre pays progresse sur le plan financier pour que, en même temps, nous puissions renforcer notre économie.
Devant les pays du G7, du G8 et du G20, le gouvernement s’est engagé à s’abstenir de toute mesure financière ou économique radicale. Nous nous sommes entendus avec eux parce que nous ne voulions pas que chacun agisse indépendamment de son côté, ce qui aurait engendré une autre crise.
Il suffit de regarder chez nos voisins du Sud. Si le gouvernement américain décide d'apporter des changements importants sans nous consulter, cela pourrait nous mettre en danger et nous placer en très mauvaise posture dès maintenant, pas plus tard. Nous connaissons les problèmes auxquels les Américains sont confrontés. Nous connaissons les difficultés qu'ils vivent. Selon moi, nous commençons à en voir et à en ressentir les répercussions.
Bon nombre des mesures prises par notre gouvernement nous ont placés dans une position qui nous permet de dire encore aujourd'hui que le Canada est un chef de file mondial dans la situation économique actuelle.
De nombreux experts du secteur financier disent que le Canada sera le dernier à entrer en récession et le premier à en sortir. Pourquoi? Parce que nous avons des principes solides qui guident nos établissements de crédit et déterminent notre situation monétaire, et qui protègent les Canadiens contre le ralentissement que nous observons en ce moment.
J'aimerais souligner que la mise à jour économique a abordé certaines des questions dont les Canadiens nous ont le plus parlé. Je cite en exemple les difficultés que vivent les personnes âgées.
Les aînés de ma circonscription m'ont dit qu'ils étaient dans une situation délicate. Ils ont un problème car ils doivent prendre une décision concernant leur avenir et leurs placements. Selon eux, ce n'est pas le moment d'encaisser leurs FERR.
Notre gouvernement a pris des mesures à cet égard. Est-ce qu'elles sont suffisantes ou satisfaisantes aux yeux de tous les Canadiens? J'imagine que non. Un gouvernement qui sert tous les citoyens de son pays doit prendre des décisions qui ont des répercussions sur tous les Canadiens, pas seulement sur certains groupes ou certains organismes qui se tournent vers le gouvernement pour régler un problème.
C'est ce que nous avons fait. Nous avons fait le strict nécessaire sachant qu'il faudra sans doute faire plus.
Nos vis-à-vis parlent de stimulants. Nous avons tous vu ce que des stimulants peuvent faire s'ils sont mal pensés. L'argent arrive, les gens semblent satisfaits pendant une courte période, mais lorsque l'argent n'arrive plus, nous sommes confrontés aux mêmes réalités qu'aujourd'hui. Nous devons présenter un plan financier pour répondre à des besoins précis.
Beaucoup de mes collègues et de mes amis sont liés au secteur de l'automobile. J'y ai été moi-même associé. Je comprends ce que traversent les gens dans ce secteur, mais lorsqu'un gouvernement déclare qu'il va tout simplement dépenser des milliards de dollars pour régler un problème, mais sans plan, sans prévoir de résultats mesurables, que doivent comprendre les contribuables canadiens? Ils devraient comprendre que nous estimons que la seule solution à tous nos problèmes consiste à dépenser sans compter pour tenter de les régler.
Agir ainsi serait agir par calcul politique, mais ce n'est pas la façon de faire d'un gouvernement sensé. Ce n'est pas une solution que j'encouragerais mon gouvernement à adopter. Je ne le laisserais tout simplement pas faire cela.
Nous devons nous tourner vers l'avenir. Au cours des prochains mois, nous verrons des changements dans la situation économique mondiale et nous pourrons nous en occuper directement plutôt que de jeter l'argent par les fenêtres en espérant qu'une partie tombe au bon endroit.
J'ai écouté les autres députés. J'ai lu leurs documents. J'ai examiné les accords qu'ils ont conclus. Tout ce qu'ils font, c'est répéter ce que nous avons déclaré dans notre énoncé financier. Nous devons consacrer davantage de fonds à l'infrastructure. Nous l'avons prévu.
Le a clairement déclaré que nous allions doubler les dépenses en infrastructure au cours du prochain exercice financier. Cela crée davantage de possibilités et davantage d'emplois. Cela améliore notre capacité d'expédier des biens et de dispenser des services, pas uniquement au Canada, mais ailleurs dans le monde aussi, ce qui, en retour, crée de nouvelles occasions que nous pouvons saisir pour assurer notre croissance et continuer de lutter contre le ralentissement économique que nous vivons.
Les gens adhèrent à un parti politique pour diverses raisons. Il y a des partis politiques de droite et des partis de gauche. Il y a des partis voués à la cause de l'environnement. Le Canada est un mélange de réflexions et d'idées, mais lorsqu'une personne décide d'adhérer à un parti, elle prend cette décision en fonction de ce que lui propose ce parti, de l'influence qu'il a sur sa vie et de son affinité avec sa vision du monde, du système politique et de nos gouvernements modernes.
J'admets volontiers que j'ai été longtemps conservateur. J'ai grandi dans une famille de conservateurs et je crois que j'adhère aux valeurs conservatrices que j'estime nécessaires, non seulement pour faire avancer ma collectivité, ma province et mon pays, mais aussi pour nous positionner dans le monde comme un pays où nous rendons des comptes à la population. Je soupçonne que, lorsque des députés se sont joints au Parti libéral, au Nouveau Parti démocratique ou au Bloc, ils étaient tous d'accord avec ce parti sur des choses bien précises.
Lorsque nous dialoguons dans cette enceinte, les engagements que nous avons pris et notre fidélité aux principes du parti prennent encore plus d'importance et ont une incidence dans tout le pays. Il doit être si difficile aujourd'hui pour certains députés d'abandonner cette conviction, pas toutes, mais celle qu'ils ont défendue.
J'ai parlé de l'adhésion à un parti politique. L'étape suivante, c'est lorsqu'une personne devient active dans ce parti politique, y endosse un rôle, que ce soit pour le gouverner ou pour faire partie de la direction qui gère toutes les campagnes. Nous comptons tous sur ces personnes. Cependant, lorsqu'une personne franchit cette étape, c'est comme si elle disait: «Je crois vraiment en ce que prônent ces gens. Je crois vraiment ce en quoi mon parti croit et je suis prête à consentir les sacrifices nécessaires pour que cela fonctionne.»
L'étape qui vient ensuite touche tous ceux qui siègent à la Chambre à titre de député élu. Nous avons décidé non seulement de croire en un parti et de participer à ses activités, mais aussi de nous porter candidat. Pour ma part, ce dont je suis le plus fier dans ma vie est l'honneur qui m'a été fait de servir non seulement à l'échelon fédéral, mais aussi aux échelons provincial et municipal. J'ai l'énorme chance de représenter des gens qui m'ont élu en fonction des valeurs que je défends, des idées que j'ai fait valoir et de ce que je leur ai promis de faire en tant que leur représentant.
Aujourd'hui, je suppose qu'il y a beaucoup d'angoisse au sein de tous les partis quand à ce qui se dessine sur la scène politique. Je suppose qu'il y a beaucoup de gens qui se sont engagés auprès d'un parti politique. Je n'exclus pas le Parti conservateur. Je pense que pour nombre de gens qui ont appuyé un parti, que ce soit financièrement ou en donnant de leur temps, par leurs efforts et en tant que bénévoles, tout ce qu'ils ont fait pour appuyer ce parti politique a été remis en question au cours des derniers jours.
Je suis déçu. Je crois certainement que nous décevons énormément les Canadiens. Ensemble, nous devons songer un instant à ce que nous faisons et aux engagements que nous prenons et comprendre comment doivent se sentir les gens que nous représentons et qui nous soutiennent, parfois aveuglément.
Je reçois un grand nombre de courriels, d'appels téléphoniques et de lettres. Dans notre milieu, nous exagérons parfois, mais plus de 100 personnes et moins de 1 000 ont communiqué avec moi et je crois que ce nombre continuera d'augmenter. Les gens sont déçus par nous tous. Ils sont frustrés par la façon dont les choses se déroulent. Ils sont frustrés par ce qui arrive à la démocratie au Canada. Je crains énormément que nous subissions tous les conséquences de ce que nous faisons et de ce qui se passe aujourd'hui au Canada, et particulièrement au Parlement.
Tout le monde convient que le ralentissement économique aura des répercussions sur le Canada. Personne ne le nie. Nous avons été chanceux comme pays d'avoir échappé à cette crise jusqu'à maintenant, mais il est évident que, au cours des prochains mois, nous aurons des décisions difficiles à prendre comme pays et comme gouvernement. Toutefois, nous devons le faire pour une raison, pour servir les intérêts des Canadiens, et non les nôtres ou ceux de nos familles.
Quand une personne est élue, plus particulièrement au Manitoba, pas nécessairement au niveau fédéral, elle est élue sans crainte et en toute impartialité. Cela veut dire qu'elle peut prendre les décisions qui, à son avis, sont les meilleures pour les Canadiens sans craindre de répercussions et sans s'attendre à des faveurs. Si nous prenions tous un peu de recul et que nous examinions la façon dont nous agissons et les mots que nous employons, les choses changeraient peut-être à la Chambre, et j'espère de tout coeur que cela se produira. Les choses changeront peut-être pour les Canadiens s'ils nous voient travailler dans leur intérêt au lieu de songer seulement à nos propres intérêts.
Les députés d'en face ont parlé clairement des règles du Parlement, de la façon dont les gouvernements peuvent changer et de la manière dont les partis qui n'ont pas remporté les élections peuvent tout de même former un gouvernement. C'est ce que prévoit notre système, et je le comprends parfaitement. Je veux raconter à la Chambre une histoire que j'ai vécue quand j'étais un jeune garçon.
Nous jouions au baseball dans une équipe pour les enfants de douze ans et moins. Nous venions d'une petite ville, et tous les enfants de celle-ci faisaient partie de l'équipe. Nous aimions battre les équipes des grandes villes. Nous étions heureux lorsque cela se produisait. Nous avons battu une équipe d'une grande ville. Nous avons remporté trois de nos quatre parties contre elle, mais nous avons perdu la série à cause de l'interprétation d'une disposition du règlement. A-t-on jamais oublié le sentiment de dépit que nous avons éprouvé à ce moment-là? Je pourrais retourner dans ma petite collectivité et poser cette question aux gens qui y habitent aujourd'hui, et ils se rappelleront du moment précis où, en tant qu'habitants d'une petite ville, ils ont senti que les gens de la grande ville tentaient de leur imposer leur décision. C'était tout à fait dans les règles du jeu. Les règles permettaient cette conduite, mais cela n'a pas aidé les habitants de ma collectivité à mieux accepter la situation.
Je ne pense pas que les Canadiens accepteront cela. Nous pouvons toujours dire que ce sont les règles et que nous les suivons à la lettre, mais je pense quand même que nous devrions être honnêtes envers nous-mêmes et nous demander si c'est ainsi que nous voulons procéder. Au bout du compte, voulons-nous vraiment nous retrouver dans cette situation? Sommes-nous prêts à expliquer à nos électeurs que c'est ainsi que nous avons formé le gouvernement?
Il faut soigneusement examiner la situation. Les Canadiens ne sont pas en mesure de subir les perturbations que les députés menacent de provoquer. Nous sommes censés faire les lois du pays et créer des possibilités pour les Canadiens. Or, on nous perçoit collectivement comme étant intéressés à défendre nos intérêts propres et rien d'autre.
C'est une période difficile pour le Canada. Tout le monde a des difficultés à surmonter. J'ai écouté les députés d'en face. Nous avons tous des problèmes que nous essayons de régler dans nos collectivités.
Je représente beaucoup d'agriculteurs qui, depuis quelques années, sont aux prises avec des sécheresses, des inondations et bien d'autres problèmes; ils écopent, tout comme les membres des secteurs de la foresterie et de l'automobile. Nous devons trouver des solutions, mais encore faut-il qu'elles fonctionnent au lieu de perpétuer le statu quo, qui ne mène à rien. Si nous ne pouvons voir au-delà de tout cela, nous nous exposons à de sérieuses difficultés et les problèmes que nous avons ne cesseront d'empirer à l'avenir.
Cela fait quatre ans que je siège à la Chambre. J'ai été dans l'opposition et au sein du parti ministériel. Comme je l'ai dit plus tôt, j'ai vu le niveau d'amertume s'intensifier à la Chambre. Je ne rejette pas la faute sur une ou deux personnes. En tant que groupe, nous devons reconnaître que nous avons tous contribué à la situation. En tant que politiciens, nous ferions bien de nous livrer à une introspection approfondie et de déterminer la direction que nous souhaitons prendre.
Il est question ici d'une mise à jour financière. Il est question d'un budget qui sera présenté la dernière semaine de janvier. Cela donnera au gouvernement et aux gens le temps de digérer toutes ces situations qui ont des répercussions sur nous. Cela nous permettra d'écouter ce que les députés de l'opposition ont à nous dire, mais tout cela doit se faire de façon constructive. Nous devons écouter ce que chacun a à dire.
L'économie n'est pas dans un état aussi lamentable qu'on le dit, mais elle pourrait l'être. Nous en sommes tous conscients. Notre défi consiste à gérer la situation telle que nous la voyons aujourd'hui et dans l'avenir.
Je suis perplexe devant certains gestes posés par notre gouvernement par le passé, mais lorsque je constate les résultats, je trouve réconfortant que des gens plus intelligents que moi aient eu des idées et des solutions concernant certains des problèmes économiques auxquels nous sommes confrontés. Nous sommes disposés à soumettre ces idées pour qu'elles soient débattues et que le gouvernement agisse. Je crois que nous avons souvent fait ce qu'il fallait.
J'ai reçu ce matin un appel d'un homme que je connais depuis de nombreuses années et que je respecte beaucoup. Notre attitude à tous le déçoit. Je vais conclure en vous faisant part de ses commentaires. Il m'a dit: « Je constate de l'amertume de part et d'autre. Je constate qu'on fait publiquement étalage d'une colère et d'une haine que je n'aurais jamais cru voir de mon vivant. Mon conseil est le suivant: ne laissez jamais votre haine envers quelqu'un ou quelque chose vous priver de votre amour pour le Canada. »
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Monsieur le Président, tout d'abord, permettez-moi de vous souligner que je partagerai mon temps avec...
Une voix: Stéphane Dion?
M. Serge Cardin: Je vais partager mon temps avec la députée de , et surtout pas avec l'étranger d'en avant.
Nous sortons d'une élection il y a de cela seulement 48 jours. Une élection, c'est non seulement une opportunité, mais c'est aussi une responsabilité pour les députés ou les candidats d'aller dans leur circonscription, de parler avec la population, avec les groupes sociaux, économiques et toutes les institutions de la place. Il faut vraiment aller chercher l'essentiel des besoins de la population, l'essentiel de ses aspirations, mais surtout il faut être capable d'identifier les solutions et poser des gestes pour les appliquer.
Bien sûr, à la lumière du résultat des élections, à la lumière du discours du Trône du gouvernement et aussi de son énoncé économique, il est évident que le travail nécessaire et essentiel d'aller parler à la population n'a pas été fait. Je veux émettre une réserve. Si jamais il l'a été, les conservateurs n'ont pas écouté. Ou bien, s'ils ont été attentifs aux besoins de leur population, si jamais ils l'ont écoutée, leur chef a probablement parlé plus fort que leurs populations respectives. Si aucune de ces choses n'a été faite et qu'ils arrivent avec des solutions, autres que les solutions proposées par le Bloc québécois, il s'avère qu'ils n'ont pas des circonscriptions qui ressemblent à celles du Québec. Ce sont des circonscriptions qui sont un peu « teflon » et la réalité des choses ne les atteint pas. Pourtant les problèmes financiers, économiques et sociaux doivent sûrement s'étendre dans tout le Canada, comme ils s'étendent aussi au Québec.
Donc, pourquoi agir ainsi? Ce que l'on nous a présenté, évidemment, ce n'est pas un énoncé économique, mais vraiment un énoncé idéologique. Cette idéologie prend racine dans les sable bitumineux. On peut s'imaginer ce qui peut y pousser, en ressortir et de quoi les conservateurs ont besoin pour se nourrir. Cela peut vraiment mettre un peu de buée dans leurs lunettes, parce qu'il faut se rendre à l'évidence que la vision de ce gouvernement est très très courte.
On passe d'un gouvernement minoritaire à un autre. Pourtant, lors des dernières élections, les conservateurs ont avoué leur intention d'obtenir un gouvernement majoritaire. Ils ont d'ailleurs déclenché des élections pour cela. Maintenant, frustrés du résultat, frustrés du fait que la grande majorité de la population leur a dit non — quand même, il ne faut pas exagérer, il y a des limites à tout —, ils ont repris un énoncé économique qui reflète vraiment l'aveuglement du gouvernement, à un point tel qu'ils ne voient pas l'urgence d'agir. Alors que tous les gouvernements de la planète agissent pour contrer la crise, le gouvernement réformiste conservateur, ou conservateur réformiste — appelez-le comme vous voulez, cela revient au même —, fait exactement le contraire.
Une voix: Oh, oh!
M. Serge Cardin: Parlons-en peut-être, étant donné que j'ai entendu un écho venant des lointaines Prairies, en passant par le Québec. Prenons l'exemple de cet individu qui n'a pas été dans la population, ou s'il y a été, qui ne l'a pas écoutée. Il n'a pas été sensible aux besoins des gens de sa circonscription. Il répète tout simplement la politique des réformistes conservateurs qu'il vient répandre au Québec et il ne cesse de taper sur la tête de la population du Québec.
Au lieu de présenter un plan de relance économique, de donner de l'oxygène, le a choisi d'étouffer l'économie.
Le chef conservateur a décidé de laisser tomber les entreprises, les régions et les gens. On ne peut pas accepter cela. Au lieu de s'attaquer à la crise économique, le gouvernement réformiste conservateur a décidé de créer de toutes pièces une crise démocratique pour des raisons strictement partisanes en éliminant le financement des partis politiques. Le a décidé de s'attaquer aussi aux travailleurs et travailleuses en suspendant leur droit de grève et de s'attaquer aux femmes en faisant de l'équité salariale un droit négociable. Il est donc facile de conclure que dans l'espoir d'imposer son idéologie plus facilement, le souhaite museler les partis politiques, les syndicats, les femmes et toute forme d'opposition et, principalement, la voix de la population.
À plus tard, monsieur le Président.