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HESA Rapport du Comité

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B. INNOVATIONS DANS LA FORMATION DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ

Dans le cadre de son étude, le Comité s’est penché sur le rôle de l’innovation technologique dans la formation des professionnels de la santé. Des témoins ont expliqué comment les innovations technologiques sont utilisées pour former ces gens, et comment on peut se servir de la technologie pour prévoir et déterminer combien et quels types de professionnels de la santé doivent suivre une formation pour répondre aux besoins des systèmes de santé au Canada.

1. L’utilisation de la technologie dans la formation des professionnels de la santé[258]

Le Comité a appris que des écoles de médecine d’un peu partout au pays utilisent la technologie de différentes façons dans la formation des médecins. Alireza Jalali, docteur en médecine et professeur à l’Université d’Ottawa, a expliqué comment il intègre l’apprentissage en ligne dans la formation des médecins, notamment les cours sur le Web, où sont postés des exposés didactiques dans des fichiers accessibles en baladodiffusion et grâce à des wikis. Les outils d’apprentissage en ligne permettent aux étudiants d’avoir accès au matériel didactique en dehors des heures de cours, ce qui leur laisse du temps en classe pour mettre en application ce qu’ils ont appris. Le Dr Jalali a ajouté que les technologies de simulation permettent aux étudiants de pratiquer en s’exerçant sur des modèles plutôt que sur de vrais patients. Il a expliqué, par exemple, que des mannequins haute-fidélité ont été créés pour les simulations, ainsi que des programmes de réalité virtuelle qui reproduisent le bloc opératoire d’un hôpital. Enfin, le Comité a appris que les programmes d’enseignement des écoles de médecine sont adaptés à la réalité des technologies de la cybersanté[259].

2. Technologie et planification des ressources humaines en santé[260]

Lorsqu’ils ont comparu devant le Comité, les représentants de l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC) ont expliqué que pour choisir dans quelle branche de la médecine ils étudieront, les étudiants doivent d’abord savoir quelles sont les spécialités les plus en demande ou recommandées pour répondre aux besoins actuels et futurs des Canadiens. À cause du manque de planification des ressources humaines en santé, beaucoup de médecins ont été formés dans des domaines où ils ne trouvent pas d’emploi ou sont sous-employés. Afin de déterminer quels types de professionnels de la santé former, il faut créer des outils permettant de colliger des données et de faire de la modélisation pour suivre l’évolution des tendances. Alors que certaines provinces canadiennes sont parvenues à mettre au point et à utiliser ce genre d'outils sophistiqués pour la planification des ressources humaines en santé, d'autres accusent un retard en la matière. De plus, comme les prestataires de services de santé se déplacent entre les provinces et les territoires, il est important que ces derniers sachent ce qui se passe chez leurs voisins. Par conséquent, l'AFMC a recommandé que le gouvernement fédéral crée un centre national de données et de modélisation sur les ressources humaines en santé (RHS) qui regrouperait les données provinciales et territoriales sur les RHS en plus de déterminer et de suivre les tendances du secteur. Comprendre l'évolution de ces tendances permettrait aux provinces et aux territoires de savoir combien il leur faut former de professionnels et dans quelles spécialités.

3. Observations du Comité

Les témoins ont insisté sur l'utilisation des technologies dans la formation en médecine au Canada. Ils ont également expliqué que les outils d'analyse et de modélisation des données sur les ressources humaines en santé sont nécessaires pour aider les provinces et les territoires à déterminer combien de types de professionnels de la santé doivent être formés, et quelles compétences sont requises pour répondre aux besoins actuels et futurs de la population canadienne.

L’étude du Comité a démontré qu’il y a des innovations dans l’ensemble du secteur des soins de santé, depuis le leadership dans l’utilisation de la télésanté et de la télérobotique jusque dans la prestation de soins de santé, en passant par la recherche de pointe en génomique et en nanotechnologie. Le Comité a appris que des chercheurs canadiens explorent des domaines jusque-là inconnus pour acquérir des connaissances nouvelles sur le corps humain, dans le but de stimuler l’innovation en médecine personnalisée. Le Comité a examiné les défis qui se posent en matière d’innovation, notamment la nécessité de partager, partout au pays, les pratiques exemplaires dans la prestation de soins de santé, de manière à ce que les innovations ne demeurent pas de simples projets pilotes. Le Comité a aussi relevé des problèmes liés à l’accès aux technologies dans le domaine des soins de santé, qui touchent surtout le coût de ces nouvelles technologies, qui pourrait s’avérer prohibitif tant pour les personnes que pour les régimes de soins de santé. Enfin, le Comité a cherché à déterminer les mesures que pourrait prendre le gouvernement fédéral pour promouvoir l’innovation dans les soins de santé, notamment pour faciliter la commercialisation de la recherche en santé et favoriser la collaboration entre le secteur de la santé et l’industrie, ce qui permettrait de s’attaquer aux principaux problèmes auxquels sont actuellement confrontés les systèmes de santé canadiens, comme l’augmentation des maladies chroniques et le vieillissement de la population. Le Comité considère que les conclusions et recommandations contenues dans le présent rapport soulignent non seulement le travail remarquable des personnes qui favorisent l’innovation dans le système de soins de santé, mais précisent aussi comment le gouvernement fédéral peut continuer à jouer un rôle de chef de file en soutenant ces efforts.


[258]         Sauf indication contraire, cette section se fonde sur les témoignages suivants : Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, Témoignages, 1re session, 41e législature, 5 février 2013 réunion n71 (Alireza Jalali, docteur en médecine, à titre personnel).

[259]         Ibid. (Irving Gold, vice-président, Relations gouvernementales et affaires externes, Association des facultés de médecine du Canada).

[260]         Sauf indication contraire, cette section se fonde sur les témoignages suivants : Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, Témoignages, 1re session, 41e législature, 5 février 2013, réunion n71 (Irving Gold, vice-président, Relations gouvernementales et affaires externes, Association des facultés de médecine du Canada).