Que, de l’avis de la Chambre, en ne prévoyant que 170 millions de dollars sur deux ans dans le dernier budget pour venir en aide à l’industrie forestière, le gouvernement nous démontre encore une fois le peu de cas qu’il fait de l’économie québécoise qui est durement touchée par la crise forestière, puisque cette somme est nettement insuffisante pour permettre à cette industrie de traverser la crise actuelle, d’autant plus que cet argent vise à prolonger des programmes qui ne sont pas adaptés pour répondre aux besoins de l’industrie en temps de crise et en conséquence, le gouvernement devrait mettre en place le plus rapidement possible un véritable plan d’aide à l’industrie forestière, plan qui comporterait une série de mesures spécifiques, dans une optique de développement durable, incluant des prêts et des garanties de prêts, des crédits d’impôt remboursables pour la recherche et le développement, l’adoption d’une politique pour favoriser l’utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux et la mise en place de mesures de soutien à la production d’énergie et d’éthanol avec les résidus forestiers.
— Monsieur le Président, comme vous le savez, je viens d'une région, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui, au cours des dernières années, a grandement été touchée par la crise forestière. Bon nombre de mes collègues du Québec et du Canada vivent une situation similaire. Dans nos régions respectives, lorsque le moulin de sciage cesse ses activités, c'est toute l'économie locale qui est affectée.
Lorsque j'ai été élu en 2004 à titre de député de Chicoutimi—Le Fjord, l'industrie forestière vivait une période difficile. Abitibi-Consol a fermé son usine Port-Alfred à La Baie en 2004, et ainsi entraîné la mise à pied de 640 travailleurs. L'onde de choc a frappé tout le Saguenay—Lac-Saint-Jean. Depuis ce temps, près de 4 000 emplois directs ont été perdus dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Oui, 4 000 emplois. C'est comme si la ville d'Ottawa avait perdu 15 000 emplois depuis cinq ans.
Si le Bloc québécois a choisi de tenir une journée sur la crise forestière et les solutions qui doivent être envisagées, c'est parce que le gouvernement a complètement renoncé à soutenir ce secteur forestier qui en a grandement besoin.
Rappelons que l'industrie forestière connaît des difficultés depuis plusieurs années. D'abord, il y a eu le conflit du bois d'oeuvre de mai 2002 à l'automne 2006. Pendant cette période, Ottawa s'est systématiquement refusé à soutenir l'industrie et à lui offrir les garanties de prêts dont elle avait besoin pour rester à flot. Dix mille emplois ont été perdus dans l'industrie forestière québécoise entre mai 2002 et avril 2005.
Depuis avril 2005, 21 000 emplois supplémentaires ont été perdus dans le secteur forestier, uniquement au Québec. Pire encore, la situation continue de se dégrader chaque semaine. AbitibiBowater vient d'annoncer des fermetures temporaires dans ses usines d'Amos, de Dolbeau-Mistassini et de Baie-Comeau, sans compter l'usine de pâte de Saint-Félicien, les scieries de Girardville et de Saint-Fulgence, Produits forestiers Arbec, Coopérative Forestière de Petit Paris et bien d'autres qui sont fermées pour quelques semaines ou ont largement diminué leur production.
Nous sommes en train de vivre un drame collectif épouvantable, et nous avons un gouvernement qui préfère fermer les yeux sur le sort de milliers de travailleurs et de familles.
L'heure est tellement grave qu'il y a deux semaines, le président du Conseil de l'industrie forestière du Québec est venu témoigner devant les membres du Comité permanent des finances, ici à Ottawa, pour réclamer une aide urgente, car l'industrie est au bout du rouleau. Il est venu demander au gouvernement fédéral un programme de refinancement et un programme de soutien afin d'être prêt pour la reprise.
Aux dires du président, plusieurs entreprises ont des réparations majeures à effectuer, mais n'ont pas accès au crédit présentement. Plusieurs voudraient profiter de la crise pour innover, mais ne peuvent tout simplement pas investir, faute d'argent.
Le président du Conseil de l'industrie forestière du Québec n'est pas seul à lancer un cri d'alarme, le message vient de tout le milieu. La semaine dernière, Michel Routhier, président du Conseil régional FTQ du Haut du Lac-Chibougamau-Chapais, a déclaré: « [...] le budget [...] ne sert pas à soutenir l'industrie, il est moins élevé qu'en période où il n'y avait pas de crise. »
Devant l'ampleur de la crise, les équipementiers aussi interpellent le gouvernement: « Nos membres sont inquiets. Ils font des pieds et des mains pour rester en vie », a déclaré M. Robert Dionne, président de l'Association des propriétaires de machinerie forestière du Québec, qui représente 250 entrepreneurs forestiers. M. Dionne affirmait la semaine dernière que plus de 50 entrepreneurs avaient cessé leurs activités au Québec en 2008 et que la situation ne serait guère mieux en 2009.
Finalement, le propriétaire des entreprises, Alain Michaud, de Saint-Ludger-de-Milot, dont l'entreprise se trouve dans le comté du et député de Roberval—Lac-Saint-Jean, déclarait « qu'il faudrait revenir à l'époque quand il y avait des crédits d'impôt pour l'achat d'équipement ».
Le message est unanime dans le milieu: le gouvernement fédéral doit adopter des programmes d'aide pour soutenir les entrepreneurs forestiers.
L'industrie forestière canadienne et québécoise n'est pas moins en difficulté que l'industrie automobile. Elle représente, au Canada, 300 000 emplois directs et 450 000 emplois indirects, alors que dans le secteur de l'automobile, c'est 158 000 emplois directs et 335 000 emplois indirects. Malgré cela, on constate que l'aide du gouvernement conservateur dans ce secteur est de beaucoup supérieure à celle annoncée pour l'industrie forestière: 170 millions de dollars pour l'industrie forestière pour l'ensemble du Canada, sur deux ans, comparativement à 2,7 milliards de dollars pour le secteur de l'automobile. Oui, c'est honteux. Voyez-vous la disproportion au niveau de l'aide?
À titre de députés, nous avons le devoir de trouver des solutions pour aider des milliers de familles. Nos concitoyennes et concitoyens nous ont demandé de les représenter ici, à Ottawa, pour défendre leurs intérêts. Malheureusement, certains députés ont choisi de promouvoir la position de leur parti, plutôt que de venir en aide à leurs concitoyens et d'emmener leur message ici, en cette Chambre, à Ottawa.
À ce titre, les députés de et de sont des champions. Le criait sur toutes les tribunes qu'en vertu de l'accord sur le bois d'oeuvre, il ne peut accorder des garanties de prêt. Pourtant, il est incapable de dire précisément quel article l'interdit. Encore hier, lors de la période des questions, il était incapable de citer clairement de quel article il s'agissait car aucun article ne défend un tel service de garanties de prêt aux entreprises. Malheureusement, le député est obligé de défendre l'indéfendable de son parti, du gouvernement conservateur, car ce gouvernement refuse d'accorder des garanties de prêt au secteur forestier pour des raisons purement idéologiques.
Même le président de la Fédération québécoise des municipalités, M. Bernard Généreux, a déclaré, concernant les propos du député de , le : « Il y a de la mauvaise foi politique ou un manque d'imagination. Il est impensable que dans l'appui des milliards de dollars donnés dans le dernier budget fédéral, entre autres pour l'industrie automobile, on n'ait pas trouvé en périphérie des moyens d'investir dans la crise forestière. » Voilà les propos de M. Bernard Généreux, qui vit au Lac-Saint-Jean, dans le comté du ministre responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.
Pour ce qui est du député de , la situation est désolante. Voyant que son propre gouvernement ne peut venir en aide au secteur forestier, il déclare maintenant qu'il faut un sommet d'urgence sur la crise forestière. Je me demande où est le ministre depuis quelques années. Ce n'est pas le temps de mettre des détecteurs de fumée dans la maison, lorsque la maison est en feu. On dirait que le député veut gagner du temps. Ce n'est pas de temps que l'industrie forestière a besoin, ce sont des outils pour survivre à cette crise.
Aujourd'hui, je vois cette journée comme un débat d'urgence sur la question, pour signaler, présenter le message et la réalité que vivent les entrepreneurs et les travailleurs dans le domaine de l'industrie forestière.
Nous proposons dans notre motion quatre pistes de solutions concrètes qui vont dans l'optique du développement durable du secteur forestier. Nous proposons ces quatre solutions parce que les sommes avancées dans le dernier budget du gouvernement fédéral sont nettement insuffisantes et ne répondent pas aux besoins de l'industrie forestière.
La motion propose au gouvernement de:
[...] mettre en place le plus rapidement possible un véritable plan d’aide à l’industrie forestière, plan qui comporterait une série de mesures spécifiques, dans une optique de développement durable, incluant des prêts et des garanties de prêts, des crédits d’impôt remboursables pour la recherche et le développement, l’adoption d’une politique pour favoriser l’utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux et la mise en place de mesures de soutien à la production d’énergie et d’éthanol avec les résidus forestiers.
Je vais m'attarder sur l'adoption d'une politique pour favoriser l'utilisation du bois dans les projets de construction du gouvernement fédéral. Une telle politique augmenterait la demande du bois sur le marché intérieur du Québec et du Canada et pourrait nous rendre moins dépendants de cette ressource vers les États-Unis. Lorsque ces derniers ne construisent plus de maisons ou baissent leur production de maisons, moins de bois s'y vend. Nous sommes dépendants. Lorsqu'il y a reprise au niveau de la construction résidentielle, le bois québécois et canadien est alors en demande. Il faut diminuer cette dépendance envers les États-Unis et augmenter cette demande du bois vers le marché intérieur du Québec et du Canada.
Il est facile de parler des problèmes, mais encore faut-il proposer des solutions. Une solution aussi utile que symbolique serait pour le gouvernement fédéral de favoriser le bois dans les projets de construction et de rénovation de ses propres édifices fédéraux. Il faut comprendre que le gouvernement fédéral est propriétaire d'un immense parc immobilier. On parle de 13 782 bâtiments, dont 198 ont été construits en 2008.
Par conséquent, le gouvernement dépense chaque année une somme significative pour la construction et l'entretien de ses propres édifices. Uniquement pour les ministères de la Défense, des Travaux publics, pour le Service correctionnel et la GRC, les dépenses d'entretien du gouvernement canadien ont totalisé un montant de 827 millions de dollars en 2007-2008.
Actuellement, plusieurs gouvernements ont réalisé que l'utilisation de plus de bois dans leurs édifices constituait non seulement une façon concrète de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais assurait aussi un soutien direct à l'industrie. La liste des gouvernements qui ont leur propre politique sur l'utilisation du bois est déjà longue: le Québec, la France, la Suède, la Norvège, l'Autriche et aussi la Finlande.
Pourquoi le gouvernement canadien n'a-t-il pas sa propre politique en matière de rénovation et de construction en utilisant le bois au lieu de l'acier ou du béton? Il pourrait donner l'exemple à d'autres propriétaires privés d'immeubles en s'obligeant à examiner de façon équitable la solution relative au bois, pour les éléments de structure et d'apparence, découlant de ses appels d'offres et de ceux de ses sociétés et organismes. Si la solution relative au bois constitue un matériel pertinent et s'avère plus avantageuse pour l'ensemble d'un projet ou pour des éléments de celui-ci, les politiques du gouvernement devraient privilégier l'utilisation du bois.
En utilisant plus de bois, le gouvernement peut lui-même réduire la quantité de gaz à effet de serre émis par ses édifices. Pour chaque mètre cube de bois utilisé à la place du béton ou de l'acier, une tonne de gaz à effet de serre est évitée. Par exemple, pendant le cycle de vie d'un immeuble typique de quatre étages, 154 tonnes de CO2 peuvent être évités avec une structure en bois par rapport à une structure de béton.
C'est l'équivalent de conduire une auto pendant 36 ans.
La ressource forestière peut être un levier de développement, pourvu qu'on l'utilise autrement, qu'on transforme davantage et qu'on en fasse un outil permettant de susciter le développement de nouveaux créneaux. Il faut utiliser la ressource forestière de manière à ce qu'elle génère plus d'emplois et plus de richesse en augmentant les activités de transformation et la production d'énergie issue du bois. Il faut stimuler la recherche et le développement de nouveaux produits et rendre remboursable le crédit d'impôt à la recherche et au développement. Il faut stimuler la création et le développement de nouvelles entreprises de transformation. Il faut soutenir la modernisation des entreprises par un programme de prêt et de garanties de prêt leur permettant de se procurer de nouveaux équipements de production plus efficaces et leur permettant de diversifier leur production. Il faut remettre en place le programme de diversification des économies forestières que l'ex-ministre du développement économique, député de , a coupé à l'automne 2006, et en confier la gestion aux intervenants régionaux. Il faut bonifier le régime d'assurance-emploi pour éviter que les travailleurs, faute de revenu, quittent la région. Lorsqu'un travailleur perd son emploi, tombe en chômage — c'est vraiment l'expression « tomber en chômage » — et arrive au bout de ses prestations, que fait-il? Eh bien, il regarde toutes les issues possibles, et même la possibilité de quitter la région, ce qui doit être évité si l'on bonifie le régime d'assurance-emploi. Il faut aussi mettre en place un programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgées difficilement reclassables. Il faut envisager pour les producteurs de boisés privés des changements aux règles fiscales pour faciliter la déduction des dépenses d'aménagement forestier et permettre l'étalement du revenu tiré de l'exploitation du bois, en particulier quand un revenu élevé survient à la suite d'une catastrophe naturelle.
Voilà des solutions que le gouvernement conservateur doit considérer pour soutenir les régions et l'industrie forestière.
Je conclus en demandant aux députés de cette Chambre, et plus particulièrement aux députés qui forment le gouvernement conservateur, dont les circonscriptions vivent des difficultés dues à la crise forestière, de convaincre leurs collègues pour que soit adoptée majoritairement la motion que j'ai déposée ce matin.
Rappelons-le, cette motion demande au gouvernement de mettre en place rapidement un véritable plan d'aide à l'industrie forestière. La situation est pénible dans le secteur de l'automobile, mais on est capable d'en faire tout autant dans le secteur forestier.
N'oublions pas que la forêt boréale se situe sur le territoire du Québec et du Canada, et cette ressource nous appartient comme Québécois et Canadiens.
Avant de terminer, je résume cette motion qui parle de 170 millions de dollars sur deux ans, une somme insuffisante pour venir en aide à l'industrie forestière; une somme qui ne répond pas aux besoins de cette industrie forestière et aussi de ses travailleurs. Cette motion propose un plan en quatre mesures: d'abord, un crédit d'impôt pour aider et soutenir l'industrie forestière; ensuite, un crédit de prêt; puis, la « solution bois » au niveau de la construction et de la rénovation; et, finalement, l'utilisation des résidus de bois pour en faire de l'énergie.
Je termine en rappelant qu'au Québec, 150 villages vivent de la forêt dans une proportion de 100 p. 100, alors que 100 autres villages vivent de cette ressource dans une proportion de 80 p. 100. Je demande donc aux députés de faire preuve de sensibilité et d'exclure toute politique partisane. Cette industrie a besoin de notre soutien, et nous pouvons l'aider.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir intervenir au sujet de la motion déposée par le député de . Je crois que le député conviendra qu'il n'est pas le seul à se soucier de l'industrie forestière au Québec.
Tous les députés savent que, depuis son arrivée au pouvoir, ce gouvernement a écouté l'industrie forestière canadienne. Il a reconnu les défis particuliers que cette industrie doit relever partout au pays et lancé certaines initiatives précises destinées à lui venir en aide.
Ces initiatives n'ont pas été le fruit de réactions impulsives à des problèmes complexes. Elles ont été conçues pour aider l'industrie à relever les défis actuels. Elles ont aussi été conçues suivant les conseils de l'industrie forestière, qui désire devenir plus forte, plus concurrentielle et plus durable dans l'avenir, et s'assurer une transition vers une telle position.
Bien entendu, le député ne semble pas partager l'inquiétude de l'industrie partout au pays. Sa seule préoccupation, c'est l'industrie québécoise, comme si cette industrie n'entretenait aucun lien avec le reste du pays. Il ne comprend peut-être pas que des mesures destinées à venir en aide à l'ensemble de l'industrie forestière canadienne appuient également l'industrie québécoise. Il ne réalise peut-être pas qu'il existe un contexte plus vaste aux défis qui le préoccupent et que les solutions proposées pour relever ces défis doivent avoir une portée à la fois régionale et internationale.
La motion présentée par le député demande un véritable plan, comme si les mesures déjà adoptées par le gouvernement et celles proposées dans le Plan d'action économique du Canada ne constituaient pas un plan, comme si elles n'avaient aucune substance, même si l'industrie forestière, y compris celle du Québec, a été consultée dans le cadre de l'élaboration du plan.
La motion semble être un leurre ou une façon de nier la réalité, car les mesures présentées comme un véritable plan d'aide dans la motion existent déjà ou sont proposées dans le Plan d'action économique du Canada.
Mon gouvernement fournit de l'aide à une industrie d'une importance fondamentale pour notre pays, une industrie qui n'existe pas seulement dans une province et qui est confrontée à de vrais problèmes. Un ralentissement économique mondial, une augmentation de la concurrence internationale et une forte baisse des prix des marchandises et des produits sont au nombre de ces problèmes.
Les perspectives à long terme du secteur des ressources naturelles du Canada demeurent bonnes, mais la situation économique actuelle entraîne des défis sans précédent pour l'industrie forestière canadienne.
Afin de comprendre pleinement les effets que les récents développement ont eus sur l'industrie forestière et de mettre en place une réponse stratégique appropriée, le gouvernement n'a pas tenu de conférence à Ottawa. Mes collègues et moi avons parcouru le pays, et nous avons mené des consultations exhaustives sans précédent. Nous avons écouté les dirigeants industriels, nos collègues des provinces, nos collègues des territoires, les collectivités et d'autres intervenants. Nous avons également écouté des gens nous raconter comment leur scierie locale avait fermé ses portes et, dans certains cas, cette scierie était la seule que la ville possédait et le seul endroit où les habitants pouvaient trouver un emploi.
Nous avons écouté les responsables de l'industrie forestière de toutes les provinces du pays, pas seulement d'une province. Qu'avons-nous appris? Nous avons appris que, même si les Canadiens savent que la crise économique actuelle a commencé à l'extérieur de nos frontières, ils désirent un leadership stable qui protégerait notre économie et favoriserait son développement, maintenant et à l'avenir. Ils ne veulent pas d'incertitude économique, et ils ne veulent pas de conflits politiques mesquins qui aggraveraient la situation. Ils veulent un leadership solide et équilibré qui leur offre une vision claire de l'avenir et qui tire parti des forces du Canada pour réaliser cette vision.
Les Canadiens se rendent également compte que nous continuons à nous tirer beaucoup mieux d'affaire que les gens d'autres pays et ce, dans une large mesure, grâce aux décisions du gouvernement actuel. Les gens savent bien toutefois que le Canada n'est pas isolé du monde et que, pour réussir à relever les défis d'aujourd'hui sur le plan économique, nous devons prendre les initiatives voulues pour aligner nos intérêts nationaux sur ceux des autres pays. La crise est mondiale, et non pas provinciale.
Nous avons également entendu dire que la présente crise offre des occasions de mettre en place dès aujourd'hui des mesures qui seront rentables à long terme. Autrement dit, nous ne voulons pas nous enfermer dans une idéologie à courte vue qui ne vise qu'un soulagement immédiat. Les Canadiens, et notamment ceux du secteur forestier, se rendent bien compte que la seule stratégie valable doit passer par des investissements intelligents, plutôt que des mesures de sauvetage, et par des investissements qui renforceront l'avantage du Canada à long terme. Telle est d'ailleurs la stratégie de notre gouvernement depuis son entrée en fonction.
Conformément à cette stratégie, les intervenants du secteur forestier ont demandé à notre gouvernement de fournir une aide additionnelle dans les domaines comme l'adaptation des travailleurs et des collectivités, l'innovation, le développement des marchés, l'accès au crédit et la fiscalité. Le Plan d'action économique du Canada englobe diverses mesures du genre.
Par exemple, 1 milliard de dollars ont été affectés à un Fonds d'adaptation des collectivités pour créer et maintenir des emplois dans les collectivités qui ont été durement touchées par le ralentissement économique, comme celles qui vivent de la forêt. Ces montants viennent s'ajouter au milliard de dollars déjà attribué pour la Fiducie pour le développement des collectivités, établie en 2008.
Durant les consultations prébudgétaires que nous avons tenues avec les Canadiens partout au pays, on nous a constamment rappelé la nécessité d'une aide pour les travailleurs et les collectivités. Le Fonds d'adaptation des collectivités sera d'un secours immédiat en permettant d'atténuer les répercussions à court terme de la restructuration des collectivités, comme les collectivités forestières du Québec.
Le Fonds appuiera également des activités dans les domaines de la science et de la technologie, de la planification de mesures de transition favorisant le développement économique et d'autres mesures encourageant la diversification économique des collectivités, celles par exemple qui dépendent de l'exploitation des ressources ou de la fabrication. Au total, 428 millions de dollars d'investissements sont fournis au Québec par le truchement de la Fiducie pour le développement des collectivités et du Fonds d'adaptation des collectivités.
Je reconnais l'importance de ces mesures. J'ai grandi au Cap-Breton dans les années 1980 et au début des années 1990. Durant ces années, nous avons assisté, à Sydney, et plus particulièrement à Whitney Pier, à la fermeture d'aciéries et de mines de charbon et à l'interdiction complète de la pêche à la morue. À l'instar du député, je sais ce qui se passe dans une collectivité lorsqu'elle perd un certain nombre d'industries clés et je sais à quel point des fonds d'adaptation peuvent être utiles dans de telles circonstances.
Notre Plan d'action économique fournit 170 millions de dollars sur deux ans au secteur forestier pour favoriser la diversification commerciale et l'innovation et améliorer la compétitivité. Dans la motion à l'étude, on semble déplorer le fait que l'investissement se limite à 170 millions de dollars. À mon avis, c'est là bien mal défendre l'économie du Québec.
Cet investissement comprend 80 millions de dollars aux fins du Programme des technologies transformatrices, géré par FPInnovations, dont le siège social est situé au Québec, et 40 millions de dollars pour la mise au point de projets pilotes de démonstration de nouveaux produits pour des applications commerciales. Voilà précisément le genre de programmes dont il est question dans la motion du député.
Un montant additionnel de 50 millions est prévu pour accroître les débouchés pour les produits forestiers du Canada sur les marchés nationaux et internationaux et pour appuyer la démonstration à grande échelle de l'utilisation du bois dans la construction au Canada. Cela comprend des fonds pour encourager une plus grande utilisation du bois dans les constructions non résidentielles dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Au Québec, nous sommes heureux d'appuyer l'initiative cecobois dans le cadre de notre stratégie pour accroître la demande de produits forestiers.
Ces initiatives comprennent un aspect écologique. Après tout, il n'existe pas de ressource plus durable que le bois. Le bois est renouvelable, il séquestre le carbone et les analyses du cycle de vie montrent qu'il a un très faible bilan carbone. Nous devons trouver des moyens pour commercialiser le bois et ses produits afin de répondre au besoin croissant de produits durables à l'échelle mondiale.
Le développement durable constitue notre plus important avantage concurrentiel. Voilà pourquoi nous devons considérer les portes qu'il ouvre, non les coûts qu'il entraîne.
Sur le plan économique, le développement durable peut représenter la différence entre la compétitivité à court terme et celle à long terme. Sur le plan social, il peut jouer un rôle déterminant dans la qualité de vie et les moyens de subsistance des personnes et des collectivités.
Les dirigeants du secteur forestier de l'ensemble du Canada nous ont aussi dit que l'accès au crédit était une grande priorité pour eux. En conjuguant des mesures existantes à de nouvelles initiatives dans le budget, un cadre de financement extraordinaire permettra à notre gouvernement de verser jusqu'à 200 milliards de dollars en vue d'améliorer l'accès de foyers et d'entreprises canadiennes au financement. Plus précisément, pour de nouvelles entreprises, notre Plan d'action économique prévoit des mesures qui peuvent inclure un nouveau financement d'au moins 5 milliards de dollars, dans le cadre de notre nouveau Programme de crédit aux entreprises.
Le budget de 2009 donne également à Exportation et développement Canada, EDC, davantage de souplesse sur le plan financier, pour soutenir les entreprises pendant la présente crise économique. EDC entretient des liens avec plus de 90 p. 100 des intervenants de l'industrie forestière canadienne et donne une nouvelle souplesse aux entreprises, notamment celles du secteur forestier, pour leur permettre de faire face aux difficultés de financement sur le marché du crédit.
Il y aura jusqu'à 50 milliards de dollars additionnels en prêts hypothécaires assurés dans le cadre du Programme d’achat de prêts hypothécaires assurés, ce qui portera la taille potentielle de cette initiative à 125 milliards de dollars.
Nous sommes déterminés à faire en sorte que ces mesures stimulent la construction domiciliaire et la création de nouvelles entreprises novatrices, ce dont bénéficiera l'industrie forestière.
Le Plan d'action économique du Canada prévoit l'un des plus vastes programmes de construction d'infrastructure de toute l'histoire canadienne. Ce programme aura également un effet bénéfique sur l'industrie forestière. Le financement de l'infrastructure comprendra 4 milliards de dollars de nouveaux fonds pour les projets locaux et régionaux, 2 milliards de dollars pour les réparations urgentes dans les universités et les collèges et 1 milliard de dollars pour un fonds d'infrastructure verte destiné, entre autres, à soutenir des projets axés sur l'énergie durable. Ces fonds s'ajoutent aux 33 milliards de dollars supplémentaires prévus pour des projets à long terme que notre gouvernement s'est déjà engagé à réaliser dans le cadre du plan Chantiers Canada.
Comme les députés le savent sans doute, les Canadiens qui entreprennent des rénovations domiciliaires pourront bénéficier d'un crédit d'impôt pouvant atteindre 1 300 $. Chaque fois que les Canadiens investissent dans la rénovation de leur maison, ils contribuent à créer des emplois dans le secteur du bâtiment et des matériaux de construction dans leur collectivité. En fait, le budget prévoit jusqu'à 7,8 milliards de dollars pour construire des habitations de qualité, stimuler la construction et accroître l'efficacité éconergétique, dans le cadre du programme écoÉNERGIE Rénovation.
Compte tenu de l'importance du bois pour la construction et la rénovation, cette mesure stimulera un accroissement de la demande nationale pour le bois et les produits du bois canadiens, demande qui dépassera peut-être un milliard de pieds-planche de bois d'oeuvre et des centaines de milliers de mètres cubes de panneaux de bois.
Notre budget fait également fond sur des mesures antérieures visant à donner au Canada un avantage fiscal sur le marché mondial en matière d'investissement dans le secteur manufacturier. Le budget de 2009 comprend une prolongation de l'application de la déduction pour amortissement accéléré jusqu'à un amortissement total sur deux ans, en 2011.
Notre plan d'action économique supprime en permanence les droits sur divers types de machinerie et d'équipement, ce qui entraîne une baisse des coûts pour les producteurs canadiens dans bon nombre de secteurs, notamment les secteurs forestier et énergétique. On estime que cette mesure permettra à l'industrie canadienne d'économiser plus de 440 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.
Pour aider les travailleurs et leurs familles, le gouvernement prévoit injecter 8,3 milliards de dollars dans le cadre de la Stratégie canadienne de transition et d’acquisition des compétences. Celle-ci comporte trois volets, notamment la consolidation des retombées pour les travailleurs, l'élargissement de l'accès à la formation et le maintien au plus bas niveau des cotisations d'assurance-emploi en 2009 et 2010.
Enfin, le Plan d'action économique du Canada prévoit un investissement de 1 milliard de dollars qui permettra d'instaurer un nouveau fonds pour l’énergie destiné à encourager la mise au point et la démonstration de technologies vertes.
Ces mesures budgétaires ne sont pas strictement une série de programmes isolés conçus pour aiguillonner notre économie de différents angles. En fait, elles forment une stratégie globale et intégrée de relance. Les programmes concernés sont interdépendants et se renforcent les uns les autres. Ils s'inscrivent dans un plan d'ensemble concret. Notre objectif est de stimuler l'innovation à court terme grâce à des mesures qui généreront des retombées encore plus substantielles à l'avenir. Cette approche est efficace à en juger par les diverses initiatives qui sont actuellement en cours dans le secteur forestier.
Par exemple, FPInnovations, notre institut national de recherche en foresterie, a collaboré avec un réseau national d'experts du milieu universitaire à la mise au point de biocapteurs tirés du papier qui sont utilisés pour détecter, rapporter et détruire des toxines et des agents pathogènes comme le SRAS et la listériose. Ce réseau est pancanadien et réunit des chercheurs de cinq établissements d'enseignement du Québec, soit l'Université McGill, l'Université Concordia, l'École polytechnique de Montréal, l'Université de Montréal et l'Université du Québec à Trois-Rivières.
En outre, FPInnovations collabore avec l'industrie pour mettre au point les systèmes de construction de la prochaine génération. Ceux-ci comprendront des plans pour la construction d'immeubles de six à huit étages combinant le bois, le béton et l'acier.
Le gouvernement met l'accent sur la consolidation de nos forces, c'est-à-dire les diverses ressources que nous possédons, les systèmes qui en permettent le développement, ainsi que les gens et les idées qui, ensemble, sont responsables de l'avantage dont jouit le Canada en matière de ressources.
Les mesures que j'ai mentionnées sont précisément le genre de mesures qui sont préconisées dans la motion dont nous sommes saisis. Contrairement à celles de la motion, cependant, elles ne sont pas destinées à une province unique, mais bien à l'ensemble de l'industrie forestière nationale qui inclut toutes les provinces, dont le Québec. En outre, elles tiennent compte des demandes formulées par le secteur lui-même. Elles reflètent les attentes exprimées par les intervenants du secteur forestier de la province de Québec.
Pour terminer, je suggère au député de réfléchir plus longuement avant de prétendre que les mesures proposées par le secteur forestier de sa propre province ne constituent pas un plan concret.
:
Monsieur le Président, le Parti libéral aussi répartira la période de temps qui lui est allouée. Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de . Je crois qu'il parlera, entre autres choses, de l'entente sur le bois d'oeuvre.
Je suis ravi de saisir l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour parler de la crise dans le secteur forestier. Cette crise touche des milliers de familles et leurs collectivités dans toutes les régions et dans toutes les provinces.
Il y a quelques minutes, le ministre a parlé de la situation économique et du plan de relance du gouvernement. Néanmoins, une des choses qui préoccupe vivement les députés de l'opposition et les Canadiens d'un bout à l'autre du pays, c'est ce que nous ne voyons pas et n'avons pas vu au cours des derniers mois, à savoir des gestes concrets de la part du gouvernement.
Dans le budget de 2007, le gouvernement a alloué 4,6 milliards de dollars pour des travaux d'infrastructure. De ce montant, seulement 1 milliard de dollars a été dépensé. Si le gouvernement se préoccupait vraiment de la situation, s'il était vraiment conscient de la situation économique au Canada, il y a longtemps qu'il aurait commencé à verser ces fonds.
En fait, on a prétendu en face que quand le gouvernement a réduit la TPS il y a près de deux ans, c'était parce qu'il savait que l'économie allait avoir des difficultés, qu'il prévoyait ces problèmes économiques. Si c'était vrai, et cela ne l'est évidemment pas, le gouvernement aurait aussi lancé des programmes de dépenses pour stimuler l'économie et nous éviter les problèmes actuels. Hélas, il ne l'a pas fait.
Quelles sont les conséquences? Pas plus tard que la semaine dernière dans ma province, la Nouvelle-Écosse, AbitibiBowater et Minas Basin Pulp and Power ont annoncé des fermetures et des mises à pied qui vont plonger des centaines de familles dans l'incertitude sur leur avenir. Ce sont des gens qui se demandent s'ils vont pouvoir s'acheter à manger, payer leur hypothèque et s'occuper de leurs enfants. C'est la même chose dans des dizaines de collectivités du Canada, que ce soit Domtar, Canfor ou Tembec qui fasse les manchettes.
Comme les députés des autres partis de l'opposition, le caucus libéral s'inquiète de l'avenir d'une industrie essentielle pour plus de 300 collectivités canadiennes, avec des ramifications dans de nombreuses autres collectivités. Ce sont souvent des localités rurales où l'industrie forestière représente au moins 50 p. 100 de l'activité économique.
Quand on sait que l'emploi a régressé de 9,1 p. 100 dans ce secteur en 2007, on a une idée des bouleversements que ces pertes d'emploi entraînent pour ces petites collectivités.
Depuis 2006, le secteur forestier compte sur le gouvernement pour mettre au point un plan d'action. La motion du Bloc québécois propose des mesures concrètes à inclure dans notre politique forestière: des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement, la mise en place de mesures de soutien à la production d'énergie et d'éthanol avec les résidus forestiers — et nous comptons bien là-dessus, car il y a actuellement beaucoup de recherche, comme nous le savons, sur l'éthanol cellulosique qui constitue un produit prometteur, et je pense donc que c'est une excellente suggestion — l'utilisation de prêts et de garanties de prêts, l'adoption d'une politique pour favoriser l'utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux. Toutes ces suggestions me semblent judicieuses.
En fait, le gouvernement conservateur aurait déjà dû élaborer un plan pour le secteur forestier. Même s'il ne s'attendait pas vraiment aux événements économiques des six derniers mois, les conservateurs savaient très bien depuis plusieurs années, je le répète, que l'industrie forestière était en difficulté. C'était clair depuis un bon moment.
D'ailleurs, en juin dernier, le Comité permanent des ressources naturelles a présenté un rapport comportant 23 recommandations, mais les conservateurs n'ont pas plus reconnu le problème à ce moment-là que maintenant et n'ont rien proposé de sérieux pour y faire face.
Voici un bulletin d'information. Les réductions d'impôt ne servent pas à grand-chose si l'on ne gagne pas d'argent. Tout ce que le gouvernement conservateur a présenté, ce sont des promesses creuses, du blabla politique et des programmes recyclés.
Il y a quelques semaines, la était dans la ville où elle a grandi, Sydney, en Nouvelle-Écosse, pour annoncer la mise en place d'un fonds de développement des collectivités d'un milliard de dollars bien éculé.
Vous allez m'irriter.
L'hon. Geoff Regan: Monsieur le Président, je suis sûr que le ministre tient à entendre mes arguments et qu'il va se calmer et m'écouter tranquillement.
L'annonce d'un fonds de développement des collectivités de 1 milliard de dollars qu'elle a faite à Sydney ressemblait étrangement à une annonce faite un an plus tôt. C'est inacceptable.
Plutôt que d'investir dans un programme de relance il y a plus d'un an, les conservateurs ont couvé les 4,6 milliards de dollars que j'ai mentionnés plus tôt et qui avaient été approuvés dans le budget de 2007 pour l'exercice financier qui se terminera à la fin du mois. Les Canadiens ne comprennent pas pourquoi le gouvernement a été incompétent au point de dépenser moins de 1 milliard de dollars de cet argent, d'autant plus qu'il prétend qu'il avait vu venir les problèmes économiques. Comment cela est-il possible? Cela n'a certainement aucun sens à mes yeux et je suis convaincu que mes collègues de ce côté-ci seront d'accord avec moi.
Au Nouveau-Brunswick, il existe un projet prêt à démarrer qui pourrait procurer du travail à 400 personnes à peu de frais. Il s'agit de sylviculture. L'Association des produits forestiers du Nouveau-Brunswick a présenté une demande au gouvernement fédéral, mais n'a pas obtenu de réponse. L'association espère que quelqu'un au sein du gouvernement reconnaîtra que ce projet est important pour un secteur qui a subi des milliers de pertes d'emplois ces trois dernières années. L'association nous avertit que le temps presse si on veut que l'argent serve à la saison des plantations de 2009. J'espère que quelqu'un, au ministère des Ressources naturelles ou ailleurs au gouvernement, écoute et que l'on donnera suite à cette demande et à d'autres provenant d'ailleurs au Canada.
Peut-on s'étonner que les gens ne fassent pas confiance au gouvernement conservateur lorsque nous entendons des histoires comme celle-là? Le dernier rapport de rendement dans le secteur des ressources naturelles montre que les conservateurs ont l'habitude de ne pas faire ce qui doit être fait, et cela va bien au-delà de leurs investissements, ou de leur peu d'investissements, dans les infrastructures.
Dans le rapport de rendement de Ressources naturelles Canada, on lit que « on a également reporté 10,4 millions de dollars à des exercices futurs pour la Stratégie de compétitivité à long terme de l'industrie forestière. »
C'est un peu difficile à imaginer. Je parlais de ce qui se passe dans le secteur forestier et nous en avons aussi entendu parler plus tôt aujourd'hui. Les problèmes économiques récents ont empiré la situation, qui n'est pas nouvelle. Le secteur forestier connaît des problèmes et des difficultés depuis quelques années, pourtant, nous constatons que le gouvernement, plutôt que d'utiliser l'argent qu'il avait promis et affecté au soutien du secteur, l'a reporté à des exercices ultérieurs. Mais que se passe-t-il donc? Comment peut-on parler de gestion compétente du secteur ou de notre économie? Pourquoi un gouvernement compétent reporterait-il des dépenses dans un secteur qui a clairement de sérieux défis à relever?
Je crois que ça en dit long sur le manque d'engagement du gouvernement à l'égard d'un secteur vital de notre économie et envers les milliers de familles qui ne cessent de se demander pourquoi le gouvernement les a abandonnées alors qu'elles éprouvaient de grands besoins. Comme je l'ai dit plus tôt, il n'est donc pas étonnant que les Canadiens ne fassent pas confiance au gouvernement.
Malheureusement, qu'ils vivent en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique ou ailleurs, ce sont les travailleurs forestiers canadiens qui en paient le prix parce que le gouvernement a négligé d'investir dans leur avenir et n'a pas compris l'importance de la recherche et du développement. Le gouvernement a négocié un accord au rabais sur le bois d'oeuvre, dont mon collègue de parlera en détail plus tard.
Les conséquences négatives de l'accord de capitulation conclu par les conservateurs continuent de se faire sentir dans le secteur. Dans quatre provinces, les scieries sont maintenant assujetties à une taxe à l'exportation de 10 p. 100. Même confrontés à la réalité des fermetures de scieries au Québec et en Ontario, les conservateurs refusent d'admettre qu'il s'agit d'un mauvais accord. Des entreprises ontariennes devront payer plus de 68 millions de dollars pour acquitter la taxe à l'exportation de 10 p. 100 qui leur a été imposée à la suite des mauvaises décisions prises par les conservateurs. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
Les Canadiens savent que le gouvernement conservateur a abandonné le secteur forestier en négligeant, il y a plusieurs années, de le préparer à faire face au ralentissement économique actuel. À l'opposé, en novembre 2005, le gouvernement libéral avait investi 1,5 million de dollars pour assurer le dynamisme et la durabilité de l'industrie forestière canadienne. Cette stratégie prévoyait de nouveaux fonds pour les travailleurs, l'industrie, les collectivités et l'innovation à long terme, et elle fournissait également de l'aide immédiate.
Je vois qu'il ne me reste plus de temps. J'invite les députés à formuler des observations et des questions.
:
Monsieur le Président, j'aimerais d'abord remercier le député de de ses observations pertinentes.
[Français]
Je remercie de sa motion mon collègue du Bloc et je lui dis tout de suite que je partage son opinion sur la nécessité de mettre en place un plan d'aide à l'industrie forestière. Mon parti appuie donc l'esprit de cette motion. Par contre, il ne sera pas surpris de m'entendre dire que ce plan devrait s'adresser à toute l'industrie et non pas seulement à celle de notre belle province, le Québec.
L'industrie forestière du Québec, des provinces Maritimes, de l'Ontario, de l'Alberta, de la Colombie-Britannique relève de grands défis ces jours-ci. Avec un peu de recul, on se rappellera que le gouvernement libéral avait lui-même, en 2005, mis en avant une stratégie forestière.
[Traduction]
Le 24 novembre 2005, le gouvernement libéral a annoncé, en collaboration avec les intervenants de l'industrie forestière, la mise en place d'un véritable plan d’aide, à savoir une stratégie quinquennale sur la compétitivité de l'industrie forestière, assortie d'un budget de 1,5 milliard de dollars. Cette stratégie comprenait 215 millions de dollars pour le développement de nouvelles technologies dans des secteurs tels que les pâtes et papiers afin d'en accroître la compétitivité; 50 millions de dollars pour aider l'industrie forestière à mettre au point des technologies de bioénergie et de cogénération d'énergie; 90 millions de dollars pour favoriser l'innovation dans le secteur des produits du bois à valeur ajoutée; 66 millions de dollars dans le développement du marché des produits du bois; 10 millions de dollars pour améliorer les compétences en milieu de travail dans le secteur forestier; 150 millions de dollars pour aider les collectivités qui dépendent de l'industrie forestière à se diversifier sur le plan économique; 800 millions de dollars de prêts afin d'aider les compagnies forestières canadiennes à investir et à améliorer ainsi leur compétitivité; et 100 millions de dollars de prêts pour les petites entreprises du secteur forestier.
Nous pouvons constater que le gouvernement libéral avait anticipé une grande partie de ce qui se passe aujourd'hui. Toutefois, à leur arrivée au pouvoir en 2006, les conservateurs ont annulé cette stratégie. Les travailleurs forestiers canadiens en payent maintenant le prix. Parce que le gouvernement n'a pas investi à l'époque dans l'amélioration des technologies, des compétences et de la compétitivité, ce qui aurait permis de renforcer l'industrie et de sauver des emplois, le Canada est maintenant confronté à la perte de dizaines de milliers d'emplois. Depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, le Canada a perdu 18 000 emplois dans le secteur forestier. Ils ont également négocié une mauvaise entente pour régler le différend sur le bois d'oeuvre, et nous payons maintenant le prix.
[Français]
Concernant l'entente avec les États-Unis sur le bois d'oeuvre résineux, le Parti libéral du Canada a toujours plébiscité une démarche double dans la résolution du conflit concernant le bois d'oeuvre: arbitrage des tribunaux et négociation.
Le 19 septembre 2006, le Parti libéral a voté contre l'entente sur le bois d'oeuvre résineux et le 6 décembre 2006, contre le projet de loi sur les droits d'exportation des produits du bois d'oeuvre. Le Parti libéral voulait s'assurer que le gouvernement conservateur se conformerait à l'Accord de libre-échange nord-américain et tiendrait sa promesse électorale de récupérer la totalité des droits de douane illégalement perçus par les États-Unis.
Nous pensons que l'entente sur le bois d'oeuvre est profondément lacunaire pour les raisons suivantes.
Elle représente un revirement de la position adoptée par les gouvernements fédéraux successifs et appuyée par les conseils commerciaux de l'ALENA et de l'Organisation mondiale du commerce, à savoir que notre secteur du bois d'oeuvre n'est pas subventionné.
Elle compromet les possibilités pour le Canada de venir en aide à un secteur déjà en difficulté, en concédant une partie de notre souveraineté sur la gestion de nos ressources naturelles à nos concurrents américains. Les conséquences de cette capitulation se feront sentir dans les futurs conflits qui ne manqueront pas de survenir non seulement dans la filière du bois d'oeuvre résineux, mais également dans d'autres secteurs qui font face aux mêmes accusations de la part de leurs concurrents américains.
Elle crée une taxe à l'exportation qui, au taux actuel, est en fait plus élevée que les droits de douane illégaux américains du passé.
Elle réduit à néant la crédibilité de l'ALENA comme arbitre des conflits commerciaux et les principes qui régissent ces échanges.
Elle abandonne 500 millions de dollars aux mains du secteur forestier américain, qui s'en sert pour financer des attaques judiciaires et politiques contre la filière canadienne, et 500 millions d'autres aux mains du gouvernement américain.
Et finalement, elle contient des dispositions antifluctuation qui priveront la filière canadienne de la souplesse dont elle a besoin pour faire face à des situations imprévues, telles que l'infestation de dendrochtones du pin.
Les conservateurs prétendent que leur entente sur le bois d'oeuvre a mis fin au conflit, mais les États-Unis ont entamé des consultations qui remettent en question les politiques forestières de l'Ontario et du Québec moins de sept mois après avoir signé cette entente.
Parmi les provinces qui font face aux mêmes accusations, on compte la Nouvelle-Écosse, la Colombie-Britannique et l'Alberta. Ce sont les 500 millions de dollars que les conservateurs ont laissé aux mains des Américains qui servent à financer ces attaques. Le 4 avril 2007, le Parti libéral a annoncé qu'un gouvernement libéral organiserait un sommet national sur le secteur forestier, qui réunirait les intervenants: les pouvoirs publics, les localités, l'industrie forestière, dans le but de décider de mesures responsables sur le plan environnemental tout en protégeant les emplois dans les localités canadiennes.
[Traduction]
Au lieu d'être proactifs et d'investir dans le renforcement de l'industrie, les conservateurs se contentent de réagir et proposent des programmes palliatifs. Leur manque de vision a causé cette crise dans le secteur forestier et elle a provoqué la perte de nombreux emplois canadiens.
L'accord sur le bois d’oeuvre des conservateurs n'a pas été bon non plus pour le secteur du bois d'oeuvre. Les conservateurs se sont dépêchés de conclure un accord imparfait avec les États-Unis, qui a permis à ceux-ci d'empocher 1 milliard de dollars. Le gouvernement conservateur avait affirmé que cet accord mettrait un terme aux litiges et, pourtant, le Canada est de retour devant les tribunaux.
Contrairement aux conservateurs, les libéraux croient que le gouvernement a un rôle à jouer pour aider ces secteurs et les travailleurs qui en dépendent.
[Français]
Mon parti reconnaît depuis longtemps qu'il faut agir. Pour ces raisons, mon parti est prêt à appuyer un véritable plan d'aide à l'industrie forestière, un plan qui comporterait une série de mesures spécifiques dans une optique de développement durable.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec la députée d’.
En ma qualité de porte-parole des questions forestières pour le Parti néo-démocrate, je remercie le caucus du Bloc québécois d’avoir déposé cette motion et d’inscrire ainsi au programme législatif les intérêts de notre industrie forestière, de nos collectivités qui vivent de la forêt et des travailleurs forestiers.
Rares sont ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur du Québec, ont une idée de la taille et de l’importance de cette industrie de même que de l’ampleur de la crise dans laquelle elle est plongée. J’ai quelques statistiques concernant cette industrie importante. Le secteur forestier représente 84 milliards de dollars par an. Il emploie directement et indirectement 863 000 Canadiens. Les produits forestiers représentent pas moins de 12 p. 100 de la production manufacturière totale du Canada et, depuis 2003, ce secteur a subi plus de 45 000 mises à pied et pertes d’emplois.
Au Québec seulement, entre janvier 2003 et juin 2008, au moins 26 scieries ont définitivement fermé leurs portes et plus de 54 autres l’ont fait pour des durées indéterminées. L’ensemble de ces fermetures a coûté à l’industrie et aux collectivités forestières, ainsi qu’aux familles de forestiers du Québec, plus de 11 000 emplois bien rémunérés. Le nombre de fermetures de scieries et de pertes d’emplois survenues dans l’industrie forestière au Québec durant cette période a été supérieur à ce qu’aucune autre province n’a connu dans la même période.
Une chose est sûre, le secteur forestier au Canada est en crise et l’industrie et les collectivités forestières ainsi que les familles de forestiers au Québec souffrent énormément. Il y a bien des points sur lesquels je suis d’accord dans cette motion du Bloc.
Les 170 millions de dollars annoncés dans le budget pour le secteur forestier sont peu à comparer aux 4 milliards de dollars ou presque consentis au secteur de l’automobile. Je ne veux pas dire que le secteur de l’automobile n’a pas besoin de cet argent, mais le secteur forestier a été totalement ignoré par ce gouvernement. Ces deux industries ont à peu près la même taille, mais le secteur forestier emploie près de 400 000 personnes de plus, et il a enregistré des pertes d’emplois réelles et potentielles qui dépassent de quatre fois celles du secteur de l’automobile.
Le gouvernement ne s’intéresse que très peu au secteur forestier canadien, à nos collectivités et à nos travailleurs qui en vivent, et je me réjouis que cette motion le dénonce.
Les bloquistes ont raison de faire remarquer que l’industrie forestière a un urgent besoin de prêts et de garanties de prêts du gouvernement fédéral. Les marges de crédit des producteurs, petits et gros, ont été coupées il y a déjà trois ans et il ne faut pas s’étonner que les salaires aient commencé à diminuer à cette époque. Les prêts et garanties de prêts aideraient les scieries canadiennes qui sont modernes et efficaces à continuer de fonctionner, ils permettraient à nos villages de rester en vie et à nos familles de travailleurs de continuer à se loger et à se nourrir pendant cette crise.
Il nous faut aussi adopter une politique d’achat chez nous dans le cas des marchés publics pour que nous utilisions le bois canadien dans tous les projets de construction subventionnés par l’État fédéral afin de renouveler les stocks de bois d’œuvre et de produits du bois.
Il faut davantage de recherche et de développement et il convient de miser sur la technologie et les produits de la biomasse. Le centre de recherche en bioénergie d’Atikokan se trouve dans ma circonscription. Si des députés et même le désirent en faire la visite, je serai heureux de leur organiser cela.
Je suis donc généralement d’accord avec tous les éléments de la motion, mais je me demande pourquoi celle-ci ne précise pas qu’énormément d’intervenants et de comités parlementaires ont, dans le passé, réclamé la tenue d’un sommet national sur les forêts, au Canada, afin d’aider notre secteur forestier ainsi que nos collectivités et nos familles qui en dépendent à faire face à la crise à court terme et à en ressortir plus forts.
Ce n’est pas sans savoir, sans intérêt ni sans passion que je parle de cette question, puisque je viens d’une collectivité tributaire de la forêt et que je représente bien d’autres collectivités de ce genre dans ma circonscription.
À Fort Frances, l'exploitation forestière représente 67 p. 100 de l'activité économique et de la richesse. Le principal employeur à Fort Frances est AbitibiBowater, l'usine de pâtes et papiers. Elle dispose d'une fournaise à biomasse ultramoderne qui vient tout juste d'être mise en activité. Elle réutilise les déchets de bois et les transforme en chaleur et en énergie pour le traitement de la pâte et du papier. L'usine est aussi efficace et moderne que n'importe quelle autre de l'Ontario. Elle vient tout juste de mettre à pied l'ensemble de ses travailleurs pour la deuxième fois en six mois.
La société Ainsworth fait tout ce qu'elle peut pour poursuivre l'exploitation à son usine de Barwick, même si son produit à valeur ajoutée se vend au détail au tiers du prix qu'elle obtenait il y a quelques années.
La scierie de Longlac de la société Buchanan, une usine moderne, est fermée. Ken Buchanan a travaillé d'arrache-pied au cours des dernières années pour rester dans le Nord de l'Ontario et il a investi dans les travailleurs du Nord. De fait, 85 p. 100 de la main-d'oeuvre de cette usine provenait des collectivités des Premières nations.
La société Nickel Lake Lumber, qui ne vend qu'un produit à valeur ajoutée, compte 16 employés. Elle pourrait élargir ses activités avec un peu d'aide du gouvernement.
Au moment même où je vous parle, la société Northern Hardwoods, de Thunder Bay, est sur le point de fermer l'éclairage et le chauffage. Lorsqu'il y aura amélioration du marché, la relance coûtera des millions de dollars. Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi.
Comme les députés peuvent le constater, la crise forestière m'a touché de très près. Pour moi, la douleur ressentie dans les villes industrielles et les ménages du Québec est palpable. Il faut que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership à cet égard et qu'il élabore un plan d'aide, non seulement pour le secteur forestier, mais pour les collectivités et les ménages qui en dépendent pour leur subsistance.
J'espère que tous les députés du Bloc québécois appuieront mon appel concernant la tenue d'un sommet forestier national qui réunirait les représentants de tous les niveaux de gouvernement au Canada, divers représentants de ministères et de l'opposition aux niveaux provincial et fédéral, des représentants de l'industrie et des syndicats, des universitaires, des intervenants autochtones et des groupes environnementaux qui souhaitent l'avènement d'une gestion forestière viable. Un tel sommet forestier national nous permettrait de trouver des moyens de venir en aide au secteur forestier, aux collectivités et aux familles qui en dépendent, de manière à ce qu'ils survivent à la crise et renouent avec la prospérité une fois que la demande des produits forestiers aura atteint des niveaux plus normaux.
Je remercie le Bloc québécois d'avoir proposé cette motion et d'avoir soumis la crise forestière nationale à l'attention du législateur. Je partage la position de ce parti à ce sujet et j'espère qu'il appuiera ma proposition de tenir un sommet forestier national pour aider le secteur forestier du Québec, les collectivités et les ménages qui ont souffert durant cette crise. J'ai l'intention d'appuyer la motion.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse de pouvoir m'exprimer sur cet enjeu très important non seulement pour les gens de mon comté, Algoma—Manitoulin—Kapuskasing, mais aussi pour plusieurs autres communautés à travers le Canada.
Cette motion arrive à point, mais c'est dommage que le gouvernement ne soit pas conscient qu'il doive répondre aux préoccupations du secteur forestier dans le budget qu'il vient de déposer. Le gouvernement est en train de laisser tomber une opportunité et, si ce n'était pas des partis d'opposition, les enjeux de l'industrie forestière ne seraient pas mis de l'avant.
[Traduction]
Le secteur forestier a été l’un des premiers à ressentir la sévérité de la crise. L’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis a entraîné un effondrement de la vente de produits forestiers bien avant que le reste de l’économie ne commence à ressentir les effets de la contraction. C’est alors qu’il aurait fallu agir et bloquer en partie l’hémorragie. Il aurait fallu agir a priori et montrer aux Canadiens que leur gouvernement travaillait pour eux, qu’il était là pour les protéger, qu’il avait détecté les signes avant-coureurs et qu’il avait un plan pour les aider.
Cependant, ce n’est pas ainsi que fonctionne ce gouvernement. Pour être juste, il faut dire qu’il est difficile de détecter une quelconque tendance quand on a la tête enfoncée dans le sable. Non, ce gouvernement agit plutôt comme si tout allait bien dans le secteur forestier. Il aimerait que tout le monde soit convaincu des bienfaits de l’entente sur le bois d’œuvre qu’il a conclue avec les États-Unis. Il s’est plutôt avéré que ce dossier du bois d’œuvre laissait prévoir ce qui est arrivé aux États-Unis. Il est de plus en plus évident que les États-Unis sont devenus protectionnistes, qu’ils tournent le dos aux modalités des accords de libre-échange et qu’ils se réfugient derrière les lois des États grâce auxquelles le protectionnisme est possible dans les marchés publics.
On le voit bien dans le cas des exportations d’acier et de fer et nous l’avons vu dans celui de l’accord foireux que le gouvernement a négocié au sujet des exportations de bois d’œuvre. Nous nous trouvons maintenant en pleine crise mondiale du crédit et nous voyons à quel point cet accord est mauvais. Nous voyons également à quel point le gouvernement est mal préparé pour faire face aux véritables défis financiers qui se posent. Il n’a aucune idée de ce qu’il doit faire. Il inonde d’argent les secteurs de la construction et des métiers et ignore nos emplois dans le secteur des ressources. Il est dans les patates.
Le gouvernement est très loin du compte avec ses mesures de relance. Avec seulement 170 millions de dollars sur deux ans, on ne peut pas dire qu’il reconnaît la gravité des problèmes auxquels est confronté le secteur forestier.
J’ai fait quelque chose et j’espère que beaucoup d’autres députés ont fait la même chose. J’ai rencontré des représentants d’entreprises forestières dans ma circonscription et je me suis entretenue avec eux au sujet des défis auxquels ils sont confrontés. Si je dis que « j’espère », c’est que rien ne me prouve que beaucoup de députés du gouvernement ont fait comme moi. Je crois que les mesures adoptées par le gouvernement pour ce secteur ne correspondent pas à ce dont il avait besoin, m'a-t-on dit, étant donné l’actuelle crise du crédit.
Les forestières demandent, d’abord et avant tout, à pouvoir accéder à un crédit raisonnable qui leur permettra de se maintenir la tête hors de l’eau. Elles ne réclament pas un plan de sauvetage. Elles demandent simplement qu’on leur fasse la courte échelle. Toutefois, il faudra beaucoup plus que 170 millions de dollars sur deux ans. Les forestières réclament des dispositions fiscales pour stimuler l’investissement et l’innovation. Elles sont en quête d’investissements qui les aideraient à mettre au point et à promouvoir de nouveaux produits. Elles aimeraient que leurs déchets deviennent une partie de la solution écologique à nos besoins d’énergie.
Tout cela semble être des demandes raisonnables émanant d’une industrie qui va, à n’en pas douter, rebondir après cette crise. Nous sommes intimement convaincus qu’il faut absolument maintenir ce secteur en activité. Nous avons beaucoup trop d’exemples de ce que peut donner la fermeture de scieries. Dans le Nord de l’Ontario, beaucoup de collectivités sont en pleine décroissance et il est urgent de renverser cette tendance. Nous allons sortir de cette récession et, quand nous en sortirons, nous aurons besoin de ces collectivités. Nous aurons besoin de ces travailleurs de même que des produits forestiers.
La population diminue à une vitesse alarmante dans des localités telles que White River. Si nous ne prenons pas le temps qu'il faut pour protéger ces petites collectivités, il en faudra ultérieurement bien davantage pour leur rendre leur vitalité, celle qui les animait encore tout récemment. Les familles pouvaient alors assurer elles-mêmes leur survie et les travailleurs n'avaient pas à s'inquiéter des nécessités essentielles, ce qui leur permettait de consacrer toute leur énergie à fabriquer un produit de qualité. Il y a pourtant des outils pour préserver l'intégrité de ces collectivités. Il y a des moyens pour empêcher que les collectivités se désintègrent à la suite de la fermeture d'une usine ou d'une scierie.
Nous pouvons utiliser leurs produits autant que possible. Nous pouvons faire en sorte que le régime d'assurance-emploi permette de garder ces travailleurs dans leur communauté, de façon à préserver la vitalité de ces collectivités, sur lesquelles nous pourrons compter à l'avenir. Nous pouvons mettre en oeuvre des programmes de soutien du revenu à l'intention des travailleurs âgés qui auront le plus de difficulté à se trouver un emploi ailleurs. Les économistes aiment jongler avec des notions comme la rationalisation des marchés et la mobilité d'une main-d'oeuvre bon marché. Ces notions sont de beaux principes jusqu'au jour où les travailleurs réalisent qu'ils font partie d'une main-d'oeuvre bon marché et mobile et que la décadence de leurs collectivités et la destruction de leur mode de vie sont des conséquences de cette rationalisation du marché. C'est pourtant un scénario qui ne finit plus de se répéter dans le Nord de l'Ontario. Les choses pourraient se passer bien autrement.
Je ne suis pas naïve. Je réalise que, dans certains cas, des travailleurs n'auront d'autre choix que de se déplacer pour trouver un autre employeur. Nous pourrions également les aider.
Le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier demande la création d'un fonds d'adaptation national pour les travailleurs, leurs familles et leurs collectivités en cas de fermeture ou de restructuration, mais le gouvernement n'a pas même mentionné la question. Quelle honte.
Ce même syndicat a demandé au de convoquer un sommet national sur l'avenir de l'industrie forestière. Nous ne pourrions que nous féliciter d'une telle initiative. Nous y verrions un signe clair que le gouvernement reconnaît l'existence du problème et le rôle qu'il a à jouer dans la recherche d'une solution.
Cela est très sensé. Le secteur forestier est crucial pour l'économie canadienne. Il est très comparable au secteur de l'automobile; pourtant, il ne reçoit pas autant d'attention que ce dernier de la part du gouvernement fédéral. Nous pourrions peut-être envisager de lui accorder une aide équivalente à ce qui a été proposé pour le secteur de l'automobile. Nous ne devons pas oublier que le secteur des produits forestiers est un secteur porteur au Canada et qu'il exporte pour plus de 40 milliards de dollars de produits chaque année. Nous ne devons pas perdre de vue le fait que la forêt procure des centaines de milliers d'emplois de plus que le secteur de l'automobile au Canada.
Je rappelle aussi que les emplois dans le secteur forestier sont de bons emplois. Le salaire moyen par employé s'établissait à 46 300 $ en 2005. Le salaire moyen au Canada s'élève à 37 900 $. On estime que, pour chacun de ces emplois, quatre emplois indirects sont créés. Le plus important, c'est qu'il ne faut pas oublier que le secteur forestier fait partie intégrante de notre identité et de notre économie et nécessitera de la collaboration avec les entreprises, la main-d'oeuvre et le gouvernement afin d'instaurer les conditions qui lui permettront de se développer de façon durable et de conserver les emplois pour nos collectivités pendant encore des générations.
Dans ma circonscription, beaucoup de scieries ont fermé leurs portes et d'autres se débattent pour survivre. Il est essentiel que le gouvernement agisse et garantisse à ces scieries le crédit raisonnable dont elles ont besoin et qu'il les aide à combler leurs besoins en énergie parce que c'est ce qui les plombe.
Je pourrais parler encore longtemps des fermetures dans le secteur forestier.
L'assurance-emploi a également eu des effets sentis dans ces collectivités. Pour y garder les travailleurs et pour leur procurer du travail pendant que nous cherchons à ramener le secteur à ce qu'il était autrefois, nous devons modifier le régime d'assurance-emploi. Il est fondamental d'aider les travailleurs lorsqu'ils ont le plus besoin d'un coup de pouce.
Je ne saurais trop insister sur l'importance des retombées du secteur forestier pour les emplois. Des représentants d'entreprises m'ont déclaré qu'ils n'étaient plus capables de poursuivre leurs activités et que, s'ils devaient fermer, ils ne pourraient plus rouvrir leurs portes et, s'ils le pouvaient, ils ne pourraient plus fonctionner normalement. Le gouvernement ne fait rien pour les aider. Si nous perdons le secteur forestier, les emplois indirects seront aussi touchés dans l'ensemble du Canada. Le gouvernement a aidé le secteur de l'automobile, mais qui achètera des automobiles si les gens n'ont plus d'emploi?
Je remercie le Bloc d'avoir présenté sa motion.
:
Monsieur le Président, dans un premier temps, je vous avise que je partagerai mon temps avec le député d', un collègue qui connaît bien le dossier du bois d'oeuvre et de la foresterie.
C'est évidemment avec grand intérêt que je prends la parole aujourd'hui, en cette journée d'opposition du Bloc québécois qui aborde un dossier très important pour le Québec, bien sûr, et pour l'ensemble du Canada. Je parle évidemment de la crise forestière qui sévit présentement dans plusieurs régions québécoises, de même que du refus du gouvernement conservateur d'agir dans ce dossier.
La motion que nous avons déposée aujourd'hui dénonce l'inaction des conservateurs dans ce dossier, plus particulièrement les mesures nettement insuffisantes que l'on retrouve dans le dernier budget, et propose au gouvernement un ensemble de mesures pour venir en aide à cette industrie forestière.
Alors que la crise forestière continue de sévir partout au Québec, le gouvernement conservateur nous a démontré, dans le dernier budget, qu'il demeure totalement insensible aux difficultés que connaissent cette industrie et les communautés qui sont affectées. Quand ce gouvernement comprendra-t-il que son approche est tout simplement inacceptable dans le contexte de crise qui frappe ce secteur et qu'il doit immédiatement se mettre en mode d'écoute et travailler avec les intervenants du milieu forestier pour aider cette industrie à passer à travers ces moments difficiles?
L'industrie forestière au Québec, c'est près de 88 000 Québécoises et Québécois qui travaillent dans la foresterie, les scieries et les usines de pâtes et papiers, soit environ le tiers des emplois canadiens. Au Québec, c'est 230 villes et villages qui dépendent majoritairement de cette forme d'économie, dont 160 qui dépendent exclusivement de la forêt. Aujourd'hui, l'industrie forestière connaît une crise majeure qui menace sérieusement plusieurs de ces communautés. Seulement entre mai 2002 et avril 2005, plus de 10 000 emplois ont été perdus dans l'industrie forestière québécoise. Depuis avril 2005, la situation s'est aggravée, alors que plus de 21 000 emplois ont été perdus dans le secteur forestier québécois, incluant les domaines connexes.
Laissée à lui-même pendant le conflit du bois d'oeuvre, alors que le gouvernement fédéral a refusé de soutenir l'industrie et de lui offrir les garanties de prêts dont elle avait besoin pour rester à flot, le secteur forestier n'a pas été en mesure de faire face à la hausse du dollar canadien que l'on a connue récemment. Les entreprises forestières se sont trouvées alors à perdre leur avantage concurrentiel sur les marchés étrangers, en particulier sur le marché américain. Maintenant, l'industrie forestière québécoise doit composer avec une économie américaine qui ralentit rapidement et qui est en crise, provoquant ainsi une diminution importante des ventes de bois de construction et un effondrement des prix.
De plus, il faudra peut-être composer avec une montée importante du sentiment protectionniste aux États-Unis, ce qui pourrait davantage fragiliser nos ventes chez nos voisins du sud. En effet, récemment, j'ai participé à la réunion hivernale annuelle de la National Governors Association à Washington. J'ai eu l'occasion de discuter avec plusieurs gouverneurs et membres du Congrès des États-Unis au sujet de questions pressantes, comme le commerce du bois d'oeuvre, un sujet qui est d'actualité présentement. Lors de ces rencontres, nous avons appris que des gouverneurs des États du sud et des sénateurs ont critiqué les importations de bois d'oeuvre canadien et ont demandé au président américain, et je cite: « de prendre toute mesure nécessaire pour régler le problème des pratiques commerciales inéquitables du Canada dans le secteur du bois d'oeuvre ».
Même si ces démarches auprès du président américain sont politiques, je crois qu'il faut néanmoins être vigilant dans ce dossier. Elles démontrent que le sentiment en faveur de mesures protectionnistes chez nos voisins du Sud est très présent. Mais comme je le disais, face à l'ampleur de la crise qui sévit, il devient urgent d'agir rapidement pour au moins atténuer les effets de la crise forestière. Or ce gouvernement ne semble pas comprendre, car il a fait preuve de négligence en accordant une aide totalement insuffisante, je dirais même insultante et honteuse, au secteur forestier par l'entremise de son dernier budget.
En effet, avec l'appui des libéraux, le gouvernement conservateur n'a rien eu d'autre à offrir au secteur forestier qu'un maigre montant de 170 millions de dollars dans le dernier budget. C'est honteux! Pendant ce temps, il a décidé, toujours avec l'appui des libéraux et des députés conservateurs du Québec, d'investir plus de 2,7 milliards de dollars pour soutenir l'industrie automobile ontarienne. Nous ne sommes pas contre cet investissement, mais nous croyons que l'industrie forestière du Québec est aussi importante, et même plus importante en terme d'emplois. De l'avis même du Conseil de l'industrie forestière du Québec, le montant de 170 millions de dollars sur deux ans qui a été annoncé est nettement insuffisant et ne correspond aucunement aux besoins provoqués par la crise que traverse l'industrie forestière québécoise.
En somme, conservateurs et libéraux démontrent tout le mépris qu'ils ont pour cette industrie vitale pour beaucoup de régions du Québec. Pourtant, le Bloc québécois propose une série de mesures qui visent à soutenir nos entreprises forestières, comme par exemple des garanties de prêts pour le renouvellement d'équipements de production plus efficaces; des investissements massifs ou des mesures fiscales pour favoriser l'innovation, la recherche et le développement dans l'industrie; rendre remboursable le crédit d'impôt à la recherche et au développement, pour que même les entreprises qui ne font pas de profit puissent innover et développer de nouveaux produits.
De plus, il est important de mentionner que toutes ces mesures sont conformes aux dispositions de l'entente sur le bois d'oeuvre, quoi qu'en dise le ministre conservateur. D'ailleurs, depuis des semaines, le Bloc québécois questionne le gouvernement et ses ministres québécois pour savoir quel article de l'accord sur le bois d'oeuvre empêche le gouvernement fédéral d'octroyer des prêts et des garanties de prêts à l'industrie forestière du Québec. Ce gouvernement ne peut répondre et fait la sourde oreille. Or personne au gouvernement, incluant le , ne peut citer l'article qu'on retrouve dans l'ALENA ou dans l'entente sur le bois d'oeuvre.
Pourquoi? Parce qu'aucun article n'interdit les garanties de prêts. Cette position est partagée par le Conseil de l'industrie forestière du Québec et par le gouvernement du Québec, qui a lui-même permis à Investissement Québec de le faire.
La position du gouvernement conservateur, incluant les représentants conservateurs du Québec, ne fait que démontrer qu'il préfère s'écraser devant les lobbies protectionnistes des États-Unis qui contestent la moindre initiative prise pour aider le secteur forestier. Mais surtout, cela prouve en réalité que ce gouvernement ne veut pas aider l'industrie du Québec. Pendant ce temps, que font les élus conservateurs du Québec? Ils demeurent muets et refusent de se lever debout pour le Québec.
En terminant, cette motion répond aux besoins de l'industrie forestière et des communautés qui en dépendent. C'est pour cela que je demande à tous les députés, particulièrement aux députés du Québec, d'appuyer cette motion.
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Madame la Présidente, je vais essayer de ne pas m'emporter dans ce débat, car je sais que nos interprètes ont parfois de la difficulté à traduire mes propos quand je m'emporte un peu. Je vais donc essayer d'être calme, mais c'est un débat qui est rapidement émotif en ce qui me concerne parce que le dossier de la crise du bois d'oeuvre touche directement et de plein fouet la région de l'Abitibi—Témiscamingue.
Vous me permettrez tout d'abord, madame la Présidente, de vous féliciter. Je n'ai pas eu l'occasion de prendre la parole à la Chambre depuis que vous avez été nommée vice-présidente des comités pléniers et, pour le moment, vous présidez les travaux de la Chambre. Félicitations.
Cela étant dit, je suis extrêmement préoccupé par la situation du bois d'oeuvre. Je vais donner des exemples. J'ai un exemple précis de ce qui se passe chez nous. En 2006, on s'était adressé au gouvernement conservateur qui avait été élu. On se rappellera qu'il y avait une crise sur le bois d'oeuvre. À cette époque, lors de l'accord sur le bois d'oeuvre, le NPD et les libéraux ont voté contre et on a voté avec les conservateurs pour appuyer cet accord. On a appuyé cet accord pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que les travailleurs, les employeurs et les municipalités nous avaient demandé de le faire, faute de quoi, ils allaient tous crever. Voici le noeud du problème. J'ai peut-être la réponse au ministre qui ne veut pas donner de réponse concernant l'article qui touche la crise sur le bois d'oeuvre et la raison pour laquelle il ne veut pas donner de garanties de prêts. On avait demandé au gouvernement et on le demande encore — on l'avait demandé au président et au ministre — de préciser la clause dite « anticontournement ». J'ai l'intention de parler un peu de ce sujet.
Je sais que je n'ai que 10 minutes, mais c'est une clause extrêmement importante et qui était tellement floue. On avait dit au gouvernement: « Faites attention, il faut absolument qu'on précise cela avec les autorités de Développement économique Canada et du ministère du Commerce international, parce qu'ils vont revenir en nous disant: « Cette aide est comme si, ce n'est pas comme ça et vous ne pouvez pas ». Il y a un exemple. À Barraute, en Abitibi-Témiscamingue, une entreprise fabrique des sommiers de lit en bois. Cette entreprise a demandé de l'aide au gouvernement fédéral et DEC a dit: « Écoutez, ce n'est pas clair. On ne sait pas si vous allez pouvoir envoyer cela sur le marché américain. Si vous envoyez cela sur le marché américain, cela touche la clause dite « anticontournement » et cela pourrait contrevenir à l'entente. »
Le débat est là. Il faut absolument que le gouvernement aide les entreprises à passer à travers la crise et il n'y a pas 46 façons, il n'y en a qu'une. Il faut pouvoir donner des garanties de prêts à ces entreprises.
Dans mon comté, il y a Tembec, Abitibi Bowater, Kruger, Domtar et quatre compagnies indépendantes. Les quatre premières que je viens de nommer — je vais les répéter: Domtar, Kruger, Abitibi Bowater et Tembec — ne sont pas fortes. Elles sont même sur le respirateur artificiel. On s'attendait aujourd'hui ou hier à ce qu'Abitibi Bowater dépose son bilan. Ce n'est pas arrivé, tant mieux pour nous. Mais pour nous, en Abitibi—Témiscamingue, c'est plus de 2 000 emplois directs. Pour une région qui a une population de 130 000 habitants, si on perd 2 000 emplois directs, plus 4 000 autres emplois indirects, on vient de fermer plusieurs villages. Actuellement, Launay est fermé, Béarn est fermé.
Mon collègue d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou reviendra parler de Lebel-sur-Quévillon. Mais dans mon comté, je dois dire que Tembec ne va pas bien. On a demandé une aide au gouvernement fédéral.
Si les ministres de l'autre côté pouvaient m'écouter 30 secondes — je pense à la , au et surtout au —, s'ils pouvaient s'entendre pour comprendre qu'une situation comme celle-là est dangereuse pour nos régions, alors un pas serait franchi. On dirait qu'ils ne se parlent pas. On dirait que les ministres et ministères ont énormément de difficultés à se parler entre eux.
Je le sais parce qu'on a travaillé avec Tembec à des dossiers destinés à Développement économique Canada. DEC nous a dit qu'il nous aiderait, mais que Exportation et développement Canada, pour sa part, pense que cela contreviendrait à l'accord sur le bois d'oeuvre. Cet accord nous fait très mal. C'est un accord qui a été négocié, mais, selon une expression du jargon juridique, « avec un gun sur la tempe ». On signe ou alors on crève. C'est exactement ce qui est en train de se produire. On a soumis 15 mesures qui pourraient être utiles, et je vais en soumettre quelques-unes à mes collègues d'en face.
Par exemple, on pourrait utiliser la ressource forestière de manière à ce qu'elle génère plus d'emplois. On pourrait faire de la récupération. Certaines entreprises, comme Cyclofor dans mon comté, ont besoin d'aide. Cyclofor se rend sur les parterres de coupe et récupère tout ce qui a été laissé sur les parterres de coupe jusqu'à à peu près trois centimètres de sédiments, et elle les transforme en copeaux. Que fait-elle avec les copeaux? Ils ne se vendent plus. Elle doit les transformer en autre chose. Il faut donc l'aider dans la recherche et le développement afin de développer de nouveaux produits et trouver de nouvelles utilisations.
Je ne parlerai pas de stimuler la création et le développement de nouvelles entreprises de transformation. Cette crise peut avoir un effet déclencheur qui permettrait à des régions de se remettre en question et de se réorienter. Le paquebot qui s'appelle la forêt, ce paquebot de l'industrie forestière a besoin d'aide pour opérer un virage d'à peu près 180o afin de réorienter sa production. Il faut arrêter d'exporter des 2x4. C'est une expression qu'on comprend dans le milieu forestier. Ce qu'on fait actuellement, c'est juste envoyer des 2x4. Les maisons sont bâties là-bas, sont transformées et, bien souvent, le 2x4 part de l'Abitibi-Témiscamingue, s'en va à Toronto, traverse à Détroit et revient pour être vendu chez nous. Ça c'est inacceptable.
Par la motion que nous avons déposée, nous invitons le gouvernement à faire ses devoirs. Il faut absolument que l'on stimule la recherche et le développement de nouveaux produits. Comment? Personnellement, cela fait trois projets que j'envoie, notamment à Développement économique Canada. Un ministère ne fait pas son travail, et il s'appelle le ministère de l'Environnement. Ce ministère pourrait aider grandement l'industrie forestière en aidant à la recherche sur l'éthanol qui pourrait être produit avec les résidus forestiers. Au lieu de faire de l'éthanol avec du maïs, on pourrait le faire avec les résidus forestiers. On a des usines. Il y a du monde qui travaille pour qu'on s'en sorte.
Je donne un autre exemple. On veut faire des usines de granules de bois, de très petits morceaux de bois pour alimenter les poêles à combustion lente. Au lieu de prendre des morceaux de bois, on pourrait utiliser des granules. Il y a l'entreprise Écoflamme au Témiscamingue. Le Témiscamingue, c'est le siège social de Tembec. Si cela tombe, c'est à peu près 500 emplois perdus, et tout ferme aux alentours.
On est en période de crise. Je terminerai en demandant au gouvernement d'être sensible, d'être très attentif aux régions touchées par la crise et de penser à les aider.
Les mesures que nous avons déposées sont extrêmement importantes. Si le gouvernement le voulait, il pourrait nous aider.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui, puisque cela me permettra de remettre les pendules à l'heure, tout au moins en partie. Je partagerai mon temps avec le député de .
Depuis maintenant quelques semaines, le Bloc et ses alliés sont entrés dans une nouvelle chasse aux sorcières et ils ont choisi de le faire sur le dos des travailleurs forestiers afin de satisfaire leurs aspirations politiques. C'est leur façon de fonctionner, nous le savons tous, peu importe le dossier et les personnes utilisées. Ils cherchent à diviser les gens, à les braquer les uns contre les autres, afin de nous séparer, de séparer le « nous » du « eux ».
Avant et pendant la dernière campagne électorale, le cheval de bataille du Bloc et de ses alliés était entre autres de placer le Québec en conflit avec l'Alberta. Aujourd'hui, ils choisissent de monter le Québec contre l'Ontario. C'est toujours la même recette, seuls les ingrédients changent.
Je suis moi-même originaire d'une région. J'y retourne tous les week-ends. Toutes les fins de semaine, je suis dans les villages dont on parle. Les travailleurs savent très bien où ils en sont et savent très bien ce que l'on fait pour eux. Je peux comprendre qu'ils en veulent plus. Tous les week-ends, je suis avec eux, sur le terrain. La santé économique de ma circonscription est grandement liée au domaine de la forêt, et ce domaine connaît actuellement des difficultés. Nous sommes pleinement conscients des difficultés avec lesquelles les familles des travailleurs doivent composer depuis plusieurs années. Par contre, il ne faut pas tomber dans le piège de prendre comme saintes vérités les paroles du Bloc et cie, dont la véritable intention est de diviser les gens, de créer de la chicane, peu importe le sujet, et ce, afin de mousser leur option de séparer le Québec du Canada et d'être élus ou réélus.
La crise ne date pas d'hier, et nous le savons tous. Au Québec, la crise forestière date de plusieurs années. L'industrie connaît ces difficultés, et plusieurs éléments de contexte le prouvent. Il y a d'abord le rapport Coulombe, qui recommandait une diminution de l'approvisionnement forestier de 20 p. 100. Il y a l'arrivée du chef forestier, qui est venu confirmer ce fait en général et a imposé encore davantage, en termes de pourcentage, pour certaines régions et pour certaines essences. Il y a aussi l'imposition de la limite nordique. Il y a en outre les campagnes de Greenpeace et d'autres groupes contre l'exploitation forestière. Il y a encore le dentroctone du pin dans l'Ouest et la tordeuse de bourgeons qui ont fait leurs ravages.
Par la suite, il y a eu encore beaucoup d'autres éléments, dont les variations de la valeur de la monnaie canadienne, le coût de l'énergie, les fusions des compagnies et la chute des prix du bois et du papier. Bien sûr, ce ne sont pas des éléments qui sont contrôlés par un seul gouvernement.
Actuellement, le problème de la fermeture des usines est une question de marchés. Avez-vous déjà vu des entreprises fermer des usines parce qu'elles vendaient trop de leurs produits? Aujourd'hui, le problème, ce sont les marchés à qui l'on vend nos produits. Quatre-vingt-seize pour cent du bois d'oeuvre exporté par le Québec l'est vers les États-Unis. Quatre-vingt-trois pour cent du bois canadien va vers les États-Unis. Comme il y a plus d'un million de maisons à vendre aux États-Unis, il est facile de comprendre l'impact sur notre industrie forestière.
En considérant tous ces éléments, on comprend pourquoi, depuis son élection en 2006, le gouvernement conservateur a posé une série de gestes afin de soutenir les travailleurs forestiers. Il faut regarder l'action du gouvernement dans son ensemble, depuis son arrivée au pouvoir et surtout dans la limite de sa possibilité d'intervention, soit dans les deuxième et troisième transformations, dans des projets novateurs — on a parlé de la recherche tout à l'heure — et dans le développement de nouveaux marchés, ce qui est essentiel, puisque la majeure partie du secteur forestier relève des gouvernements provinciaux. Ici, en cette Chambre, tout le monde le sait, mais on en fait abstraction quand vient le temps de chercher des coupables.
Avant même le dépôt du Plan d'action économique du Canada, dévoilé le 27 janvier dernier, le gouvernement conservateur avait réglé le conflit du bois d'oeuvre, ce qui a rapporté 5 milliards de dollars à l'industrie forestière, dont 1 milliard de dollars au Québec, tout en assurant une stabilité aux travailleurs qui en dépendent.
Nous avions également pris d'autres mesures dans le respect de l'entente que nous avons avec nos partenaires américains. Nous avions diminué le fardeau fiscal des Canadiens de 200 milliards de dollars. Nous avions créé la Fiducie nationale pour le développement communautaire de 1 milliard de dollars, dont 217 millions de dollars ont été alloués au Québec. Nous avions investi 72 millions de dollars dans l'aide ciblée pour les travailleurs âgées.
Dans le budget de 2008, nous avons ajouté 90 millions de dollars et dans celui du Plan d'action économique, nous venons d'ajouter 60 autres millions de dollars pour ces travailleurs. Nous avions accordé 127 millions de dollars pour l'innovation et le développement de nouveaux marchés. On sait à quel point l'innovation et les nouveaux marchés sont importants.
Dans notre Plan d'action économique du 27 janvier dernier, nous avons ajouté à notre aide 170 millions de dollars pour des projets novateurs et le développement de nouveaux marchés. Nous avons créé un fonds d'adaptation des collectivités touchées par la crise économique de 1 milliard de dollars dont plus de 200 millions de dollars iront au Québec.
Cela inclut bien sûr les communautés forestières afin de diversifier leur économie et changer les sources de travail pour les jeunes qui habitent ces territoires.
Nous avons également mis en place un fonds pour l'infrastructure verte, qui inclut la biomasse et de nouvelles énergies, et des mesures pour stimuler la rénovation et la construction qui devraient avoir pour effet de stimuler la demande pour le bois.
Je suis aussi très fier que notre plan réponde aux besoins immédiats des travailleurs et des collectivités. Nous avons ciblé une somme de 8,3 milliards de dollars pour aider les travailleurs canadiens par un renforcement des prestations de l'assurance-emploi et une augmentation de l'accessibilité à la formation. Par exemple, nous avons ajouté 500 millions de dollars pour soutenir les prestataires qui souhaitent suivre une formation de longue durée. Nous prolongeons également de 14 semaines la durée des accords de travail partagé dont le maximum passera à 52 semaines, mesure qui est très appréciée et populaire présentement dans l'ensemble des régions du Québec et du pays.
En plus d'avoir gelé les taux de cotisation à l'assurance-emploi, nous avons aussi prolongé la durée d'éligibilité de cinq semaines pour aider les travailleurs qui perdent leur emploi sur une longue période. Notre Plan d'action économique prévoit aussi plus d'argent et de moyens pour faciliter l'aide aux entreprises par l'entremise de Exportation et développement Canada, qui travaille avec 90 p. 100 des compagnies forestières au Canada.
Au sujet de notre dernier budget, M. Avrim Lazar, le président et chef de la direction de l'Association des produits forestiers du Canada, soit de tout le pays, affirmait que:
Le gouvernement a bien entendu le message et souscrit à notre vision, qui consiste à devenir les fabricants des produits forestiers de la plus grande qualité, les plus innovateurs et les plus écologiques au monde. Il comprend aussi que pour y parvenir, le Canada doit attirer les investissements, assurer les emplois de près de 300 000 travailleurs forestiers qualifiés et soutenir les collectivités où ils travaillent. [...] Nous sommes ravis des mesures du budget qui visent à assurer l’accès au crédit pour les entreprises canadiennes, en particulier l’élargissement des pouvoirs et des sources de financement d’EDC, et nous nous ferons un plaisir de travailler avec le gouvernement pour déterminer comment ces mesures peuvent aider nos entreprises et leurs travailleurs.
J'aimerais rappeler que M. Lazar représente un grand nombre de sociétés forestières canadiennes, dont AbitibiBowater, Canfor, Kruger, Louisiana-Pacific Canada, Tembec, Weyerhaeuser Company, et j'en passe. Pour ceux qui voudraient connaître l'importance de M. Lazar dans le monde des produits forestiers canadiens, il est le président de la plus grande association canadienne.
Or la preuve est faite qu'il est archifaux de prétendre que le gouvernement n'a pas fait sa part dans ce triste dossier. De plus, il faut noter que la décision d'un arbitrage sur le bois d'oeuvre vient tout juste d'être prise le 26 février dernier et amène le Canada, les provinces et les entreprises forestières à devoir payer 68 millions de dollars de pénalité, et ce, sans appel. Ce jugement devrait nous rappeler la prudence avec laquelle nous devons travailler dans le dossier de l'industrie forestière et nous rappeler l'accord que nous avons sur le bois d'oeuvre.
Ainsi, il faut se rappeler qu'il faut être prudent. M. Lazar disait ceci: « [...] le gouvernement ne peut pas faire grand-chose sans risquer de créer de nouveaux problèmes à la frontière. » Selon lui, toute aide directe sur le modèle de celle accordée à l'industrie automobile aurait mis en danger l'accès de l'industrie au marché américain, ce qu'il faut éviter à tout prix.
Je tiens à ajouter que le secteur forestier, c'est évidemment les industries, mais c'est plus que ça. C'est une richesse naturelle. Ce sont des travailleurs, des entrepreneurs autonomes, des bûcherons, des camionneurs et bien d'autres qui sont nos amis et qui, souvent, font partie de nos familles. Nous travaillons tous les jours afin de trouver des solutions encore mieux adaptées pour aider ces familles, et nous continuerons de le faire.
En conclusion, j'aimerais rappeler une chose drôlement importante. Le Bloc et ses alliés ont choisi de faire de la petite politique sur le dos des travailleurs. C'est leur choix. Je ne jouerai pas leur jeu, car je considère plus pertinent de travailler avec des gens qui cherchent des solutions aux difficultés économiques mondiales qui ont des répercussions chez nous. Je choisis de rassembler plutôt que de diviser.
Je me dois tout de même de répondre aux députés du Bloc, notamment à celui de . Pouvez-vous me nommer un seul projet que vous auriez accordé ou un seul emploi créé par votre action, sauf le vôtre et ceux de vos adjoints, depuis que vous êtes député? Évidemment, la réponse est aussi simple que courte: non. Quant à moi, je donne la priorité aux gens et non aux intérêts partisans.
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Madame la Présidente, je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui dans ce débat sur l'industrie forestière.
Cela me rappelle que mon père a commencé sa carrière comme mesureur de bois. Il a reçu sa formation à l'école Sainte-Croix, près de Québec. On dit de lui qu'il était très bon pour tourner les fameux 2 x 4 afin évaluer leur qualité. Il a même travaillé à l'Union catholique des cultivateurs pour un syndicat de producteurs forestiers. On voit donc que l'industrie forestière est reliée non seulement à mon histoire familiale, mais aussi à l'histoire du Québec, et qu'elle est profondément enracinée chez nous. L'industrie forestière est une richesse renouvelable. On est entouré d'objets en bois ici, en cette Chambre, et on veut justement faire des efforts pour remettre le bois dans nos grands ouvrages de construction, pour transmettre cette volonté à nos générations futures.
À titre de député Lévis—Bellechasse, j'ai, dans ma circonscription, plusieurs entreprises qui oeuvrent dans le secteur forestier, notamment dans le comté des Etchemins. Je pense à Rotobec, un exportateur, un manufacturier — on va chercher des produits de partout dans le monde. Je pense à Scierie Audet, à Bois Carvin et je pense aussi à une entreprise de Lévis qui a été hébergée dans l'incubateur Ag-Bio Centre, qui a bénéficié des subsides de Développement économique Canada, qui a développé un pesticide biologique.
L'industrie forestière est un pilier de notre économie. J'ai ici quelques chiffres provenant du Conseil de l'industrie forestière du Québec. Juste pour le Québec, il est question de 12,9 milliards de dollars en activités économiques, dont près de 4 milliards de dollars en salaires et 1 milliard de dollars qui retournent à nos gouvernements. L'industrie forestière est payante pour les gouvernements, et c'est dans notre intérêt de faire en sorte qu'elle puisse bien se porter. À l'échelle canadienne, il est question de près de 300 000 emplois et de 450 000 emplois indirects. C'est donc dire l'importance pour notre pays de l'industrie forestière, une industrie qui a des défis importants à relever, il faut le dire.
Au Québec, lorsque le taux de change varie de 1 ¢ — vous savez qu'on exporte beaucoup aux États-Unis —, cela peut représenter des pertes de 100 millions de dollars pour l'industrie — des coûts énergétiques. C'est une industrie qui a été malmenée au cours des dernières années. On pense, entre autres, au coût de la matière première, que ce soit en forêt publique ou en forêt privée. C'est un ensemble de facteurs qui a amené notre industrie forestière à une certaine vulnérabilité, à des fermetures d'usine — une usine sur six au Québec — et à la perte de plusieurs emplois.
Si toutes les entreprises québécoises regroupées avaient un chiffre d'affaires de 13 milliards de dollars, elles ne seraient pas encore parmi les 10 plus grandes entreprises. On voit qu'il y a une consolidation. Un phénomène important se produit à l'échelle mondiale, et on souhaite être aux côtés de notre industrie forestière, pour l'accompagner.
Permettez-moi de citer une dernière statistique. Il suffit de constater que 75 p. 100 de la matière ligneuse résineuse récoltée sert à fabriquer du bois de sciage ou du papier journal. Ces produits sont en décroissance et sont parmi les produits forestiers ayant le moins de valeur ajoutée. Aujourd'hui, je partage le point de vue exprimé par d'autres collègues de la Chambre, qui disent qu'il est important d'investir dans l'innovation et la recherche, de créer de nouveaux secteurs pour que notre industrie forestière puisse aller chercher son secteur niche afin de bien performer. Je voulais vous brosser un portrait de cette industrie qui est extrêmement importante.
Maintenant, je veux énumérer les mesures qu'on a mises en place dans notre Plan d'action économique pour soutenir la crise que connaît l'industrie forestière. Comme vient de l'expliquer mon honorable collègue, le , on va continuer à travailler avec l'industrie forestière pour l'aider à traverser cette crise.
On voit que c'est un problème de marché, on voit la situation de notre allié américain, mais il y a aussi un problème d'accès au crédit. On souhaite travailler en étroite collaboration avec l'industrie, et c'est ce qu'on fait, pour l'aider à maintenir sa liquidité afin qu'elle puisse continuer à fabriquer des produits forestiers de grande qualité qui lui permettront d'affronter la concurrence sur les marchés mondiaux.
L'accès au crédit est non seulement la clé pour l'industrie forestière, mais pour tous les secteurs manufacturiers, que ce soit l'industrie minière ou d'autres entreprises canadiennes. Voici pourquoi, dans le Plan d'action économique, 200 milliards de dollars sont mis à la disposition des entreprises, de tous les secteurs de l'industrie et des familles: pour les aider et nous assurer que nos entreprises pourront avoir accès aux liquidités.
La somme de 200 milliards de dollars, c'est dans le Plan d'action économique, c'est approuvé. On l'a approuvé ici la semaine dernière, avec l'appui de mes collègues, ceux d'autres provinces du pays ou de ma collègue ici de ou du député de . Ces mesures sont donc maintenant en place, et on souhaite les faire descendre sur le terrain pour soutenir notre industrie, plus particulièrement notre industrie forestière.
On veut aussi créer la demande. On sait qu'il y a un problème et que la demande n'est pas forte. On veut stimuler la demande en améliorant notre parc immobilier canadien et en stimulant les investissements dans la rénovation domiciliaire. C'est la raison pour laquelle on a prévu 7,8 milliards de dollars. Imaginons, par exemple, que quelqu'un nous écoute chez lui aujourd'hui et qu'il veuille rénover, investir 10 000 $, changer ses fenêtres ou finir son sous-sol. Toutes ces choses demandent du bois. Le gouvernement peut lui octroyer jusqu'à 1 350 $ pour l'encourager à moderniser et à préserver son actif. Cela stimulera la demande du bois. Si une seule personne le fait, ce n'est pas beaucoup, mais s'il y en a pour 7,8 milliards de dollars à l'échelle du pays, cela représente beaucoup de foyers qui peuvent faire un effort pour stimuler notre secteur forestier.
Mon collègue le ministre et député de l'a mentionné tout à l'heure, nous travaillons en étroite collaboration au Québec et partout au pays avec les communautés autochtones. Une somme de 400 millions de dollars sera injectée pour améliorer le logement. On sait que c'est un besoin important. Cela aussi apportera de l'eau au moulin, de nos moulins à papier, c'est le cas de le dire, et on stimulera la demande de ce côté-là.
Dans le Plan d'action économique, on investit près de 12 milliards de dollars dans nos infrastructures, et on souhaite que cela génère une activité économique qui aidera notre secteur forestier. Bien entendu, les mesures prévues dans le Plan d'action économique jettent de solides assises pour aider nos secteurs des produits forestiers et de l'exploitation minière, ainsi que les collectivités qui en sont tributaires. En effet, malgré les mesures que l'on met en place au pays, avec la baisse de la demande aux États-Unis, il peut y avoir des ressacs, et c'est pour cette raison qu'en période de perturbation économique, on a prévu des mesures pour les collectivités et pour les travailleurs, pour les chefs de famille qui sont directement touchés par cette crise. On a donc mis sur pied un programme d'adaptation des travailleurs et des collectivités. On a aussi mis sur pied des mesures d'innovation, de développement de marchés, d'accès au crédit, comme je le mentionnais, et d'allègement fiscal.
Je reviens à la mesure pour les collectivités. C'est 1 milliard de dollars. On entend l'opposition dire qu'il n'y a que 170 millions de dollars pour la forêt. Si ce montant est bien investi, il peut aider notre secteur forestier, mais ce n'est qu'une des mesures qu'on a mises sur pied. Parmi ces autres mesures, on retrouve ces 1 milliard de dollars pour les collectivités. Cette somme ira principalement dans le secteur forestier et dans d'autres secteurs touchés par les perturbations économiques. Donc, 1 milliard de dollars seront injectés dans les collectivités vulnérables à cause de la situation qu'on connaît. Ces mesures aideront nos travailleurs à faire une transition, à maintenir leur capacité à rester à l'emploi et, comme on dit, à mettre du pain sur la table.
J'ai parlé des 170 millions de dollars. Ce montant est consacré à l'innovation. On en parle beaucoup aujourd'hui car c'est ainsi qu'on souhaite aider notre secteur forestier à stimuler son industrie.
Je me permets également de mentionner que près de 440 millions de dollars permettront à nos industries forestières d'investir. À la fin des années 1970, le secteur forestier a investi et c'est ce qui lui a donné un regain important. Dans les années 1980, les papetières ont investi également pour traiter leurs eaux usées, et c'est tout à leur honneur. Ce sont de bons citoyens corporatifs qui ont procédé au contrôle de leurs émissions. Donc, on les stimule et on crée un contexte favorable pour qu'ils puissent investir.
Je tiens à dire également qu'on sera présents pour les travailleurs avec un programme de 8,3 milliards de dollars pour les aider à rester actifs, que ce soit en entreprise ou une fois qu'ils auront quitté l'entreprise.
On continuera de soutenir le secteur forestier. De ce côté-ci de la Chambre, on continuera de chercher des solutions en collaboration avec les partenaires, avec les industries pour que notre industrie sorte de cette crise mieux positionnée à l'échelle mondiale.
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Madame la Présidente, je dois vous dire que je partagerai le temps dont je dispose avec la gentille députée de , qui fait de l'excellent travail.
J'ai le plaisir de prendre la parole au nom du Bloc québécois sur la motion déposée par notre parti.
Ça vaut la peine de lire ensemble la motion déposée par le Bloc québécois.
Que, de l’avis de la Chambre, en ne prévoyant que 170 millions de dollars sur deux ans dans le dernier budget pour venir en aide à l’industrie forestière, le gouvernement nous démontre encore une fois le peu de cas qu’il fait de l’économie québécoise qui est durement touchée par la crise forestière, puisque cette somme est nettement insuffisante pour permettre à cette industrie de traverser la crise actuelle, d’autant plus que cet argent vise à prolonger des programmes qui ne sont pas adaptés pour répondre aux besoins de l’industrie en temps de crise et en conséquence, le gouvernement devrait mettre en place le plus rapidement possible un véritable plan d’aide à l’industrie forestière, plan qui comporterait une série de mesures spécifiques, dans une optique de développement durable, incluant des prêts et des garanties de prêts, des crédits d’impôt remboursables pour la recherche et le développement, l’adoption d’une politique pour favoriser l’utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux et la mise en place de mesures de soutien à la production d’énergie et d’éthanol avec les résidus forestiers.
La motion du Bloc québécois se veut complète en elle-même. Nos collègues des autres partis devraient prendre exemple sur ce que propose le Bloc québécois. Le Québec est une société diversifiée dans plusieurs secteurs de son économie. L'un des secteurs importants est l'industrie forestière. Dans ma circonscription d'Argenteuil—Papineau—Mirabel, on trouve une des grandes concentrations de forêts de feuillus en Amérique du Nord. On doit faire face au développement de l'industrie forestière de feuillus. En temps de crise économique, cette industrie vit une situation assez difficile. Selon le journal Le Droit de ce matin, l'une de nos entreprises a dû se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité à cause de la faiblesse du marché. C'est une entreprise de planchers de bois franc qui éprouve des difficultés. C'est l'une des industries qui créent des emplois. Dans le secteur Papineau de ma circonscription d'Argenteuil—Papineau—Mirabel, 45 p. 100 des emplois sont reliés au secteur de la forêt.
Je pourrais prendre chaque circonscription des régions du Québec et le résultat serait presque le même, soit qu'entre 25 et 55 p. 100 du taux d'employabilité en région est relié au secteur forestier. Cela se vit aussi dans d'autres provinces canadiennes. Tous les jours, le Bloc se lève en cette Chambre pour défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois, mais lorsque cela aide d'autres régions du Canada en même temps, cela nous fait plaisir.
On ne peut pas rester insensible à cette crise, qui a commencé bien avant la crise financière annoncée en 2008. Il y a plus de cinq ans que l'industrie forestière lance des cris d'alarme et qu'elle prévient le gouvernement. Il y eu la crise du bois d'oeuvre et l'entente avec les Américains, à laquelle le Bloc québécois a donné son aval justement parce que l'industrie forestière du Québec le lui demandait. Le secteur industriel était unanime là-dessus. Le NPD nous accuse souvent de toutes sortes de choses dans ce dossier, mais le Bloc québécois a toujours été en symbiose avec ces industries. On peut rêver, comme le font les députés du NPD. Toutefois, c'est la dure réalité des emplois et des personnes qui perdent leur emploi. Des propriétaires d'entreprises disent préférer perdre 1 milliard de dollars plutôt que de risquer de ne pas en avoir du tout. C'est le choix que les entreprises ont fait à l'époque. On a endossé ce choix. C'est ça, être un parti politique à l'écoute des besoins des entreprises.
C'est pourquoi on dépose aujourd'hui cette motion. On est encore à l'écoute des entreprises. Les prêts et les garanties de prêts sont une demande de l'industrie depuis plusieurs années et non pas depuis plusieurs mois. On l'a fait pour le secteur de l'automobile, mais ce gouvernement se refuse de le faire pour les secteurs forestier et manufacturier alors que c'est permis par les lois internationales. C'est la réalité. Pourquoi? Parce que, en tant de crise, c'est assez difficile d'obtenir du financement de la part des banques. C'est la réalité. Les entreprises forestières vivent cette situation de crise depuis plusieurs années. Même que dans le budget de 2008, le avait déjà identifié les secteurs forestier et manufacturier comme étant tout simplement en récession. C'étaient des secteurs qui l'étaient déjà. Les indices étaient présents bien avant la crise bancaire qu'on a connue au cours de 2008.
Évidemment, on ne peut pas, quand on voit souffrir tout un pan de l'économie du Québec et d'autres provinces canadiennes, ne pas être aux aguets et ne pas essayer de les écouter et de les entendre. Quand on propose un plan de relance, comme l'ont fait les conservateurs, en mettant de côté seulement 170 millions de dollars, ce ne sont que des grenailles. Excusez l'expression, mais ce sont des pinottes par rapport aux besoins des entreprises. Ce n'est pas pour rien que nos demandes d'aujourd'hui disent au gouvernement de s'ouvrir les yeux. Il faut un véritable plan d'aide pour l'industrie forestière. Il y en a eu un pour le secteur de l'automobile. On n'a pas décrié cela, au contraire. Ce qu'on voulait dans le plan de relance pour l'automobile, c'est une protection pour les sous-traitants, parce que plusieurs d'entre eux sont situés au Québec comme partout ailleurs au Canada. On espérait qu'Il y ait une clause pour empêcher les manufacturiers de sous-traiter à l'extérieur du Canada et à l'extérieur du Québec, ce qui n'a pas encore une fois été retenu par les conservateurs.
C'est un choix qu'on fait les conservateurs de déposer un budget en n'investissant que 170 millions de dollars dans le secteur forestier. Vous aurez compris que, ne serait-ce que pour cela, le Bloc québécois ne pouvait pas voter en faveur de ce budget parce qu'on ne peut pas laisser de côté les travailleurs de ce secteur. Entre autres, dans ma circonscription, dans la région de Papineau, il y a 45 p. 100 des emplois dans le secteur forestier. On ne peut pas se permettre de négliger ce secteur. Comme je le disais, dans toutes les régions du Québec, on peut faire ces mêmes calculs.
Ce qu'on propose aujourd'hui, ce sont des prêts, des garanties de prêts et des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et développement. On ne parle pas de simples crédits d'impôt en recherche et développement. Pour avoir des crédits d'impôt, le premier aspect important est de payer de l'impôt. Quand les entreprises traversent des crises où elles ne peuvent pas se financer, ce n'est pas parce qu'elles font des profits. Si elles en faisaient, elles n'auraient pas de difficulté à se financer. Cela veut dire que si on ne leur donne seulement que des crédits d'impôt, elles ne pourront pas en bénéficier. Ce qu'on demande, ce sont des crédits d'impôt remboursables. Si une entreprise n'as pas fait de profit et qu'elle investit, à ce moment-là, il y aurait un chèque qui viendrait d'Ottawa. Cela l'aide en même temps à réaliser des investissements.
On demande une politique pour favoriser l'utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux. C'est de bonne guerre. On est un des grands pays producteurs de bois à travers le monde. Il serait tout à fait logique que dans les bâtiments fédéraux, une partie de ces projets de construction et de ces bâtiments soient reliés à l'utilisation du bois. Il y a aussi, finalement, la mise en place de mesures de soutien à la production d'énergie et d'éthanol avec des résidus forestiers, la biomasse. C'est le temps de le faire. Si on veut aider ces entreprises, il faut investir. Une diversification de leurs économies serait de prendre la biomasse et de faire de la production énergétique avec cela, ce qui pourrait augmenter leur rendement.
Encore une fois, si les députés conservateurs, libéraux et néo-démocrates étaient conscients de ce que vivent les Québécois et les Québécoises, ils voteraient en faveur de la motion du Bloc québécois.
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Madame la Présidente, c'est pour moi un plaisir aujourd'hui, en cette Chambre, de parler de l'industrie forestière.
Il y a de nombreuses années, Trois-Rivières a été la capitale mondiale du papier, et il reste encore de nombreux emplois dans des papetières qui sont malheureusement en difficulté aujourd'hui. Dans son ensemble, la Mauricie compte un très grand nombre de travailleurs de l'industrie forestière. Et c'est toute une partie de nos industries qui se redéfinissent et qui essaient de trouver de nouveaux créneaux et de nouvelles façons de faire. C'est principalement pour cette raison que nous présentons aujourd'hui cette motion: elle vient soutenir cette industrie.
Cette industrie traverse une grave crise. La récente crise économique et financière n'a fait qu'empirer une situation déjà alarmante, une situation que le Bloc québécois a dénoncée et de laquelle il débat en cette Chambre depuis un bon nombre d'années. Une politique du laissez-faire, qui ne permet pas de venir adéquatement en aide à cette importante partie de l'économie québécoise, doit certainement être dénoncée. En n'octroyant que 170 millions de dollars sur deux ans à l'industrie forestière dans son dernier budget, Ottawa tourne carrément le dos à toute l'industrie forestière, et ce, avec l'appui du Parti libéral.
Au fil des ans, le Bloc québécois a proposé de nombreuses solutions pour sortir de cette crise. Pour de motifs souvent malheureusement purement partisans et idéologiques, on a fait fi de ces propositions, au détriment du Québec et de ses régions. Nous avons mis en avant une série de mesures spécifiques: des prêts, des garanties de prêt, des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement, l'adoption d'une politique pour favoriser l'utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux, la mise en place de mesures de soutien à la production d'énergie à l'éthanol avec les résidus forestiers. Toutes ces mesures devraient permettre à l'industrie de se sortir d'une crise qui dure depuis longtemps et de vraiment assurer un développement durable, viable et profitable pour toute la société et l'économie québécoises.
J'aimerais qu'on parle davantage de ces prêts et de ces garanties de prêt. Ottawa a refusé d'aider l'industrie forestière durant toute la crise du bois d'oeuvre. Il a ainsi empêché l'industrie de se moderniser, de moderniser ses moyens de productivité et d'augmenter sa productivité. Elle n'a pu investir pour renouveler sa machinerie et développer de nouveaux produits. Pourtant, ces investissements sont nécessaires pour la survie même de l'industrie. Or, on le voit, les compagnies forestières sont maintenant sans ressource et sont dans l'impossibilité de faire les investissements requis. On le voit d'autant plus dans notre région, en Mauricie.
Hier, lundi, des travailleurs complètement favorables aux demandes que nous faisons ont manifesté pour réclamer des garanties de prêt pour l'industrie. AbitibiBowater — l'usine Laurentide, de Grand-Mère — demande des mesures spéciales pour garantir des prêts à l'industrie forestière d'ici à la fin de mars. L'an dernier, cette entreprise avait fait des prêts renouvelés pour 350 millions de dollars. Depuis, tout le monde connaît les difficultés sur le marché, et il y a une réduction importante des demandes. C'est ce qui a fait que les travailleurs se sont retrouvés dans la rue. En accordant des garanties de prêt à cette entreprise, on pourrait normalement continuer de garder nos travailleurs.
Encore en Mauricie, l'usine Smurfit-Stone, de La Tuque, se place sous la protection de la loi sur les arrangements financiers. C'est donc encore 250 travailleurs qui sont à la rue présentement. Il faut comprendre que c'est très inquiétant. En ce qui concerne la situation d'AbitibiBowater au Québec, il faut rappeler que ce sont 7 600 employés et 8 900 retraités.
On s'aperçoit donc que, par cette motion du Bloc québécois aujourd'hui, on arrive dans le mille des préoccupations des travailleuses et des travailleurs. Ces investissements sont importants.
Le respect de l'entente commerciale sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis a été difficile, un mal nécessaire. Or le gouvernement se doit maintenant, à la suite des difficultés créées par cette entente, de venir en aide à cette industrie par le truchement de prêts et de garanties de prêt. Il se doit de soutenir l'industrie.
Cette forme d'aide est, doit-on le rappeler, conforme à l'entente sur le bois d'oeuvre et à l'ALENA. Le gouvernement nous répond toujours qu'il ne peut rien faire et qu'il est lié par l'entente. Or, pour nous, c'est faux. D'ailleurs, nous attendons toujours une réponse du député de concernant le numéro du règlement qui interdit ces formes d'aide.
En ce moment, les industries forestières sont considérées par les banquiers comme des industries à risque élevé. Ces industries paient en conséquence une forte prime de risque lorsqu'elles se tournent vers les institutions financières. Le résultat est que plusieurs sont incapables de se financer. C'est pourquoi l'État fédéral doit garantir les prêts. Dans presque tous les cas, cette mesure ne coûte presque rien. Ce n'est pas une subvention. L'entreprise remet l'argent à échéance. Il est donc difficile de comprendre le refus d'agir du gouvernement.
Selon le Conseil de l'industrie forestière du Québec, si le gouvernement fédéral garantissait les prêts accordés par les banques à l'industrie forestière, les taux d'intérêt seraient plus raisonnables et de nouveaux projets pourraient même voir le jour. C'est la raison pour laquelle le Bloc québécois, le seul défenseur de l'industrie forestière québécoise à Ottawa, propose par cette motion de corriger les erreurs, tant des libéraux que des conservateurs, et de faire en sorte que le gouvernement fédéral octroie des prêts et des garanties de prêts aux entreprises frappées de plein fouet par la crise dans le secteur manufacturier, et ce, depuis nombre d'années.
Parlons maintenant de la seconde mesure qu'avance cette motion, soit des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement. La recherche, l'innovation et le développement sont les piliers sur lesquels une industrie façonne son avenir. L'augmentation de la productivité, la découverte de nouveaux produits et le déblocage de nouveaux marchés sont des éléments essentiels pour l'avancement et la survie de l'industrie forestière québécoise et canadienne.
En temps de crise, comme celle que traverse le secteur forestier, l'industrie ne peut être laissée à elle-même. C'est pourquoi dans notre plan de relance, dans notre motion d'aujourd'hui et depuis les premiers jours de la crise, le Bloc québécois propose des crédits d'impôt remboursables pour l'industrie forestière.
J'aimerais dire quelques mots sur des mesures de soutien à la production d'énergie et d'éthanol avec les résidus forestiers. Tous les gouvernements ont compris que pour sortir de la crise — on le voit aux États-Unis —, il ne faut pas seulement intervenir dans l'économie, il faut également aider et financer l'économie de demain qui créera des emplois et des débouchés d'avenir. L'administration américaine l'a compris en investissant dans les énergies renouvelables et vertes.
La production d'énergie et d'éthanol à partir de résidus forestiers est un exemple parfait d'une économie traditionnelle qui tente de développer de nouveaux marchés. Par exemple, la Mauricie sera l'une des quatre régions du Québec ciblées pour le lancement d'appels d'offres en vue de la récolte de la biomasse forestière pour remplacer progressivement le combustible fossile. Autre exemple: dès 2010, le Centre hospitalier d'Amqui dans la Vallée de la Matapédia au Québec sera chauffé à partir de la biomasse forestière, le premier du genre dans l'est du Québec.
En Mauricie et ailleurs, nous avons donc concilié économie et environnement. En adoptant une telle approche, nous pouvons réduire nos émissions de gaz à effet de serre, diversifier les débouchés de notre industrie forestière et enrichir notre région. Adopter des mesures de soutien à la production d'énergie et d'éthanol à partir de résidus forestiers permettrait de diversifier les débouchés pour les entreprises forestières, de dynamiser à nouveau les régions qui dépendent de la ressource, de réduire notre dépendance au pétrole, de diminuer les coûts énergétiques et de donner à nos entrepreneurs le coup de pouce dont ils ont vraiment besoin pour leurs projets d'avenir.
En conclusion, il faut comprendre que les sommes octroyées en 2008 dans la fiducie des conservateurs sont insuffisantes. La distribution des montants de cette même fiducie entre les provinces est injuste. On s'aperçoit que, par emploi perdu pour le Québec, c'est 2 300 $, alors que pour l'Alberta, c'est 25 000 $. Il faut se rappeler que le Québec représente 40 p. 100 des collectivités qui dépendent de la forêt. C'est pourquoi j'engage mes collègues à voter pour cette motion du Bloc québécois qui permettra, par les solutions qu'elle apporte, d'aider cette importante industrie pour tout le Québec.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour discuter de cette question très importante.
Il est certain que, dans ma province d'origine, Terre-Neuve-et-Labrador, le secteur forestier occupe une grande place. Dans ma ville d'origine, Bishop's Falls, qui est située dans la vallée Exploits près de Grand Falls—Windsor, le principal centre, l'exploitation forestière a joué un rôle essentiel, tant pour ma famille, que pour d'autres habitants de ma collectivité.
Au fil des années, que ce soit pour les scieries, les usines de papier journal ou les cours à bois, l'exploitation forestière a constitué une composante essentielle de l'économie de la région que je représente, une région très riche en ressources naturelles. Il est vrai que les pêcheries sont d'une grande importance pour nous, et on les a décrites comme étant l'épine dorsale de l'économie des petits ports de Terre-Neuve-et-Labrador. Cependant, le secteur forestier a également joué un rôle important.
Je vais faire une brève rétrospective et ensuite explorer l'avenir mais, tout d'abord, permettez-moi de parler directement de la motion présentée par mon collègue du Bloc.
La motion présentée en cette journée de l'opposition contient l'énoncé suivant:
Que, de l'avis de la Chambre, en ne prévoyant que 170 millions de dollars sur deux ans dans le dernier budget pour venir en aide à l'industrie forestière, le gouvernement démontre encore une fois le peu de cas qu'il fait de l'économie québécoise qui est durement touchée par la crise forestière [...]
Je comprends, dans une large mesure, la démarche des députés du Bloc et je comprends l'essentiel de leurs propos, mais on n'y tient pas compte d'un grand nombre de personnes très vulnérables du secteur forestier. On les laisse s'accrocher à des espoirs, sans trop d'illusions, compte tenu de ce qui s'est passé ces dernières années, de la situation économique et de celle du secteur en particulier. Même avant la récession dans laquelle nous nous trouvons, l'industrie du papier journal avait des problèmes liés à l'arrivée des techniques modernes de communication et des progrès technologiques. Il est certain que ces problèmes ont pris une envergure qui dépasse tout à fait le secteur forestier du Québec et touche l'ensemble de l'industrie.
Je comprends que la question ait beaucoup d'importance au Québec, où la valeur par habitant de ce secteur est probablement plus élevée que partout ailleurs en Amérique du Nord. Cependant, la crise forestière touche le pays dans son ensemble et l'Amérique du Nord toute entière.
J'ai déjà dit ici que l'usine de Grand Falls—Windsor fermera sous peu, ce qui aura des répercussions sur toute la province compte tenu de l'ampleur de sa production. Cette scierie appartenait à AbitibiBowater, qui a décidé il y a quelques mois de la fermer après 100 ans d'existence. On imagine la gravité et les conséquences à long terme de cette décision qui va mettre au chômage près de 1 000 personnes, notamment des bûcherons, des menuisiers et des débardeurs de Botwood.
C'est surtout pour cela que je voulais intervenir aujourd'hui, mais aussi parce que j'estime que nous sommes ici pour exprimer les inquiétudes de nos électeurs à l'égard de cette industrie dans laquelle je crois que le gouvernement a un rôle important à jouer.
Pour parler plus précisément de la motion, elle suggère un plan pour certains secteurs dans lesquels le gouvernement pourrait investir pour le bien de la région concernée. La question est de savoir si cette motion va suffisamment loin, et personnellement je ne le pense pas.
La motion du Bloc propose des mesures concrètes qui me semblent très importantes, notamment en matière de développement durable. Il s'agit d'une ressource renouvelable sur laquelle s'appuient de nombreuses collectivités du Canada rural depuis 100, 200 ou 300 ans. Certaines lui doivent leur existence. Des communautés en vivent et vont continuer à le faire, que ce soit grâce à une grosse usine de papier journal, à une usine de papier ou à un parc à bois intégré. Elles ont encore un avenir.
Toutefois, je crois que le gouvernement a un rôle fondamental à jouer à cet égard. Je ne voudrais pas passer ce débat à parler de renflouage par opposition à investissement. C'est là que nous intervenons. Les deux côtés de la Chambre ne sont peut-être pas d'accord sur ce qu'on entend par renflouage. Le renflouage évoque toujours l'idée d'un gaspillage de l'argent du gouvernement. Je ne sais pas si c'est vrai ou non. Je ne pense pas que notre rôle soit de peser le pour et le contre de chaque investissement et de déterminer s'il est à l'avantage ou non de notre circonscription.
La motion du Bloc fait aussi état de crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement, ce qui est essentiel. Un produit du bois a beaucoup de valeur, et il y a toutes sortes de marchés inexploités, des marchés qui représentent un potentiel énorme pour toutes ces collectivités, non seulement pour les entreprises ou les propriétaires de scieries ou de parcs à bois, mais pour l'ensemble de ces collectivités. Il est question ici d'emplois permanents très bien rémunérés pour des générations de familles. Nous savons tous comment se sont développées les municipalités qui vivent de l'industrie des papiers. Les enfants de parents qui occupent de bons emplois dans les scieries prennent un jour la relève, et leurs enfants font de même à leur tour, de génération en génération.
Dans ma circonscription, la scierie existe depuis un siècle et, comme je l'ai dit plus tôt, elle a été le gagne-pain de ma famille et de la famille de mon voisin. C'est pourquoi nous sommes ici en train de parler de cette importante question. Je salue l'initiative du Bloc, une initiative tellement importante! Toutefois, j'inviterais les députés du Bloc à ne pas restreindre leur initiative à une seule province. J'espère qu'ils l'étendront aux autres provinces bientôt.
La motion préconise l'adoption d'une politique favorisant l'utilisation du bois dans les projets de construction et de rénovation des édifices publics fédéraux et la mise en place de mesures de soutien à la production d'énergie et d'éthanol avec les résidus forestiers. C'est une très bonne idée et une option dont nous ne discutons pas assez.
Cependant, il faut voir au-delà de la construction d'immeubles. Si vous le permettez, je vais fournir un exemple aux députés. En Europe, actuellement, il y a une très forte demande pour les granules de bois en tant que source d'énergie et de chaleur. C'est un marché, en tout cas dans ma région, que nous n'avons pas exploré au maximum. À bien y penser, compte tenu de l'augmentation des coûts de l'énergie, les granules de bois offrent une solution de remplacement meilleur marché, sous réserve, bien sûr, du coût des produits qu'on achète, les granules de bois.
Ainsi, il est nécessaire que le secteur du développement, de la commercialisation et de la production de granules de bois évolue jusqu'à ce qu'il puisse offrir un produit énergétique à bas coût. Voilà un bon exemple de secteur dans lequel le gouvernement peut jouer un rôle énorme. En plus d'accorder des subventions aux particuliers, ce que le gouvernement provincial a fait récemment, il pourrait offrir des incitatifs à l'industrie pour qu'elle accroisse ses profits.
L'industrie peut y arriver entre autres si le gouvernement devient un gros acheteur de granules de bois. C'est non seulement une source d'énergie envisageable pour les édifices du gouvernement fédéral, mais cela pourrait aussi s'appliquer à certains des incitatifs qu'offre le gouvernement pour la rénovation domiciliaire. J'espère que ce serait possible dans ce cas. Il s'agit d'un produit écologique et d'une ressource renouvelable. J'espère que le gouvernement fédéral ainsi que l'ensemble des administrations provinciales estimeront qu'il s'agit d'une bonne occasion de développement économique. Cet exemple montre que cette industrie peut non seulement créer des emplois, mais également réduire les coûts d'énergie pour les particuliers et les entreprises.
Je me penche brièvement sur l'histoire de l'industrie forestière de ma province. À maints égards, l'évolution de notre industrie se compare à celle des autres régions du Canada, notamment pour ce qui est des produits à valeur ajoutée extrêmement intéressants qu'elle offre.
Au cours des 400 premières années qui ont suivi la découverte de Terre-Neuve-et-Labrador, la forêt a été utilisée presque exclusivement comme soutien à la pêche. Elle est devenue un secteur tertiaire dont le rôle était de soutenir une activité beaucoup plus importante. À l'époque, le bois servait de matériau de construction pour le bâtiment et de combustible, ce qui est encore le cas aujourd'hui. Le bois servait également à la construction des navires, des chafauds et des séchoirs, si essentiels il y a 400 ans.
Comme je l'ai souligné précédemment, la survie de bon nombre de collectivités reposait sur leur capacité d'aller chercher le bois de la forêt pour fabriquer un produit servant à d'autres industries. Voilà essentiellement à quoi se résume la situation. Les industries de ma région, de l'ensemble de la province et du Canada atlantique profitent encore pleinement de ces bénéfices de la forêt.
Au milieu du XIXe siècle, il est devenu évident que l'industrie de la pêche ne pouvait être le seul gagne-pain de la population. Par conséquent, pour favoriser la diversification de l'économie et l'exploitation des ressources forestières et minérales de l'intérieur de Terre-Neuve, on a construit un chemin de fer qui traverserait l'île. La construction de ce chemin de fer transinsulaire s'est terminée en 1898 et a eu deux grandes conséquences pour la province. D'une part, le chemin de fer a permis d'accéder à l'intérieur de l'île et, d'autre part, les travaux ont entraîné la concession de 145 lopins de terre couvrant une superficie de près de 4 000 milles carrés. Par surcroît, il y a 100 ou 150 ans, le chemin de fer a permis aux régions de l'intérieur de la province de développer le secteur forestier comme cela se faisait ailleurs. Une grande partie de notre économie reposait sur cet élément essentiel.
L'industrie forestière a eu un impact historique. Nous avons effectivement beaucoup discuté de cette question, ce qui montre bien l'importance qu'elle a pour nous. Il ne s'agit pas seulement d'une caractéristique ou d'un problème typique du monde rural. Cette industrie contribue également au développement des villes où nous habitons et de l'ensemble de l'économie. Un nombre considérable de travailleurs, d'un bout à l'autre du pays, dépendent de l'industrie forestière pour leur subsistance. Pourtant, dans bien des cas, on n'en entend guère parler.
Je ne propose pas d'enlever quoi que ce soit aux autres industries qui attendent également de l'argent et des investissements du gouvernement pour retrouver leur prospérité, les secteurs de l'automobile et de l'agriculture en particulier. Cependant, l'industrie forestière, ne serait-ce qu'en raison du contexte historique, devrait toujours figurer au premier plan des programmes fédéraux, provinciaux ou municipaux. Les produits forestiers génèrent une énorme valeur ajoutée, de même que des retombées substantielles dont nous pouvons profiter.
Je félicite les députés de tous les partis qui ont déjà pris la parole sur cette question. Ils connaissent vraiment l'importance de cette industrie.
Jusqu'au début des années 1900, personne ne pensait qu'il était nécessaire de protéger la ressource forestière. Ce secteur a probablement été négligé. On parlait toujours des autres industries en laissant de côté l'industrie forestière.
Malheureusement, dans bien des cas, cette situation persiste encore aujourd'hui. C'est pourquoi nous prenons la parole pour revendiquer des investissements appropriés pour cette industrie. Je ne peux imaginer moment plus propice que cette crise économique pour faire le point sur cette situation. Il y a une chose que nous devons d'abord réaliser. En effet, si nous devons exploiter une ressource, si les électeurs que nous représentons doivent être les principaux bénéficiaires de toutes les ressources naturelles, nous avons la responsabilité de permettre à l'industrie de développer au maximum le produit qu'elle a à offrir. C'est dans le domaine des produits à valeur ajoutée, notamment dans les secteurs des pêches, des textiles, de la foresterie ou encore dans le secteur manufacturier, que nous devons intervenir pour permettre à tous ces gens de profiter au maximum des retombées des ressources tout en soutenant les collectivités et la ressource elle-même. Pour nous, c'est primordial.
Je ne pense pas que le gouvernement devrait simplement se retirer du dossier. Nous devons en discuter immédiatement.
Beaucoup de gens diront que, si l'industrie forestière se trouve là où nous affirmons qu'elle est, alors elle survivra par elle-même. Ce n'est pas nécessairement le cas. Le problème, c'est que des collectivités meurent à cause de cela. L'industrie est très exigeante sur le plan de la main-d'oeuvre et des ressources terrestres. On ne parle pas simplement du bois; il s'agit aussi de l'électricité que nous produisons en exploitant des rivières afin de faire fonctionner les scieries. Il s'agit également de la structure sociale dans laquelle nous vivons. Pour moi, cela représente la clé de cet argument. C'est pourquoi nous devons intervenir et jouer un rôle. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui pour débattre cette question.
Nous pouvons parler des détails. Nous pouvons parler de la marge bénéficiaire d'une entreprise donnée. Nous pouvons parler de mesures visant à inciter une cour à bois à fabriquer d'autres types de produits. Voilà la clé. Les marges bénéficiaires sont essentielles au fonctionnement des entreprises, mais le gros de l'industrie repose sur les personnes qui travaillent jour et nuit dans nos forêts, et aussi dans les scieries et les ports d'expédition. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
Je prendrai maintenant quelques instants pour vous présenter des citations.
J'ai reçu un courriel de Bob Dingwall, président et chef de la direction de Jamestown Lumber. Je préfère vous faire part de ses réflexions plutôt que des miennes seulement parce qu'il connaît l'ensemble de l'industrie sur le bout de ses doigts. Il écrit qu'évidemment, l'industrie forestière est la pierre angulaire de l'économie rurale dans de nombreuses régions du pays. Il déclare ceci: « On ne peut pas laisser se dégrader encore davantage les infrastructures forestières canadiennes, qui emploient un volume énorme de capital humain qualifié, sans parler des installations matérielles associées à la fabrication de produits forestiers. Pour que les générations futures puissent tirer leur épingle du jeu dans l'économie mondiale de demain, nous devons tout faire pour éviter la disparition de ces infrastructures. »
C'est tout à fait vrai. On ne peut évaluer la situation du secteur forestier sur des périodes de deux, trois ou quatre ans. Nous devons parler de générations de Canadiens et de gens de Terre-Neuve et du Labrador des régions rurales et des villes. Nous devons établir des plans pour la prochaine génération de travailleurs forestiers. Ces travailleurs seront-ils différents de ceux d'aujourd'hui? C'est très probable, mais nous devons tenter de déterminer de quoi cette industrie aura l'air dans l'avenir. C'est essentiel pour cette collectivité. Nous ne pouvons pas faire autrement.
Malheureusement, dans notre milieu politique où les mandats ne sont que d'une durée de quatre ans et, dans le cas du gouvernement actuel, peut-être plutôt d'un ou deux ans, nous devons reconnaître qu'il est essentiel d'avoir une vision à long terme des sujets à l'étude. Si nous perdons cette vision à long terme de vue, à quoi nos collectivités rurales et le pays en général pourront-ils s'accrocher? Comme je l'ai souligné plus tôt, il arrive que nous mettions le secteur forestier de côté, à son grand détriment.
Nous ne demandons pas la nationalisation de ce secteur. Nous voulons favoriser les investissements privés, mais tous les niveaux de gouvernement doivent exercer une influence positive.
M. Dingwall a soulevé certains autres points. Il a parlé entre autres de l'indice des prix des marchandises de la Banque Scotia, qui est un élément très important. Dans certains des autres secteurs, comme ceux des métaux et des mines, l'indice des prix des marchandises accorde un poids indiciel. Par exemple, les métaux et les mines ont un indice de 16,6 p. 100, alors que celui du pétrole et du gaz est de 16,8 p. 100.
Quel est, selon l'indice des prix des marchandises de la Banque Scotia, le poids indiciel de ce produit? Il est de 39,8 p. 100. C'est la valeur que l'on accorde à ce que nous produisons. Bon nombre de personnes dépendent de cette industrie, de cette planche de bois, de cet arbre, de cette ressource.
Il est vrai que nous coupons des arbres. Il est vrai que nous pouvons fabriquer des granules et des sous-produits du bois, comme des copeaux de bois, le bois d'oeuvre lui-même, qui constitue la partie essentielle, et en dernier, le papier journal et les autres produits du papier. Tout cela provient d'une ressource renouvelable.
Il y a un secteur que le gouvernement fédéral a négligé récemment, et c'est celui de la sylviculture. J'espère que nous discuterons bientôt à la Chambre du rôle que le gouvernement fédéral peut jouer à cet égard, et c'est la raison pour laquelle j'appuie l'idée d'un sommet national sur l'industrie forestière.
Certains se demandent peut-être à quoi cela servirait de réunir tous ces gens dans une ville pour parler d'exploitation forestière. C'est parce que cela permettrait une franche discussion entre le gouvernement, le secteur industriel et les syndicats aussi, par exemple le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier. Ce sont les principaux intervenants. Ils ont intérêt à ce que les ressources forestières soient renouvelées et à ce qu'elles soient rentabilisées.
Je veux également parler de ce qui se passe à Bonavista—Gander—Grand Falls—Windsor. Comme je l'ai mentionné, l'usine est là depuis une centaine d'années. L'annonce de sa fermeture, au début de l'année, a eu l'effet d'une bombe. Toutefois, il ne faut pas oublier que la ressource à l'origine même des activités de cette usine appartient à la population. Devrions-nous exproprier les droits d'exploitation hydro-électrique sur la rivière et les droits d'abattage des arbres à des fins lucratives? Oui, ces ressources nous appartiennent et nous devons les protéger. Il nous revient de préserver l'idée que le bénéficiaire principal de cette ressource est la collectivité, ceux qui nous portent au pouvoir.
J'aimerais que cela soit clair, parce que je pense que bien des gens l'ont oublié. L'industrie joue un rôle, certes, mais le but suprême n'est pas la récolte du bois.
J'espère avoir du temps après la période des questions pour poursuivre mes réflexions. Je remercie la Chambre de m'avoir écouté et j'accueillerai avec plaisir toute question ou observation.