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Monsieur le Président, je me penche sur la question de l'emploi et de l'économie parce que, depuis que j'ai été élue en 2008, le gouvernement ne cesse d'en parler.
Étant donné que la reprise économique est vraiment fragile, comme en fait foi la situation actuelle en Europe, nous devons continuer de nous concentrer en priorité sur l'économie canadienne. S'il est vrai que près de 600 000 emplois nets ont été créés au Canada depuis juillet 2009, ce qui représente la plus forte croissance de l'emploi de l'ensemble des pays du G7, il y a encore trop de Canadiens qui cherchent du travail.
Voilà pourquoi nous travaillons très sérieusement à la mise en oeuvre de notre programme d'allégement fiscal prudent pour soutenir la reprise économique au Canada et pour créer des emplois dans le cadre de la prochaine étape du Plan d'action économique du Canada.
Le gouvernement conservateur continue de s'employer à ce que le Canada offre des conditions susceptibles d'attirer les investissements nécessaires pour créer davantage d'emplois mieux rémunérés, ce qui améliorera la qualité de vie des Canadiens.
Paradoxalement, le NPD s'oppose à une mesure qui a le mieux fait ses preuves pour atteindre cet objectif, en l'occurrence réduire le fardeau fiscal des créateurs d'emplois pour leur permettre d'embaucher un plus grand nombre de travailleurs. C'est précisément ce que fait actuellement le gouvernement, ce qu'il a fait depuis qu'il a pris le pouvoir et ce qu'il a promis pendant la campagne électorale s'il obtenait un nouveau mandat des Canadiens.
Compte tenu des résultats du 2 mai dernier, je ne me trompe pas en affirmant que les familles canadiennes préfèrent notre programme de réduction d'impôts au plan du NPD qui consiste à taxer et à dépenser. Les familles canadiennes constatent que le gouvernement conservateur prend des mesures à l'égard des questions qui les préoccupent au moment où le Canada est confronté à une conjoncture économique mondiale difficile.
Contrairement à ce que le NPD voudrait faire croire aux Canadiens, le gouvernement conservateur a un bilan solide et n'a plus à faire ses preuves en matière d'économie; il est fiable.
Voici des propos qu'a tenus cette semaine l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, lors de sa comparution devant le Comité des finances:
[...] par comparaison avec le reste du monde, les politiques économiques canadiennes sont exemplaires. Je ne pense pas que le gouvernement a commis des erreurs importantes au cours des dernières années.
Voilà qui est vraiment élogieux.
Voyons maintenant ce que dit le FMI:
Le Canada fait plutôt bonne figure par rapport aux autres pays [...] la récession n'a pas été trop profonde et la crise financière n'y a pas été aussi grave qu'elle l'est actuellement aux États-Unis ou en Europe. Non, somme toute, le Canada se tire plutôt bien d'affaire.
Toutefois, il est crucial que le Canada conserve les atouts financiers qu'il a durement gagnés, qui sous-tendent la confiance des investisseurs du monde entier à l'égard du Canada et qui favorisent la croissance de l'emploi.
Nos dépenses pour stimuler la relance économique ont été temporaires et ciblées afin de ne pas mettre en péril l'avantage financier du Canada à long terme.
Dans les budgets de 2010 et de 2011, nous avons commencé à prendre des mesures pour retrouver l'équilibre budgétaire, notamment en éliminant les échappatoires fiscales et en lançant un examen exhaustif des dépenses de l'État en vue d'améliorer l'efficience et l'efficacité.
Le gouvernement conservateur a été très clair et cohérent: il n'augmentera pas les taxes et les impôts et ne diminuera pas les transferts aux autres ordres de gouvernement qui sont destinés aux soins de santé et aux services sociaux, contrairement à ce qu'ont honteusement fait les libéraux dans les années 1990.
Comme l'a déclaré publiquement le député de , qui est néanmoins le porte-parole libéral actuel en matière de finances, le gouvernement libéral a équilibré son budget en sabrant les transferts aux provinces. La situation financière des provinces a été mise en péril en raison de ces coupes irresponsables.
Contrairement au NPD, qui ne pense qu'à percevoir des impôts et à dépenser, le gouvernement conservateur est résolu à créer les conditions favorables à la création d'emplois et à la croissance économique à long terme. Le budget de 2011, la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada, prévoit des investissements dans les principaux facteurs de la croissance économique: innovation, investissement, éducation et formation. Il favorisera la création d'un environnement dans lequel tous les Canadiens pourront contribuer à une économie plus forte et pourront en tirer profit.
Malheureusement, le NPD a voté contre la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada et les investissements importants qu'il prévoit.
Il s'agit notamment d'investir dans l'innovation, l'éducation et la formation. Permettez-moi de m'étendre un peu plus sur ce sujet, car il est important que le NPD comprenne bien contre quoi il a voté. Le NPD a présenté une motion à la Chambre aujourd'hui, mais il ne sait pas contre quoi il a voté.
Si on se tourne vers l'avenir, on se rend compte qu'il est important de perfectionner et d'attirer des gens de talent pour renforcer notre capacité de mener des projets de recherche et de développement de calibre mondial, ainsi que pour améliorer la commercialisation de nos produits de recherche.
Depuis notre arrivée au pouvoir en 2006, chaque budget que le gouvernement conservateur a successivement déposé a confirmé sa détermination à mettre en oeuvre sa stratégie en matière de sciences et de technologies et à investir de grandes sommes dans la recherche et le développement, tout en favorisant les partenariats avec le secteur privé, qui peuvent créer des applications novatrices à partir de concepts prometteurs.
Dans ma circonscription, , l'Université Thompson Rivers a reçu par exemple près de 900 000 $ du gouvernement, le mois dernier, pour acheter un incubateur à basse température. Il s'agit d'un appareil très long et compliqué qui servira à la recherche et au développement portant sur les viandes, ce qui aidera bon nombre de petites et moyennes entreprises étroitement liées aux secteurs de l'agriculture, du bioproduit et des ressources naturelles de la Colombie-Britannique et d'ailleurs.
Les bourses d'études supérieures Vanier, les chaires d'excellence en recherche du Canada et les bourses postdoctorales Banting permettront à la fois d'attirer, de retenir et de former au Canada des chercheurs talentueux de calibre mondial. Il n'y a pas si longtemps, nous avons connu l'exode des cerveaux, mais c'est l'inverse qui commence à se produire.
La recherche que ces programmes soutiennent et les chercheurs qu'ils permettent de former contribueront à préserver pendant longtemps l'avantage économique du Canada.
Toutefois, nous savons qu'il faut faire plus pour que le Canada soit un chef de file en matière de recherche et d'innovation dans l'économie mondiale du savoir.
C'est pourquoi la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada fera suite aux investissements précédents et comportera de nouvelles ressources importantes pour mettre en oeuvre une stratégie de l'économie numérique, renforcer la position de chef de file mondial du Canada, dans le domaine de la recherche, et commercialiser les fruits de la recherche en incitant les entreprises à innover.
Voici quelques exemples à cet égard: 80 millions de dollars pour financer des projets de collaboration entre des collèges et des PME, dans le but d'accélérer l'adoption des technologies de l'information et des communications; 53,5 millions de dollars pour étendre le programme de chaires d'excellence en recherche du Canada; 60 millions de dollars pour augmenter le nombre d'étudiants dans les disciplines clés rattachées à l'économie numérique.
La Fédération canadienne des sciences humaines a fait l'éloge de ces investissements et a déclaré qu'ils « accroîtront considérablement les capacités du Canada en matière de recherche et d'innovation ». Le NPD a voté contre chacun de ces investissements en recherche et développement, ce qui est encore une fois stupéfiant.
Parlons maintenant d'un autre domaine, soit l'aide aux industries et aux collectivités. Dans notre planification pour l'avenir, nous ne devons pas oublier les industries traditionnelles, qui ne ménagent pas les efforts pour s'adapter à la concurrence de plus en plus forte sur le marché mondial.
La prochaine phase du Plan d'action économique du Canada prévoit de l'aide considérable pour favoriser la compétitivité à long terme des secteurs vitaux pour les régions et les collectivités du Canada.
Par exemple, au cours des dernières années, le secteur forestier a fait des efforts importants pour s'approprier des technologies novatrices et effectuer la transition vers des productions à plus grande valeur ajoutée.
Les investissements du gouvernement aident le secteur forestier à accélérer sa transformation et à améliorer ses perspectives à long terme. C'est un objectif qui est particulièrement important pour beaucoup de gens dans ma circonscription.
La prochaine phase du Plan d'action économique du Canada comprend des mesures additionnelles pour favoriser la transformation du secteur forestier. Ces mesures incluent 60 millions de dollars pour aider les compagnies forestières à innover et à exploiter de nouveaux créneaux à l'étranger. Cet argent servira à financer le développement de technologies nouvelles et révolutionnaires dans le secteur forestier, grâce au Programme des technologies transformatrices.
Nous aiderons aussi les sociétés forestières à diversifier leurs activités et à étendre leurs marchés grâce au programme Valeur au bois, au Programme canadien d'exportation des produits de bois et au programme Le Bois nord-américain en premier. Pas étonnant que l'Association des produits forestiers du Canada ait déclaré ceci à propos de la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada:
Le budget d’aujourd’hui poursuit la mise en place d’un cadre qui favorisera l’innovation et les investissements stratégiques nécessaires pour faire de l’industrie canadienne des produits forestiers un chef de file à l’échelle internationale. Ces mesures aideront les collectivités rurales, renforceront l’économie et feront progresser les objectifs du Canada en matière d’environnement et d’innovation.
Le NPD a voté contre l'aide au secteur forestier, ce qui est encore une fois renversant.
En ce qui concerne l'agriculture, notre gouvernement a pris des mesures importantes pour renforcer le secteur agricole et le rendre plus concurrentiel. Il est important qu'il reste à l'avant-garde des innovations scientifiques et technologiques.
La gestion efficace des maladies des végétaux et des animaux permet de réduire la probabilité d’épidémies futures, qui peuvent avoir des conséquences financières graves pour les producteurs. Il suffit de repenser à la crise de l’ESB et à ses conséquences pour s’en convaincre.
La prochaine phase du Plan d'action économique du Canada propose des mesures qui soutiennent l’innovation et la rentabilité à long terme de ce secteur clé. Voici quelques mesures que nous allons prendre.
Nous allons allouer 50 millions de dollars pour la réalisation d’une initiative d’innovation agricole visant à soutenir l’acquisition de connaissances et à augmenter la commercialisation des innovations agricoles.
Nous allons prolonger l’Initiative de lutte contre les maladies dans l’industrie porcine et accorder 24 millions de dollars de financement pour la réalisation d’initiatives axées sur les normes nationales de biosécurité.
Nous allons accorder 17 millions de dollars au titre d’une stratégie de gestion et de surveillance afin de circonscrire et de prévenir la propagation du virus de la sharka du prunier. Ce ne sont que quelques-unes des mesures parmi bien d’autres.
Personne ne devrait être surpris que des organismes comme la Canadian Cattlemen's Association appuient le budget de 2011. Cet organisme a affirmé qu’il...
[...] apprécie que le gouvernement du Canada mette l’accent sur la recherche et l’innovation dans le secteur agricole.
Il ajoute que ces domaines sont...
[...] cruciaux pour la compétitivité à long terme de l’industrie canadienne de l’élevage bovin.
Encore une fois, ce fut décevant de voir le NPD voter contre la proposition d’aider le secteur agricole du Canada.
Je veux maintenant parler du Centre d’excellence pour la recherche Canada-Inde. Pour ces secteurs, et pour tous les secteurs, la tendance à la mondialisation et à l’investissement à l’étranger procure bien des avantages au Canada, et il importe d’adopter des politiques qui favorisent le commerce et les investissements.
Les économies émergentes comme l’Inde, par exemple, augmentent leur capacité de mener à bien de la recherche de pointe qui peut apporter une contribution importante au monde entier, sur les plans économique et social. Des liens plus solides avec des chercheurs et des institutions de l’Inde ne peuvent que bénéficier au Canada qui, par ce partenariat, pourra produire de nouvelles idées créant des débouchés économiques et attirer et former du personnel hautement qualifié.
La prochaine phase du Plan d'action économique du Canada prévoit 12 millions de dollars pour aider à l’établissement de ce nouveau Centre d’excellence pour la recherche Canada-Inde. Le centre s’appuiera sur les importantes relations qui existent déjà entre institutions postsecondaires, chercheurs et étudiants, au Canada et en Inde, et ce sera avantageux pour les deux pays. Comme l’a dit la présidente de l’Université de l’Alberta, Mme Indira Samarasekera, cet investissement appuie « l’objectif de tisser des liens avec le reste du monde et de promouvoir l’image de marque du Canada sur la scène internationale ».
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le NPD a voté contre cette proposition. Ce ne fut une surprise pour personne.
J’ai déjà fait la preuve que notre gouvernement a réagi rapidement au ralentissement économique mondial en mettant au point son Plan d'action économique qui prévoyait des mesures fermes pour protéger les revenus, créer de l’emploi, faciliter le crédit et aider les travailleurs et les collectivités à se remettre sur pied. Un investissement visant à améliorer l’infrastructure dans des collectivités réparties d’un bout à l’autre du pays était aussi prévu dans ce plan.
Maintenant, dans la prochaine phase du Plan d'action économique, nous proposons des investissements ciblés en matière d'infrastructure.
Le plan prévoit, entre autres, une collaboration avec les provinces, les territoires, la Fédération canadienne des municipalités et d’autres parties prenantes en vue d’élaborer un plan à long terme en matière d’infrastructure publique, initiative qui se poursuivra après l’expiration du plan Chantiers Canada. De plus, le plan établit par voie législative l’investissement annuel permanent de 2 milliards de dollars dans le Fonds de la taxe sur l’essence pour assurer une infrastructure prévisible à long terme. Encore une fois, c'était prévu dans le dernier budget. Les municipalités de ma circonscription sont absolument ravies de cet investissement durable dans l'infrastructure. Le plan accorde aussi jusqu'à 150 millions de dollars pour la construction d'une route toutes saisons entre Inuvik et Tuktoyaktuk afin d'achever la route Dempster, reliant ainsi les Canadiens d'un océan à l'autre; et 228 millions de dollars pour financer des travaux de réparation et d'entretien de grande envergure des ponts fédéraux du Grand Montréal afin que ces ponts continuent de répondre aux besoins des usagers tout en étant conformes aux normes de sécurité les plus rigoureuses.
À une échelle plus locale, mentionnons l'investissement de 4 millions de dollars pour la construction du nouveau centre de transport en commun de Kamloops et l'investissement de plus de 900 000 $ pour améliorer la sécurité à l'aéroport de Kamloops. Une fois de plus, c'est très important dans ma circonscription.
La liste ne cesse d'allonger. Comme l'a déclaré la Fédération canadienne des municipalités, le budget 2011 « [...] démontre clairement que des collectivités fortes, dotées d’infrastructures de qualité, sont essentielles pour assurer une économie forte. »
Pourtant, encore une fois, le NPD a voté contre.
Tout comme les mesures préventives que le gouvernement conservateur a prises avant la récession auront permis au Canada de s'en tirer mieux que bien des pays, les politiques économiques axées sur la réduction d'impôts que nous proposons aujourd'hui assoiront l'économie canadienne de demain.
Dans toutes les régions du Canada, les familles et les entreprises paient moins d'impôts, et les chômeurs reçoivent un meilleur appui et une nouvelle formation. D'importants projets d'infrastructure créateurs d'emplois améliorent la qualité de vie dans les collectivités. Les collèges et les universités tirent avantage de nouveaux investissements.
Les Canadiens peuvent avoir l'assurance que le gouvernement conservateur est convaincu que la meilleure façon de créer des emplois et d'assurer un meilleur avenir aux Canadiens, c'est d'encourager les investissements et la croissance économique. C'est ce que les Canadiens attendent de nous, et nous devons être à la hauteur de cette attente.
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Monsieur le Président, en premier lieu, j'aimerais mentionner que je vais partager mon temps avec mon collègue de . Vous serez sûrement heureux de savoir que je ne lirai pas de journal aujourd'hui. Je ne devrais donc pas avoir de problème pour cette présentation.
Je sais que ce débat porte sur l'économie et sur la création d'emplois. Je vais tenir pour acquis que nos collègues du côté du gouvernement sont intéressés à créer des emplois. Nous le sommes également. Cependant, ce qu'on entend beaucoup de la part du gouvernement, c'est de la rhétorique, ce sont des slogans ou des mantras comme quoi il y a une équation exacte entre la réduction d'impôts, particulièrement pour les sociétés, et la création d'emplois.
Soyons clairs. Il existe plusieurs manières de créer de l'emploi. Il existe plusieurs manières pour le gouvernement de stimuler l'économie pour assurer la création d'emplois. La réduction d'impôts peut en être une, mais il y a d'autres mesures également, comme l'investissement dans les infrastructures, la redistribution de la richesse ou encore les investissements directs vers les ménages à faible revenu ou vers les chômeurs. Toutes ces mesures vont avoir des impacts très différents sur la reprise économique et la stimulation de l'économie. Ce sont des impacts qui peuvent être évalués, et cela a été fait entre autres par le ministère des Finances, donc par le ministère du gouvernement.
Parmi ces mesures, quelques-unes ont été évaluées en vertu de leur effet multiplicateur sur l'économie. Par exemple, il a été évalué par le ministère des Finances que pour chaque dollar de réduction de l'impôt des sociétés, on génère environ 0,30 $ de plus par rapport au PIB. C'est la mesure la moins efficace parmi les six mesures recensées par le ministère du Revenu. Parmi les mesures plus efficaces, soit celle qui implique des mesures directes pour venir en aide aux ménages les moins favorisés ou aux chômeurs, pour chaque dollar investi dans cette direction, on génère 1,70 $ en ce qui a trait au PIB. En ce qui a trait aux investissements pour les infrastructures, on génère 1,60 $ de plus du PIB par dollar investi en infrastructure.
Pour ce qui est des mesures liées aux investissements dans le logement, c'est 1,50 $ généré de plus dans la croissance économique pour chaque dollar investi. On a donc des mesures avec des effets très différents. Il y en a qui sont plus réussies et prometteuses que d'autres. Les moins prometteuses et réussies sont les réductions de l'impôt des sociétés.
Cela est facile à comprendre. Les mesures directes pour les ménages à faible revenu et les chômeurs génèrent autant de croissance économique parce que c'est immédiatement dépensé dans l'économie. Ces ménages ont besoin de cet argent pour l'investir directement puisqu'ils n'ont pas l'argent pour épargner. C'est investi directement dans l'économie. Lorsqu'on parle de l'investissement dans l'infrastructure ou dans le logement, c'est aussi facile à comprendre. Cela génère des emplois directs et permet à l'entreprise privée de bénéficier d'infrastructures pour faire fonctionner l'économie.
Pour ces trois mesures, il y a des impacts directs et positifs sur l'économie. En ce qui a trait à la réduction de l'impôt sur le revenu, l'impact est extrêmement faible. Est-ce qu'une réduction de l'impôt sur les sociétés peut venir en aide à l'économie? Dans certains cas, oui. Ce sera le cas lorsque l'entreprise privée n'a pas nécessairement les liquidités nécessaires pour investir. Elle veut investir dans l'économie, mais n'a pas l'argent nécessaire pour le faire. À ce moment-là, une réduction d'impôts sur le revenu et sur les sociétés va permettre de générer l'argent nécessaire pour leur investissement.
Cependant, ce n'est pas la réalité actuelle. Les liquidités dont le secteur privé peut présentement disposer, en dividendes, en investissements ou encore pour mettre de côté, ont augmenté et sont passées de 157 milliards de dollars en 2001 à 477 milliards de dollars aujourd'hui. Laissez-moi être clair: présentement, les compagnies canadiennes sont assises sur une montagne de 477 milliards de dollars. C'est de l'argent qu'elles pourraient investir. Cela représente une augmentation de 320 milliards de dollars en 10 ans. De ces 320 milliards de dollars, j'aimerais spécifier qu'environ 120 milliards de dollars viennent encore une fois du Trésor public canadien par l'entremise de réductions d'impôts sur les sociétés qui ont été promulguées par les précédents gouvernements libéraux et conservateurs.
Qu'est-ce que les entreprises font de ces 477 milliards de dollars? Présentement, elles ne les investissent pas. Pourquoi? Il y a plusieurs raisons sur lesquelles nous ne nous avancerons pas nécessairement maintenant, mais le contexte économique fait en sorte qu'elles ont décidé de ne pas les investir.
Quel sera l'impact d'une réduction de l'impôt des sociétés sur le secteur privé canadien? Cela n'entraînera pas plus d'investissements. Si les sociétés profitables n'investissent pas présentement, si elles ne trouvent pas le contexte approprié pour investir les 477 milliards dont elles disposent aujourd'hui, plus les revenus supplémentaires qui leur seront accordés, elles n'auront pas plus de raison d'investir.
C'est dans ce sens qu'une réduction de l'impôt des sociétés dans le contexte actuel de l'économie canadienne n'est pas la meilleure façon de faire. Pourtant, c'est la seule façon significative que le gouvernement a trouvé, avec ce qu'il appelle son low tax agenda, de stimuler l'économie canadienne. Cependant, il est clair, selon les faits énoncés par le ministère des Finances, que les réductions d'impôt des sociétés n'ont aucun impact sur la création d'emplois. On peut trouver ces faits dans les budgets de 2009 et de 2010, mais pas dans celui de 2011. On peut présumer qu'ils étaient un peu trop gênants pour le gouvernement et qu'ils n'ont pas été ajoutés dans le budget de 2011. Les budgets de 2009 et de 2010 démontrent clairement que les réductions d'impôt des sociétés n'ont aucun impact sur la création d'emplois. Je répète: elles n'ont aucun impact sur la création d'emplois. Et le gouvernement n'est pas en mesure d'avancer une seule preuve qu'un seul emploi a été créé grâce à son initiative de réduction des impôts des sociétés.
Quel est l'impact sur le Trésor canadien? On parle d'une perte, cette année, de 4 à 6 milliards de dollars. Depuis deux ans, c'est une perte d'environ 10 milliards de dollars pour le Trésor canadien. Ces 10 milliards de dollars ne sont pas investis, mais ils vont plutôt enrichir la montagne de liquidités sur lesquelles les entreprises privées sont assises présentement. Depuis 10 ans, on parle d'une perte nette, pour le Trésor canadien, de 120 milliards de dollars, lesquels auraient pu être investis dans les infrastructures, au lieu d'être transférés aux entreprises et de ne servir absolument à rien.
Actuellement, on parle d'un déficit d'infrastructure d'environ 100 milliards de dollars. Pour mes collègues québécois, il y a des exemples frappants à Montréal. On a besoin d'investir pour remplacer le pont Champlain. On a vu les nouvelles cet été concernant le tunnel de l'autoroute Ville-Marie, qui est en fait symptomatique de l'état des infrastructures. C'est le cas dans les grands centres et dans ma circonscription, Rimouski—Neigette—Témiscouata—Les Basques, où j'ai passé l'été à rencontrer les conseils municipaux. J'ai 39 municipalités dans mon comté et la plupart d'entre elles ont besoin d'infrastructures, que ce soit des centres de loisirs, de nouveaux bureaux municipaux, des infrastructures routières, de systèmes d'aqueduc. Il y a des besoins pressants. On parle de 100 milliards de dollars pour le Canada.
L'argent qui est présentement abandonné, laissé aux entreprises pour qu'elles puissent accumuler davantage cette montagne de liquidités qui ne servent présentement à rien, pourrait être investi de façon plus bénéfique, selon les chiffres du ministère du Revenu du Canada.
Soyons clairs: si les entreprises veulent investir, elles peuvent le faire. Elles sont en mesure de le faire actuellement, mais elles choisissent de ne pas le faire. Elles ne choisiront pas davantage d'investir et de créer des emplois si on leur accorde des réductions d'impôt, comme ce que faisaient les plans précédents du gouvernement fédéral.
Le programme du NPD, selon les chiffres du ministère des Finances du Canada, est beaucoup plus efficace pour ce qui est de la stimulation de l'économie et de la création d'emplois. On parle d'investissements dans les infrastructures et d'aide directe aux ménages à faible revenu et aux chômeurs. Ce sont ces mesures qui contribueront à l'accroissement des emplois. La direction où se dirigent les conservateurs et leur inaction font en sorte que la situation est de plus en plus périlleuse, comme en témoignent, entre autres, les avertissements des firmes financières et bancaires et du Fonds monétaire international.
En adoptant le plan du NPD, on irait dans la bonne direction en créant de l'emploi et en stimulant l'économie. C'est la direction vers laquelle j'invite le gouvernement à se diriger, en particulier en appuyant la motion présentée par ma collègue la porte-parole en matière de finances.
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Monsieur le Président, je prends la parole pour appuyer la motion présentée ce matin par la députée de , que je veux aussi féliciter pour son excellent travail. Je représente une circonscription qui illustre parfaitement la nécessité de prendre immédiatement des mesures économiques. Les conservateurs disent qu'ils ont un plan de création d'emplois et que celui-ci donne de bons résultats. Ce n'est tout simplement pas vrai, et c'est particulièrement évident dans ma circonscription.
Il fut un temps où un noyau très important du secteur manufacturier canadien était installé dans ma circonscription. Comme nous l'avons entendu cette semaine, au cours des dernières années, l'Ontario a perdu 300 000 emplois dans le secteur manufacturier. À une époque, les entreprises suivantes étaient installées dans York South--Weston: la Canadian Cycle and Motor Company; les poêles Moffat; les appareils McClary; les sociétés Massey-Harris, de Havilland, Fruehauf, Scott-Woods, Canadian Gypsum, MacMillan Bloedel Limited, A.P. Green, Dominion Bridge Inc., Ferranti-Packard, Kodak Canada, Levis, Crosley Radio and Television, Schnier, Carl Austin, Acme Screw and Gear et Pepsi-Cola. En fait, il y avait bien d'autres entreprises, mais elles sont toutes disparues.
Des dizaines de milliers de bons emplois dans le secteur manufacturier sont maintenant disparus. Certaines compagnies ont fait faillite, d'autres sont déménagées ailleurs au Canada, tandis que d'autres encore se sont installées aux États-Unis ou ailleurs à l'étranger afin de profiter d'une main-d'oeuvre bon marché. Personne au sein du gouvernement n'a fait quoi que ce soit pour tenter d'empêcher ces entreprises d'agir de la sorte. Suite à la disparition de tous ces emplois, il ne reste plus que les emplois du secteur des services, qui sont rémunérés au salaire minimum, ou le chômage.
Le taux de chômage dans ma circonscription est 25 p. 100 plus élevé que n'importe où ailleurs à Toronto, dont le taux est déjà supérieur à la moyenne nationale, soit 8,9 p. 100. Les compressions faites dans les bureaux de Service Canada dans une région aussi touchée vont rendre encore plus difficile la tâche déjà ardue qui consiste à obtenir des prestations d'assurance-emploi et d'autres services de ces bureaux.
En outre, la population de ma circonscription est composée à près de 60 p. 100 d'immigrants, et plus de 10 p. 100 des résidents n'ont pas encore leur citoyenneté canadienne. Or, les immigrants ont beaucoup plus de difficulté à trouver du travail, étant donné que divers obstacles, tels que la langue, sont plus difficiles à surmonter pour eux. Les coupes récentes faites aux services d'immigration par les conservateurs ont eu un effet dévastateur sur les agences responsables des services d'établissement des immigrants et sur d'autres agences communautaires qui aident les immigrants. D'autres compressions par le gouvernement rendraient une situation déjà intolérable encore bien pire.
Le gouvernement dit souvent que ses investissements dans les infrastructures ont permis de s'extirper de la récente récession. Ce n'est pas le cas dans York-Sud—Weston.
Premièrement, dans ma circonscription, il n'y a pratiquement eu aucune dépense d'infrastructure. La plupart des projets étaient liés au remplacement de conduites d'eau par la ville de Toronto. Les fonds engagés ont été bien inférieurs à 5 millions de dollars, ce qui est très loin des 50 millions de dollars dépensés dans . Nous avons peut-être eu 100 emplois temporaires, mais aucun emploi permanent lié aux infrastructures. Bref, cela n'a guère amélioré la situation des quelque 7 000 travailleurs qui sont actuellement en chômage dans ma circonscription.
L'orgie de dépenses est terminée, mais le problème persiste. Les chômeurs de ma circonscription ont parfois la chance de trouver un emploi en dehors de celle-ci. Toutefois, faute d'investissements dans les infrastructures de transports en commun, ces personnes passent jusqu'à quatre heures par jour sur la route pour aller travailler. Un nouveau projet de train léger a récemment été tabletté et le gouvernement fédéral n'a offert aucune aide financière pour sa construction.
Voilà un bel exemple de secteur où le gouvernement pourrait créer des emplois locaux et stimuler l'économie du Canada en général. Je prône depuis longtemps l'utilisation de trains électriques pour les services de trains de banlieue à Toronto. En accordant un financement pour l'électrification des voies ferrées, le gouvernement contribuerait à la fois à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au développement économique. Les projets de trains au diesel, en partie financés par le gouvernement fédéral, sèment la grogne dans les quartiers. La chef du NPD en Ontario, Andrea Horwath, a intégré l'électrification des voies ferrées à sa stratégie visant à faire progresser l'Ontario. Voici ses propos:
Les néo-démocrates ne mettront pas la santé des gens en péril en faisant passer dans leurs cours des trains au diesel polluants. Nous adopterons une nouvelle approche, plus écologique et plus propre, et utiliserons dès le départ des trains électriques.
Nous aimerions que cet élément soit intégré à la stratégie visant à faire progresser le Canada. Or, nous continuons d'avoir des bouchons de circulation qui minent la productivité sans autre choix et sans vision en ce sens.
La stratégie nationale de transports en commun présentée par la députée de est une façon d'encourager le gouvernement conservateur à jouer un rôle plus actif dans le financement d'infrastructures dont nous avons besoin et dans la création d'emplois. Si la réduction du financement des transports en commun fait partie du plan d'austérité à venir, cela fera régresser le Canada.
Un fort pourcentage des sans-emplois dans ma circonscription sont des jeunes. Chez ce groupe, le taux de chômage est encore beaucoup plus élevé que chez les autres. Aucune des mesures mises en place par le gouvernement ne les a aidés à se trouver un emploi pour subvenir aux besoins de leur famille.
Ces jeunes font partie d'un groupe que les organismes de services ont baptisé « la génération Mike Harris ». Ce sont les enfants des pères et des mères qui ont été les victimes en 1995 des coupes draconiennes du gouvernement conservateur dans les programmes d'aide en Ontario. Ces jeunes ont appris que les gouvernements sont leurs ennemis, que les gouvernements sont là pour les punir et non pour les aider. En désespoir de cause, certains d'entre eux se tournent vers la criminalité. Que propose alors de faire le gouvernement: construire des prisons. Cela lui permettra à tout le moins de régler en partie le problème du logement social.
Le problème des politiques économiques conservatrices, c'est qu'elles ne sont pas tournées vers l'avenir. En maintenant le cap, en suivant la même recette que l'an dernier, nous laisserons des pays nous doubler dans la course pour être parmi les meneurs de la croissance économique.
Nous savons tous, par exemple, que les combustibles à base de carbone sont une ressource limitée. Nous sommes tous préoccupés par la pollution de l'air et les changements climatiques qui sont provoqués par la quantité toujours plus grande de combustible fossile utilisée. Nous savons tous que les pays se doivent d'investir dans les sources d'énergie de remplacement et l'efficacité énergétique pour avancer. Les conservateurs sont toutefois sur le point d'abolir les crédits d'impôt accordés aux propriétaires pour accroître l'efficacité énergétique de leur maison et ils n'ont encore rien fait pour stimuler l'investissement dans les technologies axées sur l'énergie verte.
Les éoliennes et les panneaux solaires sont des produits très populaires, mais la plupart d'entre eux sont construits à l'étranger. Nous n'investissons pas non plus dans la construction de trains électriques au Canada pour faciliter les déplacements régionaux et nationaux. Nous devrions être un chef de file dans ce domaine. Il faut toutefois que le gouvernement prenne des mesures décisives à ce sujet.
Bon nombre de mes électeurs sont des personnes âgées qui disposent d'un revenu fixe. Leurs factures ne cessent de grimper. Elles aimeraient bien accroître l'efficacité énergétique de leur maison. Les emplois que cela créerait dans ma circonscription seraient assurément les bienvenus. Toutefois, l'aide incertaine que le gouvernement accorde à cet égard en fait encore une fois une solution temporaire.
Je me suis récemment entretenu avec le président de Greensaver, une entreprise de rénovation éconergétique située à Toronto qui a été la première à mettre en application l'idée d'effectuer une vérification de la consommation d'énergie afin de cerner les éventuelles économies à réaliser dans un logement. Après avoir a formé une équipe de travailleurs qualifiés chargés d'installer des systèmes de chauffage solaire de l'eau, elle a dû les renvoyer une fois l'aide gouvernementale tarie. Les entreprises ont besoin de programmes prévisibles à long terme, pas de projets improvisés et temporaires.
Le gouvernement conservateur a souvent parlé de l'incidence néfaste que l'augmentation de l'impôt des grandes sociétés aurait sur l'emploi. C'est faux. Nous ne réclamons pas une augmentation d'impôt, seulement un renversement des allègements fiscaux. Les allègements accordés par les conservateurs aux grandes sociétés ont directement accru les profits de sociétés déjà rentables, mais ils n'ont créé aucun emploi. Ces profits supplémentaires vont ensuite enrichir les administrateurs et les actionnaires de ces sociétés. Pareils allègements n'ont rien à voir avec la création d'emplois, mais plutôt avec l'accroissement des profits. Aux députés qui ont des doutes, j'aimerais lire la citation suivante, qui étaye mon affirmation:
Le chef de l'opposition a demandé que nous augmentions les impôts de ces mêmes entreprises de 15 à 19,5 p. 100. Cela signifie que les bénéfices après impôt de ces sociétés, qui alimentent directement la caisse de retraite des travailleurs que le député prétend défendre, déclineraient.
On n'affirme pas qu'une telle mesure réduirait l'emploi, seulement les profits.
Qui a dit cela? Nul autre que le .
Comme l'a affirmé ma collègue de , le NPD ne souhaite pas hausser les impôts. Nous voulons seulement annuler les allègements fiscaux que les conservateurs ont accordés à des sociétés déjà rentables. Le gouvernement a reconnu que ces allègements ont eu pour effet direct de faire augmenter les profits, et non de créer des emplois.
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Monsieur le Président, avant de commencer mon discours, j'aimerais indiquer que je partagerai mon temps avec le député de .
Partout au pays, il y a un ralentissement de la croissance, des pertes d'emplois et un taux de chômage record chez les jeunes. La principale tâche d'un gouvernement est d'assurer la prospérité, non seulement celle de notre pays, mais aussi celle de tous les Canadiens. Personne ne devrait être oublié.
Le plan du pour rebâtir notre économie est très facile selon lui. Il s'agit de réduire les impôts des sociétés et de diminuer le rôle de l'État. Cela signifie des coupures et des pertes d'emplois, alors que le gouvernement devrait plutôt se concentrer sur la préservation et la création d'emplois.
À titre de parti qui a remis l'économie canadienne sur pied à la suite de la mauvaise gestion financière conservatrice, nous savons ce qu'il faut faire pour faire face à une crise de la dette et au déficit. Il faut une discipline fiscale, mais aussi une croissance et des revenus sains. En d'autres mots, les gens ont besoin de travailler.
Que répondent les conservateurs à tout cela? Ils réduisent les impôts des sociétés et le rôle du gouvernement. Si vous êtes inquiets de perdre votre emploi, le gouvernement pense que c'est votre problème. Si vous avez déjà perdu votre emploi et que vous n'arrivez pas à en trouver un autre, ce gouvernement pense que c'est de votre faute.
Contrairement à ce gouvernement, les libéraux se concentrent sur des politiques qui assurent prospérité, croissance et emplois. Nous sommes ici pour dire, comme cela a été dit à d'autres époques où le chômage était élevé et les circonstances difficiles, que c'est la responsabilité du gouvernement de travailler en partenariat avec les entreprises, grandes ou petites, pour multiplier les occasions d'affaires, donner plus d'espoir et plus de possibilités de changement et de développement.
Le Canada est un État où la prospérité économique a toujours dépendu de sa bonne performance en matière de commerce international. Sous le gouvernement conservateur, le Canada a pris un important retard sur la scène internationale. Il ne peut y avoir de hausses significatives dans la création d'emplois sans d'importants efforts centrés sur le commerce international.
Le déficit commercial du Canada avec le reste du monde était de 753 millions de dollars en juillet 2011, ce qui constitue le cinquième mois de suite où le Canada est en situation de déficit commercial. Depuis janvier 2009, le Canada n'a connu que neuf mois de surplus commercial, alors qu'il a connu vingt-deux mois en position déficitaire.
L'inaction conservatrice a mené à une contraction de l'économie canadienne dans une période où nous ne pouvons plus nous le permettre. Le produit intérieur brut réel a diminué de 0,1 p. 100 au deuxième trimestre. Cette dernière contraction du PIB est une bonne indication de l'inefficacité du plan conservateur qui met trop l'accent sur un bien-être corporatif qui n'est pas réinvesti, plutôt que de mettre l'accent sur les Canadiens et leurs besoins, tels que la création d'emplois, l'éducation et la formation professionnelle et la santé.
Les jeunes sont particulièrement touchés par les échecs et les inactions de gouvernement par rapport aux sujets qui comptent le plus. Les statistiques sur le faible taux d'emploi des jeunes cet été témoignent que ce gouvernement n'a rien fait pour créer les emplois dont les étudiants avaient besoin à un moment où ils devaient économiser pour leur année scolaire à venir.
Par exemple, cet été, le taux de chômage moyen des étudiants âgés de 15 à 24 ans s'est fixé à 17,2 p. 100, soit un taux supérieur au taux de 16,9 p. 100 enregistré à l'été 2010. À titre de comparaison, les taux observés au cours des étés de 2006 à 2008 étaient inférieurs à 14 p. 100.
Un autre secteur qui a connu des difficultés cet été est le tourisme, un secteur que ce gouvernement conservateur a constamment négligé. Pire que cela, ce gouvernement a même pris des décisions qui ont sévèrement heurté l'industrie touristique. Nous sommes déjà dans une période économique difficile et l'industrie canadienne ne peut pas survivre si le gouvernement met en place des politiques qui coupent l'herbe sous le pied des entrepreneurs.
De l'annulation du programme de remboursement de la TPS aux visiteurs à l'augmentation de 55 p. 100 de la taxe pour la sécurité des passagers du transport aérien pour les vols internationaux, en passant par le refus d'ériger un pavillon canadien à l'Expo 2012, ce gouvernement n'a fait que nuire à l'industrie touristique canadienne. Le tourisme étranger est un revenu très lucratif sur lequel comptent les divers paliers gouvernementaux au Canada, en plus de centaines de collectivités canadiennes. Celles-ci méritent un leadership fédéral qui aidera à attirer des touristes dans notre pays.
Mais l'assaut des conservateurs contre l'emploi dépasse de loin le tourisme et les jeunes. Les petites entreprises ont aussi été complètement ignorées par le gouvernement conservateur. Des propriétaires de PME et des dirigeants municipaux sont absolument choqués du fait que le Canada ne sera pas présent en Corée du Sud pour l'Expo 2012, alors que cet État est un important partenaire commercial du Canada. Notre pavillon à l'Expo 2010 de Shanghai a accueilli plus de 6,4 millions de visiteurs et a facilité 46 réunions d'affaires de haut niveau qui ont donné lieu à de nombreux partenariats et ententes.
Mais les conservateurs préfèrent ignorer ce fait parce que pour eux, les coupes sont plus importantes que la préservation et la création d'emplois. Le manque de travailleurs qualifiés, le besoin de plus d'investissements dans l'infrastructure et l'alourdissement grandissant des formalités administratives sont une source de frustration constante pour les dirigeants des petites et moyennes entreprises. La seule chose qui empêche plusieurs entreprises de croître est le fait que leurs propriétaires ne trouvent pas le personnel qualifié dont ils ont besoin. De plus, après trois ans de promesses de réduction de la paperasserie administrative, tout ce que ce gouvernement a livré n'est qu'une autre étude. Nous devons prendre des mesures maintenant, car les Canadiens ont besoin d'emplois maintenant.
Étant donné le fait que ce gouvernement est plus préoccupé par ses croyances idéologiques que par les besoins des Canadiens, il n'est pas surprenant que les conservateurs aient complètement laissé tomber leurs responsabilités envers plusieurs développements récents avec nos partenaires commerciaux, ce qui pourrait lourdement endommager les entreprises canadiennes et faire mal aux travailleurs.
Le gouvernement dormait aux commandes lorsque le président Obama a annoncé plus tôt ce mois-ci les dispositions de la politique du « Buy American » de son plan de relance économique. Il a été tout à fait surpris, et ce, malgré deux discours prononcés par le président avant le dépôt de la loi qui indiquaient pourtant clairement la direction que son administration prenait. La soi-disant exemption que le Canada a reçue en 2009 a clairement été ignorée lorsqu'il a été question du plan de 400 milliards de dollars proposé par le président Obama. Les conséquences pour le Canada seront graves, et l'incompétence des conservateurs dans ce dossier est inacceptable.
Qu'il soit question du slogan « Buy American » favorisant l'achat de produits américains, de l'étiquetage du pays d'origine pour les produits agroalimentaires ou encore de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, les intérêts canadiens ont été ignorés de façon systématique par les Américains et le gouvernement conservateur n'a pas fait son travail.
Il est grand temps de se concentrer sur ce qui importe: l'emploi. Aucun miracle ne sauvera le Canada de l'inquiétante situation économique dans laquelle il se trouve. Le gouvernement doit investir dans la population, investir dans nos infrastructures et investir dans notre capacité de faire de la recherche et développement. Le gouvernement doit investir pour aider les Canadiens dans le besoin plutôt que gaspiller l'argent des contribuables dans des lois punitives qui ne rendront pas nos rues plus sécuritaires et dans l'achat d'avions militaires dont les Canadiens n'ont pas besoin.
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Monsieur le Président, lorsque je parlais — il n'y a pas si longtemps de cela — de la politique économique néo-démocrate, je la qualifiais d'épithètes du genre « primitive », « folle » et « d'extrême gauche ». Je dois toutefois admettre que ces derniers temps, peut-être sous la direction de Jack Layton, ses politiques étaient devenues légèrement moins primitives, légèrement moins folles, légèrement moins d'extrême gauche et peut-être un peu moins grossières.
[Français]
J'espère que mes collègues du NPD vont interpréter ces commentaires comme un compliment parce que c'est mon intention.
[Traduction]
Mais si je me tourne vers les conservateurs, je crains d'être un peu plus dur à leur endroit.
[Français]
Je peux peut-être dire avant de faire cela que je pense que la motion du NPD a beaucoup de sens et que les libéraux sont contents de l'appuyer aujourd'hui.
[Traduction]
Quant aux conservateurs, je pense au ton triomphalisme qu'ils prennent pour parler du Plan d'action économique, comme si ce dernier avait permis de créer chacun des 600 000 emplois, ce qu'affirmait plus tôt aujourd'hui le à la période de questions, «…le Plan d'action économique qui a créé 600 000 emplois ».
Les partis conservateurs ont généralement pour devise: « Ce ne sont pas les gouvernements qui créent des emplois, mais le secteur privé ». De nos jours, les conservateurs affirment le contraire et prétendent qu'ils ont créé chacun de ces emplois. Pensent-ils que les ressources naturelles, le pétrole et les métaux enfouis dans le sol qui ont contribué à la reprise ont, eux aussi, été créés par le Parti conservateur du Canada?
[Français]
Pensent-ils que les mesures de M. Chrétien dans les années 1990 étaient dues au Parti conservateur?
[Traduction]
Les conservateurs pensent-ils que c'est grâce à eux que M. Chrétien a équilibré le budget et réduit la dette? Pensent-ils que c'est à cause d'eux que M. Chrétien a refusé de déréglementer les banques et d'autoriser les fusions bancaires alors que ce sont eux qui prônaient la déréglementation, déréglementation qui a causé d'énormes problèmes aux États-Unis et au Royaume-Uni?
Il y a de bonnes fusions et il y en a de mauvaises.
C'est fou d'entendre des membres du Parti conservateur dire que les ressources du secteur privé, l'histoire et la nature n'ont absolument rien à voir avec la reprise, mais qu'ils sont à l'origine de chaque emploi créé.
Mais j'y reviendrai lorsque je ferai le point sur la situation d'aujourd'hui. Le budget a été présenté en février de cette année. Repensons à ces six longs mois et aux changements survenus depuis. Nous approchons le mois d'octobre et même si le Plan d'action économique prévu au budget de février 2011 était tout à fait opportun à l'époque — je n'en crois rien, mais mettons qu'il l'était — le monde entier a changé au cours des six derniers mois. Ainsi, ce qui était bon en février 2011, ne l'est plus aujourd'hui, à la fin septembre 2011. Mais revenons au mois de février dernier. Que se passait-il? Le marché boursier progressait gentiment. Aujourd'hui, il a piqué du nez, perdant près de 20 p. 100.
À l’époque, tout le monde pensait que l’économie américaine se portait bien, mais voyez ce qui se passe maintenant aux États-Unis. Tous les indicateurs pointent dans la mauvaise direction. Il y a des politiques dysfonctionnelles au sud de la frontière. Il y a eu toute l’histoire du plafond de la dette et l’incapacité des États-Unis à agir pour des raisons politiques. Par conséquent, la situation est aujourd’hui complètement différente de ce qu’elle était en février et elle est bien pire, tant sur le plan économique que politique.
Regardons du côté de l’Europe. Personne ne parlait de la disparition de la zone euro, d’un défaut de paiement de la Grèce ou d’un défaut de paiement des banques européennes. Or, c’est exactement de cela qu’on parle maintenant. Les dirigeants européens semblent incapables de redresser la situation, de s’entendre sur les mesures à prendre. Il y a donc une réelle possibilité que les choses tournent très mal en Europe et aux États-Unis.
Permettez-moi de citer un article qui paraît dans le numéro de la revue The Economist qui est sorti aujourd’hui même. Le titre est « Tremblez. ». Il dit:
Non seulement les gouvernements n’agissent pas, mais ils aggravent la situation.
Ce que je veux dire, c’est que, si le gouvernement n’adopte pas de mesures comme celles qui sont proposées dans la motion du NPD, non seulement il n’agira pas, mais il va aggraver la situation.
Je vais maintenant parler de trois personnes et institutions qui abondent dans le même sens que ce que je viens de dire et on ne peut guère les qualifier de socialistes enragés.
D’abord, le FMI est allé dans plusieurs pays, les a forcés à sabrer dans les dépenses et a été très dur envers les plus petits, etc. C’est du conservatisme financier. Que dit le FMI? La nouvelle directrice du FMI, Christine Lagarde, a récemment déclaré, dans son discours inaugural de l’assemblée annuelle, que les gouvernements devraient maintenant viser à moyen terme à équilibrer leur budget et à rembourser leur dette, mais qu’à court terme, ils devraient prendre des mesures pour soutenir l’emploi et l’économie.
Elle dirige le FMI. Le gouvernement devrait suivre ses recommandations. Nous en avons certainement la capacité. Nous devrions prendre des mesures pour soutenir l’emploi et l’économie à court terme tout en prévoyant comment nous allons équilibrer le budget à plus long terme.
Il y a également Sherry Cooper, l'économiste en chef de la Banque de Montréal. Il fut une époque où j'étais l'économiste en chef à la Banque royale et la règle d'or des économistes en chef est de ne jamais critiquer le gouvernement fédéral, sinon le patron se fâche. Son patron est peut-être fâché contre elle, mais elle a parlé franchement et a dit ce qu'il fallait. Elle a déclaré que les mesures prises par le gouvernement ressemblent à celles prises par Herbert Hoover, à l'époque de la grande crise de 1929. Il ne faut pas augmenter les impôts ou réduire les dépenses lorsque les temps sont très difficiles. Or, c'est ce qu'a fait Herbert Hoover et c'est ce qui a causé la grande crise de 1929. C'est ce que le gouvernement s'apprête à faire, à moins qu'il ne suive les conseils que nous lui prodiguons aujourd'hui.
Je vais parler de la revue The Economist. Tout le monde s'accorde pour dire que c'est une revue conservatrice avec un petit « c ». Ce n'est pas une revue radicalement socialiste et elle est, la plupart du temps, très conservatrice sur le plan fiscal. Or, la rédaction de la revue comprend que les temps ont changé, qu'ils sont difficiles et qu'ils sont extrêmement dangereux. Par conséquent, depuis plusieurs semaines, la revue tient le même discours que la directrice du FMI et Sherry Cooper.
Dans leurs articles, les journalistes soutiennent que, en cette période économique difficile et dangereuse, les gouvernements doivent s'abstenir de faire des compressions et qu'ils devraient plutôt soutenir l'économie. Selon eux, non seulement les gouvernements n'agissent pas, mais ils aggravent la situation.
Pour conclure, je dirais que nous vivons une période économique inhabituelle et dangereuse. Je ne dis pas que le plan mis en oeuvre par le gouvernement en février était bon, mais ce dernier pourrait faire valoir qu'il l'était. Quoi qu'il en soit, même s'il était bon en février, il ne l'est plus en septembre. Le gouvernement doit prendre d'autres mesures, s'il veut faire partie de la solution et non exacerber la situation.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis très heureux d'intervenir aujourd'hui à la Chambre pour parler d'une motion très importante présentée par la députée de , qui travaille d'arrache-pied.
Même si mes collègues conservateurs continuent de se vanter de la reprise économique au Canada, de plus en plus, les habitants de ma collectivité, , me disent que les temps sont encore durs et qu'il y a beaucoup moins d'emplois de bonne qualité et bien rémunérés qu'avant.
Depuis que les conservateurs ont pris l'économie en main, un trop grand nombre d'emplois permettant de subvenir aux besoins d'une famille ont été perdus. De plus en plus, les ménages canadiens sentent le poids des dettes qui les accablent. Entre-temps, l'instabilité et la stagnation de l'économie mondiale menacent la croissance économique du Canada, qui est déjà faible.
Je parlerai surtout du déficit infrastructurel du Canada et du fait que des investissements stratégiques effectués par le gouvernement pourraient avoir de réelles répercussions en stimulant la croissance économique à court et à moyen termes.
Qu'il s'agisse du pont Champlain, qui relie Montréal à la Rive-Sud, ou des routes et des égouts en décrépitude dans ma circonscription, , il est évident que le Canada a désespérément besoin d'un vaste programme national de construction d'infrastructures.
À Laval, au Québec, nous avons été témoins en 2006 de ce qui peut arriver lorsqu'on laisse l'infrastructure se détériorer au point de ne plus pouvoir rien faire. Cinq personnes ont été tuées, dont un enfant, lorsqu'un viaduc s'est effondré. Le mois dernier, nous avons également été témoins des problèmes provoqués par la chute de débris sur une autoroute à Montréal. L'autoroute a dû être fermée et cela a accru, du coup, la congestion et les retards pour les voyageurs et les entreprises.
Le gouvernement entend-il attendre qu'un pont important s'effondre, comme au Minnesota en 2007, avant d'agir?
Le gouvernement a, semble-t-il, une occasion en or d'investir dans un grand projet national d'infrastructure. Les taux d'intérêt étant encore à un niveau historiquement bas, cela rend les investissements dans l'infrastructure moins coûteux qu'ils ne l'auraient été par le passé. Pourquoi le gouvernement n'en profite-t-il pas pour lancer une initiative de ce genre pendant que les emprunts coûtent trois fois rien et que les Canadiens ont désespérément besoin de travailler? Après tout, le ministère des Finances a lui-même noté que les retombées économiques des investissements dans les infrastructures sont plus de cinq fois supérieures à celles des réductions d'impôt accordées aux entreprises. Cette information provient en fait de l'annexe au budget de 2009.
Pourquoi alors le gouvernement conservateur s'entête-t-il à faire de beaux cadeaux aux dirigeants de Bay Street en accordant des réductions d'impôt à leurs sociétés au lieu d'investir dans l'infrastructure? Pourquoi ne pas investir de manière stratégique dans l'infrastructure afin de créer ainsi, sur-le-champ, des emplois dans toutes les régions du pays?
Je suis très curieux de savoir quelle sera l'incidence de l'examen stratégique que le gouvernement se propose de faire sur les emplois dans la fonction publique.
Dans ma circonscription, , l'Agence du revenu du Canada est un employeur important et assurément l'un de ceux qui sont vitaux pour la région. Une réduction de personnel aux bureaux de l'ARC aurait des répercussions négatives très importantes sur l'ensemble de la région, car les retombées économiques de sa présence sont très grandes dans ma collectivité, .
L'économie de ne s'est pas encore tout à fait remise de la grève qui a duré un an à Vale. J'ai bien peur que des mises à pied aux bureaux de l'ARC auront des conséquences catastrophiques sur les petites entreprises qui comptent sur les employés du secteur public pour demeurer en activité.
Je crains également les compressions de personnel aux bureaux de Sudbury de Service Canada, lui aussi un employeur important dans ma circonscription et qui offre des services essentiels aux habitants de ma collectivité.
J'exhorte donc le à reconsidérer immédiatement toute mesure visant à réduire la contribution de la fonction publique à l'économie. Le gouvernement devrait opter pour une approche plus souple. Je suis d'avis, comme de nombreux Canadiens qui travaillent fort, que le gouvernement devrait reconsidérer l'idée de sabrer dans les dépenses en raison de l'instabilité économique qui sévit sur la planète.
J'entends de plus en plus souvent parler d'aînés qui, vivant de leur chèque de pension, n'arrivent plus à joindre les deux bouts à cause de l'inflation. Cela, parce que la valeur réelle du Régime de pensions du Canada — le RPC comme on l'appelle — ne suit plus le coût de la vie. Nombre de ceux qui ont investi dans d'autres régimes voient leur valeur diminuer au gré des pertes boursières ou les règles de versement des prestations changer à leur détriment.
Ceux qui ont cotisé au RPC et économisé pour leur retraite pendant toute leur vie professionnelle constatent aujourd'hui que les règles jouaient secrètement contre eux. La seule façon de s'assurer que tous les Canadiens sont suffisamment soutenus dans leur retraite est d'augmenter progressivement les cotisations au RPC.
Les conservateurs se sont déjà dits ouverts à cette option, mais ont depuis fait machine arrière. En dépit du refus du d'envisager sérieusement cette option, la proposition jouit d'un large soutien, dont celui d'un ancien actuaire en chef du RPC. Par ailleurs, le PDG de l'Office d'investissement du RPC a déclaré que les coûts d'administration liés à la bonification du RPC seraient inférieurs à ceux du régime privé proposé par le .
Nous devons agir sans tarder pour que les aînés canadiens puissent vivre sans difficulté financière. Nous ne pouvons pas nous contenter de fermer les yeux, car le problème ne fera que s'aggraver lorsque la prochaine génération de Canadiens partira à la retraite, accroissant ainsi le nombre de prestataires du RPC.
En conclusion, les néo-démocrates ne parlent pas de dépenses mais d'investissements: investissements dans des mesures incitatives ciblées pour les véritables créateurs d'emplois, investissements dans les infrastructures publiques essentielles telles que routes, ponts, transports en commun et Internet à large bande, et investissements dans la formation des travailleurs pour les préparer à l'économie mondiale du XXIe siècle.
Les néo-démocrates savent que le moment est venu de faire des investissements stratégiques pour promouvoir la croissance économique et s'attaquer au déficit de la création d'emplois. C'est le temps de mettre de côté la partisanerie et de travailler ensemble pour trouver des solutions pragmatiques qui encouragent la création d'emplois, la productivité économique et le genre d'investissements qui renforce l'expertise de la main-d'oeuvre canadienne.
Je défie ceux d'en face de collaborer avec les néo-démocrates afin de répondre aux attentes des Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts en ces temps économiques difficiles. Qu'ils leur tendent la main pour trouver des solutions économiques concrètes et à long terme qui bénéficieront aux Canadiens laborieux.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de pouvoir m'exprimer en cette Chambre afin d'appuyer la motion de ma collègue de . Cette motion est particulièrement importante en ce contexte économique difficile, hasardeux et inquiétant pour l'ensemble des Canadiens. Nos concitoyens sont surendettés, coincés dans des emplois peu rémunérateurs et précaires, avec des possibilités d'avenir limitées. Contrairement au monde des merveilles présenté à répétition par ce gouvernement, la réalité n'a rien de rose pour la plupart des gens. Les perspectives d'avenir sont sombres pour nous tous. Voici quelques exemples percutants.
Le Conference Board du Canada a établi que depuis 15 ans, le fossé se creuse entre les groupes de la société les plus riches et ceux plus défavorisés. Cet écart s'agrandit à un rythme plus élevé qu'aux États-Unis durant la même période, menaçant par le fait même une valeur fondamentale canadienne, qui est celle de justice et d'équité dans notre société.
De plus, le président du conseil d'administration de la Banque CIBC, M. Charles Sirois, et le grand investisseur montréalais, Stephen Jarislowsky, se sont inquiétés dernièrement de la trop grande dépendance de l'économie canadienne à l'exploitation et à l'exportation de nos ressources naturelles. Ces deux hommes, qui ont une expertise de plusieurs décennies des enjeux économiques mondiaux, considèrent que notre économie, trop peu diversifiée, ne pourra pas faire face aux défis que représentent les pays émergents.
Dans la foulée de la sortie du grand investisseur américain Warren Buffett, le très respecté homme d'affaires Jean Coutu considère lui aussi qu'il y a un déséquilibre fiscal totalement incompréhensible, qui fait qu'il paye trop peu d'impôt comparativement à l'ensemble de la population canadienne. En conséquence, il en appelle au gouvernement d'appliquer une fiscalité plus juste et équitable pour qu'il puisse faire sa part.
Contrairement à ce gouvernement, le NPD prône une approche économique qui a fait ses preuves depuis longtemps. L'État a, de très longue date, un rôle économique crucial à jouer, et le nier, c'est se voiler volontairement la face. Historiquement, nous pouvons observer que les périodes les plus florissantes à long terme sur le plan économique l'ont été sous une intervention majeure de l'État. Quand l'État se donne un but commun fort et clair de développement, assorti de règles de bonne gouvernance et d'équité sur les marchés, la croissance est impressionnante et durable.
La période des Trente Glorieuses est un excellent exemple des mesures économiques à adopter lorsque l'économie se retrouve en décroissance. Rappelons que durant cette période, les deniers publics étaient utilisés pour financer la reconstruction de l'Europe, le développement des infrastructures et le renforcement des entreprises en Amérique du Nord, sans oublier la mise en place de programmes sociaux universels qui ont longtemps garanti un système d'éducation solide, des prestations de santé accessibles à tous et l'assurance d'une retraite dans la dignité pour le plus grand nombre.
Tout cela est menacé par l'approche économique de ce gouvernement qui est obsédé de façon irrationnelle par son poids, au mépris de la santé économique générale. Pour paraphraser le grand économiste John Kenneth Galbraith, s'il n'y avait que de l'argent en jeu, il n'y aurait pas nécessairement beaucoup de souci à se faire, mais le sort des millions de gens qui souffriront à la suite des mesures prises par ce gouvernement représente une préoccupation autrement plus importante. Cela doit être le centre de notre préoccupation. En d'autres termes, nous constatons que deux visions de l'économie s'affrontent en cette Chambre: celle du gouvernement où la finance prime au détriment de l'individu, et celle du NPD où l'individu est au centre de l'économie. Cela pourrait se ramener à un simple débat idéologique, mais, là encore, la réalité implacable cautionne l'approche néo-démocrate.
Tout d'abord, un père fondateur de la discipline économique, Adam Smith, après avoir fait un constat cru de la réalité de son temps, l'a condamnée en prônant une approche morale des enjeux économiques qui tenait compte des besoins humains. Mais Adam Smith a malheureusement été pris en otage par une vision économique réductrice incarnée par l'École de Chicago qui a, de façon malhonnête, évacué les conclusions de M. Smith pour ne garder que le constat et l'ériger en dogme.
Cette approche sectaire a été très coûteuse pour de nombreux pays, particulièrement en Amérique latine. On a l'exemple de l'Argentine, qui a vécu une longue traversée du désert pour avoir appliqué des mesures semblables à celles proposées par ce gouvernement. En plus, au Canada, de nombreux gouvernements conservateurs ont suivi des chemins semblables à celui qu'emprunte l'actuel gouvernement, avec des résultats désolants et parfois même désastreux. Pour la mémoire, je citerai les déboires budgétaires et économiques du gouvernement Diefenbaker, ce qui a amené sa défaite en 1962, alors que le déficit public avait gonflé, à la suite des baisses de taxe — quelle surprise! —, en plus d'une dévaluation importante du dollar canadien par rapport au dollar américain; le gouvernement Mulroney a terminé un règne de neuf ans avec, comme résultat disgracieux, un déficit abyssal de 42 milliards de dollars; le gouvernement de Grant Devine en Saskatchewan a légué, il y a 20 ans, des finances publiques désastreuses pour le gouvernement de la province. À la suite de cela, le gouvernement néo-démocrate de Roy Romanow a pris la relève. Malgré cet héritage, il a réussi le tour de force de présenter, au début des années 1990, le premier budget équilibré de tous les gouvernements canadiens, qu'ils soient provinciaux ou fédéraux.
Les dommages faits à la réputation des conservateurs à cette époque et depuis ont été si grands qu'ils ont dû revenir sous un autre nom, c'est-à-dire sous la forme du Parti saskatchewanais.
Mais le bouquet nous vient du gouvernement ontarien de Mike Harris, qui a démantelé des programmes sociaux et Hydro Ontario au durable et coûteux détriment des contribuables de cette province. Si on se fie aux débats qui font rage durant l'actuelle campagne électorale ontarienne, l'héritage Harris se fait encore sentir lourdement. La question se pose: voulons-nous avoir un tel héritage?
Ailleurs dans le monde, au Danemark, pays qui a élu dernièrement un gouvernement social-démocrate après 10 ans d'une déprimante coalition de droite obsédée par l'austérité budgétaire et la sécurité aux frontières, la nouvelle première ministre de gauche investira plus de 3 milliards de dollars dans une petite économie riche et égalitaire.
Malgré le fait qu'il ait peu de ressources naturelles, et avec un taux d'imposition atteignant jusqu'à 60 p. 100 du revenu des particuliers ainsi qu'une taxe de vente de l'ordre de 25 p. 100, le Danemark présente quand même un revenu national par habitant comparable à celui du Canada. Ce qui est plus intéressant, par contre, c'est que les taux d'emploi pour toutes les tranches d'âge sont systématiquement supérieurs, au profit du Danemark par rapport au Canada. Ce pays investit massivement dans l'éducation, la recherche et le développement ainsi que dans sa main d'oeuvre, alors qu'au Canada, nous comptons trop sur l'abondance de nos ressources naturelles pour justifier un laisser-aller flagrant qui nous met à la merci des contrecoups économiques.
Selon le Conference Board du Canada, le gouvernement doit se doter d'une approche économique qui favorise la spécialisation, c'est-à-dire la transformation des produits, pour être en mesure de contrôler une plus grande partie de ce que nous appelons la chaîne de distribution. En somme, notre pays exporte trop de ressources brutes, pour qu'elles soient transformées à l'étranger. Nous avons récemment fait un constat accablant: les emplois du secteur de la fabrication, qui étaient nombreux auparavant, diminuent rapidement. Ce constat ne fait que renforcer notre position, au NPD: la compétitivité du Canada passe par la diversification des activités et par le soutien stratégique des secteurs qui créent de l'emploi pour faire en sorte que l'économie canadienne ne soit soumise uniquement à « la main invisible du marché ».
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Monsieur le Président, c'est un véritable plaisir d'intervenir dans le débat d'aujourd'hui. J'en ai suivi une grande partie cet après-midi. Quelle conversation intéressante entre les deux côtés de la Chambre.
Pour venir à la défense de mes collègues néo-démocrates, j'ai trouvé intéressant d'entendre le député de affirmer que le NPD avait changé de position et adopté celle de son parti. Au contraire, le NPD a toujours maintenu la même position, ce sont les libéraux qui sont complètement revenus sur la leur. Le député de Markham—Unionville appuyait auparavant les réductions d'impôt comme moyen de stimuler l'emploi et l'investissement. Je pense donc qu'on devrait plutôt dire que le NPD a toujours maintenu sa position et que les libéraux ont changé la leur. Le NPD n'a pas toujours raison, mais à mon avis, il a toujours maintenu sa position, chose que je sais apprécier.
Nous sommes tous conscients des perturbations économiques mondiales. Nous suivons de près les marchés au quotidien; en Europe notamment, certains pays éprouvent de graves difficultés à cause de leur dette. Certains pays comme la Grèce ont contracté une dette tellement lourde qu'ils ont beaucoup de mal à la gérer. Les États-Unis, qui n'ont malheureusement pas su créer autant d'emplois que nous au Canada, contribuent eux aussi aux perturbations économiques mondiales.
C'est une situation que nous comprenons, que le comprend et que le comprend. C'est pourquoi le ministre des Finances collabore étroitement avec ses homologues dans le monde, dont d'autres ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales. Lui et Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, se sont récemment rendus à Washington pour assister à des réunions du FMI, de la Banque mondiale et de l'OCDE.
Il a fallu prendre des mesures dans ce contexte mondial difficile, notamment dans le sillon de la récession mondiale de 2008-2009. Les pays de l'OCDE et du G20 ont su présenter une réponse concertée en matière de politique monétaire et de stimulation financière. C'est justement une des raisons pour lesquelles nous affirmons que la situation au Canada est relativement préférable à celle de la plupart des pays industrialisés.
Il est question de promouvoir la croissance et la création d'emplois dans cette motion. Or, nous soutenons avoir un solide bilan à cet égard. Nous avons créé approximativement 600 000 emplois. Je ne devrais pas dire « nous ». Le secteur privé a créé 600 000 emplois depuis juillet 2009. En fait, si on jette un coup d'oeil aux chiffres de l'an dernier, on constate que la croissance de l'emploi a été extraordinaire, notamment pour ce qui est des emplois à temps plein. Les statistiques sont très encourageantes au chapitre de la création d'emplois.
Le député d'en face a dit que ce n'est pas le gouvernement qui crée des emplois. Cependant, c'est le gouvernement qui met en place des politiques qui permettent la création d'emplois. C'est le gouvernement qui, en novembre 2007, a présenté un plan à long terme pour réduire les impôts des PME, et il faut dire que ce plan a stimulé la création d'emplois. En fait, il est arrivé à point parce qu'il a permis la mise en place de certaines mesures avant que le Canada ne soit frappé par la crise économique de 2008.
Nous nous concentrons énormément sur l'économie et sur la croissance. Nous nous employons également à faire une gestion prudente de l'argent des contribuables.
Il est intéressant d'entendre les députés de l'opposition dire que nous sommes actuellement en période d'austérité alors que nous étions auparavant en période de relance. J'invite les députés de l'opposition à se pencher de nouveau sur le budget qui a été adopté en juin dernier. Ils pourront y constater des augmentations de 6 p. 100 par année jusqu'en 2014 et même au-delà pour les soins de santé, de 3 p. 100 par année pour l'éducation et l'aide sociale, et d'autres augmentations pour la recherche et le développement, mesure que l'Association des universités et collèges du Canada a fort bien reçue. Le budget prévoit également une augmentation des crédits alloués à la recherche sur les énergies propres et à la recherche neurologique. Le gouvernement continue également de faire certains investissements stratégiques et prend de nombreuses autres mesures, dont je parlerai, notamment en ce qui concerne les petites entreprises.
Nous reconnaissons que les petites entreprises contribuent pour une large part à la croissance économique du Canada. Nous savons également qu'elles sont les principaux employeurs au Canada, et c'est précisément pour cette raison que nous avons mis certaines politiques en place. Je mentionne certaines politiques visant la petite entreprise, notamment la réduction du taux d'imposition de 12 à 11 p. 100, et l'augmentation de 300 000 $ à 400 000 $ et à 500 000 $ du revenu admissible au taux d'imposition réduit.
C'est ce que nous avons fait pour les petites entreprises, afin de leur permettre de créer plus d’emplois. Elles peuvent ainsi garder une plus grande partie de leur revenu et investir davantage dans leur organisation et leurs employés, pour leur propre bénéfice. En prenant de l’expansion, les petites entreprises bénéficieront également de la réduction générale du taux d’imposition des sociétés, qui sera de 15 p. 100 en 2012.
On a beaucoup entendu dire à la Chambre que ces réductions d’impôts sont avantageuses seulement pour certains types d’entreprises. On donne toujours l’exemple des banques et des sociétés pétrolières.
Il importe de noter qu’une entreprise qui a un revenu de plus de 500 000 $ paiera le taux d’imposition des sociétés plus élevé, qui est actuellement de 16,5 p. 100. Une entreprise ayant un revenu de 600 000 $ n’est pas une grande société au Canada.
Les gens doivent comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de réduire les taux d’imposition de certaines industries, qu’on pense au secteur pétrolier ou au secteur bancaire. Il est question de réduire ce taux pour toutes les entreprises du pays dont les bénéfices sont supérieurs à 500 000 $. J’aimerais que tous les députés se rendent compte que cela englobe beaucoup de PME — et nous admettons tous que celles-ci sont les principaux créateurs d’emplois dans notre pays. Il faut bien s’en rendre compte.
Au chapitre de la baisse des impôts des sociétés, comme je le disais, la mise à jour économique de l’automne 2007 — qui présentait essentiellement ce plan quinquennal de réduction des impôts — visait à assurer que nous demeurerions compétitifs à l’échelle mondiale.
J'invite les députés à consulter le site Web de l'OCDE. Ils y trouveront les taux d'imposition des sociétés dans certains pays. Des pays qui figurent parmi nos concurrents, comme le Chili, la Suède et les Pays-Bas, ont des taux d'imposition très semblables aux nôtres. Si nous combinons notre taux fédéral, qui est de 16,5 p. 100 en général, avec un taux provincial d'environ 10 p. 100, on obtient au total 26,5 p. 100. Nous espérons que les deux taux combinés seront de 25 p. 100 en janvier 2012. Nous serons ainsi très concurrentiels comparativement à beaucoup de pays. Les députés devraient consulter le site de l'OCDE pour voir où se situe le Canada.
Parmi les députés d'en face, beaucoup diront que les États-Unis ont un taux d'imposition des sociétés plus élevé que le nôtre. Oui, c'est vrai, mais ce n'est pas la bonne façon de voir les choses, selon nous. Les échappatoires fiscales sont beaucoup plus nombreuses aux États-Unis, et le taux d'imposition y est globalement plus élevé. Notre gouvernement baisse le taux d'imposition, mais s'emploie énergiquement à éliminer les échappatoires, ce que certains députés d'en face appuient, à ce que je sache. Si nous voulons plus d'emplois, de meilleurs salaires et ce genre d'avantage fiscal pour les entreprises, nous devons suivre cette approche.
J'ai parlé de la situation du Canada dans les statistiques de l'OCDE, et j'aimerais maintenant citer l'OCDE. Elle a indiqué récemment que les réductions de l'impôt sur le revenu des sociétés, au Canada, « devraient diminuer le coût du capital et favoriser les projets d'investissement. Cette progression [...] devrait finir par conduire à des gains de productivité et améliorer les perspectives d'emploi. » L'OCDE reconnaît donc que le Canada a fait des progrès et continue d'en faire.
Permettez-moi maintenant de revenir à ce que je disais à propos du contenu du budget que nous avons adopté en juin.
J'aimerais premièrement parler du crédit à l'embauche pour les PME, qui peut atteindre 1 000 $ et qui sert à réduire l'augmentation des cotisations d'assurance-emploi versées par l'employeur en 2011, par rapport à 2010. C'est un point très important. Franchement, je ne serais pas étonné que certains députés d'en face soient favorables à cette mesure. Elle a été proposée par des groupes très responsables, comme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui voulaient ainsi nous suggérer des moyens d'aider les PME.
Ce crédit temporaire à l'embauche pour les PME sera disponible pour environ 525 000 employeurs, c'est-à-dire pour tout employeur dont les cotisations d'assurance-emploi totalisaient moins de 10 000 $ en 2010. En 2011, ce crédit réduira les cotisations sociales de ces employeurs d'environ 165 millions de dollars. C'est très important. Je mets au défi les députés d'en face de nous indiquer s'ils souscrivent ou non à cette mesure. S'ils sont contre, je les invite à nous dire pourquoi. S'ils sont pour, ils devraient appuyer le plan d'action économique que nous avons conçu.
Nous avons aussi pris de nombreuses mesures pour les petites entreprises dans le cadre de programmes de financement leur étant destinés. Permettez-moi de souligner certaines de ces initiatives.
Chaque année, le Programme de financement des petites entreprises du Canada consent des prêts d'une valeur totale d'environ 1 milliard de dollars à quelque 7 500 petites entreprises pour les aider à démarrer ou à prendre de l'expansion. Le gouvernement a augmenté le montant maximal de chaque prêt octroyé dans le cadre de ce programme, le faisant passer de 250 000 $ à 500 000 $, dont un maximum de 350 000 $ peut être utilisé pour financer l'achat d'équipement et des améliorations locatives. Ce programme fait partie de notre Plan d'action économique.
Cela est important aussi, car l'un des principaux points que les propriétaires de petites entreprises font valoir, c'est la difficulté qu'ils éprouvent à avoir accès à des capitaux. Ils ont fait part de ces préoccupations à tous leurs députés. Souvent, ils ont du mal à obtenir des capitaux auprès des institutions financières. Lorsqu'ils y ont accès, ils peuvent difficilement le faire dans des conditions financières favorables à l'expansion de leur entreprise ou à l'embauche de nouveaux employés. Ce programme aide évidemment les propriétaires de petites entreprises à s'attaquer directement au problème.
Nous en faisons plus dans le cas des petites et moyennes entreprises, les PME. Nous éliminons les tracasseries administratives.
En 2009, nous avons éliminé près de 80 000 formalités administratives que devaient remplir les PME. Pour faire suite à cela, plus tôt cette année, nous avons lancé la Commission sur la réduction de la paperasse dans le but de trouver encore plus de façons de réduire le fardeau des exigences réglementaires fédérales imposées aux entreprises canadiennes.
Dans la prochaine phase du Plan d'action économique, nous avons également prévu d'autres initiatives, dont des mesures de soutien pour que le service PerLE devienne permanent. Cette initiative permet aux entreprises de remplir en ligne toutes les modalités qui sont exigées d'elles. Ce service réduit considérablement le fardeau administratif des propriétaires de petites entreprises en leur permettant d'avoir accès, de manière rapide et efficace, à l'ensemble des permis et licences exigés par tous les ordres de gouvernement pour qu'ils puissent exploiter leurs entreprises.
Enfin, toujours dans ce domaine, nous nous sommes engagés à ce que l'Agence du revenu du Canada consulte le milieu des affaires et des intervenants clés pour trouver des façons d'améliorer encore plus ses services et pour réduire le fardeau administratif, tout en respectant l'intégrité globale du régime fiscal.
Avec toutes ces initiatives qui reconnaissent l'importance de la petite entreprise dans l'économie canadienne, il n'est pas étonnant que la présidente de la FCEI, Catherine Swift, ait déclaré:
En cette Année de l'entrepreneur, nous saluons les efforts que continue de déployer le gouvernement pour équilibrer ses finances tout en présentant des mesures importantes et à moindre coût qui permettent aux PME de contribuer à l'essor de l'économie. En adoptant des mesures portant sur la réduction des formalités administratives, la mise en place d'un crédit d'assurance-emploi et l'amélioration de la transparence et la responsabilité de l'Agence du revenu du Canada, le gouvernement a pris des initiatives importantes en vue de soutenir la création d'emplois et de reconnaître la contribution des petites et moyennes entreprises à l'économie canadienne.
Notre gouvernement a pris ces mesures parce qu'il croit que la meilleure façon de bâtir une économie plus concurrentielle est de créer un environnement commercial qui permette aux petites et aux grandes entreprises du secteur privé, ainsi qu'aux employeurs qui embauchent la grande majorité des Canadiens, de réussir et de se développer, au lieu de freiner leur réussite par des impôts élevés et des tracasseries administratives inutiles. Ces mesures fonctionnent et nous devrions continuer dans cette voie.
Puisque mon ami d'en face a cité plus tôt le FMI, j'aimerais moi aussi le citer:
Le Canada fait plutôt bonne figure par rapport aux autres pays [...] la récession n'a pas été trop profonde et la crise financière n'y a pas été aussi grave qu'elle l'est actuellement aux États-Unis ou en Europe. Non, somme toute, le Canada se tire plutôt bien d'affaire.
Nous continuons d'encourager l'étincelle de créativité des entrepreneurs canadiens par l'entremise d'un certain nombre de mesures importantes destinées aux propriétaires de petites entreprises. Nous avons aussi soutenu la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, qui accorde des prêts et offre des services de mentorat aux jeunes entrepreneurs afin de les aider à démarrer et à gérer une nouvelle entreprise. Le volet mentorat est très important. De plus, il existe en Alberta une initiative appelée Productivity Alberta, par l'entremise de laquelle des personnes chevronnées, en particulier dans le secteur manufacturier, jouent le rôle de mentor auprès des jeunes. Le mentorat de la prochaine génération de chefs d'entreprises est tout aussi important, sinon plus, que l'accès à du financement.
Le budget alloué à la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs s'ajoute à la contribution versée au Programme de stages dans les petites entreprises du gouvernement fédéral qui, chaque année, aide quelque 400 étudiants de l'ensemble du Canada à acquérir une expérience précieuse, et des entrepreneurs à adopter des pratiques concurrentielles en matière d'affaires électroniques. Ce programme a de toute évidence été bien accueilli. Je cite la fondation:
Cette contribution permettra à la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs de continuer à appuyer les idées, l'innovation et l'esprit d'entreprise des jeunes Canadiens, ce qui, au bout du compte, crée des emplois et renforce notre économie.
Dans le même esprit, le gouvernement verse également 15 millions de dollars par année au Réseau Entreprises Canada. Ce réseau fournit des renseignements essentiels aux propriétaires d'entreprises afin de les aider à démarrer et à faire croître leur entreprise. Les renseignements sont offerts en ligne, par téléphone au moyen d'une ligne sans frais et en personne dans 13 centres de services régionaux.
En ce qui concerne les mesures du programme d'assurance-emploi destinées aux entreprises créatrices d'emplois, en particulier les petites entreprises, le plan que nous avons annoncé en mars, puis en juin — et qui a été adopté — prévoit 420 millions de dollars pour renouveler pendant une année deux mesures spéciales. Nous prolongeons jusqu'en août 2012 le projet de travail pendant une période de prestations, qui permet aux bénéficiaires de l'assurance-emploi de gagner davantage tout en touchant un revenu de soutien. Nous prolongeons jusqu'en juin 2012 le projet des 14 meilleures semaines, offert dans 25 régions où le taux de chômage est le plus élevé, projet qui permet le calcul des prestations d'assurance-emploi en fonction des 14 semaines les mieux rémunérées du bénéficiaire au cours de l'année précédant la demande.
De toute évidence, plusieurs initiatives visent expressément à aider les travailleurs des régions les plus durement touchées. Certaines régions sont prospères, d'autres non. Nous en sommes très conscients et nous y voyons.
Soit dit en passant, dans le cadre des tables rondes que j'organise avec des petites entreprises de ma région, quand je leur demande quel est leur plus grand défi, bon nombre d'entre elles me disent qu'il s'agit de l'accès à la main-d'oeuvre puisqu'elles ont du mal à trouver un nombre suffisant d'employés. C'est le cas pour toutes les entreprises, peu importe leur taille.
Un homme est récemment venu me voir à mon bureau. Il est de mon âge. C'est un très jeune PDG. Il m'a expliqué qu'il pourrait embaucher d'emblée 75 personnes pour son entreprise de service, mais qu'il n'arrive pas à les dénicher. Perry de Denham Inn à Leduc m'a dit avoir besoin d'environ six personnes. Il avait placé une annonce et a reçu 38 réponses de candidats intéressés, mais tous ont refusé son offre. Il m'a demandé ce qu'il devrait faire parce qu'il avait besoin de gens. C'est l'un des défis que nous aurons à relever. Même si nous avons un taux de chômage relativement élevé, il y a des entreprises qui ont de plus en plus de mal à trouver des travailleurs, qu'ils soient qualifiés ou non.
Je tiens également à souligner l'initiative qui porte sur les médecins en milieu rural. C'était prévu dans le budget, et on en a aussi parlé lors de la dernière campagne électorale. À compter de 2012-2013, les professionnels qui pratiquent la médecine familiale seront admissibles à l'annulation de leurs prêts d'études canadiens à hauteur de 8 000 $ par année, à concurrence de 40 000 $. Le personnel infirmier praticien et le personnel infirmier auront droit à l'annulation de la composante fédérale de leurs prêts d'études canadiens à hauteur de 4 000 $ par année, à concurrence de 20 000 $.
En attirant des médecins et des infirmiers dans nos collectivités rurales, dont celles de ma circonscription, nous aidons les Canadiens à accéder aux services de santé essentiels, où qu'ils vivent au pays.
Un autre aspect de notre programme sur lequel j'aimerais m'attarder est le programme commercial. C'est intéressant. Une économiste d'une banque a parlé de la réponse de Herbert Hoover à la grande crise de 1929. C'est, à mon avis, franchement ridicule. Si on examine les mesures prises dans les années 1930, on constate qu'elles ont consisté à augmenter les tarifs douaniers, cesser les échanges commerciaux et hausser les impôts.
Ce que le gouvernement actuel a fait, depuis l'avant-dernier budget pour être exact, c'est d'éliminer les droits de douane. Nous sommes en train d'éliminer ceux qui touchent les produits de base du secteur de la fabrication. Nous avons aussi mis au point un programme commercial très ambitieux. Nous savons très bien qu'il faut diversifier nos échanges commerciaux. Nous avons évidemment des liens très étroits avec États-Unis, avec qui se font environ 85 p. 100 de nos activités commerciales. Il nous faut élargir et diversifier nos marchés. C'est pourquoi le a visité les pays du Sud cet été; il voulait pouvoir étudier ces marchés en profondeur pour élargir et diversifier nos horizons. Les pays comme la Colombie et le Brésil présentent des occasions parfaites pour nous.
Quand je demandais aux entreprises de ma circonscription comment se portaient leurs exportations, j'ai trouvé intéressant d'apprendre que, même si les exportations vers les États-Unis ont baissé d'environ 25 à 30 p. 100, cette part du marché a tout de même été reprise par les exportations vers le Brésil. Si nous axons nos efforts sur la diversification des échanges commerciaux, il ne fait aucun doute que nous pourrons aider bon nombre de ces entreprises.
J'aimerais maintenant parler de ce que nous avons fait du point de vue des innovations et, pour ça, je reviendrai à la base. Ils sont nombreux, du côté de l'opposition, à dire que nous sommes en période d'austérité, alors que ce n'est pas le cas. Nous sommes encore dans une période où nous faisons des investissements stratégiques afin de stimuler l'économie.
Nous investissons notamment dans le domaine de la recherche, du développement et de l'innovation, grâce, bien sûr, à des programmes comme le Programme d'infrastructure du savoir, qui s'applique à de vraies installations dans les universités et les collèges du Canada. Nous investissons également dans les gens, grâce à trois conseils subventionnaires fédéraux, qui ont vu leur financement augmenter. Nous nous penchons sur des questions comme le coût indirect de la recherche, dont nous parlent les universités et les collèges depuis plusieurs années.
J'aimerais reprendre les propos de l'Association des universités et collèges du Canada.
L’Association des universités et collèges du Canada accueille très favorablement le soutien continu du gouvernement du Canada à l’égard de la recherche universitaire et de la participation internationale, annoncé dans le budget de 2011.
« Nous sommes heureux de l’investissement accru que le présent budget accorde à la recherche universitaire et à l’innovation [...] Ce soutien contribuera à renforcer la capacité du Canada en matière de découverte et d’innovation, et à améliorer l’expérience universitaire pour tous les étudiants. »
« Ce budget représente un extraordinaire progrès pour le secteur universitaire: un financement accru pour les organismes subventionnaires de recherche, des mesures pour promouvoir le marketing international de l’éducation, une aide financière accrue pour les étudiants, et toute une gamme de mesures visant à favoriser l’innovation et la recherche. »
La présidente de l'Université de l'Alberta, qui est mon alma mater, a fait l'éloge des mesures que nous avons prises en ce qui concerne l'innovation et la recherche.
Enfin, je tiens à souligner que nous connaissons une période d'incertitude économique mondiale, mais le gouvernement est dans la bonne voie. Il continue d'investir stratégiquement tout en respectant l'argent des contribuables et en prenant les mesures nécessaires pour équilibrer le budget d'ici 2014-2015.
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Madame la Présidente, j'aimerais intervenir aujourd'hui sur la question de la pauvreté de plus en plus présente, ainsi que sur l'écart de richesse qui se creuse de plus en plus entre les riches et les pauvres de ce pays. À cet égard, j'abonde dans le même sens que mes collègues, qui ne peuvent que s'indigner devant l'inertie du gouvernement qui ne prend pas de mesures concrètes face à une situation économique alarmante, affligeant le Canada et toutes ses communautés.
Je crois que le temps de jouer à l'autruche est révolu. Alors que le gouvernement se vante de la vigueur et de la sécurité de l'économie aux potentiels investisseurs étrangers en ces temps tumultueux, et ce, dans tous les médias, il faut comprendre que la population canadienne n'est pas dupe et qu'elle sait à quel point la santé économique du pays peut s'avérer fragile. D'ailleurs, de nombreux rapports récents nous dépeignent une réalité bien crue à laquelle le citoyen canadien aura à faire face, s'il ne le fait pas déjà.
Un rapport récemment paru du Conference Board affirme que l'écart entre les riches et les pauvres au Canada se creuse de plus en plus, et même davantage qu'aux États-Unis. Pire encore, le Canada a connu la quatrième hausse d'écart la plus marquée parmi les 17 pays les plus industrialisés. Il va de soi que cette situation est inacceptable et que des mesures doivent être prises de façon urgente pour que la politique économique du pays soit renforcée et répartie de façon plus juste et équitable pour tous.
Face à ce constat, il est tout à fait normal que les Canadiens et Canadiennes se demandent pourquoi le gouvernement choisit de rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres.
Lorsqu'un pays traverse une période difficile qui peut mettre en péril sa santé économique, chaque minute est comptée. Bien qu'à l'échelle mondiale, d'autres pays semblent éprouver des difficultés pires que les nôtres, la mondialisation dans laquelle notre économie est étroitement imbriquée est très dépendante de ce qui se passe à l'extérieur de nos frontières. Le gouvernement doit donc s'engager dès maintenant face à ses électeurs et mettre sur pied des initiatives justes et équitables qui protégeront notre économie, créeront des emplois et assureront une retraite méritée à nos aînés, ainsi qu'un avenir radieux pour nos jeunes. Le gouvernement doit donc rendre compte de ses actes et assurer la protection économique des citoyens et citoyennes. La solution pour remédier à la pauvreté passe par la proactivité et non par la passivité de mesures réactives qui viennent trop tard et qui sont souvent inadéquates.
Dans son rapport du Conseil national du bien-être social datant de l'automne 2011, le président signale que les lecteurs vont découvrir une image troublante de la pauvreté au Canada. Il confirme également que la pauvreté coûte bien trop cher à l'économie canadienne, et je partage son avis. Pour appuyer mon propos, voici quelques exemples.
En 2007, le coût public de la pauvreté, c'est-à-dire les dépenses du gouvernement — on ne parle même pas ici des coûts privés de la pauvreté —, s'élevait à 24,4 milliards de dollars. Ce chiffre représente le double de l'écart de la pauvreté à combler qui serait nécessaire pour sortir tous les Canadiens de la pauvreté. Est-ce que les Canadiens et Canadiennes peuvent se permettre ce fardeau fiscal alors que les études démontrent que l'investissement dans le bien-être s'avère bien plus profitable à long terme? La réponse est non.
Le coût annuel du logement dans une cellule de prison est jusqu'à dix fois plus élevé que le coût d'un logement supervisé. On sait très bien que des milliers de prisonniers sont détenus pour des crimes mineurs, qu'ils souffrent de maladies mentales et qu'ils ne reçoivent pas les soins adéquats pour leur condition, faute de ressources.
Vingt pour cent des dépenses de la santé sont directement reliés aux écarts socioéconomiques. Si la population en situation économique actuellement précaire ne l'était pas, elle serait moins malade et plus apte à travailler.
L'économie canadienne perd présentement, au moment où on se parle, entre 3,5 et 5 milliards de dollars par année parce que les compétences et l'expérience des travailleurs immigrants ne sont pas reconnues. Et ce ne sont là que quelques exemples de ce que coûte la pauvreté à tous les Canadiens et Canadiennes chaque jour.
D'autres chiffres troublants viennent confirmer l'inquiétude des citoyens et citoyennes, dont ceux de ma circonscription qui m'ont donné le mandat de les représenter. Alors que la pauvreté des familles et des aînés devient une préoccupation majeure à laquelle le gouvernement devrait davantage s'attarder, le taux de chômage chez les jeunes, pourtant qualifiés et en bonne santé, ne cesse d'augmenter.
Si le gouvernement croit toujours que l'économie du Canada survit aux soubresauts économiques mondiaux, comment se fait-il que le marché de l'emploi canadien soit si stagnant? Comment se fait-il que les familles canadiennes éprouvent de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts et se voient obligées de baisser radicalement leur niveau de vie pour survivre?
Actuellement, nous savons tous que le marché de l'emploi est plus faible qu'il ne l'était avant même la crise financière de 2008. Le Canada enregistre pour la première fois depuis mars dernier une perte nette d'emplois. Le gouvernement se vante, lors de la période des questions, d'avoir créé 600 000 emplois nets. Nous nous interrogeons sur le début et la fin de cette création d'emplois.
D'après Statistique Canada, en août 2011, l'emploi a peu varié pour un deuxième mois d'affilée, et le taux de chômage a légèrement augmenté pour s'établir à 7,3 p. 100. Au cours des 12 derniers mois, l'emploi a progressé de 1,3 p. 100 et 223 000 emplois ont été créés principalement en Ontario et en Alberta ainsi que dans le secteur privé. C'est loin des 600 000 emplois. D'où viennent ces 600 000 emplois nets dont nous parlent plusieurs porte-parole d'en face, incluant le , à la période des questions?
Les économistes de tous les milieux ainsi que les grandes banques ont dû revoir leur prévision de croissance à la baisse.
Les Canadiens et les Canadiennes sont inquiets pour leur retraite et leurs épargnes en vue de leurs vieux jours.
Madame la Présidente, j'ai oublié de vous mentionner que je partagerai mon temps avec mon confrère et député de . Je m'excuse de ne pas l'avoir mentionné précédemment.
L'endettement total de la famille moyenne canadienne a désormais atteint un niveau record — établi auparavant à 150 p. 100. Les familles qui auparavant se situaient dans la classe moyenne avec deux parents travailleurs à temps plein se retrouvent maintenant dans le bas de l'échelle des revenus. Les familles canadiennes sont étouffées, endettées, elles manquent d'argent et de temps pour travailler davantage car elles sont déjà au maximum des heures qu'elles peuvent travailler.
Le taux de chômage chez les étudiants à atteint 17,2 p. 100 cet été, une augmentation de plus de 3 p. 100 par rapport au taux qui précédait la récession de 2008. Ces derniers représentent la main-d'oeuvre de demain, celle qui participera activement à notre croissance collective par l'intermédiaire des impôts s'ils parviennent à décrocher leur diplôme. Le coût de la vie sans possibilité de travail ne permet plus aux étudiants de joindre les deux bouts et incite au décrochage.
Est-ce que c'est l'avenir sombre et difficile que le gouvernement veut offrir à ces citoyens? Il m'apparaît évident que le gouvernement s'avère complètement déconnecté de la réalité que vivent quotidiennement ses électeurs et qu'il ne tient pas compte de la situation lorsqu'il entreprend d'établir des mesures austères et de faire des coupes drastiques au niveau du budget. Exactement au moment où les Canadiens et les Canadiennes ont besoin de lui, ont besoin d'appui et de ressources pour se sortir la tête de l'eau, le gouvernement les laisse carrément tomber.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Si le gouvernement se vante de maintenir l'économie canadienne en bonne santé, il doit refaire ses calculs. Il y a de bonnes stratégies économiques et il y a des stratégies optimales. Il existe une différence énorme entre dépenses et investissements que le gouvernement se doit de discerner une fois pour toutes. Pourquoi le gouvernement ne voit-il pas les dépenses reliées à combattre la pauvreté comme un investissement de société?
La maximisation de notre potentiel de richesse collective passe par le plein emploi au niveau individuel. C'est pourquoi le gouvernement doit se doter dès aujourd'hui d'une stratégie nationale claire et optimale qui saura s'attaquer à la pauvreté directement à la source du problème et non en adoptant des stratégies qui ne font que traiter les symptômes.
Si le Canada cherche à permettre aux gens de survivre à la pauvreté, j'avouerai que nous connaissons présentement un certain succès. Toutefois, ce que le gouvernement fait en ce moment engendre des coûts sociaux importants. Si, en revanche, on veut ensemble éliminer la pauvreté ainsi que ses conséquences coûteuses, j'affirme que l'approche à adopter se doit d'être différente.
Enfin, ce que le NPD propose ici dans sa motion, c'est une véritable stratégie d'investissement afin d'optimiser les ressources du Canada dont les bénéfices pourront se voir et se faire sentir à long terme. C'est une stratégie qui met davantage l'accent sur la prévention de la pauvreté plutôt que d'engendrer des dépenses une fois que le mal est déjà fait.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre part au débat sur la motion de l'opposition.
Tout juste cette semaine, des économistes entendus par le Comité des finances se sont prononcés sur la situation qui attend le Canada en raison des perturbations économiques actuelles. Ils ont déclaré presque à l'unanimité que, selon eux, le manque d'investissements par les gens d'affaires combiné à l'endettement personnel des Canadiens faisait en sorte que ni un groupe ni l'autre ne pourrait stimuler notre économie en cette période où ce serait bienvenu. On nous a dit que les entreprises étaient assises sur environ 500 milliards de dollars. En toute justice envers les entreprises, il faut dire qu'étant donné qu'elles ont vécu un resserrement des prêts pendant la dernière récession, on peut comprendre qu'elles tiennent à protéger leurs actifs en liquide puisqu'elles ne savent pas ce que les mois et les années à venir leur réservent.
Les économistes ont affirmé d'une même voix qu'il était temps que le gouvernement relance notre économie et investisse dans les infrastructures. Aujourd'hui, au Canada, le taux de chômage s'établit à 7,3 p. 100. Les néo-démocrates croient que c'est plus proche de 11 p. 100 si l'on tient compte des gens qui ont perdu espoir et ne cherchent plus d'emploi. Nous affirmons qu'un Canadien sur dix ne travaille pas et ne contribue pas à l'économie et, dans bien des cas, c'est malheureusement la chute dans la pauvreté.
La semaine dernière, le Social Planning & Research Council d'Hamilton a publié un rapport sur la pauvreté chez les personnes âgées. Les députés savent peut-être que, au cours de la dernière session, j'étais porte-parole de mon parti pour les dossiers concernant les personnes âgées et les pensions, mais la députée de s'occupe maintenant des dossiers concernant les personnes âgées. Le rapport était très frappant. On y lit que 7,5 p. 100 des personnes âgées d'Hamilton vivent dans la pauvreté et que le taux de pauvreté chez les femmes âgées est le double de celui des hommes.
Au cours de la dernière session, j'ai demandé mois après mois au gouvernement d'augmenter sérieusement le supplément de revenu garanti afin de régler la situation intolérable de la pauvreté chez les personnes âgées. Le gouvernement a réagi et son budget prévoyait une augmentation de ce supplément de 50 $ par mois. Ce n'est rien. Il faut comprendre que des personnes âgées vivent avec 15 200 $ par année alors que le seuil de pauvreté est fixé à 22 000 $. Lorsque je dis que 50 $ ce n'est rien, je suis heureux que cette augmentation ne soit plus mentionnée à la Chambre parce qu'il était très troublant d'en entendre parler jour après jour.
Les néo-démocrates savent ce qui doit être fait. Il faut que le gouvernement cesse de parler de son bilan et de se vanter de sa récente victoire électorale. Les conservateurs forment le gouvernement actuel. Ils doivent arrêter de justifier leur aveuglement en invoquant leur victoire électorale quand vient le temps de répondre aux besoins des Canadiens d'un bout à l'autre du pays qui doivent faire face à une situation critique. Les conservateurs n'arrêtent pas de répéter à la Chambre qu'ils ont obtenu une majorité sans équivoque. Or, une majorité sans équivoque de 61 p. 100 des Canadiens n'a pas voté pour les conservateurs ou leur programme.
Il faut que les dépenses soient axées sur les vrais créateurs d'emplois, sur le déficit de 130 millions de dollars au chapitre des infrastructures, comme l'a indiqué la Fédération canadienne des municipalités, sur la construction et la réparation de routes et de ponts, comme le pont à Montréal, et sur le transport en commun. Des discussions sont en cours au sujet d'une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Québec et Chicago. Voilà des exemples de mesures que nous pourrions prendre.
Nous devons également cibler la formation et le recyclage de la main-d'oeuvre canadienne. Quand j'étais commissaire d'école à Hamilton, le taux de décrochage était d'environ 28 p. 100. En décrochant, ces jeunes s'isolaient et s'empêchaient de contribuer à l'économie. Nous sommes tous conscients de l'importance de l'éducation et du recyclage. Dans la ville où j'habite, qui compte quelque 500 000 habitants, plus de 112 000 personnes vivent dans la pauvreté. Nous devons trouver une façon d'aider ces gens à se trouver du travail. Dans les cinq à huit prochaines années, les employeurs vont éprouver un besoin criant de travailleurs qualifiés.
L’un des témoins qui ont pris la parole à notre séance de comité d’aujourd'hui représentait un collège communautaire. Cette personne a parlé de cette insuffisance, qui se fera sentir malgré notre nouvelle politique d’immigration. Je pense qu’elle avançait que 30 p. 100 des postes ne pourraient être comblés. Pourtant, nous avons des concitoyens pauvres qui pourraient travailler, si nous trouvions le moyen de leur donner la capacité d’occuper ces emplois.
Je cite Glen Hodgson, économiste en chef du Conference Board du Canada, qui a aussi témoigné à notre comité. Il a dit: « Nous croyons que l’infrastructure de notre pays souffre d’une grave insuffisance des investissements. Nous n’avons pas ces chiffres, mais d’autres les ont. Les ingénieurs sont au courant, ainsi que la Fédération des municipalités. Je pense que les chiffres qu’ils avançaient il y a cinq ans révélaient un déficit d’environ 130 milliards de dollars en ce qui a trait aux investissements dans l’infrastructure. »
Il a ajouté: « C’est ce qui m’amène à dire qu’il faudra modifier fortement les priorités de dépenses du gouvernement et nous assurer d’investir suffisamment dans les routes, les ports, les ponts, afin que [...] » Ici, je vais le dire dans mes propres mots. Il a dit que des économies comme celles de Montréal fonctionnaient bien. Si nous perdions le pont à Montréal, quelles seraient les conséquences pour l’économie de cette collectivité et de notre pays? On ne peut pas permettre que cela se produise.
Il a parlé d’autres choses, notamment de l’infrastructure sociale. Encore une fois, il parlait du problème du vieillissement de la population. Nous aimerions que plus de Canadiens travaillent, notamment parmi les femmes et les Autochtones.
Il y a, par exemple, des programmes de garderie que nous pourrions créer pour permettre à plus de femmes de retourner au travail. Cela augmenterait la taille de la population active et permettrait aux entreprises d’avoir les travailleurs dont elles ont besoin.
Nous avons aussi entendu au comité M. Marc Lavoie, un professeur au département d’économie de l’Université d’Ottawa. En gros, il a dit que le gouvernement du Canada devrait, à son avis, renoncer tout de suite à son objectif d’avoir un budget équilibré pour l’exercice 2014-2015. Il devrait renoncer aux compressions budgétaires déjà annoncées. Il doit créer un nouveau train de mesures de stimulation consacré à l’infrastructure.
Nous devons mettre en perspective les propositions du gouvernement, qui veut réduire des services dont les Canadiens ont besoin. Le gouvernement propose aussi de supprimer des postes de fonctionnaires dans différents programmes — de les jeter à la rue. Nous devrions trouver un moyen de progresser.
Je sais que nous avons de grands débats à la Chambre en ce qui concerne les impôts. Les députés d'en face affirment souvent que le NPD souhaite augmenter les impôts. En 2000, le taux d'imposition des sociétés était de 38 p. 100 alors que le taux d'imposition américain était de 36 p. 100. À l'époque de l'ancien premier ministre, le ministre des Finances avait réduit le taux d'imposition des Canadiens à 20 p. 100 pour nous situer exactement dans la moyenne des pays du G20. C'était une décision très sensée, mais qui a privé l'économie de milliards de dollars, une somme qu'on aurait pu utiliser pour aider les Canadiens.
Qu'a fait l'actuel gouvernement conservateur? Il a fait passer le taux d'imposition des sociétés de 20 p. 100, ce qui était déjà bien en deçà du taux américain de 36 p. 100, à 15 p. 100. Il atteindra bientôt 15 p. 100. Cette mesure réduit de 16 milliards par année la capacité du gouvernement d'agir pour les Canadiens pendant la période de crise que nous connaissons. Il y a un an, on a évalué le déficit à 12 milliards de dollars. N'est-il pas intéressant de constater à quel point ce fait correspond étroitement aux changements effectués par le gouvernement? Ce déficit a été prévu et mis en oeuvre par le gouvernement conservateur.
Je me souviens qu'un ministre de l'éducation de l'Ontario a déjà parlé de la création d'une crise dans le domaine de l'éducation pour que le gouvernement puisse y remédier. Le gouvernement conservateur n'a pas causé la crise économique, mais il n'y réagit pas comme il se doit. En fait, il l'exacerbe et rend la situation bien pire qu'elle ne l'est.
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Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat sur cette question très importante et d'avoir l'occasion de parler de la motion de l'opposition sur la pension et le revenu de retraite. Comme nous le savons, la principale priorité du gouvernement demeure les emplois et l'économie. Ce sont certainement des priorités pour les nombreux retraités et les personnes qui épargnent en vue de leur retraite.
J'aimerais parler aujourd'hui de ce que le gouvernement conservateur a accompli dans le domaine de la sécurité du revenu de retraite. Toutefois, avant de d'approfondir cette question, j'aimerais parler de ce que le gouvernement a fait pour l'économie en général.
En 2008, le Canada était aux prises avec la pire récession mondiale à survenir depuis les années 1930. Le gouvernement a agi de manière rapide et décisive. Grâce au Plan d'action économique du Canada, nous avons mis en place des mesures de soutien extraordinaires pour favoriser la croissance économique et la création d'emplois durant une période de turbulence économique mondiale, et cela a fonctionné. Avec la création nette de près de 600 000 nouveaux emplois depuis juillet 2009, le Canada a plus que regagné tous les emplois perdus à cause de la récession. Il affiche la plus robuste croissance de l'emploi parmi les pays du G7.
Le Canada a aussi la meilleure position financière, le plus bas taux d'endettement net et l'un des plus bas déficits des pays du G7. Encore mieux, le FMI et l'OCDE prévoient tous deux que le taux de croissance du Canada sera parmi les plus forts des pays du G7 et, pour la quatrième année de suite, le Forum économique mondial a déterminé que notre système bancaire était le meilleur au monde. Il ne fait aucun doute que le Canada a une position enviable par rapport à ses homologues du G7.
En plus de notre situation financière et de notre système financier solides, ainsi que de nos réductions d'impôt visant à encourager les investissements, nous prenons des mesures pour nous assurer que le Canada est bien placé pour relever les défis à venir.
Comme la prospérité est liée aux économies et à la retraite, je vais arrêter de parler de l'ensemble de l'économie pour revenir à la question des pensions. Permettez-moi de commencer en affirmant que le gouvernement partage les préoccupations profondes de nombreux Canadiens concernant la sécurité de leur revenu de retraite. Nous comprenons l'importance de vivre sa retraite dignement et en sécurité, surtout quand on a passé sa vie à contribuer, par son dur labeur, à bâtir un Canada meilleur.
Pour cette raison, nous travaillons intensément à améliorer notre système de revenu de retraite. Nous avons d'ailleurs déjà pris des mesures importantes en ce sens.
Qu'avons-nous fait? Premièrement, en reconnaissance de leur longue contribution à notre pays, et en nous fondant sur notre conviction que les Canadiens devraient pouvoir garder une plus grande partie de l'argent qu'ils ont durement gagné, nous avons diminué considérablement le taux d'imposition fédéral pour les aînés et les retraités.
Depuis que nous avons pris le pouvoir en 2006, notre bilan enviable comprend des allégements d'impôt sélectifs représentant annuellement plus de 2,3 milliards de dollars. Nous avons, par exemple, augmenté de 2 000 $ le crédit d'impôt en raison de l'âge, doublé le montant admissible au crédit pour revenu de pension et accru l'âge limite pour cotiser à un régime de pension et à un REER, le faisant passer à 71 ans.
Nous avons créé le compte d'épargne libre d'impôt, ce qui est particulièrement utile pour les personnes âgées puisque cela leur permet d'avoir des économies à l'abri de l'impôt quand elles ne peuvent plus contribuer à un REER.
Jonathan Chevreau, un chroniqueur financier bien connu, a déclaré que « le CELI est un abri fiscal avantageux pour les Canadiens âgés ». De son côté, Jamie Golombek, lui aussi chroniqueur financier, a déclaré, parlant du fractionnement du revenu de pension de 2007, que celui-ci constituait sans doute la plus importante modification fiscale des dernières décennies du point de vue de l'impôt qu'elle fait économiser aux pensionnés.
Qui plus est, notre bilan est aussi marqué par d'importantes améliorations à plusieurs mesures de soutien du revenu de retraite. Par exemple, nous avons grandement augmenté le montant que les travailleurs âgés peuvent gagner avant qu'on applique la disposition de récupération du Supplément de revenu garanti. Ces gens peuvent ainsi garder une plus grande partie de l'argent qu'ils ont durement gagné.
Nous avons amélioré le Supplément de revenu garanti, le SRG, pour les aînés qui comptent presque exclusivement sur leur pension de vieillesse et le SRG, et qui risquent d'avoir des difficultés financières. Cette mesure prévoit un revenu supplémentaire de 600 $ par année pour les aînés vivant seuls, et de 840 $ pour les couples. Cela améliora la sécurité financière de plus 680 000 aînés du Canada.
Nous avons assoupli les règles pour les aînés et les travailleurs âgés ayant un fonds de pension assujetti à la réglementation fédérale et détenu dans un fonds de rente viagère.
Deuxièmement, nous avons pris des mesures importantes pour réformer le cadre législatif et réglementaire des régimes de retraite privés sous réglementation fédérale. En fait, ce sont les changements les plus importants en près de 25 ans.
Annoncés en octobre 2009 après de vastes consultations publiques tenues d'un bout à l'autre du pays et en ligne dans les mois qui ont précédé, les changements comprenaient: de meilleures protections pour les participants aux régimes, une mesure pour permettre aux promoteurs de régime de mieux gérer leurs obligations en matière de provisionnement, une mesure pour qu'il soit plus facile aux participants de négocier des modifications à leurs mécanismes de pension, l'amélioration du cadre pour les régimes à cotisations déterminées et les régimes à cotisations négociées et la modernisation des règles d'investissement.
Ces changements importants ont été bien accueillis partout au Canada. Une vaste gamme de groupes d'intérêt public, comprenant l'Association nationale des retraités fédéraux, l'Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite, l'Institut canadien des actuaires, CARP, l'Association du Canada pour les gens de 50 ans et plus, le Common Front for Retirement Security, le Groupe des pensionnés de Bell, l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes et même le Congrès du travail du Canada, ont bien accueilli ces changements et ont dit être très heureux qu'ils aient été faits.
Un éditorial du Globe and Mail a qualifié les changements de pas dans la bonne direction. John Manley, un ancien député du Parti libéral du Canada, qui a été ministre des Finances et vice-premier ministre du Canada, a déclaré qu'il s'agissait de changements importants qui amélioreront la protection dont jouissent les participants des régimes.
Toutefois, les changements apportés aux régimes de retraite privés sous réglementation fédérale ne constituaient qu'une étape dans une démarche beaucoup plus vaste. Le troisième domaine sur lequel nous nous sommes concentrés pour améliorer la sécurité des revenus de retraite et les pensions au Canada est celui de la collaboration avec nos partenaires des provinces et des territoires.
Un grand nombre de Canadiens ne le savent peut-être pas, mais la majorité des pensions, c'est-à-dire environ 90 p. 100 dans l'ensemble du Canada, relèvent de la compétence des provinces. Autrement dit, le gouvernement fédéral détient uniquement le pouvoir constitutionnel d'adopter des lois liées aux régimes de pensions privés des travailleurs qui sont assujettis à la réglementation fédérale, par exemple les employés des sociétés aériennes et des banques à charte. Or, ces entreprises emploient moins d'un travailleur sur dix au Canada.
C'est donc pour nous attaquer à un plus large pan de la problématique des régimes de pension au Canada que nous étudions les questions pertinentes avec nos homologues provinciaux et territoriaux, d'une façon constructive et dans un esprit de collaboration.
Nous avons appliqué cet esprit de collaboration en créant un groupe de recherche mixte sur le caractère adéquat du revenu de retraite et en tenant de nombreux sommets fédéraux-provinciaux-territoriaux sur cette question.
Nous sommes également convaincus que les Canadiens ont le droit fondamental de participer pleinement au débat. C'est pourquoi nous avons fait en sorte que les Canadiens d'un bout à l'autre du pays aient l'occasion de se faire entendre en personne et en ligne.
De mars à mai 2010, nous avons invité le public à nous faire part de ses vues à l'occasion de tables rondes, de conférences d'experts, de consultations en ligne et d'assemblées publiques, afin d'obtenir directement les opinions des Canadiens.
Même les syndicats, comme le SCFP, qui n'ont pas l'habitude d'appuyer le gouvernement, ont été forcés de reconnaître que nous avons tenu une discussion sérieuse sur la politique gouvernementale.
Les constatations découlant de ces consultations nécessaires et poussées laissent fortement croire qu'il faut envisager d'exploiter davantage les forces du système canadien du revenu de retraite. Nous avons donc convenu avec les gouvernements provinciaux et territoriaux d'étudier un ensemble d'améliorations innovatrices.
J'aimerais consacrer le reste de mon discours à l'une de ces améliorations innovatrices: les régimes de pension agréés collectifs.
Ces régimes de pension agréés collectifs, les RPAC, auxquels pourront adhérer les employeurs, les employés et les travailleurs autonomes, offriront aux Canadiens un moyen accessible et peu coûteux d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fixé pour leur retraite.
Lorsqu'ils seront mis en oeuvre, les RPAC joueront un rôle essentiel pour améliorer les options relatives à la retraite offertes aux Canadiens, qui pourront désormais bénéficier d'un régime d'épargne-retraite à bas prix. Les RPAC constituent une nouvelle option d'épargne pour les millions de Canadiens qui n'ont jamais souscris à un régime de pension privé dans le passé.
Comme Rob Brown, un ancien professeur à l'Université de Waterloo et ancien président de l'Institut canadien des actuaires, a déclaré récemment: « Les régimes de pension agréés collectifs pourraient être un pas de géant vers la restructuration des systèmes de sécurité du revenu de retraite nécessaires pour les Canadiens au XXIe siècle. Les régimes de pension agréés collectifs sont une bonne idée, qui mérite d'être concrétisée. En outre, les RPAC seront particulièrement importants pour les petites entreprises et leurs employés qui auront maintenant accès pour la première fois à un régime de pensions privées à faible coût. Plus les employés et les employeurs de petites entreprises seront nombreux à cotiser à un même régime, plus les frais de gestion seront faibles, ce qui signifie que de nombreux Canadiens et nouveaux épargnants cotiseront en groupe. »
En tant que propriétaire d'une petite entreprise, Ingrid Laderach Steven, de Toronto Swiss-Master Chocolatier, est très bien renseignée, après s'être entretenue avec le au sujet des RPAC, et voici ce qu'elle avait à dire...