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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , qui porte sur la représentation équitable.
La semaine dernière, j'étais à Brampton avec le lorsque le projet de loi a été présenté. Ce fut un privilège pour moi de l'accueillir dans ma circonscription car, comme mes collègues le savent peut-être, Brampton-Ouest un exemple parfait de la nécessité d'ajouter des sièges à la Chambre des communes.
Comme le ministre l'a mentionné hier dans ses commentaires, au moment du recensement de 2006, ma circonscription était la plus populeuse du Canada. Ce n'est sans doute plus le cas maintenant, puisque mon ami d' m'a probablement dépassé au cours des cinq dernières années, mais je représente tout de même l'une des circonscriptions les plus peuplées au pays.
Selon le dernier recensement, Brampton-Ouest abritait plus de Canadiens que toute autre circonscription, soit plus de 174 400 personnes. La croissance démographique s'est poursuivie, et le nombre d'habitants dans ma circonscription a augmenté sensiblement. Selon mes estimations, la population s'élève maintenant à 190 000 habitants environ. Comme l'a mentionné le ministre hier, la moyenne démographique nationale d'une circonscription s'établit à un peu moins de 113 000 personnes. C'est tout un écart. Représenter autant de personnes est un défi.
Je représente beaucoup de gens habitant une petite région géographique. Je suis aussi conscient que représenter un petit nombre de Canadiens dispersés dans une circonscription extrêmement étendue constitue également un défi de taille, quoique d'un type différent, auquel bon nombre de mes collègues sont confrontés.
Savoir quelle circonscription est la plus grande, par sa superficie ou par sa population, n'est pas très important. Ce qui prime, c'est le principe d'équité sur lequel repose le système de répartition des circonscriptions. La formule actuelle qui détermine le nombre de sièges dans chaque province est déséquilibrée et doit être repensée. En fait, en vertu de la formule en vigueur, l'Ontario ne recevrait que trois sièges additionnels. Ce projet de loi représente une solution juste, raisonnable et axée sur des principes.
Le projet de loi honore aussi l'engagement de notre gouvernement de rendre plus équitable la représentation à la Chambre des communes. Durant la dernière campagne électorale, nous avons fait trois promesses distinctes aux Canadiens concernant l'équité en matière de représentation.
Premièrement, accroître le nombre de sièges, maintenant et à l'avenir, afin de mieux refléter l'augmentation de la population dans les provinces qui connaissent une forte croissance démographique, soit la Colombie-Britannique, l'Ontario et l'Alberta. Deuxièmement, conserver le nombre de sièges des petites provinces. Et troisièmement, protéger et maintenir la représentation proportionnelle du Québec.
Nous avons fait ces promesses pendant la campagne électorale, et les Canadiens ont décidé que le pays devait être dirigé par un gouvernement conservateur majoritaire, fort et stable, et ce gouvernement entend honorer ces promesses grâce à cette mesure.
Les Canadiens adhèrent fermement au principe de l'équité en matière de représentation. Que tous les citoyens soient représentés de façon équitable est un objectif important. Nous l'avons déjà dit, et nous continuerons de le dire. Dans toute la mesure du possible, le vote de chaque Canadien devrait avoir un poids égal. À défaut d'adopter ce projet de loi, nous continuerons de nous éloigner de l'équité.
Les provinces en forte croissance méritent un traitement beaucoup plus équitable. En outre, ne pas assurer un juste niveau de représentation aux régions et aux provinces qui croissent rapidement revient à priver les nouveaux venus au Canada de leur voix légitime à la Chambre.
J'ai le privilège de représenter une circonscription qui compte un grand nombre de minorités visibles et de néo-Canadiens. Selon des statistiques récentes, 55 p. 100 des citoyens de Brampton-Ouest sont issus de minorités visibles. À l'heure actuelle, ces électeurs ne sont pas sur un pied d'égalité avec les autres électeurs du pays.
La proportion de néo-Canadiens qui arrivent et vivent dans les régions en forte croissance du pays est beaucoup plus élevée qu'ailleurs. Les projections démographiques le confirment. On s'attend à ce que le Grand Toronto, ma région d'origine, voit sa population doubler au cours des 20 prochaines années. Une tendance similaire est prévue pour Vancouver, Calgary et Edmonton.
Le nombre des membres de minorités visibles dans notre pays continuera d’augmenter. De fait, Statistique Canada signale que d’ici 2031, un Canadien sur trois sera membre d’une minorité visible, soit environ 14,4 millions de Canadiens. Le fait est que les Canadiens dans les secteurs de nos provinces qui affichent la plus forte croissance sont sérieusement sous-représentés. Les effets du déséquilibre de la représentation sont réels. Ils touchent les Canadiens des provinces où la croissance est forte, car ces Canadiens ne sont pas entendus à la Chambre, ils ne sont pas représentés ici, ils ne se font pas entendre aussi clairement qu’ils le pourraient.
En laissant se perpétuer cette sous-représentation, nous disons à ces Canadiens que leurs intérêts ne sont pas aussi importants que ceux des Canadiens des autres régions du pays et que, d’une certaine façon, ils comptent moins que les autres. Cela est injuste. Ce n’est pas ce que nous devrions leur dire, mais c’est le résultat de la formule inadéquate actuellement utilisée, qui perdurera tant que nous n’y apporterons pas de modifications.
Le projet de loi propose de modifier cela et d’adopter une méthode équilibrée et équitable, fondée sur les principes. C’est pourquoi je ne comprends pas le raisonnement qui sous-tend l’amendement du NPD. Le NPD a proposé hier un amendement afin que l'on ne procède pas à la deuxième lecture de ce projet de loi, et cela m’étonne fort. Je me souviens que la semaine dernière, le jour où nous avons présenté le projet de loi, le porte-parole du NPD et député d' s’est assis à côté de sa leader et a déclaré aux journalistes rassemblés que c’était un bon projet de loi. Il a affirmé que le projet de loi constituait une mesure positive qui allait dans la bonne direction. Nous allons toujours dans cette direction, la direction n’a pas changé. Nous sommes encore sur la voie d’une représentation plus équitable pour les Canadiens qui habitent dans les provinces qui affichent une croissance plus dynamique et qui sont de plus en plus sous-représentés.
Ce problème est particulièrement marqué dans ma circonscription et dans les environs. À moins de 15 minutes en voiture de ma circonscription, je peux me rendre dans sept des dix principales circonscriptions de tout le Canada sur le plan démographique. Le député d' peut lui aussi se rendre rapidement dans ces sept circonscriptions. Il représente un centre urbain, tout comme moi. Il sait que nous avons un grave problème de représentation qu’il faut corriger. Il l’a déjà dit. De fait, un grand nombre de ses collègues du NPD devraient être bien conscients des problèmes de sous-représentation que nous connaissons. Après tout, nombre d’entre eux ont été élus dans des circonscriptions fortement urbaines.
Il faut répondre à des questions fondamentales et importantes et il faut assurer l’équité. L’amendement du NPD est une affirmation que non, il n’y aura pas de réponses. Il signifie que les néo-démocrates ne veulent pas d’une approche équitable, équilibrée, raisonnable et d’application nationale. Il indique qu’ils veulent quelque chose d’autre. Ils ont tort. Les néo-démocrates ne semblent pas convaincus qu’il faut assurer la représentation équitable des Canadiens habitant dans les provinces en expansion rapide que sont l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta. Au contraire, ils font obstruction à ce projet de loi juste et raisonnable et tentent de proposer une solution de rechange inadéquate. Leur solution ne paraît pas tenir la route sur le plan constitutionnel, et personnellement je la crois inacceptable.
Comme je l’ai dit, sans même parler de la viabilité de leur projet de loi, nous faisons face à d’importantes questions d’équité démocratique fondamentale. Ces questions déterminent notre capacité de représenter efficacement nos électeurs. L’une des principales exigences des électeurs est d’avoir un sentiment d’équité en ce qui concerne leur droit de vote, le privilège de voter. Leurs votes devraient tous avoir à peu près le même poids. Nous le savons bien, tel n’est pas le cas actuellement.
Regardons la circonscription de Brampton–Ouest, qui nous en fournit un exemple parfait. La circonscription de Brampton–Ouest a une population plus importante que celle de l’Île-du-Prince-Édouard, qui compte quatre députés fédéraux. Les voix des électeurs de Brampton–Ouest ne sont pas traitées équitablement.
C'est un fait qu'il est difficile d'effectuer des changements et personne ne le nie. Je comprends que l'on veuille faire les choses le mieux possible mais, comme on dit, le mieux est l'ennemi du bien. Au Canada, nous ne pourrons jamais avoir un système parfait de représentation selon la population. Nous devons respecter d'autres principes plus ou moins contradictoires, mais tout aussi importants pour le bien-être de notre pays. Nous ne proposons pas d'appliquer le principe de la représentation selon la population au point de porter atteinte aux autres principes inscrits dans la Constitution.
Le projet de loi permettrait aux provinces qui sont plus petites et dont la croissance est plus lente de conserver leur nombre actuel de sièges, ce qui est juste. Nous devons préserver leur représentation. Le projet de loi nous permettrait aussi de donner suite à notre engagement électoral de préserver la représentation du Québec à la Chambre des communes à un niveau proportionnel à sa population. C'est également juste. Nous respectons la promesse que nous avons faite aux Québécois.
Nous allons aussi faire preuve d'équité en veillant à ce que la formule d'attribution des sièges ne place pas les provinces qui sont surreprésentées sous le niveau justifié par leur population. C'est aussi un point très important. On veut ainsi protéger et respecter le principe de la représentation proportionnelle, qui est l'un des principes fondamentaux inscrits dans la Constitution, au même titre que celui de la représentation selon la population. Comme nous le soulignons, le projet de loi respecterait et appliquerait le principe de la représentation selon la population. Cette mesure a une portée nationale qui est équitable pour toutes les provinces.
Le ministre a mentionné que les Canadiens de tous les milieux et de toutes les régions du pays veulent et méritent une représentation équitable. Toutefois, nous avons laissé la Chambre trop s'éloigner du principe constitutionnel fondamental qu'est la représentation selon la population. L'écart entre le nombre d'électeurs représenté, d'une part, par un député d'une province en pleine croissante et, d'autre part, par un député d'une province qui connaît une croissance plus lente n'a jamais été aussi grand. Cet écart est plus important qu'il ne l'a jamais été au cours de notre histoire, soit depuis 1867. Je suis personnellement bien conscient de cette inégalité, qu'il faut absolument corriger.
Il importe, tout en respectant les autres principes fondamentaux, de se rapprocher bien davantage d'une représentation selon la population. Le projet de loi permettrait d'y parvenir en augmentant le nombre de sièges des provinces a croissance plus rapide, maintenant et dans l'avenir. Il veillerait à ce que l'on tienne mieux compte de la croissance démographique dans la formule d'attribution des sièges. Le principe de la représentation selon la population serait donc appliqué beaucoup plus largement, ce qui serait plus équitable pour l'ensemble des Canadiens.
L'écart de représentation dont on parlait mes collègues diminuera considérablement et le problème que pose la croissance rapide cessera avec la formule actuelle. Grâce à ce projet de loi, quand on attribuera des sièges à chaque province, on s'appuiera sur les meilleures données disponibles.
Là encore, c'est une question d'équité. Avec ce projet de loi, au lieu d'utiliser les chiffres du recensement, on prendra les estimations annuelles de Statistique Canada. Ces estimations sont les meilleures données que nous ayons sur la population totale des provinces. Nous pourrons ainsi donner aux Canadiens des provinces où la croissance est la plus rapide la représentation qu'ils méritent. Ce sera particulièrement utile pour des régions en plein essor comme la mienne parce que leur croissance ne va pas s'arrêter. Jour après jour, semaine après semaine, de nouveaux résidents s'installent dans ces zones en plein essor, à Brampton-Ouest notamment. J'ai vu les rangées de maisons remplacer les rangées de maïs. Cette croissance ne va pas s'arrêter et il ne faut donc pas continuer à utiliser la même formule.
Nous allons aussi maintenir le processus indépendant de délimitation des circonscriptions dans toutes les provinces en veillant à ce que cela se fasse sur la base des meilleures données disponibles. Le redécoupage des circonscriptions électorales se fera comme toujours sur la base des données du recensement.
Le ministre et mes collègues l'ont déjà dit avant moi, mais il est important de le répéter: on ne changera pas le processus indépendant de découpage des circonscriptions. Il demeura juste, impartial et indépendant. Comme on l'a signalé, nous y apporterons quelques modifications pour le rationaliser. Nous apporterons quelques changements à l'échéancier qui n'auront aucune répercussion sur la qualité du processus, seul le calendrier changera.
J'ai déjà dit que si nous attendons trop longtemps, les Canadiens devront patienter une décennie de plus, et la représentation ne fera qu'empirer. C'est inacceptable. De ce côté-ci de la Chambre, nous allons tout faire pour éviter cela.
Ce projet de loi, la Loi sur la représentation équitable, est une mise à jour, fondée sur des principes, de la formule d'attribution des sièges à la Chambre des communes. Il est équitable, raisonnable et fondé sur des principes. Il permettra aux provinces à croissance rapide qui en ont besoin d'être mieux représentées. C'est la concrétisation des engagements pris depuis longtemps par notre gouvernement, et je suis fier de pouvoir dire ici que je l'appuie entièrement, comme mes collègues.
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Monsieur le Président, je suis fier de pouvoir prendre la parole au nom des gens de Timmins—Baie James, une circonscription plus étendue que la Grande-Bretagne. Je mentionne la taille de ma circonscription parce que c'est un facteur important dans le contexte du présent débat, qui porte sur l'équité.
Ce matin, le gouvernement conservateur a essayé une fois de plus d'empêcher la tenue d'un débat équitable sur le projet de loi. Il semble qu'il y a des députés ministériels qui sont aux abois parce que, selon eux, leurs électeurs sont injustement sous-représentés.
Nous avons entendu parler toute la matinée du principe de la représentation selon la population; pourtant nous savons que le Canada n'est pas construit uniquement autour de ce principe. Si c'était le cas, il faudrait effacer la majeure partie de la carte politique du Canada. La circonscription de Labrador, avec 26 000 habitants, cesserait d'exister.
J'aimerais que mes collègues des banlieues me disent si, selon eux, ces 26 000 habitants ou les 41 000 habitants de Western Arctic sont surreprésentés. La population de cette circonscription est trois fois moindre que celle d'une petite circonscription de Toronto, mais il lui est impossible d'avoir accès à son député, car c'est une région plus vaste que l'Europe de l'Ouest. Pourtant, c'est un principe fondamental de la démocratie participative.
J’ai entendu l’argument selon lequel chaque vote devrait avoir le même poids. Mon ami de a dit que son vote devrait avoir le même poids que celui de quelqu'un qui habite l'Île-du-Prince-Édouard. En faisant un calcul rapide -- et mon père excellait en mathématiques alors que, moi, j’obtenais toujours aux alentours de 52 p. 100 --, on voit qu'il faudrait donner à l’Ontario environ 600 ou 700 sièges pour que sa représentation soit exactement la même que celle de l’Île-du-Prince-Édouard, en tenant compte de la population. Manifestement, ce point de vue est absurde.
Dans ma circonscription, , il en coûterait 1 000 $ aux gens d’Attawapiskat pour venir à mon bureau. Il n’y a pas de route. S’ils veulent me rencontrer à mon bureau, ils doivent payer un billet d’avion de 1 000 $, tandis que les gens de peuvent se rendre en voiture à l’aéroport de Toronto et aller passer la fin de semaine au Portugal puis revenir pour moins de 1 000 $. Est-ce que ceux qui peuvent se rendre en voiture au bureau d’un député sont d’une manière ou d’une autre sous-représentés, alors que certains députés représentent des collectivités où ils ne peuvent se rendre qu’une fois ou deux par année?
Lorsque nous parlons de répartir autrement les sièges, débat important dans lequel tous les députés doivent avoir leur mot à dire, nous parlons de la façon dont nous concevons la nation. Nous ne pouvons pas faire n’importe quoi.
Malheureusement, j’ai le sentiment qu’on essaie plutôt de diviser la nation. Lorsque des questions sont soulevées sur la façon de procéder, j’entends des collègues poser des questions du genre: « Qu’avez-vous contre les Ontariens et les Albertains? », comme s’il ne s’agissait que de cela. Là n’est manifestement pas la question. Nous parlons d’équilibrer le poids des votes et de veiller non seulement à ce que la population soit représentée équitablement, mais aussi à ce que les citoyens du pays puissent participer au système démocratique.
Si nous adoptons un modèle simple de représentation selon la population, comme je l’ai dit tout à l’heure, autant rayer de la carte la circonscription de Labrador, avec ses 26 000 habitants. Les circonscriptions du Manitoba comptent en moyenne 78 000 habitants. Nous retirerons probablement quelques circonscriptions du Manitoba, parce que ce serait plus juste pour celle de Brampton. En Saskatchewan, avec une population moyenne de 63 000 ou 70 000 habitants par circonscription, nous pourrions probablement retirer trois sièges. Pour ce qui est de la circonscription de Yukon, nous n’avons même pas à en parler puisqu’elle ne compte que 30 000 habitants. Donc, elle disparaîtrait. Dans la circonscription de mon bon ami, le député de , dans le Nord de l’Ontario, on compte 64 000 habitants. Je mets au défi n’importe quel député ministériel ou député de l’opposition d’essayer de représenter les 64 000 personnes qui habitent les grandes plaines de Kenora.
Sans vouloir dire que l'ajout de sièges dans les régions urbaines n'est pas un aspect important, j'insiste sur le fait que ce n'est pas le seul aspect. C'est une question d'équilibre. En tant que députés du Parlement, nous sommes ici pour discuter des moyens à prendre pour atteindre cet équilibre, et il est plutôt navrant de voir cette tentative du gouvernement pour opposer une région à une autre.
Je vais parler de la question du Québec. Dans l'ouvrage Champlain's Dream, on peut lire que Champlain voyait le Canada comme un lieu qui échapperait à la haine et aux guerres qui avaient consumé l'Europe. À l'origine, son rêve était de bâtir une nouvelle société avec les Premières nations. Malheureusement, les choses se sont gâchées en cours de route, mais des centaines d'années plus tard, je pense que nous commençons à nous rapprocher du rêve original de Champlain.
Toutefois, la fondation du Canada, en 1867, marquait l'union du Haut-Canada, du Bas-Canada et des provinces maritimes à l'époque. Nous étions tous à peu près égaux en un sens, car la population était beaucoup plus petite. Un principe fondamental était acquis: même s'il existait plusieurs provinces à ce moment-là, il y avait deux peuples fondateurs. C'est sur ce principe que reposait le compromis canadien. Voilà comment nous avons bâti notre nation: par voie de compromis.
Je m'inquiète lorsque j'entends dire que la représentation du Québec en fonction de la population ne diminuera pas; ce que le gouvernement ne dit pas, c'est que le poids historique du Québec à la Chambre diminuera. C'est une différence fondamentale, car si nous voulons poursuivre cet exercice d'édification de la nation, et si nous reconnaissons l'existence d'une nation québécoise distincte au Canada — et nous avons embrassé ce principe —, nous devons conséquemment accepter le principe du poids historique du Québec à la Chambre des communes. Des régions du pays connaîtront une croissance plus rapide que d'autres, soit, mais le poids historique de certaines régions ne saurait être affaibli.
Voilà qui nous ramène à l'Île-du-Prince-Édouard. Chaque fois qu'il est question de la représentation proportionnelle à la population, on s'en prend toujours à cette pauvre Île-du-Prince-Édouard. Combien compte-t-elle maintenant de sénateurs? Combien de circonscriptions? Quatre, à ma connaissance. Il y a bien des gens qui disent: « Il y a plus d'habitants à Sudbury qu'à l'Île-du-Prince-Édouard, et pourtant la province détient quatre sièges et quatre sénateurs », mais c'est le compromis historique qui veut cela.
Le reste du pays a connu une croissance exponentielle, mais pas l'Île-du-Prince-Édouard; toutefois, on n'a jamais envisagé de priver l'Île-du-Prince-Édouard de ces quatre sièges, de sorte que la province conservera toujours son poids historique, même si d'autres régions connaissent une croissance vigoureuse.
À l'heure actuelle, l'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario sont sur une véritable lancée, et le Nouveau Parti démocratique reconnaît la nécessité d'aplanir certaines des disparités qui s'aggravent.
Moi qui représente une région plus grande que la Grande-Bretagne et des collectivités où il n'existe pas de routes, je ne crois pas que ma circonscription doive être considérée plus valable ou moins valable qu'une région représentée par un élu d'une grande région urbaine. Ces circonscriptions représentent des réalités très différentes.
Le concept d’édification de la nation repose sur le compromis et la compréhension mutuelle. Nous devons nous entendre les uns les autres et dire « oui, votre réalité et les gens que vous représentez dans un petit centre urbain sont, sous certains aspects, complètement différents de la réalité que je représente, mais nous devons faire des compromis. »
C’est pourquoi le Nouveau Parti démocratique a proposé son projet de loi , qui corrigerait ce déséquilibre. Je tiens à rassurer mes collègues du gouvernement: nous prenons cette question très au sérieux. C’est la raison pour laquelle nous avons présenté notre projet de loi.
Grâce à notre projet de loi, nous voulons faire en sorte que les nouveaux secteurs de la Colombie-Britannique, les régions en pleine croissance de l’Alberta et les zones urbaines en expansion dans le Sud de l’Ontario acquièrent plus de poids, mais nous voulons également préserver le pourcentage historique de la représentation du Québec à la Chambre des communes, parce que c’est un élément de notre engagement initial l’un envers l’autre. Il ne suffit pas de dire que, quelle que soit la population du Québec, la province conservera toujours le même pourcentage à la Chambre. Ce n’est pas cela, l’équilibre des deux peuples fondateurs.
Il est intéressant de constater que le gouvernement a recours à l'attribution de temps pour faire adopter ce projet de loi rapidement. Nous n’avons même pas pris connaissance des données du recensement. J’aimerais connaître les tendances démographiques que pourrait révéler le recensement.
Mon collègue de soulève la question du Nord de l’Ontario. Selon moi, la désaffection politique ressentie dans diverses régions du pays s’explique entre autres par le fait que les citoyens n’ont pas le sentiment d’être représentés. Dans le Nord de l’Ontario, nous nous sommes souvent sentis mis à l'écart, sur le plan politique, relativement au Sud urbain. Nous nous sommes toujours considérés et nous avons toujours été considérés comme une colonie du Sud de l’Ontario. Pour nous, Queen's Park s’arrête à l’avenue Steeles. Toute la population du Nord de l’Ontario vous le dira.
La désaffection politique a été renforcée par la bande de Mike Harris, et malheureusement un bon nombre de ses membres sont ici aujourd’hui, assis au premier rang. Ils forment le fer de lance du Parti conservateur. Mike Harris avait décidé que la meilleure façon d’assurer la représentation politique consistait tout simplement à retirer de nombreux sièges au Nord de l’Ontario; c’était cela, la représentation.
En raison de la disparition de ces circonscriptions dans le Nord de l’Ontario, il est devenu très difficile pour les députés de bien servir leurs électeurs. Nous avons été témoins d’un affaiblissement constant de la présence du Nord de l’Ontario à l’assemblée législative provinciale, à tel point que lorsque le gouvernement McGuinty s’est mis à dresser un plan, ces dernières années, pour le développement du Nord de l’Ontario, ses fonctionnaires n’ont pas pris la peine de venir consulter qui que ce soit au sein des Premières nations. Ils étaient trop occupés.
Je me souviens que le Toronto Star a demandé pourquoi tous ces membres des Premières nations s’agitaient et s’ils n’avaient pas confiance dans la sagesse du gouvernement libéral.
Ces gens prenaient des décisions au sujet des terres et ils ne se donnaient même pas la peine de visiter la région. Voilà le sentiment de désaffection politique que nous éprouvons dans le Nord de l’Ontario. On le ressent dès qu’on se retrouve au nord de la route 17. Sans vouloir offenser mon collègue de Muskoka, et bien que nous recevions de l’argent de FedNor, nous avons toujours considéré que le Nord de l’Ontario commençait à la route 17. Au nord de la route 17, on trouve un monde différent, des cultures différentes, des réalités économiques différentes. Et pourtant, à titre de représentants élus du Nord de l’Ontario, nous sommes liés à l’ensemble de la population ontarienne.
Lorsque, à chaque recensement, nous constatons une croissance urbaine massive dans la zone du 905, les gens commencent à dire que le nord de l’Ontario est en quelque sorte surreprésenté, puisqu’on se fonde sur la population du Sud de la province, ce qui est absurde, bien sûr.
Je représente une circonscription qui compte plus de 80 000 personnes. Cela en ferait une circonscription normale au Manitoba ou une grande circonscription en Saskatchewan. Au Nouveau-Brunswick ou à Terre-Neuve, ce serait une très grande circonscription. En Ontario, par contre, on estime qu’il y a surreprésentation, comme si ma circonscription avait un avantage injuste par rapport à celle de mon collègue de Brampton, ou d’autres circonscriptions de banlieue. Cela ne correspond pas à la réalité.
Nous, députés du Nouveau Parti démocratique, voulons étudier les changements qui s’imposent à la Chambre, mais nous sommes très inquiets devant l’attitude du gouvernement conservateur, qui tient à avoir raison, qui dit que nous devons adopter sa proposition et que, si elle ne nous plaît pas, cela montre que nous sommes contre l’Alberta ou contre l’Ontario. La prochaine fois, je me demande contre qui il nous accusera de nous opposer. Ce n’est pas ainsi qu’on bâtit un pays.
Ce changement a mis du temps à venir. Il mérite un bon débat, mais il faut quelque chose de plus: de la bonne volonté. Malheureusement, c’est ce qui fait défaut dans l’approche des conservateurs.
Je ne demande pas mieux que de voir ce qui arriverait au projet de loi à l’étape du comité, mais je flaire du danger. Comme je l’ai déjà dit, le gouvernement semble évoluer vers une sorte d’autocratie. Il veut limiter le débat sur toutes sortes de projets de loi. Les conservateurs semblent penser que la majorité obtenue le 2 mai les autorise à passer outre les intérêts et les préoccupations des autres députés élus.
Selon nous, il faut améliorer la répartition des sièges, alors que le Parti libéral opte pour le statu quo. C’est son affaire et ça ne me dérange pas, mais je crois qu’il faut trouver un certain équilibre. Pour le trouver, il faut admettre que le premier principe est celui de la représentation selon la population. Ce qui m’inquiète, cependant, c’est que, si on s’en tient à ce seul principe, le Canada ne pourrait pas fonctionner. Le déséquilibre serait total. Il nous faut trouver un équilibre.
Par exemple, si nous ajoutions 15 sièges en Ontario, tous dans la zone du 905, nous changerions certainement la composition politique du Canada, et c’est là un débat qui doit se faire. Quels résultats cela donnera-t-il? Est-ce équitable? Cela a-t-il des effets injustes sur la représentation du Québec? Donne-t-on au Québec assez de sièges pour préserver sa situation historique?
Il ne s’agit pas de semer la division, mais de poser des questions directes. Je crois que tous les députés tiennent à une représentation démocratique équitable.
J’ai habité dans la circonscription de Toronto—Danforth, celle de mon ancien chef, Jack Layton. Il suffisait de 20 minutes de marche, d’un côté ou de l’autre, pour trouver deux bureaux de député. Cela me semblait normal, dans une grande ville. Je me promenais sur Danforth, et je trouvais un bureau de député; je m’en allais rue Queen, et j’en trouvais un autre. Par contre, comme je l’ai dit, lorsque la semaine de pause arrive, j’aurais beau ajouter de 3 000 à 5 000 kilomètres à mon odomètre, je ne serais toujours pas allé dans toutes mes localités. C’est pourquoi je trouve ça un peu fort que quelqu’un me dise, parce qu’il représente une circonscription de banlieue, qu’il a un problème de sous-représentation injuste à la Chambre.
Est-ce une affaire de ressources? La question se pose. Est-ce que c’est la charge de travail d’un bureau de député qui fait problème?
Voilà un autre élément important dans le nord de l’Ontario. La majeure partie de ma région n’a pas de services gouvernementaux, car le gouvernement ne se soucie pas d’aller jusque dans la région côtière de la baie James. Lorsque je me rends à Attawapiskat, à Kashechewan ou à Fort Albany, je remplis des demandes de carte d’assurance-maladie, puisque les services de santé de l’Ontario ne s’aventurent pas là-bas.
C’est vraiment bizarre: à cause des risques de fraude, il est impossible, en Ontario, d’avoir une carte de santé sans photo. En même temps, il n’y a aucun endroit où aller sur la côte de la baie James pour obtenir une photo. Par conséquent, le gouvernement provincial ne se soucie pas des photos sur la côte de la baie James parce qu’il ne veut pas prendre la peine de desservir ces collectivités. Pour leur offrir des services, je dois y aller avec mes collaborateurs, et le député provincial y va aussi avec les siens. Nous remplissons les formulaires de cartes de santé et d’extraits de naissance à cause de l’absence de services gouvernementaux.
Dans les régions rurales, les députés ne sont pas seulement considérés comme des représentants des intérêts politiques et de la volonté politique de la collectivité. Ils constituent souvent la seule ligne de front. Par suite des compressions faites à Service Canada et à Service Ontario, nos bureaux de circonscription voient constamment s’alourdir leur tâche. Nous ne disposons pas de ressources supplémentaires à cette fin, ce qui m’amène à poser une autre question: Quel est le rôle du député?
Nous avons certainement un rôle à jouer comme législateurs. C’est notre premier rôle. Nous devrions peut-être nous limiter à ce rôle. Nous avons été élus comme législateurs. Toutefois, à mesure que les services gouvernementaux diminuent, à mesure que les gens sont de plus en plus abandonnés à eux-mêmes, ils ont de plus en plus tendance à aller voir leur député en se disant qu’il trouvera une solution.
Nous passons notre temps à faire le travail de première ligne du gouvernement fédéral parce que le gouvernement fédéral ne se soucie plus de desservir beaucoup de ces collectivités. Service Canada ne leur offre pas des services suffisants. Les gens peuvent oublier leur demande de prestations d’assurance-emploi s’ils ne viennent pas nous voir. Ils peuvent oublier les papiers d’immigration et les demandes de passeport. C’est nous qui assurons le service des passeports.
Comme législateurs, nous faisons le travail du gouvernement parce qu’il refuse de dépenser l’argent nécessaire. Le gouvernement ne pense qu’à ajouter 20, 30, 50 ou 60 sièges à la Chambre des communes, croyant que cela suffit pour tout équilibrer comme par magie. Ce n’est pas une solution réaliste au problème.
Il faut veiller tout d’abord à mettre en place des services de première ligne parce que nos citoyens s’attendent non seulement à venir voter pour nous, mais aussi à ce que nous soyons là pour les représenter et nous substituer au gouvernement qui est absent.
Il ne s’agit pas de monter une région contre l’autre. Il s’agit de travailler ensemble comme parlementaires. Je vois la mine renfrognée de mon collègue d’en face, du côté des conservateurs. Cela ne me surprend pas. Ces gens ne comprennent pas qu'en ayant un autocrate pour , ils doivent s’opposer à tout. Ils ne comprennent pas la notion d’équilibre et de compromis. Ce n’est pas ainsi qu’on bâtit des nations.
Nous sommes ici. Nous avons fait notre propre projet de loi parce que nous croyons que le plan qu’il propose peu marcher. Nous voulons être sûrs de maintenir l’équilibre historique, mais nous ne nous sentons pas du tout à l’aise lorsqu’on nous parle d’une simple représentation selon la population. Si les conservateurs étaient sérieux à ce sujet, ils referaient entièrement le découpage électoral, mais ils ne le feront pas.
Nous devons collaborer. Je tends le rameau d’olivier à mes collègues, mais je serais bien surpris s’ils le prenaient. Ce n’est pas ainsi que nous faisons les choses. Si le gouvernement voulait bien travailler avec les gens, il n’aurait pas à imposer le bâillon chaque fois qu’un débat s’engage.
Je suis curieux de voir ce qui viendra ensuite. En effet, au cours des six dernières années, le gouvernement n’a fait adopter qu’un nombre pitoyable de mesures législatives. D’ordinaire, il prorogeait puis recommençait à zéro, après quoi ses députés se lançaient dans des diatribes contre le crime. Puis les conservateurs prorogeaient encore et recommençaient à nouveau. S’ils arrivent à faire adopter toutes leurs motions d’attribution de temps, je me demande vraiment à quoi ils occuperont leur temps. J’imagine qu’ils fermeront encore le Parlement en prorogeant la session.
Nous nous intéressons à ce sujet, mais il n’y a pas de doute que nous sommes un peu inquiets devant l’attitude que prend le gouvernement lorsqu’on lui pose des questions sur le projet de loi.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole au nom de mes électeurs de Brampton—Springdale pour appuyer le projet de loi , la Loi sur la représentation équitable. Par ce projet de loi, notre gouvernement tient son engagement de rendre la représentation des électeurs plus équitable aux Communes.
Au cours de la dernière campagne électorale, nous avons fait trois promesses pour que tout changement à la formule d'attribution des sièges aux Communes soit équitable pour toutes les provinces.
Premièrement, nous augmenterions, immédiatement et dans l'avenir, le nombre de sièges afin de tenir compte plus fidèlement de la croissance de la population en Colombie-Britannique, en Ontario et en Alberta.
Deuxièmement, nous maintiendrions le nombre de sièges attribués aux petites provinces.
Troisièmement, nous maintiendrions la représentation du Québec selon sa population.
Avec ce projet de loi, notre gouvernement respecte ces trois promesses, et j'en suis très heureux.
Une représentation équitable pour tous les Canadiens est un objectif important. Dans toute la mesure du possible, le vote de chaque Canadien devrait avoir le même poids que les autres. C'est un concept démocratique fondamental et une importante valeur canadienne. Tous les citoyens devraient avoir le même poids quand vient le temps d'élire ceux qui les représenteront au Parlement, plus particulièrement aux Communes. Nous devons agir pour nous rapprocher de cet objectif, plutôt que de nous en éloigner.
La formule actuelle d'attribution des sièges aux Communes est désuète et ne répond pas aux besoins actuels des électeurs de ma circonscription, Brampton—Springdale, et des électeurs du reste du Canada. C'est une formule qui nous éloigne chaque jour un peu plus d'une représentation équitable. Le problème est particulièrement sérieux dans ma circonscription, Brampton—Springdale, et dans les environs. Ma circonscription est bordée à l'ouest par la circonscription la plus populeuse du Canada, . À l'est, elle est bordée par la quatrième circonscription la plus populeuse, . Je suis à 15 minutes, en automobile, de sept des dix circonscriptions les plus populeuses au Canada.
Ma circonscription, Brampton—Springdale, a été créée en 2004. Les données du recensement de 2006 révèlent qu'elle est la 13e circonscription la plus populeuse au pays.
Toutes ces circonscriptions, y compris la mienne, souffrent de ce que le ministre a appelé un écart de représentation, et cet écart doit être corrigé. La formule qui permet d'attribuer de nouveaux sièges aux Communes tous les 10 ans date de 1985.
En 1985, les députés ont choisi une formule qui ne faisait pas de la représentation équitable une priorité. Cette formule ne tient pas compte adéquatement de la croissance de la population. Elle est particulièrement mauvaise pour les grandes villes à forte croissance démographique dans les provinces les plus peuplées. Ma circonscription, Brampton—Springdale, correspond exactement à cette description. Sa population est en forte croissance et se trouve dans une grande ville de l'une des plus grandes provinces du Canada, c'est-à-dire l'Ontario.
Cette description s'applique aussi à bien des circonscriptions voisines de la mienne. La plupart des circonscriptions du Grand Toronto sont désavantagées parce que la formule de 1985 ne tient pas compte comme il se doit de la croissance de la population. Le problème ne touche pas uniquement le Grand Toronto; il se pose partout au Canada, et surtout en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta. La représentation des provinces qui connaissent une croissance rapide et importante de leur population est de moins en moins équitable, car la formule actuelle ne permet pas de tenir compte de cette forte croissance.
Comme je l'ai dit, ce problème de représentation est particulièrement grave dans ma circonscription et dans ses environs. Le ministre en convient, tout comme bon nombre de députés. Quelles sont donc les répercussions de la représentation inéquitable?
Des éléments d'information publiés en mars de l'année dernière et le mois dernier font état de ce problème. On peut lire ce qui suit dans le rapport de Matthew Mendelsohn et Sujit Choudhry intitulé « Voter Equality and Other Canadian Values: Finding a Balance »:
Le problème continuera de s'aggraver si aucune réforme en profondeur n'est mise en oeuvre. De plus, la nature de l'inégalité des électeurs est en mutation.
Selon les auteurs, les problèmes inhérents à la formule actuelle, combinés à une forte immigration, désavantagent de plus en plus les néo-Canadiens et les minorités visibles, car beaucoup de nouveaux immigrants choisissent de s'établir dans les banlieues densément peuplées, comme ma circonscription, Brampton—Springdale, et les circonscriptions avoisinantes. Voilà précisément le genre de circonscriptions qui sont sous-représentées lorsqu'on applique la formule d'attribution en vigueur depuis 1985.
Mendelsohn et Choudhry affirment ceci:
[On] constate la nouvelle réalité du Canada: ce sont les Canadiens d'origine étrangère vivant dans les banlieues des grandes villes, notamment le Grand Toronto, qui sont sous-représentés, ce qui révèle un nouvel aspect de l'inégalité des règles électorales fédérales.
Plus de 56,2 p. 100 de mes électeurs font partie d'une minorité visible ou sont d'origine étrangère. Les députés comprennent donc pourquoi mes électeurs seraient très heureux de l'adoption de la Loi sur la représentation équitable. L'écart de représentation doit être corrigé le plus tôt possible. Mes électeurs sont de plus en plus sous-représentés, et leur situation s'aggrave plus rapidement que celle des autres Canadiens sous-représentés.
Nous devons respecter le principe de la représentation selon la population autant que possible, mais la formule actuelle ne le permet pas. C'est un grave problème qui commande une solution immédiate. Je crois que cette solution est le projet de loi , que mes électeurs appuient.
Grâce au projet de loi sur la représentation équitable, le gouvernement conservateur apporte des améliorations raisonnables, fondée sur des principes, à la formule employée pour distribuer les sièges à la Chambre des communes.
Le projet de loi permettra notamment d'offrir à toutes les provinces une représentation plus conforme au principe de la représentation selon la population à la Chambre des communes. Comme je l'ai déjà mentionné, il s'agit d'un principe démocratique important duquel nous devons nous rapprocher, au lieu de nous en éloigner. Ce projet de loi comblerait les lacunes sur le plan de la représentation en permettant à l'Ontario, à la Colombie-Britannique et à l'Alberta d'être beaucoup plus près d'une représentation selon la population. C'est important, car c'est là que vivent la plupart des citoyens qui sont sous-représentés.
Grâce à la formule proposée dans le projet de loi, l'Ontario recevrait 15 nouveaux sièges, la Colombie-Britannique en obtiendrait six, tout comme l'Alberta, et le Québec aurait trois sièges supplémentaires. Maintenant et dans les années à venir, le projet de loi augmenterait le nombre de sièges pour ces provinces de manière à ce que la formule de distribution des sièges tienne compte de façon plus précise de la croissance démographique. Ainsi, le principe de la représentation selon la population serait mieux respecté, ce qui serait beaucoup plus équitable pour tous les Canadiens.
Il y aurait une meilleure représentation maintenant, mais également au cours des années à venir. Les écarts au chapitre de la représentation seraient beaucoup plus faibles, et on mettrait fin au problème causé par la formule actuelle, qui s'aggrave rapidement. Par ailleurs, le projet de loi veillerait à ce que les petites provinces et celles qui présentent une croissance démographique plus lente conservent leur nombre de sièges actuel. C'est simplement équitable pour ces régions du pays, et c'est une façon raisonnable, fondée sur des principes, de maintenir une représentation efficace à la Chambre.
Le projet de loi répondrait aussi à notre engagement électoral de veiller à ce que la représentation du Québec soit proportionnelle à sa population.
Il convient de souligner que c'est exactement ce que nous avons promis aux dernières élections et c'est exactement ce que nous faisons. Nous tenons les promesses que nous avons faites aux Canadiens durant la campagne électorale.
Le Québec recevrait trois nouveaux sièges puisque le projet de loi vise à rapprocher les provinces de la représentation selon la population de façon juste et raisonnable. Nous agissons aussi de façon équitable en veillant à ce que la formule d'attribution des sièges ne place pas les provinces surreprésentées à un niveau inférieur à celui que leur population justifie. Ce serait injuste pour ces provinces et nous aurions tort d'agir de la sorte. Cela cadre avec le principe de la représentation proportionnelle. C'est un autre des principes fondamentaux de notre démocratie, au même titre que la représentation selon la population.
Comme je l'ai dit, nous tenons nos promesses d'une manière juste et très raisonnable.
Ce projet de loi respecterait davantage le principe de la représentation selon la population et assurerait son application. Il aiderait directement les Canadiens sous-représentés tels que les électeurs de ma circonscription, Brampton—Springdale, et de nombreuses autres circonscriptions du Grand Toronto et d'ailleurs au pays.
Ce projet de loi assurerait la représentation efficace et proportionnelle de toutes les provinces, surtout des petites provinces et de celles à faible croissance. Ce projet de loi serait applicable à l'échelle nationale tout en étant juste pour toutes les provinces. Comme le ministre l'a dit, les Canadiens de tous les horizons et de toutes les régions du pays s'attendent à être représentés de façon équitable, et ils le méritent. Ce projet de loi permettrait d'y parvenir dans le plus strict respect des principes.
Puisque nous parlons d'équité, j'aimerais également aborder le sujet de l'exactitude. Après tout, il est tout à fait approprié que nous utilisions les meilleures données à notre disposition. Ce projet de loi ferait en sorte qu'on utilise les meilleures données disponibles au moment d'attribuer les sièges aux provinces, ce qui assurerait une représentation équitable des Canadiens. Au lieu d'utiliser les données tirées du recensement, on se servirait des estimations annuelles de la population de Statistique Canada. Ces estimations compensent pour certains des sous-dénombrements du recensement et fournissent les meilleures données relatives à la population totale des provinces. Nous veillons ainsi à ce que les Canadiens qui vivent dans les provinces à croissance rapide aient la représentation qu'ils méritent.
Ce changement contribuerait à combler l'écart de représentation le plus tôt possible. Ce serait particulièrement utile pour les habitants de nombreuses circonscriptions à croissance rapide au Canada, dont la mienne.
Dans le projet de loi , nous maintenons aussi le processus indépendant de délimitation des circonscriptions dans toutes les provinces et nous veillons à ce que cela se fasse sur la base des meilleures données disponibles.
On se servira comme toujours des données de recensement pour la révision des limites des circonscriptions électorales. Pourquoi est-il préférable d'utiliser des données de recensement pour cette tâche? C'est parce qu'elles permettent de déterminer le nombre d'habitants dans chaque rue et dans chaque maison. Cette précision est nécessaire pour pouvoir bien délimiter les nouvelles circonscriptions électorales. Ce sont les meilleures données pour cette tâche.
On ne changera pas cet aspect du processus, qui est en vigueur depuis 1964. Le processus demeurera juste, impartial et indépendant. Cependant, on apportera quelques modifications pour le simplifier.
Nous voulons nous assurer d'ajouter ces nouveaux sièges et de mettre en place ces nouvelles limites avant les prochaines élections afin que les Canadiens puissent être représentés équitablement, comme ils le méritent, le plus tôt possible. Si nous attendons trop longtemps, les Canadiens continueront d'être sous-représentés pendant au moins 10 ans, voire plus longtemps, et le problème ne fera que s'aggraver. C'est inacceptable. Nous ne laisserons pas cela se produire.
En conclusion, ce projet de loi, la Loi sur la représentation équitable, est une mise à jour fondée sur des principes de la formule d'attribution des sièges à la Chambre des communes. Il est équitable, raisonnable et fondé sur des principes. Il réglera un problème important qui doit être corrigé et qui ne fera que s'aggraver si nous n'agissons pas dans l'intérêt de tous les Canadiens. Il permettra aux provinces à croissance rapide qui en ont grandement besoin d'avoir une meilleure représentation. Il permettra d'aborder et de corriger le problème de sous-représentation d'un grand nombre de néo-Canadiens qui vivent dans de grandes circonscriptions de banlieue comme la mienne. Le projet de loi permettra également de préserver la représentation efficace des plus petites provinces et de celles dont la population augmente moins rapidement. La Loi sur la représentation équitable permettra d'obtenir ces résultats et permettra au gouvernement de respecter ses engagements de longue date.
J'espère que nous adopterons ce projet de loi sensé le plus tôt possible. Dans toute la mesure du possible, le vote de chaque Canadien devrait avoir un poids égal. Nous ne pouvons pas retarder l'adoption de cette mesure législative. Les électeurs de ma circonscription, , s'attendent à ce que nous respections notre engagement, et c'est ce que nous devons faire.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la très talentueuse, éloquente et vaillante députée d’ et j’ai bien hâte d’entendre son allocution sur le projet de loi.
Il s’agit d’un projet de loi technique qui a des conséquences pour tout le pays et je suis heureux de prendre la parole à ce sujet. Il porte sur une question que nous avons déjà soulevée. Durant le temps qui m’est imparti, je vais faire brièvement l’historique du projet de loi à proprement parler et de la question de la redistribution des sièges à la Chambre des communes.
Les députés savent fort bien que cette question s’inscrit dans l’évolution de la Confédération et du Canada. Au fil du temps, nous nous sommes efforcés de préserver quelques principes à la Chambre des communes. L’un d’eux est de s’assurer que les provinces ayant la croissance démographique la plus rapide obtiennent plus de sièges. Parallèlement à cela, nous avons aussi pour tradition à la Chambre des communes de soutenir toutes les régions du pays en leur garantissant des sièges, c'est-à-dire un seuil de représentation. Cela a toujours été le cas pour les provinces de l’Atlantique et j’y reviendrai dans un instant. Cela crée des différences, mais c’est une chose que les Canadiens acceptent comme faisant partie de l'édification de la nation. Le seuil de représentation existe également pour les territoires.
Les députés qui ont eu l’occasion, comme moi, de voyager dans les territoires du Nord savent à quel point ils sont vastes. Aussi incroyable que cela puisse paraître, de grandes parties de nos trois territoires septentrionaux ne répondent pas au critère de la Chambre des communes pour la population, mais, manifestement, les Canadiens estiment que ces régions du pays doivent être représentées convenablement. Nous avons donc aussi créé des seuils pour ces régions.
C’est ainsi que les choses ont évolué au fil du temps. L’exercice d'édification de la nation a toujours consisté à appliquer ces deux éléments et à veiller à ce qu'entrent en jeu la représentation historique et les seuils visant à assurer une vraie représentation et l'attribution de nouveaux sièges. Le compromis canadien et l'édification de la nation vont donc de pair pour assurer au Parlement une juste représentation en fonction de la population.
Historiquement, la province d'où je viens, la Colombie-Britannique, a toujours crû plus rapidement que le nombre de sièges dont elle disposait à la Chambre. Il suffit de regarder les chiffres pour comprendre que la Colombie-Britannique doit être mieux représentée au Parlement.
J'aimerais maintenant revenir à ce que je disais tout à l'heure à propos du Canada atlantique. La population de la circonscription de Burnaby—New Westminster, ma circonscription, s'élève à environ 120 000 ou 130 000 personnes, car on y trouve de nombreux nouveaux arrivants qui n'ont pas encore obtenu leur citoyenneté, ce qui veut dire que leur nom n'est pas encore inscrit sur la liste électorale. C'est un peu moins que la population totale de l'Île-du-Prince-Édouard. Or, cette dernière, avec ses quatre députés, a toujours été fort bien représentée à la Chambre des communes. Le principe voulant que la représentation des régions soit proportionnelle à leur croissance démographique a toujours fait partie intégrante des règles du jeu. Il ne fait donc aucun doute que la Colombie-Britannique doive obtenir plus de sièges.
Ma circonscription et celle de comptent un très grand nombre d'électeurs; il faut donc que la Colombie-Britannique ait plus de sièges pour qu'elle soit représentée adéquatement et que les députés qui en sont issus puissent représenter aux aussi adéquatement leurs électeurs.
Comme nous le savons tous, le travail de député ne se résume pas à prendre la parole devant la Chambre des communes et à trouver le moyen de captiver l'attention de ceux qui l'écoutent. Le gros du travail d'un député se fait dans sa circonscription. Quand la machine gouvernementale connaît des ratés, ce sont les députés, au nom de leurs électeurs, qui sont appelés à intervenir auprès des organismes et des ministères fédéraux. Les députés doivent tout faire pour que leurs électeurs soient adéquatement et pleinement représentés, et c'est pour cette raison que nous montons au créneau en leur nom.
Si la Colombie-Britannique comptait plus de députés, nous aurions légèrement moins d'électeurs à nous occuper, ce qui nous permettrait, lorsqu'ils ont été traités injustement ou de façon inappropriée, de mieux prendre leur défense auprès des organismes et des ministères fédéraux avec qui ils font affaire. Nous sommes des porte-parole d'abord et avant tout. Voilà pourquoi il est si important que nous obtenions ces sièges supplémentaires: pour mieux nous acquitter de notre rôle.
C'est à ce niveau que le projet de loi pose des problèmes et suscite des réserves. Si l'on jette un coup d'oeil aux différentes moutures du projet de loi, nous constatons que trois formules différentes ont été utilisées pour calculer la représentation de la Colombie-Britannique. En vertu du processus actuel, la province se retrouverait avec un nombre moins élevé de sièges additionnels. Cet aspect est préoccupant, non pas tant au niveau des sièges à la Chambre — ce qui est quand même un élément important — mais surtout pour ce qui est de représenter et de défendre efficacement les intérêts de la collectivité. En effet, il est plus difficile de s'acquitter de cette tâche lorsque nous représentons 120 000 ou 130 000 électeurs, au lieu de 110 000 ou 115 000.
C'est vraiment à ce niveau que la répartition des sièges et des députés à la Chambre est importante. Le fait d'atteindre cet équilibre et d'avoir ces sièges supplémentaires change complètement la donne. Compte tenu des diverses moutures du projet de loi et de la diminution du nombre de sièges supplémentaires accordés à la Colombie-Britannique, c'est à ce niveau que j'ai de vives préoccupations face à la plus récente formule proposée.
Certains députés vont faire valoir que le projet de loi va être renvoyé à un comité. Il est certain que nous, de ce côté-ci de la Chambre, sommes toujours prêts à collaborer avec le gouvernement conservateur, de la même façon que nous nous attendons à ce qu'il collabore avec nous. Un jour, le NPD sera au pouvoir et les partis de l'opposition auront l'occasion non seulement de participer à des débats animés, mais aussi de voir ce que peut donner une représentation saine, transparente et efficace, ainsi que le fait de collaborer avec l'opposition. Il ne fait aucun doute qu'un grand nombre de Canadiens ont hâte à l'année 2015, lorsque le NPD prendra les choses en main.
Nous sommes préoccupés du fait que, jusqu'à maintenant, le gouvernement ne s'est pas bien comporté au sein des comités. Il a souvent eu recours au bulldozer et au rouleau compresseur face aux partis de l'opposition, plutôt que d'écouter les points de vue raisonnables que nous présentons, notamment dans le cas du projet de loi à l'étude.
Il s'agit ici d'un exercice d'édification de la nation qui illustre comment le gouvernement et le Parlement respectent toutes les régions du pays. Cet exercice porte sur la représentation historique du Canada atlantique et des territoires du Nord. Il porte sur la représentation historique et importante du Québec. Il porte sur la représentation de la Saskatchewan et du Manitoba, en dépit les changements démographiques qui surviennent dans ces provinces. Cet exercice porte aussi sur l'attribution de sièges supplémentaires à des provinces comme l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique.
Nous avons présenté et appuyé une mesure législative prônant l'établissement d'un consensus fort qui favorisera l'édification de la nation. Nous espérons vraiment que le gouvernement commence à écouter, à consulter et à collaborer avec les Canadiens et les partis de l'opposition, afin qu'une mesure comme le projet de loi puisse, comme il se doit, faire partie de l'exercice d'édification de la nation. Cela n'a pas été le cas jusqu'à maintenant, mais j'espère que le gouvernement va changer d'attitude à cet égard.