:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui dans des circonstances plutôt ironiques. C'est aujourd'hui l'anniversaire de naissance de Tommy Douglas. Tommy Douglas était un champion de ce qu'on appelle les valeurs canadiennes. Sous sa direction, la Saskatchewan est sortie de sa période la plus sombre pour connaître son plus grand essor. Il a milité en faveur d'un régime public d'assurance-maladie à l'échelle nationale, et il a beaucoup contribué à l'établissement de l'identité canadienne actuelle.
Mais ce n'est pas tout. Tommy Douglas défendait également les régions rurales du Canada. Il a défendu les agriculteurs dont les collectivités avaient été frappées par la Grande Crise. Il a encouragé le développement des collectivités et des régions rurales. Il a fait en sorte que leurs voix soient entendues.
Aujourd'hui, tant d'années plus tard, le jour de son anniversaire, nous entamons un débat historique. Nous avons tous été contraints à y participer par le programme idéologique du gouvernement conservateur qui consiste à étouffer la voix des agriculteurs et à contredire ce que nous ont dit les agriculteurs des collectivités agricoles et rurales de l'Ouest du Canada, la même région d'où venait Tommy Douglas.
La perte de la Commission canadienne du blé se fera sentir dans l'ensemble du pays. Le présent débat met en valeur le fait que l'abolition de la Commission canadienne du blé n'est pas le seul élément du programme du gouvernement; il cherche également à nous museler.
Il y a quelques semaines seulement, le résultat d'un vote tenu par la Commission canadienne du blé a été annoncé. La majorité des agriculteurs de l'Ouest canadien, c'est-à-dire du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta, ont indiqué, lors de ce vote, qu'il fallait maintenir le guichet unique. Le gouvernement a fait fi non seulement de ce vote, mais aussi de l'article 47.1 de la Loi sur la Commission canadienne du blé, qui prévoit que les agriculteurs doivent être consultés avant que l'on puisse modifier le fonctionnement de la Commission canadienne du blé.
Nous vivons aujourd'hui un jour sombre, car, en plus de voir le gouvernement nous présenter son projet de démantèlement d'une institution qui est un succès et qui a permis à de nombreux agriculteurs des régions rurales de l'Ouest du pays de gagner leur vie, nous constatons qu'une fois de plus, le gouvernement ne permet pas aux gens de l'Ouest canadien de se faire entendre grâce à la démocratie canadienne.
Aujourd'hui, je prends la parole également en tant que députée de Churchill. Je suis fière de pouvoir représenter Churchill, qui joue un rôle important dans l'économie canadienne et qui a un rôle crucial à jouer pour notre avenir.
Churchill est le seul port en eau profonde sur l'océan Arctique. À ce titre, ses perspectives d'avenir sont intéressantes, compte tenu du développement qui pourrait se produire dans le Nord du Canada. On a effectivement annoncé un investissement, mais nous sommes nombreux à savoir que cette annonce repose en grande partie sur des suppositions et vise une période extrêmement courte. Churchill et le Nord en général accueillent favorablement les investissements, mais nous voudrions surtout qu'on nous donne l'assurance que nous pourrons poursuivre notre collaboration fructueuse avec les institutions qui ont permis aux gens de chez nous de gagner leur vie.
La Commission canadienne du blé est le seul expéditeur de produits agricoles au port de Churchill. La marchandise qui transite par le port de Churchill provient à 95 p. 100 de la Commission canadienne du blé. Le port de Churchill est le port le plus près pour beaucoup d'agriculteurs de l'Ouest canadien, ce qui leur permet d'économiser des millions de dollars en frais de transport. Le port dépend des agriculteurs, et les agriculteurs dépendent du port.
Le financement annoncé par le gouvernement pour permettre au port de Churchill de s'adapter repose sur des suppositions. Le gouvernement n'a fait aucune analyse des coûts et des avantages avant d'adopter son approche faite d'entêtement et d'idéologie, approche qui consiste à démanteler la Commission canadienne du blé. Les décisions du gouvernement n'ont aucun sens pour Churchill. Elles n'ont aucun sens pour le Manitoba ou l'Ouest canadien.
Que fera le port de Churchill lorsque ce fonds d’adaptation disparaîtra et que les grandes compagnies agricoles enverront leurs produits à leurs terminaux de l’Est et de l’Ouest pour maximiser les revenus? Que deviendra le port — un port que certains qualifient de joyau du Nord, un port qui représente un lien essentiel pour les nombreux projets de mise en valeur qui pourraient être lancés dans le Nord du Canada dans des endroits plus septentrionaux que Churchill?
Tout bien pesé, le démantèlement du guichet unique aura de graves conséquences. Malgré le message clair des agriculteurs de l’Ouest, qui veulent conserver la Commission canadienne du blé, le gouvernement continue de faire preuve d’arrogance et refuse d’écouter la voix des agriculteurs. Le président du Syndicat national des cultivateurs, Terry Boehm, a affirmé que le message du plébiscite était absolument clair. Le gouvernement a peut-être de la difficulté à interpréter les chiffres. Le fait est que sur environ 38 000 votes qui ont été enregistrés, près de 23 000, soit 62 p. 100 des agriculteurs, ont choisi l’affirmation suivante: « Je veux rester capable de commercialiser tout le blé par l’entremise du guichet unique de la Commission canadienne du blé. »
C’est clair comme de l’eau de roche. Les agriculteurs se sont prononcés par plébiscite et ils ont dit qu’ils voulaient que le gouvernement du Canada protège le guichet unique.
Au moment du scrutin, Ken Larsen, un agriculteur de Benalto, en Alberta, qui soutient la Commission canadienne du blé et qui pratique l’agriculture à temps plein, a déclaré que le simple fait que les agriculteurs aient voté en si grand nombre constituait un message en soi, compte tenu de ce qu’il a appelé une « campagne continue de désinformation et d’intimidation ».
Le gouvernement n’a pas le mandat de s’opposer aux vœux des agriculteurs des Prairies et de s’ingérer dans ce système. La Commission canadienne du blé est contrôlée, exploitée et financée par les agriculteurs et pour les agriculteurs.
La Commission canadienne du blé offre divers avantages aux agriculteurs qui cultivent le blé. Le premier est la mise en commun des prix, qui protège les agriculteurs contre les fluctuations brutales des prix et les fait profiter des gains.
Les lieux de chargement des wagons de producteurs sont un important élément de ce système. Les lieux de chargement que la Commission canadienne du blé intègre dans son système font réaliser des économies aux agriculteurs, mais si le guichet unique disparaît, les lieux de chargement disparaîtront aussi. Ces wagons de producteurs donnent aux agriculteurs une solution de rechange aux silos-élévateurs des sociétés céréalières et leur fait ainsi économiser de 1 000 à 1 500 $ par wagon expédié. Les wagons de producteurs circulent sur des lignes ferroviaires secondaires et de courte distance. Que va-t-il advenir d’eux et des collectivités situées le long de ces chemins de fer?
Revenons-en à la situation de Churchill. Si le port de Churchill est menacé, la ligne de la baie, qui relie Gillam, Ilford, War Lake, Thicket Portage, Pikwitonei, Thompson, Wabowden et The Pas, l’est aussi. Ce sont des collectivités de partout au Manitoba. Certaines ont des liens avec le monde agricole, mais d’autres sont tributaires du chemin de fer qui tire ses revenus du genre de cargaisons que la Commission canadienne du blé envoie au port de Churchill.
Le démantèlement de la Commission canadienne du blé est un coup dévastateur porté aux agriculteurs de l’Ouest, à leurs emplois et à leur économie. Quand les temps seront durs et que les prix s’effondreront, les agriculteurs n’auront aucun organisme de mise en marché pour leur assurer des services gratuits de gestion du risque et une position de force sur le marché.
Les gestes posés par le gouvernement constituent une attaque contre la ferme familiale qui a soutenu l’économie canadienne pendant des décennies. Mark Sandilands, de Lethbridge, l’a très bien exprimé quand il a déclaré: « Les exploitations agricoles devront s’agrandir, il y aura moins de fermes de taille modeste ou moyenne, et les petites collectivités rurales disparaîtront avec leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs centres communautaires et les autres services. On pourra traverser le Canada rural au complet pratiquement sans rencontrer personne. »
Je suis ici aujourd’hui non seulement à titre de députée de Churchill, mais aussi, fièrement, comme membre de l'équipe du NPD qui a toujours défendu les habitants des Prairies et ceux qui veulent pouvoir dire leur mot au sujet de ce qu’ils produisent, de l’avenir de leur collectivité et du mieux-être de notre pays.
Aujourd’hui, 20 octobre, je demande que nous ayons tous une pensée pour Tommy Douglas, un grand Canadien et un leader exceptionnel, qui a défendu les idées pour lesquelles nous luttons aujourd’hui.
Laissons les agriculteurs voter. Sensibilisons les Canadiens de l’Ouest. Sauvons la Commission canadienne du blé.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de vous voir occuper à nouveau le fauteuil.
Je tiens à remercier mes adjoints et mes amis qui m'ont aidé à préparer ce discours que je m'apprête à massacrer. Je voudrais aussi remercier quelques députés présents et passés car nous parlons d'une question très importante pour les familles d'agriculteurs de l'Ouest canadien.
Je remercie tout d'abord Rick Casson, l'ancien député de Lethbridge. C'est un de mes bons amis et un mentor qui a lutté pour cette cause pendant des années.
Je remercie aussi les députés suivants: le député de , le secrétaire parlementaire, farouche défenseur de la liberté des agriculteurs depuis que je suis ici, le député de qui, quand il ne se bat pas contre les spermophiles, lutte toujours ardemment pour la liberté; le député de et le député de .
Nous avons beaucoup de chance de ce côté-ci de la Chambre de pouvoir profiter du savoir institutionnel d'hommes et de femmes qui ont non seulement été des agriculteurs et vécu sous la tyrannie de la Commission canadienne du blé, mais aussi pris le temps de se consacrer au service public, de venir ici pour faire ce qu'il fallait afin de donner aux agriculteurs de l'Ouest canadien la liberté en ce qui concerne la commercialisation de leurs produits.
Je remercie aussi nos nouveaux députés qui sont venus nous renforcer lors de la dernière législature. Ils apportent à notre équipe une détermination réconfortante à faire le travail et beaucoup d'enthousiasme. Il y a le député de , qui tranche agréablement avec le précédent député de Prince George, et le député de .
Maintenant que j'en ai fini avec les remerciements, j'aimerais parler de quelque chose sur quoi le a attiré mon attention pour la première fois avec son projet de loi d'initiative parlementaire en 2006, à l'époque où j'ai été élu pour la première fois. Il s'agissait du rachat. Je suis allé voir le ministre, qui présidait le Comité de l'agriculture à l'époque, et je lui ai demandé pourquoi il pensait que c'était ce qu'il fallait faire.
Quand on regarde toutes les étapes et les processus, on s'aperçoit que les agriculteurs de l'Ouest ne peuvent pas tirer le meilleur profit de leur production comme le fait n'importe quel homme d'affaires, et c'est invraisemblable. La majorité des gens qui ne souffrent pas de la tyrannie de la Commission du blé ne comprennent pas ce que c'est que de prendre tous ces risques sans pouvoir tirer les mêmes bénéfices de son investissement que les autres ailleurs dans le pays.
J'aimerais aussi, tant qu'à mettre les choses au clair, parler de mon désarroi. C'est une question qui préoccupe les Canadiens de l'Ouest au premier chef depuis aussi longtemps que je me souvienne, en tout cas depuis que je fais de la politique, c'est-à-dire il y a plus de 10 ans. Tout ce qu'ils demandent, c'est d'être traités de manière égale et équitable. Mais finalement, quand nous réussissons enfin à présenter un projet de loi et à lancer un débat sérieux, quel est le spectacle que voient les Canadiens à la Chambre des communes? Ils voient les parlementaires s'adonner à de petits jeux.
L'opposition, néo-démocrates et libéraux réunis, est coupable de faire traîner les choses, de faire de l'obstruction. Et quand cela ne leur plaît pas, ils veulent passer à autre chose et ils refusent le débat. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est ce qu'ils ont fait. C'est ce qu'ils ont fait hier soir et c'est ce qu'ils essaient encore de faire aujourd'hui.
Quand notre pays et notre Parlement sont saisis d'une question d'une telle importance, tous les parlementaires devraient lui accorder tout le respect qu'elle mérite, et avoir un débat idéologique et concret approprié. Je serais très heureux d'avoir ce genre de débat avec la députée de ou n'importe qui d'autre qui serait prêt à discuter de la Commission canadienne du blé et de l'apport positif que notre gouvernement a eu dans cette région.
Il est très troublant pour moi d’entendre une députée qui, non seulement vient de la région des Prairies, mais représente Churchill, port qui bénéficie d’une importante aide de notre gouvernement, dire que c’est une mauvaise idée alors que le maire de sa propre ville appuie la position du gouvernement.
On a beaucoup parlé de sondages et de plébiscites. Je crois, en toute franchise, que n’importe qui peut jongler avec les chiffres pour leur faire dire ce qu’il veut. Toutefois, il serait difficile de nier les chiffres qui témoignent des incidences économiques pour nos collectivités ainsi que pour ma province et ma ville.
Le rapport Informa de juin 2008 présente une évaluation comparative d’une situation de monopole et d’une situation sans le monopole de la Commission canadienne du blé. Il faut souligner que c’est de cela que nous parlons ici. Les députés d’en face continuent à prétendre à tort que l’action du gouvernement vise à détruire la Commission canadienne du blé. Ce n’est pas cela. Il s’agit simplement de mettre fin à son monopole et de laisser les agriculteurs de l’Ouest choisir le mode de commercialisation qui leur convient le mieux.
Le rapport de juin 2008 montre clairement que les conséquences économiques pour l’Ouest se situeront entre 450 et 628 millions de dollars par an. C’est beaucoup d’argent. Ce n’est pas de l’argent qui doit transiter par un programme gouvernemental qui ne laisse aux agriculteurs que 70 p. 100 de ce qu’ils sont censés recevoir. C’est de l’argent qui est directement prélevé chaque année dans leur portefeuille par la Commission canadienne du blé.
Des voix: C’est honteux.
M. Brian Storseth: Oui, c’est vraiment honteux. Entre un minimum de 13,72 $ la tonne d’orge fourragère dans la période quinquennale de référence et un maximum de 45,57 $ la tonne de blé dur, la différence est énorme pour les agriculteurs. Ce n’est pas de l’argent qu’ils peuvent récupérer. Ce sont des sommes dont ils sont privés.
Ce que nous pouvons faire maintenant, c’est veiller à ce que cet argent ne leur soit plus enlevé. Voilà de quoi nous parlons aujourd’hui.
Il y a un autre point que je voudrais brièvement aborder. Il s’agit de Westlock Terminals. Je suis très fier de cette coopérative nouvelle génération établie dans ma circonscription. C’est une coopérative formée de membres de la collectivité qui ont uni leurs forces pour exploiter eux-mêmes le terminal. Ils font un travail magnifique qui a permis à la coopérative d’être rentable et de bien servir nos agriculteurs.
J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec eux à plusieurs reprises. Ils étaient un peu inquiets au début. Ils avaient entendu dire que nous allions mettre fin au monopole. Ils étaient préoccupés parce que les opposants de ce projet intensifiaient leur campagne de peur. Ils appelaient les agriculteurs pour leur dire que c’était la fin du monde tel qu’ils le connaissaient.
Comme l’a dit le ministre — et je crois que la coopérative s’en rend compte maintenant —, « le ciel ne nous tombera pas sur la tête ». En réalité, les perspectives d’avenir de nos agriculteurs sont illimitées. Il en est de même pour Westlock Terminals et les coopératives semblables.
Désormais, il faudra innover et faire preuve d’ingéniosité dans les Prairies. Cette région du Canada est le moteur de l’économie depuis une dizaine d’années. Il est un secteur où nous perdons sans cesse du terrain et c’est celui de l’agriculture, notamment dans la production de blé et d’orge. À mon avis, les retards sont attribuables au monopole, et le rapport Informa le montre clairement.
J’interviens donc pour parler du libre choix en matière de commercialisation. Ceux qui ne connaissent pas très bien le dossier seront scandalisés d’apprendre que, dans notre grand pays, il y a deux catégories très nettes de céréaliculteurs: ceux qui doivent subir l’oppression de la Commission canadienne du blé et ne peuvent produire et vendre leur blé et leur orge à leur guise; et les producteurs du reste du Canada, qui jouissent d’une totale liberté en matière de commercialisation, qui ont la liberté de maximiser leurs bénéfices et de vendre leurs produits comme bon leur semble.
Au cours du vigoureux débat qui se tiendra pendant les deux prochains mois, nous entendrons des députés des milieux urbains, représentant souvent des électeurs qui ne sont pas asservis à la tyrannie de la Commission canadienne du blé, réclamer le statu quo.
Soyons clairs. Ces députés réclament un régime à deux vitesses, un système dans lequel les membres de ma famille en Alberta ne pourraient pas vendre leur propre production de blé et d’orge comme bon leur semble. Par contre, les membres de ma famille qui habitent en Ontario ou dans d’autres régions ont cette liberté. Ce sont donc deux catégories distinctes.
Il est grand temps d’ôter leurs entraves aux agriculteurs de l’ouest du Canada. Le statu quo ne marche tout simplement pas. Nous devons permettre aux agriculteurs d’exploiter le marché au lieu de s’en remettre au bon vouloir du gouvernement et de ses organismes. Nous avons les meilleurs producteurs au monde, les plus brillants.
Voilà qui m’amène à parler de la famille Bauer, de Thorhild, en Alberta. Cette jeune famille a deux petites filles, et elle gagne sa vie en produisant des céréales et des oléagineux.
Voici quelque chose de particulièrement intéressant pour certains de mes collègues qui ne s’y connaissent pas bien en agriculture: au début de chaque année, ces agriculteurs dépensent entre 400 000 $ et 500 000 $ en intrants. C’est l’équivalent d’une très belle maison à Ottawa et ailleurs au Canada.
Chaque année, ils prennent ce capital de risque et l’investissent dans la production agricole. Ils prient pour qu’il pleuve au printemps. Ils espèrent avoir le bon ensoleillement tout au long de l’année Pendant l’été, ils espèrent simplement, à dire vrai, ne pas être victimes de la grêle. Lorsque les plantes commencent à pousser, ils doivent épandre encore de l’engrais et des pesticides. Ils doivent protéger leurs cultures des sauterelles.
À l’automne, en septembre et octobre, lorsque tout semble bien se présenter et que les économies de toute leur vie ont été investies dans les cultures, ils comptent sur les bonnes grâces de Dieu pour avoir assez de jours convenables pour faire la récolte avant les grands gels et la neige.
Lorsqu’ils ont fait tout cela, travaillé pendant des jours et des jours et passé des nuits blanches, ils doivent se contenter d’un prix inférieur pour leur production parce qu’ils habitent dans l’ouest du Canada. C’est inadmissible.
La famille Bauer devrait avoir le même droit que ses cousins de l'Ontario d'optimiser son rendement, de façon à ne pas devoir compter sur le gouvernement, à pouvoir économiser pour l'éducation de ses enfants et à avoir les moyens d'effectuer des rénovations à sa maison. C'est de cela dont nous discutons aujourd'hui.
C'est là un obstacle important pour les jeunes producteurs et pour ceux qui aspirent à le devenir. Ces gens sont très intelligents. Ils regardent le modèle de gestion et se demandent pourquoi ils s'embarqueraient dans un système en vertu duquel le gouvernement limite les profits qu'ils peuvent réaliser. Une ponction annuelle de 450 millions de dollars à 628 millions de dollars peut représenter une perte énorme dans l'économie des régions désignées.
Qu'est-ce que les producteurs ont fait? Ils se sont tournés vers d'autres cultures. Ils se sont tournés vers le canola et diverses autres options, afin de ne pas être pieds et mains liés.
Cette solution de rechange a un effet positif dans l'Ouest du Canada depuis quelques années. Le canola est une bonne culture. Toutefois, lorsqu'on parle de nourrir la planète et de s'assurer — comme l'opposition se plaît à le répéter — que les gens en Afrique et ailleurs dans le monde qui souffrent de la faim aient suffisamment de nourriture et qu'ils puissent compter sur les exportations canadiennes, le canola n'est pas la solution. Nous devons plutôt leur expédier nos grains et nos oléagineux afin qu'ils s'en servent.
On prévoit qu'en 2020 la planète comptera sept milliards d'habitants, comparativement à 6,2 milliards à l'heure actuelle. Il s'agit d'une augmentation de 800 millions au cours des huit prochaines années.
Lorsque mon grand-père cultivait son quart de section de terre à Fort Assiniboine, il y a 40 ou 50 ans, sa ferme pouvait nourrir seulement cinq ou dix personnes. À l'époque, les agriculteurs nourrissaient leur famille et il leur restait un peu de récoltes à troquer contre d'autres denrées.
De nos jours, l'exploitation agricole de la famille Bauer peut nourrir entre 120 et 150 personnes. Au cours des 50 dernières années, les agriculteurs ont fait preuve d'une grande débrouillardise. La production a augmenté de façon impressionnante. Le problème, pour ce qui est de satisfaire à la demande mondiale, est que ces producteurs ne sont pas prêts à subir une perte ou à ne pas maximiser leurs profits. Par conséquent, ils se désintéressent des produits visés par la commission, ce qui a une incidence sur le volume de nos exportations.
Ce sont là quelques points dont doivent tenir compte les jeunes qui veulent se lancer dans la production agricole, surtout de concert avec la Commission canadienne du blé. Les députés ne sont pas obligés de me croire sur parole. Ils peuvent se reporter au sondage mené en 2011 par la Commission canadienne du blé auprès des producteurs. Ils vont constater que 76 p. 100 des membres de la jeune génération d'agriculteurs sondés par la commission elle-même souhaitent une structure autre que le monopole actuel.
Ce chiffre très révélateur n'a pas été pondu par le Parti conservateur. Il vient de la Commission canadienne du blé elle-même.
Je veux aussi parler de l’innovation dans le domaine de l’agriculture et du modèle de gestion. Il importe de bien faire comprendre à ceux qui ignorent peut-être comment fonctionne l’agriculture que les agriculteurs eux-mêmes sont des entrepreneurs.
Gregg Adair et sa famille ont une exploitation de 3 000 ou 4 000 acres. J’ai visité leurs champs cette année. J’espère qu’ils ont continué de prospérer. Lorsque j’ai parlé à Gregg, il m’a dit: « Vous savez, Brian, je connais précisément tous mes intrants, au niveau de l’acre; je sais précisément combien je dois obtenir pour mon produit; et je sais exactement quelle perte je suis en mesure d’absorber. »
Ce qu’il ne peut pas calculer, toutefois, c’est ce qu’il obtiendra de la Commission canadienne du blé au bout du compte parce qu’il le sait bien, il n’en obtiendra pas le prix qui devrait lui revenir. Il devra accepter un prix inférieur pour le blé et l’orge qui doivent être commercialisés par la Commission canadienne du blé.
En outre, en raison des restrictions de la Commission canadienne du blé sur les semences, il n’est pas en mesure de même utiliser certaines des semences et du matériel génétique que nous avons produits ici même, dans notre pays. La Commission canadienne du blé ne l’autorise pas à le faire. C’est extraordinaire, n’est-ce pas? La Commission canadienne du blé limite, concrètement, la technologie canadienne. Et qui l’utilise, plutôt que la famille Adair à Westlock? Ce sont les agriculteurs américains qui profitent de nos activités de recherche et développement.
Ce sont là seulement quelques-uns des nombreux problèmes que connaît l’Ouest du Canada. La différence fondamentale, ici, c’est que ces problèmes ne touchent pas les autres régions du pays. C’est injuste de créer ainsi une catégorie distincte de céréaliculteurs.
Pour terminer, je voudrais simplement ajouter que les familles d’agriculteurs des Prairies suivent notre débat aujourd’hui. Elles espèrent que le gouvernement prendra leur parti et remplira la promesse qu’il leur a faite de leur accorder la liberté de commercialisation. Mes agriculteurs ne demandent pas de traitement de faveur. Ils ne demandent pas quelque chose que le reste du pays n’a pas déjà. Ils demandent simplement d’être traités en égaux, sur le même pied que leurs cousins de l’Ontario et du reste du Canada.
La liberté de commercialisation est un premier pas, mais un pas très important, pour aider nos jeunes agriculteurs et encourager d’autres jeunes à se lancer dans le secteur agricole.
Ce n’est pas une question d’idéologie de gauche ou de droite. Ce n’est pas une question bleue ou orange. C’est une question d’équité et d’égalité. C’est la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal.
Je demande à tous les députés, le moment venu, de bien peser leur vote sur cette question, de se demander l’effet qu’aura leur vote sur les agriculteurs de l’Ouest du Canada. Je demande à tous les députés d’appuyer nos agriculteurs et nos familles d’agriculteurs dans les Prairies. Merci, et Dieu vous garde.
:
Monsieur le Président, je croyais qu'un conservateur allait prendre la parole, mais après avoir entendu la vigueur des arguments présentés de ce côté-ci de la Chambre, il semble que les députés d'en face aient décidé de se taire. À mon avis, ce n'est pas une mauvaise chose.
J'ai écouté les remarques que les conservateurs ont faites tout à l'heure. Je partirai donc de là, car le gouvernement cherche constamment et par tous les moyens à diviser les Canadiens, en opposant des régions et des groupes. Ce n'était pas l'image que se donnaient les conservateurs avant la campagne électorale. Les députés se souviendront qu'ils portaient alors des gilets de tricot et affirmaient qu'ils formeraient un gouvernement modéré. Un de leurs engagements durant cette soi-disant période modérée était le maintien de la Commission canadienne du blé.
Toutefois, depuis les élections, les conservateurs ont rangé leurs gilets de tricot et se montrent extrêmement intransigeants et idéologiques dans les mesures qu'ils présentent à la Chambre. Ce qu'ils s'apprêtent à faire à la Commission canadienne du blé illustre clairement ce changement en faveur d'un programme de privatisation tiré des politiques d'extrême droite. Un choix en matière de commercialisation, quelle foutaise.
Par ailleurs, 62 p. 100 des agriculteurs de l'Ouest canadien ont voté en faveur du maintien du guichet unique pour le blé, et le gouvernement dit qu'il fera fi de leur volonté. De ce côté-ci de la Chambre, le caucus du NPD soutient qu'il défendra les intérêts de ces agriculteurs de l'Ouest canadien et qu'il rejettera ce projet de loi.
L'autre point qui a été soulevé par les députés conservateurs, c'est que la Commission canadienne du blé continuera d'exister d'une certaine manière. Si nous parcourons le projet de loi , nous voyons les parties qui se rapportent directement à la dissolution de la commission. Les conservateurs diront que ce n'est pas ce qu'ils prévoient pour l'instant, mais nous savons qu'ils ont l'intention d'abolir ce qui est un pilier pour les agriculteurs de l'Ouest depuis plusieurs générations.
Je suis originaire de la Colombie-Britannique et j'ai vécu ce que nous avons observé dans l'Ouest canadien au fil des générations. Il est juste de dire que nous avons souvent vu les gouvernements à Ottawa négliger les préoccupations des Canadiens de l'Ouest ou ne pas y donner suite. Je suis particulièrement surpris de voir le gouvernement faire passer son idéologie avant ce qui devrait être un effort important en vue d'écouter ce que les agriculteurs de l'Ouest ont à dire au sujet de la commission et de se pencher sur l'avantage économique substantiel qu'ils tirent de la commission.
Quand une grande proportion d'agriculteurs de l'Ouest canadien votent lors d'un plébiscite et que, avec une forte majorité de 62 p. 100, ils disent qu'ils veulent maintenir le guichet unique pour le blé, pourquoi le gouvernement dirait-il par la suite que l'opinion des agriculteurs n'est pas importante et qu'il n'en tiendra pas compte?
De ce côté-ci de la Chambre, il nous semble évident que les conservateurs ne sont pas disposés à écouter les agriculteurs de l'Ouest ni à permettre aux producteurs de blé et d'orge de l'Ouest de participer à des consultations ou de voter sur la question. À titre de chef de l'opposition, la députée de a indiqué hier à la Chambre que les conservateurs enfreignent les lois qui stipulent que la Commission canadienne du blé doit tenir des consultations auprès des agriculteurs et leur permettre de voter avant que le gouvernement puisse aller de l'avant. Le gouvernement choisit de ne pas consulter les agriculteurs et de ne pas tenir compte de leur avis.
Pis encore, on invoque maintenant la clôture de ce débat. Après une journée de discussion, les conservateurs se rendent compte qu'ils sont en train de perdre le débat, qu'ils n'ont pas de faits concrets à présenter ni même de plan d'affaires. Ils n'ont pas réalisé d'étude d'impact. Ils s'en sont uniquement remis à leurs croyances idéologiques fondamentales.
Après un seul jour de débat, le gouvernement trouve de plus en plus difficile d’exprimer son point de vue. Il impose donc la clôture, faisant abstraction de toutes les préoccupations des intéressés. Le gouvernement dit non seulement qu’il violera la loi et ne tiendra pas compte du point de vue clairement exprimé par les agriculteurs de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba — dont 62 p. 100 ont dit oui à la Commission canadienne du blé et au guichet unique —, il dit aussi qu’il ne veut pas voir le débat s’étendre au-delà de cette enceinte. Le gouvernement ne veut pas connaître le point de vue du public. Il ne veut pas laisser au public le temps de réagir. Il ne veut pas laisser agir la démocratie. Il n’y a pas de doute qu’il ne souhaite pas consulter les agriculteurs de l’Ouest parce qu’il sait qu’ils rejetteront ses propositions. Il va donc abattre le marteau-pilon et museler le Parlement.
Si le gouvernement arrive à ses fins, les gens de l’Ouest se rappelleront très longtemps comment le gouvernement conservateur a décidé de faire abstraction de leur point de vue. Le NPD continuera à parler au nom des agriculteurs et de toute la population de l’Ouest. Il présentera leur point de vue à la Chambre des communes parce que les néo-démocrates comprennent que ce débat est d’une nature fondamentale.
Ce n’est pas seulement que le plébiscite a clairement montré que 62 p. 100 des agriculteurs de l’Ouest veulent garder le guichet unique. Il y a aussi le fait que les députés conservateurs ont mené une campagne active pour démolir les membres démocratiquement élus du conseil d’administration de la Commission canadienne du blé. Année après année, les agriculteurs de l’Ouest appuient la Commission à une forte majorité. Nous ne parlons pas d’un seul plébiscite ou référendum dont le gouvernement fait peu de cas. Malgré tous les efforts idéologiques déployés pour salir la Commission canadienne du blé, les agriculteurs de l’Ouest ont dit non chaque fois. Ils ont élu une majorité de membres du conseil d’administration qui appuient la commission.
Nous parlons ici d’un schéma systématique d’arrogance. Voilà un gouvernement qui fait abstraction des agriculteurs de l’Ouest et qui les piétine en dépit du fait qu’ils ont clairement et à maintes reprises exprimé leur appui à la Commission canadienne du blé. Pourquoi en est-il ainsi? Je sais que vous n’êtes pas originaire de l’Ouest canadien, monsieur le Président, mais vous comprendrez certainement que les agriculteurs de l’Ouest ont constamment été abandonnés par Ottawa à cause de la politique mise en œuvre par les anciens gouvernements conservateurs et libéraux. Ces agriculteurs ont dû s’organiser pour exercer des pressions.
D’une façon générale, les Canadiens de l’Ouest ont dû forcer pour obtenir des choses qui, souvent, profitaient à tout le pays. Nous nous souvenons bien sûr du fait que le Parlement fédéral a refusé de se mêler de l’assurance-santé publique. Il a fallu qu’un Canadien de l’Ouest et un gouvernement démocratiquement élu en Saskatchewan, sous la direction de Tommy Douglas, pour que le Canada soit doté d’une assurance-santé publique. Aujourd’hui, tous les Canadiens en profitent.
Il y a beaucoup d’autres innovations venant de l’Ouest. Comme nous le savons bien, le mouvement coopératif, surtout dans le secteur agricole, a pris naissance et a prospéré dans l’Ouest, de même que le mouvement des coopératives de crédit. Ce mouvement est très en vogue au Québec, avec les caisses populaires, mais c’est dans l’Ouest qu’il est le plus fort. Les syndicats coopératifs du blé ont été établis par des agriculteurs canadiens qui ont dit qu’ils avaient besoin de ce genre de guichet unique, il y a quelques générations, ce qui a entraîné la création de la Commission canadienne du blé.
Pourquoi les agriculteurs voulaient-ils cela? Pourquoi ont-ils continué, année après année, à appuyer la Commission malgré les efforts déployés par le Parti conservateur lorsqu’il était dans l’opposition? Maintenant, le Parti conservateur au pouvoir essaie d’abattre son marteau-pilon en leur disant qu’ils ont tort et qu’il a raison. Quelques personnes à Ottawa affirment que les agriculteurs de l’Ouest ont tort et que le gouvernement a raison. Pourquoi les agriculteurs ont-ils appuyé la Commission canadienne du blé au fil des ans? C’est très simple. Les raisons sont économiques.
On peut voir quelles raisons économiques ont présidé à la création de la Commission canadienne du blé. Nous pouvons comparer les indices économiques des agriculteurs de l'Ouest avec ceux des agriculteurs de pays qui n'ont pas d'offices de commercialisation du tout, comme les États-Unis, ou qui les ont éliminés, et le député de a évoqué avec beaucoup d'éloquence ce qui s'est passé en Australie.
Lorsqu'on constate l'utilité économique de la Commission canadienne du blé, on peut comprendre pourquoi les agriculteurs de l'Ouest, en dépit des pressions extrêmement mesquines exercées avec persistance par le gouvernement, ont continué d'appuyer la Commission du blé, année après année, et génération après génération. Aucune attaque idéologique vicieuse du gouvernement conservateur, qui a laissé tomber toute prétention de modération en s'employant à semer la zizanie, ne changera le fait qu'au plan économique, les agriculteurs de l'Ouest ont bien tiré leur épingle du jeu.
Comparons la situation qui a cours dans l'Ouest à ce qui s'est passé en Australie et à ce qui persiste aux États-Unis. Grâce au monopole de la Commission canadienne du blé, qui leur fournit un guichet unique de commercialisation, nos agriculteurs sont énormément avantagés économiquement, tout comme nous, par la gestion de l'offre. C'est d'ailleurs un principe que le NPD a toujours défendu. La gestion de l'offre et la Commission canadienne du blé confèrent aux collectivités agricoles une force collective qui fait toute la différence. Ces avantages économiques ne se limitent pas uniquement aux agriculteurs. Toute la collectivité en profite.
La gestion de l'offre a été une innovation canadienne. Les conservateurs la défendent du bout des lèvres, mais ils sont prêts à s'en débarrasser n'importe quand. Je le sais parce que j'ai siégé au Comité du commerce pendant sept ans. Tous les ans, depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, des bureaucrates viennent y discuter du volet de la gestion de l'offre que le gouvernement serait prêt à brader. Nous savons quelles seraient les conséquences économiques d'une telle décision.
Dans le cas de la Commission du blé, la situation est similaire: des répercussions économiques sont à prévoir. Après avoir éliminé et privatisé un organe analogue, les céréaliculteurs australiens ont vu leurs revenus diminuer. À l'époque, on s'attendait à ce que sa disparition frappe surtout les petits exploitants agricoles, ceux qui ont le moins de poids. Malheureusement, ces prévisions se sont avérées.
Aux États-Unis, on a vu la même chose. Malheureusement, l'action collective n'est pas aussi répandue aux États-Unis. Les agriculteurs sont souvent à la merci de grandes sociétés céréalières multinationales. Ces dernières années, le revenu agricole a accusé une baisse constante et importante proportionnellement au revenu moyen des ménages américains.
Au Canada, la région qui affiche le plus faible taux de recettes agricoles est la province de l'Alberta. Comment expliquer que la gestion agricole en Alberta a fait en sorte que les agriculteurs y sont plus pauvres que partout ailleurs dans le pays?
La réponse à cette question est très simple. Des initiatives de privatisation de droite — le type de campagne mesquine que nous voyons de la part du gouvernement conservateur fédéral —, provoquent la baisse des recettes agricoles et font chuter les revenus dans les collectivités rurales. Dans les régions où l'action collective est plus dynamique et où il y a eu des gouvernements néo-démocrates forts, les recettes agricoles sont plus élevées.
Cette tentative mesquine du gouvernement conservateur pour imposer sa volonté aux agriculteurs de l'Ouest, même si 62 p. 100 d'entre eux ont voté en faveur du maintien du monopole, ne peut que provoquer une baisse de revenus pour la plupart des agriculteurs.
Les conservateurs ne s'en soucient guère; ils se préoccupent uniquement de la tranche supérieure de 10 p. 100 ou de 1 p. 100, ou de quiconque veut bien contribuer à leur caisse électorale. En réalité, le gouvernement doit se montrer plus mature, plus responsable et moins idéologique. Le gouvernement doit tenir compte des intérêts de toute la région de l'Ouest et de toutes les collectivités agricoles, mais ce n'est pas ce qu'il fait.
J'ai parlé tout à l'heure des gilets de tricot que portait le . On se rappellera qu'il parcourait le pays en tenue décontractée, en faisant l'apologie de la modération. Il affirmait qu'un gouvernement conservateur serait, d'une certaine façon, plus modéré qu'on pouvait se l'imaginer. C'était là l'engagement des conservateurs.
Avant les élections du 2 mai, le s’est engagé à laisser les agriculteurs prendre la décision. Tel a été son engagement. Il a ainsi permis aux conservateurs de voler des votes dans ces circonscriptions clés.
Monsieur le Président, vous vous rappellerez comme moi que beaucoup de circonscriptions des Prairies ont été l’enjeu d’une chaude lutte entre les conservateurs et les néo-démocrates. Les conservateurs ont pris l’engagement de laisser les agriculteurs prendre la décision. Nous avons vu les résultats de cette décision le 12 septembre. Il est important de les rappeler : pour le blé, 62 p. 100 des agriculteurs de l’Ouest se sont prononcés en faveur du maintien d’un guichet unique. Je le répète, 62 p. 100. La victoire est décisive.
Les conservateurs ont obtenu 38 p. 100 des suffrages à l’échelle nationale. Si le gouvernement a obtenu un mandat avec 38 p. 100 des voix, que dire d’un mandat qui repose sur 62 p. 100 des voix? C’est un mandat ferme pour le maintien de la Commission canadienne du blé. Soixante-deux pour cent des agriculteurs ont exprimé la volonté de la maintenir en place.
Malgré les pires tactiques, les plus sournoises, du gouvernement et de certains députés ministériels qui s’efforçaient de saper la Commission canadienne du blé, les membres du conseil d’administration qui sont élus et maintenus en poste sont chaque fois ceux qui appuient la commission.
Le gouvernement a pris l’engagement à la veille des élections de laisser la décision aux agriculteurs. Sans doute craignait-il de perdre des sièges. Les agriculteurs ont rendu leur décision, mais le gouvernement a rétorqué: « Au diable ces résultats. Non, nous n’allons pas laisser les agriculteurs prendre cette décision maintenant. Non et non. Nous avons obtenu la majorité avec 38 p. 100 des suffrages et nous n’allons faire aucun cas de cette majorité claire. »
C’était une majorité claire à tous les points de vue, à moins de vivre dans l’Albanie d’Enver Hoxha. Il n’y a aucune raison de contester le soutien de 62 p. 100 que la commission a obtenu par cette consultation, mais le gouvernement, fort de ses 38 p. 100 des suffrages, déclare qu’il va passer outre. Il va tout saccager. Le gouvernement propose donc le projet de loi qui, à la partie 4, parle de la liquidation de la Commission canadienne du blé.
Le gouvernement dit qu’il va détruire l’organisme unique de commercialisation qui a donné aux agriculteurs tant de pouvoir et d’influence et qu’il va laisser les agriculteurs à la merci de certaines des plus importantes sociétés céréalières au monde. Cela fera baisser les prix ainsi que le revenu et les rentrées des localités agricoles de tout l’Ouest du Canada. Le gouvernement dit qu’il va faire diminuer les rentrées dans toutes les Prairies, depuis l’Alberta jusqu’au Manitoba.
Qu’est-ce que cela veut dire? Moins d’argent dans les poches des agriculteurs. Mais il n’y a pas que l’impact direct des mesures gouvernementales qui soit aussi odieux. Il y a aussi les impacts indirects, qui se feront sentir dans tout l’Ouest. Sur les petites épiceries familiales de petites localités des provinces de l’Ouest, par exemple. Comme je suis originaire de la Colombie-Britannique, j’ai traversé le Canada en tous sens à bien des reprises. Les épiceries, les caisses populaires, les ateliers de réparation des véhicules et les ateliers de machines agricoles seront touchés. Tous ressentiront l’impact de cette mesure irresponsable.
Voilà pourquoi nous rejetons le projet de loi . Il ne tient aucun compte de la volonté maintes fois exprimée des agriculteurs de l’Ouest. Les répercussions économiques seront profondes, comme nous l’avons vu dans d’autres pays qui ont agi de la même façon. Le gouvernement n’a rien préparé et n’a pas de plan. Il ne peut même pas nous dire quel sera l’impact.
Le gouvernement est mû strictement par des visées idéologiques. De ce côté-ci de la Chambre, nous nous portons à la défense des producteurs de blé. Nous disons oui à la Commission canadienne du blé et non au projet de loi .
:
Monsieur le Président, je suis ravi de joindre ma voix à celle de mes collègues et d'appuyer le libre choix en matière de commercialisation pour les producteurs de grain de l'Ouest canadien. Tous les agriculteurs de la Saskatchewan — en particulier les producteurs de blé dur, qui produisent près de 80 p. 100 du blé dur au Canada — sont enthousiastes à l'idée qu'ils puissent désormais avoir le choix de commercialiser leur produit comme ils le veulent. Le libre choix se traduirait par une plus grande transparence des prix pour les agriculteurs avant les semailles, au printemps, ce qui leur permettrait de prendre des décisions éclairées à cet égard et de réagir rapidement aux signaux du marché pour profiter de prix avantageux.
L'époque où les producteurs de blé dur se voyaient contraints de stocker leur récolte durant un à trois ans, voire plus, est désormais révolue. L'époque où les producteurs de blé dur étaient forcés de brader leur blé dur de haute qualité sur le marché du grain fourrager afin de disposer de liquidités, la commission refusant de le vendre, est désormais révolue. Le cauchemar des agriculteurs est maintenant chose du passé.
Il ne fait aucun doute que ce sont là de très bonnes nouvelles pour les producteurs de la Saskatchewan. Le commerce du blé et de l'orge est un 'important moteur économique de la province, générant près de 2 milliards de dollars pour les agriculteurs. Les possibilités qu'offre cette mesure législative, une fois adoptée, sont illimitées, pour paraphraser le ministre: 2 milliards de dollars, c'est peu; les agriculteurs pourraient doubler, tripler, voire quadrupler leurs revenus.
Lorsque nous voyons ce qu'était la production du blé pendant les années 30 et 40 et que nous voyons ce qu'elle est devenue avec le guichet unique, avec le départ du système de transformation, songez à ce qui pourrait se produire si la transformation reprenait dans les Prairies. Songez à ce que pourrait être la participation des agriculteurs, dans des partenariats et dans la création de leurs propres coopératives pour moudre leur blé dur, leur blé commun et leur orge. Je suis certain que le choix du mode de commercialisation favorisera la naissance d'entreprises.
Je dois féliciter notre , le , le secrétaire parlementaire et mes collègues pour tout le travail qu'ils ont accompli dans ce dossier. Les députés conservateurs sont allés dans leur circonscription parler aux agriculteurs. Nous le faisons chaque fin de semaine lorsque nous rentrons chez nous. Nos agriculteurs ont été très directs. Ils nous ont demandé d'agir sans tarder pour réaliser ce changement parce qu'ils ont besoin dès maintenant de cette liberté. Nous sommes donc à l'oeuvre aujourd'hui dans cette optique, et je félicite le ministre et le premier ministre d'avoir persévéré et de permettre enfin aux agriculteurs de commercialiser leurs céréales comme ils l'entendent.
Le libre choix dans le mode de commercialisation aura notamment comme avantage d'engendrer des innovations. J'ai travaillé dans le secteur agricole avant d'être moi-même agriculteur puis député à Ottawa. Je me souviens des jours où on labourait la terre pendant l'été. Les agriculteurs intégraient ainsi le chaume à la terre, moitié-moitié. Tout à coup, les agriculteurs se sont demandé pourquoi ils ne sèmeraient pas tout simplement dans le chaume. Et c'est ce qu'ils se sont mis à faire. Quelques fabricants, comme Bourgault, Flexi-Coil et Morris, qui sont des entreprises appartenant à des agriculteurs, ont trouvé que c'était une idée géniale. Pourquoi se donner la peine de labourer la terre inutilement?
Cette innovation a eu comme résultat de réduire substantiellement les coûts des agriculteurs, notamment le coût du carburant. Les fabricants de tracteurs s'inquiétaient même du nombre d'heures où ces appareils étaient en service. Il fallait les remplacer tous les deux ou trois ans. Aujourd'hui, les tracteurs durent de cinq à sept ans. C'est le type d'innovation qui pourrait se produire dans les Prairies et que les agriculteurs devraient apporter au secteur du blé et de l'orge.
Il faudrait parler également des innovations concernant le brûlage de la chaume. Il faudrait penser à la question de la transformation à valeur ajoutée.
Mon collègue du Manitoba a notamment parlé de l'avoine. À l'époque, cette culture était commercialisée par le biais du guichet unique, et tant et aussi longtemps que ce fut le cas, les agriculteurs ne la cultivaient pas, car ils ne pouvaient pas obtenir plus de 80 ¢ par boisseau. La Commission du blé a fini par libéraliser la commercialisation de l'avoine et une année plus tard le prix par boisseau a augmenté, alors les agriculteurs ont recommencé à la cultiver. J'ai demandé à mon voisin pourquoi il cultivait de l'avoine et il m'a dit que cela l'aidait à payer les factures. En fait, il a remplacé les cultures de blé par des cultures d'avoine. Si on demandait aux agriculteurs quelles cultures leur ont permis de payer les factures au cours des 10 ou 15 dernières années, ils répondraient le canola, les légumineuses et l'avoine, mais pas le blé ou l'orge.
Certains font valoir que les grains ne peuvent pas être transformés dans les Prairies, en raison de la distance qui les sépare du marché. Prenons l'exemple du canola. Il y a deux usines de transformation à Yorkton, une autre à Lloydminster et une autre à Clavet, en Saskatchewan, une petite ville près de Saskatoon.
Le canola rapporte près de 6 milliards de dollars par année à l'économie canadienne. Ce n'était pas une culture très répandue dans les années 1970. Elle a pris de l'essor au cours des 30 dernières années. Pourquoi le blé n'a-t-il pas connu le même essor? Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'innovation relativement au blé? Nous devons nous poser ces questions. Nous ne pouvons pas faire l'autruche.
Une des réponses à ces questions est que la CCB n'apporte aucun changement, n'explore aucune nouvelle possibilité et s'oppose au développement des secteurs à valeur ajoutée dans les Prairies.
Je repense à l'époque de Weyburn Inland Terminal, société composée d'un groupe d'agriculteurs très progressistes. C'est elle qui a construit le premier silo terminal dans les Prairies. C'est elle qui a introduit le concept de trains directs vers la côte Ouest. C'est la première à avoir songé à nettoyer le grain dans les Prairies, permettant ainsi aux agriculteurs de donner les criblures à manger aux vaches et d'expédier le grain vers la côte Ouest sans avoir à soustraire le coût du nettoyage.
Ces agriculteurs ont vu l'usine de transformation du blé dur de l'autre côté de la frontière, dans le Dakota du Nord, et se sont dit qu'ils pourraient en construire une à Weyburn. Ils ont recueilli les fonds, dressé leur plan d'affaires, étudié le marché et mis l'affaire en branle. Mais la CCB a dit qu'il n'en était pas question, que c'était interdit, que ce n'était pas prévu aux termes de la loi.
Qu'a fait le député de Wascana au lieu de se porter à la défense des agriculteurs? Il a pris le parti de la commission. Les agriculteurs étaient furieux. Quand ils ont appris qu'ils ne pouvaient ajouter de la valeur à leurs produits en les transformant, ce fut presque la goutte faisant déborder le vase.
Lorsque je travaillais pour Flexi-Coil, j'avais un dépositaire à Milk River, localité située à la frontière du Montana. Une fois de temps en temps, je traversais discrètement la frontière en compagnie d'un vendeur pour parler aux agriculteurs. L'un d'entre eux cultivait beaucoup d'orge; je lui ai demandé pourquoi il en cultivait autant, parce qu'au Canada, il n'y a pas d'argent à faire dans l'orge. Il m'a répondu que des représentants de Coors étaient venus le voir pour lui dire que s'il cultivait un type d'orge en particulier, ils fourniraient la semence. Ils lui ont dit que s'il était disposé à travailler avec eux et leur agronome pour veiller à la qualité du produit, ils lui offriraient un prix qu'il ne pourrait refuser, et c'est ainsi que cela s'est passé.
Tout à coup les agriculteurs américains dans la région de Milk River ont commencé à cultiver une tonne d'orge. Ils le vendaient à Coors à prix fort et réalisaient de bons profits. L'entreprise était satisfaite; les agriculteurs l'étaient aussi. Voilà un exemple d'un bon partenariat.
Coors a tenté de faire la même chose du côté canadien parce que les agriculteurs canadiens pensaient que c'était une bonne chose. Qui a dit non? La Commission canadienne du blé. Elle ne voulait ou ne pouvait pas répondre à la demande de Coors. Les malteries qui ont été construites ces dernières années ne sont pas au Canada, mais au Montana. Où se trouvent les usines de traitement du blé dur jusqu'à maintenant? La plus grande se trouvait au centre-ville de Winnipeg, à l'IICG. Est-ce sensé? Nous expédions du blé dur canadien dans le monde entier et la seule usine de traitement de l'Ouest se trouve au centre-ville de Winnipeg.
Pourquoi? Il doit bien y avoir une raison pour laquelle on ne traite pas et on n'ajoute pas de valeur dans les Prairies. En procédant par élimination, on comprend. C'est parce que la commission, à un certain moment, voulait exporter les grains. Elle ne voulait pas qu'ils soit transformés. C'était alors son mandat et c'est ce qu'elle faisait. Si cela signifiait que les agriculteurs ne pouvaient pas ajouter de la valeur à leur produit, c'était tant pis.
Finalement, la commission disait aux agriculteurs que s'ils voulaient exporter leurs grains, elle pouvait le faire. Elle pouvait leur donner la possibilité de les racheter. Les agriculteurs pouvaient vendre leurs grains à la commission et celle-ci exigeait une prime pour qu'ils puissent les racheter. Ils pouvaient alors en faire ce qu'ils voulaient. Cela paraissait très bien. Si les agriculteurs pouvaient racheter leurs grains, ils pouvaient prospecter le marché des États-Unis ou exporter à Hong Kong ou en Chine. Cependant, lorsque les agriculteurs ont su le montant de la prime qu'ils devraient payer à la commission, ils se sont rendu compte qu'il leur était pratiquement impossible de réaliser un profit. Lorsque les agriculteurs obtenaient leur paiement final de la Commission canadienne du blé, il n'était jamais près du prix de rachat. Où allait donc l'argent?
Les agriculteurs ne comprenaient pas parce que la commission leur avait dit que le système leur ouvrait des perspectives, mais ce n'était pas le cas. Plutôt que d'accepter les demandes des agriculteurs, de travailler avec eux à la prospection de marchés à créneaux, la commission leur opposait une fin de non recevoir.
À la fin des années 1990, un agriculteur s'est entretenu avec un représentant de la Commission canadienne du blé. Il lui a fait part de sa colère au sujet de l'orge demandée par Coors. Le représentant lui a répliqué que le blé et l'orge ne lui appartenaient plus dès qu'ils étaient récoltés.
Réfléchissons à cela, réexaminons le processus. Au printemps, l'agriculteur sèmera autant de canola, de légumineuses à grain ou de pois qu'il peut, car c'est sa culture commerciale. Cependant, il doit semer une culture de rotation.
Pour les députés qui ne sont pas agriculteurs, je précise qu'une culture de rotation est une culture de remplissage que l'on sème pour pouvoir utiliser un produit chimique différent, afin que les mauvaises herbes ne développent pas une tolérance aux produits chimiques. Cette technique permet de réduire le nombre de mauvaises herbes dans les champs. Ce n'est pas facultatif; c'est quelque chose que les agriculteurs doivent faire.
Ensuite, l'agriculteur sème le blé ou l'orge; c'est sa culture de rotation. L'automne arrive, l'agriculteur fait une belle récolte de blé dur, de canola et de légumineuses à grain. Il doit régler ses comptes, car il faut préciser que les agriculteurs reçoivent une avance de fonds. L'agriculteur doit donc récolter des céréales pour payer ces comptes.
Mais soudain, l'agriculteur se dit: « Un instant. Je veux faire transporter mon blé, mais on me dit que c'est impossible, parce qu'il n'y a pas de contrat. Il m'est donc impossible de faire transporter mon blé pour le moment. Comment faire pour obtenir des liquidités? Pour cela, il faudrait que je maximise mon avance de fonds. Que je le veuille ou non, les autorités s'en fichent; ce n'est pas leur problème. Je ne peux pas faire transporter mon blé ou mon orge. »
Que fait alors l'agriculteur? Il doit vendre ses légumineuses à grain et son canola. Que fait le marché? Il ne peut pas absorber toutes ces céréales en même temps, alors l'écart augmente. Le prix réel obtenu par l'agriculteur diminue, car la commission refuse de transporter ses céréales pendant cette période.
Est-ce vraiment dans l’intérêt des agriculteurs? Ça ne l’est pas et ne l’a jamais été. C’est un système conçu pour les années 1940 et 1950. Comme l'a dit mon collègue, ce système n’a pas été mis en place à la demande des agriculteurs, mais parce qu’ils participaient à l’effort de guerre. Puis, on leur a imposé. Ils ne pouvaient plus en sortir.
Les gouvernements libéraux ont réalisé qu’il y avait là de l’argent à faire pour eux et leurs copains. Examinons les liens des libéraux et de la Commission canadienne du blé, ceux qui y travaillent et ceux qui font les sondages ou identifient les électeurs, parce que ces considérations sont très importantes quand nous parlons de plébiscites. David Herle faisait des sondages annuels permettant de déterminer quels agriculteurs appuient le guichet unique et lesquels ne l’appuient pas. Où est allée cette information? Je sais que les agriculteurs n’en ont jamais vu la couleur. Ils n’ont pas vu leur dossier. Le plébiscite est censé être tout à fait exact et honnête. Or, il y avait 51 000 détenteurs de carnet de livraison. Pourtant, 61 000 bulletins de vote ont été envoyés. Qui a reçu les 10 000 bulletins supplémentaires? Où sont-ils allés, M. Oberg?
Un ami à moi, un agriculteur important jouissant d'une certaine notoriété, m’a raconté qu'une inconnue s'était adressée à lui au sujet du plébiscite. Il a tout de suite été sur ses gardes, mais elle a dit que son frère et sa sœur avaient tous deux un droit de vote, sauf qu’ils étaient décédés. Comment le plébiscite peut-il rendre fidèlement compte de la réalité si des morts ont voté?
Plus frustrant encore, des agriculteurs aux idées progressistes qui cultivent le blé depuis 20 ans m’ont téléphoné pour me demander où était leur bulletin de vote. Ce sont les mêmes personnes qui, lors de l’élection des administrateurs de la Commission du blé, se demandaient pourquoi elles n’avaient pas reçu de bulletin de vote.
Lorsqu’ils regardent cette imposture et comment la Commission du blé les traite, comment pourraient-ils croire aux résultats d’un plébiscite de cette commission? Dans le plébiscite, il y a une chose qu’on ne leur a pas demandée: s’ils voulaient avoir le choix de recourir à la Commission canadienne du blé ou de commercialiser leurs produits sans elle. Cette question n’a jamais été posée. On leur a donné le choix entre un guichet unique ou rien du tout.
Le conseil d’administration me fait penser à Thelma et Louise. Il refuse tout compromis sans égard aux conséquences. C’est ce qui irrite bien des agriculteurs dans les Prairies ces temps-ci. Nombre d’agriculteurs sérieux ont étudié la question et ils veulent vendre leurs céréales à la commission parce qu’ils aiment bien l’idée de la mise en commun, qui leur permet d’étaler le risque. Cette option va demeurer. C’est pourquoi il est si difficile de suivre le raisonnement des membres de l’opposition, qui se promènent avec des oursons et qui nous disent que tout cela est épouvantable pour l’Ouest du Canada. Ils parlent d’eux-mêmes, ils ne parlent pas des agriculteurs.
En réalité, cette organisation n’est plus en contact avec les agriculteurs. Elle n’est plus en contact avec les producteurs qui voulaient pourtant avoir recours à ses services. Plutôt que d’organiser des plébiscites, cette organisation aurait pu, au cours des quatre derniers mois, dépenser son énergie à inscrire des terres. Elle prétend avoir recensé 22 000 partisans dans le cadre de ce qu’elle appelle un plébiscite. Si tel était le cas, pourquoi n’y a-t-il pas 22 000 producteurs qui s’inscrivent aujourd’hui? Elle saurait alors de combien de tonnes de blé, de blé dur et d’orge elle disposerait.
J’ai parlé à quelques exportateurs accrédités qui représentent la commission en Afrique et dans le monde, parce que nous entendons toujours dire que la commission vend toutes ces céréales. En réalité, elle ne les vend pas. Ce sont les exportateurs accrédités qui assument cette fonction et qui vendent les céréales dans ces pays. Je me pose toujours des questions quand ils viennent me voir à Ottawa et qu’ils me disent qu’ils ne peuvent pas trouver de blé après le mois de mars. La commission nous dit que nous ne pouvons pas en avoir, qu’elle refuse de nous en donner.
Je le répète, nous avons 22 000 agriculteurs d’un côté, un exportateur accrédité de l’autre, et la CCB au milieu. La CCB a un rôle à jouer pour les rapprocher. Est-ce que les députés croient qu’elle va le faire? Non. Pourquoi? C’est une question de philosophie. Je le répète, c’est un peu comme Thelma et Louise. La commission préfère essayer de prouver que nous avons tort, quitte à ne jamais s’en relever, plutôt que d’essayer de faire fonctionner le système. C’est vraiment très décevant. Cela me frustre énormément, en tant que député et en tant qu’agriculteur. Elle a pris un outil que j’avais dans mon coffre, et au lieu de m’en donner un nouveau que je pourrais utiliser, elle a simplement jeté mon outil.
Alors le gouvernement a fait ce qu’il fallait pour représenter tous les agriculteurs. Nous ne détruisons pas la CCB. Essentiellement, nous éliminons simplement le guichet unique, mais il y aura encore une CCB. Si les agriculteurs choisissent d’utiliser ses services, ils pourront le faire. Si les agriculteurs veulent expédier leurs céréales en passant par Churchill, ils peuvent le faire. Nous veillerons à ce que les actifs, les voies ferrées, les ports, restent en place pour que les agriculteurs puissent les utiliser. Quant aux wagons de producteurs, ils existent en vertu de la Loi sur les grains du Canada, pas de la Loi sur la Commission canadienne du blé. Cela ne changera pas. S’ils veulent utiliser un wagon de producteurs, ils peuvent téléphoner à la Commission canadienne des grains et en demander un. Les agriculteurs qui veulent charger leur propre wagon peuvent le faire.
Je le répète, ces choix ne changeront pas. Écoutons toutefois ce que dit la CCB. Elle répand la peur et les mythes ou les demi-vérités. Elle évoque la disparition des wagons de producteurs. Cela n’arrivera pas. Lisez la loi. Il n’y a rien à ce sujet. Lisez la Loi sur les grains du Canada, vous verrez bien que cela ne change pas. Les wagons de producteurs vont rester.
On parle de Thunder Bay ou de Churchill. Dans ma région, on veut passer par Churchill. Ce qui est très intéressant, c'est qu'il y a une voie ferrée que le CN possède depuis longtemps, mais il ne laisse personne l'utiliser et elle est en voie d'abandon. Les producteurs locaux parlent de se cotiser pour acheter cette voie ferrée qui irait en fait de Tisdale à la baie d'Hudson puis à Churchill. C'est une idée qui les passionne. Ils pourraient économiser 15 $ par tonne de fret. Ces 15 $ par tonne, c'est en gros 15 $ l'acre pour l'agriculteur moyen qui en exploite peut-être 1 000 par semaine, et c'est donc 15 000 $ bien comptés qui iront dans sa poche. S'il est logique du point de vue économique de passer par Churchill, c'est ce que feront les agriculteurs. Nous ferons en sorte qu'ils aient ce choix. Nous veillerons à ce que Churchill soit une option viable qui ne sera pas exclue lors de la transition.
Avec l'amélioration du transport ferroviaire et ces lignes appartenant aux agriculteurs qui achemineront le grain jusqu'à Churchill, l'activité va s'intensifier. Est-ce que c'est mauvais pour Churchill? Au contraire, c'est tout un potentiel.
Je reviens au secteur du canola et à ce qu'il est devenu, et j'ai parlé des presque 6 milliards de dollars qu'il rapporte. Quand je pense au secteur d'autrefois, il y a 15 ans, l'Université de la Saskatchewan à Saskatoon avait une faculté d'agriculture, mais c'était à peu près tout. Il y a maintenant une usine de transformation de l'avoine à Martinsville. Cela n'a été possible qu'une fois que le guichet unique pour l'avoine a été supprimé. À l'Université de la Saskatchewan, il faut sortir pour trouver les chercheurs. Il y a des quantités de fermes de recherche. Des entreprises sont venues s'installer à Saskatoon pour faire de la recherche sur le canola.
J'ai un excellent ami, M. Fowler, un phytogénéticien dont la réputation n'est plus à faire. Il a comparu souvent au Comité de l'agriculture. Il a dit à quel point il avait été frustré quand il a obtenu de nouvelles variétés de blé d'hiver pour les agriculteurs canadiens et que la Commission canadienne du blé lui a dit « non ». Pourtant, cette variété a été utilisée dans le Dakota du Nord et au Montana et elle est devenue la variété numéro 1 aux États-Unis, alors que nos agriculteurs n'y avaient pas accès. Et pourtant, c'est nous qui avions payé cette recherche.
Pour conclure, il y a d'autres personnes à qui nous devons rendre hommage. Le regretté Art Walde était un agriculteur qui voulait simplement avoir la liberté de choix. C'est dommage qu'il ne soit pas là aujourd'hui car il fêterait enfin cette liberté. Je repense aux 12 agriculteurs qu'on a menottés et jetés en prison. Aujourd'hui, c'est la fête pour eux. Je pense à Jim Chatenay qui se faisait régulièrement expulser des réunions de la commission parce qu'il voulait simplement lui proposer d'autres options. C'est la fête pour lui. Quand je pense qu'ils ont menacé sa famille et qu'ils l'ont menacé de lui prendre son exploitation parce qu'il leur proposait quelque chose de différent ou qu'il n'était pas d'accord avec la façon dont ils traitaient les agriculteurs. Je pense que ce projet de loi, c'est en partie pour Jim.
Enfin, ce projet de loi est remarquable. J'encourage les députés de l'opposition à vraiment le comprendre. S'ils comprenaient, ils ne seraient pas contre. Au contraire, ils l'appuieraient et reconnaîtraient à quel point il sera avantageux pour les agriculteurs canadiens et les agriculteurs de l'Ouest.
:
Monsieur le Président, c'est agréable d'être de retour à la Chambre, qui fait salle comble aujourd'hui, pour discuter de ce sujet. Je tiens à dire que j'en éprouve des sentiments contradictoires.
C'est épouvantable de voir qu'on en est rendu là. Depuis mon élection en 2006, j'ai vu le gouvernement conservateur mener systématiquement une campagne de salissage pour discréditer la Commission canadienne du blé. C'est une campagne fondée sur l'idéologie et non pas sur des principes démocratiques ou logiques sur le plan commercial.
Il y a eu les bâillons pour empêcher la Commission canadienne du blé de faire connaître sa position, le congédiement de l'ancien PDG de la commission pour s'être prononcé en faveur du guichet unique et, plus récemment, une violation flagrante de la démocratie due au non-respect du plébiscite, dans le cadre duquel les agriculteurs ont voté pour maintenir la commission telle quelle.
À Minnedosa, au Manitoba, durant la dernière campagne électorale, on a rapporté que le ministre avait dit que son parti respecte le vote des agriculteurs qui appuient le guichet unique. Il a indiqué qu'on n'essaierait pas de démanteler la Commission canadienne du blé à moins qu'une majorité des producteurs votent pour. Je le cite:
Tant que les agriculteurs ne se prononceront pas en faveur de ce changement, je ne suis pas prêt à travailler de façon arbitraire. Les agriculteurs ont entièrement raison de croire à la démocratie. J'y crois moi aussi.
Il y a deux jours, bon nombre d'entre nous ont pris la parole à la Chambre pour dénoncer la violation flagrante des principes démocratiques commise par le président de l'Ukraine, Viktor Ianoukovitch. Il est tragique et quelque peu ironique que les députés conservateurs qui ont défendu les droits démocratiques en Ukraine fassent maintenant fi des propos que leur ministre a tenus à Minnedosa.
Nous avons entendu presque quotidiennement à la Chambre à quel point les dernières élections étaient en quelque sorte un mandat donné au gouvernement pour se débarrasser de la Commission canadienne du blé. Il ne faut pas oublier qu'avant de voter, les gens prennent en considération de nombreux facteurs. Nous savons entre autres que le registre des armes a été un enjeu déterminant pour rallier les votes dans l'Ouest canadien, ce que je déplore. Il convient de se rappeler cependant que les agriculteurs ne constituent que 2 p. 100 de la population répartie dans 57 circonscriptions de l'Ouest.
Si l'on déclenchait des élections fédérales aujourd'hui et que le seul enjeu était le démantèlement de la Commission canadienne du blé, les Canadiens, y compris la communauté agricole, feraient en sorte que ce prétendu mandat ne l'emporte pas. C'est parce que les conservateurs ont remporté une majorité de sièges à la Chambre qu'ils vont de l'avant avec leur plan malintentionné visant à démanteler la Commission canadienne du blé.
Comme l'a dit Bill Gehl de la Canadian Wheat Board Alliance:
...il est ridicule de prétendre que le Parti conservateur a reçu le mandat des agriculteurs de changer la Commission canadienne du blé et je pense que la plupart des électeurs des villes conviennent que la décision devrait revenir aux agriculteurs, et non pas à Ottawa.
Nous entendons souvent le gouvernement établir un parallèle entre les agriculteurs de l'Ontario et les producteurs de grains de l'Ouest canadien. Les deux situations sont complètement différentes. Toute personne qui dit le contraire ne tient simplement pas compte des faits.
Les agriculteurs de l'Ontario ont décidé par eux-mêmes d'apporter des changements à leur système de commercialisation. Ce n'est pas le gouvernement fédéral qui a pris cette décision. Ils ont choisi le libre marché. Quant aux agriculteurs québécois, ils ont décidé de commercialiser collectivement leur blé.
J'ajouterai aussi que la réforme de la Commission canadienne du blé aura des répercussions beaucoup plus importantes sur les producteurs des Prairies et le Canada que les changements apportés au système ontarien. En effet, approximativement 90 p. 100 du blé ontarien est vendu à l'intérieur de nos frontières ou dans le Nord des États-Unis, tandis qu'approximativement 68 p. 100 du blé des Prairies est exporté.
Un certain nombre d'agriculteurs de l'Ouest croient que de nouveaux marchés américains s'ouvriraient magiquement à eux si nous supprimions le système de guichet unique. Toutefois, ils oublient que l'industrie agricole américaine est extrêmement protectionniste. Nous l'avons vu par le passé. C'est surtout vrai maintenant avec leur politique d'achat aux États-Unis. Il est donc très improbable que les États-Unis achètent davantage de blé canadien sauf si son prix était réduit au point de pouvoir remplacer le blé produit là-bas, ce qui permettrait aux États-Unis d'augmenter encore plus leurs exportations.
La Commission canadienne du blé cherche actuellement des marchés haut de gamme pour vendre son blé dur et son blé de meunerie de haute qualité dans plus de 70 pays. Elle n'a pas à réduire ses prix pour percer sur ces marchés. J'aimerais ajouter que cela permet aux agriculteurs canadiens d'obtenir le prix fort pour leurs produits.
Il importe également de souligner que le transport est un facteur moins important en Ontario, comparativement à l'Ouest canadien. La plupart des agriculteurs ontariens peuvent expédier leurs récoltes pour 15 $ la tonne en frais de transport en raison de la proximité des minoteries et des terminaux des Grands Lacs. Par contre, dans les Prairies, plusieurs facteurs augmentent considérablement les coûts de transport, notamment le volume produit ainsi que la distance entre les exploitations, les silos de collecte, les terminaux intérieurs, les marchés intérieurs et les ports.
La Commission canadienne du blé se bat avec ardeur pour obtenir des frais de transport équitables et elle sert de contrepoids aux puissantes sociétés ferroviaires. Avec l'abolition de la commission, il est fort probable que les coûts du transport ferroviaire augmentent pour les agriculteurs.
Ne faisons pas l'erreur de croire de façon illusoire que la Commission canadienne du blé survivra dans un système de commercialisation mixte. À l'heure actuelle, elle assure stabilité et certitude aux agriculteurs dans le contexte de marchés mondiaux que je qualifierais d'instables. Une fois le mandat de la commission aboli, les agriculteurs seront libres de passer ou non par cette dernière. Il s'ensuivra alors une baisse des prix parce que la Commission canadienne du blé aura perdu son autorité auprès de ses partenaires commerciaux. N'oublions pas qu'un organisme puissant en position de monopole peut dicter les prix à l'échelle mondiale et obtenir les plus élevés pour nos agriculteurs. En bout de ligne, c'est eux qui seront les grands perdants.
Passons maintenant au transport du grain dans l'Ouest canadien. Si on prive la commission de sa capacité d'organiser les livraisons, il y a lieu de s'attendre à ce que les agriculteurs situés près des terminaux intérieurs et ceux ayant facilement accès au transport par camion bloquent le système au moment des récoltes. Les plus forts survivront, alors que les autres seront laissés pour compte. Autrement dit, ce sera la loi du plus fort.
[Français]
Quelles seront alors les répercussions de la suppression du guichet unique? D'abord, on verra la diminution des recettes des agriculteurs. Aujourd'hui, la Commission canadienne du blé obtient des primes lucratives au profit des agriculteurs des Prairies, c'est-à-dire que la Commission canadienne du blé peut adopter une approche hautement stratégique relativement aux destinations et à l'échelonnement des ventes durant l'année. Le résultat en est que, chaque année, la commission rapporte aux agriculteurs plusieurs centaines de millions de dollars de plus que ce qu'ils obtiendraient sur le marché libre. Or c'est vers ce marché libre qu'on se dirige maintenant.
Aujourd'hui, la Commission canadienne du blé ne possède pas d'immobilisations. Une fois démantelée, elle aura besoin d'acquérir une importante quantité d'immobilisations pour avoir la moindre chance de réussir dans un marché libre. Qui financera cette démarche? De plus, il y aura des coûts très élevés dûs au démantèlement de la Commission canadienne du blé.
Les activités actuelles devront cesser. Tous les frais afférents devront donc être payés afin que toute éventuelle nouvelle entité n'ait pas à en supporter le fardeau. Étant donné que c'est le gouvernement qui choisit de démanteler la Commission canadienne du blé, et non les agriculteurs, ces frais ne devraient pas être à la charge de ces derniers.
Et puis, il y a la ville de Winnipeg. La Commission canadienne du blé emploie plus de 400 personnes à son siège social et contribue au maintien de plus de 2 000 emplois, pour une valeur totale de plus de 66 millions de dollars en revenus de main-d'oeuvre enregistrés à Winnipeg. Au niveau provincial, la contribution de la Commission canadienne du blé à la production brute est évaluée à 320 millions de dollars, soit plus de 3 000 emplois et une valeur en revenus de main-d'oeuvre de plus 140 millions de dollars. On se demande ce qui arrivera à la ville de Winnipeg et à la province du Manitoba, aux gens qui travaillent maintenant et qui font partie de ce système. Vont-ils perdre leur travail? Vont-ils pouvoir obtenir un emploi dans une autre quelconque agence? Ce qu'on voit ici, c'est de l'incertitude.
[Traduction]
Je qualifierais ce qu'on s'apprête à faire de pure folie sur le plan économique. Une organisation prospère dirigée par des producteurs qui met de l'argent dans les poches des céréaliculteurs et dont la contribution à l'économie canadienne représente des millions de dollars est en voie d'être démantelée pour satisfaire un petit nombre de producteurs qui s'imaginent pouvoir survivre dans un marché mondial impitoyable.
Selon toutes probabilités, certains survivront, mais qu'en est-il des autres? Qu'arrivera-t-il à la majorité qui s'est fiée sur la stabilité et la protection qu'offrait la Commission canadienne du blé quand la conjoncture économique était difficile?
Le débat se poursuit et l'histoire dira qui a eu raison.
J'ai en main une lettre que M. John Manley, président et chef de la direction du Conseil canadien des chefs d'entreprise, a adressée au le 6 mai, soit quelques jours après les élections. Le Conseil canadien des chefs d'entreprise est un groupe de pression extrêmement puissant du secteur des affaires, qui représente 150 des sociétés commerciales les plus influentes au Canada.
Je cite un extrait qui figure à la page 3 de cette lettre où il est dit ceci:
Pour démontrer l’engagement ferme du Canada en faveur de la libéralisation du commerce, nous appuyons votre plan de réforme des pratiques commerciales de la Commission canadienne du blé.
Nous croyons, en ce sens, que le moment est propice à l’élimination graduelle des systèmes nationaux de gestion de l’offre en ce qui concerne les œufs, les produits laitiers et la volaille, qui pénalisent les consommateurs et ont nui sérieusement à la réputation de défenseur des marchés libres de notre pays.
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise conseille au d'éliminer la Commission canadienne du blé et la gestion de l'offre.
Les gens prennent cela à la légère, convaincus qu'une telle éventualité ne se matérialisera jamais parce que les Canadiens sont favorables à la gestion de l'offre. Maintenant que les conservateurs ont réussi à anéantir la Commission canadienne du blé, il ne faut pas se demander s'ils vont éliminer graduellement la gestion de l'offre, mais plutôt quand ils le feront.
Je demande à mes collègues d'en face de répondre à cette question. Je crois que l'élimination commencera dans un avenir assez rapproché. L'OMC, nos partenaires commerciaux et l'Union européenne exercent de très fortes pressions pour que le Canada réduise ou supprime les droits sur les denrées soumises à la gestion de l'offre.
Le Canada négocie actuellement avec l'Union européenne, en secret, un accord de libre-échange global, également appelé AECG. Hier soir, lors d'une présentation organisée par le Conseil des Canadiens et le SCFP, un expert français qui étudie la situation en Europe a déclaré en termes fort clairs que l'Europe exerce des pressions pour obtenir un accès illimité aux contrats de services provinciaux et municipaux, ce qui vise certainement Prince Albert et les collectivités avoisinantes. Par surcroît, nous avons appris que l'Europe exige également d'avoir accès à nos ressources naturelles. De toute évidence, les négociations portent entre autres sur l'agriculture.
Qu'est-ce qui empêcherait les négociateurs canadiens de porter de 7,5 p. 100 à 10 p. 100 le contingent qui bénéficie de l'entrée en franchise et de diminuer les droits hors contingent pour répondre aux exigences des Européens?
Techniquement, la gestion de l'offre serait maintenue. Toutefois, les producteurs laitiers nous ont dit que, si de tels changements se produisaient, chaque producteur laitier canadien risquait de perdre environ 70 000 $.
Il y a lieu d'avoir peur parce que le gouvernement ne cesse de répéter comme un mantra qu'il faut ouvrir autant de marchés que possible sans évaluer les effets néfastes éventuels sur nos producteurs. Il est prêt à démanteler le guichet unique qu'est la Commission canadienne du blé sans évaluer les conséquences économiques potentielles. Il est prêt à signer un accord avec l'Europe sans évaluer les répercussions qui pourraient se faire sentir sur nos municipalités, sur l'obtention de produits pharmaceutiques, sur nos droits relatifs à l'eau et sur nos producteurs agricoles.
Aujourd'hui, nous avons été témoins d'une manoeuvre des conservateurs pour limiter le débat sur cette question très importante.
Dans un communiqué diffusé aujourd'hui, la Canadian Wheat Board Alliance dit ceci:
Ce qui est encore de plus mauvais augure, ce sont les rumeurs voulant que le gouvernement Harper cherche à éviter que le Comité de l'agriculture tienne des audiences et qu'il cherche à faire adopter le projet de loi plus rapidement en ayant recours à des audiences de comité législatif, ce qui est inhabituel.
Le communiqué dit également ceci:
C'est une mauvaise façon de procéder parce qu'elle limitera le droit du Parlement d'examiner ce projet de loi et d'entendre ceux qui sont les plus touchés, soit les agriculteurs de l'Ouest canadien [...]
Partout dans le monde, les gens savent qu'un gouvernement ne doit pas enlever aux citoyens de son pays des droits démocratiques chèrement acquis. Museler les agriculteurs de l'Ouest canadien de façon antidémocratique est une tactique d'intimidation de la pire espèce. Nous demandons l'aide de tous les Canadiens pour nous opposer à cette attaque contre les agriculteurs et la démocratie [...]
Dans une lettre adressée au ministre, le président du conseil d'administration de la Commission canadienne du blé a indiqué que la commission avait consacré beaucoup d'efforts à analyser ce qu'il faudrait faire pour qu'on puisse obtenir de bons résultats dans le scénario prévu de redéfinition de la Commission canadienne du blé. Le résultat de cette analyse est qu'on n'a trouvé aucune solution de rechange pouvant offrir aux agriculteurs des avantages comparables à ceux du système actuel de guichet unique fourni par la Commission canadienne du blé.
Par conséquent, si aucune analyse n'a été effectuée et si nous ne savons pas ce que nous réserve l'avenir, pourquoi nous présente-t-on ce projet de loi et pourquoi n'y a-t-il pas eu un vote, dans le respect de la démocratie?
Voilà qui est clair. Le gouvernement n'a effectué aucune analyse économique. Il se moque éperdument de la démocratie. Il nous dicte son idéologie après avoir récolté seulement 40 p. 100 des voix lors des dernières élections.
On a dit que les députés de ce côté-ci fondent leurs arguments sur des considérations idéologiques. Pourtant, nos arguments reposent sur des considérations pratiques, comme les possibles conséquences économiques de cette mesure et ses répercussions sur Winnipeg et les diverses collectivités, sur les lignes ferroviaires sur courtes distances et sur le port de Churchill. À ma connaissance, aucun de ces aspects n'a fait l'objet d'une analyse économique, à moins qu'un document soit caché quelque part.
La situation actuelle est désolante sur le plan démocratique. Ce qui se passe actuellement est absolument absurde. Le ministre devrait sans doute essayer d'élaborer, en collaboration avec les membres du conseil d'administration de la Commission canadienne du blé, qui pour la plupart sont élus et favorables au statu quo, un système ne reposant pas sur des considérations idéologiques.
[Français]
La Commission canadienne du blé est au service des agriculteurs de l'Ouest canadien pour commercialiser leur blé, leur blé dur et leur orge. La Loi sur la Commission canadienne du blé confie à l'organisation le mandat officiel de tirer les recettes les plus élevées possible de la vente du grain au profit des agriculteurs, en tirant efficacement parti du pouvoir de vente par comptoir ou, comme on le dit, par guichet unique.
La Commission canadienne du blé vend le grain des agriculteurs dans 70 pays. Elle remet la totalité du produit des ventes aux agriculteurs, soit entre 4 et 7 milliards de dollars par année.
[Traduction]
Lorsqu'on examine la proposition dont nous sommes saisis, on constate que le processus de démantèlement et de transformation de la Commission canadienne du blé coûtera extrêmement cher. Qui paiera les centaines de millions de dollars nécessaires à la transformation de l'organisme qui existe actuellement? La Commission canadienne du blé, qui était financée par les agriculteurs, leur restituait les profits réalisés. Les contribuables paieront-ils pour la transformation de l'organisme? Les agriculteurs devront-ils payer plus? Les dons d'un organisme bienveillant permettront-ils d'éviter à quiconque de perdre de l'argent? Voilà des questions que nous devons nous poser.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'histoire dira qui a eu raison en ce triste jour au Parlement.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le gouvernement a présenté une mesure législative qui vise à donner aux producteurs de grains de l'Ouest canadien la possibilité de commercialiser leur blé, leur blé dur et leur orge de façon indépendante ou par voie de mise en commun volontaire.
Je suis fier d'appuyer l'intention du gouvernement de donner aux producteurs de grains de l'Ouest le libre choix en matière de commercialisation. Les producteurs de la Colombie-Britannique et des Prairies pourront ainsi prendre les décisions de commercialisation qui sont les plus souhaitables pour leurs entreprises, et ils pourront aussi profiter de marchés spéciaux.
Comme l'a mentionné Virginia Labbie, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante: « Le message reçu des producteurs, c'est qu'à l'heure actuelle la CCB ne répond pas à leurs [...] besoins. Il est évident que les producteurs ont besoin de signaux plus cohérents, opportuns, accessibles et transparents en matière de commercialisation, afin de pouvoir prendre les meilleures décisions possibles pour leur exploitation agricole. »
Lorsque les agriculteurs de l'Ouest canadien auront la possibilité d'opter pour le marché libre, ils n'auront pas à attendre qu'un organisme externe leur communique — parfois une année et demie après la vente de leurs grains — le prix final de ladite vente. Les agriculteurs de l'Ouest veulent jouir de la même latitude et des mêmes possibilités en matière de commercialisation que les autres producteurs au Canada et dans le monde.
La création de contrats d'opérations à terme et leur utilisation accrue permettront aux producteurs de gérer leurs risques individuels. Les ports de la Colombie-Britannique sont la principale destination finale des grains avant leur exportation. Les transformateurs en Colombie-Britannique pourraient, avant que les grains ne quittent le pays, avoir accès — de façon directe et sur une base régulière — aux meilleurs grains pour créer des produits de qualité et de valeur.
Nous savons qu'un marché libre va attirer les investissements, créer des emplois et aider à bâtir une économie plus forte pour le Canada et les Canadiens. Nous savons aussi que les producteurs veulent prendre leurs décisions de commercialisation en fonction des intérêts de leurs entreprises. C'est pour cette raison que nous avons présenté un projet de loi qui élimine le monopole créé par un guichet unique, et non pas la Commission du blé comme telle, ainsi que l'opposition continue de le répéter, ce qui induit le public en erreur.
L'élimination du monopole existant va permettre aux producteurs de vendre leur blé et leur orge directement à un transformateur, qu'il s'agisse d'un fabricant de pâtes, d'une minoterie ou d'une autre usine de transformation.
Comme l'a dit Paul Schoorlemmer, qui est un agriculteur de l'Alberta:
Cette mesure va permettre aux producteurs individuels de faire de la transformation secondaire, de la commercialisation mixte et d'autres choses qui n'étaient pas vraiment possibles dans l'ancien système.
Les producteurs de grains de l'Ouest du Canada et de tout le pays ont un brillant avenir, et nous les appuyons. Notre gouvernement est déterminé à assurer le succès continu de l'agriculture canadienne. Nous ne ménageons aucun effort pour assurer la réussite des agriculteurs canadiens et bâtir un avenir solide pour l'ensemble du secteur agricole.
L'agriculture est un moteur économique puissant dans notre pays, et c'est pourquoi nous accordons préséance aux agriculteurs dans toutes les décisions que nous prenons en matière d'agriculture. Notre formule est simple et elle fonctionne: nous écoutons les agriculteurs, nous collaborons avec eux et nous leur offrons ensuite les conditions pratiques dont ils ont besoin.
Les agriculteurs canadiens ont prouvé à maintes reprises qu'ils peuvent être concurrentiels et réussir sur le marché mondial pourvu qu'ils se battent à armes égales. Voilà pourquoi le gouvernement a travaillé d'arrache-pied pour créer de nouveaux débouchés pour les agriculteurs dans un contexte de globalisation des marchés. Nous avons multiplié les voyages à l'étranger pour nouer des relations commerciales, et ces efforts portent fruit.
Le ministre de l'Agriculture a dirigé des missions commerciales dans des marchés clés en Europe, en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient. En étroite collaboration avec le secteur agricole, nous avons complété plus de 30 missions commerciales internationales, d'où nous sommes revenus avec des résultats tangibles pour les agriculteurs, les producteurs et les transformateurs. Partout où nous allons, nous trouvons de nouveaux clients qui veulent acheter chez nous des aliments sains de première qualité. Ensemble, nous avons écoulé sur les marchés de grandes quantités de produits et nous avons apporté aux agriculteurs et aux transformateurs des résultats concrets.
Le gouvernement sait que les agriculteurs veulent gagner leur vie en vendant leurs produits sur les marchés. Voilà pourquoi nous les avons mis en valeur sur la scène internationale, que ce soit en servant du steak canadien aux Olympiques d'hiver à Vancouver ou de l'huile de canola au Mexique. Nous voulions ainsi favoriser la rencontre entre nos agriculteurs et de nouveaux clients.
Le Canada a de quoi être fier. C'est un pays riche de par son territoire et ses ressources. Nous disposons d'une expertise en matière de science et d'innovation. Nous exportons des aliments délicieux, sains et de haute qualité partout dans le monde. Nous pouvons compter sur des agriculteurs et des transformateurs dévoués pour nous aider à poursuivre notre tradition de longue date d'offrir au monde une foule de denrées de premier ordre. Ces qualités sont des atouts importants pour l'avenir.
Les agriculteurs sont reconnaissants au ministre de l'Agriculture de l'excellent travail qu'il fait en leur nom. Il sont conscients que le commerce agricole joue un rôle de premier plan pour l'économie et la prospérité du Canada.
Globalement, les exportations de produits agricoles, d'aliments, de poissons et de fruits de mer du Canada ont dépassé les 39 milliards de dollars en 2010. Il s'agit là du deuxième meilleur résultat de notre histoire, ce qui permet au Canada d'accéder au groupe des cinq principaux exportateurs agroalimentaires mondiaux.
C'est énorme. Ces rentrées se traduisent par des emplois et des moyens de subsistance pour les Canadiens. C'est la raison pour laquelle, lorsque nous prenons des mesures à l'appui du commerce agricole, en tant que gouvernement, nous n'aidons pas uniquement les agriculteurs mais tous les Canadiens. Le secteur agricole a démontré à maintes reprises toute l'importance de sa contribution au redressement économique du Canada et il continuera de le faire, surtout que nous sommes en train d'éliminer les obstacles au commerce.
Le Canada oeuvre sur tous les fronts pour stimuler nos échanges agricoles dans le monde. Nous savons que les acheteurs et les consommateurs ont déjà une haute opinion des Canadiens et des produits canadiens. Nous voulons promouvoir les produits agricoles canadiens et susciter l'intérêt à leur égard. L'ouverture et l'expansion des marchés dans le monde offrent à nos producteurs la possibilité de stimuler l'économie du Canada.
L'industrie agricole fait face à des défis, mais les signaux à long terme sont positifs. Pendant cette période d'incertitude économique dans le monde entier, nous devons maximiser les débouchés commerciaux sur la scène internationale. Nous devons offrir à nos agriculteurs toutes les chances de récolter le succès, ce qui implique ce grand pas en avant — et c'est une avancée — pour donner aux producteurs de blé et d'orge la liberté qu'ils réclament et qu'ils méritent.
Éliminer le monopole n'avantage pas uniquement les agriculteurs: du fait que cela crée des emplois et engendre la prospérité, tous les Canadiens en profitent. J'invite instamment les députés à appuyer le projet de loi, sachant que son adoption rapide permettra aux agriculteurs d'avoir la certitude dont ils ont besoin pour planifier leurs affaires pour l'année à venir.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir exprimer mon appui à ce projet de loi important et opportun pour les producteurs de grains de l'Ouest canadien.
Je remercie aussi le député de de partager son temps de parole avec moi.
Notre gouvernement a toujours promis aux producteurs de blé et d'orge de l'Ouest canadien qu'il leur donnerait la liberté de commercialiser comme ils le veulent leurs céréales. Avec ce projet de loi, nous respectons cette promesse. Nous vivons dans un pays démocratique et nous estimons que les céréaliculteurs de l'Ouest canadien méritent d'avoir la même liberté que les agriculteurs d'ailleurs au Canada et dans le monde.
Je vais donner un aperçu de ce que signifiera ce projet de loi pour les céréaliculteurs de l'Ouest.
Dans le discours du Trône de juin 2011, notre gouvernement a réitéré son engagement à donner aux agriculteurs de l'Ouest la liberté de vendre librement leur blé et leur orge sur le marché. Avec ce projet de loi, nous voulons donner aux producteurs de blé et d'orge de l'Ouest canadien la liberté en matière de commercialisation. Afin d'éviter des perturbations du marché, l'objectif est que les agriculteurs et les marchands de céréales puissent commencer à passer des contrats pour la campagne récolte 2012-2013 bien avant le 1er août 2012.
Le projet de loi abolirait le monopole de la Commission canadienne du blé et lui permettrait de rester en activité comme organisme de commercialisation à adhésion facultative pendant une période qui pourrait aller jusqu'à cinq ans, le temps qu'elle devienne une entité complètement privée.
Enfin, les agriculteurs pourront devenir propriétaires de la Commission canadienne du blé et l'exploiter eux-mêmes. Elle continuera d'offrir aux agriculteurs la possibilité de mettre leurs récoltes en commun. Elle continuera de bénéficier d'une garantie d'emprunt du gouvernement fédéral. Elle élaborera un plan de privatisation qui sera examiné par le au plus tard en 2016.
Durant les consultations poussées que nous avons menées, les représentants du secteur ont soulevé diverses questions judicieuses au sujet de la transition, et nous en tenons sérieusement compte.
Premièrement, pour ce qui est de l'accès volontaire de la Commission canadienne du blé aux élévateurs, aux ports et aux terminaux, nous nous attendons à ce que les manutentionnaires de céréales cherchent à obtenir le plus de céréales possible sur le marché libre, ce qui veut dire qu'ils chercheront à transporter les céréales commercialisées par la Commission canadienne du blé.
Curt Vossen, le président de Richardson International Limited, a dit que la fin du monopole de la Commission canadienne du blé allait se traduire par « la possibilité pour des entreprises à l'intérieur comme à l'extérieur du Canada de commercialiser jusqu'à 20 ou 25 millions de tonnes supplémentaires ». Cela veut dire qu'il y aura plus d'entreprises en concurrence pour obtenir les céréales, ce qui est une bonne nouvelle pour nos agriculteurs. Notre démarche progressive comprendra tout l'encadrement voulu pour assurer une transition en douceur, en nous permettant de faire des corrections au besoin.
Deuxièmement, en ce qui concerne le maintien de l'accès aux wagons de producteurs, le droit d'utiliser ces wagons est garanti par la Loi sur les grains du Canada. C'est la Commission canadienne des grains qui alloue ces wagons aux producteurs, et le libre choix en matière de commercialisation ne changera rien à cette situation.
Actuellement, c'est la Commission canadienne du blé qui gère la commercialisation des céréales expédiées dans des wagons de producteurs, de sorte que l'expédition est liée à la vente. En vertu des nouvelles règles, les producteurs et les lignes ferroviaires sur courte distance pourront conclure des accords commerciaux avec des compagnies céréalières ou la Commission canadienne du blé à participation volontaire pour commercialiser leurs céréales.
Stephen Vandervalk, le président de l'Association canadienne des producteurs de céréales, estime qu'« on aura de plus en plus de wagons de producteurs parce que c'est une espèce de récolte spéciale du point de vue de la qualité et que les contrats sont passés directement avec l'agriculteur. Cela n'a pas grand-chose à voir avec la Commission canadienne du blé. »
Les sociétés de chemins de fer sur courte distance s'attendent à devoir faire certains ajustements parce qu'elles auront le choix entre un plus grand nombre de partenaires pour transporter les quantités de céréales que leur confieront les producteurs. Toutefois, le président de Big Sky Rail, Sheldon Affleck, estime que « les compagnies de chemins de fer sur courte distance attireront les céréales grâce à leur souplesse qui leur permettra d'améliorer le service. »
Troisièmement, ces changements ne remettront pas en question le rôle de la Commission canadienne des grains, qui est de garantir la qualité de renommée internationale des céréales canadiennes.