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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Panama. Je n'étais pas certain d'arriver à temps; mon vol a été retardé.
Il s'agit d'une mesure législative importante, qui suscite beaucoup d'intérêt, comme en témoigne la forte présence de l'opposition. Manifestement, nous espérons que celle-ci appuiera cet important projet de loi et nous l'invitons à le faire.
Le gouvernement est déterminé à protéger et à renforcer la sécurité financière des honnêtes travailleurs canadiens. Nous mettons l'accent sur l'économie en assurant la croissance économique et la création d'emplois pour les travailleurs canadiens et leurs familles. Voilà pourquoi nous poursuivons la mise en oeuvre de notre plan favorable au commerce et axé sur la création d'emplois. La Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Panama est un volet essentiel de ce plan.
Les conservateurs, tout comme les Canadiens qui travaillent dur, savent que le commerce est une question qui intéresse tout le monde. Ce que je veux dire, c'est que les Canadiens comprennent spontanément que le commerce est la clé de leur prospérité financière. Le commerce représente un emploi sur cinq au pays et plus de 60 p. 100 du PIB annuel du Canada. Le commerce est une question qui revêt une importance fondamentale pour les travailleurs, car il leur permet de nourrir leur famille et de joindre les deux bouts.
Les derniers mois nous ont rappelé d’une manière frappante que l’économie mondiale est encore en crise. La fragilité des marchés mondiaux a souligné l’importance et l’urgence qu’il y a à continuer à diversifier nos relations commerciales et à développer nos exportations dans les marchés émergents tels que le Panama.
Nous vivons des temps économiques difficiles. Les difficultés économiques persistent dans le monde. C’est la raison pour laquelle notre gouvernement prend aujourd’hui des mesures pour créer des emplois et aider nos entreprises et leurs travailleurs à réussir dans les années à venir. Cela comprend notre ambitieux plan de promotion du commerce pour aider les entreprises à renforcer leur présence partout dans le monde.
Dans ces temps économiques difficiles, les Canadiens s’attendent à ce que le gouvernement fasse tout son possible pour aider nos entreprises à participer aux marchés mondiaux et pour leur ménager un avantage dans ces marchés. C’est pourquoi notre gouvernement a agi pour honorer l’engagement qu’il avait pris dans le budget de 2010 de faire du Canada une zone libre de droits de douane pour l'industrie manufacturière.
L’élimination des droits de douane sur les intrants manufacturiers aide les sociétés canadiennes à réduire leurs coûts de production et à augmenter leur compétitivité. Cela contribue au renforcement de notre économie, crée des emplois et de la croissance chez nous et consolide notre position de leadership dans la lutte du G20 contre le protectionnisme.
Ce sont des mesures comme celle-ci qui montrent à quel point notre gouvernement comprend le lien qui existe entre les marchés ouverts, le libre-échange, les emplois et la qualité de vie au Canada. Nous savons que, lorsque les entreprises canadiennes réussissent, les travailleurs canadiens réussissent aussi.
Les accords de libre-échange aident les grandes et les petites entreprises. En fait, 43 p. 100 de l’ensemble des exportations canadiennes sont attribuables à de petites entreprises. Cet accord de libre-échange aiderait les petits exportateurs à faire ce qu’ils ont toujours bien fait: créer des emplois et de la richesse dans notre pays.
Grâce à ce projet de loi, nous aurons fait un pas de plus pour ouvrir l’accès du Panama aux entreprises canadiennes. En améliorant l’accès de nos entreprises aux marchés étrangers, nous appuyons la reprise économique chez nous et créons de nouveaux emplois pour les travailleurs canadiens.
Au milieu du ralentissement économique mondial, notre gouvernement a montré sa détermination à développer le commerce et l’investissement dans l’intérêt de nos entreprises.
Grâce à la Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Panama, nous enverrons un puissant message au monde pour dire que le Canada n’aura pas recours à des mesures protectionnistes et continuera à se battre en faveur d’un système ouvert et réglementé.
Le Canada étant une nation marchande, nos travailleurs, nos sociétés, nos producteurs et nos investisseurs doivent avoir accès aux marchés internationaux pour rester compétitifs. Nous avons une économie axée sur les exportations. La conclusion d’accords commerciaux bilatéraux et régionaux est essentielle au maintien des emplois, à la prospérité et à la croissance économique des Canadiens. Voilà pourquoi notre gouvernement a établi un ambitieux plan de promotion du commerce.
Un accord de libre-échange avec le Panama fait également partie des efforts déployés par notre gouvernement pour renforcer l’engagement du Canada dans les Amériques. Grâce à son canal, le Panama occupe une place particulière qui lui confère beaucoup d’influence dans le système commercial mondial. Cette artère vitale est actuellement agrandie. Notre gouvernement reconnaît que les entreprises canadiennes sont bien placées pour offrir leur concours. Il y a lieu de noter que, lorsque l’élargissement du canal sera terminé, environ 5 p. 100 du commerce mondial passera par là. C’est là une occasion que le Canada ne peut pas se permettre de manquer.
La générerait une augmentation des exportations et des possibilités d'investissement pour les Canadiens en créant des conditions plus favorables et prévisibles pour le commerce et les investissements.
Par exemple, au moment de l’entrée en vigueur de cet accord de libre-échange, les droits de douane du Panama seraient éliminés sur plus de 90 p. 100 des produits canadiens exportés dans ce pays. La plupart des droits qui seraient encore imposables seraient ensuite éliminés sur une période de 5 à 15 ans.
Pour les Canadiens exportant des services dans ce pays, l’accord de libre-échange élargirait leur marché dans des domaines comme les technologies de l’information et des communications, le secteur énergétique et les services financiers.
Cet accord serait avantageux pour les travailleurs de toutes les régions du pays.
Par exemple, le Québec profiterait de la suppression des droits de douane panaméens sur des exportations clés comme la machinerie, les véhicules, les produits du porc, les produits pharmaceutiques et les produits du secteur de l’aérospatiale.
Les dispositions sur les investissements et les services bénéficieraient aux secteurs du génie, de la construction et des transports.
L’Ontario profiterait de la suppression des droits panaméens sur des exportations clés comme les produits pharmaceutiques, la machinerie, les produits technologiques du secteur de l’information et des communications ainsi que le matériel électrique et électronique.
Les dispositions sur les services financiers bénéficieraient aux banques et aux fournisseurs de services financiers du Canada qui font des affaires au Panama.
Les provinces de l’Ouest profiteraient de la suppression des droits panaméens dans des domaines d’intérêt clés au chapitre des exportations, par exemple les matières grasses, les aliments transformés, le porc, la technologie de l’information et des communications, les légumineuses et les céréales.
Les provinces de l’Atlantique profiteraient de la suppression des droits panaméens dans des domaines d’exportation clés comme les pommes de terre congelées, les arbres et les plantes, le poisson et les fruits de mer ainsi que les produits forestiers.
Pour les Canadiens désireux d’investir au Panama, l’accord de libre-échange comporte un chapitre qui établit en détail les règles régissant les investissements. Ces règles assurent sécurité et prévisibilité pour les investisseurs canadiens et leurs investissements au Panama.
L’accord de libre-échange assure aussi aux exportateurs canadiens de produits et services un meilleur accès aux marchés publics du Panama, y compris ceux qui ont trait à l’élargissement du canal de Panama et à d’autres projets d’infrastructure. Cet accord est nettement à l’avantage des travailleurs canadiens et de leurs familles.
Je suis aussi heureux de faire savoir que, en juillet 2011, l’OCDE a officiellement inscrit le Panama sur sa liste d’États ayant, en substance, appliqué les normes internationales concernant l’échange de renseignements fiscaux. Cette liste est surnommée la liste blanche. Il s’agit d’une réalisation extrêmement importante qui prouve la volonté du Panama de lutter contre l’évasion fiscale internationale. J’ose espérer que cela apaisera les préoccupations au chapitre de la fiscalité.
Le Panama tient à la mise en oeuvre de cet accord de libre-échange et a déjà réalisé le processus de ratification intérieur.
Le Canada n'est pas le seul pays avec lequel le Panama a négocié un traité de libre-échange. Le Panama renforce actuellement ses partenariats économiques avec ses voisins en plus de tisser des liens à l'échelle internationale grâce à la négociation d'accords de libre-échange avec les États-Unis, des membres de l'Union européenne et d'autres pays.
Comme les députés le savent peut-être, le Congrès américain a approuvé l'accord de promotion du commerce entre les États-Unis et le Panama le 12 octobre 2011. Grâce à cet accord, qui pourrait entrer en vigueur dès 2012, les entreprises américaines jouiraient d'un accès privilégié au marché panaméen. De nombreux bien et services du Canada sont en concurrence directe avec ceux des États-Unis au Panama. La position concurrentielle du Canada serait considérablement affaiblie si les produits canadiens étaient toujours soumis à des droits de douane alors que les produits américains en étaient exemptés.
Nous ne pouvons pas rester les bras ballants et laisser les entreprises canadiennes dans une position si peu concurrentielle. Nous devons agir rapidement afin que nos entreprises et nos travailleurs puissent demeurer concurrentiels sur le marché panaméen et profiter des importantes retombées de cet accord commercial.
Tous les Canadiens devraient être fiers de cet accord. C'est un excellent traité, qui est très complet et profiterait aux travailleurs canadiens et à leur famille. Comme je l'ai déjà dit, un accord de libre-échange avec le Panama donnerait aux exportateurs, aux investisseurs et aux fournisseurs de services du Canada un accès privilégié à une économie dynamique en pleine croissance. Les échanges commerciaux entre le Canada et le Panama se chiffraient à 213,7 millions de dollars en 2010. C'est donc dire que les exportateurs canadiens sont déjà très actifs sur le marché panaméen. Mais il reste encore un potentiel considérable à exploiter.
Quand le nouvel accord sera en vigueur, les entreprises canadiennes bénéficieront de droits de douane moins élevés. Cet accord éliminerait les droits sur 99,9 p. 100 des exportations non agricoles récentes du Canada vers le Panama. Les autres droits seraient supprimés graduellement sur une période de cinq à quinze ans. De plus, les droits sur 94 p. 100 des explorations agricoles du Canada vers le Panama seraient éliminés immédiatement. Actuellement, les droits de douane qu'impose le Panama s'élèvent en moyenne à 13,4 p. 100 sur les produits agricoles et peuvent atteindre 260 p. 100. Cette réduction importante des obstacles commerciaux aurait des retombées positives directes sur plusieurs secteurs qui ont déjà des liens commerciaux avec le Panama. Je pense par exemple aux produits agricoles et agroalimentaires, aux produits pharmaceutiques, aux pâtes et papiers, aux véhicules, à la machinerie et à la technologie du secteur de l'information et des communications. Si les droits de douane sur ces produits et de nombreux autres étaient éliminés, les exportateurs et les producteurs canadiens seraient mieux placés pour concurrencer des fournisseurs d'autres pays, comme les États-Unis, des membres de l'Union européenne, le Chili et Singapour, qui ont déjà un accès préférentiel au marché panaméen ou cherchent à en obtenir un.
L'accord aiderait aussi les entreprises canadiennes à profiter des nouvelles possibilités d'investissement sur le marché du Panama. Ce pays est une destination bien établie et en croissance pour les investissements canadiens directs à l'étranger, particulièrement dans des secteurs comme la construction, les mines et les services bancaires et financiers. On s'attend à ce que les investissements canadiens au Panama augmentent au cours des prochaines années. Ils ont atteint 121 millions de dollars en 2010, principalement en raison des nombreux projets d'infrastructure lancés par le gouvernement du Panama et le secteur privé. Une fois l'accord mis en oeuvre, les investisseurs canadiens tireront parti d'une stabilité, d'une transparence et d'une protection de leurs investissements accrues.
L'accord garantirait également le libre transfert des capitaux liés à la protection des investissements contre l'expropriation sans une indemnisation suffisante et rapide et le traitement non discriminatoire des investissements canadiens. En vertu de l'accord de libre-échange, toutes les formes d'investissements seraient protégées, y compris les entreprises, la dette, les concessions et les marchés semblables. Ces engagements réciproques serviraient à promouvoir le mouvement des investissements bilatéraux, ce qui est crucial pour relier le Canada aux chaînes de valeur mondiales.
Parmi les plus grands avantages de l'accord, il y aurait la capacité accrue des entreprises canadiennes de participer à des projets d'infrastructure à grande échelle financés par le gouvernement du Panama. Puisque ce gouvernement investit massivement dans la croissance du pays et dans l'accroissement de son importance stratégique, la perspective des acquisitions que fera le Panama a été un facteur clé dans la décision de négocier un traité de libre-échange avec ce pays.
Par exemple, le Panama mène présentement une expansion du canal de Panama d'une valeur de 5,3 milliards de dollars. Cette expansion, entreprise en 2007, devrait être terminée en 2014, année du centième anniversaire du canal. il devrait tomber sous le sens que les activités liées à cette expansion offrent de nombreuses possibilités aux entreprises Canadiennes, particulièrement celles des technologie de l'environnement, des projets d'immobilisation, du perfectionnement du capital humain, des matériaux de construction et de la technologie maritime, qui sont particulièrement bien placées pour profiter de cet ambitieux projet.
Cependant, ce ne sont pas les seules possibilités pour les entreprises canadiennes. Tout juste l'an dernier, le gouvernement du Panama a produit un plan stratégique quinquennal où il annonce son intention de consacrer 13,6 milliards de dollars aux infrastructures du pays. En vertu de ce plan, 9,6 milliards de dollars seraient investis dans les infrastructures et d'autres programmes économiques conçus pour stimuler la croissance.
Parmi les projets envisagés par le Panama, il y a la construction, l'expansion et la mise à niveau d'aéroports, un nouveau centre de congrès, une nouvelle usine de traitement des eaux, des projets énergétiques, des systèmes d'irrigation agricoles et un métro de 1,5 milliard de dollars. Ce sont des secteurs où les entreprises canadiennes possèdent l'expérience et l'expertise nécessaires pour soumissionner avec succès lors d'appels d'offres. Avec l'adoption de l'accord, les travailleurs et les entreprises canadiennes pourront capitaliser sur les possibilités qui s'offrent.
Je suis heureux de dire que l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Panama comprend de solides dispositions sur les marchés publics. En effet, ces dernières garantissent que les fournisseurs canadiens auront un accès non discriminatoire à une vaste gamme de marchés publics, y compris ceux de l'Autorité du canal de Panama. En conséquence, les entreprises et les travailleurs canadiens qui souhaitent soumissionner un contrat d'achat du gouvernement pour des biens ou des services seront traités sur un pied d'égalité avec les entreprises panaméennes. Il est donc important que le Parlement agisse rapidement et permette aux Canadiens de tirer profit de ces possibilités sur-le-champ.
Les et leurs travailleurs tireront également un profit considérable de l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Panama. En ce qui concerne les services, cet accord fournira fournisseurs canadiens de services un système commercial transparent, prévisible et fondé sur des règles, tout en veillant à ce que ceux-ci soient traités sur un pied d'égalité avec les entreprises panaméennes.
Le Canada a négocié un accès accru au marché, lequel dépasserait largement le cadre des engagements pris par le Panama aux termes de l'Accord général sur le commerce des services de l'Organisation mondiale du commerce dans les secteurs de services d'intérêt particulier pour le Canada. Cela signifie que les fournisseurs canadiens qui oeuvrent, entre autres, dans le secteur des services professionnels, de l'ingénierie, de l'exploitation minière, de la construction et de l'environnement, auront un accès préférentiel au marché panaméen.
Cet accord constituerait une excellente occasion de faire progresser nos échanges et nos services bilatéraux dans les années à venir. Comme nous pouvons le constater, l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Panama est un accord global qui touche de multiples aspects, depuis l'accès aux marchés pour les produits jusqu'au commerce et aux services transfrontière, en passant par les investissements et les marchés publics. Il fournirait un cadre réglementaire pour aider les entreprises canadiennes à faire des affaires au Panama et approfondirait notre engagement commercial avec ce partenaire stratégique.
Les Canadiens comprennent que le commerce international est le moteur de notre économie. Les Canadiens apprécient les avantages réels et tangibles que le commerce procure à notre pays. C'est pourquoi ils ont confié au gouvernement actuel le mandat de se concentrer sur la croissance économique en trouvant de nouveaux débouchés commerciaux partout dans le monde.
Il n'est donc pas surprenant que les entreprises canadiennes se soient faites les championnes de cet accord. Voici ce que Jason Myers, de Manufacturiers et Exportateurs du Canada, a déclaré au sujet du potentiel de cet accord d'améliorer l'accès aux marchés:
[...] améliorera l’accès des biens, des services et des investissements canadiens à deux marchés en expansion, à un moment où les fabricants et les exportateurs du Canada cherchent à dénicher de nouveaux consommateurs et de nouvelles occasions d’affaires partout dans le monde.
Les exportateurs, les investisseurs et les consommateurs canadiens, tout comme l'économie dans son ensemble, seront sûrement les grands bénéficiaires d'une intégration économique accrue avec le Panama.
En cette période où les entreprises canadiennes doivent composer avec les difficultés dues au ralentissement économique mondial, la mise en oeuvre rapide de l'accord de libre-échange entre le Canada et le Panama est extrêmement importante pour notre économie.
Je demande aux députés de l'opposition d'appuyer cet accord, étant donné son importance non seulement pour le gouvernement du Canada, mais aussi pour l'ensemble de notre pays. Le gouvernement est bien déterminé à élargir et à approfondir ses relations commerciales puisqu'elles permettent de protéger et de favoriser, pour les Canadiens et leurs familles, la croissance économique et la création d'emplois.
J'ai quelques conseils à donner aux députés de l'opposition. De nombreux groupes d'intérêt font la promotion de leurs programmes destructeurs d'emplois et anti-commerciaux, et ils inventent sans cesse toutes sortes de raisons pour justifier leur opposition au commerce. Je demande donc aux députés, et surtout aux députés néo-démocrates, de ne pas se laisser berner par les arguments de ces groupes, d'adopter une position raisonnable sur cet accord important pour les travailleurs canadiens et de nous aider à adopter ce projet de loi à la Chambre afin qu'il entre rapidement en vigueur.
Cette mesure législative est importante à cause des emplois qu'elle représente partout au pays, et qui dit emplois dit occasions d'affaires.
J'ai été ravi de parler du projet de loi. Comme les députés le savent déjà, c'est exactement le même projet de loi que nous avons proposé à la 40e législature, où nous avons débattu du sujet pendant 15 jours et presque 30 heures. J'estime que nous avons fait le tour de la question, et qu'il est maintenant temps que la Chambre l'adopte.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui dans le débat sur le projet de loi . D'entrée de jeu, je reprends l'argument soulevé dans la dernière question; je ferai ensuite à certaines observations.
Il est important de noter que les néo-démocrates sont favorables aux échanges commerciaux. Cela ne fait aucun doute. Nous favorisons tous le mouvement des biens et des services, mais nous prônons un certain équilibre dans les ententes commerciales. Selon le principe même des échanges commerciaux, lorsque l'on donne quelque chose, on obtient quelque chose en retour. Or, sous la direction de l'actuel gouvernement et de ceux qui l'ont précédé, le Canada a considérablement perdu du terrain. Depuis la conclusion de l'ALENA, il a signé une série d'ententes bilatérales qui ont donné lieu à un déficit commercial substantiel, même avec les États-Unis. Avec l'avènement de l'ALENA, ma collectivité a perdu le Pacte de l'automobile, et le secteur de la fabrication automobile a peu à peu glissé de la deuxième à la huitième place sur la scène mondiale.
Quand on examine le projet de loi et les répercussions qu'il pourrait entraîner, on constate que des marchés pourraient être compromis. Il n'est pas automatiquement garanti que nous ressortirons gagnants de cet accord commercial. Le Canada a signé de nombreuses ententes bilatérales avec de petits États qui bénéficient de certains avantages à cause du laxisme des systèmes régissant leurs secteurs de l'environnement et du travail ainsi que celui la réglementation, ce qui permet à leurs produits d'entrer sur le marché canadien, alors qu'il est difficile pour nos produits d'entrer sur les leurs.
Certains problèmes sont liés aux barrières non tarifaires; j'en parlerai brièvement. Il n'a pas été question de la Corée jusqu'ici. Ce pays impose des barrières tarifaires, mais le secteur de la fabrication automobile en est exempt. Par conséquent, des centaines de milliers de véhicules coréens entrent au Canada chaque année, mais nous ne vendons à peu près aucun véhicule à la Corée. Ce genre de situation se produit même lorsque le Canada n'a pas conclu d'accord commercial ou qu'il n'y a pas d'équilibre.
Le Japon constitue un autre bon exemple. J'ai récemment entendu dire que les seuls véhicules canadiens vendus au Japon sont destinés à l'ambassade canadienne. J'estime que quelque chose cloche lorsque des centaines de milliers de véhicules japonais entrent sur notre marché, tandis que le Canada ne bénéficie d'aucune réciprocité dans ce secteur.
Le cas du Panama est intéressant. Ce pays a été inscrit sur la liste blanche. Je précise qu'il y a une liste noire, une liste grise et une liste blanche; j'en parlerai un peu plus tard, si j'en ai le temps. L'OCDE a catégorisé ces listes, mais on n'a pas encore établi ce qui caractérise les paradis fiscaux. Toutefois, un processus est en cours à cet égard.
L'ancien porte-parole du NPD en matière de commerce international, le député de , a fait des propositions très sérieuses au gouvernement pour qu'il puisse conclure avec le Panama un accord prévoyant des solutions afin de régler les problèmes importants associés aux paradis fiscaux, les problèmes de relations de travail ainsi que d'autres problèmes. Malheureusement, le gouvernement a refusé de tenir compte de ces propositions. Il n'a pas accepté de faire un compromis pour que nous puissions nous occuper des paradis fiscaux.
Pourtant, le Panama a un lourd bilan en matière de blanchiment d'argent et sa réputation comme paradis fiscal n'est plus à faire. Des armateurs obtiennent des pavillons de complaisance du Panama, et ils sont prêts à larguer les marins au moindre pépin, ce qui les expose à un traitement indigne du cadre d'un accord international. Le Panama se sert de telles méthodes pour attirer des entreprises et accroître ses revenus aux dépens de ceux qui pourraient en souffrir.
Que le Panama ait été placé sur cette liste ne veut pas dire que toutes les mesures sont prises en considération. On n'a tenu compte ni de certains problèmes fiscaux internes, ni même de certains dossiers problématiques actuels. Qu'on le raye d'une liste ne signifie pas que toute vérification est désormais superflue. Les néo-démocrates proposaient d'inclure dans le système des mécanismes de vérification. Il y a une grosse différence entre inclure de tels mécanismes et conclure un accord bilatéral où l'on fait aveuglément confiance à l'autre partie et l'on attend de voir ce qui se produira plus tard. Les résultats ne sont pas bons dans ce cas, du point de vue du Canada, et ils ne sont pas bons en général.
Les néo-démocrates veulent inclure des précisions additionnelles dans l'accord avec le Panama. Nous sommes prêts à y travailler. Le projet de loi sera renvoyé à un comité, qui devra entendre certains témoins. Je déposerai ici, aujourd'hui, quelques témoignages, mais nous devrons entendre des témoins en personne pour déterminer s'il y a vraiment des améliorations.
Je sais que le secrétaire parlementaire a parlé de l'ouverture du canal de Panama en 2014. C'est un événement très important. Le canal de Panama a un caractère historique. Mon ancien adjoint législatif, Mohummed Peer, a produit un documentaire sur le premier canal de Panama pour PBS. Ce canal est tout un exploit et une merveille à bien des égards.
En tout, 5 p. 100 des échanges commerciaux mondiaux passeront par le nouveau canal de Panama. Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles il y a beaucoup de pression pour faire passer le Panama sur la liste blanche. Je pense que cela explique en partie les nombreuses tentatives en ce sens.
Toutefois, cela ne signifie pas que le Panama a réglé tous ses problèmes en matière d'évasion fiscale. Nous devons entendre des témoins et établir un système de freins et de contrepoids pour nous assurer que ces problèmes sont corrigés.
Le gouvernement prétend qu'il sévit contre le crime. Cependant, il a souvent été très laxiste à l'égard des bandes criminelles organisées, ainsi qu'à l'égard de ses partenaires commerciaux en ce qui a trait aux questions complexes relatives à la criminalité et à notre sécurité. Je pense à ma circonscription, , par exemple, où 40 p. 100 des activités commerciales avec les États-Unis se déroulent quotidiennement sur deux milles le long de la rivière Detroit. Il y a quatre postes frontaliers sur deux kilomètres: le service de traversier pour camions, qui assure le transport des marchandises dangereuses; le pont Ambassador; le tunnel CP Rail et le tunnel Detroit-Windsor.
Malgré le fait que 40 p. 100 des échanges commerciaux transfrontaliers se déroulent à cet endroit, le gouvernement a récemment imposé des compressions visant les installations et les services douaniers. Lorsqu'il s'agit d'arrêter des camions et des personnes se livrant au trafic d'armes et de stupéfiants, ainsi qu'à la traite des personnes, les décisions sont maintenant prises à 400 kilomètres de distance, à Niagara Falls. Malgré les rapports qui disaient que nous devrions regrouper les services à Windsor, le gouvernement a décidé de déménager l'administration centrale à Niagara Falls. Ce que je veux dire, c'est que des compressions de nature idéologique ont été effectuées, et cela nous a rendus vulnérables à ces éléments criminels.
Ce qui m'inquiète à l'égard du projet de loi , c'est qu'il ne propose aucun mécanisme pour nous permettre de nous attaquer aux paradis fiscaux. J'aimerais glisser un mot au sujet de l'OCDE, parce que les gens doivent comprendre qu'il y a une liste noire sur laquelle figurent les pays qui ne satisfont à aucune attente, à aucune norme. Sauf erreur, il n'y a plus aucun pays sur cette liste. La liste grise, elle, comprend un certain nombre de pays qui ne respectent pas certaines normes fiscales. Puis il y a la liste blanche, à laquelle le Panama vient d'être ajouté. Il a récemment été ajouté à cette liste, ce qui est une bonne chose.
Cependant, nous n'avons toujours pas les mécanismes de protection nécessaires qu'a proposés le député de . L'un de ses amendements, qui a été rejeté par les libéraux et les conservateurs, proposait une entente fiscale permettant de faire le suivi des revenus légitimes, alors que l'entente d'échange de renseignements fiscaux permet seulement de faire le suivi de revenus d'origine illégale. Compte tenu des antécédents et de la réputation du Panama dans de tels dossiers, il est clair que la conclusion d'un accord commercial devrait être conditionnel à une telle entente.
Le député de voulait qu'on dispose de plus de renseignements sur le Panama et qu'on surveille de plus près son régime fiscal. Ce serait important, compte tenu des centaines de milliers de sociétés enregistrées au Panama.
Todd Tucker, de l'organisation Public Citizen's Global Trade Watch, a fourni un témoignage important devant le comité. J'aimerais en lire quelques extraits. Il a dit:
J'ai deux principaux arguments. Premièrement, le Panama est l'un des pires paradis fiscaux au monde. On estime que ce pays abrite 400 000 sociétés, dont des entreprises étrangères et des filiales de multinationales. C'est presque quatre fois plus que le nombre de sociétés enregistrées au Canada. Le Panama n'est donc pas n'importe quel pays en développement.
Plus tard, il a dit:
Permettez-moi d'étoffer le premier argument. Pourquoi le Panama est-il aussi attirant pour les sociétés étrangères et les auteurs d'évasions fiscales? Eh bien, le gouvernement panaméen a appliqué depuis des décennies une stratégie délibérée qui a fait du pays un paradis fiscal. Il offre aux banques et aux entreprises étrangères une autorisation spéciale de mener leurs opérations commerciales sur son territoire. Non seulement ces entreprises ne paient pas d'impôt, elles ne sont assujetties à pratiquement aucune exigence de reddition de comptes ou aucune réglementation.
C’est important, parce que si nous voulons signer un accord commercial équitable, il nous faut avoir accès aux mêmes conditions et aux mêmes stratégies que nos concurrents. Ces paradis fiscaux offrent des avantages commerciaux qui n’aident pas les exportateurs canadiens, et cela explique que l’excédent de la balance commerciale diminue depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel et qu’un déficit constant de la balance commerciale a fait son apparition. Nos fabricants, nos travailleurs, respectent des normes internationales et canadiennes qui les empêchent de soutenir la concurrence des sociétés pouvant se prévaloir de ces subventions que sont les paradis fiscaux pour réduire leurs coûts et ainsi accroître leur compétitivité. Évidemment, la relation devient alors injuste et inégale.
Je comprends que le gouvernement subit des pressions en ce qui concerne l’élargissement de l’accès aux marchés. Quelques questions intéressantes ont fait surface récemment, et ces questions poussent le gouvernement à essayer de conclure des ententes bilatérales non seulement avec le Panama, mais aussi avec la Jordanie. Récemment, notre comité du commerce international s’est rendu en Europe pour discuter de l’accord commercial avec l’Europe. Cet accord est très important à bien des égards. Il comporte de nombreuses conditions qui seront capitales par rapport à notre gestion de l’offre et à une série d’éléments variés.
Il s’est passé quelque chose d’intéressant pendant que ce groupe était en Europe: les conservateurs ont signé avec les États-Unis une entente sur un périmètre de sécurité pour mieux intégrer les règlements, et cette entente vise divers produits et services, y compris les aliments et les produits automobiles. Elle pourrait limiter notre capacité d’exportation à destination de l’Europe, parce que les exigences concernant le contenu vont encore augmenter entre le Canada et les États-Unis et elles seront en outre refusées à l’Europe.
Je peux comprendre la stratégie globale du gouvernement, qui tente de trouver des solutions de rechange, dans ce cas, mais je le répète, cela est impossible en l’absence de lois sur le travail et d’autres types de lois très importantes.
Dans le cas du Panama, nous présenterons quelques recommandations et des amendements pour essayer d’aller de l’avant. Toutefois, nous sommes déçus de l’incapacité du gouvernement de faire des compromis et d’ajouter ces éléments.
Je veux parler un peu des droits des travailleurs. Le Panama a eu des difficultés par le passé en ce qui concerne les droits des travailleurs, et nous n’avons pas le genre d’examen qui nous permettrait d’évaluer la situation. Le député de réclamait la création d’une commission pour examiner les droits des travailleurs et fournir un certain mentorat, pour ainsi dire, afin d’assurer la surveillance de cet accord commercial et des droits des travailleurs.
Dans certains des pays avec lesquels nous entretenons des relations commerciales, les droits des travailleurs sont moins bien protégés. Ces questions se présentent même lorsqu’il s’agit de nos grands partenaires commerciaux. En Inde, par exemple, il y a la question du travail des enfants. Ces questions peuvent constituer de sérieux obstacles à notre compétitivité.
Le Panama, nous le savons, accorde des pavillons de complaisance à des navires. Cela est important parce que le Panama peut ainsi réduire ses normes du travail, ce qui crée des risques pour toutes sortes de travailleurs tout en limitant notre capacité de soutenir sa concurrence.
Il y a eu cette affaire de la société de Paul Martin, la Canada Steamship Lines, qui utilisait des pavillons de complaisance. Cela a fait beaucoup de bruit dans notre pays. C’était vraiment scandaleux qu’un premier ministre profite de cette échappatoire dans nos lois du travail pour tirer plus de profits de la Canada Steamship Lines. La question des pavillons de complaisance ne figure pas non plus dans cette entente.
Par conséquent, nous allons voter contre le projet de loi cette fois-ci. Nous estimons que l'on aurait dû obtenir des concessions plus importantes.
Par ailleurs, le député de a proposé un examen annuel de cet accord pour déterminer si le Panama a fait des progrès dans le dossier des paradis fiscaux. Nous serions ouverts à une telle mesure, pourvu qu'il y ait un examen attentif et un suivi. Voilà le problème du projet de loi, que nous ne pouvons pas accepter dans sa forme actuelle.
En terminant, je tiens à dire que les néo-démocrates sont en faveur d'un accord commercial. Il n'y a aucun doute là-dessus. Cependant, nous voulons que de tels accords instaurent un commerce progressiste, et il doit y avoir un certain équilibre dans nos accords commerciaux. À l'heure actuelle, nous continuons à vider l'économie canadienne de sa substance avec certains de nos accords commerciaux. Le résultat net est que le Canada a le plus petit nombre d'emplois manufacturiers depuis que nous avons commencé à les comptabiliser dans les années 1970. C'est vraiment un problème, parce que nous perdons la valeur ajoutée qui est nécessaire pour que notre pays soit compétitif dans l'économie mondiale. Or ce que l'on voit, c'est que dès que nous libéralisons le commerce, des secteurs de notre économie commencent à s'affaiblir.
Voyons par exemple le secteur de la fabrication d'outils, de matrices et de moules. On entend toujours l'argument voulant qu'il faut se lancer dans le secteur manufacturier de pointe, à forte valeur ajoutée, pour faire progresser notre économie. Cependant, les outils, matrices et moules fabriqués au Canada sont les meilleurs au monde, mais ce secteur est en difficulté à cause des barrières tarifaires et non tarifaires que les accords commerciaux ont fait tomber, ce qui nous a obligé à rivaliser avec des concurrents qui bénéficient de normes du travail et environnementales moins rigoureuses et d'une surveillance moins stricte. Cela pose vraiment problème.
Nous n'avons rien fait pour contrer ces graves problèmes. Dans les dossiers où nous avons un certain pouvoir, comme c'est le cas avec le Panama, nous devrions faire inscrire dans l'accord des conditions exigeant une analyse et un examen pour s'assurer que ces éléments soient mesurés et pris au sérieux. Nous serions alors en mesure d'exercer des pressions pour que le Panama respecte ces conditions.
Le secrétaire parlementaire a dit que si nous n'adoptions pas cet accord, nous punirions le Panama qui ferait alors marche arrière et redeviendrait un paradis fiscal caractérisé. Premièrement, nous ne connaissons toujours pas les faits. Le président Sarkozy a fait des observations très claires. En fait, on lui a demandé de s'excuser pour ses propos et il a refusé de le faire. Il est très sérieux au sujet de la situation du Panama comme paradis fiscal. Je ne vois pas pourquoi nous refusons de mesurer et d'analyser ce phénomène. Pourquoi n'inscririons-nous pas, comme condition de nos relations commerciales avec le Panama, la capacité d'exercer une influence afin de mettre fin à cette pratique? Si nous le faisions, nous pourrions intervenir plus efficacement contre le narcotrafic et le crime organisé, et en faveur de la responsabilité des entreprises. Une série de mesures permettraient aux Canadiens d'être compétitifs tout en aidant à résoudre ces problèmes qui sont d'envergure planétaire. Nous avons l'occasion de le faire.
Nous ne devrions pas laisser l’OCDE définir nos relations avec un autre pays. Cela ne se fait pas. Nous devrions instaurer nos propres normes de contrôle, parce que nous savons qu’il y a bien des jeux de coulisse à l’OCDE. Toutefois, si nous sommes sérieux, le Canada a l’occasion de nouer des relations plus étroites avec le Panama. Nous pourrons alors effectivement soumettre dans une certaine mesure la conduite du Panama à notre examen. Nous ne pouvons pas laisser cela à l’OCDE. Ses membres ne s’entendent pas au sujet de la définition de paradis fiscal. D’ailleurs, des membres de l’OCDE, par exemple le président Sarkozy, notent que les paradis fiscaux n’ont pas disparu. Les faits sont tellement éloquents qu'il me semble clair que nous devrions apporter certains amendements. Nous examinerons cela en comité.
Nous sommes déçus que le gouvernement nous ramène le même projet de loi. Nous l’avons vu passer à diverses reprises, depuis le 11 août 2009. Le projet de loi a fait plusieurs aller-retour, il a traversé des changements électoraux, et pourtant il n’a pas du tout été modifié. Cela nous pose vraiment un problème. Nous aurions cru que tôt ou tard le gouvernement y aurait ajouté certaines des mesures qui ont été discutées pour que le projet de loi puisse être adopté plus rapidement à la Chambre. Il ne fait aucun doute que si c’était là son objectif, nous aurions pu adopter ce projet de loi beaucoup plus rapidement.
Le député de a très bien exposé les préoccupations que nous inspire ce projet de loi. Nous voyons les choses ainsi: nous voulons renvoyer le projet de loi au comité pour pouvoir, si tout va bien, tenter de convaincre le gouvernement d’apporter ces changements. Si le gouvernement y consent, alors nous pourrions adopter le projet de loi à condition qu’il soit prévu de régler les questions relatives aux paradis fiscaux, aux droits de la personne et aux droits des travailleurs et que nous soyons en mesure d’assurer un suivi. Si nous faisons une confiance aveugle au gouvernement, nous savons ce qui arrivera. Nous connaissons bien la feuille de route du gouvernement.
Le Canada a réduit sa capacité commerciale, en particulier du point de vue de la valeur ajoutée. Notre pays n’est pas simplement une source de pétrole, de gaz et de ressources naturelles. Notre pays a été édifié grâce à la valeur ajoutée par le travail, notamment après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il y avait une volonté réelle de créer des occasions. Il ne suffit pas d’ouvrir un marché et de réduire les droits de douane pour améliorer concrètement la qualité de la vie dans notre pays.
Évidemment, nous souhaitons que le Canada ait un accès accru aux marchés du Panama, de la Jordanie et l'Union européenne. Certaines politiques seront modifiées, et des personnes qui ont déjà investi dans des entreprises et dans des secteurs de l'économie seront touchées. Nous devons circonscrire ces secteurs et veiller à ce que les Canadiens puissent livrer une juste concurrence. Il se peut que des torts soient causés à certains secteurs de l'économie. Je sais que, dans certains accords, le gouvernement remet en question le principe de la gestion de l'offre. Avant de mettre en oeuvre des mesures de cette nature, il faut procéder à une analyse de rentabilisation et établir un plan. Par conséquent, nous devrions proposer toute une série d'amendements à l'étape de l'étude en comité pour veiller à ce que l'on tienne compte de ces questions.
Je suis heureux d'avoir la possibilité de débattre de cet enjeu. Je pense qu'il est important que les Canadiens comprennent l'orientation de notre économie. Notre déficit commercial a tellement augmenté qu'il constitue maintenant une menace grave pour notre économie nationale et notre qualité de vie. Cette situation fait ressortir l'incurie du gouvernement, qui évoque la pensée magique en croyant qu'il est possible de stimuler l'économie canadienne simplement en signant de modestes accords bilatéraux. Il faut que notre économie soit à valeur ajoutée. Cet accord contribuerait un peu à notre économie, mais il aggraverait considérablement le problème des paradis fiscaux.
La réalité que nous comprenons tous, c'est que le Panama aura beaucoup de pouvoir une fois que le canal aura été élargi. La question à se poser est la suivante: que faire dans l'immédiat pour garantir que l'accord soit équitable et réciproque en ce qui concerne la lutte contre les paradis fiscaux?
:
Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi .
J’ai mentionné le titre complet du projet de loi car je crois que les accords auxiliaires sur le travail et l’environnement constituent de très importantes parties de l’entente, que nous réclamons depuis longtemps. Pour déterminer si, en fin de compte, ces parties sont satisfaisantes, le comité devra en faire une étude approfondie.
Depuis des années, différents accords commerciaux ont été conclus sans rien prévoir concernant le travail et l’environnement. Il serait inadmissible d’exiger de nos entreprises, dans un accord commercial, de faire la concurrence à d’autres pays dans des conditions équitables, alors que ces pays abusent de leurs travailleurs, utilisent de la main-d’œuvre à bon marché et ne se soucient pas de l’environnement. Il est important de profiter de ces accords commerciaux pour relever les normes mondiales en matière de travail et d’environnement.
Toutefois, avec l’accord commercial avec le Panama, le gouvernement vient encore une fois de conclure de nouveaux arrangements au détriment des accords existants. Les statistiques commerciales les plus récentes prouvent que le gouvernement, qui parle sans cesse de l’importance du commerce, fait abstraction des considérations pratiques et néglige nos échanges avec nos partenaires commerciaux de longue date.
Vendredi dernier, Statistique Canada a révélé que nos exportations de marchandises avaient baissé de 3 p. 100, tandis que nos importations augmentaient de 1,9 p. 100. Encore une fois, notre balance commerciale était en déficit.
Pendant ce temps, le gouvernement nous dit toutes sortes de choses. Plus tôt, le député de a noté, en posant une question au secrétaire parlementaire, à quel point le gouvernement se montre dynamique dans ses efforts visant à conclure des accords commerciaux. Oui, il est vraiment très dynamique. C’est indiscutable. Toutefois, son dynamisme est plutôt dispersé, lui qui essaie de signer des ententes avec toutes sortes de pays relativement indignifiants sur le plan commercial, tout en négligeant les pays avec qui nous avons des relations commerciales établies, les États-Unis au premier chef.
Parce que le gouvernement a mal géré les relations commerciales du pays, le Canada accuse un déficit commercial pour la première fois depuis 30 ans. C'est inquiétant.
Oui, même si nous appuyons cet accord commercial-là, nous croyons que le gouvernement manque le bateau en s'éparpillant un peu partout sur la planète, surtout quand il néglige son principal partenaire commercial, les États-Unis. Dans ce marché, la valeur des échanges commerciaux dépasse 1,4 milliard de dollars par jour. D’après la publication Le commerce international du Canada, le marché américain a accueilli 74,9 p. 100 de nos exportations de marchandises en 2010. Selon le ministère du Commerce lui-même, la part américaine des exportations du Canada devrait se situer à 75,5 p. 100 en 2040.
Indépendamment de la diversification du commerce, le gouvernement reconnaît lui-même, dans sa propre documentation, que les États-Unis sont et demeureront le partenaire commercial dominant du Canada.
Je mets ce fait en évidence à cause de toute la propagande et de tous les beaux discours du gouvernement, qui nous parle d’un nouvel accord commercial par-ci et d’un nouvel accord commercial par-là. Il négocie aujourd’hui avec le Panama, tout en négligeant nos marchés établis. Il est très important de s’en rendre compte.
Donc, oui, les conservateur signent des accords l'un après l'autre et alignent des chiffres, mais il n'en demeure pas moins qu'ils trahissent les Canadiens dans le dossier du commerce, en particulier avec les États-Unis d'Amérique.
Pour le commerce de marchandises, en 2010, le Canada a exporté dans le monde entier des produits d'une valeur de 339,4 milliards de dollars. La vaste majorité de notre commerce de marchandises s'est fait avec 10 pays, nommément les pays suivants, dans l'ordre décroissant: les États-Unis, qui représentaient 74,9 p. 100; le Royaume-Uni, 4,1 p. 100; la Chine, 3,3 p. 100; et ensuite on retrouve le Japon, le Mexique, l'Allemagne, la Corée, les Pays-Bas et le Brésil.
C'est triste de dire que nous commençons maintenant à perdre du terrain sur le marché coréen, qui fait partie de la liste des 10 pays. Les États-Unis viennent juste de signer un accord de libre-échange avec la Corée et les droits de douane des États-Unis vont tomber.
La Corée est un énorme marché pour le porc et le boeuf canadiens. Cependant, il semble que les discussions entre le Canada et la Corée du Sud soient embourbées. J'ignore si c'est un différend ou si le laisse tomber les producteurs de porc canadiens, parce que le s'inquiète tellement du secteur de l'automobile qui se trouve dans sa région.
Le gouvernement doit intervenir à l'unisson, un peu comme il l'avait fait pour le Pacte de l'automobile, afin de protéger le secteur canadien de l'automobile, et il est clair que le tient beaucoup à le faire, parce que ce secteur se trouve dans sa propre région. Cependant, le doit tenir tête au ministre des Finances et lui dire que les exportations canadiennes de porc et de boeuf vers la Corée, qui s'élèvent actuellement à plus d'un milliard de dollars, sont également importantes.
À partir de maintenant, à chaque jour, les droits de douane des États-Unis vont diminuer et nous allons commencer à perdre notre part de marché en Corée. La part des États-Unis va augmenter et celle du Canada va diminuer. Il est grand temps que le défende les producteurs de porc canadiens dans ce marché.
Ce n'est pas le Panama, mais c'est un marché important et il faut établir le contexte quand on parle du commerce extérieur. Le Panama est important, mais il est extrêmement important que nous ne perdions pas des marchés où nous avons déjà établi une part de marché intéressante.
Le Canada est une nation commerçante et notre économie dépend à 80 p. 100 de l'accès aux marchés étrangers pour les exportations canadiennes. Le Parti libéral appuie en principe le libre-échange. Nous appuyons toute initiative qui améliore l'accès aux marchés pour les entreprises canadiennes.
Si l'on songe à la manière dont nous avons pris pied dans ces marchés établis, on constate que le gouvernement actuel n'est pas à la hauteur. Le premier ministre Chrétien a dirigé des missions commerciales, parfois accompagné de premiers ministres provinciaux et de gens d'affaires, en Chine et dans d'autres pays du monde, pour établir et renforcer nos relations commerciales. Le actuel ne fait rien de tel. Le ministre du Commerce semble voyager partout dans le monde, mais comme je l'ai dit, nous perdons des marchés établis. Nous ne pouvons pas continuer à permettre cela.
Le Comité du commerce international a examiné le projet de loi durant la dernière législature et a consulté les intervenants afin de s'assurer que cet accord était, de manière générale, bon pour le Canada. Le comité s'est rendu au Panama et je pense qu'il est allé en Jordanie également. Je félicite les membres du comité pour leur bon travail.
Cependant, je suis d'accord avec le secrétaire parlementaire pour dire qu'il n'est pas nécessaire de recommencer tout ce processus d'audiences. Tout est consigné et nous pouvons nous y reporter. Je pense qu'il y a d'autres problèmes sur lesquels nous pouvons nous pencher au comité pour faire notre travail, mais nous n'avons pas besoin de répéter ce qui a déjà été fait. J'espère que nous pourrons adopter ce projet de loi assez rapidement à la Chambre.
Le Panama a une économie relativement petite. En 2009, nous avons exporté 90 millions de dollars de produits vers ce pays. C'est un pays stable qui a fait des progrès importants au cours des dernières années en matière de développement et de démocratie, ce que le Canada est bien placé pour encourager.
Certaines exportations ayant un gros potentiel au Panama, comme le poisson, les mollusques, les crustacés, les frites et les produits agricoles, viennent de ma région du pays. Par conséquent, l'accord devrait être bon pour certaines entreprises et certains agriculteurs de ma région.
J'aimerais toutefois mettre cet accord en perspective. Bien que ce soit un projet louable, le gouvernement conservateur a pris du retard, par rapport à nos concurrents, dans les importants marchés des pays émergents, comme la Chine et l'Inde. D'autres intervenants l'ont signalé avant moi: le gouvernement a commencé tout récemment à s'intéresser concrètement à ces marchés. Le Canada devrait concentrer ses efforts en matière de commerce international sur les marchés importants en pleine croissance, qui offrent plus de débouchés aux entreprises canadiennes génératrices d'emplois.
Je souligne que le gouvernement conservateur a échoué à la tâche de protéger les intérêts canadiens dans nos relations avec notre partenaire commercial le plus important, les États-Unis. Le protectionnisme est à la hausse dans ce pays, et les entreprises canadiennes en souffrent déjà. Mais le gouvernement conservateur ne semble pratiquement rien faire.
Nous avons questionné le autant comme autant sur les mesures protectionnistes aux États-Unis, et il nous a surpris et déçus. Nous lui avons posé des questions sur les frais additionnels applicables aux produits qui arrivent par bateau et par avion aux États-Unis, et il nous a surpris et déçus.
Le gouvernement du Canada fait fi de la primauté du droit et mine la démocratie en essayant d'éliminer la Commission canadienne du blé. Le projet de loi sera peut-être adopté par le Sénat ce soir en dépit de la décision de la Cour fédérale et en dépit du principe de la primauté du droit.
Le gouvernement désavantage les producteurs canadiens par les concessions qu'il fait aux États-Unis et, chemin faisant, il mine la démocratie. Les États-Unis ont contesté les pratiques canadiennes 14 fois relativement à cet organisme. Le Canada a gagné toutes les fois et pourtant, le gouvernement s'apprête à capituler. Il y a lieu de se demander pour qui le ministre travaille vraiment. Travaille-t-il pour les producteurs étasuniens ou canadiens?
Si l'on fait disparaître la Commission canadienne du blé, les États-Unis réduiront-ils leurs subventions? Non. Ils n'ont jamais rien négocié de tel. C'est une victoire sur toute la ligne pour les États-Unis, et nous y voyons un problème dont le gouvernement conservateur est responsable.
Nous avons eu gain de cause devant l'OMC dans le différend sur l'étiquetage indiquant le pays d'origine. Or, le gouvernement demande-t-il aux Américains d'indemniser nos producteurs? Non. Notre industrie a perdu plus de 5 milliards de dollars suite à cette mesure illégale et inappropriée de la part des États-Unis, mais le ministre ne fait absolument rien. Il se contente de leur donner quelque chose en retour. C'est l'aspect clé du point de vue du commerce.
Le Panama est un pays important. Le projet de loi est acceptable, mais le gouvernement évite la question plus globale des échanges commerciaux. Au bout du compte, et en dépit d'un nouvel accord commercial, les exportateurs et les entreprises du Canada semblent constamment subir un recul et ils s'en ressentent au chapitre des recettes.
Nous appuyons le projet de loi , mais ce sont les questions plus globales et les partenaires commerciaux plus importants, tant existants que potentiels, qui retiennent notre attention. Or, le gouvernement les néglige et il s'ensuit que l'économie et les emplois au Canada en souffrent.
Cela dit, l'accord avec le Panama est utile et le Parti libéral est d'avis que la mesure législative doit être renvoyée au comité pour une étude plus approfondie. Comme je viens de le mentionner, il n'est pas nécessaire de consacrer des mois à son étude. Nous devrions être en mesure de l'adopter assez rapidement, si nous l'examinons d'un oeil critique.
Je veux mentionner quelques points au sujet du Panama. Malgré le ralentissement économique mondial, le PIB du Panama a progressé de 10,7 p. 100 en 2008. C'était l'un des taux de croissance les plus élevés de l'Amérique. En 2010, le PIB du Panama a augmenté de 7,5 p. 100. Le Panama est le premier marché d'exportation du Canada en Amérique centrale. Depuis 2009, les échanges commerciaux bilatéraux ont augmenté de 61 p. 100, pour atteindre 213 millions de dollars en 2010.
Les principaux produits d'exportation du Canada vers le Panama comprennent les machines, les véhicules, l'équipement électronique, le matériel pharmaceutique, les légumineuses et les produits congelés de la pomme de terre. Nous exportons également des services, notamment dans les secteurs des finances, du génie et de la technologie de l'information et des communications. Par ailleurs, les importations du Panama incluent des pierres précieuses et des métaux, principalement de l'or, des fruits et des noix, ainsi que du poisson et des fruits de mer.
Le canal de Panama qui, comme nous le savons, joue un rôle essentiel dans le commerce international, est en train d'être élargi et les travaux devraient être achevés en 2014. On s'attend à ce que l'expansion de 5,3 milliards de dollars crée des débouchés pour des entreprises canadiennes dans les secteurs de la construction, du génie de l'environnement et des services de consultation pour les grands projets. C'est une occasion pour les entreprises canadiennes de travailler sur place et d'en tirer profit ici, puisque l'élargissement du canal de Panama permettra aux super navires Panamax de le franchir.
L'accord de libre-échange porte notamment sur des questions comme l'accès aux marchés, le commerce transfrontières des services, les télécommunications, l'investissement, les services financiers et les marchés publics. Le Panama perçoit sur les produits agricoles un droit de douane effectif moyen de la nation la plus favorisée de 13,4 p. 100, lequel peut cependant s'élever à 260 p. 100 sur certains produits. L'accord permettrait d'éliminer ces droits de douane dès maintenant, ce qui est une bonne chose, pour 90 p. 100 des produits, et de façon progressive au cours des 5 à 15 prochaines années pour les produits restants. Cette mesure aurait vraisemblablement pour effet de rendre plus concurrentiels les produits agricoles canadiens, comme les produits congelés de la pomme de terre, les légumineuses — comme les haricots et les lentilles —, le porc, qui était jusqu'à présent imposé à un taux de 47 p. 100, le malt, les aliments transformés et le boeuf. Comme je l'ai mentionné plus tôt, plusieurs de ces produits sont importants pour la région de l'Atlantique.
Sur les produits non agricoles, le Panama perçoit un droit de douane effectif moyen de la nation la plus favorisée de 6,2 p. 100, mais ce taux peut atteindre 81 p. 100 sur certaines exportations importantes du Canada. L'accord de libre-échange éliminerait complètement ces droits, ce qui pourrait aider les exportateurs canadiens de produits comme le poisson et les fruits de mer, les matériaux et l'équipement de construction, les machines industrielles et le matériel électronique, les produits du papier et les véhicules et pièces automobiles. Le Canada éliminerait plus de 99 p. 100 de ses droits de douane sur ses importations actuelles en provenance du Panama.
L'accord de libre-échange prévoit également les dispositions suivantes au sujet des obstacles non tarifaires: adopter des mesures qui garantissent le traitement non discriminatoire des produits importés et favoriser de bonnes pratiques en matière de réglementation ainsi que la transparence et le respect des normes internationales. Cet accord de libre-échange semble comporter très peu de risques économiques pour les entreprises canadiennes. Il reste à régler certaines préoccupations, qui sont associées au blanchiment d'argent et au fait que le Panama est un paradis fiscal. Je ne veux cependant pas entrer dans les détails dès maintenant. Ce sont des sujets dont nous devrons discuter en comité. J'ai posé une question à cet égard au secrétaire parlementaire un peu plus tôt aujourd'hui. Nous estimons que ce sont des enjeux importants sur lesquels nous devons nous pencher sans faute.
En résumé, nous appuyons l'accord de libre-échange, mais nous condamnons la façon dont le gouvernement gère le programme commercial dans son ensemble, car il néglige les occasions que représentent les marchés déjà établis et préfère se démener pour en trouver de nouveaux.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
C’est un plaisir de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui pour parler de la question du travail dans le contexte de l’accord de libre-échange du Canada.
[Français]
C'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui afin de parler de la question du travail dans le contexte de l'entente de libre-échange Canada-Panama.
[Traduction]
Nous vivons à une époque marquée par une mondialisation de plus en plus poussée. Il est donc essentiel que nous cherchions à élargir et à renforcer nos relations commerciales avec les autres pays. Le programme du Canada pour l'intensification du commerce fait apparaître des débouchés économiques et crée des emplois pour les Canadiens. À un moment où nous continuons de mettre l’accent sur la reprise économique, les accords commerciaux ouvrent de nouveaux marchés et aident les travailleurs et les entreprises du Canada à livrer concurrence au niveau international. Tout en multipliant les débouchés pour les travailleurs et les entreprises, nous sommes conscients de l’importance de principes, de pratiques et de normes solides en matière de travail. Voilà pourquoi le Canada a négocié une disposition robuste en matière de travail, parallèlement à l’accord de libre-échange.
L’accord sur le travail vise à mettre nos travailleurs et entreprises sur un pied d’égalité avec ceux de l’autre pays tout en créant des emplois bien rémunérés pour les travailleurs canadiens, en faisant clairement savoir que, à la faveur de la croissance de nos économies, nous créerons des emplois et stimulerons la croissance dans les deux pays.
Nous savons que le NPD se refuse à appuyer la libéralisation des échanges et nous avons une approche fondamentalement différente de celle de ce parti en ce qui concerne nos échanges internationaux. Le NPD préfère l’isolement, mais nous savons que les échanges commerciaux nous permettent de promouvoir une croissance économique qui soit à l’avantage des travailleurs des deux pays. Le bilan du NPD est éloquent. Il s’est prononcé contre tous les accords de libre-échange jamais conclus par le Canada, dont l’Accord de libre-échange nord-américain et les accords avec le Chili, le Costa Rica, Israël, le Pérou, la Colombie, le Panama, l’Association européenne de libre-échange, la Jordanie et le Honduras.
Grâce au commerce, nous créons des emplois et renforçons la prospérité au Canada. Chez nous, un emploi sur cinq dépend du commerce. Nous comprenons que, par les accords commerciaux comme celui qui est à l’étude, nous créons des emplois et assurons une plus grande prospérité chez nous. Toutefois, dans le cadre de l’Accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et le Panama, les deux pays se sont engagés à faire en sorte que leurs législations respectives en matière de travail respectent et incarnent la Déclaration de 1998 de l’Organisation internationale du travail relative aux principes et droits fondamentaux au travail. C’est au moyen de cette déclaration que nous témoignons de notre engagement commun à améliorer les normes en matière de travail et à protéger les droits des travailleurs. C’est également là une manifestation de la ferme conviction du gouvernement que le commerce permet de renforcer la croissance économique et la prospérité pour les travailleurs des deux pays.
Je peux affirmer avec confiance que, en dépit des protestations du NPD, les dispositions de l’Accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et le Panama sont sérieuses, complètes et robustes. Les deux pays se sont engagés à offrir des protections en matière de santé et de sécurité au travail, y compris à verser des indemnités en cas de blessure ou de maladie. Les deux pays se sont engagés à établir et à faire respecter des normes minimales d’emploi, notamment en ce qui concerne les salaires et les heures de travail. Les parties sont également convenues d’accorder aux travailleurs migrants les mêmes protections juridiques que celles consenties aux ressortissants. On prévient ainsi les conditions de travail discriminatoires et on protège certains des travailleurs les plus vulnérables. Dans l’ensemble, l’accord aidera à créer et à préserver un cadre de travail productif et sain, à l’avantage des deux pays.
Comme les députés peuvent l'imaginer, pour que ces engagements soient solides, ils doivent être soutenus par des mécanismes de résolution des différends et des pénalités qui sont aussi solides. C'est pourquoi cet accord comprend un mécanisme de résolution des différends qui est à la fois solide, transparent et facile à utiliser. Les deux pays seraient tenus de respecter leurs engagements. Ils pourront se voir imposer des sanctions pécuniaires s'ils ne respectent pas les droits en matière de travail reconnus à l'échelle nationale ou internationale. L'accord de libre-échange Canada-Panama comprend aussi un chapitre non exécutoire sur le travail, qui réitère les obligations et les objectifs des deux pays, tels qu'ils sont décrits dans l'accord auxiliaire de coopération dans le domaine du travail. Dans le cadre de cet accord de coopération, le gouvernement du Canada a accepté de collaborer avec le Panama afin d'améliorer les normes de travail et la protection des travailleurs.
Par l'entremise du programme international pour l'administration de la main-d'oeuvre professionnelle, le Canada finance actuellement au Panama des projets visant à renforcer les institutions gouvernementales, à encourager le dialogue social et à favoriser la mise en place de stratégies fondées sur les droits en ce qui concerne la gestion des migrations de la main-d'oeuvre. Récemment, le gouvernement du Canada a aussi financé un projet de promotion de la santé et de la sécurité au travail.
En appuyant le projet de loi , notre gouvernement continuera de renforcer les liens entre le Canada et le Panama. Ce projet de loi porte sur la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange et des accords auxiliaires consacrés à la coopération en matière de travail et à l'environnement.
Le gouvernement conservateur votera en faveur de ce projet de loi, puisqu'il souhaite soutenir la mise en place de bonnes pratiques de travail, renforcer la position économique du Canada et s'appuyer sur les succès qu'il a déjà connus avec ses partenaires internationaux.
Je propose:
Que la question soit maintenant mise aux voix.
:
Monsieur le Président, je remercie ma collègue de partager son temps de parole avec moi.
C'est à la fois un plaisir et un honneur pour moi d'intervenir dans le présent débat sur l'accord de libre-échange Canada-Panama et de parler des avantages qu'il offrirait aux travailleurs canadiens et à leur famille, d'un océan à l'autre.
Étant donné qu'un emploi sur cinq, au Canada, est lié au commerce, nous reconnaissons que notre réussite dépend dans une large mesure de l'accès aux marchés étrangers et aux chaînes de valeur de l'économie mondiale. Le 2 mai dernier, le gouvernement a reçu un mandat clair pour mettre en oeuvre un ambitieux programme de libre-échange qui crée des emplois et dont bénéficieront les travailleurs canadiens et leur famille. Notre programme vise à créer des emplois et à stimuler la croissance économique dans l'intérêt des travailleurs canadiens et de leur famille. Le 15 août dernier, l'accord de libre-échange Canada-Colombie est entré en vigueur. Grâce à cet accord, les producteurs et les exportateurs canadiens bénéficieront d'une réduction des droits de douane, voire d'une élimination de ceux-ci, à l'égard de presque tous les produits actuellement exportés en Colombie. Cet accord illustre l'engagement du gouvernement en matière de création d'emplois et de croissance économique dans l'intérêt des familles, des entreprises et des travailleurs canadiens.
Nous poursuivons nos efforts dans le but d'offrir aux travailleurs et aux entreprises du Canada des possibilités de croissance dans des marchés clés. L'accès aux marchés étrangers et les règles visant à assurer la sécurité et la stabilité des échanges commerciaux et des investissements au-delà de nos frontières revêtent une importance primordiale. L'adoption de la Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Panama constitue un élément important de notre programme. Cet accord offre l'occasion aux entreprises et aux travailleurs canadiens d'élargir leurs activités sur le marché panaméen, un marché dynamique et en pleine croissance.
Si le Panama est un petit pays, il n'en est pas moins un intervenant important dans la région. Il offre une plateforme intéressante pour l'activité commerciale en Amérique latine et constitue une plaque tournante pour le commerce mondial. Les entreprises et les travailleurs canadiens souhaitent raffermir leurs liens avec le Panama, se prévaloir de nouvelles occasions d'affaires et élargir leurs activités sur ce marché emballant. L'adoption de la Loi sur la croissance économique et la prospérité Canada-Panama favoriserait les industries, les investisseurs et les fournisseurs de service canadiens dont les activités sont axées sur l'exportation.
De nombreux secteurs canadiens ont déjà manifesté leur intérêt à l'égard du Panama. Il s'agit notamment de ceux des machines, des véhicules et des pièces d'automobiles, de l'équipement pharmaceutique et des légumineuses. L'accord de libre-échange avec le Panama assurerait à ces secteurs et à d'autres exportateurs un meilleur accès au marché panaméen, dans les secteurs visés par des obstacles tarifaires comme dans ceux qui en sont exempts. Cet accord offrirait des avantages tangibles aux Canadiens et aux entreprises de toutes les régions du pays.
Nous devrions tenir compte des avantages que pourraient en tirer les familles de l'Ouest canadien. Cet accord aiderait tout particulièrement ma province, la Colombie-Britannique, puisque les exportateurs de bois n'auraient plus à payer de droits de douane, pouvant atteindre 15 p. 100, sur leurs produits du bois. Cet accord supprimerait un obstacle de taille. Ce serait une occasion en or pour la Colombie-Britannique et l'industrie forestière de l'Ouest. Les exportateurs de matières grasses verraient l'élimination des droits de douane, pouvant atteindre jusqu'à 30 p. 100, sur leurs produits.
Le secteur de l'outillage électrique et le secteur de l'information et des communications de l'Alberta n'auraient plus à assumer de droits de douane, pouvant atteindre jusqu'à 15 p. 100, sur leurs exportations au Panama. Les producteurs agricoles de la Saskatchewan verraient l'élimination des droits sur les légumineuses et les céréales, lesquels s'élèvent actuellement à 15 et 40 p. 100 respectivement. Au Manitoba, les producteurs de pierres précieuses, de métaux précieux, de fer et d'acier bénéficieraient de la suppression des droits de douane panaméens, pouvant atteindre 15 p. 100, sur leurs exportations. En outre, les investisseurs de l'Ouest canadien actifs dans le secteur minier au Panama bénéficieraient des mesures de protection des investisseurs et du cadre juridique prévus dans cet accord.
De l'autre côté du pays, la région de l'Atlantique retirerait également un avantage considérable de l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Panama. Mon collègue, le député de , sera particulièrement content d'apprendre que les producteurs de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard verraient l'élimination des droits de douane, pouvant atteindre 81 p. 100, sur leurs exportations. Je pense qu'en entendant cette bonne nouvelle notre légende de la musique folklorique, Stompin' Tom Connors, entonnerait sa chanson Bud the Spud, car les pommes de terre jouent un rôle important dans l'économie de l'Île-du-Prince-Édouard et si cet accord était adopté à la Chambre, les producteurs pourraient exporter davantage de pommes de terre.
Au Nouveau-Brunswick, les producteurs de frites congelées n'auraient plus à payer de droits de douane, pouvant atteindre 20 p. 100. Les producteurs de carton, quant à eux, verraient l'élimination des droits de douane pouvant atteindre 15 p. 100.
Les exportateurs néo-écossais d'arbres et de plantes verront l'élimination de droits de douane qui peuvent atteindre 15 p. 100 et, dans le cas des exportateurs d'automobiles et de pièces, de droits de douane pouvant atteindre 20 p. 100.
À Terre-Neuve, le secteur de la technologie de l'information et des communications verra le Panama éliminer des droits de douane pouvant atteindre 15 p. 100 sur des produits canadiens.
Ce n'est pas tout. Les avantages de cet accord de libre-échange se feront sentir en Ontario, où les principales exportations vers le Panama incluent les produits pharmaceutiques, les machines industrielles et électriques, les véhicules et les instruments scientifiques et de précision. Dans le cas des produits pharmaceutiques, des droits pouvant atteindre 11 p. 100 seront éliminés. Les exportateurs de machines industrielles et de construction, de technologie de l'information et de communications, de matériel électronique et d'instruments de précisions verront des droits de douane allant jusqu'à 15 p. 100 disparaître.
De plus, les fournisseurs ontariens de services actifs sur le marché panaméen, y compris ceux qui fournissent des services miniers, bancaires et de génie bénéficieront d'un environnement commercial sûr, prévisible, transparent et fondé sur des règles, ce que maintes entreprises canadiennes ont réclamé. Elles veulent que des échanges commerciaux soient fondés sur des règles et qu'ils soient sûrs, prévisibles et transparents. Elle pourront ainsi planifier pour l'avenir,
Dans le cas du Québec, les exportateurs, les investisseurs et les fournisseurs de services voulant prendre de l'expansion sur le marché panaméen retireront des avantages réels et tangibles de la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange. Avec des exportations de marchandises d'une valeur de 25,7 millions de dollars vers le Panama l'an dernier, le Québec compte pour la plus grande part du commerce bilatéral entre le Canada et le Panama. Ces exportations sont principalement de la viande, surtout du porc, du papier et du carton, des produits pharmaceutiques, du poisson et des fruits de mer ainsi que des machines et du matériel électriques.
Le secteur automobile du Québec aura un meilleur accès au marché panaméen pour l'exportation de véhicules et de pièces d'automobiles puisque les droits de douane, pouvant atteindre 20 p. 100, seront éliminés. Les producteurs de porc du Québec verront pour leur part l'élimination des droits de douane, pouvant atteindre 70 p. 100, ce qui est astronomique.
Dans le cas du secteur québécois hautement concurrentiel de l'aérospatiale, les droits de douane actuels imposés par le Panama, qui peuvent atteindre 15 p. 100, seront éliminés. Les droits sur la pâte et le carton, qui peuvent atteindre eux aussi 15 p. 100, seront éliminés.
Comme l'Association des produits forestiers du Canada l'a déclaré devant le Comité permanent du commerce international, le marché panaméen des produits forestiers, comme la pâte et le carton, représente présentement 120 millions de dollars, mais ce chiffre augmente de 10 p. 100 par an, ce qui fait miroiter de belles perspectives au secteur des produits forestiers.
Le Canada n'exporte actuellement que pour 6,5 millions de dollars de ces produits, aussi y a-t-il place à une forte croissance et l'élimination des droits de douane aidera beaucoup. En particulier, cela aidera les usines du Québec à fournir de gros volumes de papier canadien au Panama.
Les fournisseurs de services québécois bénéficieront aussi de l'accord. Par exemple, SNC Lavalin, une entreprise qui a des intérêts importants au Panama, a déclaré que l'accord de libre-échange entre le Canada et le Panama offrira un bon cadre pour l'accroissement des affaires.
En 2010, le Panama a annoncé un plan d'investissements stratégiques de 13,6 milliards de dollars axé sur des projets d'infrastructure économiquement viable, dont un réseau de métro de 1,5 milliard de dollars et un projet d'agrandissement qui triplera la capacité d'un aéroport.
Comme on peut le voir, l'adoption de la Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Panama offrira des avantages économiques aux travailleurs canadiens d'un bout à l'autre du pays et à un grand nombre d'industries et de secteurs. Elle créera de nouveaux débouchés pour les exportateurs canadiens, allant des travailleurs forestiers en Colombie-Britannique jusqu'aux agriculteurs en Ontario, en passant par les manufacturiers du Québec et les fournisseurs de services de technologie de l'information et de communication à Terre-Neuve-et-Labrador.
Nous vivons dans une ère de concurrence internationale. Pour réussir dans l'économie mondiale, il faut se maintenir au niveau de ses concurrents et garantir de nouveaux accès aux marchés étrangers. Il ne fait aucun doute que les entreprises canadiennes sont des concurrents à l'échelle mondiale, mais le gouvernement a lui aussi un rôle à jouer.
Nous devons renforcer les relations commerciales à l'étranger, éliminer les obstacles au commerce et fournir des possibilités aux entreprises canadiennes de croître et de prendre de l'expansion dans des marchés importants. C'est d'ailleurs ce que fait le gouvernement. Nous nous battons pour les entreprises et les travailleurs canadiens afin de leur offrir de nouveaux débouchés dans des marchés en croissance comme le Panama et de nous assurer qu'ils ne sont pas désavantagés sur le plan de la concurrence par rapport à d'autres qui bénéficient d'un accès préférentiel aux marchés.
Puisque les échanges commerciaux créent un emploi sur cinq et génèrent plus de 60 p. 100 des retombés économiques au Canada, le fait de renforcer les relations commerciales assurera une prospérité et ouvrira des débouchés pour les entreprises canadiennes, les travailleurs et leurs familles.
Alors que nous nous consacrons à protéger et à faire croître l'économie du Canada grâce à un plan de création d'emplois favorable aux échanges commerciaux, le NPD, qui est opposé au commerce, veut imposer aux familles et aux employeurs des hausses d'impôt qui seraient néfastes à l'emploi et qui nuiraient à l'économie et aux familles canadiennes. Nous ne pouvons pas laisser faire cela.
Pour cette raison, le gouvernement conservateur appuiera la Loi sur la croissance économique et la prospérité — Canada-Panama.