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FEWO Rapport du Comité

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CHAPITRE 1 : LES FEMMES ET LE TRAVAIL — BREF SURVOL

Au cours des dernières décennies, le changement le plus profond qui s’est opéré sur le marché du travail est sans contredit la hausse du niveau de scolarité des femmes et leur plus grande participation au marché du travail. En août 2009, les femmes représentaient 50,3 % de la main-d’œuvre rémunérée au Canada[1]. Elles ont aussi fait d’énormes progrès pour ce qui est du niveau de scolarité : « [L]es proportions de femmes diplômées d’un programme universitaire ont augmenté dans tous les domaines d’études, de sorte qu’elles représentent maintenant plus de 50 % des diplômés dans tous les domaines, à l’exception de trois : l’architecture et le génie, les mathématiques et les sciences de l’information, ainsi que les services personnels, de protection et de transport[2]. »

Un domaine où les femmes ont largement accédé aux professions non traditionnelles est la médecine. Le Comité a appris que, « même si les hommes sont plus nombreux que les femmes à exercer ce métier, le pourcentage de résidentes de première année était de 57 % en 2008[3] ». Même dans les secteurs de la médecine où les femmes continuent d’être sous-représentées, une importante progression est visible. « Par exemple, en chirurgie générale — longtemps considérée comme la chasse gardée des hommes —, les femmes représentaient 18 % des résidents de première année en 1993, comparativement à 40 % en 2008[4]. »

Le Comité a été informé que « les femmes scolarisées avancent bien sur le marché du travail. Les autres femmes restent concentrées dans un nombre restreint de carrières[5] ». Selon Statistique Canada, les types de professions choisis par les femmes n’ont pas beaucoup changé. Kathleen Lahey, de la Faculté de droit à l’Université Queen’s, a exposé des faits qui vont dans ce sens :

En 1891, les 10 emplois les plus occupés chez les femmes étaient, en ordre de priorité : domestique, couturière, enseignante, fermière, [confectionneuse,] tailleuse, vendeuse, aide ménagère, blanchisseuse et modiste. En 2001, les 10 emplois les plus occupés chez les femmes étaient les suivants : employée de bureau, secrétaire, vendeuse, enseignante, travailleuse en garderie ou travailleuse domestique, infirmière, serveuse, caissière, [gérante de services] d’hébergement et […] d’aliments au détail et, comme un signe que le temps passe, opératrice de machine[6].

Écart salarial entre les hommes et les femmes

Malgré leur présence nettement accrue sur le marché du travail, les femmes continuent de gagner moins que les hommes en moyenne. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait :

  1. Les femmes ont plus tendance que les hommes à travailler à temps partiel, et elles ne le font pas pour les mêmes raisons qu’eux. En 2008, six fois plus de femmes que d’hommes ont dit travailler à temps partiel pour s’occuper de leur famille et assumer leurs obligations familiales personnelles[7].
  2. Les femmes assument encore une part beaucoup plus grande de la responsabilité des enfants et d’autres membres de la famille.
  3. Enfin, les femmes sont encore surtout concentrées dans les emplois dits féminins. D’après un récent rapport de la Banque TD sur la pénurie imminente de main-d’œuvre, les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes dans les emplois généralement moins bien payés. Dans quatre des dix catégories professionnelles à prépondérance féminine (personnel de vente au détail, travail de bureau et d’administration, personnel de garderie et de soutien familial), le salaire moyen des femmes représente seulement la moitié de la moyenne nationale générale.

Les facteurs qui sous-tendent l’écart salarial entre les hommes et les femmes sont variés et complexes. Des témoins entendus par le Comité ont indiqué qu’un des moyens de réduire cet écart serait de rendre les emplois non traditionnels plus accessibles aux femmes. Le présent rapport formule des recommandations visant à faciliter l’accès des femmes à ces emplois. En définitive, le Comité entretient l’espoir qu’« [à] mesure que les femmes commencent à occuper des postes traditionnellement masculins, et en présumant qu’elles reçoivent le même salaire que leurs homologues masculins, l’écart salarial devrait commencer à rétrécir[8] ».



[1]           M. Martin Green (directeur général, Direction des partenariats en milieu de travail, Ressources humaines et Développement social Canada), Témoignages, 8 octobre 2009.

[2]           M. Yvan Clermont (directeur adjoint, Division du tourisme et du Centre de la statistique de l’éducation, Statistique Canada), Témoignages, 8 octobre 2009.

[3]           Dre Anne Doig (présidente, Association médicale canadienne), Témoignages, 19 avril 2010.

[4]           Ibid.

[5]           Mme Jennifer Beeman (coordonnatrice du dossier Équité en emploi, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail), Témoignages, 19 avril 2010.

[6]           Mme Kathleen Lahey (professeure, Faculté de droit, Université Queen’s), Témoignages, 29 mars 2010.

[7]           M. Martin Green (directeur général, Direction des partenariats en milieu de travail, Ressources humaines et Développement social Canada), Témoignages, 8 octobre 2009.

[8]           Mme Sue Calhoun présidente, Fédération canadienne des clubs de femmes de carrières commerciales et professionnelles), Témoignages, 17 mars 2010.