FEWO Rapport du Comité
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CHAPITRE 2 : EN QUOI CONSISTENT LES EMPLOIS NON TRADITIONNELS POUR LES FEMMES?Un mot sur la définitionLa définition d’« emploi non traditionnel » a un caractère dynamique; elle évolue à mesure que les femmes font des avancées dans de nouveaux secteurs professionnels, où elles rattrapent les hommes, et parfois même les dépassent. Il y a dix ans, la définition aurait pu englober la profession médicale, par exemple, mais une étude réalisée en 2007 a révélé que les femmes constituent maintenant plus du tiers des médecins au Canada et près de la moitié des médecins de moins de 40 ans[9]. En dépit de tendances encourageantes dans certains secteurs, les femmes continuent d’être sous-représentées au sein de divers groupes professionnels. Il n’existe pas à l’échelle internationale de définition standard de profession ou d’emploi « non traditionnel ». Le Comité a toutefois été informé que ce terme s’entend en général d’une profession où la représentation se situe entre 25 et 33 %. Statistique Canada et le département américain du Travail définissent les professions non traditionnelles « comme les professions où les femmes représent[ent] moins de 25 % des travailleurs[10] ». Pour le gouvernement du Québec, le seuil est de 33 ⅓ %[11]. Selon le rapport de Statistique Canada Femmes au Canada de 2006, « [l]a majorité des femmes au travail continuent d’occuper des emplois à prédominance féminine[12] ». En 2004, 67 % des femmes au travail œuvraient dans les secteurs suivants : enseignement, soins infirmiers et autres professions du domaine de la santé, travail de bureau ou administration, vente et services, comparativement à 30 % des hommes au travail. De plus, la proportion de femmes qui travaillaient dans ces secteurs est restée pratiquement identique entre 1996 et 2004. En 2004, les femmes constituaient 87 % du personnel de soins infirmiers ou thérapeutiques, 75 % des commis de bureau et autres employés administratifs, 65 % des enseignants et 57 % du personnel de la vente et des services. Sous-représentation dans certains métiers spécialisés et professionsAvec l’arrivée continuelle des femmes sur le marché du travail, beaucoup de métiers spécialisés et de professions voient leurs effectifs se féminiser graduellement. Alors que certains groupes n’ont pas beaucoup changé, d’autres ont perdu le terrain gagné au départ. Le Comité a entendu les témoignages d’employeurs et de salariés qui représentent un large éventail de groupes professionnels. Des témoins ont signalé que 4 % des 550 000 membres du Conseil sectoriel de la construction sont des femmes [13]; que seulement 2 % des femmes au travail à Terre-Neuve-et-Labrador occupent des emplois non traditionnels bien rémunérés dans des secteurs comme la construction, le transport et l’équipement lourd[14]; que les femmes ne représentent que 1 % des ouvriers qualifiés dans le secteur industriel de cette province[15]; que le Canada compte aujourd’hui une proportion plus faible de femmes en informatique qu’il y a 20 ans[16]; qu’environ 10 % des ingénieurs professionnels en titre sont des femmes[17]; et que la représentation des femmes dans le secteur de l’exploitation et de l’exploration minières au Canada se situe à 14 %[18]. Ces données statistiques montrent que la présence des femmes dans les emplois non traditionnels peut être grandement améliorée. [9] Institut canadien d’information sur la santé, Le nombre de médecins au Canada suit la croissance de la population, 25 octobre 2007, http://secure.cihi.ca/cihiweb/dispPage.jsp?cw_page=media_25oct2007_f. [10] Mme Christel Le Petit (chef, Analyse et projets spéciaux, Division de la statistique du travail, Statistique Canada), Témoignages, 8 octobre 2009. [11] Mme Sylvie Émond (commissaire responsable du dossier de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle, Commission scolaire de Laval), Témoignages, 29 octobre 2009. [12] Statistique Canada, Femmes au Canada : Rapport statistique fondé sur le sexe, 5e éd., 2006, http://www.statcan.gc.ca/pub/89-503-x/89-503-x2005001-fra.pdf. [13] M. Christopher Smillie (analyste des politiques, Affaires gouvernementales et questions de réglementation, Département des métiers de la construction, FAT-COI, Bureau canadien), Témoignages, 29 octobre 2009. [14] Mme Ashley Turner (agente de liaison entre l’industrie et la collectivité, Women in Resource Development Corporation), Témoignages, 24 mars 2010. [15] Ibid. [16] Mme Wendy Cukier (doyenne associée, Ted Rogers School of Management, Université Ryerson, à titre personnel), Témoignages, 31 mars 2010. [17] Mme Marie Carter (chef des opérations, Ingénieurs Canada), Témoignages, 14 avril 2010. [18] Mme Mary Ann Mihychuk (présidente, Women in Mining Canada), Témoignages, 14 avril 2010. |