Que, de l’avis de la Chambre, et comme l’expérience l’a démontré, la façon la plus efficace, la plus rapide et la plus stimulante de transférer des fonds fédéraux pour le financement de projets d’infrastructure municipaux est de recourir à des mécanismes similaires à ceux qui ont été mis en place, à compter de 2005, pour partager avec les municipalités au prorata de la population une part substantielle et croissante de la taxe fédérale d’accise sur l’essence, et la Chambre exhorte le gouvernement de transférer de cette manière au moins la moitié des nouveaux fonds prévus pour l’infrastructure au cours des deux prochaines années, sans exiger que les municipalités participantes versent des fonds de contrepartie pour ce financement fédéral additionnel.
-- Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui au sujet d'un dossier qui, à mon avis, reflète les nouvelles responsabilités de la Chambre et les nouvelles conditions auxquelles les Canadiens font face dans leurs collectivités, principalement en raison des répercussions économiques.
[Français]
Voilà l'occasion pour tous les députés de ce Parlement de défendre le meilleur intérêt de leurs municipalités et de leurs concitoyens dans un moment de détresse économique. Il est essentiel de régler les questions primordiales pour les besoins économiques du Canada.
[Traduction]
Le gouvernement prévoit lancer un plan de relance économique qui repose essentiellement sur des travaux d'infrastructure. On demande à tous les députés de reconnaître qu'il s'agit d'une nouvelle responsabilité à bien des égards importants.
La Chambre a déjà appuyé des projets d'infrastructure, mais l'ampleur des besoins actuels et la façon de procéder posent un défi important.
[Français]
Cette motion soulève une question fondamentale, la même qu'a soulevée le président de l'Ordre des ingénieurs du Québec: « Sommes-nous prêts [tous les membres de la société] à dépenser tous ces milliards au meilleur intérêt de la société en une si courte période de temps? »
[Traduction]
Aucun gouvernement ne l'a fait, je le dirai franchement, mais il s'agit d'intérêts fondamentaux qu'on nous demande d'appuyer. Les gens et les collectivités savent que l'appui n'est pas toujours présent. Le gouvernement peut-il dépenser des milliards de dollars? Le gouvernement a dit qu'il se donnerait les moyens de dépenser de 7 à 8 milliards de dollars dans l'infrastructure mais, à ce jour, il n'a dépensé que 2 milliards de dollars.
Les députés doivent-ils simplement se croiser les doigts et espérer que tout se passera bien? Nous disons aujourd'hui qu'il existe une façon d'aller de l'avant. Les députés doivent se lever et exiger que le gouvernement se dote d'un mécanisme efficace pour verser des fonds d'infrastructure dans nos collectivités et donner de l'emploi aux gens le plus efficacement possible.
Les députés doivent tous répondre à la question suivante. Comment ces emprunts permettront-ils de faire travailler les gens? On a demandé à la Chambre d'avoir confiance pour ce qui est du projet de loi budgétaire ou des fonds d'infrastructure devant être approuvés, mais comment doit-on distribuer les fonds aux collectivités? Les ingénieurs du Québec ont clairement exposé la situation. Ils ont parlé des problèmes que nous avons eus dans le passé, de tristes incidents comme celui du viaduc de la Concorde, entre autres, et de la nécessité d'aménager les infrastructures de façon responsable.
En outre, nous avons de la difficulté à travailler avec un gouvernement qui a certaines habitudes quand vient le temps d'investir. Ce bilan attire l'attention immédiate de la Chambre. Nous devons agir maintenant.
[Français]
Cette mesure est d'une importance vitale pour combler les lacunes bien établies des conservateurs. À moins que le Parlement n'agisse, il est clair, d'après le bilan des conservateurs, que la redistribution de tout nouveau crédit sera retardée par la paperasserie et par une stratégie incohérente qui est biaisée pour avantager leurs intérêts partisans.
[Traduction]
Je préférerais me limiter à promouvoir les avantages de la meilleure méthode, mais il faut également tenir compte du bilan du gouvernement depuis qu'il a pris le pouvoir il y a plus de deux ans et demi. C'est justement à cause de ce bilan que nous avons présenté la motion aujourd'hui. Il faut le prendre pleinement en considération. C'est aussi à cause de ce bilan que nous avons l'obligation de prendre l'initiative pour faire avancer les choses.
Au moment de présenter son budget, le gouvernement avait pourtant l'occasion de choisir la méthode de mise en oeuvre la plus appropriée. Placé devant ses choix budgétaires, le gouvernement a décidé d'investir dans l'infrastructure en utilisant les méthodes traditionnelles. De nouveaux programmes ont été définis, mais ils continuent de s'inspirer des mêmes méthodes. La semaine dernière, nous avons déposé un rapport sur le rendement d'Infrastructure Canada. Tout au long de ce rapport, il est question de la responsabilité. On y a apprend notamment que 4 p. 100 seulement du montant de 1,9 milliard de dollars promis par le gouvernement avait effectivement été versé. Le taux d'échec est donc de 96 p. 100 en ce qui concerne les investissements que le gouvernement avait prévus dans son budget de 2007 pour régler certains des problèmes d'infrastructure les plus importants.
Le gouvernement avait pourtant pris connaissance bien à l'avance de ces lacunes au stade de la mise en oeuvre. Il disposait également d'évaluations indépendantes d'un programme qu'il a maintenu, ce qui est tout à son honneur, au profit des municipalités, en l'occurrence le fonds de la taxe sur l'essence. La mise en oeuvre de ce programme est une toute autre histoire. En effet, environ 95 p. 100 de l'argent du transfert fiscal a été versé aux municipalités. En outre, ce programme correspondait aux préférences de nos partenaires municipaux.
[Français]
La conception des deux programmes est toutefois très différente, ce qui a un effet sur leurs capacités respectives à apporter un stimulant rapide et responsable. Le fonds de la taxe sur l'essence est le programme de financement fédéral le plus efficace et le plus efficient parce qu'il permet aux municipalités de s'attaquer rapidement à des priorités d'infrastructure clairement ciblées et totalement imputables.
[Traduction]
Cela est essentiel. Aujourd'hui, on s'attend à ce que les députés prennent la responsabilité des milliers de dollars que le gouvernement a proposé d'investir. Cependant, la méthode préconisée est justement celle qui n'aurait aucune chance de remettre les chômeurs au travail au cours des deux prochaines années.
La conclusion est incontestable par rapport au bilan du gouvernement. Au cours des deux dernières années, plus de 2 milliards de dollars ont dû être remboursés au Trésor, simplement parce que le gouvernement a été incapable de mettre en place les mécanismes de distribution.
En outre, il ne s'agit pas seulement de savoir si le gouvernement trouvera les moyens appropriés pour distribuer quatre fois plus de ressources destinées à l'infrastructure. Nous devons nous demander pourquoi le gouvernement n'a pas choisi le modèle disponible et convenu. Il avait pourtant accès non seulement à l'évaluation de l'année dernière, mais aussi à celle qu'il a actuellement entre les mains, qui confirme à nouveau la viabilité de la taxe sur l'essence que nous avons proposée aujourd'hui. Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de faire autrement?
Malheureusement, l'autre bilan du gouvernement est un peu plus inacceptable. Les gens nous regardent de beaucoup plus près. Les mesures que nous prenons en réponse à la crise économique définiront des carrières politiques et détermineront ce que les gens pensent de la Chambre et si ceux-ci trouvent que les députés peuvent faire une différence dans leur vie ou non.
Les méthodes habituelles ont fait leur temps, le moment est venu de changer les règles du jeu. Tous les députés se doivent d'y penser. Par exemple, bien que, par le passé, de petites sommes d'argent aient été accordées dans le cadre de programmes d'infrastructure à des localités pour y stimuler l'emploi, les promesses du gouvernement sont inquiétantes parce qu'elles illustrent ses partis pris.
En effet, environ 70 p. 100 de la première tranche de 2,5 milliards de dollars promis, qui n'ont toujours pas été déboursés là encore —c'est d'ailleurs la raison-d'être du débat d'aujourd'hui — sont destinés à des circonscriptions représentées par des députés du Parti conservateur, le parti au pouvoir. C'est 55 p. 100 de plus que ce qu'aurait donné une répartition équitable. Par conséquent, les Canadiens qui vivent ailleurs, dans des circonscriptions qui n'ont pas élu de député conservateur, n'ont pas droit à la moitié de ce qui leur est dû, pour compenser le manque à gagner. C'est inacceptable.
Nous avons maintenant l'occasion de commencer un nouveau chapitre, d'assumer nos responsabilités parce que tous les Canadiens exigeront que nous leur rendions des comptes. Si les 7 milliards de dollars promis ne sont pas déboursés aux collectivités pour créer des emplois, chacun d'entre nous sera tenu de rendre des comptes.
En décembre, 44 000 travailleurs de la construction ont perdu leur emploi. Il a fallu tirer l'oreille du gouvernement pour qu'il reconnaisse la nécessité de présenter des mesures de stimulation économique. Il revient à la Chambre de s'engager, de participer, de s'imposer et de surveiller la mise en oeuvre du plan de relance pour veiller à l'application efficace des mesures de stimulation économique.
Les députés ministériels ont l'occasion de le faire sans nuire en quoi que ce soit aux programmes qui seront mis en oeuvre une fois les crédits budgétaires approuvés. Le moment est venu de voir de quel bois se chauffent les députés d'en face dans ces nouvelles circonstances.
Voteront-ils dans l'intérêt de la population locale en favorisant une distribution équitable, au prorata de la population, partout au pays? Seront-ils respectueux des municipalités? Reconnaîtront-ils que les municipalités se sont préparées à un accroissement des recettes municipales liées à la taxe sur l'essence et qu'elles sont en mesure de les dépenser sans délai de façon responsable? Accepteront-ils les rapports selon lesquels il s'agit d'une bonne façon de transférer des sommes aux municipalités et que ces dernières trouveront le moyen de financer les dépenses nécessaires?
Le gouvernement et les députés d'en face doivent abandonner leur petite politique partisane qui consiste à financer leurs projets favoris et les initiatives qu'ils jugent importantes. La décision la plus fondamentale que nous avons à prendre consiste à déterminer si ce sont les vieilles pratiques politiques ou bien une nouvelle façon de faire les choses qu'il nous faut dans la situation où se trouve le Canada aujourd'hui.
Nous avons présenté cette motion pour susciter un débat équitable. Nous avons déjà des renseignements concernant le choix d'instruments. Les occasions restreintes que nous avons eues, que ce soit au Sénat, au Comité des finances et au Comité de l'infrastructure ou dans de brefs échanges avec le ministre, ne nous ont pas permis de constater l'existence d'un plan qui permettrait d'affecter une augmentation de 400 p. 100 des sommes destinées aux infrastructures sans multiplier les problèmes déjà connus.
Je le répète, un taux d'échec de 96 p. 100 pour ce qui est de rendre l'argent disponible en temps opportun et une distorsion de 50 p. 100 en faveur des circonscriptions conservatrices, ce qui est injuste pour la majorité des Canadiens, sont inacceptables. Il a été extrêmement difficile de travailler avec nos partenaires fédéraux et provinciaux.
Rien de concret n'a encore été prévu. Le gouvernement a demandé au ministère des Transports, qui a déjà distribué 1 milliard de dollars, de distribuer maintenant 8 milliards de dollars avec des effectifs et un niveau de compétence à peine plus grands.
Les Canadiens doivent se poser une question fondamentale. Le gouvernement, qui est sous haute surveillance, est-il en mesure de consentir les efforts nécessaires dans la conjoncture actuelle? Peut-il fonctionner au moment où les Canadiens en ont le plus besoin? Voilà des questions fondamentales.
Les résultats du gouvernement en matière d'infrastructures suscitent de graves inquiétudes. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas choisi les moyens acceptés par les municipalités? Les maires des villes, grandes et petites, nous ont dit ce qui fonctionnait et sont en mesure d'agir sans délai.
S'ils n'acceptent pas la motion d'aujourd'hui, les députés d'en face feront croître les inégalités au Canada. Les collectivités pauvres qui ne sont pas en mesure de fournir leur part du financement ne bénéficieront pas des mesures de stimulation économique. Est-ce juste?
[Français]
Non, ce n'est pas acceptable. Aujourd'hui, c'est le temps de changer la façon de parler avec nos communautés et nos grandes villes.
[Traduction]
Il est extrêmement important que nous saisissions cette occasion. Nous n'aurons jamais de meilleure chance. Nous ne voulons pas en arriver à nous rejeter le blâme à la Chambre, comme c'est souvent le cas lorsque les choses ne tournent pas rond.
J'ai hâte d'entendre ce que nos vis-à-vis ont à dire à cet égard. Le gouvernement doit nous expliquer clairement comment il s'y prendra. La balle est dans son camp. Nous allons de l'avant d'une façon qui tient compte à notre avis des besoins du pays, c'est-à-dire des propositions constructives sur la meilleure façon de procéder. Même si le gouvernement a somme toute un bilan assez faible et qu'il n'a pas vraiment de quoi être fier, il peut tout de même améliorer son image auprès des Canadiens.
C'est également un test important. Les ministériels sont-ils prêts à adopter une style de gestion différent et à tenir compte des suggestions des autres partis? Finiront-ils par comprendre le message que les Canadiens leur ont transmis au cours des dernières élections? Les Canadiens leur ont demandé d'être à l'écoute et prêts à trouver des solutions pour faire avancer le pays. Les Canadiens avaient perçu ce que les conservateurs ne voulaient pas entendre, c'est-à-dire les grondements d'une économie en difficulté, de travailleurs qui perdent leur emploi.
Les résultats du programme de relance dépendront à 40 p. 100 de l'efficacité des fonds d'infrastructure. Tous les jours, le gouvernement manque sa chance de redonner confiance aux Canadiens, de les convaincre que l'économie se rétablira et que les députés peuvent trouver des moyens de transcender les divergences partisanes.
Si le parti au pouvoir refuse toujours d'apporter des améliorations au programme d'infrastructure grâce à la motion qui a été présentée aujourd'hui, il s'expose à ne pas être en mesure de répondre aux exigences du gouvernement.
Nous travaillons de manière proactive. Nous agissons. Nous faisons appel à tous les partis. Nous reconnaissons les rôles que les autres partis ont joués pour déterminer, par exemple, ce mécanisme de la remise aux municipalités de la taxe sur l'essence. Nous reconnaissons que tous les Canadiens ont pu, dans leurs localités respectives, se rendre compte de l'efficacité d'une telle mesure.
Nous devons maintenant aller de l'avant et multiplier les répercussions favorables de l'adoption des meilleures solutions possibles.
Je peux prédire très clairement ce qui arrivera si nous ne faisons rien aujourd'hui. Les préjugés partisans menant au rejet de certains Canadiens en raison de la façon dont ils ont voté et non de leurs besoins se maintiendront.
[Français]
Il est probable que l'argent sera gaspillé. Dans un effort désespéré de transférer cet argent, les conservateurs pourraient verser des fonds sans une comptabilité appropriée, faisant ainsi des erreurs coûteuses avec de l'argent emprunté.
[Traduction]
Il s'agit en effet d'argent que nous empruntons. Cet argent qui nous est confié est destiné non seulement à nos électeurs et à nos compatriotes mais aussi aux enfants de demain, qui devront le rembourser. Il faut absolument que nous nous donnions les moyens de répondre aux attentes que cet argent va générer.
Le fonds pour le transfert de la taxe sur l'essence est destiné au financement des changements environnementaux auxquels notre pays doit procéder afin de pouvoir répondre aux besoin économiques de demain. Ce fonds existe pour éviter que la situation économique actuelle n'oblige les municipalités à quémander. Les recettes générées grâce aux impôts fonciers diminuent et comme de nombreuses personnes l'ont déjà fait remarquer, les municipalités doivent entretenir et restaurer leur infrastructure. Elles n'y parviendront pas si nous insistons pour qu'elles partagent les frais.
La proposition dont la Chambre est saisie aujourd'hui est raisonnable. On propose que la moitié de l'argent soit transférée comme cela a été fait avec la taxe d'accise sur l'essence. Cela veut dire que les collectivités et les provinces qui le souhaitent pourront rajouter de l'argent. Elles reconnaissent, ce que nous devons respecter, que nombre d'entre elles se heurtent à de terribles difficultés, et elles le feront. Elles n'ont pas besoin que cet ordre de gouvernement le leur dise. Elles ne doivent pas avoir les mains liées et ne doivent pas être freinées par des précautions artificielles et des formalités interminables qui empêchent l'argent d'arriver, argent qui permettrait que les travaux débutent et, plus important, que les gens recommencent à travailler et retrouvent leur dignité.
L'heure est venue. Le moment est arrivé pour nous de décider de ce que nous allons faire. La Chambre est-elle capable d'assumer ses nouvelles responsabilités, non seulement en concevant un plan, mais en veillant à sa mise en oeuvre afin que nous édifions le Canada de demain? C'est la possibilité que nous offre la situation économique actuelle.
:
Monsieur le Président, c'est pour moi un privilège de participer au débat sur la motion de notre collègue. Je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je pense qu'il faut commencer par nous demander pourquoi nous en sommes arrivés là et essayer de comprendre ce qui se passe à l'échelle mondiale, car si nous ne replaçons pas cette motion dans ce contexte, nous allons passer à côté de la plaque. Nous risquons même de nous embourber dans de petits jeux politiques qui peuvent tourner à la mesquinerie dans cette Chambre.
Essayons donc. Il faut comprendre pourquoi le système bancaire américain a dérapé, comment le système du papier commercial adossé à des actifs et le système hypothécaire se sont effondrés et nous ont plongés dans cette crise qui n'affecte pas seulement les États-Unis, mais s'est répercutée sur les systèmes bancaires de l'Europe et de l'Asie. Nous n'y échappons pas puisque les États-Unis sont notre principal partenaire commercial.
Ce ralentissement est mondial. Nous n'en sommes pas les seules victimes. Nous n'y avons contribué en aucune façon, mais nous sommes quand même bien obligés d'y faire face. Nous devons le faire collectivement car tout l'argent qui sera injecté dans les économies américaine, européenne ou asiatique pour relancer l'économie ne nous sortira pas de cette ornière mondiale si nous n'agissons pas collectivement. C'est seulement en unissant nos efforts à ceux des autres États membres du G20, et en veillant à ce que chacun prenne des mesures dans son propre pays, que nous permettrons aux Canadiens, aux Américains, aux Européens et aux Asiatiques, etc., de retrouver le chemin du travail. C'est comme cela que nous nous en sortirons.
Sinon, nous n'aurons qu'une répétition de la crise des années 1930. Espérons que nous avons tiré les leçons de l'histoire et que nous allons nous unir pour nous sortir de cette mauvaise passe. C'est comme cela qu'il faut envisager le plan de relance.
Ce n'est d'ailleurs pas notre premier plan de relance, mais le second. Lors de l'essoufflement de l'économie mondiale à l'automne 2007, nous avons lancé un premier plan de relance de 200 milliards comportant les mesures suivantes: abaissement de la TPS de 7 à 5 p. 100, crédits d'impôt pour les enfants, octroi de 100 $ par enfant aux citoyens ordinaires pour les services de garde d'enfants, abaissement des impôts des sociétés à 15 p. 100 et de ceux des petites entreprises à 11 p. 100. Ces initiatives ont été prises bien avant que nous soyons plongés dans ce que le monde entier reconnaît comme étant une crise économique internationale.
Il faut bien comprendre que ce que nous essayons de faire pour l'infrastructure et avec le plan de relance, ce sont deux choses. Premièrement, il faut redonner du travail aux Canadiens en utilisant leur propre argent. Il faut le faire maintenant, parce que c'est maintenant qu'ils perdent leur emploi. Mais il faut aussi aller plus loin. Il faut mettre en place une infrastructure qui nous préparera à être compétitifs et productifs tout au long du XXIe siècle et bien après la crise actuelle.
C'est la raison pour laquelle nous investissons dans les transports en commun écologiques. Ces modes de transport améliorent non seulement la qualité des réseaux qui desservent les citoyens dans les grands centres urbains, mais ils sont aussi écologiques et nous permettent de respirer de l'air plus pur. Nous investissons aussi dans le traitement des eaux usées, afin d'avoir de l'eau plus propre. En outre, nous faisons en sorte d'avoir des projets écologiques, d'avoir les meilleurs systèmes municipaux d'élimination des déchets et les meilleures centrales alimentées au charbon et aux biocarburants du monde, d'avoir la capacité de produire de l'énergie à partir de matières cellulosiques et de produits forestiers, et de tirer avantage des autres possibilités qui s'offrent à nous.
Si nous pouvons faire cela avec l'argent investi dans l'infrastructure, nous n'allons pas nous lancer dans de petites considérations mesquines comme celle de savoir quelles sont les municipalités qui sont avantagées et quelles sont celles qui sont lésées. Cette approche va assurer un soutien durable au XXIe siècle. Tous les Canadiens vont en profiter. Nous pouvons être très fiers des technologies que nous concevons et des progrès que nous accomplissons.
Nous avons amorcé notre programme de relance il y a trois ans. Nous sommes arrivés au pouvoir en sachant que l'infrastructure au pays se dégradait et que des mesures s'imposaient. Nous avons présenté un programme d'infrastructure de 33 milliards de dollars. Notre plan d'action donne suite à cette initiative avec un budget supplémentaire de 12 milliards de dollars répartis entre plusieurs postes. Un montant de 4 milliards de dollars est consacré à la relance de l'infrastructure.
L'un des aspects fondamentaux du Plan d'action économique — que je remercie l'opposition d'appuyer — est le fait qu'il faut utiliser les fonds dès maintenant. Si nous voulons stimuler l'économie, il faut le faire maintenant et créer de nouveaux emplois au moment où d'autres disparaissent. Si nous ne respectons pas ce principe, les fonds seront distribués plus tard qu'ils ne devraient l'être, non pas au niveau de l'infrastructure, mais bien des mesures de relance. Cet argent doit être utilisé maintenant et il doit servir à la mise en oeuvre de nouveaux projets.
Nous ne sommes pas prêts à confier ces fonds aux municipalités, ou à leur donner un chèque en blanc, et à leur dire qu'elles peuvent dépenser à leur guise, parce qu'elles se contenteraient alors d'équilibrer leurs budgets aux dépens du gouvernement fédéral. Elles ne se serviraient pas de ces fonds pour favoriser la création de nouveaux projets. Or, cet argent doit servir à stimuler l'économie, à redonner des emplois aux Canadiens et à favoriser la création d'emplois qui, autrement, n'existeraient pas.
Le budget prévoit aussi 2 milliards de dollars pour accélérer la construction de collèges et d'universités un peu partout au pays. Le Canada n'a aucune raison de se cacher ou d'avoir honte sur la question de l'éducation postsecondaire. Nous sommes déjà le premier pays au monde pour le nombre de diplômés universitaires, mais nous pouvons faire mieux. Nous pouvons nous maintenir au sommet. Si nos jeunes font les études nécessaires dans les meilleurs établissements, nous serons les champions du XXIe siècle. Nous devons investir dans les études en haute technologie et nous assurer que les meilleurs et les plus brillants sortent de nos universités. Notre système d'éducation et nos jeunes sont le fondement de notre avenir. Nous sommes très heureux de pouvoir investir 2 milliards de dollars dans ce domaine.
Un milliard de dollars est aussi prévu pour les projets d'infrastructure verte. C'est très pertinent dans le contexte de la visite du président des États-Unis, qui était ici la semaine dernière. Il nous a dit que les programmes de stockage et de séquestration du CO2 l'intéressaient grandement. Nous devons non seulement nous assurer d'utiliser les combustibles fossiles de la façon la plus propre possible et de mettre au point des technologies que nous pourrons vendre à l'échelle mondiale, mais aussi nous y mettre tous ensemble pour que cette technologie ait les effets escomptés.
En ce qui a trait au charbon, une autre source d'énergie, nous sommes bien conscients que, si notre PIB et notre économie conservent, durant les 30 prochaines années, le même rythme de croissance qu'ils ont connu au cours des 30 dernières, nous devrons doubler notre consommation d'énergie pour cette période. Ce n'est pas rien que de parvenir à doubler la production énergétique sans nuire à l'environnement. Nous devons tous envisager la chose intelligemment. Nous devons le faire en tenant compte des politiques mondiales. Beaucoup de combustibles fossiles proviennent d'États instables, soit du Moyen-Orient et du Venezuela, entre autres. Ce sont les défis que devra surmonter l'Amérique du Nord, mais nous pouvons y parvenir.
Par ailleurs, 500 millions de dollars sont prévus pour la construction de nouveaux centres récréatifs communautaires. Tous les Canadiens ont été très fiers de voir pousser toutes ces arénas au moment de notre centième anniversaire, en 1967, mais ces installations se font vieilles. Elles ont besoin de rénovations. En finançant l'infrastructure, nous contribuons à la construction de centres culturels ou sportifs dans de petites localités des quatre coins du pays. Nous en sommes très fiers, et cet investissement était nécessaire pour le maintien de l'infrastructure de ces localités.
Nous allons faire cela, ce qui renvoie à l'essence de la motion à l'étude. Comment allons-nous distribuer les fonds? Comment allons-nous le faire efficacement? Nous allons travailler avec les provinces pour accélérer les projets d'infrastructure clés.
Par exemple, une partie du programme d'infrastructure est un financement de base de 25 millions de dollars sur une période de cinq ans. Chaque province obtient la même chose: 25 millions de dollars. Cela représente 175 millions de dollars sur sept ans par province. Nous n'attendrons pas sept ans pour dépenser cet argent. Nous allons accélérer les choses pour que les provinces puissent dépenser ces 175 millions de dollars tout de suite. Elles peuvent consacrer cet argent à de bons projets fondés sur des critères établis par les municipalités et les gouvernements provinciaux. Les trois ordres de gouvernement contribuent à parts égales afin que le versement accéléré des fonds serve à créer plus d'emplois et plus d'infrastructures.
Il est très important et intelligent de faire ce genre de dépenses maintenant parce qu'il y a plus de concurrence entre les soumissionnaires. Je me suis entretenu avec des premiers ministres provinciaux. La semaine dernière, je me suis entretenu avec le cabinet de l'un d'eux et je m'entretiendrai avec celui d'un autre cet après-midi. On me dit qu'il y a plus de concurrence cette année que l'an dernier dans les processus d'appels d'offres. Certains parlent même d'une réduction des prix de 25 à 30 p. 100. Chaque dollar dépensé fera donc beaucoup plus et nous pourrons construire encore plus d'infrastructures en raison de la manière dont nous procédons et du moment.
Agissons intelligemment. Éliminons certains obstacles connus. C'est pourquoi, dans le projet de loi , il y a une partie sur la Loi sur la protection des eaux navigables qui éliminera bien des tracasseries administratives et permettra de s'occuper des endroits où l'environnement est menacé, sans nous empêtrer dans des éléments ridicules de la loi. Nous modifierons la définition d'eaux navigables. Nous ne voulons pas faire en double les évaluations d'impacts sur l'environnement. Nous voulons que les études appropriées soient faites.
Le gouvernement permettra qu'un très grand nombre de projets d'infrastructure soient menés tout de suite et que beaucoup d'autres viennent après ceux-là. J'invite les députés à suivre la situation de près.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir sur cette motion.
Bon nombre de mes collègues se souviendront qu'en novembre 2007 notre gouvernement conservateur a lancé le plus grand plan d'investissement dans l'infrastructure publique canadienne depuis plus d'un demi-siècle, le plan Chantiers Canada. C'était le plus vaste investissement dans notre infrastructure depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes rapidement passés à la mise en oeuvre de ce plan en collaboration avec nos homologues des provinces, des territoires et des municipalités.
Nous avons signé des accords cadres avec toutes les provinces et avec les territoires. Nous avons pris des mesures pour accroître l'efficacité de nos portes d'accès, de nos frontières et de nos axes commerciaux. Nous avons rendu permanent le transfert d'une portion de la taxe sur l'essence qui permet aux municipalités de disposer d'un financement stable et prévisible. Nous avons pris d'importantes initiatives en matière de transport en commun. Nous avons transféré de l'argent aux provinces et aux territoires pour que les projets puissent démarrer rapidement. Nous avons investi, plus que n'importe quel autre gouvernement de notre histoire, dans les projets d'infrastructure répartis un peu partout au pays.
Toutes ces mesures vont permettre à notre pays d'affronter la tempête économique actuelle sur des bases solides. L'argent de Chantiers Canada fait déjà son oeuvre un peu partout dans le pays. Il sert à financer plus de 4 700 projets, et il y en a bien d'autres à venir. Non seulement ces chantiers permettent de créer des emplois et de stimuler l'économie locale à court terme, mais ils auront aussi de nombreuses retombées durables. Nous investissons par exemple des millions de dollars dans le canal de dérivation de la rivière Rouge au Manitoba et dans des ouvrages de protection contre les inondations en Colombie-Britannique. Grâce à cela, des centaines de milliers de personnes et des propriétés représentant des milliards de dollars seront à l'abri des ravages des inondations.
Nous participons au financement du prolongement de la ligne de métro Spadina et du réseau GOTransit dans le Grand Toronto, de l'achat de nouveaux autobus à Montréal et du SkyTrain en Colombie-Britannique. Tout cela incitera les gens à utiliser davantage les transports en commun, ce qui est une bonne chose pour l'économie comme pour l'environnement et qui contribue à améliorer la qualité de vie de nos familles et de nos collectivités.
Notre gouvernement investit aussi dans des projets qui permettront aux Canadiens de boire, d'utiliser et d'apprécier une eau plus propre. Nous participons au financement du nettoyage du port de Saint John au Nouveau Brunswick, de l'amélioration des égouts pluviaux de la Nouvelle-Écosse et de la mise au point de meilleures usines de traitement de l'eau au Nunavut.
Chaque jour, des millions de Canadiens et de biens canadiens circulent sur nos routes, transitent par nos aéroports et contribuent à faire fonctionner notre économie. Notre gouvernement investit massivement pour améliorer et rendre plus sûrs ces routes, autoroutes et aéroports. En facilitant le mouvement des personnes et des biens, nous encourageons le tourisme et le commerce qui ont d'énormes retombées positives sur notre pays.
Notre plan Chantiers Canada va épauler des projets importants tels que la route translabradorienne, le pont Montague Street à l'Île-du-Prince-Édouard, la route du canyon Kicking Horse en Colombie-Britannique et bien d'autres.
Nous investissons aussi dans des infrastructures grâce auxquelles les Canadiens sont fiers de vivre, de travailler et de jouer dans leur communauté. Notre gouvernement apporte à nos infrastructures sportives, touristiques et culturelles un coup de pouce dont elles avaient bien besoin.
Le parc du Stampede de Calgary va être rénové. Le quartier des spectacles à Montréal et Evraz Place à Regina sont en pleine relance. Et ici, à Ottawa, nous aurons bientôt un magnifique centre des congrès de classe mondiale qui attirera des entreprises et d'autres groupes du monde entier et ouvrira d'énormes perspectives économiques.
En 2011, Halifax accueillera la communauté internationale aux Jeux d'hiver du Canada. Notre gouvernement est fier d'appuyer cet événement en contribuant à financer le Halifax Mainland Common Centre, qui sera l'un des principaux sites de ces jeux et un centre d'entraînement de classe mondiale pour les athlètes de haut niveau.
En investissant dans les infrastructures récréatives communautaires, notre gouvernement manifeste sa volonté de construire des collectivités dynamiques permettant aux familles, aux amis et aux voisins de se retrouver.
Tous ces projets d'infrastructures ne sont possibles que grâce à la collaboration de tous les niveaux de gouvernement. Comme l'a déjà dit à mainte reprises le , en unissant leurs efforts, les trois niveaux de gouvernement peuvent agir trois fois plus vite et aller trois fois plus loin. Comme l'a déclaré le ministre des Finances de l'Ontario: « Aujourd'hui, le gouvernement fédéral s'est mis à table et a consenti les investissements en infrastructures très nécessaires que revendiquait l'Ontario ».
Aucun niveau de gouvernement à lui seul peut faire tout ce qui doit l'être. Notre gouvernement a pris l'initiative en accordant un financement de 33 milliards de dollars pour les infrastructures dans le cadre du Fonds Chantiers Canada, ainsi que 12 milliards de dollars de nouveau financement annoncé dans le dernier budget.
Nous allons accélérer le transfert de ces fonds aux provinces, aux territoires et aux municipalités. Nous allons réduire les formalités au minimum, de manière à ce que les provinces et les territoires puissent lancer rapidement des projets et créer des emplois. Ensemble, nous allons bâtir les infrastructures qui permettront aux Canadiens et à leur économie de prendre leur essor dès maintenant et pour l'avenir.
Nous allons continuer de collaborer avec les provinces, les territoires et les municipalités afin d'investir de façon sage, rapide et efficace pour répondre aux besoins actuels et futurs des Canadiens. Tel est notre plan.
J'aimerais citer quelques articles. Nous avons parlé à diverses reprises à la Chambre du leadership qu'a manifesté le sur la scène internationale et des commentaires formulés par diverses organisations au sujet du leadership que nous exerçons à l'échelle du monde. Nous faisons l'envie d'autres pays pour notre façon d'agir non seulement avant le ralentissement, mais aussi durant la période actuelle pour faire en sorte que le Canada opère une relance vigoureuse et hâtive comparativement à d'autres pays.
J'en veux pour preuve un article du Daily Telegraph du Royaume-Uni, publié durant les rencontres du G8 l'été dernier. L'auteur de l'article déplorait l'absence de leadership parmi les autres pays du G8 au moment où nous nous dirigions vers un ralentissement économique, mais il faisait exception dans le cas d'un dirigeant mondial en précisant que notre avait fait preuve d'un leadership des plus constructifs. Je vous donne la citation:
De tous les chefs d'État, [notre premier ministre] est le seul à pouvoir qualifier son bilan de populaire et réussi. Certains trouveront alarmant que, en cette période que nous traversons, on doive compter sur le Canada pour donner l'exemple au reste du monde. Les conservateurs du Canada offrent un modèle quant à la façon de réagir face à un ralentissement économique.
Et voici ce qu'on peut lire à la fin de l'article:
Si le reste du monde s'était comporté avec une sobriété et une prudence similaires, nous ne nous trouverions peut-être pas dans cette triste conjoncture.
Je laisse aux téléspectateurs le soin de lire un autre article, récemment paru au Royaume-Uni, dans le quotidien The Guardian, où on fait certaines observations sur le chef libéral; on peut noter un contraste frappant avec l'article précédent.
Je passe maintenant à un article sur le Canada intitulé Initiative canadienne digne de mention, que la revue Newsweek a publié dans son édition du 16 février. Je le cite textuellement:
Devinez quel est le seul des pays industrialisés qui n'a pas connu une seule faillite bancaire et dont le gouvernement n'a reçu ni appel à l'aide, ni demande d'intervention des secteurs financier et hypothécaire. Oui, c'est le Canada. En 2008, le Forum économique mondial a classé le système bancaire canadien comme le plus sain au monde. Les systèmes américain et britannique ont respectivement été classés au 40e et 44e rangs.
L'auteur de l'article ajoute:
Dans le contexte de cette crise financière, le Canada prospère au lieu de simplement survivre. Les banques canadiennes disposent de suffisamment de capitaux pour saisir les occasions que les banques américaines et européennes doivent laisser passer.
En conclusion, l'auteur dit:
Si le président Obama cherche à gouverner de façon judicieuse, il pourrait, comme nous tous d'ailleurs, s'inspirer à bien des égards de notre [...] voisin du Nord.
Ces propos parus dans la revue Newsweek sont fort sages. Sur la scène internationale, le Canada est considéré comme un chef de file à cause des mesures que le gouvernement a prises, non seulement au cours de ce ralentissement économique mondial, mais également bien avant celui-ci, tel que l'a mentionné l'intervenant précédent. Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir en 2006, nous prenons des mesures pour renforcer le Canada. À long terme, ces mesures nous ont très bien servis; elles ont retardé l'arrivée du ralentissement au Canada et elles en ont atténué les effets, si on compare notre situation avec celle des autres pays. De plus, elles nous permettront de sortir de la crise plus vite et plus forts que les autres.
Sur cette note, je termine mon intervention; je me ferai un plaisir de répondre aux questions de mes collègues de l'opposition.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole au nom du Bloc québécois sur cette motion déposée par les libéraux. Cette motion a pour but de recommander au gouvernement que l'investissement dans les programmes d'infrastructures soit fait de la même façon qu'il l'avait été en 2005, soit sous la formule de répartition de la taxe sur l'essence, qui était une répartition par habitant pour chacune des municipalités. Cet investissement représente la moitié de tous les fonds disponibles dans le budget de 2009.
D'entrée de jeu, notre parti sera favorable à la position des libéraux. Il le fait sans aucune partisanerie politique parce que l'heure est grave. Il y a une crise économique à l'horizon, et une des bonnes façons de relancer l'économie est d'investir dans les infrastructures.
Quand je dis, sans aucune partisanerie politique, je pèse bien mes mots. Ce n'est pas la façon dont les libéraux se sont comportés lors du dernier budget. Ils ont un programme politique et c'est ainsi qu'ils font de la politique. C'était leur choix d'appuyer un budget qui n'apportait aucune véritable solution à la crise forestière et manufacturière qui touche principalement la province de Québec, mais ce n'est pas le choix que le Bloc québécois a fait.
Lorsqu'on met de côté la partisanerie politique, on s'aperçoit des besoins qui sont criants. C'est important car dans toutes les villes du Québec, il y a des besoins en infrastructures. C'est d'ailleurs pourquoi la province de Québec a créé la Coalition sur les infrastructures, une vaste coalition qui ne regroupe pas seulement les villes, et qui est toujours présidée par le maire de Laval, M. Gilles Vaillancourt.
Cette coalition regroupe aussi des contracteurs et des ingénieurs, donc tous ceux et celles qui sont reliés aux infrastructures au Québec et qui constataient, dès la formation de cette coalition au début des années 2000, qu'il y avait déjà un déficit de plus de 12 milliards de dollars en infrastructures au Québec, seulement pour remettre à niveau les infrastructures existantes. Il s'agit d'équipements et de bâtiments, mais aussi des canalisations souterraines, des réseaux d'aqueduc et d'égouts.
Au Québec, il y avait déjà un manque à gagner de 12 milliards de dollars. Au début des années 1990, le gouvernement fédéral libéral a hérité du déficit des conservateurs et a décidé d'atteindre le déficit zéro en réduisant les transferts aux provinces. Les provinces ne pouvaient pas assumer seules la facture, à cause des coûts de santé et d'éducation qui augmentaient. Elles ont donc transféré une bonne partie de la facture aux municipalités. C'est ce qui s'est produit. J'étais à l'époque membre de l'Union des municipalités du Québec, et j'en suis même devenu le président de 1997 à 2000.
Partout au Canada, le manque à gagner des provinces, en tout cas celui du Québec, a été transféré aux municipalités et aux commissions scolaires. Évidemment, ces municipalités ont absorbé les coûts, mais cela ne veut pas dire qu'elles ont nécessairement investi dans les équipements.
Ceux et celles qui, en 1992, prenaient part à des discussions touchant les municipalités du Québec ou suivaient ce qui se passait dans le monde municipal savent très bien qu'à la suite de la réforme Ryan de 1992 au Québec, le gouvernement du Québec a décidé, d'un coup de plume, de transférer à nouveau aux municipalités toutes les routes locales et certaines routes régionales qui relevaient du gouvernement provincial.
Celui-ci a transféré ces routes directement aux villes et aux municipalités. Il en est allé de même pour les oeuvres d'art: les ponts, les ponceaux et tous les objets de construction. On appelait cela des oeuvres d'art à l'époque. Les ouvrages et oeuvres d'art, qui étaient, pour le monde municipal, les ponts et les ponceaux, ont été transférés d'un seul coup, et sans aucun sou. Les villes ont alors dû absorber les coûts de rénovation ou d'entretien. Ce n'est donc pas pour rien que l'année dernière, à cause de l'effondrement d'un viaduc à Laval, qui était une infrastructure et une oeuvre d'art appartenant au gouvernement du Québec, le gouvernement a fait une analyse.
Étant donné que les équipements rétrocédés en 1992 n'avaient pas été entretenus, le gouvernement du Québec a décidé l'automne dernier de reprendre tous les ponts, les ouvrages et les oeuvres d'art qu'il avait remis en 1992. Vous pouvez imaginer l'état des équipements rétrocédés en 1992, soit des équipements assez importants comme des ponts, des viaducs et des réseaux d'égouts et d'aqueducs, si les municipalités n'avaient pas investi d'argent pour les entretenir.
L'argent n'a pas été investi à ce niveau en raison du fardeau transféré en 1992, dans la réforme Ryan et, en 1998, dans la réforme Trudel. Je ne fais pas de partisanerie politique. Cela s'est fait autant sous les gouvernements libéraux que sous ceux du Parti québécois. Les gouvernements du Québec ont dû faire cela, parce qu'il y avait eu des coupes dans les transferts aux provinces. C'est la réalité. On a recommencé à investir et à donner.
Ce n'est pas pour rien que le Bloc québécois s'est acharné ici à faire reconnaître le déséquilibre fiscal. Cela a créé un déséquilibre dans la fiscalité qui a eu un effet dominos jusqu'aux villes, et je ne parlerai pas des commissions scolaires qui étaient comprises dans tout ce nouveau transfert du fardeau fiscal. Le résultat est la création de la Coalition pour le renouvellement des infrastructures du Québec présidée par le maire Vaillancourt, de Laval, comme je le disais plus tôt.
Il fallait essayer de combattre ce déficit dans le domaine de l'infrastructure, de régler et de remettre à niveau et en règle les équipements qui appartenaient déjà aux villes. Et l'on ne parle pas de développement de nouveaux équipements. Beaucoup de pression a été faite sur le gouvernement fédéral, le grand responsable. Telle est la réalité. Lorsqu'il a commencé à sabrer dans le transfert aux provinces pour essayer d'atteindre l'équilibre fiscal, le déficit zéro, et éliminer son déficit, il a créé un déséquilibre dans le milieu municipal. Les gouvernements s'en sont rendu compte, surtout le gouvernement fédéral. Aussi, lorsqu'il a commencé à faire des surplus, il a commencé à vouloir redonner certaines sommes directement aux villes.
Comme je le disais plus tôt au porte-parole libéral qui a fait une allocution au nom de son parti, le député de , le problème est qu'au Québec, une loi empêche tout transfert direct du gouvernement fédéral aux municipalités. Je vais prendre le temps de lire l'article 3.11 de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif de la province de Québec:
Sauf dans la mesure expressément prévue par la loi, un organisme municipal ou un organisme scolaire ne peut, sans l’autorisation préalable du gouvernement, conclure une entente avec un autre gouvernement au Canada, l’un de ses ministères ou organismes gouvernementaux, ou avec un organisme public fédéral.
Il est donc interdit à toute municipalité ou commission scolaire au Québec de négocier directement avec le gouvernement fédéral. Cela cadre tout à fait dans la Constitution canadienne parce que les villes relèvent directement des provinces. Certaines provinces n'ont pas ces normes. C'est pourquoi j'avise tous les collègues de bien faire attention quand on prend des mesures et qu'on fait des déclarations ou même des promesses électorales.
Je constate que les libéraux ont fait une analyse des fonds investis dans les programmes d'infrastructure. Ils ont constaté ensuite que 70 p. 100 des fonds dépensés jusqu'à aujourd'hui l'ont été dans des comtés conservateurs, mais pas au Québec. C'est clair, parce qu'au Québec, ce n'est pas le fédéral qui choisit les investissements, mais la province de Québec. Au Québec, vous ne nous avez pas vu nous lever ou entendu dire qu'il y a eu du patronage. Il n'y a pas eu de patronage au Québec tout simplement parce que la province décide de la répartition. Le gouvernement du Québec utilise une formule des représentants des deux unions municipales.
Il y a deux grandes unions municipales au Québec: l'Union des municipalités du Québec, qui comprend la plupart des grandes et moyennes villes, et la Fédération québécoise des municipalités, qui représente les moyennes et petites villes ainsi que les MRC. Ces deux grandes unions ont des représentants au comité de sélection.
Une structure existe au Québec afin de répartir les fonds, un tant soit peu que ces fonds font partie d'une entente négociée. C'était le cas dans la première entente négociée par le gouvernement libéral à l'époque. Comme l'a montré le collègue libéral tout à l'heure, des ententes ont été signées en ce qui concerne la taxe sur l'essence, le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale, le FIMR, et d'autres fonds. Toutes les fois qu'il y avait des sommes d'argent du fédéral, une entente était négociée entre la province de Québec et le gouvernement fédéral.
Jusqu'à aujourd'hui, cela a fonctionné par ententes. L'une d'elles était celle de la taxe sur l'essence: on distribue une partie de l'enveloppe par habitant, par municipalité, avec un seuil minimum. Cela a été très bien accueilli. J'ai personnellement participé à son élaboration. En effet, à l'époque, c'était le ministre libéral John Godfrey qui réalisait ce volet de la taxe sur l'essence. En tant qu'ancien président de l'Union des municipalités du Québec, il m'avait invité dans son bureau, et j'ai eu la chance à deux reprises de discuter avec lui et ses fonctionnaires. Il voulait connaître mon opinion sur la façon dont devait être réparti l'argent. Selon moi, évidemment, la façon la plus intéressante voulait que chaque municipalité puisse en bénéficier compte tenu du fait que toutes les municipalités ont des besoins.
N'essayez pas de me prouver que des municipalités peuvent se mériter des sommes par l'intermédiaire d'un programme, alors qu'elles n'en ont pas besoin. Au contraire, toutes les municipalités ont des besoins, des demandes. En effet, depuis 1992, depuis que le gouvernement fédéral a décidé de couper dans les transferts, on leur a fait assumer une surcharge autant en équipements qu'en infrastructures rétrocédés. Or elles n'ont eu ni le temps ni l'argent pour venir à bout de remettre cela à niveau.
Évidemment, au moment où l'on se parle, la meilleure façon de faire, c'est de prendre une partie de l'enveloppe et de continuer à la redistribuer entre les villes de façon équitable, par habitant. Elles seraient ainsi capables de produire des plans. En effet, chaque ville du Québec doit produire dans son budget un plan triennal d'infrastructure et le présenter directement au gouvernement du Québec. Chaque ville a donc son plan triennal. Selon l'entente avec les unions municipales, le ministre pourrait demander au gouvernement du Québec de produire le plan triennal et il connaîtrait très rapidement les besoins en infrastructure de chacune des villes. Tout est déjà très bien prévu, bien encadré.
Toutes les villes, toutes les municipalités ont des besoins. Pourquoi ne pas en profiter pour prendre 50 p. 100 des sommes disponibles? C'est pourquoi nous allons appuyer cette motion des libéraux, aujourd'hui, dans un souci d'équité et tout simplement parce que, si l'on met de côté notre partisanerie politique, c'est encore une fois la meilleure façon de s'assurer qu'il y aura des travaux et qu'il y aura une relance de l'économie partout, dans toutes les régions. J'y reviendrai, évidemment.
Par cette motion, les libéraux semblent essayer de contrer un problème de patronage. Je veux être honnête, car j'ai dit que je ne ferai pas de partisanerie politique. Actuellement, depuis le budget de 2005, aucun argent du gouvernement conservateur n'a été dépensé au Québec, ou très peu. Quelques investissements ont été faits, mais ils n'étaient pas faits dans le cadre des ententes.
Par exemple, le Fonds Chantiers Canada a été proposé par le gouvernement conservateur en 2007 et appuyé par le Bloc québécois. Or il n'y a pas encore eu d'entente négociée avec le gouvernement du Québec. Il faudra savoir pourquoi, et c'est le problème. Est-ce parce que les conservateurs voulaient faire du patronage? Avaient-ils de nouvelles façons de présenter cela? L'histoire le dira, mais jusqu'à présent, je veux bien laisser la chance au coureur parce que le gouvernement du Québec, non plus, ne démontre pas d'ouverture, ne nous dit pas pourquoi il n'a pas signé l'entente.
Toutefois, une chose est claire, aucun sou du gouvernement conservateur n'a été dépensé dans aucun programme au Québec, donc il n'y a pas encore eu de patronage. On peut oublier cela. Je veux que tout le monde soit bien à l'aise avec cela.
Évidemment, si jamais cette motion était adoptée, cela donnerait peut-être justement une chance de dénouer cette impasse qu'il semble y avoir entre le fédéral et le Québec, alors qu'on n'a pas encore d'entente signée. Est-ce parce que les uns et les autres ont des idées complètement divergentes? Une façon de dénouer cette impasse serait d'envoyer 50 p. 100 de toutes les sommes des programmes d'infrastructure directement à chacune des villes, comme cela se fait actuellement. Une corporation sans but lucratif a été créée: la SOFID. Chaque ville a un montant d'argent disponible pour elle. Elle négocie avec Québec les travaux qu'elle doit effectuer et Québec donne les grandes orientations. Actuellement, dans la première phase de la taxe sur l'essence, les égouts et les aqueducs ont été priorisés. Après cela, on pourra investir dans les routes. Néanmoins, je sais que les unions municipales demandent actuellement que ce soit plus ouvert et que plus de nouveaux travaux soient permis moyennant ces enveloppes. Cela permettrait sûrement à des équipements de loisirs, des équipements culturels et d'autres types d'équipements de voir le jour, et cela permettrait de créer des emplois.
Je suis d'accord avec le gouvernement conservateur pour dire qu'une des façons de créer des emplois, c'est d'investir dans les infrastructures. À cet égard, notre point de divergence dans le dernier budget n'était pas sur les infrastructures, mais c'est que nous demandions une répartition différente. C'est pourquoi aujourd'hui, dans le partage de ce 50 p. 100, on dit que les municipalités n'auraient pas à investir directement. Nous demandions un nouveau partage, soit une participation fédérale de 50 p. 100, une participation de 35 p. 100 pour les provinces et une de 15 p. 100 pour les villes.
On sait très bien que présentement, le taux d'endettement des villes est à son niveau maximum. C'est un peu complexe parce que le taux d'endettement des villes n'est pas le même dans l'ensemble du Canada. Il faut quand même être honnête avec tous les autres collègues et mieux comprendre la situation. Au Québec, la cote de crédit de la province est excellente présentement et l'un des facteurs est le taux d'endettement des villes. Historiquement, la province a toujours refréné les dépenses de ses villes justement pour lui permettre d'avoir une meilleure cote de crédit. Ça, c'est la réalité. Au Québec, le taux d'endettement des villes est beaucoup plus bas et cela aide aujourd'hui la province à avoir une meilleure cote de crédit. C'est historique, c'est une façon de procéder. D'autres provinces ont permis aux villes de s'endetter davantage. Au Québec, on encadre de façon plus importante et on refuse même certains projets à certaines villes pour éviter de l'endettement. C'est pourquoi on a besoin de plus en plus d'aide directe et d'une participation moins grande des villes parce qu'elles ont atteint le plafond d'endettement permis selon les normes autorisées par la province.
C'est cette réalité à laquelle il faut faire face. La façon dont les libéraux le proposent, c'est de dire que dans le nouveau programme, si 50 p. 100 de l'argent étaient répartis par habitant sans une obligation d'investir de les villes, on aiderait une grande majorité des municipalités qui ont déjà atteint la limite à cause des différents programmes qui les obligent à investir le tiers, donc tous les programmes. Au temps des libéraux, ils avaient des programmes d'infrastructures, il y avait la taxe sur l'essence, mais même dans ce programme de taxe sur l'essence, ils obligeaient les municipalités à participer. Aujourd'hui, ils ont compris, ils sont plus ouverts envers les municipalités et n'exigeraient pas une participation. Cela nous conviendrait.
Il faut par contre aussi se questionner sur cette volonté des libéraux de régler ce problème parce qu'ils auraient pu le faire dans leurs ententes avec les conservateurs dans le dernier budget. C'est un peu surprenant que cela arrive quelques jours après l'adoption du budget. Les libéraux décident de se trouver une nouvelle vocation, soit d'aider les villes, alors qu'ils auraient très bien pu, en négociant leur appui au budget, demander au gouvernement d'inclure ces normes directement dans le budget. Je ne comprends pas encore pourquoi ils ne l'ont pas fait. Encore une fois, ils se sont réveillés trop tard. C'est le problème des libéraux. Ils en ont mangé une maudite — excusez l'expression — lors de la dernière élection et ils ont de la difficulté à s'en remettre. C'est la réalité. Ils sont toujours un mois, un mois et demi ou deux mois en retard sur le reste. Un jour, ils vont peut-être se rattraper, ça va venir. Mais il reste quand même que c'est surprenant qu'ils n'aient pas profité justement des négociations qu'ils ont eues avec les conservateurs lors du dernier budget pour y inclure cette mesure. Cela aurait évidemment été très apprécié de la part des villes.
Je le disais au début. L'heure est grave. Une bonne façon de relancer l'économie et de créer de nouveaux emplois, c'est de relancer les infrastructures. Nous en sommes très conscients. Ce n'est pas pour rien qu'ici en cette Chambre, nous nous sommes toujours battus pour que le secteur forestier et le secteur manufacturier aient leur juste part. Les investissements qu'on peut faire, c'est pour protéger des emplois existants. On est très conscients que dans le secteur forestier, la modernisation des entreprises pour les rendre plus compétitives n'augmentera pas le nombre de travailleurs. Une bonne façon, c'est d'empêcher dans ces industries — et c'est la même chose pour le secteur l'automobile — de perdre des travailleurs. C'est d'investir des sommes pour stabiliser la situation. Il faut une façon de créer des nouveaux emplois pour compenser ceux qui sont perdus, et ce, à la grandeur du pays. Ce n'est pas comme le disait tout à l'heure le . On ne réglera pas le problème de la forêt avec le programme d'infrastructures. Il faut un programme pour aider l'industrie forestière. Une des bonnes façons, c'est ce que proposent les libéraux et nous appuierons cette motion.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la motion. Les députés néo-démocrates voteront en faveur de la motion du député de .
Je partagerai aujourd'hui mon temps de parole avec la députée de . Grâce à sa longue expérience de conseillère municipale, elle comprend très bien les finances municipales et elle sait à quel point il est difficile de présenter des projets susceptibles de profiter à une municipalité à très court terme.
Je comprends très bien la situation, ayant moi-même été maire d'une petite localité pendant nombre d'années. J'ai contribué pendant cinq ans à la gestion du Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités. Cette expérience m'a fait comprendre que l'élaboration de projets susceptibles de faire prendre un virage vert ou écologique à une collectivité prend du temps.
Nous appuyons la motion parce que notre parti a réclamé, au Comité des finances, que le gouvernement conservateur prenne des mesures similaires. Nous avons proposé des amendements en ce sens au comité. Malheureusement, les libéraux se sont rangés du côté du gouvernement, si bien que nos amendements n'ont pas été retenus. Ceux-ci ressemblaient beaucoup à ce dont il est question aujourd'hui.
Pourquoi les libéraux jugent-ils important aujourd'hui de consacrer un jour désigné à ce qu'ils ne voulaient pas prendre le temps d'étudier en comité, où des amendements en bonne et due forme auraient pu être présentés afin de modifier la nature du projet de loi d'exécution du budget?
La vraie raison, c'est que les libéraux ont besoin de couvrir leurs arrières. La journée d'aujourd'hui sert donc à leur donner cette couverture, à montrer qu'ils s'occupent de ces dossiers, que c'est à contrecoeur qu'ils appuient l'attaque des conservateurs contre les femmes, contre les négociations collectives et contre l'environnement. Ils présentent donc une motion aujourd'hui pour montrer qu'il existe bien des différences entre eux et les conservateurs.
On ne peut pas tout avoir. Soit on appuie les conservateurs, comme le font les libéraux, soit on travaille dans l'opposition, comme le Nouveau Parti démocratique, et on dénonce les lacunes du projet de loi d'exécution du budget. Le programme d'infrastructure municipale, en tant que plan de relance, ne fait tout simplement pas le poids.
L'écart est mince entre les façons de penser du nouveau chef du Parti libéral et du et sa bande. La coalition formée par le nouveau chef des libéraux et le est fondée sur une unité de pensée.
Une étude commandée par la FCM et publiée en 2007 a révélé que le déficit sur le plan de l'infrastructure était de 123 milliards de dollars. À cause du plan des conservateurs, ce déficit va se creuser car les municipalités ne pourront pas avoir accès au financement puisqu'elles ne pourront pas verser les fonds de contrepartie exigés par le plan Chantiers Canada.
Pendant la plus récente campagne électorale, nous nous étions engagés à augmenter le fonds de la taxe sur l'essence et à créer de nouveaux fonds pour les collectivités. Régler le déficit en matière d'infrastructure doit être une priorité. Je crois toutefois que cela ne réglera pas tous nos problèmes économiques.
L'économie mondiale doit changer. La situation actuelle découle de la déréglementation causée par une seule chose: la cupidité. Ce sont les libéraux qui ont procédé à la majeure partie de la déréglementation, sous les applaudissements des conservateurs. Voyez un peu le gâchis que cela a causé.
La grande récession du XXIe siècle s'aggrave jour après jour. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester sur le pilote automatique et de croire que parce que nos banques ne vont pas trop mal, le reste du pays n'est pas dans le pétrin. Au contraire.
Il y a eu d'énormes pertes d'emplois au Canada et dans le monde. Des entreprises et des banques font faillite à l'échelle mondiale. Par exemple, aujourd'hui seulement, une des plus grandes banques de la Grande-Bretagne, la Royal Bank of Scotland, a rapporté la plus importante perte dans l'histoire du pays. Pour cette raison, la Grande-Bretagne a annoncé un plan de sauvetage de plus de 700 milliards de dollars à l'intention des banques.
Nous avons besoin d'une vision à long terme pour restructurer notre économie. Le président des États-Unis a raison. Il faut voir dans l'actuelle situation économique une occasion de reconstruction et de restructuration. Nous avons la chance de bâtir une meilleure économie, une économie durable. C'est là notre vision pour l'économie.
À quoi pourrait ressembler cette nouvelle économie? Ce serait assurément une économie plus écologique. Il faudrait créer un fonds de soutien aux emplois verts d'environ 750 millions de dollars par année pour former de nouveaux travailleurs et recycler les travailleurs déplacés. Il est très important que les gens suivent le courant de la nouvelle économie. Il ne suffit pas de leur verser des prestations d'assurance-emploi ou de les caser dans des programmes qui créent artificiellement du travail. Les gens doivent développer des compétences utiles dans le contexte des technologies d'énergie renouvelable efficaces.
Nous prendrons du retard par rapport aux États-Unis si nous n'allons pas dans cette direction. Le président Obama s'est engagé à verser 150 milliards de dollars sur trois ans dans des programmes d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique. C'est beaucoup plus que ce que nous faisons. Nous devons nous prendre en mains par rapport à la nouvelle économie qui se développe aux États-Unis. Le continent nord-américain a une économie intégrée. Nous devons investir dans les mêmes types de projets et les mêmes types d'orientation.
Nous devons aussi investir dans la production d'automobiles à faibles émissions au Canada pour que notre secteur automobile demeure viable. Le gouvernement devrait avoir comme priorité de donner d'importants incitatifs aux constructeurs qui développent et construisent au Canada des automobiles qui produisent peu d'émissions de gaz à effet de serre ou qui n'en produisent pas du tout. Voilà ce qui fera faire des progrès intéressants et acceptables à notre industrie automobile.
Dans le monde entier, les industries, les gouvernements et les travailleurs mettent leurs efforts en commun pour ouvrir de nouvelles perspectives d'emploi dans l'innovation. Le Canada a choisi l'approche opposée. Les experts s'entendent pour dire que seul un plan proactif permettra à notre pays, à nos industries et à nos travailleurs de rester en tête de peloton à l'échelle mondiale. Nous devons tous nous y employer. Cette orientation devrait également être préconisée dans le budget car elle est préférable à l'approche dispersée qui est proposée, où le gouvernement investit un peu ici et là et maintient le statu quo tout en se contentant d'augmenter les dépenses.
Nous avons besoin de stratégies pancanadiennes adaptées à chaque secteur. Ces stratégies verront le jour grâce à un examen systématique des mesures fiscales appropriées à chacun des secteurs. Nous devons supprimer les mesures improductives sur les plans économique et environnemental. Nous devons mettre au point de nouvelles mesures pour stimuler l'investissement au profit de l'intérêt public général. Nous devons nous engager dans une stratégie améliorée en matière de rénovation d'immeubles et d'efficacité énergétique, peut-être en nous inspirant des initiatives de la ville de Toronto. Nous devons entreprendre sans délai un examen de fond en comble de la réglementation des banques, des compagnies d'assurances et autres fournisseurs de services financiers au Canada.
À l'échelle locale, dans ma circonscription des Territoires du Nord-Ouest, le a fait la promotion du projet de gazoduc de la vallée du Mackenzie comme si les Territoires du Nord-Ouest et le Canada n'avaient besoin de rien d'autre. C'est un bon exemple de pensée confuse.
Il va de soi que nous avons besoin du gazoduc. Cependant, ce projet doit être conçu dans le cadre d'un plan élargi de création d'une industrie pétrolière qui installera le long de la vallée du Mackenzie, un plan qui inclurait la construction d'une route longeant la vallée du Mackenzie. Pour le gouvernement, c'est là un enjeu tout aussi prioritaire qu'un gazoduc. La construction de cette route sera à la base même du développement approprié d'un gazoduc.
Nous devons penser à l'avenir sans nous restreindre à limiter les dégâts sur le plan politique comme le fait la motion d'aujourd'hui. L'effet de celle-ci sera donc limité. Elle ne nous permettra pas d'avancer sur la bonne voie. Nous pouvons nous passer de cet attachement aveugle au passé qui caractérise si bien le Parti conservateur, comme le prouvent ses orientations conservatrices en matière d'énergie qui l'amènent à faire des investissements qui ne seront tout simplement pas pertinents.
Nous avons amplement discuté de ces questions à la Chambre des communes, mais le débat à l'échelle du pays n'a pas encore eu lieu. Nous devons tenir un débat national sur le développement de nos systèmes énergétiques et sur les orientations à prendre. Ce débat ne doit pas être limité au groupe d'intérêt spécial dont s'entourent le et son , car ce n'est pas la façon de régler le problème.
Je serai ravi de répondre à des questions et d'entendre les observations de mes collègues.
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Monsieur le Président, 1,76 milliard de passagers empruntent chaque année le transport en commun au Canada. Les investissements dans le transport en commun améliorent considérablement la qualité de vie de millions de Canadiens. Ils réduisent le coût de la vie pour les gens et sont bénéfiques pour l'environnement.
Selon de nombreuses sources, y compris l'Association canadienne du transport urbain, il existe actuellement au Canada 167 projets d'infrastructure de transport en commun qui auraient pour effet de stimuler l'économie locale à plusieurs endroits au pays tout en améliorant les réseaux de transport en commun. Ces projets sont prêts à démarrer. Depuis de nombreuses années, des sociétés de transport en commun et des maires disent qu'il faut investir sans tarder.
Ce qui est cruel dans le budget et dans la motion à l'étude, c'est que ni les municipalités, ni les sociétés de transport en commun ne disposent de l'argent nécessaire pour payer leur fraction des coûts et ainsi obtenir la contribution fédérale qu'on leur fait miroiter. Pourquoi? Jetons un coup d'oeil à certains faits. De tous les pays du G8 ou même du G20, le Canada est le seul à ne verser absolument rien pour le fonctionnement du transport en commun.
L'an dernier, les coûts totaux de fonctionnement du transport en commun ont été de 44,5 milliards de dollars, dont 60 p. 100 ont été payés par les tarifs d'usager, 29 p. 100 par les municipalités et 6 p. 100 seulement par les provinces. À combien s'élève la contribution du gouvernement fédéral? Elle est nulle. C'est zéro. Il ne verse pas un sou.
En 2006, les dépenses en immobilisations pour les transports en commun s'élevaient à 1,68 milliard de dollars, dont 37 p. 100 venait des gouvernements fédéral et provinciaux. En fait, pour être plus précise, la plupart de ce montant venait des provinces. Par exemple, quel était le montant total des subventions fédérales accordées à la ville de Toronto? Il équivalait à 2 p. 100 de son budget de 8,7 milliards de dollars. Il n'y a donc rien là à applaudir. Vingt-trois pour cent de l'argent provenait des administrations municipales.
Les administrations municipales sont coincées avec des impôts fonciers élevés et une dette élevée parce que ce sont surtout elles qui soutiennent le fonctionnement des transports en commun. La ville de Toronto, par exemple, dont je connais très bien le budget, prévoit déjà 1,6 milliard de dollars au chapitre des immobilisations. Cette année, les impôts fonciers ont augmenté de 4 p. 100, dont 2 p. 100 résulte directement du fait que le gouvernement conservateur n'a pas changé le programme d'assurance-emploi de manière à ce qu'un seul nouveau chômeur soit admissible aux prestations. Les chômeurs vont devoir avoir recours au système d'aide sociale, augmentant ainsi de 20 000 le nombre d'assistés sociaux à Toronto. Cela va coûter 38 millions, et devinez d'où vient cet argent? Des impôts fonciers. Il sera impossible pour la plupart des municipalités d'avoir assez d'argent pour assurer le partage des coûts prévu dans ce budget.
D'un bout à l'autre du Canada, nous assistons à une augmentation réelle du nombre d'usagers des transports en commun. Les Canadiens veulent utiliser ces derniers. Ils veulent aider le Canada à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Ils veulent réduire leur bilan carbone. Si nous regardons les systèmes de transports en commun d'un bout à l'autre du Canada, le nombre d'usagers a augmenté de 15 p. 100 en cinq ans.
Chose intéressante, les plus grandes augmentations ont lieu dans les plus petites municipalités du pays, notamment Middleton, Charlottetown, Welland et Yellowknife. Au cours des deux dernières années, le nombre de déplacements dans les transports en commun du Grand Vancouver a augmenté de 7 millions. Les Canadiens veulent utiliser les transports en commun. Ils veulent faire quelque chose pour aider l'environnement. Pour les municipalités, plus d'usagers se traduit par plus de coûts. Quand un système de transports en commun ne reçoit pas de financement ou de participation aux coûts de fonctionnement de la part du gouvernement fédéral, les municipalités n'ont pas beaucoup de choix.
Lorsque le nombre d'usagers augmente, on hausse soit les impôts fonciers, soit les tarifs du transport en commun. Ces hausses ne stimulent pas du tout l'économie. Les municipalités sont coincées. Entre-temps, on a publié des rapports, dont une étude économique novatrice menée par HDR Decision Economics qui fait ressortir la nécessité d'augmenter de 74 p. 100 les services de transport en commun au Canada de manière à désengorger les routes, à réduire le temps passé dans les transports et à augmenter la productivité. Selon l'Association canadienne du transport urbain, il faudrait des investissements de 40 milliards de dollars pour la période 2008 à 2012. Ces investissements serviraient au prolongement de lignes de métros, de tramways et d'autobus de même qu'à l'entretien et à l'amélioration du réseau actuel et permettraient d'accueillir un plus grand nombre d'usagers.
Malheureusement, la motion dont nous sommes saisis est inutile. Les libéraux ont leur mot à dire relativement au budget dont nous débattons au Parlement, que ce soit à l'étape de l'étude au sein du comité ou à l'étape du rapport, demain, en y ajoutant deux menues dispositions. Le gouvernement devrait verser le financement sans exiger de fonds de contrepartie et utiliser le modèle du fonds de la taxe sur l'essence, ce qui permettrait d'éviter toute tracasserie administrative. Il s'agirait d'un financement global, et les municipalités et les provinces sauraient avec certitude que les fonds leur seraient versés. Cette façon de faire remplacerait la formule du plan Chantiers Canada, une formule de financement par projet nécessitant différentes ententes juridiques et toutes sortes de négociations complètement inutiles.
Cela me rappelle une anecdote. Un jeune homme, que je vais appeler Mike, qui se promène, voit un bateau couler. Soixante-dix-sept personnes se noient sous ses yeux. Mike aurait pu leur lancer des bouées ou les aider autrement, mais il ne l'a pas fait parce qu'il portait de nouvelles chaussures et qu'il ne voulait pas les abîmer. Il a donc refusé d'aider ces gens en train de se noyer sous ses yeux. Il s'est assis devant son portable, puis il a dressé un plan parfait sur la façon de sauver ces 77 personnes de la noyade. Pourtant, il n'a rien fait pour les aider. Voilà ce que nous vivons aujourd'hui. On tiendra un débat sur le budget, demain. Aujourd'hui, les députés débattent d'une motion. Pourquoi ne pas inclure cette motion dans le débat sur le budget, demain?
Je propose la motion suivante: Que la motion de l'opposition libérale soit insérée à l'étape du rapport dans le projet de loi d'exécution du budget, le projet de loi , qui fait actuellement l'objet d'un débat au Parlement, et qu'elle y soit insérée à titre d'amendement.
J'espère que la Chambre prendra cet amendement en considération.
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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer la motion sur l'infrastructure municipale présentée par mon collègue de .
Mon intervention aujourd'hui portera essentiellement sur la situation dans les régions rurales canadiennes. J'ai une raison importante de vouloir aborder ce sujet.
À mon avis, les régions rurales canadiennes sont très vulnérables actuellement. En effet, selon certaines statistiques, plus de 80 p. 100 de la population vit dans des milieux urbains, et la population vivant en milieu rural diminue. Par conséquent, beaucoup des mesures proposées dans le plan de relance économique défavorisent un grand nombre des quelque 200 collectivités rurales que je représente. Les députés peuvent s'imaginer à quel point ces collectivités sont éloignées les unes des autres sur le plan géographique.
Une voix: Oh, oh!
M. Scott Simms: Je constate que mon collègue trouve cette situation particulièrement amusante, mais je parle de ma circonscription, et non de la sienne.
J'ai l'honneur de partager mon temps de parole avec le député de , qui sera le prochain intervenant.
Pour replacer le tout dans son contexte historique, je me propose de vous parler du programme Travaux d’infrastructure Canada qui avait été adopté par le gouvernement fédéral en 1994. Cette initiative temporaire à frais partagés, dotée d’un budget de 6 milliards de dollars, avait donné d’excellents résultats dans notre région au début des années 1990, parce que nous avions pu rénover des infrastructures qui dataient des années 1960.
L’un des plus graves problèmes auxquels nous sommes confrontés dans ma circonscription est celui de l’eau potable. Dans bien des collectivités, et j’ajouterai dans beaucoup plus que la moyenne nationale, les gens doivent faire bouillir leur eau. C’est là un grave problème pour des raisons évidentes. L’accès à l’eau potable est un droit universel. Mon collègue de vous en a fort bien parlé, et je l’en félicite.
Nous nous devons de parler du fait que certaines infrastructures sont nécessaires, même dans les petites collectivités, mais que cela revient cher. Il est en effet coûteux de moderniser des installations d’adduction d’eau pour que la population ait accès à l’eau potable. Je parle ici de petites agglomérations dont la population est de 200, 400 ou 500 habitants. La majorité des collectivités de ma circonscription comptent 2 000 ou 3 000 personnes. Sur les 200 villes de ma circonscription, la plus importante, Grand Falls-Windsor, compte 13 000 âmes. On ne viendra pas me dire que la mise en place d’infrastructures dans ma circonscription n’est pas un véritable problème.
À cause de la structure en place, à Terre-Neuve et au Labrador aussi beaucoup de petites collectivités luttent pour offrir les services dont leurs habitants ont besoin. En 1997, le gouvernement avait annoncé la prolongation de ce qu’il avait appelé la phase 2 du programme, portant sur 425 millions de dollars supplémentaires auxquels s’étaient ajoutés 850 millions de dollars. Je précise ces chiffres simplement pour vous donner une idée de l’ampleur des sommes entrant en jeu. De tels investissements sont créateurs d’emplois. L’économie locale est stimulée par les emplois créés dans le secteur de la construction. Et puis, pour attirer les entreprises, il faut leur offrir les services dont elles ont besoin.
Revenons-en à l’adduction d’eau. Quant une usine de transformation du poisson ferme dans ma circonscription, usine qui emploie probablement 200 à 300 travailleurs, et qu’une autre entreprise veut la reprendre, celle-ci doit pouvoir accéder à une eau propre et de bonne qualité dont l’approvisionnement est garanti. Sinon, à cause d’un manque d’infrastructures, 300 emplois voire plus risquent d’être perdus.
En général, les usines qui exploitent les ressources naturelles ont besoin d’une importante main-d’œuvre. Le plus souvent, elles sont le seul employeur du coin, d’où l’incroyable importance des infrastructures municipales.
À l’époque, il avait été prévu de financer entièrement les infrastructures à cause de la difficulté que les municipalités risquaient d’éprouver pour satisfaire l’exigence de verser leur tiers. C’est essentiellement là où je veux en venir, je veux parler des défis que représentent les infrastructures en milieu rural. On parle ici d’un tiers, un tiers, un tiers. Je me concentrerai sur le dernier tiers, celui qui incombe aux municipalités. Des travaux de rénovation d’infrastructures qui représentent plusieurs millions de dollars constituent un énorme fardeau et de grosses responsabilités pour les municipalités.
J'aimerais revenir sur l'argument que j'ai présenté plus tôt à propos du fait qu'une infrastructure municipale fiable est essentielle à la survie des usines de poisson et des scieries. Si ces industries ferment, il y aura un manque à gagner dans l'assiette fiscale des petites municipalités. Celles-ci devront se tourner vers les banques pour obtenir un financement, mais elles auront du mal si elles ont une faible cote de solvabilité et une petite assiette fiscale.
Je comprends et reconnais qu'il est question de financement dans le budget, mais quelles sont les modalités du processus? Si les projets sont prêts à démarrer, il faudra assurer la rapidité du financement, faute de quoi tout tombera à l'eau.
J'aimerais également parler des installations de loisirs, comme les centres communautaires et, principalement, les stades. À Terre-Neuve, nous parlons de stades de hockey alors que partout ailleurs, on les appelle des arénas; je précise donc que je vais les appeler des stades.
En 1967, nous avions un fonds du centenaire consacré à la construction de nombreux stades dans les petites localités. On ne pouvait pas vraiment parler de boom économique, parce que les revenus étaient limités, mais ces stades sont devenus le clou social de toutes les petites localités. En 1967, dans la dernière campagne, le Parti libéral a proposé une mesure qui a permis de remettre à neuf ces stades, ou ces arénas, afin d'assurer la survie des collectivités.
Aujourd'hui, il est question d'investir de l'argent dans les installations de loisirs des petites localités. C'est une bonne idée, mais là où le bât blesse, c'est qu'on demande aux municipalités d'assumer la moitié des coûts.
Certains des députés de l'autre côté ont dit que nous ne pouvons donner un chèque en blanc aux municipalités. En fait, celles-ci n'ont même pas de chèque, en blanc ou non, rien. En réalité, on leur dit qu'elles disposeront d'une somme d'argent pour permettre à leurs installations de loisirs de fournir des services, mais ce n'est pas entièrement vrai. C'est à elles qu'on demande un chèque.
Comment pourrai-je me rendre dans des endroits comme Bishop's Falls, Botwood ou Buchans, et dire aux gens que, pour obtenir le million de dollars dont ils ont besoin pour la construction de leur stade, ils doivent fournir 500 000 $? Ce sont des localités de 600 ou 700 âmes. Peut-on parler de financement? Cela leur donnera-t-il l'argent dont ils ont besoin? J'en doute, et c'est là l'objet du débat aujourd'hui. Cet argument est soulevé constamment. Les gens de bien des localités de ma circonscription m'appellent pour me demander quelles seront les modalités du financement et pourquoi ils doivent en assurer une partie.
Mon collègue a expliqué comment fonctionne le système de financement au moyen de la taxe sur l'essence. Nous voudrions bénéficier de cette forme de financement au prorata de la population parce que la source de financement est sûre et que les municipalités obtiennent immédiatement leur argent. C'est un système prêt à démarrer. Je n'aime pas penser que nous ne pouvons offrir ce système que si c'est un ministre qui l'annonce. Ce serait bien triste.
J'ai déjà parlé de services de base, comme l'approvisionnement en eau potable. Dans bien des localités de ma circonscription, comme Bonavista et New West Valley, la salubrité de l'eau pose un problème de temps en temps. Internet sur large bande est un autre élément pour lequel on n'a pas prévu suffisamment de fonds dans le cadre des dépenses d'infrastructure. Je reconnais toutefois que le budget prévoit de l'argent à cette fin, et j'aimerais obtenir plus de détails sur cet aspect également.
Je veux parler de localités comme Bonavista. Des gens de New West Valley, Trinity Bay North, Little Catalina, Elliston, Botwood et Buchans ont communiqué avec moi. Ces localités sont le coeur du Canada rural, mais le gouvernement a mis la barre tellement haut que ce sera un obstacle insurmontable pour la plupart des petites collectivités. Or, ce sont elles qui font vivre le Canada. C'est ce que je voulais faire valoir aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je remercie le député de . Je viens du Nord-Est de l’Ontario. J’ai souvent dit que la partie rurale du Nord de l’Ontario et Terre-Neuve ont beaucoup en commun. Le financement est l’un des grands problèmes, surtout en zone rurale, lorsqu’il s’agit de construire des infrastructures.
Aujourd’hui, je prends la parole à la Chambre non seulement comme député, mais aussi à titre d’ancien conseiller municipal qui comprend ce qui se passe sur le plan des infrastructures et connaît l’état actuel des infrastructures vieillissantes des municipalités canadiennes.
Les routes vieillissent, même si la surface de la chaussée semble acceptable. Nous conduisons beaucoup par temps de gel et sur des routes parsemées de nids-de-poule, et ce n’est pas facile. C’est là un problème visible, mais le conducteur moyen qui circule sur ces routes ne connaît rien des assises des routes, surtout dans les localités anciennes, où l’âge moyen des assises des routes est de 80 à 100 ans. Ce sont de vieux matériaux qui sont enfouis là depuis longtemps. Nous ne savons jamais ni où ni quand la route sera défoncée.
Monsieur le Président, vous venez de la campagne. Vous pouvez comprendre quels travaux les petites collectivités veulent et doivent faire simplement pour que la qualité des infrastructures reste au même niveau que maintenant.
La motion à l’étude aujourd’hui dit qu’au moins la moitié des fonds qu’on propose de consacrer aux infrastructures doit être répartie au prorata de la population au cours des deux prochaines années. On reprendrait ainsi le modèle du transfert de la taxe sur l’essence. Il s’agit probablement là d’une des choses les plus importantes à l’heure actuelle.
Des municipalités de toutes les tailles pourront ainsi participer au programme rapidement et efficacement. Les fonds seront injectés directement dans l’économie. Ils seront investis dans les infrastructures et les travaux pourront se réaliser. Plus important encore, la création d’emplois sera également répartie dans toutes les villes et localités au Canada.
Nous n’avons qu’une chance d’appliquer ces mesures de stimulation. La conjoncture est difficile, et nous devons veiller à faire les choses correctement et efficacement. Et plus important encore, nous devons agir rapidement. C’est ainsi que nous pourrons agir sur le terrain.
Beaucoup de municipalités de ma circonscription se plaignent des tracasseries administratives excessives qui caractérisent le programme. Il y a de longs délais bureaucratiques. Les municipalités essaient en outre d’adapter le programme à leurs budgets. Elles ont déjà engagé les trois quarts de leurs fonds et doivent donc procéder à de nombreuses réaffectations pour tirer parti du programme. Sans ces réaffectations, il leur serait impossible d’y accéder. Cela suscite beaucoup de problèmes et de retards. Si elles ont déjà placé leur argent, elles s’aperçoivent qu’elles ne sont pas admissibles. Nous voulons que l’argent soit distribué d’une façon régulière pour aider les collectivités à planifier leur infrastructure et à réserver l’argent nécessaire.
Beaucoup de députés ont parlé du concept des trois tiers. Une grande municipalité peut mettre un certain montant de côté ou réorganiser ses projets, ce qui est très bien. Toutefois, pour une collectivité de 300 ou 1 000 habitants, trouver les fonds nécessaires pour financer le tiers du prix d’un projet est assez difficile. Cela nuit à l’infrastructure et cause de multiples problèmes dans les petites collectivités.
En optant pour un montant fixe fondé sur la population, comme dans le cas de la taxe sur l’essence, on obtient un modèle qui non seulement élimine les retards, mais aussi échappe à l’influence politique. Ce modèle favorise l’équité. Il ne s’agit pas de permettre au gouvernement ou au parti au pouvoir de se servir à sa guise. D’autres partis, de diverses affiliations, l’ont fait dans le passé. Je dis seulement que cette formule est juste pour tout le monde. Toutes les collectivités sont traitées également.
La Fédération canadienne des municipalités a dit que le modèle de la taxe sur l’essence constitue le meilleur moyen de financer rapidement des projets. Comme je l’ai déjà dit, ce modèle s’applique aux nouveaux travaux d’infrastructure et stimule l’économie.
Le gouvernement conservateur a la réputation d’annoncer en grande pompe ses programmes de financement. C’est une bonne chose, dans l’optique des relations publiques, mais l’argent semble malheureusement tomber dans l’oubli aussi rapidement que le communiqué qui l’a annoncé. On a dit auparavant — et je le répète — qu’en 2007, les conservateurs ont lancé le Fonds Chantiers Canada. Au cours de la première année, les montants déboursés par le gouvernement à ce chapitre ont totalisé un gros zéro. Nous ne voulons pas que l’histoire se répète.
Le modèle de la taxe sur l’essence permettrait de distribuer immédiatement l’argent à ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire aux municipalités canadiennes. Les maires disent que le modèle conservateur ne leur permet pas d’accéder à l’argent en temps opportun. Comme je l’ai dit, ce sont les chinoiseries administratives qui ralentissent tout. Le modèle de la taxe sur l’essence permet non seulement de distribuer rapidement l’argent, mais donne aux municipalités la possibilité de faire de la planification.
J’ai eu l’occasion de bavarder avec un certain nombre de maires de ma circonscription, Nipissing—Timiskaming, dans le Nord-Est de l’Ontario. Si ce changement était adopté, ils seraient en mesure de réaliser des projets qu’ils ne pourraient pas autrement mettre en œuvre. Nous ne parlons pas ici de grands projets. Il s’agit simplement de travaux de tous les jours, de projets d’immobilisation qui ont été reportés par manque d’argent. En permettant aux maires d’avoir tout le montant, ils peuvent planifier et verser leur part. Autrement, ils sont complètement mis à l’écart. C’est l’un des problèmes de la formule des trois tiers.
Cela permet à de petites collectivités d'exécuter des améliorations urgentes. Ce plan garantit un financement aux municipalités. Ce qui est très important, c'est qu'il supprime l'approche, si couramment utilisée par le gouvernement conservateur, de la perte de tout financement inutilisé. De plus, ce plan permet aux petites collectivités de mettre les fonds de côté pour des projets étalés sur plusieurs années. Évidemment, on nous servira l'argument que si le gouvernement donne de l'argent aux municipalités, celles-ci vont le mettre à la banque et attendre jusqu'à l'an prochain alors que c'est maintenant qu'il faut stimuler l'économie. C'est une éventualité. Néanmoins, un tel financement permet aux municipalités de planifier et de mettre des fonds additionnels de côté; elles peuvent ainsi commencer par la planification et, ensuite, réaliser le grand projet ou, dans le cas de projets de moindre envergure, procéder en temps opportun et de façon efficace.
Les collectivités constituent le fondement de notre grand pays. Malheureusement, il arrive souvent que les fondations commencent à s'écrouler et que nous assistions impuissants à ce triste spectacle parce que les divers niveaux de gouvernement affirment que ce n'est pas à eux d'intervenir et que ce n'est pas leur responsabilité. Dans le passé, nous avons entendu le tenir ce genre de discours au sujet des municipalités et nous l'entendrons probablement dans l'avenir, mais il faut tenir compte de l'ensemble de la situation.
Les municipalités constituent le fondement du Canada. Or, si la fondation n'est pas solide, elle s'effrite et la maison s'écroule à son tour; c'est simplement une question de temps. Pour que le Canada reste fort, il faut qu'il conserve des assises solides et que les municipalités fonctionnent de façon efficace.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'avoir l'occasion aujourd'hui de parler de certains investissements récents en matière d'infrastructures pour les Premières nations prévus par notre gouvernement dans le budget de 2009, le Plan d'action économique du Canada.
Évidemment, le plan d'action englobe des dépenses visant d'autres groupes autochtones du nord et d'ailleurs, mais je ne dispose que de 10 minutes. Je vais partager mon temps de parole avec le député de et je vais donc limiter mes observations aux Premières nations.
Il n'échappe à personne que l'amélioration des infrastructures est cruciale pour la santé et la productivité des collectivités des Premières nations. Les améliorations des infrastructures favorisent la croissance économique et apportent une meilleure qualité de vie sur les réserves. C'est justement ce que vise le gouvernement, comme il l'a montré au cours des trois dernières années.
Grâce au Plan d'action économique du Canada, le gouvernement fournit 1,4 milliard de dollars sur deux ans pour des initiatives spécifiques visant à améliorer le bien-être et la prospérité des peuples autochtones au Canada. De ces nouveaux investissements, 515 millions de dollars seront rendus disponibles pour accélérer les projets d'infrastructure que veulent réaliser les Premières nations et qui sont prêts à démarrer. Cela vise essentiellement des écoles, des systèmes d'adduction d'eau, des services communautaires critiques comme des cliniques de soins de santé, des résidences d'infirmières et des infrastructures de soutien aux services policiers.
Au cours des deux prochaines années, 200 millions de dollars seront consacrés à la construction de 10 nouvelles écoles sur les réserves et à la rénovation en profondeur de trois écoles. Je me permets d'ajouter que le ministre a annoncé aujourd'hui la construction d'une nouvelle école à Burnt Church, au Nouveau Brunswick. Notre gouvernement sait fort bien que les enfants des Premières nations doivent bénéficier des meilleures installations d'apprentissage possibles pour réussir dans leurs études et avoir un bon départ dans la vie.
Un montant de 165 millions de dollars sera investi dans des initiatives visant à accélérer la réalisation de projets d'infrastructure pour l'eau potable et les eaux usées. Comme nous le savons tous, l'accès à une source fiable et sûre d'eau potable est essentielle à la santé et au bien-être des collectivités des Premières nations et à leur qualité de vie sur les réserves.
Notre gouvernement sait fort bien qu'il doit assumer des responsabilités particulières à l'égard des Autochtones, notamment en matière de logement. Nous sommes résolus à le faire. Il faut bien dire qu'un trop grand nombre de résidants de collectivités des Premières nations vivent dans des logements inadéquats.
Les causes sont complexes et diverses. Pour un grand nombre de collectivités et de personnes, l'accès restreint au capital ne permet pas de construire ou de rénover des logements. Dans d'autres collectivités, c'est la capacité de gestion du parc de logements qui fait défaut. C'est la raison pour laquelle nous avons également annoncé un financement de 400 millions de dollars au cours des deux prochaines années pour l'aide au logement sur les réserves. Cette somme sera affectée à la construction de nouveaux logements, à la rénovation de logements existants et à des activités complémentaires liées au logement.
Le a annoncé la semaine dernière, en Colombie-Britannique, qu'une somme pouvant atteindre 50 millions de dollars sera investie pour répondre aux besoins en matière de logement dans les réserves dans cette province.
Cette somme s'ajoute à celle de 1 milliard de dollars investie annuellement dans les infrastructures communautaires des Premières nations, infrastructures dont font partie le logement, les réseaux d'aqueduc et d'égout, les établissements d'enseignement ainsi que les routes et les ponts.
Les prévisions de dépenses pour 2008-2009 englobent plus précisément 236 millions de dollars destinés à appuyer une vaste gamme de projets d'infrastructure scolaire, notamment des projets de construction, de rénovation, de réparation, d’aménagement et de planification, y compris le fonctionnement et l’entretien; 368 millions de dollars consacrés à la salubrité de l'eau dans les collectivités des Premières nations grâce, entre autres, à la mise à niveau des réseaux d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, à l'entretien sur place dans le cadre des activités des installations, à la formation et à la réalisation de projets s'inscrivant dans le Plan d’action pour l’approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées des Premières nations; 276 millions de dollars destinés à répondre à des besoins en matière de logement dans les réserves. Une partie de ce financement annuel permet la construction de 2 300 nouvelles unités de logement et la rénovation de 3 300 autres en moyenne dans des collectivités des Premières nations situées d'un bout à l'autre du pays. Enfin, 442 millions de dollars seront consacrés à des projets en cours touchant notamment les routes, les ponts, l'électrification et les infrastructures dans les collectivités des Premières nations partout au pays.
Tous ces investissements dans les infrastructures des collectivités des Premières nations ont principalement pour but d'atténuer les risques pour la santé et la sécurité, de prolonger le plus possible la vie utile des biens durables, de garantir que les infrastructures satisfont aux codes et aux normes applicables et de faire en sorte que les infrastructures communautaires soient gérées de manière rentable et efficiente.
Notre gouvernement s'emploie à favoriser le changement grâce à des partenariats solides et à un leadership constructif. Nous contribuons à l'amélioration du milieu d'apprentissage des élèves des Premières nations, de l'accès à l'eau potable sûre et de la qualité de vie dans les réserves grâce à la réalisation de nouveaux projets de construction de logements. Nous investissons dans des projets qui offrent des avantages durables pour les collectivités des Premières nations et nous accomplissons tout cela en partenariat avec les Premières nations, avec les autres ordres de gouvernement et, en fin de compte, avec tous les Canadiens.
À notre avis, c'est le seul moyen d'amener un changement réel. Nous devons agir et le faire en concertation. Personne, ni particulier ni groupe ni gouvernement, n'a la solution à tous les problèmes. Nos problèmes communs ne se régleront pas par l'intervention d'un seul ordre de gouvernement; cela ne ferait que perpétuer le statu quo. Nous devons plutôt atteindre nos objectifs grâce à un véritable partenariat. On peut voir tout autour de nous des exemples des résultats formidables que peut produire une telle façon de procéder. Nos partenariats donnent des résultats.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre au sujet de la motion à l’étude. Le gouvernement a fait des investissements sans précédent dans l’économie canadienne au moyen des programmes d’infrastructure. C’est un fait indéniable.
En novembre 2007, nous avons annoncé le remarquable Fonds Chantiers Canada. Ce fonds assure un financement à long terme et prévisible de 33 milliards de dollars pour aider les provinces, les territoires et les collectivités de toutes les tailles. Cet investissement était nécessaire pour donner un coup de pouce à nos villes et à nos municipalités, et pour aider à moderniser nos routes, nos ponts, nos réseaux de distribution de l’eau et d’autres infrastructures.
Après 13 longues années d’inaction de la part des gouvernements libéraux précédents, nous avons fait des choix cruciaux pour aider à améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens. Les fonds d’infrastructure visent à bâtir notre pays et à créer des investissements essentiels qui bénéficieront aux générations futures.
Plus tôt cette année, le ministre des Finances du Canada a annoncé, ici même à la Chambre, le Plan d’action économique du Canada. Ce plan s’attaquait à l’incertitude économique qui accable actuellement les Canadiens, ainsi que les habitants de toute la planète. Il permettra de stimuler la croissance économique, de créer des emplois et de venir en aide aux familles canadiennes.
En accélérant les investissements clés dans l’infrastructure, le gouvernement injectera près de 12 milliards de dollars de plus dans notre économie, en plus des 33 milliards de dollars du Fonds Chantiers Canada.
Le Plan d’action économique jette clairement les bases sur lesquelles notre gouvernement s'appuiera pour stimuler notre économie, créer des emplois et aider les familles canadiennes en faisant des investissements sûrs dans l’infrastructure.
Cette somme de 12 milliards de dollars destinée à stimuler notre économie prend la forme d'un investissement accéléré dans les infrastructures. Elle comprend 4 milliards de dollars pour encourager les projets d’infrastructure, 2 milliards de dollars pour accélérer les projets de construction des collèges et universités, 1 milliard de dollars pour créer un nouveau fonds d’infrastructure verte, 500 millions pour favoriser la construction de nouvelles installations de loisirs communautaires et la rénovation d’installations existantes, et, pour accélérer le financement provincial et territorial existant, 25 millions de dollars à toutes les provinces.
Nous sommes engagés à contribuer au financement des projets prioritaires touchant les installations les plus utilisées par les familles canadiennes. Nous l’avons prouvé avec ces programmes. Les investissements prudents et les choix responsables que nous avons faits avant que cette crise mondiale frappe le Canada semblent encore plus cruciaux avec le recul.
Même si certains députés d’en face refusent toujours de voter en faveur de notre plan d’action et d’aider les familles canadiennes aujourd’hui, nous proposons d’agir sans tarder pour stimuler notre économie, améliorer la qualité de vie des Canadiens et chercher des moyens pour bâtir un meilleur pays pour nos enfants et nos petits-enfants.
Malgré les pas de géant que nous avons faits, nous ne pouvons pas agir seuls. Aucun ordre de gouvernement ne peut satisfaire, à lui seul, les besoins du pays en matière d’infrastructure. Notre capacité de financer les projets repose sur la collaboration que nous obtiendrons de nos partenaires et nous allons collaborer étroitement avec eux, les provinces, les territoires et les municipalités, pour obtenir les meilleurs résultats possibles.
Mon collègue, le , a manifesté cet engagement par les consultations qu’il a menées auprès des dirigeants des provinces, des territoires et des municipalités de tout le Canada. Le ministre a consulté des dirigeants locaux, diverses parties intéressées et d’autres groupes.
Mon collègue s’est efforcé de collaborer pour trouver les moyens de faire en sorte que tous les ordres de gouvernement travaillent ensemble afin de cerner les projets prioritaires et les secteurs où il était possible d’accélérer le financement, et de voir quelles mesures supplémentaires s’imposaient si nous voulions que ces progrès soient possibles. Nous continuerons de collaborer avec tous les ordres de gouvernement pour faire démarrer les projets et donner à notre économie l'élan dont elle a grand besoin.
Autre résultat de ces consultations, le ministre a pu élaborer le plan d’action en cinq points du gouvernement, comme mon collègue y a fait allusion tout à l’heure, pour mieux guider nos efforts visant à accélérer les investissements dans les infrastructures.
Le premier point de ce plan d’action, c’est la collaboration avec les provinces et les territoires afin d’accélérer des projets d’infrastructure majeurs grâce au volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada. Nous accélérons également le financement de projets dans les petites localités grâce au volet Collectivités de ce même fonds.
Cette accélération n’est pas possible sans la collaboration de tous les ordres de gouvernement. Elle est indispensable au succès. Si on veut que le processus soit une réussite, des partenariats avec tous les ordres de gouvernements sont indispensables. Le gouvernement tient à réunir les conditions propices à cette réussite.
Au nom de l’avenir du Canada, nous travaillons avec nos homologues de partout. C’est ainsi que nous améliorerons le niveau de vie de tous nos concitoyens.
Nous mettons les gens au travail. Nous créons de nouveaux emplois, nous lançons des travaux, aidant le secteur de la construction dans tout notre pays, et nous consacrons des fonds à des projets essentiels de développement qui aideront les générations futures.
Il est vrai que les modalités des divers fonds de notre plan global visant les infrastructures peuvent varier, mais, dans tous les cas, le partenariat est la base. Les partenariats sont les éléments clés de l’application réussie du plan d’action économique du gouvernement.
Nous avons travaillé et continuons de travailler avec nos partenaires pour alléger les formalités, simplifier le processus d’approbation et réaliser les projets plus rapidement. Nous voulons que les Canadiens soient au travail et profitent de nos investissements. Nous avons hâte de voir ouvrir de nouvelles installations culturelles et sportives un peu partout au Canada, et nous avons hâte de pouvoir conduire sur des routes et des ponts plus sûrs et améliorés.
Nous avons consulté nos partenaires des provinces et des territoires tout au long du processus. Nous avons écoutés les dirigeants municipaux et les associations municipales, et nous avons réagi. Nous avons mis en place des programmes qui permettront des investissements ciblés en infrastructure et nous allons jeter les fondements d’une économie plus vigoureuse et d’un Canada meilleur.
Alors que d’autres préfèrent s’abstenir et ne rien faire, nous nous portons à la défense des Canadiens. Nous établissons des partenariats afin de travailler avec nos collègues de l’ensemble de notre pays pour cerner les projets qu’il sera possible de réaliser dès demain, mettant les Canadiens au travail et stimulant notre économie pour assurer à tous une meilleure qualité de vie.
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Monsieur le Président, c’est un grand plaisir pour moi de prendre la parole pour participer au débat d’aujourd’hui. Ce qui nous inquiète le plus au sujet du budget, c’est que beaucoup de petites municipalités du pays sont incapables de prendre part au programme d’infrastructure parce qu’elles ne peuvent pas payer la part qu’on attend d’elles.
En ce qui concerne le plan de relance, nous considérons les dépenses d’infrastructure comme un investissement très important et très utile pour aider l’économie, assainir notre environnement, régler les problèmes de traitement de l’eau potable et des eaux usées, etc. partout dans le pays. Nous savons que les emplois du secteur de la construction et les projets prêts à démarrer assureront des avantages à beaucoup de municipalités et d’entrepreneurs des petites collectivités. Nous considérons, par conséquent, que c’est un plan de relance très valable.
Toutefois, comme l’ont signalé de nombreuses collectivités ces derniers mois, certaines municipalités sont actuellement si serrées qu’elles n’ont pas les moyens d’avancer le tiers de l’argent qu’on leur demande pour être admissibles. Si le gouvernement fédéral peut avancer de l’argent, si les gouvernements provinciaux peuvent le faire, c’est parfait.
Dans ma propre circonscription, la municipalité régionale de Cape Breton, qui a une population d’environ 116 000 habitants, a actuellement une dette de 115 millions de dollars, qui suscite beaucoup d’inquiétude. À moins d’adopter cet amendement pour changer la façon dont l’argent est distribué, il n’est pas sûr que cette municipalité puisse saisir les occasions qui s’offrent.
C’est probablement l’une de nos plus grandes préoccupations. C’est aussi sans doute l’une des meilleures raisons d’appuyer la motion d’opposition d’aujourd’hui.
Je dois dire également, monsieur le Président, que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J’ai en outre dans ma circonscription la ville de Canso. Beaucoup de députés ont entendu parler de Canso ces dernières années. Cette collectivité connaît beaucoup de difficultés depuis la fermeture de la pêche hauturière et l’épuisement des stocks de morue. Ces stocks n’ont malheureusement pas repris leur croissance. Il y a des gens et des industries qui ont quitté la ville. Quand cette situation se produit, l’assiette fiscale rétrécit, ce qui entraîne évidemment une baisse des recettes. Lorsque des collectivités font face à de tels défis, leurs difficultés augmentent d’année en année, leur dette s’alourdit et elles ont de plus en plus de mal à survivre.
De plus, ces collectivités doivent supporter un fardeau croissant à cause des restrictions et des réglementations que leur imposent les gouvernements provinciaux. Nous souhaitons avoir des collectivités plus vertes et plus durables, mais quand nous les obligeons à respecter des règlements de ce genre, nous savons que leur fardeau s’alourdit.
Nous savons que les villes, les villages et les municipalités dépendent en fait des provinces qui les ont créées et doivent remplir les fonctions que celles-ci leur ont attribuées. Nous comprenons bien tout cela. Les gouvernements provinciaux ont différents programmes pour aider ces collectivités. Je crois, comme la plupart des gens qui s’occupent d’administration municipale, que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer. La mise en place d’un programme d’infrastructure a des avantages dont nous nous félicitons. Nous appuyons ces avantages ainsi que les possibilités que les municipalités ont de participer à ce programme. Il reste cependant un groupe de municipalités, de villes et de villages qui sont incapables de saisir ces occasions.
Voilà l’objet de notre motion d’aujourd’hui.
Je suis disposé à répondre à des questions sur ce sujet. Je suis sûr que les députés du gouvernement aimeraient en savoir davantage sur cette question.