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NDDN Rapport du Comité

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RÉSUMÉ

Les Forces canadiennes disposent de services de santé parmi les meilleurs au monde. En effet, particulièrement sur les champs de bataille comme en Afghanistan, nos soldats, nos marins et nos aviateurs reçoivent les services médicaux les plus dévoués, les plus professionnels et les plus efficaces que le Canada puisse offrir. Les Forces canadiennes fournissent par ailleurs d’importants services de soutien social aux familles de militaires.

Cependant, aussi bons soient ces programmes et services, par certains aspects ils laissent encore à désirer et peuvent être améliorés. L’aptitude des Forces canadiennes à répondre aux besoins croissants des soldats qui se remettent d’une blessure physique ou psychologique subie au combat en Afghanistan ou ailleurs ne satisfait pas entièrement.

Le Comité a mis au jour trois problèmes fondamentaux qui semblent être à l’origine de la plupart des difficultés du système de soins de santé des Forces canadiennes.

Premièrement, d’après les témoignages que le Comité a entendus, les préjugés négatifs persistent dans les Forces canadiennes envers les personnes qui souffrent de troubles mentaux. Ces préventions ne sont pas limitées aux Forces canadiennes : elles sont répandues dans la société canadienne. Or, les préjugés négatifs dont sont victimes les personnes qui souffrent de troubles mentaux peuvent être plus destructeurs que la maladie elle-même[2].

Au chapitre de l’attitude vis-à-vis de la santé mentale, nous croyons que les Forces canadiennes peuvent prêcher par l’exemple. Une saine attitude permet l’instauration de pratiques appropriées où les blessures psychologiques sont traitées avec la même urgence relative et le même respect que les blessures physiques. Une fois un soldat blessé, il n’y a pas de temps à perdre. Le Comité propose que les Forces canadiennes donnent l’exemple et qu’elles instaurent et fassent appliquer scrupuleusement par les militaires de tous grades une philosophie moderne éclairée en matière de santé mentale.

Cette mesure déterminante permettra des améliorations sur tous les autres plans.

Deuxièmement, il y a la question de la mise en œuvre des politiques. Pour chaque officier supérieur ou haut fonctionnaire qui nous a parlé des mesures prises pour améliorer les soins de santé dans les Forces en général, et le diagnostic et le traitement des troubles mentaux en particulier, au moins un militaire du rang nous a dit que le système ne répondait pas à ses besoins.

À en juger par les témoignages qu’il a entendus, le Comité pense que le problème tient principalement au manque de ressources des cliniques de première ligne et au surmenage des responsables de cas. Les prestataires de soins de santé font du mieux qu’ils peuvent, mais ils sont au bord de l’épuisement. En dépit de ces difficultés, les Forces canadiennes doivent trouver le moyen de dispenser des soins de qualité et d’en assurer la continuité.

Nous sommes parfaitement conscients des difficultés que pose le manque de ressources, le troisième problème fondamental. Le Canada est aux prises avec une pénurie chronique de professionnels de la santé[3]. Quand les militaires malades sont envoyés se faire soigner dans le civil, ils se retrouvent dans des queues déjà interminables. L’attente est encore plus longue dans les régions isolées et les régions rurales où l’on manque de professionnels de la santé sur place. Par ailleurs, à l’instar des autres employeurs, les services de santé des Forces canadiennes disputent aux provinces et aux établissements de santé établis les diplômés en médecine. D’après une étude réalisée par le Partenariat fédéral pour les soins de santé (PFSS), la pénurie de médecins frise la crise[4].

Ce qui importe en l’occurrence, c’est de bien voir que le manque de professionnels de la santé dans les Forces canadiennes dépasse ce seul cadre, et qu’on ne peut donc le pallier simplement par des injections de fonds en disant aux Forces canadiennes de recruter davantage. Le problème appelle une démarche pangouvernementale en vue de mobiliser, de déployer et de conserver suffisamment de professionnels de la santé pour répondre aux besoins croissants des militaires canadiens blessés et de leurs familles.

Ces problèmes fondamentaux engendrent des difficultés au niveau des personnes, des familles, des Forces canadiennes, du ministère de la Défense nationale et du gouvernement.

Toutes les difficultés signalées peuvent être surmontées, mais cela exigera un travail d’équipe.


[2]      Voir le site de l’Association canadienne pour la santé mentale, http://www.cmha.ca/bins/content_page.asp?cid=3&lang=2.

[3]      Voir le site de l’AMC, http://www.cma.ca/index.cfm/ci_id/55125/la_id/2.htm.

[4]      Canadian Medical Forum Task Force on Physician Supply in Canada, novembre 1999.