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Madame la Présidente, le Parlement examine actuellement le contenu du projet de loi , la loi d'exécution du budget du gouvernement conservateur. Cette mesure législative a été déposée le 4 mars, mais n'a été lue pour la première fois que le 30 septembre.
Ce budget axé sur les dépenses entraîne le plus important déficit de l'histoire canadienne. Comme les dépenses qui y sont prévues seront effectuées à l'aide de capitaux d'emprunt, de nombreuses générations de Canadiens devront les rembourser. La dette augmentera.
Toutefois, ce document budgétaire omet de faire état d'une autre source de recettes pour payer les dépenses prévues.
Pas plus tard que la semaine dernière, la Chambre et les Canadiens ont appris qu'une source substantielle de fonds pour absorber une partie des dépenses du plus grand budget déficitaire de l'histoire du Canada viendrait de modifications apportées aux pensions, au détriment de nos concitoyens du troisième âge.
Nous avons appris la semaine dernière que les conservateurs avaient secrètement adopté une politique pour priver les aînés de certains revenus de pension, notamment en supprimant l'admissibilité au SRG, le supplément de revenu garanti. Voilà qui est absolument insensé.
Cette politique remonte au 17 mai et elle n'a fait l'objet d'aucun avis. Les Canadiens, notamment ceux du troisième âge, n'en ont absolument pas été informés. Qui plus est, cette mesure ne nuit pas seulement aux aînés, mais également aux Canadiens désireux de cotiser à un REER.
Il est bien connu que notre système de pension repose sur plusieurs programmes ou éléments clés. Parmi ceux-ci, mentionnons le Régime de pensions du Canada; la SV, c'est-à-dire le Programme de la sécurité de la vieillesse; et les prestations subséquentes au titre du SRG, qui découlent de la SV. Les investissements privés des Canadiens dans un REER, à l'abri de l'impôt, pendant leur vie professionnelle constituent un autre élément du système de pension. En temps opportun, ces REER seront convertis en fonds enregistré de revenu de retraite, conformément à la loi.
Cette mesure absurde a vraiment irrité les Canadiens du troisième âge lorsqu'ils en ont été informés, entre autres par les déclarations que j'ai faites à la Chambre et par les conclusions du travail dévoué d'un ancien employé de Service Canada aujourd'hui retraité. Pendant toute sa carrière, cet ancien fonctionnaire a soutenu les aînés, notamment en les aidant à comprendre les règles des systèmes de pensions publics et privés du Canada, notamment leur fonctionnement et leur complémentarité.
Les travaux et enquêtes de M. Gerard Lee lui ont permis de conclure que, le 17 mai, le gouvernement a secrètement mis en place des règles concernant l'admissibilité des aînés au SRG, le Supplément de revenu garanti.
Pour le bénéfice des députés d'en face qui n'en connaissent peut-être pas le fonctionnement, le SRG est un élément clé du régime public de pensions du Canada; il est déterminé en fonction du revenu. Il permet de bonifier le programme de la sécurité de la vieillesse, qui est un régime de pension quasi universel pour les aînés. Le SRG, qui en découle, est un régime de pension ciblé. Il est surtout destiné aux aînés canadiens à faible revenu.
Il est très important de comprendre l'incidence des autres formes de revenus sur le SRG. Ce sont les revenus de l'année précédente qui permettent d'établir l'admissibilité au SRG, et non de ceux de l'année en cours. En d'autres mots, pour savoir si un aîné aura droit au SRG en 2010, on se fonde sur son revenu de 2009. Le montant total du revenu d'un aîné en 2009 déterminera son admissibilité aux prestations en 2010.
Mais comme le revenu de l'année précédente ne permet pas toujours d'établir de manière adéquate les ressources financières dont disposera une personne âgée pendant l'année en cours, le gouvernement, lors de la mise en oeuvre du programme, a permis d'exclure de l'évaluation aux fins d'admissibilité au SRG les revenus découlant d'un paiement forfaitaire ou unique.
Plus précisément, au moment de déterminer les revenus de l'année, on peut exclure des critères d'admissibilité les revenus provenant des prestations d'assurance-emploi, entre autres, qui n'étaient disponibles que pour l'année précédente et dont la durée est limitée. Les règles actuelles, tout comme les anciennes, permettent de faire de même avec les indemnités d'accident du travail, qui ont aussi une durée limitée, ainsi qu'avec certaines rentes et prestations de retraite.
Le Régime enregistré d'épargne retraite existe au Canada depuis 1957, et nous en faisons la promotion comme source d'investissement pour la retraite. Nous encourageons les Canadiens à investir dans des REER. La loi stipule que quand un aîné atteint 71 ans, son REER doit obligatoirement se transformer en FERR. Nous avons donc encouragé les gens à investir dans des REER en leur donnant un abri fiscal, un sursis fiscal au moment de leur investissement, et nous leur avons garanti qu'il n'y aurait pas de manigances; ce serait un investissement stable et solide à perpétuité. Nous voulons encourager les travailleurs à investir dans des REER de façon à ce que, en plus du régime de pension publique ou du régime de pension de leur employeur, ils aient une source supplémentaire de revenu pour pouvoir répondre à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Je pensais que c'était une promesse solennelle.
Le 17 mai, le gouvernement a changé tout cela dans le plus grand secret, de façon très malhonnête. Les conservateurs ont mis en place un nouvel ensemble de règles pour le calcul du Supplément de revenu garanti. Ils n'en ont pas pipé mot à nos concitoyens. Ils n'y a pas eu de communiqué de presse. Ils n'en ont pas informé une seule organisation d'aînés. Les conservateurs ont simplement dit qu'à partir de cette date, aux fins du calcul du Supplément de revenu garanti, quand les aînés retireraient de l'argent d'un FERR ou videraient un FERR, le montant du retrait serait considéré comme un revenu aux fins du calcul de leur SRG.
Prenons le cas d'un aîné qui met de côté un peu d'argent dans un REER, qui est obligé par la loi de le transformer en FERR, et qui pense qu'il s'est constitué ainsi une petite cagnotte, un filet de sécurité, une source de fonds où puiser en cas d'urgence. Cet aîné, âgé de plus de 71 ans, a le malheur de devoir enterrer une personne aimée, ou faire des réparations d'urgence sur sa maison, ou encore payer des frais imprévus à cause d'une maladie, d'un cancer, d'une crise cardiaque ou autre. Avant le 17 mai, cette personne pouvait puiser dans son FERR, s'organiser pour utiliser une partie de cet argent, elle pouvait vider ce FERR sans être pénalisée, sans que ce montant soit considéré comme revenu aux fins du calcul du SRG. Mais c'est chose du passé.
Depuis le 17 mai, le gouvernement a décidé sans en parler à personne que les aînés qui faisaient un retrait de leur FERR allaient désormais perdre leur SRG. En substance, ce que le gouvernement a fait, c'est qu'il a pris la valeur de leur REER, la valeur de leur FERR et l'a diminuée de moitié, et l'argent est en outre imposable dès qu'on le retire du fonds. C'est une incroyable atteinte au bien-être et à la sécurité de nos aînés, mais les conservateurs n'ont même pas pris la peine d'en parler à qui que ce soit.
Il a déjà été dit à la Chambre que, premièrement, la n’en savait rien, mais, deuxièmement, maintenant qu’elle est au courant, que cette mesure ne toucherait qu’un petit nombre de gens.
Premièrement, demandons-nous si la était au courant ou non de cette mesure.
Au cours des dernières semaines, lorsque des conseillers en placement lui ont demandé si oui ou non la pratique avait changé, la leur a envoyé des lettres dans lesquelles elle reconnaissait le changement fait le 17 mai et défendait la politique.
Deuxièmement, la dit maintenant que cette politique ne touche pas beaucoup d’aînés.
Je tiens à préciser qu’il y a aujourd’hui 1,5 million de prestataires admissibles au Supplément de revenu garanti. Il s’agit bel et bien de 1,5 million d’aînés canadiens à faible revenu. Comme je l’ai dit, le Supplément de revenu garanti est fondé sur l’évaluation du revenu. Seuls les aînés à faible revenu sont admissibles au Supplément de revenu garanti. Il y a donc 1,5 million d’aînés canadiens à faible revenu qui sont directement touchés par cette politique.
Il ne faut pas oublier que 3 500 $ par année ne représente pas une fortune lorsqu’il s’agit de préserver et de stabiliser le niveau de vie d’un aîné. Cependant, tout aîné qui retirera plus de 3 500 $ dollars par année d’un FERR perdra en tout ou en partie ses prestations au titre du Supplément de revenu garanti. Voilà les faits.
Tous les aînés qui ont cotisé un minimum à un REER, pendant leur vie active de 20, 30 ou 40 ans, seront directement touchés par cette décision. En effet, nul n’ignore qu’en vertu de la loi, un REER doit être converti en FERR lorsque le cotisant atteint l’âge de 71 ans.
La ministre soutient qu’il n’y a qu’un petit nombre d’aînés à faible revenu. J’aimerais bien savoir exactement ce que la entend par un petit nombre. Les aînés à faible revenu sont directement touchés par ce cambriolage dont le but est de financer le projet de loi . De combien d’aînés canadiens à faible revenu s’agit-il: 200 000, 300 000 ou 400 000? Je suppose que c’est ce qu’on appelle un petit nombre.
C’est scandaleux. Il n’y a pas que les 1,5 million d’aînés canadiens qui comptent sur le Supplément de revenu garanti pour leur assurer un revenu qui sont touchés. Les personnes qui cotisent actuellement à un REER en pensant qu’ils sont en train de se préparer un modeste bas de laine pour la sécurité de leur retraite doivent savoir dès maintenant s’ils doivent ou non cesser de cotiser et commencer à cacher leur argent sous leur matelas.
Voilà les conséquences de ces nouvelles règles. Lorsque des fonds sont retirés d’un compte d’épargne, par opposition à un compte d’épargne enregistré, pour payer pour un traitement contre le cancer, pour des réparations urgentes à la maison, ou encore pour aider à payer pour l’enterrement d’un être cher, il n’en est pas tenu compte dans le calcul des prestations du Supplément de revenu garanti. C’est de l’argent qui appartient en propre à l’épargnant. Cependant, lorsqu’on retire de l’argent d’un fonds enregistré de revenu de retraite accumulé tout au long de sa vie active, il en est tenu compte dans le calcul des prestations du Supplément de revenu garanti.
Autrement dit, tant le système des REER que celui des FERR est maintenant menacé. On perdrait non seulement 50 p. 100 du montant cotisé, mais également d'autres prestations.
La province de Terre-Neuve-et-Labrador, par exemple, comme bon nombre d'autres provinces, fonde les programmes sociaux qu'elle offre aux aînés sur un programme de prestations fondée sur un examen du revenu. Au lieu de créer d'autres règles — puisque le Supplément de revenu garanti, le SRG, du gouvernement fédéral est fondé sur l'examen du revenu et destiné tout spécialement aux aînés à faible revenu — bon nombre de provinces suivent tout simplement ce modèle, et les prestataires du SRG touchent des prestations additionnelles, comme une carte de médicaments provinciale pour les aînés.
Pour une personne en très bonne santé, la carte de médicaments ne présente aucun avantage. Par contre, la carte pourrait faire économiser jusqu'à 50 000 $ dollars par année à une personne qui a urgemment besoin de médicaments coûteux et d'autres services. Voilà que cette décision de financer, secrètement et clandestinement, le budget fédéral aux dépens des aînés coûte non seulement une partie des prestations du SRG à ces derniers — lesquels ont travaillé et bataillé fort pour ces prestations, et ont bâti ce pays —, mais entraînera, à leur insu, la perte de la carte de médicaments provinciale pour bon nombre d'entre eux.
Le gouvernement n'a même pas eu le courage de les informer des conséquences d'une telle décision. Les aînés, qui comprenaient bien la procédure et la réglementation en place depuis des années, ont agi d'une manière qu'ils croyaient conforme. Or, il est difficile de respecter la réglementation quand on ne nous dit même pas en quoi celle-ci consiste. Autrement dit, si, le 30 novembre 2010, les aînés retirent des fonds d'un FERR en pensant que certaines règles s'appliquent, ils ne sauront pas avant l'an prochain qu'ils viennent de porter un très dur coup à leurs finances personnelles, parce que le Supplément de revenu garanti ne se fonde pas sur le revenu de l'année courante. Si nous retirons une partie ou la majorité des fonds d'un FERR en 2010, nous ne serons même pas conscients des conséquences de cette décision avant la fête du Canada, soit le 1er juillet 2011. Belle fête du Canada en perspective.
C'est ainsi qu'agit un gouvernement porté sur le secret. Il nous empêche de connaître les conséquences de ses actes, et il nous empêche d'agir dans notre intérêt personnel. C'est de cette façon que le gouvernement d'en face a agi face aux aînés du Canada.
Quiconque retire une partie ou la majorité des fonds d'un FERR ne serait conscient des conséquences de cette décision qu'en 2011, parce qu'on ne lui aura pas expliqué l'incidence du retrait optionnel de ces fonds qui ne sont pas traités de la même façon que les prestations d'assurance-emploi, les indemnités pour accident du travail et certaines pensions. Le gouvernement s'est bien gardé de dire aux personnes âgées, à moi, à nous et aux citoyens canadiens qu'il va faire payer les coûts du projet de loi , qui est la Loi d'exécution du budget créant le plus grand déficit de notre histoire, aux aînés du Canada. Il s'agit d'une ponction tout à fait incroyable.
Le ministre a dit qu'il vient tout juste de se rendre compte de la situation et qu'il va interrompre immédiatement la mise en vigueur de cette politique. Il va l'étudier, mais il continue d'en envisager l'application à un moment donné et, s'il devait finalement décider d'aller de l'avant avec la décision qu'il a prise le 17 mai 2010, il récupérerait beaucoup d'argent. Il demandera aux tribunaux de rendre une décision et il se servira d'autres recours semblables. Il donnera des avis portant que l'argent auquel il renonce maintenant sera récupéré plus tard.
L'intégrité de notre système de régimes enregistrés d'épargne-retraite, de fonds de revenu de retraite enregistrés et de régime de retraite universel exige de la cohérence et une gestion solide et sûre. L'intégrité du système n'est pas renforcée par un ministre qui a pris une décision et qui vient de se faire prendre, de sorte qu'il doit renoncer temporairement à son projet afin de tenter de s'extirper de ce bourbier, mais qui va néanmoins nous tenir en haleine, tant qu'il n'aura pas pris une décision définitive.
Nos aînés méritent mieux que cela. Le gouvernement ne doit pas réévaluer cette politique: il doit y renoncer.
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Madame la Présidente, nous en sommes à l'étape de la troisième lecture du projet de loi , une loi d'exécution du budget.
Le Bloc québécois s'est prononcé à plusieurs reprises contre le budget présenté par ce gouvernement. Le budget proposé par les conservateurs perpétue les empiètements du fédéral sur les champs de compétence du Québec. De plus, il pénalise clairement l'État québécois. Autre source d'insatisfaction majeure au Québec, il maintient un régime fiscal extrêmement avantageux pour les banques et les pétrolières, tout en faisant porter le fardeau du déficit à la classe moyenne, aux travailleurs et aux personnes âgées.
Les attentes budgétaires du Bloc québécois correspondent toujours à la volonté des Québécoises et des Québécois, et si le gouvernement les avait mises en oeuvre, elles auraient permis d'assurer au Québec une sortie de crise prospère, durable et verte.
Les conservateurs, appuyés par les libéraux, ont poursuivi des politiques s'orientant vers les besoins de l'Ontario et de l'Alberta au détriment du Québec. Malgré toutes les belles promesses conservatrices de 2006 d'une ouverture nouvelle à l'égard du Québec, le budget conservateur ne répond pas aux besoins de l'économie québécoise. La forêt, l'aéronautique, l'environnement et la culture sont des priorités des Québécoises et des Québécois qui ont été complètement ignorées. De plus, qu'on parle de bonifications à l'assurance-emploi et au Supplément de revenu garanti, de l'harmonisation de la TVQ avec la TPS ou de la mise en place d'un véritable plan d'aide à l'industrie forestière, les grandes priorités du Québec n'ont pas été abordées dans le budget.
De plus, le gouvernement confirme son intention de créer une commission pancanadienne des valeurs mobilières malgré l'opposition des acteurs économiques du Québec et de son Assemblée nationale.
Il est évident que le gouvernement conservateur a bien d'autres priorités que le Québec. L'industrie automobile, concentrée en Ontario, a reçu 9,7 milliards de dollars, alors que l'industrie forestière, si vitale pour les régions du Québec, n'a reçu que 170 millions de dollars.
En matière d'environnement, à toutes fins pratiques ignoré dans le budget, le gouvernement conservateur a consacré 1 milliard de dollars au développement de la filière nucléaire au profit de l'Ontario, de l'Alberta et des pétrolières. Il faut aussi rappeler que ces pétrolières bénéficient déjà de généreux avantages fiscaux.
Ce que je trouve le plus navrant dans ce budget, c'est qu'il ignore la nécessité de bonifier l'assurance-emploi et le Supplément de revenu garanti, maintenant ainsi nos aînés dans la pauvreté, de même que de s'attaquer au problème de logement social et de l'itinérance.
En ce qui a trait au Supplément de revenu garanti, un dossier qui m'est très cher et qui préoccupe grand nombre de mes concitoyens, cela fait plusieurs années que le Bloc québécois demande aux différents gouvernements libéraux et conservateurs — le gouvernement était libéral en 2004 lorsque j'ai été élu pour la première fois — de cesser de berner les personnes âgées. On leur a demandé à de nombreuses reprises d'agir concrètement afin d'aider les milliers d'aînés de partout au Québec qui sont privés des ressources élémentaires devant leur assurer de vivre dans la dignité. J'ai moi-même déposé à la Chambre, en 2007, le projet de loi qui proposait des changements importants en vue de permettre à nos aînés de vivre dans la dignité.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs nous ont habitués à les voir user de tromperies et de demi-vérités afin de gérer l'État conformément à leur idéologie tout en réfrénant le mécontentement parmi la population. Récemment encore, on a assisté à un autre exemple révoltant de leur mauvaise foi lorsqu'ils ont distribué des documents se félicitant que le gouvernement conservateur ait augmenté les prestations du Supplément de revenu garanti.
Or les hausses en question ne représentent que les ajustements prévus depuis 2005. Dans les faits, les conservateurs n'ont pas levé le petit doigt pour aider les personnes âgées en situation financière précaire depuis 2006, et les besoins restent entiers et pressants.
Revenons plus spécifiquement au projet de loi , dont nous débattons aujourd'hui, soit la mise en oeuvre de différentes initiatives présentées dans le budget du 4 mars dernier. Le Bloc québécois a voté contre le budget car il était injuste pour le Québec, mais ne s'oppose pas idéologiquement à toutes les mesures qui en découlent. Le Bloc québécois est d'ailleurs favorable à plusieurs de ces initiatives de mise en oeuvre du projet de loi, que notre parti a contribué à enrichir. Nous appuyons, en particulier, les articles pour améliorer la répartition des prestations pour enfants. Le gouvernement accepte d'en verser la moitié à chacun des deux parents ayant la garde partagée pour alléger le fardeau fiscal des bénéficiaires d'un régime enregistré d'épargne-invalidité, un régime conçu pour assurer la sécurité financière des enfants lourdement handicapés.
Nous appuyons également les articles visant à réduire le fardeau administratif des organismes de bienfaisance et de certaines petites entreprises et à resserrer les règles entourant le CELI afin d'empêcher l'évitement fiscal, ainsi que ceux faisant en sorte que les entreprises cessent de profiter de la double déduction pour les options d'achat d'actions.
Par contre, cet appui est teinté de nombreuses réserves. Ce projet de loi confirme la volonté du gouvernement conservateur d'épargner à tout prix les riches contribuables, afin de faire payer le déficit à la classe moyenne et aux travailleurs. Le gouvernement continuera de traiter les options d'achat d'actions comme les gains en capital du commun des contribuables. Le Bloc québécois déplore que seulement la moitié des revenus tirés de l'encaissement des options d'achat d'actions soit assujettie à l'impôt fédéral. Le gouvernement conservateur pourrait, en toute équité envers les salariés, récupérer plus de 1 milliard de dollars d'impôt en mettant fin à ce cadeau.
Les entreprises ne sont pas mises à contribution pour augmenter les revenus de l'État, sauf qu'elles devront faire des retenues à la source pour s'assurer que les employés qui reçoivent des options d'achat d'actions paient leurs impôts. De plus, ce projet de loi consacre l'inertie du gouvernement conservateur à l'égard de l'environnement et de la lutte contre les gaz à effet de serre. Une seule mesure environnementale est mise en oeuvre: encourager la production d'énergie propre.
Le gouvernement n'accède pas aux demandes pressantes du Bloc québécois concernant l'enveloppe de péréquation et l'augmentation des transferts pour l'éducation et les programmes sociaux. Il fait fi de nos recommandations concernant la sécurité de revenu des retraités.
J'aimerais aborder certaines mesures contenues dans ce projet de loi, qui touchent des pans entiers de la société québécoise. Premièrement, j'aborde la question des mesures visant l'impôt des organismes de bienfaisance, qui figurent à la partie 1.
Le gouvernement modifie les règles relatives aux sommes qui doivent être consacrées aux activités de bienfaisance par l'abrogation de la règle sur les dépenses de bienfaisance, la modification des règles sur l'accumulation du capital et le renforcement des règles anti-évitement. Au Québec, on peut compter sur le dévouement de 16 000 organismes de bienfaisance enregistrés auprès de l'Agence du revenu du Canada. Le Bloc québécois estime qu'il est essentiel que ces organismes puissent se concentrer sur leurs activités plutôt que sur la chasse continuelle au financement. Dans cette optique, nous avons appuyé la campagne visant l'élimination de l'impôt sur les gains en capital dans le cas de dons de biens immobiliers et d'actions de sociétés fermées à des organismes de charité.
En plus, le Bloc québécois est ouvert à l'idée d'un crédit d'impôt allongé pour les dons de charité.
En réaction au budget 2010, le Bloc québécois déplorait que le gouvernement n'ait pas tenu compte de la question du financement des organismes de bienfaisance. La survie de ces organismes est d'autant plus importante dans un contexte où le gouvernement conservateur a recours à de mauvaises méthodes pour réduire son déficit, ce qui pourrait mener à une réduction des services à la population. Pensons par exemple aux décisions relatives au transfert en santé.
En ce qui concerne l'aide internationale, on ne peut que s'inquiéter du désengagement important et de la politique de la peur imposée aux ONG par le gouvernement. C'est un désengagement qui est particulièrement marqué face aux besoins des organismes qui soutiennent des positions ne correspondant pas toujours aux vues du gouvernement.
Lors du budget de 2010, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de plafonner les budgets de l'aide au développement, confirmant ainsi qu'il n'allait pas faire les efforts qui s'imposent pour atteindre l'objectif de 0,7 p. 100 du PNB.
Le Bloc québécois reconnaît l'importance du rôle joué par les organismes de bienfaisance dans la société québécoise et ailleurs dans le monde. Ils ont tous besoin d'un financement prévisible et à long terme pour accomplir leur mission respective. Le gouvernement fédéral doit cesser de prolonger de manière temporaire certains programmes et de garder le secret sur ses intentions quant au financement des organismes. Le gouvernement crée ainsi de l'insécurité auprès des plus démunis, des groupes communautaires et des organismes de bienfaisance qui leur viennent en aide.
En outre, le Bloc québécois va continuer à se battre afin que le gouvernement fédéral mette en place un plan réaliste visant l'atteinte de la cible fixée par l'ONU, soit de verser 0,7 p. 100 du produit national brut à l'aide publique au développement le plus rapidement possible. Le gouvernement fédéral, en n'accordant pas ses hausses budgétaires à son enveloppe d'aide au développement, nuira grandement au travail primordial des organismes de bienfaisance oeuvrant dans les pays en voie de développement.
La partie 3 du projet de loi traite des mesures concernant les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces. De tels arrangements à la pièce, conclus selon le bon vouloir du gouvernement fédéral, sont destinés à faciliter le partage des impôts entre le Canada et le Québec. Le Bloc québécois estime qu'il est grand temps d'amorcer une procédure sérieuse pour que le Québec perçoive la totalité des impôts versés sur son territoire. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral d'entreprendre des pourparlers avec le gouvernement du Québec pour élaborer un rapport d'impôt unique à percevoir par le Québec, sur la base d'une entente semblable à celle de la TPS, pour la totalité des impôts qui sont perçus sur le territoire du Québec.
Depuis 1991, le gouvernement du Québec perçoit la taxe sur les produits et services pour le compte du gouvernement fédéral, lequel le compense pour ce service. Le Bloc québécoise estime que le Québec devrait aussi percevoir la totalité de l'impôt sur le revenu. Non seulement les entreprises et les particuliers pourraient économiser d'importantes sommes années après années, mais la réduction des coûts permettrait des économies récurrentes qui réduiraient la pression sur les finances publiques. La mise en place d'un rapport d'impôt unique par le gouvernement du Québec permettrait d'économiser des centaines de millions de dollars en coûts de chevauchement.
La partie 7 du projet de loi qui traite aussi des mesures concernant les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces s'intéresse en particulier aux transferts totaux, dont la péréquation. L'État québécois est perdant dans ce projet de loi de mise en oeuvre, comme il l'était dans le budget 2010 où les conservateurs ont maintenu leur décision de plafonner unilatéralement les paiements de péréquation.
Comme l'enveloppe de péréquation est dorénavant plafonnée, le montant total de cette péréquation sera établi en fonction de la croissance économique, ce qui fera perdre au Québec plusieurs milliards de dollars au cours des prochaines années.
Rien, non plus, n'est dit dans ce projet de loi à propos du calcul d'une partie des revenus d'Hydro-Québec, qui prive le gouvernement québécois de 250 millions de dollars additionnels. Finalement, rien n'est prévu au chapitre des transferts pour l'éducation et les programmes sociaux. Le Bloc québécois réclame une augmentation substantielle des investissements pour ces programmes afin de revenir au niveau indexé de 1994-1995. Une telle bonification permettrait au Québec de recevoir 800 millions de dollars de plus par année pour financer ses programmes sociaux.
Le gouvernement offre une fin de non-recevoir aux demandes pressantes du Québec pour la hausse des transferts fédéraux, notamment en éducation. La croissance des transferts en santé et en éducation est compromise à partir de 2014-2015, la loi sur les arrangements fiscaux avec les provinces ne prévoyant plus de croissance pour ces transferts au-delà de 2014.
Le projet de loi qu'on étudie actuellement ne prévoit en outre aucune compensation pour l'harmonisation de la taxe de vente au Québec. Malgré les demandes unanimes du Québec pour que le gouvernement accorde une compensation financière de 2,2 milliards de dollars, cette compensation lui est encore refusée. Une compensation totale de 6,86 milliards de dollars, dont 4,3 milliards de dollars ont été donnés à l'Ontario, a été signée avec l'Ontario, la Colombie-Britannique et trois provinces de l'Atlantique.
Depuis quelques jours, des rumeurs émanant du bureau du ministre des Finances du Québec soutiennent qu'une entente entre Québec et Ottawa à ce chapitre se fera d'ici le printemps. Ce n'est qu'une lueur d'espoir, mais si cette entente s'avérait, une injustice de plus de 20 ans serait enfin corrigée.
Le Bloc québécois appuiera ce projet de loi de mise en oeuvre de différentes initiatives du budget de 2010, mais les nombreuses réserves que nous avons exprimées face à ce budget et les lacunes graves qui s'y trouvent démontrent que les conservateurs n'ont pas encore compris la réalité économique et culturelle des Québécoises et des Québécois.
On ne peut berner la population aussi facilement. On l'a constaté hier lors d'une élection complémentaire au Québec. Malgré l'opinion publique qui le réclame, le gouvernement libéral au Québec, qui refuse depuis des mois de réaliser une enquête publique sur les liens entre l'industrie de la construction et les partis politiques, a été défait dans une circonscription qu'il détenait depuis plus de 25 ans.
Force est de constater que les Québécoises et les Québécois ne se retrouvent pas dans ce gouvernement conservateur. Ils déplorent que leur épanouissement culturel et économique soit brimé par ce gouvernement. D'ailleurs, ils ne se gênent pas pour le lui faire sentir lorsque vient le temps des élections.
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Madame la Présidente, je suis ravi d'intervenir dans le débat sur le projet de loi dont la Chambre est saisie.
J'ai peu de temps, mais j'aimerais néanmoins aborder trois ou quatre enjeux qui sont absents de la mesure et qui, selon moi, ne font pas l'objet du débat qu'ils mériteraient à la Chambre. Ces enjeux sont chers aux Canadiens d'un océan à l'autre et ils les touchent de près.
Loin de moi l'idée de laisser entendre que ces enjeux ne sont pas complexes. Ils nécessitent un plan et ils nécessitent du courage.
Le premier de ces enjeux, c'est la pauvreté. La question de la pauvreté est absente du projet de loi, elle était absente du discours du budget, du discours du Trône, en fait de tous les discours du Trône que nous avons eus, et elle est pour ainsi dire absente de toutes les déclarations du ou des membres de son Cabinet.
Au cours des 12 derniers mois, des comités ont publié ce que j'appelle deux rapports volumineux. Le premier a été déposé en décembre dernier par le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Il était intitulé Pauvreté, logement, itinérance: les trois fronts de la lutte contre l'exclusion.
Le deuxième rapport était volumineux lui aussi. Il a nécessité temps, énergie et efforts. C'est le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes qui l'a publié. Il s'intitulait Plan fédéral de réduction de la pauvreté: travailler en partenariat afin de réduire la pauvreté au Canada.
Ces études, de même que d'innombrables articles et prises de position sur le sujet couvrent tous les aspects de la pauvreté, qui est bien réelle aux quatre coins du Canada. On y fait état des groupes de gens, des cohortes, qui sont les plus touchés: les personnes handicapées, les chefs de familles monoparentale, les célibataires, les Autochtones et les nouveaux arrivants. On y aborde quelques-uns des facteurs de la pauvreté, de même que les endroits où il y a des pauvres.
Il y aurait lieu d'établir clairement qu'il existe un lien de cause à effet très étroit entre la pauvreté et les coûts des soins de santé à l'avenir, entre la pauvreté et la réussite scolaire à l'avenir, entre la pauvreté et les rapports avec le système de justice pénale à l'avenir de même qu'entre la pauvreté et la productivité du Canada à l'avenir.
Cela mène à ce que j'appelle un déficit démocratique, car la contribution des citoyens à la société n'est pas ce qu'elle pourrait être.
La semaine dernière, on a publié des statistiques déplorables indiquant que la pauvreté chez les aînés a augmenté de 25 p. 100 au cours des trois ou quatre dernières années sous le règne du gouvernement conservateur. Plus de 600 000 enfants, soit un sur neuf, vivent dans la pauvreté.
Le 24 novembre, la Chambre a discuté d'une motion demandant essentiellement au gouvernement de mettre en oeuvre un plan d'action immédiat visant à éliminer la pauvreté pour tous les Canadiens. La motion a fait l'objet d'un débat et a été adoptée par la majorité des députés, qui représentent la majorité des Canadiens.
Je me souviens du temps où le était chef de l'opposition. Je me rappelle ses déclarations selon lesquelles on ne pouvait pas faire fi de la volonté du Parlement, qui s'exprime au nom des Canadiens. Et qu'a-t-il fait? Il n'a pas du tout tenu compte de la volonté du Parlement.
Si nous ne tenons pas compte de l'enjeu que je soulève, ce sera à nos risques et périls. La portée de cette question s'étend peut-être au-delà des prochaines élections, mais tous les députés devraient en tenir compte afin de bâtir un avenir meilleur, et ce, pas pour nous, mais pour les générations à venir.
Le deuxième enjeu dont je veux parler ne fait certainement pas partie du dernier budget, ni des anciens budgets, ni du discours du Trône, ni des déclarations des ministres. Il s'agit du grand enjeu de l'environnement, en particulier de notre incapacité à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le bilan du Canada est épouvantable. C'en est gênant. Les cinq dernières années sont tout à fait consternantes. Lorsque les conservateurs ont été élus pour la première fois en janvier 2006, ils ont éliminé toutes les allusions aux changements climatiques, ils n'ont pas tenu compte des accords internationaux et ils ont pratiquement abandonné les concepts d'émissions de gaz à effet de serre et de changements climatiques.
L'ancienne ministre de l'Environnement, qui est maintenant la , avait immédiatement annoncé à la Chambre que le gouvernement proposerait une façon proprement canadienne de lutter contre les changements climatiques et de réduire les gaz à effet de serre. Or, elle n'a rien fait. Après trois, six, neuf, douze mois, rien n'avait été fait. On ne prévoyait aucune initiative ni aucun programme. Absolument rien.
Au bout de 18 mois, elle a été remplacée par le deuxième ministre de l’Environnement qui est maintenant . Il a abandonné toute idée d’une approche proprement canadienne, mais il a proposé l’initiative Prendre le virage, qui devait réglementer les émissions des 500 principaux émetteurs du Canada. Il en a parlé de façon très énergique. C’était un grand plan qui allait faire beaucoup de bruit. Ce ministre n’avait toujours rien fait, malgré ses déclarations, au bout de trois mois, neuf mois, seize mois. Malheureusement, au bout de 22 mois, il a dû être remplacé.
Le troisième ministre de l’Environnement du gouvernement, M. Jim Prentice, a déclaré que le Canada n’aurait pas une approche proprement canadienne et ne donnerait certainement pas suite à l’initiative Prendre le virage, quelle qu’elle soit, en disant à la Chambre que le gouvernement ne ferait rien tant qu’il ne verrait pas ce que feront les États-Unis.
Malheureusement, les États-Unis avaient de bonnes intentions lors de l’élection du président Obama, mais maintenant les républicains dominent le Congrès et toute idée de plafonnement et échange, ou de quoi que ce soit de grandiose, ne va probablement pas se matérialiser. Cela a fourni à ce ministre une bonne excuse pour ne rien faire et il n’a rien accompli au cours des deux ans pendant lesquels il a détenu ce portefeuille. Bien entendu, il devait participer à la réunion de Cancun, cette semaine. Il y a un mois environ, il a démissionné de son poste de ministre de l’Environnement et de son siège à la Chambre.
Nous avons maintenant le quatrième , le , qui représente sans doute un bon exemple de cas où il vaut peut-être mieux ne pas faire de recyclage. Il est là temporairement et rien ne semble bouger.
Malheureusement, le ministre précédent a assisté à la conférence de Copenhague, il y a un an. C’était une grande conférence internationale où nous avions l’espoir de conclure un très bon accord. Malheureusement, comme chacun sait, cela ne s’est pas fait. Le Canada est allé là-bas avec l’intention évidente de ne pas conclure d’accord et de faire en sorte qu’on ne puisse pas en conclure un. Il a donc reçu quatre prix Fossile de l’année puis il est devenu le Fossile colossal.
Je ne saurais trop souligner à quel point c’est embarrassant pour les Canadiens. Nous voulons nous considérer comme des citoyens du monde, mais quand nous voyons ce qui se passe dans les tribunes internationales, c’est certainement embarrassant pour moi et sans doute aussi pour la majorité des autres Canadiens qui assistent à ce spectacle.
Au moment où je vous parle, le forum international se déroule à Cancun, au Mexique. Je ne crois pas que le soit là bas, même s’il assistera peut-être aux cérémonies de clôture. Et c’est sans doute une bonne chose pour nous, car je pense que cela évitera à notre pays de se trouver dans la situation embarrassante où nos ministres tentent de faire échouer tout accord.
Cette situation est regrettable. Elle est embarrassante, mais encore une fois, nous n’en entendrons pas parler. Nous n’allons entendre parler d’aucune initiative. Nous n’allons entendre parler d’aucun mouvement. Le gouvernement cherche seulement à éluder le problème et à laisser la prochaine génération s’en occuper.
La troisième question qui n’est pas abordée dans ce projet de loi ou dans le budget, ce qui est décevant, c’est toute la question des pensions, qui devient très rapidement un problème très grave pour la majorité des Canadiens. Environ 60 p. 100 des Canadiens n’épargnent pas suffisamment pour leur retraite et cela va causer de sérieux problèmes à l’avenir.
Nous avons un programme de revenu de retraite qui repose sur trois piliers. Le premier pilier, bien entendu, est constitué de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, financés par le gouvernement, qui fonctionnent bien. Le deuxième pilier est le Régime de pensions du Canada, un régime gouvernemental obligatoire qui est financé par l’employeur et l’employé. Il est inadéquat, mais sa structure est acceptable. Il repose certainement sur de bonnes bases actuarielles et cela pour les 75 prochaines années. Toutefois, le troisième pilier, qui nécessite une intervention gouvernementale, est l’épargne privée et il s’agit, bien sûr, des régimes de pension privés, qu’ils soient à prestations déterminées ou à contributions déterminées, ainsi que des REER.
Ce qui est arrivé -- et cela nécessite l’attention du gouvernement fédéral --, c’est que beaucoup de sociétés ont soit complètement éliminé leur régime de pension à prestations déterminées pour y substituer un régime à cotisations déterminées soit renoncé entièrement à toute forme de régime de pension. Parallèlement, nous avons assisté à ce qui constitue pour moi l’échec du programme des REER. Nous avons ce programme depuis longtemps, mais les coûts sont deux fois plus élevés qu’ils ne le sont aux États-Unis pour des régimes semblables. Les rendements étant très faibles, ce programme n’a pas vraiment servi les Canadiens. Si une personne place dans un REER 4 000 $ ou 5 000 $ par an ou encore 10 p. 100 de son revenu, dans le cas d’un travailleur à revenu moyen, on peut dire que le régime constitue un échec pour cette personne.
Nous avons besoin d’une solution législative. Je ne prétends pas du tout avoir des réponses à toutes les questions qui se posent, et je sais que toute solution nécessite des discussions avec les premiers ministres provinciaux. Je sais que le a engagé des discussions avec eux parce qu’ils l’ont exigé, mais je dois dire encore une fois que c’est une affaire très sérieuse. Ce n’est pas une affaire dont nous discutons à la Chambre, ce qui est très regrettable.
Dans toutes ces questions et dans bien d’autres, il y a un thème dominant: c’est toute la question de l’équité ou du manque d’équité entre les générations. L’équité intergénérationnelle implique que chaque génération est traitée équitablement et qu’aucune ne profite de la suivante. Autrement dit, nos enfants ne devraient pas avoir à assumer nos dettes. Cela se reflète actuellement dans de nombreux aspects de notre vie au Canada, et surtout au chapitre du déficit.
Nous avons actuellement des déficits de plus de 50 milliards de dollars par an, créant une dette qu’il faudra bien rembourser. Dans les quatre derniers budgets, les dépenses ont augmenté de 39,7 p. 100. Le gouvernement a accordé des baisses d’impôt aux sociétés les plus riches qui, dans le contexte canadien, sont très vraisemblablement les banques ainsi que les sociétés minières et pétrolières.
Cette dette devra être remboursée par la prochaine génération de Canadiens, c’est-à-dire la génération des trois pages que vous voyez devant vous, madame la Présidente. Nous vivons dans un pays qui connaît des conditions démographiques très particulières. Nous abordons une ère dans laquelle le pays comptera moins de travailleurs et beaucoup plus de retraités. Ces derniers vont compter de plus en plus sur les jeunes travailleurs pour payer les frais accrus des soins de santé, des soins à donner aux aînés et des pensions.
De plus, les dépenses augmentent d’une façon incontrôlée. Nous en avons de nombreux exemples. Les députés le savent parfaitement. Il y a les 16 milliards prévus pour l’achat de chasseurs dans le cadre d’un marché sans appel d’offres, les 13 milliards affectés aux prisons, les dépenses de 1,3 milliard faites à l’occasion des sommets du G8 et du G20, les 130 millions consacrés à la publicité partisane des conservateurs, dont on peut voir une partie sur des sites Web à caractère sexuel, et les frais de taxi de 1,3 million engagés dans la région d’Ottawa par des ministres qui ont leur chauffeur et leur personnel.
Les dépenses sont incontrôlées et le déficit est très élevé, mais on ne parle pas de ces questions. Le gouvernement va léguer le déficit et tous les autres problèmes à la génération suivante. Cela se manifeste de multiples façons, que je vais rapidement passer en revue.
J’ai déjà parlé du déficit.
Il faudra aussi s’occuper de l’environnement. Une génération ou une autre devra s’attaquer au problème. Malheureusement, nous ne semblons pas être en mesure de le faire. Cela ne signifie pas que le problème va disparaître. Nous avons de sérieuses difficultés non seulement au chapitre des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à propos d’autres aspects de notre environnement que le gouvernement néglige.
Les pensions constituent elles aussi un enjeu majeur. La société vieillit. Il faut s'attaquer au problème des pensions. On ne peut pas en imposer les coûts à la prochaine génération.
Certains ont déjà prétendu que l'accès à une éducation postsecondaire abordable était un droit inhérent à la citoyenneté. À mon époque, c'est ce qu'on considérait comme le principal facteur égalitaire. Or, le transfert des coûts aux étudiants semble avoir mis fin à cette époque.
Le sort de nos communautés autochtones, surtout en ce qui concerne l'accès des jeunes aux études postsecondaires, devrait être une priorité de tous les instants pour le gouvernement.
Une bonne partie de ces enjeux risque de compromettre la productivité du pays. Résultat: les taux de criminalité risquent fort d'augmenter dans les années qui viennent, tout comme les dépenses en santé.
Il ne faut surtout pas oublier l'emploi. Le chômage chez les jeunes atteint des sommets records. Chez les étudiants encore plus. Ceux qui finissent ou arrêtent leurs études, notamment les jeunes travailleurs, ont été particulièrement touchés par la récession. Leur avenir est loin d'être reluisant, pourtant le gouvernement ne fait rien pour eux. Encore une fois, on préfère laisser la prochaine génération se débrouiller avec le problème. Les effets sur la productivité du Canada seront terribles.
Si les jeunes du Canada n'acquièrent pas dès maintenant les compétences en milieu de travail dont ils ont besoin, ils se ferment des portes, surtout dans la mesure où il en coûte de plus en plus cher pour faire des études postsecondaires. Les conséquences seront graves, surtout pour les jeunes hommes, qui semblent être plus durement touchés que les autres. Là aussi, les taux de criminalité risquent d'augmenter, tout comme le fardeau qui pèse sur les épaules des contribuables.
Ces enjeux ne figurent nulle part dans le projet de loi. Personne n'en parle ni n'en débat à la Chambre.
Selon moi, le programme des conservateurs se résume en trois « P »: ce qui voulait dire auparavant « partenariat public-privé » veut maintenant dire projet d'achat d'avions, prisons et pistolets. Autrement dit, tous les Canadiens devraient avoir le droit de posséder un fusil si le coeur leur en dit.
C'est désolant de voir la direction que nous semblons prendre. C'est décevant. Il y a plein d'enjeux auxquels on devrait s'attaquer mais pour lesquels on ne fait rien. Le programme conservateur au grand complet repose sur une iniquité intergénérationnelle qui va faire un tort considérable à notre pays. On s'en aperçoit déjà, ces jours-ci, à voir la balance commerciale et tout le reste. C'est très décevant.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre de nouveau la parole à propos du projet de loi , intitulé à la Orwell: .
Rien ne pourrait me réjouir plus que de pouvoir annoncer à cette Chambre que les gens de ma ville, Hamilton, participent à une reprise économique. Nous pourrions alors nous féliciter d'un projet de loi prétendant soutenir cette reprise. Malheureusement, mes concitoyens sont loin de se réjouir à l'approche de cette saison des Fêtes. Ils craignent au contraire beaucoup pour leur avenir.
Le dit que les profits des banques sont en hausse et y voit la preuve que la récession est terminée. Pour lui, si ses amis banquiers sont sortis d'affaire, c'est que tout le monde est sorti d'affaire. Mais les Canadiens ne sont pas du même avis.
Plus d'un million et demi de Canadiens sont toujours sans emploi. Six Canadiens sur dix survivent d'un chèque de paie à l'autre. L'endettement des foyers a atteint un niveau record. La vie coûte plus cher que jamais.
Contrairement au gouvernement conservateur, les néo-démocrates ne diront pas que la récession est derrière nous tant que les familles de classe moyenne ne se seront pas relevées. S'il y a une vraie reprise, personne ne doit en être écarté.
Mais il faut pour cela une démarche économique radicalement différente de celle qu'ont adoptée les conservateurs à la Chambre jusqu'ici. Depuis leur arrivée au gouvernement, ils déstabilisent une économie qui était naguère équilibrée. C'est une économie que les Canadiens s'étaient acharnés à construire depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un solide secteur primaire reposant sur le bois et les mines, un solide secteur secondaire de transformation et manufacturier, et naturellement un important secteur des services.
Les politiques fiscales du gouvernement ont fait déraper cette économie naguère équilibrée. Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont accordé plus de 60 milliards de dollars d'allégements fiscaux aux plus riches entreprises du Canada. Je sais bien que certains députés conservateurs de l'arrière-ban vont dire que toutes les entreprises ont profité de ces allégements, pas seulement les riches, et que par conséquent on a simplement essayé de stimuler l'entreprise au Canada.
Mais c'est un argument fallacieux. Si une entreprise ne fait pas de profit, elle ne peut pas payer d'impôt sur des bénéfices inexistants. Il n'y a pas de bénéfice à imposer. Les entreprises qui auraient bien besoin d'un coup de main ne profitent aucunement de ces allégements fiscaux dont on fait tout un plat.
Qui a profité de cet argent? Ce sont des entreprises comme Encana, qui accumulent des océans de poisons inimaginables derrière les plus longues digues du monde près des sables bitumineux. Inutile de rappeler à mes collègues ce qui s'est passé en Hongrie le mois dernier. Il y a eu un déversement d'environ un million de mètres cubes de boue rouge toxique quand la digue du réservoir de déchets d'une aluminerie de ce pays s'est brisée.
Il n'est nullement inconcevable qu'une situation semblable puisse se produire ici. Quand on voit qu'on n'est même pas capable de faire quelque chose d'aussi simple que d'empêcher des canards de se poser dans des bassins de décantation, il y a de quoi s'inquiéter. Imaginons ce qui va arriver le jour où cette digue va se briser et qui va payer la facture. Évidemment, ce sera le contribuable.
On n'a jamais internalisé le coût des sables bitumineux. Nous refilons à nos enfants et à nos petits-enfants l'obligation de payer les frais de nettoyage des dégâts des sables bitumineux. C'est cela qui constitue, en plus de la dette de 60 milliards de dollars entraînée par les allégements fiscaux aux grandes sociétés, l'une des principales causes de la déstabilisation de notre économie, et c'est une honte de laisser un tel héritage aux générations futures.
Avant que les ministériels ne s'en prennent à moi, je vais être claire. Je sais que les sables bitumineux sont une source de richesse importante pour notre pays, mais cela n'élimine pas pour autant la nécessité et, en fait, la responsabilité d'exploiter cette ressource d'une façon responsable du point de vue de l'environnement, de l'économie et de la société. C'est ça le développement durable.
Ce qui se passe à l'heure actuelle n'a rien de durable, parce que les coûts véritables de l'extraction du pétrole n'ont pas été calculés. Nous vendons du pétrole à des prix artificiellement bas, ce qui entraîne un afflux artificiellement élevé de dollars américains. Cette situation fait augmenter la valeur du dollar canadien, avec le résultat qu'il est plus difficile d'exporter les produits canadiens.
Nous avons créé un cercle vicieux de pertes d'emplois, particulièrement dans les centres industriels de l'Ontario et du Québec. Il est clair que de telles politiques ne soutiennent pas la reprise économique au Canada, contrairement à ce que le titre du projet de loi voudrait laisser croire. Au contraire, ces politiques aggravent les pertes d'emplois qui touchaient déjà les travailleurs canadiens, suite à la récession de 2008.
Même avant que la crise actuelle ne frappe à l'automne 2008, Statistique Canada signalait que le secteur manufacturier avait perdu 300 000 emplois. Il n'est guère surprenant que les Canadiens soient inquiets. Ils sont inquiets relativement à leur emploi, à leur épargne-retraite et à l'avenir de leurs enfants.
Je veux maintenant rappeler aux députés quelques rapports qui ont été présentés à la Chambre, dans le cadre de divers débats.
Selon la revue Recherche économique RBC, la famille canadienne moyenne doit maintenant consacrer 49 p. 100 de son revenu au logement pour posséder une maison ordinaire à deux étages, alors que les taux hypothécaires sont à leur plus bas. Autrement dit, les gens consacrent en moyenne la moitié de leur revenu à leur maison et ils savent que si les taux d'intérêt montent, cette proportion augmentera aussi.
Par ailleurs, selon le Groupe financier BMO, 64 p. 100 des parents craignent de ne plus avoir les moyens de payer les frais toujours plus élevés des études postsecondaires. J'ai récemment rencontré des représentants d'associations étudiantes de toutes les régions du pays, et je sais que la FCEE, l'ACAE, les étudiants inscrits dans des programmes professionnels et les étudiants diplômés sont du même avis.
D'après l'Association médicale canadienne, 80 p. 100 des Canadiens craignent que la qualité des soins de santé ne baisse au cours des trois prochaines années.
Selon la Société canadienne du cancer, les familles canadiennes s'inquiètent du coût des soins à donner à un être cher atteint d'une maladie en phase terminale. Ce coût est actuellement de 1 000 $ par mois, sans compter le revenu perdu à cause des congés pris pour s'occuper du malade. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai présenté le projet de loi . Cette mesure se veut un petit pas afin de fournir une aide financière aux conjoints qui dispensent des soins à domicile.
D'autre part, l'Institut canadien des actuaires estiment que 72 p. 100 des Canadiens qui se préparent à prendre leur retraite se demandent s'ils pourront continuer à avoir un niveau et une qualité de vie raisonnables.
D'après la revue Recherche économique RBC, 58 p. 100 des Canadiens sont préoccupés par leur niveau d'endettement actuel. Cet endettement, qui se chiffre en moyenne à 41 470 $ par personne, est le pire des 20 pays industrialisés de l'OCDE.
Selon l’Association canadienne des paiements, 59 p. 100 des Canadiens croient qu’ils auraient des difficultés financières si leur chèque de paie était retardé d’une semaine. Réfléchissez-y. Plus de la moitié de tous les Canadiens vivent d’un chèque de paie à l’autre et n’ont pratiquement aucune épargne pour les dépanner. Le Canada est un pays où il y a beaucoup de gens très inquiets. Pour eux, les effets dévastateurs de la récession ne sont certainement pas rien qu’un mauvais souvenir. Ils les ressentent quotidiennement.
Un débat sur un projet de loi qui parle de soutenir la reprise économique au Canada semblera un peu déplacé à de nombreux Canadiens qui suivent nos délibérations à la Chambre aujourd’hui. Ils veulent commencer par constater la reprise économique et jusqu’ici, ils ont été oubliés. Malheureusement, il semble que la situation va empirer avant de s’améliorer, du moins si le gouvernement conservateur obtient ce qu’il veut.
La semaine dernière, le a lancé sa tournée prébudgétaire pour le budget de 2011 en prétendant être à l’écoute des Canadiens. Pourtant, il a commencé par dire aux aînés et aux familles de travailleurs qu’ils ne devaient pas trop espérer, qu’il n’y aurait pas de nouvelles dépenses importantes parce qu’il ne lui reste pas d’argent. Les deux parties de cette déclaration méritent d’être examinées de plus près.
Premièrement, voyons pourquoi il ne lui reste pas d’argent. Le gouvernement a créé le déficit le plus lourd de notre histoire, qui atteint 56 milliards de dollars. Nous savons déjà que les 6 milliards de réductions d’impôt supplémentaires accordées chaque année aux sociétés y ont largement contribué, mais le insiste pourtant pour les poursuivre, même si notre taux d’imposition des sociétés est déjà plus bas que celui de notre principal concurrent, les États-Unis.
Les banques à charte canadiennes ont-elles vraiment besoin d’un nouvel allègement fiscal? Au cours des neuf premiers mois de l’exercice en cours, elles ont déclaré des bénéfices de 15 milliards de dollars et elles ont mis de côté la somme étonnante de 7,5 milliards de dollars pour payer des primes à leurs dirigeants cette année. Je mets le gouvernement au défi de trouver un seul Canadien, en dehors de ce club exclusif, qui estime prioritaire d’accorder des baisses d’impôt supplémentaires aux grandes banques.
Les Canadiens ne pensent pas non plus que le gouvernement a utilisé l’argent à bon escient lorsqu’il a été l’hôte des sommets du G8 et du G20 l’été dernier. Les conservateurs ont dépensé 1,3 milliard de dollars pour une séance photo de 72 heures aux sommets du G8 et du G20. Cela comprenait 1 million de dollars pour un faux lac, 300 000 $ pour un kiosque et des toilettes qui se trouvaient à 20 kilomètres du site du sommet, 400 000 $ en chasse-moustique et écran solaire, plus de 300 000 $ pour des meubles de luxe et 14 000 $ pour des bâtons lumineux.
Les conservateurs voudraient nous faire croire que c’est le prix à payer pour accueillir des événements sur la scène mondiale, mais le coût de la sécurité du sommet du G8 en Italie a été de 124 millions de dollars en 2009. L’année d’avant, il s’est chiffré à 280 millions de dollars au Japon. Il a été de 124 millions de dollars en Allemagne. Encore une fois, c’est une question de choix.
Pour juste un peu plus de la moitié de ce que nous avons dépensé pour accueillir les sommets du G8 et du G20 au Canada cet été, nous aurions pu améliorer le Supplément de revenu garanti afin qu’aucun aîné canadien n’ait à vivre dans la pauvreté. Les 600 millions de dollars restants auraient quand même représenté une dépense plus importante que pour tout autre sommet. De toute évidence, la rigueur financière que les conservateurs prétendent exercer n’est pas confirmée par les faits.
Bien entendu, pour le gouvernement, tout cela est sans importance. Le gouvernement veut que nous oubliions tous comment nous en sommes arrivés à un déficit record et que nous cherchions tous à nous serrer la ceinture pour assainir les finances. Bien entendu, cela ne vaut pas pour tout le monde. Des nouvelles dépenses sont encore prévues. Ce n’est tout simplement pas pour répondre aux priorités des travailleurs canadiens.
Voici quelques-unes des nouvelles dépenses qui ont déjà été annoncées et pour lesquelles on trouvera de l’argent dans le prochain budget. Premièrement, bien sûr, il y l’engagement permanent à dépenser 6 milliards de dollars chaque année pour accorder des réductions d’impôt supplémentaires aux sociétés. Ensuite, il y a la décision du gouvernement de maintenir la présence militaire du Canada en Afghanistan.
Selon le directeur parlementaire du budget, jusqu’en 2011, la mission militaire canadienne en Afghanistan aura coûté 18 milliards de dollars aux Canadiens. À l’origine, le gouvernement estimait que le prolongement de la mission militaire de 2011 à 2014 devait coûter 1,6 milliard de dollars au titre des dépenses militaires et 300 millions de dollars sur trois ans au titre de l’aide.
Par la suite, le gouvernement a cependant annoncé que les dépenses militaires seraient plus élevées que prévu et que la prolongation coûterait 2,1 milliards de dollars.
En revanche, selon les documents du Bureau du Conseil privé, le BCP, le rôle strictement civil envisagé par les fonctionnaires canadiens pour la période de 2011 à 2014 n’aurait porté que sur la diplomatie et le développement, au coût total de 500 millions de dollars sur trois ans. Cette somme aurait été l’équivalent de 25 p. 100 seulement du coût du prolongement militaire.
Le gouvernement s’est aussi engagé à construire des méga-prisons à l'américaine au Canada. Cet engagement ne tient pas compte du fait que le taux de criminalité est actuellement à la baisse. Selon le président du Conseil du Trésor, ces prisons seront nécessaires pour enfermer les prétendus auteurs de crimes non signalés. Leur construction coûtera 10 à 13 milliards de dollars. Cependant, pour trouver l’argent pour ses dépenses astronomiques, le gouvernement a lésé les municipalités à hauteur de 500 millions de dollars au titre des services de police en plus de mettre fin au programme des prisons agricoles qui connaissait pourtant un grand succès.
Au moins, personne ne peut accuser les conservateurs de laisser la politique publique judicieuse faire obstacle à leur programme idéologique.
En outre, pendant le prochain exercice, 16 milliards de dollars seront consacrés à l’acquisition de chasseurs F-35. Il s’agit du plus important contrat d'approvisionnement militaire de l'histoire canadienne. Cette transaction suscite un certain nombre de questions importantes.
Premièrement, comment cette énorme dépense pourrait-elle être vitale pour la défense du Canada alors que nous ne possédons même pas la capacité de surveiller convenablement notre littoral? Pourquoi ce contrat d’approvisionnement n’a-t-il pas fait l’objet d’un appel d’offres? Qu’en est-il de la transparence? Qu’en est-il de la responsabilité?
Nous savons que le programme des avions F-35 éprouve des problèmes technologiques, que les engagements pris par certains autres pays sont loin d’être définitifs et que même le Pentagone des États-Unis avoue que le programme a accumulé deux années de retard. Il est déjà question d’un dépassement de coûts de 65 p. 100, et pourtant nous n’avons encore obtenu aucune garantie quant au prix, aux emplois ou au rapport qualité-prix escomptés.
Le gouvernement ne fait qu’improviser. Pourtant il reste tout aussi inébranlable dans son engagement à acquérir 65 nouveaux chasseurs. Les Canadiens méritent la transparence et la responsabilité et, surtout, ils devraient avoir leur mot à dire pour faire en sorte que cet argent soit dépensé judicieusement.
À eux seuls, les quatre engagements que je viens de mentionner représentent 34 milliards de dollars d’argent frais déjà engagés au titre de dépenses futures. On dirait que le gouvernement dispose de tout l’argent dont il a besoin pour mettre en œuvre ses priorités. Cependant, pour les travailleurs et les aînés canadiens, tout ce qu’il reste à faire, c’est de se serrer la ceinture.
Franchement, cela ne suffit pas. Les Canadiens méritent mieux et méritent d’être entendus.
J’invite le à venir à Hamilton avec moi et à écouter la population, à écouter vraiment, pour connaître ses priorités. Tout en haut de la liste figurent les emplois, l’assurance-emploi et l’épargne-retraite. Le ministre n’est pas sans savoir que notre ville est sinistrée à cause des réductions d’effectifs dans les usines, des restructurations et des fermetures d’entreprise.
J’ai soulevé bien des fois à la Chambre le problème de U.S. Steel. Non content d’avoir négligé son travail lorsqu’il a approuvé l’acquisition de Stelco par U.S. Steel, le gouvernement laisse maintenant tomber les travailleurs en lock-out en ne leur procurant même pas le soutien élémentaire de l’assurance-emploi. Cela, en dépit du fait que la caisse de l’assurance-emploi affiche un excédent de 57 milliards de dollars, que les gouvernements successifs, libéraux et conservateurs, ont volé pour gonfler les revenus généraux au cours des années passées.
C’est tout bonnement scandaleux. Les membres très travailleurs de la section 1005 des Métallurgistes unis méritent un meilleur traitement de la part du gouvernement.
Toutefois, ces travailleurs ne sont pas les seuls à avoir été mis à mal ces dernières années. Je pourrais donner la liste de dizaines d’usines qui ont fermé leurs portes, et des milliers de travailleurs, dans à peu près tous les secteurs, ont perdu leur emploi ou des heures de travail pendant la dernière récession.
Voilà pourquoi les travailleurs se sont tournés avec espoir vers le programme des infrastructures du gouvernement, qui promettait 3,2 milliards de dollars pour créer de l’emploi au moyen d’investissements dans les infrastructures provinciales, territoriales et municipales. À Hamilton, 14 projets ont été approuvée pour un total de 184 millions de dollars en fonds de stimulation de l’économie. Le 15e projet de la ville a été annoncé le 25 septembre 2009. Le financement était assorti d’une condition: les projets approuvés devaient être achevé pour l’essentiel le 31 mars 2011. Il était entendu que les gouvernements fédéral et provinciaux étaient déterminés à achever les projets rapidement.
Toutefois, il est difficile de saisir quel avantage il y aura pour le contribuable si on retire aux administrations municipales des fonds destinés à des projets d’infrastructure qui se prolongent après la date butoir du 31 mars, surtout lorsque leur réalisation a été retardée par un certain nombre de facteurs indépendants de la volonté des municipalités.
À Hamilton, six projets risquent de ne pas s’achever dans les délais, principalement à cause de facteurs que les municipalités ne maîtrisent pas. D’abord, même si le programme devait s’étaler sur deux ans, les projets n’ont pas été annoncés avant juin 2009, ce qui ne laissait en fait qu’une saison de construction pour mener les projets à bien.
Deuxièmement, l’un des projets a été retardé encore plus que les autres parce que son financement n’a été annoncé qu’en septembre 2009.
Troisièmement, il a été difficile d’obtenir les services d’entrepreneurs, surtout dans des secteurs spécialisés de la construction, à cause de l’apport important de capitaux de stimulation économique pour des travaux qui devaient tous se terminer à la même date.
Quatrièmement, l’approbation, dans certains ministères et organismes de réglementation, a retardé certains des projets.
Malgré ces difficultés, les 15 projets d’infrastructure sont bien en marche. La date butoir du 31 mars pourrait être ratée de quelques mois et non de quelques années. Pourtant, le gouvernement fait savoir qu’aucun report de délai ne sera accordé pour terminer ces importants projets locaux. Et cela, même si le lui-même a déclaré à l’ouverture du dernier sommet du G20: « Pour soutenir la reprise, il est impérieux d’appliquer jusqu’au bout les plans de stimulation. ».
À Hamilton, cette déclaration s’applique particulièrement bien. Bien que les chiffres les plus récents sur l’emploi révèlent une importante création d’emplois depuis un an dans tout le Canada, le chômage continue de s’aggraver à Hamilton. En effet, de juin 2009 à juin 2010, le taux de chômage a progressé d’un demi-point, passant de 7,2 à 7,7 p. 100. Chez nous, il est essentiel à la reprise que nous puissions terminer tous nos projets d’infrastructure. Par contre, si les fonds destinés aux infrastructures sont retirés après le 31 mars, cela ne fera qu’empirer les difficultés d’Hamilton et des contribuables locaux en cette période difficile pour l’économie.
Je n'ai absolument aucun doute que les gens d'Hamilton accordent beaucoup plus d’importance à la réalisation de ces projets qu’à la construction de prisons pour des crimes non déclarés, et je soupçonne que la même chose est vraie dans les collectivités d’un océan à l’autre.
J’implore le gouvernement d’écouter les Canadiens et de reporter la date limite pour les projets d’infrastructure.
Toujours sur les questions d’emploi, je signale qu’il est également urgent de créer des emplois verts pour nous assurer un avenir prometteur. Mes collègues du NPD et moi-même avons conçu une stratégie globale pour la protection des emplois et de l’environnement, mais il est probablement inutile d’exhorter le gouvernement à prendre des mesures en ce sens. Après tout, le et ses collègues conservateurs viennent de rejeter un plan majeur dans le domaine des changements climatiques, même s’il avait été adopté par les représentants de la population élus au Parlement.
Le projet de loi néo-démocrate sur la responsabilité en matière de changements climatiques était la seule mesure législative fédérale concernant les changements climatiques. Les députés l’ont appuyé et les Canadiens aussi, mais le a refusé d’écouter et a donné pour instruction à ses sénateurs non élus de torpiller le projet de loi de manière non démocratique. En empêchant cette mesure de suivre son cours, le a fait fi de la volonté des Canadiens et a laissé notre pays dans un état de préparation dangereusement précaire face aux changements climatiques. Malheureusement, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui en paieront le prix.
Je sais que mon temps de parole achève, mais il y a tellement d’autres questions qui doivent être traitées. Un grand nombre de mes électeurs m’ont fait part de leurs convictions quant à ce qui devrait constituer des priorités pour le gouvernement, dans le prochain budget, mais je ne pourrai pas faire part de toutes leurs préoccupations aujourd'hui. Je pourrais peut-être parler de l’excellent rapport du Comité des ressources humaines, qui résume certaines de ces autres questions qui devraient être traitées comme des priorités par le gouvernement.
Actuellement, à Hamilton, 18 600 personnes comptent sur les banques alimentaires, chaque mois. Cela représente plus de 8 100 enfants. Un article du Globe and Mail nous apprenait vendredi dernier que la proportion des personnes âgées vivant dans la pauvreté atteignait un sommet, soit 25 p. 100. La pauvreté existe bel et bien. Elle est insidieuse, mais pas inévitable.
Nous devons nous poser une question. Le gouvernement a renfloué les banques et les constructeurs d’automobiles, mais qu’a-t-il fait pour les pauvres? Durant la récession, nous avons vu le gouvernement du Canada financer un programme de sauvetage des grandes entreprises des secteurs automobile et bancaire, mais injecter bien peu de ressources pour aider à bâtir l’infrastructure sociale nécessaire pour aider les plus vulnérables de notre société.
Des groupes de la société civile nous mettent au défi d'améliorer la situation. Ils demandent au gouvernement fédéral d'être plus responsable, de rendre davantage de comptes et d'accorder en priorité des ressources à la garde d'enfants, à la prestation fiscale pour enfants, à la réforme de l'assurance-emploi et au logement social. Ces organismes travaillent tous sans relâche vers un but commun, soit l'élimination de la pauvreté au Canada.
À Hamilton, je veux souligner de façon particulière le travail des organismes suivants: la Table ronde d'Hamilton sur la réduction de la pauvreté, la Social Justice Coalition qui a milité en faveur d'une aide sociale adéquate, le Conseil de planification sociale et de recherche, la Fondation communautaire d'Hamilton, l'organisme Wesley Urban Ministries, les centres Good Shepherd, l'organisme FoodShare, le centre pour immigrantes St. Joseph's Immigrant Women's Centre, l'organisme Neighbour 2 Neighbour, le centre de ressources Hamilton's Centre for Civic Inclusion, l'organisme Housing Help Centre et Centraide. La liste n'est pas complète, mais chacun de ces organismes manifeste une vigueur incroyable par ses efforts soutenus. Leur travail est une inspiration et c'est en grande partie grâce à eux que je demeure confiante qu'il n'est pas trop tard pour bâtir un monde meilleur.
Ici à la Chambre des communes, les néo-démocrates soutiennent cet appel. Grâce au travail extraordinaire de mon collègue de , les néo-démocrates ont présenté un projet de loi qui réclame une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et un plan d'action assorti d'objectifs et de délais précis. Le projet de loi vise les trois priorités suivantes: la sécurité du revenu, l'inclusion sociale et le logement.
Au lieu que le gouvernement fédéral ne s'en prenne aux personnes âgées, qui sont les plus vulnérables, à coups de TVH qui s'applique du chauffage à la coiffeuse, reprenons avec le gouvernement la discussion sur son rôle dans la vie publique à l'égard de la pauvreté, de l'économie et de la fiscalité. Une partie de ces échanges doit...
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat sur le projet de loi , qui est assez volumineux. Dans sa version imprimée, le projet de loi fait 143 pages et compte neuf parties et 199 articles. Les députés doivent bien se douter qu'en présence d'un projet de loi aussi long, il est difficile pour un intervenant d'aborder les questions importantes.
La Chambre traite souvent de la question de la pertinence dans les débats. J'ai entendu des gens dire que nous débattons du budget déposé en mars dernier. Ils se mettent alors à parler de presque tous les éléments qu'il renferme. Après avoir débattu du budget proprement dit, nous avons toutefois examiné un premier projet de loi d'exécution du budget. Nous étudions maintenant le deuxième. Ces projets de loi visent à mettre en place les mécanismes nécessaires à l'application du contenu du budget. Permettez-moi d'examiner certaines de ces questions.
Je tiens à informer les personnes intéressées que la partie 1 du projet de loi prévoit surtout des modifications à la Loi de l'impôt sur le revenu et à d'autres lois connexes. La partie 2 traite de modifications à la Loi sur le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien. La partie 3 prévoit des modifications à la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces, ce qui est extrêmement important pour le financement des programmes et des services exécutés à l'échelle provinciale. La partie 4 concerne des modifications à la Loi sur les banques et à la Loi sur l’Agence de la consommation en matière financière du Canada. La partie 5 contient des modifications à la Loi canadienne sur l’épargne-invalidité, dont nous avons discuté abondamment en comité. La partie 6 prévoit des modifications à la Loi sur les douanes. La partie 7, des modifications à la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces. La partie 8, des modifications à la Loi sur le Bureau du surintendant des institutions financières. Le projet de loi ratisse très large.
Lorsque nous sommes saisis d'un projet de loi d'exécution du budget, souvent nous ne parlons pas de modifications particulières que le gouvernement propose d'apporter à des lois. Le débat a tendance à dévier sur le budget proprement dit et sur certaines de ses conséquences.
Le secrétaire parlementaire a lancé le débat sur le projet de loi au nom du gouvernement. Il n'a pas beaucoup parlé du projet de loi d'exécution du budget, mais il s'est plutôt attardé au contenu du budget. Le débat s'est ainsi ouvert sur presque tout ce qui se rapporte au budget. C'est pourquoi ceux qui s'intéressent aux modifications proposées à certaines des lois sont restés un peu sur leur faim dans ce débat. Pour corriger la situation, je veux aborder les modifications proposées à la Loi de l’impôt sur le revenu et à des lois connexes. C'est un domaine dans lequel j'ai une certaine expérience.
Le premier élément important porte sur le droit aux prestations et la garde partagée. En vertu de la Loi sur la prestation universelle pour la garde d’enfants, un particulier admissible est défini à la sous-section a.1 de la section E de la partie I de la Loi de l’impôt sur le revenu. Si je répète un grand nombre de ces références, les gens ne me comprendront pas. Je dirai donc que le particulier admissible est défini dans la loi. Selon la loi actuelle, il n'y a qu'un seul particulier admissible pour une période donnée.
En vertu des dispositions actuelles, l'Agence du revenu du Canada verse en alternance, tous les six mois, la prestation universelle pour la garde d’enfants, la prestation fiscale canadienne pour enfants et le crédit d'impôt pour la TPS-TVH aux familles qui partagent les responsabilités parentales. Le budget propose d’autoriser deux particuliers admissibles qui ont la garde partagée d'un enfant à recevoir des prestations pour enfants, y compris la prestation universelle pour la garde d'enfants. J'appuie cette modification. Elle est logique. Beaucoup de personnes sont désavantagées par le fait qu'il y ait un seul bénéficiaire admissible quand la garde partagée serait une solution plus équitable.
La deuxième modification concernant l'impôt sur le revenu porte sur le transfert du produit d'un REER à un régime enregistré d'épargne-invalidité.
Les règles actuellement en vigueur pour ce qui est du transfert sont élargies pour permettre, en cas de décès, de transférer le produit d'un REER au régime enregistré d'épargne-invalidité d'un enfant ou d'un petit-enfant financièrement à la charge du cotisant décédé en raison d'une déficience. Si je considère cette modification importante et si je l'appuie, c'est qu'au décès du titulaire d'un REER, si ce dernier n'a pas de conjoint pouvant bénéficier du transfert non imposable des fonds, le régime prend automatiquement fin et la valeur du REER est pleinement imposable dans l'année du décès.
Si tous les placements REER prennent fin au cours d'une année et qu'ils sont assortis d'obligations fiscales, ils seront souvent, dans une large mesure, imposés au taux maximum. Cela signifie que les héritiers de la personne décédée devraient alors payer plus d'impôt que si cette dernière n'avait jamais cotisé à un REER. Le changement proposé permettrait de transférer les sommes investies dans ce véhicule de placement à une personne handicapée, à un enfant ou un petit-enfant financièrement à la charge du titulaire de ce REER en raison d'une déficience. Cette mesure sera certainement très positive pour ces familles. Les députés doivent savoir que j'appuie tout ce qui peut venir en aide aux familles.
Le troisième point relevant de la Loi de l'impôt sur le revenu porte sur les organismes de bienfaisance et le contingent des versements. Les membres du Comité des finances se penchent actuellement sur le projet de loi qui tente de rendre les dépenses plus transparentes, particulièrement celles qui ont trait aux ressources humaines et aux salaires des cadres des organismes de bienfaisance. Certains se sont dits préoccupés de voir de telles organisations verser des salaires exorbitants, le montant réellement consacré aux oeuvres de bienfaisance s'en trouvant considérablement réduit. C'est un problème.
Je ne connais pas suffisamment de cas individuels pour pouvoir en parler, mais je pense que les changements proposés dans le projet de loi aideront certains organismes et nuiront à d'autres, car ils traitent du contingent des versements.
Tout d'abord, la réforme touchant le contingent des versements pour les organismes de bienfaisance, et plus particulièrement la règle portant sur les dépenses de bienfaisance, serait abandonnée. Deuxièmement, la règle sur l'accumulation du capital serait également modifiée pour faire passer le seuil de 25 000 $ à 100 000 $ pour les organismes de bienfaisance. Troisièmement, les règles anti-évitement seraient étendues pour s'appliquer aux situations où l'on pourrait raisonnablement croire que la transaction visait à retarder indûment l'application du contingent des versements, ou même à l'éviter. Enfin, des mesures seraient adoptées pour s'assurer que les montants transférés entre des organismes de bienfaisance indépendants ne serviraient qu'à un seul organisme aux fins du contingent des versements.
Je n'aime pas la formulation actuelle de cet article parce qu'il est contraire à l'orientation du projet de loi , pour ce qui est de la transparence et du besoin de voir à ce que les gens aient l'argent nécessaire. Le seuil serait haussé pour les versements des organismes de bienfaisance. Certains organismes pourraient accumuler de l'argent en vue de faire des immobilisations, par exemple pour se doter d'installations permanentes ou du financement de base pour certains programmes.
Je vois bien la pertinence d'une telle modification législative pour les hôpitaux ou les fondations hospitalières. Mais je ne suis pas certain que les mêmes règles ne risquent pas d'avoir des conséquences imprévues dans le cas d'autres organismes de bienfaisance qui n'oeuvrent pas dans les domaines primordiaux de l'enseignement universitaire ou des hôpitaux ou qui ne sont pas des organismes comme la Société canadienne du cancer ou la Fondation des maladies du coeur. Le Canada compte 85 000 organismes de bienfaisance enregistrés. Lorsqu'on se met à vouloir modifier la règle sur le contingentement des versements, on risque d'oublier de prévoir certains cas, et des conséquences inattendues peuvent survenir. Il nous incombera de surveiller l'évolution de la situation.
Le domaine suivant dont il est question, dans la partie 1, est celui des options d'achat d'actions des employés. La Loi de l'impôt sur le revenu prévoit plusieurs méthodes pour traiter ces options d'achat.
Premièrement, le projet de loi vise à modifier la loi pour empêcher que l'employé et l'employeur puissent demander tous les deux une déduction fiscale relativement aux mêmes options d'achat d'actions. Il vise aussi à ce que l'employé soit tenu de déclarer un avantage l'année où il dispose des options d'achat issues d'une convention, dans le cas où cette disposition se fait en faveur d'une personne avec laquelle il a un lien de dépendance. Cette modification est, elle aussi, assez logique.
Le projet de loi aurait pour effet également d'abroger le choix de reporter l'impôt. De plus, les exigences relatives aux retenues seraient précisées pour veiller à ce que l'employeur soit tenu de verser à l'Agence du revenu du Canada l'impôt perceptible sur un avantage lié à une option d'achat d'actions. Je suis pour cette modification également, tant sur le plan administratif qu'en substance.
Enfin, la dernière mesure consiste en un allègement spécial et facultatif consenti aux contribuables qui ont exercé, tel qu'autorisé à partir du budget de 2000, le choix de reporter des avantages liés aux options d'achat d'actions jusqu'à la disposition des titres. Cela me semble être une approche raisonnable.
La section e) de la partie 1 porte sur la déduction pour amortissement accéléré au titre de la production d’énergie propre. Ce sujet est revenu souvent pendant les audiences prébudgétaires du Comité des finances, qui ont pris fin récemment. Cette déduction est une occasion pour les entreprises de radier, à des fins fiscales, des investissements souhaitables plus rapidement afin de payer moins d'impôts, ce qui leur procure plus de flux de trésorerie pour respecter leurs obligations ou, plus important encore, pour réinvestir et continuer de refinancer leurs immobilisations, s'assurant ainsi de l'efficacité accrue de leurs immobilisations, leur machinerie, leur équipement, et cetera.
La déduction pour amortissement accéléré est ici à demeure. Elle a été utilisée comme outil plutôt que comme réduction d'impôt ou autre chose du genre. Elle représente une mesure de report d'impôt efficace. Si les entreprises continuent de s'en prévaloir, c'est qu'elle constitue un moyen efficace de réduction d'impôt qu'elles peuvent reporter tant et aussi longtemps qu'elles continuent d'investir dans le capital, l'équipement et la machinerie. Je trouve cette déduction utile en tant qu'outil, et elle fait bien l'affaire des acheteurs d'équipement.
Dans ce cas-ci, la section porte spécifiquement sur la production d'énergie propre. C'est bon pour l'environnement, les gaz à effet de serre, et cetera, et j'appuie cela.
La section f) vise la déduction pour amortissement applicable aux boîtes décodeurs pour téléviseur. Je ne sais pas si quelqu'un va comprendre en quoi cela consiste, mais le taux de déduction relatif aux boîtes décodeurs servant à connecter un téléviseur à un réseau de distribution par câble ou par satellite acquises après le 4 mars ou qui n’ont pas été utilisées ni acquises en vue d’être utilisées par quiconque avant le 5 mars 2010 augmentera de 40 p. 100 afin de mieux tenir compte de la durée de vie utile de ces biens. Il s'agit en fait d'une correction du taux, qui se trouve déjà dans la Loi de l'impôt sur le revenu. Cette mesure vise simplement à mieux tenir compte du fait que ces produits ont une durée de vie utile limitée avant de devenir désuets et permet de les radier sur une courte période.
La section g) de la partie 1 porte sur les frais liés aux énergies renouvelables et à l’économie d’énergie au Canada en ce qui a trait aux sociétés exploitant une entreprise principale. La définition de ces sociétés sera modifiée afin de préciser que l'admissibilité au régime des actions accréditives s'applique également aux sociétés dont l'entreprise principale consiste à exercer une ou plusieurs des activités suivantes, soit la production de carburant, la production d'énergie ou la distribution d'énergie. J'approuve ce changement. Il est constructif.
La section h) porte sur les normes internationales d’information financière. Cela devient un peu trop technique. Je ne m’aventurerai donc pas plus loin. Après avoir examiné la question, j’ai conclu qu’il existe déjà une règle de transition de cinq ans et je pense qu’elle fonctionne.
Un paragraphe est consacré à cet aspect. Les modifications apportées au Régime de pensions du Canada et à la Loi de l'impôt sur le revenu conféreront à Revenu Canada l’autorisation législative d’émettre des avis en ligne à la demande du contribuable. Encore une fois, il s’agit de l’efficacité du processus.
En outre, la partie 1 du projet de loi met en œuvre un certain nombre d’autres mesures relatives à l’impôt sur le revenu. Les fiducies de soins de santé au bénéfice d’employés sont également nouvelles. La Prestation fiscale pour le revenu de travail annoncée en 2009 sera également portée à 925 $ pour les particuliers sans personne à charge admissible et à 1 680 $ pour les particuliers ayant au moins une personne à charge admissible.
À la suite des modifications proposées dans le projet de loi, le montant de la Prestation fiscale pour le revenu de travail sera indexé chaque année en tenant compte de l’inflation. Merci, monsieur le ministre. Je pense que cette modification est importante.
Certaines modifications techniques sont également appliquées au compte d’épargne libre d’impôt. J’aimerais parler plus longuement de cette question, mais je vais passer à autre chose.
Enfin, le projet de loi prévoit des modifications aux règles concernant les sociétés à capital de risque de travailleurs. Très peu de gens y comprennent quelque chose, mais le projet de loi contient également des modifications corrélatives au compte d’épargne libre d’impôt, ce dont je vais maintenant parler.
Tout d’abord, il va de soi que j’appuie l’instrument relatif au compte d’épargne libre d’impôt, en vertu duquel les résidants canadiens de 18 ans et plus peuvent cotiser jusqu’à 5 000 $ par année dans un compte d’épargne libre d’impôt. Les cotisations ne sont pas déductibles d’impôt, mais les revenus générés par un compte d’épargne libre d’impôt ne sont pas imposables. Comme les cotisations n’auront pas été déductibles au moment du dépôt, aucun impôt ne sera prélevé au moment du retrait.
C’est un excellent instrument d'épargne pour ceux qui ont les fonds nécessaires. Cet instrument profitera sûrement aux Canadiens à revenu moyen et élevé qui disposent de fonds qu’ils investissent actuellement et qui paient de l’impôt sur leurs revenus d’investissement. Ils disposent maintenant d’un instrument grâce auquel leurs conjoints et leurs enfants pourront avoir leurs propres comptes d’épargne libre d’impôt. Tout d’un coup, des revenus d’investissement auparavant imposables deviendront des instruments non imposables.
Je présume que les impôts seront un jour payés lorsque l'argent sera utilisé pour acheter des produits de consommation. Cependant, c'est une fuite de recettes fiscales pour le gouvernement, cela ne fait aucun doute.
Jeudi dernier, j'ai fait part de ma préoccupation à ce sujet au et à ses fonctionnaires. Il s'agit du nombre de modifications nécessaire. Le programme est simple. On peut verser une cotisation annuelle maximale de 5 000 $ et cette cotisation et tout ce qu'elle rapporte seront soustraits à l'impôt pour toujours.
Nous proposons des modifications pour assujettir aux règles anti-évitement les cotisations excédentaires et les investissements prohibés. Nous voulons également que tout revenu attribuable à des placements non admissibles soit imposé aux taux normaux. Nous voulons également faire en sorte que tout retrait de cotisation excédentaire, placement prohibé, placement non admissible et montant attribuable à une opération swap ou à un revenu de placement connexe touchant les fonds placés dans un CELI ne permette aucune cotisation excédentaire dans un tel compte d'épargne. Enfin, nous voulons interdire les transactions de transfert d'actifs entre les CELI et d'autres types de comptes.
C'est un programme simple, mais les modifications qui y sont apportées me donnent à penser que ceux qui les ont imaginées, en dépit de tous les soins et de toute la prudence dont ils ont fait preuve, n'ont pas pensé à ce qui se passerait si les gens faisaient des cotisations excédentaires. Le gouvernement n'a pas pensé qu'une pénalité de 1 p. 100 imposée à ceux qui versent des cotisations excédentaire représente un montant inférieur au rendement de cette cotisation excédentaire, ce qui fait que ce pourcentage n'est pas un dissuasif. Les gens ont compris qu'ils pourraient faire des placements rapportant 3 p. 100 et que cette pénalité de 1 p. 100 leur laisserait encore 2 p. 100 de rendement qui ne seraient pas imposés. C'est contourner les règles.
Comment se fait-il que le gouvernement n'ait pas pu régler le cas des placements non admissibles? De toute évidence de tels placements existent. Le gouvernement n'a pas su régler le cas des cotisations excédentaires, des placements prohibés, des placements non admissibles ni des montants liés à des opérations swap et n'a pas pensé à ce qu'il fallait faire si cela se produisait et quelles en sont les conséquences.
Ce que j'ai affirmé et que j'affirme à nouveau aujourd'hui à la Chambre, c'est que l'on ne m'a pas convaincu que l'on avait réfléchi suffisamment et exercé une prudence raisonnable au sujet de ce programme. Avec toutes les petites choses que le gouvernement a négligées au sujet d'un programme, selon moi, simple me font douter sérieusement des grandes choses.
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Monsieur le Président, avant de parler du projet de loi , j'aimerais revenir sur ce que disait mon collègue de à propos des aînés.
Je suis député à la Chambre depuis près de 17 ans, et s'il y a une question à laquelle nous sommes tous sensibles, c'est bien la manière dont nous nous acquittons de nos obligations à l'endroit de nos aînés, de nos hommes et nos femmes en uniforme et de nos jeunes, notamment en créant des programmes et des initiatives jeunesse ou en investissant dans l'éducation. Après tout, nous parlons tous de l'avenir du pays, mais ce sont nos jeunes qui ont besoin de faire des études et qui ont besoin des bons outils.
En ce qui concerne les aînés et le fiasco que l'on sait, je suis ravi que mon collègue de en ait parlé lorsque le vaillant député de lui a posé la question. Je ne sais pas quoi dire, sinon « laissons le bénéfice du toute aux gens et essayons de tirer quelque chose de positif de tout ça. »
J'aimerais maintenant parler du projet de loi . Ceux qui nous regardent à la télévision verront sur leur écran « Projet de loi , ». Pour ce qui est du mot « reprise », on voit bien, avec tout ce qui se passe actuellement ailleurs sur la planète, que le monde entier tente encore de se remettre des mesures toxiques, pour être poli, qui nous viennent des États-Unis et qui ont nui à de nombreux pays et régions du globe.
Nous sommes chanceux à plus d'un égard, ici au Canada, car il y de nombreuses années, le gouvernement libéral dirigé par le premier ministre Jean Chrétien, aidé de Paul Martin comme ministre des Finances, a pris l'initiative de s'attaquer, notamment, au problème des banques. C'est grâce à cela que nous sommes en mesure de traverser la période difficile que nous connaissons actuellement.
Ce projet de loi a suscité plusieurs questions. Le député de l'a décrit comme un projet de loi particulièrement volumineux, avec ses 199 articles. Il a abordé certains éléments de forme, mais ce qui intéresse vraiment le Canadien moyen, c'est d'entendre parler de ce qui le touche au quotidien, de choses concrètes.
En ma qualité de membre du Comité du commerce international, j'ai récemment eu le privilège de m'entretenir avec nos homologues à propos de la progression de l'accord de libre-échange Canada-Europe. Tous les pays du monde qui cherchent à prendre des mesures de relance en vue de stimuler l'emploi et l'économie veulent commercer. C'est magnifique, parce que le Canada est lui aussi un pays commerçant. Tous les pays veulent vendre leurs produits et services, mais pour ce faire, il faut qu'il y ait au moins une économie dans le monde qui soit capable de les acheter. Autrement dit, il faut que les pays mettent de l'ordre dans leurs finances.
Nous sommes en communication avec nos homologues anglais, par exemple. Nous avons suivi de près l'évolution de la situation en Irlande, son effondrement et la prise de contrôle de son système bancaire. Il n'y avait plus aucune liquidité, etc. Le FMI et la Grande-Bretagne devaient intervenir pour aider l'Irlande, et ils auraient raison de le faire car l'Irlande a besoin d'une économie stable ou à tout le moins durable pour pouvoir acheter des biens et services.
Malgré ses difficultés, le Royaume-Uni, par exemple, nous ressemble. J'aimerais en dire quelques mots dans le contexte du projet de loi. Le nouveau gouvernement de coalition anglais s'apprête à prendre certaines mesures. Je n'ai pu m'empêcher de sourire quand j'en ai pris connaissance parce que cela m'a ramené à 1993-1994. Je suis retourné vers le futur. D'autres pays européens et autres prennent les mêmes mesures que prend le Royaume-Uni. Je vais parler de certaines de ces mesures, que nous avons d'ailleurs déjà prises ici.
Le Royaume-Uni connaît des temps difficiles. Il applique actuellement un programme d'austérité, si je puis employer ce mot. Certains domaines seront épargnés, soit la recherche scientifique, la santé, les écoles, ce qui signifie que le gouvernement investit dans l'éducation, le développement international, les énergies renouvelables et les grands projets d'infrastructure. Les domaines qui feront l'objet de compressions sont l'aide sociale, le logement social, les services policiers, ce qui est une erreur, à mon avis, et les services gouvernementaux, ce qui est une bonne chose, selon moi.
Pourquoi est-ce que j'en parle aujourd'hui? Parce qu'il y a des domaines qui ne sont pas abordés dans le budget et qui devraient l'être. Je veux parler de deux d'entre eux.
Mon collègue de a parlé des soins de santé. Depuis des années, d'aussi loin que je me souvienne, les soins de santé sont un domaine prioritaire pour les Canadiens. Justement, il n'y a pas très longtemps, je suis tombé sur un article selon lequel les Canadiens plaçaient les soins de santé plus haut que l'économie sur l'échelle des priorités. Cela confirme ce que mes électeurs me disent depuis des décennies.
Qu'a fait le gouvernement libéral à l'époque où Paul Martin était ministre des Finances? Il a mis en oeuvre les recommandations du rapport Romanow. Interviewé par Peter Mansbridge, M. Romanow a affirmé que les libéraux étaient même allés au-delà des recommandations. Il s'agissait d'un engagement sur dix ans.
Pourquoi est-ce que je reviens là-dessus? Parce que les conservateurs, après deux mandats en tant que gouvernement minoritaire, n'ont pas fait un seul investissement dans les soins de santé. En réponse à une question à la Chambre, le de l'époque, qui est maintenant , avait dit que le gouvernement maintiendrait le financement après le budget de l'an dernier ou de l'année d'avant. Autrement dit, il allait investir les 58 milliards de dollars que les libéraux avaient réservés pour les soins de santé. Pourtant, les soins de santé étaient la grande priorité des Canadiens, et c'est encore le cas aujourd'hui.
Comme je le disais, le Royaume-Uni maintient ses investissement dans la recherche scientifique, et c'est le deuxième domaine dont je voulais parler. De son côté, le gouvernement conservateur a très peu investi dans la R et D. Tout le monde parle de faire rouler l'économie, de rester concurrentiel dans la nouvelle économie, en investissant dans la R et D. Or, la R et D ne peut créer des emplois que si nous y investissons de l'argent. Bien sûr, c'est un peu cher au début mais, comme on dit, il faut dépenser pour gagner de l'argent, et nous savons très bien que le nouveau gouvernement conservateur n'a pas fait cela.
Je me réfère à un article intitulé « Des chercheurs sont déçus du financement de l'innovation. Seulement de quoi payer les frais courants ». J'en cite un passage, sans faire de partisanerie, ce que je refuse toujours de faire. Je choisis de reprendre les propos d'autres personnalités pour que les gens sachent qu'il ne s'agit pas d'observations partisanes prononcées par un député libéral du Parlement, mais plutôt des propos de Canadiens ou d'autres personnes, des intervenants du milieu, dans ce cas-ci des chercheurs. Voici ce que dit l'article:
Peter MacLeod, qui est rattaché au centre pour l'étude de la démocratie de l'Université Queen's, a déclaré qu'« une bonne partie des fonds promis aux différentes agences ne permettra que de payer les frais courants ».
On a bien consacré certaines sommes; je ne dis pas qu'aucuns fonds n'ont été versés. Mais comment peut-on espérer faire concurrence aux autres afin de créer les emplois de l'avenir lorsque les budgets du gouvernement ne prévoient aucun investissement important?
Pourquoi perdons-nous du terrain? Parce que d'autres pays investissent et que nous ne le faisons pas. Le Canada avait une forte avance sur les autres pays grâce aux huit budgets équilibrés de suite des libéraux et à d'énormes excédents. Si je me souviens bien, le dernier budget des libéraux, lorsque nous avons perdu le pouvoir en 2006, affichait un excédent de plus de 13 milliards de dollars.
Le gouvernement se félicite du fait que la situation de l'économie est bonne et que le Canada est en meilleure position que tous les autres pays. Cela est vrai. Pourquoi alors ne faisons-nous pas les investissements les plus judicieux? Le Canada accuse d'énormes retards. Les États-Unis ont dépensé 594 millions de dollars en 2009 et l'Australie, 123,5 millions. En comparaison, le Canada n'a dépensé que 19 millions de dollars. Comment pouvons-nous alors être concurrentiels?
Nous sommes tous au courant des difficultés que connaissent les États-Unis. Parlant des États-Unis, nous avons pu constater qu’ils ont quelque peu amélioré leur système de soins de santé. Même Sarah Palin a parlé de notre système, après y avoir recouru elle-même. Elle ne s’est pas trompée à ce sujet, même si elle a un peu confondu les deux Corées. Le fait est qu’elle a confirmé que nous avons un meilleur système de santé, qu’elle-même et sa famille ont utilisé.
Si nous ne faisons pas les investissements qu’il faut en R-D, nous perdrons la chance de miser sur les emplois de l’avenir. Par exemple, la Chine, pays le plus pollueur du monde, se classe aujourd’hui première au chapitre des investissements dans l’énergie verte. La Chine a joint le geste à la parole. Elle investit. Oui, la Chine pollue, mais elle dit maintenant qu’elle doit s’attaquer à cet horrible problème. En 2009, elle a investi 34,5 milliards de dollars dans les technologies énergétiques à faibles émissions de carbone. J’applaudis la Chine. Je ne dis pas que nous devons investir 34,5 milliards, mais nous pouvons certainement investir un peu plus que nous ne le faisons.
Nous allons perdre notre part des emplois de l’avenir en ne faisant pas les investissements appropriés. Nous avons vu que le Royaume-Uni fait ces investissements, même si sa situation financière est bien pire que la nôtre.
Bien sûr, dans le cas du système de soins de santé qui, à mon avis, a besoin d’être modernisé, l’entente décennale arrive à expiration. Les Canadiens observeront de près le gouvernement pour voir quelles sont les mesures qu’il prendra. On aurait pu penser qu’à l’approche de la date de renouvellement de l’entente, le gouvernement engagerait des discussions avec les provinces, les professionnels et les intervenants. Nous avions au moins demandé à M. Romanow de réaliser une étude. Il nous avait remis ses conclusions, et nous y avons donné suite. L’entente qui en a découlé arrive à expiration, mais le gouvernement n’a même pas engagé de discussions. Cela m’inquiète.
Je suis tellement déçu par le gouvernement que je ne sais même plus par où commencer.
Mon collègue a parlé du compte d’épargne libre d’impôt de 5 000 $. C’est une bonne initiative. Toutefois, compte tenu des circonstances actuelles, on peut se demander combien de familles ont les moyens d’économiser 5 000 $ après impôt. Bien peu de Canadiens peuvent le faire. Les très riches ont peut-être les moyens d’en profiter. S’ils le font, je n’y vois pas d’inconvénients. Je leur souhaite bonne chance. C’est la bonne chose à faire. N’empêche, les Canadiens moyens ne peuvent pas le faire, et il n’y a pas d’autres initiatives pour appuyer les familles. Pourquoi? Il y a encore des gens qui perdent leur emploi. Oui, quelques emplois sont créés par-ci par-là, mais nous savons que l’économie ne croît pas vraiment et que les nouveaux emplois ne sont pas créés aussi rapidement que le gouvernement l’avait prévu. Les finances nationales ne sont pas en aussi bon état qu’elles le devraient. Je vais également aborder ce point.
Aujourd’hui, les Canadiens n’ont plus confiance. Pourquoi? Parce qu’on leur dit des choses qui ne correspondent pas à la réalité.
Par exemple, aujourd'hui, nous sommes aux prises avec un déficit de 56,5 ou 57 milliards de dollars accumulé au cours de la dernière année. Le gouvernement prévoyait qu'il allait se situer entre 52,2 et 53,3 milliards de dollars, environ. Les conservateurs se sont trompés de près de 2 milliards de dollars dans leurs prévisions. À l'heure actuelle, les conservateurs disent que, cette année, on aura un déficit de 55 ou 56 milliards de dollars, pour un total général d'environ 110 milliards de dollars. C'est sans précédent.
Le Canadien moyen n'a qu'à remonter à peine 16 ou 17 ans en arrière et il se rendra compte que notre déficit était alors de 42,3 milliards de dollars. Dix-sept ans plus tard, il a plus que doublé et il n'y a aucune croissance économique. La création d'emplois est nulle. Le gouvernement touche moins de recettes pour résorber ce déficit.
Le prochain budget sera le quatrième du gouvernement. Cela me rappelle le règne de Brian Mulroney. Lorsque les conservateurs dirigés par Mulroney ont été au pouvoir pendant neuf ans, ils n'ont pas atteint une seule cible budgétaire. Année après année, ils nous ont dit qu'ils feraient des dépenses, mais ils ne sont jamais parvenus à atteindre leur objectif. Par conséquent, la dette n'a pas cessé de croître et, en 1993, nous avons pris les mesures qui s'imposaient. Nous avons assumé nos responsabilités, tout comme le Royaume-Uni, l'Irlande et la Grèce assument les leurs aujourd'hui. Apparemment, le Portugal, l'Espagne et d'autres pays de l'Union européenne seront les prochains à faire de même. Ils mettent en oeuvre des programmes d'austérité financière. Ils font aujourd'hui ce que nous avons fait de manière responsable.
Par conséquent, lorsque le gouvernement nous accuse d'avoir sabré les dépenses, je tiens à lui rappeler que les gouvernements conservateurs de Mike Harris et de Ralph Klein ont fait la même chose. Nous n'avions pas le choix. Il fallait agir pour éviter de s'enliser davantage.
Heureusement, nous avons fait de bons investissements dans la nouvelle économie, par exemple dans la recherche et le développement. Nous avons investi dans l'éducation. Nous avons investi dans les petites et moyennes entreprises, ce qui les a aidées à créer des emplois. Les gens mettaient l'épaule à la roue. Autre chose importante, nous abaissions les charges sociales.
Le gouvernement parle d’abaisser les impôts. Je mets publiquement sa parole en doute quand il dit qu’il a baissé les impôts, car il ne l’a pas fait. Il a dit qu’il augmenterait les impôts de 1,5 p. 100 puis que finalement, ce serait seulement de 0,5 p. 100. Toutefois, 0,5 p. 100 représente quand même une augmentation et le gouvernement essaie de faire passer cela pour une baisse d’impôt. C’est toujours un fardeau pour l’employeur et l’employé. Cela n’incite pas les employeurs à investir dans de nouveaux outils, du nouvel équipement ou dans de nouveaux employés. Cela les en dissuade. Si les Canadiens ne travaillent pas, ils n’ont pas de capacité de gain et n’ont pas de pouvoir d’achat, ce qui veut dire qu’on ne perçoit pas, par exemple, les taxes sur les biens et services que l’on pourrait investir dans les soins de santé, dans l’éducation postsecondaire, dans le logement, etc. C’est un cercle vicieux.
Pour ce qui est de l’essence, mes électeurs se plaignent de payer en moyenne 1,10 $ ou 1,12 $ le litre. Il y a deux ans à peine, le baril de pétrole se vendait environ 148 $ à 150 $ et l’essence à la pompe 85 ¢ à 90 ¢ le litre. Aujourd’hui, mes électeurs disent que le baril de pétrole coûte au plus 80 $ et se demandent pourquoi ils paient 1,10 $ le litre.
Je tiens à dire au sujet de l’essence que le gouvernement actuel a également fait une autre promesse. Il a dit qu’il éliminerait les taxes sur la partie du prix qui dépasserait 85 ¢ le litre. Il ne l’a pas fait.
Vais-je me mettre à parler des promesses qui ont été faites et qui n’ont pas été tenues? Ce n’est pas vraiment mon intention. Mon discours d’aujourd’hui n’a rien de politique. C’est davantage pour souligner l’exaspération des Canadiens. Ils veulent savoir comment nous pourrons faire confiance au gouvernement pour bien gérer l’économie.
Un monsieur m’a dit qu’en fin de compte, la dette s’alourdit et le déficit augmente à un rythme effréné. Nous sommes un des pays les plus lourdement endettés par habitant avec une dette d’environ 42 000 $ par personne contre 31 000 $ par personne pour la Grèce. Ce monsieur a dit que nous étions davantage endettés que ce pays et qu’il voudrait savoir en quoi notre situation est meilleure que la leur.
Nous pourrions continuer pendant des heures. Le gouvernement a perdu le sens des priorités. Deux Canadiens sur trois n’ont pas voté pour les conservateurs principalement parce qu’ils ne peuvent pas compter sur eux et ne peuvent pas leur faire confiance, car ils disent une chose et font le contraire. Ils parlent d’abaisser les impôts, et pourtant ils les augmentent. Les seuls impôts qu’ils ont diminués sont ceux des sociétés.
Ce n’est pas que je sois contre, mais le moment est mal choisi. Nous continuons de réduire les impôts des sociétés année après année alors que notre pays est en difficulté. C’est dans des circonstances comme celle-ci que les sociétés pétrolières, par exemple, doivent se déclarer prêtes à venir en aide aux Canadiens moyens. C’est dans ce genre de situation que nous devons tous nous réunir comme une grande famille et faire des concessions dans l’intérêt de la nation.
Quand nous voyons ce que le gouvernement a fait avec les taxes d’aéroport et ce qui s’est passé du côté des aînés et du SRG, c’est honteux. Quand nous voyons le manque d’investissement dans la R D, c’est honteux. Quand nous voyons le gouvernement dépenser 16 milliards de dollars dans des contrats adjugés sans appel d’offres, c’est tout à fait inacceptable. Quel avantage le Canada va-t-il en tirer?
Le Canada a dépensé plus de 23 milliards de dollars jusqu’ici en Afghanistan et maintenant nous allons...
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Monsieur le Président, je suis content de parler de ce qui est un projet de loi d'exécution du budget, mais qui manifestement, est un échec de plus dans la très sombre série de mesures financières prises par le gouvernement conservateur au cours des dernières années. Personne ne vote pour les conservateurs pour avoir un meilleur système de santé ou un système d'éducation plus accessible ou encore une amélioration des services publics. Les gens votent pour les conservateurs pour deux raisons seulement: parce que, jusqu'à maintenant, les conservateurs ont fait semblant d'essayer de gérer correctement les affaires publiques, puis il y a les questions concernant la criminalité.
Au cours des derniers mois, nous avons vu les conservateurs perdre toute crédibilité en matière de criminalité. D'abord, ils ont réduit à néant les programmes de prévention du crime, qui constituent un moyen de réduire le taux de criminalité au pays. Après que les conservateurs ont sabré les mesures de prévention des crimes, un grand nombre de Canadiens se demandent maintenant quelle crédibilité les conservateurs peuvent bien avoir en matière de criminalité alors qu'ils semblent vouloir attiser la criminalité en supprimant les programmes de prévention qui assurent la sécurité des Canadiens.
Je n'aborderai même pas les autres aspects, par exemple, leur refus d'accorder une indemnité aux familles des agents de police ou des pompiers qui ont perdu la vie en sauvant celle d'autres personnes. Nous avons adopté une motion du NPD lors d'une législature précédente, motion que les conservateurs refusent systématiquement d'appliquer depuis maintenant cinq ans. Ils font donc preuve d'un manque de respect certain à l'endroit de nos agents de police et de nos pompiers. Le fait que les conservateurs sabrent les mesures de prévention du crime et qu'ils veulent dépenser des milliards de dollars pour construire des prisons en invoquant des crimes non signalés leur a enlevé à peu près toute la crédibilité qu'ils avaient en matière de criminalité.
Parlons des finances puisque que c'était la seule autre question qui inciterait quelqu'un à voter pour les conservateurs. Nous n'avons certainement pas eu jusqu'ici de signes concrets de la compétence des gouvernements conservateurs en matière de finances.
Depuis 20 ans le ministre des Finances produit un recueil annuel de tous les gouvernements, qu'ils soient conservateurs, néo-démocrates, libéraux ou autres. Année après année ce document attribue la palme aux gouvernements néo-démocrates au chapitre de l'équilibre budgétaire, du remboursement de la dette et du maintien des services publics. Ce n'est pas un néo-démocrate qui le dit, c'est le ministre des Finances, un ministre conservateur à l'heure actuelle. Depuis 20 ans, les gouvernements néo-démocrates gèrent les finances publiques mieux que les gouvernements conservateurs. Le gouvernement conservateur actuel a fracassé des records pour ce qui est de son incapacité de gérer judicieusement les finances publiques. J'aimerais signaler quelques-uns des gâchis du gouvernement conservateur actuel.
Une voix: Il y en a des tas. Cela pourrait prendre des heures!
M. Peter Julian: Absolument. Je pourrais aisément consacrer les 20 minutes qui me sont allouées aux gâchis, aux dépassements de coûts hallucinants et à la mauvaise affectation des fonds. Alors que les contribuables versent leur argent pour que le gouvernement s'occupe de l'intérêt commun, les conservateurs gaspillent les fonds publics de façon éhontée.
Je reviens à la TVH, car c'est là un des gâchis. Nous avons bien vu la réaction des Britanno-Colombiens à cet égard, et c'est pour cela que le gouvernement conservateur craint et refuse de déclencher une élection partielle dans Prince George—Peace River. Aujourd'hui, nous demandons de nouveau au gouvernement de respecter les résidants de cette circonscription, d'y déclencher maintenant une élection partielle et de laisser les Britanno-Colombiens tenir un référendum sur la TVH.
J'aimerais signaler d'autres beaux gâchis que les conservateurs ont faits au cours des derniers mois. Le gouvernement a distribué à pleines mains 130 millions de dollars à AbitibiBowater. La presse ne s'est pas particulièrement intéressée à ce gâchis monumental. Ces fonds ont été versés à AbitibiBowater à titre de dédommagement parce qu'elle n'a pas respecté l'entente conclue avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. L'assemblée législative de Terre-Neuve-et-Labrador a, à juste titre, récupéré les droits de coupe et les droits d'usage de l'eau qui appartiennent aux habitants de Terre-Neuve-et-Labrador. AbitibiBowater, qui n'a pas respecté les termes de l'entente conclue, a déclaré qu'elle intenterait une poursuite-bâillon en vertu du chapitre 11, un cadeau que les libéraux ont fait aux sociétés pour protéger leurs droits.
Les conservateurs se sont tout simplement contentés de verser 130 millions de dollars en indemnisation à cette compagnie, avec l'argent de contribuables. C'est un premier cafouillage.
Le deuxième est le fait qu'il n'y a pas eu d'appel d'offres relativement aux chasseurs F-35. Les données les plus récentes font maintenant état de dépassements de coûts, et plusieurs pays ont décidé de ne pas acheter ces appareils.
Les conservateurs sont prêts à dépenser une trentaine de milliards de dollars pour se procurer ces chasseurs. Oui, ces appareils sont la Cadillac des chasseurs. Cela ne fait aucun doute, mais cette dépense est faite alors qu'un grand nombre d'aînés vivent dans la pauvreté et au moment où des centaines de milliers de Canadiens n'ont même pas d'endroit où se loger.
Elle est faite au moment où notre secteur manufacturier s'effondre, alors qu'un demi-million d'emplois ont été perdus dans le secteur de la fabrication de produits à valeur ajoutée. Cette situation a entraîné une baisse du niveau de vie de la grande majorité des Canadiens. Les seuls qui s'en tirent vraiment bien sont les lobbyistes avec lesquels les conservateurs et les libéraux adorent frayer. Les 10 p. 100 de Canadiens ayant les revenus les plus élevés s'approprient maintenant la plus grande partie des revenus au pays. Tous les autres, tant les membres de la classe moyenne que les pauvres, ont vu leur niveau de vie diminuer. Au lieu d'assister à la mise en place d'une stratégie industrielle avec ces 30 milliards de dollars, nous constatons que ces personnes sont elles aussi laissées pour compte.
Je pourrais parler de la pauvreté chez les Autochtones, ou encore du niveau d'endettement record des étudiants. La réalité c'est que l'ère conservatrice est une période difficile, parce que les conservateurs continuent d'écouter quelques lobbyistes privilégiés et quelques Canadiens nantis, au détriment de tous les autres. Ainsi, les conservateurs préfèrent consacrer 30 milliards de dollars à l'achat de 65 chasseurs, plutôt que de s'occuper des questions fondamentales auxquelles doivent faire face les Canadiens, sans aucune aide de la part de leur gouvernement.
Il y a aussi les réductions d'impôt de 60 milliards de dollars accordées aux sociétés. Le gouvernement conservateur est très fier d'avoir donné de l'argent aux banquiers et aux grands entrepreneurs. Les PDG des grandes sociétés sont morts de rire. Encore une fois, cette mesure est prise au détriment de l'économie de la collectivité. C'est pour cette raison que les Canadiens de la classe moyenne gagnent moins sous les conservateurs. En fait, ils gagnent moins qu'il y a 20 ans. Il en est ainsi à cause des priorités économiques erronées du gouvernement. Les réductions d'impôt de 60 milliards de dollars accordées aux sociétés ne servent pas à créer des emplois ou à stimuler l'économie. Elles sont tout simplement données aux entreprises. C'est là un autre cafouillage irresponsable et inacceptable.
Il y a quelques mois, nous avons vu un cas encore plus flagrant de gaspillage d'argent de la part du gouvernement conservateur. Il a tenu une réunion de 72 heures. D'après de nombreux conservateurs, c'était une réunion très importante qui portait sur un grand nombre de questions cruciales. Le gouvernement a rempli un lac et en a créé un faux. Il a dû acheter beaucoup de babioles et de marchandises pour les distribuer lors de cette importante réunion. Quand on additionne tous ces chiffres, on se rend compte que le gouvernement a dépensé 1 milliard de dollars environ en 72 heures.
Ce qui est scandaleux dans tout cela, c'est que les députés de ce coin-ci de la Chambre, ainsi que les organisations d'aînés, disent depuis des années que nous pourrions sortir de la pauvreté tous les aînés au Canada en injectant la somme relativement modique de 700 millions de dollars dans le Supplément de revenu garanti. Cependant, le gouvernement conservateur n'a pas cessé d'affirmer que les aînés n'étaient pas importants et il ne se soucie pas d'eux.
Le gouvernement ne veut pas attribuer de l'argent pour sortir les aînés de la pauvreté. Pourtant, il était prêt à dépenser plus de 1 milliard de dollars pour une réunion qui a seulement duré quelques heures. Il a construit des faux lacs et des installations temporaires majestueuses pour s'assurer que la réunion soit une réussite, du moins d'après les normes conservatrices.
À cause de cela, plusieurs milliers d'aînés canadiens doivent continuer de vivre dans la pauvreté.Le gouvernement croyait qu'il était plus important d'avoir cette brève réunion et de construire un faux lac que de traiter les aînés avec respect et de leur accorder le soutien qu'ils méritent après leurs contributions de longue date au Canada.
Voilà qui est absolument choquant, scandaleux, mais c’est le choix des conservateurs. Ils donnent toujours la priorité aux besoins des lobbyistes, jamais à ceux des Canadiens ordinaires.
Et j’en passe. Nous avons vu que le budget de publicité a plus que doublé. Le gouvernement adore faire son autopromotion. Le adore se voir à la télévision. Le gouvernement a augmenté substantiellement son budget de publicité dans l’ensemble du pays.
Nous avons des exemples des magnifiques affiches qu’il a achetées, souvent à l’étranger. Je suppose que c’est parce qu’il ne croit pas que les travailleurs canadiens soient à la hauteur de ce travail. Au contraire, de ce côté-ci de la Chambre, nous savons que les travailleurs canadiens font un travail fantastique.
Ainsi, la moindre subvention gouvernementale pour changer une poignée de porte justifie l’installation d’une affiche lumineuse de 1 000 $ devant l’édifice, aux frais des contribuables canadiens. Voilà qui est totalement inapproprié, mais c’est le genre de choses qu'adore faire le gouvernement conservateur. Pour gérer l’argent, le gouvernement est aussi incompétent que les libéraux.
Un des autres cafouillages du gouvernement, c’est celui dont on ne connaît pas le coût. Même les conservateurs ignorent combien coûtera la construction de toutes ces nouvelles prisons d’un bout à l’autre du pays.
Lorsqu’on a demandé au pourquoi il est nécessaire de construire ces nouvelles prisons malgré le fait que le taux de criminalité est à la baisse, il a répondu que « nous allons construire ces prisons pour être en mesure d’incarcérer les auteurs d’infractions non signalées ».
D’un bout à l’autre du pays, les gens sont découragés par une telle réponse. Dans toutes les rues principales, de l’île de Vancouver à Terre-Neuve-et-Labrador et jusque dans l’Ouest de l’Arctique et les Territoires du Nord-Ouest, les gens ont dit qu’il « était absolument ridicule de dépenser des milliards de dollars pour remplir les prisons de gens ayant commis des infractions non signalées ». C’est totalement absurde.
Comme le député de Burnaby—Douglas vient de le mentionner, je pourrais continuer pendant des heures à parler des cafouillages du gouvernement conservateur. Et je n’ai encore rien dit au sujet des rénovations de l’édifice de l’Ouest. J’ai vu Mike Holmes sur le site, alors qu’il était en train d’évaluer les travaux. On n’a jamais vu rénovation plus bâclée. Je pourrais continuer à l’infini.
Cependant, voici ce qu’il importe de mentionner. Les conservateurs sont pires que les néo-démocrates pour gérer l’argent. Ils savent mieux gérer l’argent que les libéraux, mais moins bien que le NPD.
En effet, c’est le ministère des Finances lui-même qui nous dit que ce sont les gouvernements du NPD qui ont le mieux su comment gérer l’argent, en se basant non pas sur une période d’un an, de deux ans, de cinq ans ou de dix ans, mais bien sur une période de plus de 20 ans.
Il importe de souligner pourquoi les gouvernements néo-démocrates gèrent mieux l'argent que ceux des conservateurs et beaucoup mieux que ceux des libéraux. Notre parti est composé de Canadiens ordinaires et les Canadiens ordinaires savent bien gérer leur argent. Ce ne sont pas des gros bonnets et ils ne font pas partie du jet set. Chaque jour, ils triment dur et leurs heures de travail sont de plus en plus longues, comme nous l'avons constaté au cours des 20 dernières années, pour un salaire de moins en moins élevé, à cause des politiques économiques bâclées des conservateurs et des libéraux.
Après une longue journée de travail, quand les Canadiens ordinaires reçoivent leur chèque de paie, ils commencent par payer l'essentiel. Ils veillent à ce que leur famille soit logée et à ce que leurs enfants soient vêtus. S'ils font des dépenses additionnelles à cause de l'érosion de notre régime de soins de santé sous les gouvernements conservateurs et libéraux, ils s'en acquittent.
Ce n'est qu'à ce moment-là, après avoir payé toutes les dépenses essentielles, que les Canadiens se permettront un peu de luxe, s'il leur reste de l'argent.
La leçon à tirer de la mauvaise gestion financière des conservateurs et des libéraux, avant eux, c'est que ces deux partis commencent par s'offrir du luxe, ce qui va tout à fait à l'encontre de leurs promesses électorales et des valeurs fondamentales des Canadiens.
Ces partis raffolent d'avions de combat. Ils veulent dépenser 30 milliards de dollars. Des lobbyistes viennent leur dire « Réduisez l'impôt des sociétés », et ils leur répondent: « Bien sûr, voici 60 milliards de dollars; combien voulez-vous? Nous vous ferons dès aujourd'hui un chèque tiré sur le compte des contribuables. Voulez-vous un milliard de dollars, que vous pourrez apporter aux îles Caïmans? Parfait. Les réductions d'impôt des sociétés sont formidables. »
Ces gouvernements disent: « Achetons de belles babioles. Organisons une rencontre de 72 heures et consacrons-y un milliard de dollars. Creusons un faux lac. Voilà une excellente idée. »
Les conservateurs raffolent de tous ces objets de luxe. C'est pour cette raison qu'ils ont augmenté leur budget de publicité. C'est aussi pour cette raison qu'ils aiment dépenser de l'argent pour eux-mêmes ou pour acheter des babioles somptueuses. Malheureusement, une fois qu'ils ont autant dépensé pour tous ces articles de luxe, il ne leur reste plus rien pour voir à l'essentiel. Voilà la faille monumentale dans la manière dont les conservateurs gèrent l'argent du pays. Ils achètent d'abord les objets de luxe qui leur font envie, puis, s'il reste de l'argent, ils vont peut-être faire quelque chose pour la crise du logement. Ou pour l'endettement record des étudiants. Ou pour le nombre record d'aînés qui vivent dans la pauvreté. Peut-être aussi qu'ils vont repenser à tous les programmes pour anciens combattants dans lesquels ils ont sabré et à la manière méprisable et mesquine dont ils traitent nos anciens combattants depuis quelques années en coupant dans les programmes qui leur sont destinés.
Ce n'est qu'une fois qu'ils se sont payé tous ces objets de luxe qu'ils pensent aux choses essentielles, et voilà où est la faille monumentale dans la manière dont les conservateurs gèrent l'argent du pays et dans les budgets conservateurs comme celui-là. Ils sont tout prêts à dépenser pour acheter des babioles, réduire les impôts des sociétés, aménager des faux lacs, organiser des réunions chics ou se procurer toutes ces choses hors de prix. Sauf qu'après ça, il ne reste plus rien pour les Canadiens ordinaires qui travaillent dur et qui ne demandent souvent rien d'autre qu'un coup de main et un filet de sécurité lorsqu'ils sont dans le besoin.
C'est ce qui nous distingue fondamentalement des conservateurs et des libéraux. Nous croyons qu'il faut d'abord s'occuper des choses essentielles. C'est pour cette raison que le ministère des Finances nous donne la meilleure note du pays pour la gestion financière au cours des 20 dernières années. Selon le ministère des Finances du Canada, c'est le NPD qui sait le mieux gérer l'argent des contribuables. Nous réussissons à équilibrer nos budgets plus souvent que les autres. Nous remboursons la dette. Nous voyons à l'essentiel. C'est pour cette raison que nous sommes les mieux placés en ces murs pour critiquer les budgets comme celui-là.
Il ne me reste que quelques minutes, et je tiens à parler de la partie du budget qui porte plus particulièrement sur la Colombie-Britannique. Notamment parce qu'il y a deux éléments, dans ce budget, qui suscitent de fortes réactions en Colombie-Britannique; si fortes, en fait, que les conservateurs hésitent à déclencher une élection partielle dans Prince George—Peace River. Ils l'ont pourtant fait ailleurs. Mais ils refusent de le faire dans la circonscription de Prince George—Peace River parce qu'ils savent trop bien qu'ils vont entendre parler des gens de Peace River et de ceux de Prince George à cause de la manière irresponsable dont on leur a imposé la TVH.
La TVH a été élaborée au niveau fédéral. Elle a été imposée à la province par un premier ministre irresponsable, qui travaillait en collaboration avec les conservateurs fédéraux, et nous avons vu ce qui est arrivé à ce premier ministre. Il a dû démissionner. La prochaine étape est que les Britanno-Colombiens auront l'occasion de s'exprimer au sujet de la TVH lorsqu'il y aura des élections fédérales ou une élection partielle.
Selon nous, s'il veut faire preuve de respect à l'égard des habitants de Prince George—Peace River, le gouvernement doit lancer cette élection partielle dès maintenant. Nous laisserons les Britanno-Colombiens exprimer leur opinion sur la TVH, ce transfert de charge fiscale qui donne d'importants allégements fiscaux aux sociétés les plus riches de la Colombie-Britannique, qui oblige les familles ordinaires à débourser environ 2 000 $ en dépenses supplémentaires et qui contraint bien entendu les petites entreprises de cette province à assumer la facture. Je n'ai rencontré aucun petit entrepreneur de Burnaby ou de New Westminster qui pense que la TVH est une bonne mesure. Ils pensent tous que c'est quelque chose de mauvais.
Le dernier point que je veux soulever concerne le bois d'oeuvre. Dans ce coin-ci de la Chambre, nous sommes le seul parti qui s'est opposé à l'accord sur le bois d'oeuvre. Nous avons dit que l'entente sur le bois d'oeuvre, qui est en fait une capitulation, allait coûter des dizaines de milliers d'emplois. Nous avions tout à fait raison. Nous avons aussi affirmé que cet accord entraînerait pendant longtemps des amendes que les contribuables devraient payer et nous constatons dans ce budget que les contribuables doivent encore verser 68 millions de dollars. Là aussi, nous avions raison.