Que, de l’avis de la Chambre, les autorités sanitaires provinciales et locales et les travailleurs de la santé devraient recevoir du gouvernement fédéral le plus grand soutien possible dans la lutte contre la pandémie de grippe H1N1 y compris par vaccination et que le gouvernement du Canada devrait donc sans tarder: a) employer les 400 millions de dollars affectés à la lutte contre la pandémie dans le budget de 2006 à soutenir un supplément de personnel de vaccination et de soins aux malades; b) augmenter le soutien à la planification d’urgence pour aider les autorités sanitaires locales à venir à bout des files d’attente et des pénuries de vaccins et de travailleurs de la santé; c) consacrer l’argent dépensé à la publicité inutile et partisane des mesures budgétaires du gouvernement à une nouvelle campagne de sensibilisation du public visant à fournir aux Canadiens tous les renseignements essentiels nécessaires pendant la pandémie.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
De toute évidence, le Canada en arrache au cours de cette pandémie de H1N1. Le rôle du gouvernement fédéral consiste à préparer, à diriger et à informer les Canadiens. Or, le gouvernement actuel n'a pas été à la hauteur de ces trois fonctions. Par conséquent, il a laissé tomber les Canadiens. En présentant cette motion, nous tentons de redresser la situation.
En 2003, la crise du SRAS nous a servi une leçon d'humilité et nous a rappelé de façon émouvante qu'il fallait à tout prix améliorer la santé publique au Canada. Quarante-quatre personnes sont décédées; de nombreuses autres sont tombées malades, et notre économie a subi les contrecoups de la crise alors que notre PIB s'est replié d'environ 1,5 milliard de dollars, ou 0,15 p. 100.
L'ancienne ministre de la Santé, Anne McLellan, a demandé au Dr David Naylor et au Comité consultatif national sur le SRAS et la santé publique de faire une évaluation indépendante de la situation actuelle de la santé publique et des leçons retenues pour gérer les maladies infectieuses actuelles et futures. Dans son rapport, « Leçons de la crise du SRAS: Renouvellement de la santé publique au Canada », le Dr David Naylor a souligné que le Canada devait mobiliser les forces vives nationales en faveur de la santé publique afin qu'elles jouent un rôle de premier plan dans toute crise sanitaire future. Son rapport montre de façon éloquente la forme que doit prendre le leadership fédéral en cas de crise de santé publique. Il dit que, pour réagir convenablement à une urgence en matière de santé publique, il faut améliorer la coopération, la collaboration et la communication et définir clairement qui fait quoi et à quel moment.
Le Canada a dû tirer des leçons de l'éprouvante crise du SRAS et profiter de l'occasion pour renouveler la santé publique. Dans le monde, la prévention des maladies ne peut être plus solide que son maillon le plus faible. Le Canada devait solidifier les maillons du système, et c'est pourquoi le gouvernement fédéral a dû assumer ses responsabilités et aider à rebâtir l'infrastructure chancelante de la santé publique au Canada.
Dans la section de son rapport intitulée Financement fédéral pour le renouvellement de la santé publique au Canada, le Dr Naylor dit ceci:
L'infrastructure de santé publique doit être renforcée à tous les niveaux, d'où la nécessité d'un financement fédéral réservé qui n'est pas assuré actuellement.
La disponibilité de ces fonds ne fait que donner plus de poids à notre hypothèse voulant que toute nouvelle dépense fédérale en santé publique doit s'accompagner d'une dépense correspondante de la part des provinces et territoires. Or, sans financement fédéral réservé à la santé publique, les dépenses des provinces et territoires seront consacrées, comme toujours, aux services individuels de santé, et des possibilités d'effet de levier et de coordination seront perdues.
[Français]
On peut lire ceci dans la postface.
Le récit du SRAS au Canada comporte des éléments tragiques et héroïques. Les coûts de l'épidémie ont été très élevés, mais des milliers de personnes du secteur de la santé ont su se montrer à la hauteur et ont finalement contenu la flambée de SRAS au Canada. Le Comité tient à souligner qu'en tirant des leçons de la crise du SRAS, notre intention n'a jamais été de mettre qui que ce soit sur la sellette, mais d'améliorer des systèmes inadéquats. Le défi à relever est non seulement de mieux nous préparer à la prochaine épidémie, mais aussi de renouveler la santé publique au Canada en général afin de protéger et de promouvoir la santé de tous les citoyens. C'est dans cette perspective que le comité a présenté ses recommandations. Nous croyons que nos recommandations représentent un point de départ raisonnablement exhaustif et à la mesure de nos moyens pour renforcer et intégrer les services de santé publique à tous les paliers au Canada. Pendant que nos collègues au gouvernement étudient nos recommandations, nous leur rappelons la vision de Benjamin Disraeli qui, en présentant sa loi sur la santé publique (Public Health Act) au Parlement britannique en 1875, avait dit que la santé publique était le fondement de « la santé de la population et de la puissance de la nation. Veiller sur la santé publique est le premier devoir d'un homme d'État. »
Pour conclure, mais avec moins d'éloquence, le comité répète la simple question qu'il a déjà posée aux ministres de la Santé, aux ministres des Finances et aux premiers ministres. Si ce n'est pas maintenant, après le SRAS, alors quand?
[Traduction]
En qualité de ministres du gouvernement de Paul Martin, nous nous sommes sérieusement employés à mettre en oeuvre les recommandations du Dr Naylor. Nous avons notamment créé l'Agence de la santé publique du Canada, nous avons nommé le Dr David Butler-Jones comme premier administrateur en chef de la santé publique du Canada et nous avons mis sur pied le réseau de santé publique du Canada, où les responsables des 13 gouvernements provinciaux et territoriaux et du gouvernement fédéral planifient tout ce qui touche la santé et la sécurité des Canadiens.
Comme je l'ai mentionné lundi soir pendant le débat d'urgence, dans le budget de 2004, nous avions créé un fonds en fidéicommis de 100 millions de dollars pour que les provinces puissent renforcer leurs services de santé publique de première ligne. Le budget disait ceci:
100 millions de dollars pour alléger les tensions qui s’exercent sur les réseaux de santé publique des provinces et des territoires relevées lors de l’épidémie du SRAS, et les aider à régler les lacunes actuelles de leur capacité, en appuyant les activités de première ligne, les programmes ciblés de prévention de maladies et de protection de la santé, les systèmes d’information, la capacité des laboratoires, la formation et la capacité d’intervention d’urgence.
Voilà un exemple de leadership de la part du gouvernement fédéral. Cependant, en 2007, le gouvernement conservateur a supprimé ce fonds. Dans son budget de 2006, il a heureusement prévu 400 millions de dollars pour les interventions en cas de pandémie, soit pour toute urgence sanitaire. Voici ce que dit le budget:
Le budget prévoit l’attribution de 1 milliard de dollars sur cinq ans pour améliorer davantage l’état de préparation du Canada à une pandémie. De ce montant, 600 millions seront alloués aux ministères et organismes, tandis que 400 millions de dollars seront mis de côté pour parer à toute éventualité. [...] Les 400 millions de dollars mis de côté seront disponibles en cas de besoin seulement, si une pandémie éclate ou si l’environnement actuel de planification devait changer considérablement, par exemple, si la confirmation d’une transmission entre humains faisait augmenter le risque de pandémie ou si l’Organisation mondiale de la santé devait déclarer un niveau plus élevé de risque de pandémie. Ce montant servirait à accroître l’état de préparation du Canada si des risques plus prononcés de pandémie devaient se concrétiser et à répondre aux besoins opérationnels accrus pendant une poussée d’influenza pandémique, par exemple, pour maintenir les mesures d’urgence à un niveau plus élevé d’activité.
Cet argent devait être mis de côté en cas de pandémie.
Nous avons appris que le gouvernement avait réparti le fonds de réserve en cinq tranches annuelles de 800 millions de dollars et qu'en l'absence de pandémie, l'argent s'évaporait chaque année. L'argent non utilisé disparaît.
Nous avons appris dans une réponse à une question figurant au Feuilleton qu'aucun montant n'avait été alloué ni dépensé à même l'argent mis de côté en cas de besoin pendant les exercices 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009. Cela est inacceptable. L'argent a simplement disparu du fonds. C'est comme si on mettait de l'argent dans un fonds au cas où le toit ou la fournaise devraient être remplacés, mais que, tant que les réparations ne sont pas nécessaires, on se permettrait chaque année de retirer l'argent du fonds. Ce fonds devait être intouchable et ne servir qu'en cas de pandémie.
Il est temps que le gouvernement fournisse l'argent fédéral comme il le devrait aux autorités locales de la santé publique, dans les provinces et les territoires, où l'on essaie de surmonter les obstacles que sont l'incertitude entourant la livraison des doses de vaccin et la piètre campagne de sensibilisation du public qui fait que les Canadiens ont encore 20 questions en tête lorsqu'ils arrivent au bout de la longue file, après une attente de sept heures pour se faire vacciner.
Le rapport du Dr Naylor indique très clairement que l'État fédéral doit assumer son rôle de chef de file lors des urgences sanitaires et qu'il doit aussi fournir de l'argent aux organismes locaux chargés de la santé publique. Mais, le gouvernement a plutôt choisi de faire marche arrière et d'annuler les progrès réalisés. Aujourd'hui, la population canadienne en fait les frais.
Inutile de réciter des platitudes et des points de discussion. Les organismes locaux chargés de la santé publique ont besoin d'argent de toute urgence. Le fonds de prévoyance doit également servir à aider les fournisseurs de soin de santé, qui doivent traiter un nombre croissant de personnes malades, et même très malades.
Tous les députés doivent jeter un coup d'oeil à la situation sur le terrain, dans leurs circonscriptions. Ils vont s'apercevoir que les mesures proposées dans la motion d'aujourd'hui sont nécessaires. Nous devons penser à ce qui s'en vient. Nous devons redoubler d'ardeur, de manière à ce que les professionnels de la santé aient les ressources dont ils ont besoin pour faire leur travail.
Nous savons que nous allons sauver des vies et empêcher des gens de tomber malades dès qu'un pourcentage important de la population sera vacciné. Nous entendons les responsables locaux de la santé publique dire qu'ils manquent de ressources pour effectuer des campagnes de vaccination de masse ou des campagnes dans les écoles et pour rappeler au travail des infirmiers et des infirmières à la retraite. Nous savons que le virus peut rendre les gens très malades, au point où ils doivent être gardés aux soins intensifs pendant longtemps. Alors, nous devons être prêts.
La ministre dit qu'elle collabore avec les provinces et les territoires. En fait, elle a pris part à la sauvette à une réunion, où on lui a demandé des isotopes et des ressources pour la grippe H1N1. Elle a fait la sourde oreille. Puis, elle a décidé unilatéralement que les provinces et les territoires allaient payer 40 p. 100 de la facture d'achat du vaccin ainsi que 100 p. 100 de la facture pour l'administration du vaccin et les autres éléments de l'intervention.
Ils ont besoin de l'aide fédérale. Le gouvernement fédéral doit prendre ses responsabilités, comme le Dr David Naylor l'a recommandé il y a six ans, après les ravages causés par le SRAS.
Le rôle du gouvernement fédéral est de préparer les Canadiens, de guider les Canadiens et d'informer les Canadiens. Le gouvernement a failli à la tâche sur les trois plans. Nous exhortons nos collègues à appuyer la motion pour la santé et la sécurité des Canadiens.
:
Monsieur le Président, j'aimerais féliciter ma collègue de son remarquable travail qui fait suite à son expérience à titre de médecin de famille.
[Traduction]
Dans le présent débat, l'opposition cherche à proposer des solutions concrètes et pratiques pour aider le pays à faire face au problème de la grippe H1N1, mais c'est aussi l'occasion pour nous de souligner le fait que le gouvernement actuel ne semble pas comprendre son vrai rôle, qui consiste à planifier, à informer et à diriger. Il n'y a de domaine plus fondamental que celui de la santé publique dans lequel il importe que le gouvernement fasse preuve de compétence et de compassion.
[Français]
Il y a eu depuis le début de cette crise un manque de préparation flagrant de la part du gouvernement conservateur. La grippe H1N1 est apparue pour la première fois le 23 avril au Mexique. À la fin du mois de juillet, plus de 35 gouvernements avaient fait leur commande pour le vaccin. Pour sa part, ce n'est que le 6 août seulement que le gouvernement conservateur a commandé le vaccin.
Ce retard explique bien la confusion qui régnait au cours des mois de septembre et octobre.
[Traduction]
Les conservateurs ont commencé à administrer le vaccin après bien d'autres pays, notamment la Chine, l'Australie, les États-Unis, la Suède, le Japon et le Royaume-Uni. Le Canada n'a pas commencé à le faire avant le 26 octobre.
[Français]
Les conservateurs n'ont pas planifié correctement la vaccination des femmes enceintes. On a déjà parlé de cela. C'était la confusion totale dans l'information publique qui était destinée aux femmes enceintes. C'est un manque flagrant à leur devoir en tant que gouvernement.
[Traduction]
Les conservateurs ont eu recours à un seul fournisseur de vaccin, malgré le fait que l'administrateur en chef de la santé publique, le Dr David Butler-Jones, a dit que le contrat du gouvernement lui permet de s'en procurer auprès d'autres fournisseurs. Nous voulons savoir pourquoi les conservateurs ne l'ont pas fait.
[Français]
Les hommes et les femmes de l'usine de GSK à Sainte-Foy travaillent jour et nuit, mais ils ne peuvent pas répondre à la demande à cause des délais de ce gouvernement.
[Traduction]
Une autre raison pour laquelle nous commençons à comprendre que le manque de planification ne remonte pas qu'à l'été dernier, mais qu'il remonte à plus de quatre ans, c'est le fait que le gouvernement ne dispose d'aucun plan d'intervention pour les urgences en général. Évidemment, l'une de ces urgences, c'est l'éventualité d'une pandémie.
Il y a quatre ans, les conservateurs auraient dû commencer le processus visant à élaborer et à mettre en place un tel plan. Ils ne l'ont pas fait. La vérificatrice générale a maintenant mis en lumière ce fait et le pays commence à comprendre que le manque de planification ne date pas seulement de l'été dernier, mais qu'il remonte au début du mandat du gouvernement.
C'est un échec de la planification, mais c'est aussi un échec sur le plan de l'information. Les conservateurs n'ont jamais donné d'information crédible aux Canadiens concernant le vaccin. Le 28 avril, la a dit à la Chambre, en réponse à des questions venant de ce côté-ci de la Chambre, que le gouvernement stockerait des doses de vaccin contre le virus H1N1, mais cela n'a pas été fait. Le 12 août, la ministre de la Santé a annoncé au pays que le gouvernement était prêt à affronter une épidémie de grippe cet automne. Or, le gouvernement a été pris au dépourvu. Le 20 octobre, il y a à peine deux semaines, la ministre de la Santé a dit aux Canadiens que le vaccin serait à la disposition de tous les Canadiens au début de novembre. À la fin de la semaine dernière, elle a commencé à dire plutôt: « En fait, nous ne voulions pas dire au début de novembre, nous voulions dire que cela pourrait être fait avant Noël. »
C'est l'incapacité constante du gouvernement à renseigner clairement la population qui a causé autant de confusion et d'anxiété pour les familles canadiennes. Si nous en sommes là, c'est que le gouvernement conservateur a délibérément choisi de consacrer plus de 60 millions de dollars à la promotion de son Plan d'action économique et seulement le dixième de cette somme à la diffusion d'information sur la santé publique. Pour moi, c'est un scandaleux étalage de partisanerie alors que le devoir du gouvernement est clairement d'informer la population des risques existants en matière de santé publique.
[Français]
Il y a eu un manque de leadership dont il faut aussi parler dans tous ces domaines, un manque de leadership et de concertation entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires.
[Traduction]
Ma collègue a parlé de la nécessité d'investir 400 millions de dollars. Cet argent a été prévu dans le budget de 2006. L'intention claire de ce budget, un budget conservateur, était de prévoir les ressources nécessaires à la mise en place de services de santé publique de première ligne, dignes de ce que devrait avoir un pays civilisé moderne comme le Canada. Au lieu de cela, cet argent n'a pas été dépensé et les autorités en matière de santé publique en sont réduites à improviser désespérément. Elles auraient mérité mieux de la part du gouvernement du Canada — du leadership et des instructions claires n'auraient pas fait de tort.
Au lieu d'accepter la responsabilité de ces échecs, la a dit: « Nous ne sommes pas chargés de la prestation des soins de santé. » La réalité, c'est que les pandémies ne se demandent pas à qui incombent les responsabilités. Le rôle du gouvernement fédéral est d'assurer la coordination, la planification des travaux et les investissements nécessaires, et de partager le poids de la tâche avec les autorités locales, provinciales et territoriales, qui sont débordées.
Des centres de vaccination ont fermé en Alberta, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba. Des hôpitaux de l'Ontario affirment qu'ils n'auraient pas de place pour accueillir une éventuelle vague de malades atteints de la grippe H1N1. À St. John's et à Halifax, les autorités disent que leurs stocks de vaccin sont presque épuisés. Un pays jouissant d'une réputation comme la nôtre ne devrait pas en arriver là, et la responsabilité de cet échec incombe sans nul doute au gouvernement conservateur.
Le lui-même est absent depuis le début de cette affaire. À un moment où nous devrions voir le premier ministre faire preuve de leadership, celui-ci est tout simplement absent.
[Français]
Il n'a rencontré ni les premiers ministres des provinces et des territoires ni les responsables de la santé. Il n'a fait preuve d'aucun leadership pendant cette crise.
[Traduction]
Je tiens à rappeler à la Chambre que ce n'est pas la première fois que le gouvernement n'intervient pas lors d'une situation d'urgence touchant la santé publique. Rappelons les fiascos dans le domaine de la médecine nucléaire, car il s'est produit non pas une seule, mais bien deux interruptions sous le règne du gouvernement actuel. À cela s'ajoute maintenant le virus H1N1. Cela commence à ressembler à de la négligence systématique, à de l'incompétence crasse, à l'habitude de ne pas se soucier des problèmes. Il me semble que tout cela procède d'une idéologie consistant à dire: « Qu'est-ce que cela peut bien nous faire? Cela n'a rien à voir avec le rôle du fédéral. » Nous, de ce côté-ci de la Chambre, croyons passionnément dans le rôle que doit jouer un gouvernement fédéral actif et compatissant lorsqu'il s'agit de prendre les devants pour assurer la protection de la santé publique, de la santé des citoyens canadiens.
Nous, de ce côté-ci, nous efforçons de faire notre devoir. Nous avons posé des questions au sujet de l'épidémie de grippe H1N1 dès son apparition, lors de son éclosion au Mexique. Nous avons commencé à réclamer des mesures dès le séquençage terminé au Canada. Nous n'avons eu cesse de réclamer des mesures. Aujourd'hui, la motion de l'opposition contient des suggestions bien concrètes de mesures qui se veulent constructives. Leur but premier est d'amener le gouvernement à se montrer à la hauteur et à fournir des ressources aux autorités provinciales et territoriales qui sont aux abois. Si ces mesures étaient prises, elles aideraient à redorer l'image du Canada en tant que pays offrant des services de santé publics de premier ordre à tous ses habitants.
Je veux que l'on sache que le rapport de la vérificatrice générale, qui dit clairement que l'on n'a pas fait le moindre effort pour assurer une planification nationale intégrée de mesures d'urgence, ajoute au débat une dimension supplémentaire sur laquelle son excellent rapport a attiré notre attention. À la lumière du rapport de la vérificatrice générale, la motion de l'opposition que nous débattons actuellement et qui est inscrite au nom de la députée de mérite d'être modifiée.
Je propose donc:
Que la motion soit modifiée par adjonction de ce qui suit:
« ; d) mettre en oeuvre les recommandations du Vérificateur général du Canada relativement à la gestion des urgences, tel qu'exposé dans le chapitre sept de son Rapport à la Chambre des Communes de l'automne 2009 ».
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
La députée de a présenté une motion au sujet de la pandémie de grippe H1N1. Cette motion se divise en trois parties. Dans la première, on réclame le plus grand soutien possible du gouvernement fédéral dans la lutte contre la pandémie de grippe H1N1. Je suis heureuse d'annoncer que cet objectif a été atteint, voire dépassé.
Deuxièmement, on demande que la somme de 400 millions de dollars soit réservée à la préparation. Jusqu'à maintenant, nous avons consacré plus de 1 milliard de dollars à la planification pour faire face à la pandémie. Cela nous a aidés à élaborer un plan et à nous préparer en vue de cette pandémie et de l'arrivée de la deuxième vague.
Cependant, je m'élève contre les jeux politiques partisans auxquels l'opposition continue de s'adonner, au détriment de tous les Canadiens. Ces jeux politiques partisans sont préjudiciables de deux façons. D'abord, ils ajoutent à la confusion signalée par les médias et inquiètent inutilement les Canadiens. Cette confusion est dangereuse et va à l'encontre des objectifs fixés à la lumière des avis d'experts qui nous ont été donnés.
Ensuite, on se sert de la motion concernant la pandémie de grippe H1N1 pour empêcher le gouvernement de mener ses activités courantes. Notre Plan d'action économique est solide et a permis à notre pays de surmonter la récession mieux que les autres pays.
Je veux prendre le temps d'exprimer ma reconnaissance aux nombreux Canadiens qui font patiemment face à l'éclosion de cette infection virale pandémique avec nous et aux travailleurs de première ligne qui travaillent sans relâche pour vacciner le plus grand nombre de Canadiens le plus rapidement possible.
Les Canadiens, leurs gouvernements, les médecins spécialistes et les travailleurs de la santé savent que la grippe H1N1 peut être évitée. C'est la raison pour laquelle nous allons en grand nombre nous faire vacciner.
Ensemble, nous parlons de prendre des mesures concrètes plutôt que de répandre des mythes et de semer la confusion. Nous faisons preuve d'un sens des responsabilités sociales jamais égalé dans le domaine de la santé publique, dans ce pays. À mesure que la campagne de vaccination se poursuivra, en décembre, nous croyons que tous nos efforts seront récompensés.
Tout ce travail mérite d'être soutenu et développé, et non d'être surveillé et critiqué. Nous sommes tous dans la même situation et nous devons continuer de nous serrer les coudes.
Le gouvernement fédéral et nos homologues provinciaux et territoriaux font des efforts concrets pour protéger la santé des Canadiens. L'accès rapide à un vaccin sûr et efficace pour chaque Canadien qui doit et veut être immunisé est la pierre angulaire du plan canadien de lutte contre cette pandémie de grippe pour le secteur de la santé.
J'aimerais mettre les choses au clair en ce qui concerne les décisions responsables, mûrement réfléchies et totalement appropriées prises par le gouvernement du Canada dans ce dossier. Le vaccin protège les Canadiens contre l'infection et aide à prévenir la propagation de la maladie dans nos collectivités. Enfin, chose peu surprenante dans le cas de l'éclosion de la grippe H1N1, le vaccin constitue un élément essentiel de notre stratégie en matière de santé publique.
Les organismes de réglementation canadiens connaissent depuis longtemps les défis associés à une pandémie de grippe résultant d'une toute nouvelle souche virale comme celle de la grippe H1N1. Il faut généralement quelques années pour obtenir les autorisations nécessaires concernant de nouveaux vaccins. Toutefois, dans le cas d'une pandémie de grippe comme celle que nous vivons actuellement, où l'infection s'est propagée autour du monde en quelques mois seulement, il est tout simplement impossible de respecter les processus habituels de développement et de réglementation des vaccins.
En 2007, Santé Canada a commencé à collaborer avec l'OMS, la FDA des États-Unis et d'autres organismes afin d'établir le type de données qu'il faudrait avoir pour homologuer en toute sécurité un vaccin en cas de déclaration de pandémie. Cette planification préalable nous a permis de réagir rapidement au sujet des vaccins.
Dès que l'OMS a identifié la nouvelle souche de grippe H1N1, le processus et les attentes ont été clairement établis pour notre fabricant. Tout obstacle ou ambigüité au sujet du déroulement du processus avait été écarté.
Comme beaucoup le savent, le fournisseur du vaccin contre la grippe H1N1 pour le Canada est GlaxoSmithKline. Toutes les provinces et tous les territoires ont convenu qu'il était très important, du point de vue de la santé publique, de s'assurer que le vaccin était produit au Canada. Cela réduit les risques de devoir s'approvisionner à la dernière minute, d'être en concurrence avec d'autres pays ou de courir le risque que les doses du vaccin restent bloquées à la frontière. Tous les gouvernements ont fait preuve de cette même clairvoyance.
Il y a quelques années, une poignée de pays et très peu de gens faisaient cas de la grippe. Les capacités de production étaient beaucoup plus faibles et nous n'avions pas toutes les options qui nous sont offertes aujourd'hui. Les adjuvants, par exemple, n'étaient pas une option avant l'apparition du virus H5N1, qui a déclenché une foule d'activités de recherche et développement concernant le vaccin contre la grippe.
Notre fournisseur national offre un vaccin avec adjuvant alors que d'autres fournisseurs n'utilisent pas cette technologie. C'est une des raisons pour lesquelles, dans le cadre du processus d'appel d'offres concurrentiel, le marché a été attribué à GSK. À l'époque, le milieu de la santé publique au Canada a salué cette décision prévoyante et axée sur une démarche préventive.
C'est parce que nous avions un fournisseur fiable, capable de répondre à toutes nos exigences en matière de vaccin que nous avons pu prendre une décision éclairée au moment de passer notre commande. Notre organisme de réglementation avait déjà évalué les usines de fabrication et les processus de GSK. L'entreprise savait à quelles exigences elle devait satisfaire au chapitre de l'information sur l'innocuité du vaccin pour faire approuver son vaccin contre le virus H1N1. Ainsi, nous savions qu'il n'y aurait pas de retards administratifs dans la distribution du vaccin.
En somme, j'aimerais que les députés de l'opposition qui se sont empressés de nous critiquer et qui devraient avoir honte de récupérer la pandémie à des fins partisanes sachent une chose. Jusqu'à maintenant, on a livré aux provinces et aux territoires plus de six millions de doses de vaccin avec adjuvant contre le virus H1N1. Au prorata de la population, c'est plus que dans tout autre pays sur la planète.
Je serai claire. Toutes les décisions concernant l'achat, les avis médicaux et la vaccination ont été prises avec l'accord des provinces et des territoires. Le gouvernement a aussi collaboré étroitement avec les Premières nations et les provinces afin d'assurer que la vaccination était un élément clé de la stratégie globale de lutte contre la grippe H1N1.
Nous avons commandé suffisamment de doses de vaccin contre le virus H1N1 pour que tous les Canadiens d'un bout à l'autre du Canada qui en ont besoin et qui le désirent puissent être immunisés. Personne ne sera laissé pour compte. Oui, les Canadiens auront accès au vaccin contre la grippe H1N1, un vaccin sûr et efficace, en temps utile.
J'ai en tête ce que l'administrateur en chef de la santé publique a dit en juin. Il a dit que si tout se déroulait comme prévu le vaccin serait prêt à la fin octobre, ajoutant que tous les Canadiens qui souhaitaient se faire vacciner pourraient l'être avant Noël.
Quatre mois se sont écoulés, et le vaccin était prêt à la fin octobre. Notre but n'a pas changé, à savoir que tous les Canadiens qui souhaiteront se faire vacciner pourront l'être avant Noël.
Nous n'avons pas lésiné sur la sécurité. Nous agissons de façon responsable et mûrement réfléchie afin d'atteindre un équilibre entre la nécessité d'obtenir un vaccin sûr et efficace et le besoin de prendre l'épidémie de vitesse.
Un équilibre semblable est difficile à atteindre, mais je crois que nous y sommes arrivés.
Depuis que ce nouveau virus a fait surface au mois d'avril, nous avons pris des centaines de décisions difficiles en nous appuyant sur les meilleures données scientifiques et sur les meilleurs conseils d'experts. Nous avons tenu les Canadiens au courant de ces décisions à toutes les étapes. Nous avons été honnêtes envers la population concernant les défis mondiaux associés à cette pandémie.
La semaine dernière, la plus grande campagne de vaccination de l'histoire du pays s'est mise en branle. Nous savions qu'il serait impossible de vacciner tout le monde en même temps. C'est la raison pour laquelle le gouvernement du Canada, de concert avec les provinces et les territoires, a établi des lignes directrices pour la distribution du vaccin contre la grippe H1N1. Cette décision a été prise afin de s'assurer que les groupes prioritaires, ceux qui en ont le plus besoin, puissent recevoir leur dose en premier.
Je tiens à donner l'assurance à la Chambre que le gouvernement du Canada, conjointement avec les provinces et les territoires, travaille d'arrache-pied pour distribuer et administrer le vaccin contre la grippe H1N1 le plus rapidement possible et au plus grande nombre de citoyens possible, et ce, en toute sécurité. Le gouvernement communique régulièrement avec GSK, les provinces et les territoires, et partage avec les provinces et les territoires les informations qu'il possède concernant l'approvisionnement hebdomadaire en vaccin.
L'approvisionnement du Canada est assuré. Le marché conclu avec GSK stipule que les besoins du Canada doivent être prioritaires. Les communications se poursuivent, tant sur le terrain qu'au niveau de la direction, afin de partager l'information sur la disponibilité des doses du vaccin dans chaque région.
Encore une fois, je tiens à remercier les nombreux travailleurs de la santé qui assurent le service dans les cliniques de vaccination. Ils travaillent dans des circonstances très difficiles et uniques. Dans certaines régions, chaque jour, on administre plus de vaccins que jamais auparavant.
Ensemble, tous les ordres de gouvernement s'assurent que les Canadiens pourront profiter de notre meilleur moyen de défense contre cette pandémie, soit le vaccin contre la grippe H1N1.
:
Monsieur le Président, j'aimerais axer mes observations sur le plan de lutte contre la pandémie et les mesures de communication connexes. Avant tout, j'aimerais signaler que, sans le Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza, adopté en 2006, nous serions incapables d'atteindre nos objectifs actuels. Ceux-ci sont, entre autres: veiller à ce que tous les Canadiens qui en ont besoin et qui le souhaitent se fassent vacciner d'ici décembre et veiller à ce que tous les ordres de gouvernement, les professionnels de la santé et les experts scientifiques soient de la partie et collaborent afin que les bonnes décisions soient prises en fonction des meilleures données médicales disponibles.
La position de l'OMS par rapport à la pandémie mondiale a toujours été que celle-ci allait frapper tôt ou tard. On encourage tous les pays à établir ou à mettre à jour leurs propres plans de lutte contre l'influenza. Le plan canadien de lutte contre la pandémie, élaboré et adopté par le gouvernement fédéral conjointement avec les provinces et les territoires, a joué un rôle essentiel dans la réponse à la poussée actuelle de la grippe H1N1. Il a facilité la réponse à tous les niveaux de tous les ordres de gouvernement, des responsables de la santé publique aux planificateurs locaux et premiers intervenants.
Entre autres, ce plan établit un cadre qui permet d'orienter les actions de tous les ordres de gouvernement en matière de prévention, de préparation, d'intervention et de mise en oeuvre. En adoptant le plan, le gouvernement fédéral a également pris un certain nombre de mesures importantes pour renforcer notre état de préparation en cas de pandémie. Nous avons accru la surveillance et le suivi des éclosions de grippe pour détecter les cas et les foyers d'infections respiratoires aiguës ou nouvelles et pour prévenir et empêcher leur propagation.
De plus, des définitions de cas nationales et des tests de laboratoire et des protocoles normalisés ont été créés pour harmoniser les approches au diagnostic, à la gestion et à la déclaration des cas d'infections respiratoires aiguës.
Nous avons consacré, dans le budget de 2006, un milliard de dollars sur cinq ans, c'est-à-dire de 2006 à 2011, à l'amélioration de l'état de préparation du pays en cas de pandémie; et 600 millions de dollars à diverses activités de préparation en cas de pandémie au sein des ministères et organismes. Nous avons aussi mis de côté 400 millions de dollars, à allouer en cas de pandémie. Ces fonds ont été utilisés pour renforcer la capacité fédérale dans sept domaines principaux: vaccins et antiviraux, capacité d'intervention, prévention et détection rapide, préparation en cas d'urgence, réglementation et acquisition de connaissances scientifiques essentielles, communication des risques, et collaboration au niveau international et entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
L'Agence de la santé publique du Canada a reçu 384 millions de dollars sur cinq ans pour renforcer la capacité qu'a le gouvernement fédéral de protéger la santé humaine et de répondre à la menace de la grippe aviaire et à une pandémie de grippe en se préparant sur plusieurs fronts: la capacité d'élaboration de vaccins et l'achat d'antiviraux et la mise en place d'un système de surveillance et d'alerte rapides en collaboration avec l'OMS.
De plus, Santé Canada a reçu 15,5 millions de dollars pour répondre aux besoins des collectivités des Premières nations en matière de planification des mesures d'urgence en santé publique et pour le travail de réglementation lié aux vaccins et aux antiviraux.
Les Instituts de recherche en santé du Canada ont également reçu une somme de 21,5 millions de dollars. Grâce à ces fonds, ils continuent d'appuyer plus de 140 projets de recherche sur les pandémies et la grippe, ce qui facilite la gestion de l'épidémie de grippe actuelle. Ces fonds étaient un investissement important témoignant d'une clairvoyance, d'un leadership et d'un engagement à l'égard de la santé et du bien-être de tous les Canadiens.
C'est grâce à cet investissement que le plan d'intervention du Canada est avant-gardiste par rapport à ceux des autres pays. Des représentants d'autres pays ont en effet souligné à quel point le Canada avait bien réagi à l'épidémie.
La Dre Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, a expressément félicité le Canada pour tous ses efforts. Je pense que les Canadiens s'entendraient pour dire que, compte tenu des circonstances, nous sommes bien préparés à tous les niveaux et nous avons fondé notre intervention sur cette planification, sur la collaboration avec les provinces et territoires et sur les meilleurs conseils médicaux disponibles à ce moment-là.
Le gouvernement sait à quel point il est important non seulement de réagir, mais aussi de communiquer avec les Canadiens durant une pandémie. Le public aura inévitablement des préoccupations, des craintes et beaucoup de questions à ce sujet. Il est très important pour nous de veiller à ce que tous les Canadiens aient des renseignements justes avant de prendre des décisions pour leurs familles et pour leurs proches.
L'une de nos principales responsabilités est de nous assurer que les Canadiens disposent de renseignements fiables, à jour et complets sur la grippe H1N1, qu'ils savent comment se protéger et quoi faire durant l'épidémie. Depuis le début, le gouvernement du Canada a diffusé les renseignements de manière franche, transparente et diligente et a communiqué, au fur et à mesure, les renseignements sur ce nouveau virus.
Chaque jour, nous en apprenons davantage sur la grippe H1N1. Nous nous efforçons de partager ce que nous savons avec les Canadiens, afin qu'ils nous voient comme une source d'information fiable. Nous savons où les Canadiens vont chercher l'information et nous répondons à leurs besoins.
Le site web de l'Agence de la santé publique du Canada a été consulté 4,1 millions de fois entre le 24 avril et le 1er novembre. La ligne d'information 1-800 O Canada, quant à elle, a reçu 24 247 appels depuis le 24 septembre, principalement du grand public.
Le 13 octobre, l'Agence de la santé publique du Canada a lancé son guide de préparation contre le virus H1N1. Il remporte beaucoup de succès auprès des Canadiens. À ce jour, 390 000 guides ont été commandés par l'intermédiaire du numéro 1-800 O Canada, 26 000 exemplaires ont été téléchargés à partir du site web www.combattezlagrippe.ca et 650 000 exemplaires ont été distribués à 6 550 bureaux de Postes Canada. Cette semaine, 2 millions de nouvelles copies sont imprimées et seront distribuées à Service Canada et à Postes Canada.
Dans le cadre du lancement du guide de préparation contre le virus H1N1, la et l'administrateur en chef de la santé publique du Canada ont pu rencontrer des gens partout au pays, y compris des gens qui vivent dans des collectivités éloignées et isolées, pour parler des mesures que le gouvernement du Canada prend pour protéger la santé de tous les Canadiens durant la pandémie.
Les gens montrent beaucoup d'intérêt et le gouvernement du Canada répond à la demande en fournissant de l'information factuelle, pertinente et opportune au sujet de ce virus. Les Canadiens veulent surtout obtenir de l'information sur les symptômes de cette grippe et sur les mesures à prendre si un être cher tombe malade. Cette information se trouve dans notre guide de préparation, sur notre site web, dans notre campagne de publicité et dans tous nos nombreux outils de communication.
Mardi dernier, après que les cliniques de vaccination eurent commencé à administrer le vaccin partout au pays, nous avons constaté une énorme augmentation du nombre de visiteurs sur le site web combattezlagrippe.ca que l'Agence de la santé publique du Canada gère au nom des provinces et des territoires. Le plus grand nombre de visiteurs sur le site web à ce jour avait été de 600 000. Mardi, ce nombre a plus que triplé.
Non seulement beaucoup de Canadiens visitent le site, mais, en plus, ils y passent plus de temps. Cela veut dire qu'ils lisent l'information et qu'ils poussent plus loin leurs recherches pour se renseigner davantage. De plus, il est très évident que les Canadiens veulent se faire vacciner, et nous travaillons avec tous nos partenaires pour nous assurer qu'ils le fassent. Notre stratégie de sensibilisation fonctionne, et, parce que nous collaborons à l'échelle nationale, nous sommes prêts à intervenir face à toute éventualité cet hiver.
La campagne de sensibilisation menée à l'échelle nationale est sans précédent dans toute l'histoire du Canada. Parce que nous nous sommes grandement préparés et que nous avons collaboré étroitement avec les provinces, les territoires et les autorités en matière de santé publique, nous avons pu assurer une communication constante de renseignements clairs et factuels aux Canadiens afin de les aider à faire face à une crise de santé publique. Notre plan de lutte en cas de pandémie est l'aboutissement d'un vaste dialogue avec les autorités en matière de santé publique provinciales et territoriales, les travailleurs de la santé, les experts scientifiques et les universitaires.
C'est grâce à notre prévoyance et à notre préparation que le Canada a pu réagir aussi rapidement et aussi efficacement au virus de la grippe H1N1. C'est grâce aux années de planification avec tous nos partenaires que le Canada est devenu un chef de file dans le monde, avant et pendant cette pandémie de grippe.
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Monsieur le Président, cet après-midi, je prends la parole au sujet de la motion de l'opposition officielle qui se lit comme suit:
Que, de l’avis de la Chambre, les autorités sanitaires provinciales et locales et les travailleurs de la santé devraient recevoir du gouvernement fédéral le plus grand soutien possible dans la lutte contre la pandémie de grippe H1N1 y compris par vaccination et que le gouvernement du Canada devrait donc sans tarder : a) employer les 400 millions de dollars affectés à la lutte contre la pandémie dans le budget de 2006 à soutenir un supplément de personnel de vaccination et de soins aux malades; b) augmenter le soutien à la planification d’urgence pour aider les autorités sanitaires locales à venir à bout des files d’attente et des pénuries de vaccins et de travailleurs de la santé; c) consacrer l’argent dépensé à la publicité inutile et partisane des mesures budgétaires du gouvernement à une nouvelle campagne de sensibilisation du public visant à fournir aux Canadiens tous les renseignements essentiels nécessaires pendant la pandémie.
Le Bloc québécois est favorable à la motion puisque le gouvernement fédéral doit maintenant corriger le tir et apporter le soutien auquel le Québec et les provinces sont en droit de s'attendre. Ceux-ci pourront, par le fait même, faciliter la tâche des autorités sanitaires locales.
Le Bloc québécois est favorable à la motion voulant remédier à la confusion qui règne face à la deuxième vague pandémique de la grippe AH1N1. Il est cependant important d'apporter quelques nuances à la motion afin de nous assurer que, tout en remédiant à la situation, chaque palier de gouvernement continue de respecter ses champs de compétence.
La présente motion cherche tout d'abord à voir débloquer des fonds supplémentaires pour lutter contre la pandémie de grippe H1N1. Suite à l'épidémie de SRAS du printemps 2003 qui a durement touché le Canada, le gouvernement conservateur a prévu, dans son budget de 2006, un montant de 1 milliard de dollars sur cinq ans, et je cite: « pour améliorer l'état de préparation du Canada face à une pandémie ». C'est ce qu'on retrouvait dans le budget.
Alors que 600 millions de dollars ont été octroyés à divers organismes et ministères pour les aider à se préparer en la matière, 400 autres millions de dollars ont été mis de côté au cas où une crise éclaterait. Or, une des prémisses avancées par l'opposition officielle pour motiver le dépôt de la présente motion est qu'étant donné qu'une telle crise ne s'est pas présentée dans les trois dernières années, les conservateurs auraient utilisé 80 millions de dollars par an à d'autres fins.
Je me demande bien à quelles autres fins on devrait — ou on pourrait — utiliser de l'argent mis de côté pour quelque chose d'aussi grave qu'une pandémie? J'aimerais bien que le gouvernement vienne nous expliquer ici en cette Chambre où ces millions de dollars, qui devaient être placés pour venir en aide au Québec et aux provinces en cas de pandémie, sont allés.
Aujourd'hui, ce qu'on comprend, c'est qu'il resterait 160 millions de dollars pour faire face à cette éventualité. Toutefois, au total, le gouvernement fédéral devrait avoir accès aux 400 millions de dollars prévus initialement pour la lutte contre la pandémie.
Ces fonds devraient être versés afin d'alléger le fardeau du Québec et des provinces qui doivent gérer l'administration du vaccin et des soins alloués aux personnes malades. Cette aide permettrait, par exemple, d'embaucher plus d'infirmières pour vacciner la population lorsque les vaccins arriveront à destination ou de pallier aux coûts que nécessitent les soins supplémentaires qu'exige le taux plus élevé d'hospitalisation des personnes gravement affectées par la grippe H1N1.
Ce qu'il est important de se dire, c'est que ça prend vraiment un effort collectif. Tout le monde doit faire sa part. Tout le monde doit remplir le mandat pour lequel il est habilité. À ce moment-ci, on le voit bien, il y a une portion de ce que le gouvernement devrait faire qu'il ne fait pas. Il doit le faire aussi en toute transparence. Pour l'instant, il semble que l'information arrive au compte-gouttes. On n'a pas de stratégie clairement identifiée. Sur ce plan, des efforts devront aussi être consentis de la part du gouvernement.
Le gouvernement fédéral doit, entre autres choses — et cela, je le disais —, aider les provinces à faire face aux pressions supplémentaires sur les systèmes de soins de santé.
La motion suggère également que le gouvernement fédéral améliore sa planification d'urgence afin de soutenir les autorités sanitaires locales, diminuer les files d'attente et remédier aux pénuries de vaccins et de personnel de la santé. Il est maintenant officiellement reconnu que le gouvernement fédéral s'est mal préparé face à l'éclosion du virus H1N1. La vérificatrice générale, Mme Sheila Fraser, a d'ailleurs déploré, le 3 novembre dernier — donc pas plus tard qu'hier —, que le gouvernement ne possédait pas de plan d'urgence en cas de pandémie. Justement, l'opposition officielle a amendé sa motion pour ajouter le fait que le gouvernement doit absolument mettre en oeuvre les recommandations de la vérificatrice générale à cet égard.
Le rapport de la vérificatrice disait ceci:
La vérificatrice constate que Sécurité publique Canada n'a pas exercé le leadership requis pour coordonner les activités liées à la gestion des urgences, y compris la protection des infrastructures essentielles du Canada. Ainsi, il n'a pas encore élaboré les politiques et les programmes qui préciseraient son rôle de premier plan et de coordination par rapport à une approche « tous risques » globale des activités de gestion des urgences au sein des institutions fédérales. Il a amorcé cette démarche lorsqu'il a préparé la version préliminaire du Plan fédéral d'intervention d'urgence, document qu'il considère comme final, même s'il n'a pas été formellement approuvé par le gouvernement. Par ailleurs, le Plan ne contient pas de définitions mises à jour ou élargies des rôles, des responsabilités et des capacités nécessaires à une approche coordonnée et intégrée pour l'intervention en cas d'urgence.
Quand je vois que la vérificatrice générale du Canada pose un certain jugement critique par rapport au plan d'urgence, je me remémore les séances du comité où des gens de différents ministères sont venus nous dire comment ils étaient préparés. À la lumière de ce rapport, je me demande si, dans les présentations qu'ils ont faites au comité, ils n'ont pas omis de mentionner quelques faits. Je pense qu'il serait intéressant de les réentendre à ce sujet. Est-ce que les ministères se parlent entre eux pour qu'il y ait une coordination globale des opérations du gouvernement, entre autres?
Quand je vois que la vérificatrice générale dit qu'il y a défaillance en matière de plan d'urgence, je me rappelle, au mois d'août dernier, avoir reçu la ministre lors d'une séance extraordinaire du Comité permanent de la santé. Elle nous annonçait, semaine après semaine, des annonces à la pièce. Je lui ai demandé ceci. « Madame la ministre, ne croyez-vous pas qu'au lieu de faire des annonces à la pièce, vous devriez nous présenter un plan global et général des actions qui devront être mises en place pour être efficace et efficient dans une éventuelle deuxième vague de grippe H1N1? » Encore aujourd'hui, il semble que cette politique du « à la pièce » demeure la devise du gouvernement.
Alors que la motion demande au gouvernement fédéral d'aider les autorités sanitaires locales, nous sommes plutôt d'avis que le gouvernement fédéral doit améliorer sa stratégie préventive pour venir en aide au Québec et aux provinces, qui pourront ensuite faciliter la tâche des autorités locales dans le domaine de la santé étant donné que ce champ de compétence relève du Québec.
La troisième partie de la motion demande au gouvernement d'utiliser l'argent dépensé pour de la publicité purement partisane pour des mesures promotionnelles en vue de sensibiliser le public et de lui fournir tous les renseignements nécessaires au sujet de la grippe H1N1.
Je suis heureux d'entendre le Parti libéral dire que l'on ne devrait pas utiliser de publicités partisanes. Par contre, je comprends mal qu'il ne s'en rende compte seulement qu'aujourd'hui. La publicité devrait servir uniquement aux fins d'information du public et d'être véritablement dirigée vers cette fin. J'espère qu'en le plaçant dans une motion pour laquelle il votera en faveur aujourd'hui, il comprendra que les différentes publicités partisanes qu'il aimait lui-même faire à l'époque où il formait le gouvernement n'étaient pas plus acceptables qu'elles ne peuvent l'être de la part du gouvernement actuel.
Je pense qu'on ne peut que se désoler que de l'argent public soit utilisé à des fins purement partisanes pour mousser la popularité d'un gouvernement ou d'un premier ministre.
Je parlais d'information pertinente, juste et ciblée. Il y a un épisode, quant à moi, où plus d'information aurait dû être dirigée vers les citoyens, c'est-à-dire au moment où d'autres pays commençaient à homologuer le vaccin, et pas le Canada. Cela a conduit à une certaine incompréhension de la part de nos concitoyens. On se rappellera que les États-Unis ont homologué leur vaccin dès le 13 septembre. L'Australie l'a fait le 18 septembre et la France, le 25 septembre. Pour le Canada, il a fallu un arrêté d'urgence le 13 octobre dernier pour permettre la distribution du vaccin aux provinces. De plus, cet arrêté d'urgence était basé sur des tests européens effectués sur un vaccin similaire à celui qui sera distribué au Québec et au Canada.
Il est donc légitime, dans ces circonstances et après avoir mis autant l'accent sur l'attente des résultats des tests canadiens auparavant, de se demander pourquoi Santé Canada a décidé d'approuver le vaccin à ce moment-là puisque, de l'aveu même d'un fonctionnaire entendu au Comité permanent de la santé, des données mondiales agrégées ont permis de prendre cette décision.
Par ailleurs, à plusieurs reprises, la ainsi que l'administrateur en chef de l'Agence de la santé publique du Canada ont demandé à la population de se faire vacciner en grand nombre. Maintes fois, ce message fut véhiculé à la radio, à la télé, dans l'Internet et dans d'autres médias. Maintenant que la campagne de vaccination massive est lancée, nous retrouvons à plusieurs endroits du Québec et du Canada des milliers de gens qui attendent devant les centres de vaccination, car ils ont justement répondu à ce message.
À l'heure actuelle, ces centres doivent refuser des gens par centaines parce qu'ils n'ont pas suffisamment de vaccins à leur disposition. Alors que la population répond positivement à l'appel du gouvernement du Canada, celui-ci fait preuve d'inconsistance car il envoie une information et son contraire. À la fin d'août, il nous signifiait qu'aucune liste de personnes prioritaires n'était nécessaire car le Canada avait commandé suffisamment de doses pour l'ensemble des citoyens. Le 16 septembre dernier, l'Agence de santé publique du Canada annonçait finalement la séquence des personnes les plus à risque qui devaient donc être vaccinées en premier lieu. Cela démontre une gestion au gré des événements et non une préparation à laquelle on pouvait s'attendre de la part des responsables de la santé publique canadienne.
De plus, il semblerait que des membres du gouvernement conservateur ne partagent pas leurs informations. Alors que la ainsi que l'administrateur en chef de l'Agence de la santé publique du Canada étaient en tournée aux quatre coins du Canada pour encourager la population à se faire vacciner, le semblait hésitant à suivre les conseils d'un des membres de son Cabinet. En effet, le 15 octobre dernier, le premier ministre affirmait qu'il se ferait vacciner si c'était généralement recommandé.
Le gouvernement ne faisait que rajouter à la confusion de son message, alors que ses membres diffusaient des messages incohérents, laissant planer le doute quant à l'efficacité d'une campagne de vaccination. Après cette bévue, il peut s'estimer chanceux que la population ait répondu positivement à la demande du ministère de la Santé et ait décidé d'aller se faire vacciner.
En fait, il faut s'assurer que les fonds débloqués sont remis au Québec et aux provinces, à qui revient le rôle de la vaccination et de la prestation des soins de santé. Le rôle du fédéral se limite à la planification d'urgence, la prévention et la distribution des vaccins sécuritaires, domaines dans lesquels il a visiblement échoué, il faut le remarquer.
Le 29 octobre, le médecin en chef de l'Agence de la santé publique du Canada annonçait que la production de vaccins avec adjuvant serait réduite, retardant ainsi de quelques semaines la production et la livraison des vaccins réguliers dans les provinces.
On se rappellera que lors du débat d'urgence, je posais à la ministre une question fort simple: à quand le retour à la normale? Quand le nombre de doses que nous recevions semaine après semaine, soit 400 000 doses pour le Québec, sera-t-il distribué à nouveau aux provinces? À cette question très simple, la ministre n'a pas été capable de répondre. C'est un peu navrant de voir que la ministre n'a pas été en mesure de dire quand cesserait la pénurie. Or, parce qu'il y a pénurie, plusieurs centres de vaccination ont dû fermer leurs portes. Cela n'a vraiment pas de sens: on dit aux gens que c'est le temps d'aller se faire vacciner, et des cliniques qui ont été mises en place doivent fermer, faute de vaccins, qui relèvent de la responsabilité du gouvernement fédéral.
Alors que les files d'attente pour obtenir le vaccin contre la grippe H1N1 ne font que s'allonger et que les centres de vaccination débordent, il est inacceptable que la distribution de vaccins soit diminuée en raison de cette décision gouvernementale qui sent, malheureusement, l'improvisation. Le Québec qui recevait, comme je le disais, 400 000 doses par semaine, devra se contenter, cette semaine, de 101 000 doses.
Le Dr Butler-Jones indiquait un peu plus tôt au cours de la semaine, voire même à la fin de semaine dernière, n'avoir été informé de cette situation que jeudi dernier. Il affirme qu'il ne pouvait s'attendre à un tel engouement pour le vaccin contre la grippe H1N1. La réalité, c'est que le gouvernement fédéral a du mal à distribuer une quantité suffisante de vaccins alors que les groupes les plus à risque sont toujours vulnérables et qu'il aurait pu s'organiser bien à l'avance en sachant qu'il obtiendrait éventuellement 50,4 millions de doses.
Alors qu'il demande à la population de faire preuve de patience, le danger est qu'un plus grand pourcentage de celle-ci attrape le virus. Dans toutes les régions du Québec, 167 cas d'hospitalisation ont été recensés au total dans les 10 derniers jours. L'Ontario a eu cinq décès, dont trois étaient de jeunes enfants en bonne santé. Ces situations navrantes ont tôt fait d'inquiéter les parents qui cherchent à protéger la santé de leurs enfants, mais dont plusieurs se voient dans l'impossibilité de le faire, vu la pénurie de vaccins.
À ce jour, le manque de vaccins est causé par le changement de production du vaccin avec adjuvant pour la production de vaccin sans adjuvant. Ce dernier fut commandé en septembre dernier, puisque l'OMS affirmait qu'il manquait de données concernant l'effet du vaccin avec adjuvant sur certaines clientèles classées à risque par l'Agence de santé publique du Canada, dont les femmes enceintes. Bien que ce message ait été divulgué par l'OMS en juin dernier, dès le début de la pandémie, le gouvernement a derechef tardé dans sa commande de vaccins sans adjuvant. Le 26 octobre dernier, la ministre, lors de sa conférence de presse, a annoncé qu'elle achèterait des doses sans adjuvant à l'Australie.
Rajoutant à la confusion du message envoyé à la population, le changement de production et l'annonce de la ministre au sujet de l'achat de 200 000 doses de vaccins sans adjuvant d'une compagnie australienne, dont le produit fut approuvé aussi par un arrêté d'urgence, a eu lieu alors que l'OMS venait d'approuver le vaccin avec adjuvant pour les femmes enceintes, la raison pour laquelle la commande de vaccins sans adjuvant était justifiée auparavant.
Le retard de la commande des doses de vaccin et l'homologation faite par un arrêté d'urgence n'ont rien pour rassurer les citoyens québécois et canadiens sur la gestion gouvernementale dans les compétences qui lui sont dévolues. Le Bloc québécois, dès que l'Organisation mondiale de la santé a alerté les gouvernements mondiaux du risque de pandémie, doutait de la capacité fédérale à assumer la planification en cas d'éclosion généralisée de la grippe A (H1N1).
C'est la raison pour laquelle le Bloc québécois est favorable à la motion voulant remédier à la confusion qui règne face à la deuxième vague pandémique de la grippe A (H1N1). Cependant, il est important d'apporter encore une fois quelques nuances afin de nous assurer que, tout en remédiant à la situation, chaque niveau de gouvernement continue de respecter ses champs de compétence.
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Monsieur le Président, il semble que j'aie encore droit à cinq minutes dans ce débat pour donner une perspective qui, à mon avis, a manqué dans une bonne partie de la discussion qui a eu lieu aujourd'hui.
Tout d'abord, j'aimerais remercier les libéraux d'avoir présenté cette motion qui fait partie du débat sur leur journée d'opposition. Je tiens à leur dire qu'à cet égard, il est probablement plus important pour les libéraux que pour les conservateurs de répondre aux questions à la Chambre.
Nous avons identifié l'une des causes fondamentales des problèmes que nous avons rencontrés au cours des derniers jours comme étant le fait que nous avons un contrat à fournisseur unique qui a été signé par les libéraux sous la gouverne du premier ministre Chrétien alors qu'ils étaient au pouvoir en 2001, avec la société qui a précédé GlaxoSmithKline, la Shire Biologics, pour un montant de 325 millions de dollars.
C'était en 2001, alors que le scandale des commandites faisait rage bien sûr. C'était en 2001, alors que le gouvernement libéral en poste avait laissé entendre qu'il fallait faire affaire avec une entreprise financée au Québec, ce qui excluait la plupart des autres soumissionnaires. Un contrat à fournisseur unique pour la production de tous les vaccins permettant de lutter contre une pandémie a donc été attribué à la société Shire Biologics.
Je soulève la question parce que je tiens à ce que les libéraux rendent des comptes à cet égard. Je veux que leurs députés et tous les députés sachent que les Canadiens attendent en ligne pour recevoir un vaccin qu'ils estiment nécessaire pour leur santé et leur bien-être et ceux de leurs enfants. Ces gens s'inquiètent au plus haut point de ne pas pouvoir faire vacciner leur enfant asthmatique et les femmes enceintes se demandent quand et comment elles obtiendront la protection dont elles ont besoin. Je veux que les Canadiens sachent la vérité. Je veux qu'ils sachent que derrière ce problème, derrière une bonne partie des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, il y a une décision qui a été prise il y a huit ans par les libéraux pour des raisons politiques semblerait-il.
Je ne veux pas faire des généralisations ou lancer des calomnies, mais il semble qu'il y ait en fait eu des raisons politiques expliquant la décision qui a été prise alors et que nous en payions le prix aujourd'hui. Il est révoltant pour les Canadiens de se rendre compte que les files d'attente et l'incapacité de se faire vacciner sont attribuables au fait que nous avons un contrat à fournisseur unique.
Je rappelle aux députés le témoignage qu'un expert a fait devant le Comité de la santé, un témoignage que les libéraux étaient là pour entendre, de la part d'un représentant d'une société qui n'a pas obtenu le marché public pour la production du vaccin antipandémique. Voici ce que M. Ron Van Exan a dit devant le comité. Je le cite:
Si j'ai dit cela, c'est parce que depuis 1992, le Canada a pu compter sur deux fournisseurs canadiens de vaccins réguliers saisonniers, et c'était avant qu'on ait recours à la société GSK. Il y a 30 ans que je travaille à Connaught si bien que je peux m'en souvenir. En fait, Connaught a pris les devants pour préconiser et négocier un système à deux fournisseurs [...]
Puis il a ajouté:
Dans le cas qui nous occupe, le vaccin est beaucoup plus difficile à produire que n'importe quel autre, sur une base saisonnière. L'inquiétude ne tient pas seulement à la mutation du virus. Que peut-on dire de l'origine des oeufs et du risque que le virus contamine les oeufs ou le poulet? Voilà autant d'étapes où quelque chose peut clocher.
C'est pour cela qu'un système à deux fournisseurs s'impose. Pourquoi? C'est la première question.
Comment régler le problème? Le gouvernement a indiqué qu'il commencerait peut-être à se pencher de nouveau sur l'idée d'un scénario à deux fournisseurs. Il est un peu tard, non? Alors qu'il connaissait ces problèmes, qu'il avait un système à fournisseur unique et qu'il était incapable de répondre à la demande comme il avait dit qu'il le ferait, pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas modifié le marché, pourquoi n'a-t-il pas pris des mesures pour améliorer la production du vaccin?
C'est peut-être parce que les conservateurs jouent aux mêmes jeux que les libéraux. C'est peut-être parce que le principal lobbyiste de GlaxoSmitKline est Ken Boessenkool, un conservateur bien connu, un ami proche du , son conseiller en matière de politique et de communications pendant sa campagne à la direction de son parti, un homme qui est devenu récemment lobbyiste pour GSK.
Est-il possible que le gouvernement ne soit pas intervenu parce que la dernière incarnation de cette société pharmaceutique s'affairait à exercer des pressions sur lui pour demeurer le fournisseur exclusif du vaccin?
D'autres problèmes ont également exaspéré les Canadiens au cours des derniers jours. Ils s'aperçoivent maintenant qu'il y a eu 101 décès, y compris six depuis jeudi dernier, lorsque les doses se sont mises à manquer et que les cliniques de vaccination de masse au pays ont été fermées. Les provinces ont dû dire aux gens qui étaient sur les listes prioritaires qu'elles n'avaient pas assez de doses pour les vacciner.
Je voudrais que la Chambre sache que les Canadiens sont exaspérés de savoir qu'il y a des gens au pays qui peuvent se faire vacciner à la clinique privée Medcan, à Toronto, ou à la clinique Copeman, à Vancouver, parce que ces gens paient 4 000 $ par année pour être membres de ces cliniques, ce qui leur donne droit au vaccin.
Je croyais que les conservateurs étaient contre ce genre d'accès réservé à l'élite. Je croyais qu'ils allaient mettre fin aux absurdités des libéraux, auxquels tout était dû.
Pourquoi les conservateurs n'ont-ils pas veillé à ce qu'aucune clinique privée ne puisse avoir accès à ce vaccin? Pourquoi n'ont-ils pas fait respecter la Loi canadienne sur la santé?
Je me demande également pourquoi le gouvernement n'est pas arrivé à présenter une stratégie coordonnée, avec un message à communiquer partout au pays, indiquant que le vaccin est disponible et que le gouvernement est prêt à faire le nécessaire pour sauver des vies et veiller à ce que les gens reçoivent le vaccin dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin.