Que, de l'avis de la Chambre, l'expertise canadienne en sciences naturelles et en sciences sociales possède une très grande valeur et que, par conséquent, la Chambre exhorte le gouvernement à mettre un terme au musellement des scientifiques; à annuler les compressions aux programmes de recherche d'Environnement Canada, de Pêches et Océans Canada, de Bibliothèque et Archives Canada, du Conseil national de recherches Canada, de Statistique Canada et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada; et à annuler la fermeture du Conseil national du bien-être social et de l'Institut de la statistique des premières nations.
— Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec l'infatigable et diligente porte-parole de l'opposition officielle en matière d'industrie, la députée de .
Je prends la parole aujourd'hui pour présenter la motion de l'opposition officielle. Le NPD croit que l'approche scientifique du savoir est une chose qui devrait nous tenir à coeur et que nous devrions rigoureusement défendre. Cette motion de l'opposition énonce des mesures en vue de contrer les procédés utilisés par les conservateurs pour miner activement cette approche.
Mes collègues entreront dans les détails et donneront des exemples concrets tout au long de la journée, mais j'utiliserai le peu de temps dont je dispose pour expliquer pourquoi nous devrions défendre et valoriser l'approche scientifique de l'apprentissage et de l'acquisition du savoir.
Qu'il soit question de sciences pures, comme la chimie, la physique ou la biologie ou de sciences sociales, comme les sciences politiques ou l'économie, les chercheurs du monde entier utilisent une approche universelle pour comprendre l'humanité et ses problèmes. Il s'agit d'abord de poser les questions importantes. Dans certains cas, ce sont les besoins de la société qui suscitent les questions, mais dans d'autres cas, ce sont des rêves qui les inspirent. Toutefois, c'est toujours la curiosité du chercheur qui est à l'origine de celles-ci. Ce qui motive les chercheurs, c'est leur désir d'explorer l'infiniment petit et l'infiniment grand.
Par conséquent, qu'il s'agisse des forces du changement au sein de la société ou de la force de la collision des atomes, les scientifiques commencent d'abord par se poser l'importante question du pourquoi. Il se demande pourquoi un tel phénomène se produit et pourquoi il en est ainsi et identifie la problématique.
Après s'être posé la question du pourquoi, les chercheurs élaborent des théories, puis ils recueillent des données pour les vérifier. Cependant, le plus important, c'est qu'ils font état, de façon honnête, des résultats de leur vérification et de la méthodologie employée pour obtenir ces résultats.
Tous ceux qui croient à la science et à l'approche scientifique sont déterminés à chercher la vérité et à la révéler, et si cette vérité est impopulaire, les chercheurs ont l'obligation de dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir. Les vrais problèmes arrivent lorsque les gens au pouvoir refusent d'entendre la vérité et essaient de la compromettre ou de l'étouffer. Évidemment, le plus célèbre exemple de cette opposition entre la vérité et le pouvoir est apparu à l'époque où est née la science moderne, quand Galilée a été emprisonné à vie pour avoir osé prétendre que la Terre tourne autour du soleil.
Trois siècles et demi plus tard, nous sommes aux prises avec le même problème fondamental, puisque ceux qui croient à la science sont menacés par ceux qui suivent une doctrine idéologique. En imposant des compressions aux scientifiques, et en les muselant, les conservateurs s'attaquent à notre culture de recherche scientifique établie avec peine. Pire encore, les conservateurs sèment la peur chez les scientifiques canadiens. Ils leur donnent une raison d'avoir peur. Ces scientifiques n'arrivent pas à croire que cela puisse se produire à notre époque, et encore moins au Canada.
J'ai eu l'immense plaisir de travailler dans des établissements universitaires pendant la majeure partie des vingt dernières années, et j'ai récemment été en contact avec bon nombre de ces chercheurs. Je peux affirmer aux députés qu'une atmosphère de crainte se répand actuellement dans les établissements d'enseignement supérieur du pays. J'ai entendu des professeurs permanents me dire qu'ils redoutent l'avenir. Ils m'ont raconté l'histoire de collègues à qui on a dit de se taire, de ne pas parler de leurs craintes, de se cantonner au domaine scientifique et de ne pas militer contre les changements draconiens que les conservateurs comptent imposer avec leur récente mesure législative, sans quoi leur programme risquait d'être éliminé en guise de représailles.
Mais de nombreux chercheurs prennent malgré tout le pari de faire connaître leurs inquiétudes. Hier, par exemple, j'ai reçu une lettre signée par 12 membres éminents, et je dit bien éminents, de la communauté scientifique. Des doyens, des titulaires de chaires, des directeurs de programmes et de nombreux scientifiques chevronnés figurent parmi ces 12 signataires qui se sont dits « extrêmement préoccupés par l'érosion du financement de la recherche scientifique fondamentale au Canada. »
Dans leur lettre, ces scientifiques disent s'inquiéter particulièrement du sort de trois programmes majeurs, notamment du Programme d'appui aux ressources majeures, qui est annulé, et du Programme de subventions d’outils et d’instruments de recherche. Ces 12 éminents membres de la communauté scientifique sont également fort troublés par la baisse de 50 % du nombre de bourses d'études supérieures et postdoctorales du CRSNG. C'est contraire à notre approche en matière d'apprentissage et de découvertes dans ce pays, et cela les préoccupe grandement.
Ces scientifiques considèrent que ces coupes compromettent l'engagement de longue date du Canada à l'endroit de la science pure et de l'apprentissage scientifique fondamental. Ces éminents scientifiques affirment que les conservateurs créent « les conditions idéales qui vont compromettre la réputation et l'avantage concurrentiel du Canada à l'étranger [...] »
En guise de conclusion, ces scientifiques disent « se réjouir de la possibilité de collaborer avec le CRSNG afin de trouver des solutions de rechange. » Toutefois, comme c'est le cas pour tant d'autres mesures prises par le gouvernement, le public aura peu l'occasion de participer au processus décisionnel, voire pas du tout.
J'ai reçu une lettre semblable de 47 autres scientifiques de premier ordre qui décrivent la fierté qu'ils ressentent à l'égard de leurs réalisations personnelles et collectives et de celles qu'ils espèrent mener à bien dans les années à venir. J'ai pris la peine de parler personnellement à ces 47 scientifiques et, au cours de ces entretiens privés, ils m'ont parlé de la passion intense qui comble leur existence, de la résilience dont ils font preuve pour venir à bout des revers et des échecs au cours de leurs expériences, et des longues heures passées dans des laboratoires de l'Arctique ou même des journées passées sous des vents rugissants dans leur quête de savoir et de vérité.
Ils m'ont aussi parlé de la joie absolue de transmettre leur savoir aux jeunes générations. Cette approche scientifique du savoir sera utilisée pour former la prochaine génération de grands scientifiques et, pour ce faire, il est essentiel d'attirer des étudiants dans les laboratoires et les centres de recherche canadiens afin de leur fournir une formation pratique et une expérience de première main.
Cependant, au lieu d'être certains que des programmes de financement stables et fiables sont en place pour soutenir la liberté d'innover et pour faire avancer la connaissance sous diverses formes, ils doivent maintenant se demander s'ils sont injustement pris pour cibles parce que le travail de leur vie n'est plus considéré digne de soutien par le gouvernement. Partout au pays, ils demandent des comptes et commencent à se mobiliser. J'ai étudié et travaillé dans des universités pendant presque 20 ans et je n'ai jamais vu une telle mobilisation parmi les scientifiques. La vue de lettres signées par un si grand nombre d'éminents biologistes, physiciens et chimistes me fait penser que quelque chose ne va pas du tout dans l'approche du gouvernement à l'égard du financement et de l'apprentissage au Canada.
Cette motion de l'opposition signifie l'intention du NPD d'appuyer les spécialistes des sciences naturelles et sociales et montre que, de ce côté-ci de la Chambre, nous sommes leurs alliés. Nous promettons d'écouter les inquiétudes des scientifiques et de lutter pour la liberté universitaire, parce que les réussites des scientifiques montrent aux Canadiens et au monde ce qu'il est possible de réaliser.
Ici à la Chambre, nous entendons tous les jours des attaques à l'endroit des scientifiques. Les députés qui occupent les banquettes ministérielles se moquent avec dédain lorsqu'ils m'entendent prononcer le mot « universitaire ». Ils nient l'importance de la recherche menée par Statistique Canada. Ils dénigrent ouvertement le commissaire à l'environnement pour avoir cité des données scientifiques et refusent que les chercheurs du gouvernement prononcent des conférences. Le travail des scientifiques ne devrait pas être évalué en fonction de l'idéologie du régime au pouvoir. L'évaluation par les pairs doit demeurer le mécanisme par lequel la valeur du travail scientifique est établie.
Je suis un fervent partisan du principe de Haldane, qui stipule tout simplement que les décisions en matière de financement de la recherche devraient être prises par des chercheurs, et non par des politiciens. Les conservateurs ont essayé de dissimuler leur offensive dans ce cheval de Troie qu'est le projet de loi d'exécution du budget. Ils ont tenté d'empêcher les esprits les plus brillants du pays de s'exprimer, tant sur la scène nationale qu'internationale. En vérité, on peut dire qu'ils ont déclaré la guerre à la connaissance, et que les Canadiens en font les frais.
J'invite tous les députés de l'opposition à se joindre aux néo-démocrates et à appuyer notre motion, pour soutenir les scientifiques, les chercheurs et tous ceux qui, dans leur circonscription, sont touchés par ces compressions.
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Madame la Présidente, les décisions des législateurs doivent être basées sur des données exhaustives et objectives.
La Colline parlementaire est un lieu privilégié. Depuis mon entrée au Parlement et en tant que porte-parole en matière de sciences et de technologie pour la première année de mon mandat, puis comme porte-parole en matière d'industrie, j'ai la chance de rencontrer des intervenants des milieux académique, gouvernemental, industriel et scientifique. J'ai assisté à des conférences et j'ai participé à des colloques et à des panels. Depuis un an, mes apprentissages ont été énormes et tout aussi enrichissants les uns que les autres. En tant que parlementaires, nous avons accès à une multitude de voix et de points de vue, mais aussi de connaissances inestimables. Ce ne serait pas servir les Canadiens que de faire la sourde oreille ou de fermer le yeux.
C'est ma responsabilité et mon devoir, en tant que parlementaire, de tenir compte du point de vue des chercheurs et des scientifiques afin de pouvoir prendre des décisions éclairées. Le Canada et le gouvernement du Canada regorgent de ces passionnés de la recherche qui, depuis des années, avec patience, persévérance et savoir-faire, nous aident à mieux comprendre l'évolution démographique ainsi que l'état de notre environnement et de notre économie; ils nous aident à y voir clair. Ensuite c'est à nous, en tant que parlementaires, de proposer des lois et des politiques basées sur des faits, en toute connaissance de cause.
Je ne comprends pas qu'un gouvernement veuille faire taire ces voix. Je ne comprends pas pourquoi ce gouvernement continue à censurer les scientifiques et à compromettre les activités de Statistique Canada. Ottawa doit cesser de museler les scientifiques, s'engager à fonder ses décisions sur des preuves scientifiques et se mettre au travail, afin de réhabiliter la réputation du Canada en tant que société ouverte et éclairée.
À Davos, le s'est engagé à faire de l'innovation la pierre angulaire de l'avenir du Canada. Mais comment peut-on parler d'innovation alors qu'on ne veut pas encourager les débats d'idées? En effet, c'est l'émergence d'idées qui engendrent l'innovation.
Depuis son accession au pouvoir, ce gouvernement a lancé une véritable croisade contre toute politique qui voudrait s'appuyer sur des preuves scientifiques. Le gouvernement veut jeter le doute sur n'importe quelle recherche ou n'importe quel organisme qui contredit son programme idéologique.
Nous avons devant nous un gouvernement qui a placé la censure des chercheurs au coeur de sa politique scientifique. Nous connaissons tous maintenant la controverse sur les scientifiques et les chercheurs de renommée internationale, comme David Tarasick, que ce gouvernement a bâillonné parce qu'il savait que son inaction relativement aux changements climatiques aurait des conséquences désastreuses pour notre environnement. Ce chercheur avait publié les résultats de sa recherche dans la revue britannique Nature. Le gouvernement a aussi interdit à la chercheure Kristi Miller de parler aux médias de sa recherche sur les maladies qui menaçaient les stocks de saumon dans le Pacifique.
La palme revient sans aucun doute à la censure de Scott Dallimore, un scientifique de Ressources naturelles Canada. La recherche que le Dr Dallimore avait lui aussi publiée dans la revue Nature portait sur les impacts des changements climatiques dans le nord de notre pays. Ces conclusions auraient eu de quoi inquiéter le gouvernement, qui prévoyait probablement déjà à ce moment le retrait du Canada du Protocole de Kyoto. Mais l'inquiétude n'était pas fondée:. Le Dr Dallimore parlait du changement climatique qui avait eu lieu il y a 13 000 ans!
[Traduction]
La censure est au coeur de la politique scientifique du gouvernement. Au mois de février dernier, j'ai participé à la conférence annuelle de l'American Association for the Advancement of Science, avec plus de 6 000 scientifiques et spécialistes provenant de 50 pays. L'une des conférences, intitulée « Démuselez les scientifiques du gouvernement », avait pour but de dénoncer le musellement des chercheurs du gouvernement. J'ai eu l'honneur d'y représenter le NPD. J'y ai rencontré des scientifiques, des experts, des ingénieurs, des mathématiciens, des physiciens et des journalistes scientifiques.
Notre communauté scientifique est inquiète et très au fait des changements climatiques attribuables aux activités humaines. Elle a proposé des solutions novatrices pour relever le plus important défi auquel l'humanité est actuellement confrontée.
Une fois la cérémonie entourant l'ouverture officielle de la conférence terminée, tous les députés sont partis, même le .
Le magazine Nature a pris note de la croisade des conservateurs contre la prise de décisions fondées sur les données scientifiques. Dans un éditorial, il a dénoncé la censure que le gouvernement impose à la communauté scientifique. Voici ce qu'on pouvait y lire: « Globalement, le Canada a une bonne réputation à l'étranger, où il est perçu comme étant un pays progressiste appuyant la science. Or, cette réputation cache un comportement déplorable. »
La voie à suivre est évidente. Il est temps que le gouvernement du Canada affranchisse ses scientifiques.
[Français]
Pour le gouvernement, une politique en faveur de l'innovation, ça veut aussi dire l'élimination du formulaire détaillé du recensement de Statistique Canada et des compressions de 8,3 millions de dollars. Ces compressions atteindront 33,9 millions de dollars en 2014-2015.
Ces décisions du gouvernement conservateur portent un coup fatal au coeur des activités de Statistique Canada. Autrement dit, en pleine crise démographique, sans le formulaire détaillé, le recensement de la population canadienne ne permettra plus de brosser un tableau précis de la population. Comment pourrons-nous proposer des projets de loi censés si l'on ne connaît pas les besoins des citoyens et citoyennes de ce pays? Comment pourrons-nous surveiller les tendances démographiques et les tendances de la santé, de l'économie et des services offerts à la population?
Ces décisions — comme d'autres du gouvernement — de sabrer dans les canaux gouvernementaux de l'information et de la recherche et de miner le processus de prise de décisions fondées sur l'information ont été décriées universellement.
Au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre, lors d'une étude sur le cybercommerce au Canada, des témoins ont déploré le fait que le Canada n'avait ni données récentes pour comparer les habitudes d'achat des Canadiens en ligne par rapport à d'autres pays ni études sur l'utilisation du cybercommerce par les petites et moyennes entreprises. C'est que l'Enquête sur le commerce électronique et la technologie a été victime des compressions budgétaires du gouvernement.
Il manquait donc des informations cruciales récentes pour que le comité puisse faire un travail complet et éclairé. Nos chercheurs et nos scientifiques le savent bien: si, en tant que pays, nous ne mettons pas leurs connaissances et leurs recherches à contribution, c'est toute notre nation qui en paiera le prix. Ces professionnels du gouvernement du Canada sont au service du public, parce qu'ils ont à coeur leur mission de servir le pays. Ils sont, pour les parlementaires et tous les Canadiens, une source d'information inestimable. Ils nous aident à mieux comprendre notre monde, et surtout, ils peuvent nous éclairer pour trouver des solutions qui nous aideront à faire face aux défis actuels et à venir.
Face à ces défis, le NPD propose des solutions concrètes pour favoriser le dialogue avec nos scientifiques et s'assurer que nous avons tous les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées dans le véritable intérêt des Canadiens et Canadiennes.
Je demande donc au d'adopter des directives relatives aux communications scientifiques semblables à celles qui ont été adoptées aux États-Unis. Je demande également au gouvernement de restaurer le formulaire long de Statistique Canada. Plusieurs organismes, incluant l'Association canadienne des rédacteurs scientifiques et l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, ont demandé au gouvernement d'adopter des directives.
Je demande que le gouvernement rétablisse le formulaire détaillé du recensement canadien.
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Madame la Présidente, c'est avec beaucoup de fierté que j'interviens aujourd'hui à la Chambre en tant que ministre d'État aux Sciences et à la Technologie et député de Cambridge et North Dumfries. Je suis ici pour parler de l'appui solide qu'accorde le gouvernement aux sciences, à la technologie et à la recherche.
Le gouvernement sait pertinemment que la compétitivité à long terme du Canada dépend de l'appui que l'on donne aux sciences, à la technologie et à l'innovation, ce qui stimule la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme dont profitent tous les Canadiens. Depuis qu'il est arrivé au pouvoir en 2006, le gouvernement a mis l'accent sur cette priorité fondamentale, notamment en adoptant la Stratégie des sciences et de la technologie en 2007.
Depuis cinq ans, le gouvernement met en oeuvre cette stratégie avec beaucoup de détermination. Il a investi près de 8 milliards de dollars supplémentaires dans le talent canadien, la recherche de calibre mondial et les liens entre le savoir et la capacité d'innover dans une économie mondiale. Les dépenses fédérales au titre des sciences et de la technologie ont atteint 11,3 milliards de dollars en 2011-2012, soit plus du double de ce qu'elles étaient l'année qui a précédé notre arrivée au pouvoir. Il s'agit d'une hausse considérable.
Ces investissements ont contribué à faire du Canada un chef de file en recherche, en science et en technologie ainsi qu'à accroître la capacité de concrétiser des idées au profit socioéconomique des Canadiens. En effet, si l'on en croit le rapport L'état des lieux, que le Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation a publié en juin 2011, le Canada arrive bon premier de tous les pays du G7 au chapitre des études supérieures et de la recherche, et les chercheurs canadiens sont de calibre mondial.
Selon les données de l'OCDE, le Canada produit 2,7 % des travaux de recherche scientifique dans le monde et 6,8 % des rapports de recherche les plus cités à l'échelle planétaire. Le pays joue donc objectivement dans la cour des grands, d'autant plus qu'il ne représente qu'un demi pour cent de la population mondiale. Je souligne par ailleurs que le Canada se classe aussi premier parmi les pays de l'OCDE pour ce qui est de la proportion de sa population active à détenir un diplôme d'études collégiales ou universitaires.
Nous avons systématiquement haussé l'aide fédérale à la recherche de pointe et nous favorisons les partenariats entre l'industrie et le milieu universitaire, par l'entremise de nos trois organismes subventionnaires, soit les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie ainsi que le Conseil de recherches en sciences humaines.
Nous soutenons la recherche en santé humaine et en technologie de la génomique par l'intermédiaire de Génome Canada, mais également des études visant à améliorer les résultats pour les patients et l'efficience des soins de santé. Par l'entremise de l'Institut canadien de recherches avancées, nous favorisons la conception de technologies de remplacement pour la production d'isotopes médicaux ainsi que l'interaction entre des chercheurs canadiens et étrangers.
En outre, nous apportons un important appui aux infrastructures de recherche de pointe. La Fondation canadienne pour l'innovation a bénéficié d'un financement de 750 millions de dollars dans le budget de l'an dernier et de 500 millions de dollars dans le budget 2012. Nous investissons aussi dans le réseau de recherche à très grande vitesse du Canada, CANARIE, des stations de réception des données transmises par satellite, la participation soutenue du Canada à la mission de la Station spatiale internationale, et la Station de recherche du Canada dans l'Extrême-Arctique. Par ailleurs, nous soutenons des activités clés dans le secteur des pêches, de l'agriculture et des sciences de l'environnement.
Le gouvernement investit aussi dans des institutions qui font reculer les frontières de la connaissance pure et de la recherche. Je pense ici à l'Institut d'informatique quantique et à l'Institut Perimeter pour la physique théorique, qui bénéficient d'un financement important provenant du secteur privé, et dont les travaux profiteront non seulement au Canada mais à tous les pays du monde.
Je suis heureux de souligner que l'histoire des découvertes réalisées au Canada illustre le rôle important que nous jouons à l'échelle mondiale grâce à nos activités de recherche et de développement. Du stimulateur cardiaque au bras canadien Canadarm, en passant par le premier téléphone intelligent vendu au grand public, les entrepreneurs, les chercheurs et les entreprises du Canada s'imposent encore et encore et démontrent qu'ils peuvent être d'excellents innovateurs.
Le gouvernement est résolu à faciliter les découvertes. Nous savons que les Canadiens veulent que leurs investissements produisent des résultats. Il faut lancer des produits et des processus novateurs sur le marché, ce qui permettra de créer des emplois de qualité bien rémunérés, de favoriser la croissance économique et la prospérité à long terme, et de procurer aux Canadiens une meilleure qualité de vie.
Nous savons toutefois que la concurrence est féroce. La technologie évolue à la vitesse de l'éclair, tant dans les pays développés que dans les économies émergentes. Pour que le Canada soit concurrentiel à long terme sur le plan économique, nous devons donc créer et renforcer des entreprises qui sont concurrentielles à l'échelle mondiale, font de la recherche et du développement, innovent et créent des emplois de qualité.
Au-delà de nos frontières, personne ne s'étonnerait de m'entendre dire que la croissance économique mondiale demeure incertaine et fragile. Tout ralentissement aurait un effet négatif sur le Canada. Les entreprises canadiennes doivent composer avec une concurrence toujours plus féroce, liée non seulement aux pays émergents et à l'évolution rapide de la technologie, mais aussi aux réalités actuelles que sont le vieillissement de la population et les changements démographiques.
Chef de file mondial dans le domaine de la recherche postsecondaire et fort d'une main-d'oeuvre hautement spécialisée, le Canada possède des atouts très solides pour relever le défi de l'innovation. Toutefois, il a des lacunes au niveau des dépenses en recherche et développement des entreprises. En effet, le Canada continue d'accuser un retard sur d'autres pays comparables. Nous nous classons en première place dans de nombreux domaines, mais pas dans celui-ci.
C'est pourquoi, avec autant de programmes généreux visant à encourager les entreprises à investir dans la recherche, nous avons demandé à un comité d'experts, dirigé par Tom Jenkins, d'examiner tous les investissements fédéraux dans ce secteur et de fournir des conseils sur la façon d'optimiser la manière dont l'argent des contribuables est utilisé.
Grâce au travail de ces experts, nous avons pu prendre, dans le Plan d'action économique de 2012, des mesures favorisant grandement la création d'un programme global et novateur qui créera des emplois de haute qualité, stimulera la croissance économique et assurera la saine gestion des finances publiques.
Ces mesures aideront encore plus les scientifiques, les entreprises et les entrepreneurs canadiens à exploiter leur potentiel d'innovation et de prospérité dans l'économie moderne, ce qui sera dans l'intérêt de tous les Canadiens.
En mettant l'accent sur les facteurs favorisant la croissance et la création d'emplois, à savoir l'innovation, les investissements, l'éducation, le perfectionnement des compétences, la formation et l'édification de communautés en santé, nous allons exploiter et renforcer le rôle des entreprises comme moteur économique du pays.
Le Plan d’action économique propose une nouvelle approche du soutien fédéral à l’innovation. Il accorde notamment 67 millions de dollars en argent neuf au Conseil national de recherches du Canada pour réorienter l’organisme et tous ses efforts et compétences vers une recherche appliquée dirigée par l’entreprise et pertinente pour l’industrie. Ainsi réorienté, le CNRC aidera un plus grand nombre d’entreprises canadiennes à commercialiser et à mettre au point des produits et des services novateurs.
Nous entendons nous appuyer sur l’approche éprouvée qu’ont utilisée les protagonistes mondiaux de l’innovation, mais en la modifiant et en l’adaptant soigneusement à la réalité canadienne. La nouvelle approche du gouvernement permet également d’augmenter le soutien direct à l’innovation et à la recherche, car l’aide à la recherche-développement est doublée dans le cadre du Programme d'aide à la recherche industrielle du CNRC.
De plus, la nouvelle approche adoptée dans le budget appuie l’innovation par le biais des marchés publics en établissant des liens entre les entreprises canadiennes et les ministères et organismes fédéraux afin de renforcer leur capacité de soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux. Nous poursuivons sur cette lancée. Cette approche vise également à aider nos entreprises à forte croissance à obtenir du capital de risque puisqu'elle débloque 400 millions de dollars pour susciter des investissements du secteur privé aux stades précoces de l’évolution des entreprises.
Le Plan d’action économique appuie la collaboration des secteurs privé et public en matière de recherche grâce à un plus grand nombre de stages pour les étudiants de deuxième et de troisième cycles et au financement de réseaux de recherche-développement dirigés par l’entreprise.
Il simplifie le programme d’incitations fiscales RS&DE et, comme toujours, réinvestit les économies dans d’autres programmes de soutien qui renforceraient l’innovation au Canada.
Ces mesures importantes viseraient à bâtir notre économie de l’innovation et à relever à l’avenir le niveau de compétitivité et de prospérité pour le plus grand bien de tous les Canadiens.
Permettez-moi d’aborder un sujet différent. Il s’agit du soutien et de l’engagement constants du gouvernement à l’égard de la recherche scientifique fondamentale. L’idée que le gouvernement tourne le dos à la recherche fondamentale est une autre tactique de l’opposition pour semer la peur. C’est irresponsable. Cette idée est complètement fausse. Je tiens à le répéter. Même des calculs élémentaires permettraient de constater que les augmentations consenties témoignent de l’engagement du gouvernement.
Grâce au budget de 2012, le gouvernement bonifie encore des investissements antérieurs en proposant de nouvelles ressources importantes pour la Fondation canadienne pour l’innovation, soit un demi-milliard de dollars pour appuyer la recherche de pointe et pour l’infrastructure scientifique d’avant-garde dans les universités, les collèges, les hôpitaux de recherche et d’autres établissements de recherche sans but lucratif aux quatre coins du Canada. Ces fonds joueront un rôle essentiel pour attirer et garder chez nous les meilleurs cerveaux du monde, former la prochaine génération de chercheurs et, bien sûr, encourager la recherche de pointe.
Il importe de signaler également que le Plan d’action économique du Canada, en l'occurrence le budget actuellement à l’étude à la Chambre, prévoit l’injection de 37 millions de dollars de plus par année pour les conseils subventionnaires, afin qu’ils puissent soutenir davantage les partenariats de recherche entre l’industrie et le milieu universitaire. Le soutien des programmes principaux des conseils subventionnaires à l’appui de la recherche innovatrice et de l’aide aux étudiants sera maintenu. Là encore, il est faux de prétendre qu’il y aura une diminution des budgets. Je dirai même à la Chambre que, si ces mesures sont adoptées, le gouvernement aura augmenté en moyenne de 20 p. 100 les budgets des conseils subventionnaires depuis son arrivée au pouvoir.
Quant aux autres investissements prévus dans le budget de 2012, nous accordons aussi de nouveaux fonds pour la recherche en santé humaine et les technologies de la génomique grâce au montant considérable qui est accordé à Génome Canada.
Nous avons beaucoup investi dans l’infrastructure de recherche des établissements d’éducation postsecondaire au Canada. Cela a été proposé dans le budget de 2009, contre lequel le NPD a également voté. Dans le cadre de ce budget, nous avons débloqué 2 milliards de dollars pour l’infrastructure de recherche et d’apprentissage de pointe dans les universités et collèges. Grâce aux trois quarts de milliards de dollars dont j’ai parlé tout à l’heure, il sera possible d'acquérir des laboratoires et toutes sortes de nouveau matériel de pointe, par l’entremise de la FCI.
La bonne nouvelle, à cet égard, c’est que ce financement a incité les provinces, des particuliers ainsi que les collèges et les universités à contribuer aussi, de sorte qu’il a été possible de consacrer près de 5 milliards de dollars à la reconstruction de nos capacités de recherche partout dans le pays, capacités dont nous avons besoin pour attirer et garder les éléments les plus brillants du monde.
Le gouvernement continue de fournir un appui de calibre mondial à la recherche, tout en renforçant un secteur qui doit être amélioré, celui de la R et D appliquée fondée sur les résultats.
Cela ne signifie absolument pas que nous réduisons notre engagement dans d’autres secteurs. En fait, cela définit bien le Canada. Nous pouvons en faire davantage dans plus d’un domaine à la fois. Je crois fermement que le gouvernement peut financer la recherche dans tous les domaines, comme il l’a constamment démontré dans ses budgets successifs. Nous appuyons la recherche fondamentale, la recherche appliquée et toutes les autres étapes jusqu’à la commercialisation et la marchéisation, en exploitant les idées de nos scientifiques et en utilisant nos laboratoires pour mettre en œuvre les nouvelles technologies dans nos usines, de même que chez les gens et dans les hôpitaux du monde. Voilà ce que fait notre gouvernement.
Depuis qu’il a assumé ses fonctions, notre gouvernement a également fait d’importants nouveaux investissements dans d’autres domaines. Nous avons mis fin à l’exode des cerveaux, que nous avons inversé à notre profit. Nous avons pris de brillantes initiatives, telles que le Programme de bourses postdoctorales Banting, le Programme de bourses d’études supérieures du Canada Vanier et le Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada, ce qui nous a permis d’attirer des gens de talent et des équipes de calibre mondial qui sont venus au Canada pour faire leurs recherches.
Nous reconnaissons également l’importance des sciences et de la technologie dans l'élaboration des politiques publiques. C’est la raison pour laquelle le gouvernement demande constamment l’avis des scientifiques en recourant à différents forums scientifiques indépendants et à diverses sources. Par exemple, nous avons appuyé le Conseil des académies canadiennes en lui accordant une subvention de 30 millions de dollars. Le conseil procède à des évaluations scientifiques indépendantes en réunissant des panels d’experts qui nous renseignent sur les initiatives de politique publique. Jusqu’ici, le conseil a publié 11 évaluations scientifiques sur des questions intéressant le Canada et ses citoyens. Par l’entremise du CAC et d’autres organismes tels que le Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation, le gouvernement du Canada montre son engagement envers les organismes scientifiques indépendants et le rôle essentiel qu’ils jouent dans le processus décisionnel.
Au sein du gouvernement fédéral, les scientifiques jouent un rôle important en présentant les renseignements nécessaires pour prendre des décisions, en contribuant à la mise en application des règlements et en facilitant la mise en œuvre des programmes. Il n’y a pas de doute que la contribution multidimensionnelle des scientifiques gouvernementaux est essentielle à une bonne gouvernance. Les scientifiques fédéraux comptent parmi les meilleurs du monde. Ils sont encouragés à contribuer régulièrement aux publications scientifiques revues par les pairs. Beaucoup d’entre eux le font d'ailleurs.
Les connaissances scientifiques acquises à l’aide de fonds fédéraux sont communiquées directement à la population par d’autres moyens. Par exemple, les ministères et organismes à vocation scientifique produisent régulièrement des publications accessibles mettant en évidence les activités de recherche et leurs résultats. De plus, nous avons des portails publics comme science.gc.ca. Il s’agit d’un site Web que nous avons établi pour communiquer directement aux Canadiens des renseignements sur les activités scientifiques fédérales.
Je suis très fier du fait que nos scientifiques participent à des conférences et des rencontres partout dans le monde. Ils sont recherchés à cause de leur compétence et de leur esprit d’innovation et donnent des milliers d’interviews chaque année.
Je tiens à répéter que nous maintenons le financement des principaux conseils subventionnaires fédéraux afin d’appuyer les travaux de recherche visant à faire des découvertes. Nos antécédents appuient une telle initiative, dont nous verrons les résultats à l’avenir. Nous appuyons également les programmes de bourses d’études. De plus, les économies qui seront réalisées en 2012-2013 grâce au renforcement du rendement opérationnel et à la réaffectation de fonds attribués à des programmes de moindre priorité seront pleinement réinvesties par les conseils subventionnaires dans les activités qu’ils jugent les plus utiles.
Nous veillerons à assurer un financement continu et de plus en plus important aux programmes et aux services qui représentent des priorités pour les Canadiens. Le Plan d’action économique 2012 prévoit un large éventail d’investissements importants qui témoignent de cet engagement. Ces mesures produiront des retombées concrètes pour les Canadiens. Elles appuieront le retour à l’équilibre budgétaire à un rythme approprié, pendant que l’économie continue de se remettre de la crise mondiale. Trois ans après le lancement de la phase de stimulation du Plan d’action économique du Canada, en réponse à cette crise, la reprise économique se poursuit et il est donc clair que nos politiques donnent les résultats escomptés.
Je veux signaler à la Chambre que les découvertes scientifiques et les nouvelles technologies sont d’importants facteurs qui renforcent l’économie. Nous sommes très fiers de nos scientifiques. C’est pour cette raison que nous avons toujours investi dans les sciences et la technologie et que cela constitue un pivot de tous nos budgets, y compris celui-ci.
Je demande à nouveau à l’opposition d’appuyer notre récent budget et, pour une fois, de manifester son appui à nos scientifiques, à nos étudiants et à nos chercheurs.
:
Madame la Présidente, c'est la première fois aujourd'hui que je parle dans cette Chambre en tant que porte-parole principal du Parti libéral.
Il faut que je remercie de leur appui ceux et celles qui me permettent de faire ce travail de député pour la population de Kingston et les Îles.
[Traduction]
Je remercie également ceux qui m'ont permis d'étudier et de travailler dans le domaine des sciences, notamment le gouvernement du Canada et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Je remercie le député de de la motion qu'il a présentée aujourd'hui, qui nous permet de discuter de la valeur des sciences et des conséquences des compressions inconsidérées du gouvernement du Canada au chapitre des programmes de recherche scientifique.
Avant de passer à l'essentiel de mon propos, je mentionnerai certaines choses qui me préoccupent et qui constituent des compressions malavisées dans le domaine de la recherche. Deux exemples venant du CRSNG ont déjà été mentionnés au cours du débat d'aujourd'hui. Il s'agit de l'élimination envisagée du programme de subventions d'outils et d'instruments de recherche, qui finance l'achat et la réparation d'appareils de taille moyenne et est nécessaire à la mise sur pied d'un laboratoire de recherche, ainsi que de la suppression également envisagée du programme d'appui aux ressources majeures, qui est primordial pour le financement d'infrastructures dans lesquelles le gouvernement du Canada a déjà investi. Il est capital que notre investissement rapporte.
Les scientifiques affirment que mettre la hache dans le programme qui finance les outils et instruments de recherche, c'est comme envoyer des charpentiers travailler sans marteau. Ils parlent de « désastre épouvantable » ou de « mesure extrêmement malavisée ». Les chercheurs expliquent que, sans le programme, ils ne pourront pas, par exemple, acheter les camions dont les biologistes ont besoin pour se rendre travailler sur le terrain ou des instruments aussi élémentaires que des microscopes, des aimants et des lasers. Le programme est d'une grande importance parce qu'il permet de réparer l'équipement. Les appareils peuvent se briser n'importe quand, et il est long, le processus à suivre pour obtenir des subventions d'achat d'équipement de programmes comme la Fondation canadienne pour l'innovation. Cette dernière n'a pas la structure voulue pour réparer les appareils défectueux. Le chercheur doit donc choisir entre le congédiement d'étudiants diplômés et la réparation d'un appareil essentiel.
[Français]
Un scientifique m'a dit que les conséquences d'une telle pénurie pour les nouveaux chercheurs peuvent aller jusqu'à la ruine de leur carrière.
[Traduction]
De jeunes chercheurs me disent qu'après avoir entendu parler des compressions proposées, ils ne souhaitent plus venir au Canada ou qu'ils regrettent de l'avoir fait. Au cours de ce débat, je ferai valoir mes inquiétudes auprès du ministre, notamment le fait que les politiques prévues dans le budget de 2012 entraîneront ces compressions. Il a beau rejeter le blâme sur le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie pour ces compressions, c'est lui le ministre et il doit assumer ses responsabilités. Il devrait écouter les propos percutants que tiennent les scientifiques en réaction à ces propositions de compressions.
Je vais maintenant parler du Programme d'appui aux ressources majeures. Les compressions envisagées vont nuire au fonctionnement d'installations qui, comme je l'ai dit, comptent d'importantes infrastructures scientifiques dans lesquelles de l'argent a été investi. C'est comme si on était propriétaire d'une voiture, mais qu'on n'avait pas assez d'argent pour payer l'essence. Il s'agit notamment du réseau SuperDARN, au sujet duquel nous avons conclu des accords internationaux pour surveiller le ciel à l'échelle planétaire à l'aide de radars. Cela touche toutes les entreprises qui utilisent des satellites. Les compressions envisagées au Programme d'appui aux ressources majeures nuiront au fonctionnement de l'Institut canadien de la diffusion des neutrons et du Brockhouse Institute for Materials Research de l'Université McMaster d'Hamilton, qui se trouve dans la circonscription de mon collègue qui vient de poser une question. Ces compressions toucheront les collections vivantes d'algues, de cyanobactéries et de champignons qui ont été soigneusement isolés et qui pourraient avoir toutes sortes d'usages et d'applications dans l'industrie, mais qui ne pourront pas être remplacés ultérieurement.
Ce sont là autant de sujets d'inquiétude pour moi. Ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des commentaires et des courriels que des chercheurs canadiens préoccupés par la réduction du financement de la recherche m'ont adressés. Et je ne parle là que du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.
La motion d'aujourd'hui ne porte pas tant sur le financement global de la recherche ou le soutien à la compétitivité des industries et des entreprises que sur l'importance que le gouvernement choisit d'accorder à la science au service d'une saine gestion de l'État.
Étant l'un des rares chercheurs à la Chambre aujourd'hui, je suis fier d'appuyer la motion, qui porte sur tout ce que les chercheurs et l'approche scientifique peuvent apporter au gouvernement du Canada, qui est au service du peuple canadien.
Je suis par ailleurs fier de m'exprimer au nom du parti auquel j'ai choisi d'adhérer, le Parti libéral, car les libéraux estiment qu'en matière de saine gouvernance, les slogans et l'idéologie ne pourront jamais se substituer aux faits, aux données, à l'approche scientifique et, tout simplement, au travail acharné.
Les libéraux sont les plus susceptibles de reconnaître la complexité apparente de tel ou tel dossier. Avant de prendre position, ils font leurs devoirs. Voilà le genre de parti auquel je veux appartenir, le genre de collègues avec qui je veux travailler: ils sont les mieux à même de servir les Canadiens.
En comparaison, le gouvernement conservateur croit que, si un nombre suffisant de ministres et de députés parcourent le pays pour rabattre les oreilles des Canadiens avec l'expression « exploitation responsable des ressources », ils réussiront à convaincre suffisamment de gens pour réussir à faire adopter le projet de loi , le projet de loi omnibus d'exécution du budget, et à se faire réélire. Or, cette mesure législative n'est pas dans l'intérêt des Canadiens. Le slogan des conservateurs fait sourire les libéraux, car il est vide de sens.
Il faut engager des scientifiques et leur fournir les ressources qui leur permettront d'évaluer les risques associés aux politiques gouvernementales pour que le gouvernement puisse prendre des décisions éclairées sur l'exploitation des ressources naturelles. Il faut leur fournir le matériel et le personnel nécessaires à la surveillance du milieu naturel afin qu'ils puissent mesurer les torts causés à l'environnement ou les dangers auxquels les gens pourraient être exposés.
Nous devons aussi laisser les scientifiques parler publiquement et librement de leurs travaux. Il doit y avoir un dialogue avec les scientifiques afin que la population puisse comprendre les résultats de leurs recherches, recherches qui sont financées par les fonds publics et qui sont menées dans l'intérêt des Canadiens. Il ne faut pas que les gouvernements, du moins les gouvernements démocratiques, puissent contrôler l'information. C'est en fait le seul moyen qui garantirait aux Canadiens que les ressources sont exploitées de façon responsable.
Au lieu de réduire les effectifs d'Environnement Canada de 11 %, soit de plus de 700 employés, et de diminuer le nombre de scientifiques qui surveillent les polluants de l'eau, les émissions industrielles et les changements climatiques, prenons un engagement financier pluriannuel et affectons sans plus tarder des fonds qui permettront de financer entièrement la surveillance environnementale des projets d'exploitation des ressources, comme l'extraction du bitume. Il faut que les scientifiques puissent s'exprimer librement sur les résultats de leurs travaux de recherche au profit de la population du Canada.
[Français]
Il faut que les scientifiques aient la liberté d'expression au profit de la population du Canada.
[Traduction]
Pourquoi les conservateurs s'opposent-ils à la liberté d'expression des scientifiques? Je n'invente rien. Les scientifiques et les journalistes scientifiques du monde entier ont demandé ouvertement au gouvernement de cesser de museler les scientifiques.
Aux États-Unis, on incite les scientifiques du gouvernement à parler de leurs travaux. On les invite même à dire ce qu'ils pensent des politiques du gouvernement tant qu'il est clair qu'il s'agit de leur opinion personnelle.
[Français]
En décembre 2011, l'Administration nationale océanique et atmosphérique des États-Unis a donné un ordre administratif concernant l'intégrité scientifique pour inviter ses scientifiques à parler librement des résultats de leurs recherches à la population en général et aux journalistes.
Pourquoi le gouvernement du Canada s'oppose-t-il à la liberté d'expression des scientifiques?
[Traduction]
Comme la plupart des Canadiens, les libéraux croient en la liberté d'expression. Qu'est-ce qui pousse les conservateurs à penser autrement? Je ne demande pas cela pour la forme. La réponse est que le gouvernement conservateur ne prend pas la critique. Cela le dérange pour des raisons politiques. C'est tout simplement gênant. C'est un obstacle à l'exercice continu du pouvoir.
Est-ce seulement une poignée de journalistes qui se plaignent, comme l'a dit le ? Si une poignée de journalistes ne compte pas pour le bien de la population, je demande à la Chambre de se rappeler ce que pensait Richard Nixon des journalistes enquiquineurs du Washington Post il y a 40 ans.
Les libéraux, au contraire, croient que la critique permet d'affiner sa compréhension des choses, tout comme elle permet aux idées scientifiques de s'améliorer et de gagner en crédibilité. La science est crédible parce qu'on y voit la critique d'un bon oeil. La critique faite par les scientifiques aidera les gouvernements et d'autres intervenants à prendre des décisions plus judicieuses, et le Canada s'en portera mieux.
Oui, les conservateurs seront gênés de temps à autre. Tous les gouvernements commettent des erreurs, mais un gouvernement n'est fort et ne dirige un pays fort que lorsqu'il reconnaît ses erreurs et les corrige.
Pour ce faire, les gouvernements doivent aussi être ouverts relativement à l'histoire. C'est la raison pour laquelle la commission qui a fait enquête sur les pensionnats indiens s'appelle la Commission de vérité et de réconciliation. C'est la raison pour laquelle la commission créée en Afrique du Sud pour étudier les effets de l'apartheid porte le même nom. La vérité doit être dévoilée pour qu'un pays puisse se réconcilier et aller de l'avant.
[Français]
La vérité doit voir le jour pour que la nation puisse en arriver à un accord.
[Traduction]
Les compressions draconiennes du gouvernement conservateur à Bibliothèque et Archives Canada vont grandement réduire notre capacité de conserver le patrimoine du Canada et d'y avoir accès. Ces compressions incluent une réduction de 20 % des effectifs.
Pour revenir à mes propos sur la vérité et la réconciliation, les documents d'archives de Bibliothèque et Archives Canada ont grandement appuyé le témoignage des victimes des pensionnats indiens devant la Commission de vérité et de réconciliation.
Le ministre prétend que cette réduction de personnel est justifiée parce qu'on peut accéder à des documents en ligne. Or, même si seulement 4 % des documents de Bibliothèque et Archives Canada sont accessibles en ligne, voilà qu'on réduit de 50 % le nombre d'employés affectés à la numérisation et à la mise en circulation. Les conservateurs ont aussi éliminé le Programme national de développement des archives, qui offrait du financement à environ 800 établissements d'archives locaux afin d'assurer la préservation de l'histoire locale dans notre pays.
Pourquoi dépenser de l'argent pour préserver des documents aux Archives nationales et les rendre accessibles? Ce n'est pas comme souligner un glorieux événement du passé qui appuie l'idéologie du gouvernement en place, et ça ne procure pas le même sentiment non plus. Il est question ici de rendre une information disponible, de rendre possible l'étude et la compréhension des erreurs du passé afin qu'on puisse les corriger et ne pas les répéter à l'avenir. Un gouvernement vraiment solide vivrait son histoire, il ne ferait pas que la raconter.
Les libéraux estiment que, pour pouvoir dresser un honnête compte rendu de ses réussites et de ses échecs, le gouvernement du Canada doit se fonder sur la science et une approche scientifique. Je crois que la production d'un tel compte rendu est l'un des plus grands services que les députés puissent rendre au pays.
Au fil des siècles, nous avons découvert l'importance de l'observation et des mesures. C'est grâce à elles que nous avons pu réaliser des progrès dans les domaines des sciences et de la technologie. Ce sont les notions d'empirisme, de mesure et de dénombrement — peu importe le domaine — qui nous permettent d'adopter des politiques gouvernementales judicieuses et de réellement comprendre le monde que nous tentons de gouverner.
Un exemple de l'importance de ces notions a été présenté à la Chambre aujourd'hui, lorsque l'on a parlé de la région des lacs expérimentaux. Il s'agit d'un excellent exemple d'expériences menées dans des situations concrètes et grâce auxquelles nous pouvons prendre des décisions éclairées relativement à la politique environnementale sur la qualité de l'eau. Le gouvernement fédéral a annoncé son intention de mettre fin au financement alloué à cette installation de recherche de renommée internationale, qui regroupe 58 lacs qui sont situés dans le Nord de l'Ontario et sur lesquels les scientifiques mènent des recherches liées à la pollution.
Ils polluent ainsi ces lacs de façon délibérée, puis observent les effets de la pollution pendant plusieurs décennies. Ils doivent ensuite remettre les lacs pollués dans leur état original. La recherche effectuée pendant les expériences et la remise en état nous ont permis de mieux comprendre la pollution par le mercure, les effets des phosphates et des détergents, la prolifération des algues vertes, les pluies acides et les changements climatiques. Les personnes qui jugent que la réglementation en matière de pollution est trop stricte devraient savoir que ces expériences nous permettent de déterminer combien de pollution l'environnement peut tolérer avant d'être dégradé.
La décision de mettre fin au financement de la région des lacs expérimentaux heurte deux de mes convictions profondes. D'abord, nous avons besoin des expériences et des mesures pour comprendre comment le monde fonctionne. En tant que scientifique, j'en suis convaincu. Ensuite, nous devons nous servir des faits et des preuves pour adopter des politiques judicieuses. J'espère réussir, avec l'aide de mes collègues du Parti libéral et des autres députés, à convaincre la Chambre du bien-fondé de ces idées.
Je veux maintenant m'intéresser à Statistique Canada, dont le budget subira des compressions permanentes d'environ 34 millions de dollars, soit environ 7 % de son budget. Le statisticien en chef de Statistique Canada a démissionné il y a deux ans pour protester contre l'élimination du questionnaire détaillé et obligatoire du recensement. Voilà un autre exemple qui montre que le gouvernement cherche à se priver de données.
Les données sont importantes. Elles nous renseignent sur la population — où et comment elle vit — afin que nous puissions élaborer des politiques éclairées. Même si nous ne cherchons qu'à réduire les impôts et les taxes, nous voulons connaître les répercussions de ces compressions, savoir qui paiera moins d'impôt et quelles conséquences cela aura au Canada. Nous avons besoin de statistiques et de données fiables pour comprendre les répercussions des réductions d'impôt sur la population canadienne, ainsi que de bonnes politiques sociales pour aider les gens qui vivent en marge de la société et qui ont besoin d'aide. Cette aide reflète les valeurs prônées par le Canada.
L'Institut de statistiques des Premières nations a été créé par l'ancien gouvernement libéral de Paul Martin, en 2005, et le conseil d'administration n'a été nommé qu'en 2009. Le gouvernement veut maintenant abolir l'institut. On s'était rendu compte qu'on ne recueillait pas suffisamment de données de recensement auprès des Premières nations. Cela nuisait à la création de bonnes politiques éclairées. On a donc décidé de charger un institut spécial de la cueillette des données. Aujourd'hui, le gouvernement veut se débarrasser de cet institut.
Si le gouvernement veut en faire plus avec moins d'argent, s'il veut servir plus efficacement la population du Canada et tirer le meilleur parti possible de chaque dollar versé par les contribuables, il a besoin de renseignements. Il en a besoin pour prendre des décisions éclairées. Il doit aussi avoir un certain respect pour la cueillette de renseignements adéquats et l'analyse minutieuse de ceux-ci, et ne ménager aucun effort pour utiliser ces renseignements afin de tirer le meilleur parti possible de chaque dollar.
Je conclurai en parlant de quelques aspects auquel mon parti et moi croyons.
[Français]
Les libéraux croient que la science fonctionne mieux que les slogans. Les libéraux croient que la science est efficace, parce qu'elle accueille favorablement la critique. Les libéraux croient que le Canada a besoin des explications honnêtes de la science pour pouvoir prendre des décisions intelligentes et être concurrentiel dans le monde.
[Traduction]
Madame la Présidente, depuis votre fauteuil, vous récitez tous les matins une prière. Laissez-moi en citer un extrait:
[Français]
Accorde-nous la sagesse, les connaissances et la compréhension qui nous permettront de préserver les faveurs dont jouit notre pays afin que tous puissent en profiter, ainsi que de faire de bonnes lois et prendre de sages décisions.
[Traduction]
Notre pays a la chance d'avoir les gens, les ressources et les institutions nécessaires pour que nous puissions, de façon systématique, acquérir des connaissances ainsi qu'observer, mesurer et comprendre ce que nous voyons dans le monde et dans notre pays en vue de servir les Canadiens.
[Français]
Nous demandons à Dieu:
Guide-nous dans nos délibérations à titre de députés et aide-nous à bien prendre conscience de nos devoirs et responsabilités.
Apprécions la valeur du savoir scientifique qui peut bien guider notre pays vers l'avenir.
:
Madame la Présidente, j'aimerais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Hier, des centaines de Canadiens ont participé à une campagne intitulée « Silence, on parle ». Des groupes et des organismes écologiques y ont participé, comme Équiterre, Greenpeace, Ecojustice, la Fondation David Suzuki et j'en passe, mais aussi des scientifiques et de simples citoyens. Tous ces Canadiens et internautes se sont rassemblés pour décrier l'approche du gouvernement conservateur concernant l'environnement et la démocratie. Il est donc tout à fait d'actualité que l'on parle aujourd'hui de la motion de l'opposition concernant les coupes en sciences et technologie.
À mon avis, il s'agit d'une vraie tragédie parce qu'on ne ressentira que dans quelques années l'impact de ces compressions sur notre quotidien. Encore une fois, nous avons l'impression que les conservateurs essaient d'hypothéquer notre avenir avec ce budget omnibus. Honnêtement, en tant que jeune et en tant que Canadienne, je trouve cela révoltant.
Essentiellement, la motion de l'opposition reproche trois choses à ce gouvernement. Tout d'abord, elle reproche au gouvernement de museler les scientifiques. Elle dénonce aussi son mépris pour la recherche fondamentale et les sciences sociales et elle déplore les compressions dans les programmes de recherche de divers ministères, tels qu'Environnement Canada, Pêches et Océans Canada, Statistique Canada et les divers conseils de recherches du Canada, ainsi que la fermeture du Conseil national du bien-être social et de l'Institut de la statistique des Premières nations.
Avant d'en arriver au dernier budget, il faut d'abord rappeler que les conservateurs ont une longue histoire de mépris face à la recherche et aux sciences. Lors de leur première année au pouvoir, par exemple, ils ont amputé le financement d'une douzaine de programmes de recherche. C'est notamment à ce moment que le budget de Condition féminine Canada a été réduit de façon draconienne et que son mandat a été modifié afin d'exclure spécifiquement tout travaux relié à la recherche. Les conservateurs n'avaient aucun intérêt à souligner les inégalités entre les hommes et les femmes puisque ceci contredisait leur idéologie.
Puis, en 2010, on se rappellera que les conservateurs ont éliminé le formulaire long du recensement, un outil essentiel à la prise de décisions pour divers ministères fédéraux, les provinces, les municipalités, les entreprises et les organisations non gouvernementales.
Il ne pas sous-estimer l'importance de la science et de la technologie dans la gouvernance du pays. On se rappellera que plusieurs membres du gouvernement conservateur remettent en cause les fondements de la climatologie. On ne compte plus les déclarations, de l'autre côté de la Chambre, remettant en cause l'effet de l'activité humaine sur les changements climatiques. Encore cette semaine, le journaliste Mike De Souza révélait qu'un député conservateur se demandait si les volcans ne pourraient pas être les véritables responsables des changements climatiques.
Je ne cite pas cet exemple pour gêner mes honorables collègues, mais plutôt pour souligner l'importance des experts scientifiques dans la gouvernance du pays. Il faut admettre que peu de députés dans cette Chambre sont des experts concernant les changements climatiques. Cependant, au lieu de s'éclairer sur cette question, mes collègues conservateurs préfèrent sabrer dans les organismes et les projets qui jouaient auparavant un rôle dans la gouvernance de ce pays. La Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie en est un exemple. Tout cela pour dire que nous avons un gouvernement qui se méfie de la science et qui est prêt à tout pour faire avancer son ordre du jour idéologique, quitte à nier les faits.
Cela m'amène à un autre problème qui existe avec ce gouvernement: le musellement des scientifiques. On le voit depuis un moment, le gouvernement conservateur tente de cacher au public des informations importantes en empêchant ses scientifiques de parler aux médias.
Pour mémoire, j'évoquerai notamment le cas de M. Tarasick qui s'est vu refuser le droit de parler aux médias à propos de ses recherches sur les changements climatiques. La même chose est arrivée à Kristi Miller qui a enquêté sur les causes du déclin du saumon sockeye en Colombie-Britannique.
La prestigieuse revue Nature a même appelé à deux reprises le gouvernement canadien à redonner à ses scientifiques leur liberté d'expression.
C'est donc dans ce contexte qu'est apparu le premier budget d'un gouvernement conservateur majoritaire. Le milieu scientifique avait toutes les raisons d'être sur ses gardes. Depuis cinq ans, ce gouvernement ferme les yeux sur toutes les démonstrations scientifiques qui vont à l'encontre de son idéologie, en plus de tenter de faire taire tous ceux qui ne pensent pas comme lui, allant jusqu'à couper les vivres à ceux qui ne partagent pas son idéologie.
J'ai eu l'occasion de critiquer à plusieurs reprises en cette Chambre les compressions conservatrices du dernier budget dans le domaine des sciences de l'environnement.
J'ai notamment dénoncé le démantèlement de la Table ronde sur l'environnement. Je suis choquée que le gouvernement élimine cet outil précieux d'établissement des politiques, simplement parce que cet organisme lui rappelait avec trop d'insistance les coûts de l'inaction dans le domaine des changements climatiques.
De même, je déplore les coupes de toutes sortes à Environnement Canada concernant la science. Je note, par exemple, qu'un programme clé de surveillance des émissions dans l'industrie minière et papetière sera amputé, de même que la division responsable de la gestion durable de l'eau et l'équipe chargée d'intervenir en cas de déversement pétrolier. C'est selon moi tout simplement irresponsable.
À Pêches et Océans Canada, c'est encore pire: 1 000 emplois seront touchés par la restructuration.
Selon l'Alliance de la fonction publique, il est prévu que le ministère des Pêches et des Océans coupe toutes ses équipes scientifiques oeuvrant sur les impacts des contaminants sur les écosystèmes aquatiques. Au Québec, cela veut dire que l'estuaire du Saint-Laurent, qui est l'un des estuaires les plus contaminés d'Amérique du Nord, est à risque.
À l'Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli, 22 employés risquent de perdre leur poste. Le laboratoire d'expertise en analyses chimiques aquatiques de l'institut sera fermé. De plus, trois postes de biologistes disparaissent à Sept-Îles, Gaspé et Cap-aux-Meules.
Lyne Morissette, coresponsable de la chaire de l'UNESCO en analyse intégrée des systèmes marins à l'Université du Québec à Rimouski, n'hésite pas à parler de tentative de musellement:
[Ce laboratoire] est un des joyaux de la recherche scientifique en sciences de la mer au Canada. Il fournissait des informations scientifiques qui étaient cruciales, mais qui ne faisaient probablement pas l'affaire du gouvernement, parce que ce sont des gens qui ont beaucoup travaillé sur l'impact des hydrocarbures. [...] Ce n'est pas un hasard que ces gens-là soient touchés. Les scientifiques sont muselés et on ne veut pas entendre ce qu'ils ont à dire. On se rend compte que lorsque ça ne fait pas l'affaire [du premier ministre], il coupe stratégiquement ceux qui lui nuisent.
Toujours à l'Institut Maurice-Lamontagne, la seule bibliothèque scientifique francophone sur les pêcheries sera fermée. Le gouvernement en profite pour transférer des postes administratifs à Frédéricton, dans la circonscription du ministre des Pêches.
Ces changements ainsi que les modifications à la Loi sur les pêches concernant la protection de l'habitat du poisson ont provoqué la sortie publique de quatre ex-ministres des Pêches fédéraux, dont deux conservateurs.
Tom Siddon, ex-ministre conservateur des Pêches de 1985 à 1990, a par exemple déclaré ceci:
[Les conservateurs] diluent totalement et émasculent la Loi sur les pêches. Ils sont vraiment en train d'éviscérer la loi et d'une manière sournoise, si vous lisez les petits caractères. Ils la transforment en fromage suisse.
Les coupes à Pêches et Océans Canada entachent notre réputation internationale. D'ailleurs, un groupe de scientifiques de l'Israel Oceanographic and Limnological Research a condamné la fermeture de l'Experimental Lakes Area , un laboratoire à ciel ouvert composé de 58 lacs, en déclarant ce qui suit:
Le public en général au Canada et partout dans le monde a bénéficié des nombreuses découvertes qui ont résulté des recherches pionnières à ELA depuis 45 ans. Il semble incroyable que le gouvernement du Canada veuille, aujourd'hui, détruire ce laboratoire unique au monde.
En plus de couper dans la recherche qui se fait dans le cadre des activités régulières des différents ministères, le gouvernement conservateur a entrepris de modifier fondamentalement les activités des principaux centres de recherches qui orientent la recherche partout au pays.
Non content de réduire l'enveloppe globale destinée à la recherche, le gouvernement a entrepris de réorienter la recherche du Conseil national de recherches Canada vers des applications orientées vers les besoins de l'entreprise privée.
Les grands perdants de cette réorientation idéologique seront les sciences humaines et les activités de recherches fondamentales jugées moins « utiles » ou moins « rentables » par ce gouvernement.
J'aimerais conclure en formulant le souhait que le Canada se dote d'un gouvernement qui respecte ses scientifiques et qui base ses décisions sur la rationalité et les faits plutôt que sur l'idéologie et les calculs partisans.
Nos malades et nos aînés méritent des gouvernements qui savent où investir en santé. Nos gouvernements provinciaux, municipaux et autochtones méritent un gouvernement qui a les données permettant de mieux les appuyer. Nos pêcheurs et nos chasseurs méritent un gouvernement qui a les informations nécessaires pour veiller au développement durable de la ressource. Nos enfants et les générations futures méritent un gouvernement qui pense à leur avenir économique, social et environnemental.
Bref, les Canadiens et les Canadiennes méritent un gouvernement qui tient compte de l'importance de la science, ce que ce gouvernement conservateur refuse de faire.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir participer au débat. Je tiens à remercier le député d'avoir si bien décrit les problèmes causés aux Canadiens par un gouvernement qui procède à des coupes et à des compressions dans le domaine des sciences, des faits et de la connaissance.
Lorsque nous exprimons nos inquiétudes au sujet des différents programmes sur le point d'être abolis, le secrétaire parlementaire du ministre d'État prend la parole pour dire combien d'argent le gouvernement a versé à un programme, à une université ou ailleurs. Mais, ce faisant, il ignore le coeur du problème.
Le problème, ce n'est pas que le gouvernement verse de l'argent dans des programmes sans valeur — loin de là. Le danger, c'est que ces investissements entraînent des compressions dans la recherche menée dans les ministères, recherche qui est cruciale à bien des plans. C'est ce dont je veux parler dans les quelques minutes qui me sont accordées aujourd'hui.
Il est question ici de recherches environnementales et halieutiques qui nous permettent de comprendre deux choses. Grâce à ces travaux, nous pouvons notamment établir l'incidence du développement sur les stocks de poissons et l'habitat du poisson. Autrement dit, on n'étudie pas seulement le poisson lui-même, mais tout ce qu'il mange, où il habite et comment il survit. C'est ce à quoi le gouvernement s'en prend avec les modifications qu'il propose d'apporter à la Loi sur les pêches. Ce sont toutefois des travaux de recherche importants qui nous permettent de connaître les répercussions que nos activités ont sur notre environnement, sur d'autres espèces, sur les plantes et sur l'air que nous respirons.
Je viens de participer à une discussion au sujet de la décision du gouvernement, par l'entremise du ministère des Pêches et des Océans, d'abolir le projet des lacs expérimentaux. Ce projet existe depuis quatre décennies dans le Nord de l'Ontario et les recherches portent sur 58 petits lacs. Les scientifiques n'effectuent pas seulement des recherches sur l'eau douce en laboratoire. Ils ont accès à l'écosystème, à des lacs vivants sur lesquels ils effectuent des travaux de recherche importants pour déterminer les effets de diverses choses que nous, les êtres humains, faisons, ainsi que les répercussions du développement sur cet écosystème. Or, le gouvernement a décidé d'abolir le projet.
Je ne comprends pas cette décision. Des scientifiques du monde entier ont condamné cette décision car ils reconnaissent le genre de contribution qu'apporte cet organisme à la recherche et à la science dans le monde pour découvrir comment les animaux vivent au sein de cet écosystème.
L'autre jour, lors sa comparution devant notre sous-comité, un ancien directeur de la région des lacs expérimentaux, qu'on appelle aussi parfois l'Institut des eaux douces, nous a raconté une petite histoire. Il a parlé d'une étude que son équipe avait menée sur les pluies acides afin d'évaluer les niveaux que le gouvernement proposait d'établir. Les chercheurs ont observé que les niveaux n'avaient aucun effet sur les poissons à l'étude. Alors s'ils s'étaient limités à étudier cet aspect, ils en seraient venus à la conclusion que les niveaux de concentration proposés étaient acceptables.
Toutefois, ils sont allés plus loin. Ils ont examiné les autres organismes que ces poissons mangeaient. Ils ont conclu que le niveau de concentration des pluies acides qui était permis n'avait aucun effet sur cette race particulière de poissons, mais qu'il nuisait à tous les organismes dont ces poissons se nourrissaient. Autrement dit, si on avait approuvé le niveau de concentration des pluies acides tel qu'il était proposé, cela n'aurait pas tué directement le poisson à l'étude, mais celui-ci aurait fini par mourir de faim parce que toute la nourriture dont il dépendait pour survivre, se développer et se reproduire aurait disparu.
Le témoin a fait valoir ce point pour souligner que les modifications apportées à la Loi sur les pêches ne se concentrent plus sur l'habitat du poisson, c'est-à-dire l'écosystème dans son ensemble, mais visent surtout les poissons commercialement viables. Il a souligné qu'une telle approche était tout à fait insensée. Il a également insisté sur l'importance cruciale de la recherche menée par les scientifiques de cet institut dans le cadre du projet sur la région des lacs expérimentaux. Le Canada et plusieurs pays, partout dans le monde, leur sont redevables à l'égard de nombreuses contributions importantes en matière de recherche.
C'est simplement un exemple des projets auxquels le gouvernement s'est attaqué. Au ministère des Pêches et des Océans seulement, le budget a été réduit de 80 millions de dollars. Les restrictions budgétaires ont touché surtout le personnel responsable des recherches scientifiques, ce qui réduira la capacité de gérer les menaces pour les pêches.
Ces compressions touchent toute une gamme de services, notamment les bibliothèques, les archives et le programme de contrôle de la pollution des océans dont la suppression entraînera l'élimination de 75 postes, y compris celui du seul toxicologue canadien spécialisé dans les mammifères marins. Le Centre de recherche sur le pétrole, le gaz et autres sources d’énergie extracôtières ne fermera pas, mais ses activités seront sérieusement réduites en raison des restrictions budgétaires. Cela me rend fou de colère.
Je viens de la Nouvelle-Écosse. On étudie en ce moment la possibilité d'exploiter le gisement de pétrole Old Harry qui se trouve dans le golfe. Les gens racontent que le gouvernement fera adopter à toute vapeur à la Chambre toutes les mesures nécessaires afin que du bitume soit expédié sur la côte Ouest. Par conséquent, une foule de pétroliers longeront ce littoral dangereux dans les deux sens et risqueront de déverser d'importantes quantités de pétrole, tant sur la côte Est que sur la côte Ouest. Et nous n'avons même pas commencé à aborder la question de l'Arctique.
Pendant que le gouvernement fait avancer ce genre de développement, sans mettre en place les freins et contrepoids nécessaires, il élimine les recherches scientifiques qui veillent à ce que nous comprenions ce que nous faisons et comment nous devrions procéder.
Mon temps de parole est écoulé, mais je tiens à communiquer à la Chambre les renseignements suivants. Hier, le était à Dartmouth, la collectivité que je représente. D'après les médias, il n'a pas été particulièrement bien reçu. On l'a interrogé, entre autres, sur la décision de réduire le financement du Centre de recherche sur le pétrole, le gaz et autres sources d’énergie extracôtières
Quand on lui a demandé pourquoi il avait pris cette décision, il a répondu que le centre ne fermerait pas ses portes, mais que le secteur privé effectuerait une partie du travail. Je me suis demandé qui allait prendre ce travail en charge, Exxon Mobil? Maintenant, l'Association canadienne des producteurs pétroliers pourrait peut-être jouer le rôle de groupe de surveillance scientifique pour ce qui est du développement et du forage pétrolier extracôtier et des effets qu'il aura sur notre littoral. Voilà le genre de choses...
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
En 2007, le gouvernement a présenté sa stratégie des sciences et de la technologie. Cette initiative prévoit un cadre pour guider les investissements stratégiques de façon à procurer un avantage canadien sur trois plans, à savoir un avantage entrepreneurial, un avantage du savoir et un avantage humain. Cette stratégie repose sur quatre principes fondamentaux: promouvoir un niveau d'excellence de calibre mondial, cibler les priorités, encourager les partenariats et améliorer la reddition de comptes.
En 2009, nous avons présenté le Plan d'action économique du Canada en réponse à la crise économique mondiale. Dans le cadre de ce plan, et conformément aux objectifs de la stratégie des sciences et de la technologie, le gouvernement a créé le Programme d'infrastructure du savoir. Ce programme, communément appelé le PIDS, dispose d'un budget de 2 milliards de dollars. Il a été conçu pour stimuler l'économie à court terme dans des localités de toutes les régions du pays, tout en améliorant la capacité de formation et de recherche à long terme des collèges et des universités au Canada.
Si l'on inclut les fonds provenant des gouvernements provinciaux et territoriaux, des établissements d'enseignement et des partenaires du secteur privé, ce programme a permis d'investir plus de 5 milliards de dollars dans 190 localités au pays. Le travail effectué à ces endroits a permis de créer et de préserver des emplois pour les ingénieurs, les travailleurs de la construction et bien d'autres travailleurs, à un moment où ces emplois étaient particulièrement nécessaires. Les retombées de ces investissements dans la recherche et la formation au Canada ont été remarquables et ont illustré clairement l'engagement du gouvernement en matière de recherche au Canada.
Ces projets ont contribué à consolider l'avantage du Canada au plan du savoir grâce au renforcement des installations de recherche. Le PIDS a amélioré les capacités des institutions à faire de la recherche dans les sciences de la vie, les technologies de l'information et des communications, l'énergie et l'environnement, et d'autres disciplines, de même que dans des secteurs-clés tels que l'automobile et l'aérospatiale.
Je citerai comme exemple de notre appui à la recherche scientifique notre projet mené à l'Université du Manitoba pour la rénovation du centre de médecine régénérative. Grâce au financement du PIDS et de la province, on a réalisé de grands travaux de rénovation et d'agrandissement de la faculté de médecine. On pourra ainsi abriter de nouveaux laboratoires, bureaux et salles d'études, et accueillir de nouveaux professeurs, étudiants diplômés, techniciens de laboratoire et boursiers postdoctoraux. Le projet a renforcé la capacité de l'université de former de nouveaux médecins et de mettre sur pied l'un des trois premiers programmes de médecine régénérative au Canada.
Le PIDS a contribué à renforcer l'avantage humain du Canada par l'élargissement des capacités de formation dans les collèges et les universités. Au total, les projets financés par le PIDS ont permis d'agrandir de 2,2 millions de pieds carrés les salles de classe et installations de formation, et de 2,6 millions de pieds carrés les laboratoires.
Le député de trouvera peut-être intéressant de savoir que le PIDS a permis de financer dans sa circonscription un projet de 39 millions de dollars à l'Institut de technologie de la Colombie-Britannique. Des rénovations critiques y ont été apportées aux infrastructures, notamment des techniques d'enseignement ultramodernes et des systèmes de construction durable, dont un système de micro-électricité. De plus, on a mis à niveau les structures résistantes aux séismes et modernisé les systèmes de sécurité et de ventilation. Enfin, le projet a été conçu pour être conforme à la norme LEED « or ». Cet acronyme signifie Leadership in Energy and Environmental Design.
Toujours dans la circonscription du député, le gouvernement a financé une remise en état des installations de chimie de l'Université Simon Fraser. Avec 24,4 millions de dollars provenant du financement du PIDS, l'université a procédé à cette remise en état, qui a coûté 49,4 millions de dollars et qui a élevé la conformité des laboratoires aux normes d'aujourd'hui. Réalisées en conformité avec la norme LEED « or », les rénovations majeures comprenaient le remplacement du revêtement extérieur et du toit, un entretoisement parasismique, l'installation de nouvelles hottes et tables de laboratoire, ainsi que de nouveaux systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, et la modernisation des systèmes mécaniques, électriques et de sécurité.
Au total, 380 projets ont permis d'accroître l'efficacité énergétique des campus, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 175 000 tonnes de CO2, soit l'équivalent des émissions de 34 000 voitures de tourisme. On estime que ces projets ont permis, au plan opérationnel, des économies de 23 millions de dollars par an.
Un exemple particulièrement intéressant est celui de la construction d'un centre de 120 000 pieds carrés pour accueillir l’installation de démonstration environnementale et de formation au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Cela pourrait intéresser le député qui vient de s'exprimer. Ce centre comportait des panneaux solaires, des toits verts, des murs vivants couverts de végétation, des turbines éoliennes, des panneaux photovoltaïques et un système de chauffage et de climatisation géothermique.
Environ la moitié des projets réalisés dans le cadre du PIDS ont généré des améliorations appréciables au plan de la santé et de la sécurité et ont tenu compte de questions comme l'accessibilité des personnes handicapées, la protection contre les incendies, les systèmes de sécurité, la qualité de l'air, les fuites d'eau et la résistance aux tremblements de terre.
Enfin, le programme a contribué à rehausser l'avantage entrepreneurial du Canada par le truchement d'installations d'incubation d'entreprises nouvelles et élargies qui encouragent la collaboration efficace du milieu universitaire et du secteur privé. Ces installations sont primordiales pour accélérer la commercialisation des produits issus de la recherche universitaire, exposer plus de professeurs et d'étudiants à des applications réelles et favoriser une hausse de l'innovation et de la croissance du secteur privé.
L'un des meilleurs exemples de ce type de projet est le Centre de recherche MiQro Innovation, à l'Université de Sherbrooke. Le gouvernement du Canada a établi un partenariat avec la province de Québec dans le cadre de ce projet de 218 millions de dollars pour construire un centre d'excellence en recherche et assemblage électronique. L'on s'attend à ce que le nouveau centre devienne un chef de file mondial dans l'assemblage de la prochaine génération de micropuces grâce à la collaboration avec des partenaires clés de l'industrie locale, dont IBM Canada et Teledyne DALSA.
En seulement 31 mois, le PIDS est passé de simple concept à projet concret, et a relancé notre économie à un moment crucial. En plus de financer l'infrastructure de recherche scientifique, le programme a aussi clairement montré l'engagement du gouvernement à l'égard de la bonne gestion des deniers publics.
Le rapport du vérificateur général s'est penché sur l'efficacité de la mise en oeuvre de tous les programmes découlant du Plan d'action économique, dont le PIDS, et a fait remarquer que cela « a permis de réduire à deux mois le temps total nécessaire à la conception, à l’examen et à l’approbation des programmes, alors que ce processus prend normalement environ six mois ». Selon ce rapport, le PIDS constitue « un autre exemple de mise en œuvre rapide ».
Le rapport reconnaissait l’efficacité des systèmes de surveillance de projet et de production de rapports du PIDS, sa mise en œuvre rapide et sa collaboration efficace avec les provinces et les territoires et avec les collèges et les universités. Grâce à ces partenariats, le PIDS ressort comme modèle extraordinaire de collaboration entre gouvernements à des fins d’intervention pendant une période de grande incertitude économique.
Nous nous réjouissons que le vérificateur général du Canada confirme que le programme a été exécuté de façon efficace et efficiente. Non seulement le PIDS nous aide à relever des défis immédiats, mais en outre il jette les bases de notre prospérité future dans l’économie du savoir. Le programme est la manifestation concrète de notre détermination à appuyer le secteur des sciences et de la technologie au Canada. Les investissements consentis ont assis la recherche sur des bases solides et ils ont contribué à la création de nouvelles installations pour attirer de nouveaux étudiants et offrir une expérience d’éducation enrichie aux travailleurs très spécialisés de demain.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler à la Chambre de la question importante des activités scientifiques gouvernementales à l'appui de notre processus décisionnel et, en fait, du soutien de notre gouvernement pour cette importante fonction.
C'est important pour le ministère des Pêches et des Océans, car son mandat est vaste et fort; il exige du ministre qu'il prenne régulièrement des décisions touchant les Canadiens. Parmi les Canadiens dont la vie et les activités professionnelles sont directement touchées par ce mandat, figurent les pêcheurs commerciaux, sportifs et autochtones, les travailleurs du domaine du transport maritime, les promoteurs de construction près des cours d'eau, les aquaculteurs, les exploitants d'entreprises touristiques, et bien plus. Il y a tout autant de Canadiens ordinaires qui veulent, à juste titre, que nos ressources aquatiques soient protégées pour les générations actuelles et futures.
Par conséquent, les activités scientifiques au ministère des Pêches et des Océans sont essentielles pour que des décisions judicieuses soient prises. Aujourd'hui, durant les quelques minutes dont je dispose, je veux mettre l'accent sur ce programme scientifique, en soulignant sa nature multidimensionnelle, ainsi que certaines réalisations remarquables et certains investissements récents dans de nouvelles activités scientifiques et d'autres activités qui existent depuis 2006.
La pêche et l'aquaculture représentaient en tout 5,3 milliards de dollars de notre PIB en 2008 et ces deux secteurs nourrissent plus de 71 000 Canadiens, familles et collectivités comprises. Pour donner des conseils au ministre sur les conséquences possibles des nombreuses décisions relatives à l'utilisation des ressources qui sont nécessaires, le Programme de recherche en sciences halieutiques du MPO effectue une vaste série d'activités de suivi des ressources aquatiques, dont des relevés scientifiques et une évaluation régulière des stocks faits à partir des navires de recherche.
D'importants investissements ont été consacrés à ce programme vital ces dernières années, dont un financement permanent de 8,4 millions de dollars par an consacré à la gestion écosystémique et, depuis 2007, la somme de 68,5 millions de dollars qui sert à effectuer d'importantes activités fondées sur la collaboration avec l'industrie de la pêche.
Permettez-moi de commencer par l'aquaculture, pour laquelle où les recherches scientifiques menées par le MPO sont essentielles. Il y a deux programmes principaux. Pendant plus de 10 ans, le Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture s'est associé à l'industrie pour investir 2 millions de dollars par an dans la recherche scientifique en vue d'améliorer le rendement environnemental et la santé des poissons dans l'industrie de l'aquaculture.
Le deuxième programme scientifique clé dans ce domaine est le Programme de recherche sur la réglementation de l'aquaculture. Ce programme de 7 millions de dollars a été créé en 2008 et soutient la gestion environnementale du secteur canadien de l'aquaculture.
Ces deux programmes sont très importants.
Je passerai maintenant aux espèces aquatiques envahissantes qui menacent la biodiversité aquatique et la santé écosystémique. Le Programme national de lutte contre les espèces envahissantes du MPO a été lancé en 2005 et reconduit en 2010, à hauteur de 4 millions de dollars par an, pour aider Pêches et Océans Canada à s'attaquer à ce problème. Les recherches menées ont permis d'obtenir des conseils scientifiques très précieux.
De plus, le a annoncé, le 28 mai dernier, un investissement important visant à protéger les Grands Lacs de la menace que constitue la carpe asiatique. Ce nouveau financement, qui s'élève à 17,5 millions de dollars sur cinq ans, vient s'ajouter aux 8,1 millions de dollars par an que nous investissons dans le Programme de lutte contre la lamproie marine qui, en collaboration avec nos partenaires, a permis de réduire le nombre de lamproies marines envahissantes de plus de 90 %.
Comme vous pouvez le constater, le MPO est résolu à assurer la durabilité des industries de la pêche et de l'aquaculture au Canada. Cependant, il cherche aussi à protéger la biodiversité aquatique dont dépendent ces poissons. Un des instruments clés qu'utilise le ministère pour les protéger est la Loi sur les espèces en péril adopté en 2003. Les relevés plurispécifiques effectués par les scientifiques du ministère sont le principal moyen qui leur permettent d'identifier et de protéger les espèces aquatiques en péril. Le budget de 2012 investit 75 millions de dollars sur trois ans pour appuyer la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril, y compris les activités scientifiques.
Le gouvernement désire également sérieusement appuyer le développement énergétique responsable. À cette fin, le budget de 2012 investira 35,7 millions de dollars sur deux ans pour adopter des mesures qui étayeront cet objectif clé. Les détails ne sont pas tout à fait prêts, mais l'essentiel de ce financement ira au MPO et servira à financer les activités de recherche nécessaires pour améliorer les connaissances et la compréhension scientifiques des risques inhérents à la pollution marine et pour gérer les conséquences d'éventuelles catastrophes maritimes.
Nous sommes à l'avant-garde de la science, notamment dans plusieurs domaines scientifiques nouveaux et hautement techniques, comme la génomique, science qui étudie l'effet de l'ADN sur les fonctions biologiques des organismes vivants. Le gouvernement a récemment investi 1 million de dollars de plus dans des travaux scientifiques sur les ressources halieutiques, par l'intermédiaire de l'Initiative de recherche-développement en génomique. Cette analyse de l'ADN nous permet de mieux distinguer les espèces de poissons, d'améliorer notre connaissance des structures de leurs populations et de mieux gérer les pêches.
Par exemple, comme les députés le savent, le saumon rouge du Fraser, sur la côte Ouests a subi un certain stress récemment. Bien que 2010 fût une année record, la population est en déclin.
L'espèce est faite de diverses populations. Certains saumons descendent vers le sud le long de la côte Ouest de la Colombie-Britannique et tournent à gauche pour remonter le Fraser. D'autres saumons tournent à droite et remontent vers le lac Cultus, et c'est pourquoi nous les appelons les saumons rouges du lac Cultus. Ils ont la même apparence que n'importe quel autre saumon rouge, alors il faut faire une analyse de l'ADN pour les distinguer et savoir quand le taux d'exploitation est atteint, de manière à ce que nous puissions protéger la population. C'est un domaine scientifique important.
Le transport maritime est, lui aussi, fondamental pour la prospérité économique du pays. En vertu de l'article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, le Canada est invité à fournir des preuves de la délimitation territoriale du plateau continental. Les Canadiens pourraient exploiter un potentiel économique considérablement plus vaste si des droits sur les ressources se trouvant sur le plancher océanique et sous le plancher océanique, à l'extérieur de notre zone économique exclusive de 200 milles, dans l'Atlantique et dans l'Arctique, sont accordés au Canada.
Depuis 2004, plus de 30 millions de dollars ont été octroyés pour financer les travaux sur le plateau continental. En plus de générer des données essentielles à soumettre à l'ONU, ces travaux ont également accru nos capacités scientifiques en hydrographie, géologie, génie océanique et modélisation du plancher océanique.
D'autres disciplines scientifiques relatives aux océans, comme l'océanographie, constituent des éléments clés du programme scientifique du ministère. Le Canada reconnaît l'importance de l'étude scientifique des océans, qui est le fondement de nos connaissances sur les océans entourant le Canada.
Pour doter nos scientifiques des outils nécessaires à ces travaux de recherche, nous avons fait un important investissement stratégique. Nous construisons un nouveau vaisseau océanographique qui, lorsqu'il sera terminé, en 2015, sera de classe mondiale et permettra aux scientifiques du ministère de disposer pour faire leur travail d'un bâtiment et d'un équipement qui seront à l'avant-garde .
Les changements climatiques sont eux aussi très importants. Les Canadiens veulent savoir que les activités et les mandats du gouvernement sont adaptés de manière à ce que les changements climatiques n'aient pas de répercussions indues sur les Canadiens à l'avenir. À cette fin, grâce à un investissement de 16,5 millions de dollars sur cinq ans dans les sciences, le ministère pourra mieux s'adapter aux changements climatiques. Cette somme permettra au ministère des Pêches et des Océans de cerner les principaux risques présentés par les changements climatiques et de prendre des mesures en conséquence.
Nos scientifiques collaborent également avec d'autres scientifiques à l'échelle nationale et internationale. De nombreux scientifiques du ministère entretiennent des liens étroits avec les universités, collaborent à des projets de recherche et contribuent à la supervision des étudiants des cycles supérieurs. Ces dernières années, nous avons resserré ces liens davantage en finançant, de concert avec le CRSNG et plusieurs universités canadiennes, des réseaux de recherche spécialisés dans les domaines qui touchent à la recherche océanique et halieutique.
En 2008, le Réseau stratégique du CRSNG pour des océans canadiens en santé a été fondé à l'Université Memorial dans le but de dresser, en partenariat avec les responsables des politiques, des lignes directrices scientifiques relatives à la conservation et à l'utilisation durable des ressources issues de la biodiversité marine. Le ministère des Pêches et des Océans contribue à hauteur de plus d'un million de dollars en temps-navire à ce réseau. Nous avons également contribué au financement d'un certain nombre d'autres réseaux semblables voués à la recherche sur l'incidence des installations hydroélectriques, des espèces envahissantes et d'autres questions liées à la recherche halieutique que le secteur des pêches estime importantes.
En conclusion, nous sommes fiers de l'excellent travail de nos scientifiques et continuerons de consolider nos connaissances sur les océans, les voies navigables et les ressources halieutiques. Notre gouvernement comprend que la science est essentielle à la durabilité à long terme des pêches au Canada. Cependant, il doit également examiner ses activités en permanence pour s'assurer que l'argent des contribuables est investi de manière ciblée afin d'obtenir les meilleurs résultats pour les Canadiens et le milieu marin et de répondre aux besoins d'un monde en pleine évolution.
Outre le financement de base d'environ 150 millions de dollars par année que le ministère accorde aux programmes scientifiques, sous la direction de notre , le gouvernement a également investi 100 millions de dollars de plus pour appuyer des projets de recherche d'une importance vitale pour les Canadiens, dont j'ai parlé en détail dans mon discours aujourd'hui. À notre avis, voilà le type de projets sur lesquels le ministère des Pêches et Océans devrait continuer de se concentrer.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur d'intervenir à la Chambre pour parler d'une question qui revêt une grande importance pour les Canadiens. Je vais lire la motion, mais bon nombre de mes observations mettront l'accent sur certains des enjeux dont je me suis occupé dans le passé, dont le questionnaire détaillé du recensement, qui n'existe plus au Canada, et sur mes préoccupations par rapport au processus d'élimination du questionnaire et de ses conséquences pour notre pays.
La motion de mon collègue dit ce qui suit:
Que, de l'avis de la Chambre, l'expertise canadienne en sciences naturelles et en sciences sociales possède une très grande valeur et que, par conséquent, la Chambre exhorte le gouvernement à mettre un terme au musellement des scientifiques; à annuler les compressions aux programmes de recherche d'Environnement Canada, de Pêches et Océans Canada, de Bibliothèque et Archives Canada, du Conseil national de recherches Canada, de Statistique Canada et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada; et à annuler la fermeture du Conseil national du bien-être social et de l'Institut de la statistique des premières nations.
Il est très important de souligner que des compressions de plus de 1 milliard de dollars ont été faites dans différents ministères, ce qui nuira à la compétitivité du Canada. Lorsque nous examinons les possibilités de recherche dans l'économie moderne, nous constatons que c'est l'économie à valeur ajoutée que nous devons stimuler. Voilà pourquoi la science et la recherche sont si importantes.
Le Canada ne réussit jamais vraiment à faire en sorte que la recherche et la science produisent des résultats concrets. Nous ne commercialisons pas souvent de nouveaux produits. De véritables efforts ont été faits pour travailler avec les universités et des entrepreneurs afin que des produits brevetés et d'autres types d'inventions soient fabriqués, car des centaines de milliers d'emploi ont été perdus dans le secteur manufacturier au cours des dernières années. Ma circonscription a été particulièrement touchée, ainsi que l'Ontario, le Québec et d'autres régions du Canada où l'on a perdu l'économie à valeur ajoutée. C'est ce qui est important dans la recherche et la science. C'est l'élément essentiel de la société à valeur ajoutée qu'il nous faut pour nos exportations.
Il est important de mentionner que, en 2005, le gouvernement du Canada enregistrait un déficit de 16 milliards de dollars sur les exportations de produits manufacturés. Nous avons perdu le travail à valeur ajoutée rattaché à la fabrication, car nos importations atteignaient 16 milliards de dollars de plus que nos exportations. Ce chiffre est passé à 80 milliards de dollars en 2010. C'est un changement considérable. Il est important de reconnaître que le secteur des ressources naturelles peut occuper une place importante dans notre pays, mais que l'on ne devrait pas seulement se limiter à extraire du sol ou à couper des ressources et à les envoyer ensuite ailleurs en vue de leur transformation. Nous pouvons faire plus qu'envoyer du bois en Chine et acheter la table par la suite. Ce n'est pas une bonne façon de gérer notre main-d'oeuvre, de maintenir le coût de la vie ni d'encourager l'innovation. Ces décisions liées à la recherche sont souvent prises ailleurs.
Je parlerai brièvement de la Loi sur Investissement Canada. Comme nous avons pu le constater, le déclin de notre secteur manufacturier est en partie attribuable aux nombreuses prises de contrôle d'entreprises canadiennes par des sociétés étrangères qui ont eu lieu avec la bénédiction du gouvernement. Celui-ci a d'ailleurs porté le seuil à 1 milliard de dollars. Nous perdons la capacité de prendre des décisions. Par exemple, à Hamilton, la société U. S. Steel dispose d'une aciérie très performante, d'un personnel hautement qualifié et de conditions idéales. Malgré tous les beaux discours du gouvernement concernant les allègements fiscaux consentis pour stimuler l'emploi, U. S. Steel n'exploite pas l'aciérie d'Hamilton à son plein potentiel. En fait, c'est à peine si elle la fait tourner.
J'ai oublié de vous mentionner, monsieur le Président, que j'allais partager mon temps de parole avec le député de .
Pour en revenir à la Loi sur Investissement Canada et l'aciérie de U. S. Steel, celle-ci n'a pas repris la production de manière à créer tous les emplois et à générer toutes les retombées possibles. En fait, elle a rapatrié une partie de la production aux États-Unis, partiellement grâce aux changements apportés à la Loi sur Investissement Canada, laquelle est de nouveau modifiée dans le budget.
Qui plus est, souvent, le fait de modifier ces lois et d'apporter le genre de changements dont nous débattons aujourd'hui sans passer par le processus parlementaire ne permet pas de corriger les lois. Lorsqu'elle a été modifiée pour la première fois, la Loi sur Investissement Canada — pour laquelle le budget prévoit de nouvelles modifications — n'avait pas franchi l'étape de l'étude en comité, comme elle aurait dû. Nous l'avons étudiée indirectement, mais notre examen n'a pas porté sur les changements législatifs à proprement parler. Un tel examen nous aurait permis de relever les conséquences imprévues, comme celle dont je viens de parler, qui peuvent se produire même si le gouvernement était de bonne foi et avait le bon programme, car nous pourrions même déceler les modifications que le gouvernement propose d'apporter à la loi qui n'ont pas été mûrement réfléchies ou encore les failles dans le processus qui doivent être corrigées.
Il est important de souligner que les statistiques sont un des aspects qui changeront quant au recensement. Le ministre d'alors a soulevé la question de la vie privée, et c'est en partie ce qui a motivé le gouvernement à remplacer le formulaire long du recensement par un formulaire abrégé. C'est une question qui me préoccupe tout particulièrement, car il y a de cela un certain temps, sous une autre administration, le gouvernement a décidé de confier le recensement à un sous-traitant. C'est Lockheed Martin qui a obtenu le contrat. D'aucuns savent sans doute que Lockheed Martin fabrique des armes pour le monde entier, mais il fait aussi des recensements. Il a effectué le recensement de la population britannique et de celle d'un certain nombre d'autres pays. Il avait été retenu pour réaliser le recensement de la population canadienne.
J'étais fort préoccupé par ce contrat et j'ai mené une longue campagne pour que les données restent ici, au Canada. Lockheed Martin devait assembler les données aux États-Unis. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que lorsque nos données quittent le sol canadien pour aller aux États-Unis, elles deviennent assujetties à la loi sur la protection de la vie privée américaine. Cette loi est assez particulière. Si le gouvernement américain souhaite consulter un renseignement, quelle qu'en soit la source, il y aura accès. Il est important de souligner que l'entreprise ne peut pas dévoiler que les renseignements ont été consultés pour des raisons de sécurité nationale. Par conséquent, si la société Lockheed Martin, par exemple, entreposait des données canadiennes aux États-Unis et que le gouvernement américain les consultait, elle ne pourrait même pas nous en informer. Nous avons mené une longue campagne pour protéger la vie privée des Canadiens et veiller à ce que l'assemblage des données ait lieu ici, au Canada.
Il était très troublant d'entendre le ministre commencer à parler des problèmes liés à la protection des renseignements personnels dans le cadre du recensement, parce qu'il n'y avait pas de réticences de la part des Canadiens. Nous utilisons désormais le formulaire abrégé de recensement. Le résultat, c'est que tous les documents et les recensements antérieurs ont été retirés, ce qui ne laisse aucun élément de comparaison. Nous nous retrouvons avec des données recueillies dans le formulaire abrégé de recensement qui ne peuvent pas être comparées aux données des années précédentes. Il n'y a aucun élément mesurable. Souvent, les gens ne savent pas qu'un grand nombre de sondages menés au Canada s'appuient sur les données scientifiques du recensement. Par conséquent, la perte de ces données et les compressions subséquentes minent un grand nombre de programmes.
En 2000, j'ai participé au recensement complet de Windsor, en Ontario, au cours duquel nous avons fait du porte-à-porte pour recueillir les renseignements. Ils sont importants parce que les renseignements sur l'âge, le sexe, le niveau de vie en fonction de l'origine ethnique et toutes sortes d'autres données sont utilisés pour prendre des décisions économiques importantes.
Je sais qu'il me reste à peine une minute, mais il est important que les gens comprennent que le formulaire détaillé de recensement était un investissement qui donnait une base scientifique éclairée aux décisions prises par le public et par les gouvernements sur le transport en commun, le logement, le vieillissement de la population et de nombreux services. Il est dommage que nous ayons perdu cette source de renseignements parce que le problème de protection des renseignements personnels n'a jamais existé. Paradoxalement, le ministre a souvent parlé de mettre des gens derrière les barreaux à cause du recensement. Récemment, deux ou trois citoyens canadiens ont été harcelés à ce sujet, mais il ne leur est rien arrivé. Il reste que le ministre doit encore régler ce problème législatif, comme tous les partis en ont convenu.
Je termine en remerciant mon collègue d'avoir abordé ce problème très important. La science est le fondement de notre économie pour les années à venir. Nous devons être capables d'affronter la concurrence, mais cela est impossible avec ces compressions, et nous ne pouvons pas y arriver si l'on détruit les fondements scientifiques et si l'on élimine les données servant à prendre d'importantes décisions.
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Monsieur le Président, il y a 15 ans, en 1997, trois éminents chercheurs universitaires canadiens ont signé un rapport au titre fascinant:
La recherche scientifique est-elle incompatible avec le contrôle de l'information exercé par le gouvernement? Autrement dit — au cas où le titre ne serait pas assez limpide — la science peut-elle coexister avec la manipulation du gouvernement? Voilà une très bonne question.
Voici l'une des phrases clés de ce document, rédigé en 1997 je le rappelle:
Les scientifiques avaient reçu alors, tout comme c'est le cas aujourd'hui, des ordres explicites leur interdisant de discuter de questions délicates au plan politique [...] avec le public, peu importe que les préoccupations des chercheurs soient scientifiquement fondées ou publiées.
Les scientifiques étaient-ils réduits au silence, d'après vous? C'est mon impression.
Je vais citer le résumé du document de 1997, parce que ce dernier n'a rien perdu de sa pertinence:
Il apparaît très clairement que les Canadiens doivent examiner immédiatement, et de près, le rôle des bureaucrates et des politiciens dans la gestion des ressources naturelles du pays. La philosophie qui a cours actuellement, au sein de Pêches et Océans Canada comme des autres ministères, repose sur le postulat voulant que la meilleure façon de veiller à la conservation des ressources naturelles est d'intégrer l'activité scientifique dans une entité politique. Les événements récents suggèrent le contraire.
Ces événements récents qui suggéraient le contraire, c'est l'effondrement de la pêche. Les scientifiques s'étaient quelque peu trompés en ne réussissant pas à prévoir l'anéantissement de ce qui avait été la plus importante ressource halieutique de la planète, la morue du Nord, et sa disparition des Grands Bancs de Terre-Neuve.
Le problème, c'est qu'au Canada, les sciences, par exemple l'ichtyologie, sont entachées par la politique. La science est manipulée et instrumentalisée par les politiques et les bureaucrates à leurs propres fins. C'est ainsi que cela fonctionne.
La réponse brève est non, l'investigation scientifique n'est pas compatible avec le contrôle de l'information gouvernemental, le mot clé étant « contrôle ». Au cours de ma carrière de journaliste et d'éditeur, et depuis le peu de temps que je siège au Parlement, j'ai vu trop d'exemples de cela.
Concernant la motion à l'étude aujourd'hui, qui demande au gouvernement de cesser de museler les scientifiques, ce dernier affirme qu'ils ne sont pas bâillonnés, que la science n'est pas manipulée. Or, ce n'est pas le cas.
En décembre dernier, au cours de la période des questions à la Chambre des communes, on a demandé au pourquoi les scientifiques semblaient craindre d'exprimer en public leurs préoccupations au sujet des coupures au ministère. En réponse, le ministre a posé une question: « Ai-je l'air d'une brute? J'étais le prochain à prendre la parole, et j'ai répondu à la question du ministre. Je lui ai dit qu'effectivement, il avait l'air d'une brute. Même si je me suis excusé plus tard et que mes excuses étaient sincères, j'ai répondu à sa question. Le ministre n'a pas l'air d'une brute, mais plutôt d'un grand-père ordinaire. Ce n'est pas de cette façon qu'on s'y prend pour intimider les scientifiques du gouvernement. Ce ne sont pas les ministres qui s'en chargent directement. Cela ne fonctionne pas de cette façon. Ce n'est pas de l'intimidation flagrante. On ne les muselle pas de façon aussi évidente. C'est beaucoup plus subtil.
Ce jour de décembre en particulier, lorsque le a demandé s'il avait l'air d'une brute, il répondait à des questions au sujet du traitement réservé à ses employés. Ces derniers s'exposaient à des sanctions ou à des suspensions s'ils commentaient les compressions de personnel au ministère fédéral des Pêches et des Océans.
D'après leur syndicat, les scientifiques s'inquiétaient des compressions au ministère des Pêches et des Océans, mais ils n'osaient pas le dire tout haut, de crainte de se retrouver sur la liste noire. Comme il l'a fait pour toutes les compressions, le gouvernement a affirmé que celles-là n'auraient aucun effet néfaste pour la recherche. Mais qu'aurait-il pu dire d'autre? Les scientifiques disent le contraire, ou plutôt, ils le diraient, s'ils n'avaient pas peur de se retrouver sur la liste noire « jusqu'à la fin de leurs jours ».
À Pêches et Océans Canada, la politique relative aux médias est la même que celle que l'on a appliquée à Environnement Canada. Les scientifiques ne peuvent pas parler aux journalistes, même à propos de leurs propres travaux, à moins que cela soit approuvé par le service des relations publiques, voire par le cabinet du . On a récemment averti la scientifique Kristi Miller de ne pas donner d'entrevues au sujet de ses travaux sur les causes du déclin du saumon rouge dans le fleuve Fraser, en Colombie-Britannique, même si ces travaux avaient été publiés dans la revue Nature.
On a refusé que Scott Dallimore, un géoscientifique de Ressources naturelles Canada qui avait publié un article scientifique dans la revue Nature au sujet d'une inondation qui a eu lieu il y a 13 000 ans dans le Nord du Canada, s'adresse aux médias avant l'heure de tombée. C'est souvent ainsi que le musellement s'exerce.
J'ai été journaliste pendant 20 ans. Dans mes reportages, je ne lâchais jamais prise, j'étais tel un chien avec un os. Au début de ma carrière, je pouvais sans problème m'entretenir seul à seul avec un chercheur. C'était pratique courante. Vers la fin de ma carrière, ce n'était plus possible, et ce, même si un agent de relations publiques était avec le scientifique. Je devais présenter mes questions d'avance, par écrit, et j'obtenais ensuite une réponse officielle. Les scientifiques sont-ils muselés? C'est certain.
La prestigieuse revue Nature a publié deux éditoriaux ces deux dernières années dans lesquels elle a exhorté le gouvernement canadien à « libérer ses chercheurs ». C'est la vérité qui permet de nous émanciper, pas la vérité des conservateurs, mais la vérité pure et objective.
Les conservateurs sont passés maîtres dans l'art du musellement. La plus haute forme de musellement est la mise à pied des personnes muselées, l'abolition de leur poste et l'élimination des programmes de recherche et de collecte de renseignements. Les libéraux nous ont peut-être donné une décennie de noirceur, mais les conservateurs nous ont plongé dans l'âge des ténèbres, des supercheries et de la domination totale. Le gouvernement conservateur essaie en effet d'écarter toute opposition et opinion dissidente en éliminant l'information à la source. Bienvenue dans ce nouvel âge.
Le cheval de Troie qu'est le budget du gouvernement conservateur impose des compressions massives aux ministères, agences et organisations qui effectuent de la recherche et de la collecte de données. Ainsi, la recherche scientifique est de plus en plus confinée à un modèle de financement axé sur la demande afin de répondre aux besoins motivés par le profit des grandes sociétés. Or, c'est justement aux grandes sociétés que le gouvernement conservateur cherche à faire plaisir.
Le budget de 2012 abolit la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie. D'ici la fin de l'année, il ne restera plus qu'une équipe de sept spécialistes chargés d'étudier la pollution produite par les industries traditionnelles, pollution toxique qui tue plus de 21 000 Canadiens par année. Un programme clé d'Environnement Canada qui veille à ce que l'industrie minière respecte les normes en matière d'émissions perdra 20 % de son budget. L'unité d'Environnement Canada chargée d'intervenir en cas de déversements d'hydrocarbures subira elle aussi des coupes importantes, et la majorité de ses bureaux régionaux seront fermés. Les compressions n'en finissent pas. Les conservateurs prétendent qu'il ne s'agit pas d'une tendance, mais c'est seulement parce qu'ils sont toujours bloqués dans l'ère des supercheries conservatrices.
Pour terminer, j'aimerais parler de l'élimination proposée du Conseil national du bien-être social, créé en 1962 pour étudier la question de la pauvreté au Canada. Un ancien directeur a dit du Conseil national du bien-être social qu'il était bien aimé par l'opposition et détesté par tout parti au pouvoir. Il n'est pas étonnant qu'il ait été aboli.
Je porte un serre-poignet depuis la dernière campagne électorale fédérale. Je ne l'ai pas enlevé une seule fois. Il y est écrit « Abolissons la pauvreté ». Chaque fois que je prends une décision en ma qualité de politicien, je me demande quelle incidence elle aura sur les pauvres au Canada; le gouvernement conservateur devrait se poser la même question à propos de l'élimination du Conseil national du bien-être social. Cette décision-là n'aidera pas les Canadiens; elle leur rendra la vie encore plus difficile.
La fin de semaine dernière, j'ai organisé une assemblée publique dans ma circonscription pour parler du cheval de Troie qu'est le budget conservateur. Entre autres, j'ai invité Chris Hogan, directeur exécutif de la Newfoundland and Labrador Environmental Network, à prendre la parole. Il a dit quelque chose à propos de l'éviscération de la législation environnementale par le gouvernement conservateur et des compressions en général qui m'est resté dans la tête. Il a dit: « Moins de science, c'est moins de connaissances. Couper dans les sciences, c'est comme conduire les phares éteints. »
Pour le moment, c'est le gouvernement conservateur qui conduit à toute vitesse et les phares éteints. En plus, il se débarrasse de la police pour que personne ne puisse l'arrêter.
Un accident est inévitable. Il est clair que, en 2015, la route du gouvernement conservateur sera bloquée par le public et que ce dernier sera forcé d'effectuer une sortie. L'ère conservatrice s'arrêtera soudainement.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je veux parler de cette motion que l'opposition a présentée aujourd'hui, en partie parce que j'ai consacré la plus grande partie de ma carrière dans l'administration de la recherche. À l'université de Calgary, j'ai travaillé avec — et je tiens à le dire — certains des plus grands scientifiques du pays. J'ai vu, de mes propres yeux et sur le terrain, l'appui que notre gouvernement accorde à la recherche et au développement dans toute la gamme des disciplines. J'ai également pu constater les résultats du financement de cette recherche de calibre mondial, qui a été publiée au Canada au cours des dernières années.
J'aimerais tout particulièrement parler de la recherche qui se fait à Environnement Canada.
Comme nous ne cessons de le répéter, notre gouvernement reconnaît l'importance de la recherche scientifique. À Environnement Canada, la science est au coeur des activités visant à promouvoir un environnement propre, sûr et durable pour tous les Canadiens.
Le gouvernement a fait des investissements considérables dans des activités scientifiques visant à soutenir la protection environnementale, ce qui témoignage de son engagement à cet égard.
Monsieur le Président, j'aimerais vous signaler en passant que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
L'an dernier, Environnement Canada a consacré environ 600 millions de dollars à des activités liées aux sciences et à la technologie, et il compte dépenser la même somme cette année. Ces crédits financent une large gamme d'activités de recherche et de surveillance axées sur l'air, l'eau, ainsi que la flore et la faune.
La science est à la base des activités d’Environnement Canada et elle est vitale pour ses fonctions d’organisme de réglementation de calibre mondial. L’expertise scientifique du ministère porte sur un large éventail de domaines, dont l’eau, l’air, le climat, la météorologie, la faune, la prévention de la pollution et l’écotoxicologie. Les activités de recherche et de surveillance menées par Environnement Canada produisent des données, de l’information et des outils précieux, essentiels à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques, de règlements et de services qui aident les Canadiens à prendre des décisions en matière d’environnement et qui protègent l’environnement pour les Canadiens des générations actuelles et à venir.
Contrairement à ce qu’affirme l’opposition, la recherche scientifique demeure dynamique à Environnement Canada. Un examen des publications scientifiques du ministère suffit pour le constater. Ces dernières années, les scientifiques du ministère ont annuellement publié, en moyenne, plus de 600 documents scientifiques destinés à leurs pairs. Environnement Canada est donc un chef de file mondial en recherche environnementale. C’est aussi l’une des institutions les plus productives au monde dans ce domaine.
Il va sans dire qu'Environnement Canada ne travaille pas seul. Le ministère entretient de solides relations avec des spécialistes du milieu universitaire et d’autres organisations internationales. Ces collaborations aident Environnement Canada à établir des synergies, à mobiliser des ressources et à bénéficier du savoir-faire d’autres organisations, produisant ainsi les données scientifiques de calibre mondial nécessaires pour veiller à ce que notre environnement soit propre, sûr et durable.
En décembre 2011, le commissaire à l’environnement a déposé un rapport de vérification consacré à la science environnementale à Environnement Canada. Les conclusions de cette vérification étaient positives et reconnaissaient qu’Environnement Canada s’est doté de systèmes et pratiques efficaces pour gérer ses activités scientifiques et en assurer la qualité ainsi que pour veiller à ce que les données scientifiques du ministère soient communiquées aux décideurs et diffusées de façon à répondre aux besoins des utilisateurs.
Il est vrai qu’Environnement Canada, à l'instar de l’ensemble du gouvernement, réduit actuellement ses dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire au Canada, un objectif que les Canadiens nous ont clairement demandé d’atteindre, lors des dernières élections.
Toutefois, le ministère s'attaque à cette tâche de façon à ne pas compromettre la protection de l’environnement. Environnement Canada mettra plutôt l’accent sur le relèvement de l’efficience et de l’efficacité de toutes ses activités scientifiques grâce à une coordination améliorée et à une gestion rationalisée.
En matière de surveillance environnementale, le ministère a mis au point une approche intégrée et fondée sur le risque. Il pourra ainsi consacrer plus de ressources aux problèmes et aux secteurs qui présentent le plus de risques pour l'environnement. Cette approche est conforme aux recommandations récemment formulées dans les rapports du commissaire à l’environnement, et Environnement Canada continue de se montrer souple et adaptable. Le ministère conserve la capacité et le savoir-faire nécessaires pour s'acquitter de son mandat.
Permettez-moi de donner quelques détails aux députés.
Cette année, Environnement Canada entend consacrer près de 50 millions de dollars aux sciences et aux technologies de l'eau. Les activités prévues comportent la surveillance de la qualité de l'eau douce et l'étude des conséquences des changements climatiques pour la santé de l'écosystème aquatique. Par exemple, Environnement Canada consacrera 1,5 million de dollars cette année à l'étude des substances chimiques nocives qui polluent les Grands Lacs, en cherchant à savoir d'où elles proviennent et où elles se déversent.
Le ministère entend aussi consacrer près de 50 millions de dollars à l'étude des sciences et de la technologie atmosphériques. Les activités prévues comprennent des recherches clés sur les émissions provenant des secteurs industriels et des transports, sur la surveillance des émissions de gaz à effet de serre et d'aérosols et sur les prévisions météorologiques. Par exemple, le ministère dépensera plus de 600 000 $ cette année pour étudier l'incidence des polluants atmosphériques dans l'Arctique, ce qui permettra d'assurer le développement responsable du Nord.
Parmi les autres investissements importants dans le domaine des sciences et de la technologie, il y a près de 20 millions de dollars pour financer le plan de gestion des produits chimiques, et plus de 7 millions de dollars pour financer les études qui seront menées pour maintenir et soutenir la santé des populations d'animaux sauvages et de l'habitat de l'écosystème.
Je pourrais citer comme autre exemple la surveillance environnementale de la région des sables pétrolifères. Le gouvernement reconnaît que des mesures doivent être prises pour veiller à ce que les sables pétrolifères soient exploités de manière responsable et respectueuse de l'environnement. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a écouté d'éminents scientifiques et experts canadiens et qu'il entend traduire les conseils donnés sur cette question importante en gestes concrets.
En février dernier, le et son collègue albertain, le ministre de l'Environnement et de l'Eau, ont annoncé le plan conjoint Canada-Alberta de mise en oeuvre de la surveillance des sables pétrolifères. Ce plan engage le Canada et l'Alberta à mettre sur pied un programme intégré de surveillance environnementale dans cette région qui soit scientifiquement rigoureux et transparent.
Ce plan de mise en oeuvre trace la voie vers l'amélioration de l'eau, de l'air, des terres et de la biodiversité des sables pétrolifères en prévoyant la collecte plus fréquente d'échantillons dans un plus grand nombre de sites. Ce plan vise à améliorer notre compréhension des effets cumulatifs à long terme de l'exploitation des sables pétrolifères. Certaines activités prévues par ce plan ont déjà commencé.
Les données tirées de ce nouveau programme de surveillance et les méthodes sur lesquelles il repose seront transparentes, étayées par les assurances de qualité nécessaires et seront rendues publiques pour permettre des évaluations scientifiques impartiales. En bref, ce programme reposera sur un examen scientifique externe par des pairs qui sera stimulé par des discussions et analyses éclairées sur l'impact de l'exploitation des sables pétrolifères à partir de données scientifiques factuelles et de qualité supérieure.
Les Canadiens nous ont confié le mandat sans équivoque de nous acquitter de nos priorités. La recherche scientifique demeure au coeur du travail effectué par Environnement Canada et de nombreux autres ministères. Ce gouvernement est persuadé que les efforts déployés et les activités effectuées par Environnement Canada dans le domaine des sciences et de la technologie disposeront des fonds nécessaires, seront scientifiquement robustes et centrés sur les domaines les plus importants aux yeux des Canadiens.
Je voudrais aussi indiquer que le budget de 2012 investit des millions de dollars dans la recherche et développement, y compris la recherche fondamentale. Nous avons cru comprendre aujourd'hui que mes collègues de l'autre côté n'avaient peut-être pas lu cette partie du budget. L'Association des universités et collèges a fait valoir qu'elle était très contente des niveaux de financement compris dans le budget de 2012 et de l'intérêt que porte notre gouvernement pour la recherche et l'innovation, qui sont un des moteurs clés de l'économie.
J'aimerais aussi parler de certains autres éléments de la recherche scientifique qu'effectue Environnement Canada depuis six ans, dont un investissement d'un milliard de dollars dans le but d'appuyer des projets pilotes de recherche et de développement dans le domaine des énergies propres, comme le captage et le stockage du carbone. J'ai pu constater de visu certains des projets de ce genre réalisés à l'Université de Calgary. Il s'agit de projets de mise au point de nouvelles technologies destinées à capter le carbone dans un large éventail de milieux industriels, ainsi que de travaux de recherche visant à déterminer la viabilité de la séquestration du carbone. Nous finançons également des travaux de recherche réalisés partout au pays dans le but d'examiner les politiques en matière d'énergies propres. Il ne s'agit pas simplement d'effectuer de la recherche sur le plan du génie; il faut aussi financer la recherche dans les sciences sociales et les sciences humaines.
Le gouvernement appuie l'innovation. C'est évident. Nous attirons au pays d'éminents professionnels de la recherche issus des quatre coins du monde. Le programme Chaires d'excellence en recherche du Canada en est maintenant à sa deuxième mouture. Ce programme a permis d'attirer au Canada certains des meilleurs cerveaux du monde, non seulement grâce à des fonds pour les infrastructures de recherche, mais aussi au moyen de budgets de fonctionnement permanents qui leur permettent de faire venir leurs équipes de recherche au pays.
Nous constatons par ailleurs les retombées économiques des investissements en recherche et en développement. J'invite mes collègues d'en face à étudier ce volet du budget, qui témoigne de notre conviction voulant que les investissements dans ce domaine permettent de diversifier l'économie. Nous l'avons vu dans l'évolution des produits, depuis le début de leur conception jusqu'à leur accès au marché. Certaines technologies issues de la recherche biomédicale, par exemple, touchent les Canadiens lorsqu'ils commencent à être utilisés en santé. Des travaux sont aussi menés pour déterminer quelle est la meilleure façon d'offrir des soins de première ligne.
À la base, notre gouvernement comprend que l'investissement dans la recherche et le développement amène des politiques avisées, des retombées sur le terrain fondées sur la science ainsi qu'une croissance économique. C'est parce que nous avons pris à coeur les conclusions du rapport Jenkins que nous avons octroyé un financement record aux organismes subventionnaires. J'espère vraiment que mes collègues d'en face appuieront ces mesures au lieu de ressortir leur cassette.
J'ai posé une question au député d'en face à propos de la table ronde nationale. J'espère que son parti et lui se pencheront sur ces principes de financement afin de déterminer comment ils pourraient répartir les fonds plus judicieusement de manière à mieux favoriser l'innovation, comme notre gouvernement a cherché à le faire dans le budget de 2012.
Il s'agit certainement d'un des premiers budgets depuis longtemps à accorder une telle place à la recherche et au développement. Moi qui ai consacré l'essentiel de ma carrière à l'administration de la recherche et qui ai collaboré sur le terrain avec certains de ceux qui mènent les travaux de recherche de notre pays, je suis fière de défendre le budget et l'ampleur du financement que nous y avons prévu.
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Monsieur le Président, je profite de l'occasion qui m'est offerte pour traiter de l'appui très ferme de notre gouvernement à la recherche fondamentale et appliquée, non seulement dans ma circonscription, Kitchener—Waterloo, mais dans l'ensemble du pays.
En nous guidant sur la stratégie des sciences et de la technologie adoptée en 2007, nous avons systématiquement renforcé l'appui fédéral à la recherche de calibre mondial et l'avantage compétitif du Canada dans le domaine du savoir. Le gouvernement fédéral a fait la preuve de son engagement ferme à promouvoir et prioriser les sciences et la technologie et à mettre sur pied une économie du savoir de première force. Le Plan d'action économique de 2012 table sur des investissements antérieurs en proposant de nouvelles ressources considérables pour appuyer la recherche et l'infrastructure de pointe au moyen d'investissements qui renforcent la position du Canada comme chef de file pour le soutien de la recherche.
Dans le budget de 2012, on annonce 341 millions de dollars sur deux ans pour appuyer la recherche, l'éducation et la formation. Cet appui continu à la recherche de pointe a contribué à mettre sur pied un très solide système d'innovation dans notre pays. Nous aidons à faire en sorte que les chercheurs canadiens continuent d'avoir de nouvelles idées et que les entreprises aient accès aux ressources voulues pour transformer ce savoir en produits commercialisables et créer des emplois de qualité. C'est un objectif que nous devrions tous partager à la Chambre.
Notre gouvernement a investi des sommes considérables au moment où l'on en a le plus grand besoin. Nous construisons à un niveau record et nous donnons à nos innovateurs, nos collèges et universités, nos entreprises et industries, l'appui dont ils ont besoin pour travailler ensemble et créer des emplois de grande qualité, assurant ainsi la croissance économique et la prospérité à long terme. Nous avons investi dans la recherche de calibre mondial par l'entremise de nos trois conseils subventionnaires, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, les Instituts de recherches en santé et le Conseil de recherches en sciences humaines.
Par l'entremise de ces conseils, nous avons lancé des initiatives comme les bourses postdoctorales Banting, les bourses d'études supérieures Vanier et les chaires d'excellence en recherche du Canada. À titre d'exemple, je signale que deux des actuels titulaires des chaires d'excellence en recherche du Canada sont venus à Waterloo, dans ma circonscription, pour poursuivre leurs recherches. David Cory, qui travaillait auparavant au MIT, est un chef de file mondial dans l'innovation en physique quantique expérimentale et en génie quantique, et ses travaux sont déjà utilisés dans un éventail d'applications allant du domaine médical à l'industrie pétrolière. Philippe Van Cappellen, expert de réputation mondiale en écohydrologie, est venu de France pour poursuivre ses travaux au Canada.
Nous avons systématiquement renforcé le soutien fédéral à la recherche de pointe. De récents investissements appuient des projets de recherche d'un bout à l'autre du Canada ainsi que la participation canadienne à de grands projets de recherche internationaux. Nous avons continué d'appuyer des travaux de recherche de grande envergure en génomique. Depuis 2000, le gouvernement du Canada a investi plus d'un milliard de dollars pour s'assurer que le Canada demeure à l'avant-garde dans ce domaine important, appuyant des percées extraordinaires dans les sciences de la santé et de la vie. Dans le budget de 2012, notre gouvernement a annoncé une somme supplémentaire de 60 millions de dollars pour Génome Canada, aidant à poursuivre la recherche de l'excellence en génomique.
En outre, nous sommes déterminés à établir un environnement de recherche solide et vivant pour renforcer notre capacité concurrentielle dans l'économie du savoir. Nous apportons une aide considérable à l'infrastructure de pointe en recherche. À ce jour, le gouvernement fédéral a consacré 5,5 milliards de dollars à la Fondation canadienne pour l'innovation, laquelle a donné son appui à plus de 7 300 projets dans 130 établissements de recherche d'un bout à l'autre du Canada.
Pour appuyer les activités de base de la fondation, le plan prévoit 500 millions de dollars sur cinq ans à partir de 2014-2015. Cet argent servira à financer de nouveaux concours, notamment dans le cadre du Fonds collège-industrie pour l'innovation.
Nous investissons aussi dans le réseau de recherche ultra haute vitesse du Canada, CANARIE, dans des installations de réception satellite, dans la participation continue du Canada à la mission de la station spatiale internationale, et dans la station de recherche canadienne dans le Haut-Arctique.
De plus, à l'Université de Waterloo, dans ma circonscription, des investissements dans la R et D automobile, par l'intermédiaire du Conseil du partenariat pour le secteur canadien de l'automobile, accroîtront l'efficience et le caractère durable d'un secteur qui continuera de créer des emplois pour les Canadiens et de fournir des solutions de transport plus vertes.
Je suis aussi fier d'évoquer un autre partenariat de recherche impressionnant basé à l'Université de Waterloo, le Consortium pour l'eau du Sud de l'Ontario. Notre gouvernement a investi près de 20 millions de dollars dans ce projet qui renforcera notre position en tant que chef de file mondial dans les technologies de l'eau propre, créera de nouveaux emplois et fournira des solutions aux collectivités, partout dans le monde, qui n'ont pas facilement accès à une eau saine.
En outre, notre gouvernement investit également dans des établissements qui repoussent les frontières du savoir. Je songe spécifiquement à l'Institut d' informatique quantique et à l'Institut Perimeter pour la physique théorique qui, je suis fier de le dire, sont tous deux établis dans ma circonscription de Kitchener—Waterloo.
L'Institut d'informatique quantique est reconnu comme leader mondial dans le domaine de l'informatique quantique. Notre gouvernement a fourni 50 millions de dollars pour construire un nouvel établissement de recherche scientifique de pointe. Après l'inauguration du Centre Quantum Nano cet automne, l'institut deviendra le plus grand centre de recherche mondial consacré à la science de l'information quantique.
Notre gouvernement est aussi fier de soutenir l'Institut Perimeter de physique théorique. Nous continuons de subventionner cet établissement de calibre mondial. Dans le budget de 2011, nous avions annoncé l'injection de 50 millions de dollars additionnels sur cinq ans pour soutenir ses activités pointues de recherche, d'éducation et de vulgarisation. Selon une évaluation récente, l'Institut Perimeter a sensiblement amélioré la capacité scientifique et la réputation mondiale du Canada dans le domaine de la physique théorique.
Des investissements comme ceux-là permettent à ces établissements de première classe d'attirer les meilleurs scientifiques de la planète et de les réunir à Waterloo pour s'adonner à des travaux en science fondamentale. Non contents d'avoir arrêté la fuite des cerveaux, nous nous sommes assurés que le Canada devienne un pôle d'attraction pour le talent.
Les députés se souviendront peut-être que le NPD a pris la navrante initiative de traîner dans la boue les réputations de l'Institut Perimeter, du vérificateur général et de notre gouvernement, car, selon sa théorie du complot, l'Institut Perimeter aurait reçu davantage d'argent que prévu. Les fonds qu'a reçus l'Institut Perimeter correspondent aux engagements du gouvernement année après année. Malheureusement, le communiqué qui répand ces accusations non fondées figure toujours sur le site Web du NPD. C'est regrettable, et j'espère que le NPD saisira sous peu l'occasion de s'excuser.
Je signale aussi que, dans la foulée du budget 2009, le gouvernement du Canada a investi 2 milliards de dollars dans la recherche et l'enseignement supérieur dans les universités, les collèges et les cégeps. par l'entremise du Programme d'infrastructure du savoir. Ce financement a permis de recueillir 3 milliards de dollars de plus auprès des gouvernements provinciaux et territoriaux et de partenaires privés. Par exemple, dans ma circonscription, ce programme a versé 25 millions de dollars à l'Université de Waterloo afin de construire des installations pour la recherche et l'enseignement dans les domaines de l'environnement, de l'ingénierie et des mathématiques.
C'est de cette façon que nous aidons nos partenaires de l'industrie à acheminer la technologie sur les marchés, que nous fournissons aux étudiants une expérience de recherche appliquée concrète et que nous nous dotons d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée. Au cumul, ces mesures, alliées à nos efforts pour appuyer l'innovation commerciale, illustrent le soutien du gouvernement pour la science, la technologie et l'innovation de calibre mondial. Nous faisons en sorte que le Canada continue d'être un chef de file dans l'économie du savoir.
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Monsieur le Président, il s'agit probablement d'une bonne chose pour le député que son temps se soit écoulé avant que j'aie eu l'occasion de lui poser une question. Je lui aurais demandé de nous parler de la mission de la Constellation RADARSAT. J'ai déposé une motion au Comité de l'industrie pour faire comparaître des représentants de MacDonald, Dettwiler et des fonctionnaires du ministère de l'Industrie pour qu'ils nous expliquent ce qui est arrivé à ce programme et pourquoi nous avons pris du retard. Malheureusement, le député d'en face a déposé une motion pour que la réunion se déroule à huis clos. Je ne peux imaginer pourquoi nous aurions besoin de discuter de questions aussi importantes en secret. Elles concernent tous les Canadiens.
Je suis fier de prendre la parole aujourd'hui à la défense de la science et de la recherche. La capacité du Canada d'être concurrentiel au XXIe siècle est inextricablement liée à la science et à la recherche. Ces dernières touchent tous les aspects de notre vie quotidienne et doivent être préservées et enrichies. Au Canada, nous devons créer un milieu qui favorise encore plus la recherche et la science. Malheureusement, le budget de 2012 et les changements récents apportés par le gouvernement conservateur mènent le Canada vers la noirceur plutôt que vers la lumière.
Le fait que le gouvernement muselle les scientifiques et nomme des chaperons est répugnant. Ces mesures ont été largement condamnées et à juste titre. Seuls les idéologues et les gens qui craignent la vérité ont recours à de telles mesures. À tout le moins, les scientifiques doivent être libres de publier le fruit de leur travail sans ingérence politique. La seule chose dont ils devraient se préoccuper, c'est de l'examen par les pairs, lequel permet de toute façon aux scientifiques de s'améliorer. L'examen par les pairs, et non l'examen politique, doit être la norme.
Les compressions annoncées ont des effets beaucoup plus vastes qu'il m'est possible de le décrire en 10 minutes. Les députés conservateurs du Comité de l'industrie, des sciences et de la technologie savent beaucoup mieux que les autres combien j'ai de choses à dire sur ce sujet.
Il est vraiment honteux que la réunion de ce matin ait été également annulée et que les fonctionnaires du ministère de l'Industrie n'aient pas été disponibles pour discuter du Budget des dépenses de manière que nous puissions en apprendre davantage sur ces compressions irresponsables. Nous gardons espoir de les rencontrer ainsi que, nous l'espérons, le ministre avant l'ajournement de l'été.
La première question que je veux soulever, c'est la saine gestion de l'État. Certains pourraient se demander pourquoi. La raison est assez simple. Pour assurer une saine gestion de l'État, il faut se baser sur une énorme quantité de faits, obtenus principalement d'une foule de recherches menées par des organismes comme Environnement Canada, Pêches et Océans Canada, Bibliothèque et Archives Canada, le Conseil national de recherches, Statistique Canada et, bien entendu, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
J'ai oublié de demander la permission de partager mon temps avec la députée d', alors j'en fais la demande maintenant.
Quand on limite la recherche à tous les paliers de gouvernement et dans tous les organismes gouvernementaux, on restreint la capacité d'élaborer des politiques fondées sur les faits et les preuves. Il s'agit d'une question cruciale parce que je ne vois absolument pas en quoi il serait avantageux de limiter cette information. Pourtant, nous voici en train de débattre d'une motion présentée par notre porte-parole en matière de sciences et de technologie et notre porte-parole en matière d'industrie.
L'appui de la députée de est important parce que ces réductions sont également lourdes de conséquences pour l'industrie. Les compressions à Environnement Canada, à Pêches et Océans et au Conseil national de recherches nuisent à notre capacité de surveiller l'industrie afin d'assurer le respect des règlements environnementaux qui sont là pour protéger notre santé, l'air que nous respirons et l'eau que nous buvons. Entre parenthèses, je ne boirai certainement plus d'eau des bassins de décantation. C'est absolument hors de question, mais le , lui, peut bien faire ce qu'il veut.
Les compressions effectuées dans le domaine de la recherche et des sciences nuisent à notre capacité, à titre de parlementaires, d'élaborer les meilleures politiques pour favoriser l'innovation et la croissance économique. À titre de porte-parole adjoint en matière d'industrie, je suis fier de me joindre à nos porte-parole en matière d'industrie et en matière de sciences et de technologies et à tous les députés néo-démocrates, pour dire que le gouvernement doit revenir sur sa décision de sabrer dans ce domaine, dans l'intérêt à long terme des Canadiens. Le gouvernement doit mettre un terme à tout cela.
On fait beaucoup de recherches de manière indépendante et en collaboration avec l'industrie, et celles-ci ont une grande incidence sur notre économie; cette incidence ne fera que croître avec le temps. Les compressions à Statistique Canada dans le secteur de l'élaboration des politiques et au Conseil national de recherches dans le secteur de l'innovation ne feront qu'entraver notre développement à long terme. C'est le temps d'investir, non de reculer.
J'aimerais aborder deux compressions imminentes qui me préoccupent particulièrement et qui visent des secteurs très différents.
Comme on l'a appris aujourd'hui, la fermeture de la région des lacs expérimentaux est une mesure particulièrement troublante en raison de son importance sur la scène internationale et de ses nombreux succès qui n'ont fait que confirmer son utilité.
Permettez-moi de citer un article publié le 1er juin dans le Globe and Mail, au sujet de la fermeture imminente de la région des lacs expérimentaux:
D'anciens chercheurs chevronnés du centre disent que la décision traduit le peu de cas que fait le gouvernement des données scientifiques dans sa politique environnementale et l'accent qu'il met sur l'exploitation des ressources, sans trop se soucier des répercussions sur l'écosystème, à moins qu'elles touchent des stocks de poissons ayant de l'importance sur le plan commercial.
« Je pense qu'ils sont indifférents à l'environnement et à la recherche scientifique réalisée dans ce domaine », a déclaré John Rudd, qui a déjà été expert scientifique en chef dans la région des lacs expérimentaux et qui agit maintenant comme consultant auprès de laboratoires privés. « Ils ne veulent pas voir des choses qui pourraient nuire à la promotion de l'industrie. »
Pour sa part, Mme Gilmour, une scientifique chevronnée rattachée au Centre de recherches environnementales Smithsonian des États-Unis, a déclaré ce qui suit:
En fermant la région des lacs expérimentaux, on élimine un outil essentiel, qui aide à trouver les solutions les plus raisonnables et les plus rentables possibles à des problèmes environnementaux à l'échelle nationale et internationale.
Et elle a ajouté ceci:
L'investissement modeste réalisé par le gouvernement fédéral dans la station de recherche a été très largement rentabilisé au titre de la santé de la population et des écosystèmes.
Franchement, plus j'en apprends sur le gouvernement, plus j'ai l'impression que sa devise c'est: « Ne jamais laisser une politique sensée nuire à un mauvais processus décisionnel. »
Dans le même ordre d'idée, notre très dévoué ministre et son tout aussi dévoué secrétaire parlementaire prétendent souscrire à la mission Constellation RADARSAT, mais le budget ne consacre pas de fonds à ce programme.
Il s'agit pourtant d'un programme de satellites essentiel qui servirait notamment à surveiller l'environnement, à veiller à la souveraineté du Canada dans l'Arctique, à assurer la sécurité en mer, à contrôler l'état des glaces et à gérer les catastrophes. Il permettrait également d'attirer des clients, à savoir des gouvernements ou des organismes gouvernementaux. Ce programme est très sensé sur le plan commercial, sur le plan scientifique et sur le plan de la sécurité, mais le gouvernement a compromis sa réalisation.
Le pire, c'est que le gouvernement, contrairement à ce qu'affirme l'intervenant précédent, favorise l'exode des cerveaux de MacDonald Dettwiller, une société dont la valeur stratégique est si importante que le gouvernement en a empêché la vente.
Les retards dans la réalisation du projet pourraient également mettre la vie de Canadiens en danger. Si les satellites du programme Constellation ne sont pas lancés avant la fin de la mission de RADARSAT-2, il pourrait y avoir une interruption de service, ce qui pourrait mettre la vie de Canadiens en danger. Il est essentiel qu'une telle chose ne se produise pas ou qu'elle ne persiste pas. Le gouvernement doit reprendre contact avec la réalité.
C’est pour cette raison et bien d’autres que nous demandons à tous les parlementaires de soutenir et de financer comme il se doit ces organismes et ces programmes, car nous pourrions alors fonder nos politiques sur des faits, renforcer l’économie et, en misant sur les sciences et l’innovation -- deux domaines indissociables du secteur industriel --, réduire les répercussions négatives sur l’environnement, bref améliorer notre façon de gouverner le pays. C'est aussi simple que cela.
Les compressions prévues dans le budget sont interminables. Celles qui touchent la surveillance de l'ozone et les stations de surveillance de l'Arctique, à Environnement Canada, sont absolument injustifiées. Ce sont des programmes qui nous protègent, qui nous permettent de respirer de l'air salubre et de boire de l'eau potable. Il faut les financer comme il se doit pour que nous puissions encore être protégés. Par ailleurs, il faut sans contredit en faire beaucoup plus pour favoriser la productivité et l'innovation, un domaine que je juge très important. Il ne faut pas en faire moins comme le propose le gouvernement.
Des rapports troublants font état de la disparition de centaines de petites et moyennes entreprises au cours des dernières années. Il s'agit d'entreprises qui sont en général productives. En effet, elles contribuent beaucoup plus à l'économie que ce que leur taille pourrait laisser croire. Et pourtant, elles disparaissent, faute d'investissement et d'occasions d'affaires, parce que des grandes entreprises leur mettent la main dessus, ou encore parce que l'approche déséquilibrée du gouvernement en matière d'économie a causé leur faillite.
Je pourrais, bien sûr, continuer ainsi pendant 20 ou 30 minutes, ou même quelques heures, comme je le ferai peut-être bientôt en comité, mais je m'arrêterai là pour l'instant. Je suis impatient d'entendre les propos de la députée d'.